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1 Merci à vous, gens de ma ville Vous qui l'avez faite à mon goût Si je m'y sens le coeur tranquille C'est toujours un peu grâce à vous. Merci pour tout ce que je trouve Aux quatre coins de mon Paris Pour cette galerie du Louvre Où la Joconde me sourit. Pour la fraîcheur de Notre Dame Où vint prier François Villon Pour séduire une jolie dame Qui logeait près du Petit pont. Merci Monsieur Mansard Et j'ose de la part de Mimi Pinson Vous offrir un bouquet de roses Pour sa mansarde et sa chanson.

Merci à vous, gens de ma ville Vous qui l'avez faite à mon goût Si …ekladata.com/tsyN6ZlW6n82bcGX_UI1Qt0g8Xs.pdf · 2013. 2. 4. · Françoise HARDY et Jacques DUTRONC de la

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  • 1

    Merci à vous, gens de ma ville

    Vous qui l'avez faite à mon goût

    Si je m'y sens le coeur tranquille

    C'est toujours un peu grâce à vous.

    Merci pour tout ce que je trouve

    Aux quatre coins de mon Paris

    Pour cette galerie du Louvre

    Où la Joconde me sourit.

    Pour la fraîcheur de Notre Dame

    Où vint prier François Villon

    Pour séduire une jolie dame

    Qui logeait près du Petit pont.

    Merci Monsieur Mansard

    Et j'ose de la part de Mimi Pinson

    Vous offrir un bouquet de roses

    Pour sa mansarde et sa chanson.

  • 2

    Merci Jean-Baptiste Molière

    Pour les beaux soirs que je vous dois.

    Rideau de velours et lumières

    Tout comme à Versailles autrefois.

    Merci Monsieur le roi de France

    Louis, Charles, Henri de votre nom

    Le chiffre n'a plus d'importance...

    Et pour le seizième, pardon.

    Merci pour toutes ces richesses

    Dont je rends grâce à ma façon

    Paris qui valut une messe

    Peut bien valoir une chanson.

    de Bernard Dimey

  • 3

  • 4

    MERCI A VOUS MR JEAN SABLON

  • 5

    Jean Sablon est né à Nogent sur Marne en 1906. Il fait

    parti d'une famille tournée résolument vers le spectacle, il

    est en effet le fils du compositeur Adhémar Fabulus

    Sablon (son père détestant ses prénoms se fait appeler

    Charles) et il a une soeur Germaine Sablon qui quelques

    années plus tard deviendra une grande chanteuse

    française. Il fait ses études au lycée Charlemagne jusqu'à

    l'âge de 17 ans puis les abandonnera pour jouer aux côtés

    de Jean Gabin "La Dame en Décolleté" au Théâtre des

    Bouffes-Parisiens. Puis il jouera dans différentes

  • 6

    opérettes, spectacles avant de chanter auprès de

    Mistinguett dans la revue du Casino de Paris

    C'est en 1932 que Jean Sablon fait son premier album en

    duo avec Mireille et c'est le succès entre autre avec "Ce

    petit chemin", "Fermé jusqu'à Lundi", "Puisque vous

    partez en voyage" etc... En 1933 Jean Sablon, crée en

    quelque sorte, le swing en France et travaille beaucoup

    avec d'excellents musiciens comme Django Reinhardt,

    André Ekyan, Stéphane Grappelli, Michel Warlop et bien

    d'autres. C'est en 1936 qu'il révolutionne l'univers de la

    chanson en utilisant pour la première fois un micro. Tollé

    général, Sablon n'a pas de voix et se cache derrière son

    micro. Quelle erreur ! Heureusement de plus en plus de

    gens comprennent l'intérêt de susurrer des mots d'amour

    derrière un micro plutôt que de les crier et il reçoit en

    1937 le Grand Prix du Disque.

  • 7

    Jean Sablon est sacré le meilleur "crooner" français au

    même titre qu'un Bing Crosby et même plus tard un

    Frank Sinatra ou un Dean Martin. Il est une énorme

    vedette aux Etats Unis où engagé de 1937 à 1939 par le

    directeur de la NBC, il chantera aussi tout les samedis

    soirs pour la CBS. Vedette en France, il part s'installer en

    Amérique pendant toute la seconde guerre

    mondiale. Pressenti pour jouer aux côtés de Gene Kelly

    dans "Un Américain à Paris" il refuse le rôle sous

    prétexte (c'est bien américain) que ses dents sont trop

    longues et qu'il faudrait lui limer.

    En 1983 il fait ses adieux à la chanson puis comme il

    aurait aimé le dire, "il tire sa révérence" en 1994.

  • 8

    Un grand chanteur / interprête et un grand Monsieur de la

    Chanson Française disparaît.

  • 9

    En 1931, l'éditeur Raoul BRETON, alors compagnon de DAMIA, présente Jean à MIREILLE et à Jean NOHAIN.

    Auteur, Jean NOHAIN joint son talent à celui de

    MIREILLE compositrice, pour écrire "L'opérette

    disquée": "Un mois de vacances". MIREILLE, PILLS et

    TABET ainsi que Jean, interprètent quelques chansons

    empreintes d'une fraîcheur inconnue jusqu'alors et

    marquées par les rythmes anglo-américains. Ces petits

    chef-d'oeuvres participent du "Renouveau de la chanson

    française", ainsi que la presse de l'époque le nomme déjà.

    En témoignent "Les pieds dans l'eau", "C'est un jardinier

  • 10

    qui boite", "La partie de bridge" et "Le joli pharmacien".

    Cette suite de chansons, apparue à une époque où le

    marché du disque commence à se développer, est

    commercialisée dans des pochettes illustrées, ce qui est

    une nouveauté, et bénéficie d'une large publicité par des

    affiches dont André GIRARD est le créateur.

    En 1933, Jean enregistre avec le choeur de MIREILLE

    "Ce petit chemin", qui sera son premier disque à

    connaitre un grand succès.

    Deux ans plus tard, les deux complices enregistrent

    "Fermé jusqu'à lundi" et "Puisque vous partez en voyage"

    dont le charme demeurera au point de convaincre

    Françoise HARDY et Jacques DUTRONC de la

    reprendre 70 ans plus tard.

  • 11

    L'amitié entre MIREILLE et Jean ne se démentira jamais

    et les suivra toute leur vie.

  • 12

    Jean SABLON demeure dans la mémoire du public

    comme le premier chanteur français à avoir imposé le

    micro sur scène. Très amateur de chanteurs anglo-saxon

    utilisant le micro, c’est en 1933, à l’issue de son premier

    voyage aux Etats-Unis que Jean comprend la nécessité de

    restituer sur scène le son de ses émissions radiophoniques

    et de ses disques.

    C’est en 1936 qu’éclate à Mogador « le scandale du

    micro » suivi aussitôt par le même tollé à Bobino. Jean

  • 13

    apparaît devant son public et derrière cet étrange appareil

    d’amplification. Chahuté par certains, Jean SABLON

    deviendra pour longtemps « Le chanteur sans voix »,

    blagué par les humoristes. Les sobriquets pleuvent tel que

    : « Jean qu’a le son court », « Sans son ». Egalement, de

    bons mots circulent : « Germaine SABLON se prend

    pour Jeanne d’Arc, elle entend des voix, même celle de

    son frère » ou bien « Jean SABLON se produit à l’ABC,

    on peut aller l’écouter, on n’est pas sûr de l’entendre ».

    Ces critiques malveillantes oublient que Jean jouit depuis

    quelques années d’un statut de vedette et a donc fait ses

    preuves par la simple force de sa voix. Fait amusant, dès

    1937, un quotidien américain loue « sa voix profonde de

    baryton ».

    En France, le micro ne s’imposera pas sans difficultés. La

    chanteuse DAMIA ne dit-elle pas un jour à la vue d’un

    journaliste lui tendant un micro : « Eloignez cet

    instrument qui a tué notre métier ».

    Cependant, la technique fit florès et tous les chanteurs

    sont à ce titre des émules de Jean SABLON. Il est

    intéressant de constater qu’avec l’apparition du micro,

    l’art de la chanson a été révolutionné. Dorénavant, un

  • 14

    interprète peut se faire plus confidentiel et suggestif,

    donnant à chaque spectateur l’impression qu’il s’adresse

    à lui en particulier, ce qui est plus approprié pour la

    chanson d’amour que de crier sur scène comme on était

    obligé de le faire avant le micro.

  • 15

    DISCOGRAPHIE DE JEAN SABLON

    Deux albums que l'on retrouve assez souvent chez les

    disquaires.

    Le premier chez Pathé Marconi sortit en 1976 comprend

    les titres suivants :

    - Syracuse, Merci à Vous, Reviens, Qui Vivra Verra, la

    Chanson des Rues, C'est le Printemps, Ciel de Paris, Un

    seul couvert,please, James, Je tire ma révérence, Rêverie,

    Laura, La Dame en Gris, Môme de mon coeur, Praline, la

    Bouillabaisse, Ce n'est que votre main, Madame, Et

    Mimi, J'ai peur de l'automne, Utrillo, Sur les quais du

    vieux Paris, J'ai ta main, Sur le pont d'Avignon, Le fiacre,

    J'attendrai, Mélancolie, Il ne faut pas briser un rêve,

    Alone, Vous qui passez sans me voir, Puisque vous

  • 16

    partez en voyage,Rendez-vous sous la pluie, Je sais que

    vous êtes jolie, Ce petit chemin.

    Vraiment un très joli album qui a dû être réédité en

    compact.

    Le deuxième album a été édité en 1977 chez Festival

    Musidisc-Europe et contient là aussi quelques

    compostions fort intéressantes.

    - Clopin Clopant, Venez donc chez moi, Quel beau jour

    pour moi, Il ne faut pas briser un rêve, Insensiblement,

    La vie en rose, Avril à Paris, Utrillo, Pigalle, Mélancolie,

    Allez lui dire que je l'aime, Les feuilles mortes,

    J'attendrai, Rose d'Ispahan, Les gens heureux, Adieu

    Tristesse, Ces petites choses, La solution, Tout seul, Oui

    je m'en vais, Tu sais, Amélia, La dernière chanson,

    Quand Paris.

  • 17

    En 1930 Jean se rend à Joinville pour tourner "Chacun sa

    chance" réalisé par René PUJOL, co-production franco-

    allemande de la U.F.A. C'est son premier long-métrage

    de même que pour Jean GABIN. A la sortie du film, il est

    extrêmement déçu par son apparence physique. Il en

    naîtra chez lui un sentiment de défiance vis à vis de son

    image dont il ne se départira jamais et qui le dissuadera

    de tenter de nouvelles expériences cinématographiques.

    Ni l'insistance de Gene KELLY, venu spécialement à

    Paris pour le convaincre d'accepter un rôle dans "Un

    américain à Paris" (que Georges GUETARY incarnera

    avec talent) ni les propositions de la BBC, aux fins de

  • 18

    tourner l'histoire de sa vie, ne le feront fléchir. Jean,

    toujours indépendant, se serait mal accommodé d'un long

    et contraignant contrat avec un producteur, et il préféra

    préserver sa liberté afin de satisfaire sa passion des

    voyages. De plus, les vedettes d'Hollywood, déjà à cette

    époque, sont constamment épiées et leurs vies privées

    passées au crible.

    La Compagnie Industrielle Commerciale

    Cinématographique souhaitera le voir occuper son

    premier grand rôle, tout en lui permettant de choisir avec

    Marcel CARNE, scénario et dialogues, mais la guerre

    fera échouer cette perspective.

    Il refusera de même de paraître dans "Cancan" et c'est

    Louis JOURDAN qui le remplacera.

  • 19

    JEAN SABLON AVEC HENRY FONDA

    La Société Parisienne de Distribution

    Cinématographique, qui n'est pas des moindres (on

    compte parmi ses productions: "Les visiteurs du soir",

    "L'éternel retour" et "La Belle et la Bête"), n'obtiendra

    pas de meilleurs résultats lorsqu'elle souhaitera réaliser

    un film spécialement à l'intention du chanteur pour

    "exprimer tous les aspects du talent de Jean SABLON".

    Seules exceptions: "The Castles" avec Ginger ROGERS

    et Fred ASTAIRE au sein duquel Jean verra sont rôle se

    réduire constamment au point de refuser finalement

  • 20

    d'apparaître à l'écran (on n'y entendra plus que sa voix),

    et dans "Paris chante toujours" (1952) qui réunira de

    nombreux autres interprètes majeurs.

    JEAN SABLON AVEC RITA HAYWORTH

  • 21

    JEAN SABLON AVEC CLAUDETTE COLBERT

    JEAN SABLON AVEC WALT DISNEY

  • 22

    JEAN SABLON AVEC MARLÈNE DIETRICH ET

    JEAN-PIERRE AUMONT

    C'est en 1929 que Jean effectue ces premiers essais sur

    disques accompagné par Georges VAN PARYS qui,

    séduit par son sens du rythme, le mentionne dans son

    journal. Fait amusement, le directeur de la firme

    discographique Columbia semble persuadé que Jean ne

    fera pas carrière en ce domaine. C'est cependant

    Columbia qui réalisera en 1931 les deux premières faces

    commercialisées du chanteur, une version de "Que

  • 23

    maravilla" et "Ultimo adios".

  • 24

    D'autres chansons sont gravées la même année chez

    Discolor, qui fabrique de remarquables disques souples et

    transparents, de couleur jaune, mauve ou rouge dont le

    procédé sera malheureusement rapidement abandonné.

    Les succès commerciaux rencontrés par "Ce petit

    chemin", "Rendez-vous sous la pluie" et "Vous qui

    passez sans me voir" (1937), laisseront présager une

    carrière discographique prolifique.

    Par sa large audience à la radio, notamment dans les deux

    Amériques, Jean réalisera d'exceptionnelles ventes de

    disques.

    On l'oublie malheureusement trop souvent, mais les

    chansons de Jean Sablon furent connues dans le monde

    entier.

  • 25

    VOUS QUI PASSEZ SANS ME VOIR

    19 Juin 1936 (J.Hess-P.Misraki-C.Trenet)

    Les souvenirs sont là pour m'étouffer

    De larmes, de fleurs de baisers

    Oui je revois les beaux matins d'Avril

    Nous vivions sous les toits tout en haut de la ville

    Vous qui passez sans me voir

    Sans même me dire bonsoir

    Donnez- moi un peu d'espoir

    Ce soir

    J'ai tant de peine

    Vous dont je jette un regard

    Pour quelle raison ce soir

    Passez vous sans me voir

    Un mot je peux vous dire je vous aime

    C'est ridicule et c'est bohême

  • 26

    C'est jeune et c'est triste

    Aussi

    Vous qui passez sans me voir

    Sans même me dire bonsoir

    Me donnerez-vous ce soir

    Un peu d'espoir

    Aussi

    Vous qui passez sans me voir

    Sans me donner d'espoir

    Adieu

    Bonsoir

  • 27

    RENDEZ VOUS SOUS LA PLUIE

    7 Décembre 1935

    (J.Hess-C.Trenet)

    Pourquoi m'avoir donné rendez-vous sous la pluie

    Petite aux yeux si doux, trésor que j'aime

    Tout seul comme un idiot, j'attends et je m'ennuie

    Et je me pose aussi quelques problèmes

    Pourtant on s'est connu par une claire nuit

    Le ciel était si doux la mer si belle

    Oui mais voilà ce soir, j'attends et je m'ennuie

    Pourquoi m'avoir donné rendez vous sous la pluie

    J'ai mes chaussettes

    Qui font trempettes

    J'ai des frissons

    De la tête aux talons

    Et dans la brume

  • 28

    J'attrape un rhume

    Combien de garçons

    Sont-ils morts de cette façon

    Mais pourquoi

    Mais pourquoi

    Ninon

    Pourquoi m'avoir donné rendez vous sous la pluie

    Petite aux yeux si doux, trésor que j'aime

    Tout seul comme un idiot j'attends là et je m'ennuie

    Et je me pose aussi quelques problèmes

    Pourtant on s'est connu par une claire nuit

    Dans tout le casino c'était la fête

    Pourquoi m'avoir dit oui

    Tout en baissant la tête

    Pourquoi m'avoir donné rendez-vous sous la pluie

  • 29

    MISS OTIS REGRETS

    7 Janvier 1935

    (C.Porter/L.Palex-Hennevé)

    Miss Otis Regrets de ne pouvoir dîner

    Madame Miss Otis Regrets de ne pouvoir venir dîner

    Mais hier au Bois elle est allée

    Dans l'allée des amoureux

    S'est égarée

    Madame Miss Otis Regrets de ne pouvoir venir dîner

    Quand elle comprit

    Que son bel amour était fini

    Madame elle courut vers l'homme qui l'avait

    Indignement trahi

    De sa robe en velours chiné

    Sortit un browning elle tua

    Sans hésiter

  • 30

    Madame Miss Otis Regrets de ne pouvoir venir dîner

    La foule vînt força la prison et la saisit

    Madame la traîna jusqu'au vieux tilleul

    Où on la pendit

    Mais juste avant de trépasser

    Elle leva sa jolie tête pour murmurer

    Madame Miss Otis Regrets de ne pouvoir venir dîner

  • 31

    LA CHANSON DES RUES

    19 Octobre 1936 (R.Goer/M.Vaucaire)

    La chanson de la rue c'est tout à fait notre histoire

    La chanson de la rue

    Chacun s'y est reconnu

    Les couplets, les refrains s'y ressemblent toujours

    Car on y parle uniquement d'amour

    Bien des gens s'arrêtent

    Et la voix émue

    Sans façon répète

    La vieille chanson des rues

    Modeste musique

    Poésie d'un sou

    Mais cet air mélancolique

    Nous poursuit partout

    On y parle de jeunesse

  • 32

    D'amour et de longs baisers

    De serments et de tendresse

    De clairs de Lune d'été

    Bien des gens s'arrêtent

    Et la voix émue

    Sans façon répètent

    La chanson des rues

    On y parle de tristesse

    De rêve et d'amours déçus

    Et du regret que vous laisse

    Les années qui ne sont plus

    Bien des gens s'arrêtent

    Et la voix émue

    Sans façon répètent

    La triste chanson des rues

  • 33

    CES PETITES CHOSES

    (THESE FOOLISH THINGS)

    19 Juin 1936

    (Strachey/J.Larue)

    Le jour où vous m'avez laissé

    Vous avez cru tout éffacé

    Dans votre geste

    Mais il nous reste

    Mille témoins des jours passés

    Un peu de vous partout qui traîne

    M'apporte les joies et les peines

    Ce vieux billet chérie qui me rappelle

    Les nuits à bord du Normandie si belle

    La lampe qui repose

    Ces petites choses

    Me parle de vous

  • 34

    Ce doux refrain d'amour que Crosby chante

    bbabababa

    Le vent du soir là-bas qui se lamente

    Et votre porte close

    Ces petites choses

    Me parlent de vous

    Chérie pourquoi m'avoir quitté

    Pourquoi m'avoir quitté

    Après ce que nous avons été

    Ce toi et moi écri à notre image

    Ouvert ce soir à la dernière page

    Partout ou mes yeux se posent

    Ces petites choses

    Me parlent de vous

    Nos parcs au soir où la cloche sonne

    Ce vieux boudoir où ne vient plus personne

  • 35

    Partout ou mes yeux se posent

    Ces petites choses

    Me parlent de vous

    J'ATTENDRAI

    4 avril 1939

    (D.Olivieri/L.Poterat)

    J'attendrai, le jour et la nuit

    J'attendrai toujours

    Ton retour

    J'attendrai car l'oiseau

  • 36

    Qui s'enfuit vient chercher l'oubli

    Dans son nid

    Le temps passe et court en battant

    Tristement dans mon coeur si lourd

    Et pourtant j'attendrai ton retour

    Reviens bien vite, un jour sans toi

    Et sans limite la nuit sans toi

    Quand on se quitte on oublie tout

    Mais revenir est si doux

    Si ma tristesse peut t'émouvoir

    Avec ivresse reviens un soir

    Et dans nos bras tout s'oubliera

    J'attendrai toujours

    Ton retour

    Car l'oiseau qui s'enfuit

    Viens chercher l'oubli

  • 37

    Dans son nid

    Le temps passe et court

    En battant tristement

    Dans mon coeur si lourd

    Et pourtant j'attendrai ton retour

    SEUL (ALONE)

    19 JUIN 1936

    (N.Herb Brown/C.Dawson)

    Le ciel ce soir est lumineux

    Comme un soir de gala

    On voit partout des amoureux

    Et je suis là

    Tout seul

    Tout seul

    Sous un ciel et le vent est lourd

    Tout seul

  • 38

    Tandis que tout vient me parler d'amour

    Vous qui rêvez dans la nuit

    D'un bonheur qui s'enfuit

    Etes vous aussi

    Le coeur épris

    Bien seul alors que mon âme

    A penché sur vous

    Bien seul avec mes baisers

    Qui s'en vont si doux

    Hélas déjà viens le jour

    Et je reste toujours

    Tout seul

    Alors que tout vient me parler d'amour

    Hélas déjà viens le jour

    Et je reste toujours

    Tout seul

  • 39

    Alors que tout viens me parler d'amour

    IL NE FAUT PAS BRISER UN REVE

    19 OCTOBRE 1936

    (J.Jal)

    Depuis le jour où je vous aime

    Mon coeur est sans espoir

    Malgré votre sourire rebelle

    Tout est là triste et noir

    Pourtant un jour dans un baiser

    Vous m'avez promis de m'aimer

    Il ne faut pas briser un rêve

    Même s'il vous semble un peu fou

    Tâchez donc que le mien s'achève

    Puisqu'il est plein de vous

    Déjà

    En vous serrant dans mes bras

  • 40

    Je sens que votre étreinte

    Me mens

    Il ne faut pas briser un rêve

    Même s'il vous semble un peu fou

    Tâchez donc que le mien s'achève

    Puisqu'il est plein de vous

    Il ne faut pas briser un rêve

    Même s'il vous semble un peu fou

    Tâchez donc que le mien s'achève

    Puisqu'il est plein de vous

  • 41

    UN SEUL COUVERT PLEASE JAMES

    11 Mars 1936

    (M.Carr/J.Larue)

    James depuis longtemps est pour monsieur

    Le serviteur le plus précieux

    Et le plus silencieux

    Comme doit être un vrai serviteur

    Et quand il voit l'ami de monsieur

    Embrasser madame, il sait au mieux

    Tousser très fort et fermer les yeux

    Pendant qu'il dressait ainsi que chaque soir

    Le couvert de Monsieur et Madame

    Monsieur revint seul hésitant à s'asseoir

    Et lui dit en retenant ses larmes

    Un seul couvert please James

    Madame ne rentrera pas

  • 42

    Elle attend un repas

    Chez un ami qu'elle aime

    Je servirai moi-même

    Un seul couvert please James

    Fermez sa chambre adoré

    Quittez cet air éploré

    Comme je le fais moi même

    Lui c'était pourtant l'ami d'enfance

    Il m'a volé mon amour

    James laissez moi seul dans le silence

    Les souvenirs, les beaux jours

    Je servirai moi même

    A quoi bon verser des pleurs

    Non ne dérangez pas ses fleurs

    Un seul couvert please James

    Je servirai moi même

  • 43

    A quoi bon verser des pleurs

    Non ne dérangez pas ses fleurs

    Un seul couvert, please James

    PARIS TU N'AS PAS CHANGE

    4 AVRIL 1939

    (A.Siniavine/J.Nohain)

    Après de longs mois de voyage

    Quand tout à coup le train ralentit

    Et que le porteur de bagage

    Vous crie par ici la sortie

    On se bouscule vers la porte

    On se sent le coeur tout battant

    Et puis un taxi nous emporte

    On regarde on est tout content

    Paris tu n'as pas changé mon vieux

    Paris tu n'as pas changé tant mieux

  • 44

    Toujours les mêmes ciels

    Toujours les mêmes yeux

    Et toujours ton sourire merveilleux

    Paris tu n'as pas changé mon vieux

    Paris tu n'as pas changé tant mieux

    Tu n'as pas grossi

    Tu n'as pas maigri

    Tu es toujours le même Paris

    Des petits détails par-ci par là

    Une affiche que l'on ne connaît pas

    Tiens encore un nouveau cinéma

    On s'émerveille à chaque pas

    Paris tu n'as pas changé mon vieux

    Paris tu n'as pas changé tant mieux

    Tu n'as pas maigri

    Tu n'as pas grossi

  • 45

    Tu es toujours le même Paris

    Bien sûr c'est charmant l'Amérique

    C'est très émouvant le Canada

    Il faudra que je vous explique

    Des tas de trucs que j'ai vu là-bas

    Il y a des gens très sympathiques

    Je suis sûr que ça vous plaira

    Mais en arrivant d'Amérique

    J'ai trois petits mots à vous dire tout bas

    Paris tu n'as pas changé tant mieux

    Paris tu n'as pas changé mon vieux

    Toujours les mêmes ciels

    Toujours les mêmes yeux

    Et tout ces petits chapeaux si merveilleux

    Paris tu n'as pas changé mon vieux

    Paris tu n'as pas changé tant mieux

  • 46

    Tu n'as pas maigri

    Tu n'as pas grossi

    Tu es toujours le même Paris

    Tu es toujours le même Paris

    SYRACUSE

    (H.Salvador/B.Dimey)

    J'aimerai tant voir Syracuse

    L'Ile de Pâques et Kérouan

    Et les grands oiseaux qui s'amusent

    A glisser l'aile sous le vent

    Voir les jardins de Babylone

    Et le palais du Grand Lama

    Rêver des Amants de Vérone

    Au sommet du Fujiyama

    Voir le pays du matin calme

    Allez pêcher aux Cormorans

  • 47

    Et m'enivrer de vin de palme

    En écoutant chanter le vent

    Avant que ma jeunesse s'use

    Et que mes printemps soient partis

    J'aimerai tant voir Syracuse

    Pour m'en souvenir à Paris

    JE TIRE MA REVERENCE

    25 Mars 1939

    (P.Bastia)

    Vous mes amis, mes souvenirs

    Si vous la voyiez revenir

    Dites lui que mon coeur lassé

    Viens de rompre avec le passé

    Je tire ma révérence

    Et m'en vais au hasard

  • 48

    Par les routes de France

    De France et de Navarre

    Mais dites lui quand même

    Simplement que je l'aime

    Dites lui voulez-vous

    Bonjour pour moi et voilà tout

    J'avais sa préférence

    J'étais son seul bonheur

    Hélas les apparences

    Et le sort sont trompeurs

    Un autre a pris ma place

    Tout passe, tout casse, tout lasse

    Des grands mots pourquoi

    Non dites lui bonjour pour moi

    Elle croit que j'ai beaucoup de chagrin

    Aujourd'hui non mais peut être demain

  • 49

    Je tire ma révérence

    Et m'en vais au hasard

    Par les routes de France

    De France et de Navarre

    Mais dites lui quand même

    Simplement que je l'aime

    Dites lui voulez vous

    Bonjour pour moi et voilà tout

    Je n'ai plus d'espérance

    Je remporte mon coeur

    Par les routes de France

    De France ou bien d'ailleurs

    Mais dites lui quand même

    Simlement que je l'aime

    Dites lui voulez vous

    Bonjour pour moi et voilà tout.

  • 50

  • 51

    Dès le début des années 30, Jean SABLON se rendit

    compte de l’importance de la radio. Etant lui-même

    passionné de jazz il écoutait la B.B.C. depuis son

    adolescence.

    A partir de 1933, le récital de Jean SABLON fut

    retransmis sur « Le Poste Parisien ». Lors de son premier

    voyage aux Etats-Unis, il réalisa compte de l’importance

    de ce médium N°1 qui faisait de ses vedettes nos

    actuelles vedettes de la télévision ou du cinéma.

    En 1934, il partit faire un show à la B.B.C. de Londres

    qui remporta un vif succès. En février 1936, il obtint son

    premier show radiophonique « Cadium Variété » diffusé

  • 52

    sur « Radio Bordeaux », « Radio Luxembourg », « Radio

    Normandie »… Dans ce show il reçut les plus grandes

    vedettes de l’époque : FERNANDEL, Maurice

    CHEVALIER, Suzy SOLIDOR…

    En 1936, il eut, sur « Le Poste Parisien » , une émission,

    « Les confidences de James », imaginée par Gilbert

    CESBRON.

    Vu le succès de ses émissions, le directeur de la N.B.C.

    vint des Etats-Unis pour proposer à Jean SABLON un

    show radiophonique « The Magic Key » qui serait

    retransmis par téléphone dans les grandes capitales du

    monde. Cette émission pilote internationale étant

    concluante, la direction de la N.B.C. proposa à Jean un

    engagement aux Etats-Unis pour un grand show « Coast

    to Coast » au départ de New York City et diffusé depuis

    Radio City. Son contrat, qui devait durer trois mois dura

    finalement plusieurs années.

    Aux U.S.A, les moyens mis à sa disposition étaient

    importants. Jean SABLON réalisa très vite que ses

    auditeurs, ayant l’habitude de l’entendre tant à la radio

    que sur disques par l’intermédiaire d’un amplificateur,

    seraient heureux de retrouver sur scène la même qualité

  • 53

    de son.

    A New York, Cole PORTER et George GERSHWIN, lui

    apportèrent des chansons qui furent crées à la radio.

    En 1938, le fameux hit-parade « Lucky Strike » fit venir

    Jean SABLON à Hollywood pour lui faire animer le

    célèbre show radiophonique « Hollywood Hotel » avec

    Francis LANGFORD.

    Durant la guerre, Jean SABLON anima également des

    émissions de radio au Brésil, et un show N.B.C. «

    Kolynos », retransmis dans les deux Amériques, lui

    assurant des dizaines de millions d’auditeurs.

    Il fut également fut l’invité de grands radiophoniques

    américains tel le « Eddie Cantor Show » ou bien le «

    Burns and Allen Show », le « Philco Hall of Fame », «

    Le Duffy's Tavern » également en Amérique Latine

    (Mexique, Chili, Brésil).

    Après la guerre, Jean SABLON anima plusieurs

    émissions de radio tel que « Programme de France » et «

    Pirouette Colgate ».

    Il est à noter que la télévision n’existant pas encore, ses

    spectacles parisiens à l’A.B.C. ou à l’Etoile furent

    retransmis en direct à la radio.

  • 54

    Dans les années 50-60, Jean SABLON fut l’invité de

    nombreuses émissions de radio dans le monde : Radio

    Tanger, Cadena Nacional Radio (Colombie), Victoria

    Broadcasting (Australie), FB Harare (Zimbabwe), Radio

    Belgrano (Argentine), Radio Carve (Uruguay), Radio

    Hong-Kong… et ce jusque dans les années 90.

    Germaine Sablon (née le 19 juillet 1899 au Perreux-sur-

    Marne - morte le 16 avril 1985 à Saint-Raphaël) était une

    chanteuse et actrice française.

    Fille de Charles Sablon (compositeur né en 1871), sœur

    de André Sablon (compositeur), Jean Sablon (chanteur)

    et de Marcel Sablon, directeur des Ballets de Monte

    Carlo, elle débute une carrière de chanteuse d'opérettes

    en 1915. À partir de 1919, elle joue dans des films muets.

    Elle interrompt sa carrière dans les années 1920 pour

    mettre au monde deux fils.

    Dès 1932, elle commence à enregistrer ses chansons.

    Parallèlement, sa carrière d'actrice subit un tournant

    considérable avec l'avènement du parlant.

    En 1940, elle quitte Paris pour Saint-Raphaël. Elle

    héberge alors Joseph Kessel (avec qui elle aura une

    longue relation) et Maurice Druon, neveu de celui-ci.

  • 55

    Avec André Girard et André Gillois, elle lutte contre

    l'occupant.

    En 1941, elle se réfugie en Suisse, puis à Londres en

    1943.

    Le 30 mai 1943, elle chante pour la première fois : Le

    Chant des partisans, et l'enregistre pour le film de

    propagande Three songs about résistance (d'Alberto

    Calvacanti).

    Engagée dans la France libre[3], elle poursuit la guerre en

    tant qu'infirmière avec la 1re division française libre en

    Italie et en France.

    De 1945 à 1955, elle enregistre une trentaine de

    chansons.

    Charles Sablon, compositeur français né en 1871 à Paris,

    mort en 1928.

    Connu également sous le nom d'Adhémar ou Adelmar

    Sablon, il composa de nombreuses chansons populaires,

    qui furent interprétées par Édith Piaf, Paul Dalbret, Fred

    Gouin, Jean Sablon, Henri Garat, Karl Ditan, Emma

    Liebel, etc.

  • 56

    Il était le père d’André, Marcel et Jean Sablon et de

    Germaine Sablon.

    Quelques chansons :

    · Mon poteau

    · Bonsoir m'amour

    · La noce à Jeannette

    · La chanson de Craonne

    · Entre Saint-Ouen et Clignancourt

  • 57

  • 58

  • 59

  • 60

  • 61

    ...

    Il est un des premiers à chanter dans le Poste Parisien,

    avec d'être engagé par un producteur américain pour le

    show hebdomadaire "Cadum Variété", diffusé en direct

    sur toutes les stations françaises; En 1937 après

    l'immense succès de ces émissions, il partira à New York

    pour 2 ans, avec à la clé un cachet mirobolant contre

    deux shows radio"coast to coast" diffusés auprès de 50

    millions d'américains (!) accompagné par un orchestre 26

    http://4.bp.blogspot.com/_KzSMyky5bdY/SOEbDYnbAdI/AAAAAAAABBs/4owp-TpN1R4/s1600-h/affiche.jpg

  • 62

    musiciens pour chanter 2 chansons dont une en anglais,

    sur des arrangements qui l'émerveillent.

    Un chanteur aux 50 millions d'auditeurs, mais également

    un chanteur de l'Intime, qui sait "murmurer à l'oreille"

    sans pareil ... et pour cela, rien de tel qu'un Micro !

    Et il persiste, malgré le scandale qu'il provoque la

    première fois à Mogador en 1936 ( on est encore à

    l'époque des "grandes voix" comme celle de Damia, avec

    laquelle il a partagé ses 1° tours de chants)

    "Je voulais utiliser le micro pour obtenir les sonorités

    que lui seul permettait.... ce n'était pas pour faire plus de

    bruit, mais pour amplifier et nuancer mes pleins et mes

    déliés ..."

    Quand Frank Sinatra fera ses débuts à New York,en

    1942, on lira dans les journaux: "le meilleur devant un

    micro depuis Jean Sablon"

    On considère même que c'est lui qui le premier a

    introduit la samba dans la chanson française, grâce à ses

    rencontres avec Ary Barroso (dont il adapte le célèbre

    "Aquarela do Brasil"), son amitié avec Carmen Miranda,

    ou avec Dorival Caymmi.

  • 63

    Il fait connaître à la France la chanson "La Fille

    d'Ipanema" lorsqu'il invite dans son show "Sablon 1964"

    Vinicius de Moraes et Baden Powell.

    C'est d'ailleurs au Brésil (au Copacabana palace de Rio )

    qu'il fait ses adieux à la scène en 1984.

    Mais incontestablement la belle découverte, c'est sa

    collaboration avec Django Reinhardt, qu'il repère en

    1933 et auquel il ouvre la porte des studios

    d'enregistrements.

    http://3.bp.blogspot.com/_KzSMyky5bdY/SOE90nd9W1I/AAAAAAAABCU/JnDyHDwyKwc/s1600-h/django.jpghttp://2.bp.blogspot.com/_KzSMyky5bdY/SOE90pA0E_I/AAAAAAAABCM/E6jcV268aZU/s1600-h/sablon+django.jpg

  • 64

    Ils fondent ensemble un trio avec Alec Siniavine au piano

    et André Ekian à la clarinette, qui s'enrichira en 1935 de

    Stéphane Grapelli au violon, Joseph Reinhardt (frère) et

    Louis Vola à la contrebasse.

    Et c'est toute la chanson française qui va se mettre à

    swinguer!

    http://2.bp.blogspot.com/_KzSMyky5bdY/SOE90a8l-LI/AAAAAAAABCE/nvwdkTKCx8E/s1600-h/Photo+du+site+django.jpg

  • 65

    Le jeune duo Charles Trenet et Johnny Hess qui a encore

    du mal à vendre ses propres disques leur propose cette

    chanson.

    http://www.fundacionjoseguillermocarrillo.com/sitio/aud

    io/sablon/001-3-FRA-JS-0412-02-4461.mp3

    http://www.fundacionjoseguillermocarrillo.com/sitio/audio/sablon/001-3-FRA-JS-0412-02-4461.mp3http://www.fundacionjoseguillermocarrillo.com/sitio/audio/sablon/001-3-FRA-JS-0412-02-4461.mp3

  • 66

    JEAN SABLON / 100 CHANSONS

    JEAN SABLON / THE UNIVERSAL...

    PHILIPPE JADIN & CHARLES...

    http://www.friendship-first.com/discographie-cd/1970-jean-sablon-100-chansons.htmlhttp://www.friendship-first.com/discographie-cd/385-jean-sablon-the-universal-masters-collection.htmlhttp://www.friendship-first.com/livres/1078-jadin-philippe-langhendries-charles-jean-sablon-le-gentleman-de-la-chanson.html

  • 67

    JEAN SABLON / THE WORLD FAMOUS...

    JEAN SABLON / LES INOUBLIABLES

    JEAN SABLON / LE CROONER...

    http://www.friendship-first.com/discographie-cd/2033-jean-sablon-the-world-famous-crooner-1931-1950.htmlhttp://www.friendship-first.com/discographie-cd/2039-les-inoubliables.htmlhttp://www.friendship-first.com/discographie-cd/2027-jean-sablon-le-crooner-francais.html

  • 68

    JEAN SABLON / CHANTEUR DE CHARME

    JEAN SABLON / JE TIRE MA REVERENCE

    JEAN SABLON / THE FRENCH...

    http://www.friendship-first.com/discographie-cd/2037-jean-sablon-chanteur-de-charme.htmlhttp://www.friendship-first.com/discographie-cd/2036-jean-sablon.htmlhttp://www.friendship-first.com/discographie-cd/2012-jean-sablon-the-french-swinging-troubadour.html

  • 69

    JEAN SABLON / LES 100 PLUS...

    JEAN SABLON / ÉTOILES DE LA...

    JEAN SABLON - DJANGO REINHARDT

    http://www.friendship-first.com/discographie-cd/2035-les-100-plus-belles-chansons-de-jean-sablon.htmlhttp://www.friendship-first.com/discographie-cd/2005-jean-sablon-les-toiles-de-la-chanson-vol-1.htmlhttp://www.friendship-first.com/discographie-cd/2034-jean-sablon-django-reinhardt-swing-et-charme.html

  • 70

    JEAN SABLON / J'ATTENDRAI

    JEAN SABLON / CHANSONS PASSION...

    http://www.friendship-first.com/discographie-cd/2008-j-attendrai.htmlhttp://www.friendship-first.com/discographie-cd/2020-jean-sablon-chansons-passion-volume-1.htmlhttp://www.friendship-first.com/discographie-cd/1253-vous-qui-passez-sans-me-voir.html

  • 71

    JEAN SABLON / VOUS QUI PASSEZ...

    JEAN SABLON / A PORTRAIT OF JEAN...

    JEAN SABLON / À TRAVERS LE...

    http://www.friendship-first.com/discographie-cd/2022-a-portrait-of-jean-sablon.htmlhttp://www.friendship-first.com/discographie-cd/2004--travers-le-monde-1957-1977.html

  • 72

    Dans la rue de la Paix,

    Il y avait un cabaret

    Et Mimi

    Tous les jours, j'y venais,

    Pour les fleurs qu'elle vendait

    Et Mimi

    Puis un soir, dans mon coeur,

    Il y eut tout le bonheur

    Et Mimi

    D'autres lui contaient fleurette,

    Mais j'étais son seul ami

    Et dans sa douce chambrette

    Quand je dansais le soir avec Mimi,

    Son coeur et ses fleurettes,

    Que de rêves m'étaient permis

    Dans la rue de la Paix,

    Il y avait un cabaret

  • 73

    Et Mimi

    Mais un autre un soir, c'est bête,

    A pris les fleurs et Mimi

    Dans la rue de la Paix,

    Il y avait un cabaret

    Et Mimi

    Tous les jours, j'y venais,

    Pour les fleurs qu'elle vendait

    Et Mimi

    Puis un soir, dans mon coeur,

    Il y eut tout le bonheur

    Et Mimi

    D'autres lui contaient fleurette,

    Mais j'étais son seul ami

    Si c'est vrai, une amourette

    Là -bas s'envole après trois petits tours

  • 74

    Peut être qu'elle regrette

    Allez voir dès votre retour

    Dans la rue de la Paix

    Il y a ce cabaret

    Et Mimi

    Envoyez-moi d'une traite

    Rien qu'une lettre

    Et Mimi

    Je suis né avec des yeux d'ange

    Et des fossettes au creux des joues

    J'ai perdu mes joues et mes langes

    Et j'ai cassé tous mes joujoux.

    Je m'suis regardé dans un' glace

    Et j'ai vu que j'avais rêvé

    Je m'suis dit : faudra bien qu'j'm'y fasse...

    Tout finira par arriver...

    {Refrain:}

  • 75

    Et je m'en vais clopin-clopant

    Dans le soleil et dans le vent,

    De temps en temps le coeur chancelle...

    Y a des souv'nirs qui s'amoncellent...

    Et je m'en vais clopin-clopant

    En promenant mon coeur d'enfant...

    Comme s'envole une hirondelle...

    La vie s'enfuit à tire-d'aile...

    Ca fait si mal au coeur d'enfant

    Qui s'en va seul, clopin-clopant...

    Tout l'amour que l'on a vu naître...

    Tes lèvres douces, parfum de miel...

    Nos deux fronts contre la fenêtre...

    Nos regards perdus dans le ciel...

    Le train noir hurlant dans la gare...

    Le monstrueux désert des rues...

    Tes mots d'adieu, tes mots bizarres...

    Depuis dix mois, tu n'écris plus...

  • 76

    En sortant du trente et quarante

    Je ne possédais plus un radis

    De l'héritage de ma tante

    Tout autre que moi se serait dit

    Je vais me faire sauter la cervelle

    Me suicider d'un coup de couteau

    M'empoisonner me fiche à l'eau

    Enfin des morts bien naturelles

    Mais voulant finir en beauté

    Je me suis tué à répéter :

    Dans la vie faut pas s'en faire

    Moi je ne m'en fais pas

    Toutes ces petites misères

    Seront passagères

    Tout ça s'arrangera

    Je n'ai pas un caractère

    A me faire du tracas

    Croyez-moi sur terre

    Faut jamais s'en faire

    Moi je ne m'en fais pas

  • 77

    Je rentre à Paris mais mon notaire

    M'annonce : votre père plein d'attention

    Vous colle un conseil judiciaire

    Et vingt-cinq louis par mois de pension

    Et comme je ne vois plus personne

    Dont vous puissiez être héritier

    Faut travailler prendre un métier

    C'est le conseil que je vous donne

    Uniquement vous voudriez

    Que je vole le pain d'un ouvrier

    Dans la vie faut pas s'en faire

    Moi je ne m'en fais pas

    Ces petites misères

    Seront passagères

    Tout ça s'arrangera

    Je n'ai pas un caractère

    A me faire du tracas

    Croyez-moi sur terre

    Faut jamais s'en faire

    Moi je ne m'en fais pas

  • 78

    Dans la vie faut pas s'en faire

    Moi je ne m'en fais pas

    Je n'ai pas un caractère

    A me faire du tracas

    Croyez-moi sur terre

    Faut jamais s'en faire

    Moi je ne m'en fais pas

    On revient toujours

    Aux chanson d'amour

    Les chansons, c'est le manège aux souvenirs

    Si j'oublie parfois

  • 79

    De penser à toi

    La chanson n'oublie jamais de revenir

    On s'est tout donné,

    Ne m'en veux pas si j'ai gardé

    Quelques mots sur quelques notes au coin du cœur

    Ça fait toujours quelque chose d'écouter "la vie en rose"

    Quand on s'aime autant que nous.

    Si tu crois toujours

    Aux chansons d'amour

    Viens demain sur le manège aux souvenirs

    On y voit danser

    On entend chanter

    Nos printemps qui n'attendaient jamais l'avril

    Tourbillon du cœur

    Noyé sous une pluie de fleurs,

    Tout un monde qu'on appelle le Bonheur

    Ah ! que la vie sera belle si longtemps qu'au fil des jours

    Tourne, tournera l'amour

    Ça fait toujours quelque chose d'écouter "la vie en rose"

    Quand on s'aime autant que nous.

  • 80

    Près du petit bois s'étend un étang

    Un petit étang et des plus tentant,

    Le soleil étant éclatant

    Nous avons dit : Baignons-nous à l'instant

    Un deux, qu'on est heureux

    Quand on trempe ses pieds dans l'eau bleue

    Tous les soucis s'évanouissent

    Lorsqu'on est dans l'eau jusqu'à mi-cuisse

    Un deux, tout parait beau,

    On se sent le coeur sous la peau

    On oublie tout avec délice

    Qu'on est bien avec les pieds dans l'eau

    Il existe sur la terre

    Des gens aigres et jaloux

    Avec un sale caractère

    Pourquoi n'font-ils pas comme nous ou ou ou ou,

    Un deux qu'on est heureux

    Tout vous sourit, tout parait beau,

    Tous les soucis s'évanouissent

    Qu'on est bien avec les pieds dans l'eau !

  • 81

    Venez Mademoiselle, approchez-vous donc

    Je ne sais pas nager, prenez une leçon

    Je vais vous montrer comme c'est bon

    Et vous allez nager comme un poisson !

    Un deux, marchez un peu,

    Un deux trois, mon Dieu, que c'est froid !

    Ne craignez rien, Mademoiselle

    Je vous tiens par-dessous les aisselles

    Un deux, plongez un peu !

    C'est affreux, j'ai d'l'eau plein les yeux

    Je ne veux pas mourir encore

    Cramponnez-vous bien fort à mon corps !

    Monsieur entre deux brassées,

    Vous venez de m'embrasser

    Et puis je me sens glacer

    Je vous en supplie, cessez, assez, ez, ez !

    Un deux, j'aime bien mieux

    Regagner le bord de l'eau bleue

    Pour parler, ne vous en déplaise

  • 82

    Nous y serons beaucoup plus à l'aise !

    Si vous n'aimez pas la nage,

    Je ne veux pas vous fâcher

    Restons donc sur le rivage

    Le soleil va nous sécher, er, er, er, er !

    Un deux qu'on est heureux

    Tout vous sourit, tout parait beau

    Tous les soucis s'évanouissent

    Qu'on est bien avec les pieds dans l'eau !

    Dans ce nid qu'il fera donc bon et qu'il fera chaud

    Nous serons heureux comm' deux petits poissons dans

    l'eau

    Nous nous aimerons le jour, la nuit, l'été, l'hiver

    Nous boirons dans le même verre

    Les voisins diront 'quels sont ces amoureux

  • 83

    Qui comm' des pinsons chantent là -haut rien que pour

    eux ?'

    Et nous aurons loin des commères et des commèrages

    Le paradis à notre étage

    Un baiser, ça veut dire je vous aime

    Un baiser, c'est donner son coeur lui-même

    Un baiser, quand on s'aime il faut l'oser

    Accordez-moi un baiser

    Un baiser et puis l'on n'est plus les mêmes

    Un baiser, c'est donner son coeur lui-même

    Un baiser c'est un lien qui lie deux coeurs

    Pour ne former qu'un bonheur.

    La nuit est belle

    Mademoiselle

    La lune brille

    Petite fille

    Laissez-vous faire

    Faites-moi taire

    En m'embrassant

    Bien tendrement

  • 84

    Un baiser, ça veut dire je vous aime

    Un baiser, et puis l'on est plus les mêmes

    Un baiser d'un taudis dans une cour

    Fait un petit nid d'amour

  • 85

    Ma mie est sténodactylo

    Y'en a quarante dans son bureau

    Mais y a qu'elle qui s'appelle Mimi

    C'est moi qui suis son p'tit ami

    J'la r'trouve à sept heures tous les soirs

    En me r'voyant ell'm'dit bonsoir

    D'une toute petite voix attendrie

    Et c'est pour ça qu'elle est ma mie

    Moi j'suis employé chez Potin

    J'commence à six heures le matin

    J'aime bien l'boul'vard Sébastopol

    Les clientes m'appellent Monsieur Paul

    Dans la maison j'suis bien noté

    J'espère être bientôt r'augmenté

    Car elle voudrait qu'on se marie

    Et c'est pour ça qu'elle est ma mie

    C'est elle qui fait tous ses chapeaux

    Y'en a parfois qui sont très beaux

    Moi j'préférais l'avant dernier

    C'était une espèce de panier

  • 86

    Y avait là d'sus du résada

    D'la camomille du mimosa

    Elle le r'met pour moi les jours de pluie

    Et c'est pour ça qu'elle est ma mie

    L'dimanche on va au restaurant

    Elle adore les filets d'hareng

    Et le cassoulet toulousain

    L'restaurateur est mon voisin

    Comme ça j'suis toujours bien soigné

    Après ça on va au ciné

    Dans l'noir on s'fait des agaceries

    Et c'est pour ça qu'elle est ma mie

    Quand on s'ra riches à en crever

    J'lui paierai des bijoux en vrai

    On en parle de temps en temps

    Pour l'instant j'fais soigner mes dents

    Elle dit qu'c'est d'l’argent bien placé

    D'ailleurs quand j'parle de dépenser

    Elle me prêche l'économie

    Et c'est pour ça qu'elle est ma mie

  • 87

    Si par malheur elle me trompait

    Ben j'sais pas trop c'que ça m'frait

    P'têt bien qu'’jirais m'noyer

    Ou je m'tuerais à travailler

    Oui mais vous pouvez tous courir

    Pas d'danger qu'ell'm'fasse mourir

    Puisqu'on s'aime à la folie

    Et c'est pour ça qu'elle est ma mie

    Faisant vibrer son fuselage

    L'avion géant a pourfendu

    Le monde Obscur des lourds nuages

    Rio New York Honolulu

    Et je replonge enfin mes yeux

    Dans ton regard miraculeux

    {Refrain:}

    Ciel de Paris

    Au ciel le plus léger du monde,

    Ciel de Paris

  • 88

    Avec une émotion profonde

    Un beau matin

    On te respire enfin

    Ciel de Paris

    Après la rage, après l'orage

    Ciel de paris

    J'ai retrouvé ton cher visage

    Ciel du bon Dieu

    Avec tes yeux gris-bleu

    Trocadéro

    Quartier latin

    Et Champs Elysées le matin

    La place du Tertre et l'quai d'Anjou

    Et les canards au Bois qui font joujou

    Ciel de Paris

    On n'a pas besoin d'avoir honte

    Ciel de Paris

    D'avoir des larmes aux yeux qui montent

    En te voyant

    En te voyant tout simplement

  • 89

    {au Refrain}

    Ciel de Paris

    Au ciel le plus léger du monde,

    Ciel de Paris

    Avec une émotion profonde

    Un beau matin

    On te respire enfin

    Ciel de Paris

    Après la rage, après l'orage

    Ciel de paris

    J'ai retrouvé ton cher visage

    Ciel du bon Dieu Avec tes yeux gris-bleu

    La place Vendôme

    Le Quai d'Orsay

    La rue de Lappe et la rue d'la Paix

    Les p'tits trottins et l'bon crottin

    Des chevaux d'fiavre à l'oeil tendre et coquin

  • 90

    Ciel de Paris

    La vie au fond n'est pas méchante

    D'avoir permis

    Que pour toi seul encore je chante

    En te voyant

    En te voyant tout simplement.

  • 91

  • 92

    Ma rencontre avec Monsieur Jean Sablon

  • 93

    Tout commence en 1977 ou 1978 comme Pierre Perret je

    n’ai pas le souvenir exact de la date.

    A l’époque le journalisme m’intéresse et plus

    particulièrement le cinéma, je sors d’une école le CLCF

    et veut m’essayer à la critique.

    L’Heure de Paris est un journal d’informations de la

    Mairie de Paris qui fonctionne particulièrement bien

    dirigée par une conseillère de Paris Mme Bleynie

    aujourd’hui décédée. Je lui écris, elle me rencontre, elle

    accepte.

    Tout d’abord des critiques, puis j’ai la chance d’obtenir

    un laisser passer au festival américain de Deauville qui

    en est à ses débuts. Je me prends au jeu, je rencontre

    Danny Kaye, puis j’interviewe Leslie Caron.

    L’interview marche bien dans le journal, à l’époque le

    Muppets Show marche très fort chez Jacques Martin on

    me demande de faire un article, je rencontre Micheline

    Dax.

  • 94

    Dans les années 70 on trouve peu de disques du style de

    Jean Sablon, de lui je n’ai trouvé qu’un 45t aux Magasins

    Réunis sur lequel il chante Clopin-Clopant entre autres.

    Par la suite je trouve à la Fnac ce disque magnifique avec

    Syracuse, Merci à Vous, Ces petites choses, (digne de

    Bing Crosby) d’après moi. Je n’ai pas encore ce

    magnifique double album avec les Roses d’Ispahan, les

    Gens Heureux et Tristesse… entre autres. Avec mon

    frère nous aimons beaucoup écouter ces quelques disques

    et quitte à faire un sacrilège nous préférons très nettement

    Jean Sablon à Charles Trenet. De magnifiques mélodies,

    une voix de crooner, à part Frank Sinatra et Sacha Distel

    plus tard, Jean Sablon ne sera jamais égalé.

    Sur la première chaîne passe une émission A Bout

    Portant consacré à Jean Sablon, interviewé par Pierre

    Bouteiller. Petite anecdote, je n’ai jamais su si Jean

    Pierre Marielle feint de n’être pas au courant ou non, car

    c’est vrai malgré son admiration pour Jean Sablon, il a

    l’air de « débarquer ».

    Cette émission je l’enregistre à l’époque sur un

    magnétophone à cassette (oh le vilain pirate), je peux

  • 95

    ainsi réentendre l’interview de cet homme à la carrière

    fabuleuse tant en France qu’aux Etats Unis et il faut bien

    le dire partout dans le monde.

    Intimidé je me lance et dans le guide du Show Business

    trouve son numéro, je l’appelle et très gentiment accepte

    mon rendez vous il me propose Francis. Heureusement je

    rappelle je ne sais plus pourquoi et il en est ravi car

    Francis est en travaux et il cherchait justement à me

    joindre, il me donne rendez vous dans un bar je crois

    dans l’avenue d’Iéna ou Avenue Marceau je ne me

    souviens plus très bien, il faudra que je vérifie sur les

    photos faites par un ami ce jour là.

    Nous parlons ce jour là de plein de choses, il me dira ce

    qui me fera d’ailleurs très plaisir, qu’il était étonné que

    quelqu’un de mon âge connaisse aussi bien sa carrière.

    Nous parlons de son livre, puis son agent Carl Galm

    apparaît et vient nous rejoindre.

    Nous faisons quelques photos à la terrasse du café.

  • 96

    Reste une cassette audio, problème tout l’enregistrement

    est fait par le micro incorporé et l’on n’entend pas

    toujours très bien mais je vais essayer de le transcrire.

    Philippe Routier : Vous êtes arrivé à Paris, qu’avez-vous

    fait depuis quelques jours ?

    Jean Sablon : Le 1er mai j’étais chez moi et vers 12h30

    j’ai un coup de téléphone de Jean Christophe Averty qui

    me dit, Jean il faudrait qu’on déjeune ensemble. Oui

  • 97

    d’accord et on va déjeuner dans un petit bistrot vers

    l’Alma. A la fin du déjeuner je décide de l’entraîner voir

    un film américain, Jean Christophe va très peu au

    cinéma, et nous allons voir Manhattan, c’est une

    merveille et il est ébloui.

    PR : Je l’ai vu c’est extraordinaire

    JS : Il y a un autre film qui est très bien avec Robert

    Redford c’est le Cavalier Electrique, on retrouve

    parfaitement l’univers de Las Vegas

    PR : Vous connaissez bien Las Vegas ?

    JS : J’ai chanté à Las Vegas mais comme attraction, je

    suis resté longtemps.

    PR : Qu’est-ce que vous auriez aimé faire si vous n’aviez

    pas chanté ?

    JS : Il y a un tas de choses que j’aurais aimé faire, j’adore

    la peinture mais je voulais aussi être architecte. Quand

    j’étais en Grèce j’avais la gorge serrée, j’adore cette

    architecture et en même temps il y a peu de choses dans

  • 98

    l’art moderne que j’aime. Mais la Grèce est un pays

    magnifique que je préfère peut être plus que l’Egypte.

    PR : Justement je voulais vous demander quel est le pays

    que vous avez préféré, vous en avez tellement visité ?

    JS : C’est difficile de répondre car j’en ai aimé pour des

    raisons différentes comme on ne peut pas comparer de

    jolies femmes, certains vont préférer les brunes, d’autres

    les rousses.

    PR : Le Brésil peut être ?

    JS : Ah le Brésil, pourtant il n’y a rien d’ancien, il n’y a

    pas d’architecture ancienne.

    PR : Vous pourriez y vivre ?

    JS : Ah oui bien sûr, j’ai failli y vivre d’ailleurs, j’avais

    une villa que j’ai finie par vendre car on ne peut pas tout

    garder. Je l’ai gardé tant que je travaillais beaucoup mais

    après j’ai du réduire les choses et donc je l’ai vendue.

    J’aime beaucoup le Brésil, le pays, les gens. J’y retourne

    encore, j’y ai gardé des amis. Les gens sont gentils,

    fantastiques, là ou il y aurait une révolution, ils chantent.

  • 99

    J’ai connu des hommes qui n’avaient qu’un vêtement un

    slip de bain et qui vivaient sur la plage ou dans des

    favelas.

    PR : Quel effet cela fait-il quand on arrive aux Etats Unis

    et que l’on croise pour la première fois Marlene Dietrich

    ou Bing Crosby ?

    JS : Vous savez ils sont très gentils et tout s’est très bien

    passé très vite. Bing m’a dit qu’il connaissait mes

    chansons et donc tout s’est passé très bien.

    PR : Qu’est-ce que vous auriez aimé faire et que vous

    n’avez pas pu réaliser professionnellement ?

  • 100

    JS : J’ai fait tout ce que j’ai aimé. La seule chose que je

    pensais ne pas pouvoir faire c’était de la radio et j’en ai

    fait. Non franchement j’ai fait tout ce que j’ai voulu et

    j’en suis très content, maintenant je suis heureux et j’ai

    envie de rire.

    PR : Parmi toutes les chansons que vous avez chantées

    qu’elle est celle que vous préférez ?

    JS : C’est un peu la même question que pour les pays, il y

    en a que j’aime pour la mélodie, d’autres pour les paroles

    PR : Vous qui passez sans me voir ?

    JS : Ah celle là je l’aime car c’est ma chanson fétiche. Je

    l’ai raconté dans mon livre mais je peux vous le raconter

    de nouveau si vous voulez. Il y avait deux jeunes qui

    venaient souvent me voir et que j’aimais bien il s’agissait

    de Johnny Hess et de Charles Trenet. Et puis un jour je

    dois aller chanter pour la BBC alors il me propose une

    chanson « Vous qui passez sans me voir », joli texte,

    belle mélodie, je la chante, elle obtient un succès énorme

    et le patron de la BBC vient me voir et me dit, « cette

    chanson est superbe, il faut l’adapter en anglais » et c’est

  • 101

    comme cela que cette chanson a connu une renommée

    internationale.

    PR : Syracuse ?

    JS : Ah la musique est belle, les paroles aussi

    PR : Est-ce que vous avez visité tous les endroits dont

    vous parlez dans la chanson ?

    JS : Oui, la seule chose qui me manquait c’était d’aller à

    la pêche aux cormorans. Un jour j’étais au Japon et

    j’avais été invité par un bonhomme patron d’une chaîne

    de grands magasins, un peu comme les Galerie Lafayette,

    je ne me souviens plus du nom. Il avait organisé une

    grande fête à mon attention avec des geishas, bon et nous

    parlons de cette chanson et je luis dis que je n’ai jamais

    pêché aux cormorans. Il me dit que justement la pêche va

    s’ouvrir prochainement et qu’il mettra une voiture à ma

    disposition pour que j’y aille. Donc j’ai assisté à la pêche

    aux cormorans, dans un endroit paradisiaque, un peu

    comme au moyen âge. C’était fantastique et très beau en

    même temps avec les costumes, depuis des temps

    lointains ils pêchent comme ça.

  • 102

    PR : Est-ce que lorsque vous enregistriez une chanson,

    par exemple, Je tire ma révérence, vous pouvez deviner

    qu’elle va faire un succès ?

    JS : Non pas du tout, on ne le sait pas. Quelquefois c’est

    la deuxième face qui marche, d’autrefois on enregistre

    quatre chansons, les quatre ne marchent pas. Je crois que

    le secret, je n’ai jamais fait de choses commerciales, j’ai

    fait que ce qui me faisait plaisir. Roses d’Ispahan c’est

    magnifique, les Gens Heureux aussi. On est de passage

    dans l’existence alors si on s’ennuie à faire ce qu’on

    n’aime pas.

    PR : Que pensez-vous de la musique actuelle, comme le

    disco ?

    JS : C’est une mode, c’est de la musique pour danseuses,

    je peux vous en faire de la musique aux kilomètres, on

    s’arrête quand on veut, autrefois quand vous invitiez

    quelqu’un à danser avec un orchestre la musique

    s’arrêtait aujourd’hui ça continue (rires) Jean Christophe

    Averty m’a dit, je les ai vus danser, on aurait dit des

    insectes.(rires)

  • 103

    PR : Avez-vous des compositeurs avec qui vous avez

    bien aimé travailler ?

    JS : J’aimais beaucoup Gershwin, Rodgers et Salvador

    avec Syracuse, c’est une chanson magnifique, elle n’a

    pas eu le succès qu’elle aurait dû avoir.

    PR : Comment choisissez vous vos chansons, vous

    regardez d’abord le texte ou plutôt la musique ?

    JS : Non, c’est un ensemble. Quelquefois il y a des

    paroles superbes et la chanson ne marche pas. Quand

    j’étais aux Etats Unis, au début, dès qu’il y avait une

    chanson qui parlait de la France ou de l’Europe on me

    l’apportait tout de suite. Si elle était bien je la chantais, si

    elle n’était pas bien je ne la chantais pas. Un soir un

    éditeur vient me voir et il avait là bas une émission sur

    CBS, un hit parade, et l’on chantait avec un orchestre des

    chansons qui marchaient bien et il fallait les passer le

    plus souvent entre 20h et 23h. J’avais à l’époque deux

    programmes qui fonctionnaient bien et certains éditeurs

    faisaient des cadeaux insensés, auraient été prêt à

    prostituer leurs familles pour imposer leurs chansons.

  • 104

    Moi je n’ai jamais accepté de cadeaux et pourtant cet

    éditeur revenait à la charge avec cette chanson pour que

    je la chante dans mon show et je n’en voulais pas, et un

    matin je m’entends la fredonner sous ma douche, alors là

    je me suis dis, ils sont forts, ils m’ont eu.

    PR : Comment est né ce magnifique texte de Bernard

    Dimey « Merci à vous »

    JS : Un soir j’étais allé écouter Léo Férré et il chantait

    « Merde à Vauban » je me dis quelle drôle d’idée, alors

    Bernard Dimey et Francis Lai étaient chez moi, on

    discute et je dis à Bernard, écris moi une chanson sur les

    belles choses de Paris, en effet quand je revenais à Paris,

    j’aimais bien aller me promener et je pensais à tous ces

    artisans qui ont fait toutes ces belles choses, c’est notre

    patrimoine, alors écris moi quelque chose et puis il

    n’écrivait rien. Et puis quelques jours avant mon récital,

    il me présente son texte, magnifique mais en même

    temps je n’ai pas le temps de le mettre en musique, je

    téléphone à une amie, je luis dis, et je lui explique que je

    ne peux pas avoir de musique, elle me répond pourquoi

    tu ne le dis pas comme tu viens de me le dire, puis une

  • 105

    autre personne me le dit aussi, alors je l’apprends très

    vite, je demande à Francis de faire une musique de fond

    style XVIIIème et voilà comment est né ce texte. L’idée

    est de moi et Bernard a écrit des mots magnifiques.

    PR : Je voulais vous demander, pourquoi n’avez-vous

    jamais fait de cinéma ? Pourtant on vous l’a proposé ?

    JS : Bien sûr, j’aurais du en faire. Gene Kelly et même

    venu à Paris pour me convaincre de faire Un Américain à

    Paris, le rôle aurait été différent pour moi car j’avais le

    droit à ce moment là de choisir des chansons que

    j’aimais.

  • 106

    Son ami Carl intervient afin qu’ils nous racontent

    l’expérience de son premier tournage :

    JS : Je jouais avec Gabin, nous avions une chanson

    ensemble, Gabin devait gagner 500 Francs et moi 1000

    francs c’était énorme pour l’époque. Et puis tout le

    monde me faisait des compliments, je commençais à y

    croire, je n’allais jamais voir un seul rush et enfin quand

    je me suis vu, j’en ai fait une jaunisse (rires) Donc je me

    suis toujours beaucoup méfier du cinéma. Surtout qu’à

    l’époque j’avais un show à CBS et NBC c’était aussi

    important. Il y a quelques temps je dînais avec Leslie

    Caron et elle me disait « tu sais on t’aurait arrangé le

    rôle » et c’est vrai j’étais ami avec Ira Gershwin qui

    m’avait dit vous aurez les chansons que vous voulez, je

    crois que j’ai jamais regardé le film de peur d’avoir des

    regrets. En plus il voulait que j’ai les cheveux blancs

    dans le film, à l’époque j’avais 47/48 ans je ne voulais

    pas avoir les cheveux blancs, par la suite ils avaient

    accepté cela.

  • 107

    PR : Et quels sont vos projets ?

    JS : On voulait que je fasse quelque chose avec Mireille

    Mathieu pour la télévision, Londres aussi m’a proposé un

    récital et une tournée et puis l’Amérique du Sud mais là

    je préfère aller à Tahiti me reposer. On s’engourdit dans

    les choses agréables on se ramollit de bonheur.

    FIN

  • 108

    BONUS

  • 109

    INTERVIEW DE LESLIE CARON

    JEAN SABLON / 100 CHANSONSJEAN SABLON / 100 CHANSONSJEAN SABLON / 100 CHANSONSJEAN SABLON / THE UNIVERSAL...PHILIPPE JADIN & CHARLES...JEAN SABLON / THE WORLD FAMOUS...JEAN SABLON / LES INOUBLIABLESJEAN SABLON / LE CROONER...JEAN SABLON / CHANTEUR DE CHARMEJEAN SABLON / JE TIRE MA REVERENCEJEAN SABLON / THE FRENCH...JEAN SABLON / LES 100 PLUS...JEAN SABLON / ÉTOILES DE LA...JEAN SABLON - DJANGO REINHARDTJEAN SABLON / J'ATTENDRAIJEAN SABLON / CHANSONS PASSION...JEAN SABLON / VOUS QUI PASSEZ...JEAN SABLON / A PORTRAIT OF JEAN...JEAN SABLON / À TRAVERS LE...Dans la rue de la Paix,Il y avait un cabaretEt MimiTous les jours, j'y venais,Pour les fleurs qu'elle vendaitEt MimiPuis un soir, dans mon coeur,Il y eut tout le bonheurEt MimiD'autres lui contaient fleurette,Mais j'étais son seul amiEt dans sa douce chambretteQuand je dansais le soir avec Mimi,Son coeur et ses fleurettes,Que de rêves m'étaient permis Dans la rue de la Paix,Il y avait un cabaretEt MimiMais un autre un soir, c'est bête,A pris les fleurs et MimiDans la rue de la Paix,Il y avait un cabaretEt MimiTous les jours, j'y venais,Pour les fleurs qu'elle vendaitEt MimiPuis un soir, dans mon coeur,Il y eut tout le bonheurEt MimiD'autres lui contaient fleurette,Mais j'étais son seul amiSi c'est vrai, une amouretteLà -bas s'envole après trois petits toursPeut être qu'elle regretteAllez voir dès votre retourDans la rue de la PaixIl y a ce cabaretEt MimiEnvoyez-moi d'une traiteRien qu'une lettreEt MimiJe suis né avec des yeux d'angeEt des fossettes au creux des jouesJ'ai perdu mes joues et mes langesEt j'ai cassé tous mes joujoux.Je m'suis regardé dans un' glaceEt j'ai vu que j'avais rêvéJe m'suis dit : faudra bien qu'j'm'y fasse...Tout finira par arriver...{Refrain:}Et je m'en vais clopin-clopantDans le soleil et dans le vent,De temps en temps le coeur chancelle...Y a des souv'nirs qui s'amoncellent...Et je m'en vais clopin-clopantEn promenant mon coeur d'enfant...Comme s'envole une hirondelle...La vie s'enfuit à  tire-d'aile...Ca fait si mal au coeur d'enfant Qui s'en va seul, clopin-clopant...Tout l'amour que l'on a vu naître...Tes lèvres douces, parfum de miel...Nos deux fronts contre la fenêtre...Nos regards perdus dans le ciel...Le train noir hurlant dans la gare...Le monstrueux désert des rues...Tes mots d'adieu, tes mots bizarres...Depuis dix mois, tu n'écris plus...En sortant du trente et quaranteJe ne possédais plus un radisDe l'héritage de ma tanteTout autre que moi se serait ditJe vais me faire sauter la cervelleMe suicider d'un coup de couteauM'empoisonner me fiche à  l'eauEnfin des morts bien naturellesMais voulant finir en beautéJe me suis tué à  répéter :Dans la vie faut pas s'en faireMoi je ne m'en fais pasToutes ces petites misèresSeront passagèresTout ça s'arrangeraJe n'ai pas un caractèreA me faire du tracasCroyez-moi sur terre Faut jamais s'en faireMoi je ne m'en fais pasJe rentre à  Paris mais mon notaireM'annonce : votre père plein d'attentionVous colle un conseil judiciaireEt vingt-cinq louis par mois de pensionEt comme je ne vois plus personneDont vous puissiez être héritierFaut travailler prendre un métierC'est le conseil que je vous donneUniquement vous voudriezQue je vole le pain d'un ouvrierDans la vie faut pas s'en faireMoi je ne m'en fais pasCes petites misèresSeront passagèresTout ça s'arrangeraJe n'ai pas un caractèreA me faire du tracasCroyez-moi sur terreFaut jamais s'en faireMoi je ne m'en fais pasDans la vie faut pas s'en faireMoi je ne m'en fais pasJe n'ai pas un caractèreA me faire du tracasCroyez-moi sur terreFaut jamais s'en faireMoi je ne m'en fais pas/