32
armi les technologies présentées ici, certaines ont été spécialement créées pour le cadre urbain. La plupart de nos lecteurs vont faire connaissance avec l’«hydroponie» ou l’ «organoponie» cubain par exemple. Ils auront peut-être quelques difficultés à se familiariser avec d’autres pratiques telles que celles qui font usage du traitement des déchets et d’eaux usées. En revanche, l’irrigation sur une petite échelle et le compostage qui sont abordés ici sont pratiquement pareils à ce qui se fait en milieu rural. DIFFERENCES DANS L’AGRICULTURE URBAINE L’agriculture urbaine diffère de celle pra- tiquée en milieu rural en termes de lieu, de motifs économiques, de types de produits cultivés, d’utilisation et de distribution des récoltes, d’acteurs impliqués ainsi que de types de technologies utilisées. L’agriculture urbaine est pratiquée en pleine ville ou dans les zones péri- urbaines, dans la propriété (on-plot) ou Editorial René van Veenhuizen Editeur La pompe à pédales est considérée comme une «nouvelle technologie» au Ghana. P L’agriculture en ville se présente sous de multiples facettes. Phénomène dynamique, elle comprend différents systèmes agricoles, chacun avec ses besoins spécifiques. Ce numéro du Magazine de l’UA met en exergue les micro-technologies pour l’agriculture urbaine. Il présente une grande diversité de tech- niques ainsi que des réflexions sur les raisons et les moyens utilisés pour la création de ces technologies de même que les facteurs cruciaux susceptibles de leur apporter le succès escompté, sans oublier les améliorations politiques sont nécessaires à leur développement plus poussé. sur un terrain situé loin de la résidence (off-plot). Elle peut comprendre des acti vités de production, mais aussi de trans- formation, de distribution et de commer- cialisation. La plupart des agriculteurs urbains sont des femmes issues des groupes à faibles revenus qui d’abord sont venues à l’agriculture pour améliorer les revenus de la famille. La production urbaine comprend différents types de pro- duits agricoles, arbres et espèces animales. La priorité est accordée aux produits agri- coles tels que les légumes pour lesquels il y a une forte demande et de bons prix sur le marché. Bien qu’une grande partie de la production soit destinée à la consomma- tion propre, le surplus peut être commer- cialisé. Comme nous l’avons vu dans le numéro 7 de l’UA, il ne faudrait pas sous- estimer la valeur de ces entreprises. Les produits peuvent être vendus à l’entrée de la ferme, dans le voisinage, dans les bou- tiques, au niveau des marchés de fermiers et même dans les supermarchés. Le grand défi auquel les fermiers urbains sont confrontés a pour nom la grande pression sur les terres et l’insécurité liée à la propriété foncière. Les terres et l’espace réservé à l’agriculture sont limités ; et même quand elles sont disponibles, ces terres peuvent être contaminées ou être l’objet de la convoitise de plusieurs autres utilisateurs. En plus, il faut faire face à une contrainte supplémentaire qui relève du coût de la main d’œuvre, plus élevée en ville : mais ces coûts peuvent être défrayés Micro-Technologies Pour l’agriculture urbaine

Micro-Technologies · (JMA), qui est un système mico-intensif de production alimentaire à même de pro-duire suffisamment de nourriture pour une famille de quatre personnes sur

  • Upload
    others

  • View
    0

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Micro-Technologies · (JMA), qui est un système mico-intensif de production alimentaire à même de pro-duire suffisamment de nourriture pour une famille de quatre personnes sur

armi les technologies présentées ici,certaines ont été spécialement crééespour le cadre urbain. La plupart denos lecteurs vont faire connaissance

avec l’«hydroponie» ou l’ «organoponie»cubain par exemple. Ils auront peut-êtrequelques difficultés à se familiariser avecd’autres pratiques telles que celles qui fontusage du traitement des déchets et d’eauxusées. En revanche, l’irrigation sur unepetite échelle et le compostage qui sontabordés ici sont pratiquement pareils à cequi se fait en milieu rural.

DIFFERENCES DANS L’AGRICULTURE URBAINEL’agriculture urbaine diffère de celle pra-tiquée en milieu rural en termes de lieu, demotifs économiques, de types de produitscultivés, d’utilisation et de distribution desrécoltes, d’acteurs impliqués ainsi que detypes de technologies utilisées.

L’agriculture urbaine est pratiquée enpleine ville ou dans les zones péri-urbaines, dans la propriété (on-plot) ou

Editorial

René van Veenhuizen Editeur

La pompe àpédales est considéréecomme une

«nouvelle technologie» au

Ghana.

P

L’agriculture en ville se présente sous de multiples facettes.Phénomène dynamique, elle comprend différents systèmes

agricoles, chacun avec ses besoins spécifiques. Ce numéro duMagazine de l’UA met en exergue les micro-technologies pourl’agriculture urbaine. Il présente une grande diversité de tech-

niques ainsi que des réflexions sur les raisons et les moyensutilisés pour la création de ces technologies de même que les

facteurs cruciaux susceptibles de leur apporter le succèsescompté, sans oublier les améliorations politiques sont

nécessaires à leur développement plus poussé.

sur un terrain situé loin de la résidence(off-plot). Elle peut comprendre des activités de production, mais aussi de trans-formation, de distribution et de commer-cialisation. La plupart des agriculteursurbains sont des femmes issues desgroupes à faibles revenus qui d’abord sontvenues à l’agriculture pour améliorer lesrevenus de la famille. La productionurbaine comprend différents types de pro-duits agricoles, arbres et espèces animales.La priorité est accordée aux produits agri-coles tels que les légumes pour lesquels il y a une forte demande et de bons prix surle marché. Bien qu’une grande partie de laproduction soit destinée à la consomma-tion propre, le surplus peut être commer-cialisé. Comme nous l’avons vu dans lenuméro 7 de l’UA, il ne faudrait pas sous-estimer la valeur de ces entreprises. Lesproduits peuvent être vendus à l’entrée dela ferme, dans le voisinage, dans les bou-tiques, au niveau des marchés de fermierset même dans les supermarchés.

Le grand défi auquel les fermiers urbainssont confrontés a pour nom la grandepression sur les terres et l’insécurité liée àla propriété foncière. Les terres et l’espaceréservé à l’agriculture sont limités ; etmême quand elles sont disponibles, cesterres peuvent être contaminées ou êtrel’objet de la convoitise de plusieurs autresutilisateurs. En plus, il faut faire face à unecontrainte supplémentaire qui relève ducoût de la main d’œuvre, plus élevée enville : mais ces coûts peuvent être défrayés

Micro-TechnologiesPour l’agriculture urbaine

Page 2: Micro-Technologies · (JMA), qui est un système mico-intensif de production alimentaire à même de pro-duire suffisamment de nourriture pour une famille de quatre personnes sur

Magazine AU

réduits et dans des zones où la terre n’estpas fertile. C’est dans ce cadre que l’ONG« Hunger Grow Away » (Cultiver pourchasser la Faim, page 26) a mis sur pied «Le Jardin des Moissons Abondantes »(JMA), qui est un système mico-intensif deproduction alimentaire à même de pro-duire suffisamment de nourriture pourune famille de quatre personnes sur unespace de 1,44 m2.

Cette technologie est applicable aussi dansles situations d’urgence temporairecomme les camps de réfugiés.L’hydroponie est une autre technologiecaractérisée par l’absence de terresarables. Deux articles en pages 8 et 9décrivent le développement de l’hydro-ponie en Amérique latine. A Lima, auPérou, l’absence de terre de bonne qualités fait de l’hydroponie une technique trèsintéressante. A La Havane, au Cuba, on aadapté des méthodes de production inten-sive, telles que l’hydroponie, la zéoponie(culture sur zéolite) et l’organoponie (surdes substrats organiques), cette dernièreméthode étant plus prisée par les popula-tions car ne nécessitant pas des fonds pourl’achat de nutriments chimiques. Les ter-res réservées à l’agriculture sont rares enville, mais bon nombre de maisons ont desterrasses en béton, et disposent ainsi d’unespace pour la production agricole. Desinitiatives concernant les jardins sur ter-rasses au Sénégal et en Russie sont décritesen pages 11.

Le cadre agro-écologique en ville engen-dre également des exigences spécifiquespour les cultures et les semences. Lesrecherches menées dans les principalesvilles d’Asie du Sud-Est, visent à améliorerla disponibilité des légumes pendant lasaison sèche et à réduire leur vulnérabilitéaux pestes. A Cagayan de Oro, auxPhilippines, des recherches ont étémenées pour adapter les produits agri-coles de la zone tempérée située sur les « Hautes Terres » aux conditions des bass-es terres urbaines, où à l’origine elles nepoussent pas, augmentant ainsi la disponi-bilité de produits agricoles dans la ville .On dit que les producteurs urbainspréfèrent les produits agricoles de zonestempérées pour lesquels il y a unedemande plus forte et de meilleurs prix surle marché. En page 15, l’expérience del’Ethiopie illustre la nécessité de dévelop-per es technologies simples et peu coû-teuses qui dépendent des ressourceslocales et qui produisent des rendementsélevés sur le plus petit espace possible. Enpage 16, la permaculture est encouragéecomme étant une option viable pour l’agriculture urbaine du fait de sonapproche intégrée et de sa flexibilité.

Le manque d’eau saine constitue égale-ment un obstacle à l’agriculture urbaine,car elle constitue un facteur déterminantpour la création et l’utilisation des tech-nologies. L’expérience menées par l’IWMIGhana et au Togo, décrite en page 6, mon-tre que les conditions biophysiques etsocio-économiques propres aux deux sitessont cruciales dans le choix des méthodesd’irrigation. En Afrique du Sud, le systèmede micro-irrigation du Tonneau et de l’é-gouttoir a été introduit parce qu’il perme-ttait l’utilisation d’eaux troubles pourlaculture de légumes dans les zones où il n’é-tait pas possible d’augmenter la consom-mation journalière en eau.

D’énormes quantités de déchetsorganiques sont disponibles dans les villeset le compostage de ces matières constitueune excellente solution pour se débarrass-er des ordures et permet ainsi d’aug-menter les produits de substitut du sol etde fermer la boucle des nutriments. Lesarticles sur le Ghana et sur l’Ethiopiedécrivent des techniques simples, à prati-quer sur une petite échelle pour tirer lemeilleur profit des déchets urbains. Lecompostage des ordures ménagères pourune utilisation dans l’agriculture urbaineconstitue une stratégie qui peut être adop-tée par les ménages. L’expérience deTamale, au Ghana, explique pourquoi lesfermiers ont exprimé leur souhait de voirles vidanges fécales déposées dans leurschamps pendant la saison sèche. Ces fer-miers ont mis au point un traitement spé-cial pour les vidanges de fosses sceptiquesqui sont par la suite incorporées dans le solau début de la saison des cultures.L’utilisation du bio gaz dans les activitésde l’agriculture urbaine améliore la sécu-rité alimentaire, accroît les revenus et con-vertit les déchets - excréments, eaux uséeset déchets organiques solides - en énergie.Les dépôts résiduels peuvent être utiliséspour améliorer les sols, pour nourrir lespoissons, les anguilles sans nageoires, lesvers de terre, les vers à soie et les porcs. Lebio gaz peut être utilisé comme com-bustible pour les lanternes, pour cuisineravec les fours domestiques et pour lesgénérateurs électriques.

L’article sur Kolkata, en Inde, en page 23,constitue un bon exemple d’écologie agro-

par de plus grandes opportunités de ventede la production.Ce numéro du magazine de l’UA traited’une vingtaine d’expériences réaliséesun peu partout dans le monde. Les arti-cles mettent l’accent sur la façon dontles technologies ont été adaptées à laparticularité des situations urbaines etsur la façon dont la recherche et la for-mation continues ont contribué à leurdissémination.

Dans le numéro 5 du magazine AU dedécembre 2001 consacré auxMéthodologies, le thème 4 sur leDéveloppement de la Technologie disaitque la plupart des systèmes agricolesurbains étaient caractérisés par la faib-lesse de leur niveau de développementtechnologique. Les explications de cetétait de fait comprennent la partialité enfaveur de l’agriculture rurale dans lesinstitutions de recherche et de vulgari-sation agricoles, du peu d’attentionaccordé par les autorités municipales àl’agriculture et de la faible participationdes fermiers urbains au développementtechnologique.

Dans ce numéro, certains articles fontétat d’un intérêt croissant des autoritésmunicipales pour l’agriculture et derecherches sur les techniques appro-priées qui ont été commanditées. Cesarticles ainsi que d’autres appellent àune plus grande participation des fer-miers urbains à la création et à l’adapta-tion de technologies. Il est importantque les autorités urbaines encouragentde telles initiatives à travers des poli-tiques favorisant l’accès à la terre (dontil sera question dans le prochainnuméro) et au crédit (comme il l’a été ditdans le numéro 9). Il est tout aussi néces-saire que les fermiers urbains se con-stituent en associations et qu’ils articu-lent leurs besoins.

S’ADAPTER AUX « LIMITES DE LA CITE»L’agriculture urbaine, en particulier en

plein centre-ville, est confrontée est lim-itée par la disponibilité de l’espace et sepratique souvent sur des espaces réduits.En conséquence, plusieurs articles sefocalisent sur la culture sur espaces très

2

Page 3: Micro-Technologies · (JMA), qui est un système mico-intensif de production alimentaire à même de pro-duire suffisamment de nourriture pour une famille de quatre personnes sur

Janvier 2005

industrielle en boucle, là les déchets d’unprocessus de transformation sont utiliséspour alimenter un autre processus. DeRussie, page 17, des Etats-Unis et del’Australie en page 27 et 28 montrent desinitiatives de création de systèmes intégrésde production, de consommation et detransformation.

LE TRAVAILContrairement aux fermiers ruraux, lesfermiers urbains allient le plus souvent l’a-griculture à plusieurs autres activitéséconomiques. Le temps et le travail sontpar conséquent des préoccupationsmajeures. Dans l’article sur le Vietnam enpage 38, on rapporte que des fermiers etleurs partenaires ont identifié l’espaceréduit, le travail et la pollution environ-nementale comme étant les contraintesmajeures qui s’opposent à la créationd’une entreprises de transformation ali-mentaire à la dimension de leur village. Ladisponibilité des terres et le travail derecherche de l’eau sont deux facteursdéterminants pour l’utilisation des tech-nologies d’irrigation au Ghana et au Togo(voir page 6). L’expérience indienne enpage 18 illustre une technologie de jardi-nage conçue pour répondre au besoin derépartir le travail en plusieurs activités.D’un autre point de vue, l’histoire des fer-miers de Montevideo laisse penser que lesont choisi d’émigrer vers la ville parce queles intrants dont ils ont besoins sont plusdisponibles là-bas (voir page 40)

LE ROLE DES FEMMESLa dynamique urbaine et l’économie demarché différents rôles de genre et dif-férentes responsabilités aux femmes etaux hommes. Bon nombre e femmesurbaines se tournent vers l’agriculturepour assurer la sécurité alimentaire etpour sustenter les revenus. En page 20,l’expérience ougandaise parle de la culturedes champignons comme étant une nou-velle tendance chez les fermières urbaines.En Ouganda, les femmes ont un accès etun contrôle limités sur les terres et la cul-ture de champignons peut se pratiquer àdomicile ou sur un petit lopin de terre, enmême temps que les autres activitésdomestiques. En page 16, l’expériencesénégalaise mentionne que les groupe-ments de femmes ont créé des projets de

jardins sur terrasses à Dakar et à Thiès.

APPUI A L’AGRICULTURE URBAINEManifestement, le plaidoyer pour et lespréoccupations autour de l’agriculture enmilieu urbain sont différents quand il s’ag-it de l’agriculture rurale. Comme on lamontré dans le numéro 5 du MagazineUA, la participation des fermiers etd’autres partenaires dans le choix et lacréation continue des technologies estcruciale. Les fermiers locaux apporterontleurs connaissances (indigènes)inhérentes aux conditions locales, qui sontessentielles pour une solution créative àleurs problèmes. Les article sur l’Asie enpages 12, 14 et 38 soulignent l’importancede cet apport.

Les fermiers urbains exigent de plus desservices spécifiques que ne peuvent leuroffrir les systèmes formels d’aujourd’hui.Par exemple, les priorités pour larecherche sur l’agriculture urbaine auxPhilippines portent sur des variétésaméliorées de légumes (avec une plusgrande valeur nutritive et une plus longuedurée de conservation) ; des technologiesde compostage de déchets municipauxbiodégradables ; une gestion intégrée desculture ; des technologies de croisementdes cultures et du paillis de sol pour le con-trôle des semis ; des systèmes d’irrigationéconomiques, efficaces et une utilisationsécurisée des eaux usées. L’article en page30 met en évidence l’importance d’uneformation substantielle pour la mise enplace d’un programme de compostagedans l’arrière-cour de la maison, avec laparticipation des fermiers locaux à toutesles étapes de la planification et du proces-sus d’implantation. En page 24 l’expéri-ence du Botswana montre qu’il est néces-saire d’intégrer l’agriculture dans la plani-fication urbaine, et que les urbanistesdoivent être éduqués pour comprendre safaisabilité et ses avantages. L’agriculture urbaine est de plus en plusreconnue comme moteur pour ledéveloppement de villes productives etdurables. Il est encourageant de noter queplusieurs villes ont mis sur pied desagences particulièrement chargées de l’a-griculture urbaine ou sont en train d’initi-er des politiques et programmes y afférant.Par exemple, le Gouvernement éthiopienavait commencé à encourager l’agricul-ture urbaine et l’avait inclus dans le pro-gramme des recherches de l’OrganisationEthiopienne de Recherches Agricoles(OERA), dans les programmes d’enseigne-ment de l’Université d’Addis Abeba etdans les programmes des OG, des ONGs etdes Organisations Communautaires deBase (OCB) en Ethiopie. A La Havane, l’a-griculture, l’aménagement territorial, ledépartement des Ressources en Eau et les

3

autres bureaux provinciaux ont travaillé de concertpour le choix des lieux d’implantation et l’assemblédes unités organoponiques. Ils ont égalementdéveloppé les systèmes d’irrigation et de contrôlede pestes qu’il fallait et ont assuré la gestionadéquate du substrat. Mais dans plusieurs villes, destelles initiatives attendent encore d’être prises. Cenuméro du Magazine de l’UA va permettre, nousl’espérons, d’encourager les parties prenantes, ycompris les gouvernements, les instituts derecherche, les ONG et les fermiers, à travaillerensemble pour créer et implanter des initiatives d’a-griculture urbaine similaires qui vont rendre lesvilles plus propres, plus sûres et plus saines à vivre.

AU SOMMAIRE DE CENUMERO4 Le système de micro-irrigation par les

«Tonneaux et Egouttoir » testé en Afrique du Sud

6 Les méthodes et pratiques de l’Irrigation urbaine au Ghana et au Togo

8 L’organoponie, une option productive

9 Comment améliorer les techniques de production péri-urbaine de légumes enAsie de Sud-Est.

11 Le Jardinage sur les Terrasses au Sénégalet à St-Petersburg.

13 La culture de champignons dans la ville deKampala, en Ouganda.

15 Des technologies originales pour l’agriculture urbaine au Botswana.

16 La permaculture au Sénégal et les Jardinsmobiles au Kenya.

17 Les Jardins Aqua Terra aux Etats-Unis etles Vers de Lismore en Australie.

18 Organoponie : - Usage de l’Urine humainepour le compostage.

19 Compostage dans des Conteneurs en zonepéri-urbaine de Kumasi, au Ghana.

21 Utilisation des vidanges de fosses sceptiques pour l’agriculture à Tamale, auGhana.

23 Les poissons nourris aux déchets en zonepéri-urbaine de Kolkata.

25 Le traitement des ordures ménagèresorganiques utilisés comme aliment deporcs à Montevideo.

26 Bilan d’exécution à mi-parcours du Centrede documentation sur l’agriculture urbaineet la foresterie. (CDAUF- RUAF).

Page 4: Micro-Technologies · (JMA), qui est un système mico-intensif de production alimentaire à même de pro-duire suffisamment de nourriture pour une famille de quatre personnes sur

’ a g r i c u l t u r e e s t u nphénomène largementrépandu dans les habitationsurbaines informelles mar-

quées par la pauvreté et se trou-vant à la périphérie des villes sud-africaines. Meadows (2000) a pub-lié un rapport avec un taux de 35%des familles vivant dans lesAppartements du Cap près deCape Town, a lors queMaswikaneng et al. (2002) rap-porte un taux de 54% àAtteridgeville près de Prétoria.Dans l’un comme dans l’autre deces lieux, l’agriculture urbaineétait principalement pratiquée parles femmes qui cultivaient essen-tiellement des céréales et des

légumes dans les jardins desmaisons mesurant moins de10 m2. L’agriculture sur lesespaces urbains ouverts etl’utilisation d’approchescollectives de l’agriculturesous forme de jardins com-munautaires avaient égale-

ment commencé à être pratiquées.

L’Afrique du Sud est un pays secoù la production de légumess’avère difficile, sauf si l’irrigationy est disponible. La réutilisationdes eaux domestiques peut êtrebénéfique pour faire face aumanque d’eau tant que le contactentre les eaux usées non traitées etla partie feuillue des légumes est

sation de 600 litres d’eau parsemaine, soit trois tonneauxpleins. En 2003, le coût des dif-férents composants nécessaires àla fabrication du système de microirrigation par le Tonneau etl’Egouttage s’élevait à environ 150Rands (20 $ US). Cela nécessite l’utilisation de 600litres d’eau par semaine, soit troistonneaux pleins. En 2003, le coûtdes différents composants néces-saires à la fabrication du systèmede micro irrigation par le

Tonneau et l’Egouttage s’élevait àenviron 150 Rands (20 $ US).

EVALUATION DU SYSTEMESUR LE TERRAIN Le système de micro irrigation parle Tonneau et l’Egouttage a étéintroduit à Sekuruwe et à Ga-Molekane, deux habitations aun o r d d e M o k o p a n e(Potgietersrust) dans la Provincede Limpopo en Afrique du Sud.L’objectif recherché était deréduire le taux élevé (19%) de mal-nutrition chronique chez lesenfants de ces localités (Kleyhans& Albertse, 2000). Les recherchesportant sur les régimes alimen-taires des enfants et ceux qui pre-naient soin d’eux ont montréqu’un manque de fruits et delégumes était la cause la plus prob-able du taux élevé de malnutritioninfantile.La pauvreté généralisée empêcheles gens d’acheter des fruits et deslégumes, alors qu’une pénuriechronique d’eau les empêche d’encultiver pour eux-mêmes.

L

Le Système de Micro-Irrigation «par le ton-neau et l’égouttage” testé en Afrique Du Sud

_________________T Khosa, W Van Averbeke, R Böhringer,

J Maswikaneng and E Albertse, Technikon Pretoria, South Africa, ✉ [email protected]

Je ne peux pasirriguer avec l’eau dans laquelle j’ailavé le linge sale

Un jardin équipé du système de microirrigation par le Tonneau et l’Egouttage

évité. Les méthodes appropriéesd’utilisation des eaux usées sur lescultures prennent en compte l’irri-gation du sous-sol et la micro irri-gation sous forme d’égouttage(Drechsel, Blumenthal & Keraita,2002) qui sont connues pour leurefficacité, car l’eau se déversedirectement sur la partie du sol oùse trouvent la plupart des racinesdes plantes (Du Plessis & Van DerStoep, 2001).

LE SYSTÈME DE MICRO-IRRIGATION PAR LE TON-NEAU ET L’ÉGOUTTAGEGerrie Albertse du Service deConsultance des SystèmesAgricoles à Stellenbosch, a adaptéun système d’irrigation à moindrecoût mis en place par lesEntreprises Internationales pourle Développement qui convientparfaitement aux conditions despetits propriétaires sud-africains.Cette adaptation, appelée systèmede micro irrigation par le tonneauet l’égouttage, consiste en un ton-neau de 210 litres connecté via unrobinet à un ensemble de cinq rac-cords d’égouttage en polyéthylènede 6 mètres de long chacun (voirTableau 1). Les égouttoirs sontconçus en perforant le tuyau enpolyéthylène à l’aide d’un clouchauffé. Ensuite avec une aiguille àsac, on fait passer un bout de fil àtravers ces trous. Les nœuds for-més sur les deux bouts du fil l’em-pêchent de glisser hors du tuyau.Lorsque les perforations sontbouchées, il suffit de tirer le fil d’uncôté à l’autre pour déboucher lesouvertures. On réduit le blocagedes égouttoirs en plaçant un filtrede pierre et de sable au fond dutonneau pour empêcher les gross-es particules susceptibles de setrouver dans l’eau d’irrigationd’aller dans les tuyaux et deboucher les égouttoirs. Le systèmepar Tonneau et Egouttage irrigueune surface de 6m x 6m = 36 m2.Selon le

concepteur, le système permetd’obtenir une production d’envi-ron 60 kg de légumes frais tous lesquatre mois. Cela nécessite l’utili-

FIGURE 1: Le système de micro irrigation «par le Tonneau et l’Egouttage»

Magazine AU

Tap

1 m

1 m

6 m

Polyethylene pipe

Dripper line

Drum

4

Page 5: Micro-Technologies · (JMA), qui est un système mico-intensif de production alimentaire à même de pro-duire suffisamment de nourriture pour une famille de quatre personnes sur

Janvier 2005

Le système de micro irrigation par le tonneau et l’Egouttage a été introduit car ilpermettait d’utiliser l’eau grise pour cul-tiver des légumes. En réutilisant les eauxdes cuisines et des salles de bain pour l’ir-rigation, les participants n’ont pas besoind’augmenter leur consommation quotidi-enne totale d’eau. Dans les deux localités,c’était un souci crucial car l’accès à l’eau yétait très difficile.

Le système par le Tonneau et l’Egouttage aété installé dans les jardins des domicilesde dix femmes volontaires. Elles étaientdotées d’engrais et de semis de légumespour démarrer leur jardinage et reçurentla formation de base dans la mise enmarche du système et la culture deslégumes. Leurs expériences effectuées surla production de légumes ont été super-visées sur une période d’une année.

Les femmes ont utilisé les eaux de sourcesdiverses pour irriguer leurs jardins. L’eaugrise ne constituait que 26% de la quantitétotale d’eau utilisée pour l’irrigation. Lereste provenait d’autres sources. Lesfemmes qui disposaient de forages dansleurs jardins préféraient le difficile travailde puisage manuel à l’utilisation des eauxrecyclées. Les autres irriguaient avec ceseaux recyclées mais les diluaient avec del’eau provenant d’une source ou d’une riv-ière éloignée avant de les utiliser.Immanquablement, les femmes seposaient de sérieuses questions d’hygiènerelatives à l’utilisation des eaux grises pourirriguer les légumes. «Je ne peux pas utilis-er l’eau dans laquelle j’ai lavé des habitssales pour irriguer les légumes que je vaismanger». Les femmes ont égalementdéploré l’effet négatif des eaux recycléessur leurs sols. «Le savon dans l’eau rend monsol sec et blanc. Maintenant quand j’irrigue,l’eau ne pénètre plus dans le sol ». Au bout desept mois, les égouttoirs commençaient àse boucher plus fréquemment qu’aupara-vant. Ce fait aboutit alors à une

distribution déséquilibrée de l’eau.les fils tirés d’un côté à l’autre ne servaientplus à rien. «J’ai cessé d’utiliser le système d’ir -rigation parce qu’il n’irriguait plus à cause desblocages, ce qui fait que mes plantes n’étaientplus arrosées du tout”. La conductivité élec-trique des différentes eaux disponibles dansle secteur ont montré qu’elles contenaientune quantité élevée de salinité (EC > 130 mSm-1). Cette teneur élevée en sel affectaitmême la durée de vie du tonneau. La rouilledu métal autour du robinet causait desfentes, obligeant les gens à abandonner l’u-tilisation du système. «Le tonneau se fend.Nous ne savons pas comment le sceller. C’est laraison pour laquelle nous avons enlevé lestuyaux (les égouttoirs)». Ce problème partic-ulier pouvait sans doute être évité si le métalexposé après le découpage de l’ouverture dutonneau servant à insérer le robinet étaittraité à l’antirouille. Au cours de la première saison, les partici-pants ont obtenu de leurs jardins des rende-

ments impressionnants, avec une moyenned’environ 77 kg de légumes. La seconde fois,la production connut une chute d’environ 45kg à cause du faible apport nutritif et desdégâts causés par les animaux sur les cultures. Le faible taux de l’apportnutritif utilisé par les participants provenait

de leur expérience des cultures des terressèches où les taux d’application qu’ils util-isaient sont considérés comme adéquats.Les dégâts causés par les animaux sont dusà l’absence de clôtures de sécurité pour lesjardins des maisons. Pour les chèvres et lavolaille, les légumes verts luxuriantsreprésentaient une attraction irrésistibleet sans clôture de sécurité, les dégâtscausés aux cultures étaient inévitables.

Cette étude effectuée sur le terrain a mon-tré que l’introduction de la production delégumes, sur la base de l’utilisation d’eauxrecyclées appliquée par le biais du systèmede micro irrigation à petite échelle, n’a paseu le succès escompté. Les utilisateursconsidéraient que les eaux recyclées n’é-taient pas hygiéniques et personne nepouvait les convaincre du contraire. Lesystème de micro irrigation par leTonneau et l’Egouttage a eu du mal àrégler le problème de la salinité de l’eau,occasionnant des bouchages des égout-toirs et la rouille du tonneau. Ce problèmede rouille pouvait être évité en traitant àl’antirouille les parties exposées du métal.Il était également possible de régler lebouchage des égouttoirs par les dépôts desel en nettoyant le système avec de l’eaupropre. Il était possible d’obtenir desquantités suffisantes d’eau propre enrecueillant les eaux de pluie à partir destoits. Globalement, l’intervention a eu uneffet positif. Même quand les participantsont décidé d’arrêter le système d’irrigationpar le Tonneau et l’égouttage, ils ont engénéral continué à cultiver des légumesirrigués, en versant des seaux d’eau dansles courts sillons creusés entre les rangéesde cultures. Dans les communautés où lescarences nutritionnelles causées par unmanque de légumes constituent un problème chronique, cela s’avère être unesolution intéressante.

R E F E R E N C E S- DRECHSEL, P., BLUMENTHAL, U.J. & KERAITA, B. 2002.Balancing health and livelihoods: adjusting wastewater irri-gation guidelines for resource-poor countries. UrbanAgriculture Magazine, December:7-9.- DU PLESSIS, F.J. & VAN DER STOEP, I. 2001. Evaluationof the appropriateness of micro-irrigation systems in small-scalefarming. Report No. 768/1/01. Pretoria: Water ResearchCommission.- KLEYNHANS, I.C. & ALBERTSE, E.C. 2000. Causes ofstunting among young children in rural and urban SouthAfrica. (Paper read at the NutriGro Workshop, May 14-15,Technikon Pretoria). Unpublished.- MARTIN, A., OUDWATER, N. & MEADOWS, K. 2000.Urban Agriculture and the livelihoods of the poor in SouthAfrica: case studies from Cape Town and Pretoria, South Africaand Harare, Zimbabwe. Chatham: Natural ResourceInstitute.- MASWIKANENG, M. J., VAN AVERBEKE, W.,BÖHRINGER, & ALBERTSE, E. 2002. Extension domainsamong urban farmers in Atteridgeville (Pretoria, SouthAfrica). Journal of International Agricultural and ExtensionEducation, 9(2):15-22.- MEADOWS, K. 2000. The Social and Institutional Aspectsof Urban Agriculture in the Cape Flats, South Africa. Chatham:Natural Resource Institute.

En général, l’intervention a eu un effet positif

Au bout de deux ans d’utilisation, les tonneauxont commencé à se fissurer à cause de la rouillequi avait attaqué le métal dans lequel un trouavait été fait pour insérer le raccord.

Un jardin où la micro irrigation au Tonneau et à l’Egouttage a été abandonnée

5

Page 6: Micro-Technologies · (JMA), qui est un système mico-intensif de production alimentaire à même de pro-duire suffisamment de nourriture pour une famille de quatre personnes sur

6 Magazine AU

tain nombre d’années, en zone urbainecomme en zone rurale. Les fermiers lavoient comme un tremplin pour acquérirune pompe motorisée. La pompe à pédales(PP) est essentiellement un instrumentpour puiser de l’eau, quoique dans cer-tains cas elle puisse être connectée à destuyaux d’arrosage ou même à desaspergeurs pour l’irrigation. Dans la plu-part des cas, il faut deux personnes : unequi pédale et une autre pour irriguer.

La pompe motorisée s’utilise actuelle-ment sur certains sites agricoles où les fer-miers sont souvent plus nantis et la nappephréatique profonde. Dans la périphériede Kumasi, les champs sont souvent adja-cents aux sources d’eau, et des tuyaux de300 mètres de long sont disposés à traversle champ. L’état des tuyaux laissant àdésirer, les ruptures et les inondations sontmonnaie courante. Il faut plus d’un fermier pour surveiller la pompe et pourmanipuler le tuyau.

Les pompes électriques sont utiliséespar quelques maraîchers plus riches àLomé, Togo, mais plus rarement au Ghana.A Lomé, les pompes motorisées sontégalement utilisées pour remplir les réser-voirs ou une chaîne de réservoirs connec-tés, à partir desquelles on utilise desarrosoirs pour l’irrigation (donc, la dis-tance à parcourir pour transporter l’eauest réduite). Les pompes sont directementconnectées aux tuyaux, (système à tuyauunique ou double), une pratique qui n’ex-iste pratiquement pas dans les zonesurbaines du Ghana.

COUTS DE LA TECHNOLOGIELe Tableau 1 donne des informations com-paratives sur le coût des technologies d’ir-rigation. Les données ont été obtenuesgrâce à une évaluation rapide effectuée sur

les sites agricoles urbains de Lomé en2002.

QUELLES SOLUTIONS FACE A LADEMANDE EN EAU POUR LES`CULTURESLes légumes qui sont le plus souvent cul-tivés dans l’agriculture irriguée dans lazone d’étude, exigent une eau abondanteet régulière, comparés aux produits tradi-tionnels tels que le manioc, les ignames,etc.. . Etant donné que les services d’ex-tension proposés aux fermiers urbainssont souvent limités, ces derniers ontappris au fil du temps quand et quellequantité d’eau il faut donner à leurs cul-tures.

On a posé la question suivante à soixante-dix fermiers urbains de Kumasi :«Comment évaluez-vous la quantité d’eau àdonner à vos cultures ?». Alors que la plupartdes fermiers urbains ont répondu que c’é-tait « par expérience », bon nombre de fer-miers péri-urbains se réfèrent au sol et àl’état des feuilles des légumes comme indi-cateurs. En général, beaucoup de fermiersarrosent la matin et le soir, arguant quec’est à ces moments-là qu’ «il fait plus fraiset par conséquent plus facile de porter lesrécipients d’eau», ce qui correspond auxmoments où l’évapotranspiration est à sonniveau le plus bas. L’horaire de cesarrosages est également convenablepuisque la plupart des fermiers ontd’autres occupations dans la journée.

Le matériel d’irrigation comme la pompemotorisée n’est pas à la portée de tous lesfermiers. Mais il y a toujours la possibilitéde louer une pompe à un prix raisonnable.A Kumasi par exemple, plusieurs fermiersne paient que le carburant pour disposerd’une pompe à moteur. Quand il leur fautpayer davantage, les tarifs sont

Au Ghana et au Togo, les maraîchers en zone urbaine etpéri-urbaine essaient de cultiver leurs produits périss-

ables aussi près que possible des marchés. Ils acceptentdivers types de sites, y compris de terrains urbains mar-

ginaux ou des plages sablonneuses, tant qu’il y a unesource d’eau fiable à une distance raisonnable. Les

sources d’eau peuvent être des puits de 0,5 à 1,5 mètre,des puits creusés manuellement d’une profondeur de 2 à

7 mètres, des ruisseaux, des rivières ou même deségouts. La source d’eau détermine, en partie, le puisage

de l’eau aussi bien que la méthode d’irrigation utilisée.Les méthodes les plus utilisées sont les arrosage, les

sceaux , les pompes à pédales ou motorisées.

a méthode informelle d’irrigation pararrosoirs est celle qui est la plus util-isée dans les jardins potagers auGhana et au Togo. Les jardiniers

utilisent des bidons d’arrosoirs pour trans-porter l’eau de la source aux plants de cul-ture. La méthode est astreignante car ladistance parcourue est d’environ 100mètres, et chaque bidon a un volume d’environ 15 litres. Par conséquent, leshommes qui sont capables de porter deuxarrosoirs à la fois font souvent l’arrosage.

On utilise aussi des sceaux pour trans-porter l’eau de la source au champ, où onpeut l’utiliser tout de suite ou la garderdans des barils pour l’utiliser plus tard.Cette pratique si courante aux alentoursde Kumasi, est généralement faite par lesfemmes et les enfants qui portent lessceaux d’eau sur la tête. Les hommes fontgénéralement l’arrosage en utilisant dessceaux plus petits ou des bols. La méthodepourrait avoir une connotation culturelleen ce sens que le plus souvent, en milieuafricain, le puisage et le transport de l’eausur la tête est traditionnellement une tâcheréservée aux femmes. Les jardins où onutilise les sceaux se situent généralement à200 mètres de la source (contrairement àla distance de 100 mètres aux jardins où onutilise les bidons d’arrosage). On utiliseaussi des sceaux pour tirer l’eau du puits etpour arroser avec l’eau extraite par unepompe à pédale. Bien que la pompe à pédale soit considéré comme une «nouvelle technologie»au Ghana, elle est utilisée au Togo, auBénin et dans d’autres pays depuis un cer-

_________________Bernard Keraita, George Danso

and Pay DrechselInternational Water Management Institute, WestAfrica Office, Ghana, ✉ [email protected]

Les Méthodes et Pratiques d’Irrigation Urbaine au Ghana et au Togo

L

La pompe àpédales estconsidéréecomme unenouvelletechnologieau Ghana.

Page 7: Micro-Technologies · (JMA), qui est un système mico-intensif de production alimentaire à même de pro-duire suffisamment de nourriture pour une famille de quatre personnes sur

raisonnables et peuvent être réglés aprèsla vente des récoltes ou en travaillantcomme manœuvre pour le compte du pro-priétaire de la pompe. Certains sites agri-coles se sont érigés en associations d’a-griculteurs pour fournir de la main d’œu-vre selon un système d’échange, ou pourpartager du matériel d’irrigation.

En évaluant l’efficacité de la distributiond’eau à l’intérieur et aux alentours deKumasi, on s’est rendu compte que les fermes des zones urbaines avaient tendance à dépasser la quantité d’eau quileur est nécessaire d’un tiers, alors que lesfermes des zones péri-urbaines étaient endéficit de la même quantité.

Les fermes urbaines sont en moyenne septfois moins grande que les fermes péri-urbaines et les fermiers de ces petitspérimètres utilisent le plus souvent desarrosoirs pour l’irrigation. Les fermierspéri-urbains utilisent généralement dessceaux et des pompes motorisées connec-tées à des tuyaux d’arrosage. Les fermiersurbains réalisent une distribution de l’eaud’arrosage plus régulière et plus uniformeau plan spatial, en grande partie à cause del’utilisation des arrosoirs. Les fermierspéri-urbains arrosent à intervallesirrégulières et la répartition de l’eau estplus mauvaise. Puisque très peu de fer-miers péri-urbains disposent d’unepompe, la plupart d’entre eux doivent fairela queue pendant de longues heures avantde pouvoir en louer une. Par conséquent, ilest assez fréquent de voir ces fermiersutiliser de grandes quantités d’eau car nesachant pas quand ils pourront avoir denouveau accès à la pompe.

DIVERGENCES DANS LES TECHNOLOGIES D’IRRIGATIONPourquoi les pompes et les tuyaux d’ar-rosage sont-ils utilisés de façon plus exten-sive à Lomé au Togo qu’à Accra ou àKumasi au Ghana ? Après tout, les fermiers

ghanéens sont les premiers à reconnaîtreque leurs méthodes sont plus intensives.La réponse réside non seulement dans lesdifférences dans le montant du capitalinvesti et dans les coûts de maintenance(énumérés au Tableau 1).Une comparaison au plan financier a per-mis de voir que les marges de profit desmaraîchers à ciel ouvert sont identiquesbien que ce soit à Lomé, où on produitbeaucoup pour l’exportation (par exemplele basilic pour l’Europe) que les impor-tantes sommes sont les plus fréquentes. ALomé, même si bon nombre de champs sesituent le long de l’océan sur les terrainspauvres des plages, les autorités munici-pales tolèrent la présence des fermiers etleur permettent de disposer de champsplus vaste qu’à Accra. Cette économie àpetite échelle favorise les investissementsdans les technologies qui épargnent lerecours à la main d’œuvre. Par ailleurs, lesinstruments utilisés pour puiser l’eau sontune nécessité à Lomé puisque l’eau souter-raine est la seule source d’eau acceptable lelong de l’océan.

D’autre part, à Accra, les fermes se situentle long des cours d’eau et des canaux et ladistance à parcourir pour transporter l’eauà l’aide d’arrosoirs est le plus souvent assezcourte pour choisir le travail manuel enlieu et place de l’investissement de capi-taux. En plus, les arrosoirs donnent plus deflexibilité, sont le travail d’un seul hommeet sont moins sensibles à la mauvaise qual-ité de l’eau et aux particules solides, quipourraient obstruer n’importe quel con-duit ou tuyau d’arrosage. C’est là assez debonnes raisons qui amènent les fermiers àéviter d’investir dans les pompes. Il y a aussi des différences dans la disponi-bilité et l’encouragement à utiliser lespompes entre le Togo francophone et leGhana anglophone. La société Entre-prieWorks, par exemple, a commencé àfaire la publicité pour l’utilisation de lapompe à pédales dans la plupart des pays

francophones de l’Afrique occidentaleentre 1995 et 1999, alors que des activitéscorrespondantes n’ont commencé auGhana qu’en 2002.

CONCLUSIONCette étude a mis en exergue la prise encompte du caractère prépondérant desconditions biophysiques et socio-économiques des sites dans le choix destechnologies. Alors que les pompes sontplus viables à Lomé, les puits peu profondset les arrosoirs sont considérés commeplus adéquats dans les vallées intérieuresde Kumasi. Cependant la demande enpompes pourrait augmenter sur les sitesdes terres hautes, aussi bien qu’à Accra, oùles champs sont plus vastes et où lessources d’eau ne sont pas toujours prochesdes aires de culture. . On peut aussi essay-er l’utilisation des pompes là où l’eau de

souterraine est disponible entre 1 et 7mètres de profondeur ; ou bien là où la dis-tance entre le champ et la source d’eau estsupérieure à 50-100 mètres. Si la pompen’est pas mobile, le site de la ferme abesoin de plus d’infrastructures pour met-tre la pompe à l’abri pendant la nuit(puisque les fermiers peuvent habiter loinde leur ferme). Partout où il y a de l’eau demeilleure qualité que dans les canaux, onpourrait tester les technologies d’irriga-tion par goutte-à-goutte à moindre coûttelles que la méthode utilisant le sceau oucelle utilisant le fût. Les gouvernements etles autorités locales sont vivement encour-agés à apporter un soutien particulier auxtechnologies d’irrigation qui procurentdes avantages supplémentaires à ladiminution des risques sanitaires liés àl’utilisation d’eaux polluées.

7Janvier 2005

Tableau 1 : Investissements requis pour différentes technologies d’irrigation utilisées à Lomé.

Technologie d’irrigation Arrosoirs Pompes à pédales Pompes motorisées Pompes électriques

L’economie d’échelle favorisel’investissement dans les

technologies qui économisentla main d’œuvre

Taille de la ferme (en m2)No de travailleursembauchésCoût initial

Carburant/électricité(CFA/mois)Maintenance(CFA/mois)

80 – 250

0 – 1Négligeable

0

0

0

200 – 500

1 – 270.000 – 80.000

0

500

1.000 – 3.000

4 – 6Neuve 250.000 - 400.000Occasion :150.000–200.000Location mensuelle : 4.000-6.000

12.000-16.000

500

4.000 – 12-000

8 – 12Neuve : 200.000 – 300.000

30.000 – 80.000

500

Source : Danso et al., article non publié. 1 $ US = aprox. 650 CFA

Page 8: Micro-Technologies · (JMA), qui est un système mico-intensif de production alimentaire à même de pro-duire suffisamment de nourriture pour une famille de quatre personnes sur

8

agriculture urbaine revêt un caractère particulièrement hété-rogène eu égard aux endroits etaux personnes qui la pratiquent,

eu égard également aux technologiesutilisées. A La Havane, plusieurs méth-odes de production intensive ont étécréées ou adaptées. Il s’agit de l’hydro-ponie sur substrat (sur l’eau et sur sub-strat inerte), de zéoponie (sur zéolite) etde l’organoponie (sur substratorganique). A cause du financement lim-ité pour l’utilisation de nutriments chim-iques, plusieurs structures qui utilisaientles nutriments chimiques se sonttournées progressivement vers l’organo-ponie.

La technique de l’organoponie consisteen la création de sillons dans des sols peufertiles et leur protection par différentsmatériaux ; ces espaces sont alors utiliséscomme « pépinières ». Un grand nombrede matériaux peut être utilisé, y comprisdu bois, des pierres ou des blocs debéton.

Dans les cas où la fertilité du sol est pau-vre, cette technique permet de créer pro-gressivement un sol par l’application dematières organiques. Ce qui permet uneexploitation plus intensive, puisque cettetechnique empêche la perte du substratgrâce aux chutes de pluie ou au ruisselle-ment d’eau. Elle peut être appliquée surdes surfaces planes, mais aussi sur desterrains en pente par la formation de ter-rasses. L’utilisation des systèmes d’irri-gation localisée est recommandée dansles jardins organoponiques, parce queleur mise en place faci l i te l ’ u t i l i s a t i o n m a x i m a l e d e l’humidité.

En général en organoponie, il estpossible de cultiver les légumes defaçon intensive, grâce aux avan-tages obtenus par l’usage amélioréde matières organiques, et à la pos-sibilité de cultiver ces produits nonloin des lieux de résidence et de tra-vail des consommateurs, offrantainsi des légumes fraîchementrécoltés. Certaines cultures sonttoutefois rarement produites surl ’ o r g a n o p o n i e .

Cette méthode est similaire à laproduction dans les jardins tradi-tionnels, mais à cause du place-ment des cultures dans des sols peufertiles, il faut mettre en place descouches à protéger comme dans les« pépinières », en ajoutant un sub-strat fait du mélange du sol et desmatières organiques de diversessources. Ceci permet de préparer lesol pour la culture sélectionnée. Onutilise la variété qui offre lameilleure production pour la sai-son, les cultures se font par rotationet sont parsemées ; une irrigationadéquate, une gestion intégrée despestes et des maladies et une utili-sation systématique de matièresorganiques sur les couches perme-ttent la préservation de la fertilitédu sol.

L’organoponie humanise l’activitéchampêtre, en traçant des sillons etdes sentiers. De même, si les néma-todes et les champignons affectentle sol, il est possible de changer toutle substrat. Elle permet aussi deprocéder à des mélanges spéci-

fiques pour obtenir le type de soldésiré pour certaines cultures.Dans beaucoup de cas, les jardinsont été façonnés de telle sorte qu’ilsse confondent à l’environnementurbain dans lequel ils se trouvent.Leur présence, loin d’être gênantes,va à merveille avec le milieu urbainqui les entoure.

Etant donné les avantages del’organoponie, en ce qui concernel’emplacement, l’assemblage etl’enlèvement de l’assemblage, nousavons pu réinstaller des fondationsde sites de construction non u t i l i s é s .

A la Havane, les divisions de l’agri-culture, de l’aménagement territor-ial, des ressources hydrauliques etautres bureaux régionaux ont tra-vaillé de concert sur le choix desemplacements et l’assemblage d’u-nités organoponiques, mesurantchacune à peu près 10 000 m_. Ilsont également créé les systèmesd’irrigation nécessaires, les sys-tèmes de contrôle de pestes etassuré une gestion adéquate dusubstrat. Aujourd’hui, la villecompte 19 unités, appeléesOrganoponie de Haute Production.La Havane compte près de 200jardins organoponiques, uneoption valable qui peut se répliquerau profit de la production d’ali-ments et en particulier de légumesde façon intensive et organique._________________

Mario González NovoLatin American Network on Urban Agriculture

Research, Cuba e-mail : [email protected]

L

L’organoponie, une option productive

L’organoponie à Cuba

Les techniques urbaines productives sont valides tant qu’ellessont parfaitement adaptées au contexte physique urbain et tantque les résultats productifs escomptés sont obtenus. Plusieursinitiatives ont été prises pour trouver des solutions productives

aux sites où les terres ne sont pas fertiles, ou ceux où les 0limites spatiales imposent qu’on exploite les ressources

disponibles au maximum. Une des solutions techniques et productives les plus originales qui a été implanté à La

Havane s’appelle «Organoponie»

R E F E R E N C E S- Diogenes Labrada Valcarcel, Chef de la produc-tion agricole, de l’Agriculture Urbaine à laHavane, 2003, conversation personnelle.

Magazine AU

Page 9: Micro-Technologies · (JMA), qui est un système mico-intensif de production alimentaire à même de pro-duire suffisamment de nourriture pour une famille de quatre personnes sur

es partenaires nationaux du projetsont (1) pour le Vietnam, Dr Tran VanLai, de l’Institut de Recherche desFruits et Légumes ; (2) pour le Laos, M.

Khan Sanatem, de la Division del’Agriculture du Ministère chargé desForêts et de l’Agriculture ; (3) pour leCambodge, M. Phat Leng, de la division Agro-Industrielle du Ministère de l’Agriculture,des Forêts et de la Pêche. Deux centres derecherche internationaux participent aus-si au projet : le CCIRDA (Centre pour laCoopération Internationale sur laRecherche et le DéveloppementAgronoponique) et le CARDL (CentreAsiatique pour la Recherche et leDéveloppement des Légumes). Desactions sont menées dans deux secteursciblés : celui de la production de légumespériurbains et l’aquaculture (pour pois-sons d’eau douce). Dans ces secteurs, deuxaspects sont abordés : la qualité des pro-duits tirés de l’agriculture périurbaine et larégularité de l’approvisionnement dans lemarché urbain.

LES FERMIERS ET LES ZONES D’INTERVENTIONLe projet se concentre sur les zonesurbains où les jardins de légumes assurentdéjà le ravitaillement des marchés de cesvilles en produits (voir Tableau 1). AHanoi, les cultivateurs sont des produc-teurs périurbains utilisant une surfaceallant de 400 à 3 000 m_. Mais pour certains légumes telsque la tomate, les études de marché ontrévélé que cette production périurbaine nepouvait pas ravitailler le marché pendant certaines périodes de l’année : trois moispour Hanoi (de juillet à septembre), sept

mois pour Vientiane (de mai à novembre),sept mois pour Phnon Penh (d’octobre àavril). Par conséquent, nous avons choiside produire ces tomates pendant ces péri-odes, c’est-à-dire la saison chaude ethumide. Durant cette saison, les tempéra-tures minimales dépassent en moyenne24°C, tandis que la pluviométrie mensuelleest supérieure à 100 même. En outre, lesanalyses effectuées au cours des dif-férentes études ont révélé la présenced’importants résidus de pesticides dansplusieurs échantillons, en particulier leslégumes verts utilisés dans le régime ali-mentaire quotidien de la population.

LES TECHNIQUES PROPOSEESAUX MARAICHERSAfin d’assurer une production annuellecomplète, la technique de cultures cou-vertes est proposée pour protéger les pro-duits des dégâts causés par la pluie. Quantà la production de tomates durant cettesaison, il a été recommandé de greffer lesvariétés adaptées à la chaleur, sur des rhi-zomes résistants à divers pathogènes queportent les sols, à l’image de la fusariose oule desséchage bactérien, causés par la bac-térie appelée Ralstonia solanacéarum. Cesrhizomes peuvent être des tomates(Hawaï 7996) ou des aubergines. Le rhi-zome aubergine EG 203. choisi par leCARDL est particulièrement recommandéen cas de risques d’inondation temporaire.Pour protéger les légumes feuillus, la cru-cifère en particulier, contre les insectes, ilest conseillé aux cultivateurs de placer deschaînages de filets de nylon à mailles de500 microns (ou à mailles de 32). La mailleest assez petite pour contrer le miteau dos diamanté (Plutella xylostella), il estpossible d’appliquer un traitement chim-ique sous le filet si besoin est. Pour garan-tir une efficacité à toute épreuve, le filet nedoit avoir aucun trou. Pour combattre lapuce rayée (Phyllotreta striollata), il

faudrait bien arroser le sol 48 heures à l’a-vance, ce qui éliminerait les chrysalidesdans le sol.

LA PRODUCTION DE TOMATESCOUVERTES HORS-SAISON Des stations expérimentales ont été misessur pied à Hanoi, à Phnon Penh et àVientiane, consistant en :❖ des abris aux structures de fer galvanisé

ou peint, et couverts d’une couche de polyéthylène transparent résistant auxrayons ultra-violets (d’une épaisseur de150 – 200 microns). Les abris sont largement ouverts sur les côtés et aux bouts. L’abri a une largeur de 4,8 mètres sous

untoit pointu, et une longueur de 24 mètrespour les abris expérimentaux.

❖ d’une simple chambre de greffe (15 m)❖ d’une pépinière (17,5 m)

A Hanoi et à Vientiane, des tests effectuésdurant la saison pluvieuse 2002 ont com-paré des variétés de tomates greffées surdeux rhizomes – tomate (Hawaï 7996 cv.)et aubergine (EG 203 cv.) avec les mêmesvariétés non greffées cette fois-ci, aussibien qu’avec des produits cultivés dans leschamps et les produits des abris.

A Hanoi, les premières tomates testées ontété semées le 21 mai 2002 et greffées le 26juin 2002. La récolte a commencé le 21août pour finir le 3 octobre 2002. Quatrevariétés pouvant résister à la chaleur ontété utilisées pour la greffe : CHT 501 (depetits fruits : 25 – 35 g / fruit), CLN 2026 D(fruits petits à moyens : 45 – 65 g / fruit),CLN 5915 (fruits petits à moyens : 50 – 60G / fruit), VL 2000 (gros fruits ; 100 – 150 g/ fruit). Le taux de succès de la greffe detomate ( entre 50 % et 78 %) est plus basque celui de la greffe d’aubergine (entre 92% et 95 %). Il y a eu une légère hausse de laproduction totale de cultures des abris de

_________________Hubert de Bon

French Foreign Ministry, CIRAD, Vietnam

[email protected]

L

Le Projet SUSPER vise à accroître la contribution del’agriculture périurbain à la sécurité alimentaire dans les

principales villes d’Asie du Sud-Est (Hanoï, Ho Chi Minh Ville,Phnon Penh, Vientiane). Cet effort de recherche se fonde sur

une approche multidisciplinaire, impliquant des vues socialeset agronomiques sur la production, la commercialisation et la

consommation des produits périurbains

Semis de tomates pour la saison sèche et humide à Vientiane

Améliorer les Techniques pour la Production de légumes dans les zones

Périurbaines en Asie du Sud-Est

Janvier 2005

Page 10: Micro-Technologies · (JMA), qui est un système mico-intensif de production alimentaire à même de pro-duire suffisamment de nourriture pour une famille de quatre personnes sur

10 Magazine AU

16 % par rapport aux cultures des champs.Quelques plantes non greffées sontmortes du desséchage bactérien.Lors dusecond test des tomates à Hanoi, dont larécolte s ’est tenue entre le 13 septembre 2002 et le 31 octobre 2002, iln’a pas été possible de relever des réper-cussions significatives des abris et des rhi-zomes sur la production d’ensemble desdifférentes combinaisons de rhizomes etde greffe (cvc. HS 902, VL 2000, CHT 501).Cependant, la production commercialis-able s’est avérée plus élevée avec les pro-duits des abris. Pour ce qui est des deuxespèces de fruits moyens (HS 902, Vl2000), une hausse de la production com-mercialisable a été enregistrée grâce à lagreffe d’aubergine cultivée dans leschamps (13,6 t / ha contre 10 t / ha ; 12,88t / ha contre 9,61 t / ha respectivement).

A Vientiane, les variétés utilisées pour lesgreffes ont été les suivantes : CHT 501,SIDA et SR 382. Les jeunes plants ont étégreffés le 7 juillet 2002. Tous les plants detomate non greffés des champs sont mortsavant la récolte, probablement du fait dudesséchage bactérien, alors que les plansgreffés sur l’aubergine et la tomate ontdonné des productions satisfaisantes.

On a relevé une évolution en juin et octo-bre concernant le concombre, le haricot(asperge) long, le poivron(vert) doux, lemini-chou cultivés dans les abris par rap-port aux produits cultivés dans leschamps. Aucune différence n’a été notéepour le haricot long. Les cultures d’abrisont eu de meilleures productions, tels leconcombre (23,5 contre 19,4 t / ha), lepoivron doux (8,4 contre 1,3 t / ha) et lemini-cou (14,9 contre 10,5 t / ha). Ce fac-teur est dû à une plus grande résistance

aux maladies, ce qui a permis de réduire ladensité des plantations, de même que lenombre et la taille des fruits.

LA PRODUCTION DE LEGUMESSAINS A HANOI ET A PHNOM PENHA Hanoi, il a été lancé un programme deproduction de légumes en 1996.Actuellement, une surface de 776 ha estcultivée avec 40 espèces. Trois modèles deculture ont été proposés : l’aquaculture, laculture effectuée dans les abris et celleeffectuée dans les champs. Tous les pro-duits du maraîchage devraient avoir unniveau résiduel moindre de pesticides, demicro-organismes, de métaux lourds et denitrates. Cependant, il est difficile de con-vaincre les consommateurs que les pro-duits sont sains pour la consommation.

A Hanoi, il a été suggéré de comparersimultanément les résultats des dif-férentes techniques de gestion intégréedes pestes et de contrôler la qualité desproduits par des analyses. Les premierstests ont commencé par la comparaison del’utilisation des filets de nylon et le con-trôle chimique effectué sur les culturesd’amarante et de choysum pendant la sai-son chaude. Avec les cultures des abris,peu de plants ont été endommagés par lesinsectes par rapport aux cultures dans leschamps qui ont pourtant été traitées àplusieurs reprises aux insecticides.Concernant l’amarante, les productionscommercialisables ont augmenté de 4,2 et8,7 t / ha sans le filet, à 19,1 et 18 t / ha avecle filet, avec et sans l’application respectived’insecticides. Pour le choysum (Brassicarapa cvg. Choysum), la production com-mercialisable a augmenté de 3,6 e t6,2 t /ha sans le filet à 11,1 et 11,3 t / ha, avec ousans l’application respective d’insecti-cides. Les insecticides utilisés ont été (ledimehypo, le dimethoate, le cartap) etquelques résidus ont pu être observés pen-dant les cinq à sept jours suivant la récolte.Les méthodes utilisées pour cette observa-tion ont été le test biologique rapide et lesanalyses chromatographiques gazeuses.

Lors des expériences menées à la stationDey Eth à Phnon Penh en faisant usage des mêmes traitements, le chou frisé chinois et

L’auteur voudrait remercier leMinistère Français des AffairesEtrangères, qui est le principaldonateur de ce projet triennal (2002 – 2004). Nos remerciementsvont aussi à l’Initiative Stratégiquesur l’agriculture Urbaine etPériurbaine sous la coordination duCIP pour sa contribution financièreaux travaux sur l’utilisation despesticides par les fermiers de Hanoi

le liseron aquatique ont été cultivés. Letraitement n’a eu aucune répercussion surla production du convolvulus aquatique(kangkong ou belle-de-jour). Le chou friséchinois a révélé un impact dépendant del’utilisation ou la non-utilisation du filet(14 t / ha contre 10 t / ha). De même, unimpact a été noté avec l’application d’in-secticides(13 t / ha) par rapport à la non-utilisationd’insecticides (10 t / ha). Dans les villes, lefilet de nylon à mailles de 32 s’est révéléêtre une solution efficace contre lesinsectes.

CONCLUSIONCes nouvelles techniques introduites dansles trois villes ont été couronnées de suc-cès. Cette année, de nombreux plants Les fermiers sont parfaitement conscientsde la variabilité des résultats économiquesannuels. En fait, les effets bénéfiques desdeux techniques dépendent de conditionsexternes : une saison pluvieuse trèshumide et de fortes attaques d’insectes. Enoutre, il faut un investissement relative-ment important. Malgré l’existence d’en-treprises spécialisées dans la constructiond’abris, les investissements que les petitsfermiers périurbains peuvent faire auVietnam doivent toujours être attentive-ment analysés. Une approche participa-tive est dès lors nécessaire en vue d’exam-iner les solutions techniques etéconomiques les plus appropriées .

R E F E R E N C E S- Hoang Bang An, Le Nhu Thinh, Dang Dinh Dam, Ngo VanNam, Le Thuy Hang, Trinh Quang Thoai, Paule Moustier &Isabelle Vagneron. 2003. Spatial and institutional organization ofvegetable market in Hanoi. SUSPER project document, RIFAV andCIRAD, Hanoi, Vietnam, 42 pp- Lowell L. Black, N.S. Talekar, Hubert de Bon, To Thi Thu Ha,Nghiem Hoang Anh, Vu Thi Hien. 2002. Quality assurance ofagricultural products in peri-urban Hanoi. Strategic Initiative forUrban and Peri-urban Agriculture, AVRDC – CIRAD – RIFAVcomponent, Final report, Hanoi, Vietnam 16 pp- De Bon, H. 2001. Urban and peri-urban horticulture in Africaand Asia: characterization of the systems and issues ofsustainability. Bibliographic study for ETC / RUAF, 15 pp.http://www.ruaf.org.bibliography/urban%20horticulture.pdf- De Bon, H. 2002. Hanoi-CLV peri-urban agriculture project. In:AVRDC. 2002. AVRDC Report 2001. Asian Vegetable Researchand Development Center, Shanhua, Tainan, Taiwan. vii+151 pp,114-116- Fanny Quertamp, Hubert de Bon, Nicolas Baudoin (eds.). 2002.Le développement périurbain à Hanoi. Nouveaux enjeux. Les cahiersde la coopération française au Vietnam. Ambassade de Franceen République Socialiste du Vietnam, Hanoi, 138 p.

Tableau 1 : Données administratives sur les villes couvertes par le projet

Vi l l e s

Phnom Penh

Vi e n t i a n e

H C M C

H A N O I

Surface (km2)

3 7 5

3 . 9 2 0

2 . 0 9 4

9 1 9

( h a / k m 2 )

8 9

8 3 3

9 8 0

4 3 5

Densité de laPopulation (ha/km2)

2 . 5 6 8

1 4 5

2 . 4 3 4

2 . 9 5 2

Population totale( m i l l i e r s )

9 6 3

5 6 9

5 . 0 9 7

2 . 7 1 2

Fermiers (milliers)

8 0

1 7 8

4 4 8

8 2 9

Page 11: Micro-Technologies · (JMA), qui est un système mico-intensif de production alimentaire à même de pro-duire suffisamment de nourriture pour une famille de quatre personnes sur

11Janvier 2005

es programmes de jardinage encouragentl’usage de composants et des méthodes deprotection naturelle des plantes.L’utilisation d’engrais inorganiques coû-teux et de pesticides dangereux, qui pour-

raient causer des problèmes de santé à longterme, n’est pas conseillée. Le compost estune matière granuleuse, stable, qui est richeen matières organiques et en substancesnutritives végétales. L’utilisation du compostaidera à produire des plantes saines et àépargner de l’argent sur les engrais inor-ganiques. Le compost améliore la structuredu sol, la teneur en substances nutritives,l’activité biologique et le rendement des cul-tures quand on l’utilise. Il est fait à partir dedéchets organiques tels que les déchets dejardinage et les ordures ména-gères, les mau-vaises herbes, les boutures de gazon, lesfeuilles et un tas d’autres matièresorganiques.

Au Sénégal ily a beaucoupd’autres insti-tutionsimpliquéesdans le jardi-nage sur lesterrasses,mais leursméthodes sesont avéréesê t r e t r o ptechniques et

chères pour la majorité de la population quiest pauvre et illettrée. Par exemple, les jardinshydroponiques demandent une applicationquotidienne d’engrais solubles, qui sont nonseulement coûteux, mais qui exigent aussides calculs mathématiques avant leur appli-cation

PLANTS DE CULTUREDeux sortes de plants de culture sontutilisés dans le jardinage sur les ter-rasses : des plants en brique et desplants en bois.

Les plants en briques sont construitsen utilisant des briques de 10 cm dehaut, 20 cm de large et 40 cm de long(des briques de 10). Donc si les briquesde 10 sont posées correctement, l’e-space ainsi créé pour accueillir lesplantes devrait mesurer 80 cm de largeet 10 cm de haut. Ceci s’adapte par-faitement à la bâche en plastique larged’un mètre qu’on utilise généralementau Sénégal. Les briques sont poséeshorizontalement avec la partie creuseà l’intérieur, vers les plantes (des visi-teurs trouvent plus pratiques demarcher sur les briques que sur lesallées étroites).

Puisque les plants de briques n’ontpas de sorties d’eau, on doit les crééspendant la saison des pluies. Pour cefaire, le compost dans les plants doitêtre directement creusé au milieupour faire deux parties égales dechaque côté du plant. Le bout de labâche en plastique au fond du plantdoit être abaissé pour laisser passerl’eau. Les deux briques du boutdoivent être remises sur la bâche pourservir de barrière au compost, l’em-pêchant ainsi d’être emporté par leseaux.. Mais le problème avec ce sys-tème est que les substances nutritivessont rapidement emportées par l’eau.Pour reconstituer les substancesnutritives, on préconise l’utilisationrégulière du thé de fumier. Le thé defumier est fait en mettant du compostriche en substances nutritives dans unsac à moitié plein et en le mettant dansun récipient (de préférence dans un

baril de 55 litres.) pendant environ 14 jours. Il est appelé théparce que la solution a la couleur duthé. Le thé est alors utilisé pourarroser les plantes. Cette techniqueaidera à redonner des substancesnutritives au compost qui en a per-du.

Les plants de culture en bois sontconstruits comme n’importe quelboite en utilisant du bois. Lesplanches en bois qui sont servent àemballer des carreaux et dont on n’aplus besoin sont particulièrementutilisées, car elles font déjà un plantà moitié fini. Les plate-formesmesurent 80 cm sur 120. Après avoirobtenu les plates-formes, lesplanches d’une largeur de 10 à 15 cmsont placées sur les 4 côtés de laplate-forme, créant ainsi un espaceconfiné d’une profondeur de 10 à 15cm, d’une largeur de 80 cm et d’unelongueur de 120 cm. Un trou estalors percé sur le côté de la partiebasse du plant à environ 10 cm del’extrémité du plant. Le fond duplant est alors recouvert de cartonpour empêcher un effondrementpossible du médium de culture.(Mais ceux qui peuvent avoir uninvestissement supplémentairepeuvent utiliser du bois pour scellerles espaces ouverts. Le plant estalors entièrement couvert de bâcheen plastique et un tuyau de drainageest fixé au trou déjà creusé en util-isant de la colle le maintenir enplace. Avant de planter dans lesplants pendant la saison des pluies,il faudrait repousser le compost de10 cm des 4 côtés de la boîte, créantainsi un petit canal tout autour. Leslégumes sont plantés au milieu duplant et le canal qui l’entoure

_________________ Gabriel Deesohu Saydee and Sebastine Ujereh

United Methodist Church, Senegal, ✉ [email protected]

L

Lesjardiniers sont satisfaitsde cette technologie

Jardinage sur les terrasses au SénégalL’urbanisation galopante au Sénégal entraîne une rapide poussée

des zones d’habitation et une diminution des terres disponiblespour l’agriculture urbaine. Elle est aussi à la base d’une demandegrandissante en légumes. Bien que les terres arables soient rares

en ville, beaucoup de maisons disposent de terrasses en béton,fournissant ainsi un espace pour la culture de légumes. On peut y

cultiver toute l’année, sous des conditions climatiques semi-désertique. Le programme Jardins sur les terrasses de l’Eglise

Méthodiste encourage la production de légumes sur les terrassesau Sénégal. Des groupements de femmes ont déjà initié des projets

de jardinage sur les terrasses à Dakar et à Thiès, projets qui ont formé plus de 100 personnes, et la demande en

formation est encore forte.

Page 12: Micro-Technologies · (JMA), qui est un système mico-intensif de production alimentaire à même de pro-duire suffisamment de nourriture pour une famille de quatre personnes sur

12 Magazine AU

permet au trop-plein d’eau de s’écoulerlibrement à travers le tuyau de drainage.

Une large variété de produits, surtoutcelles avec des racines fibreuses sontrecommandées pour le jardinage sur lesterrasses parce que l’espace que donne leplant en bois (10-15 cm) ou le plant enbrique (10 cm) ne peut contenir que desplantes avec des racines fibreuses peuprofondes, par exemple la tomate, lepoivron, l’aubergine, etc. On peuts’arranger pour cultiver des tubercules oud’autres plantes ayant des racines plusgrosses, telles que le manioc et les patates.On le fait en utilisant des planches pluslarges sur les rebords des plants en boisou en plaçant les briques dans la positionverticale pour les plants en briques, pourainsi augmenter le volume de compostcontenu dans les plants.

EXPERIMENTATION ET IMPACT DELA TECHNOLOGIEL’expérimentation de cette technologieau Sénégal a été remarquable. Quand la

technologie fut introduite en 1999, etmalgré les inlassables efforts pour montr-er les avantages du jardinage sur les ter-rasses, la réaction des populations étaitencore très tiède. Le principal obstacleavait été la croyance erronée, selon laque-lle le jardinage détruirait la maison ; et lepoids des briques provoquerait l’effon-drement du toit et que l’arrosagecauserait des fuites qui vont salir les murspeints. En mettant l’accent sur l’utilisa-tion de compost léger, de structures enbois et en mettant sur pied un jardin dedémonstration, nous avons réussi à sur-monter ces obstacles. Par la suite, nousavons remarqué un intérêt grandissantpour cette technologie, surtout de la partdes femmes. (Presque 99% des personnesqui travaillent avec nous sur la technolo-gie du jardinage sur les terrasses sont desfemmes).

Les principaux problèmes liés à cettetechnologie concernent les oiseaux, les

insectes et l’obtention de fonds pour uninvestissement initial. Pour combattre lesoiseaux et les insectes, on encourage lesjardiniers à utiliser des paravents anti-oiseaux et à appliquer des techniquesnaturelles de contrôle d’insectes.

L’impact du jardinage sur les toits dansles ménages individuels a été tout faitconsidérable. Il a créé de l’auto emploi (entemps de fort taux de chômage) et a diver-sifié et augmenté les revenus.L’amélioration de la sécurité alimentaireest également importante, s’il ne l’est pasplus. Les légumes sont chers dans leszones urbaines et les familles pauvres nepeuvent se payer de tels luxes

Au début des années quatre-vingt dix, on pensait qu’il y avait une place pour lejardinage sur les terrasses sur les immeubles d’habitation et sur les terrasses

des bâtiments officiels dans les villes de Russie, où il n’y a aucun moyen d’accéder à la propriété terrienne hormis au niveau des «dachas» situés en

dehors des zones urbaines. (Un « dacha » est un terrain hors de la ville). Lespremiers jardins potagers expérimentaux sur des toits de bâtiments publics et

d’immeubles d’habitation sont apparus à St. Petersburg en 1993.

l y a des règles organisationnelles qui s’appliquent quand il s’agit de jardinspotagers sur les terrasses. Le sol des jardins

conventionnels ne convient pas aux jardins surles terrasses car il est trop lourd. L’usage du solde tourbe résout le problème. Une autre raisonpour utiliser le compost est que les sols urbainsont reçu des pluies acides pendant des décen-nies. Le compost pourrait même avoir uneteneur plus fable en métaux lourds que le soldans les jardins ruraux. La matière organiquedans le sol tend aussi à bloquer les métauxlourds et rend la terre impropre à la culture. Lesol doit être assez fertile pour arriver à gardersa fertilité pendant longtemps, parce l’apportd’une nouvelle terre exige un travail physiqueéprouvant.

Des efforts ont été entrepris pour organiser lesappartements comme un système de bouchede production, de consommation et de trans-formation. Le jardin potager sur le toit est lelieu où la culture des légumes, des fleurs et desbaies a lieu pendant que dans la cave, onprocède au traitement des déchets domes-tiques en engrais organiques (bio humus). Cedernier processus, connu sous le nom de

vermicompost, consiste à verser les restesalimentaires (principalement des restes delégumes et de fruits) dans un conteneuraéré contenant une colonie de vers rougesdans un endroit humide. Les vers rougesutilisés sont connus sous le nom de versrouges de Californie (Eisenia fetida).

Du papier déchiré, régulièrementdisponibles au niveau des complexes rési-dentiels peuvent aussi être ajoutés. Ceuxqui se chargent de décomposer cesdéchets alimentaires sont, entre autres,les bactéries, les champignons, les proto-zoaires, et autres organismes. Quand leprocessus est effectué avec la présenced’oxygène, il s’y dégage une étonnantepetite odeur. Les vers rouges excrètent degrandes quantités de fumier, plus com-munément appelés bio humus ou vermi-compost.

La plus grande contrainte qui gène uneplus large diffusion des jardins potagersest la conviction qu’il n’est pas sain demanger des légumes cultivés dans la ville.Cependant, les légumes cultivés sur lesterrasses ont été analysés pour leur teneuren métaux lourds, et on a trouvé qu’ilscontenaient la même quantité de métauxlourds, ou même moins, que beaucoup delégumes en provenance de la campagne.

I

Maintenant que beaucoup de ménagesson engagés dans la culture de légumessur les terrasses, il y a plus de nourrituresdisponibles pour la consommation desfoyers et pour la vente. Les petits produc-teurs consomment la plupart de ce qu’ilsproduisent, tandis que les grands produc-teurs consomment et vendent en mêmetemps leurs récoltes. Ceux qui vendent, lefont chez eux, quand les acheteurs duvoisinage viennent dans leurs jardinspour acheter.En se basant sur les résultats d’une éval-uation participative, les jardiniers formésqui pratiquent le jardinage sur les terrass-es sont satisfaits de la technologie, car elleest vraiment rentable et est relativementfacile à apprendre et à utiliser.

Plants faits en bois

Jardins sur les terrasses à St. Petersburg

_________________ Martin Price

ECHO, USA, ✉ [email protected]

Page 13: Micro-Technologies · (JMA), qui est un système mico-intensif de production alimentaire à même de pro-duire suffisamment de nourriture pour une famille de quatre personnes sur

13janvier 2005

AL’agriculture est le pilier de l’économie ougandaise. A cause de lacroissance démographique et de la forte demande sur les terres, l’a-griculture urbaine est un problème majeur. La population actuelle de

Kampala est estimée à plus de 2millions d’habitants. C’est une villequi connaît une forte immigration de populations à la recherche d’em-

plois et de meilleures conditions d’existence. La grande majorité desmigrants sont de jeunes hommes et de jeunes femmes qui cherchent

du travail et des services tels que l’eau courante et les établisse-ments sanitaires qui n’existent pas dans les zones rurales. Ils ne pos-sèdent pas de terres et sont souvent accompagnés de leurs femmeset de leur famille étendue, ce qui a comme résultat le développementde taudis dans le domaine public telles que les zones marécageusesdes villes. En l’absence de sécurité d’occupation sur les terrains, ces

familles ont tendance à effectuer des investissements sur le courtterme, comme la culture des champignons. La culture des

champignons est une technologie qui demande un espace restreint etqui nécessite relativement peu d’investissement en équipement.

La culture des champignonsdans la zone urbaine de kampala, Uganda

a dynamique urbaine et l'économie de marché assig-nent des rôles basés sur legenre et des responsabilitésdifférentes aux femmes et aux

hommes. A Kampala les femmes pau-vres sont bien positionnées pour tra-vailler étroitement avec les ressourcesnaturelles urbaines (Kigula 2001 : 3 2 ) .Ces femmes forment la majorité despersonnes qui s'engagent dans l'agricul-ture urbaine. En raison de la nécessitéd'augmenter le revenu du foyer, beau-coup d'épouses initient des activités,qui ne génèrent que de faibles revenues.L'une de ces activités est la culture deschampignons qui se pratique dans lesrecoins reculés des maisons ou dans leszones marécageuses. Les champignonsapportent un revenu supplémentaire etpeuvent être utilisés comme substitutaux autres légumes.

Cette culture est aussi en train d’êtreintroduite dans les projets de micro-financement pour les femmes agricul-teurs urbains pour améliorer durable-ment leurs moyens d'existence.

La culture des champignons utilise desrésidus comme substrat et demandeune superficie limitée. C'est un moyenéconomique pour faire pousser de lanourriture. Une vaste recherche sur desvariétés améliorées est disponible grâceà l'implication du gouvernement dans la

naturelles urbaines). La maisonétant considérée comme ledomaine privé des femmes, leshommes préfèrent trouver du tra-vail hors de celles-ci (compte tenudes pratiques traditionnelles sur ladivision du travail). Les hommescontrôlent également les revenusde la vente des produits de ferme,mais les champignons peuvent êtrecommercialisés par les femmes etne nécessitent que peu d’investisse-ment en capital, ce qui les attire d’a-vantage dans cette activité.Cependant les familles dirigées pardes femmes sont en augmentationà cause du taux élevé de divorce oudu VIH/SIDA.

La fertilité en baisse du sol est aussiun problème qui prend de l’am-p l e u r. La plupart des hommes etdes femmes pauvres s’adonnaient àla culture d’igame et des légumesdans les zones marécageuses, maisles changements climatiques ontconduit à l'assèchement de cesmarécages, tandis que la construc-tion de maisons ou d'usines ontoccasionné le déplacement debeaucoup de personnes, les ren-dants sans terre. Les expulsions etl'insécurité liée à l’occupation de laterre conduisent les personnes às'adapter à une agriculture sur depetites surfaces. La dégradation dessols a signifié l’impossibilité detrouver des champignons amas fer-mentés des zones marécageusespuisque les plans d’eau avaientbaissé. Par conséquent l'espacedomestique est devenu idéal pourla culture des variétés dechampignons introduites par la station de recherche Ka w a n d a .

Lpromotion de programmes de telsque le Plan pour la Modernisationde l'Agriculture (PMA). Le PMAconsidère comme importante laparticipation basée sur le genrepour le développementéconomique, et la culture deschampignons permet à la voix desfemmes de se faire entendre. Leschampignons sont aussi un bonsupplément nutritif puisqu’ils con-tiennent des minéraux et des vita-mines (Beets and Greer 1999). Lesmères affirment que leschampignons offrent une résis-tance et une immunité grande con-tre les infections et les maladies dela petite enfance. Ils augmententaussi la sécurité alimentaire enpériode de famine.Historiquement, les femmes ontété les détentrices des connais-sances sur les espèces dechampignons sauvages et peuventbien s'adapter à leur culture sur dessurfaces limitées.

Il existe un déséquilibre (au béné-fice des hommes) basé sur le genredans la possession de la terre àcause des traditions d'héritagepatrilinéaires. Les femmes ne fontque 7% de tous les propriétaires ter-riens en Uganda (Bresingye2002:Ovonji 1999), tandis que 93%d’entre elles n’ont accès à la terreque des droits d'usufruit ou n’enpossèdent pas. Habituellement, cesont les hommes qui déterminentles décisions qui concernent l'usagede la terre et le contrôle de la pro-duction des fermes. Le manque deterre est une autre raison du choixdes femmes pour la culture deschampignons. Elle peut se faire àl'intérieur des maisons ou dans deszones en plein air (ressources

La culture des champignons parfemmes réduit leur charge de travail,

augmente leur revenu et leur sécurité alimentaire et relève le statut

des femmes.

_________________Juliet Kiguli, Makerere University, Uganda

[email protected]

Women vegetable farmers in Burkina Faso

Page 14: Micro-Technologies · (JMA), qui est un système mico-intensif de production alimentaire à même de pro-duire suffisamment de nourriture pour une famille de quatre personnes sur

14 Magazine AU

LA CULTURE DE CH A M P I G N O N SCOMME PRATIQUE DE L’AG R I C U L-TURE SUR UN ESPACE REST R E I N TLes champignons sont cultivés intensive-ment en plein air ou dans les espaces fermésdes zones marécageuses. Les conditions cli-matiques ou les salles peu éclairée desmaisons favorisent la croissance d’espècesde champignons améliorées et localementdisponibles tels que les huîtres et les shi-itaké. Les champignons ont une valeur à lafois nutritionnelle et médicinale ( Hobbs etal 1995). Ceci les rend appropriés pouraméliorer le régime des familles dans lescentres urbains. Dans les régions centralesd’Ouganda, beaucoup de personnes con-naissent les champignons comestibles etapprécient leur consommation commepartie de la cuisine traditionnelle. Il existeaussi un marché domestique déjà structurépour les champignons frais en sachets dansles supermarchés qui se développent rapi-dement à Kampala comme les chaînesUchumi et Shoprite qui sont originaires duKenya et d'Afrique du Sud.

La source principale de revenu pour lesfemmes pauvres a été la culture d’igname etla vente de bonbons et de tabac dans lesrues. Cependant avec la priorité mise par legouvernement sur les projets de microfinancement (financés par la BanqueMondiale), beaucoup de femmes obtien-nent des prêts pour cultiver deschampignons. Les hommes immigrantspauvres, marginalisés et sans terres sontaussi capables de trouver du travail commetravailleurs occasionnels dans les maisonsqui cultivent les champignons et aident à laculture et à la vente.

Les gens ont la conviction que leschampignons sauvages sont devenus raresaujourd’hui, parce que les espèces qu’ontrouve, de plus en plus sur le marché, sontles huîtres et le Shiitake qui sont introduitespar les chercheurs. Les familles de petitschampignons sauvages qui portent desnoms comme Obubala, Obunaka naka,Ogudu, kinyulwa et Nampama, peuventencore être trouvées, mais sont des variétéssaisonnières puisse qu’elles poussent dansles zones marécageuses, les buissons, lestrous d'arbres en décomposition ou lesrestes de bananeraies et les fourmilières.Les fermiers cultivent des champignonspour la vente ou la consommation familiale.

Les huîtres sont les espèces dechampignons les plus communément cul-tivées. La reproduction est effectuée dansdes laboratoires de culture à 25-28° Celsius.Des sacs noirs en plastique d’une conte-nance de 3 à 4 kg s remplis de résidus agro-industriels, comme des coques de grainesde coton ou des déchets de canne à sucre,sont préparés. Un bidon ou une chaudièresont utilisés pour pasteuriser le substrat à lavapeur et est ensuite recueilli sur uneétagère surélevée pendant qu’il se refroidit,retenant 70 % d'humidité. On ajoute lesgermes cultivés et le sac est fermé pourincubation pendant 3 semaines. Durantcette période, les mycélia provenant desgermes cultivés croissent et colonisent lesubstrat. Ils sont ensuite transportés dansune salle humide qui laisse la lumière tra-verser les trous percés dans le sac. En deuxsemaines, les champignons sont prêts.4Kgrs de substrat produisent 3kgrs dechampignons frais. Comme dans le cas del’agriculture industrielle, on estime qu'unpetit fermier produit 15kgrs pendantchaque campagne et fait 5 récoltes par an,pour un gain annuel de 150 000 U.Shs ( env-iron 80 USD).

La culture des champignons réduit lacharge de travail des femmes parce qu’ellesne font pas de longues distances à larecherche de parcelles de terre libres. Latechnologie améliorée de culture deschampignons augmente le revenu et lasécurité alimentaire, rehausse le statut desfemmes dans la prise de décisions.

La culture de champignons a encouragél'augmentation du nombre d’associationsféminines. Les femmes s'organisent et met-tent en commun des ressources pourinstituer des fonds rotatifs. Elles partagentaussi des connaissances sur leschampignons ou les capacités d’entrepre-nariat. La culture des champignons à l'a-vantage supplémentaire de créer desemplois et des revenus pour les ménagères

Le VIH/SIDA est entrain d'avoir un impacttrès important sur le secteur agricole, enaffectant les revenus des personnes et desménages. Si un mari est atteint de la mal-adie, la femme reste à la maison pour s'occuper de lui. Avec la baisse du revenufamilial et sa conséquence sur la situationnutritionnelle de la famille, les femmes sontobligées de chercher du travail comme laculture des champignons.

LES DEFISPour certains fermiers, il n’y a pas demarché sûr pour les champignons. Pa rexemple, la loi African GrowthOpportunity Act (AG OA) qui met en valeurla vente des produits finis provenant despays du Tiers-monde, ne comprend pas leschampignons. Néanmoins, les producteursont besoin d'augmenter leur productions'ils doivent satisfaire un marché existantcomme celui de l'AG OA .

Compte tenu du manque d’équipement deséchage pour les champignons, les fermiersont tendance à ne vendre que deschampignons frais. Comme leur situationéconomique ne leur permet pas d’acquérirdes réfrigérateurs, leur production pourrit.Bien que le séchage au soleil deschampignons soit une pratique bien accep-tée, les agriculteurs n'ont pas le capital pourinvestir dans ces machines puisqu’ils n’ontqu’une capacité de production limitée.L'information sur le traitement deschampignons reste également à disséminer.Il existe une connaissance limitée sur lescaractéristiques nutritionnelles deschampignons parmi les consommateurs etchez beaucoup de producteurs. Les infor-mations sur la culture ne sont partagéesqu'à l'intérieur de petits groupes de fer-miers (certains fermiers distribuent desphotocopies de manuels de culture deschampignons). Le niveau élevé d'anal-phabétisme les femmes les empêche devoyager pour augmenter leur éducation etobtenir des variétés de semencesaméliorées. Il n’y a que très peu de tra-vailleurs d'extension urbaine, à cause dumanque de ressources et de la restrictiondans le secteur du service public. Ceux quirestent sont pour la plupart des hommes etils ciblent les fermiers hommes.

Les technologies dans le laboratoire derecherche de Kawanda ont besoin d'êtreréajustées pour s'adapter dans les systèmesagricoles avancés. Avec l'avènement de ladécentralisation, les leaders locaux ontbesoin d'être assistés pour jouer un rôle d’a-vant-garde dans la modernisation de l'agri-culture dans leurs localités respectives. Sileurs capacités sont adéquatement, les cul-tivateurs de champignons peuvent aussijouer un rôle très vital. La conscience desdroits des femmes à la propriété foncière etimmobilière, peut d’avantage augmenterl'investissement dans la culture desc h a m p i g n o n s .

R E F E R E N C E S- Busingye, Harriet, 2002, Ensuring Women’s Land Access: lobby and advocacy for the recognition of women’s rightsto land in legislation, Regional Workshop paper on Land Issues in Africa and the Middle East, Kampala, April 29-May 2, p.1-6- Beetz, Alice and Lane Greer, 1999, Mushroom Cultivation and Marketing Horticulture production Guide,Appropriate technology transfer for Rural Areas, Fayetteville.- Hobbs, Christopher and Michael Miovic (ed.), 1995. Medicinal Mushrooms: an exploration of traditional healingand culture, 3rd Ed., Botanical Press.- Kigula, John, 2001, Women’s Common Property Rights in an Urban Context: the Jinja urban Women’s wetlandInnovations, Unpublished manuscript, P.32.Uganda, African Centre for Technology Studies, p.42.- Ovonji Odida, I.F. et al, 2000, Land, gender and Poverty Eradication, is there a case for Spousal Co-ownership ofprimary household property? Land Act Implementation project, Ministry of Water, land and Environment, Kampala.

L'irrigationdes récoltesà la main estsurtout faitepar lesfemmes

Page 15: Micro-Technologies · (JMA), qui est un système mico-intensif de production alimentaire à même de pro-duire suffisamment de nourriture pour une famille de quatre personnes sur

15

es technologies agricoles innovatricessont entrain d’être utilisées dansplusieurs zones urbaines duBotswana. Elles cherchent à résoudre

les questions de pauvreté et de sécuritéalimentaire à la base. Le climat est très peuclément et les sols sont très pauvres entermes de nutriments. En conséquence,les fermiers ne peuvent pas compter de l'a-griculture conventionnelle qui dépend dela pluviométrie et des eaux de surface.Certaines des technologies adoptées sontdécrites ci-dessous.

Ces technologies, si elles sont adaptéesaux besoins socio-économiques descitadins pauvres, semblent véritablementoffrir un important potentiel pour l'aug-mentation des standards nutritionnels etdes revenus. Elles peuvent aussi être incor-porées dans l’aménagement urbain et laconception des zones d'habitation.Cependant, pour que ces technologiespuissent être utilisées de façon extensive,il est indispensable d’instruire les aménag-istes urbains sur leurs avantages et leurfaisabilité. Un bon nombre assez impor-tant d’exploitations ont commencé àutiliser ces technologies comme, parexemple, la ferme horticole SANITAS deGaborone; les exploitations de culturehydroponique des zones périurbaines deGaborone et de Francistown et les fermespilotes du Botswana Agricultural College.

LES PRATIQUESLe concept de "concession productive" aété inventé dans le double but d'aug-menter la production alimentaire et larétention des eaux de pluies sur les par-celles. La plupart des propriétés urbainessont clôturées par une cour dans laquelle ily a très peu ou pas de végétation à cause dela sévérité du climat. Les maisons sont engénéral situées au centre de la parcelle,entourées sur tous les cotés par un sol

totalement nu. Ceci est fait, selon la plu-part des gens, pour protéger les maisonsdes serpents. La majorité des maisons nedisposent pas de bassin pour recueillir leseaux de ruissellement lorsqu’il pleut. Latechnologie de la Concession Productivepermet de collecter l'eau de pluie dans desréservoirs souterrains et de l'utiliser pourl'irrigation. Une autre caractéristique de laConcession Productive est le "mur de cul-ture". Des caissiers de cultures en bétonsont construits soit à l’intérieur même desmaisons ou, sur les murs de clôtureentourant les parcelles. Ces casiers de cul-tures peuvent être fabriqués avec unemachine à des briques. Les casiers utilisentle sable comme substrat cultural. Celui ciest couché sur un lit d'engrais (exem-ple : déjection de poulets). L'eau peut êtreappliquée manuellement ou par un sys-tème d'irrigation goutte à goutte.

Le Banc de culture est conçu de tellesorte que les récoltes cultures puissentêtre effectuées en utilisant moins d'eau etavoir des rendements supérieurs à ceux del’agriculture traditionnelle basée sur l’util-isation des sols. Un mélange de ciment etde sable de fleuve est utilisé pour constru-ire des plaques en dur qui sont alors rangéspour former un lit rectangulaire. La basedu lit est également recouverte d’unecouche en ciment. Une couche de fumierde volaille est répandue sur la couche deciment qui est, alors recouvert par le sub-strat constituer de sable prélevé du fondd’un fleuve. Sur de celui, on ajoute unecouche supplémentaire composée defumier, de phosphate et d’un mélanged'éléments (qu'on ne trouve généralementpas dans le sable). Le fond du banc est ren-du légèrement convexe afin de s’assurerque l'eau provenant de l'irrigation nestagne pas. La base convexe permet à l'eaude s'écouler et des trous sont laissésouverts à l'extrémité du banc pour perme-ttre à l'eau de s'échapper et d'être réutilisée. Le banc est ensuite prêt pour la cul-ture.

Les bans peuvent être irrigués manuelle-ment ou en utilisant le système d’irrigationgoutte à goutte à l’aide de tuyaux en plas-tique ou par capilarisation, qui consiste àplacer de tuyaux en argile au fond dubanc. L'eau n’a plus qu’à suinter de cestuyaux et s’infiltrer dans le sable. Onestime, approximativement, qu’il ne fautque 1,2 m3 d'eau environ par an pourirriguer 1m2 de banc de culture.

Cette méthode implique un certain niveaud'investissement qui peut être hors deportée des fermiers individuels.Cependant, les coûts peuvent êtreminimisés si beaucoup de fermiersjoignent leurs forces et cultivent ensemble.L'expérience a montré que les caisses decultures sont une technologie très efficaceet sont adaptées à une grande variété delégumes qui sont importantes pouraugmenter, à la fois, les revenus etsatisfaire les exigences de nutritionnelles.

Le Jardin-Tranchée est une variation dubanc de culture. Il consiste à creuser un litde la profondeur du genou ayant environla même dimension qu'une porte. Latranchée est à moitié remplie de déchetsorganiques, recouverts de sable etsurmontés d'une couche de paillis.

La Méthode de la Bande Permanente estbasée sur le principe de cultiver des bandessur lesquelles le sol a été rendu meuble parun outil spécial pour permettrel’augmentation de sa capacité de rétentiond'eau. Ceci est un élément crucial comptetenu du climat du Botswana. Les bandesont une largeur de 0,6 m et sont séparéespar des promontoires faites terrecompactée. Ces bandes permettent demaîtriser les mauvaises herbes, mais, plusimportant encore, elles peuvent canaliserles flux d'eau vers les bandes de culture. Lamatière organique peut aussi êtreappliquée sur les bandes pour augmenterla fertilité du sol_________________

Prof. A.C.MoshaHead, Architecture and Planning Department,University of Botswana, Gaborone, Botswana,

[email protected]

Les Technologies Innovantes d’AgricultureUrbaine adoptées au Botswana

D

L'agriculture dans les zones urbaines et périurbaines duBotswana n'est pas très répandue. Certaines familles pauvres

ont adopté l'agriculture pour augmenter leurs revenues, tandisque quelques entrepreneurs ont choisi l'agriculture urbaine etpériurbaine comme leur activité commerciale. Dans la capitale,Gaborone, la plupart des agriculteurs qui pratiquent cette activ-

ité à des fins commerciales et de subsistance occupent des ter-res de pleine propriété, municipales ou tribales situées au nordet au sud de la ville. Les exploitations fonctionnent comme des

entreprises privées ou, comme projet d'une institutionacadémique ou scientifique. Les activités agricoles comprennent

l’élevage de volailles (40%), l’horticulture (20%), l’élevage deporcs (10%) et la production de lait (8%).

Vue d’un Jardin Tranchée

Janvier 2005

Page 16: Micro-Technologies · (JMA), qui est un système mico-intensif de production alimentaire à même de pro-duire suffisamment de nourriture pour une famille de quatre personnes sur

16 Magazine AU

La permaculture est une technologie agriculturale etenvironnementale qui allie la culture de fruits, de légumes et de grains

et l’élevage de bétail créant ainsi un écosystème symbiotique

n 1996, La 3ème conférence surl’Ecovillage s’est tenue à Dakar.Cette conférence, organisée par

l’Association pour la PromotionEconomique, Culturelle et Sociale de Yoff(APECSY) avait pour thème principal «l’Intégration de la sagesse africaine tradi-tionnelle dans un processus global dereconstruction écologique ». A l’issue de laconférence, on a formé environ vingtmembres de la communauté de Yoff auxprincipes de la permaculture pour la miseen œuvre du programme Eco-Yoff del’APECSY.

En juin 2002, il s’est créé un partenariatentre le CRESP, le ProgrammeDynaEntreprise de l’USAID et l’ONG SOSEnvironnement, et un jardin permacul-ture, le premier du Sénégal, a été initié. Lejardin a pour objectif de promouvoir lapermaculture au niveau des fermiers aussibien qu’à celui des autorités publiques etprivées, en démontrant sa viabilité, sonefficacité et les opportunités d’affaires quecette culture offre par le biais de cette tech-nologie agriculturale et environnemen-tale.

La permaculture incorpore les principesd’une agriculture durable et organique. Laculture organique, en tant que com-posante de l’agriculture durable, n’utiliseaucun engrais chimique ou de pesticide.L’agriculture durable vise à obtenir lemaximum de la terre sans la dégrader, quel’on travaille sur de petites exploitation ousur de grandes surfaces arables.

Les fondements scientifiques de la perma-culture sont les mêmes partout dans le

monde, mais l’approche socioculturelleest spécifique à la communauté qui la pra-tique.

La permaculture peut aussi être perçucomme un modèle en miniature d’unesociété auto-entretenue. C’est un mode devie : une réalité économique et culturelle,ou une façon de concevoir la nature et detrouver sa place en son sein. Le jardin per-macultue est aussi une source de revenusrenouvelables, en tant qu’elle peut pro-duire à la fois de la nourriture et de l’argent.

La permaculture est une option viablepour l’agriculture urbaine, car étant donnéson approche intégrée et sa flexibilité, elles’adapte parfaitement aux conditions quirègnent en ville, dans la bataille contre lapauvreté, l’insécurité alimentaire, la pertede la biodiversité et la pollution atmo-sphérique.

E

La Permaculture

_________________ Khaly MBENGUE, Coordinateur du Projet Permaculture

Abdourahmane TAMBA, Secrétaire ExécutifSOS Environnement, Sénégal, ✉ [email protected]

En dépit de la législation qui tend à décourager l'agriculture urbaine dans beaucoup de villes en Afrique sub-saharienne, celle ci a prospéré et a été

identifiée comme une pratique prioritaire chez les citadins. Dans les zones résidentielles à population très dense où la terre arable est trop rare pourfaciliter des activités culturales significatives, il est conseillé de pratiquer

le maraîchage sur des superficies restreintes.

es jardins peuvent être crées enutilisant du matériel comme dessacs en étoffe, des sacs en poly-théne ou des bidons en plas-

tique d’une capacité de 90 à 100 kg.Entre 70 et 100 petits trous sont faitssur toute la surface du sac qui estensuite rempli de sol riche en nutri-ment. L’exploitant peut utiliser autantde sacs que nécessaires, aussilongtemps qu'il dispose de matériauxet d’espace suffisant.

Après 2 à 3 semaines de préparationdes sacs, le piquage des boutures et deplants (de choux par exemple) peutêtre effectué dans les trous du sac.Cette étape initiale de piquagedemande beaucoup de soins atten-tionnés, comme arroser tous lesmatins et soirs. Alternativement, lasemence peut être faite en utilisant desgraines, mais l'utilisation des boutureset des plants s'est révélée plus promet-teur et plus viable.

Jusqu'à 150 plants ou boutures de(sales) peuvent être plantés dans

chaque sac. Ceci suffit à nourrir unefamille urbaine pour une certainepériode de temps et de ce fait, réduitconsidérablement les dépenses quiautrement auraient été consacrées àl’achat des mêmes produits maraîch-ers. La gestion des pesticides est d'unegrande importance dans cette pra-tique mais le désherbage n'est pasnécessaire, ce qui réduit les exigencesen main d’œuvre. Très peu d'eau estnécessaire pour l'irrigation. Puisqueles sacs peuvent être déplacés, il estloisible de les plus commodes possi-bles, et ils peuvent être les transférerprés de la maison pour recueillir l'eaude ruissellement de pluie provenantdu captage des toits.

Dans beaucoup d'institutions d'en-seignement à Nakaru, au Kenya, cettepratique a été promue dans les foyerspar la démonstration de la méthodolo-gie et des bienfaits qu’elle apporte auxenfants. Elle est, en ce moment, util-isée dans beaucoup de domaines rési-dentiels.

C

Les jardins potagers mobiles

_________________ Okoth Samuel Ondeng✉ [email protected]

Page 17: Micro-Technologies · (JMA), qui est un système mico-intensif de production alimentaire à même de pro-duire suffisamment de nourriture pour une famille de quatre personnes sur

17Janvier 2005

_________________Lesley Trott, Lismore City Council’s (LCC)

[email protected]

«A lismore, les vers transformentles ordures en or»

Si vous faites des déchets votre activité, « les vers » sont l’expressionà la mode de ce 21ème siècle et, spécialement à Lismore, en

Australie. Ici, l'innovation dans le développement écologiquementdurable ( ESD ) a résulté dans les évolutions les plus récentes de l'é-tat - de - l'art, par l’installation de la plus grande ferme d’élevage de

vers du monde, totalement automatisée, qui emploie 10 million devers pour transformer 6000 tonnes de déchets organiques par an en

or brun.

tteindre les objectifs de laréduction des déchetsdemande une approche inté-grée pour leur gestion à tra-

vers plusieurs fronts. Le ConseilMunicipal de Lismore reconnaît,aujourd'hui, qu’une gestion réussie desdéchets par les municipalités impliquedes partenariats innovants entre lesautorités locales et le secteur indus-triel. Dans ce cas particulier, des effortssynergiques entre le Département de laMinimisation des Déchets du ConseilMunicipal de Lismore et les Servicesdes Déchets de Tryton ont été néces-saires. Après avoir relevé avec succèsplusieurs défis dans les solutions tech-nologiques et de gestion, particulière-ment dans la gestion de la contamina-tion, les deux partenaires sont, main-tenant, entrain de récolter les fruits deleurs efforts.

Le plan d'action de trois ans du ConseilMunicipal met en place un programmede projets et de compagnes d'éduca-tion aux déchets destinés à l'augmen-tation du volume des ressources

organiques, la réduction de la contam-ination et la satisfaction des besoinsd'éducation des habitants, des entre-prises d’affaires, du secteur industrielet des écoles. Une partie essentielle del'approche repose sur un changementfondamental du comportement despersonnes par l'éducation. Les programmes comprennent despaquets éducatifs pour les écoles,incluant une sortie pédagogique d'unedemi-journée, et des ateliers " d'auditde gestion durable des déchets par lesécoles". Une campagne d'éducation "Do the Right Bin " met en vedette lepersonnage du vers " Lizzie" (le recy-cleur favori de Lismore) comme sup-

A

port de communication avec, à la fois, lesenfants et les adultes. Lizzie figure danstoutes les publicités éducatives comme,par exemple sur les prospectus, les auto-collants et les albums à colorier, les jour-naux, les publicités à la radio et à la télévi-sion. Lizzie récompense aussi ce qui fontdu recyclage selon les normes par l’offre debons de 50$ et d’une invitation à un aprèsmidi de thé avec le Maire pendant la tenuedu "Ambassador Competi t ion"(Inspections annuelles des poubelles).

Le Programme de gestion de la contamina-tion de Lismore comprend aussi "des cour-siers de poubelles"qui inspectent toutes lespoubelles de déchets organiques pourdétecter une contamination éventuelleavant l'arrivée du camion de collecte et quimènent des "opérations commando" etdélivrent des autocollants de non-confor-mité. Ceci complète le processus de con-trôle qualité, au cours duquel chaquepoubelle de déchets organiques est inspec-tée pour la détection de plastiques, verreset autres agents de contaminations à l'aidede caméras couleur montée sur le camionet de moniteurs couleur placés dans lescabines des camions de ramassage. Uneprocédure graduelle du soutien éducatifoffre des solutions pour aider les famillespour chaque autocollant de non-confor-mité reçu. Rares sont les cas où le ConseilMunicipal n’a pas réussi à trouver, avec lerésident, une solution et arrêter le servicede ramassage pour un ménage.

Impliquer et maintenir la bonne volontéde la communauté pour séparer leursdéchets de nourriture, biologiques, depapiers et de cartons dans les poubellesréservées aux déchets organiques néces-site de tenir les populations engagées et

informées. Dans ce but, Le ConseilMunicipal de Lismore a ouvert lesportes de ses installations de traite-ment de déchets et a accueilli plusde 500 visiteurs pour la grandejournée inaugurale, avec un paquetde bienvenue, une visite auto guidéedu centre de rotation, du centre derecyclage, des zones et des jardinsde démonstration de compostage,de la ferme d’élevage de vers et dusite d'enfouissement des déchets. Lajournée comprenait aussi des visitesguidées en voitures tous terrains,des visites de la ferme d’élevage desvers et beaucoup de représentationsde troupes de théâtre sur l’environ-nement qui ont offert des spectaclessur la réduction des déchets. Lajournée a été considérée comme ungrand succès et a reçu les éloges detoute la communauté et des médiaslocaux.

Le Conseil Municipal de Lismore a laconviction qu'il est sur la bonne voied’un système de gain mutuel pourorienter 75% de déchets de matièresorganiques du circuit des déchets enproduits utiles, en les utilisant pourenrichir les sols. Avec une approcherésolue pour une éducation sur lesdéchets et des procéduresrationnelles de surveillance de lacontamination, Lismore oriente, ence moment, plus de 50% de sesdéchets vers un retraitementorganique à travers son IntegratedWaste Service et éprouve unegrande satisfaction dans sa politiquede développement écologi-quementdurable (EDF)!

Page 18: Micro-Technologies · (JMA), qui est un système mico-intensif de production alimentaire à même de pro-duire suffisamment de nourriture pour une famille de quatre personnes sur

18 Magazine AU

e principal avantage de ce système deculture, spécialement dans les endroitsoù la terre est rare, est qu’après 10 moisde culture, le substrat initial est décom-posé, résultant en un compost riche en

matière organique.

CULTURE ORGANOPONIQUELe système de culture organoponiquedéveloppé à Mexico, principalement dansles zones urbaines, est extrêmement sim-ple. D'abord des récipients sont remplis defeuilles et/ou d'herbes coupées jusqu'à85% de leur capacité. Ensuite ils sontinoculés d'urine fermentée et remplispour 15% de couche supérieure de terre.Finalement les semences sont transplan-tées ou semées

L'urine est fermentée en plaçant un litred'urine dans un récipient et en y ajoutantune cuillerée de sol noir, du compost ou duvermicompost. Il est laissé au repos pen-dant 28jours. Le processus est achevélorsque l'odeur d'ammoniac devientenvahissante et que sa couleur change dujaune pale au brun foncé.

SANTE ENVIRONEMENTALEL'usage de l'urine comme engrais souligneles bienfaits supplémentaires des toilettessèches, aussi bien que celui des jardins deproduits comestibles dans les cours ou, surles toits des maisons. Les familles sont aus-si encouragées à faire des dons d’urine ausystème municipal de traitement del’urine et son utilisation dans l'agriculturepériurbaine.

L'urine est inoffensive, son utilisation estgarantie et sans aucun risque pour la san-té (2). La plupart des agents pathogènesqui causent les maladies humainesmeurent rapidement une fois que l'urinesort du corps. Si certains subsistent, lesbactéries lactiques et les Actinomycets lesdétruiraient durant le stockage et pendantle processus de fermentation.

L’AGRICULTURE ORRGANO-PONIQUE ET LES AUTRES

COMPOSANTES DE L'AGRICULTUREURBAINELa technique permet le recyclage de lamatière organique (utilisée comme sub-strat) et promeut des solutions pour lesdéchets domestiques et le développementde centres de compostage dans lesménages, les quartiers et les municipalités.Elle permet aussi d’économiser l'eau, parla promotion de toilettes sèches qui sépar-ent l’urine, ce qui réduit les risques dedéversements accidentels provenant destoilettes et des fosses sceptiques de semélanger avec les autres matièreshydrauliques, causant leur eutrophicationéventuelle.

Bien que les jardins de maison ne soientpas conçus comme une affaire ou unepetite entreprise, un jardin de 10 m2 peutpermettre une économie de 80à 100 dol-lars US par mois dans les dépenses famil-iales. Le régime alimentaire de la familleest amélioré puisse que des légumes fraisdeviennent plus facilement disponibles.

La pratique peut être utilisée comme unprocessus participatif d'éducation envi-ronnementale pour les segments les pluspauvres de la population, ce qui ren-forcera les liens communautaires et lesorganisations de quartier. Les études etrecherches genre sur la répartition du tra-vail domestique sont entrain d’être con-duites. L'offre de soutien et d’incitationsaux familles conscientes des questionsenvironnementales doit être intégrée dansles politiques municipales en matièred'environnement, de service public, desanté et d'économie. Il serait aussi faisableet souhaitable, pour les autorités locales,de mettre sur pied des divisions d'agricul-ture urbaine et d'intégrer l'agricultureurbaine dans les initiatives agricolesmunicipales. L’installation d’une serremunicipale et d’un centre de fabricationde compost qui fournissent des plantes etdu compost est, sans doute, une actionstratégique qui aidera à réaliser la conti-nuité et le maintien des jardins familiaux

dans de bonnes conditions. L'utilisation de l'urine humaine commeengrais dans l’agriculture urbaine néces-site qu'elle soit développée comme un pro-gramme soutenu par des autorités locales.Des systèmes de collecte, de transport, de

stockage, de traitement (du ferment) etd'application, ont besoin d'être dévelop-pées. Les mêmes fermiers intéressés parl'utilisation de l'urine peuvent prendrepart dans ce programme et développerune entreprise pour la manipulation, à lafois, de l'urine et des fèces et leurs traite-ments secondaires avant leur utilisationcomme engrais. Le rôle de la municipalitésera de faciliter ces activités et, peut être,de trouver des fonds pour subventionnerpartiellement le processus.

_________________MC. Francisco J. Arroyo G.D.

Co-ordinator CEDICAR and of the Urban Agriculture Network (Red Aguila – Mexicana)

[email protected], www: laneta.apc.org/redseco.

LUtilisation du ferment

❖ Dans la culture organoponique, 3 litres parseau avec 19 litres de feuilles comprimées,(15litres par m carré de feuilles, 20 cm de profondeur). représentent la dose initiale qui estensuite dilué dans la proportion de 10 sur 1, (10parts d'eau pour une part de ferment). Le quart de litre de ce ferment est appliqué parsceau, trois fois par semaine (lundi, mercredi et vendredi).❖ Le ferment est appliqué au sol en combinai-son avec l'irrigation et/ou de l'eau de pluiedans des doses qui sont encore entrain d’êtretestées pour différentes cultures. L’activateurde compost: comme l'urine possède de propriétés de fermentation, elle donne nais-sance à des populations significativesd’Actinomycets qui sont des micro-organismesspécialement aptes pour dégrader le lignin et lacellulose. Pour cette raison, le ferment peut êtreappliqué à une dose de 5 à 20 litres par mètrecube de matière riche en carbone pour rem-placer et/ou compléter les autresfumiers.(Consulter www.Ianeta.apc.org/sarar)

Les expériences et les tests d’utilisation de l'urine humaine fermentéedans la production de légumes, de plantes médicinales et aromatiquesdans des récipients, a commencé il y a dix ans dans le Rural Research

and Training Centre A.C (CEDICAR). Ce système de culture a étéappelé "Culture Organoponique" ou "Culture Urineponique". C'est un

système rentable, qui économise l'argent et l'eau. Il est capable de pro-duire en moyenne 25 kg de légumes par an par mètre carré et a été,

culturellement, accepté par la plupart des familles et des institutions avec lesquelles nous avons travaillé

Agriculture organoponique : l'utilisationde l'urine humaine dans la fabrication de compost

Notes1) Sur la base d’une brochure publiée par l’Etat deCalifornie, USA, écrite par le Dr. Barbara Daniels (FairfaxCalifornia, USA, année de publication non-disponible).2) Vinnera Björn « Possibilities for sustainable nutrientrecycling by faecal separation combined with urinediversion. Thèse de Doctorat. Swedish University ofAgricultural Sciences. Uppsala 2002.Esrey A. Steve et al. “Cerrando el ciclo. Saneamiento ecologico para la seguridad alimentaria. UNDP-SIDA,Mexico, 2001.

Page 19: Micro-Technologies · (JMA), qui est un système mico-intensif de production alimentaire à même de pro-duire suffisamment de nourriture pour une famille de quatre personnes sur

19

post la dose optimale de carbone /nitrogène de 25 – 30 :1 (taux de C/N). Pourobtenir un bon dosage de C/N, desmatières avec un taux élevé de C/N , tellesque la sciure de bois (taux de C/N jusqu’à400) doivent être mélangé à des matières àfaible taux de C/N telles que le fumier devolaille (taux de C/N de 7). Si le taux deC/N est incorrect et qu’il y a très peu denitrogène, la décomposition va être lenteet le compost sera de basse qualité ; etinversement s’il y a trop de nitrogène lecompost sera putride, acidulé, et compactet la qualité sera dégradée (Agromisa,1999). Le fait de remuer le tas et d’y ajouterdes matières poreuses et sèches (riches encarbone), telles que des feuilles d’arbre, dela sciure de bois ou de la paille peut facile-ment régler ce problème.

DEMONSTRATIONS DE COMPOSTAGELors d’un projet de recherche-action participative (PAR) sur les stratégies communautaires de gestion des déchets,on a mis en place plusieurs micro-projetsde compostage dans des conteneurs auniveau des foyers dans six zones péri-urbaines de Kumasi (1). Les micro-projetsont été placés de façon stratégique à desendroits proéminents à travers chacunedes six zones choisies pour faire desdémonstrations simples qui peuvent êtrerépliquées par les autres membres de lacommunauté. En augmentant le nombreet la distribution des micro-projets danschaque village et en organisant des ateliersde compostage, on augmente la capacitéde dissémination et on atteint ainsi unecommunauté plus large de participants.Cependant les interventions doivent êtrebien planifiées à cause du temps requispour la production du compost, donc lespopulations locales doivent participeractivement à toutes les étapes de la plani-fication et du processus d’implantation.

La méthode de compostage dans un conteneur qui a été le plus démontré est lecompostage par poubelles construites en

bloc (on peut aussi utiliser des briques).Cette méthode a été choisie à cause de lagrande disponibilité de l’argile et de blocsde construction en bois et en béton dansces localités. Les poubelles comprennentune chambre double, avec des couverclesen bois qui couvrent chaque chambre. Onpeut utiliser le mortier quand on veut dis-poser d’une structure permanente. Sinonon peut laisser les blocs pour une utilisa-tion temporaire ou pour un éventueldéplacement (mieux vaut ne pas cimenterles blocs de devant pour faciliter l’accès aucompost). On laisse des intervalles entreles briques de la rangée du bas pourfaciliter la circulation de l’air, alors que lefait de faire des trous avec un bâton pointuet de remuer le tas de compost augmentel’aération. Les chambres sont rempliesl’une après l’autre et quand la deuxièmechambre est pleine, on peut vider le com-post dans la première chambre et stockerle fumier déjà prêt jusqu’au moment deson emploi. . Chaque poubelle de compostsuffit à un foyer avec une famille étendue.On a aussi fait la démonstration d’une plusgrande version comprenant trois cham-bres de grande capacité.

A la différence de la poubelle de compostfaite en briques, le tambour «suame» àcompost a une plus petite capacité et nepeut donc convenir qu’à un foyer composéde peu de personnes.(2). Il est conçu pouraccélérer la décomposition organique touten s’assurant que les conditions d’hygiènesont respectées ; on y a inclus des modifi-cations appropriées pour s’assurer qu’il vaêtre adapté aux conditions locales et serafacile à utiliser par les enfants. Le tambourest fait d’un tonneau de 250 litres montéhorizontalement sur un axe en acier sup-porté par un cadre en fer de 50mm.L’ouverture est fait en coupant une sectionsur le côté du baril, qu’on fixe au baril avecdes charnières et un fermoir pour pouvoirfermer le baril quand on fait tourner lesdéchets à l’intérieur du baril. Sur la facesupérieur du baril tenu debout (la portes’ouvrant par le haut) on ajoute deuxrangés de six trous (4 mm de diamètre)

_________________Andrew Bradford, Duncan McGregor and David Simon

University of London, UK, ✉ [email protected]

es déchets domestiques quotidiensconsistent principalement en desépluchures de légumes et de fruits(manioc, igname, coco-igname, etplantain), de la cendre de bois avec

seulement une petite quantité de sable etde sacs en plastique. Le compostage dedéchets domestiques pour une utilisationdans l’agriculture urbaine est une stratégiequi peut être adopter au niveau des foyers.

LE COMPOSTAGE DANS DES CONTENEURSQuand on les laisse assez longtemps à l’airlibre, toutes les matières organiques sedécomposent du fait de l’action des bac-téries et d’autres organismes vivants. Lecompostage est une méthode de contrôlede ce processus en accélérant le taux dedécomposition tout en minimisant laperte de nutriments. Le compostage pra-tiqué dans l’arrière-cour des maisons dansles zones résidentielles exige des con-teneurs de compostage propres à empêch-er les vecteurs de maladies et les verminesd’être attirés par le tas de compost, s’as-surant ainsi que le processus de com-postage reste sans danger, , hygiénique,acceptable par les voisins et conforme auxdispositions sanitaires régionales et com-munales. On peut utiliser des conteurs decompostage pour obtenir les conditionsoptimales de décomposition en régulantl’air, l’humidité et la température pendantle processus de compostage. Quandl’opération est bien menée le taux dedécomposition peut être fortementaccéléré ; parmi les bonnes pratiques pourcette opération, on peut citer le fait decouper et d’émietter les matièresorganiques, d’asperger d’eau le tas decompost s’il devient trop sec (poussiéreuxet plein de fourmis), de mélanger le taspour augmenter l’aération et de tenir leconteneur fermé pendant les grossesaverses pour éviter que le tas ne flotte surles eaux.

Pour une décomposition effective, il estégalement important de fournir auxmicro-organismes contenus dans le com-

Compostage utilisant des tonneauxdans la Zone Péri-urbaine de Kumasi, au Ghana

Un tambour«Suame » facile à

utiliser pour le com-postage

A Kumasi, au Ghana, les problèmes de pollution et dedécharge d’ordures sont plus aigus dans la zone

périphérique, où les services de gestion des orduresn’existent pratiquement pas. Ces zones de transitionsont caractérisées par des déchets la présence de

déchets sordides et dangereux.

L

Janvier 2005

Compostage utilisant des tonneaux dans la Zone Péri-urbaine de Kumasi, au Ghana

Page 20: Micro-Technologies · (JMA), qui est un système mico-intensif de production alimentaire à même de pro-duire suffisamment de nourriture pour une famille de quatre personnes sur

20 Magazine AU

sous le baril pour permettre le drainage, et11 trous (4 mm de diamètre sont pratiquésà chaque bout du baril tenu l’horizontale-ment pour permettre une aération supplé-mentaire.

Parmi les autres méthodes de compostagedans un conteneur qui ont été démontré,on peut citer le compostage dans un bar-il et le vermicompostage (utilisation devers de terre), toute les deux méthodesayant été construites en utilisant dumatériel recyclé trouvé sur le site. On peututiliser de vieux fûts de 250 litres commeconteneurs de compostage simplement enpratiquant des trous d’aération autour dufût et en y ajoutant un couvercle sur lehaut. Si la base du fût est encore intact, ondoit alors y ajouter des trous de drainage ;tout écoulement recueilli peut être diluéau taux de 1 :10 et utilisé comme un fertil-isant liquide sur les plantes (poser le barilsur des briques et placer de petits con-teneurs sous les trous de drainage). Si le fûtn’a pas de base, it peut être positionnédirectement sur le sol. Pareillement, devieux fûts de 250 litres en plastique peu-vent être utilisé pour faire des unités sim-ples de vermicompostage. D’abord, il fautpercer des trous d’aération autour du ton-neau avant de le placer dans un endroitombragé. Ensuite il faut mettre des pierresen dessous à 10 cm de profondeur pour ledrainage et couvrir les pierres avec uneplanche perforée ou avec une grosse toileen nylon où on a fait des incisions (quipourront empêcher les vers de s’échappertout en permettant le drainage), ajouter ducompost de fumier à une profondeur de10cm pour contenir les vers et ensuiteajouter la variété locale de vers rouges (parexemple le lumbricus rubellus) et de«brandling worms» (par exemple EiseniaFoetida). Ensuite ajouter quelquespoignées de déchets organiques pourenclencher le processus, en faisant atten-tion de ne pas surcharger le conteneur, carles vers auront besoin de petites quantitésde déchets seulement, tant que la popula-tion de vers n’aura pas augmenté de beau-coup. Couvrir le compost avec plusieurscouches de papier journal imbibé ou defeuilles de bananes ou de plantainaspergées d’eau pour empêcher le com-post de s’assécher. Une fois que le con-teneur est plein, prélever la couchesupérieure de 10cm pour l’utiliser, car la

couche de vers en dessous contient uneplus grande quantité de vers. Le restant du compost dans le cylindrepeut être vidé et est prêt pour être utilisé ànouveau et le cycle peut être recommencé.

PERFORMANCES ET PROBLEMESAprès la construction du bac de compostou la fourniture d’un tambour, les mem-bres des familles respectives reçu une for-mation sur la séparation des déchets et lestechniques de compostage. En outre, desinformations concernant le mode d’em-ploi sont distribuées en langue anglaise eten langue nationale Twi offrant desinstructions claires sur les conditions san-itaires de l’environnement, de la sépara-tion des déchets et des récipients de com-postage. Les démonstrations ont duréplusieurs semaines durant lesquelles uneassistance sur la formation et la techniqueétait offerte, particulièrement si un prob-lème était survenu

Tous les récipients étaient jugés efficacespour la décomposition des déchets, parti-culièrement quand de bonnes pratiquesde compostage étaient suivis (broyage dematières organiques et aérationfréquente). Les problèmes qui se sontposés l’ont été lorsque les récipients sonttrop rapidement remplis et les déchetsqu’ils contenaient s’entassent et pouris-sent. L’enlèvement de la couche du dessuset l’augmentation de l’aération du tas decompost restant ont résolu ce problème.On a aussi rencontré des problèmes audébut, avec tambour à compost du fait del’insuffisance des trous d’aération, maisces problèmes ont été facilement résolusen mettant 11 trous additionnels (4 mm dediamètre) à chaque extrémité du cylindrehorizontal.

En terme économique, les conteneurs lesplus rentables ont été ceux construits àpartir de matières recyclées et par con-séquent qui ne necessitaient pas dedépenses. Parmi ces conteneurs, on peutciter les fûts de compostage et les récipi-ents de vermicompostage, les fûts de com-post construits en blocs sans ciments àpartir de blocs recyclés. Alors que le coûtde chaque fût de compost à double com-partiment construit en bloc est de 13 Eurosapproximatibement, le coût de la con-struction de chaque tambour de compostétait approximativement de 38 euros. Bienque le tambour de compost soit très effi-cace pour la décomposition de petitesquantités de déchets organiques, son coûtde fabrication dépasse le pouvoir d’achatde plusieurs agriculteurs périurbains et dece fait, il ne serait viable que si une assis-tance financière est offerte. Inversement,la grande accessibilité des blocs (bloc-smodernes ou traditionnels durcis par lesoleil) augmente la viabilité des con-teneurs de compost fabriqués en blocs,particulièrement les plus grands con-

teneurs à trois compartiments, d’autantplus que le prix peut être réparti entreplusieurs ménages.

IMPLICATIONS POLITIQUESLa séparation et le compostage desordures ménagres au niveau des famillespeut mener à des baisses importantes de laproduction de déchets et ainsi contribuerà un environnement plus sain, partic-ulièrement dans les zones périurbainesempoisonnées par les décharges d’orduresouvertes. De plus, le compostage et la réu-tilisation des déchets organiques domes-tiques est un moyen de recycler les sub-stances nutritives et de restorer la fertilitédu sol, de contribuer à la structure du solet de l’humus, d’agmenter les matièresorganiques et d’alimenter la capacité dessols à retenir l’eau. Cependant, l’implenta-tion des programmes de compostage àl’arrière-cour nécessite un grand apporten éducation et en formation, avec desbénéficiaires qui participent à toutes lesétapes de la coception et de la réalisation.La réussite de l’implantation peu êtreatteinte en faisant des démonstrations eten distribuant de l’informations et enorganisant des alteliers lsur e compostage.Une assistance financière peut être néces-saire pour l’achat du matériels requis etpour la construction des récipients decompostage.Bac de compostage à trois compartimentsconstruit en blocs utilisé à l’écolesecondaire Apeadu Junior, Kumasi

Notes

1) Remerciements aux communautés d’Adagya,

d’Apeadu, d’Asago, de Domeabra, d’Esereso et de

Kyerekrom pour leur participation au projet. Recherche

financée par le Conseil pour la Recherche Economique et

Sociale du Royaume Uni (N° de subvention du CRES :

R42200134386). Les micro-projets sont financés par

l’Institut Internatioale de Gestion des Eaux (IWMI),

bureau de Ghana.

2) Le récipient en verre est le fruit du travail en

collaboration entre le Centre pour le Développement des

Zones de Recherche, Royal Holloway, l’Université de

Londres et l’Unité Intermédiaire de Transfer de

Technologie, Kumasi.

R E F E R E N C E S- Agromisa. 1999. Preparation and use of compost:Agrodok-series No. 8. Agromisa Foundation and theTechnical Centre for Agricultural and Rural Cooperation(CTA), Wageningen, the Netherlands.- Caincross, S. and Feachem, R. 1993. EnvironmentalHealth Engineering in the Tropics: An Introductory Text.Second Edition. John Wiley & Sons, Chichester, UK.- GFA-Umwelt. 1999. Utilisation of Organic Waste in(Peri-) Urban Centres. GFA Infrastruktur undUmweltschutz GmbH, Bonn (GFA Umwelt), DeutscheGesellschaft für Technische Zusammenarbeit GmbH(GTZ), Eschborn and IngenieurgemeinschaftWitzenhausen Fricke & Turk GmbH (IGW),Witzenhausen, Germany.

Bac de compostage à trois compartiments construit en blocs utilisé à l’école secondaire

Apeadu Junior, Kumasi

Page 21: Micro-Technologies · (JMA), qui est un système mico-intensif de production alimentaire à même de pro-duire suffisamment de nourriture pour une famille de quatre personnes sur

a zone compte deux saisons bien distinctes : une saison des pluies et unesaison sèche en plus d’un type de pluviométrie unimodal avec environ 1

000 même de pluie par an (source : Dépar-tement des Services Météorologiques duGhana ; année 2002). Le taux de croissanceannuelle de la population s’élève à 2,7 %.En moyenne, la zone urbaine de Ta m a l es’étend sur un rayon de 25,30 km à partir ducentre-ville, quelle que soit la directionempruntée (Balma, 2003). Les registres del ’ Unité d’assainissement de la municipalité( UAM) montrent un volume moyen annuelde vidanges d’origine fécale de l’ordre de 30607 m3. Environ 87 % des vidanges septiques (V.S.) générées par la populationsont ramassés et évacués par l’U.A.M., tan-dis que 17 % sont évacués par des foyersindividuels en particulier ceux qui utilisentle mode de pot de chambre. Les installa-tions sanitaires sont loin d’être adéquates,dès lors 12 % des habitants ont recours àdes endroits peu propices pour leursbesoins naturels.

EMPLOI DES VIDANGES SEPTIQUESPAR LES AG R I C U LTEURS A TA M A L ESelon l’UAM, il n’existe aucune déchargeprécise pour le dépôt des vidanges sep-tiques. Plus de dix endroits sont en usageautour de la ville. Les déchets sontdéchargés dans des parcelles jugées situéesdans un environnement « convenable ».Bien que l’UAM n’ait reçu aucun rapportofficiel sur le dépôt de ces déchets dans deschamps, les conducteurs des camions devidange ont rapporté que pendant la saisonsèche, des agriculteurs demandent que lesdéchets soient vidés dans leurs champs. Engénéral, seuls les agriculteurs spécialisésdans les cultures de subsistance. Ils évolu-ent depuis très longtemps dans des com-munautés situées autour de Tamale. Mais àprésent, ces agriculteurs se sont retrouvés àl’intérieur des limites de cette ville qui necesse de s’agrandir. Les plantes principale-

agricoles tels que le nitrogène (N), le phos-phore (p), le potassium (K) et dans le mêmetemps, le niveau de matières organiques sereconstruit graduellement. Si nous nousbasons sur la concentration de nutrimentsagricoles présente dans les déchetshumains tel que rapporté par Drangert en1998, nous présentons dans le Tableau I l aquantité de N, P, K et de carbone que l’ontrouve dans ces déchets. Cette estimationne prend nullement en compte les pertessubies pendant leur stockage dans les fosses septiques, ainsi que la quantité perdue dans les champs parce que situéehors de portée des plantes.

METHODES CULTURALE DANS L’EMPLOI DES DECH E TS HUMAINSLes agriculteurs utilisent deux méthodesdans l’application des déchets pour le production agricole : l’épandage en surfaceet la méthode de la fosse.

L’épandage en surface consiste à déchargerles déchets en divers endroits choisis auhasard dans le champ mais accessibles auvidangeurs. La période d’application sesitue en saison sèche (fin octobre à décem-bre). En février-mars, à la fin de la saisonsèche, ces déchets ainsi traités deviennentvraiment secs. Les cultivateurs peuventrassembler et redistribuer équitablementce matériau sur la surface du champ avantde commencer la culture.

La municipalité de Tamale constitue la ville la plus importante au Nord Ghana avecune population évaluée à 300 000 habitants. Il n’y existe aucune usine de traitementdes vidanges d’origine fécale, ainsi, ces vidanges sont déversées dans des terrains

vagues ou à côté des cours d’eau avoisinants situés aux abords de la ville. Unepartie de ces vidanges est utilisée par les paysans de Tamale,

ce dont parle cet article.

_________________Isaac Asare, Gordana Kranjac-Berisavljevic

University for Development Studies, TamaleOlufunke. Cofie

IWMI-Ghana Office, Accra

[email protected]

ment cultivées sont le maïs, le mil et lesorgho (des céréales).

Le type de déchets préféré est celui qui estpartiellement stabilisé et provenant desfosses septiques. Selon les agriculteurs, cesdéchets sont utilisés dans leurs commu-nautés pendant ces 25 dernières années. Laprincipale raison de leur utilisation résultedu fait que leur effet sur l’amélioration de laproduction a été clairement identifié.Comparé à d’autres sources d’engraisorganiques ou non-organiques, l’on obtientdes rendements plus élevés dans leschamps fertilisés aux déchets septiques.

Selon l’expérience des agriculteurs, plus dequatre décharges de camions de vidanged’une capacité de 4,45 m3 sont nécessairespour fertiliser un acre (0,4 ha). Ceci donneun taux d’utilisation moyen de 56 m3 parh e c t a r e .

Si nous considérons le volume actuel decollecte dans cette municipalité environ550 hectares peuvent être fertilisés chaqueannée par les déchets d’origine fécale, cecien prenant en compte le taux d’utilisationcourante de ces mêmes déchets par lesagriculteurs .Par ces pratiques, on retourne à la terre unequantité significative de nutriments

L’utilisation des vidanges d’origine fécales dans l’agriculture urbaine à Tamale, au Ghana.

L

Tableau 1. Quantité estimée de nutriments utilisés dans les vidanges d’origine fécal par les`fermiers de Tamale

Nitrogène (N)

Phosphore (P)

Potassium (K)

Carbone ( C )

Total dans les excrémentshumains (Kg/0,55 m3) *

4.5

0.

1.2

11.7

Total en kg/m3

8.18

1.09

2.18

21.27

Quantité utilisée(kg/ha)

455

61

121

1183

Concentration de nutriments (en kg)

* Source : calculé d’après Drangert, 1998, basé sur la teneur en nutriments des excréments humains, par

personne et par an.* * approximativement 56 m3 de déchets fécaux solides sont utilisés par hectare à Tamale.

Janvier 2005 21

Page 22: Micro-Technologies · (JMA), qui est un système mico-intensif de production alimentaire à même de pro-duire suffisamment de nourriture pour une famille de quatre personnes sur

22 Magazine - AU

Engin

La méthode de la fosse suppose le creuse-ment de grands trous dans les champs oùl’on place d’abord de la paille ou du son deriz ou de maïs pour ensuite y verser lesdéchets humains. Ces mêmes déchets sontensuite recouverts de paille et ce procédéest répété autant de fois que nécessairejusqu’au remplissage de la fosse. Cemélange se décompose en compost desmois entiers, à savoir de novembre à la finmars. Avant le début des semis, l’on vide lafosse et ce mélange déjà sec de déchetshumains est équitablement réparti sur lasurface du champ.

La méthode de la fosse n’est pas aussi large-ment répandue que la méthode de l’épandage en surface parce que son utilisa-tion nécessite de grandes quantités derésidus des récoltes combinés aux déchetshumains. Néanmoins, les fermiers qui peu-vent garder suffisamment de résidus desrécoltes préfèrent cette dernière méthode.Les avantages de la fosse sont multiples :une application plus facile des déchetshumains, un plus facile mélange avec le sollorsque les déchets sont secs, une améliora-tion des caractéristiques du sol, plus unegrande densité (GD), etc. Cette méthode esten usage depuis plus de vingt ans. On laconsidère comme une ingénieuse innova-tion qui, selon les fermiers interrogés, n’aété introduite par aucune agence p a r t i c u l i è r e .

Au fil des ans, les fermiers ont pu tirer profit du climat qui règne dans la savanedans l’utilisation des déchets humains.Comme nous le montrons dans le tableaun°2, chaque année, la saison sèche débutevers novembre pour aller jusqu’en finmars/avril. Les températures, la radiationsolaire sont élevées en ce moment de l’an-née tandis que l’humidité relative restebasse (généralement moins de 50 % et encertaines années elle tombe à environ 5 %en janvier). Ces conditions conduisent à unvéritable assèchement des déchetsdéposés, elles permettent leur manipula-tion facile lorsqu’il faut les mélanger au sol.Par ailleurs, les mauvaises conséquencespour la santé liées à l’emploi des déchetshumains se trouvent réduites étant enten-du que la majorité des micro-organismescontenus dans ces déchets auront été anni-hilés grâce à leur longue période d’assèche-m e n t .les déchets sont complètement à sec etprêts à l’emploi au moment des premièrespluies (d’habitude en avril). C’est en cemoment-là qu’on les épand équitablementsur le champ avant même la préparation dusol et des semis.Les fermiers font état de démangeaisons oud ’ e n flures à leurs pieds lorsque vient lemoment du mélange des déchets à la terreou celui de la préparation de cette dernière.Des études ciblées sont bien avancées afinde déterminer l’étendue des conséquencespour la santé liées à l’utilisation des déchetshumains à Tamale. Les agents de l’U.A.M. ,chargés de convoyer les déchets humainsrécents aux champs des fermiers (princi-palement les conducteurs de camions-citernes). Ces agents-là font également l’ob-jet d’études pour déterminer les dangersauxquels ils sont exposés pour leur santédans le cadre de leur travail.

PROBLEMES ASSOCIES A L’UTILISA-TION DES DECHETS HUMAINS PARLES FERMIERS DE TAMALE.Pendant les discussions avec les groupes-cibles de fermiers, l’on a identifié les prob-lèmes suivants comme ayant affecté l’em-ploi des déchets humains dans les cultures.❖ - un plus grand nombre de citadins, vuque beaucoup de terres agricoles ont ététransformées en zones d’habitation.❖ – il est interdit aux fermiers possédantdes champs situés dans de grandes

agglomérations d’utiliser des déchetshumains à cause de leur mauvaise odeur. ❖ – les propriétaires terriens ne permettentpas aux fermiers exploitant des terres enlocation d’utiliser des déchets humainsmalgré les effets positifs de ces derniers surla fertilité du sol. ❖ – Certains consommateurs évitent lesproduits agricoles cultivés avec utilisationde déchets humains comme fertilisants.❖ – L’on a constaté la présence excessive demauvaises herbes après l’utilisation desdéchets humains.

CO N C L U S I O N SL’on est généralement d’accord sur le faitque les déchets humains lorsqu’ils sontrécent contiennent des taux élevés d’organ-ismes entraînant des infections gastro-intestinales (IGI) chez l’homme. (Strauss2000). Il est tout aussi nécessaire d’étudierles conséquences sanitaires d’une utilisa-tion prolongée des déchets humains ainsique celles liées à la consommation des pro-duits agricoles fertilisés avec cette méthodeau Ghana. Aujourd’hui, les déchetshumains ne sont ni transformés ni traitésd’aucune manière avant leur utilisationdans les parcelles des fermiers. Dans cesconditions, les déchets humains con-stituent une menace évidente à la fois pourla santé des fermiers que pour celle des con-ducteurs de camions-citernes impliquésdans ce processus.

Les fermiers tirent profit du climat localpour faciliter le séchage et l’utilisation desdéchets humains (D.H.). Cependant, il y aurgence à étudier les tenants et les aboutis-sants de ce procédé afin de proposer desmesures viables pour son utilisation à longterme. Les futurs plans d’assainissement pour laville de Tamale, plans mis en œuvre parl ’ Unité Municipale d’Assainissement et lesautres agences compétentes, devraientprendre en compte les conséquences liées àl’utilisation des déchets humains. Des études plus poussées sur cette pratiquesont en cours avec un triple objectif : 1er –fournir de la documentation sur l’impact del’emploi des déchets humains sur la pro-ductivité agricole. 2è – son impact sur l’em-ploi. 3è – Son impact sur la santé des fer-miers à Tamale. Peut-être est-il utile deprendre en considération l’ingéniosité desfermiers à utiliser les déchets humainscomme une méthode alternative au traite-ment des ordures. L’objectif demeure laréduction de la pollution environnemen-tale, tout en fournissant, en même temps,les intrants nécessaires à la production agri-cole.

Les auteurs de cet article sont trèsreconnaissants au bureau d’IWMI,Ghana, pour leur encouragement ainsique pour leur concours financier.

R E F E R E N C E S- Asare I., 2002: Human Waste inTamale, unpublished report, 16 p. - Balma, Y. 2003. Demarcating theperi-urban fringes of Tamale.Unpublished IWMI Internal Report,11p- Drangert, J.O. (1998). Fighting theUrine Blindness to Provide MoreSanitation Options. Water SouthAfrica, Vol. 24, No. 2, AprilGhana Meteorological ServicesDept.: Annual Weather Records for2002. - Laryea, J.A., 1998: Urban Wastemanagement Techniques: The casestudy of Ghana. In: EnvironmentalManagement in West Africa:Proceedings of a seminar: pp291-292- Owusu-Bennoah E.and Visker(1994). Organic wastes hijackedILEIA Newsletter Oct 1994 12-13- Strauss, M., 2000: Contribution toETC/SIDA, Bibliography on urbanAgriculture: Human waste (Excretaand wastewater) Reuse. pp 9-22.- Strauss, M. Udo, H. andMontangero, A., 1999: When Pitsare Full- Selected issues in FeacalSludge (FS) management. SANDECNews No.4 January 1999. p18

Une fosse préparée dans un champ pourstocker et sécher les vidanges fécaux

Vidange d’origine fécale déchargé dans unchamp, dans la municipalité de Ta m a l e

Page 23: Micro-Technologies · (JMA), qui est un système mico-intensif de production alimentaire à même de pro-duire suffisamment de nourriture pour une famille de quatre personnes sur

23Janvier 2005

utilisation des eaux usées munici-pales pour la fertilisation des viviersa débuté à Kolkata dans les années

trente, constituant peut-être ainsi le plusgrand système d’aquaculture alimentée àl’eau usée dans le monde actuel ( Nair,1944 ; Jhingran, 1991). Kolkata est unemétropole de 14 millions d’habitants. Sazone périurbaine, en particulier là ou sepratique l’aquaculture aux moyens d’eauxusées, assure la survie d’une frange impor-tante de la population à travers le recy-clage des déchets et l’utilisation desressources naturelles. Elle jouit unique-ment du privilège de disposer d’une tradi-tion conçue de l’intérieur consistant àutiliser les déchets urbains dans lesdomaines de la pêche et de l’agriculture.Les eaux d’égouts de la ville subissent unbio-traitement à travers la production deprotéine avantageuse et la purification del’environnement, en plus des emplois quecela génère.La vaste surface basse qui s’étend vers lafrontière orientale de la ville est com-munément appelée Marais de Kolkata Est( MKE ). La pratique de tradition que con-stitue le recyclage des déchets est à présenten danger, et se trouve sous la menace del’urbanisation qui gagne du terrain.L’écosystème de Kolkata se trouve dansune zone sous étude, marquée par sa déli-catesse et sa complexité, qui nécessite quel’on s’y penche tout de suite, car il y va dela survie de la ville. Les trois principauxsystèmes de production de cette zone sontl’aquaculture alimentée à l’eau d’égout,l’horticulture alimentée aux déchets et lariziculture par irrigation.

Pêche de poissons alimentés à L’eauusée en zone Periurbaine à Kolkata

L

En Inde, la réutilisation d’excrémentshumains et d’eaux usées dans l’agricul-ture constitue une pratique de traditionsuivie dans l’irrigation pendant des siè-

cles. L’état du Bengale occidental a été lepremier à l’initier avec ses 279 fermes ali-

mentées à l’eau usée sur une surface de4000 hectares, assurant ainsi aux clientsde la ville un approvisionnement de plus

de 13000 tonnes de poisson par an.

LES PRATIQUES CULTURALESDEJA EN PLACELa pratique de l’agriculture estessentiellement un système com-posé utilisant différentes espècesde poissons, faisant usage de dif-férentes niches écologiques de l’é-cosystème des mares. Les pra-tiques de polyculture suivies dansl’aquaculture alimentée à l’eauusée sont les suivants : la GrandeCarpe Indienne (GCI, à savoir L.rohita, C. calta et C. mrigala), lescarpes exotiques et le systèmepolycultural de Tilapia. Dans cer-tains endroits, on a essayé lemourala (Amblipharyngodonmola) et les crevettes géantesd’eau douce (Macrobrachiumrosenbergii). En plus de cesespèces-là, il faut ajouter deuxautres espèces de carpes indiennes(Labeo bata, Labeo calbasu, ainsiqu’une carpe exotique (H. nobilis)qui ont été introduites dans lesviviers alimentés à l’eau d’égouts àKalyani.Dans une tentative d’utiliser leseaux usées pour une importantequantité de tilapia, Ghosh et al. (1980) s’est rendu compte dansson observation que la productionn’a pas été affectée, même à desniveaux très élevés de concentra-tion d’ammoniac nitrogène avec5,13 milligrammes par litre. (Laconcentration maximum d’am-moniac nitrogène autorisé estd’environ 0,1 milligramme parlitre). Cependant, le niveau de PHà 8,4 et le niveau d’oxygène à 4,4milligrammes ont été les plusfavorables pour la production, cequi a donné un rendement annuelde 8100 à 9400 kg par ha.Parallèlement, à Titagarh, la pro-duction de crevettes géantes d’eaudouce cultivées dans un vivier

alimenté à l’eau usée au taux de 1 : 3,a donné environ 500 kg \ ha tous lesmois, selon un autre essai ( Ghosh etal., 1985 ). En général, la productionde poissons tirés des viviers alimentésà l’eau usée est de 2 à 4 fois supérieureà celle obtenue des pratiques d’aqua-culture ordinaire.

BILAN ET PERSPECTIVESL’aquaculture à l’épandage avec sesactivités annexes à Kolkata, assurel’emploi à temps plein à 30000 per-sonnes. Il y a treize coopératives depêcheurs et 38 groupes de Productionde Poissons formés par leDépartement de Pêche de Kolkata.(L’une des coopératives de pêcheurstravaillant dans la culture de lotus adéjà été formée depuis 75 ans). Desprojets sont en voie de mettre en placeune coopérative pour les fermesimpliquées dans le traitement de pro-duits dérivés de la pêche. En outre, il ya plusieurs société à vocation éco-touristique, à l’instar du Complexe deNavigation de Nalban et du ParcNaturel de Mudiali qui est géré parune Coopérative de Pêcheurs, et quiabrite 10.000 oiseaux migrateurs.

Le Département de la Pêche tente decollecter des fonds pour l’améliora-tion des Marais de Kolkata Est. Cetargent servira à creuser davantage les“bheries” ( la berge des mare des pois-sons) d’un mètre de profondeur, per-mettant ainsi de créer plus d’installa-tions éco-touristiques, grâce à lareconstruction de maisons résiden-tielles “kuchcha” ( construites en bambous/argile /tuiles) dans des logementsen“pakka” (faits de briques et deciment) ; il servira aussi à financer lafilière du poisson, ainsi que la planta-tion de plantes médicales impor-tantes.

On rapporte que seul 30% de la total-ité des eaux usées est utilisé à des finsd’aquaculture et d’irrigation. Le restede 70% des eaux usées est directe-ment déversé dans la baie du Bengale,polluant ainsi tout l’estuaire de la

_________________Dr.K.Vijayaraghavan

Prof.Abdul Rashid Mohamed ShariffProf.Mohd. Amin Mohd. Soom

Department of Biological and Agricultural Engineering, Faculty ofEngineering, University Putra Malaysia, 43400 UPM, Serdang, Malaysia

[email protected]

Page 24: Micro-Technologies · (JMA), qui est un système mico-intensif de production alimentaire à même de pro-duire suffisamment de nourriture pour une famille de quatre personnes sur

24 Magazine AU

région, et par conséquent, contribuant à laréduction de la biodiversité aquatique etcausant la disparition à grande échelle debancs de jeunes poissons. Donc, si lesaquaculteurs voulaient bien tirer le plusgrand profit des eaux usées, alors le prob-lème pourrait être réglé.

Les progrès effectués récemment dans ledomaine des technologies de l’informa-tion et des traitement de données ont con-sidérablement augmenté la capacitéd’analyse des multiples options complex-es de l’utilisation des ressources et de con-nection d’un grand nombre de personnesdans des structures intégrées de prise dedécisions. Il y a eu aussi de nouvellesrecherches dans le domaine de l’écologieindustrielle, où le produit des déchets issu‘un traitement est utilisé comme intrantpour d’autres. La gestion améliorée sur lemodel de l’écologie industrielle à Kolkata,assurerait l’utilisation de déchets d’unsecteur à un autre, mais aussi amélioreraitla qualité de l’environnement, la sécuritéalimentaire et garantirait l’emploi.

UN MODEL PROPOSELa densité des plantations sur les côtes ducanal permet de maintenir la stabilité del’environnement à travers la présentationet la restauration de l’équilibre écologique.Elle permet de mieux contrôler l’érosiondu sol puisque les plantes peuventabsorber une certaine quantité de pollu-ants venant des eaux usées et produirel’eau riche en nutriments pour l’aquacul-ture.0 ces mangroves ( telles que Neem,Banyan, Kadom, Manguier et Goyavier )atténuent le degré de pollution des eauxusées, en même temps qu’elles produisentdes fruits, permettant ainsi d’apporter desrevenus supplémentaires aux populationslocales.

On utilise essentiellement différentessortes de grands plants fruitiers en amont( là où il n’y a pas de salinité dans le sol )surles canaux d’eaux usées de Kolkata. Onplante de part et d’autre de ces canaux desNeem, Banyan, Kadom, des mangues, desgoyaves, etc. en aval de ces canaux, où lasalinité caractérise le sol et l’eau , dif-férentes sortes de mangroves sont utiliséesdans le programme de plantation. Lesplants sont essentiellement le Sundari, leGaran, le Kankara, le Keya, etc., capablesde contrôler l’érosion du sol et de main-tenir la stabilité de cette zone.Là où le lit du canal et la zone adjacente neconviennent pas aux plantations, il seraitpossible de produire des cultures four-ragères destinées au bétail. Ces espècessont très résistantes, nécessitent de petitssoins et créent de nouvelles opportunitésde marché pour la population locale. Cesystème agricole d’une dimension nou-velle peut aussi encourager l’élevage d’an-

imaux dans cette région. Les cultures four-ragères absorbent une certaine quantité depolluant venant des eaux usées et, de ce fait,elles revêtent une valeur supplémentaireéconomique et écologique.

Les cultivateurs devraient davantage êtreencouragés à se mettre à la plantation dansles fossés sur les “ bheries ”, ou berge desmares des poissons. La culture dans les fos-sés consiste essentiellement à rassembler laboue creusée sur le fosse de la mare surlequel des légumes comme l’arbre donnantla baguette de tambour ( Sagne ), lamoutarde et le tournesol peuvent être cul-tivés. La culture dans les fossés permet-traient aussi de contrôler l’érosion du sol ;d’augmenter l’espace réservé à l’agricultureet de maintenir l’équilibre écologique de l’é-cosystème des marais. Les coopérations depêcheurs autonomes comme celles gou-vernementales pourraient se mettre à la cul-ture de lotus à l’intérieur des viviers réservésà l’aquaculture. La culture de lotus attire lesinsectes et les oiseaux aquatiques, ce quifacilite la pollinisation. La fleur de lotus elle-même revêt une importance de haute portéeéconomique ; c’est la fleur nationale del’Inde.

L’AQUACULTURE INTEGREEDans la zone de Kolkata alimentée à l’eauusée, on devrait se mettre à l’agriculture inté-grée pour la meilleure utilisation possible del’espace agricole et la réutilisation optimaledes déchets. Elle ne présente pas de dangertant du point de vue économique qu’envi-ronnemental. On devrait pouvoir entamerles cultures de canards, de poulailler,laitières, de cochons et de chèvres à côte de

l’aquaculture. Ma culture dans les fossés faitaussi partie de l’agriculture intégrée.

L’implication des association féminines depêche dans le développement de l’agricul-ture intégrée doit être encouragée. Ellesdevraient être assistées en augmentant letraitement de produits de dérivés tels que lasaumure de poisson séché. Cela impulseraitleur stabilité économique ainsi que leur dig-nité et leur statut social. L’auteur recom-mande aussi que chaque société coopérativeentretienne un vivier d’eau fraîche, danslequel les poissons récoltés seront stockéspendant une journée. Cela permettra d’en-lever des poissons récoltes l’odeur d’égoutqui reste et tout élément pathogène.

Cette approche global ne sera possible que siles planificateurs sociaux, qui ont un rôlecentral à jouer dans ce processus, s’engagentdans un programme d’urbanisation réfléchi.Ce système écologique industriel sans déchetou avec peu de déchets pour les Marais deKolkata Est, a été conçu pour impliquer laparticipation de la population, avec commeobjectif une amélioration de la croissanceéconomique et la durabilité de l’environ-nement.

Un diagramme schématique d’aquaculture alimentée à l’eau d’égout

R E F E R E N C E S- Ghosh, A., L.H. Rao and S.K. Saha, 1980. Cultureprospects of Sarotherodon mossambicus in smallponds fertilized with domestic wastewater. J. InlandFish. Soc. India, 12: pp. 74 – 80. - Ghosh, A., G.N. Chattopadhyay and A.B. Mukherjee.1990. A modular project for recycling sewageeffluents through aquaculture and its economicvalidity. In: P. Edwards and R.S.V. Pullin (eds.),wastewater-fed aquaculture, Proc. Int. Sem.Wastewater reclamation and reuse for aquaculture,Calcutta, India, pp. 111 – 118. - Jhingran, V. G., 1991. Fish and Fisheries of India.Hindustan publishing corporation (India) 3rd ed.,Delhi. - Nair, K. K., 1944. Calcutta Sewage irrigationfisheries. Proc. Nat. Inst. Sci. India, 10: pp. 459-462.

Plantations à côté du canal

Plantation à côté du canal Plantation à côté du canal

Plantation dans les fossés Plantation dans les fossés

a r r i v é e

s o r t i e

Mare réservéeà la culture de

jacinthes

Mare alimentaireà l’eau usée

Canal d’eaux usées

Page 25: Micro-Technologies · (JMA), qui est un système mico-intensif de production alimentaire à même de pro-duire suffisamment de nourriture pour une famille de quatre personnes sur

25JANVIER 2005

es autorités municipales sontd’habitude réticentes à acceptercette activité de production à causedes risques qu’elles comportent

pour la santé et l’environnement.Toutefois, en dépit des normes et régle-mentations qui l’interdisent, elle estlargement pratiquée.

LA RECHERCHE DE SOLUTIONALTERNATIVE POUR L’ALIMENTA-TION DES PORCSDu fait que l’alimentation représente 70%à 80% du coût de production totale d’unélevage de porcs, ils ont tendance às’établir aux abords des villes ( parfois àl’intérieur des villes) parce que, c’est dansles villes que les aliments pour les porcssont le plus disponibles (en tant que pro-duits dérivés des industries alimentaireset ordures ménagères). L’élevage desporcs dans les zones urbaines à habitatsinformels (même s’il est illégal) impliqueune réutilisation et un recyclage desdéchets organiques, même si, dans la plu-part des cas, cela crée des problèmes pourl’environnement et des risques pour lasanté publique (article et al., 1998).

Traditionnellement, les déchetsorganiques sont donnés aux animauxsans aucun traitement préalable et, si letraitement est fait, il consiste à les chauf-fer, ce qui est coûteux et nocif, puisque,en général, les matériaux utilisés pour lacombustion ; habillages de voitures etmatières plastiques, dégagent des gaztoxiques lors de leur combustion.

Par ailleurs, le risque de « zoonoses » (telsque la brucellose, leptospiroses, la trichi-nose et la cysticercosis) Augmentelorsque les porcs sont nourris avec desdéchets non traités.Se fondant sur la réalité, l’EcoleVétérinaire de Montevideo a développéune série d’expériences visant à évaluer età commercialiser des technologies pourla transformation et le ramassage d’or-dures organiques, destinées à l’alimenta-tion des porcs.Les objectifs sont aussi de :❖ Réduire les risques pour la santépublique et les animaux ;❖ Réduire les effets sur l’environnement ;❖ S’assurer qu’elles sont applicables dansles villes et pays avec des problèmes sim-ilaires (Anchieri et al, 1998 : Anchieri et al,2000).

Pour ce faire, l’Université a utilisé desdéchets organiques ramassés par des col-lecteurs informels à Montevideo. Lesdéchets sont mis dans des conteneurs de200 litres et soumis à un système de fer-mentation contrôlé avec un rajout demélasses (un produit dérivé riche enhydrate de Carbone provenant de latransformation de la canne à sucre) et dela levure protéolitic (Hansenula,Montevideo). Le produit est laissé enobservation pendant 45 jours. Des échan-tillons sont prélevés chaque jour pourvérifier les variations du phosphore (acid-ité) et tous les 5 jours pour des analysesmicro biologiques (total de coliformes etd’Escherichia coli). De plus, desmorceaux de viande contaminée expéri-mentalement au (Trichina) sont intro-duits dans les containers et retirés 15jours plus tard pour vérifier si les larvesont survécu.Au cours de ce processus, le pH a chuté à4,3 et le totale de coliformes etd’Escherichia coli avaient disparu 15

jours après le début du traitement. Leslarves de Trichina avaient perdu leurvitalité, et leur forme normalementarrondie.

CONCLUSIONL’expérience montre que cette technolo-gie (fermentation contrôlée) appliquée àfaible échelle, est très utile pour le traite-ment des ordures ménagères organiques,et a fait des contributions à 4 niveaux : ❖ Santé : le processus de fermentationtue les micro organismes et les parasitesqui sont les vecteurs de graves maladiesaussi bien pour les humains que pour lesanimaux.❖ Environnement ; la fermentation et lestockage des déchets organiques dans unmilieu contrôlé facilite la prise en charge,réduit les mauvaises odeurs et assure lapropriété des équipements, réduit con-sidérablement la présence des rongeurs,des mouches et des insectes tout enaidant à contrôler les maladies transmis-es par des vecteurs.❖ Nutrition : même si le processus de fer-mentation n’améliore pas la valeur nutri-tionnelle de déchet lui-même, il enfavorise l’assimilation par les animaux enhydrolysant les protéines et en réduisantleur pH. En plus, le produit dure pluslongtemps, le rendant aussi disponible àtout moment (au cas où le produit serait,autrement, devenu rare).❖ Socio-économique : le processus defermentation entièrement contrôlérequiert du travail et devient aussi unesource d’emploi pour la famille.

R E F E R E N C E S-Anchieri, L.; Lozano, W.; Vitale, E.;Lozano, A.; Krul, C.; Castro, G. andRodríguez, D. 2000. Estudio experimentalsobre el tratamiento de los residuosorgánicos destinados a la alimentación desuinos y su efecto sobre la viabilidad deformas juveniles de Trichinella spiralis.Magazine In Vet, Veterinary SciencesSchool, vol. 2, nº 1. Buenos Aires,Argentina.- Anchieri, L.; Rodríguez, D.; Tommasino,H.; Vitale, E.; Castro, G.; Lozano, A. andLópez, C. 1998. Tratamiento de residuossólidos domiciliarios para la alimentaciónde cerdos a fin de evitar posibles zoonosis.1st Latin American Congress on EmergingDiseases. Buenos Aires, Argentina, April 14- 17.- Municipal Intendance of Montevideo.2002. Census of informal collectors.-Santandreu, A.; Castro, G. and Ronca, F.2000. Urban pig farming in irregularsettlements in Uruguay. Urban AgricultureMagazine, vol. 1, nº 2, October. TheNetherlands.

Traitement des ordures organiques menagèresutilisées comme aliment de porcs à montevideo

_________________Daniel Rodríguez

Ministry of Livestock, Agriculture and FisheryDelvey Anchieri, Alejandra Lozano,

Gustavo Castro, Edgardo VitaleVeterinary School, Winston Lozano, Medical

School, Montevideo, Uruguay

[email protected]

La population de l’Uruguay est fortement concentrée dans les centresurbains. Plus de 90% de la population vivent dans des villes dont 42,5% à

Montevideo, la capitale. Au cours de la dernière décennie, la crise socio-économique et l’augmentation du chômage ont poussé de plus en plus de

personnes à recourir à des stratégies alternatives pour assurer leur survie etcelle de leurs familles. Le ramassage informel, le tri et la vente d’ordures

ménagères font partie des activités parmi les plus répandues et sont forte-ment liées à l’élevage d’animaux domestiques (en particulier celui des porcs

et de la volaille). Près de 25% des 5312 ramasseurs (ramasseurs informelsd’ordures) qui parcourent les rues de Montevideo (IMM .2000) ramassent

175,2 tonnes de déchets organiques par semaine, qui sont utilisés pour l’ali-mentation des porcs dans les zones urbaines et périurbaines

L

Page 26: Micro-Technologies · (JMA), qui est un système mico-intensif de production alimentaire à même de pro-duire suffisamment de nourriture pour une famille de quatre personnes sur

26 Magazine AU

e processus de pré-évaluation a débutéau milieu de l’année 2002. Tous les septpartenaires régionaux de RUAF ont pré-paré des rapports d’évaluation interne,

en utilisant les indications de résultats four-nis au début du programme. Entre temps,ETC a réalisé une étude sur un échantillonde dix pour cent des utilisateurs des ser-vices de RUAF qui possédaient des adressese-mail, et un questionnaire d’évaluationavait été distribué à 50 experts d’agricultureen zone urbaine (voir page 43), à des partic-ipants à des évènements majeurs de RUAF.Les résultats ont été renforcés par le coor-donnateur du programme rapport exhaus-tif de pré-évaluation publié sur le site webdu RUAF : www.ruaf.org

LE PROCESSUS D’EVALUATIONUne équipe externe d’évaluation, crée par leCRDI et composée de Michael Graham,Canada et de Axel Dresher, Allemagne.L’équipe devrait procéder à une évaluationdes données liées à la performance, compil-er « les leçons tirées » et faire des recom-mandations pour le restant des projets, demême qu’une éventuelle phase 2 du pro-gramme RUAF. Aussi bien les produitsRUAF que le processus étaient pris encompte.

Dans la période entre Novembre 2002 etJanvier 2003, l’un des 2 évaluateursexternes ont effectué de courts séjours dans3 parmi les points focaux régionaux (MDP,IAGU et UMP-LAC/IPES).En Février 2003, les 2 évaluateurs ont visitéETC en Hollan,de pendant 2 semaines pourétudier les produits et services développéspar leRUAF, analyser les rapports de pré-évaluation et les éléments de base utilisés etd’avoir des discussion individuelles ou degroupes avec les partenaires RUAF. Vers lafin de lala 2ème semaine, l’équipe d’évalua-tion externe a présenté les résultats prélim-inaires et les recommandations aux parte-naires RUAF.Cela a conduit à des discussions intéres-santes sur les résultats obtenus, l’efficacitédes différentes stratégies RUAF, et en parti-

culier, sur les besoins et les priorités d’une éventuelle phase 2 du programmecomme suit ;« …un grand nombre de produits de haute qualité ont été réalisés sur des thèmesliés à l’agriculture en zone urbaine. Ces produits et services fournissent un largeéventail d’information pour les investisseurs identifiés comme le montre leur éval -uation interne ce qui a été confirmé par des visites de terrains…. Ce projet a accom -pli un succès considérable dans la réalisation des outils de production et de serviceset l’obtention des résultats dans le processus provenant d’impacts réels et initiauxsur les autorités locales, les chercheurs, les ONG et les programme internationaux.Cependant, il reste beaucoup à faire, en particulier en ce qui concerne l’intégrationde l’agriculture en zone urbaine dans les politiques et programmes des gouverne -ments nationaux et locaux et des autres acteurs appropriés.Une prise de conscience a été faite de façon effective … Les partenaires RUAF ontdes réseaux locaux performants et des soutiens à différents niveaux. L’AmériqueLatine est le plus en avance : tandis que, en Afrique, en particulier dans lamajeure partie de l’Asie et du Moyen-Orient, ces efforts ne font que commencer.»

Evaluation à mi-parcours du programme R U A F

_________________Jac Smit, TUAN

René van Veenhuizen, ETCHenk de Zeeuw, ETC

Au cours des neuf derniers mois, les parte-naires de RUAF se sont activement

impliqués dans la revue et l’évaluation desactivités de RUAF avec le concours d’une

mission d’évaluation externe.

L

En tant que p ro d u c t e u r majeur du RUAF, l’équipe d’évaluation externe met en évidence :❖ Huit numéros thématiques du Magazine de l’Agriculture Urbain produits en 5 langues et

qui traitent de sujets prioritaires identifiés par les groupes de clients ;❖ Une base de données bibliographiques de plus de 560 données ;❖ Une base de données de contacts de plus de 4500 noms et adresses d’individus et

d’organisations ayant une expérience dans l’agriculture urbaine ;❖ Un site web pour RUAF, de même que des sites web établis dans des points focaux

régionaux en Anglais, Espagnol, Français et Chinois ;❖ Divers publications sur l’agriculture urbaine, comprenant une bibliographie annotée, un

guide de re s s o u rces, la publication de renom «Growing cities growing Food», la vidéo« A g r i c u l t u re Urbaine », un CD-rom «l’Agriculture Urbaine aujourd’hui». Ces produits ont aussi été traduits en plusieurs langues.

❖ Des tables rondes, des sessions de poster, des exposés et la distribution de 3 numéros spéciaux du Magazine U.A. lors des conférences intern a t i o n a l e s .

❖ Des ateliers régionaux et internationaux, des conférences électroniques et des réunions d’experts, souvent en collaboration avec une organisation internationale ;

❖ L’Assistance au développement et la dissémination des instruments et orientations politiques ;

❖ La collection et la dissémination de données fiables sur la présence et les impacts de l ’ a g r i c u l t u re en zone urbaine ;

❖ Des services de questions/réponses, concernant les produits relatifs au p r o c e s s u s ,

l’équipe d’évaluation externe identifie :❖ Sept points focaux régionaux sur l’agriculture en zone urbaine ;❖ La capacité, l’engagement et la propriété locale des points focaux régionaux, qui avaient

été re n f o rcés à travers : - la formation des partenaires régionaux sur la gestion conjointe des bases de données de RUAF,

- l’implication des partenaires régionaux dans l’édition et la publication du Magazinede l’Agriculture Urbaine,

- impliquer tous les partenaires RUAF dans l’évaluation annuelle et la planification des activités RUAF et l’acquisition de fonds supplémentaires (complémentaire s ) .

❖ La mise en œuvre d’une analyse au niveau régional des besoins en information et en communication, ce qui a conduit à ressortir les initiatives en cours et à l’identificationsubséquente des priorités pour une action ou étude ultérieure ;

❖ Les contributions des partenaires RUAF dans le re n f o rcement des réseaux nationaux etrégionaux ;

❖ La création de plate-forme d’acteurs multiple , des groupes de travail interd é p a r t e m e ntaux, et des réseaux urbains pour l’analyse de la situation et le plan d’action ;

❖ Le soutien alloué aux agences bilatérales et internationales et les réponses de RUAF àleur requête d’information et d’appui technique ;

❖ L’appui offert en matière :- d’intégration de l’agriculture urbaine dans le système de re c h e rche intern a t i o n a l e(CGAR) et dans les programmes réguliers de (UN-FAO) ;

- la facilitation de discussion interne sur l’agriculture urbaine à UNCHS-UNDP, and Communauté Européenne ;

- la stimulation de la participation des agences bilatérales et internationales dans le SGUA ;❖ Une coopération soutenue avec les organisations dans la planification et la mise en

œ u v re des activités de RUAF et la promotion des fonds (financements) complémentaire s .

Page 27: Micro-Technologies · (JMA), qui est un système mico-intensif de production alimentaire à même de pro-duire suffisamment de nourriture pour une famille de quatre personnes sur

R E CO M M A N DAT I O N SL’équipe de la revue externe a fait les principales recommanda-tions suivantes pour l’action future sur RUAF :o Accroître la visibilité du programme RUAF et ses partenairesrégionaux et publier les résultats de la première phase du pro-gramme à une large audience internationale ;o Renforcer davantage les capacités de management de la con-naissance et de l’in,formation des partenaires régionaux, demême que leurs capacités à assister les partenaires locaux dansla formulation et le financement des projets de développement,mettre en œuvre des activités de plaidoyer et de lobbying etfournir une assistance dans l’orientation de la revue et la for-mulation de cette politique ; o Mettre l’accent sur la préparation et la distribution du matérielle plus approprié pour des audiences cibles spécifiques en tantque réponses à leurs besoins spécifiques ;o Développer des méthodologies pour une supervision systé-matique des activités liées à l’agriculture en zone urbaine et laquantification des activités agricoles en zone urbaine et leurimpact sur l’économie ;o Augmenter la base de données de contacts et renforcés davan-tage l’accès aux documents intégraux, et aux extraits de la lit-térature spécialisée ;o Créer un groupe constitué de personnes ayant une expérienceen matière de genre et d’agriculture urbaine pour conseiller lespartenaires RUAF sur la tendance en matière de genre dans l’a-griculture urbaine et sur une consultation programmée d’ex-perts sur les questions de genres et agriculture urbaine liée auxnuméros thématiques du magazine UA ;o Renforcer les efforts pour faciliter la politique de changementy compris le lobbying sur la politique locale, la stimulation pourla mise sur pied d’une plate forme d’investisseurs locaux et l’ap-pui à leur développement avec des organisations telles que FAO ,U N - H A B I TAT, et d’autres organisations qui sont en train

d’exécuter un agenda local (LA 21) ;o Lancer une seconde phase du programme RUA F. Les princi-paux objectifs seraient d’assurer :

- Le renforcement des capacités et la formation ;- L’information pour soutenir la politique de développement etson exécution ;Pendant cette seconde phase, un effort réel doit être fait pourdéléguer davantage la responsabilité et la transparence auxpartenaires du Sud et accroître en même temps le financementdes activités au Sud. Aussi, une réflexion ultérieure est néces-saire pour déterminer quel groupe de partenaire serait le plusapproprié et quels devraient être leur rôle. Le renforcement descapacités et assistances à la définition de la politique requiertl’implication à l’avenir des nouveaux partenaires.o Revoir la position de RUAF au sein des organisations interna-tionales engagées dans l’agriculture urbaine (ex : FAO), SIUPA ,I D RC et UMP- H A B I TAT et The International Support Group onUrban Agriculture).Le rôle de cette dernière dans la coordination entre ces pro-grammes doit être revu et peut-être révisé.

CO N C L U S I O NL’évaluation à moyen terme montre le progrès accompli aucours des trois dernières années et la nécessité de s’appuyer surles résultats obtenus.Elle indique aussi clairement les besoins et le potentiel du réseauR UAF international dans le renforcement des capacités,l’amélioration du partenariat entre le secteur public et privé etdans l’assistance à la politique de développement et d’exécution.Nous remercions sincèrement tous nos partenaires et utilisa-teurs pour leur appui et exprimons notre volonté de continuernotre collaboration et nos échanges pour la consolidation et ledéveloppement du RUAF pour les années à venir.

Sondages sur les utilisateurs des services RUAF

utilisateurs, le programme RUAF permetsurtout d'accroître les échanges et les dis-cussions sur l'agriculture urbaine, defaciliter de l'accès aux informations etd'améliorer la gestion des réseaux et laformation. Les trois services identifiéscomme des secteurs à améliorer sont lessuivants : l'organisation de plates-formesmulti intervenants, l'amélioration de labase de données des contacts et l'accèsaux "informations et à l'assistancedirectes" pour les initiatives locales.

Ces résultats cadrent parfaitement avecles objectifs de développement du pro-gramme RUAF. D'emblée, une plusgrande attention était accordée à la misesur pied de systèmes d'informations

a plupart des personnes interrogéesont réagi de manière positive par rap-port aux produits et services RUAF etont demandé à ce que le programme

se poursuive. En outre, des commentairesappréciables sur les moyens à mettre enoeuvre pour améliorer les produits et ser-vices ont été recueillis.

Invités à classer 12 produits et servicesRUAF donnés, les personnes interrogéesont placé en tête l'UA-Magazine(Magazine de l'Agriculture urbaine),suivie de E-mail Conferences et du jour-nal "Growing Cities, Growing Food".D'après les réponses obtenues, lamoyenne des lecteurs est de 10 pourchaque exemplaire du magazine. Pour les

A travers un sondage électronique, un échantillon d'utilisateursdes produits et services RUAF était invité à commenter la perti-

nence et la qualité des documents RUAF et à décrire le moded'utilisation de ces informations dans leur travail. Les person-nes interrogées devaient également indiquer leurs domainesprioritaires sur lesquels le centre RUAF doit œuvrer dans les

années à venir.

adéquats, à l'amélioration de l'accès auxinformations empiriques, aux campagnesde sensibilisation, à la gestion des réseauxet à la facilitation des discussions.L'accent est mis désormais sur la promo-tion de plates-formes locales pour desconsultations et des actions entre inter-venants multiples, ainsi que sur la révi-sion constante et la mise à jour des poli-tiques RUAF.

UTILISATION DES INFORMATIONSFOURNIES PAR LE CENTRE RUAFLes personnes interrogées affirment queles services RUAF les guident dans leursactivités. D'après une personne d'originephilippine, les informations fournies parle centre RUAF leur permettent "d'ap-porter de véritables améliorations à la viequotidienne des populations urbainesdémunies, à savoir une alimentation suff-isante, des prix plus abordables et uneaugmentation de revenus pour lesbesoins fondamentaux tels que l'éduca-tion la santé et le logement". Selon uneautre personne interrogée, "savoir que

L

Janvier 2005

Page 28: Micro-Technologies · (JMA), qui est un système mico-intensif de production alimentaire à même de pro-duire suffisamment de nourriture pour une famille de quatre personnes sur

28 Magazine-AU

des actions similaires sont entreprisesailleurs nous pousse à utiliser les infor-mations fournies par RUAF pour justifiernos propres expériences".

Nombreuses sont les personnes inter-rogées qui visitent fréquemment le siteWeb et lisent le l 'UA-Magazine(Magazine de l'agriculture urbaine) pourse tenir informées des derniersdéveloppements, des débats en cours, desnouvelles publications, des événementset résultats à venir, etc. "Le RUAF nousaide à cerner les problèmes de l'agricul-ture urbaine, de la disponibilité desressources et d'expertise. Beaucoup d'u-tilisateurs se réfèrent aux informationsbibliographiques et aux adresses fourniespour rechercher la documentation etles personnes ressources appropriées.

D'après l'échantillon d'utilisateurs inter-rogé, les services du RUAF facilitent lagestion des réseaux, la recherche departenaires et l'échange d'expériencesentre les pays et à l'échelle internationale.Au Ghana, par exemple, l'ONG AideAction affirme utiliser les informationsrecueillies auprès du RUAF pour établirdes partenariats avec des organisationsbasées à Kumasi, à Accra et à Dar esSalam.

Beaucoup de personnes interrogées con-sidèrent le RUAF comme un cadred'échange d'expériences et de nou-velles idées. Selon une correspondanceque nous a adressée le projet UVVP deDar es Salam en Tanzanie, "une initiativecomme le RUAF est nécessaire et trèsutile pour compléter les activités et initia-tives en cours de l'agriculture urbaine auniveau local et en partie régional. Ellepeut créer un environnement favorable àl'échange d'expériences et d'idées au-delàdes frontières nationales. Le RUAF a con-tribué à l'élargissement des expériencesen matière d'agriculture urbaine auniveau de Dar es Salam et les a mises à ladisposition d'un public plus grand et plus

attentif. Cette initiative n'aurait pas con-nu un succès de cette ampleur sans l'ap-port du RUAF et de ses démembrements.Selon un partenaire vietnamien, les infor-mations recueillies permettent de com-parer la situation de leurs propres villes àcelles des autres pays, puis les solutionstechniques et institutionnelles.

Les personnes sondées affirment utiliserles informations fournies par le RUAFpour mieux développer ou adapter lespublications relatives aux rechercheset préparer des suggestions relatives àcelles-ci. Selon une personne sondée d'o-rigine néerlandaise, "ces informationsélargissent nos perspectives. Nous lesutilisons pour placer nos projets derecherche en cours et nouveaux dans uncontexte plus large et intégrer certainesquestions de recherche qui, autrement,ne nous seraient pas venues à l'esprit.Grâce à votre réseau, nous établissons descontacts avec des partenaires derecherche ou des clients potentiels, etrecueillons des données pour des étudesde cas".

A la question de savoir comment lesinformations du RUAF sont utilisées,les personnes interrogées ont souventrépondu qu'elles étaient destinées à laformation du personnel et à l'en-seignement (pour la préparation desconférences), à la lecture et à la docu-mentation pour les étudiants ainsi qu'àl'élaboration de présentations et de docu-ments pour les séminaires et les ateliers.L'université Ryerson du Canada a opti-misé l'utilisation de la documentation duRUAF pour développer ses modules etsupports de cours sur la sécurité alimen-taire.

Certains organismes interrogés tels queECHO, basé aux Etats-Unis, utilisent lesdocuments du RUAF pour fournir desservices Questions & réponses dans ledomaine de l'agriculture urbaine. LeRUAF a aussi appris que ces informations

sont distribuées et utilisées dansd'autres réseaux. Par exemple, CARE,une organisation basée au Pérou, diffusedes informations du RUAF dans le réseauenvironnemental GRUTA et, au Népal,une personne interrogée distribue lesinformations à 12 mairies partenaires duRural-Urban Partnership Programme(Programme de partenariat rural eturbain).

De nombreux utilisateurs avancent queles informations fournies par le RUAFleur permettent d'être plus convaincantsface aux autorités locales. Selon unepersonne interrogée d'origine tanzani-enne, "les informations fournies par leRUAF nous ont permis de sensibiliserdavantage les décideurs sur l'importancede l'agriculture urbaine, surtout lesresponsables du Ministère de l'agricul-ture qui n'ont pas cru aux potentialités dece secteur". De même, d'après un parte-naire ougandais,"un certain nombre d'ar-ticles du Magazine de l'agricultureurbaine a été distribué et débattu avec lesdécideurs locaux au cours d'un atelier desensibilisation sur la situation àKampala".

Un grand nombre de personnes sondéesaffirme avoir utilisé les informationsRUAF pour faciliter leur politique etprogramme de développement de l'agriculture urbaine dans leur organisa-tion, leur mairie ou leur pays. "Les infor-mations nous ont été d'un apport consid-érable dans la dissection, l'analyse etl'affinement du concept d'agricultureurbaine afin de le transformer en unesolution pratique, adaptable et réalistepour la mise en œuvre d'une sécurité ali-mentaire dans les zones urbaines dému-nies". Au Botswana, une personne inter-rogée affirme qu'il a "incorporé certainesdes connaissances acquises dans l'élabo-ration d'un plan de développementphysique à long terme pour l'une desvilles du pays (Francistown)". Au Népal,les informations fournies par le RUAFsont utilisées lors des discussions avec laCommission de planification duMinistère de tutelle à Katmandu, con-duisant ainsi à l'incorporation de l'agri-culture urbaine dans les plans de travail.

"J'ai utilisé les informations fournies pourplanifier les politiques de développementdu Nord-Est du Brésil", écrit un parte-naire brésilien. De même, une ONG baséeau Burkina Faso affirme que les "résultatsde la recherche et les recommandationsde l'atelier sur la réutilisation des eauxusées à Ouagadougou nous ont aidé àréorienter notre travail".

La réunion des partenaires du RUAF à Johannesbourg

Page 29: Micro-Technologies · (JMA), qui est un système mico-intensif de production alimentaire à même de pro-duire suffisamment de nourriture pour une famille de quatre personnes sur

PublicationsGLOBAL GARDENING 2 0 01. Bruce Hank et Tomi Jill Fo l k ,Winners Enterprises, 288 pages ; 23,95dollars (américains) plus livraison. Contact :Tomi Jill Fo l k ,t o m i f o l k @ m a i l 2 . L c i a . c o mSite Web :www. h u n g e r g r o w a w a y. c o mCet ouvrage a pour but de montrer lagrande variété de plantes, de produitsalimentaires et d'herbes pouvant êtrecultivés dans un jardin. Outre le fait qu'il

présente un intérêt pour tout agriculteur urbain à tra-vers le monde, l'ouvrage essaie d'attirer l'attention dumonde industrialisé sur les plantes exotiques. Le butvisé est non seulement d'élargir leurs habitudes ali-mentaires, mais également de mieux faire comprendreles problèmes relatifs à l'alimentation des populationsdémunies dans le monde ainsi que la nécessité dep r é s e rver la biodiversité, les techniques agricoles et lespratiques du jardinage.

MULTI-STAKEHOLDER PROCESSES FORGOV E R N A N C E A N D S U STAINABILITYBEYOND DEADLOCK AND CONFLICT2002. Hemmati, Minu. 272 pagesEn couverture : ISBN 1 85383 869 1 ; 75 dollarsEdition de poche : ISBN 1 85383 870 5 ; 29,95 dollars. EarthscanLes gouvernements, les entreprises, les organisationsinternationales, les groupes locaux ainsi que de nom-breuses institutions publiques se transforment de plusen plus en des plates-formes à intervenants, les partispolitiques conventionnels ayant fini de montrer leurinefficacité. D'ailleurs, ces plates-formes sont perçuescomme un outil performant pour l'intégration de l'a-griculture urbaine dans la planification des villes. Elless'emploient à réunir toutes les personnes et organisa-tions dont les intérêts sont en jeu dans les d i s c u s s i o n sstratégiques sociales, écono-miques, écologiques et dedéveloppement. Elles essaientégalement de trouver des méthodes pratiques ainsi que desmoyens de les mettre en œuvre. Lanouvelle politique consiste àreconnaître les droits (ainsi que lesrisques encourus) de tous lesacteurs impliqués et à transcenderles conflits pour obtenir une situa-tion plus équilibrée. Cet ouvrage est un guide pratiquequi explique comment les plates-formes à inter-venants multiples peuvent être organisées afin de met-tre à disposition leur potentiel pour une résolutionheureuse des problèmes complexes et des formes dedéveloppement durable. Il contient des exemplesdétaillés et fournit des listes de contrôle fonctionnellesqui expliquent comment transcender les rivalités poli-tiques pour obtenir des résultats positifs.

URBAN AGRICULTUREAG RODOK Series. No. 24 en anglais, français et por-tugais. La Fondation AgromisaBoîte postale 41.6700 AA Wageningen, Pa y s - B a sFax : ++ 31 317 41917 8E-mail : [email protected] ouvrage de 100 pages présente brièvement le con-cept d'agriculture urbaine et les agriculteurs, lesendroits, les avantages et les risques avant de donner

29

un large éventail de descriptions relativesaux pratiques culturales, au compost etaux techniques d'irrigation. La fondationAgromisa est une ONG néerlandaise à butnon lucratif qui fournit aux personnes etaux organisations qui en font la demandedes informations et des conseils relatifs àl'agriculture durable de petite envergure et autres domaines similaires. Elle publie unensemble de revues à bas prix sur l'agriculture et les domaines associés, la sérieAgrodok, en coopération avec CTA, qui visent les intermédiaires travaillant pour lecompte des populations rurales du Sud. Toutes les publications sont disponibles enanglais et en français et certains le sont en espagnol et en portugais( w w w. a g r o m i s a . o r g ) .

HOME HYDROPONIC GARDENS AND SIMPLIFIEDHYDROPONICS (HIDROPONIA SIMPLIFICADA)2000 (version espagnole 2002) P Bradley & C Marulanda.Global Hydroponic Network. 2000. 240 pp GHNBoîte postale 15, Corvallis, Oregon 97339, Etats-Un i sE-mail : [email protected] culture hydroponique (voir les articles des pages 8 et 9) a étéétudiée depuis 1984 en Amérique latine. La version simplifiée de cettetecnique est une méthode de production végétale qui utilise une tech-nologie hydroponique moderne adaptée pour les zones pauvres enressources. Cette technologie est basée sur l'utilisation d'intrants limités et ne nécessite pas de pompe, d'énergie ni d'équipement coûteux. Les jardinssont construits avec des récipients recyclés ou abandonnés et arrosés une fois parjour avec une substance nutritive hydroponique commerciale. Il existe égalementdes recettes pour préparer une substance à domicile. La technologie est décrite danscet ouvrage sous forme de texte détaillé et de superbes illustrations colorées quimontrent la procédure à suivre étape par étape. L'ouvrage explique également com-ment utiliser la technique de culture hydroponique simplifiée qui ne requiert aucundispositif mécanique. Il fournit des méthodes et des techniques de construction dejardins dans les zones perdues des villes, dans les arrière-cours, sur les toits, avec desexpériences détaillées au Zimbabwe, au Sénégal et en Colombie. La culture hydro-ponique a fait l'objet d'une certaine opposition de la part des urbanistes pour qui lacomplexité dépasse l'être humain ordinaire. Mais dans l'ouvrage, il s'agit d'unprocédé scientifique répandu et qui marche.

SUSTAINABLE AGRICULTURE, TRAINING OF TRAINERS: A RESOURCE BOOK 2002, International Institute of Rural Reconstruction (IIRR), 351 pISBN 1 930261 055; 20 dollars (CD-Rom inclus)Disponible auprès de : IIRR, Y.C.James Yen Center, Biga, Silang, Cavite, Philippineset EcoCultureBoîte postale 64, 3830 AB Leusden, Pa y s - B a sE-mail : [email protected] ; www. i i r r. o r gCet ouvrage de référence est conçu pour les formateurs en agriculture durable. Il aété mis au point pour satisfaire le besoin d'acquisition de compétences des institu-tions de formation en agriculture durable pour la vulgarisation et le partage des con-cepts, des principes et des expériences de ce type d'agriculture. Il retrace 40 ans d'ex-périence dans la formation et fournit les résultats d'un projet de cinq ans sur la for-mation des formateurs en matière d'agriculture durable. Publié en 2002, cet ouvragede référence ainsi que le CD interactif qui l'accompagne présente une série de sup-ports, de guides de formation, de documents et d'illustrations utiles pour la forma-tion sur tous les aspects de l'agriculture durable. Les documents sont également d'ungrand intérêt pour les personnes impliquées dans la planification des programmesde formation.

URBAN AGRICULTURE - A STEP-BY-STEP GUIDE TO SUCCESSFUL CONTAINER GARDENING IN THE CITY2002. Rodolfo C. Undan, Pedriot S. Nitural, Anselmo S. Roque et Dante V.Liban. Foresight Book Publishing & Distribution Co., Inc., Destileria LimtuacoBuilding, 1830 EDSA,Quezon City, Philippines 1106. ISBN 971 - 919 5 0 - 2 - 9Prix : 295 pesos philippins (6 dollars américains)

Page 30: Micro-Technologies · (JMA), qui est un système mico-intensif de production alimentaire à même de pro-duire suffisamment de nourriture pour une famille de quatre personnes sur

www.eat-the-view.org.ukL’initiative «Eat the View» (manger la vue) a pour but d’aider lesconsommateurs à comprendre le rapport qui existe entre la nour-riture qu’ils achètent et le paysage qu’ils affectionnent et de tra-vailler avec les autres pour développer des projets permettantd’atteindre cet objectif et d’améliorer ainsi le marché pour uneproduction régionale, à travers ses actions personnelles et à tra-vers un partenariat avec plusieurs autres organisations. « LocalFood Works » (Consommez Local ) est un projet de partenariatentre l’Association pour la Protection du Sol et l’Agence pour laDéfense du Paysage. Le but du projet est de favoriser ledéveloppement de réseaux locaux et régionaux de production ali-mentaire.

www.landdevelopmenttoday.comLand Development Today est une publication en ligne destinée àinformer les experts, les ingénieurs et les paysagistes. Le sujet quia fait la une du N° 3 met l’accent sur le développement d’une forêturbaine saine.

www.nwp.nlCeci est le site officiel du Réseau d’Informations Relatives à l’Eau(cigle anglais : WIN). Le réseau « Win » livre des informations surles sujets se rapportant à l’eau et des connaissances en prove-nance de tierces parties dans un domaine particulier. Il disposed’une vaste base de données avec des nouvelles, des descriptionsde projets, des informations sur les événements et des adresses decontact.

http://www.eco-farm.orgL’Association pour l’Agriculture Ecologique, dont l’ancienneappellation était Comité pour une Agriculture Durable, est uneorganisation d’éducation à but non lucratif qui cherche à pro-mouvoir une agriculture de type écologique. Par le biais de con-férences électroniques, les populations du monde entier parta-gent leurs idées et leurs expériences sur la production d’alimentssains à partir d’une terre saine. Voir également l’annonce de laconférence de l’Eco-Farm (Agriclture Ecologique) qui se tiendradu 23 au 25 janvier 2004 à Carmel en Californie, USA.

http://www.echonet.orgL’ECHO (Educational Concerns for Hunger Organisation :l’Organisation pour les Problèmes d’Education liés à la Faim) estune organisation chrétienne à but non lucratif qui offre une assis-tance technique gratuite à ceux qui oeuvrent pour le développe-ment de l’agriculture et aux petits agriculteurs et jardiniers despays en voie de développement. Son site web contient une bat-terie d’informations pratiques sur les plantes et leur utilisation.ECHO Development Notes (Le Journal du DéveloppementECHO) est un bulletin technique trimestriel. ECHO reçoit desstagiaires, entretient un champ pour l’expérimentation, distribuedes informations, des semences et des conseils techniques.

www.worldbank.org / waterweek /Les investissements relatifs à l’eau constituent le sixième del’ensemble du capital de la Banque et la demande est encore pluspressante, qu’il s’agisse de l’eau et du système sanitaire, de l’irri-gation, de l’énergie hydraulique, des politiques d’information surles ressources en eau, des infrastructures ou de la gestion de l’eausur le plan de l’environnement. La « Semaine deb l’Eau » a pourobjectif de discuter des défis à relever pour la banque et ses parte-naires. Le sujet n° 3 porte sur “ l’Augmentation de la Distributionde l’Eau et des Services Sanitaires : par-delà le débat public-privé”.

www.jbmoura.hpg.ig.com.br/Agricultura/agriurba.htmlwww.jbmoura.hpg.ig.com.br / Agricultura / agriurba.htmlLe magazine Agriculture urbaine est également disponible en

langue portugaise, grâce surtout à l’aide de Joaquim Moura. AuBrésil, mais aussi au Portugal, en Angola, au Mozambique, auTimor Oriental et dans d’autres pays où l’on parle portugais, l’a-griculture urbaine suscite un certain intérêt car elle permetd’améliorer les conditions d’alimentation des populations demême que leur environnement, tout en leur permettant de fairedes économies. Au brésil, le plus important programme social duprésident Lula, appelé FOME ZERO (Famine Zéro), donne unelarge part à l’agriculture urbaine.

www.cityfarmer.orgCity Farmer a installé un service sur le net appelé « forum de dis-cussion » où n’importe qui peut envoyer des questions et desidées sur l’agriculture urbaine. Des sujets comme les jardins surles terrasses des maisons, mais aussi les politiques municipales etles problèmes de santé / d’environnement relatifs aux jardins ali-mentaires peuvent être abordés. Ce forum de discussion vaencourager une communauté de gens à travers le monde àpartager leurs connaissances en matière d’agriculture urbaine.Tous les messages resteront en ligne aussi longtemps qu’ils serontutiles. Le forum de discussion se trouve sur le site suivant :http:// www.xaia.ca/ cityfarmer /

http:// www.carbon.org/L’institut pour la Culture Hydroponique Simplifiée est une organ-isation non-gouvernementale ( ONG) à but non lucratif créée en1995 parmi d’autres, avec pour objectif d’encourager l’introduc-tion de la Culture Hydroponique Simplifiée afin de réduire lafamine et la pauvreté. Ces organisations appuient les efforts com-munautaires et aident les instituts de recherche et autres institu-tions à implanter avec succès des jardins dans 14 pays (princi-palement les projets appuyés par l’ONU). Vous trouverez beau-coup de livres de référence et d’autres projets sur le site web suiv-ant : www.HydroponicTech.com

www.solaroofgarden.comIl y a plusieurs sites qui font de la publicité pour le concept de jar-dinage solaire sur les terrasses. Un concept de serres solaires estprésenté sur ce site, mais on cherche aussi à partager les expéri-ences en provenance du monde entier à propos de ce concept.

www.reddehuertas.com.arLe réseau sur les Jardins en Argentine « Red de Huertas » (enEspagnol) produit un bulletin électronique « INFOHUERTAS »dont le but est de relier le développement communautaire au jar-dinage organique. Il est le point de rencontre de plusieurs jar-diniers et il est lié au programme national : ProHuerta.

www.afriline.netLe bulletin électronique d’AFRILINE est un bulletin d’informa-tions bimensuel qui cherche à promouvoir les organisations et lesréseaux africains de société civile et la diffusion d’informationsutiles aux organisations africaines. Les problèmes actuels tour-nent autour du VIH/SIDA, des PRSP, du développement de lacapacité, des ONG, de la banque mondiale, des problèmes d’ac-tivés de mise en réseau, de l’ICT , et du développement en Afrique. L’adresse en ligne des acteurs africains de la société civile est aus-si nécessaire.

www.urbanfischer.de / journals / ufugLe Journal pour la Reforestation Urbaine et la Verdure ( sigle anglais: UFUG) a été créé en août 2002 sous l’égide de l’Institut Danoise deRecherche sur la Forêt et le Paysage, au Danemark. L’UFUG publiedes recherches fondamentales appliquées sur tous les aspects desressources forestières se trouvant dans et autour des zones urbaines.

30 Magazine AU

Page 31: Micro-Technologies · (JMA), qui est un système mico-intensif de production alimentaire à même de pro-duire suffisamment de nourriture pour une famille de quatre personnes sur

Nouvelles & Réseaux

31

à tous les niveaux, de la base au sommet en passant par les aspects tech-nique, managérial et politique ; ❖ Cibler les ressources, notamment les subventions croisées, particulière-

ment en faveur des pauvres et des populations non desservies et soucieuxde leur concentration dans les zones rurales et dans les bidonvilles urbainset des difficultés auxquelles ils se heurtent pour se faire entendre;

❖ Procéder au contrôle des services liés à l’eau et à l’assainissement enfonction des données démographiques afin d’identifier les personnes quien ont le plus besoin et de satisfaire leur demande ; ❖ Combiner les capacités des communautés de la société civile, du gou-

vernement et des organisations réglementées du secteur privé en travaillantensemble dans des coalitions de toutes sortes ;❖ Soutenir des petites entreprises privées à fournir, à des prix abordables,

des services d’assainissement et d’approvisionnement en eau dont la pop-ulation a effectivement besoin ; ❖ Confirmer aux institutions financières la rentabilité et les retombéeséconomiques des investissements effectués dans la promotion de l’appro-visionnement en eau, de l’assainissement et de l’hygiène ;❖ Améliorer la transparence financière et faire le meilleur usage de toutes

les sources existantes de financement, tout en mettant l’accent sur uneassistance financière externe plus grande et plus rapide ; ❖ Allouer à l’Administration locale les ressources nécessaires pour lui per-mettre d’assumer ses responsabilités dans la fourniture de services d’ap-provisionnement en eau et d’assainissement durables;❖ Identifier un point de convergence pour l’assainissement et l’hygiènedans chaque pays; ❖ Remplacer les programmes d’assainissement subventionnés par des pro-grammes axés sur la demande;❖ Eduquer et assister les enfants et les jeunes dans les écoles en matièred’assainissement et d’hygiène par le biais de techniques commercialesformelles et informelles, telle que le lavement des mains;❖ Réduire les coûts en utilisant des technologies plus appropriées etmeilleur marché, notamment en ce qui concerne l’extraction de l’eausouterraine, grâce aux puits et aux forages ;❖ Garantir des services durables en améliorant le fonctionnement et lamaintenance par l’utilisation efficiente de l’eau, la réduction du gaspillage,la protection de l’environnement naturel et la résolution des problèmesspéciaux des petites îles et des zones arides, par exemple;❖ Poursuivre le travail technique d’innovation en matière de collecte des

eaux de pluie, de traitement des eaux domestiques, de désinfection solaire,de réduction de l’arsenic et du fluor et de réutilisation des eaux usées, l’as-sainissement écologique, de gestion des boues et de gestion des déchetssolides; ❖ Utiliser des centres de ressource, des réseaux et des coalitions nationales

de WASH et les médias pour échanger nos connaissances actuelles et ren-forcer les capacités des acteurs locaux.

Nous, partenaires de WASH, demandons aux dirigeants du monde, aux gouvernements nationaux, aux médias et à toutes les autres organisations concernées d’unir leurs efforts dans ces actions aux niveaux local et mon-dial et d’accélérer leur travail dans le domaine de l’approvisionnement eneau, de l’assainissement et de l’hygiène. Ensemble, nous pouvons réaliserles OMD et tendre vers un monde dans lequel chacun aura accès à de l’eaupotable et à des conditions adéquates d’assainissement et d’hygiène.

E V E N E M E N TS Le Forum Mondial WASH Eau, assainissement ethygiène pour tous - solutions et actions locales etnationales

29 novembre – 3 décembre 2004DECLARATION DE DAKARNous, les 500 délégués réunis à Dakar à l’occasion duPremier Forum mondial WASH placé sous la directiond u C o n s e i l d e C o n c e r t a t i o n p o u rl’Approvisionnement en Eau et l’Assainissement, sousles auspices du Gouvernement du Sénégal,encouragés par l’engagement pris par la communautéinternationale au Sommet mondial sur leDéveloppement durable de mettre en oeuvre desactions pratiques en vue de réaliser les objectifs duMillénaire pour le Développement concernant l’Eauet l’Assainissement et l’Habitat et par la décision de laCommission sur le Développement durable de mettrel’accent, en priorité, sur ces questions :

• Confirmons notre engagement sans faille enfaveur de l’Eau, de l’Assainissement et de l’Hygiène,en tant que droits humains et éléments essentiels audéveloppement humain durable;

• Sommes convaincus qu’il est possible d’atteindreles cibles relatives à l’eau et à l’assainissement desOMD en déployant des efforts particuliers enfaveur de l’Assainissement au niveau de l’Afrique;

• Réaffirme le besoin de créer une véritable volontépolitique aux niveaux nationaux et locaux afin detransformer les paroles en actes;

• Affirmons que les OMD doivent constituer la base,tant des processus nationaux des DSRP et desfeuilles de route de WASH que de l’assistance inter-nationale par le biais des réformes commerciales etde l’annulation des dettes en souffrance des pays lesplus pauvres du monde;

• Soutient la cérémonie de la semaine sur l’as-sainissement et l’hygiène du 15 au 21 mars commeprogramme d’action qui aboutira à la journée mon-diale de l’eau;

• Attirons particulièrement l’attention sur lesactions pratiques ci-après qui sont déjà appliquéesau niveau des ménages, au plan local et national etqui doivent être généralisées en vue d’atteindre lescibles globales:

❖ Soutenir les ménages et les familles qui décidenteux-mêmes et en dernier ressort des questions rela-tives à leur approvisionnement en eau, assainisse-ment et hygiène ;❖ Reconnaître les rôles, aussi bien des femmes quedes hommes dans le cadre du développement humainet la responsabilisation et la participation des femmes

Page 32: Micro-Technologies · (JMA), qui est un système mico-intensif de production alimentaire à même de pro-duire suffisamment de nourriture pour une famille de quatre personnes sur

Magazine AgricultureUrbaine

Les Micro Technologies en Agriculture urbaine

N° 10 janvier 2005

Le Magazine de l’Agriculture Urbaine est publiépar le Centre d’Information sur l’AgricultureUrbaine et la Foresterie (RUAF), un programmeplacé sous la coordination de ETC (Pays Bas) etfinancé par le DGIS (Pays Bas) et le CRDI(Canada).

Le Magazine de l’Agriculture Urbaine paraît 3 foispar an et est également disponible sur Internet(www.ruaf.org).

Le Magazine est traduit en Français et en Espagnolet distribué en différentes éditions par le biais deréseaux régionaux.

Comité de rédaction :Le programme de Gestion Urbaine/AmériqueLatine et Caraïbes (PGU – ALC). Quito Equateur,Mr Alain SATANDREU,email : [email protected] Magazine en espagnol : www.ipes-org./aguilaInstitut Africain de Gestion Urbaine (IAGU).Dakar. Sénégal, M. Moussa SY: email :[email protected] en français.Programme de Développement Municipal (PDM).Afrique de l’Est et du Sud. Hararé Zimbawé, MrShinirayi Mushamba email : [email protected] de Sciences Géographiques et de Recherchesur les Ressources Naturelles (ISGRRN) del’académie chinois des sciences.Beijing, chine, Mr Jianming Cai, email : [email protected] Magazine en chinoisIWMI Inde : Mme Stéphanie Buchler ;email : [email protected]. IWMI GHANA : Mr Pay DRECHEL,email : [email protected] Mougeot, CRDI, Canada ; Gordon Prain, CIP Initiative Soutenable surl’Agriculture Urbaine et Peri-Urbaine (ISAUP),Peru ;Henk de Zeeuw, ETC – Centre de Ressources surl’Agriculture Urbaine et la Foresterie (RUAF) ; lesPays –Bas

Rédacteurs n° 10 :Ce numéro a été préparé par René van Veenhuizen(Rédacteur principal) en collaboration avec NdèyeFatou Diop GUEYE (IAGU)

Editeurs des pages Internet, Infos et Publications :Lucy Browne et René van Veenhuizen

Administration :Maichael Baumeister

Conception et mise en page :Jan Hiensch, Leusden

Correction :Moussa SY

Impression :La Sénégalaise de l’Imprimerie-SIDakar, Sénégal

[email protected]

RUAF /IAGUAdresseInstitut Africain de Gestion Urbaine P.O. Box 64, 3830 AB LeusdenPays Bas Tél. : + 31 33 4943086

Fax : + 31 33 4940791Sénégal +221 827 22 00 +221 827 28 13

B.P. 7263, Dakar

e-mail : [email protected] [email protected] Internet : www.ruaf.orgwww.iagu.org

AfricaSan WestConférence régionale sur l’assainisse-ment et l’hygiène en Afrique de l’Ouestet du Centre, Ouagadougou, BurkinaFaso – 21 au 23 Février 2005

La conférence pour l’Afrique de l’Ouestet du Centre sur l’Hygiène etl’Assainissement (AfricaSan West) ver-ra la participation de personnalités de lasous-région pour discuter les défis dusecteur, ainsi que les opportunités decollaboration et d’assistance mutuelle.

Sur le même modèle que AfricaSan,AfricaSan West fera la revue des actionsque les pays de la sous-région ont prisesou peuvent prendre pour renforcerleurs programmes d’assainissement etde promotion de l’hygiène dans le butde réaliser l’OMD de l’assainissement,ainsi que les buts de la CampagneWASH pour l’amélioration des pra-tiques d’hygiène.

Les objectifs spécifiques de AfricaSanWest sont :

• Evaluer les actions entreprises pouraméliorer l ’assainissement et l’hygiène dans les pays de la sous-région en réponse à la Déclaration deAfricaSan et aux engagements liés àl’OMD de l’assainissement ;ß Partager les connaissances et expéri-ences des différents pays et identifierles principaux problèmes et facteursde succès qui devront être pris encompte dans la mise en œuvre de pro-grammes nationaux d’assainissementet d’hygiène ;• S’accorder sur des domaines priori-taires qui requièrent un effort de collaboration sous-régionale et, iden-tifier des actions spécifiques et concrètes aux niveaux national etsous-régional pour matérialiser cette collaboration ;• Rehausser le profil de l’assainisse-ment et de l’hygiène en Afrique del’Ouest et du Centre et renforcer leleadership et le plaidoyer pour une

amélioration de l’assainissement et del’hygiène.

La conférence sera parrainée par le gou-vernement du Faso (Ministère del’Agriculture, de l’Hydraulique et desRessources Halieutiques), l’OfficeNational de l’Eau et de l’Assainissement(ONEA), le WSP-AF, et le WSSCC. Lesorganisations

suivantes seront contactées pourappuyer l’organisation de la conférence: le ministère Français de la CoopérationInternationale, l’Agence Française deDéveloppement (AFD), UNICEF, lacoopération Suédoise (SIDA), lacoopération Suisse (SDC), et la coopéra-tion Danoise (DANIDA).

PARUTION DU CD-ROM : L’AGRI-CULTURE URBAINE DE NOS JOURS(VERSION FRANÇAISE)

ETC - RUAF en partenariat avecl’IAGU a publié la version française duCd-rom : l’agriculture urbaine de nosjours .

Si vous désirez acquérir ce Cd, veuillezvous adresser à Institut Africain deGestion Urbaine (IAGU), BP. 7263 Dakar Tél. (221) 827-22-00 Fax. (221) 827-28-13E-mail. : [email protected]

[email protected]