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Tous sur le pont pour lutter contre une pandémie sans précédent Par António Guterres, Secrétaire général des Nations unies CORONAVIRUS - L’ARP déLèGUE AU CHEF DU GOUVERNEMENT LE POUVOIR DE PUBLIER DES déCRETS-LOIS Elyes Fakhfakh prend les commandes Le chef du gouvernement Elyes Fakhfakh a finalement obtenu l’aval des députés de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) qui ont voté pour une délégation de leur pouvoir législatif en sa faveur en vue de répondre aux circonstances exceptionnelles provoquées par la pandémie de coronavirus, et cela selon l’alinéa 2 de l’article 70 de la Constitution, activé par le gouvernement. SPORT page 8 page 4 INTERNATIONAL page7 page 3 MESSAGE La bataille toujours de mise Par Abdelkarim Dermech O N ne saura jamais si la stratégie nationale de communication adoptée par le gouvernement en vue d’épauler le plan de lutte anticoronavirus avec toutes les dimensions qu’elle comporte aura jusqu’ici atteint les objectifs qui lui sont assignés, notamment au niveau de la sensibilisation des Tunisiens quant à sa crédibilité et surtout pour ce qui est de l’évidence de voir le confinement général appliqué à la lettre produire les effets escomptés. Et si la scène médiatique, plus particulièrement télévisuelle, a été occupée presque exclusivement, ces derniers jours, par les experts et les spécialistes du ministère de la Santé et aussi par d’autres représentants de la profession « obligés » ou « déterminés » à ne pas rater « le festin TV » pour dire leur mot et promouvoir leur image et leurs « affaires », la sortie médiatique du chef du gouvernement Elyes Fakhfakh en pleine polémique politicienne sur l’issue qui sera réservée à son initiative législative demandant à ce que les députés lui accordent (hier) les prérogatives prévues par l’article 70 de la Constitution et aussi dans le contexte particulier marqué par une « incompréhension parfaite » des mesures socioéconomiques accompagnant le confinement général obligatoire, a montré, encore une fois, qu’au niveau de la communication par la Kasbah, il reste beaucoup à faire pour que les Tunisiens ayant besoin d’aides sachent au moins quand et où ils auront droit aux primes exceptionnelles qui leur ont été accordées ou quand ils prendront possession des « couffins du coronavirus ». Elyes Fakhfakh aura beau parler aux Tunisiens le langage de la vérité, aura beau reconnaître les erreurs commises, plus particulièrement à l’encontre des citoyens oubliés ou ignorés par les listes officielles des personnes dites fragiles, et aura beau rappeler qu’il est l’unique maître à bord et qu’il est disposé à rectifier les erreurs des autres et à en assurer la responsabilité, l’impression générale qui se dégage de la production médiatique du « frais » chef de gouvernement - comme il se définit lui-même - a malheureusement laissé planer un certain manquement, une quelconque chaîne qui ne fonctionne pas comme il se doit, un oubli spontané ou « intentionnel » qui fait que «la reconstruction et la confiance », sceau sous lequel il place l’action de son gouvernement, tardent toujours à s’installer dans la pratique quotidienne des institutions et des personnes chargées justement de donner corps et âme au retour tant espéré de cette confiance. Et la production offerte par les députés réunis en séance plénière tenue sous le signe de la digitalisation tant vantée et introduite comme la solution miracle aux problèmes du parlement de prouver encore une fois, contre les locataires du palais du Bardo et les Tunisiens, le fossé ne fait que se creuser, de jour en jour, et la rupture est, de plus en plus, réelle. Ce qui augure de jours assez durs pour Fakhfakh dans ses rapports avec les élus de la nation, plus particulièrement avec ceux de son alliance, même s’ils consentiront à lui accorder les attributions très réduites de l’article 70 de la Constitution. Le journal «La Presse» est aussi consultable sur : www.pressreader.com Branche Afrique du Nord Contact : [email protected] CULTURE page 5 DU CONFINEMENT à LA CréaTION Ce virus nous libère- t-il ou signera-t-il notre fin ? Le week-end dernier, c’était la Journée mondiale du théâtre, une célébration qui n’a pas eu lieu, en tout cas, pas comme le veut la tradition. Les théâtres sont fermés, les salles désertes, les projecteurs baissés et les protagonistes confinés. Sans représentations, sans réunions, sans communions… En l’absence de ce rituel et de ce mutuel consentement qui impose une réelle présence physique, pouvons-nous dire que le 4 e art et les arts de la scène n’ont plus lieu d’être, du moins pour le moment ? ROYAUME-UNI Samedi noir 708 morts, dont un enfant de 5 ans, un nouveau record FRANCE - DEPUIS LE DéBUT DE LA PANDéMIE Le bilan grimpe à 7.560 décès EDITORIAL DIMANCHE 5 AVRIL 2020 - 12 CHAABANE 1441 – 84 EME ANNéE N°27.822 - ISSN 0330-9991 – 1,200 DINAR I 1€ TéL. : 71 341 066 – FAX : 71 349 721 – COMMERCIAL : TéL. : 71 240 178 - FAX : 71 332 280 mail : [email protected] — Site Web : http://www.lapresse.tn Président-directeur général : Nabil GARGABOU Directeur de la rédaction des publications : Chokri BEN NESSIR ÉCONOMIE page 6 IACE — ENQUêTE «IMPACT DU COVID-19 SUR LES ENTREPRISES TUNISIENNES» 66,67% des entreprises en difficultés financières L’étude est intitulée «Impact du Covid-19 sur les entreprises tunisiennes» et elle a été réalisée par l’Institut arabe des chefs d’entre- prises (Iace). SOCIÉTÉ page 2 COMMUNES ET LUTTE CONTRE LE CORONAVIRUS Quand les mairies se sentent lésées ! Dans l’impitoyable bras de fer qui oppose actuelle- ment la Tunisie au coronavirus, et alors que le duel fait de plus en plus rage, d’aucuns ont agréablement découvert en nos municipalités une formidable disposition en temps de guerre. page4 page 3 DéGRADATION DES CONDITIONS DE séJOUR DES MIGRANTS SUBSAHARIENS Les oubliés du confinement… 05-04-20 NEWS Serge et Rostand reviennent à la charge Serge et Rostand: deux casse têtes pour les clubistes Les deux Camerounais nient avoir signé un protocole d’accord avec le CA. Les regrets de Nihel Cheikhrouhou La judoka tunisienne et son entraîneur Anis Lounifi ne sont pas contents de cette nouvelle. JUDO - REPORT DES JEUX OLYMPIQUES DE TOKYO La communauté africaine en Tunisie est aussi constituée de gens qui vivent dans la précarité. Le confinement empire leur situation. LES SIèGES DES déLégATIONS ET LES BUREAUX DE POSTE PRIS D’ASSAUT On brave les consignes à cause des aides INITIATIVES SOLIDAIRES Les petites mains de La Marsa Par Olfa Belhassine ESPAGNE - GrèCE Le confinement joue les prolongations Photo Abdelfattah BELAïD

ment la Tunisie au coronavirus, et alors que le duel fait de ...DimANChE 5 AvriL 2020 - 12 ChAAbANE 1441 – 84 Em ANNéE N 27.822 - ISSN 0330-9991 – 1,200 DINAR I 1€ Tél. : 71

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Page 1: ment la Tunisie au coronavirus, et alors que le duel fait de ...DimANChE 5 AvriL 2020 - 12 ChAAbANE 1441 – 84 Em ANNéE N 27.822 - ISSN 0330-9991 – 1,200 DINAR I 1€ Tél. : 71

Tous sur le pont pour lutter contre une pandémie sans précédentPar António Guterres, Secrétaire général des Nations unies

Coronavirus - L’arP déLègue au Chef du gouvernement Le Pouvoir de PubLier des déCrets-Lois

Elyes Fakhfakh prend les commandesLe chef du gouvernement Elyes Fakhfakh a finalement obtenu l’aval des députés de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) qui ont voté pour une délégation de leur pouvoir législatif en sa faveur en vue de répondre aux circonstances exceptionnelles provoquées par la pandémie de coronavirus, et cela selon l’alinéa 2 de l’article 70 de la Constitution, activé par le gouvernement.

Sport ▸ page 8

▸ page 4

InternatIonal ▸ page7

▸ page 3

meSSage

la bataille toujours de mise

Par Abdelkarim Dermech

On ne saura jamais si la stratégie nationale de communication adoptée par le gouvernement en vue d’épauler le plan de lutte anticoronavirus avec

toutes les dimensions qu’elle comporte aura jusqu’ici atteint les objectifs qui lui sont assignés, notamment au niveau de la sensibilisation des Tunisiens quant à sa crédibilité et surtout pour ce qui est de l’évidence de voir le confinement général appliqué à la lettre produire les effets escomptés. Et si la scène médiatique, plus particulièrement télévisuelle, a été occupée presque exclusivement, ces derniers jours, par les experts et les spécialistes du ministère de la Santé et aussi par d’autres représentants de la profession « obligés » ou « déterminés » à ne pas rater « le festin TV » pour dire leur mot et promouvoir leur image et leurs « affaires », la sortie médiatique du chef du gouvernement Elyes Fakhfakh en pleine polémique politicienne sur l’issue qui sera réservée à son initiative législative demandant à ce que les députés lui accordent (hier) les prérogatives prévues par l’article 70 de la Constitution et aussi dans le contexte particulier marqué par une « incompréhension parfaite » des mesures socioéconomiques accompagnant le confinement général obligatoire, a montré, encore une fois, qu’au niveau de la communication par la Kasbah, il reste beaucoup à faire pour que les Tunisiens ayant besoin d’aides sachent au moins quand et où ils auront droit aux primes exceptionnelles qui leur ont été accordées ou quand ils prendront possession des « couffins du coronavirus ». Elyes Fakhfakh aura beau parler aux Tunisiens le langage de la vérité, aura beau reconnaître les erreurs commises, plus particulièrement à l’encontre des citoyens oubliés ou ignorés par les listes officielles des personnes dites fragiles, et aura beau rappeler qu’il est l’unique maître à bord et qu’il est disposé à rectifier les erreurs des autres et à en assurer la responsabilité, l’impression générale qui se dégage de la production médiatique du « frais » chef de gouvernement - comme il se définit lui-même - a malheureusement laissé planer un certain manquement, une quelconque chaîne qui ne fonctionne pas comme il se doit, un oubli spontané ou « intentionnel » qui fait que «la reconstruction et la confiance », sceau sous lequel il place l’action de son gouvernement, tardent toujours à s’installer dans la pratique quotidienne des institutions et des personnes chargées justement de donner corps et âme au retour tant espéré de cette confiance. Et la production offerte par les députés réunis en séance plénière tenue sous le signe de la digitalisation tant vantée et introduite comme la solution miracle aux problèmes du parlement de prouver encore une fois, contre les locataires du palais du Bardo et les Tunisiens, le fossé ne fait que se creuser, de jour en jour, et la rupture est, de plus en plus, réelle. Ce qui augure de jours assez durs pour Fakhfakh dans ses rapports avec les élus de la nation, plus particulièrement avec ceux de son alliance, même s’ils consentiront à lui accorder les attributions très réduites de l’article 70 de la Constitution.

serveur : Logo P. 1

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Branche Afrique du NordContact : [email protected]

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Culture ▸ page 5

du Confinement à La Création

Ce virus nous libère-t-il ou signera-t-il notre fin ?Le week-end dernier, c’était la Journée mondiale du théâtre, une célébration qui n’a pas eu lieu, en tout cas, pas comme le veut la tradition. Les théâtres sont fermés, les salles désertes, les projecteurs baissés et les protagonistes confinés. Sans représentations, sans réunions, sans communions… En l’absence de ce rituel et de ce mutuel consentement qui impose une réelle présence physique, pouvons-nous dire que le 4e art et les arts de la scène n’ont plus lieu d’être, du moins pour le moment ?

royaume-uni

Samedi noir708 morts, dont un enfant de 5 ans, un nouveau record

franCe - dePuis Le début de La Pandémie

Le bilan grimpe à 7.560 décès

editorial

DimANChE 5 AvriL 2020 - 12 ChAAbANE 1441 – 84EmE ANNéE

N°27.822 - ISSN 0330-9991 – 1,200 DINAR I 1€Tél. : 71 341 066 – FAx : 71 349 721 – CommeRCIAl : Tél. : 71 240 178 - FAx : 71 332 280

mail : [email protected] — Site Web : http://www.lapresse.tn

Président-directeur général : Nabil GArGAbOUDirecteur de la rédaction des publications : Chokri bEN NESSir

éConomIe ▸ page 6

iaCe — enquête «imPaCt du Covid-19 sur Les entrePrises tunisiennes»

66,67% des entreprises en difficultés financièresL’étude est intitulée «Impact du Covid-19 sur les entreprises tunisiennes» et elle a été réalisée par l’Institut arabe des chefs d’entre-prises (Iace).

SoCIété ▸ page 2

Communes et Lutte Contre Le Coronavirus

Quand les mairies se sentent lésées !

Dans l’impitoyable bras de fer qui oppose actuelle-ment la Tunisie au coronavirus, et alors que le duel fait de plus en plus rage, d’aucuns ont agréablement découvert en nos municipalités une formidable disposition en temps de guerre.

▸ page4

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dégradation des Conditions de séjour des migrants subsahariens

Les oubliés du confinement…

05-04-20

neWs

Serge et rostand reviennent à la charge

Serge et Rostand: deux casse têtes pour les clubistes

Les deux Camerounais nient avoir signé un protocole d’accord avec le CA.

Les regrets de Nihel Cheikhrouhou La judoka tunisienne et son entraîneur Anis Lounifi ne sont pas contents de cette nouvelle.

judo - rePort des jeuX oLymPiques de toKyo

La communauté africaine en Tunisie est aussi constituée de gens qui vivent dans la précarité. Le confinement empire leur situation.

Les sièges des déLégations et Les bureauX de Poste Pris d’assaut

On brave les consignes à cause des aides

initiatives soLidaires

Les petites mains de La marsaPar Olfa belhassine

esPagne - grèCe

Le confinement joue les prolongations

Photo Abdelfattah bELAïD

Page 2: ment la Tunisie au coronavirus, et alors que le duel fait de ...DimANChE 5 AvriL 2020 - 12 ChAAbANE 1441 – 84 Em ANNéE N 27.822 - ISSN 0330-9991 – 1,200 DINAR I 1€ Tél. : 71

POURQUOI

Message mal reçu !Dans les premiers jours qui ont suivi l’annonce de distribution des mandats en faveur des personnes démunies, des bousculades ont eu lieu devant les bureaux de poste faisant fi au confinement total et exposant leur santé au danger du Covd-19. Il paraît que, en plus que les Tunisiens ne savent pas bien se protéger eux-mêmes contre l’ennemi, le message du ministre des Affaires sociales n’est pas bien transmis. Face à cette inconscience et aux comportements irresponsables, pourquoi ne pas réfléchir dès le début de prendre des mesures plus strictes et trouver une méthode pour l’envoi des mandats sans faire sortir les gens de chez soi ?

L.E.

2 I La Presse de Tunisie SOCIÉTÉ Dimanche 5 avril 2020

Nombreux sont les Tunisiens qui travaillaient en Libye et qui veulent rentrer chez eux. Mais ils se trouvent bloqués, à l’heure actuelle, au poste frontalier de Ras Jdir, en rai-son de cette pandémie. Leur

nombre avoisine les 350 et ils ont passé les dernières nuits à la belle étoile. Sur intervention des autorités régionales, les 28 travailleurs qui sont ori-ginaires du gouvernorat de Médenine ont été transférés,

jeudi après midi, au centre d’accueil de Ben Guerdane, sis sur la route de Zarzis, pour y passer 14 jours. Leurs com-patriotes, originaires du Centre et du Nord, subiront le même sort. Ils seront rapatriés au

cours des prochaines heures. ils seront placés, eux aussi, en quarantaine, ailleurs, pen-dant deux semaines, avant de rejoindre leurs familles.

Dhaou MAATOUG

RAS JDIR

Le rapatriement des travailleurs tunisiens pose problème

A mesure que le confinement total entamé le 22 mars 2020 se prolonge dans le temps, des dif-ficultés pour certaines couches de la population naissent, même si cette situation condamne tout le monde. Elles semblent avoir de plus en plus de mal à se plier à cette obligation suprême pour des raisons plus ou moins défen-dables. On pense aux catégories les plus vulnérables comme les travailleurs journaliers tunisiens ou étrangers qui sont payés à la journée et sans couverture sociale et qui encourent les risques liés à la précarité d’em-ploi. C’est justement ce point qui affecte la majorité des travail-leurs d’origine subsaharienne dont le contingent d’ivoiriens qui sont livrés à leur propre sort durant cette période difficile. De nombreuses associations africaines qui siègent à Tunis, comme l’Association des étu-diants et stagiaires en Tunisie (Aesat), l’Association des étu-diants et stagiaires ivoiriens en Tunisie (Aesit) ou l’Association pour le leadership et le dévelop-pement en Afrique, ont fait écho de la dégradation des conditions de séjour des ressortissants ivoi-riens en Tunisie. Les toutes dernières nouvelles des trois Africains décédés par asphyxie suite à une fuite de gaz qui s’est produit il y a une semaine révèlent la situation pré-caire dans laquelle ils vivent.

Campagne de donationsUne campagne de donations a vu le jour cette semaine. L’une d’elles a consisté en la distribu-tion de cinquante repas gratuits par un fast-food de La Marsa. Une initiative généreuse qui a été fort appréciée par la dias-

pora africaine à Tunis. Mieux encore, l’Aesit s’est mobilisée en faveur de ses compatriotes en demandant à ceux qui sont dans la nécessité de se mani-fester afin de bénéficier de leur aide. Une aide qui prévoit la fourniture de matériel médical et de vivres pour se nourrir sur simple demande via la plateforme numérique google docs. Le lien du recensement des deman-deurs qui veulent recevoir des dons affiche ce message : « Dans cette période de crise sanitaire, des ONG, des institutions et des personnes de bonne volonté, en collaboration avec l’Aesat, l’Aesit, ont bien voulu venir en aide à la communauté à travers des dons, denrées alimentaires

et produits de nettoyage». Un message rassurant qui a été salué par la communauté ivoirienne. De son côté, l’Aesat a transmis, par la voix de son président, «une lettre ouverte à la Tunisie» dans laquelle il appelle nos conci-toyens à la bienveillance et la clémence en cette période de crise sanitaire mondiale en exo-nérant du loyer d’habitation pour le mois d’avril les étudiants ou les ressortissants africains inca-pables de payer leurs dus. En outre une initiative, qui consiste en une aide aux réseaux d’asso-ciations des migrants, mise en place avec l’ensemble des asso-ciations migrantes en Tunisie, a vu le jour. Elle s’appelle Cellule Solida-

rité Africaine, dont l’Aesat a signé l’engagement «pour lutter ensemble contre le Corvid-19 et venir en aide à nos commu-nautaires.»Manifestement, il y aurait deux, voire trois catégories d’Africains résidents en Tunisie qu’il faudrait distinguer socialement pour ne pas confondre leurs situations divergentes, parfois sans com-mune mesure.Il ne faut pas associer les Afri-cains issus de la diplomatie et dont les conditions socioécono-miques sont aisées aux migrants ivoiriens ou guinéens qui vivent dans le désespoir et se battent pour subvenir à leurs besoins quotidiennement. D’autres Afri-cains sénégalais ou camerounais plus altruistes et ayant le sens des affaires et de la négoce s’en sortent mieux et savent tirer leur épingle du jeu malgré le confine-ment qui leur est imposé. C’est ce qu’on appelle l’audace et la capacité de résilience.

Mohamed SALEM KECHICHE

DÉGRADATION DES CONDITIONS DE SÉJOUR DES MIGRANTS SUBSAHARIENS

Les oubliés du confinement… La communauté africaine en Tunisie est aussi constituée de gens qui vivotent dans la précarité. Le confinement empire leur situation.

Comme tous les parents ont le feu aux trousses, leur angoisse et leur inquiétude sont particulièrement

intenses et immenses, sur le sort des fruits chers de leur pure chaire, amenés à gagner leur vie en dehors de la mère patrie.

Vive notre Messenger !Ayant la chance ou la malchance d’avoir

mon fils aîné bien aimé d’être installé à Stoc-kholm avec sa ravissante petite « tribu », nous impose, par ces sales temps quasi-sabbatiques qui courent, l’échange de nos nouvelles, profitant à loisir de la générosité du bel ami fidèle répondant aux nom et prénom de « M. Messenger Ben Facebook ». Que Dieu nous le garde comme outil magique nous tombant gracieusement du ciel, faisant fi des distances et comme ciment, propre à solidifier et souder nos liens entre nos pairs, gagnant leur pain dans les quatre points cardinaux de la planète Terre, secouée terriblement par le présent « tremblement de terre !»

Incivisme et liberté chérie !Je le mettais à jour, au jour le jour, de

l’évolution de la situation et de la réalité du terrain contaminé, de notre cher pays pas assez discipliné. Et, évidemment, vice versa… Je lui ai parlé des longues et retentissantes soirées du « mézoued » sans que le moindre officiel es-qualités ne les ait vues, ni enten-dues, des bus et des métros bondés, des cafés ouverts aux quatre vents du danger dès la pointe de l’aurore jusqu’à 16h00, du couvre-feu décrété de 6h00 à 18h00, des récentes ruées massives vers les bureaux de poste et des points officiels de distribution des aides en espèces et en nature ,nous ouvrant les portes et les fenêtres de l’enfer pandémique, des récentes mesures coercitives musclées

qui attendent les éventuels contrevenants aux décisions en question… Ceci, après la fin len-tement progressive de la récréation, semblant provisoirement nous avoir prémunis contre le fâcheux pic de la courbe.

« En retard d’une guerre ! »« Mais, qu’est-ce que j’entends papa ?

Chez vous, je veux dire chez nous, on est, semble-t-il, en retard d’une guerre. En Suède, il n’y a rien de cela. Tout y est dans l’ordre. Tout marche comme sur des roulettes. Tout est commandé spontanément par un civisme bigrement développé et par les techniques nu-mériques de pointe. Point de couvre-feu. Les Suédois savent bien se protéger eux-mêmes contre « le feu cuisant » de l’épidémie. Un simple discours persuasif leur suffit pour res-pecter scrupuleusement les règles de conduite en temps d’alerte. Dans les points de vente et les supermarchés, point de bousculades sur les produits de première nécessité, inondant les étals. Les consommateurs savent, devant les caisses, se mettre en file indienne, gardant soigneusement leurs distances sécurisantes entre eux ».

Choisir entre la peste et le… corona…Cela dit, en Tunisie, non seulement nous

sommes en déficit de civisme, nous sommes, en prime, en déficit de sous ! Les contraintes économiques ont mis le pouvoir entre deux feux. L’on a eu à choisir entre la peste et le choléra, pardon ! Entre la peste et le corona. Désormais et, après la triste pandémie, il sera probablement ainsi dit et écrit…

Enfin, entre la vie et la mort, le choix est facile à deviner. Et l’on ne doit plus nous parler d’économie, lorsque celle-ci nous prive de la survie…

PROPOS BIEN À PROPOS

Aux antipodes !Par Larbi DEROUICHE

Dans l’impitoyable bras de fer qui oppose actuellement la Tunisie au coronavirus, et alors que le duel fait de plus en plus rage, d’aucuns ont agréablement découvert en nos municipalités une formidable disposition en temps de guerre. Ce «talent», qui nous était inconnu, s’est maté-rialisé par une contribution de tous les instants aux efforts de l’Etat tendant à contrecarrer la poussée de la pandémie. En effet, on a constaté que les mairies ont mobilisé tous leurs personnels et sorti leur artille-rie lourde, tout en mettant en place leurs propres «cabinets de crise « en vue de synchroniser les efforts entre les différentes structures. Continuant de gérer, sans la moindre perturbation, la collecte quotidienne des ordures ménagères et l’enre-gistrement des actes de décès et de naissance, elles sont allées jusqu’à prendre, de leur propre gré et sans les ordres de qui que ce soit, des initiatives à saluer

et accueillies avec beaucoup de satisfaction par la popula-tion : mobilisation massive des ONG et des composantes de la société civile, collecte de produits désinfectants et de denrées alimentaires, réouver-ture des édifices publics (éta-blissements scolaires, salles de sport, maisons des jeunes,

dépôts municipaux...) pour les mettre à la disposition des direc-tions régionales de la santé et du commerce. Et cela, sans oublier les opérations quotidiennes de stérilisation des chaussées et établissements étatiques.

Prendre le taureau par les cornes Paradoxalement, savez-vous que

les municipalités ont abattu ce travail si colossal sans recevoir ni instructions, ni ordres, même pas de leur tutelle ? C’est hélas vrai, comme le soutiennent la majorité de nos maires qui ne cachent pas leur étonnement face à ce qu’ils considèrent comme «une humiliation «.L’un d’eux a accepté, sous couvert de l’anonymat, de vider le sac. «Le comble des bizarreries, tempête-t-il, est lorsqu’on vient dans votre territoire sans prendre la peine de vous informer. N’est-ce pas révoltant de voir des réunions officielles se tenir dans une commune sans que son maire y soit invité ? Sommes-nous deve-nus des…laissés-pour-compte ? Pourquoi certains gouverneurs, obnubilés par on ne sait quelle raison, persistent-ils à margi-naliser l’action municipale qui demeure, pourtant, la condition sine qua non de la réussite de toute œuvre de développement local ?».

Mohsen ZRIBI

COMMUNES ET LUTTE CONTRE LE CORONAVIRUS

Quand les mairies se sentent lésées !

Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Slim Choura, a recommande, vendredi, d’inter-venir pour trouver une solution à la situation difficile de certains étudiants subsahariens, en ces circonstances exceptionnelles

que traverse le pays face à la propagation du coronavirus.Lors d’une réunion de tra-vail avec le président et des membres du comité directeur de l’Association des étudiants et stagiaires subsahariens en Tuni-sie, le ministre a affirmé le sou-

tien qu’apporte la Tunisie à tous les étudiants étrangers de toutes les catégories et nationalités, surtout en cette période critique. Le ministre a, à cette occasion, rappelé les grandes lignes des programmes mis en place par le département afin d’attirer plus

d’étudiants étrangers et d’amé-liorer leurs conditions de séjour, soulignant qu’ils seront parte-naires dans l’élaboration de la stratégie d’ouverture internatio-nale du système de l’enseigne-ment supérieur tunisien et de la recherche scientifique.

MINISTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

Soutenir les étudiants subsahariens

Le ministère de la Santé a annoncé, vendredi, que le site (www.med.tn) sera consacré aux consultations médicales sur le coronavirus, dans le cadre d’un accord de partenariat entre le ministère de la Santé et le Conseil national de l’ordre des médecins tunisiens et la société SmartMed, propriétaire du site.Cette mesure vise, selon un communiqué du ministère, à réduire la pression sur le numéro 190. Des médecins et des spécialistes répondront aux questions des appelants et suivre leur état de santé.

SANTÉ

Consultations médicales en ligne sur le Covid-19

Une application web baptisée « Participe et protège l’île « a été lancée par l’Union locale de l’in-dustrie, du commerce et de l’ar-tisanat de Djerba-Houmt Souk, pour permettre aux citoyens de dénoncer les pratiques de monopole et de spéculation, d’aider à localiser les familles nécessiteuses et de rejoindre les équipes de volontaires pour ceux qui le désirent.Le président de l’Union locale, Mohamed Fennani, a indiqué, à la Page Djerba Scoop, que « cette application conçue gratui-tement, par la société Mosaïque Web, est techniquement prête à l’emploi». Après sa présenta-tion aux édiles municipaux de Houmt-Souk, elle sera mise à la disposition de toutes les muni-cipalités de l’Ile et des citoyens.« L’objectif est d’organiser les efforts de soutien aux familles nécessiteuses et de localiser les

familles qui sont sans sources de revenus, à cause de la pro-pagation du coronavirus « a-t-il aussi assuré.Et d’ajouter : « Cette applica-tion permettra aux citoyens de dénoncer les pratiques illégales de monopole, de spéculation et d’augmentation illégale de prix et d’aider à localiser les contrevenants à l’encontre des-quels des mesures nécessaires seront prises en collaboration avec la Direction régionale du commerce. Elle vise ainsi, à res-ponsabiliser les citoyens face aux dépassements qui peuvent survenir en ces temps difficiles».S’agissant de l’approvisionne-ment de l’île en produits de pre-mière nécessité, le responsable a indiqué que dès la déclaration de l’île comme foyer de l’épidé-mie, des autorisations ont été accordées aux commerçants de gros et de détail pour faire les

stocks nécessaires en produits alimentaires et d’hygiène, ce qui a permis d’éviter la pénurie .« Une pénurie s’est fait remar-quer pour des produits comme la farine ou la semoule, mais les choses se sont améliorées grâce aux facilités de déplacement qui ont été accordées aux fournis-seurs venant de l’extérieur de l’île « a-t-il fait savoir, rassurant quant à la régularité de l’appro-visionnement dans toutes les zones de Djerba.« Nous sommes en train d’en-courager les grossistes à livrer les marchandises aux com-merçants pour garantir un bon approvisionnement de toutes les zones de l’île et limiter autant que possible les dépla-cements», a t-il affirmé, appe-lant les citoyens à respecter les mesures de confinement général pour limiter la propagation du virus.

DJERBA- LANCEMENT D’UNE APPLICATION

Dénoncer les pratiques de monopole et de spéculation

Des Tunisiens bloqués à Tébessa (à l’est de l’Algérie), depuis le 30 mars, ont appelé, vendredi, les autorités centrales et régionales à l’accélération de leur rapatriement, à travers le passage frontalier de Bou-chebka, dans la délégation de

Fériana (gouvernorat de Kas-serine). «Les conditions de pré-vention nécessaires contre le Covid-19 ne sont pas réunies à l’hôtel que le consulat de Tuni-sie nous a fourni», indique à l’agence TAP Mourad Jedidi, ingénieur dans une société

algérienne. Une soixantaine de Tunisiens sont bloqués à Tébessa. Ils sont originaires de différentes régions, notam-ment de Kasserine, Gabès, Sfax, Béja, Bizerte, Sousse, Nabeul et Tunis. Tous les efforts seront déployés pour finaliser les

procédures policières et pré-ventives et assurer le rapatrie-ment des citoyens bloqués à la frontière algérienne, à travers Bouchebka, dans les plus brefs délais, soulignent, à l’agence TAP, des sources du gouverno-rat de Kasserine.

KASSERINE - FRONTIÈRE TUNISO-ALGÉRIENNE

Des Tunisiens à Tébessa veulent rentrer

On pense aux catégories les plus vulnérables, comme les travailleurs journaliers tunisiens ou étrangers qui sont payés à la journée et sans couverture sociale et qui encourent les risques liés à la précarité de l’emploi.

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3 La Presse de Tunisie I Dimanche 5 avril 2020 ACTUALITÉS

KASSERINE:

Un médecin de l’hôpital régional contaminéUn médecin travaillant au service des urgences de l’hôpital régional

directeur régional de la santé à Kasserine, Abdelghani Chaabani.Selon la même source, le médecin contaminé, originaire du gou-vernorat Mahdia, est venu dimanche dernier pour assurer une garde

de nuit à l’hôpital et il est ensuite retourné chez lui.«Les cadres médicaux et paramédicaux qui étaient en contact avec ce médecin seront placés en auto-isolement, en attendant les

santé», a-t-il ajouté.

ABDELLATIF MEKKI, MINISTRE DE LA SANTÉ

« Tous les Tunisiens doivent porter un masque de protection après la période de confinement sanitaire» Le ministre de la Santé, Abdellatif Mekki, a déclaré hier que tous les Tunisiens doivent porter un masque de protection après la période de confinement sanitaire.Il a indiqué lors d’une plénière consacrée à l’examen du projet de loi relatif à la délégation de pouvoir législatif au chef du gouver-nement que « le retour à la vie normale ne sera pas facile après le confinement sanitaire, signalant que le port des masques de protection sera obligatoire»,« Le port du masque à usage unique n’est pas recommandé après le confinement total», a-t-il dit, précisant que les quantités

de masques jetés après leur utilisation pourraient contribuer à la propagation du virus dans l’environnement.Pour faire face à la demande, les industriels du textile seront appe-lés à contribuer à la fabrication de masques à usage multiple selon les normes requises, a-t-il relevé, ajoutant que cette question fera l’objet d’une réunion avec le ministre de l’Industrie».Le ministre de la Santé a démenti les informations relayées selon lesquelles des patients étaient décédées chez eux (18 cas) sans avoir été pris en charge par les services sanitaires, soulignant que les 14 cas de décès ont été enregistrés dans les hôpitaux.

Lancement d’une cellule de solidarité africaine Covid-19 TunisieDans le but de lutter contre la propagation du coronavirus parmi la population vulnérable et face à la gravité de la situation avec la mesure de confinement décrétée par l’Etat, une cellule Solidarité africaine Covid-19 Tunisie a été lancée récemment, sous l’initiative de plu-sieurs associations issues de la société civile migrante subsaharienne basées en Tunisie.Un appel aux dons a été lancé pour renforcer les missions principales de la cellule dont la sensibilisation, la prévention sur les risques, modes de transmission et les gestes barrières au Covid-19, indique un communiqué publié par la cellule.Pilotée par l’Association des étudiants et stagiaires africains en Tunisie (AESAT) et l’Association pour le leadership et le déve-loppement en Afrique (ALDA), l’initiative cellule Solidarité africaine Covid-19 vise également à apporter l’aide et l’assistance sur le terrain avec la redistribution des dons, en plus de l’appui aux autres organismes tant étatiques, de la société civile tunisienne,

qu’internationaux.Dans une déclaration à la TAP, Marien Djembi Mapessi, membre du Conseil d’administra-tion de l’association pour le leadership et le développement en Afrique et porte-parole de la cellule Solidarité africaine Covid-19, a imploré la bonne compréhension et l’indul-gence des bailleurs (propriétaires de maisons) afin que ces derniers puissent suspendre les paiements des loyers des migrants locataires

Covid-19, et ce, durant toute cette période de crise sanitaire. Il a également sollicité les plus hautes autorités pour qu’elles mettent en place une action à vision humanitaire à l’endroit de ces propriétaires de maisons. Action, a-t-il dit, qui consistera à prendre des mesures vis-à-vis des propriétaires afin qu’ils puissent également survivre durant cette période. Cette action sera conforme à la volonté des autorités, à savoir garder tout le monde en confinement, pour ne pas compliquer la mission tant de la police que de

l’armée qui sont lourdement engagées sur le terrain depuis le début de la crise, a-t-il ajouté.Le porte-parole de la cellule Solidarité afri-caine Covid-19, qui est une initiative pour protéger la vulnérabilité des étudiants et travailleurs migrants, interpelle par la même occasion les plus hautes autorités sur la nécessité humanitaire de décréter une exo-nération totale des pénalités pour séjour irrégulier.Mesure qui, a-t-il expliqué, permettrait d’allé-ger les charges de nombreux migrants qui

-quement.La cellule Solidarité africaine Covid-19 salue

-

apporter une aide considérable à l’ensemble des migrants subsahariens et bâtir une riposte tant au virus en soi qu’aux autres consé-quences d’ordre socioéconomique qui en

rappelle la cellule dans le communiqué.

BANQUE MONDIALE :

Une enveloppe de 13 millions d’euros allouée au ministère de la SantéLe Représentant résident de la Banque mondiale (BM) en Tunisie, Tony Verheijen, vient d’annoncer qu’une enveloppe de 13 millions d’euros (soit l’équivalent de 40 millions de dinars) sera consacrée au profit du ministère de la Santé après la restructuration de certains

projets agricoles financés par la Banque.Reçu vendred i par le ministre de l’Agriculture, de la Pêche et des Ressources hydrauliques, Oussema Khe-riji, Tony Verheijen a exprimé la prédisposition de la BM à accorder des aides finan-cières à la Tunisie afin de

minimiser l’impact de la pandémie du coronavirus sur les secteurs agricole et sanitaire, à travers la restruc-turation de certains projets agricoles.Il a ajouté que l’enveloppe qui sera accordée au minis-tère de la Santé lui permettra l’acquisition de traitements

et d’équipements médicaux afin de lutter contre ce virus.De son côté, le ministre de l’Agriculture a salué la contribution de la Banque m

de lutte contre le coronavi-rus, appelant à la nécessité d’accélérer l’application des mesures prises.

BCT :

Les recettes touristiques de l’ordre de 930 MD, à fin mars 2020Les recettes touristiques ont légère-ment évolué (+5%), à fin mars 2020, pour atteindre 930 millions de dinars (MD), par rapport à mars 2019, selon les statistiques de la Banque centrale de Tunisie (BCT). La Banque des banques a fait ressortir, également, une modeste

hausse de 6% des revenus du travail cumulés pour se situer au niveau de 1.114 MD, à la fin du premier trimestre 2020. Pour ce qui est des services de la dette extérieure cumulés, ils ont signifi-cativement régressé de 32%, passant de 2 milliards de dinars en mars 2019 à 1,4

milliard de dinars en mars 2020. En ce qui concerne les avoirs nets en devises, ils ont dépassé les 20 milliards de dinars, ce qui couvre 118 jours d’importation, durant les trois premiers mois de l’année en cours, contre 14 milliards de dinars, en 2019 (81 jours d’importation).

LES SIÈGES DES DÉLÉGATIONS ET LES BUREAUX DE POSTE PRIS D’ASSAUT

On brave les consignes à cause des aidesLes interminables queues désordon-nées devant les sièges des délégations et les bureaux de poste et des copies de carte d’identité jonchant le sol et marquant le dédain imprégné d’indif-férence de certains décideurs à l’égard de la misère des autres, sont venus stigmatiser des décisions à la va-vite sur fond de crise entre les deux pouvoirs - central et local - et une coordination interinstitutionnelle grippée et toujours mise à rude épreuve. Mais ce qui est encore plus grave et ne manquera pas d’avoir des incidences négatives, c’est le non-respect des mesures de confinement sanitaire obligatoire et le grand risque de

face comme il se doit à la propagation rapide du coronavirus dans le pays durant cette étape cruciale . Attention à la grogne sociale !Trois délégués ont déjà payé cash le prix et ont été démis de leurs fonctions, selon un communiqué rendu public ce vendredi 3 avril par le ministère de l’Inté-rieur. C’est que le risque de basculer dans une grave situation marquée par la déstabilisation en raison de la grogne sociale qui ne cesse de monter dans les milieux des démunis est à prendre avec le plus grand sérieux d’autant plus que la pauvreté touche 1.7 million de Tunisiens selon les statistiques publiées par l’INS en 2018.Trois cent mille vivent sous le seuil de pauvreté, ajoute la même source. Mais quand les citoyens issus des quartiers populaires, notamment dans le Grand Tunis où le coronavirus a frappé le plus (238 contaminations à ce jour) et où la

densité par habitant est la plus élevée, se mettent à crier famine pour se plaindre du manque non seulement de nourriture, c’est que rien ne va plus. Le temps n’est pas à une gestion de crise à la hâte ni aux querelles et conflits politiques et

coronavirus.A Douar Hicher (La Manouba), comme à Makthar (Siliana) ou encore au Kef, les délégués limogés n’ont pas été à la hauteur de l’événement et n’ont pu faire face comme il le faut à la crise. Il est sûr qu’ils ne peuvent endosser toute la res-ponsabilité de l’échec mais ils ont servi de fusible qui doit sauter comme c’est toujours le cas en pareilles occasions.La vidéo qui a circulé sur les réseaux sociaux relative aux copies de carte d’identité nationale appartenant à des personnes en situation de préca-rité découvertes à proximité du local de Douar Hicher à La Manouba a préci-pité le limogeage du délégué, Mokthar Gharbi, en dépit des déclarations de ce dernier qui nie catégoriquement ces faits et explique que les copies de CIN ont été sciemment dérobées et jetées dans ce lieu. Le premier délégué au Kef, Aymen Bouhleli, ainsi que le délégué de Makthar, Jalel Jbira, viennent de payer les pots cassés de la gestion des aides.L’aide financière accordée par le minis-tère des A�aires sociales suite aux mesures annoncées par le chef du gou-vernement Elyes Fakhfakh ou plutôt les modalités de distribution de ces aides aux personnes nécessiteuses nous renvoient aussi à un conflit d’autorité qui traîne depuis l’adoption de la loi

organique se rapportant aux collectivi-tés locales et les élections des conseils municipaux.Repenser les modalités de distributionOn ne peut pas dire que les citoyens sont indisciplinés mais ce sont les modalités de distribution des aides octroyées par l’Etat susceptibles d’éviter aux bénéfi-ciaires les rassemblements devant les sièges des délégations et des bureaux de poste et donc une éventuelle contamina-tion au coronavirus qui ont fait défaut. Du coup, on voyait ce spectacle accablant

les unes sur les autres au moment où le président de la République et le chef du gouvernement appelaient les citoyens à se conformer au confinement sanitaire obligatoire. Il va sans dire que le discours du chef du gouvernement annonçant les mesures d’aide sociale a constitué une éclaircie dans la grisaille pour les per-sonnes nécessiteuses et qui se sont ruées sur les bureaux de poste et les locaux de délégations dans certains gou-vernorats, sans une protection aucune, dans l’espoir de retourner avec une somme d’argent. Ne fallait-il pas œuvrer pour faire baisser d’un cran toutes ces tensions et éviter surtout des moyens de distribution inappropriés et inadaptés à ces classes sociales ? L’aide sociale ne doit aucunement encourager les gens à faire fi de l’état d’urgence, des mesures relatives au confinement sanitaire obli-gatoire. Attention au retour de manivelle.

S.DRIDI

ENTREPRISES TUNISIENNES

L’incertitude est à son paroxysmecoronavirus est un énorme défi. On peut les quantifier sur certains sujets grâce à un niveau satisfaisant de visibilité : répercussions internationales du choc de la demande ou encore augmentation globale de l’incertitude. Face à l’impact de l’épidé-mie, l’économie mondiale connaît depuis le mois de mars trois chocs : un choc

de l’économie mondiale, un choc de la demande du fait de la psychose des ménages, et un choc de liquidité où la majorité des banques cen-trales abaissent leurs taux directeurs.A l’échelle nationale, la pro-pagation du coronavirus a impacté amplement l’activité économique, notamment au niveau des entreprises qui ont été touchées par cette crise sanitaire.Selon une enquête publiée la semaine dernière par l’Institut arabe des chefs d’entreprises (Iace), « l’activité économique a été impactée à travers de multiples canaux de trans-mission, principalement l’arrêt de la production, la fermeture des points de vente et l’arrêt du recouvrement interentre-prises ainsi que la suspension des opérations du commerce

international ». - ,etêuqne ettec snad séhc

plus de trois quarts des chefs d’entreprise interrogés (19%) ont déclaré que leurs activités dans les secteurs de l’indus-trie, bâtiment, commerce, ser-vices aux entreprises et aux

,sruetces sertua te ,sreilucitrapsont impactées par la crise sanitaire. Ils estiment que cette crise impactera néga-

des 96% des entreprises inter-rogées. Impacts multiplesL’impact de la pandémie sur l’activité de chaque entreprise est mesuré pour l’évolution des prix des produits et ser-vices durant la période de la crise, la demande et l’appro-visionnement. La plupart des chefs d’entreprise, quel que soit le secteur, s’attendent à une diminution de la demande suite à cette crise. Leur per-ception quant à l’évolution des prix di�ère d’un sec-teur à un autre. Tout comme la demande, une baisse de l’approvisionnement est pré-vue par la plupart des chefs d’entreprise, tous secteurs confondus. Les entreprises sont aussi confrontées à plusieurs défis afin de faire face à cette crise et réduire au maximum les

dégâts. Selon les chefs d’en-treprise, les répercussions sont nombreuses, dont le retard de la réalisation des objectifs, l’incapacité de couvrir les crédits et autres

-rer les engagements, la réduc-tion du nombre des salariés, l’arrêt total de l’activité, le chô-mage partiel, le report des investissements…Nouvelles méthodes de travailLes chefs d’entreprise ont tenté de trouver des solutions afin de garder le rythme de leurs activités, dont 61,5% ont opté pour de nouvelles méthodes de travail, telles que le travail partiel et le télétravail. Néanmoins, ils estiment que cette mesure prise d’appliquer de nouvelles méthodes de tra-vail aura un impact négatif sur la productivité des employés. L’enquête a montré, par ail-leurs, que « la moitié des chefs d’entreprise interro-gés (61%) déclarent qu’il est probable ou fort probable de passer au chômage technique, voire à la suppression des postes d’emploi ».Par ailleurs, 66,6% des chefs

-ment que leurs entreprises

-cultés financières. 80,1% des chefs d’entreprise font face à des perturbations des chaînes

d’approvisionnement, dont les sociétés opèrent dans les secteurs de l’industrie et du commerce. De même, 40,3% des chefs d’entreprise inter-rogés qui ont annulé leurs commandes à l’exportation déclarent qu’une diminution

enregistrée. Solutions d’accompagnement Pour éviter d’éventuels risques pouvant causer la dégradation de la situation économique des entreprises, l’Iace appelle le gouvernement à mettre en place des solutions d’accom-pagnement aux entreprises, via les chefs d’entreprise qui ont suggéré plusieurs mesures, à savoir la flexibi-lité des autorités fiscales et financières, le rééchelonne-ment des dettes bancaires, la réduction des cotisations patronales et des indemnités des maladies et l’étalement des charges. L’enquête montre que 78% des chefs d’entreprise interro-gés estiment que la propaga-tion du virus en Tunisie durera entre 3 et 6 mois. 96,7% et 88.8% craignent respective-ment un impact négatif plus important de la pandémie sur

xis sed sruoc ua étivitca ruelet douze prochains mois.

N.Hizaoui

L’ARP DÉLÈGUE AU CHEF DU GOUVERNEMENT LE POUVOIR DE PUBLIER DES DÉC

Elyes Fakhfakh prend les commandes

En e�et, lors d’une séance plénière tenue hier, 178 dépu-tés ont voté pour la déléga-tion au chef du gouvernement du pouvoir de publier des décrets-lois, 17 députés ont voté contre, alors que deux autres se sont abstenus. Pré-vue vendredi, cette plénière exceptionnelle, qui s’est tenue sous le dôme de l’ARP mais aussi à distance, pour voter ce projet de loi a misé sur la technologie pour éviter les risques de contamination parmi les députés. En dépit de quelques lacunes tech-niques, le vote s’est déroulé selon plusieurs modes, cer-tains députés ont voté d’une manière habituelle, c’est-à-dire en se présentant en chair et en os, alors que d’autres ont eu recours à une application digitale ou à travers leurs adresses électroniques pour exercer leur droit de vote.A l’ouverture des travaux, le président de l’ARP, Rached Ghannouchi, a a�rmé que la tenue de cette plénière à distance, qui constitue selon ses dires une première dans

a ,eriatnemelrap liavart elpour objectif d’assurer la continuité de l’action parle-mentaire conformément aux dispositions exceptionnelles adoptées le 26 mars dernier, en raison de la pandémie de coronavirus.Pour sa part, le chef du gou-vernement, Elyes Fakhfakh, a tenu à expliquer, lors d’une allocution devant les dépu-tés, que cette délégation de pouvoirs législatifs permettra au gouvernement d’assurer pleinement ses responsabili-tés, soulignant l’attachement à la loi et à la Constitution, et cela en adoptant 13 décrets-lois déjà élaborés promulgués pour combattre notamment la spéculation.«Ce projet de loi soumis au parlement explique les raisons qui sont derrière l’adoption du texte dont essentiellement la lutte contre le Covid-19. Je comprends pleinement les craintes exprimées par cer-tains députés, mais l’institution législative bénéficie d’un pou-

voir qui lui permet de contrô-ler l’action du gouvernement et de retirer la délégation en cas de déviation», a-t-il noté, soulignant que cette mesure ne s’inscrit pas dans une lutte de prérogatives entre le gou-vernement et le parlement. L’union nationale face à la pandémieSi certains députés ont exprimé leurs craintes de voir le gouvernement dévier du principal objectif de cette délégation de pouvoirs, qui n’est autre que la lutte contre le coronavirus, d’autres ont souligné la nécessité de com-battre ce virus dans le cadre

les présidents des blocs par-lementaires ont convenu lors de cette plénière que l’étape actuelle nécessite une union nationale ainsi que l’unifica-tion des positions pour faire face à la pandémie de coro-navirus.Jeudi dernier, un accord a été trouvé, rappelons-le, entre les représentants du gou-vernement et les chefs des blocs parlementaires portant sur la délégation de certains pouvoirs législatifs à Elyes Fakhfakh après avoir recti-fié des points et apporté des modifications relatives aux domaines d’application de

ces prérogatives législatives ainsi que la durée de la délé-gation de pouvoir qui s’étalera désormais sur deux mois. Cet accord a largement facilité l’adoption, hier, de ce projet de loi.La commission du règlement intérieur, de l’immunité, des lois parlementaires et des lois électorales avait pour sa part approuvé fin mars 2020 la version finale de ce pro-jet de loi qui va permettre au gouvernement de promulguer des décrets-lois en vue de lutter contre la propagation du Covid-19 et, par là même, faire face aux conséquences de cette pandémie. Une meilleure gestion de la criseLe projet de loi, proposé par le gouvernement et soumis au parlement le 25 mars dernier, vise à mieux gérer la crise en accélérant la promulgation de décrets-lois visant à lutter contre la pandémie de coro-navirus et à tenter de limiter ses répercussions, en hâtant la mise en place des mesures nécessaires, notamment en ce qui concerne le dédommage-ment des citoyens et entre-prises lourdement impactés.L’article 70 de la Constitution habilite le chef du gouver-nement à légiférer, pendant

un délai de deux mois, par ordonnances. Il dispose que «l’Assemblée des représen-tants du peuple peut, aux trois cinquièmes de ses membres, habiliter par une loi le chef du gouvernement, pour une période ne dépassant pas deux mois et, en vue d’un objectif déterminé, à prendre des décrets-lois dans le domaine relevant de la loi. A l’expiration de cette période, ces décrets-lois sont soumis à l’approbation de l’Assemblée».Le 22 mars dernier, au début de la crise sanitaire et écono-mique provoquée par la pro-pagation du coronavirus, dans une adresse aux Tunisiens, le chef du gouvernement Elyes Fakhfakh avait appelé à l’activation de l’article 70 de la Constitution au regard du contexte sanitaire crucial et exceptionnel que vit le pays. Dans sa dernière interview accordée récemment à la pre-mière chaîne nationale, Elyes Fakhfakh a souligné que cette délégation de pouvoirs légis-latifs vise essentiellement à accélérer les mécanismes de remboursement des socié-tés et des citoyens impactés par cette crise, ainsi que la mise en place de mesures et dispositifs de lutte contre le coronavirus.

K.J.

Le chef du gouvernement Elyes Fakhfakh a finalement obtenu l’aval des députés de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) qui ont voté pour une délégation de leur pouvoir législatif en sa faveur en vue de répondre aux circonstances exceptionnelles provoquées par la pandémie de coronavirus, et cela selon l’alinéa 2 de l’article 70 de la Constitution, activé par le gouvernement.

Un hôtel de la région ainsi qu’un bâtiment à Ben Guerdane sont amé-nagés par les autorités régionales et mis à disposition pour accueillir les personnes concernées par l’isolement sanitaire obligatoire Les sociétés régionales de transport de Médenine et de Gabès ont assuré, hier, par leurs parcs de bus, le rapatriement de 360 Tunisiens de Libye bloqués depuis mardi dernier au poste-frontière de Ras Jedir.Ces passagers seront conduits vers des centres d’isolement amé-nagés dans leurs gouvernorats respectifs où ils seront soumis au confinement pendant 14 jours et ce dans le cadre des mesures

préventives contre la propagation du Covid-19.S’agissant des rapatriés originaires de Médenine, un hôtel de la région ainsi qu’un bâtiment à Ben Guerdane sont aménagés par les autorités régionales et mis à disposition pour accueillir les personnes concernées par l’isolement sanitaire obligatoire. Prévu jeudi, le rapatriement de ces Tunisiens a été reporté à hier matin à cause du flux continu des expatriés, ce qui a provoqué une tension parmi les passagers, avait fait savoir à l’agence TAP le gouverneur de Médenine, Habib Chaouat.

MÉDENINE :

Rapatriement de 360 Tunisiens de Libye

Page 4: ment la Tunisie au coronavirus, et alors que le duel fait de ...DimANChE 5 AvriL 2020 - 12 ChAAbANE 1441 – 84 Em ANNéE N 27.822 - ISSN 0330-9991 – 1,200 DINAR I 1€ Tél. : 71

4 I La Presse de Tunisie ACTUALITÉS Dimanche 5 avril 2020

Tous sur le pont pour lutter contre une pandémie sans précédentPar António Guterres, Secrétaire général des Nations unies

CE n’est qu’en se rassemblant que le monde pourra faire face à la pandémie de Covid-19 et à ses bouleversantes

conséquences. Lors d’une rencontre virtuelle d’urgence qu’ils ont eue jeudi dernier, les diri-geants du G20 ont pris des mesures qui vont dans la bonne direction. Mais nous sommes encore loin d’avoir une réponse globale bien articulée et coordonnée qui réponde à l’am-pleur sans précédent du phénomène auquel nous sommes confrontés.Nous sommes encore bien loin de voir la courbe des infections s’aplanir. La maladie a d’abord mis 67 jours pour infecter 100 000 personnes. Bientôt, 100 000 personnes et plus seront infectées quotidiennement. Sans une action concertée et courageuse, le nombre de nouveaux cas va très certainement se

santé au point de rupture, faisant plonger les économies et faisant sombrer les gens dans le désespoir – les plus pauvres étant les plus durement frappés. Nous devons nous préparer au pire et tout faire pour l’éviter. Pour cela, voici un appel à l’action en trois points, qui se fonde sur la science, sur la solidarité et sur des politiques intelligentes.Il s’agit en premier lieu de supprimer la trans-mission du coronavirus. Cela requiert une action déterminée de dépis-tages précoces et de recherche des personnes contacts, complétée par des mises en quaran-taine, des traitements et des mesures visant à protéger les premiers intervenants, le tout combiné avec des mesures de restriction des mouvements et des contacts. De telles mesures, en dépit des perturbations qu’elles entraînent, doivent se poursuivre jusqu’à ce que des thérapies et un vaccin émergent.

-mande de la coopération, soit guidé par l’Orga-nisation mondiale de la santé – un membre de la famille des Nations unies ; les pays qui agissent seuls – comme il se doit lorsqu’il s’agit de leur peuple – ne feront pas le travail lorsqu’il s’agit comme ici d’œuvrer pour tous.En deuxième lieu, il s’agit de s’attaquer aux dimensions sociales et économiques dévas-

tatrices de cette crise. Le virus se répand comme un incendie et il est probable qu’il atteigne rapidement les pays du Sud, où les systèmes de santé font face à des contraintes, où les gens sont plus vulnérables et où des millions de personnes vivent dans des bidonvilles densément peuplés ou dans des campements surpeuplés pour réfugiés et personnes déplacées internes. Alimenté par de telles conditions, le virus pourrait dévaster le monde en développement et réapparaître ensuite là où il avait auparavant été éliminé. Dans un monde interconnecté comme le nôtre, nous ne sommes pas plus forts que ne l’est le système de santé le plus faible. Il est clair que nous devons combattre le virus pour toute l’humanité, en nous concentrant sur les gens, en particulier sur ceux qui sont

: les femmes, les personnes âgées, les jeunes, les travailleurs à bas salaires, les petites et moyennes entreprises, le secteur informel et les groupes vulnérables. Les Nations unies viennent de publier des rapports montrant comment la contagion virale est devenue une contagion économique et exposant le financement nécessaire pour supporter les chocs. Le Fonds monétaire international (FMI) a déclaré que nous sommes entrés dans une récession aussi grave, voire pire, qu’en 2009. Nous avons besoin d’une réponse multilatérale globale équivalant à un pourcentage à deux

Les pays développés peuvent y parvenir par

Mais nous devons accroître massivement les ressources disponibles pour le monde en développement en augmentant la capacité du FMI – par la délivrance de droits de tirage spé-ciaux – ainsi que celle des autres institutions financières internationales afin que l’ensemble de ces institutions puissent rapidement injec-ter des ressources dans les pays qui en ont besoin. nations se retrouvent déjà à augmenter leurs dépenses intérieures d’un montant record. Mais ces dépenses seront vaines si nous ne contrôlons pas le virus. Des contrats d’échanges financiers (swaps)

coordonnés entre banques centrales peuvent également apporter des liquidités aux écono-mies émergentes. L’allégement de la dette doit également être une priorité – y compris par des exonérations immédiates sur les paiements d’intérêts pour 2020. En troisième lieu, il s’agit de mieux se rétablir.Nous ne pouvons tout simplement pas revenir là où nous étions avant que le Covid-19 ne nous frappe, avec des sociétés inutilement vulnérables aux crises. Cette pandémie nous a rappelé, de la manière la plus brutale qui soit, le prix que nous payons pour toute faiblesse dans les systèmes de santé, dans la protection sociale et dans les services publics. Elle a souligné et exacerbé les inégalités, et avant tout l’inégalité entre les sexes, mettant à nu la manière dont l’économie formelle a été soutenue grâce à un travail de soins invisible et non rémunéré. Elle a mis en relief les défis actuels en matière de droits de l’homme, notamment la stigmatisation et les violences contre les femmes.

pour construire des économies et des sociétés plus inclusives et durables et qui soient plus résilientes face aux pandémies, au changement climatique et aux autres défis mondiaux. Le rétablissement doit mener à une économie

-gramme et les Objectifs de développement durable à l’horizon 2030. Le système des Nations unies est entière-ment mobilisé pour apporter son soutien aux réponses des pays, pour mettre nos chaînes d’approvisionnement à la disposition du monde et pour plaider en faveur d’un ces-sez-le-feu mondial. Mettre un terme à la pandémie partout est à la fois un impératif moral et une question d’intérêt personnel éclairé. En ce moment insolite, nous ne pouvons pas recourir aux outils habituels. Des temps extraordinaires exigent des mesures extraordinaires. Nous nous trouvons face à un test colossal qui demande de nous tous et pour tous une action décisive, coordonnée et innovante.

A.G.

INITIATIVES SOLIDAIRES

Les petites mains de La MarsaPar Olfa Belhassine

Une opération de collecte et de livraison de dons en ces temps de confi-nement au profit des familles nécessiteuses s’organise à la municipalité de La Marsa. L’initiative, à laquelle prend part activement la société civile, risque de cibler beaucoup plus de monde que prévu. Beaucoup plus que jamais, le besoin de bénévoles se fait entendre.

« Chers Marsois bonjour, à travers la municipalité de La Marsa, nous lançons un appel aux dons pour aider les familles nécessiteuses de notre

par la pandémie de coronavirus ». C’est ainsi qu’a la fin du mois de mars, le maire de La Marsa, Moez Bouraoui, s’est adressé à ses administrés. Dans son appel, le maire a aussi invité les Mar-sois à présenter des dons en espèces ou par chèque auprès de l’élue municipale Aïcha Mehiri en contrepartie d’une attestation. Riche en apparence, beylicale par son passé et ses monuments, lieu de prédilection pour les résidences d’ambassadeurs, communément taxée de « principauté de La Marsa », la ville cache dans ses plis et replis des cités aux populations majoritairement démunies. Ils sont 3 500 à 4 000 à faire partie des indigents de la ville de la Abdelliya et du Palais Essaâda. Les quartiers Bouselsla, Bhar Lazreg, Jbel Khaoui, Ettabak, Hay Ennasr…regorgent d’ouvriers jour-naliers, maçons, transporteurs sur les marchés,

de ménage, garçons de café…Aujourd’hui, ces larges contingents d’hommes et de femmes ne s’activent plus. Ils sont confinés chez eux pour cause de coronavirus. Leurs petites ressources se sont épuisées au fil des semaines et l’aide exceptionnelle les ciblant mise en place par le

Résultat : certains sont avec l’ensemble de leurs

maire à la mobilisation sociale.

« Nous sommes une équipe »Ils sont six ou sept bénévoles, en collaboration avec les élus, à réfléchir, organiser, gérer et par-ticiper à la livraison aux familles nécessiteuses des colis collectés grâce à la générosité des Marsois des couches supérieures et aux dons des entreprises et des supermarchés. Ils ont aussi monté une structure informatique pour gérer les stocks et assurer la traçabilité de l’opération de solidarité qui motive de plus en plus de personnes. Sélim Bahri, copropriétaire avec ses deux frères de l’historique café Saf-Saf, fait partie, dit-il, des « agitateurs sociaux de la ville », qui connaissent le terrain et s’impliquent à fond dans toutes les tâches avec les petites mains bénévoles de La Marsa. Elles qui dès 8h du matin déposent des chariots à la sortie des deux Monoprix de la ville pour recueillir les denrées alimentaires de première nécessité

« L’Etat n’a pas les moyens humains de struc-turer et de mener tout seul de telles initiatives solidaires, d’autant plus que beaucoup d’ouvriers de la municipalité de La Marsa sont confinés. D’où, en ce moment crucial, l’important apport de la société civile. Nous sommes une équipe et travaillons aujourd’hui côte à côte : bénévoles, municipalité, délégation et police environne-mentale », explique Sélim Bahri. La dynamique actuelle que vit La Marsa lui rappelle les premiers jours d’après la Révolution, lorsqu’une solidarité entre les quartiers a permis aux gens de dépasser la peur et l’insécurité.

Un dispatching bien ordonnéAprès la collecte des produits alimentaires, ils sont stockés au siège de la municipalité et répartis en colis, toujours avec le concours des petites mains de la société civile. Les colis dont

la valeur équivaut à 50 dinars sont destinés à des familles composées de quatre ou cinq personnes pour leur permettre de vivre huit à dix jours. Ils sont composés de 4 kilos de pâtes, 2 kilos de couscous, 2 kilos de riz, 2 kilos de tomate concentrée, 1 kilo d’harissa, 2 litres d’huile, 2 kilos de farine, 2 kilos de semoule, un plateau d’œufs, 2 paquets de lait, 2 boîtes de thon, 2 boîtes de sardines, une bouteille de Javel, du savon, du sucre et du café.Le moment du dispatching des dons se situe après le couvre-feu pour éviter émeutes et attrou-pements. Sélim Bahri décrit cette opération, qui a commencé le 1er avril : « Des bons de livraison avec les noms et les coordonnées des béné-ficiaires sont émis par la municipalité en réfé-rence aux bases de données listant les familles nécessiteuses de la commune. Les voitures de la police environnementale, accompagnées par les volontaires et un(e) élu(e) sécurisées par la police,

signature est demandée aux bénéficiaires des colis. Nous voulons que les donateurs sachent

».Sélim Bahri lui aussi fait un appel destiné à d’autres bénévoles pour garder les chariots qui seront mis en place devant le Magasin Général et devant Carrefour.« Les petites mains manquent pour gérer la col-lecte, mais aussi pour faire les colis », insiste-t-il.Le jeune homme s’inquiète de l’arrivée au seuil de pauvreté et de la détresse économique de nouvelles populations : la couche plutôt moyenne composée de patentés de petite envergure, tels les gargotiers et les cafetiers, qui ont eux aussi dépensé toutes leurs réserves. Hier, Sélim Bahri a ramené à pied, de Monoprix Zéphyr au siège de la commune, un chariot de marchandises dont la valeur s’élève à un million cinq cents. Cet élan continuera-t-il, se demande Sélim Bahri, le long d’un confinement à la durée encore indéterminée ?

O.B.

MESSAGE

Le ministère des Finances a donné; hier dans un communiqué, des pré-cisions sur le retard de l’adoption de l’emprunt obligataire émis par la Banque centrale de Tunisie (BCT) sur le marché financier internatio-nal et l’ex-chef du gouvernement, Youssef Chahed, menace de porter plainte contre ceux qui propagent de fausses informations.Le ministère des Finances a a�rmé que la démarche adoptée pour la sortie sur le marché financier international, le parachèvement des mesures de contrat et la sou-mission du projet de la convention à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) à l’e�et de l’adoption sont corrects au point de vue du respect des lois et dispositions en vigueur.Ledit département a donné, dans ce sens, des précisions pour évi-ter l’amalgame et les mauvaises interprétations sur les causes du retard de l’adoption de l’emprunt obligataire émis par la Banque centrale de Tunisie (BCT) sur le marché financier international, objet de conventions signées par la Banque et un groupe d’institu-tions financières internationales, rappelant que l’ARP a adopté en

décembre 2018 la loi des finances 2019, comprenant le volume global des ressources de crédits.Parallèlement, l’ARP a autorisé le 22 mai 2019 au gouvernement la sortie sur le marché financier international pour mobiliser des ressources financières en faveur du budget de l’Etat dans le cadre des montants approuvés dans la loi de finances.Le gouvernement a ainsi procédé, en juillet 2019, à la sortie sur le marché financier international et a drainé 700 millions d’euros et les a transférés en août au compte courant de la Tunisie dans la BCT, ce montant servant à couvrir les besoins du budget 2019, lesquels ont été estimés dans la loi de finances adoptée par l’ARP.Le ministère des Fnances a fait observer que la BCT a parachevé en parallèle toutes les procédures juridiques, a obtenu des docu-ments de contrats nécessaires et les a transférés au ministère des Finances vers la mi-février 2020.Cette démarche s’appuie sur toutes les opérations relatives à la mobi-lisation des ressources financières depuis le marché international. En ce sens que l’opération d’émission

de l’accord de crédit sur le mar-ché international en juillet 2014 a été adoptée en octobre 2015, l’émission de janvier 2015 a été adoptée en février 2016 et celle du mois d’août 2016 a été adoptée en juin 2017.Le département ministériel a af-firmé que les opérations d’émis-sion sur le marché financier in-ternational s’e�ectuent selon des normes techniques et juridiques rigoureuses et sont soumises au contrôle de l’ARP dans leurs dif-férentes étapes.L’ARP a adopté, vendredi, le projet de loi relatif à la rétrocession de l’emprunt obligataire à l’Etat par la Banque centrale sur le marché financier international, objet des accords signés par la BCT et un groupe d’institutions financières internationales.Ladite loi adoptée lors de son vote par 83 voix pour, 3 contre et 18 en réserve. La BCT a émis en faveur de l’Etat tunisien, le 15 juillet 2019, des fonds dans le marché financier international d’un montant de 700 millions d’euros (2275 MD), à un taux d’intérêt de 6,3%. Ces fonds seront remboursés en une seule fois après 7 ans (juillet 2026).

L’ancien chef du gouvernement, Youssef Chahed, a critiqué, hier samedi, sur sa page facebook les rumeurs sur son gouvernement présumant que ce dernier a obtenu un crédit de 800 millions d’euros, et ce sans aucune adoption par le Parlement.D’après lui, ces informations infon-dées résultent de la sous-estima-tion de l’action gouvernementale et parlementaire ou une intention de plonger le pays dans la crise, mais aussi de désunir la société dans cette conjoncture di�cile.Il a ajouté que la démarche d’adop-tion de tous les emprunts obliga-taires avant et après la Révolution signifie la continuité de l’Etat.Chahed a a�rmé que l’opération est légale et e�ectuée comme toute autre opération voire d’une belle manière (avant 2015, l’approbation de la commission des finances n’était pas obligatoire).Il a menacé de porter plainte contre ceux qui veulent porter atteinte à l’image de son gouvernement et les di�useurs des rumeurs par ignorance,Il a a�rmé qu’il leur a donné des leçons gratuites en matière des finances publiques.

EMPRUNT OBLIGATAIRE

Les précisions du ministère des Finances

Face à la propagation de la pandémie du Co-vid-19, qui a fait selon un dernier bilan 495 cas de contamination, Médecins du Monde Belgique, section Tunisie (MdM), ainsi que des cosignataires d’un communiqué rendu public appellent à prendre des mesures rigoureuses concernant les sans-abri, indépendamment de leur statut et de leur situation administrative.Selon la même source, les capacités d’héberge-ment doivent être augmentées, de jour comme de nuit. Une mise en place de lieux de confi-nement et de soins adaptés et de qualité doit être assurée dans le cas d’une contamination au Covid-19 d’une personne particulièrement vulnérable, sou�rant souvent de maladies chro-niques, n’ayant pas les moyens de se confiner et confrontée à l’insu�sance des services dont dépend leur survie.Ils appellent également à la reprise des soins et d’orientation de jour mobiles, de distribu-tion alimentaire et de kits d’hygiène pour les personnes n’ayant plus accès à ces services

essentiels.A ce propos, MdM précise à l’agence TAP avoir mobilisé 2 cliniques mobiles à Tunis, la première est de lundi au vendredi pour les personnes sans abri en partenariat avec le Samu social et l’Association universelle. Quant à la 2è clinique,elle est destinée aux personnes migrantes chaque jeudi.MdM souligne aussi les e�orts déployés pour la distribution des kits d’hygiène pour les deux cliniques en plus de la sensibilisation atour de COVID19.Sans un appui supplémentaire aux mesures prises par les di�érentes autorités, la situation sur le terrain risque de se détériorer très rapi-dement, met en garde Médecins du Monde, attirant l’attention sur l’urgence de la situation et estimant que la prise en charge des groupes de la population les plus fragilisés reste un des enjeux majeurs de cette situation de crise.La société civile nationale et internationale se mobilise aux cotés des autorités locales afin

de prendre des mesures à destination de ces populations et faire de la question de l’accès aux soins pour toutes et tous une priorité.Les signataires du communiqué sont:Union Générale Tunisienne du TravailAssociation Tunisienne des Femmes DémocratesAssociation Tunisienne de Défense des Droits de l’Enfant,Association Tunisienne de Défense du Droit à la SantéSyndicat National des Journalistes Tunisiens - SNJTL’Union Nationale des femmes tunisiennesUnion des diplômés chômeursLigue Tunisienne des Droits de l’HommeTunisie Terre d’AsileSamusocial InternationalForum Tunisien des Droits Economiques et SociauxATL MST sida Tunis, ATL MST sida TunisALDAInitiative Mawjoudin pour l’égalité,

Le ministère de la Jeunesse et des Sports a décidé de mettre les dif-férentes structures de la jeunesse et du sport régionales et locales à la disposition de la commission nationale d’hébergement des Tuni-siens revenant de l’étranger.

Dans un communiqué di�usé, ven-dredi soir, sur sa page «Facebook», le ministère a annoncé avoir, no-tamment, mis à la disposition du ministère de la Santé le complexe de la jeunesse de Siliana, celui de Kairouan ainsi que le centre

sportif d’athlétisme pour l’élite de Gabès, et ce, après des concerta-tions engagées à l’échelle régionale avec les di�érents intervenant sous la supervision des gouverneurs concernés.Par ailleurs, le département de la

Jeunesse et des Sports a mobilisé le complexe de la jeunesse de Nabeul au profit du corps médical et paramédical de la région, tout en poursuivant les concertations avec les parties concernées dans la lutte contre la pandémie du coronavirus.

MÉDECINS DU MONDE, SECTION TUNISIE

L’urgence de venir en aide aux populations vulnérables

MINISTÈRE DE LA JEUNESSE ET DES SPORTS :

Les foyers mobilisés pour accueillir les Tunisiens de retour de l’étranger et les malades

DISTRIBUTION DES AIDES :

Le ministre de l’Intérieur adresse une correspondance explicative aux gouverneurs

Le ministre de l’Intérieur, Hichem Mechichi, a adressé, vendredi dernier, une correspondance explicative aux gouverneurs sur les procédures à suivre par les hauts cadres de l’administration régionale pour garantir l’ache-minement, dans les meilleures conditions, des aides excep-tionnelles et circonstancielles accordées par le gouvernement à certaines catégories sociales et professionnelles.Selon un communiqué du dépar-tement, le ministre a souligné l’importance du rôle des délégués et des omdas au niveau territorial dans ce processus, appelant ces intervenants à prendre toutes les mesures nécessaires pour garan-tir aux citoyens l’accès à des informations précises.

Mechichi a, par ailleurs, exhorté ces responsables à tout mettre en œuvre pour encadrer les ha-bitants et être constamment à l’écoute de leurs préoccupations.Le chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh, avait présidé, mardi 31 mars, au siège de la présidence du gouvernement, à La Kasbah, une séance de travail consacrée à la mise en œuvre des mesures sociales visant à faire face au coronavirus et consistant en des aides en espèces et en nature.Des mesures ont été prises au profit des entreprises et des tra-vailleurs contraints au chômage technique.Le chef du gouvernement a recommandé de raccourcir les délais de distribution de l’aide financière à ses bénéficiaires et

de respecter toutes les procé-dures liées au confinement géné-ral dans l’organisation de l’opéra-tion de distribution de ces aides afin d’éviter l’encombrement, les rassemblements et l’attente afin de préserver la sécurité des citoyens, selon un communiqué publié par la présidence du gou-vernement.Le communiqué rappelle que ces aides sociales qui profiteront à 900 mille familles ont nécessité la mobilisation d’une enveloppe de l’ordre de 150 millions de dinars. Il s’agit, en outre, de l’ouverture d’une ligne de financement de 300 millions de dinars pour ac-compagner les institutions et les travailleurs contraints au chômage technique en raison des répercus-sions de la crise sanitaire.

MUNICIPALITÉ DE TUNIS

Des aides en nature distribuées aux familles nécessiteuses de la villeQuelque 1000 aides en nature ont été distribuées par la municipalité de Tunis dans le cadre d’un programme lancé au profit des familles à revenu limité afin de les aider à lutter contre les e�ets secondaires de l’épidémie coronavirus, indique un com-muniqué de la municipalité publié vendredi.La municipalité de Tunis a précisé que des aides en

nature ont été acheminées aux bénéficiaires jusqu’à leur lieu d’habitation, par des res-ponsables des arrondisse-ments municipaux de la ville de Tunis. Ces interventions sociales visent à assurer un encadre-ment et une protection aux catégories vulnérables, sans revenu ou à revenu limité, a encore ajouté la même source. Une nouvelle initia-

tive sera lancée bientôt au profit des familles nécessi-teuses, a rappelé la munici-palité.La distribution des ces aides s’inscrit dans le cadre du soutien apporté aux e�orts de l’Etat au profit des per-sonnes nécessiteuses afin d’assurer une mei l leure lutte contre le coronavirus et encourager à respecter le confinement total.

Mechichi a exhorté les responsables à tout mettre en œuvre pour encadrer les habitants et être constamment à l’écoute de leurs préoccupations.

Page 5: ment la Tunisie au coronavirus, et alors que le duel fait de ...DimANChE 5 AvriL 2020 - 12 ChAAbANE 1441 – 84 Em ANNéE N 27.822 - ISSN 0330-9991 – 1,200 DINAR I 1€ Tél. : 71

Les îles Cani ou « isuli di pisci cani » en langue sici-lienne, c’est-à-dire îles aux

requins ou « jouzour el Klèbe » en langue arabe, couramment appelées « Dzirett el Klèbe », sont des petites îles calcaires de dimensions inégales situées à environ 10,5 km au Nord des côtes de Metline, Cap Zebib au nord-est de la Tunisie et dans la région de Bizerte.

Elles sont deux : Grande Cani et Petite Cani. En effet, leur nom italien n’est probablement pas lié aux chiens comme on le pense, mais il est plutôt lié aux requins « pisci cani » en sicilien. La grande île est surmontée d’un très beau phare construit entre 1856 et 1860 quand le gouvernement britannique demanda au Bey de Tunis l’autori-sation d’en y hisser un. Sadok Bey autorisa et finança lui-même le bâti-ment haut de 18 mètres faisant venir de Sicile (l’île ne faisait pas encore partie de l’Italie qui a été unifiée en 1861), deux gardiens pour allumer quotidiennement ce phare : Giu-seppe Alacchi et Rosa Taranto.

Giuseppe Alacchi est né le 19 avril 1840 sur l’île de Pantelleria, l’île italienne la plus proche du Cap Bon (57 km.), qu’on peut admirer depuis Kélibia et dont le nom « Bint Al-Riah » indique la « fille du vent » en arabe. Giuseppe est donc un îlien et peut-être pour cela qu’il décide de quitter son île pour une autre île et de s’y installer avec sa femme, Rosa Taranto, elle aussi îlienne et origi-naire de l’île d’Ustica, située sur la mer Tyrrhénienne à environ 60 km. Au nord-ouest de Palerme. Rosa, en commun accord avec son mari, prit la décision elle aussi de s’installer sur l’île Cani.

C’est grâce à Mohamed Sadok Bey que le couple s’installera sur l’île tunisienne pour s’occuper quo-tidiennement du phare. Les Sici-liens emmèneront avec eux depuis la terre ferme, un ami tunisien, un certain H’mida qui s’occupait de les transporter avec sa barque sur le continent pour pouvoir s’appro-visionner. H’mida devait être très probablement originaire de Metline ou de Bizerte.

Les trois et uniques habitants de l’île étaient démunis de tout et ils portaient sur eux les mêmes

vêtements pendant toute l’année. Le 29 janvier 1897, l’un des navires anglais qui assurait le commerce en Méditerranée, le « Danish Prince », a naufragé près des côtes de l’île Cani. Giuseppe et H’mida, sortiront en barque une froide nuit d’hiver pour sauver une partie de l’équipage, ensuite ramené sur l’île. Pendant quelques jours, ils partageront avec les naufragés le peu de nourriture qu’ils avaient à leur disposition.

Grâce à ce sauvetage, sa Majesté la reine Victoria d’Angleterre décida de décorer Giuseppe Alacchi pour avoir rendu service à la Couronne Anglaise et sauvé un grand nombre de vies humaines.

Peu de temps après, et grâce à la décoration reçue, Giuseppe et sa femme Rosa déménageront de l’île Cani pour aller s’installer sur la terre ferme et allumer tous les soirs le phare de Sidi Bou Saïd, ville située à quelques kilomètres de Tunis. Le couple s’installera alors à La Gou-lette, ou « la Goletta » (petite gorge en italien), là où habitait une impor-tante communauté de Siciliens. Les enfants de Giuseppe et de Rosa, et les trois générations à venir, ver-ront le jour dans cette ville côtière, traversée par le canal.

La fille du gardien du phare épousera Josèphe Farina, originaire, lui aussi, de Sicile dont les parents étaient déjà nés à La Goulette.

Les gardiens du phare des îles Cani...

Le ministère précise dans un communiqué que «les aides couvrent, exclusi-vement, les artistes, les créateurs et les acteurs du secteur culturel, hormis les agents du secteur public et les fonctionnaires du sec-teur privé ayant un salaire mensuel fixe.»«Cet appel ne concerne pas les personnes phy-siques comme les sociétés et les associations cultu-relles», indique le ministère. Ces derniers bénéficient d’un mécanisme d’aide par-ticulier.Toute personne physique (artiste, intermittent, free-lancer, entrepreneur…) est éligible à ces aides, lit-on sur la plateforme dédiée au FRC. Les candidats peuvent s’inscrire en ligne sur le site : www.relance.culture.gov.tnIl est également possible de postuler par voie postale à l’adresse suivante : (minis-

rue 02 mars 1934, 1002, Tunis.) L’autre option consiste en une candidature directe, en adressant une lettre écrite au nom de la ministre des

-ser au bureau d’ordre du ministère ou auprès de la délégation régionale aux

du gouvernorat où réside l’intéressé.Chaque dossier de candi-dature devra contenir une copie de la carte d’identité nationale, une copie de la carte professionnelle ou

tout autre document qui prouve l’appartenance du candidat au secteur cultu-rel. Une attestation des diplômes ou des certificats de formation sont égale-ment acceptés.Afin de bénéficier de cette aide, le candidat doit répondre à certaines condi-tions obligatoires, mention-nées par le ministère, en adhérant aux divers régimes de sécurité sociale et cer-taines institutions cultu-relles publiques concer-nées.Cet engagement se rap-porte à l’adhésion du béné-ficiaire au régime national de sécurité sociale, en faveur des artistes, créa-teurs et intellectuels ou au régime de sécurité sociale pour les acteurs culturels indépendants. Il couvre également l’adhésion à la Mutuelle des artistes, des créateurs et techniciens dans le secteur culturel et l’Organisme tunisien des droits d’auteur et des droits voisins (Otdav).Le candidat pourra éga-lement présenter d’autres documents qui justifient sa demande.Selon les données acces-sibles sur la plateforme dédiée au FRC, les dos-siers de demande d’aide seront traités dans un délai maximum de 15 jours après leur dépôt. Les premiers dossiers seront traités entre le 7 et le 10 avril «.La sélection de candidats sera faite sous l’égide

d’un comité de pilotage, en coordination avec les commissions sectorielles relevant du FRC.Ces aides sont desti-nées à aider les artistes

économiques suite à la suspension depuis le 22 mars de toutes les activités culturelles, en application des consignes sanitaires et sécuritaires (couvre-feu et confinement généralisé) adoptées dans le cadre du plan national de prévention du Covid-19.Le FRC prévoit tout un pro-gramme de financement de trois axes dédié aux divers acteurs culturels dans le pays (artistes et espaces culturels et manifestations culturelles et artistiques). Ce fonds à dotation mixte entre les secteurs privé et public ambitionne de pas-ser d’un fonds d’urgence de gestion de crise à un fonds d’accompagnement de la relance culturelle, de la modernisation et de la transition digitale.Il o�re une formule de soutien pour la dignité des professionnels du secteur culturel qui s’étalera sur les mois de mars, avril et mai, en vertu de laquelle sera allouée une aide finan-cière aux professionnels touchés par la crise. A par-tir du mois de juin, il y aura la possibilité d’octroyer des aides supplémentaires, à titre exceptionnel, avec remboursement à partir de janvier 2021.

Aides exceptionnelles au profit des artistesLes artistes et divers acteurs du secteur culturel désireux de bénéficier d’une aide exceptionnelle du Fonds Relance Culture (FRC), au titre du mois de mars 2020, peuvent déposer leurs dossiers de candidature avant le 12 avril, a annoncé le ministère

Un bref retour sur l’histoire du théâtre, on se rend compte facilement qu’il n’y a pas eu dans l’histoire de l’humanité plus résistant que les arts de la scène. Cette capacité de s’adapter aux conjonctures, à la censure, à la répression, à l’évolution, à l’avancée technologique et même aux catastrophes. Le théâtre ou ces arts qui reposent sur la présence physique, ces arts de l’éphémère se réinventent, se reposent sur l’écrit et for-mulent leur pensée. Ce qui nous mène à nous interroger sur la manière avec laquelle le théâtre s’adapte aux crises et réinvente l’enfermement ? Et quels sont les enseigne-ments que le théâtre nous apprend et à quel point le huis clos stimule-t-il la créa-tion ?Des questions que nous adressons au critique théâ-tral Abdelhalim Massoudi, au metteur en scène et dra-maturge Taoufik Jebali, aux comédiennes et dramaturges Leila Toubel et Sonia Zarg Ayouna et à la metteuse en scène Essia Jaibi.

ABDELHALIM MASSOUDI Tout au long de son histoire, le théâtre s’est toujours ins-piré des états d’enfermement. Prenons comme référence

enrevac al ed erohpatém alempruntée par Platon, le besoin créé par Antonin Artaud de s’appuyer sur la peste pour torpiller les pra-tiques désuètes du théâtre occidental et d’en proposer sa nouvelle vision du monde, jusqu’aux expériences d’in-vestissement dans l’enfer-mement avec un public res-treint et privé, comme c’est le cas dans le théâtre polonais avec Grotowsky qui, dans une cave, propose un théâtre rituel pendant les guerres.Et je pense que les arts du spectacle ou les arts de la scène et en particulier le Théâtre se trouvent face à un dilemme étant dans l’in-capacité de créer une ren-contre entre le spectacle et le public comme c’est souvent dans les crises épidémiques généralisées. Car l’une des conditions de cet art est sa rencontre et son interaction avec l’autre-spectateur.

Dans ces cas-là, le théâtre est dans l’obligation de se transformer en une pratique secrète similaire aux activités clandestines des persécutés dans des cercles étroits, ce

-liser. Cela confirme une fois de plus le lien qu’entretient le théâtre avec la vie, la mobilité des gens et leur capacité à se rencontrer et à partager, le Partage du sensible, perçu, fragile et privé.Pendant les crises, le théâtre a besoin d’un minimum de stabilité pour que ses acteurs puissent le pratiquer, d’ail-leurs, même pendant les grandes mutations politiques et sociales comme les révo-lutions, le théâtre disparaît quasiment, comme ce fut le cas durant la Révolution fran-çaise et pendant les années de terreur que la France a connues. Par conséquent, le théâtre, y compris les arts du spectacle, ont besoin, pour exister, de la possibilité des gens de se rencontrer et de se réu-nir. Sans cela, toute pratique scénique est fondamentale-ment niée, car le spectacle est essentiellement créé pour la rencontre et non pour l’iso-lement et le confinement.

Toujours est-il que les ten-tatives auxquelles nous assistons aujourd’hui sur les réseaux sociaux pour entrete-nir un lien qui relie une image du théâtre avec le public à

audiovisuelles restent utiles à la culture et à la mémoire théâtrale, mais ne peuvent en aucun cas se substituer au rituel théâtral basé sur la rencontre vive avec le spectateur et l’impact créé et souhaité. Toujours est-il que l’écriture théâtrale par le biais de l’imaginaire reste la seule alternative qui puisse pallier cet état de perturba-tion. L’imaginaire de l’auteur et celui du récepteur car le texte théâtral a de la flexibilité

perpétuer dans la vie grâce à sa capacité à réaliser le «partage perçu».

TAOUFIK JEBALILe poète, le sculpteur et l’homme de théâtre ont tous besoin d’isolement et de retrait dans leur «tour d’ivoire» pour sculpter les traits d’une bien-aimée, d’un personnage, d’un temps, comme tout artiste qui s’ef-force de sculpter dans de l’ivoire. L’art n’est-il pas le théâtre, l’art de la solitude, de l’isolement et de la dis-parition ?

N’est-ce pas ce quatrième mur imaginé de la scène qui serait la preuve irréfutable de la séparation entre l’évé-nement et le témoin… N’est-ce pas l’acteur qui quand il apparaît (sur scène), c’est aussi pour se dérober des regards ? On se souviendrait des paroles de Valère Nova-rina à propos de l’acteur qui disait : «L’acteur n’est sur

-parition à l’espace. Car cette grande création que vous voyez ici, Messieurs Mes-dames, n’est venue que pour disparaître sous mes yeux, et moi pour lui danser ma grande danse de la dispa-rition, et c’est une dispari-tion à deux qui se joue sans musique entre nous ».Le spectateur doit faire appel à l’intuition pour comprendre ce qui se passe devant lui consciemment et incon-sciemment, par contre, l’artiste…poète…sculpteur a besoin de cette distanciation qui le protègerait de toute identification avec les évène-ments et pour ne pas perdre de sa perspicacité et de son intuition. C’est ce qui consti-tue la distance de sécurité de l’aliénation de l’homme proche de son humanité.Il se peut que le spectateur et l’artiste se rencontrent pour un temps, le temps du Corona. Deux temps si proches aussi bien de la fusion que de la dissociation, expérimentant chacun et en aparté la capacité à se pré-parer pour l’amour et pour la mort… De ce rapprochement naît la magnifique rencontre entre la solitude physique et la solitude existentielle, et fusionne ainsi la scénogra-phie d’espace dans lequel nous accourons pour racon-ter tous ces mauvais rêves vécus et que continue à vivre l’humanité… sans prendre

énigmes et d’en dévoiler ses secrets. Mais peut-on parler de théâtre sans public ? A cette question, j’avais déclaré lors de certaines rencontres que

je militais pour un théâtre sans public... Pris au pre-mier degré, cela paraissait, bien entendu, provocateur et choquant pour certains... Le public fait partie d’une équation et c’est un adver-saire nécessaire dans le sens où s’il assistait, la confronta-tion sera en sa faveur et s’il s’absentait, la confrontation n’a plus lieu d’être. Et cela me rappelle une phrase du cinéaste et homme de théâtre italien Carmelo Bene : « Si je délire seul chez moi, je suis pris pour fou. Et si je le faisais en présence du public, je deviens alors artiste ».

LEILA TOUBEL L’enfermement n’est pas une crise à laquelle le théâtre doit s’adapter, on s’enferme natu-

rellement pour créer. La première étape de l’en-fermement est l’écriture. On s’enferme pour inventer une histoire, créer des person-nages, leur trouver des mots et un destin, faire d’eux, à la guise et à la plume de l’au-teur-e-, des protagonistes, des antagonistes, des héros, des rois ou des misérables. L’écriture évolue dans un état d’enfermement inté-rieur profond, où les sens se consacrent à l’imaginaire, réel et fantastique. L’écriture s’enferme naturellement dans l’intimité et la solitude. De l’enfermement de l’écri-ture, on passe à l’enferme-ment des répétitions. Le met-teur en scène s’enferme dans une salle avec ses actrices et acteurs ; ils s’enferment tous les jours pendant des heures, sans voir la nuit tomber, et quand ils sortent de la salle fermée, ils ne voient même pas les étoiles tellement ils sont lessivés, tellement ils sont enfermés dans leur per-sonnage. Ils s’enferment des semaines, voire des mois, pour répéter le même texte, les mêmes gestes, les mêmes mouvements des corps enfermés dans un espace clos, loin de la vie bavarde, du bruit des klaxons, des couverts qui mangent à la hâte, des cris des enfants qui quittent l’école en courant. Ils s’enferment dans un lieu où les portes sont fermées et les lumières légères empêchant les étrangers d’y pénétrer, et où on demande à chaque respiration « Silence », les comédiens sont en train de répéter. Heureux, excités et la peur au ventre, on quitte l’enfer-mement de la répétition pour aller à la rencontre du public, mais là aussi, nous sommes plus que jamais enfermés. Nous sommes enfermés dans le temps chronométré de la représentation, dans son fond et dans sa forme, dans le débit du texte, dans la manière de dire les mots, de bouger dans la lumière bien tracée, de donner la réplique sans hésiter et de pleurer à l’instant T. Et quand le public applaudit vers la fin, tu t’inclines pour le salut devant des specta-teurs qui étaient venus de leur propre gré, s’enfermer dans une salle au murs dres-sés, interdite à ceux qui n’ont pas de billet, à la recherche de quelque chose qu’ils n’ont pas et qu’ils avaient besoin de s’enfermer dans le temps et dans l’espace, pour fuir, découvrir ou savourer.Le confinement actuel est une source de réflexion sur le sens de la liberté et

de l’enfermement quant au théâtre qui vit d’éclats et de liberté, mais ai-je besoin de lui trouver des racines dans l’enfermement pour accepter ce confinement obligatoire qui nous est imposé à cause d’un malin virus qui a une couronne et qui se prend pour un roi. « Le chant d’un oiseau perdu, une vague qui caresse les coquillages sur la plage, une guerre injuste, un petit garçon qui ne connaît pas la forme du ballon ou une pandémie ravageuse, tout stimule la création. Sauf qu’aujourd’hui, nous vivons le drame enfermés dans nos maisons avec des toits qui s’approchent tous les jours un peu plus de nos têtes, cloitrés dans les murs de nos chambres qui nous

d’un livre qu’on n’arrive pas à lire, regardant le chrono-mètre qui annonce toutes les heures le nombre des humains qui partent sans adieux, un chronomètre qui s’a�ole, qui grimpe et qui court donnant l’impression que plus rien ne va l’arrêter. Aujourd’hui, nous avons peur de mourir et nous avons peur de perdre les êtres chers, nous avons peur même pour les gens qu’on ne connaît pas, alors nous nous impo-sons l’enfermement, nous désertons de notre propre gré les rues, les théâtres, les cafés, les restaurants, les parcs, les musées et les salles de cinéma. Nous abdi-quons à notre liberté de sor-tir, de mettre le nez dehors même pour une petite balade à pied, soumis et impuissants, nous renonçons à nos grands projets et nos petits plaisirs quotidiens. Quelle force aurait-elle pu obliger trois milliards de personnes à res-ter chez elles ? Aucune, sauf la formule qui nous martèle : #Chedd_Darek, se confiner ou mourir.

le plus, qu’est-ce qui fait cha-virer nos émotions, le huis clos ou le combat contre la mort que nous menons der-rière nos fenêtres aux volets entrouverts ?La mort, ce leitmotiv qui a distingué mes textes en tant qu’auteure dramatique, n’a jamais été aussi cruelle et aussi présente, elle nous montre du doigt, elle gifle nos ego et notre arrogance, et nous crie aux visages que nous sommes mortels, impuissants et insignifiants. Si je lui survivais encore cette fois, la mort serait l’héroïne de mon prochain spectacle.

SONIA ZARG AYOUNA L’histoire nous dit que pen-dant les grandes crises, il y a toujours eu une sorte de foisonnement artistique, une multiplication d’expé-

riences et une vitalité tout neuve. Le monde vit une crise qui changera radicalement la vision des humains et les

l’après, voire de l’inventer. Cependant, la crise actuelle enlève aux artistes de la scène leur outil majeur : le contact direct avec un public ici et maintenant. Malgré cela, plusieurs artistes essayent actuellement de contourner ce handicap en passant par les réseaux sociaux et en pro-posant des performances en direct ou la di�usion

d’œuvres enregistrées. Je ne sais pas si cette occupa-tion de l’espace public virtuel apportera ses fruits. Je salue

-ter créatif et de maintenir le contact avec le public, mais j’ai choisi, quant à moi, d’uti-liser ce confinement obliga-toire pour prendre un peu de recul et essayer de préparer l’après... si après il y aura...Si le huis clos stimule la créa-tion ? C’est bien ici et main-tenant. Cela se passe ici et maintenant. Pour le vivre, il faut être là concentré et si j’ose dire connecté à l’autre. Pas de retour en arrière possible, ce qui est passé appartient déjà au passé, on ne peut pas rembobiner et revoir. Voilà la spécificité du théâtre. S’il y a enseignement à tirer, il serait cela même : vivre pleinement l’ici et main-tenant car on ne sait pas si après nous serons encore là.Quant au huis clos, je pense que la plupart des parents ont expérimenté comment ils ont stimulé leur créativité ne serait-ce que pour occuper leurs enfants confinés.

ESSIA JAIBIDans le «feu de l’enferme-ment», il est très di�cile, voire impossible de prendre réellement du recul. Il faut d’abord songer à s’adapter, à saisir ce qui se passe, à être solidaire (avec soi et les

autres), à être cohérente…Mais malgré l’angoisse, nous nous retrouvons tout de même à interroger et réinter-roger de nombreuses choses, y compris soi-même et son métier.Loin des salles de répétitions et des scènes de théâtre fermées déjà depuis un moment, certain(e)s se (re)mettent à l’écriture, d’autres

ou des réflexions sur les réseaux sociaux et d’autres encore prennent une pause. Le manque de théâtre, d’arts vivants se ressent au quoti-dien et se partage.Pour ma part, je dirais que c’est un temps de réflexion qui vient à point nommé.Et je me pose la question si plus tard après le confine-ment, tout ce que l’on est en train de vivre est une matière exploitable : l’humain face à un péril universel ? Le lien entre le personnel et le col-lectif, le local et le mondial ? La confrontation au danger de mort (sa propre mort et celle des siens) ? La gestion d’un danger permanent ? La privation de liberté ?Comment emmagasiner toutes ces émotions et sur-tout comment les traiter plus tard scéniquement ?Ce qui est sûr, c’est que ce huis clos nous oblige à dialectiser l’intérieur et l’extérieur, la liberté et les contraintes, mais aussi la pro-jection sur un avenir incertain vu qu’on ne sait pas combien cela va durer…Qu’est-ce que ça va altérer en nous, et dans le monde tel qu’on le connaît ? Qu’est-ce que ça va enrichir ? Toucher à nouveau des corps, voir physiquement des gens dont on s’est éloigné ?Je pense que toutes ces questions ne peuvent qu’im-pacter un projet théâtral.Tout cela nous révèle excep-tionnellement à nous-mêmes et nous révèle les autres autour de nous, les proches et les inconnu(e)s.

Propos recueillis par Asma DRISSI

DU CONFINEMENT À LA CRÉATION

Ce virus nous libère-t-il ou signera-t-il notre fin ?Le week-end dernier, c’était la Journée mondiale du théâtre, une célébration qui n’a pas eu lieu, en tout cas, pas comme le veut la tradition. Les théâtres sont fermés, les salles désertes, les projecteurs baissés et les protagonistes confinés. Sans représentations, sans réunions, sans communions… En l’absence de ce rituel et de ce mutuel consentement qui impose une réelle présence physique, pouvons-nous dire que le 4e art et les arts de la scène n’ont plus lieu d’être du moins pour le moment ?

Le critique théâtral Abdelhalim Massoudi

Le metteur en scène et dramaturge Taoufik Jebali

La comédienne et dramaturge Leila Toubel

La comédienne et dramaturge Sonia Zarg Ayouna

La metteuse en scène Essia Jaibi

5 La Presse de Tunisie I Dimanche 5 avril 2020 CULTURE

Page 6: ment la Tunisie au coronavirus, et alors que le duel fait de ...DimANChE 5 AvriL 2020 - 12 ChAAbANE 1441 – 84 Em ANNéE N 27.822 - ISSN 0330-9991 – 1,200 DINAR I 1€ Tél. : 71

FOCUS BUSINESS

Les dividendes source d’espoir Par Chokri GHARBI

Au grand dam des actionnaires dans les différentes entreprises, la Banque centrale de Tunisie a publié un communiqué dans lequel elle invite les entreprises à reporter pour une date ultérieure la distribution des dividendes qui sont pourtant très attendus par

les participants au capital des entreprises. Les actionnaires se sont, d’abord, inquiétés, croyant que les dividendes pour cette année seront annulés. D’ailleurs, le marché boursier a connu ,au lendemain de l’annonce de cette mauvaise nouvelle, une chute importante. Les actionnaires se sont montrés, en effet, réticents et ne veulent plus acheter des actions, notamment des banques et de certaines entreprises. C’est dire que les dividendes occupent une part de choix dans la vie des entreprises et des actionnaires qui investissent une partie de leur argent pour l’acquisition d’actions afi n de fructifi er leur argent dans des entreprises qui réussissent au vu de leurs résultats économiques et fi nanciers performants. En plus, ces dividendes sont imposables, c’est-à-dire que l’Etat bénéfi cie, lui aussi, d’une partie des revenus. Certaines entreprises qui achètent des actions du marché boursier attendent avec impatience de recevoir ces dividendes pour pouvoir rembourser la totalité ou une partie de leur crédit. Les particuliers ont intérêt, bien entendu, à empocher leurs dividendes à temps pour améliorer leurs revenus et acquérir des biens et services pour leur usage personnel.

D’où l’importance de ces dividendes qui sont servis, générale-ment, en fi n d’exercice sur les bénéfi ces de chaque entreprise. La BCT a, sans doute, des raisons pour justifi er une telle décision dans une conjoncture économique, sanitaire et sociale diffi cile, caractérisée notamment par une propagation toujours galopante du coronavirus, une récession de la demande au niveau mondial et un déséquilibre fi nancier inquiétant dans plus d’une entreprise qui demande de l’aide de l’Etat. Dans ces conditions, ces mêmes entreprises ne sont pas en mesure de servir les dividendes, selon certains experts. Mais les ac-tionnaires qui ont investis leurs économies ne veulent rien entendre et ils exigent de bénéfi cier de leur droit, en l’occurrence recevoir leurs dividendes dans les délais impartis. Après, ils peuvent discuter du sacrifi ce et d’une éventuelle participation à l’effort national de solidarité. Pour eux, les dividendes sont un droit acquis, à partir du moment où ils ont acheter des actions par monnaie sonnante et trébuchante. Les dividendes restent, cependant, une source d’espoir aussi bien pour les particuliers que pour les entreprises. A un mo-ment où l’on parle de la nécessité de dynamiser le marché boursier comme alternative de fi nancement au secteur bancaire, cette mesure a suscité la déception de plusieurs investisseurs. Mais cette décision étant liée à la conjoncture actuelle, elle ne sera plus qu’un mauvais souvenir, une fois la situation sanitaire rétablie, quand les entreprises retrouveront leur dynamique habituelle.

LA VIE DES ENTREPRISES

6 I La Presse de Tunisie Dimanche 5 avril 2020

LE CHIFFRE DU JOUR

20 milliards de dinarsSelon la BCT, les avoirs nets en devises s’élèvent, le 3 avril 2020, à l’équivalent de 20 milliards de dinars enregistrant une croissance de 6 milliards de dinars par rapport à la même date de l’année dernière, soit l’équivalent de 37 jours d’importation.Cette croissance des avoirs en devises est attribuée notam-ment à la poursuite de la hausse des recettes touristiques qui ont cumulé 930,7 millions de dinars au 31 mars 2020, enregistrant une augmentation de 43,1 millions de dinars par rapport à la même date de l’année précédente.Les transferts des Tunisiens résidant à l’étranger ont atteint, quant à eux, à fi n mars dernier, 1,1 milliard de dinars, contre 1,05 milliard l’année dernière.

fi nancièresL’étude est intitulée «Impact du Covid-19 sur les entreprises tunisiennes» et elle a été réalisée par l’Institut arabe des chefs d’entreprises (Iace).Suite à la propagation du coro-navirus qui a impacté amplement l’activité économique de la Tuni-sie et a paralysé un important nombre d’entreprises, l’Institut arabe des chefs d’entreprises (Iace) vient de réaliser une enquête pour mesurer l’impact de cette crise sanitaire sur les entreprises. Suite au confi ne-ment qui a été précédé par des mesures préventives, l’activité économique a été impactée à travers des multiples canaux de transmissions, principale-ment l’arrêt de la production, la fermeture des points de vente, l’arrêt de recouvrement interentreprises, ainsi que la suspension des opérations du commerce international. Cette enquête a donc pour principal objectif de mesurer l’impact sur

des entreprises, de déterminer les di�érentes retombées de cette crise sur la gestion interne des employés (licenciement, gestion des salaires…). Elle vise également à définir les di�é-rentes mesures économiques jugées indispensables par les chefs d’entreprise et à relever les nouvelles méthodes de travail adoptées par les entre-prises. Cette enquête sert aussi à mesurer la perception des chefs d’entreprise vis-à-vis la durée de la pandémie, et de leur secteur d’activité. Pour ce qui est de l’impact de l’épidé-mie sur l’activité économique, plus de trois quarts des chefs d’entreprise interrogés ont jugés leurs activités impactées. Ainsi 81 % de sondés considèrent leurs activités touchées. Par secteur d’activité ; 85,11% des entreprises industrielles, 69,23% du secteur du bâtiment, 76% des entreprises de commerce, 78,79% des services rattachés aux entreprises et 90,9% des services liés aux particuliers se trouvent touchés par la crise sanitaire.

Pour ce qui est de l’impact du

faires des entreprises, et selon les réponses des chefs d’entre-prise, la crise sanitaire impactera

des 96% des entreprises interro-gées. Pour ce qui est de l’impact

du «Covid-19» sur les prix et pour mieux comprendre l’impact de la pandémie sur l’activité de chaque entreprise, l’enquête de l’Iace a mesuré trois volets, à savoir l’évolution des prix des produits et des services durant la période de la crise, la demande et l’approvisionne-ment. Les résultats montrent que la perception des chefs d’entre-prise quant à l’évolution des prix

40,43% des industriels estiment que les prix ont augmenté, alors que 61,54% des opérateurs dans le secteur du bâtiment trouvent que les prix ont diminué. Pour les opérateurs du secteur du commerce, 56% estiment que les prix en cette période de crise ont augmenté. Au niveau de la demande, la plupart des chefs d’entreprise, quel que soit leur secteur d’activité, s’attendent à une diminution de la demande suite à la crise sanitaire (80,9% pour les services, 84,6% pour le bâtiment, 76% pour le com-merce, 90,9% pour les services liés aux entreprises, 81,8% pour les services liés aux particu-liers). Du côté de l’approvision-nement, il a été demandé aux chefs d’entreprise, dans le cadre de cette enquête, s’ils peuvent estimer l’impact du coronavirus sur l’approvisionnement auprès des fournisseurs. Les résultats ont montré que, tout comme pour la demande, une diminution de l’approvision-nement est prévue par la plu-part des chefs d’entreprise, tous secteurs confondus (services aux particuliers et services aux entreprises -81,8%, industrie -78,7%, commerce -68%, bâti-ment -61,5%). Cette enquête s’est également intéressée à l’impact du «Covid-19» sur la gestion interne de l’entreprise, et ce, aussi bien pour la gestion des employés que pour l’impact sur la productivité.

Des tensions sur la trésorerieComme partout dans le monde, les entreprises sont confrontées à plusieurs défi s, afi n de sur-monter cette crise pandémique, ou du moins limiter les dégâts résultant de la propagation du virus. C’est dans ce contexte que l’Iace a demandé aux chefs d’entreprise de classer les prin-

cipales conséquences outre que la diminution du chi�res

tance. Les résultats sont comme suit : la première crainte des chefs d’entreprise était la tension sur la trésorerie, ensuite le chô-mage partiel, puis le risque de fermeture, suivi par le report des investissements. Plusieurs autres répercussions ont été citées par les chefs d’entreprise, telles que le retard, voire l’incapacité de la réalisation des objectifs, l’inca-pacité de couvrir les crédits et

honorer tous les engagements, la réduction du nombre de salariés, l’arrêt total de l’activité. Cette même enquête a fait ressortir que plusieurs autres entreprises ont opté pour d’autres méthodes de travail afi n de minimiser les risques causés par le Covid-19. 67,51% ont opté pour des nouvelles méthodes de travail, 38,46% pour le travail partiel, 26,91% pour le télétravail, alors que 32,06% n’ont pas trouvé de nouvelles méthodes. Malgré que plus que la moitié des chefs d’entreprise interro-gés aient opté pour des nou-velles méthodes de travail, tel que le travail partiel et le télé-travail, la plupart de ces der-niers, 55,12%, pensent que cette nouvelle mesure prise aura un impact négatif sur la productivité des employés. Dans ce même

contexte, il a été demandé aux chefs d’entreprise le pourcen-tage de postes d’emploi impac-tés par la crise (chômage tech-nique ou suppression) et les réponses sont comme suit : plus que la moitié des chefs d’entre-prise (61%) interrogés déclarent qu’il est probable ou fort pro-bable de passer au chômage technique, voire à la suppression de postes d’emploi.

44,44% ont prévu un salaire intégralDu côté de la gestion des salaires, il a été demandé aux chefs d’entreprise s’ils ont prévu une gestion des salaires, et les réponses étaient réparties comme suit : pour les petites entreprises 44,44% ont prévu un salaire intégral, 86% des moyennes entreprises et 93,33% pour les grandes entreprises.Aussi, et pour mieux com-prendre le déroulement de la vie économique durant ces temps de crise sanitaire et la situation actuelle des entreprises, il a été demandé aux chefs d’entreprise

cultés fi nancières et des pertur-bations d’approvisionnement, et s’ils ont annulé des commandes d’exportation au cours du mois du mars. Les résultats montrent

fi nancières et 80,12% vivent des perturbations de leurs chaînes

d’approvisionnement. Ce sont les entreprises opérant dans le secteur de l’industrie, viennent ensuite celles opérant dans le domaine du commerce qui sont les plus touchées relativement par la perturbation des chaînes d’approvisionnement, 44,23% des entreprises ont annulé des commandes pour l’exportation.Pour ce qui est des solutions d’accompagnement à mettre en place par le gouvernement, plusieurs suggestions ont été faites. Il s’agit de la fl exibilité des autorités fi scales et fi nan-cières, l’étalement de dettes bancaires, la réduction des coti-sations patronales et indemnités de maladies, l’étalement des charges…Pour ce qui est de la perception des chefs d’entreprise vis-à-vis de l’impact de la crise du Covid-19 dans les prochains mois, 78% des chefs d’entreprise interrogés estiment que la propagation du virus en Tunisie durera entre 3 et 6 mois, 96,7% d’entre eux craignent un impact négatif plus important de l’épidémie sur leur activité dans les six mois à venir et 88,8% des chefs d’entreprise interrogés craignent un impact négatif plus important de l’épi-démie sur leur activité dans les douze mois à venir.

Saoussen BOULEKBACHE

BANQUE MONDIALE

Une aide d’urgence aux pays en développementLe Conseil des administrateurs de la Banque mondiale a approuvé aujourd’hui une première série d’opérations de soutien d’urgence en faveur des pays en développement, en activant un mécanisme d’aide accélérée dédié face à la pandémie de Covid-19 (coronavirus).

TUNISIE LEASING ET FACTORING

Le travail se poursuit dans les agencesFace à la situation sanitaire inédite pro-voquée par l’épidémie du Covid-19, Tuni-sie Leasing & Factoring (TLF) informe ses clients qu’elle continue à assurer ses services et répondre aux besoins en Lea-sing et en Factoring à travers son réseau d’agences.

réitère son engagement à sou-tenir ses clients et apporter des mesures d’accompagnement pour les aider à surmonter les

adaptant l’échéancier de rem-boursement des crédits et fi nancements pour les activités impactées par la crise sanitaire et en continuant à répondre à leurs besoins en leasing ou par le fi nancement de leurs fonds de roulement à travers le factoring.Suite aux consignes de confi -nement prises par l’Etat, et par mesure de sécurité, la société rappelle sa clientèle qu’elle met à leur disposition un Espace web gratuit leur permettant de consulter leurs opérations et

distance. Les clients qui n’ont pas encore les codes d’accès

peuvent les demander.

Equipe de télétravailPour l’éradication de l’épidé-mie, TLF a réduit la présence

ses locaux au personnel néces-saire pour le traitement des demandes clients et a mobilisé en soutien une bonne partie de son équipe en télétravail.

dans la lutte contre cette épidé-mie et a apporté sa contribution au fonds national de soutien à l’Etat à travers l’Association professionnelle tunisienne des banques et des établissements fi nanciers (Aptbef). Un compor-tement responsable en respect des consignes du ministère de la Santé publique nous per-mettra tous de surmonter cette épreuve.

Ce premier groupe de projets d’un montant global de 1,9 mil-liard de dollars est destiné à accompagner 25 pays à travers le monde, tandis que de nou-velles opérations mises en place selon ces mêmes procédures de décaissement rapide sont en cours de préparation dans plus de 40 pays. Par ailleurs, dans l’ensemble des régions du monde, la Banque mondiale s’emploie à redéployer des ressources dans ses pro-jets en cours, pour un montant global de 1,7 milliard de dol-lars, à travers des processus de restructuration, d’activation des composantes d’interven-tion d’urgence conditionnelle (Cerc) et de déclenchement des dispositifs de financement à

de catastrophe (CAT-DDO).

Conditions propices à la croissanceLe Groupe de la Banque mon-diale prévoit, par ailleurs, de déployer jusqu’à 160 milliards de dollars au cours des 15 pro-chains mois en vue de soute-nir l’adoption de mesures qui aideront les pays à a�ronter les conséquences immédiates de la pandémie du Covid-19 et favoriser le redressement de l’économie. Ce programme économique plus large aura pour objectifs d’accé-lérer le rétablissement des pays, créer les conditions propices à la croissance, soutenir les petites et moyennes entreprises et protéger les populations les

plus pauvres et vulnérables. Il s’attachera en priorité à la lutte contre la pauvreté, l’accent étant mis sur les fi nancements à l’appui de réformes et sur la protection des ménages les plus démunis et de l’environnement.«Le Groupe de la Banque mon-diale a lancé une action globale et rapide pour freiner la propa-gation du coronavirus, avec des opérations de riposte à la crise sanitaire déjà en place ou en phase de fi nalisation dans plus de 65 pays, déclare David Mal-pass, président du Groupe de la Banque mondiale. Nous mettons tout en œuvre pour renforcer les capacités des pays en dévelop-

du Covid-19 et leur permettre d’accélérer leur redressement économique et social. Les pays les plus pauvres et vulnérables risquent d’être les plus durement touchés, et nos équipes à tra-vers le monde ont pour priorité d’apporter des solutions natio-nales et régionales à la crise en cours».

Fournitures médicales essentiellesEn réaction à la désorganisation généralisée dans les chaînes d’approvisionnement, la Banque mondiale aide aussi les pays à accéder à des fournitures médi-cales essentielles en intervenant auprès des fournisseurs pour le compte des gouvernements. Elle encourage également les autres organisations internationales à apporter un soutien fi nancier aux pays en développement afi n

d’organiser une réponse sani-taire adaptée à la pandémie du Covid-19.«Cet appui rapide, qui permettra de sauver des vies, aidera nos pays clients à dépister, préve-nir et faire face au coronavirus, souligne Axel van Trotsenburg, directeur général des opéra-tions de la Banque mondiale. Nos interventions dans les pays seront coordonnées à l’échelle mondiale pour veiller au partage rapide des meilleures pratiques, notamment en ce qui concerne le renforcement des systèmes de santé nationaux et leur pré-

ter les éventuelles nouvelles vagues de propagation de ce virus dévastateur».Pour l’Afrique, les 82 millions de dollars débloqués en faveur de l’Ethiopie permettront de faire face aux besoins critiques de préparation et de riposte à la pandémie du Covid-19, avec notamment la fourniture d’équipement médical vital, le renforcement des capacités du système de santé et un soutien à la création de centres de trai-tement. En République démo-cratique du Congo, un projet de 47 millions de dollars soutiendra le déploiement immédiat de stratégies de confi nement, la formation du personnel médical et la fourniture d’équipement pour organiser un dépistage rapide et le suivi des contacts. D’autres aides sont fournis à

continents du monde.

La fondation Abdelwaheb Ben Ayed participe à l’élan de solidarité

La Fondation Abdelwaheb Ben Ayed pour la solidarité a an-noncé avoir réservé 1 million de dinars qui serviront en priorité à répondre aux besoins du personnel soignant, avec l’achat de matériel médical pour augmenter la capacité d’accueil des hôpitaux à travers la Tunisie et renforcer la sécurité du corps médical et soignant (Lits équipés de respirateurs artifi ciels, tests de dépistage, tenues et masques de protection, gants, solutions hydroalcooliques, etc.), en plus des repas au profi t des forces de l’ordre et des forces armées.La fondation se chargera également de porter son aide à dix mille familles nécessiteuses sous forme de produits alimen-taires de première nécessité.

El Mazraa opte pour le service à domicileDans le but de se rapprocher davantage des consommateurs tunisiens et notamment en ce temps de confi nement général et leur éviter le risque de contamination, El Mazraa a pensé à ses clients potentiels, en innovant et lançant un nouveau

de contacter l’un de ses distributeurs ambulants agréés pour recevoir la commande directement chez soi.

Topnet : bande passante à grande capacitéTopnet procède à des extensions de la capacité de sa bande passante pour supporter les pics de trafi c Internet durant le confi nement. Afi n d’assurer une meilleure qualité de service pour ses abonnés durant la période du confi nement sanitaire, Topnet, qui occupe à lui seul 65% du trafi c Internet national, a pris une série de mesures permettant l’augmentation de la capacité de sa bande passante. Ces actions ont été lancées dès l’instauration du couvre-feu sanitaire le 17 mars, date à partir de laquelle Topnet a enregistré une augmentation de tra-fi c variant entre 15 et 20% de l’utilisation de la bande passante.Suite à l’instauration du confi nement total, le trafi c Internet de l’ensemble du pays a connu une évolution encore plus accé-lérée, c’est alors que Topnet, appuyée par une mobilisation extraordinaire de l’ensemble de ses équipes 24h/24, 7j/7, en télétravail et sur terrain, a procédé à des travaux supplémen-taires d’extension de son infrastructure réseau data, et ce, en étroite coordination avec ses partenaires techniques de Tu-nisie Télécom, permettant ainsi une nette amélioration de la qualité de la connexion internet de ses clients. Rappelons que de tels pics de consommation de la bande passante, qui se produisent habituellement de manière très ponctuelle, notam-ment lors de la retransmission de grands événements sportifs, sont aujourd’hui observés sur une tranche horaire beaucoup plus large, entre 11h00 et 1h00. Ce phénomène est dû au chan-gement des habitudes des internautes tunisiens, qui ont ten-dance à se connecter en même temps pour leurs besoins en travail à distance, de e-learning et de divertissement durant ce confi nement. Suite à la fi nalisation des actions d’extension de

taux d’occupation du trafi c, ce qui lui permet encore d’absor-ber largement toute nouvelle augmentation de trafi c. Topnet appelle toutefois les internautes du pays à une consommation responsable de l’Internet durant cette période, en limitant les activités gourmandes en bande passante, telle que le Strea-ming HD.

EO Data se mobilise contre le coronavirusLe leader de l’hébergement EO Data Center participe, à sa

coronavirus et apporte son soutien aux startups tunisiennes.Imprégné du sens du devoir et de son engagement citoyen, Eodc se lance dans cette démarche, en mettant à la disposi-tion des startups tunisiennes des éditeurs d’applications SaaS, ainsi que des intégrateurs de solutions, ses services cloud (des Virtual machines, VPS, VDC…) gracieusement pour l’héberge-ment de plateformes d’outils, facilitant le télétravail et la com-munication pendant toute la durée de la crise. Objectif : leur permettre de proposer eux-mêmes gratuitement des applica-tions de télétravail, de communication ou autres, qu’elles soient à destination des professionnels ou du grand public. A travers cette contribution, EO Data Center met toute son expertise au service de cette lutte, exprimant sa profonde solidarité avec la

vers le pays afi n de faire face aux répercussions économiques et sanitaires engendrées par la propagation du Covid-19.

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7 La Presse de Tunisie I Dimanche 5 avril 2020 INTERNATIONAL

AMERIQUES

EUROPELE CORONAVIRUS À TRAVERS LE MONDE

ROYAUME-UNI

Samedi noir708 morts supplémentaires en une journée, dont un enfant de 5 ans, un nouveau record

FRANCE - DEPUIS LE DÉBUT DE LA PANDÉMIE

Le bilan grimpe à 7.560 décès5.532 à l’hôpital (+441 morts de plus au cours des dernières 24h) et 2.028 en Ehpad et autres établissements médicaux-sociaux, annonce le directeur général de la Santé Jérôme Salomon.

TURQUIE

L’épidémie en phase ascendante Le cap des 500 morts du coronavirus atteint, dont la plupart enregistrés à Istanbul

BALKANS OCCIDENTAUX

Plus de 100 morts dans 7 paysLe bilan s’élève à 44 morts en Serbie, à 21 en Bosnie, à 18 en Albanie, à 12 enMacédoine du Nord, tout comme en Croatie, à 2 au Monténégro et 1 décès au Kosovo.

ÉTATS-UNIS - ETAT DE NEW YORK

De mal en pis630 nouveaux décès de patients atteints par le Covid-19, pire bilan sur 24 heures

ESPAGNE - GRÈCE

Le confi nement joue les prolongationsMadrid et Athènes étendent respectivement jusqu’au 25 et 27 avril les mesures de confi nement.

AFP - Le Royaume-Uni a enre-gistré, hier, un nouveau record de 708 morts supplémentaires de patients atteints par le nou-veau coronavirus en une jour-née, dont un enfant de 5 ans, considéré comme la plus jeune victime dans le pays. En tout, 4.313 personnes sont décédées dans les hôpitaux britanniques depuis le début de l’épidémie, qui continue d’accé-lérer avec le cinquième record journalier consécutif du nombre de décès, ont indiqué les autori-tés sanitaires, hier. Vendredi, 684 décès supplémen-taires avaient été dénombrés, après une hausse de 569 jeudi, 563 mercredi et 381 mardi.

Plus de 40.000 cas positifs Au total, 41.903 cas positifs ont désormais été officiellement recensés, soit 3.735 de plus en un jour. Le Royaume-Uni ne recense que les morts à l’hôpital et ne teste pas systématiquement tous les cas suspects de Covid-19, mais il s’est engagé à augmen-ter massivement le nombre de dépistages dans les prochaines semaines. Parmi ces nouveaux décès, 637 patients âgés de 5 à 104 ans sont morts en Angleterre, selon le service public de santé anglais. Tous sauf quarante d’entre eux (âgés de 48 à 93 ans) avaient d’autres problèmes de santé. Jusqu’ici, la plus jeune victime décédée au Royaume-Uni était un adolescent de treize ans sans pathologie sous-jacente. Le bilan des décès inclut désor-mais également sept soignants, a indiqué le ministre Michael Gove, bras droit du Premier ministre Boris Johnson, hier, lors de la conférence de presse quoti-

dienne du gouvernement.

Vers une stabilisationPour tenter de freiner la propa-gation de la maladie, le gouver-nement a décrété le 23 mars un confi nement général de la population pour au moins trois semaines. Seuls les commerces de biens essentiels sont ouverts, et les gens ne sont autorisés à sortir que pour faire leurs courses, se faire soigner ou faire de l’exer-cice une fois par jour.Boris Johnson, en quarantaine après avoir été lui-même testé positif au Covid-19, a exhorté, hier, sur Twitter les Britanniques à rester chez eux pour «sauver des vies», malgré un temps doux et ensoleillé. Carrie Symonds, sa compagne enceinte, a dit sur Twitter avoir été alitée durant une semaine avec les symptômes du nouveau coronavirus, mais être désormais «en voie de guérison». Le taux de contamination pour-rait rester élevé «durant des semaines» si les règles de dis-tanciation sociale ne sont pas

respectées, alors que l’épidémie pourrait atteindre un pic d’ici à dix jours, a prévenu l’épidémiolo-giste Neil Ferguson, de l’Imperial College London, qui conseille le gouvernement. Dans ce cas de fi gure, «nous pensons toujours que les choses vont se stabiliser mais nous aurons des niveaux d’infec-tion assez élevés durant des semaines plutôt que d’avoir un déclin rapide du type de celui observé en Chine», a-t-il déclaré sur la BBC. Il a dit espérer que les strictes mesures de confi nement pour-ront être levées «d’ici à la fi n mai» grâce notamment à davan-tage de tests dans la population. Par ailleurs, afi n de limiter la pro-gression de l’épidémie dans les prisons, jusqu’à 4.000 détenus présentant un «risque faible» seront libérés de manière anti-cipée en Angleterre et au Pays de Galles et placés sous bra-celet électronique, a annoncé le ministère de la Justice, alors que 88 détenus et 15 membres du personnel pénitentiaire ont été testés positifs au Covid-19.

A Glasgow, en Ecosse, 13 rési-dents d’une maison de retraite sont décédés en une semaine, possiblement du coronavirus, mais tous n’ont pas fait l’objet d’un test. Le directeur médical de la santé publique de l’Angleterre, Stephen Powis, a par ailleurs dénoncé comme «totalement absurde» la théorie qui circule sur les réseaux sociaux notamment, selon laquelle le réseau de télé-phonie mobile 5G propagerait le nouveau coronavirus. Plusieurs antennes-relais ont été vandali-sées au Royaume-Uni.

60.000 morts dans le monde Depuis son apparition en décembre en Chine, la maladie Covid-19 a fait plus de 60.000 morts dans le monde, dont près des trois quarts en Europe, avec une propagation qui ne faiblit visiblement pas et pose la question du port du masque généralisé.Au total, 60.457 décès ont été recensés, dont 44.132 en Europe, continent le plus tou-ché, selon un dernier bilan de l’AFP établi à partir de sources o� cielles, hier, à 13H30 GMT.Avec 14.681 morts, l’Italie est le pays au monde comptant le plus de décès, suivi de l’Espagne (11.744), des États-Unis (7.159) et de la France (6.507) et du Royaume-Uni (4.313).Signe de la gravité de la crise, la reine Elisabeth II, 93 ans, a enregistré une allocution pour les habitants du Royaume-Uni et des pays du Commonwealth liée à la pandémie, qui sera di� usée ce soir, selon le palais de Buckin-gham. Rarissime, cette allocution télévisée sera la quatrième de la souveraine en 68 ans de règne.

Synthèse d’après l’AFP

AFP - Le cap des 500 morts du nouveau coronavirus a été atteint en Turquie où le nombre de cas confir-més approche les 24.000, a annoncé, hier, le ministre de la Santé, Fahrettin Koca.La plupart des cas ont été enregistrés dans la capitale économique turque, Istanbul.Au cours des dernières 24 heures, 76 personnes sont mortes victimes du virus, por-tant le nombre total de décès à 501, selon les chi� res don-nés par M. Koca.Il a par ailleurs précisé que 19.664 tests avaient été e� ec-tués ces dernières 24 heures, soit le plus grand nombre depuis leur mise en place.Parmi les mesures prises en Turquie contre la propagation du virus, fi gurent la fermeture des écoles, l’interruption des liaisons aériennes et l’inter-diction des rassemblements.Le confi nement général de la population n’a pas encore été décrété par le président Recep Tayyip Erdogan, qui a en revanche ordonné vendredi

le confi nement des moins de 20 ans à partir de minuit. Il a également imposé le port du masque.Au lendemain de ces annonces, les contrôles ont été renforcés dans l’espace public, notamment dans les endroits fréquentés comme les marchés et les ferries à Istanbul.Dans un bazar du quartier

stambouliote de Besiktas ouvert tous les samedis et de manière très inhabituelle presque désert, au grand dam des commerçants, la police et des employés municipaux veillaient à l’utilisation des masques et des gels désin-fectants pour les mains, tout en vérifiant la température des clients qui entrent sur ce marché.

Veli Yildirim, 50 ans, qui y vend des légumes, juge toutefois que ces mesures arrivent «trop tard».«Nous sommes les derniers (à le faire) en comparaison avec le reste du monde. Et même ça, ce n’est pas su� sant. Il devrait y avoir un confi nement total», à Istanbul, dit-il à l’AFP. «Si ces mesures avaient été prises un ou deux mois plus tôt, peut-être que le virus ne se serait pas autant propagé», renchérit une cliente, Asuman Karaman, une femme de 60 ans portant un masque, tout comme d’ailleurs les passa-gers des ferries.A compter d’hier, son port est obligatoire sur les marchés et dans les magasins, a ordonné M. Erdogan, appelant en outre ses concitoyens à garder une distance de «trois pas» entre eux lorsqu’ils sortent.Le maire d’Istanbul, l’opposant Ekrem Imamoglu, a quant à lui plaidé, en vain, pour un confi -nement total de la population de la capitale économique de la Turquie.

AFP - La France recense 7.560 personnes mortes à cause du COVID-19 depuis le début de l’épidémie, a annoncé, hier, le directeur général de la Santé Jérôme Salomon, dont 5.532 à l’hôpital et 2.028 en Ehpad et autres établissements médi-caux-sociaux.Cela représente 441 décès de plus en hôpital au cours des dernières 24h. Les premiers bilans concernant les éta-blissements médico-sociaux, dont les maisons de retraite, ont commencé à être publiés jeudi. Vendredi, au moins 1.416 décès avaient été rapportés dans ce type d’établissements.

- Paris a commandé près de deux milliards de masques en Chine -La gouvernement français poursuit ses e� orts pour s’ap-provisionner en masques, et ses commandes auprès de fabricants en Chine atteignent désormais près de deux mil-liards d’exemplaires, a assuré, hier, le ministre français de la Santé Olivier Véran.«Sur les masques que nous avons commandés en Chine,

on doit être pas loin des deux milliards, et on continue de passer des commandes», a assuré le ministre, dans une interview au média en ligne Brut.«Les commandes que nous avons passé de masques sont bien plus importantes que ce que nous recevons» et sont soumises à une «compétition mondiale», a-t-il souligné, rap-pelant les e� orts de la France, pour, parallèlement, renforcer sa production nationale de masques de protection.Mercredi, M. Véran avait assuré

que la France avait commandé «plus d’un milliard et demi de masques en France et à l’étranger», lors d’une audi-tion en visioconférence par la nouvelle mission d’information de l’Assemblée nationale fran-çaise sur la gestion gouverne-mentale de la crise.Le ministre français a par ailleurs été interrogé sur l’évolution des recomman-dations des autorités sani-taires, qui conseillent désor-mais à la population le port de «masques alternatifs» en tissus, tandis que ceux à usage

médical doivent rester réser-vés à ceux qui en ont le plus besoin, à commencer par les professionnels de santé et les patients.Selon lui, l’épidémie de coronavirus va entraîner un changement des «conduites sanitaires» en France et dans d’autres pays, où le port de masques par le grand public n’était jusqu’ici pas répandu, et parfois mal accueilli, contrai-rement à certains pays asia-tiques.«On doit être capable de produire des masques pour des personnes qui ne sont pas des soignants, qui sont des personnes en deuxième ligne, qui vont être contact avec le public, voire demain de proposer à tout le monde de porter une protection... On est en train de discuter de cela avec le conseil scientifi que, les experts de virologie, les agences sanitaires, on est en train de leur demander de réévaluer la doctrine», a-t-il expliqué.«C’est en constante évolu-tion», a-t-il a� rmé.

Synthèse d’après l’AFP

Des soignants accueillant un patient contaminé par le Covid-19 à son arrivée dans une unité de soins intensifs à l’hôpital universi-taire de Tours, le 31 mars 2020

AFP - Les autorités grecques ont annoncé, hier, l’extension pour trois semaines, jusqu’au 27 avril, des mesures de confi nement en vigueur dans le pays. «Des semaines di� ciles nous attendent. Si nous relâchons nos e� orts, le virus nous détruira», a déclaré Nikos Hardalias, vice-ministre à la protection civile. Un porte-parole du ministère de la Santé, Sotiris Tsiodras, a indiqué que soixante nouveaux cas avaient été détectés au cours de la journée écoulée, portant le total o� ciel dans le pays à 1.673 cas de contamination au nouveau coronavirus.68 personnes ont o� ciellement succombé à l’infection, avec un âge moyen de 74 ans. Le gouvernement grec espère empêcher les déplacements de population à l’occasion de la Pâque orthodoxe, qui tombe cette année le 19 avril.Il a annoncé que seuls les rési-dents permanents seront autori-sés à monter à bord des bateaux reliant le continent aux nom-breuses îles et s’est déclaré prêt à fermer les péages d’autoroute si nécessaire.

809 morts en 24h dans le pays de Cervantes Parallèlement, en Espagne, le confi nement de la population va être prolongé jusqu’au 25 avril pour freiner la propagation du coronavirus, a annoncé, hier, le chef du gouvernement Pedro Sanchez, qui n’a pas exclu d’autres prolongations.L’»hibernation» économique décrétée dimanche dernier et consistant à mettre à l’arrêt durant deux semaines toutes les activi-

tés non essentielles ne sera en revanche pas prolongée au-delà du week-end de Pâques, a ajouté le socialiste.«Le conseil des ministres de mardi prochain sollicitera de nou-veau l’autorisation de la Chambre des députés pour prolonger, pour la deuxième fois, l’état d’alerte», qui a permis d’imposer un confi -nement des plus stricts, «jusqu’au samedi 25 avril à minuit», a déclaré M. Sanchez dans une allocution télévisée. Décrété le 14 mars, l’état d’alerte devait prendre fi n le 11 avril à minuit après avoir déjà été pro-longé de deux semaines.Ces deux semaines supplémen-taires de confi nement sont «le temps dont a besoin notre sys-tème de santé pour se redres-ser», a souligné M. Sanchez.L’Espagne est le deuxième pays le plus endeuillé au monde après l’Italie, avec 11.744 décès dus au Covid-19 selon le dernier bilan publié, hier, et près de 125.000 cas confi rmés.

La hausse du nombre de cas a toutefois ralenti progressivement depuis le milieu de la semaine dernière et le nombre de morts vient de baisser deux jours de suite à 809 après le record de 950 décès annoncé jeudi.

«Lueur d’espoir»«Nous savons aujourd’hui que ces trois semaines d’isolement collectif» depuis la mi-mars «sont en train de porter leurs fruits», a a� rmé M. Sanchez. Ce confi ne-ment a permis de «stopper la propagation du virus, contenir l’avalanche sur les hôpitaux, soi-gner des malades et sauver des vies», a-t-il dit.Toutefois, «nous relâcher main-tenant aurait un résultat encore pire», a mis en garde le diri-geant, soulignant le risque d’une «seconde vague» de contagions.«Oui, nous voyons une lueur d’espoir», mais «nous entrons dans une nouvelle phase qui n’est pas du tout facile, la phase de transition», a souligné la doc-

teure Maria José Sierra, du centre d’alertes sanitaires.M. Sanchez n’a pas exclu de nouvelles prolongations de l’état d’alerte, tout en laissant entrevoir la possibilité d’assouplissement des strictes règles de confi ne-ment si la situation s’améliore.«Nous aurons plusieurs états d’alerte (...) jusqu’au retour défi nitif à la normale», a-t-il expliqué.«Nous commençons à observer un certain relâchement dans le respect des règles (...) et nous devons vous demander de ne pas vous désespérer, de ne pas vous relâcher» et de «rester à la maison», a demandé de son côté le chef de la police nationale José Garcia Molina lors d’une conférence de presse.L’Espagne est toujours par ailleurs engagée dans une course contre la montre pour se procurer le matériel médical qui manque cruellement à ses hôpitaux débordés, notamment des res-pirateurs.Une cinquantaine sont arrivés d’Allemagne, avant-hier, dans le cadre de la demande d’aide de l’Espagne à ses alliés de l’Otan.Un autre chargement devait être envoyé de Turquie mais a fi na-lement été réquisitionné par les autorités turques.«Pour le moment (ce matériel) ne sortira pas de Turquie car le gouvernement (turc) le considère comme une priorité» pour ses propres malades, mais il sera de nouveau mis à la disposition de l’Espagne «dans un délai raison-nable», a assuré, avant-hier soir, la ministre espagnole des A� aires étrangères Arancha Gonzalez Laya.

Synthèse d’après l’AFP

Du personnel soignant devant l’hôpital improvisé au centre d’expo-sition de Madrid, avant-hier.

Le confi nement général de la population n’a pas encore été décrété par le président Recep Tayyip Erdogan, qui a en revanche ordonné, avant-hier, le confi nement des moins de 20 ans à partir de minuit.

Un membre du personnel soignant teste un membre du NHS ( service de santé publique) au nouveau coronavirus à Londres, le 4 avril 2020

AFP - L’épidémie du Covid-19 a fait, en moins de quatre semaines, 110 morts dans sept pays des Balkans occidentaux, une région de 22 millions d’habitants, selon un comptage fait, hier, par l’AFP.Après l’annonce par les autorités de plu-sieurs pays de nouveaux décès causés par le nouveau coronavirus, cette région pauvre du sud-est de l’Europe déplore désormais 110 victimes, pour près de 4.500 personnes contaminées.La Serbie, pays le plus peuplé de la zone (7,1 millions d’habitants), qui a annoncé treize décès en dernières 48 heures, compte désormais 44 victimes, le plus grand nombre dans la zone.

Le bilan s’élève à 21 morts en Bosnie, à 18 en Albanie, à 12 en Macédoine du Nord, tout comme en Croatie. Le Monténégro et le Kosovo déplorent respectivement deux et un morts.Le Covid-19 à ce jour a tué plus de 59.000 personnes dans le monde, depuis son appa-rition en décembre en Chine, l’Europe étant pour le moment le continent le plus touché, avec plus de 43.000 décès, selon un comp-tage de l’AFP.Le premier décès dans les Balkans occiden-taux avait été annoncé le 11 mars en Albanie, mais le nombre de morts a plus que doublé, de 50 à 110, au cours des cinq derniers jours.Le pic de la pandémie est annoncé dans

di� érents pays de la région dans environ trois semaines.«C’est très évident que c’est la montée en fl èche qui commence maintenant», a mis en garde vendredi à Belgrade un épidémio-logiste serbe, Predrag Kon, en présentant les derniers chi� res.«Le nombre de réservoirs d’infection s’est multiplié. Ca continue à se répandre hors de notre contrôle», a-t-il expliqué.Handicapés par l’exode de leurs médecins et par le manque d’équipements, les autorités des pays de la région ont assez rapide-ment décrété des mesures de confi nement, interdit les rassemblements et toute activité non-essentielle.

AFP - L’Etat de New York, épicentre du nou-veau coronavirus aux Etats-Unis, a annoncé, hier, 630 nouveaux décès en une journée, son pire bilan sur 24 heures, et accélère les pré-paratifs en attendant «le pic» de l’épidémie.L’Etat déplore désormais 3.565 morts et plus de 113.000 cas -- dont 63.000 pour la ville de New York --, presque autant qu’en Italie ou en Espagne, où les bilans des victimes sont les plus lourds.«Nous n’avons pas encore atteint le pic» de l’épidémie «mais on s’en rapproche», a déclaré le gouverneur démocrate Andrew Cuomo lors d’une conférence de presse, en soulignant que la progression de la maladie était particulièrement rapide sur Long Island.Pour éviter l’engorgement des hôpitaux, les autorités locales sont engagées dans une course contre la montre pour renforcer leur capacité à faire face à l’a� ux attendu de patients. «Quand nous avons débuté, notre première préoccupation était d’avoir assez de lits, maintenant on se concentre sur les équipe-ments et le personnel», a expliqué Andrew Cuomo, en insistant sur le besoin de respi-rateurs pour les cas les plus graves.

Un don chinois de 1.000 respirateurs de Jack Ma -«Le gouvernement chinois va faciliter une donation de 1.000 respirateurs qui doivent arriver à l’aéroport JFK aujourd’hui», a-t-il annoncé, en remerciant notamment le fon-dateur d’Ali Baba, Jack Ma.L’Etat de l’Oregon, sur la côte ouest, doit également livrer 140 respirateurs, a ajouté M. Cuomo.Par ailleurs, a-t-il dit, l’hôpital de campagne ouvert dans un centre de conférences de Manhattan sera fi nalement bien consacré aux malades du Covid-19, et pourra en accueillir 2.500. L’Etat fédéral va fournir son personnel.De son côté, le maire de New York Bill de Blasio a appelé les professionnels de santé à la mobilisation. «Médecins, infi rmiers, spécialistes de la

respiration... à tous ceux qui ne sont pas déjà dans la bataille: nous avons besoin de vous», a lancé l’édile démocrate dans une vidéo mise en ligne sur son compte Twitter.«Nous avons besoin que 45.000 profession-nels de santé rallient la lutte en avril et mai pour pouvoir nous en sortir», a ajouté Bill de Blasio.Au niveau de l’Etat, 85.000 personnes se sont déjà portées volontaires, dont 22.000 venues de l’extérieur, selon M. Cuomo.Les Etats-Unis sont en passe de devenir la nouvelle ligne de front de la pandémie, avec près de 1.480 morts, avant-hier, bilan quotidien le plus élevé jamais enregistré dans un seul pays.

L’hypothèse «aérosol» Selon le spécialiste américain Anthony Fauci, conseiller du président Donald Trump et membre de la cellule de crise de la Maison Blanche, il ne fait plus guère de doute que le nouveau coronavirus est transmis par voie aérienne quand «les gens ne font que parler, plutôt que seulement lorsqu’ils éternuent ou toussent». Ce qui expliquerait l’extrême contagiosité apparente du Covid-19.En conséquence, le président américain a appelé, avant-hier, ses concitoyens à se cou-vrir le visage à l’extérieur, même s’il a rappelé

qu’il ne s’agissait «que de recommandations» que lui-même ne suivrait pas.Depuis le début de l’épidémie, cette hypo-thèse selon laquelle le coronavirus pourrait se transmettre via l’air expiré (les «aérosols» dans le jargon scientifi que) fait l’objet de nombreuses spéculations et n’est pas encore scientifi quement prouvée.L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) s’est pour le moment montrée prudente sur le sujet, craignant que l’usage généralisé du masque donne un «faux sentiment de sécurité» et fasse oublier les indispensables mesures-barrières (distanciation sociale, lavage des mains...).Vu d’Asie, où les masques chirurgicaux sont omniprésents, le retard des pays occiden-taux, ouvertement pointés du doigt, est une aberration. Les dernières déclarations américaines ne devraient pas manquer de relancer la course planétaire à l’achat des précieux masques chirurgicaux, que certains pays -confrontés à la pénurie- s’arrachent désormais. Pays occidentaux, Etats-Unis en tête contre les pays européens, jouent ouvertement des coudes pour s’approvisionner en Chine, suscitant d’inattendues crispations diploma-tiques entre alliés.

Synthèse d’après l’AFP

L’Etat de New York déplore désormais 3.565 morts et plus de 113.000 cas dont 63.000pour la ville de New York, presque autant qu’en Italie ou en Espagne, où les bilans des victimes sont les plus lourds. (Crédit photo : Brendan McDermid © Reuters)

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8 I La Presse de Tunisie Dimanche 5 avril 2020

NEWS

Serge et Rostand reviennent à la charge Les deux Camerounais nient avoir signé un protocole d’ac-cord avec le CA.

« De l’entretien physique, sans plus… »Avec le report des JO de Tokyo et l’arrêt de toutes les compétitions sportives, notre champion paralympique, comme tous les autres sportifs d’élite du reste, entretient sa condition physique à domicile en attendant que les choses se clari-fi ent dans les jours à venir.

La Fifa revient de nouveau à la charge concernant le dossier des deux joueurs camerounais. Ces derniers ont nié avoir signé un protocole d’accord avec les dirigeants du CA et n’ont donc pas retiré leur plainte. Récem-ment, l’instance internationale a demandé des explications au Club Africain et a fi xé la date du 12 avril afi n de fournir des élé-ments de réponse à la Fifa sur la base d’un éventuel versement clubiste de l’ordre de 100.000 euros aux joueurs.

Ligue 2 : appel de détresseLes joueurs de L2 sont dans une

certains ne savent plus à quel saint se vouer. Sans argent, ni ressources, ils peinent à joindre les deux bouts. Il s’agit là d’un véritable cri de détresse, sachant que les dirigeants sont introu-vables et certains parmi les joueurs ne trouvent même plus les moyens pour subvenir à leurs moindres besoins.

Le siège du CSS pour collecter les donsLe Club Sportif Sfaxien a récem-ment annoncé que son siège sera désormais un centre de col-lecte des dons pour lutter contre le coronavirus en Tunisie. Les « Noirs et Blanc » ont informé le public que les denrées alimen-taires collectées seront par la suite distribuées par le ministère

la semaine prochaine. Blaïli pourrait résilier son contratL’ancien attaquant de l’Espérance de Tunis pourrait quitter Al Ahly, en raison des impayés. L’inter-national Algérien Youssef Blaïli aurait envoyé un courrier à ses dirigeants saoudiens réclamant le payement de ses salaires. Le champion d’Afrique pourra avoir gain de cause s’il n’est pas payé avant le 10 avril 2020.

Serge et Rostand: deux casse têtes pour les clubistes

Pris par le piège du coronavi-rus comme les autres corps de métiers, les sportifs de haut niveau se voient confi nés chez eux, mais dans l’impossibilité de faire du télétravail. Ce qu’ils peuvent faire, par contre, c’est d’essayer d’entretenir leur condi-tion physique jusqu’à ce que la pandémie du coronavirus passe et que le monde entier reprenne une activité normale.Nos sportifs à besoins spé-cifiques ne dérogent pas à la règle. De retour de Floride le 9 de ce mois, où il a passé trois semaines avec son camarade Yassine Gharbi pour la prépara-tion de leurs nouveaux fauteuils roulants, notre champion para-lympique Walid Katila est, comme tout le monde, resté confi né chez lui : « Je ne sors que pour faire des courses à la va-vite. Je reste confi né chez moi avec l’espoir de voir cette pandémie prendre fi n au plus vite », nous a confi é notre champion paralympique, Walid Katila, avant de pour-suivre : « Avec Yassine Ghabri, nous avons évité de justesse la fermeture des frontières. Dieu merci, nous ne sommes pas res-tés coincés aux Etats-Unis. Nous nous sommes déplacés au fait en Floride pour nous rendre chez les sociétés qui nous fabriquent nos nouveaux fauteuils roulants. Il fallait y rester trois semaines pour e�ectuer les mesures néces-saires et faire les essayages. Ce sont des fauteuils de course qui sont fabriqués avec précision, sur mesure, pour un utilisateur unique », a fait savoir notre inter-locuteur.

S’entretenir avec les moyens du bord Depuis son retour des Etats-Unis, Walid Katila se contente de faire

des exercices quotidiens d’entre-tien physique : « Tout ce que je peux faire, ce sont des exercices d’entretien physique qu’on peut faire à la maison, notamment le travail des abdominaux, les exercices de pompe ou sur barre fixe. Cela me permet d’entretenir ma condition physique en attendant de reprendre les entraînements normalement une fois le confi -nement terminé ». Pour ce qui de l'entraînement proprement dit, c’est mort : « L'entraînement proprement dit se fait sur fauteuil roulant, sur une piste en tartan ou sur une route balisée. C’est pourquoi l'entraînement en tant que tel, c’est fi ni maintenant pour nous. J’attends de reprendre les entrai-nements sur la piste du stade d’athlétisme ».

Essayer de sauver la saisonWalid Katila ne voit pas d’un bon œil le report d’une année des JO de Tokyo : « Ce report va tout remettre en cause. Le calendrier est chambardé. Nous ne pou-vons pas établir un programme de préparation tant que la date de la fi n de confi nement n’est pas connue. Au fait, tout ce qui a été entrepris depuis le début de cette saison doit être revu et corrigé. C’est que pour nous ath-lètes, nous avons des objectifs à atteindre pour chaque saison. Nous devons réaliser un niveau de performance qui se réper-cutera sur le prochain exercice. Cette année, nous devions dis-puter les JO et l’année prochaine le Mondial. Maintenant, tout est à refaire. Cette rupture est venue au mauvais moment. Comme si la saison s’est arrêtée au mois de

mars. D’habitude, nous obser-vons un repos de deux semaines à l’intersaison. Nous sommes déjà à trois semaines d’arrêt qui devra se prolonger à un mois, si ce n’est pas plus. J’espère que le confi nement ne se rallonge pas encore pour que nous puissions reprendre les entraînements nor-malement. Nous allons voir par la suite quels sont les meetings et les grands tournois qui auront lieu pour essayer de sauver cette saison. J’attends avec impatience la fi n du confi nement. Le travail sera progressif jusqu’à atteindre le pic » ,conclut Walid Katila. Tout ce qu’espère notre cham-pion paralympique, c’est de ne pas connaître « une année blanche ». Ce sera de mauvais augure à une année des JO.

Walid NALOUTI

Walid Ktila attend le retour des entraînements

Pas de fair-play fi nancier Plombés sur le plan économique en raison de la propagation de la pandémie du coronavirus, les clubs qualifi és pour les prochaines compétitions européennes auront droit à la suspension du fair-play fi nan-cier pour les clubs qui disputeront la Ligue des champions et la Ligue Europa.

contrées par les clubs devant la crise inédite créée par le Covid-19, l’instance européenne a choisi de mettre entre parenthèses le fair-play fi nancier pen-dant un an. «Cette décision s’applique exclusive-ment à la participation aux compétitions interclubs de l’Uefa 2020/2021», explique l’Uefa dans un communiqué. Alors que le monde du football traverse une période d’incertitudes, que de nom-breux clubs cherchent comment survivre et que certains joueurs acceptent de

ment ne pas faire un geste en conservant les règles aussi strictes de son fair-play fi nancier. Depuis son instauration, le FPF, dont le but est d’assainir un univers qui n’a pas souvent su se montrer raisonnable en termes de finances, impose aux clubs l’équilibre fi nancier entre ce qu’ils gagnent et ce qu’ils dépensent.

Une suspension plutôt qu’un assouplissementMais avec l’arrêt total du football, de nom-breux clubs s’attendent à être confrontés à des pertes économiques non négli-geables. Et n’auraient pas pu répondre aux exigences du gendarme fi nancier de l’Uefa. Comme l’avait laissé entendre Michele Uva, vice-président de l’Uefa, on s’attendait cependant plus à une adaptation du dispositif, avec un assou-plissement des mesures pour prendre en compte les pertes importantes qui s’annoncent pour les clubs. Mais l’am-pleur de la crise a poussé l’instance à changer de braquet. «Compte tenu de l’incertitude toujours plus profonde cau-sée par cette situation exceptionnelle, le Comité exécutif a décidé de suspendre les dispositions en matière d’octroi de licence aux clubs en rapport avec la pré-paration et l’évaluation des informations fi nancières prévisionnelles des clubs», explique encore l’organisation qui régit le football en Europe.

L'UEFA tenue de plus de souplesse

Les regrets de Nihel Cheikhrouhou

La judoka tunisienne et son entraîneur Anis Lounifi ne sont pas contents de cette nouvelle.

La judoka Nihel Cheikhrouhou et son coach l'ancien champion du monde, Anis Lounifi , regrettent

seuqipmylo xueJ sed troper elde Tokyo d'une année. "J'étais bien préparée. J'ai été 5 e au tournoi de Paris, une des com-pétitions d'envergure, en raison de la participation de judokas de grand calibre. Puis, je me suis classée 7 e au tournoi international d'Allemagne. Et bien que je n'aie pas pris part à d'autres tournois importants, tels que celui de Rabat, j'étais en mesure de m'illustrer à Tokyo. D'ailleurs, au terme des résultats

tournois, je suis classée 8 e mondialement. Mais maintenant, "rebelote". J’espère bénéfi cier d'un programme de préparation adéquat qui me permettra d'être prête aux Olympiades", a confi é Nihel Cheikhrouhou.Pour sa part, son entraîneur Anis Lounifi a confirmé que Nihel était prête à cent pour cent pour participer aux Olympiades et de réaliser un résultat hono-rable. " Nihel s'est améliorée sur tous les plans, physiquement , techniquement , tactiquement et psychologiquement .J'étais sûr qu'elle allait se mettre en

évidence à Tokyo en montant sur le podium ;et ce, après avoir eu une idée précise sur ses adversaires dans la catégorie de poids de + 78 kg. Maintenant, il faut savoir quand elle commen-cera les entraînements, car elle doit reprendre tout à zéro", a précisé Lounifi .

Favorable pour 3 judokasQuant au DTN Abderrazak Turki, il estime que le report des Olympiades d'une année

.sakoduj 3 ruop elbarovaf ares"Le décalage d'une année per-mettra à nos judokas de bien préparer les tournois qualifi ca-tifs. Outre Nihel Cheikhrouhou ( + 78 kg ) et Ghofrane Khélifi ( - 78 kg ) déjà qualifi ées, trois autres judokas sont qualifi ables .Ils sont en mesure de réali-ser de bons résultats dans les

lifi catives qui leur permettront de bien se classer dans leurs catégories de poids .Il s'agit de Mahmoud Senoussi (- 90 kg ) et Nihel Landoulsi (- 70 kg ).Ils ont les moyens de décrocher leurs billets pour Tokyo" ,a déclaré le DTN.

Salah KADRI

LE REPORT DES JEUX OLYMPIQUES DE TOKYO À 2021

Des coûts supplémentaires CIO et comité organisateur vont supporter la note supplétive.En raison de la pandémie du coronavirus (Covid-19), le report va engendrer des "coûts additionnels" pour l'organisateur japonais, mais aussi pour le Comité international olympique (CIO). "Ce qui est sûr, c'est qu'il y aura des coûts additionnels pour le comité organisateur de Tokyo ainsi que pour le CIO et la famille olympique, nous y sommes très attentifs", a déclaré le directeur des JO, Christophe Dubi, lors d'une conférence de presse, sans les

processus en cours"."Cela représente des dizaines de milliers de lignes budgétaires à revoir, a-t-il ajouté. Tokyo était dans une situation fi nancière excellente avant la crise (liée au coronavirus) (...) Ils ont mené une campagne fantastique en termes de marketing, de vente de billets et d’abonne-ments. Cela aide énormément car ils avaient dégagé des revenus très importants, nous pouvons compter là-dessus".

C’est bien d’avoir des datesLa semaine dernière, le CIO et le Japon ont annoncé le report à 2021 desJeux de Tokyo-2020 en raison de la pandémie

du coronavirus, une première en temps de paix. L'annonce lundi des nouvelles dates, du 23 juil-let au 8 août 2021, est "rassurante", selon Chris-tophe Dubi. "C'est très bien d'avoir une date. Pour nous, cela apporte de la certitude", alors que les calendriers 2020 et désormais 2021 du sport mondial, quasiment à l'arrêt depuis mi-mars, sont chamboulés par le Covid-19. Le directeur des sports du CIO, Kit McConnell,

réglementaire, rien n'a été décidé concernant les footballeurs âgés de moins de 23 ans éli-gibles cette année pour les Jeux, mais qui ne le seront plus l'an prochain, en dehors des quatre joueurs plus âgés qui peuvent être inscrits par chaque équipe. "Nous sommes en discussions avec les fédérations, notamment la Fifa", a-t-il simplement répondu. Le responsable du CIO a répété, à cette occasion, que les athlètes déjà qualifi és pour les Jeux (environ 57% des quelque 11.000 participants) le resteraient pour 2021, ainsi que les places débloquées par cer-tains pays, mais que les Comités olympiques nationaux restaient maîtres de sélectionner ou non ces athlètes, comme c'est le cas habi-tuellement. LesJO de Tokyo: retard coûteux

Nihel Cheikhrouhou aurait aimé disputer les JO en 2020

Ligues régionales : la FTF a tranchéLa Fédération tunisienne de foot-ball a décidé de nouvelles dis-positions pour le championnat des amateurs. La FTF a ainsi décidé de mettre fi n à la saison de la grande majorité des clubs de toutes les Ligues régionales. Vingt formations uniquement res-teront en course pour se disputer des places en Ligue 3 Niveau 2 la saison prochaine, avec déjà l'Espérance Sportive du Krib, l'Astre Sportif de Deguech et l'Espoir Sportif de Regba qui ont déjà validé leur billet pour la division supérieure. Le format des matches et le calendrier seront déterminés ultérieurement. Le CAB sans timonier ?Le Club Athlétique Bizertin pourra se retrouver dans une situation très délicate dans les prochains jours. Par le biais d’un récent communiqué, le président Abdessalem Saidani a ,encore une fois, confi rmé son départ de la tête du comité directeur pour des raisons personnelles. Or, le comité provisoire, dirigé par Samir Yaakoub, avait récem-ment annoncé son départ, tout

en appelant au retour du comité directeur élu. Abdessalem Sai-dani a indiqué qu'il est encore prêt à faire face aux engagements fi nanciers tenus durant sa pré-sidence. Mais qu'il est hors de question pour lui maintenant de retourner à la tête du club cabiste. Dans ce cas, le Club Athlétique Bizertin va se retrouver sans président au milieu d’une

Aucun contact entre Naguez et Al AhlyLa presse égyptienne a récem-ment évoqué certaines vérités sur les rumeurs concernant la prochaine destination du défen-seur tunisien Hamdi Naguez. Ces rumeurs liaient le Tunisien, ex-joueur d’Ezzamalek, à l'autre grand club du Caire, Al Ahly. Il n’en est rien jusqu’à maintenant…

ESS : cinq joueurs partantsTout comme le Club Africain, l’Etoile Sportive du Sahel pourrait également perdre 5 joueurs dont les contrats expirent en juin 2020. Il s’agit de Yassine Chikhaoui, Ammar Jemal, Mohamed Meth-nani, Alaya Brigui et Omar Kou-naté.

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0007745 Panorama

DE TUNISIE DIMANCHE 5 AVRIL 2020

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CORONAVIRUS

Le vaccin de la tuberculose, possible bouclier pour les soignantsLe bon vieux BCG pourrait-il préserver les soignants du Covid-19? Alors que le développement d’un vaccin dirigé spécifiquement contre le coronavirus prendra encore des mois, plusieurs études vérifient les possibles effets protecteurs du vaccin contre la tuberculose.

CONFINEMENT OU PAS

Le show continue dans un «comedy club» d’EdimbourgMême si The Stand faisait habituellement salle comble, le gérant ne s’attendait pas à un tel succès. En deux soirées, les spectacles diffusés par la salle sur internet ont totalisé presque 100.000 spectateurs.

MUSIQUE

Annulation du festival d’opéra de BayreuthLe prestigieux festival allemand a été contraint d’annuler, notamment parce que le confinement aurait rendu très difficile l’organisation des répétitions prévues de débuter dans les prochains jours.Le célèbre Festival d’opéra wagnérien de Bayreuth (Alle-magne), qui devait se tenir à par-tir du 25 juillet, est annulé en rai-son de la pandémie de nouveau coronavirus, ont annoncé mardi ses organisateurs. Les organi-sateurs «ont le regret de devoir annuler l’édition 2020 en raison

de l’épidémie», ont-ils annoncé sur le site internet du Festival. Les règles actuelles de confinement rendaient notamment très diffi-cile l’organisation de répétitions qui devaient débuter dans les prochains jours. Le célèbre cycle de «L’anneau du Nibelung» de Richard Wagner devait notam-

ment y être interprété. Les billets achetés pour cette édition 2020 seront valables l’été prochain, ont assuré les organisateurs. L’épi-démie de nouveau coronavirus a déjà entraîné l’annulation de nombreux rendez-vous cultu-rels, dont le Festival de Cannes. D’autres évènements prévus

l’été prochain, dont des festivals de musique ou de théâtre, sont encore à ce stade censés de tenir. Le compositeur, auteur et chef d’orchestre Richard Wagner a fondé le festival de Bayreuth en 1876. Bayreuth compte parmi les principaux rendez-vous d’opéra dans le monde.

SOLIDARITÉ

Mavis Staples chante pour les seniors La légende soul vient de mettre en ligne « All In It Together », une chanson fraternelle composée avec le leader de Wilco Jeff Tweedy.

DISPARU VENDREDI DERNIER

Bill Withers : Icône de la soul à la voix chaudeLe chanteur américain Bill Withers, l’une des plus grandes voix de la soul, à qui l’on doit notamment des titres comme «Ain’t No Sunshine» ou «Lean On Me», est mort des suites de complications cardiaques à l’âge de 81 ans, a annoncé vendredi sa famille.

La chanteuse américaine Mavis Staples, légende de la soul, pro-pose un titre, «All in it together», en faveur des personnes âgées isolées à Chicago confrontées au péril du Covid-19, a-t-on appris auprès de ses promoteurs français vendredi.Le morceau, très au dessus de la moyenne des chansons cari-tatives parfois vite ficelées, mêle arrangements blues et choeurs gospel. Jeff Tweedy, leader du groupe alternatif Wilco, colla-borateur et ami de la chanteuse, née à Chicago il y a 80 ans, l’a produit et donne de la voix et

de la guitare sur cet hymne à l’entraide.«La chanson parle de ce que nous traversons maintenant, tout le monde est dans le même bateau, qu’on le veuille ou non», explique Mavis Staples, figure des droits civiques, dans un communiqué du label Anti Records. Le coronavirus «frappe tellement de gens dans notre pays et dans le monde, d’une façon si atroce (...) Nous nous en sortirons, mais nous devrons le faire tous ensemble».La plateforme Bandcamp pro-pose un lien qui permet d’écou-

ter la chanson et de faire un don. Ce dernier transitera par une organisation de Chicago (My Block, My Hood, My City, «Mon bloc d’immeubles, mon quartier, ma ville») qui s’assure que les seniors isolés ont bien le nécessaire en ces temps de pandémie (gels sanitaires pour les mains, nourriture, etc...). Mavis Staples, qui avait débuté comme choriste à l’âge de 8 ans dans le groupe familial les Staple Singers, est toujours une chanteuse prolifique. En 2019, elle avait sorti un album, «We Get By», composé avec Ben Harper.

«Nous sommes anéantis par la perte de notre mari et père adoré et dévoué», a-t-elle écrit dans un communiqué, évoquant «un homme solitaire» néanmoins «relié au monde à travers sa poésie et sa musique». Malgré une carrière relativement courte, sur une quin-zaine d’années, il laisse derrière lui des morceaux soul mondialement connus, dont «Just the Two of Us» ou «Ain’t No Sunshine».Il n’aura connu qu’un seul numéro un des ventes aux Etats-Unis, avec «Lean On Me», qui a atteint le sommet en juillet 1972 et a été joué lors des inaugurations des présidents Bill Clinton et Barack Obama. Signe de son influence dans la musique moderne, ses principaux tubes ont été repris par de très nombreux chanteurs de premier plan, notamment «Ain’t No Sunshine», par Michael Jackson.«C’était un auteur et un conteur incroyable», a écrit sur Twitter le chanteur John Legend, au sujet de son «ami et inspirateur». «La vie ne serait pas la même sans lui».

Chanteur col bleuSa voix chaude et puissante aura marqué plusieurs générations, même si l’homme s’est retiré très tôt de la scène, dès le milieu des

années 1980, alors qu’il n’avait pas encore 50 ans, se disant dégoûté par l’industrie musicale.«Mon âme sera toujours emplie de ta musique», a tweeté le chanteur Lenny Kravitz en hommage à un artiste dont la voix et les chansons «nous ont donné l’amour, l’espoir et la force». Bill Withers aura aussi été très régulièrement samplé par des rappeurs, de 2Pac à Ken-drick Lamar, en passant par Snoop Dogg ou Eminem. Lauréat de trois Grammy Awards, Bill Withers est entré en 2015 au Rock and Roll Hall of Fame. Ses titres on connu une longévité exceptionnelle, mar-qués par une relative simplicité mélodique et peu d’artifices.«C’était notre Springsteen... Notre homme ordinaire», a écrit le co-fondateur du groupe The Roots, Questlove, autorité en matière musicale. Benjamin d’une famille de six enfants, bègue, Bill Withers a grandi dans la pauvreté, au sein d’une communauté minière de Virginie occidentale, en pleine ségrégation raciale.Il n’avait que 13 ans au moment du décès de son père, mineur.Après avoir enchaîné les petits boulots et s’être engagé dans la Marine, il se rend à Los Angeles pour se lancer dans la musique,

mais ne percera qu’à 30 ans pas-sés. Signé par Sussex Records en 1970, il rencontre le musicien Boo-ker T. Jones, du groupe Booker T. and the MG’s, qui produira son premier album, «Just As I Am», sorti en 1971.La pochette de l’album illustre parfaitement l’image de chanteur col bleu de Bill Withers. La photo a a été prise lors d’une pause déjeu-ner alors que le trentenaire était encore ouvrier dans une usine d’assemblage aéronautique.«Les quelques chansons que j’ai écrites durant ma brève carrière ont été enregistrées dans tous les genres musicaux», disait-il au magazine Rolling Stones, dans un entretien publié en 2015.«J’ai réussi à écrire des chan-sons dans lesquelles les gens se reconnaissaient». «Il parlait honnêtement aux gens et les rap-prochait les uns des autres», ont écrit ses proches. «Bien qu’il ait vécu discrètement, auprès de sa famille proche et de ses amis, sa musique appartient à jamais au monde entier». «Dans cette période difficile», ont-ils ajouté, «nous prions pour que sa musique offre réconfort et divertissement pendant que ses fans prennent soin de ceux qu’ils aiment».

«On sait depuis des dizaines d’années que le BCG a des effets bénéfiques non spécifiques», c’est-à-dire qu’il protège contre d’autres maladies que celle pour laquelle il a été créé, la tubercu-lose, explique à l’AFP Camille Locht, directeur de recherche Inserm à l’Institut Pasteur de Lille.Les enfants vaccinés par le BCG souffrent moins d’autres mala-dies respiratoires, on l’utilise pour traiter certains cancers de la vessie et il pourrait protéger contre l’asthme et des maladies auto-immunes comme le diabète de type 1. L’hypothèse est que le vaccin contre la tuberculose pourrait avoir un effet similaire contre le coronavirus, soit en diminuant le risque d’être infecté, soit en limitant la gravité des symptômes.Les professionnels de santé sont «la première cible qui doit bénéficier de cette approche», juge Camille Locht, qui finalise le protocole d’un essai clinique pour la France, car ils font par-tie «des personnes les plus à risque de développer la maladie» et il faut les protéger en priorité. Les chercheurs restent toutefois prudents avant d’affirmer que le BCG a un effet bouclier contre le coronavirus.

«Exercice militaire» «C’est précisément la raison d’être de cette recherche», insiste Mihai Netea, professeur de médecine expérimentale au Centre médi-cal de l’université Radboud (Nimègue), qui a annoncé il y a deux semaines le lancement d’un essai clinique avec l’université d’Utrecht, portant sur 1.000 pro-fessionnels de santé (500 rece-vront le vaccin et 500, un placebo).«S’il y a moins de monde dans

le groupe vacciné par le BCG qui doit cesser le travail à cause de la maladie, ce sera un résultat encourageant», ajoute ce spé-cialiste reconnu de l’»immunité entraînée». Ce concept récent illustre la découverte que notre système immunitaire acquis (celui qui développe des anticorps) n’est pas le seul à avoir une mémoire. Notre système immunitaire inné peut lui aussi être préparé à mieux combattre les agressions, grâce notamment aux vaccins vivants atténués, comme le BCG ou la rougeole. Or dans le cas du Covid-19, outre l’infection par le virus, il se produit dans les formes graves une réponse immunitaire excessive, avec la production incontrôlée de protéines pro-inflammatoires, les cytokines. «La vaccination, en particulier contre le BCG, pourrait aider à mieux orchestrer cette réponse immu-nitaire inflammatoire», explique Laurent Lagrost, directeur de recherche Inserm qui travaille

sur ces liens entre inflammation et système immunitaire.Le vaccin agit comme un «exer-cice militaire en temps de paix» pour «combattre l’ennemi effi-cacement en temps de guerre», soulignait-il mardi, interrogé par BFMTV. En Australie, une équipe de chercheurs de l’Institut Mur-doch à Melbourne a également lancé un vaste essai incluant 4.000 soignants dans les hôpitaux du pays. «Nous espérons voir une réduction dans la fréquence et la gravité des symptômes du Covid-19 des personnels soignants ayant été vaccinés avec le BCG», a expliqué le chef de cette équipe de chercheurs, Nigel Curtis. En France, où le BCG était obligatoire jusqu’en 2007, «la plupart des participants à l’étude auront déjà eu une première vaccination», mais l’effet protecteur de celle-ci diminue avec le temps, observe Camille Locht. Ce microbiologiste veut harmoniser les critères de l’étude avec celle prévue dans

quatre hôpitaux espagnols, pour pouvoir mieux comparer leurs résultats. En Espagne, les cher-cheurs voudraient utiliser non pas le BCG, mais un nouveau vaccin développé par la biotech galicienne Biofabri. Ce candidat-vaccin, dont l’innocuité a déjà été démontrée, devrait offrir «une meilleure protection», explique à l’AFP Carlos Martin, professeur de microbiologie à l’université de Saragosse, parce qu’il est est «développé à partir d’une souche isolée chez les humains» alors que «le BCG est préparé à partir d’une souche de la bactérie qui infecte les bovins», et parce que deux gènes très importants pour la virulence de la tuberculose y ont été désactivés, ce qui le rend plus protecteur. Autre avantage: fabriqué en Europe, il serait rapi-dement disponible, alors que le BCG souffre de fortes tensions d’approvisionnement et que s’en servir pour des adultes atteints de Covid-19 pourrait en priver des enfants dans des pays où la tuber-culose est encore endémique.En Allemagne, l’Institut Max-Planck de biologie infectieuse (Berlin) prépare lui aussi un essai avec un candidat-vaccin généti-quement modifié, développé par le laboratoire Serum Institute of India. «En parallèle» de ces pays, il y a «une réflexion autour d’un déploiement en Afrique» d’essais cliniques comparables, a annoncé jeudi l’Inserm. Cela devrait se faire dans le cadre de l’appel d’offres lancé mercredi par l’Agence natio-nale de recherche sur le VIH et les hépatites virales (ANRS) «pour soutenir en urgence la recherche sur le COVID-19 dans les pays à ressources limitées», précise Camille Locht.

Avec le confinement décrété au Royaume-Uni, la salle de stand up The Stand à Edimbourg aurait pu couler. C’était sans compter sur la générosité des internautes, séduits par les spectacles que le lieu continue de proposer en direct sur internet. En temps normal, le financement de ce «comedy club», une véritable institution de la ville écossaise, repose essentiellement sur les ventes du bar ou celles des tic-kets donnant accès à l’un de ses 160 sièges. Avec de toutes petites marges, le lieu ne pou-vait pas espérer survivre long-temps sans activité. A situation exceptionnelle, solution inhabi-tuelle: le gérant Anthony Dor-man a décidé de maintenir les spectacles, mais uniquement en direct sur YouTube. La diffusion est gratuite, mais les internautes peuvent faire un don au club ou bien aux humoristes. Même si The Stand faisait habituelle-ment salle comble, le gérant ne s’attendait pas à un tel succès. En deux soirées, les spectacles dif-fusés par la salle ont totalisé presque 100.000 spectateurs. «34.000 personnes ont regardé le premier spectacle, et nous avons reçu plus de 2.000 dons», s’enthousiasme Anthony Dorman,

ajoutant que le deuxième show avait été «un succès encore plus gros». L’audience est désormais beaucoup plus hétéroclite, avec des internautes des quatre coins du globe, pour la plupart eux aussi en quarantaine. Certains habitués tentent eux de recréer l’ambiance du club autour d’un verre, de nachos et de quelques bougies.

Rire du confinementPour mettre les spectateurs dans le bain, le maître de cérémonie, Mark Lerson, lance les vidéos préalablement enregistrées par les humoristes sur un plateau muni de trois caméras. Lui-même délivre quelques sketchs entre les différents numéros.Et afin de reproduire l’ambiance d’un véritable spectacle live, M. Lerson n’hésite pas à interagir avec les internautes, parfois taquins et chahuteurs, dans la section des commentaires.Inévitablement, l’épidémie de coronavirus et ses conséquences se retrouvent au centre de nom-breux sketchs. L’humoriste Jojo Sutherland a ainsi enchanté les internautes en leur confiant s’être découvert une nouvelle passion pour le ménage, depuis le début du confinement. «Même si c’est

un peu ennuyeux, car j’ai trouvé au fond de mon armoire à linge un cadeau de Noël que j’avais complètement oublié de donner aux enfants», lance-t-elle, avant d’en venir au fait: «C’est vraiment dommage, ils auraient sans doute

adoré avoir un chiot». Pour le gérant du club, ce serait vraiment «incroyable» de diffuser aussi sur internet le tout premier spectacle en chair et en os après la fin du confinement, afin de remercier le public de son soutien.

Malgré une carrière relativement courte, sur une quinzaine d’années, Bill ( à gauche sur la photo) laisse derrière lui des morceaux soul mondialement connus, dont «Just the Two of Us» ou «Lean On Me», joué lors des inaugurations des présidents Bill Clinton et Barack Obama.

Les internautes sont séduits par les spectacles que la salle de stand up The Stand à Edimbourg continue de proposer en direct sur internet.

Les chercheurs restent toutefois prudents avant d’affirmer que le BCG a un effet bouclier contre le coronavirus.

Mavis Staples, légende du soul, propose un titre, All in it Together, en faveur des personnes âgées isolées à Chicago confrontées au péril de la COVID-19.