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SPÉCIAL SANTÉ A Z de à Le bulletin de la Fédération canadienne pour l’alphabétisation en français (FCAF) Vol. 8 N o 1 Hiver 2002 L a santé a toujours été un sujet d’actualité. On en parle de plus en plus en abordant les facteurs déterminants de la santé. C’est un peu comme les conditions gagnantes pour être et pour demeurer en santé. Or l’alphabé- tisme a une influence directe sur les facteurs déterminants de la santé. Des études le prouvent : une personne peu alphabétisée risque plus qu’une personne alphabétisée d’être pauvre, de vivre dans un environnement physique malsain, d’avoir peu d’instruction et d’être en moins bonne santé. Ajoutez à ce constat tout le problème de l’accessibilité aux services de santé en français pour les francophones des régions anglo-dominantes et vous obtiendrez le A à Z, Spécial santé. Dans notre bulletin, nous tenterons d’abord d’expliquer le lien très étroit qui existe entre l’alphabé- tisme et la santé. Nous avons d’ailleurs résumé pour vous, chers lecteurs, un rapport de Santé Canada sur les effets du niveau d’alphabétisme sur la santé des Canadiens. Nous avons également mené trois entrevues, l’une avec un médecin qui a appris à vulgariser et à simplifier la médecine et une deuxième avec un intervenant communautaire qui travaille à rendre les services en français accessibles aux francophones minoritaires. Dans la troisième entrevue, le sénateur Jean-Robert Gauthier nous parle de l’engagement nécessaire pour assurer l’accessibilité à plus de services de santé en français. Nous vous proposons aussi des moyens simples et éprouvés, et nous amenons des pistes de solutions. Convenez avec moi que le A à Z, Spécial santé a sa raison d’être. Pour les personnes peu alphabétisées, la disponibilité de l’information ne signifie pas toujours accessibilité aux services. Enfin, avec son Spécial santé, la FCAF souhaite sensibiliser toutes les personnes qui travaillent auprès d’adultes peu alphabétisés aux obstacles que ces derniers rencontrent. Bonne lecture ! Margo Fauchon Pour que « santé » rime avec « accessibilité » Message de la présidente de la FCAF SPÉCIAL SANTÉ Les grands titres : La médecine simplifiée Un pas vers la santé en français Entrevue avec le sénateur Jean-Robert Gauthier Les difficultés des personnes peu alphabétisées Comment pouvez-vous vous faire comprendre?

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SPÉCIAL

SANTÉAZde à

Le bulletin de la Fédération canadienne pour l’alphabétisation en français (FCAF)Vol. 8 No 1 Hiver 2002

L a santé a toujours été un sujet d’actualité. On en parle de plus en plus enabordant les facteurs déterminants de la santé. C’est un peu comme lesconditions gagnantes pour être et pour demeurer en santé. Or l’alphabé-tisme a une influence directe sur les facteurs déterminants de la santé.

Des études le prouvent : une personne peu alphabétisée risque plus qu’une personne alphabétisée d’êtrepauvre, de vivre dans un environnement physique malsain, d’avoir peu d’instruction et d’être en moinsbonne santé. Ajoutez à ce constat tout le problème de l’accessibilité aux services de santé en françaispour les francophones des régions anglo-dominantes et vous obtiendrez le A à Z, Spécial santé.

Dans notre bulletin, nous tenterons d’abord d’expliquer le lien très étroit qui existe entre l’alphabé-tisme et la santé. Nous avons d’ailleurs résumé pour vous, chers lecteurs, un rapport de Santé Canadasur les effets du niveau d’alphabétisme sur la santé des Canadiens. Nous avons également mené troisentrevues, l’une avec un médecin qui a appris à vulgariser et à simplifier la médecine et une deuxième avec un intervenantcommunautaire qui travaille à rendre les services en françaisaccessibles aux francophones minoritaires. Dans la troisièmeentrevue, le sénateur Jean-Robert Gauthier nous parle del’engagement nécessaire pour assurer l’accessibilité à plus de services de santé en français. Nous vous proposons aussides moyens simples et éprouvés, et nous amenons des pistes de solutions.

Convenez avec moi que le A à Z, Spécial santé a sa raisond’être. Pour les personnes peu alphabétisées, la disponibilitéde l’information ne signifie pas toujours accessibilité auxservices. Enfin, avec son Spécial santé, la FCAF souhaitesensibiliser toutes les personnes qui travaillent auprèsd’adultes peu alphabétisés aux obstacles que ces derniersrencontrent.

Bonne lecture !

Margo Fauchon

Pour que «santé» rimeavec «accessibilité»

Message de la présidente de la FCAF

SPÉCIAL SANTÉ

Les grands titres :

◆ La médecine simplifiée

◆ Un pas vers la santé enfrançais

◆ Entrevue avec le sénateurJean-Robert Gauthier

◆ Les difficultés des personnespeu alphabétisées

◆ Comment pouvez-vous vous faire comprendre?

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Le bulletin de la FCAF 3

De la difficulté à lire et à comprendreParmi les 200 adultes interrogés, 85 %avaient au moins terminé leurs étudessecondaires. Alors, imaginez les difficultésqu’éprouvent les personnes peu alphabéti-sées. Pour ces dernières, les termesmédicaux sont difficiles à lire parce qu’ilscomprennent plusieurs syllabes. Des motscomme « cardiaque », « médicaments »,« chirurgie » et « alimentation » sontdifficiles à lire et à comprendre. D’autres,comme « infarctus », « asthme »,« chirurgical » et « hémorragie », sontdifficiles à prononcer.

Expériences provenantde personnes qui n’ontpas compris…

◆ « J’avais de la difficulté à comprendre la différence entre une dose quoti-dienne, hebdomadaire, bimensuelle et mensuelle. »

◆ « L’administration d’un médicamentpar voie orale » est une phrase quiporte souvent à confusion.

◆ « J’ai déjà utilisé un dentifrice sousforme de gel pour masser mesmuscles. »

◆ « J’ai utilisé un fixatif à cheveuxcomme antisudorifique. »

◆ « Je ne prenais pas la bonne quantité de médicaments. »

◆ « Je faisais des mélanges de médica-ments qui étaient mauvais pour moi. »

◆ « Je ne comprenais pas ce qu’il fallaitfaire pour me préparer à l’examen ducôlon. L’hôpital m’a dit trois fois dem’en retourner chez moi et de mieuxme préparer. »

◆ « Tout le personnel s’agitait autour demoi. On me regardait et me parlait,mais je ne comprenais absolumentrien. Tout se passait en anglais etj’étais paniquée. D’autant plus quec’était mon premier bébé. »

Les difficultés des personnes peu alphabétiséesIl peut être difficile pour tout le monde decomprendre les termes médicaux. Dans uneétude menée auprès de 200 adultes hospita-lisés, on a demandé à ces patients d’expliquerdes mots souvent utilisés dans le domainede la santé. On a pu constater que :

◆ seulement 8 % comprenaientcorrectement le mot « tendon »;

◆ seulement 9 % comprenaient le mot « sécrétion »;

◆ seulement 11 % comprenaientl’expression « tension artérielle ».

Source: Service franceskois de formation auxadultes, « Santé et alphabétisation »

De la difficulté à s’exprimerLes personnes peu alphabétisées ont de ladifficulté à parler de leurs problèmes desanté. Elles pensent que les professionnelsde la santé devraient les connaître et décou-vrir leur source juste à l’examen physique.La plupart ont de la difficulté à s’exprimeren raison d’un manque de confiance en ellesqui découle du fait qu’elles ont eu desexpériences négatives en voyant leursefforts de communication ridiculisés,ignorés ou traités avec impatience.

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4 Le bulletin de la FCAF

Près de la moitié des Canadiens adultes ont dela difficulté à décoder l’information écrite.Selon une étude menée en 1994-1995,

l’Enquête internationale sur l’alphabétisation desadultes (EIAA)1, environ 22 % des adultes canadienssont incapables, par exemple, de lire correctement uneposologie sur une bouteille de médicament. De plus,26 % des adultes ne peuvent lire que des textessimples et dont ils connaissent le contexte.

Est-ce à dire que 48 % de la population adulte auCanada est analphabète? La notion d’analphabète aévolué. Il ne suffit plus de savoir lire et écrire pourêtre alphabétisé, il faut aussi être apte à se débrouillerdans la société actuelle. Aussi, il faut non seulementcomprendre la langue écrite, mais également la langueparlée. L’alphabétisme est un élément essentiel pourbien saisir les propos des professionnels de la santé,comme les médecins et les pharmaciens. Et, encoreselon l’EIAA, seulement 19 % des personnes âgées deplus de 65 ans auraient les capacités minimales pourvraiment bien fonctionner dans notre société… Lesaînés sont donc nombreux à avoir de la difficulté àcomprendre leur « docteur ».

Lire, c’est la santé

« Vaut mieux être riche et en santé que pauvre etmalade », disait Yvon Deschamps. Comment yarriver? Savoir lire est assurément un atout. C’est laconclusion à laquelle arrive l’étude canadienne la plusimportante menée sur les relations entrel’alphabétisme et la santé, projet parrainé parl’Association pour la santé publique de l’Ontario et parle Frontier College (l’étude de ASPO2).

Selon cette étude, l’alphabétisme est l’un desprincipaux déterminants de la santé. Plus nous savonslire, meilleure est notre santé, et vice versa. Avoir defaibles capacités de lecture est néfaste pour la santé!

« JE N’AI RIEN COMPRIS! »« Je n’ai rien compris! » Quandj’entends cette phrase toute simple, jereformule autrement ce que j’ai dit pourbien me faire comprendre. C’est ce quela plupart des gens font. Mais qu’arrive-t-il si la personne à qui je parle necomprend pas ce que je lui raconte sansme dire : « Je n’ai rien compris »?Évidemment, elle repart sans savoir ceque j’avais à lui communiquer. Si je luiparlais de la température, ce n’est pastrès grave. Par contre, si je lui parlais desa santé… Bien des médecins seraientsurpris de connaître le nombre depersonnes qui sortent de leur cabinet ense disant : « Je n’ai rien compris », sansl’exprimer à voix haute.

Par Jean Frenette

Environ 22 % des adultes canadiens sontincapables, par exemple, de lire correctementune posologie sur une bouteille de médicament.

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Le bulletin de la FCAF 5

Lorsque nous demandons aux gens d’autoévaluerleur état de santé, seulement 19 % des Canadiensn’ayant pas leur diplôme d’études secondaires sedisent en excellente santé. Les diplômés sontbeaucoup plus nombreux à se considérer enexcellente santé : 23 % (études secondaires), 27 %(études collégiales) et 39 % (études universitaires).

Les résultats sont similaires si nous utilisonsd’autres méthodes d’évaluation de la santé :

◆ les gens n’ayant pas de diplôme d’étudessecondaires manquent plus de journées detravail pour cause d’incapacité3;

◆ les personnes ayant de faibles capacités delecture utilisent davantage les services desanté4;

◆ les épidémies et les décès violents sont pluscourants dans les régions où les niveauxd’alphabétisme sont plus bas5.

Le danger croît avec le non-usage

L’analphabétisme a donc des effets directs sur lasanté. Comment peut-on prendre correctementun médicament si l’on ne peut pas lire l’éti-quette? Autre exemple : comment prépare-t-on lelait maternisé? Des infirmières ont rapporté quedes femmes avaient dilué du lait qui ne devaitpas l’être ou encore qu’elles avaient donné du laitconcentré à leur enfant. Enfin, que dire desrisques auxquels on s’expose lorsqu’on ne peutlire les mises en garde sur les équipements detravail ou de loisirs…

Cependant, il y a pire que les effets directs del’analphabétisme sur la santé : les effets indirects.Dans son rapport de 1994, le Comité fédéral-provincial-territorial6 sur la santé de la popula-tion a défini cinq facteurs déterminants pour lasanté. Parmi ceux-ci, quatre sont influencés parle niveau d’alphabétisme :

◆ Conditions de vie et de travail. Des études ontdémontré qu’il y avait des liens entre lapauvreté et la santé, de même qu’entre lapauvreté et la faible scolarité… Les gens quisavent bien lire et écrire ont généralement demeilleurs emplois et œuvrent souvent dans unenvironnement de travail moins dangereux. Àtout le moins, ils comprennent l’informationsur la sécurité au travail.

◆ Pratiques personnelles liées à la santé et à lacapacité d’adaptation. Personne n’en doute : le

stress est un problème de santé majeur. Ilconstitue un élément important dans ladépression, l’anxiété et autres problèmes desanté mentale.

◆ Environnement physique. Quel lien peut-ilbien y avoir entre l’alphabétisme etl’environnement? Une personne ayant defaibles capacités de lecture risque davantagede se retrouver dans un quartier pauvre, dansun logement de piètre qualité. Les usinespolluantes se trouvent rarement dans lesquartiers chics.

◆ Services de santé. Avec tout son jargonscientifique, le monde de la médecine et de lasanté n’est déjà pas des plus accessibles auxgens scolarisés. Alors, pour ce qui est despersonnes moins alphabétisées… De plus, lapeur de l’embarras, la faible confiance en soiou le manque d’information ont souvent poureffet que ces personnes négligent les soinspréventifs et attendent que leurs problèmes desanté s’aggravent avant de consulter.

Des mots à soigner

La relation entre l’alphabétisme et la santé est deplus en plus reconnue. Il reste cependant encorebeaucoup à faire en ce domaine. Bien sûr, il estimpossible d’apprendre à lire et à écrire à tout lemonde et de régler le problème à la base trèsrapidement. Les professionnels de la santédoivent s’assurer que leur message est clair, peuimporte à qui il s’adresse.

Les gens qui ont de la difficulté à lire ne le crientpas sur les toits. Ils sont rarement fiers de leurincapacité. Ils en ont même souvent honte ettentent de la cacher. Et la plupart y arrivent.Dans un documentaire produit par l’organismeVidéo Femmes, À mots découverts, un hommed’affaires dans la cinquantaine, André, racontequ’il a été propriétaire d’une douzaine de restau-rants. Le gérant de son institution financière nes’est jamais rendu compte qu’il prêtait de l’argentà un homme incapable de signer un chèque!Croyez-vous que le médecin avait une chance dedéceler l’analphabétisme d’André?

Dans ce contexte, il importe donc que le médecinprenne le temps de vérifier si le patient a réelle-ment compris ce qu’il veut lui communiquer.Dans l’étude de l’ASPO, certains professionnelsde la santé ont admis qu’ils avaient cru parfois

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6 Le bulletin de la FCAF

que certains patients ne voulaient pasécouter leurs recommandations, alors qu’enfait ils ne les comprenaient pas.

L’importance de l’incidence de l’alphabéti-sation sur la santé devrait aussi encouragerles partenariats entre les organismes et lesprofessionnels de la santé et les organismesœuvrant en alphabétisation ou en éducation.Pourquoi, par exemple, ne pas exploiter lesréseaux communautaires pour faire circulerde l’information? La communication verbaleest beaucoup plus efficace que l’écrit. Mêmesimplifiés et clairs, les textes ne sont pas LAsolution. Les gens faiblement alphabétiséspréfèrent le bouche à oreille.

De toute façon, tant pour les habiles lecteursque pour les personnes ayant de faiblescapacités de lecture, plus le message estclair, plus il est profitable. Avec leur savoirrendu accessible, les professionnels de lasanté fournissent l’occasion à leurs clientsde prendre leur santé en main et de faire deschoix éclairés.

Source : Rapport de Santé Canada, Effet du niveaud’alphabétisme sur la santé des Canadiens et desCanadiennes, 2001. (adresse électronique :http://www.hc-sc.gc.ca/hppb/developpement-promotion/pubf/literacy-health/literacyfr2.htm)

1 Rapport Littérature et société du savoir, publié par le Secrétariat national à l’alphabétisation,Développement des ressources humaines Canada, et l’Organisation de coopération et développementéconomiques, 1997.2 Burt Perrin, Research Report: Literacy and HealthProject Phase One, Toronto, Association pour lasanté publique en Ontario (ASPO), 1990.3 Source ASPO.4 Source ASPO.5 Rob Sarginson, Literacy andHealth: A Manitoba Perspective,Literacy Partners of Manitoba, 1997.6 Comité fédéral-provincial-territorial sur la santé de la population, Stratégies pour la santé de la popu-lation : Investir dans la santé des Canadiens, 1994.

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7Le bulletin de la FCAF

L’exemple que vous venez de lirevous semble-t-il exagéré? Voyezplutôt ce cas que nous raconte ledocteur Jean Drouin à propos d’unhomme venu le consulter : « Ilavait déjà une médication à pren-dre, prescrite quelques jours plustôt par un collègue : un siropantibiotique pour une amygdaliteet une crème à appliquer pour desdémangeaisons. Mais le patientest revenu à l’hôpital parce qu’ilétait incapable d’avaler son médi-cament et que la lotion n’était pasefficace. En fait, il se frottait avecle sirop et prenait la crème parvoie orale… » Heureusement, ce« malentendu » n’a pas eu deconséquences fâcheuses. Parcontre, les erreurs de ce type sontplus fréquentes qu’on ne le pense.

La prévention

Pour plusieurs, la médecine, c’estdu chinois. Mais, contrairement à ce que bien des gens croient, lamédecine peut être accessible. Desmédecins y travaillent quotidien-nement, comme le docteur JeanDrouin. Après avoir fait de lamédecine familiale durantplusieurs années, il dirigemaintenant le département duPlanning familial du Centrehospitalier de l’Université Laval(CHUL), où il pratique à Québec.

L’approche du docteur Drouin est simple : « Quand je vois unpatient, mon objectif est de lerevoir le moins souvent possible.Je dois donc lui enseigner assez de

choses pour qu’il prenne sa santéen main. » Mais pour s’assurerque le patient comprend bien cequ’il lui dit, le docteur Drouin aappris à vulgariser et à simplifierla médecine.

Le parcours du docteur Drouin est assez singulier. Outre le coursuniversitaire en médecine dite« traditionnelle », il a suivi desformations en médecine chinoise,en médecine tibétaine, en méde-cine amérindienne… Dans cesapproches, la prévention est aucœur des préoccupations. On neperçoit pas que la maladie, maisaussi le patient dans son entier.On prescrit des Tylenol, d’accord,mais on se demande aussi pour-quoi le patient a mal à la tête. Il faut donc communiquer.

La communication

Pour bien comprendre le patientet bien communiquer avec lui, ilfaut être à son niveau, connaîtreses préoccupations. Pour y parve-nir, Jean Drouin lit les journauxpopulaires, écoutent les émissionsde télévision de monsieur etmadame « Tout-le-monde ». Ilprend également le pouls de lacommunauté en participant à destribunes téléphoniques à la radio,en écrivant pour des magazines eten donnant des conférences où ilrépond aux questions du public.

Dans ses communications, ledocteur Drouin adapte son niveaude langage à son auditoire, en

restant toujours le plus simplepossible. Par exemple, il est parfoisinutile d’en dire beaucoup; il fauten dire juste assez pour être biencompris. Il utilise aussi les dessins,les images et le langage visuel,tant dans ses communicationspubliques que dans son cabinet.« Les professionnels se cachentsouvent derrière des explicationscompliquées », affirme-t-il.

Dans la médecine chinoise, il fautêtre vrai et avouer son ignorance,le cas échéant. « Lorsque je neconnais pas une réponse, jem’informe, tout simplement.Mais il y a un certain risque à êtrevrai; le lien entre le patient et lemédecin peut devenir personnelplutôt que professionnel. Il s’agitde doser selon le patient », nousdit Jean Drouin.

En communication médicale,comme dans toutes les communi-cations, il importe de bien connaî-tre le destinataire du message. Il faut être capable de se mettre àsa place, dans sa peau, pour biencomprendre ce qu’il vit. « Il fautposer des questions générales aupatient, pas seulement sur samaladie. On peut ainsi éviter, parexemple, de lui prescrire unmédicament qui goûte le raisin sile patient n’aime pas le raisin! »Un détail, pensez-vous? Pas pourle docteur Drouin. Il a même déjàparticipé à une dégustation desirops!

« Votre enfant a contracté un rhinovirus. Ce virus acausé une inflammation aiguë de la muqueuse nasale etses voies respiratoires supérieures sont infectées. Mais ilne souffre pas d’influenza… » Imaginez les parents quientendent ce diagnostic. Ça ressemble à une maladierare, peut-être même grave. En fait, ils n’en ont aucuneidée puisqu’ils n’ont rien compris. Inquiétant? Sûrement,et inutilement. Si le parent était médecin, il saurait qu’ils’agit d’un simple rhume…

LA MÉDECINESIMPLIFIÉEPar Jean Frenette

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Le bulletin de la FCAF8

Voici quelques conseils destinés à tous les travail-leurs et professionnels de la santé. Ils s’inspirent du simple bon sens. Un des meilleurs moyens derendre les services de santé accessibles à tous, et ce, quel que soit le niveau d’alphabétisme despersonnes, est de communiquer clairement.

Parlez simplement et lentement

Essayez de comprendre le client. Quels sont ses besoins?

◆ Informez-vous de ce qu’il sait déjà ou croit savoir.

◆ Déterminez ce qui pourrait l’empêcher de suivre le traitement prescrit.

Planifiez ce que vous allez dire. Quels sont les points les plus importants?

◆ Choisissez un ou deux points importants et faites ressortir l’essentiel; trop d’informationpeut frustrer le client.

Soyez attentif au ton que vous employez. Lafaçon de vous exprimer affectera la compré-hension du client.

◆ Soulignez les changements positifs du client.

◆ Utilisez la voix active au lieu de la voix passive :« Vous devez changer ce pansement assezsouvent » au lieu de « Ce pansement doit êtrechangé assez souvent ».

Surveillez le langage que vous employez.

◆ Évitez les expressions techniques.

◆ Donnez des exemples.

Écoutez activement ce que le client a à vous dire.

◆ Regardez votre client dans les yeux.

◆ Faites preuve de patience. Une personne qui a de la difficulté à lire peut vous donner desinformations sur sa santé d’une façon décousue.

Vérifiez la compréhension du client : « Est-ce que je peux revoir ceci avec vous? »

◆ Ne tenez jamais pour acquis que vos clientscomprennent.

◆ Demandez-leur de répéter vos instructions.

◆ Portez attention aux indices non verbaux.

Écrivez clairement et simplement

Tenez compte de vos lecteurs. Qui lira le texte?

◆ Commencez votre texte en mentionnant votreintention. Quel est le but de votre document?

◆ Indiquez dans votre introduction à qui vous vous adressez.

◆ Évitez de donner une multitude de détails.

Tout document ne devrait avoir qu’un seul but.

Guidez vos lecteurs.

◆ Qu’est-ce le lecteur a besoin de lire en premier pour comprendre?

◆ Écrivez des titres qui annoncent le sujet du texte.Exemple : « Comment prendre soin de vos yeux»

◆ Terminez chaque section par un résumé.

Écrivez des phrases claires.

◆ Évitez les mots inutiles.

◆ Écrivez des phrases les plus simples possible(sujet, verbe, compléments)

Exemple : « Nous souhaitons vous écrire de façon claire. »

◆ Exprimez une seule idée par phrase.

◆ Employez des verbes de préférence à des noms :Exemple : « La compréhension de ce texte est difficile. »Écrivez plutôt : « Il est difficile de comprendre ce texte. »

◆ Écrivez des mots que la plupart des genscomprennent.

◆ Évitez les mots trop longs comme les adverbes en « ment ».

Comment pouvez-vous vous fairecomprendre de tous vos clients?

1.

6.

1.

2.

3.

2.

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Le bulletin de la FCAF 9

Utilisez le ton de la conversation.

◆ Une fois votre texte rédigé, lisez-le à haute voix pour vérifier s’il est clair.

◆ Adressez-vous directement au lecteur.

La rétro-information (feedback).

◆ Vérifiez la compréhension de vos lecteurs.

◆ Demandez à des collègues ou à des expertsde vérifier si les informations médicalessimplifiées que vous donnez sont exactes.

◆ Demandez à des experts en communica-tions claires de réviser le texte en ce qui a trait à la simplicité et à la clarté.

Mettez vos écrits en valeur.

◆ Faites ressortir l’information essentielle.

◆ Écrivez les points importants en gras oudans un point plus gros.

◆ Utilisez des caractères plus gros (11 points au minimum) : « Comment prendre soin de vos yeux »

◆ Évitez les polices de caractères tropdécoratives : « Comment prendre soin de vos yeux »

◆ Évitez d’écrire tout en majuscules :« COMMENT PRENDRE SOIN DE VOS YEUX »

◆ Utilisez beaucoup d’espace blanc.

Deux ateliers de formation à votre calendrier de perfectionnement 2002-2003 :

« Écrire simplement »◆ Rendez vos écrits clairs

et compréhensibles.

Vos messages sont importants et doivent être comprisLes Services du Groupe Communications claires de la Fédérationcanadienne pour l’alphabétisation en français :

Soyez clairet compris!

avec le Groupe Communications claires

Diane Pouliot ou Johanne Renaud

Courriel : [email protected] Téléphone : (613) 749-5333, Sans frais : 1 888 906-5666

« Pour des communications orales claires »

◆ Apprenez à adapter vos messages oraux.

Fédération canadienne pour l’alphabétisation en français (FCAF)

◆ Formation sur mesure d’une journée ou de deux jours

◆ Formation en milieu de travail

◆ Services-conseils en communicationclaire et simple

◆ Séminaires et conférences sur demande

Terminologie médicale Langage simple

acide ascorbique . . . . . . . . . . . . . . . . . vitamine C

conscient . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . éveillé

consentement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . permission

contusion ou ecchymose . . . meurtrissure ou bleu

embolie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . caillot de sang

excoriation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . égratignure

hémorragie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . saignement

lacérer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . couper ou déchirer

lésion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . blessure

régurgiter . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . vomir

stérile . . . . . . . . . . . . . . sans germes ou microbes

suture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . couture

4.

5.

6.

Plusieurs mots complexes ont des équivalentsbeaucoup plus simples.

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Le bulletin de la FCAF10

O btenir de l’information enfrançais n’est pas chose faciledans plusieurs établissements

de santé au Canada. Les patientsfrancophones vivant en situationminoritaire en savent quelque chose.Bien souvent, ils sont servis en anglaisou reçoivent des informations incom-plètes en français. Cette réalité peuts’avérer particulièrement dangereusepour les personnes faiblementalphabétisées qui doivent lire uneposologie du médecin. Un manqued’explications dans la langue dupatient peut avoir des conséquencesdésastreuses sur sa santé.

Au printemps 2000, l’honorable Allan Rock, alors ministre fédéral dela Santé, a mis sur pied le Comitéconsultatif des communautés franco-phones en milieu minoritaire. Lesmembres du Comité proviennent degroupes communautaires, de SantéCanada ainsi que de trois gouverne-ments provinciaux (Manitoba, Albertaet Nouveau-Brunswick). Le rôle et lemandat du Comité est de conseiller le ministre dans le but d’améliorer lasituation des communautés de langueofficielle en milieu minoritaire, dedonner son avis sur des projets afind’assurer que les minorités peuvent en bénéficier le plus possible et d’aiderle Ministère à s’acquitter de sesobligations en vertu de la Loi sur les langues officielles.

Priorités et pistes d’action

Dans son premier rapport, le Comité a déterminé despriorités et des pistes d’action : accès aux services de santé en français, formation des professionnels de la santé,mise en place de structures permanentes pour assurer leréseautage, information et recherche, étude de nouvellestechnologies et organisation d’un forum national.

Peu de temps après le dépôt du rapport, un forum national s’est tenu à Moncton, au Nouveau-Brunswick, du 2 au 4 novembre 2001. Au nombre des 250 participants,on retrouvait des intervenants du secteur de la santé, dugouvernement, d’institutions de formation, d’organismescommunautaires de toutes les provinces et des territoiresainsi que des étudiants.

Selon Paul-André Baril, coordonnateur du dossier de lasanté à la Fédération des communautés francophones etacadienne et cosecrétaire de la partie communautaire du Comité, les travaux et les ateliers ont permis auxparticipants de déterminer cinq leviers pour favoriser le développement des services de santé en francais : leréseautage, la formation, les nouvelles technologies, leslieux d’accueil et le grand besoin d’information. « Leréseautage est sûrement le plus important de tous, c’est lefondement. Les membres de la communauté francophone,qu’ils soient des hôpitaux, des universités ou des centresd’alphabétisation, doivent se regrouper et partager leurssuccès et leurs expériences afin de mieux planifierl’action », affirme M. Baril.

La formation des jeunes francophones dans le secteur de la santé fait également partie des grandes priorités duComité. « Il peut s’agir, entre autres, de créer des boursesd’études pour aider les francophones à fréquenter desétablissements qui offrent une formation en français touten leur permettant d’effectuer des stages de travail dansleur région pendant leurs études », explique M. Baril. « Une fois diplômés, ces jeunes n’auront pas perdu lecontact avec leur communauté et seront peut-être plusportés à s’y installer. »

Il précise que les organismes ont aussi besoin d’argent pour atteindre leurs objectifs et rendre l’information en français compréhensible en matière de santé. « Enregroupant des intervenants qui travaillent dans lessecteurs de la santé et de l’éducation partout au pays, leComité pourra conseiller le gouvernement fédéral dansl’adoption de stratégies particulières pour répondre auxbesoins des minorités francophones. Le fédéral sera ainsimieux informé lorsque viendra le temps de répartirl’argent aux provinces », renchérit M. Baril.

À ce chapitre, aucune somme d’argent ne figurait dans ledernier budget fédéral lors de son dépôt, le 10 décembredernier. M. Baril note toutefois que le Comité a raisond’espérer et de s’attendre à de bonnes nouvelles au coursde la nouvelle année.

Un pas vers la santé en françaisPar Marie-Ève Thérien

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Le bulletin de la FCAF 11

L e dossier de la santé est à lamode, comme en témoignentles nombreuses consultations

provinciales et nationales qui sesont tenues sur l’avenir des soins desanté au Canada. Nous comprenonsfacilement pourquoi. Les préoccu-pations de la société canadienneévoluent avec les changementsdémographiques. Une populationvieillissante et consommatrice desoins de santé s’attend à des servicesde santé de qualité.

Au Canada, 50 % des francophonesne peuvent pas recevoir de soins desanté dans leur langue. C’est à cesujet que j’ai rencontré le sénateurJean-Robert Gauthier.

Certains se souviendront de sonengagement dans le dossier de l’hô-pital Montfort d’Ottawa. D’ailleurs,le 7 décembre dernier, le plus hauttribunal ontarien prenait une déci-sion unanime favorable au main-tien de cet hôpital francophone.D’autres se rappelleront les dixannées d’engagement du sénateurGauthier dans la mise en placed’écoles primaires et secondairesfrancophones en Ontario.

À propos de la santé

M. Gauthier est bien placé pourcomprendre l’importance de lalangue dans les services de santéétant chiropraticien de formation.Voici ce que le sénateur disait dansun discours qu’il a prononcé récem-ment au Sénat sur l’importance dela langue dans les services desanté : « Selon moi, une bonne

communication est à la base detout service de santé. En effet, lacapacité de comprendre les problè-mes de santé d’un patient et depouvoir questionner celui-ci, l’avi-ser, l’informer, l’éduquer et lesoigner dans sa langue fait partieintégrante de la qualité de toutservice de santé canadien. »

Pour lui, il est clair que les servicesde santé doivent se donner dans lesdeux langues officielles partout auCanada. Comme vous vous endoutez sans doute, ce n’est pas cequi existe dans les faits. À ce sujet,les rapports qu’ont préparés la Fédé-ration des communautés franco-phones et acadienne du Canada etle Comité consultatif des commu-nautés francophones en milieuminoritaire nous donnent unaperçu de la réalité canadiennequant aux services de santé enfrançais (voir à la 10). D’ailleurs, lecomité sénatorial permanent desaffaires sociales, des sciences et dela technologie étudiera le documentintitulé Santé en français – Pour unmeilleur accès à des services desanté en français, à la suite d’unemotion présentée par le sénateurGauthier.

La clé : former en français

Selon M. Gauthier, la formationprofessionnelle est la clé pour assu-rer des services de santé en fran-çais. Tant que les communautésfrancophones ne « produiront » pasde travailleurs de la santé, lesservices offerts seront déficients.Elles doivent surtout voir à former

des professionnels de la santé danstous les domaines, et ce, enfrançais. L’Université d’Ottawa etl’Université de Sherbrooke offrentactuellement des programmes deformation dans le domaine de lasanté en français, souligne lesénateur. Il faut faciliter l’accès àces formations. Il importe surtoutde ne pas confondre bilinguisationdes professionnels de la santé etformation de professionnels enfrançais, nous rappelle-t-il.

Une fois formées les ressourceshumaines, il restera à bâtir desinstitutions francophones. Quandje lui demande s’il est confiant faceà l’avenir des services de santé enfrançais au Canada, M. Gauthierrépond sans hésiter : « Il y a 40 ans,je commençais à parler des écolesfrancophones en Ontario; à partquelques institutions privées, il n’yavait pas d’écoles primaires nid’écoles secondaires francophones.Maintenant, on retrouve des écolesélémentaires, secondaires et post-secondaires francophones danstoutes les régions du Canada et ilfaut dire que j’en suis très fier. »

L’engagement du sénateur Gauthierdans les nombreux dossiers de lafrancophonie canadienne et de lasanté en français atteste de sadétermination à s’assurer que,lorsqu’on parle de soins de santé dequalité, on parle aussi de servicesofferts en français. « Les franco-phones doivent faire connaître leuropinion dans les nombreuses con-sultations en cours. »

Entrevue avec le sénateur Jean-Robert Gauthier

Par Stéfan Bergeron

Nommé au Sénat en 1994 Député d’Ottawa-Vanier de 1972 à 1994

Président d’honneur de la campagne du Fondsde la résistance S.O.S. Montfort

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Fédération canadienne pour l’alphabétisationen français

235, chemin Montréal, bureau 205 Ottawa (Ontario) K1L 6C7

Téléphone : (613) 749-5333 Sans frais : 1 888 906-5666Télécopieur : (613) 749-2252Courriel : [email protected]

Ce bulletin « De A à Z, Spécial santé » estproduit par la Fédération canadienne pourl’alphabétisation en français (FCAF). Elleregroupe des organismes en alphabétisationde partout au Canada. La FCAF connaît bienles obstacles rencontrés par les personnespeu alphabétisées.

Rédactrice en chef :Diane Pouliot

Rédaction : Stéfan BergeronJean FrenetteMarie-Ève ThérienDiane Pouliot

Révision linguistique : Michelle Martin

Graphisme : Linda Labrecque

Imprimerie : Imprimerie Beauregard

Photos : Collaborateurs de la FCAF

La réalisation de ce numéro du bulletin de A à Z est rendue possible grâce à laparticipation financière du ministère duDéveloppement des ressources humainesCanada, Secrétariat national à l’alphabé-tisation.

Port payé Postage paid

Poste- Publicationspublications Mail

1791907

Références InternetAssociation canadienne de santé publique :

Programme national sur l’alphabétisation et la santé :www.nlhp.cpha.ca/nlhpf.htm

Base de données en alphabétisation des adultes (BDAA) :

http://www.nald.ca

Santé Canada :Promouvoir l’alphabétisation, c’est améliorer lasanté, par Mary J. Breen : http://wwwnfh.hc-sc.gc.ca/publicat/execsumm/breenf.htm

Effets du niveau d’alphabétisme sur la santé desCanadiens et des Canadiennes : www.hc-sc.gc.ca/hppb/developpement-promotion/pubf/literacy-health/literacyfr2.htm

Centres d’excellence pour le bien-être des enfants :www.hc-sc.gc.ca/hppb/enfance-jeunesse/centres/

Statistique Canada :Personnes à risques : analyse socio-économique de lasanté et de l’alphabétisme chez les personnes âgées :www.statcan.ca/francais/IPS/Data/89F0104XIF.htm

Rapport statistique sur la santé de la populationcanadienne :www.statcan.ca/francais/IPS/Data/82-570-XIF.htm

Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada :

Santé en français, Pour un meilleur accès à desservices de santé en français : www.franco.ca/fcfa

Groupe Communications claires :Information et conseils pour communiquerclairement et simplement : www.franco.ca/alpha/