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MEMOIRE PROFESSIONNEL

Concours de recrutement : PE 2004

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Emilie AUBOEUF PE2F Directeur de mémoire : Mr ALLAIN

Année 2004-2005 n° de dossier : 0360544W

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MEMOIRE PROFESSIONNEL

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Emilie AUBOEUF PE2F Année 2004-2005

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SOMMAIRE

SOMMAIRE ___________________________________________________ 4

INTRODUCTION ______________________________________________ 5

I – Éducation à l’environnement vers un développement durable et Maîtrise

du langage et de la langue française ________________________________ 6

A – L’ÉDUCATION À L’ENVIRONNEMENT VERS UN DÉVELOPPEMENT DURABLE____________________________________________________________________ 7

1) Définissons les concepts _____________________________________________________________ 7 2) Pourquoi une Education à l’Environnement ?____________________________________________ 10

B – POUR UNE APPROCHE INTERDISCIPLNAIRE DE L’ÉDUCATION À L’ENVIRONNEMENT VERS UN DÉVELOPPEMENT DURABLE __________________ 15

1) Définissons les concepts ____________________________________________________________ 15 2) Peut-on pratiquer une interdisciplinarité entre l’EEDD et la maîtrise de la langue ? ______________ 16

II –Essais d’actions interdisciplinaires entre EEDD et Maîtrise du langage

et de la langue française. ________________________________________ 19

A – CYCLE DES APPRENTISSAGES PREMIERS : LE LANGAGE AU CŒUR DES APPRENTISSAGES___________________________________________________________ 20

1) Séance 1 : le tri des déchets (annexe 2a) ________________________________________________ 21 2) Séance 2 : le recyclage du papier (annexe 2b)____________________________________________ 22 3) Travail mené en parallèle pendant ces quinze jours _______________________________________ 23

B - CYCLE DES APPRENTISSAGES FONDAMENTAUX : LA MAÎTRISE DU LANGAGE ET DE LA LANGUE FRANÇAISE ______________________________________________ 26

1) Les matières _____________________________________________________________________ 27 2) Recueil des conceptions initiales______________________________________________________ 27 3) Créer la motivation ________________________________________________________________ 28 4) Recherches documentaires __________________________________________________________ 29 5) Premières réponses aux questions des élèves et mise en place d’un projet______________________ 31 6) Comment recycler du papier ?________________________________________________________ 33 7) Conclusions et communication des découvertes de la classe ________________________________ 34

C – BILAN DES DEUX ACTIONS INTERDISCIPLINAIRES _______________________ 36 1) Les satisfactions __________________________________________________________________ 36 2) La difficulté de la mise en œuvre _____________________________________________________ 36

CONCLUSION ________________________________________________ 37

RÉFÉRENCES ________________________________________________ 38

ANNEXES ____________________________________________________ 39

5

INTRODUCTION

La Terre est la maison de l’humanité. Sa survie est devenue une préoccupation

contemporaine et mondiale. Parce que les questions environnementales reposent sur chacune

de nos actions, parce que les problèmes rencontrés découlent bien souvent de la seule

intervention humaine et parce qu’on ne peut pas laisser une « poubelle » aux générations

futures, ce mémoire s’est imposé à moi dans le souci de faire adopter des comportements

citoyens à mes élèves. Nous devons aujourd'hui donner aux générations qui nous succèdent

les moyens d'une gestion intelligente et responsable de notre environnement.

Comme l’enfant ne peut acquérir son langage que par sa pratique, que pour apprendre

à parler, lire et écrire il est nécessaire qu’il découvre les joies et les pouvoirs du langage,

l’éducation à l’environnement ne fournirait-elle pas un bon champ d’application ? … Le

langage est un pilier fondamental de l’enseignement. Son acquisition est la principale

préoccupation de l’Education Nationale. Ce qui me conduit à poser la question : comment

l’éducation à l’environnement à l’école peut-elle participer au développement de la maîtrise

du langage et de la langue française chez l’élève ?

Telles sont les réflexions qui ont fait naître ce mémoire…

Pour tenter de donner quelques éléments de réponse à cette question, je m’appuie sur

des points théoriques permettant de définir l'éducation à l'environnement, de la justifier et

d'expliquer sa mise en place. Je mettrai également en évidence la transversalité de l’Education

à l’environnement avec le domaine, appelé par les programmes « Maîtrise du langage et de la

langue française ». Cette première partie constitue une base essentielle pour l'analyse des

expériences vécues ou observées que je présenterai en dernier lieu.

6

I – Éducation à l’environnement vers un

développement durable et Maîtrise du langage et de

la langue française

7

A – L’ÉDUCATION À L’ENVIRONNEMENT VERS UN

DÉVELOPPEMENT DURABLE

1) Définissons les concepts

L'éducation à l'environnement se trouve à la croisée de deux concepts qu'il s'agit de

définir : "environnement" et "éducation".

a - L’environnement : une définition ?

L'intérêt pour les problèmes d'environnement commence dans les années 60. En effet,

après l'illusion d'une croissance illimitée, l'être humain prend brusquement conscience que la

Terre est une petite planète aux ressources limitées. Il réalise également que cette planète est

fragile et que de ce fait une exploitation abusive de ses ressources risquerait de rompre son

équilibre. Dans les décennies qui suivirent, ces idées se sont renforcées.

C'est aussi à cette période que jaillissent les réflexions sur la notion d'environnement et

que le mot "environnement" fait son entrée dans le dictionnaire Le Petit Robert (en 1969).

Néanmoins, le terme d'environnement est un mot polysémique dont le sens a beaucoup évolué

et qui, même actuellement, connaît diverses acceptions selon les individus.

Comme le précisent, dans Une Éducation pour l’Environnement, André GIORDAN et

Christian SOUCHON, « le colloque d’Aix (1972) définit l’Environnement comme :

« l’ensemble à un moment donné des aspects physiques, chimiques, biologiques et des

facteurs sociaux et économiques susceptibles d’avoir un effet direct ou indirect, immédiat ou

à terme, sur les êtres vivants et les activités humaines. » ». On se rend bien compte de la

complexité du concept par cette définition. Si cette notion est difficile à cerner pour nous

adultes et pour eux spécialistes, qu’en est-il de mes élèves. Il est donc intéressant de recueillir

les représentations que les enfants se font de l'Environnement avant de fonder un projet ou de

débuter une séquence d’apprentissage. Les enfants de notre époque associent le plus souvent

l’environnement à sa protection et ses pollutions (voir annexe 5). Je retiendrai pour ma part la

définition énoncée par Claude VILLENEUVE, Maryse CLARY, Pierre GIOLITTO et Claude

8

CAMUS, car cette définition recouvre selon moi les divers aspects de la notion

d'Environnement :

« L'Environnement, c'est ce dont nous dépendons pour survivre. La notion

d'Environnement résulte donc de la prise de conscience des relations d'interdépendance entre

l'Homme et son milieu, ainsi que la prise en compte de la fragilité éventuelle de l'équilibre

issu de ces relations. »

Lucie SAUVÉ, dans son ouvrage Pour une éducation relative à l'environnement

résume les idées développées par Pierre GIOLITTO et Maryse CLARY qui distinguent sept

conceptions principales de l'Environnement. Je n’en retiendrai que quatre car elles me

paraissent être les plus importantes et les plus faciles à cibler avec mes élèves :

- l' « Environnement problème », c'est-à-dire l’environnement naturel qu'il s'agit de

protéger lorsqu’il y a des problèmes de pollution et de nuisance. C’est une conception

techniciste qui fait de l'environnement et des perturbations qui peuvent l'affecter, un domaine

technique étudié par les scientifiques. Les problèmes d'écologie et de pollution sont ceux pris

en compte par les tenants de cette conception. On pourrait par exemple aborder avec les

élèves le phénomène de marée noire.

- l' « Environnement ressources » qui est notre patrimoine naturel à gérer dans une

optique de développement durable. C’est une conception politique et sociale qui met l'accent

sur la participation des citoyens à la gestion de l'environnement et à l’économie des

ressources. En classe, il s’agirait par exemple de mener une réflexion sur nos ressources en

eau.

- l’ « Environnement mythique », une conception éthique qui met l'accent sur les

valeurs environnementales (comme le respect du vivant, la conservation de la biodiversité, la

protection du milieu), sur une éducation morale et sur une éducation à la citoyenneté. Un

objectif à poursuivre à l’école serait d’adopter un comportement écocitoyen, comme par

exemple, jeter ses déchets dans les poubelles et non dans la nature.

- l' « Environnement du quotidien » qu’on peut définir comme le milieu de vie, pas

forcément naturel, de l'individu. C’est une conception pratique qui voit dans l'environnement

le cadre de la vie quotidienne, et qui met l'accent sur la qualité de la vie et les nuisances qui

l'affectent. Le tri des déchets, qui entre dans cette définition, est devenu un classique de

l’éducation à l’environnement à l’école.

Mais pour bien comprendre ce qu’est l'environnement il faut s'appliquer à définir ce

terme par rapport à d'autres qui lui sont fréquemment associés, comme ceux de milieu ou

d'écologie.

9

Essayons d’abord de définir le terme de milieu. Si nous prenons l’exemple d’une

mare, elle est composée d’éléments que l’on peut dissocier en deux groupes distincts : les

éléments vivants (biocénose), les éléments non vivants (biotope).

Chaque élément échange avec un ou plusieurs autres éléments de la matière ou de

l’énergie. Il existe également des flux de matière et d’énergie (le soleil) entre notre mare et ce

qui l’entoure. L’écosystème est le résultat des échanges entre le milieu et les organismes

vivants. Ainsi on obtient mathématiquement :

Ecosystème = être vivant + son milieu de vie.

Le milieu est donc l’ensemble des facteurs vivants (biotiques) et non vivants

(abiotiques) qui régissent l’existence d’un être vivant ou d’un ensemble d’êtres vivants

(biocénose). La prairie humide, le bocage, la forêt, l’étang, la mare sont des milieux de vie

dans lesquels l’homme prend une place importante.

Définissons maintenant l’écologie. L'écologie, au sens scientifique du terme, est la

science qui étudie les relations des êtres vivants entre eux et avec leur milieu. Le terme

écologie vient du grec oikos (maison, habitat) et logos (science) : c'est la science de l'habitat.

Il fut inventé en 1866 par Ernst Haeckel.

Mais le terme d’écologie est devenu un terme politique qui recouvre trop souvent le

terme d’environnement et qui parfois même le remplace. En effet ce qui s’appelait le

Ministère de l’Environnement se nomme aujourd’hui le Ministère de l’Ecologie et du

Développement Durable.

L'environnement est donc à la fois le produit (l’écosystème) et la condition de la survie

d'une espèce.

b - L’éducation

L'éducation est l'ensemble des savoirs, savoir-faire et savoir être nécessaires à

l'intégration d'un individu au sein d'une société. Par extension, l'éducation désigne également

les moyens mis en place pour permettre ces apprentissages.

Je distingue deux types d’éducation : l’éducation formelle et l’éducation non formelle.

10

L'éducation formelle est l'ensemble des moyens mis en œuvre par l'état pour

retransmettre d'une génération à l'autre un ensemble de connaissances et de valeurs. C'est la

mission de l'école et de ses programmes scolaires. Former un citoyen c’est, en outre, former

un individu responsable de son environnement. Connaître son environnement et s’engager

pour le préserver font partie du bagage minimum de ce qu’on appellera l’écocitoyen.

L’éducation à l’environnement se trouve alors à la croisée de l’instruction et de l’éducation.

Le concept d'éducation non formelle est né du constat que l'école n'était pas l'unique

lieu d'éducation (et heureusement). La première source d'éducation reste la famille et

l'entourage, avec tous les enjeux de reproduction sociale que cela implique. Mais si les parents

transmettent un ensemble de valeurs à leurs enfants, les enfants eux-mêmes peuvent en retour

« éduquer » leurs parents. C’est pourquoi je pense que l’école a un rôle important à jouer en

ce qui concerne l’avenir de notre environnement et donc l’avenir de l’espèce humaine.

2) Pourquoi une Education à l’Environnement ?

a - Etat actuel de notre environnement

Les thèmes abordés par l’éducation à l’environnement sont à l’évidence relatifs aux

problèmes d’environnement mais aussi aux problèmes d’utilisation et de gestion des

ressources. Nous savons aujourd’hui que nos ressources et notre espace ont des limites. Or,

nos activités, par leur rythme et par leur ampleur, menacent la planète et par conséquence,

nous menacent.

L’effet de serre, l’appauvrissement de la couche d’ozone, la déforestation massive, la

pollution des eaux, la multiplication des déchets, la biotechnologie, la dégradation des sols

allant parfois jusqu’à la désertification, sont autant de phénomènes qui bouleversent les

équilibres naturels qui ont permis à la vie de se développer sur Terre.

b - Notre politique environnementale

1 - Bref historique

L’éducation à l’environnement s’est développée avec la prise de conscience

environnementale par la société. La conférence de Stockholm de 1972 sur l’environnement

humain prescrit « le développement de l’éducation à l’environnement » afin de « s’attaquer à

11

fond à la crise mondiale de l’environnement ». De nombreuses conférences et colloques

internationaux ont, petit à petit, défini les contours de l’EE1 et initié des programmes

internationaux dans ce domaine.

Les colloques d’Aix-en-Provence (1972) et de Belgrade (1975) insistent sur le fait que

l’éducation à l’environnement n’est pas une discipline supplémentaire mais qu’elle doit faire

l’objet d’un traitement décloisonné de thèmes ou de situations environnementales où peuvent

concourir plusieurs disciplines.

En 1977, l’une des premières définitions a été donnée par l’Unesco2 : l’éducation à

l’environnement « doit permettre d’acquérir les connaissances, les valeurs, les

comportements et les compétences pratiques nécessaires pour participer de façon

responsable et efficace à la présentation et à la solution des problèmes de l’environnement, et

à la gestion de la qualité de l’environnement. ».

En 1993, était signé un protocole entre le Ministère de l’Environnement et celui de

l’Éducation Nationale sur l’éducation à l’environnement.

En 2001, la France a pris des dispositions pour développer l’EEDD3 dans les écoles.

La circulaire de rentrée scolaire 2004 annonce : « Faisant suite à l’expérimentation

réalisée au cours de l’année 2003-2004 dans dix académies, la mise en œuvre d’une

éducation à l’environnement vers un développement durable doit être généralisée à la rentrée

2004 dans les écoles, les collèges et les lycées. ».

2 - Le développement durable

L'expression « développement durable » a été proposée pour la première fois en 1980

dans la Stratégie mondiale de la conservation, publiée par l' UICN4, le WWF5 et le PNUE6.

Le rapport Brundtland (1987) définit ainsi le développement durable : « Un

développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des

générations futures de répondre aux leurs. » En 1991, la nouvelle stratégie de conservation de

la nature publiée par l'UICN, le WWF et le PNUE définit le développement durable comme

« le fait d'améliorer les conditions d'existence des communautés humaines, tout en restant

dans les limites de la capacité de charge des écosystèmes ».

1 Éducation à l’Environnement 2 United Nations Educational Scientific and Cultural Organization 3 Éducation à l’Environnement vers un Développement Durable 4 Union Internationale pour la Conservation de la Nature (devenue depuis l'Union mondiale pour la nature) 5 World Wildlife Fund 6 Programme des Nations Unies pour l'Environnement

12

Le développement durable vise trois objectifs :

1) l'intégrité écologique, qui consiste à maintenir la diversité des espèces et de

l'ensemble des écosystèmes naturels terrestres et aquatiques, par des mesures de protection de

la qualité de l'environnement, ainsi que par une bonne gestion des populations animales et

végétales exploitées.

2) l'équité entre les nations, les individus et les générations, qui consiste à satisfaire

les besoins essentiels de toutes les communautés humaines présentes et futures et à améliorer

leur qualité de vie.

3) l'efficacité économique, qui consiste à gérer de manière optimale les ressources

humaines, naturelles et financières, afin de satisfaire les besoins des communautés humaines.

Cette gestion se réalise, notamment, par la responsabilisation des entreprises et des

consommateurs au regard des biens et des services qu'ils produisent et utilisent, ainsi que par

l'adoption de politiques gouvernementales appropriées.

Le défi de la mise en oeuvre du développement durable consiste donc à faire en sorte

que dans nos comportements, nos actions, nos politiques, nos programmes, nos lois et nos

règlements, bref, dans l'ensemble de nos interventions comme citoyen, entreprise,

gouvernement, nous visions l'atteinte simultanée et équilibrée de ces trois objectifs

fondamentaux.

3 - La charte de l’environnement

En France, le Président de la République, Jacques Chirac, a voulu inscrire une Charte

de l'environnement adossée à la Constitution (annexe 1). Cette Charte engage la France dans

une politique de développement durable. Ainsi dans l’article 6, la Charte énonce : « Les

politiques publiques doivent promouvoir un développement durable ».

La Charte de l'environnement est un engagement solennel, proclamé par le peuple

français, dans la continuité de la Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 et

du Préambule de la Constitution de 1946. Elle marque ainsi une troisième et nouvelle étape du

pacte républicain. Elle édicte une norme qui s'impose à tous.

Pour la première fois, le droit de « vivre dans un environnement équilibré et

respectueux de la santé » est inscrit dans le préambule de la Constitution.

13

4 - Instructions officielles : Les programmes de 20027

En septembre 2004, un nouveau sigle fait sa rentrée à l’école : l’EEDD, soit

« éducation à l’environnement vers un développement durable ». Ce n’est pas une nouvelle

discipline. L’EEDD a un enjeu considérable : celui de laisser un environnement propre et

viable aux générations futures, de protéger les ressources et d’améliorer la qualité de vie des

habitants. La généralisation du développement durable s’inscrit dans une volonté nationale

(Charte de l’environnement, Art. 8. - L’éducation et la formation à l’environnement doivent

contribuer à l’exercice des droits et devoirs définis par la présente Charte.), Européenne et

mondiale. Nous voulons faire prendre conscience aux élèves que l’action en faveur de

l’environnement ne se résume pas à sa protection mais s’étend aussi à sa gestion dans le cadre

d’un développement durable.

En lisant les nouveaux programmes, j’ai constaté une progression dans l’introduction

de l’éducation à l’environnement. En effet, à l’école maternelle l’élève découvre son

environnement proche, il s’agit d’ « une première sensibilisation aux problèmes de

l’environnement ». Puis au cycle 2 « l’élève prend conscience de la fragilité des équilibres

observés dans les milieux de vie », il s’agit d’une initiation à l’éducation à l’environnement.

Enfin les programmes précisent qu’au cycle 3 « la découverte de la diversité des êtres vivants

et de leurs milieux de vie » est conduite « d’une manière plus systématique ».

Cycle des apprentissages premiers

La découverte de l’éducation à l’environnement commence par « la découverte et

l’observation de l’environnement proche » et par la découverte et l’observation « d’espaces

moins familiers » : c’est la découverte de l’ « Environnement quotidien ». Avec les plus

grands, on pourra aller jusqu’à caractériser ces milieux. Il est précisé que lors de ces

découvertes, c’est l’occasion d’initier les élèves à « une attitude responsable : respect des

lieux, de la vie, entretien des plantations et du jardin scolaire, soins aux animaux, impact de

certains comportements sur l’environnement de la classe (lutte contre le gaspillage, tri des

déchets pour recyclage, repérage des nuisances). ». On fait alors découvrir aux enfants

l’« Environnement mythique » et l’« Environnement problème ».

Cycle des apprentissages fondamentaux

Au cycle 2, l’éducation à l’environnement s’inscrit dans deux domaines : Découvrir le

monde et Vivre ensemble. Il s’agit de faire découvrir aux élèves la manifestation de la vie

chez les animaux et chez les végétaux - et leurs interactions avec l’environnement - puis de

7 Qu’apprend-on à l’école maternelle ?, Qu’apprend-on à l’école élémentaire ? publiés par SCEREN [cndp]

14

leur faire comprendre que le respect de l’environnement et du cadre de vie ne se limite pas à

la classe et à l’école, mais s’étend aux espaces publics qui sont le bien commun de tous.

Cycle des approfondissements

De même, au cycle 3, l’Education à l’environnement vers un Développement durable

est un objet d’enseignement transversal. Elle apparaît en Education Civique et en Histoire-

Géographie afin d’amener l’élève à « l’apprentissage pratique d’un comportement ». « Par

les sciences, il mesure les menaces qui pèsent sur l’environnement et la responsabilité de

chacun. ». « L’éducation à l’environnement […] s’appuie sur une compréhension

scientifique :

- approche écologique à partir de l’environnement proche,

- rôle et place des êtres vivants ; notions de chaînes et de réseaux alimentaires,

- adaptation des êtres vivants aux conditions du milieu,

- trajet et transformations de l’eau dans la nature,

- la qualité de l’eau. […]

- consommation et économie d’énergie »

Ce n’est donc qu’au cycle 3 que l’« Environnement ressources » fait son apparition.

A la lecture des derniers programmes de l’Education Nationale, je dégage cinq

objectifs à atteindre par l’Education à l’Environnement vers un Développement Durable.

Je dois amener mes élèves à :

1) prendre conscience de l’environnement global (ressource, problème,

quotidien et mythique),

2) acquérir les connaissances qui permettent de comprendre l’état de notre

environnement,

3) acquérir des valeurs sociales et un comportement écocitoyen,

4) acquérir une forte motivation pour vouloir participer activement à la

protection et à l’amélioration de notre environnement,

5) être capable d’évaluer l’effet de leurs actions.

15

B – POUR UNE APPROCHE INTERDISCIPLNAIRE DE

L’ÉDUCATION À L’ENVIRONNEMENT VERS UN

DÉVELOPPEMENT DURABLE

1) Définissons les concepts

Transdisciplinarité, interdisciplinarité, pluridisciplinarité sont des mots très usités

actuellement en didactique et en pédagogie. Cependant, ces trois termes, proches

étymologiquement et sémantiquement sont souvent confondus ou employés comme

synonymes. Il me faut donc revenir sur leur sens respectif et expliquer quel usage j’en fais.

a – Transdisciplinarité et interdisciplinarité

Le Dictionnaire actuel de l’éducation8 définit la transdisciplinarité comme étant « une

approche pédagogique qui, préconisant des principes et des concepts généraux applicables

dans toute situation pédagogique, focalise prioritairement ses intentions sur le développement

intégral de sujet au delà des visées centrées essentiellement sur les contenus scolaires. ».

Autrement dit, une discipline n’est plus vécue comme un but en soi, elle est étudiée pour

apporter une somme d’outils et de méthodes au moment où l’élève en aura besoin. C’est le

cas pour le domaine « Maîtrise de la langue » qui est défini comme transversal par les

programmes. La finalité de la transdisciplinarité est la compréhension du monde présent,

l’unité de la connaissance.

Pratiquer l’interdisciplinarité c’est rechercher « ce qui est commun entre plusieurs

disciplines ou ce que leur rapprochement peut faire surgir. ».D’après le Dictionnaire de

pédagogie9, le terme d’interdisciplinarité est le plus souvent employé. C’est une démarche

d’enseignement fondée sur l’activité constructrice de l’élève. Sa mise en œuvre contribue,

pour lui, à conférer du sens et de la cohérence aux contenus scolaires et de l’unité dans la

diversité des savoirs étudiés.

8 Dictionnaire actuel de l’éducation (2éme édition) de Legendre Renald, 1993, Eska. 9 Dictionnaire de Pédagogie de Arenelle L, Gossot B, Pollond M.C, Roussel M.P, 1996, Bordas.

16

b - Pluridisciplinarité

La pluridisciplinarité est une dérive de l’interdisciplinarité. En effet, elle juxtapose des

leçons dont le seul point commun est le thème choisi. Je donne ici un exemple. Autour du

thème de l’eau, on peut étudier :

- en sport : la natation,

- en sciences physiques : les différents états de l’eau, le cycle de l’eau et,

plus particulièrement en Education à l’Environnement vers un Développement

Durable, la gestion de nos ressources en eau,

- en histoire : l’histoire de la navigation,

- en géographie : les fleuves français, les océans,

- en maîtrise de la langue : des poésies, des lectures diverses portant sur

ce thème,

- en musique : une oeuvre portant sur ce thème.

Contrairement à l’interdisciplinarité, la pluridisciplinarité ne crée pas de liens ou

d’objectifs entre les leçons de chaque discipline.

2) Peut-on pratiquer une interdisciplinarité entre l’EEDD et la

maîtrise de la langue ?

a - Pourquoi une approche interdisciplinaire de l’EEDD ?

A la rentrée 2004, l’éducation nationale précise au sujet de l’éducation à

l’environnement vers un développement durable qu’« il ne s’agit en aucun cas de créer une

nouvelle discipline mais d’ancrer cette préoccupation sur les programmes, de s’appuyer sur

les dispositifs pluridisciplinaires et sur les actions éducatives conduites en partenariat ».

L’introduction de l’éducation à l’environnement dans les programmes concerne plus

souvent les disciplines scientifiques. Mais cette éducation vise à susciter des comportements

et à intérioriser des valeurs, de ce fait, elle ne peut pas se limiter à l’enseignement de

l’écologie. Afin d’analyser et de proposer des solutions pour les problèmes

environnementaux, des connaissances issues des différentes disciplines d’enseignement sont

nécessaires. Ces connaissances concourent de manière interactive à une meilleure

compréhension de l’environnement qui, on l’a vu, se révèle complexe. Le caractère

17

transversal de l’éducation à l’environnement porte, non seulement sur cette convergence

interdisciplinaire, mais aussi sur les acquisitions de savoirs notionnels, de savoir faire

méthodologiques ou de savoir être comportementaux. Et comme il est écrit dans les

programmes, « Ce domaine – l’éducation à l’environnement - n’est donc pas lié à un

enseignement, mais à tous. »…

Même si l’interdisciplinarité est difficile à mettre en place, il serait dommage de se

contenter de la pluridisciplinarité (addition de disciplines qui intègrent l’environnement).

Nous pouvons observer que les domaines qui peuvent servir de support à l’éducation à

l’environnement sont plutôt les sciences de la vie et de la Terre, l’éducation civique et la

géographie. Mais le caractère transversal des TICE10 et de la maîtrise du langage et de la

langue française permet d’intégrer l’éducation à l’environnement dans ces disciplines

également.

Il ne s'agit pas de rechercher l'interdisciplinarité parce que c'est une valeur en soi. C'est

une approche qui s'impose dès lors qu'on aborde un problème concret. Dans le cadre de mon

mémoire, j’ai choisi d’étudier plus particulièrement l’interdisciplinarité entre l’EEDD et le

domaine Maîtrise du langage et de la langue française lui-même, par définition, transversal.

b – Le caractère transversal de la « Maîtrise du langage et de la langue

française »

Le domaine Maîtrise du langage et de la langue française s’organise autour de trois

pôle : parler, lire et écrire. Dans le pôle oral, on sous-entend trois axes de travail : la

communication, le langage en situation et le langage d’évocation.

La transversalité de la Maîtrise de la langue apparaît dès la préface des programmes de

2002 par le sous-titre : Au cœur des apprentissages, la maîtrise de la langue. Dans le

préambule, cette idée est développée : « La maîtrise du langage et de la langue française est,

en effet inséparable de l’acquisition des multiples facettes d’une culture : littéraires,

historiques et géographiques, scientifiques et techniques, corporelles et artistiques ». Les

objectifs poursuivis par chacun de ces domaines « se construisent et se consolident

10 Technologie de l’Information et de la communication à l’École

18

réciproquement ». Parler, lire et écrire sont les piliers de l’acquisition du langage mais aussi

des outils indispensables à l’apprentissage des autres disciplines.

Cette rapide analyse des programmes montre que des connexions entre l’Education à

l’environnement et la Maîtrise du langage existent. Mais comment mener des actions

interdisciplinaires entre ces deux domaines d’enseignements ? Ces actions sont-elles

réellement pertinentes aux niveaux éducatifs et pédagogiques ?

J’ai pu mener des essais de telles actions. Leur description et leur analyse tenteront de

répondre à ces questions.

19

II –Essais d’actions interdisciplinaires entre EEDD

et Maîtrise du langage et de la langue française.

20

A – CYCLE DES APPRENTISSAGES PREMIERS : LE

LANGAGE AU CŒUR DES APPRENTISSAGES

Durant mes recherches pour ce mémoire, le hasard d’une discussion m’a permis

d’analyser des séances menées dans une école maternelle en Haute Savoie. J’ai pu

m’entretenir avec une enseignante de TPS, PS, MS et GS qui avait fait appel au

SIDEFAGE11.

Le SIDEFAGE12 est un EPCI13 qui a pour seule compétence la gestion et le traitement

des déchets ménagers et assimilés produits dans le territoire de ses adhérents. C’est-à-dire

qu’il organise et qu’il est responsable du recyclage, du compostage et de l’incinération des

déchets des 300 000 habitants qu’il regroupe. Il ne s'occupe pas de la collecte des poubelles

classiques et des déchetteries. Dans le cadre de son programme de collecte sélective et de

recyclage des déchets ménagers, le SIDEFAGE propose depuis 1995 des actions

d'information et de sensibilisation des enfants. Ce programme est destiné aux écoles des

communes membres du SIDEFAGE de la maternelle au lycée.

Je n’ai participé, que ce soit dans la préparation où la mise en place, à aucune des

séances que je vais décrire. Néanmoins l’entretien avec l’enseignante m’a apporté

suffisamment de renseignements pour élaborer une analyse, certes non exhaustive mais tout

de même pertinente quant à mon étude. Le souci de l’interdisciplinarité de l’EEDD avec la

maîtrise du langage n’a pas été pris en compte lors de la préparation des séances que je vais

présenter. Les deux premières séances ont chacune été menée sur une matinée, à une semaine

d’intervalle.

11 http://www.sidefage.fr onglet Animations scolaires 12 Syndicat Intercommunal des DEchets du FAucigny Genevois 13 Etablissement Public de Coopération Intercommunale

21

1) Séance 1 : le tri des déchets (annexe 2a)

Objectifs en éducation à l’environnement vers un développement durable :

☼ savoir trier les déchets ménagers.

Objectifs en maîtrise du langage et de la langue française :

- Communication :

☼ répondre aux sollicitations de l’adulte en se faisant comprendre

☼ participer à un échange collectif en acceptant d’écouter autrui, en attendant son tour

de parole et en restant dans le propos de l’échange.

- Langage d’évocation :

☼ comprendre une histoire adaptée à son âge et le manifester en reformulant dans ses

propre mots la trame narrative de l’histoire

☼ identifier les personnages d’une histoire, les caractériser physiquement et

moralement

Déroulement :

Phase 1

L’intervenante du SIDEFAGE a débuté la séance en racontant aux enfants l’histoire de

Mme Cracra et de Mme Tritou. Ces deux personnages antagonistes incarnent d’une part la

pollution et de l’autre le respect et la protection de l’environnement. En voici un rapide

résumé : Mme Cracra pique-nique sur un banc public et jette tous ses déchets sur le sol. Mme

Tritou ne peut pas la laisser faire et explique à Mme Cracra les bienfaits du tri. Les enfants

ont rapidement compris qu’il y avait là une différence de comportements. Cette histoire très

simple motive instantanément l’élève à adopter un comportement écocitoyen.

Je fais une parenthèse au sujet de cette « histoire ». Plutôt que de rester sur de l’oral,

l’intervenante aurait pu utiliser un album, car comme le disent les programmes, « L’ouverture

sur le monde de l’écrit est également au cœur des missions [de l’école maternelle] ».

Phase 2

Après un échange oral avec les élèves, l’intervenante a rendu réelles les aventures de

Mme Tritou. En ce sens, les élèves ont découvert tous les déchets de Mme Cracra, et ils

devaient à leur tour les trier, en les disposant dans différents bacs. Ils différenciaient - par

comparaisons et avec l’aide de l’adulte - le papier et le carton, des plastiques puis du verre.

22

Ce moment était très productif au niveau du langage oral des élèves. En effet les choix

devaient se justifier et chaque élève était amené à comprendre la parole de l’autre et à se faire

comprendre verbalement : ce sont les enjeux de la communication.

Phase 3

La phase précédente où les élèves ont pu manipuler et simuler fut suivie d’une phase

de formalisation. La classe a donc réalisé des affichages :

Malgré la présence des élèves de grande section, le choix a été fait de ne faire figurer

aucun écrit (sauf ceux figurant sur les photographies des déchets). On verra que la phase

d’écriture ne sera pas pour autant mise de côté.

Phase 4

Visionnage de deux dessins animés qui tentent d’expliquer aux élèves le principe du

recyclage.

Phase5

L’intervenante fait habilement entrer les élèves dans le projet de réaliser du papier

recyclé. Et c’est avec enthousiasme qu’ils ont déchiré les feuilles de vieux papiers journaux !

2) Séance 2 : le recyclage du papier (annexe 2b)


☼ expérimenter le recyclage de vieux papiers et en comprendre l’utilité


- Communication :

☼ répondre aux sollicitations de l’adulte en se faisant comprendre

- Langage en situation :

☼ dire ce que l’on fait ou ce que fait un camarade

23

Déroulement :

Lors de cette séance, les élèves ont fabriqué le papier recyclé. La constitution de petits

groupes a permis la mise en activité de chacun. L’intervenante et l’enseignante ont réussi à

créer de véritables situations d’échanges. En effet, pour que les échanges entre les élèves aient

un sens, il est nécessaire qu’ils soient inscris dans le vécu d’une situation.

Mais l’enseignante est là pour permettre à l’élève de passer d’un langage en situation,

lié à l’expérience immédiate, à un langage d’évocation d’évènements passés, futurs ou

imaginaires.

3) Travail mené en parallèle pendant ces quinze jours


☼ se rappeler des étapes de la fabrication du papier recyclé



☼ rappeler en se faisant comprendre un événement qui a été vécu collectivement

☼ raconter brièvement une histoire découverte en classe

- Familiarisation avec la langue de l’écrit :

☼ restaurer la structure syntaxique d’une phrase non grammaticale

Déroulement :

L’enseignante avait pris en photos les moments clés de ces deux séances (annexes 2).

Après un exercice de remise dans l’ordre chronologique de ces photos, les élèves ont écrit le

récit de ces deux séances par dictée l’adulte. En voici le résultat.

Remarque : J’ai écrit en gras les mots ou expressions qui ont fait l’objet d’une

attention particulière avec les élèves

24

Premier récit

« La pâte à papier avec Aurélie

Lundi, Aurélie nous a raconté l’histoire de Mme Cracra.

Elle jette ses déchets par terre. Ce n’est pas bien. Mme Tritou arrive.

Elle dit qu’il faut trier les déchets et les mettre dans les bonnes poubelles.

Anthony trie les déchets, il cherche où jeter le paquet de chips.

Ensuite, nous sommes allés dans la salle de sieste regarder deux dessins animés.

Ils expliquaient comment faire des nouvelles ‘choses’ avec les anciennes, vieilles

‘choses’ usées.

Enfin, on a déchiré du papier journal pour fabriquer de la pâte à papier (journal en

petits morceaux et eau). »

Deuxième récit

« Lundi, Aurélie est revenue.

Elle a reçu des cadeaux : une boîte décorée rempli de smarties et des dessins.

Ensuite, Aurélie a sorti son mixeur pour couper les papiers en morceaux. Elle a mixé

et la pâte à papier était prête.

D’abord, on a plongé la grille dans la pâte et on a soulevé.

Ensuite, on a essuyé le dessous avec une éponge.

Anita a ouvert la grille.

Hugo regarde Aurélie qui enlève la feuille du grillage.

La feuille sèche sur le torchon.

Il nous faut attendre une semaine ! »

Ce travail est constitué d’une première phase de rappel oral des événements par les

élèves : c’est une situation où s’exerce ce qu’on appelle le langage d’évocation. La deuxième

phase consiste à transposer une production orale à l’écrit. Les élèves découvrent ainsi la

réalité du code de l’écrit : parler et écrire sont deux moyens d’expressions dont il s’agit de

mettre en évidence les différences. Il est vrai en effet qu’à l’oral le ne de la négation est

facilement omis, que le pronom personnel il se prononce très souvent i, que la première

25

personne du pluriel laisse place au pronom on…ce qui ne se produit généralement pas lorsque

nous écrivons. En plus de ces aspects là, l’enseignante a porté l’attention des élèves sur les

connecteurs temporels : d’abord, ensuite, enfin. Ce travail a certainement permis d’éviter les

redondants et après et permet de créer une cohérence dans le texte.

J’ai pu constater que même si la réflexion lors de la préparation des séances n’a pas

spécifiquement été menée autour de l’interdisciplinarité entre l’EEDD et la Maîtrise du

langage, celle-ci est tout de même présente. Il est vrai qu’au cycle 1 le langage est au cœur

des apprentissages. Qu’en est-il au cycle 2 où, à la différence de l’école maternelle, les

disciplines sont cloisonnées ?

26

B - CYCLE DES APPRENTISSAGES FONDAMENTAUX : LA

MAÎTRISE DU LANGAGE ET DE LA LANGUE FRANÇAISE

En mars 2005, j’ai effectué mon stage en responsabilité à Baigneux les Juifs, dans

une classe de CE1. Le projet d’école était centré sur la formation de futurs citoyens. Un

travail sur l’éducation à l’environnement avait donc déjà été amorcé. En début d’année

scolaire, les élèves triaient les déchets produits à l’école. En effet, chaque classe possédait

deux poubelles : la première ne recevait que les vieux papiers, et la deuxième recevait les

autres déchets. Mais par manque de suivi ou de motivation, ce projet, très intéressant, est

tombé en désuétude…

J’ai donc décidé de le réactualiser !

Mon premier objectif a été de me renseigner sur les acquis des élèves afin de

préparer ma séquence d’apprentissage.

En ce qui concerne l’éducation à l’environnement…

Les élèves de cette classe avaient abordé au Cours Préparatoire le tri des déchets et

le recyclage. En début cette année scolaire, ils avaient traité la notion de chaînes et de

réseaux alimentaires. Il s’agissait donc pour moi de vérifier leur niveau de connaissances

dans le domaine du tri et du recyclage pour réactiver le projet de tri dans la classe.

En ce qui concerne la maîtrise du langage et de la langue française…

Je pouvais travailler avec les élèves sur la rédaction d’une recette, la conjugaison

du verbe être au présent, le réinvestissement de la conjugaison des verbes du premier

groupe au présent et pour le reste, j’étais libre de choisir…

Mon deuxième objectif a été de préparer une séquence d’apprentissage qui me

permettrait de répondre aux questions soulevées par ce mémoire. Or j’ai voulu que les

élèves s’approprient un projet, c’est pourquoi il m’a été difficile de prévoir dans le détail

la séquence à l’avance. Après coup, voici ce que la classe a effectué :

Séance 1 : les matières

Séance 2 : recueil des conceptions des élèves

Séance 3 : créer la motivation

27

Séance 4 : recherches documentaires

Séance 5 : premières réponses aux questions des élèves et mise en place d’un

projet

Séance 6 : comment recycler des vieux papiers ?

Séance 7 : conclusions et communication des découvertes de la classe

1) Les matières


☼ classer des objets suivant la matière qui les constitue


- Communication :

☼ écouter autrui, justifier ses choix, demander des explications

Déroulement :

Trier les déchets nécessite de reconnaître différentes matières.

C’est pourquoi avant de débuter la séquence, il m’a semblé utile de faire le point sur

ce qu’est une matière et sur la reconnaissance des matières telles que le métal, le verre, le

plastique, le papier et le carton.

Lors de cette séance, les élèves ont cherché dans la classe des objets entrant dans

chaque catégorie. Après avoir effectué ce classement, quelques objets ont été pris en photo

afin de réaliser un tableau récapitulatif. Ce tableau est resté affiché dans la classe. Il s’est

révélé très utile par la suite.

2) Recueil des conceptions initiales


☼ rassembler ses connaissances antérieures sur le sujet


- Communication :

☼ exposer son point de vue au groupe classe

☼ écouter autrui et accepter les orientations de la discussion

28

Déroulement :

A partir du mot cible « déchet », les élèves ont procédé à un « déballage » oral.

Beaucoup de choses ont été dites. J’ai relevé leurs paroles afin de réaliser un texte

représentatif de leur discours (on peut le trouver à l’annexe 4). On peut se rendre compte que

la notion de déchet était loin d’être inconnue puisqu’ils ont, d’eux-mêmes, élargi le sujet aux

notions de pollutions et de recyclage. Après avoir noté au tableau ce qu’ils venaient de dire, je

leur ai demandé de relever les mots clefs, afin d’exercer leur esprit de synthèse. Les mots

« déchet », « poubelle », « pollution », « tri » et « recyclage » ont été choisis.

3) Créer la motivation


☼ Se fixer des objectifs de recherche.


- Communication :

☼ exposer son point de vue au groupe classe

☼ écouter autrui, demander des explications

- Compréhension :

☼ lire à voix haute un court passage en restituant correctement la courbe mélodique de

la phrase

☼ être capable de comprendre les informations explicites d’un texte

- Production de textes :

☼ être capable de reconnaître et d’écrire une phrase interrogative.

Déroulement :

Après avoir recueilli les conceptions des élèves, il était nécessaire de faire un retour

sur ce qui avait été dit. Lors de cette troisième séance, chaque élève possédait un exemplaire

de l’annexe 4. Je les engageai donc à une lecture découverte individuelle. Les élèves

remarquèrent qu’il s’agissait de ce qu’ils avaient dit à la séance précédente et que les mots

clefs étaient écrits en gros caractères. Nous avons poursuivi par un travail de lecture à voix

haute.

Il me fallait ensuite créer la motivation d’une recherche plus approfondie. En effet, la

majorité de la classe était satisfaite des informations contenues dans le texte que je venais de

29

leur donner… J’ai alors incité les élèves à repérer les points faibles de leur savoir collectif

actuel en provoquant les désaccords entre certains élèves. Cela étant fait, ils devaient formuler

ces points sous forme de questions. Ainsi nous avons pu travailler la phrase interrogative.

Voici les deux questions retenues par la classe :

Que met-on dans les autres poubelles ?

Comment recyclons-nous les déchets ?

4) Recherches documentaires


☼ comprendre l’utilité du tri et du recyclage

☼ connaître le fonctionnement du tri

☼ différencier « collecte des déchets ménagers » et « déchetterie »

☼ amorcer une réflexion sur le recyclage


- Compréhension :

☼ trouver dans un texte documentaire les réponses à des questions simples

☼ trouver une information explicite dans un texte

☼ faire des inférences

- Reconnaissance des mots :

☼ déchiffrer un mot que l’on ne connaît pas

- Ecriture et orthographe :

☼ écrire la plupart des mots en respectant les caractéristiques phonétiques du codage

Déroulement :

C’est donc en toute logique que j’ai proposé aux élèves un moyen de répondre aux

deux questions qu’ils se posaient. J’ai choisi la recherche documentaire, car je voulais

intervenir à la fois en Education à l’environnement et en Maîtrise du langage et de la langue

française.

J’ai rencontré beaucoup de difficultés pour trouver des documents à la fois motivants

pour les enfants, à leur portée et permettant de répondre à leur questions. Après de

nombreuses recherches, j’ai choisi de limiter le nombre de documents à deux. Le premier, que

j’ai écrit, concerne la collecte des déchets. Le second est le texte d’une chanson écrite par des

élèves de cycle 3. Ces deux documents se trouvent en annexes 6a et 7a.

30

J’ai choisi de mettre les élèves en situation de travail de groupe. Les élèves étaient par

binôme. Une moitié des binômes a travaillé sur le document 6a et l’autre moitié sur le

document 7a. Deux questionnaires accompagnaient chaque document mais chaque binôme

n’avait qu’un seul de ces questionnaires (annexes 6b, 6c, 7b, et 7c). Ainsi les tâches de

recherche étaient allégées pour chacun.

La motivation des élèves pour cette séance restera dans ma mémoire. Ils se sont

vraiment appropriés le projet. Ils avaient compris que si chaque binôme effectuait sa tâche

avec soin, cela permettrait à la classe entière de trouver les réponses qu’elle cherchait.

Dans cette classe de CE1, Dimitri est un élève en réelle difficulté. Il fait un blocage

face à l’écrit et à ses codes. Il est intéressé par la lecture mais lire présente beaucoup de

difficultés pour lui. La difficulté de cet enfant la plus handicapante est celle de l’écriture. Il

préfère même l’inactivité à l’écriture de la date, de ses devoirs, d’un exercice... Il manque de

confiance en son travail et en ses capacités. Les échecs successifs qu’il a vécus lui font

redouter tous les autres échecs auxquels il devra se confronter. A ma grande joie, lors de cette

séance, Dimitri a fait preuve d’une envie de travailler et d’écrire que je n’avais jamais

remarqué chez lui !

Je pense qu’il y a plusieurs raisons à ce phénomène :

- Sa partenaire était une très bonne élève, respectueuse du travail de Dimitri. Elle

prenait le temps d’attendre qu’il ait terminé de lire ou d’écrire avant de poursuivre le

questionnaire.

- Cette petite fille ne donnait pas les réponses à Dimitri, ainsi cela lui permettait de se

trouver en situation de réussite. Il s’est senti valorisé en proposant des réponses (la plupart du

temps correctes) à une bonne élève.

31

- Comme les autres élèves de la classe, il se sentait impliqué dans le projet. Il

travaillait pour lui et ses camarades, et non pour faire plaisir à un adulte.

A la fin de la séance, les yeux de Dimitri brillaient : il avait le sentiment d’un travail

réussi et utile. On peut trouver son travail à l’annexe 7b.

5) Premières réponses aux questions des élèves et mise en place d’un

projet


☼ savoir trier les déchets ménagers dans sa ville

☼ connaître le rôle d’une déchetterie

☼ connaître des exemples de recyclage


- Communication :

☼ exposer son point de vue et celui de son camarade au groupe classe

☼ écouter autrui, demander des explications


☼ rapporter une information en se faisant clairement comprendre

- Compréhension :

☼ lire à voix haute

Déroulement :

Lors de cette séance, les élèves ont mis en commun leurs recherches. Les binômes ont

exposé le document qu’ils ont étudié puis leurs réponses. Comme certains binômes ont

effectué le même travail, des confrontations de points de vue ont pu naître.

Nous avons ensuite récapitulé les réponses de la classe en réutilisant l’affiche réalisée

en début de séquence. Il est entendu que dans ce cas nous ne nous sommes occupés que des

matières et non des objets photographiés (nous ne jetons pas un radiateur dans la poubelle

jaune !).

32

Les élèves avaient trouvé la réponse à leur première question. Ils avaient de plus

compris le rôle de la déchetterie : « C’est pour mettre les gros déchets qui ne tiennent pas

dans la poubelle. A la déchetterie, on trie aussi. »

J’ai alors porté l’attention des élèves sur les déchets qu’ils produisent à l’école. Ils

m’ont immédiatement raconté ce qui avait été mis en place au début de l’année. La classe a

donc décidé de remettre ce dispositif en fonctionnement en installant une poubelle

uniquement pour les vieux papiers (sauf les papiers sales comme les mouchoirs jetables) et

une autre pour les autres déchets. Il fallait maintenant que je les amène à adopter le projet

d’expérimenter le recyclage du papier.

M - « Que va-t-on faire des vieux papiers qu’on va trier ? »

E1 - « On va les recycler ! »

E2 - « On va faire des cahiers, ou du carton ! »

E3 - « Oui ! Ou des journaux et des enveloppes ! »

M - « Est-ce que c’est vous qui allez recycler les vieux papiers ? »

E2 - « Euh…non. On sait pas faire… »

M - « Qui recycle les vieux papiers ? »

E4 - « Ce sont des gens qui font ça. C’est leur travail. »

M - « Oui tu as raison. Mais croyez vous que, nous, on pourrait essayer ? »

E5 - « Ben oui si on nous dit comment il faut faire ! »

E1 - « Et puis il faut les outils ! »

A ce moment je leur ai présenté des journaux publicitaires que je voulais jeter. Les

élèves se sont trouvés en situation de recherche.

M - «Ces vieux journaux que je veux jeter, comment pourrait-on faire pour les

recycler ? Par quoi commenceriez-vous ? »

E6 - « Il faut les découper en petits morceaux ! »

M - « Très bien ! Alors c’est parti ! »

33

6) Comment recycler du papier ?


☼ connaître la méthode de recyclage des vieux papiers


- Communication :

☼ exposer son point de vue

Déroulement :

Je ne voulais pas donner aux élèves la recette pour recycler le papier. Je préférais leur

donner les moyens de découvrir la méthode par eux-mêmes. En début de séance, les élèves

ont pu observer tout le matériel nécessaire à l’expérimentation. Ils avaient pour objectifs de

nommer les objets et d’en expliquer l’utilisation et le résultat de cette utilisation. Les bassines,

les serpillières, le mixeur ont été facilement reconnus. La colle a nécessité la lecture de

l’étiquette du bidon. Le tamis a posé plus de difficultés car son nom était inconnu des élèves.

Chaque élève a ensuite disposé d’un temps de réflexion afin de proposer à la classe

une recette pour recycler le papier. Voici quelles une des propositions :

« On met la colle dans le mixer avec le papier et l’eau. »

« On essore le tamis au-dessus de la caisse. » ou mieux « On sèche le papier avec le

tamis. »

Je leur ai ensuite imposé une contrainte en leur interdisant d’introduire de la colle dans

le mixer. La cause étant que la colle détériorerait l’appareil, ce qu’ils ont vite compris. Nous

sommes ainsi parvenus à une recette utilisable :

« On mixe les papiers et l’eau.

On met l’eau, la colle et le papier mixé dans la caisse.

On récupère le papier recyclé avec le tamis.

On fait sécher. »

Les élèves ont ensuite eu la joie de mettre en pratique ce qu’ils venaient de planifier

(annexe 11).

Remarque : Les élèves pensent que la colle permet de maintenir les morceaux des

vieux papiers ensemble. J’ai appris, après la réalisation de cette séquence, que la colle n’était

pas nécessaire. On pourrait faire expérimenter aux élèves l’inutilité de la colle dans la

fabrication de papier recyclé.

34

7) Conclusions et communication des découvertes de la classe


☼ connaître le système de tri des déchets dans son village

☼ connaître l’utilité du tri

☼ connaître le rôle d’une déchetterie

☼ connaître une méthode artisanale de recyclage des vieux papiers


- Production de textes :

☼ écrire un texte explicatif

☼ écrire une recette (texte injonctif)

☼ orthographier les petits mots fréquents

☼ proposer une écriture phonétiquement correcte pour les mots réguliers

☼ marquer les accords en genre et en nombre dans le groupe nominal et dans le

groupe verbal

☼ utiliser correctement les majuscules, les points et les virgules

☼ copier sans erreur un texte de trois ou quatre lignes

Déroulement :

Je n’ai malheureusement pas eu la possibilité d’effectuer le travail d’écriture qui

termine ma séquence, mais cela ne doit pas remettre en cause son importance.

Il est essentiel en effet de prendre un temps pour conclure, pour garder une trace des

découvertes de la classe et pour communiquer ces découvertes à d’autres. Par manque de

temps, les élèves ont donné les réponses aux deux questions qu’ils se posaient en début de

séquence, uniquement à l’oral. J’ai donc été obligée d’effectuer moi-même la trace écrite, à

partir de leurs paroles (annexes 8 et 9).

Il aurait été intéressant de les laisser créer leur propre trace écrite dans le cadre d’une

production d’écrit, avec toutes les compétences que nécessite la production d’un texte

explicatif et d’un texte injonctif en CE1. J’aurais donné aux élèves des objectifs précis à

atteindre progressivement et pour les guider nous aurions construit une grille de relecture

évolutive.

35

texte explicatif : le tri des déchet dans notre village (annexe 8)

Les élèves doivent comprendre que l’utilité d’un tel texte est de faire connaître une ou

plusieurs informations. Ils ont deux contraintes à respecter : écrire au présent et utiliser

majoritairement la troisième personne. Dans le domaine de la conjugaison, cet écrit leur

permet de réinvestir la conjugaison des verbes du premier groupe au présent vu auparavant.

texte injonctif : recycler des vieux papiers (annexe 9)

Les élèves doivent comprendre que l’utilité d’un tel texte est d’aider à agir. Ils ont

deux contraintes à respecter : la présentation en liste du matériel et l’utilisation des infinitifs.

Je regrette de ne pas avoir eu l’occasion de terminer cette séquence. J’aurais aimé les

amener à communiquer ce qu’ils avaient appris aux autres classes de l’école grâce à des

affiches, placées dans le hall, reprenant ces deux écrits. Je pense qu’un tel projet aurait eu

plusieurs intérêts :

- créer la motivation de l’élève,

- placer les élèves en situation réelle de communication,

- étudier deux types d’écrits fonctionnels et les rendre fonctionnels,

- produire un travail de groupe,

- travailler des objectifs d’écriture et d’orthographe à partir de production d’élèves,

- évaluer l'efficacité du message des élèves par la réactivité des destinataires,

- faire une synthèse des connaissances acquises en EEDD.

Les élèves n’ayant pas de cahiers d’expériences, ils ont constitué un livret qui reprend les

étapes de leurs recherches (annexes 3 à 10).

Par rapport à la pratique du métier d'enseignant, aux contenus et aux objectifs de

l'enseignement, cette séquence présente l'avantage :

- de donner du sens à chaque activité proposée aux élèves (faire des affiches pour les

autres classes de l’école),

- de rendre les élèves acteurs de leur apprentissage et de mobiliser ainsi des

compétences multiples et transversales,

- de les mettre en situation de comprendre de façon active leur environnement par des

situations d'apprentissages variées (recherche documentaire, expérimentation),

- de responsabiliser les élèves par la dimension action du projet (trier le papier en

classe).

36

C – BILAN DES DEUX ACTIONS INTERDISCIPLINAIRES

1) Les satisfactions

Ce que j’ai avant tout ressenti, c’est la possibilité au travers des liens

interdisciplinaires de réaliser un meilleur travail d’appropriation de savoirs et de savoir-faire.

Le thème de l’environnement est très motivant pour les élèves et se prête bien à la démarche

scientifique préconisée par les programmes. En effet il nécessite un questionnement, des

recherches, une expérimentation, des échanges et une comparaison des résultats obtenus afin

d’élaborer une conclusion. De plus, intégrer des éléments langagiers lors des apprentissages

en EEDD permet d’appliquer une pédagogie variée qui peut paraître efficace pour certains

élèves en difficulté.

2) La difficulté de la mise en œuvre

Les deux expériences menées ont montré que les écueils de cette pratique

interdisciplinaire sont :

- soit de réduire l’EEDD comme une occasion, un moyen, un instrument

pour travailler des contenus en maîtrise de la langue,

- soit de privilégier l’EEDD en perdant de vue les objectifs qu’on s’était

fixés en maîtrise de la langue.

Il n’est donc pas évident de traiter, lors d’une séance, les deux domaines avec les

mêmes priorités. L’un s’efface facilement au profit de l’autre.

37

CONCLUSION

Par le biais de liens entre les deux disciplines étudiées, les élèves ont eu la possibilité

d’accéder à l'éducation à certaines valeurs écocitoyennes telles que le sens des responsabilités

en vue d’un développement durable ou le respect de la nature mais également de construire

des savoirs et des compétences transversales mentionnées dans les programmes.

Cependant ce mémoire m’a permis de comprendre qu’une des principales difficultés

des actions interdisciplinaires réside dans la démarche d’enseignement à mettre en place. Une

discipline ne doit pas être esclave de l’autre. Les deux disciplines transversales se doivent

d’être en interaction.

Je ne conclue ici que ce mémoire, mais en aucun cas ma réflexion concernant les

actions interdisciplinaires à l’école primaire. Les réflexions qui m’ont menées à la rédaction

de ce mémoire m’ont encore plus motivée pour entamer des actions de ce type dès mon

premier poste : j'ai pu faire évoluer mes conceptions de l'éducation à l'environnement de l'état

de simple sensibilité à celui de véritable réflexion formative quant à l'importance des

nombreux enjeux dans des domaines variés. J’éprouve également maintenant le besoin de

tester la transversalité du français avec les autres disciplines enseignées à l’école.

Enrichie des expériences dont j’ai été soit le témoin soit l’actrice, je peux dégager une

idée simple qui guidera mes actions futures : pratiquer une pédagogie active s’inscrivant dans

le cadre de projets interdisciplinaires est un excellent moyen de créer et de conserver l’envie

d’apprendre.

38

RÉFÉRENCES

Bibliographie

- Qu’apprend-on à l’école maternelle ?, Ministère de l’éducation nationale, 2003,

CNDP/XO éditions

- Qu’apprend-on à l’école élémentaire ?, Ministère de l’éducation nationale, 2003,

CNDP/XO éditions

- Une éducation pour l'environnement, GIORDAN A. et SOUCHON C., 1992,

Z'Editions

- 12 questions d’actualité sur l’environnement, Ministère de l’environnement, 1996,

Z’Editions

- Dictionnaire actuel de l’éducation (2éme édition) , LEGENDRE R., 1993, Eska.

- Dictionnaire de Pédagogie, ARENELLE L, GOSSOT B, POLLOND M.C, ROUSSEL

M.P, 1996, Bordas

Sites

- http://www.sidefage.fr

- http://www.inrp.fr/vst/

- http://www.françoismuller.fr

- http://fr.wikipedia.org

- http://www.enviro2b.com

- http://www.ecologie.gouv.fr

- http://www.europa.eu.int/pol/env

___________________________________________________________________________

Remerciements Merci …

au PIUFM des sciences de la vie et de la Terre de Dijon, Mr ALLAIN,

aux enseignantes, Melle CHAMILLARD et Melle AUBOEUF,

aux enfants, Ecole Maternelles de Monnetiers les Mornay(74), CE1 de Baigneux les Juifs (21)

39

ANNEXES

Annexes 1 : Charte de l’environnement __________________________________ 40

Annexes 2 : photographies de la séquence en cycle 1 ________________________ 42

Le livret de l’élève

Annexe 3 : couverture __________________________________________ 43

Annexe 4 : recueil des savoirs antérieurs sur les déchets ________________ 44

Annexes 5 : conceptions initiales des élèves sur l’environnement _________ 45

Annexes 6 et 7 : recherches documentaires __________________________ 46

Annexe 8 : trace écrite (le tri des déchets dans notre village) ____________ 52

Annexe 9 : trace écrite (recette du recyclage des vieux papiers) __________ 53

Annexe 10 : échantillon du papier recyclé fabriqué en classe ____________ 54

Annexe 11 : photographies de la séquence en cycle 2 ________________________ 55

40

Annexe 1

Charte de l’environnement

Texte adopté le 28 Février 2005 par le Parlement réuni en Congrès et promulgué le

1er Mars 2005 par Jacques Chirac, Président de la République.

La Charte de l’environnement de 2004 est ainsi rédigée :

« Le peuple français,

« Considérant,

« Que les ressources et les équilibres naturels ont conditionné l’émergence de l’humanité ;

« Que l’avenir et l’existence même de l’humanité sont indissociables de son milieu naturel ;

« Que l’environnement est le patrimoine commun des êtres humains ;

« Que l’homme exerce une influence croissante sur les conditions de la vie et sur sa propre

évolution ;

« Que la diversité biologique, l’épanouissement de la personne et le progrès des sociétés

humaines sont affectés par certains modes de consommation ou de production et par

l’exploitation excessive des ressources naturelles ;

« Que la préservation de l’environnement doit être recherchée au même titre que les autres

intérêts fondamentaux de la Nation ;

« Qu’afin d’assurer un développement durable, les choix destinés à répondre aux besoins du

présent ne doivent pas compromettre la capacité des générations futures et des autres peuples

à satisfaire leurs propres besoins ;

« Proclame :

« Art. 1er. - Chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la

santé.

« Art. 2. - Toute personne a le devoir de prendre part à la préservation et à l’amélioration de

l’environnement.

« Art. 3. - Toute personne doit, dans les conditions définies par la loi, prévenir les atteintes

qu’elle est susceptible de porter à l’environnement ou, à défaut, en limiter les conséquences.

« Art. 4. - Toute personne doit contribuer à la réparation des dommages qu’elle cause à

l’environnement, dans les conditions définies par la loi.

41

« Art. 5. - Lorsque la réalisation d’un dommage, bien qu’incertaine en l’état des

connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible

l’environnement, les autorités publiques veillent, par application du principe de précaution et

dans leurs domaines d’attributions, à la mise en oeuvre de procédures d’évaluation des risques

et à l’adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation du

dommage.

« Art. 6. - Les politiques publiques doivent promouvoir un développement durable. A cet

effet, elles concilient la protection et la mise en valeur de l’environnement, le développement

économique et le progrès social.

« Art. 7. - Toute personne a le droit, dans les conditions et les limites définies par la loi,

d’accéder aux informations relatives à l’environnement détenues par les autorités publiques et

de participer à l’élaboration des décisions publiques ayant une incidence sur l’environnement.

« Art. 8. - L’éducation et la formation à l’environnement doivent contribuer à l’exercice des

droits et devoirs définis par la présente Charte.

« Art. 9. - La recherche et l’innovation doivent apporter leur concours à la préservation et à la

mise en valeur de l’environnement.

« Art. 10. - La présente Charte inspire l’action européenne et internationale de la France.

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Annexes 2

Annexes 2a

Annexes 2b

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Annexe 3

LE TRI DES DÉCHETS ET

LE RECYCLAGE DES

VIEUX PAPIERS

CE1

2004-2005 Nom et prénom de l’élève : ______________________

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Annexe 4

LES DECHETS

CE QUE LA CLASSE CROIT SAVOIR (paroles des élèves)

Les déchets sont des objets que l’on met à la

poubelle comme, par exemple, des bouteilles, des boîtes

de conserve, des sacs en plastique, des papiers, des

épluchures de légumes… Parfois on retrouve des sacs en plastique ou d’autres déchets dans l’eau. Ça salit l’eau et après on ne peut plus

la boire. C’est la pollution.

A la maison, on a plusieurs poubelles. Chaque

poubelle a une couleur : bleu, noir, gris, jaune, marron,

vert ... mais on n’a pas tous les mêmes poubelles. On

pense que dans la poubelle verte on met les déchets en

verre. Pour les autres poubelles on n’arrive pas à se

mettre d’accord. On a plusieurs poubelles parce qu’on

fait le tri.

On fait le tri parce que certains déchets peuvent être utilisés pour faire d’autres choses et d’autres peuvent être réutilisés. Par exemple, on lave les boîtes de conserve puis on les remplit à nouveau avec de la

nourriture. C’est le recyclage.

45

Annexes 5

46

Annexes 6 Annexe 6a

Collecte des déchets ménagers

Depuis quelques années, nous trions nos déchets. Chaque famille possède

plusieurs poubelles. Chaque poubelle a une couleur.

Dans les poubelles vertes, nous jetons les objets en verre comme le bouteilles,

les bocaux, les pots (confitures, petits pots pour bébé, yaourts) et les flacons… sans

les bouchons, ni les capsules.

Nous ne mettons pas les objets en faïence, les pots en terre, la vaisselle cassée,

les ampoules électriques.

Dans les poubelles bleues, nous jetons les objets en papier comme les

journaux, les magazines, les revues, et les boîtes ou les emballages en carton.

Nous ne mettons pas les papiers sales ou les mouchoirs en papier.

Dans les poubelles jaunes, nous jetons :

- les emballages en plastique comme les bouteilles de soda, d’eau ou de lait,

les flacons de lessive, de liquide vaisselle, de shampoing, de bain moussant,

- les emballages en métal comme les boîtes de conserve, les canettes,

Nous ne mettons pas les sacs et les petits emballages en plastique (pots de

yaourts, de crème fraîche ou les barquettes en polystyrène) et les couches-culottes.

Dans les poubelles grises, nous jetons les objets qu’on ne peut pas recycler.

Tout ce qui pourri, tout ce que nous ne mettons pas dans les poubelles bleues, jaune

ou vertes et tous les déchets sur lesquels on a un doute!

Nous ne mettons pas tout ce qui peut être recyclé.

Je porte à la déchetterie les végétaux, les gravats, les gros cartons, les gros

objets métalliques … les produits dangereux qu’on appelle les produits toxiques.

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Annexe 6b

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Annexe 6c

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Annexes 7 Annexe 7a

Chanson du recyclage

1) Attention à la pollution

N’empoisonnons pas les poissons

Ou on ne pourra plus pêcher:

Huile de moteur, huile de vidange,

Quelle sauce bizarre si tu les manges,

Et tu seras empoisonné.

Refrain

Economie de matières premières,

Respect de l’environnement...

Pour l’avenir ce sera galère

Si tu fais l’imbécile maintenant.

2) Tout ce qui voyage dans la rivière

Finit par arriver en mer.

Si tu as repeint tes volets,

Porte tes pots à la déchetterie

Que la peinture soit neutralisée

Ne rigole pas avec la chimie!

3) Si tu as bu plein de petits verres

D’eau, de soda, de limonade,

Il va te rester plein de bouteilles

Elles pourront vivre une nouvelle vie

Alors pense à les recycler,

Elles feront de nouveaux objets.

4) Avec tes vieilles boîtes de conserve,

Au lieu de rouiller sous la terre

On fera des automobiles.

Economisons l’énergie

En faisant de nouvelles bouteilles

Avec les récipients de verre.

5) Afin de protéger nos forêts

Ne jetons plus nos vieux papiers,

Récupérons, récupérez!

Une fois convenablement traités

Ils pourront être ressuscités

Faire des journaux, faire des cahiers...

6) De tous les objets fabriqués,

Les piles et les batteries sont les pires

Ou du moins peuvent beaucoup polluer.

Rapporte-les au magasin,

Ou alors à la déchetterie

Et la terre sera moins salie.

Auteurs:

Samuel B, Eva P, Lydia F, Alexandra C, Noémie P (CM2)

Elodie M, Flora L, Aurélie M, Marie B (CM1)

Priscillia D, Alexandre B, Thomas M (CE2)

élèves de Cycle III de l’école publique de Valence avril-mai 2002

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Annexe 7b

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Annexe 7c

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Annexe 8

CE QUE LA CLASSE A DÉCOUVERT :

Nous ne trions pas les déchets de la même manière dans toutes les villes.

A Baigneux les Juifs nous avons deux ou parfois trois poubelles :

- Dans la poubelle JAUNE nous jetons les déchets recyclables : ce sont les

déchets en papier, en cartons, en plastique ou en métal.

- Dans la poubelle GRISE (ou NOIRE) nous jetons les déchets qui ne se

recyclent pas.

- Dans la poubelle VERTE nous jetons les déchets en verre. Ceux qui n’ont

pas la poubelle VERTE jettent les déchets en verre à la déchetterie.

La déchetterie est l’endroit où nous jetons les gros déchets que nous ne

pouvons pas mettre dans les poubelles. A la déchetterie nous trions aussi.

Grâce au tri nous pouvons recycler certains déchets.

Nous trions pour moins polluer.

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Annexe 9

LE RECYCLAGE DES VIEUX PAPIERS

Dans la classe nous trions le papier.

Comment recycle-t-on les vieux papiers ?

Matériel :

un tamis

une bassine

un mixeur

une caisse

une serpillière

des vieux papiers

de l’eau

de la colle

Déchirer les vieux papiers en petits morceaux.

Faire tremper le papier dans une bassine d’eau.

Mettre le papier trempé et de l’eau dans le mixeur et mixer.

On obtient une pâte grise.

Mettre la pâte dans une caisse remplie de 10 centimètres d’eau.

Ajouter de la colle liquide.

Remuer.

Plonger le tamis dans la caisse.

Remonter doucement le tamis en comptant jusqu’à 20.

Faire sécher la feuille sur une serpillière.

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Annexe 10

Je colle ici un morceau de papier recyclé par la classe :

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Annexes 11

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Résumé :

La maîtrise du langage et de la langue française est une priorité de l’Éducation

Nationale. Après la Charte de l’Environnement de 2005 l’éducation à l’environnement

devient une préoccupation nationale. Comment la polyvalence du professeur des écoles

permet-elle de mener à bien des actions interdisciplinaires entre ces deux domaines

d’enseignement ?

Mots clefs :

environnement / langage / interdisciplinarité / recyclage / tri

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MEMOIRE PROFESSIONNEL · l'affectent. Le tri des déchets, qui entre dans cette définition, est devenu un classique de l’éducation à l’environnement à l’école. Mais pour