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Mention du Jury des Rencontres de Huy pour l'importance des thématiques abordées.
INTRODUCTION ................................................................................................................................................ 3
PARTIE I LE SPECTACLE - LA COMPAGNIE DE THÉÂTRE ..................................................................................... 4
I. L'HISTOIRE ..................................................................................................................................................... 5
II. LA NARRATION ............................................................................................................................................... 5
III. PENSER ET RESSENTIR ....................................................................................................................................... 6
IV. GROS PLAN SUR LES ARTISTES ............................................................................................................................ 6
V. CE QUE LA PRESSE EN DIT – EXTRAIT .................................................................................................................... 8
VI. LE ZÉTÉTIQUE THÉÂTRE - PRÉSENTATION DE LA COMPAGNIE .................................................................................... 9
PARTIE QUESTION DE FORME ........................................................................................................................ 10
I. L'ESPACE ..................................................................................................................................................... 11
II. LES OBJETS................................................................................................................................................... 13
III. LE JEU ......................................................................................................................................................... 14
PARTIE III QUESTION DE FOND ....................................................................................................................... 16
I. L'AMITIÉ...................................................................................................................................................... 18
II. LA VIE SOCIALE DANS LA COUR DE RÉCRÉATION .................................................................................................... 21
III. LA CRUAUTÉ ................................................................................................................................................. 23
BIBLIOGRAPHIE …......................................................................................................................................... 26
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Question: Quel environnement particulier serait souhaitable pour accompagner notre spectacle Les Vilains Petits ?
La pièce écrite par Catherine Verlaguet propose une histoire limpide construite autour de situations que les enfants identifieront très facilement.
De l'avis des spectateurs – dont bon nombre d'enseignants - qui ont pu découvrir le spectacle lors de ses premières sorties, la pièce qui réussit à éviter tout simplisme, tout manichéisme, recèle une panoplie de sujets susceptibles d'ouvrir de riches échanges de points de vue pour les enfants: amitié, fidélité, trahison, alliance, pouvoir, influence, relations garçons-filles, etc.
Ce dossier n'a donc pas pour objectif d'expliquer un propos, un contexte ou de proposer une leçon à tirer. Au contraire. Il nous semble que la richesse émergera de la diversité des interprétations, des ressentis et des questions exprimés par les enfants à la suite des représentations de la pièce.
Nous livrons dans les pages qui suivent des suggestions, des consignes de jeux qui vous permettront de proposer à vos enfants – c'est du moins notre souhait – des échanges ludiques, créatifs et personnels. Trois critères de qualité que nous avons tenté de respecter en construisant ce spectacle et que nous désirons offrir aux spectateurs en retour de leur écoute. Il va de soi que la liste des consignes n'est pas exhaustive et que chacun ou chacune pourra les adapter ou en inventer d'autres à son gré.
La première partie du dossier aborde le spectacle dans sa globalité et le travail de la compagnie. La deuxième partie s'attache à sa forme (introduisant quelques notions essentielles au théâtre) et la troisième à son fond (les thématiques). Pour aller plus loin, des pistes bibliographiques vous sont également proposées.
Nous vous souhaitons une agréable lecture, avant de riches échanges avec vos enfants.
Pour l'équipe du Zététique Théâtre,
Luc Dumont.
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I. L'histoire
Ce lundi, l'institutrice annonce à Maya, Valentin et Loan l'arrivée d'un nouvel élève. Il n'en faut pas
plus pour allumer les rumeurs. Au rythme des premières journées, de nouveaux liens se tissent,
d'autres se relâchent. Rapports de force et de séduction obligent, l'équilibre qui semblait établi au
sein du trio chancelle. Moquerie ou séduction? Solitude ou solidarité? Amitié ou trahison ? A qui la
faute?
II. La narration
« Les Vilains Petits » offre plusieurs niveaux de lecture et en prime, ouvre un espace considérable
aux non-dits. Un réseau de fils tisse la narration
Il y a l'arbre bien entendu. Le lieu interdit, et donc aussi l'objet du défi de la transgression. Pas très
loin du pommier de l’Éden. Sauf que dans la cour de récréation, tout ne va pas pour le mieux avant
de l'approcher.
Il y a le nouveau. L'inconnu, dépeint comme une horreur comme pour se faire peur. Mais ici, le jeu
est dangereux. Il prend le pas sur la réalité, tant pis pour ceux qui en pâtissent.
Il y a le groupe. Le trio de base dont Maya dira vouloir retrouver la cohésion, le plaisir…
Il y a l'identité sexuelle. Celle qu'on porte, celle qu'on désire, celle qu'on envie. Celle qu'on joue.
Proposer aux enfants de raconter l'histoire en quelques grandes étapes.
L'histoire commence … Au début, il y avait …
Quand soudain, tout bascule…
Après, les personnages étaient…
Et puis, à un moment…
A la fin, j'ai compris que …
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III. Penser et ressentir
Au Zététique, nous souhaitons proposer des spectacles pour mettre en mouvement les émotions et
pensées des enfants. Nous recherchons un théâtre qui interroge la jeunesse au présent, qui lance des
pistes pour l'aider à poser un regard critique sur le monde.
Il nous apparaît que les Vilains Petits réalise cette double approche : toucher la sensibilité - en
proposant des personnages auxquels les enfants peuvent très fort s'identifier, en terme d'émotions,
de ressentis - et bousculer les esprits. Le spectacle fait également la part belle au plaisir, au jeu. Nous
voulons un théâtre qui soit là, avant tout, pour offrir ce plaisir.
Dans quel état t'a mis le spectacle. Quelle émotion as-tu ressenti ?
T'a-t-il surpris ? Ennuyé ? Mis en colère ? Enervé ?
T'a-t-il rendu triste ? Joyeux ?
A quel moment, pourquoi ?
IV. Gros plan sur les artistes
Sur scène, on ne voit que les quatre comédiens. Or, il a fallu la contribution de nombreux professionnels et artistes pour créer le spectacle !
L'autrice (celle qui a écrit le texte du spectacle)
Née en 1977 à Chinon, Catherine Verlaguet est française. D'abord comédienne, elle est aujourd'hui exclusivement autrice, s'essayant à tous les styles d'écriture : romans, nouvelles, scénarios de courts-métrages, polars radiophoniques, comédies musicales, adaptations scéniques, pièces de théâtre...qu'elle écrit parfois à plusieurs mains. Elle écrit pour les adultes mais aussi pour les enfants, ses dernières pièces jeunes publics sont : L'œuf et la Poule (2011), Timide (2012), Les Vilains Petits (2013)... Elle a également adapté le roman "Oh, boy !" de Marie-Aude Murail pour une création qui a reçu le Molière du spectacle jeune public 2010.
Le metteur en scène
(celui qui dirige le spectacle dans son ensemble : le jeu, les espaces, les décors, …)
Luc Dumont est le Directeur du Zététique Théâtre qu'il a créé il y a bientôt 30 ans. Il est à la fois
comédien (de formation), metteur en scène et auteur. Plusieurs textes sont édités chez Lansman
Éditeur et aux Éditions du Cerisier. Il est également enseignant au Conservatoire de Mons.
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La scénographe et costumière
(celle qui imagine les décors et les costumes)
Cécile Balate est diplômée depuis 2009 de l'école La Cambre de Bruxelles. Elle est scénographe enthousiaste pour le théâtre jeune public. Au rayon théâtre adulte, elle croise la route de nombreux metteurs en scènes,… Elle s'inscrit également dans des projets socio-culturels.
Le concepteur lumière (celui qui crée les ambiances lumineuses du spectacle)
Julien Legros s'est d'abord orienté vers des études d'art dramatique, à Bruxelles. Aujourd'hui, son métier consiste d'une part à donner des stages et ateliers théâtre (à des adultes et enfants), et à créer des éclairages pour divers projets théâtraux.
Et sur scène : les comédiens
Les rôles des Vilains Petits sont interprétés par trois comédiennes et un comédien, tous âgés entre 29 et 39 ans alors que les personnages qu'ils interprètent ont une dizaine d'années. Frank Laisné (Loan) et Alice Tahon (Valentin), sont français mais ont fait leurs études pour devenir comédien à Liège. Catherine Daele (Malone) a fait ses études à l'IAD à Louvain-la-Neuve pour ensuite jouer dans une compagnie française pendant quelques années. Aujourd'hui, elle vit et travaille à Liège, au sein du Zététique Théâtre. Elle écrit des textes de théâtre, anime des ateliers théâtre pour des enfants et joue. Sophie Warnant (Maya) est issue de l'ESACT Liège. Parallèlement, à la création des Vilains Petits, elle joue un autre enfant dans "Bekdichtzitstil", une production belgo-hollandaise du Artemis theater et du théâtre Antigone.
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V. Ce que la presse en dit – extrait
Les psychologues le savent. Il suffit d'un départ, d'une arrivée pour changer la dynamique d'un
groupe. Valentin, Loan et Maya vont l'apprendre à leurs dépens. Jusqu'à ce lundi, ils avaient trouvé
un modus vivendi dans la cour d'école. Maya et Valentin, retranchés derrière leur pudeur, cachaient
mal leur complicité. Maya ne voulait pas être une fille. "Je suis une comme vous" répète-t-elle sans
cesse à Valentin et Loan. L'harmonie relative du trio sera ébranlée par l'arrivée d'un nouveau, incarné
par Catherine Daele, comédienne d'une fragile brutalité. Tête brûlée qui vient d'être renvoyée pour
s'être battue, elle, ou plutôt il induit à nouveau la violence et le rapport de force dans le trio devenu
quatuor. Un quatuor de comédiens, Alice Tahon, Franck Laisné, Sophie Warnant et Catherine Daele,
d'une grande justesse, tout en sobriété et ambiguïté, les garçons étant souvent interprétés par des
filles sans que le spectateur puisse distinguer leur réelle identité. Nourris par le texte authentique et
singulier de Catherine Verlaguet, ils laissent toute leur portée aux mots choisis. Pour enfants de 8 à
12 ans et dans une mise en scène, toujours très urbaine, de Luc Dumont, "Les vilains petits" abordent
avec un réalisme troublant le harcèlement, de plus en plus courant à l'école, et l'infernale spirale de
l'échec pour Malone accusé injustement en un final qui laisse, à vrai dire, peu d'espoir.
Laurence Bertels. La libre Belgique. Mercredi 19 août 2015
Zététique Théâtre: les vilains petits
Il n’y a pas plus cruel qu’un enfant. Avec Les vilains petits (8 à 12 ans), le Zététique Théâtre en fait
l’amère illustration. Maya, Valentin et Loan sont les meilleurs amis du monde jusqu’à ce que
débarque Malone, petit caïd semeur de zizanie. Enveloppé et mal dans sa peau, Valentin est une
cible facile. Petit à petit, les liens se distendent, d’autres, fragiles, se tissent, selon des rapports de
force instables. A quoi tient une amitié dans la cour de récré, quand on est en pleine construction de
soi et qu’on n’a pas encore décidé des matériaux pour maçonner sa personnalité ? La langue de
Catherine Verlaguet transforme ces jeux de pouvoir en sables mouvants, avec de belles métaphores.
Finalement, le plus retors n’est pas celui qu’on croit et la mise en scène de Luc Dumont brouille
encore les pistes, avec des comédiennes dans des rôles de garçons, histoire d’appuyer le fait que la
violence à l’école n’est pas une histoire de petits gars, mais bien d’une cruauté inhérente à l’enfance,
qu’on le veuille ou pas.
Catherine Makereel, Le Soir, 19 août 2015
Pour toi, quels adjectifs proposés correspondent à la pièce les Vilains Petits
Dur – triste – réaliste – beau – joyeux – sombre – décalé – tendre – poétique –
cruel - profond – rocambolesque - humain
Ecris à un ami et raconte-lui ce que tu penses du spectacle
Observe l'affiche du spectacle. Que te rappelle-t-elle du spectacle que tu as vu ?
Invente ta propre affiche du spectacle.
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VI. Le Zététique Théâtre - Présentation de la compagnie
Le Zététique Théâtre est une compagnie jeunes publics. Une appellation plurielle sous laquelle se côtoient les tout-petits, les enfants et les ados. Le Zététique, c'est du théâtre et de la danse au service de l'imaginaire et d'un regard critique sur le monde. La compagnie emprunte son nom à un courant philosophique qui sans cesse remet en question les évidences. Le "Zet", c'est un parcours artistique depuis 1986, ponctué de créations professionnelles mais aussi d'ateliers, pour se nourrir, partager, explorer avec notre public. C'est surtout un esprit de compagnie, un foisonnement de sensibilités rassemblées autour d'un projet. Le Zététique c'est encore et toujours un travail en mouvement, qui ne s'installe pas. C'est aussi pour nous le moyen de respecter notre public qui nous répond par une belle complicité.
Rétrospective des derniers spectacles
2015 : Les Vilains Petits / 2014 : Petites Furies / 2013 : La Nuit du sanglier / 2011 : Ultra / 2010 : Djibi.com / 2010 : Le troisième ange / 2009 : Le hibou (co-production la Bête Noire) / 2008 : Chogan / 2006 : Trois Elles Qui / 2003 : Trente-deux/Dix / (…)
Pourquoi nous avons choisi de monter Les Vilains Petits
Impossible de vous fournir une liste exhaustive des arguments qui nous ont motivés ; les uns sont
concrets, rationnels, pragmatiques mais d'autres tiennent du coup de cœur, d'impressions, de désirs
que le travail confirmera ou non. Du projet à la représentation, il y a toujours une aventure. Voici
quelques réponses, parmi d'autres.
C'est la première fois que l'équipe du Zététique Théâtre choisit de monter un texte d'auteur inscrit
au répertoire. Nous avons été heureux de découvrir ce texte de Catherine Verlaguet tant il se
distinguait des nombreux autres que nous avions lus. Nous y avons trouvé les qualités qui nous
paraissent primordiales pour s'adresser au jeune public : sensibilité, finesse, humour et complexité
sont au programme. La pièce s'adresse aux enfants avec générosité, sans simplisme. Chaque
personnage recouvre un univers très personnel et complexe mais très ouvert. Partant d'une situation
très simple et identifiable par tous les enfants, l'histoire qui réserve des surprises jusqu'à la fin, aussi
émouvante qu’interpellante, nous livre une belle observation du microcosme que constitue une cour
de récréation. Dans Les Vilains Petits, nous avons trouvé, avouons-le, un lien étroit avec nos
créations précédentes. Une proximité jubilatoire qui s'est confirmée tout au long du travail.
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Nous vous proposons ici d'aborder le spectacle à partir de trois éléments-clés, constitutifs de chaque spectacle. Ces éléments sont en interaction les uns avec les autres mais pour l'analyse, ils sont ici abordés séparément.
L'ESPACE
LES OBJETS : DÉCOR –COSTUMES – ACCESSOIRES…
LE JEU : COMÉDIENS – PERSONNAGES
I. L'espace
Au théâtre, on distingue quatre espaces.
1. LE LIEU THÉÂTRAL - Là où l'activité théâtrale se produit.
La représentation des Vilains Petits à laquelle vous avez assisté a eu lieu dans un théâtre, un centre culturel, … D'autres spectacles peuvent se jouer sous un chapiteau, voire à l'air libre sur une place de village…
2. L'ESPACE SCÉNOGRAPHIQUE - Comprend l'aire de jeu des comédiens et l'aire d'accueil du public.
Dans Les vilains petits, nous sommes dans un espace à rapport frontal c'est-à-dire qu'il met le public face aux comédiens. Mais d'autres types d'espaces scénographiques existent : l'espace en rond – où le public entoure le jeu (au cirque, lors de match d'impro), l'amphithéâtre (gradins en demi-cercle), …
3. L'ESPACE SCÉNIQUE
C'est l'espace créé par le jeu des comédiens et la présence des objets (décor, accessoires…). Il comprend l'ensemble des moyens utilisés par le metteur en scène pour suggérer au spectateur le monde dans lequel se situe l'histoire.
L'espace scénique des Vilains Petits est délimité par une bâche grise au sol. Le décor est sommaire : une grille, quelques bancs, un tableau, une corde. Les comédiens sortent du plateau et vont rejoindre les coulisses lorsqu'ils ne jouent pas une scène.
(Scénographie : Cécile Balate)
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4. L'ESPACE DRAMATIQUE (= ESPACE IMAGINAIRE)
C'est l'espace fictionnel auquel renvoie l'espace scénique. Le monde de l'histoire représenté par les choix du metteur en scène.
L'histoire des Vilains Petits se situe exclusivement dans un lieu : la cour de récréation (cf. Partie II. Questions de fond)
D'autres lieux sont convoqués par le récit mais aucune action du spectacle ne s'y déroule. Exemple: le quartier, l'hôpital, le bureau de la direction …
Dessine l'espace scénique (le plateau avec les décors et accessoires)
Dessine l'espace imaginaire (la cour de récré). Imagine plus fort, plus loin ! Agrandis l'espace, peuple-le d'autres personnages, des jeux qui s'y déroulent …
La scénographie révèle clairement le lieu : une école. Sa cour de récréation est le point focal des
rencontres. Elle est séparée du monde extérieur par une grille comme une sorte de prison, d’endroit
retiré du reste de la cité. Elle comprend aussi, symbolisé par une corde à nœuds, un arbre, élément de
la tentation puisqu’il est défendu d’y grimper. Et elle intègre l’allusion à la classe par des bancs et
surtout par un tableau noir monumental qui servira à inscrire la succession des jours durant lesquels
se déroule le drame, à recevoir des tags ou autres inscriptions.
Michel VOITURIER. Ruedutheatre.org. 22 août 2015
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II. Les objets
Au théâtre, les principaux objets sont :
LES ÉLÉMENTS DU DÉCOR,
LE SON ET LES BRUITAGES,
L'ÉCLAIRAGE,
LES COSTUMES, LES ACCESSOIRES.
Te souviens-tu du décor, quels objets le composaient ?
(une grille, quelques bancs, un tableau, une corde…)
As-tu entendu des bruitages, de la musique ?
La première musique du spectacle est la même que celle que l'on entend à la fin.
Le mercredi, les comédiens jouent une scène sans parole, uniquement sur la musique.
Certaines musiques ont été choisies pour donner une 'couleur' aux ressentis des personnages, un peu comme s'il s'agissait d'une petite musique intérieure, qui révèle un peu l'humeur du personnage. Par
exemple lorsque Maya est à la fois triste et fâchée de sa récente dispute avec Valentin.
Te souviens-tu des costumes ?
Les baskets rouges nous donnent certains indices sur la relation qui se tisse entre Loan et Malone. Lesquels ?
Comment décrire le style vestimentaire de Valentin ?
Maya ne porte jamais de jupe et se fait questionner par Malone. Qu'apprenez-vous à ce sujet sur les envies et la personnalité de Maya ?
Souviens-toi des accessoires qui apparaissent dans le spectacle : des balles de jonglerie, des balles de tennis, un pot avec des vers de terre, une manette de jeu vidéo, …
Aviez-vous remarqué que certains comédiens/comédiennes portent des perruques ?
L'histoire des vilains petits se déroule dans une cour de récré ? Comment faire pour 'représenter' une cour de récré sur un plateau de théâtre ?
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Nous ne sommes pas dans une reconstitution naturaliste, rapportant trait pour trait la configuration d'une cour de récréation. Ce serait d'ailleurs impossible ! Les cours de récré sont très grandes, la plupart des scènes de théâtre où nous jouons le spectacle font maximum 10 mètres sur 10.
Des éléments constitutifs du monde de l'école sont représentés, comme la grille, les bancs, le tableau noir… Ils sont présents pour EVOQUER l'école. Le spectateur les reconnaît et reconstruit l'école dans son imagination.
L'arbre a été transformé. Il s'agit d'une corde à nœuds suspendue au plafond technique du théâtre. Le spectateur sait pourtant au fur et à mesure de la pièce, que c'est bien à un arbre que l'on veut lui faire croire. Cette transformation de l'arbre en corde rappelle que nous sommes bien au théâtre, les choses ne sont pas "vraies". On demande au spectateur d'IMAGINER.
Mais la corde tangue, et Loan se balance bel et bien à son sommet au risque de tomber. L'arbre est faux mais l'on souhaite que l'émotion que pourrait ressentir le spectateur (angoisse, peur, soulagement) soit elle bien réelle !
III. Le jeu
Les comédiens jouent leurs personnages : par ce jeu - les mouvements de leurs corps, leurs voix, leurs regards - ils nous emmènent dans l'univers de la pièce. Ils nous font croire à leur personnage et nous donnent à partager leur idées et leurs émotions. Comment apprenons-nous à connaître chacun de ces personnages ?
- Par ce qu'il dit, ce que les autres lui disent et ce que les autres disent de lui,
- Par son costume,
- Par sa gestuelle,
- Par ses actions dans l'histoire.
Au fur et à mesure, le spectateur peut interpréter les valeurs, les motivations, les positions des personnages. C'est au travers de cette découverte qu'il pourra identifier les thématiques principales du spectacle.
Rôle de Malone (Catherine Daele)
"Le premier qui m'appelle Melon, je lui fous une raclée, c'est clair du robinet ?" "Tais-toi mon serviteur. Je suis le roi. Moi qui commande" "Que tu caftes ou que tu caftes pas, c'est dangereux. Et puis c'est fait maintenant il est là-haut. Faut l'aider à redescendre." "Je sais pas parler. Quand je m'énerve, j'sais pas parler. T'aurais pu dire la vérité toi."
Rôle de Loan (Franck Laisné)
"Et vous serez quoi vous quand vous serez grand ? Moi, c'est décidé, je serai conducteur de nuages." "Y a pas de mais, faut savoir rigoler. On est quatre maintenant, choisis ton camp" "Mes parents passent leur temps à pas avoir le temps… Ils font des listes pour penser… J'aimerais bien être sur leurs listes mais "un fils, ça ne se met pas sur une liste" a dit ma mère un jour…" "T'es plus ma copine. Je t'aime pas."
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Rôle de Maya (Sophie Warnant)
"Je suis pas une fille. J'aime pas les filles. Les filles ça n'a le droit de rien. Ca rit comme des casseroles, ça sait pas courir au foot, ça se casse fragile, ça crie quand ça tombe, faut les ramasser." "Malone a dit que c'était moi la reine et que je devais te commander. Je te commande d'arrêter de faire la tête." "Et alors, j'ai repensé à avant. Avant Malone quand on était que tous les trois. Amis tranquilles, sans embrouille, ni jeux de rois, de reine, de demander la permission, tout ça, quand Valentin passait me prendre et me laissait gagner : que Loan nous faisait rire avec sa façon de crier et de raconter des carabistouilles… J'ai regardé la maîtresse, qui regardait Malone… C'est lui qui l'a poussé."
Rôle de Valentin (Alice Tahon)
"Les autres, ça m'est égal, ça glisse sur moi comme de l'eau plate mais toi, ça brûle, j'te jure, comme le feu de la Saint Jean." "Je veux pas y aller. J'veux plus y aller. Jamais. Avec leurs yeux qui mordent et leurs rires qui fouettent…" "Tu veux que je te dise un secret moi ? Ça m'impressionne quand t'invente des mots. Quand tu danses. Quand tu te coupes les cheveux toute seule, même, ça m'impressionne, parce que c'est drôle et que c'est pas méchant, sauf pour tes cheveux… Mais grimper à un arbre qu'est dangereux… ! Pourquoi ça devrait m'impressionner ? C'est un truc bête à faire. Un truc comme eux.
Les comédiens sont ceux qu’ils interprètent. En Maya, Valentin, Loan et Malone, ils
sont crédibles physiquement et vocalement sans forcer le jeu même si ce sont des
actrices qui endossent l’identité de garçons. Ils/elles incarnent bien les doutes et les tergiversations de
jeunes ados, leurs besoins de reconnaissance et de tendresse, leur grande solitude face aux difficultés
d’exister et aux valeurs à assimiler. Ils sont à la croisée des chemins, moment crucial pour décider à
quel point on est influençable.
Michel VOITURIER. Ruedutheatre.org. 22 août 2015
Quel était ton personnage préféré ? Qu'est-ce qui te plaît dans ce personnage ?
Comment parlait-il : fort ? Vite ? En chuchotant ? Avec des mots connus, bizarres, difficiles ?
Comment était sa voix ?
Comment bougeait-il ?
Lequel de ces personnages aimerais-tu avoir pour ami ?
Dessine ton personnage préféré
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(…) La réalisation du Zététique met les jeunes en face du fonctionnement de tout groupe. Elle montre
de quelle manière les uns y influencent les autres. Comment les alliés de toujours deviennent les
antagonistes d’une circonstance. Comment aussi le souffre-douleur du groupement reste la figure mal
aimée. Comment encore l’esprit d’équipe peut créer une solidarité, quitte à ce que cette image idéale
éclate en morceaux dès que l’un des membres la brise pour des motifs purement individuels.
Le contenu des « Vilains petits » est donc riche. Il englobe l’absence parentale, la tentation de
contrevenir à des règlements acceptés par une communauté, les tâtonnements amoureux, les
velléités de disposer d’un pouvoir et les frictions survenant au point d’engendrer humiliations ou
rejets, le poids d’une réputation quand il s’agit d’intégrer une institution ou un clan préexistant…
Michel VOITURIER. Ruedutheatre.org. 22 août 2015
Nous aborderons trois thématiques
L'AMITIÉ
LA VIE SOCIALE DANS LA COUR DE RÉCRÉ
LA CRUAUTÉ
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I. L'amitié
Même si les recherches sur les amitiés entre jeunes dans d'autres espèces que la nôtre sont
encore rares, les travaux (…) permettent d'affirmer que l'amitié entre enfants, entre adolescents,
de même qu'entre adultes, ne se réduit pas à des rôles sociaux, transmis culturellement par
l'éducation ou l'exposition à des modèles, mais est en partie l'expression d'une pression
biologique. Le besoin primaire de sécurité par le contact avec un partenaire dont les propriétés
sont imprégnées durablement en nous y contribue. Mais ce n'est pas tout. Les émotions
exprimées avec empathie ne se réduisent pas aux sentiments de sécurité. Dans leur diversité, des
plus primaires et automatiques aux plus élaborées et intentionnelles, faites de complicité
mutuelle, elles constituent un but, lui aussi primaire, suffisant pour que l'amitié soit recherchée et
cultivée pour elle-même. S'agissant des enfants et des adolescents en particulier, la poursuite de
ce but peut passer par des activités qui ne relèvent pas directement de la survie mais joue un rôle
essentiel dans le développement, en particulier le jeu, occasion d'acquérir et perfectionner
diverses conduites adaptatives en les peaufinant à sa façon.
(L'amitié entre enfants ou adolescents: Une force pour grandir, par Pascal Mallet – Ed. Armand Colin)
"Sans l'amitié, la vie est une erreur." (Aristote) Les enfants pourraient parfaitement reprendre
cette phrase à leur compte tant les copains et les copines occupent une place centrale dans leur
quotidien. Être aimé par ses parents, c'est important. Mais être apprécié par des copains et des
copines, ne l'est pas moins: c'est le signe que l'on est reconnu comme quelqu'un de sympathique,
d'agréable à fréquenter. A travers ses amitiés, un enfant construit l'estime de soi, nourrit son désir
d'ouvrir son horizon plus largement qu'à sa seule famille. Mais ne croyons pas les bambins naïfs: ils
ne se font pas une représentation mièvre et aseptisée de l'amitié. Très tôt, ils en perçoivent toutes
les ambiguïtés, ses côtés troublants et sources de souffrance potentielle. Si l'amitié participe à une
vie heureuse, elle rend également vulnérable, ils le savent bien. "Louis, il ne joue avec moi que
quand les autres ne veulent pas jouer avec lui." " Ma copine, elle est sympa seulement quand elle
veut que je partage mon goûter avec elle." Comme Aristote, ils se posent en permanence la
question de la sincérité de l'amitié, de la confiance. Selon ce philosophe: " il faut distinguer
l'amitié en vue d'un intérêt et l'amitié en vue du plaisir. L'amitié parfaite est possible mais elle est
rare, elle se met en place entre des Hommes justes, vertueux et égaux. "
(Nos enfants, ces petits philosophes, Par Nicole Prieur, Isabelle Gravillon. Albin Michel)
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- Peut-on tout dire à un ami/une amie?
- Qu'est-ce qui différencie une amitié entre filles – entre garçons – une amitié mixte?
- L'amitié peut-elle faire peur? Comment? Pourquoi?
- Quels plaisirs apporte l'amitié?
- Quelles douleurs peut apporter l'amitié?
- Peut-on reconnaître des amis? Si oui, à quoi les reconnaît-on? Si non, pourquoi?
Construction de sculptures vivantes:
Demander à un des enfants de placer au moins trois de ses copains/copines – si possible plus (4 ou 5)
– dans un espace donné (un endroit de la cour, un couloir, etc.), aidez-le à préciser pour chacun une
position précise (debout, assis, appuyé, bras tendus, direction du regard...) pour que l'image ainsi
composée donne à voir ou laisse deviner:
Une amitié solide / un conflit entre amis / … (thèmes à volonté)
Prolongement : un à la fois, deux ou trois autres enfants peuvent intervenir et
modifier l'image proposée pour renforcer le thème choisi. On peut s'aider
d'objets. Il est intéressant de photographier chaque étape du jeu pour les
comparer ensuite. Créer un album photos de vos propres "Vilains Petits"
Entrée de Malone dans la cour, face à Loan. Loan .- T'es qui toi ? C'est toi le nouveau ? Malone .- J'ai une tête de nouveau ? Loan .- T'as une tête de jamais vu. Malone .- Alors c'est que j'dois l'être, nouveau : pourquoi tu demandes ? En quoi ça t'intéresse le ciboulot ? Ils se tournent un peu autour J'aime bien tes baskets Loan .- Moi aussi. Malone .- Tu les as achetées où ? Loan .- Dans un magasin Malone .- Tu veux pas me dire, c'est ça ?
Loan .- Dans un magasin, j't'ai dit.
Malone .- OK
Malone se met dans un coin
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Dialogue 2 à 2:
Seul ou par groupe de deux, demander aux enfants d'écrire les premiers échanges
– sous forme de dialogues – entre un ancien élève et un nouveau venu. Contrainte:
pour tous, c'est l'ancien élève qui entame le dialogue.
Dans un second temps, on peut croiser deux dialogues produits lors de la première étape pour en créer un troisième, plus insolite. Les répliques de l'ancien élève sont associées à celles du nouveau nouvel élève d'un autre dialogue construit.
- Variantes: Demander aux enfants d'écrire – toujours sous forme de
dialogues – la rencontre de deux amis/ amies/ mixte, un matin, dans la
cour de récréation. On peut relever des exemples différents dans Les Vilains Petits :
entre Maya et Valentin, lundi : Maya annonce à Valentin qu'elle est montée à l'arbre
entre Maya et Valentin, mardi : Valentin découvre que Maya s'est coupé les cheveux
entre Maya, Malone et Loan : Loan se plaint de ne pas être écouté par ses parents…
Contrainte: l'un révèle un secret à l'autre. (Demander aux enfants de développer la
réaction du confident.)
Comparer les propositions.
Correspondance:
- Demander à chaque enfant d'écrire une lettre (imaginée!) à son ami-amie.
Contrainte: Choisir une phrase "code secret" et construire la lettre comme un
acrostiche de ce code.
Exemple: Viendras-tu chez moi samedi ?
La première phrase de la lettre commencera par la lettre "V", la deuxième par le
lettre "I", la troisième "E" et ainsi de suite.
L'intérêt de cet exercice est qu'il permet d'inventer de
nouvelles situations parfois absurdes, souvent drôles. Ce passage par l'humour peut donner lieu à une
réflexion nouvelle, inattendue.
21
II. La vie sociale dans la cour de récréation
Il existe une sorte de pays, très petit, si petit qu'il ressemble un peu à une scène de théâtre. Il est
habité deux ou trois fois par jour par son peuple. Les habitants sont petits de taille. S'ils vivent selon
les lois, en tout cas, ils n'arrêtent pas de les remettre en cause, et de se battre violemment à ce
propos. Ce pays s'appelle "La Cour", et son peuple "Les Enfants". Lorsque "Les Enfants" vont dans
"La Cour", ils découvrent, éprouvent la "force de sentiments ou la servitude humaine", on appelle
cela “La Récréation".
Claire Simon à propos de son documentaire "Récréations"
Comment le groupe s'impose aux enfants?
L'observation d'une cour d'école montre des élèves qui courent en tous sens dans un désordre
apparent et un brouhaha constant. Mais un regard plus attentif révèle déjà l'existence de groupes
dont les enfants semblent occupés au même jeu. Qu'est-ce qui les motive à jouer ensemble, quand
cette action commune suppose de s'entendre sur des règles et des comportements, et oblige à brimer
certains désirs personnels pour parvenir à faire ensemble ?
(…)
Cette réflexion veut participer à ce que l'on considère l'école non comme un simple lieu d'instruction,
mais comme lieu de vie et de socialisation proprement enfantine. Par ce temps partagé et une
confrontation au groupe, les enfants ne sont pas que des élèves : ils développent une culture ludique
et ils « s'approprient la société ».
Delalande Julie, « Comment le groupe s'impose aux enfants. », Empan 4/2002 (no48) , p. 27-31.
L'article en consultable dans son entièreté à l'adresse URL : www.cairn.info/revue-empan-2002-4-page-27.htm.
- Quels mots citeriez-vous pour qualifier votre cour de récréation ?
- Quel est, selon vous, le rôle principal d'une cour de récréation ?
- Quels sont les défauts, les manques, les obstacles à corriger dans votre cour de récréation ? Pourquoi ?
22
Histoire en bulles
Deux ou trois exemples de BD sont présentés aux enfants, puis sont énumérées (écrites?) les
composantes d'une BD : le texte, les images, l'articulation texte-images. On peut se référer aux
explications fournies sur le site suivant :
http://baimammouth.org/Fra/BD/chap22-bd.html Au choix: chaque enfant scénarise l'histoire qu'il a écrite puis réalise la BD.
Vu, entendu, deviné
- Demander à chaque enfant, seul ou par duo/trio, de lister les mots, les cris, bouts de phrase les plus entendus en cour de récréation.
- Rassembler les listes des différents groupes et/ou enfants. Les numéroter.
- Chaque enfant tire trois numéros au sort. (Petits papiers préparés au préalable.)
- Chaque enfant invente et écrit une courte histoire dans laquelle:
Contrainte: on doit retrouver les éléments des listes tirées au sort.
Au choix: d'autres éléments peuvent être donnés comme contrainte: un temps
donné (matin d'hiver – vendredi midi - …)
S'inspirant de la scène non-verbale du mercredi dans Les Vilains Petits (scène de bousculade collective)
- Dans la cour de l'école, par exemple, proposer aux enfants de jouer à un de leurs jeux habituels
Contrainte: pas un son, pas un mot ne doit être entendu.
- Introduire une musique. Demander aux enfants de prolonger leur jeu à l'écoute de la
musique, jusqu'à ce que, peu à peu, le jeu devienne danse. Pour aider la transformation des
mouvements, on peut choisir certaines consignes que les enfants devront appliquer :
travailler sur la vitesse (vite/lent), l'espace corporel (grand geste /petit geste), on peut jouer
sur la duplication / la répétition/ le crescendo ou decrescendo, … En duo jouer en miroir, en
duo ou trio jouer en écho (comme en canon musical)…
23
III. La cruauté
"Avec ce nouveau texte, je m’intéresse à la moquerie entre enfants à l’école, premier rejet de l’autre
dans sa différence. Huit ans, c’est l’âge où les enfants commencent à s’affranchir de leurs parents.
Apprentissage de la quête de soi, de l’adversité, de la solitude. Comment trouver sa place ? Comment
rester soi-même face au groupe ? Comment s’intégrer ? Le thème de la cruauté à l’école m’intéresse
particulièrement parce qu’il touche autant les enfants que les adultes. Si les enfants se reconnaissent
directement dans cette problématique, les adultes, eux, se remémorent les blessures d’enfance, les
surnoms idiots dont ils furent peut-être affublés et qui les constituent aujourd’hui encore. Injures,
insultes, surnoms méprisants, mise à l’écart… dans la cour de récréation, les enfants ne prennent pas
de gants, souvent cruels quand ils ont décidé de s’attaquer à l’un des leurs. Les adultes sont
délibérément exclus de cette histoire. Les « Vilains petits » : c’est une histoire entre enfants, qui jouent
– comme dans « la guerre des boutons » - à reproduire ce qu’ils perçoivent du monde des adultes.
Mais sans en maîtriser les codes et les limites. Ils font leurs armes, comme on dit, au dépit les uns des
autres. Ce qui me bloquait au début avec cette thématique, c’était la question du manichéisme
évident. Qui dit cruauté dit : « des gentils et des méchants ». Or, je me bats farouchement contre
cette exposition du monde aux enfants. Lorsque j’ai rencontré mes personnages, ils m’ont guidé eux-
mêmes vers cette résolution : Le vilain petit n’est pas toujours celui que l’on croit. Être « vilain »,
qu’est-ce que cela veut dire ? Finalement, la cruauté est subjective et trouve toujours une justification
auprès de celui qui la pratique." 1 Catherine Verlaguet, auteur des Vilains Petits.
1
Propos repris dans le dossier Les Vilains Petits par la compagnie le Bel Après-Minuit, France
Oui, les enfants sont cruels. Et leur petit monde est très
codifié… Il y a les chefs, ceux qui décident et qu’on suit sans
sourciller et il y a ceux qui les admirent. Il y a ceux qui
imposent leurs règles et ceux qui s’en accommodent. Il y a
ceux qui disent et ceux qui font. Il y a ceux qui manipulent et
ceux qui subissent sans broncher. Les bourreaux et les
victimes. Et le lendemain, tout peut changer et les rôles
s’inverser… Pas si simple la vie d’une cour de récré non. Les
amitiés se font et se défont et les petites trahisons font les
gros chagrins. On pique là où ça fait mal et il n’est pas si facile
d’en guérir… Pas si graves les blessures d’enfance…?
Le 20 mai 2014 - ALIASNOUKETTE.fr
24
Malone .- Et toi le gros c'est quoi ton nom ? Valentin .- J'suis pas gros. Malone .- Non, pardon, t'es recouvert, c'est ça ? Enrobé, Encoussiné ? Encombré peut-être ? Tu préfères quoi ? Valentin .- Ca se fait pas de se moquer du physique. Malone .- J'me moque pas ! Je te pose une question : si t'es pas gros, t'es quoi ? Parce que pardon mais… t'es pas non plus une allumette, si ? Si t'es gros, t'es gros ! Si t'es blond, t'es blond ! C'est comme ça ! Pas une insulte. Alors tu préfères quoi, si "gros" t'aimes pas ? Valentin secoue la tête. Loan .- Moi j'aime bien "encombré" ! Maya .- Tais-toi. Loan .- Quoi ? Malone .- C'est pas mal, "encombré". Loan .- Parce que c'est encombrant quand même d'être gros, non ? Valentin .- Je m'appelle Valentin. Malone .- Valentonneau Valentin .- Valentin. Et je ne suis pas gros. Malone .- Alors je ne suis pas petit. Valentin .- J'aime pas qu'on me traite. Malone .- Quand c'est la vérité, c'est pas traiter. Vrai ? Loan .- Vrai Valentin .- Vrai, Melon. Malone .- … Comment tu m'as appelé ? Valentin .- Si tu m'appelles Valentonneau, je peux t'appeler Melon. Malone va pour sauter sur Valentin, mais Maya se place entre eux deux, … Malone met un coup de pied dans son cartable.
- Être « vilain » qu'est-ce que cela veut dire ?
- Quels sont les sujets de moqueries les plus fréquents ?
"Par exemple, t'es amoureuse de X constitue l'insulte suprême car elle relève du domaine du tabou des sentiments, les thèmes du sexe, de l'amour, de la défécation, de la saleté sont majoritaires ainsi que tout ce qui sort de la norme."2
- Quelle est la différence entre plaisanter et se moquer? Y a-t-il des choses dont on ne peut pas rire ? Lesquelles, pourquoi ?
"Des fois, on s'traite un peu de p'tits trucs pour rigoler. C'est pas des grosses insultes, on s'traite des p'tits trucs chouettes, marrants, c'est pas méchant"3
- Pourquoi des humains, enfants comme adultes, se moquent-ils d'autres êtres ? A quoi sert la moquerie ?
"L'enfant pratique initialement l'insulte pour tester la limite de ses pairs"4
2 D. Meunier, Circulations et codes langagiers dans la cour de récré in Revue Diversité, n°151, décembre 2007,
p. 118. 3 Idem.
4 Idem.
25
"A l'adolescence, en particulier, casser l'autre constitue un moyen de se sentir exister"5 Peut-être parce que se moquer de l'autre est une façon de ne pas être soi-même moqué ? Peut-être pour entrer en relation avec celui dont on se moque (mais c'est une manière maladroite de chercher à créer du lien !)
- Que ressent-on lorsqu'on se moque d'un autre ? Ou à l'inverse lorsqu'un autre se moque de
soi ? (mentalement et physiquement)
- Souvent on peut retrouver un meneur ou une meneuse dans des groupes. Tous les meneurs
ou meneuses se ressemblent-ils ? Qu'est-ce qui les différencie ? Qu'est-ce qui caractérise,
selon vous, un bon meneur ? Un mauvais ?
- Demander à chaque enfant de se souvenir d'un moment, d'une situation, d'une anecdote
qu'il a vécu dans la cour de récréation et…
- qui l'a effrayé, qui lui a fait peur (pourquoi?)
- qui l'a amusé (pourquoi?)
- qui l'a heurté, choqué (parce qu'injuste, par exemple ou…)
- Rassembler les exemples donnés.
- Aidés de la liste des exemples, demander aux enfants d'imaginer la récréation la plus cruelle
possible. (Il est possible que la lecture des récits, de par l'accumulation, devienne drôle. La
cruauté peut aussi être source de rire.)
- Proposer aux enfants de jouer des situations de moquerie ou d'autre forme de cruauté (dans
la liste développée plus haut) avec les variantes suivantes (dans ces premiers exemples, les
mots sont autorisés): En présence : 2 enfants, l'un se moque de l'autre. Comment se défendre, réagir ?
(essayer la réciproque)
En présence : 1 garçon ou fille face à un groupe. Il ou elle se moque du groupe, puis
le groupe se moque du garçon ou de la fille. (Récolter les sensations vécues par les
uns et les autres, qu'est-ce qui différencie un exemple de l'autre ?)
- Proposer de jouer d'autres situations mais cette fois sans mot prononcé.
Comme nous le disions d'emblée, d'autres pistes, d'autres thématiques peuvent donner lieu à des
prolongements, des jeux.
5 Bruno Humbeek, psychopédagogue à l'Université de Mons, in Dossier T'ar ta gueule à la récré. Cf.
Bibliographie.
26
Bibliographie
Littérature jeunesse
Chaque ouvrage présenté ci-dessous aborde une ou plusieurs thématiques parmi les
suivantes:
L'amitié, l'amour, la relation à soi, aux autres, l'école, la cruauté,
l'exclusion, l'intolérance, l'affirmation de soi.
DAVRE, Valérie (2008). Tes petits camarades. Editions Thierry Magnier.
Sale histoire... La maman de Valentin voudrait qu’il invite des copains pour
son anniversaire. Mais qui inviter ? Valentin est gros, triste, moche. Alors qui
voudrait bien être ami avec lui ? Quand on n’y croit plus du tout, quand on se
sent si nul, si seul, la vie se montre facétieuse...
Valérie Dayre ne vous offrira pas de happy end. Elle connaît trop l’âme
humaine. Elle montre qu’il ne faut jamais totalement désespérer mais au
contraire s’accrocher à la part belle des êtres. Texte court dès 8-9 ans et bien
au-delà.
ENGLEBERT, Eric (2008). T'es plus ma copine ! Editions Grasset Jeunesse.
Illustrations de Claude K. Dubois.
Les filles et leur « meilleure copine », c’est souvent indispensable et précieux, c’est
parfois compliqué et douloureux aussi. Sarah ne veut plus aller à l’école. Elle s’est
disputée avec sa meilleure amie Catherine qui ne veut désormais plus lui parler.
Voici donc un titre de la série « Les petits bobos de la vie » plus spécialement dédié
aux filles qui invite enfants et parents à partager ensemble ces petits accrocs parfois si
douloureux.
BARBEAU, Philippe (2001). Pas touche à mon copain. Editions Père castor
Flammarion. Illustrations de Daphné Collignon.
Simon change de comportement du jour au lendemain.
Rémi, son ami, tente de découvrir pourquoi. Histoire d’un racket et d'une
amitié.
27
TERREE, Caroline (2002). Délit de fuite. Editions Nathan. Illustrations de
Thomas Ehretsmann.
Lorsqu' Antoine arrive dans son nouvel établissement, Tom, collégien
renfermé, est chargé par son professeur d’accueillir le nouvel élève.
Rapidement les deux adolescents vont devenir inséparables. Leur amitié va
être mise à l’épreuve quand Tom découvre le secret d’Antoine. Autour de deux
sujets poignants, la mort d’un frère et le don d’organe, Caroline Terrée réussit
un excellent roman, entre mystère et révolte.
RICHTER, Jutta (2002). Ce jour-là j'ai apprivoisé les araignées. Editions la joie
de lire.
Derrière ce titre intriguant se cache un roman qui traite d’une amitié
singulière, dérangeante, entre la narratrice et un jeune garçon, Eric, qui fait
figure de marginal auprès des autres enfants. Eric aide la narratrice à
surmonter sa peur des araignées, des rats et du chat de cave. D’abord fascinée,
la jeune fille apprend à connaître ce garçon différent et silencieux dont tout le
monde se méfie, mais Eric peut aussi être violent, et quand il frappe un de ses
camarades, son amie est partagée entre des sentiments et des désirs
contradictoires : rester à ses côtés ou choisir le camp de ses camarades, celui
de la majorité.
BRITT, Fanny (2013). Jane, le renard et moi. Editions de la Pastèque.
Illustrations d'Isabelle Arsenault.
« Il reste à peine 2 mois d’école. Une toute petite éternité ». Montréal, dans les années 80. La jeune Hélène est le canard boiteux de son établissement. Mise à l’écart, sujette aux moqueries et aux insultes, elle se réfugie dans la lecture de Jane Eyre d’Emily Brontë. Elle s’identifie à l’héroïne tout en se dévalorisant, persuadée d’être « une saucisse de Toulouse », « un bébé truie » ou « un coussin à fourchettes ».
Jane, le renard et moi est un récit touchant qui présente avec justesse la méchanceté que les enfants
peuvent déployer l’une envers l’autre
GROHAN, Noémya (2014). De la rage de mon cartable. Editions Hachette
Jeunesse.
Durant ses années de collège, Noémya a subi tout ce qui fait le quotidien des
élèves harcelés : les brimades régulières, l’isolement systématique, le poids de
la honte, les reproches faits à soi-même de ne pas avoir su réagir aux attaques,
l’indifférence du monde enseignant, la perte progressive de confiance, la
tentation de tout casser et, combien de fois ! l’envie d’en finir avec cette vie de
souffrance.
28
ESTES, Eleanor (2003). Le jeu des 100 robes. Editions Casterman.
Illustrations de Beatrice Alemagna.
Le texte, d’une grande sensibilité, raconte l’histoire de Wanda, une petite
fille polonaise qui vit pauvrement avec son père, victime des moqueries des
autres filles de l’école. Un jour, pour participer à la conversation des autres
filles, Wanda prétend avoir cent robes, soigneusement rangées dans son
armoire, alors qu’à l’école, on la voit toujours porter la même. Le roman
montre sans fard la cruauté dont sont capables les enfants, plus par
inconscience que par réelle méchanceté et nous peint en filigrane le portrait
d’une enfant blessée par le regard qu’on porte sur elle.
RIPPERT, Maryvonne (2008). L'amour en cage. Editions Seuil Jeunesse.
Le quotidien de Paul, 11 ans, s’illumine dès qu’il quitte le collège et les
moqueries -péquenaud, entend-il à longueur de récré- et court rejoindre la pie
qu’il a sauvée et apprivoisée. Une réelle complicité est née au fil du temps et
lorsque vient le moment où l’oiseau pourrait prendre son envol, des idées pas
très glorieuses viennent à l’esprit de Paul. Et comme si cela ne suffisait pas,
voilà que la seule amie qu’il a, Aïssatou, va bientôt repartir en Guinée...
La liberté, l’amour, les renoncements... difficile équation. Un roman aux
accents de campagne et de langue méditerranéennes, aux personnages très
attachants.
SMADJA, Brigitte (2003). Il faut sauver Saïd. Editions Ecole des Loisirs.
Sans nul doute, ce livre pourra susciter nombre d’interrogations et de
discussions au sein des établissements scolaires, face à l’interrogation que
nous pose l’auteur : comment se fait-il qu’un jeune garçon, bon élève,
aimant les textes et la langue française, puisse peu à peu, à l’arrivée en
sixième, sombrer, ne plus travailler, redouter de plus en plus l’école ?
ROGER, Marie-Sabine (2000). Tartines au Ketcheupe. Editions Nathan.
Illustrations d'Aurélie Guillerey.
Nicolas, une petite terreur, raconte son histoire. Il prend la vie comme elle
vient : les bêtises, les bagarres dans la cour, les bisous de maman, les coups
de papa, la rigolade avec les copains, les punitions de la maîtresse. Un
monde à la fois réaliste et imaginaire, d’un petit garçon solitaire face aux
réalités de la vie. Un récit qui pourra faire rire, éludant les problèmes et les
peurs, mais qui aussi montre un garçon en perdition. Une histoire tendre,
sans concession.
29
MISSONNIER, Catherine (2004). Victoire est amoureuse. Editions Gallimard
Jeunesse. Illustrations d'Anne-Isabelle Le Touzé.
Cette année, Victoire entre en CM2. Mais cette année, tout semble s’être
transformé. Les garçons roulent des mécaniques et les filles sont devenus
très coquettes, au point d’avoir des amoureux. Victoire ne s’y retrouve pas et
veut encore jouer aux billes, son jeu préféré. Elle croit d’ailleurs que les
garçons la trouvent laide avec ses cheveux roux. Mais sa meilleure amie
tentera de lui ouvrir les yeux… et Valentin lui déclarera sa flamme. Elle aura le
courage de lui avouer qu’elle n’a pas de sentiment pour lui.
GOLDING, William (2007). Sa Majesté des Mouches. Editions Gallimard Jeunesse. Illustrations de Claude Lapointe.
L'évidence est là : il n’y a pas d’adultes sur l’île, seulement des enfants.
L’avion qui transportait les collégiens britanniques a pris feu avant de
sombrer dans le Pacifique. Ralph rassemble les rescapés et s’efforce
d’organiser la survie du groupe. Mais, s’ils sont nombreux à applaudir ses
décisions, presque tous préfèrent se baigner dans le lagon ou jouer à l’ombre
des palmiers, au lieu d’entretenir le feu qui alerterait les bateaux croisant au
large. La nuit, cependant, leur sommeil se peuple de créatures terrifiantes.
Sous l'impulsion de Jack, violent et jaloux de Ralph, la chasse au monstre est
déclarée. Mais les partisans de Jack et ceux de Ralph ne vont pas tarder à s'affronter cruellement…
Le texte de Catherine Verlaguet est édité aux éditions Théâtrales.
Cette pièce contemporaine décrit très finement les modes d’interaction des
enfants à l’école, les stratégies d’évitement, de rejet ou, au contraire, de
séduction et de connivence entre pairs. En même temps qu’elle les évoque,
elle les questionne et invite le jeune lecteur-spectateur à également
s’interroger : comment s’intégrer dans un groupe et conserver sa
personnalité ? Comment accepter l’autre tout en restant soi-même ?
Comment être soi et accepter que l’autre soit différent ?
Sources : www.ricochet-jeunes.org , www.gallimard.fr
30
Ouvrages Philo Jeunesse
Les Goûters Philo.
LABBÉ Brigitte et PUECH Michel.
Illustrations de Jacques AZAM.
A partir de 8 ans.
Thématiques:
- Les chefs et les autres
Par autorité, par amour du pouvoir ou par responsabilité, certains hommes souhaitent être des chefs. D’autres préfèrent obéir plutôt que de prendre des décisions.
- Les garçons et les filles La nature a décidé qu’il y aurait deux sexes : les hommes et les femmes, tous deux très proches et très différents à la fois.
- Le courage et la peur
On peut trouver le courage d’affronter sa peur et avancer. Si le courage commence à monter en soi, la peur va s’écraser. La peur est peureuse, elle ne se bat pas, elle recule dès que le courage se montre.
- Moi et les autres
Comment avoir une idée de ce que l’on est sans les autres ? Comment savoir si l’on est gentil, méchant, jaloux, moqueur… si les autres ne sont pas là ? Pour se connaître, on a besoin de passer par les autres.
- Le respect et le mépris
Confondre le respect avec la politesse, l’obéissance ou la peur… c’est embêtant : à force de ne pas respecter le mot « respect », le respect, le vrai, on ne saura plus ce que c’est.
- L'amour et l'amitié
Les yeux de nos amis(es), les yeux de nos amoureux(ses) sont les meilleurs miroirs du monde : on y découvre quelqu’un que les autres ont envie d’aimer, on y voit quelqu’un que les autres aiment.
- Le bien et le mal
Se poser des questions sur ce qui est bien et ce qui est mal, c’est cela être humain. Donc, ce qui est
bien et ce qui est mal n’est pas écrit une fois pour toutes quelque part.
Source : www.lesgoutersphilo.com/ouvrages/
31
Documentation
Julie Delalande, La cour de récréation. Pour une anthropologie de l'enfance, PU Rennes, 2001.
Qui ne connaît la cour de récréation pour l'avoir fréquentée étant petit ? Le brouhaha qui s'y installe
quand les enfants sortent, les jeux qu'on y pratique chaque jour et les histoires qui s'y passent ?
Pourtant, peu d'études s'attachent à approfondir l'importance fondamentale de ce temps partagé
entre pairs dans le quotidien de l'enfant. Julie Delalande propose ici une approche novatrice de la cour
d'école et montre qu'elle fonctionne comme une micro-société où les élèves mettent en place des
règles de vie qui dépassent largement celles qu'impose le jeu commun. Grâce à un travail minutieux
d'observation basé sur la méthode ethnographique, elle décortique les formes de sociabilités
enfantines et fait apparaître l'école comme un lieu de perpétuation d'un savoir enfantin. Loin de
déboucher sur une situation chaotique parce que non organisée par les enseignants, le temps de la
récréation révèle l'établissement par les enfants de règles et valeurs qu'ils reprennent des adultes et
s'approprient pour structurer leurs relations. ---
Delalande J., 2004. « La récréation ; le temps d’apprendre entre enfants », Enfances & PSY, «
Comment les enfants apprennent-ils ? » n°24, p.71-80.
Delalande J., 2003. « La socialisation sexuée à l’école : l’univers des filles », La lettre de l’enfance et
de l’adolescence ; Revue du Grape « Les filles », n°51, avril, p.69-75.
Delalande J., 2003. « Culture enfantine et savoir-vivre : les enjeux d’un apprentissage entre pairs »,
Terrain , « Enfant et apprentissage », n° 40, février, p.99-114.
Delalande J., 2002 « Comment le groupe s’impose aux enfants », Empan , « Le groupe : chaînon
manquant ? », n°48, décembre, p.27-31.
Delalande J., 2009. Des enfants entre eux; Des jeux, des règles, des secrets, Paris, Autrement,
collection Mutations, 160 p.
Danic I., Delalande J., Rayou P., 2006. Enquêter auprès d’enfants et de jeunes, Objets, méthodes et
terrains en sciences sociales, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, collection Didact Education,
216 p.
Delalande J., 2003. La récré expliquée aux parents, Editions Louis Audibert, Paris, 149 p.
Delalande J., 2001. La cour de récréation, Contribution à une anthropologie de l’enfance, Préface de
Patrick Rayou, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, collection « Le sens social », 278 p
Dossier T'ar ta gueule à la récré, sous la dir. De Catherine Moreau, in PROF numéro 17, avril 2013 p.
12-20.
Répandu sur toute la planète, sans doute aussi vieux que l'école elle-même, le harcèlement entre
élèves peut empoisonner la vie des classes, des salles d'étude, des cours de récréation et perturber la
scolarité de ses acteurs, qu'ils soient auteurs, victimes ou témoins. Ce dossier évoque les signes qui
peuvent mettre la puce à l'oreille des équipes éducatives et les conséquences possibles de cette forme
de violence sur les victimes. Il propose de soutils, des méthodes et des services qui peuvent aider les
professionnels de l'enseignement à faire face aux différentes formes de harcèlement entre élèves à
l'école. Et à les prévenir.
32
Consultable en ligne :
http://www.enseignement.be/upload/docs/000000000004/000000009901_HNYSPKHR.pdf
G. Deboutte, L'enfant, ni loup, ni agneau, Namur, Erasme, 1995.
Personne ne doute encore de l'importance cruciale des années d'enfance et d'adolescence. Elles
forgent le futur de chacun. Au cours de cette période, ils devraient pouvoir découvrir et développer
toutes leurs capacités. Pourtant brimades, vexations, violences entre enfants se développent et
viennent perturber le quotidien des activités scolaires, sportives, culturelles... Les parents des enfants
– qu'ils soient auteurs, victimes ou témoins trouveront des pistes et des conseils pour prévenir ces
situations et faciliter leurs règlements. Les enseignants et éducateurs, animateurs d'activités
cerneront dans leur rôle spécifique, comment mieux percevoir les signaux, se situer lors des actes et
aider les victimes.
N. Catheline, Harcèlements à l'école, Albin Michel, 2008.
" On m'a traité, je suis nul, tout est de ma faute " : Lucas, 10 ans, multiplie les appels au secours
depuis qu'il est victime de harcèlement à l'école. Cette histoire banale, des milliers d'enfants la vivent
quotidiennement sous l'œil inquiet de leurs parents, partagés entre culpabilité et impuissance. Ces
violences touchent aussi les " bons élèves ". A travers tous ces enfants, c'est l'école elle-même qui est
visée. Il n'y a pas d'un côté le harceleur, de l'autre la victime. Derrière chaque fait se cachent une
histoire, un contexte, une dynamique qui mettent en présence agresseur et agressé, mais aussi
spectateurs plus ou moins actifs. Forte de son expérience de pédopsychiatre, Nicole Catheline analyse
ces processus complexes et souligne le rôle régulateur que devraient jouer les adultes - parents ou
enseignants. Vivre sa scolarité en sécurité est un droit fondamental de l'enfant : cela suppose de
surveiller et punir, certes, mais aussi d'écouter les enfants, d'aider les parents et de mettre en place
des politiques éducatives appropriées. Il en va de la responsabilité de tous d'œuvrer pour une école
apaisée.
Les vilains petits - Création 2015 du Zététique Théâtre. Pour tous, dès 8 ans
Mention du Jury des Rencontres de Huy pour l'importance des thématiques abordées
Mise en scène : Luc Dumont / Ecriture : Catherine Verlaguet* / Jeu : Alice Tahon (Valentin) / Franck Laisné (Loan) / Sophie Warnant (Maya) / Catherine Daele (Malone) / Scénographie,
costume : Cécile Balate / Création des Lumières : Julien Legros, avec l'aide de Xavier Dedecker / Assistanat : Justine Duchesne et Melody Willame / Photo Nicolas Bomal/Province de Liège
*Texte publié aux Editions Théâtrales, collection Jeunesse
Accueil en création aux Chiroux. Avec l'aide du centre culturel de Huy.
Réalisé avec le soutien de la Province de Liège et de son Service Culture, de la Fédération Wallonie
Bruxelles et de la Région Wallonne.
Zététique Théâtre ASBL
Rue des franchimontois 47 4000 Liège Belgique +32 04 227 63 49 [email protected]
www.zetetiquetheatre.be