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lePetitLittéraire.fr Fiche de lecture Mes départs Panaït Istrati (Université Nice Sophia Antipolis) docteure en langue et littérature françaises Document rédigé par Dominique Coutant-Defer Fiche de lecture Document rédigé par Dominique Coutant-Defer Mes départs Panaït Istrati

Mes départs Panaït Istrati Mes départs Panaït Istrati · Panaït Istrati, né en 1884 en Roumanie, rédige son œuvre en français, langue qu’il a apprise de manière autodidacte

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Fiche de lecture

Mes départsPanaït Istrati

(Université Nice Sophia Antipolis)docteure en langue et littérature françaises

Document rédigé par Dominique Coutant-Defer

Fiche de lectureDocument rédigé par Dominique Coutant-Defer

Mes départsPanaït Istrati

RÉSUMÉ 7

ÉTUDE DES PERSONNAGES 11Le narrateur

Le Manant

Le capitaine Mavromati

Kir Léonida

Barbo Zanetto

CLÉS DE LECTURE 13Schéma actanciel

Schéma narratif

Un récit autobiographique

Un récit d’apprentissage

POUR ALLER PLUS LOIN 18

- 5 -

Panaït IstratiÉcrivain roumain de langue française

•  Né en 1884 à Brăila (Roumanie)•  Décédé en 1935 à Bucarest•  Quelques- unes de ses œuvres :

ʟ Les Récits d’Adrien Zograffi (1924-1928), cycle de romans autobiographiques

ʟ Le Refrain de la fosse. Nerrantsoula (1927), roman ʟ Mes départs (1927), roman

Panaït Istrati, né en 1884 en Roumanie, rédige son œuvre en français, langue qu’il a apprise de manière autodidacte. Pendant sa jeunesse errante, il pratique de nombreux petits métiers, mais n’abandonne jamais son gout pour la lecture. Ses nombreux voyages le mènent en France où, en 1921, il écrit à Romain Rolland qui l’encourage à exploiter sa plume et  l’aide à publier  ses premières œuvres  :  c’est  le début de son cycle autobiographique, Les Récits d’Adrien Zograffi, paru entre 1924 et 1928, Adrien Zograffi étant son double littéraire.

Écrivain engagé aux côtés des opprimés, il adhère également au parti communiste, avant de retourner en Roumanie en 1935, où il meurt de la tuberculose. Son œuvre, tombée dans l’oubli pendant plusieurs décennies, est peu à peu redécou-verte en France à partir de 1960.

- 7 -- 6 -

Mes départsUne jeunesse pleine de secousses

•  Genre : roman autobiographique•  Édition de référence : Mes départs, Paris, Hatier, coll.

« Classiques & Cie Collège », 2010, 160 p.•  1re édition : 1927•  Thématiques : apprentissage, vocation, littérature, tra-

vail, voyage, famille, origines, racisme

Parue en 1927, l’œuvre Mes départs fait partie du recueil La Jeunesse d’Adrien Zograffi. Dans ce récit autobiographique, l’auteur- narrateur évoque ses difficiles débuts dans la vie. D’abord serveur dans une taverne grecque en Roumanie, il raconte les peines endurées jusqu’à sa rencontre avec un vieux marin qui le sauve du désespoir.

La deuxième partie du livre, séparée de la première par une ellipse narrative de quelques années, relate le voyage mouvementé du personnage, qui veut gagner la France et échoue finalement en Égypte.

RÉSUMÉ

PARTIE I – FIN DE L’ENFANCE ET PREMIERS PAS DANS LA VIE

La taverne de Kir Léonida

Le narrateur se rappelle avec amertume ses années d’école. Élève médiocre, il se souvient du seul maitre qu’il ait appré-cié, celui qui lui a appris à lire. Ce dernier lui conseille de poursuivre ses études, mais il refuse, car il veut gagner sa vie pour aider sa mère, qui est veuve. Il fait alors ses « pre-miers pas dans l’arène où la lutte est ardue pour le pauvre » (p. 17). Contraint d’abandonner son enfance et de renoncer aux longues promenades dans la nature qu’il apprécie tant, il devient garçon de cabaret dans la taverne grecque de Kir Léonida, qui y travaille avec son père, Barbo Zanetto. Il doit, pour cela, braver les réticences de sa mère, craignant qu’il quitte trop vite son patron et passe ainsi pour un bon à rien aux yeux des habitants du quartier. Mais « tout enfant est un révolutionnaire » (p. 27), dit le narrateur, regrettant que la société étouffe chez les jeunes cette énergie vitale.

L’adolescent travaille 19 heures par jour dans des conditions pénibles, sans plus jamais voir la rue, avec un seul jour de congé par an, pour Noël. Il subit les sévices du caissier, surnommé le Manant, qui le sort de l’assoupissement dans lequel le plonge souvent son travail harassant en lui brulant les doigts ou en l’aspergeant d’eau. La plupart des serveurs quittent d’ailleurs la maison au bout d’un an. « Nous épuisions notre enfance à servir des bandes de noceurs gloutons et buveurs » (p. 36), 

- 9 -- 8 -

constate le narrateur. Il s’attache cependant à un client régu-lier, « Père la ruine », surnommé ainsi à cause de sa pauvreté. Il s’agit d’un vieil homme pathétique toujours accompagné d’une vieille jument aveugle. Celui- ci console un jour le nar-rateur, accablé par les mauvais traitements, et lui redonne espoir en l’avenir. Une autre fois, c’est une jeune femme qui le réconforte en le prenant dans ses bras. Puis, un jour, un autre client, le capitaine Mavromati, prend sa défense contre Kir Léonida. Le narrateur raconte alors l’histoire de cet homme.

Capitaine Mavromati

Mavromati est un ancien marin tombé dans la misère qui prend pourtant grand soin de sa tenue, en particulier de sa casquette. Il est méprisé par le personnel de la taverne, qui s’ingénie à le faire tousser alors qu’il souffre des poumons. Il aide le narrateur quand ce dernier ne comprend pas certains mots roumains lus dans les journaux ou quand il veut apprendre le grec, la langue de son père. « La vie de plongeur aux mains cre-vassées, de caviste aux jambes rompues » (p. 52) devient alors, grâce à cet homme, plus supportable au narrateur. Le capitaine lui fait un jour un cadeau qui ne le quittera plus jamais : un dic-tionnaire de la langue roumaine, qu’il considère dorénavant comme sa bible. Il consacre à sa lecture, « unique source de bonheur spirituel » (p. 55), de longues heures réconfortantes, y sacrifiant parfois son sommeil. Il devient dans le même temps plus fort physiquement et rend coup pour coup à ses deux collègues, qui le méprisent pour n’être qu’à moitié Roumain.

Un jour, cruellement battus par le Manant, les deux ser-veurs s’enfuient de la taverne et le narrateur, à sa grande joie, est chargé de les remplacer pour effectuer les courses en ville, accompagné du capitaine. Il peut alors revoir son

cher Danube, et Mavromati lui raconte sa vie  : sa fortune amassée à la tête d’un important cargo (qui lui a permis d’aider le père de Kir Léonida à ouvrir la taverne) s’est trou-vée anéantie à la suite d’un naufrage. Depuis, il est méprisé par son ancien ami, qui condescend tout juste à le nourrir à la taverne. Il affirme par ailleurs que le caissier détourne de grosses sommes d’argent pour ouvrir sa propre taverne.

Le narrateur entame sa deuxième année de service. Il devient aide- caissier, ce qui lui permet de doubler son salaire et déchaine la fureur du Manant. Alors que celui- ci surprend un jour le narrateur avec son dictionnaire, il l’accuse d’avoir volé de l’argent dans la caisse pour se l’acheter. Le narrateur se défend en rétorquant devant le patron que le Manant détourne du vin bouché qu’il apporte chez sa maitresse. Mavromati ajoute alors que le caissier vole et précise que le dictionnaire est un cadeau qu’il a fait au jeune homme. Léonida constate que l’accusation du narrateur est fondée, le caissier est renvoyé et le jeune homme prend sa place.

Quelque temps après, le capitaine meurt. Le narrateur croise son maigre cortège funéraire en ville. Pensif, il s’attarde au bord du Danube gelé, lorsqu’il est violemment poussé vers le fleuve par Barbo Zanetto, furieux car il le cherche depuis une heure. Heureusement indemne, le jeune homme décide toutefois de quitter la taverne. « Adieu, mon enfance ! » (p. 76), dit- il.

PARTIE II – POUR ATTEINDRE LA FRANCE

Diretissimo

Ce chapitre est dédié à Charlie Chaplin (cinéaste et acteur britannique, 1889-1977).

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En 1907, au Pirée, le narrateur vagabond s’embarque comme passager clandestin pour la France, « qui a toujours été regardée par l’Orient comme une amante  idéale » (p. 77), au grand désespoir de sa mère et de son meilleur ami, avec qui il a appris le français. Il côtoie sur le bateau la foule des émigrants grecs. Démasqué par le capitaine du bateau, ce dernier accepte toutefois de le garder jusqu’à Naples. Après avoir essuyé une violente tempête à Messine, le narrateur débarque à Naples, avec pour tout bien une pièce d’or et sa montre. Alors qu’il loge dans une auberge sordide, il éprouve un grand découragement : « Après quoi est- ce que je cours ? » (p. 96), se demande- t-il.

Il visite cependant la ville avec enthousiasme et, pour sur-vivre, vend petit à petit le contenu de sa valise, à l’exception d’un livre de contes et de sa montre. Il se retrouve fina-lement dans la rue, à la soupe populaire, puis, à bout de ressources, il se nourrit exclusivement de salade dans un champ pendant une semaine. Le jeune homme parvient ensuite, en vendant sa montre, à payer son passage en barque vers un paquebot en partance pour Alexandrie, sur lequel il se glisse clandestinement, une fois de plus. Il a la chance d’y être nourri par un généreux Autrichien et un serveur du restaurant qui lui donne les restes des riches pas-sagers. Accostant enfin à Alexandrie, le voyageur s’exclame : « Hé, la France ! Rien à faire, en 1907 ! Ce sera donc dans dix ans ! » (p. 127)

ÉTUDE DES PERSONNAGES

LE NARRATEUR

Le narrateur est de père grec et de mère roumaine. Son nom n’est jamais cité et il n’est pas décrit physiquement. Adolescent au début du récit, il renonce à poursuivre ses études pour travailler comme serveur dans une taverne, afin d’aider sa mère qui est veuve. Il aura tout de même la possibilité d’assouvir son gout pour les langues (« Je suis venu au monde cosmopolite », p. 25, dit- il),  la  lecture et l’écriture en compagnie du capitaine Mavromati. Épris de grand air et de liberté, il ne cesse de déplorer son enfer-mement chez Kir Léonida, son patron, et de proclamer sa haine de l’asservissement. Il incarne des prises de position révolutionnaires en faveur des pauvres et des opprimés.

LE MANANT

Le Manant est le caissier de la taverne, ainsi surnommé en raison de ses origines paysannes. C’est un homme violent qui fait régner la terreur parmi les serveurs de la taverne et les punit avec sadisme pour le moindre manquement. Malhonnête, il détourne de l’argent de la caisse pour s’éta-blir à son propre compte.

LE CAPITAINE MAVROMATI

Le capitaine Mavromati est « un homme d’âge avancé, sans toutefois qu’il en eût l’apparence, peut- être parce qu’il  se  prodiguait  des  soins  presque  galants »  (p.  45). 

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Ancien marin ruiné par un naufrage, il accepte la charité de Kir Léonida, auparavant son ami, et subit les quolibets des autres clients sans rien dire. Il souffre des poumons et tousse beaucoup. Il compte beaucoup pour le narrateur, à qui il fait cadeau d’un dictionnaire et avec qui il partage de longues conversations.

KIR LÉONIDA

Kir Léonida est le patron du narrateur. Il a une trentaine d’années. Le narrateur le décrit comme « coquettement mis, moustache provocatrice, gaillard coureur, riche de santé, riche d’argent » (p. 24). Il n’a pas à se plaindre de lui, n’ayant reçu qu’une seule gifle de sa part en 16 mois de service, mais il évoque souvent sa médiocrité et sa soumission à Zanetto.

BARBO ZANETTO

Barbo Zanetto est le père de Kir Léonida. C’est lui qui a fondé la taverne, 40 ans plus tôt. « Grand vieillard bossu » (p. 21), il a la réputation de ne jamais dormir et ne parle que de son passé, qu’il pense glorieux. Il peut se montrer violent, et le narrateur le considère souvent comme fou.

CLÉS DE LECTURE

SCHÉMA ACTANCIEL

SCHÉMA NARRATIF

Situation initiale : c’est le début de l’histoire, le moment où on plante le décor et où on présente les personnages. La situation est équilibrée, c’est- à- dire qu’elle n’a aucune raison d’évoluer.

•  Partie I : le narrateur vient de terminer ses études.•  Partie II : le narrateur veut partir pour la France.

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Élément perturbateur  : c’est un évènement qui vient per-turber l’histoire.

•  Partie I : souhaitant travailler, il est embauché dans une  taverne.

•  Partie II : il s’embarque clandestinement sur un bateau.

Péripéties : ce sont les évènements provoqués par l’élément perturbateur et qui entrainent la ou les actions entreprises pour résoudre le problème.

•  Partie I : il travaille dans des conditions difficiles et subit les mauvais traitements du Manant ; il se lie d’amitié avec le capitaine Mavromati, qui lui offre un dictionnaire et parvient à lui rendre espoir ; il commence à apprendre le grec et devient aide- caissier.

•  Partie II  :  il est débarqué à Naples et découvre la ville ; il connait alors la misère et vend peu à peu tous ses biens pour survivre.

Dénouement : il met un terme aux péripéties et conduit à la situation finale.

•  Partie  I  :  il  est poussé dans  le Danube par  le père du patron furieux.

•  Partie  II  :  il  s’embarque  sur  un  cargo  en  partance pour Alexandrie.

Situation finale : c’est le résultat, la fin de l’histoire.

•  Partie I : il quitte définitivement la taverne et dit adieu à son enfance.

•  Partie II : arrivé en Égypte, il repousse son projet d’aller en France.

UN RÉCIT AUTOBIOGRAPHIQUE

Le texte étudié est une œuvre autobiographique. L’autobiographie se définit comme le « récit rétrospectif en prose qu’une personne réelle fait de sa propre existence, lorsqu’elle met l’accent sur sa vie individuelle, en particulier sur l’histoire de sa personnalité » (définition de Philippe Lejeune, 1975). Un des précurseurs de ce genre littéraire est Montaigne (écrivain français, 1533-1592) qui, dans ses Essais (1580), déclare : « C’est moi que je peins. » Dans une autobio-graphie, l’écrivain est à la fois auteur, narrateur et personnage principal, comme c’est le cas dans le texte étudié ici.

Une autobiographie inclut toujours un pacte tacite de sincérité entre l’auteur et le lecteur. L’auteur s’engage à dire la vérité, que les faits lui soient favorables ou défa-vorables  :  « Je  n’ai  rien  tu  de  mauvais,  rien  ajouté  de bon », assure Rousseau (écrivain et philosophe genevois, 1712-1778) au début de ses Confessions (1782-1789). Le lec-teur, en retour, s’engage à le croire. C’est ce qu’on appelle le « pacte autobiographique ».

En outre, l’autobiographie présente les caractéristiques sui-vantes, qu’on retrouve également dans le récit de Panaït Istrati :

•  une situation d’énonciation particulière  :  le narrateur, devenu adulte, rapporte ses souvenirs à la première per-sonne. Mais il faut distinguer le pronom « je » qui renvoie au narrateur tel qu’il était au moment des faits (dans le

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cas d’Istrati, quand il était adolescent : « Je me trouvais heureux d’en avoir fini avec cette corvée », p. 13) de celui par lequel se désigne le narrateur au moment de l’écri-ture (« C’est un souvenir embrouillé, presque irréel », p. 41) ;

•  des temps verbaux qui renvoient au moment du sou-venir, des temps passés, et le présent de la narration, qui correspond au moment de l’écriture, lorsque l’auteur commente et livre ses réflexions présentes (« Au début, je le pris pour un parent respectable », p. 46 ; « J’avoue que je ne vis là aucun dommage », p. 13) ;

•  des thèmes spécifiques : ʟ la généalogie : Istrati évoque ses origines (il est grec 

par son père, roumain par sa mère) ; ʟ le portrait des parents : dans Mes départs, l’auteur ne

fait que le portrait de sa mère (qu’il décrit comme une femme courageuse et aimante), car il n’a pas connu son père ;

ʟ les souvenirs scolaires : qu’ils soient heureux ou malheu-reux, ils tiennent souvent une grande place dans une autobiographie. Ainsi, dans Mes départs, le récit débute par l’entretien avec le directeur de l’école, qui regrette que le narrateur ne poursuive pas ses études au- delà du certificat d’études ;

ʟ la  naissance  de  la  vocation  littéraire  de  l’auteur  : dès le début du texte, l’auteur évoque son gout pour la lecture. Il consacre ensuite de longs pas-sages à l’apprentissage des langues étrangères et à la transcription écrite des conversations dans le café, embryons de son œuvre future. La seconde partie de Mes départs débute par une conversation avec l’ami avec qui il a appris le français, langue dans laquelle il écrira ses livres ;

•  des  enjeux  spécifiques  :  à  travers  son œuvre,  l’auto-biographe peut poursuivre différents desseins.  Il peut notamment chercher à se justifier (comme c’est parfois le cas de Rousseau dans ses Confessions), à mieux se comprendre et se connaitre (ici, le narrateur évoque souvent la difficulté d’être de deux origines différentes et les quolibets que cela lui attire), ou encore à ressusci-ter le passé pour revivre des moments heureux ou pour mettre à distance des évènements douloureux. Le but de l’auteur de Mes départs est avant tout de témoigner de son parcours difficile, des conditions de vie des tra-vailleurs dans son pays, du racisme qui y sévit et de la solidarité qu’il a toujours entretenue avec les opprimés.

UN RÉCIT D’APPRENTISSAGE

Le genre littéraire du récit d’apprentissage, également appelé roman de formation ou roman initiatique, prend son essor au xviiie siècle, allant à l’encontre de la fonction d’évasion et de rêve ordinairement dévolue au genre roma-nesque. Il y est question du parcours d’un jeune personnage qui, au début du récit, n’a aucune expérience de la vie. L’enthousiasme et la naïveté du héros sans expérience – on peut citer comme exemples célèbres le héros de Candide (1759) de Voltaire (1694-1778), Julien Sorel dans Le Rouge et le Noir (1830) de Stendhal (1783-1842) ou encore Frédéric Moreau dans L’Éducation sentimentale (1869) de Flaubert (1821-1880) – se trouvent confrontés à la réalité, qui confère peu à peu au personnage sa personnalité et modèle sa vision du monde Ce type de récit adopte généralement une pro-gression chronologique s’étalant sur plusieurs années ou plusieurs décennies, progression à travers laquelle le lecteur suit l’évolution du personnage.

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Le récit de Panaït Istrati regroupe ces différentes caractéris-tiques : il reflète l’éducation sociale et morale du narrateur à partir de son entrée dans le monde du travail jusqu’à ses premiers voyages lointains. Le personnage prend conscience de la réalité de la vie, notamment de la dureté du monde du travail, se forge une conscience politique et découvre les relations humaines dans toute leur complexité. Les autres volumes des Récits d’Adrien Zograffi poursuivent le récit de la vie du narrateur, mais seul le volume étudié ici présente un caractère initiatique, puisque, dans les ouvrages suivants, le narrateur est déjà devenu adulte :  le titre, Mes départs, souligne d’ailleurs très bien le lien de l’œuvre au genre du récit d’apprentissage.

POUR ALLER PLUS LOIN

ÉDITION DE RÉFÉRENCE

•  Istrati P., Mes départs, Paris, Hatier, coll. « Classiques & Cie Collège », 2010.

Gaudé• La Mort du roi Tsongor• Le Soleil des Scorta

Gautier• La Morte amoureuse• Le Capitaine Fracasse

Gavalda• 35 kilos d’espoir

Gide• Les Faux-Monnayeurs

Giono• Le Grand Troupeau• Le Hussard sur le toit

Giraudoux• La guerre de Troie  n’aura pas lieu

Golding• Sa Majesté des  Mouches

Grimbert• Un secret

Hemingway• Le Vieil Homme  et la Mer

Hessel• Indignez-vous !

Homère• L’Odyssée

Hugo• Le Dernier Jour• d’un condamné• Les Misérables• Notre-Dame de Paris

Huxley• Le Meilleur des mondes

Ionesco• Rhinocéros• La Cantatrice chauve

Jary• Ubu roi

Jenni• L’Art français  de la guerre

Joffo• Un sac de billes

Kafka• La Métamorphose

Kerouac• Sur la route

Kessel• Le Lion

Larsson• Millenium I. Les hommes qui n’aimaient pas les femmes

Le Clézio• Mondo

Levi• Si c’est un homme 

Levy• Et si c’était vrai…

Maalouf• Léon l’Africain

Malraux• La Condition humaine

Marivaux• La Double Inconstance• Le Jeu de l’amour et du hasard

Martinez• Du domaine des murmures

Maupassant• Boule de suif• Le Horla• Une vie

Mauriac• Le Nœud de vipères

Mauriac• Le Sagouin

Mérimée• Tamango• Colomba

Merle• La mort est mon métier

Molière• Le Misanthrope• L’Avare• Le Bourgeois gentilhomme

Montaigne• Essais

Morpurgo• Le Roi Arthur

Musset• Lorenzaccio

Musso• Que serais-je  sans toi ?

Nothomb• Stupeur et Tremblements

Orwell• La Ferme des animaux

• 1984Pagnol• La Gloire de mon père

Pancol• Les Yeux jaunes des crocodiles

Pascal• Pensées

Pennac• Au bonheur des ogres

Poe• La Chute de la maison Usher

Proust• Du côté de chez Swann

Queneau• Zazie dans le métro

Quignard• Tous les matins du monde

Rabelais• Gargantua

Gaudé• La Mort du roi Tsongor• Le Soleil des Scorta

Gautier• La Morte amoureuse• Le Capitaine Fracasse

Gavalda• 35 kilos d’espoir

Gide• Les Faux-Monnayeurs

Giono• Le Grand Troupeau• Le Hussard sur le toit

Giraudoux• La guerre de Troie  n’aura pas lieu

Golding• Sa Majesté des  Mouches

Grimbert• Un secret

Hemingway• Le Vieil Homme  et la Mer

Hessel• Indignez-vous !

Homère• L’Odyssée

Hugo• Le Dernier Jour• d’un condamné• Les Misérables• Notre-Dame de Paris

Huxley• Le Meilleur des mondes

Ionesco• Rhinocéros• La Cantatrice chauve

Jary• Ubu roi

Jenni• L’Art français  de la guerre

Joffo• Un sac de billes

Kafka• La Métamorphose

Kerouac• Sur la route

Kessel• Le Lion

Larsson• Millenium I. Les hommes qui n’aimaient pas les femmes

Le Clézio• Mondo

Levi• Si c’est un homme 

Levy• Et si c’était vrai…

Maalouf• Léon l’Africain

Malraux• La Condition humaine

Marivaux• La Double Inconstance• Le Jeu de l’amour et du hasard

Martinez• Du domaine des murmures

Maupassant• Boule de suif• Le Horla• Une vie

Mauriac• Le Nœud de vipères

Mauriac• Le Sagouin

Mérimée• Tamango• Colomba

Merle• La mort est mon métier

Molière• Le Misanthrope• L’Avare• Le Bourgeois gentilhomme

Montaigne• Essais

Morpurgo• Le Roi Arthur

Musset• Lorenzaccio

Musso• Que serais-je  sans toi ?

Nothomb• Stupeur et Tremblements

Orwell• La Ferme des animaux• 1984

Pagnol• La Gloire de mon père

Pancol• Les Yeux jaunes des crocodiles

Pascal• Pensées

Pennac• Au bonheur des ogres

Poe• La Chute de la maison Usher

Proust• Du côté de chez Swann

Queneau• Zazie dans le métro

Quignard• Tous les matins du monde

Rabelais• Gargantua

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  des fiches de lectures des commentaires littéraires des questionnaires de lecture des résumés

Anouilh• Antigone

Austen• Orgueil et Préjugés

Balzac• Eugénie Grandet• Le Père Goriot• Illusions perdues

Barjavel• La Nuit des temps

Beaumarchais• Le Mariage de Figaro

Beckett• En attendant Godot

Breton• Nadja

Camus• La Peste• Les Justes• L’Étranger

Carrère• Limonov

Céline• Voyage au bout  de la nuit

Cervantès• Don Quichotte de la Manche

Chateaubriand• Mémoires  d’outre-tombe

Choderlos de Laclos• Les Liaisons  dangereuses

Chrétien de Troyes• Yvain ou le Chevalier au lion

Christie• Dix Petits Nègres

Claudel• La Petite Fille de Monsieur Linh

• Le Rapport de Brodeck

Coelho• L’Alchimiste

Conan Doyle• Le Chien des Baskerville

Dai Sijie• Balzac et la Petite• Tailleuse chinoise

De Gaulle• Mémoires de guerre III. Le Salut. 1944-1946

De Vigan• No et moi

Dicker• La Vérité sur  l’affaire Harry Quebert

Diderot• Supplément au Voyage de Bougainville

Dumas• Les Trois Mousquetaires

Énard• Parlez-leur  de batailles,  de rois et d’éléphants

Ferrari• Le Sermon sur la chute de Rome

Flaubert• Madame Bovary

Frank• Journal  d’Anne Frank

Fred Vargas• Pars vite et  reviens tard

Gary• La Vie devant soi

Racine• Andromaque• Britannicus• Phèdre

Rousseau• Confessions

Rostand• Cyrano de Bergerac

Rowling• Harry Potter à l’école des sorciers

Saint-Exupéry• Le Petit Prince• Vol de nuit

Sartre• Huis clos• La Nausée• Les Mouches

Schlink• Le Liseur

Schmitt• La Part de l’autre• Oscar et la Dame rose

Sepulveda• Le Vieux qui lisait des romans d’amour

Shakespeare• Roméo et Juliette

Simenon• Le Chien jaune

Steeman• L’Assassin habite au 21

Steinbeck• Des souris et des hommes

Stendhal• Le Rouge et le Noir

Stevenson• L’Île au trésor

Süskind• Le Parfum

Tolstoï• Anna Karénine

Tournier• Vendredi ou la Vie sauvage

Toussaint• Fuir

Uhlman• L’Ami retrouvé

Verne• Le Tour  du monde en 80 jours

• Vingt mille  lieues sous les mers

• Voyage au centre de  la terre

Vian• L’Écume des jours

Voltaire• Candide

Wells• La Guerre des mondes

Yourcenar• Mémoires d’Hadrien

Zola• Au bonheur des dames• L’Assommoir• Germinal

Zweig• Le Joueur d’échecs

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