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Sport et mondialisation Daniel Dufourt Professeur honoraire de Sciences Economiques SCIENCES PO-LYON Programme égalité des chances Séance du 16 mai 2012

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Sport et mondialisation

Daniel Dufourt

Professeur honoraire de Sciences EconomiquesSCIENCES PO-LYON

Programme égalité des chancesSéance du 16 mai 2012

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PLANNota Bene : envoi du Powerpoint à la demande.M’écrire à l’adresse: [email protected]

Introduction : De la mondialisation du sport au sport dans lamondialisation

La mondialisation du sport: Aperçus empiriques de la genèse d’actives sportives mondialisées1) Aperçus centrés sur les territoires2) Aperçus centrés sur les média et le droit à l’image

Ière Partie: La mondialisation du sportA – la mondialisation du sport à travers l’Olympisme: le mouvement olympique agent et bénéficiaire de la

mondialisation du sportB- La mondialisation économique du sport: le sport professionnel pris en otage par les enjeux

économiquesC- Effets de la mondialisation des activités annexes liées aux pratiques sportives: corruption et criminalité

financière

II ème Partie: Les pratiques sportives, comme correctifs aux dérives de lamondialisation

A- Sport et intégration: le partage de valeurs communes au service d’activités économiques et socialesvariées

B- Sport, culture et solidarité : le renforcement de la cohésion socialeC- Sport et relations internationales: le sport comme bien public, auxiliaire d’un développement durable et

vecteur de pacification des conflits

Conclusion : L’asservissement du sport professionnel aux aux impératifs de lamarchandisation, source d’inquiétudes majeures.

Introduction : De la mondialisation du sport au sport dans lamondialisation

La mondialisation du sport: Aperçus empiriques de la genèse d’actives sportives mondialisées1) Aperçus centrés sur les territoires2) Aperçus centrés sur les média et le droit à l’image

Ière Partie: La mondialisation du sportA – la mondialisation du sport à travers l’Olympisme: le mouvement olympique agent et bénéficiaire de la

mondialisation du sportB- La mondialisation économique du sport: le sport professionnel pris en otage par les enjeux

économiquesC- Effets de la mondialisation des activités annexes liées aux pratiques sportives: corruption et criminalité

financière

II ème Partie: Les pratiques sportives, comme correctifs aux dérives de lamondialisation

A- Sport et intégration: le partage de valeurs communes au service d’activités économiques et socialesvariées

B- Sport, culture et solidarité : le renforcement de la cohésion socialeC- Sport et relations internationales: le sport comme bien public, auxiliaire d’un développement durable et

vecteur de pacification des conflits

Conclusion : L’asservissement du sport professionnel aux aux impératifs de lamarchandisation, source d’inquiétudes majeures.

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Introduction

De la mondialisation du sport au sport dans la mondialisationSi l’on s’interroge sur ce que peut représenter la mondialisation des activités

sportives, on s’intéressera nécessairement aux effets d’un processus, à savoirl’internationalisation des économies sous l’effet de la mobilité des facteurs deproduction, sur les pratiques sportives. Mais cette conception valable pour lesport moderne, oublie en grande partie l’olympisme. Néanmoins la restrictionde l’examen au sport au sens moderne permet de dresser un bilan empiriqueéloquent de la mondialisation des activités sportives. (Cf. Ière Partie)

Si, en revanche on s’interroge sur la situation du sport, c’est-à-dire d’une pratiquesociale caractérisée par des valeurs, des règles, des institutions, dans lamondialisation contemporaine, on découvre alors que les valeurs dumouvement sportif, les principes à l’origine de son autonomie, le caractèreuniversel et massif du sport amateur constituent autant de leviers pour lessportifs en général et les citoyens en particulier, pour les gouvernements etpour les institutions internationales en vue d’une action destinée à corriger lestravers de la mondialisation (cf. IIème Partie)

De la mondialisation du sport au sport dans la mondialisationSi l’on s’interroge sur ce que peut représenter la mondialisation des activités

sportives, on s’intéressera nécessairement aux effets d’un processus, à savoirl’internationalisation des économies sous l’effet de la mobilité des facteurs deproduction, sur les pratiques sportives. Mais cette conception valable pour lesport moderne, oublie en grande partie l’olympisme. Néanmoins la restrictionde l’examen au sport au sens moderne permet de dresser un bilan empiriqueéloquent de la mondialisation des activités sportives. (Cf. Ière Partie)

Si, en revanche on s’interroge sur la situation du sport, c’est-à-dire d’une pratiquesociale caractérisée par des valeurs, des règles, des institutions, dans lamondialisation contemporaine, on découvre alors que les valeurs dumouvement sportif, les principes à l’origine de son autonomie, le caractèreuniversel et massif du sport amateur constituent autant de leviers pour lessportifs en général et les citoyens en particulier, pour les gouvernements etpour les institutions internationales en vue d’une action destinée à corriger lestravers de la mondialisation (cf. IIème Partie)

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Introduction1 – La mondialisation du sport, aperçus empiriques: aperçuscentrés sur les territoires

Les foyers sportifs à la fin du XXème siècle Source: J-P Augustin Les variations territoriales de la mondialisation du sport, Mappemonde, 1996, n° 4, p.17.

Si certains sports sont très tôt mondiaux comme le football, d’autres se propagent vers des régions où ils n’étaient pasprésents, où l’économie du sport trouve de nouveaux marchés. C’est le cas du baseball au Japon et en Corée, ducricket en Inde, du soccer aux États-Unis, etc

Les foyers sportifs à la fin du XXème siècle Source: J-P Augustin Les variations territoriales de la mondialisation du sport, Mappemonde, 1996, n° 4, p.17.

Si certains sports sont très tôt mondiaux comme le football, d’autres se propagent vers des régions où ils n’étaient pasprésents, où l’économie du sport trouve de nouveaux marchés. C’est le cas du baseball au Japon et en Corée, ducricket en Inde, du soccer aux États-Unis, etc

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Aperçus centrés sur les territoires: la part prépondérante des joueurs extra-européens dans les joueursétrangers en Europe

Source: Raffaele Poli « Migrations de footballeurs et mondialisation: du système monde aux réseauxsociaux » M@ppemonde, 2007, vol. 88, n°4, p. 4.

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D’après l’étude Légisport « Sport et Nationalités » (9ème édition, Décembre 2011) qui vient d’êtreréalisée par Maîtres Serge et Michel Pautot, avocats au barreau de Marseille, en France la part dejoueurs étrangers évoluant dans les championnats nationaux oscille entre 27,80 % et 60,31%* deseffectifs globaux, pour la saison 2011-2012:

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Introduction2) La mondialisation du sport, aperçus empiriques: aperçus centrés sur lesmédias et le droit à l’image

Certains Championnats français connaissent une augmentation du pourcentage des joueurs étrangers :- Top 14 Rugby : 19.54% (2003-2004) contre 43.18% (2011-2012)- D1 Handball Hommes : 26% (chiffre LNH 2010-2011) contre 30.31% (2011-2012)- Ligue A Volleyball Femmes : 47.73% (2003-2004) contre 52.11% (2011-2012)- Ligue A Volleyball Hommes : 34.29% (2003-2004) contre 37.43% (2011-2012)- Ligue 1 Football : 32.11% (2002-2003) contre 32.81% (2011-2012)- Ligue féminine de Handball : 22.50% (2006-2007) contre 27.80% (2011-2012)

2) Aperçus centrés sur les médias et le droit à l’imageLa mondialisation économique du sport passe d’abord par le développement de la diffusion

télévisuelle. Le nombre des spectacles sportifs mondiaux passe de 20 en 1912 à 315 en1977 et 1 000 en 2005. Les grands prix de Formule 1 en 2000 atteignent une audiencecumulée de 53,3 milliards de téléspectateurs, la Coupe du Monde de football en 2002 de30 milliards. La mondialisation se polarise ainsi sur certains sports. Cependant, lacroissance de l’audience (la demande) est moins rapide que celle des temps d’antenneconsacrés au sport (l’offre) à la télévision.

Certains Championnats français connaissent une augmentation du pourcentage des joueurs étrangers :- Top 14 Rugby : 19.54% (2003-2004) contre 43.18% (2011-2012)- D1 Handball Hommes : 26% (chiffre LNH 2010-2011) contre 30.31% (2011-2012)- Ligue A Volleyball Femmes : 47.73% (2003-2004) contre 52.11% (2011-2012)- Ligue A Volleyball Hommes : 34.29% (2003-2004) contre 37.43% (2011-2012)- Ligue 1 Football : 32.11% (2002-2003) contre 32.81% (2011-2012)- Ligue féminine de Handball : 22.50% (2006-2007) contre 27.80% (2011-2012)

2) Aperçus centrés sur les médias et le droit à l’imageLa mondialisation économique du sport passe d’abord par le développement de la diffusion

télévisuelle. Le nombre des spectacles sportifs mondiaux passe de 20 en 1912 à 315 en1977 et 1 000 en 2005. Les grands prix de Formule 1 en 2000 atteignent une audiencecumulée de 53,3 milliards de téléspectateurs, la Coupe du Monde de football en 2002 de30 milliards. La mondialisation se polarise ainsi sur certains sports. Cependant, lacroissance de l’audience (la demande) est moins rapide que celle des temps d’antenneconsacrés au sport (l’offre) à la télévision.

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Page 9: Microsoft power point   sport et mondialisation

La médiatisation du sport ne date pas d’aujourd’hui. Pour créer l’évènement il fautd’abord l’annoncer: ainsi pendant le millénaire au cours duquel les J.O. antiques prirentplace de 776 avant JC à 393 de notre ère, des hérauts – les spondophores- vont annoncerdans toutes les cités grecques la tenue des jeux. Après l’avoir annoncé il faut le célébrer:

« Le sport est une histoire qui se donne en spectacle à ses initiés et chaque compétition estinédite. Pendant son déroulement elle suscite la passion de l’amateur et le lendemainelle excite la curiosité du lecteur. A cette époque (fin du XIXème siècle) ce sont le plussouvent les mêmes. Mais ces premiers journalistes chantres du sport moderne ne fontpas qu’honorer les exploits comme leurs ancêtres de l’antiquité, ils les organisent eux-mêmes ou avec leur groupe de presse.

C’est la première innovation de cette presse qui se bâtit. Au XXe siècle, les pionniers senomment Henri Desgranges ou Victor Goddet, pères fondateurs du Tour de Francecycliste. Jules Rimet a lancé ensuite l’idée de la Coupe du monde de football et en 1956Gabriel Hanot proposera de dynamiser les ventes de l’Equipe en milieu de semaine avecune Coupe d’Europe de football, innovation qui sera prolongée deux ans plus tard pardes épreuves similaires en basket-ball, volley-ball et handball… » Extrait , ainsi que celuide la page suivante, de la publication du Comité National Olympique et Sportif Français intitulée,« La raison du plus sport. De la contribution du mouvement sportif à de la société française ».Septembre 2006 pp.111-112

La médiatisation du sport ne date pas d’aujourd’hui. Pour créer l’évènement il fautd’abord l’annoncer: ainsi pendant le millénaire au cours duquel les J.O. antiques prirentplace de 776 avant JC à 393 de notre ère, des hérauts – les spondophores- vont annoncerdans toutes les cités grecques la tenue des jeux. Après l’avoir annoncé il faut le célébrer:

« Le sport est une histoire qui se donne en spectacle à ses initiés et chaque compétition estinédite. Pendant son déroulement elle suscite la passion de l’amateur et le lendemainelle excite la curiosité du lecteur. A cette époque (fin du XIXème siècle) ce sont le plussouvent les mêmes. Mais ces premiers journalistes chantres du sport moderne ne fontpas qu’honorer les exploits comme leurs ancêtres de l’antiquité, ils les organisent eux-mêmes ou avec leur groupe de presse.

C’est la première innovation de cette presse qui se bâtit. Au XXe siècle, les pionniers senomment Henri Desgranges ou Victor Goddet, pères fondateurs du Tour de Francecycliste. Jules Rimet a lancé ensuite l’idée de la Coupe du monde de football et en 1956Gabriel Hanot proposera de dynamiser les ventes de l’Equipe en milieu de semaine avecune Coupe d’Europe de football, innovation qui sera prolongée deux ans plus tard pardes épreuves similaires en basket-ball, volley-ball et handball… » Extrait , ainsi que celuide la page suivante, de la publication du Comité National Olympique et Sportif Français intitulée,« La raison du plus sport. De la contribution du mouvement sportif à de la société française ».Septembre 2006 pp.111-112

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« Dès ses débuts le sport emporte les journalistes : dans sa roue d’abord, lessuccès du sport cycliste sont une vague déferlante qui prend une dimensionsociale. Le vélo est présenté comme un véritable outil d’émancipation. Labataille fait rage pour gagner le public sportif, mais il n’y a pas que le vélopour faire tourner la tête à la presse.

Frantz Reichel, jeune journaliste revenu des JO d’Athènes de 1896, a étéimpressionné par le marathon, épreuve sportive sans précédent. Reichel le dità Giffard, son patron, qui crée dans la foulée le premier marathon de Paris :Paris - Conflans Sainte Honorine. Le Figaro, L’Aurore et L’Humanité font demême avec leur propre cross. La presse a tout compris : elle est le seul secteurd’activité qui peut créer son propre événement sportif afin de pouvoir leraconter. Ainsi la boucle est bouclée. Les mêmes causes produisent les mêmeseffets. L’engouement pour le sport dépasse les frontières et Frantz Reichelaprès avoir inventé en 1921 le syndicat de la presse sportive et touristiquecrée en 1924 l’Association internationale de la presse sportive (AIPS quicompte 180 associations à ce jour).

La radio ajoute le direct qui fait voyager le public au-delà des océans avantque la télévision ne forme avec le sport, ou du moins avec certainesdisciplines, un couple fusionnel. »

« Dès ses débuts le sport emporte les journalistes : dans sa roue d’abord, lessuccès du sport cycliste sont une vague déferlante qui prend une dimensionsociale. Le vélo est présenté comme un véritable outil d’émancipation. Labataille fait rage pour gagner le public sportif, mais il n’y a pas que le vélopour faire tourner la tête à la presse.

Frantz Reichel, jeune journaliste revenu des JO d’Athènes de 1896, a étéimpressionné par le marathon, épreuve sportive sans précédent. Reichel le dità Giffard, son patron, qui crée dans la foulée le premier marathon de Paris :Paris - Conflans Sainte Honorine. Le Figaro, L’Aurore et L’Humanité font demême avec leur propre cross. La presse a tout compris : elle est le seul secteurd’activité qui peut créer son propre événement sportif afin de pouvoir leraconter. Ainsi la boucle est bouclée. Les mêmes causes produisent les mêmeseffets. L’engouement pour le sport dépasse les frontières et Frantz Reichelaprès avoir inventé en 1921 le syndicat de la presse sportive et touristiquecrée en 1924 l’Association internationale de la presse sportive (AIPS quicompte 180 associations à ce jour).

La radio ajoute le direct qui fait voyager le public au-delà des océans avantque la télévision ne forme avec le sport, ou du moins avec certainesdisciplines, un couple fusionnel. »

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Ière Partie: La mondialisation du sport

INTRODUCTION : L’héritage des jeux antiques (Source Moses I. Finley, 1000ans de jeux olympiques, Perrin, 2004)

Pendant mille ans les cités grecques ont su sans interruption organiser les jeux olympiques et leurdonné une diffusion internationale remarquable compte tenu des voies de communication, desdifficultés pour organiser et accueillir de vaste mouvements de population.

Les cérémonies religieuses occupaient une bonne partie des 5 jours que duraient normalement ces jeux àpartir du Vème siècle avant J.C., époque à laquelle ils avaient acquis leur configuration définitive.Olympie où se déroulent les jeux resta toute son histoire un lieu sacré. Pendant toute la durée desjeux une trêve devait être respectée: En 420 avant J.C., Sparte se vit exclure pour l’avoir enfreinte.

Les jeux étaient, en dépit de l’intérêt de certains empereurs romains, panhélléniques plutôtqu’internationaux au sens ou y participent les descendants des cités grecques: enfants légitimes desexe masculin, citoyens grecs libres.

Après s’être installés en Sicile, sur la côte méditerranéenne jusqu’à Marseille, en Afrique du nord (Lybie)et sur les côte de la mer noire les émigrés grecs s’établirent après Alexandre le Grand en EgypteSyrie et babylonie. Dans toutes ces zones ils fondèrent des communautés grecques indépendantes.

Au IIIème siècle après JC un champion olympique s’identifiait encore à sa cité (et réciproquement)comme ses prédecesseurs, mille ans auparavant. En 393, l’empereur chrétien Théodose mit fin auxjeux.

Dans la religion polythéiste des grecs, il n’y avait aucune incohérence à ce qu’activités de culte et sportpratiqué avec un esprit de compétition très développé, coexistent au sein d’une même fête religieuse.Seule la victoire apporte la gloire et la récompense est une couronne fabriqué avec les branches d’unolivier sacré.

INTRODUCTION : L’héritage des jeux antiques (Source Moses I. Finley, 1000ans de jeux olympiques, Perrin, 2004)

Pendant mille ans les cités grecques ont su sans interruption organiser les jeux olympiques et leurdonné une diffusion internationale remarquable compte tenu des voies de communication, desdifficultés pour organiser et accueillir de vaste mouvements de population.

Les cérémonies religieuses occupaient une bonne partie des 5 jours que duraient normalement ces jeux àpartir du Vème siècle avant J.C., époque à laquelle ils avaient acquis leur configuration définitive.Olympie où se déroulent les jeux resta toute son histoire un lieu sacré. Pendant toute la durée desjeux une trêve devait être respectée: En 420 avant J.C., Sparte se vit exclure pour l’avoir enfreinte.

Les jeux étaient, en dépit de l’intérêt de certains empereurs romains, panhélléniques plutôtqu’internationaux au sens ou y participent les descendants des cités grecques: enfants légitimes desexe masculin, citoyens grecs libres.

Après s’être installés en Sicile, sur la côte méditerranéenne jusqu’à Marseille, en Afrique du nord (Lybie)et sur les côte de la mer noire les émigrés grecs s’établirent après Alexandre le Grand en EgypteSyrie et babylonie. Dans toutes ces zones ils fondèrent des communautés grecques indépendantes.

Au IIIème siècle après JC un champion olympique s’identifiait encore à sa cité (et réciproquement)comme ses prédecesseurs, mille ans auparavant. En 393, l’empereur chrétien Théodose mit fin auxjeux.

Dans la religion polythéiste des grecs, il n’y avait aucune incohérence à ce qu’activités de culte et sportpratiqué avec un esprit de compétition très développé, coexistent au sein d’une même fête religieuse.Seule la victoire apporte la gloire et la récompense est une couronne fabriqué avec les branches d’unolivier sacré.

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Les équipements représentaient des dépenses considérables qui incombaient aux cités et au richesdonateurs: ainsi les athlètes devaient rejoindre Olympie un mois avant l’ouverture des jeux. D’où unproblème de logement. Par ailleurs s’agissant d’une fête religieuse il fallut construire des sanctuaires,des temples. Sur le plan sportif il fallait disposer d’un stade, d’un gymnase et d’un hippodrome. Riend’autre n’était prévu pour les athlètes. Quant aux spectateurs ils devaient dormir à la belle étoile,s’approvisionner auprès de marchands ambulants. Et pourtant les spectateurs affluaient par dizaine demilliers vers le plus grand rassemblement récurrent du monde grec: spectateurs, vendeurs de boissonset de nourriture, représentants officiels des nombreuses cités grecques, parieurs, maquereauxaccompagnés de ribambelles de filles (qui exerçaient leur activité à l’extérieur de l’enceinte sacrée,puisque celle-ci était interdite aux femmes) chanteurs, danseurs, orateurs etc..

Le stade pouvait accueillir quarante mille personnes. Olympie devint une destination touristique pour lesRomains. Les citoyens de la cité- Etat Elis qui avait la responsabilité des jeux était considéréecomme « peuple sacré » puisqu’il lui revenait d’organiser les nombreuses manifestations religieusesessentielles du point de vue de la notoriété des jeux et du respect des règlements édictés pourencadrer leur déroulement.

Il n’y avait pas de discrimination sociale, alors qu’un nombre croissant de compétiteurs d’originemodeste se présentaient. Tous les concurrents disposaient officiellement des mêmes droits, devaientse plier aux mêmes règles et pouvaient prétendre à la même récompense en cas de victoire; seul leurtalent et leur force entraient en ligne de compte. Dans un monde profondément inégalitaire, c’était làune exception remarquable.

Au début, les athlètes n’étaient pas des professionnels. Ils étaient issus pour la plupart de famillesriches, mais provenaient aussi de couches sociales plus modestes. Avec le temps, la situation semodifia et les athlètes devinrent en majorité des professionnels. Après la conquête de la Grèce parRome, en 146 avant J.-C., des Romains pouvaient se joindre aux athlètes grecs. Plus tard, laparticipation s’est également étendue aux athlètes d’origine étrangère, suite à la concession de lacitoyenneté romaine à tous les habitants des provinces lors de la 248ème Olympiade (213 après. J.-C.).

Les équipements représentaient des dépenses considérables qui incombaient aux cités et au richesdonateurs: ainsi les athlètes devaient rejoindre Olympie un mois avant l’ouverture des jeux. D’où unproblème de logement. Par ailleurs s’agissant d’une fête religieuse il fallut construire des sanctuaires,des temples. Sur le plan sportif il fallait disposer d’un stade, d’un gymnase et d’un hippodrome. Riend’autre n’était prévu pour les athlètes. Quant aux spectateurs ils devaient dormir à la belle étoile,s’approvisionner auprès de marchands ambulants. Et pourtant les spectateurs affluaient par dizaine demilliers vers le plus grand rassemblement récurrent du monde grec: spectateurs, vendeurs de boissonset de nourriture, représentants officiels des nombreuses cités grecques, parieurs, maquereauxaccompagnés de ribambelles de filles (qui exerçaient leur activité à l’extérieur de l’enceinte sacrée,puisque celle-ci était interdite aux femmes) chanteurs, danseurs, orateurs etc..

Le stade pouvait accueillir quarante mille personnes. Olympie devint une destination touristique pour lesRomains. Les citoyens de la cité- Etat Elis qui avait la responsabilité des jeux était considéréecomme « peuple sacré » puisqu’il lui revenait d’organiser les nombreuses manifestations religieusesessentielles du point de vue de la notoriété des jeux et du respect des règlements édictés pourencadrer leur déroulement.

Il n’y avait pas de discrimination sociale, alors qu’un nombre croissant de compétiteurs d’originemodeste se présentaient. Tous les concurrents disposaient officiellement des mêmes droits, devaientse plier aux mêmes règles et pouvaient prétendre à la même récompense en cas de victoire; seul leurtalent et leur force entraient en ligne de compte. Dans un monde profondément inégalitaire, c’était làune exception remarquable.

Au début, les athlètes n’étaient pas des professionnels. Ils étaient issus pour la plupart de famillesriches, mais provenaient aussi de couches sociales plus modestes. Avec le temps, la situation semodifia et les athlètes devinrent en majorité des professionnels. Après la conquête de la Grèce parRome, en 146 avant J.-C., des Romains pouvaient se joindre aux athlètes grecs. Plus tard, laparticipation s’est également étendue aux athlètes d’origine étrangère, suite à la concession de lacitoyenneté romaine à tous les habitants des provinces lors de la 248ème Olympiade (213 après. J.-C.).

Page 13: Microsoft power point   sport et mondialisation

Ière Partie: La mondialisation du sportA – Le mouvement olympique agent et bénéficiairede la mondialisation du sport En se transformant dans la deuxième moitié du XXème siècle en sports, les jeux

physiques vont changer de nature, vont changer de logique interne: alors que dans lesjeux antiques, seule la victoire compte, apparaît désormais le culte de la performance,des records.

« La démocratie libérale, berceau du sport moderne, ne se présente cependant pascomme un régime lisse et cohérent ; elle est pénétrée d’intentions contradictoires quis’entrechoquent en permanence dans les pays qui la mettent en application. Et sansdoute faudra-t-il alors s’attendre à retrouver ces contradictions dans le phénomènesportif lui-même, pour autant que toute motricité est bien une ethnomotricité.

La perspective libérale favorise la franche compétition, la libre circulation despersonnes, la soumission aux lois de la concurrence et du marché, l’apparition d’uneélite performante. L’option démocratique prône l’égalité des chances et la similitudedes conditions ; elle met en avant le contrat social, elle se préoccupe davantage desfaibles que des triomphateurs, elle tempère la brutalité des compétitions enamoindrissant les disparités interindividuelles, elle impose les arbitrages de l’Etat.D’un côté une sorte de "darwinisme sportif", de l’autre une régulation centralisatrice.

La démocratie libérale est une démarche délicate, en quête de son équilibre sur uneligne de crête qui menace en permanence de provoquer la chute vers l’un des deuxversants opposés, l’un valorisant la liberté et les pouvoirs de l’individu, l’autre lescontraintes et le contrôle de la société. » Pierre Parlebas « Du jeu traditionnel au sport :l’irrésistible mondialisation du jeu sportif » Vers l’Education Nouvelle n°496, septembre 2000

En se transformant dans la deuxième moitié du XXème siècle en sports, les jeuxphysiques vont changer de nature, vont changer de logique interne: alors que dans lesjeux antiques, seule la victoire compte, apparaît désormais le culte de la performance,des records.

« La démocratie libérale, berceau du sport moderne, ne se présente cependant pascomme un régime lisse et cohérent ; elle est pénétrée d’intentions contradictoires quis’entrechoquent en permanence dans les pays qui la mettent en application. Et sansdoute faudra-t-il alors s’attendre à retrouver ces contradictions dans le phénomènesportif lui-même, pour autant que toute motricité est bien une ethnomotricité.

La perspective libérale favorise la franche compétition, la libre circulation despersonnes, la soumission aux lois de la concurrence et du marché, l’apparition d’uneélite performante. L’option démocratique prône l’égalité des chances et la similitudedes conditions ; elle met en avant le contrat social, elle se préoccupe davantage desfaibles que des triomphateurs, elle tempère la brutalité des compétitions enamoindrissant les disparités interindividuelles, elle impose les arbitrages de l’Etat.D’un côté une sorte de "darwinisme sportif", de l’autre une régulation centralisatrice.

La démocratie libérale est une démarche délicate, en quête de son équilibre sur uneligne de crête qui menace en permanence de provoquer la chute vers l’un des deuxversants opposés, l’un valorisant la liberté et les pouvoirs de l’individu, l’autre lescontraintes et le contrôle de la société. » Pierre Parlebas « Du jeu traditionnel au sport :l’irrésistible mondialisation du jeu sportif » Vers l’Education Nouvelle n°496, septembre 2000

Page 14: Microsoft power point   sport et mondialisation

Le mouvement olympique reflète très exactement la recherche de cet équilibre sur unemarche de crête: en veillant sur les valeurs du sport dont il se revendique, il trouve lesfondements de son autonomie, mais son exceptionnelle réussite (204 Etats et territoiresparticipent aux JO de 2008 (Pékin) alors que l’ONU a 193 membres en 2011) lui imposed’établir la pérennité du mouvement en s’appuyant sur des formes diverses departenariats avec les Etats, garants de biens communs qui ne sont pas de son ressort apriori (ordre public, diversité culturelle, respect des minorités, sauvegarde du sportamateur)

La pérennité du mouvement olympique repose sur les fédérations internationales. Lelieu d’implantation de leurs sièges reflète une double prépondérance: des sportsd’équipes européens à la diffusion internationale, et de ce fait celles des pays du Nordsur les pays en développement liées aux disparités en termes de richesse, d’équipementset de possibilité de valorisation des évènements sportifs. Le cas de la Suisse est à cetégard significatif.

Le mardi 20 octobre 2009, l'Assemblée Générale des Nations Unies a accordé au ComitéInternational Olympique (CIO) le statut d'observateur auprès de l'Organisation des Nations Unies, enreconnaissance des efforts remarquables du CIO, qui travaille à contribuer à la réalisation desobjectifs de développement du Millénaire. L'Assemblée Générale a reconnu le rôle que le sport peutjouer pour contribuer à un monde meilleur et plus pacifique grâce au partenariat entre le CIO etl'Organisation des Nations Unies dans l'assistance humanitaire, la consolidation de la paix,l'éducation, l'égalité des sexes, l'environnement et la lutte contre le VIH/SIDA dans le monde. Avecce nouveau statut d'observateur, le CIO sera en mesure de participer officiellement à toutes lesréunions de l'Assemblée Générale des Nations Unies où il peut prendre la parole, promouvoir le sportà un niveau plus élevé, ce qui renforce encore le partenariat entre le CIO et le système des NationsUnies.

Le mouvement olympique reflète très exactement la recherche de cet équilibre sur unemarche de crête: en veillant sur les valeurs du sport dont il se revendique, il trouve lesfondements de son autonomie, mais son exceptionnelle réussite (204 Etats et territoiresparticipent aux JO de 2008 (Pékin) alors que l’ONU a 193 membres en 2011) lui imposed’établir la pérennité du mouvement en s’appuyant sur des formes diverses departenariats avec les Etats, garants de biens communs qui ne sont pas de son ressort apriori (ordre public, diversité culturelle, respect des minorités, sauvegarde du sportamateur)

La pérennité du mouvement olympique repose sur les fédérations internationales. Lelieu d’implantation de leurs sièges reflète une double prépondérance: des sportsd’équipes européens à la diffusion internationale, et de ce fait celles des pays du Nordsur les pays en développement liées aux disparités en termes de richesse, d’équipementset de possibilité de valorisation des évènements sportifs. Le cas de la Suisse est à cetégard significatif.

Le mardi 20 octobre 2009, l'Assemblée Générale des Nations Unies a accordé au ComitéInternational Olympique (CIO) le statut d'observateur auprès de l'Organisation des Nations Unies, enreconnaissance des efforts remarquables du CIO, qui travaille à contribuer à la réalisation desobjectifs de développement du Millénaire. L'Assemblée Générale a reconnu le rôle que le sport peutjouer pour contribuer à un monde meilleur et plus pacifique grâce au partenariat entre le CIO etl'Organisation des Nations Unies dans l'assistance humanitaire, la consolidation de la paix,l'éducation, l'égalité des sexes, l'environnement et la lutte contre le VIH/SIDA dans le monde. Avecce nouveau statut d'observateur, le CIO sera en mesure de participer officiellement à toutes lesréunions de l'Assemblée Générale des Nations Unies où il peut prendre la parole, promouvoir le sportà un niveau plus élevé, ce qui renforce encore le partenariat entre le CIO et le système des NationsUnies.

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Le siège du Comité International Olympique se trouve à Lausanne depuis 1915. La ville n’a jamaisaccueilli les Jeux, mais le Baron de Coubertin choisit la cité vaudoise pour sa tranquillité, alors que laPremière Guerre mondiale faisait rage.

La présence du CIO à Lausanne produit un effet boule de neige. De nombreuses fédérations sportivesont installé leur siège dans la capitale vaudoise ou plus largement en Suisse. La ville abrite égalementle Tribunal Arbitral du Sport (TAS) qui joue dans l’univers olympique le même rôle que la Cour deLa Haye dans le concert des nations, le Conseil international de l’arbitrage en matière de sport(CIAS) et également l’Association des fédérations internationales olympiques d’été.

25 fédérations sportives internationales ont établi leur siège et secrétariat administratif dans le cantonde Vaud, profitant ainsi de la proximité géographique des institutions olympiques et des possibilitéstrès faciles de contact avec leurs responsables. C’est la région du monde qui compte le plus de siègesd’organisations et de fédérations sportives internationales. La Ville de Lausanne et le Canton deVaud mènent depuis plusieurs années une politique publique d’accueil des fédérations etorganisations sportives internationales.

« Une telle concentration d’acteurs majeurs du sport mondial dans notre région génère un impactéconomique, touristique et d’image considérables. Une récente étude évalue les retombéeséconomiques de la présence du CIO, ainsi que des fédérations et organisations sportivesinternationales sur sol vaudois à plus de 200 millions de francs par an. »

La neutralité de la Suisse, sa stabilité politique et sa position centrale au sein de l’Europe en font unchoix logique pour les fédérations et organisations sportives qui cherchent à installer leur siège. Sansoublier l’argument économique qui est décisif pour attirer les fédérations sportives en Suisse.

Le siège du Comité International Olympique se trouve à Lausanne depuis 1915. La ville n’a jamaisaccueilli les Jeux, mais le Baron de Coubertin choisit la cité vaudoise pour sa tranquillité, alors que laPremière Guerre mondiale faisait rage.

La présence du CIO à Lausanne produit un effet boule de neige. De nombreuses fédérations sportivesont installé leur siège dans la capitale vaudoise ou plus largement en Suisse. La ville abrite égalementle Tribunal Arbitral du Sport (TAS) qui joue dans l’univers olympique le même rôle que la Cour deLa Haye dans le concert des nations, le Conseil international de l’arbitrage en matière de sport(CIAS) et également l’Association des fédérations internationales olympiques d’été.

25 fédérations sportives internationales ont établi leur siège et secrétariat administratif dans le cantonde Vaud, profitant ainsi de la proximité géographique des institutions olympiques et des possibilitéstrès faciles de contact avec leurs responsables. C’est la région du monde qui compte le plus de siègesd’organisations et de fédérations sportives internationales. La Ville de Lausanne et le Canton deVaud mènent depuis plusieurs années une politique publique d’accueil des fédérations etorganisations sportives internationales.

« Une telle concentration d’acteurs majeurs du sport mondial dans notre région génère un impactéconomique, touristique et d’image considérables. Une récente étude évalue les retombéeséconomiques de la présence du CIO, ainsi que des fédérations et organisations sportivesinternationales sur sol vaudois à plus de 200 millions de francs par an. »

La neutralité de la Suisse, sa stabilité politique et sa position centrale au sein de l’Europe en font unchoix logique pour les fédérations et organisations sportives qui cherchent à installer leur siège. Sansoublier l’argument économique qui est décisif pour attirer les fédérations sportives en Suisse.

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Ière PartieB- La mondialisation économique du sport: le sportprofessionnel pris en otage par les enjeux économiques

Le marché mondial de tous les biens et services sportifs se chiffre à environ600 milliards d’euros (en 2006) estime Wladimir Andreff, dont 250 milliardspour le football, 150 milliards pour les articles de sport et 60 milliards pourles droits de retransmission télévisée d’événements sportifs. En France, lepoids de l’économie du sport en 2005 est évalué à 30,4 milliards d’euros, soit1,77 % du PIB, et dans la plupart des pays développés il s’établit entre 1,5 %et 2 % du PIB. Le coût d’investissement des Jeux olympiques de Pékin estd’environ 36 milliards d’euros, celui de la Coupe du Monde de football 2006de 6 milliards d’euros.

Les retombées économiques des grands événements sportifs mondiaux (Jeuxolympiques, Coupe du Monde) sont souvent surestimées, en raison de doublescomptages, d’effets de substitution (les spectateurs de la Coupe du mondeauraient occupé différemment leurs loisirs), d’effets d’éviction(l’investissement dans des stades s’est fait au détriment d’autres projets) maisaussi en raison des intérêts de la ville ou du pays d’accueil qui peuventorienter les résultats des études qu’ils commanditent.

Les Dossiers de la Mondialisation - 1 - n° 11 – août 2008 www.rdv-mondialisation.fr

Le marché mondial de tous les biens et services sportifs se chiffre à environ600 milliards d’euros (en 2006) estime Wladimir Andreff, dont 250 milliardspour le football, 150 milliards pour les articles de sport et 60 milliards pourles droits de retransmission télévisée d’événements sportifs. En France, lepoids de l’économie du sport en 2005 est évalué à 30,4 milliards d’euros, soit1,77 % du PIB, et dans la plupart des pays développés il s’établit entre 1,5 %et 2 % du PIB. Le coût d’investissement des Jeux olympiques de Pékin estd’environ 36 milliards d’euros, celui de la Coupe du Monde de football 2006de 6 milliards d’euros.

Les retombées économiques des grands événements sportifs mondiaux (Jeuxolympiques, Coupe du Monde) sont souvent surestimées, en raison de doublescomptages, d’effets de substitution (les spectateurs de la Coupe du mondeauraient occupé différemment leurs loisirs), d’effets d’éviction(l’investissement dans des stades s’est fait au détriment d’autres projets) maisaussi en raison des intérêts de la ville ou du pays d’accueil qui peuventorienter les résultats des études qu’ils commanditent.

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Page 18: Microsoft power point   sport et mondialisation

« S’agissant du commerce international des articles de sport. Les plus grandes zones exportatricessont l’Asie puis l’Union européenne ; les régions importatrices sont l’Union européenne puisl’ALENA. L’Asie est exportatrice nette, à l’inverse de l’UE. Les avantages comparatifs sontdifférents selon le niveau de développement des pays. Les pays développés se spécialisent dans lesarticles de sport dont la pratique exige des instruments techniques (ski, voile, surf, etc.). Les paysémergents ont des avantages comparatifs dans des produits banalisés, ou qui peuvent servir à lapratique de plus d’un sport (vêtements, chaussures, raquettes, ballons, etc.).

La mondialisation affecte aussi la géographie de la production des articles de sport, qui estdélocalisée massivement dans des pays en développement qui les exportent ensuite vers les paysdéveloppés. Cette délocalisation se fait soit par des investissements directs dans des pays à bassalaires, c’est le modèle « Adidas », soit par des liens de sous-traitance avec les entreprises de cespays, c’est le modèle « Nike ».

Wladimir Andreff examine la mondialisation du sport professionnel à partir de deux modèles : celuide ligue fermée, à l’américaine, qui se mondialise peu, et celui de ligue ouverte, telle la ligueeuropéenne, qui est très propice à la mondialisation du sport professionnel.

Une ligue fermée est un cartel de clubs qui a un pouvoir de monopole sur les produits qu’il vend. Lesrevenus et les profits sont redistribués à ses membres.

Un tel cartel maintient des barrières à l’entrée (le nombre de clubs est constant) et échappe à la loiantitrust aux États-Unis (Sport Broadcasting Act, 1961).

Ces clubs détiennent un pouvoir certain sur le marché des sportifs : plafonnement salarial,classement des joueurs et des clubs, réglementation des mouvements de joueurs, etc. Ainsi, le clubclassé dernier à la fin d’une saison a priorité pour acheter le meilleur nouveau joueur, ce qui tend àrééquilibrer les forces. »

« S’agissant du commerce international des articles de sport. Les plus grandes zones exportatricessont l’Asie puis l’Union européenne ; les régions importatrices sont l’Union européenne puisl’ALENA. L’Asie est exportatrice nette, à l’inverse de l’UE. Les avantages comparatifs sontdifférents selon le niveau de développement des pays. Les pays développés se spécialisent dans lesarticles de sport dont la pratique exige des instruments techniques (ski, voile, surf, etc.). Les paysémergents ont des avantages comparatifs dans des produits banalisés, ou qui peuvent servir à lapratique de plus d’un sport (vêtements, chaussures, raquettes, ballons, etc.).

La mondialisation affecte aussi la géographie de la production des articles de sport, qui estdélocalisée massivement dans des pays en développement qui les exportent ensuite vers les paysdéveloppés. Cette délocalisation se fait soit par des investissements directs dans des pays à bassalaires, c’est le modèle « Adidas », soit par des liens de sous-traitance avec les entreprises de cespays, c’est le modèle « Nike ».

Wladimir Andreff examine la mondialisation du sport professionnel à partir de deux modèles : celuide ligue fermée, à l’américaine, qui se mondialise peu, et celui de ligue ouverte, telle la ligueeuropéenne, qui est très propice à la mondialisation du sport professionnel.

Une ligue fermée est un cartel de clubs qui a un pouvoir de monopole sur les produits qu’il vend. Lesrevenus et les profits sont redistribués à ses membres.

Un tel cartel maintient des barrières à l’entrée (le nombre de clubs est constant) et échappe à la loiantitrust aux États-Unis (Sport Broadcasting Act, 1961).

Ces clubs détiennent un pouvoir certain sur le marché des sportifs : plafonnement salarial,classement des joueurs et des clubs, réglementation des mouvements de joueurs, etc. Ainsi, le clubclassé dernier à la fin d’une saison a priorité pour acheter le meilleur nouveau joueur, ce qui tend àrééquilibrer les forces. »

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« La ligue ouverte est fondée sur la promotion et la relégation. Si, en liguefermée, le but est la maximisation du profit, un club ouvert (européen) doitmaximiser le nombre de ses victoires sportives, sous contrainte budgétaire.Les ligues ouvertes sont soumises au droit européen de la concurrence, lesclubs ne peuvent donc pas s’organiser en cartel ni réglementer les achats desportifs.

Dans ce cadre, les clubs de haut niveau se transforment en firmesmultinationales, tel Manchester United : les spectateurs sont internationaux,tout comme les joueurs et les entraîneurs ; les produits dérivés se vendentpartout dans le monde ; le financement est totalement international ; lapropriété des clubs est étrangère. Ce qui ne va pas sans poser des problèmesde gouvernance ».

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« La ligue ouverte est fondée sur la promotion et la relégation. Si, en liguefermée, le but est la maximisation du profit, un club ouvert (européen) doitmaximiser le nombre de ses victoires sportives, sous contrainte budgétaire.Les ligues ouvertes sont soumises au droit européen de la concurrence, lesclubs ne peuvent donc pas s’organiser en cartel ni réglementer les achats desportifs.

Dans ce cadre, les clubs de haut niveau se transforment en firmesmultinationales, tel Manchester United : les spectateurs sont internationaux,tout comme les joueurs et les entraîneurs ; les produits dérivés se vendentpartout dans le monde ; le financement est totalement international ; lapropriété des clubs est étrangère. Ce qui ne va pas sans poser des problèmesde gouvernance ».

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Ière PartieC- Effets de la mondialisation des activités annexes liées aux pratiquessportives: corruption et criminalité financière

Fraude, corruption et blanchiment constituent les principales dérives de lamondialisation du sport passibles de sanctions pénales. La fraude consiste à détourner del’argent légal pour se l’approprier ; le blanchiment est un flux d’argent illégal qu’on faitentrer dans une structure légale (Pablo Escobar, célèbre baron de la drogue du cartel deMedellin, possédait plusieurs clubs de football et de basket-ball, ainsi que les meilleurschevaux de course de l’époque) ; enfin, la corruption implique le paiement de joueurs oud’arbitres pour s’assurer de l’issue d’un match et faciliter ainsi le blanchiment.

L’exemple type est celui de la surfacturation. Le criminel détenteur d’un club achète unjoueur brésilien à un prix bien supérieur à celui du marché et la différence lui revientensuite, moyennant commission au club brésilien. Il peut aussi facturer un joueurbeaucoup plus cher que le prix de vente réel ce qui lui permet de blanchir d’autresrevenus.

La prévention de la corruption s’intéresse avant tout aux pays en développement et auxpetits clubs, comme récemment en Serbie, où se mêlent drogue et contrefaçons. L’achatde clubs permet de bénéficier de tout le réseau de soutien du club, qui assure la reventede drogue et d’armes essentiellement. De plus, les sommes sont moins importantes maisles gains sont plus assurés.

Fraude, corruption et blanchiment constituent les principales dérives de lamondialisation du sport passibles de sanctions pénales. La fraude consiste à détourner del’argent légal pour se l’approprier ; le blanchiment est un flux d’argent illégal qu’on faitentrer dans une structure légale (Pablo Escobar, célèbre baron de la drogue du cartel deMedellin, possédait plusieurs clubs de football et de basket-ball, ainsi que les meilleurschevaux de course de l’époque) ; enfin, la corruption implique le paiement de joueurs oud’arbitres pour s’assurer de l’issue d’un match et faciliter ainsi le blanchiment.

L’exemple type est celui de la surfacturation. Le criminel détenteur d’un club achète unjoueur brésilien à un prix bien supérieur à celui du marché et la différence lui revientensuite, moyennant commission au club brésilien. Il peut aussi facturer un joueurbeaucoup plus cher que le prix de vente réel ce qui lui permet de blanchir d’autresrevenus.

La prévention de la corruption s’intéresse avant tout aux pays en développement et auxpetits clubs, comme récemment en Serbie, où se mêlent drogue et contrefaçons. L’achatde clubs permet de bénéficier de tout le réseau de soutien du club, qui assure la reventede drogue et d’armes essentiellement. De plus, les sommes sont moins importantes maisles gains sont plus assurés.

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La réalité des dérives et les formes de prévention efficaces

L'éthique du sport et les droits des sportifs renforcés Paris, le 19 janvier 2012 Le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) se félicite de l’adoption par les députés, la

nuit dernière, de la proposition de loi visant à renforcer l'éthique du sport et les droits des sportifs,déposée au Sénat à l’origine par M. Yvon Collin, appartenant au groupe « Rassemblementdémocratique et social européen », et votée à l’unanimité par la Chambre haute en 1ère lecture le 30mai 2011.

Ce texte contient plusieurs dispositions attendues par le mouvement sportif depuis de nombreusesannées. Même s’il est dommage que plusieurs amendements déposés améliorant le texte n’aient puêtre votés favorablement du fait du calendrier parlementaire contraint en cette fin de législature, iln’en demeure pas moins qu’il constitue une importante avancée.

Comme le précise l’exposé des motifs de la proposition de loi, ce texte prévoit, notamment, que «lesfédérations édictent des règles et conditionnent la participation aux compétitions qu'elles organisentau respect de comportements vertueux et de l'équité », dans le droit fil des travaux menés par leCNOSF.

La disposition permettant de lutter contre la revente illicite de billets rend aux fédérations etorganisateurs de compétitions la maîtrise de leur politique tarifaire, au bénéfice de l’accès au sportpour tous.

La création d’un délit de manipulation de compétition sportive permettra de lutter plus efficacementcontre la corruption.L’élargissement des aménagements de scolarité dont bénéficiaient les sportifs de haut niveau etespoirs aux sportifs présents dans les centres de formation permettra ainsi à l’ensemble des jeunessportifs de concilier les impératifs liés à leur entraînement avec les exigences éducatives quifaciliteront leur insertion professionnelle ou leur reconversion.

Enfin, la modification des pouvoirs de l'Agence française de lutte contre le dopage, notamment dansles domaines de la prévention et de la recherche contre le dopage, constitue assurément une avancéedans la lutte contre le dopage.

L'éthique du sport et les droits des sportifs renforcés Paris, le 19 janvier 2012 Le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) se félicite de l’adoption par les députés, la

nuit dernière, de la proposition de loi visant à renforcer l'éthique du sport et les droits des sportifs,déposée au Sénat à l’origine par M. Yvon Collin, appartenant au groupe « Rassemblementdémocratique et social européen », et votée à l’unanimité par la Chambre haute en 1ère lecture le 30mai 2011.

Ce texte contient plusieurs dispositions attendues par le mouvement sportif depuis de nombreusesannées. Même s’il est dommage que plusieurs amendements déposés améliorant le texte n’aient puêtre votés favorablement du fait du calendrier parlementaire contraint en cette fin de législature, iln’en demeure pas moins qu’il constitue une importante avancée.

Comme le précise l’exposé des motifs de la proposition de loi, ce texte prévoit, notamment, que «lesfédérations édictent des règles et conditionnent la participation aux compétitions qu'elles organisentau respect de comportements vertueux et de l'équité », dans le droit fil des travaux menés par leCNOSF.

La disposition permettant de lutter contre la revente illicite de billets rend aux fédérations etorganisateurs de compétitions la maîtrise de leur politique tarifaire, au bénéfice de l’accès au sportpour tous.

La création d’un délit de manipulation de compétition sportive permettra de lutter plus efficacementcontre la corruption.L’élargissement des aménagements de scolarité dont bénéficiaient les sportifs de haut niveau etespoirs aux sportifs présents dans les centres de formation permettra ainsi à l’ensemble des jeunessportifs de concilier les impératifs liés à leur entraînement avec les exigences éducatives quifaciliteront leur insertion professionnelle ou leur reconversion.

Enfin, la modification des pouvoirs de l'Agence française de lutte contre le dopage, notamment dansles domaines de la prévention et de la recherche contre le dopage, constitue assurément une avancéedans la lutte contre le dopage.

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IIème Partie: Les pratiques sportives, comme correctifsaux dérives de la mondialisation

Les valeurs du mouvement sportif: La Charte olympique. A) rappel historique « La décision de rétablissement est prise à l’unanimité et les premiers Jeux Olympiques de l’ère

moderne auront bien lieu à Athènes, le 25 mars 1896, coïncidant avec la fête nationale grecque et laPâques orthodoxe. Lors de l’ouverture, « on joua l’hymne olympique de Samaras et Palamas qui nedeviendra officiellement l’hymne des Jeux qu’en 1960. » Cette première Olympiade eut un grandsuccès avec la participation de 50 000 spectateurs. Ce succès pousse alors la Grèce, par la bouchemême du roi Georges 1er, à souhaiter que le pays devienne « le rendez-vous pacifique des nations, lesiège stable et permanent des Jeux Olympiques ».

Cette perspective grecque ne fut pas retenue. Les Jeux Olympiques de 1900 et de 1904 eurent lieu,respectivement, en France à Paris, et aux Etats-Unis à Saint-Louis. Par contre, il y eut, en 1906, uneOlympiade intermédiaire qui revint de nouveau à Athènes et eut encore un immense succès.

On peut mieux voir, aujourd’hui, que le surgissement de Jeux Olympiques modernes mondiauxconstituait alors, un incroyable défi éthique au seuil de deux Guerres mondiales aux violencesextrêmes. Des sociétés incompatibles s’opposaient. D’un côté, royaumes et empires – entretenantune gymnastique à visée militaire – sont fondés sur l’association privilégiée des acteurs du religieuxet du politique. D’un autre côté, les nations marchandes– qui ont réinventé le sport institué – sontfondées sur l’association privilégiée des acteurs de l’économie et de l’information.

L’exemple de Pierre de Coubertin représente ainsi, à l’évidence, l’exceptionnel d’un engagementindividuel anticipateur dans l’exceptionnel moment collectif de transition qui va s’avérer si tragique.Pierre de Coubertin assuma la présidence du CIO jusqu’à la fin des jeux de 1924. Seule la Francerefusa de se joindre au concert de louanges. La presse sportive française passa pratiquement lesjeux sous silence, non seulement en 1896, mais aussi au cours de plusieurs olympiades suivantes.Lorsque Coubertin mourut en 1937 il était ruiné et, comme l’a exprimé un biographe « il devait êtrel’un des rares Français non décorés » Jacques Demorgon « Les sports et les Jeux Olympiques dans le devenirdes sociétés. Des Grecs à la mondialisation olympique actuelle ». Synergies Chine, n° 4 – 2009, pp. 173-186

Les valeurs du mouvement sportif: La Charte olympique. A) rappel historique « La décision de rétablissement est prise à l’unanimité et les premiers Jeux Olympiques de l’ère

moderne auront bien lieu à Athènes, le 25 mars 1896, coïncidant avec la fête nationale grecque et laPâques orthodoxe. Lors de l’ouverture, « on joua l’hymne olympique de Samaras et Palamas qui nedeviendra officiellement l’hymne des Jeux qu’en 1960. » Cette première Olympiade eut un grandsuccès avec la participation de 50 000 spectateurs. Ce succès pousse alors la Grèce, par la bouchemême du roi Georges 1er, à souhaiter que le pays devienne « le rendez-vous pacifique des nations, lesiège stable et permanent des Jeux Olympiques ».

Cette perspective grecque ne fut pas retenue. Les Jeux Olympiques de 1900 et de 1904 eurent lieu,respectivement, en France à Paris, et aux Etats-Unis à Saint-Louis. Par contre, il y eut, en 1906, uneOlympiade intermédiaire qui revint de nouveau à Athènes et eut encore un immense succès.

On peut mieux voir, aujourd’hui, que le surgissement de Jeux Olympiques modernes mondiauxconstituait alors, un incroyable défi éthique au seuil de deux Guerres mondiales aux violencesextrêmes. Des sociétés incompatibles s’opposaient. D’un côté, royaumes et empires – entretenantune gymnastique à visée militaire – sont fondés sur l’association privilégiée des acteurs du religieuxet du politique. D’un autre côté, les nations marchandes– qui ont réinventé le sport institué – sontfondées sur l’association privilégiée des acteurs de l’économie et de l’information.

L’exemple de Pierre de Coubertin représente ainsi, à l’évidence, l’exceptionnel d’un engagementindividuel anticipateur dans l’exceptionnel moment collectif de transition qui va s’avérer si tragique.Pierre de Coubertin assuma la présidence du CIO jusqu’à la fin des jeux de 1924. Seule la Francerefusa de se joindre au concert de louanges. La presse sportive française passa pratiquement lesjeux sous silence, non seulement en 1896, mais aussi au cours de plusieurs olympiades suivantes.Lorsque Coubertin mourut en 1937 il était ruiné et, comme l’a exprimé un biographe « il devait êtrel’un des rares Français non décorés » Jacques Demorgon « Les sports et les Jeux Olympiques dans le devenirdes sociétés. Des Grecs à la mondialisation olympique actuelle ». Synergies Chine, n° 4 – 2009, pp. 173-186

Page 23: Microsoft power point   sport et mondialisation

B – Les principes fondamentaux de l’Olympisme 1- L’Olympisme est une philosophie de vie, exaltant et combinant en un ensemble équilibré les

qualités du corps, de la volonté et de l’esprit. Alliant le sport à la culture et à l’éducation,l’Olympisme se veut créateur d’un style de vie fondé sur la joie dans l’effort, la valeur éducative dubon exemple et le respect des principes éthiques fondamentauxuniversels.

2- Le but de l’Olympisme est de mettre le sport au service du développement harmonieux del’homme en vue de promouvoir une société pacifique, soucieuse de préserver la dignité humaine.

3- Le Mouvement olympique est l’action concertée, organisée, universelle et permanente, exercéesous l’autorité suprême du CIO, de tous les individus et entités inspirés par les valeurs del’Olympisme. Elle s’étend aux cinq continents. Elle atteint son point culminant lors durassemblement des athlètes du monde au grand festival du sport que sont les Jeux Olympiques. Sonsymbole est constitué de cinq anneaux entrelacés.

4- La pratique du sport est un droit de l’homme. Chaque individu doit avoir la possibilité de faire dusport sans discrimination d’aucune sorte et dans l’esprit olympique, qui exige la compréhensionmutuelle, l’esprit d’amitié, de solidarité et de fair-play. L’organisation, l’administration et la gestiondu sport doivent être contrôlées par des organisations sportives indépendantes.

5- Toute forme de discrimination à l’égard d’un pays ou d’une personne fondée sur desconsidérations de race, de religion, de politique, de sexe ou autres est incompatible avecl’appartenance au Mouvement olympique.

6-L’appartenance au Mouvement olympique exige le respect de la Charte olympique et lareconnaissance par le CIO.

B – Les principes fondamentaux de l’Olympisme 1- L’Olympisme est une philosophie de vie, exaltant et combinant en un ensemble équilibré les

qualités du corps, de la volonté et de l’esprit. Alliant le sport à la culture et à l’éducation,l’Olympisme se veut créateur d’un style de vie fondé sur la joie dans l’effort, la valeur éducative dubon exemple et le respect des principes éthiques fondamentauxuniversels.

2- Le but de l’Olympisme est de mettre le sport au service du développement harmonieux del’homme en vue de promouvoir une société pacifique, soucieuse de préserver la dignité humaine.

3- Le Mouvement olympique est l’action concertée, organisée, universelle et permanente, exercéesous l’autorité suprême du CIO, de tous les individus et entités inspirés par les valeurs del’Olympisme. Elle s’étend aux cinq continents. Elle atteint son point culminant lors durassemblement des athlètes du monde au grand festival du sport que sont les Jeux Olympiques. Sonsymbole est constitué de cinq anneaux entrelacés.

4- La pratique du sport est un droit de l’homme. Chaque individu doit avoir la possibilité de faire dusport sans discrimination d’aucune sorte et dans l’esprit olympique, qui exige la compréhensionmutuelle, l’esprit d’amitié, de solidarité et de fair-play. L’organisation, l’administration et la gestiondu sport doivent être contrôlées par des organisations sportives indépendantes.

5- Toute forme de discrimination à l’égard d’un pays ou d’une personne fondée sur desconsidérations de race, de religion, de politique, de sexe ou autres est incompatible avecl’appartenance au Mouvement olympique.

6-L’appartenance au Mouvement olympique exige le respect de la Charte olympique et lareconnaissance par le CIO.

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IIème Partie:A- Sport et intégration: le partage de valeurs communes auservice d’activités économiques et sociales variées

L’intégration par l’économique: La dépense liée aux pratiques sportives qui s’élève en 2003 à 27,4 milliards d’euros (soit 1,73 % du

PIB, hors valorisation du bénévolat), est de 6 à 7 fois supérieure à celle liée au spectacle sportif (sportprofessionnel 3,5 milliards d’euros), ce qui tranche avec les idées préconçues sur les poidséconomiques respectifs du sport professionnel et des pratiques sportives.

En englobant toutes les fonctions inhérentes à l’organisation du secteur sportif (administration,enseignement, encadrement, etc.), on dénombrait 400 000 emplois en 2002, dans les secteurs du sportou en relation avec le sport en France. Bien que cela ne représente qu’environ 1,5 % de la populationactive, il s’agit d’un secteur en extension que le Ministère de la jeunesse, des sports et de la vieassociative qualifie de « secteur socio-économique à part entière [qui] constitue un véritable vivierd'emplois » et pour lequel à été mis en place, en 1996, le plan Sport-Emploi. Ce dispositif permet definancer les formations des jeunes, même si certains restent sceptiques.

En tant que joueur professionnel, les possibilités d’intégration sont très limitées, voire nulles. C’estparticulièrement vrai sur le cas étudié. Ainsi, même l’ASVEL, dont on pourrait penser qu’il soit unepépinière de joueurs professionnels, n’exerce cette fonction que de manière marginale, si on larapporte à l’ensemble de son activité. « En réalité, aujourd’hui, on sait que ce n’est pas le centre deformation qui permet de recruter des professionnels. On en sort un tous les cinq ans »(Directeur del’ASVEL).

L’intégration par l’économique: La dépense liée aux pratiques sportives qui s’élève en 2003 à 27,4 milliards d’euros (soit 1,73 % du

PIB, hors valorisation du bénévolat), est de 6 à 7 fois supérieure à celle liée au spectacle sportif (sportprofessionnel 3,5 milliards d’euros), ce qui tranche avec les idées préconçues sur les poidséconomiques respectifs du sport professionnel et des pratiques sportives.

En englobant toutes les fonctions inhérentes à l’organisation du secteur sportif (administration,enseignement, encadrement, etc.), on dénombrait 400 000 emplois en 2002, dans les secteurs du sportou en relation avec le sport en France. Bien que cela ne représente qu’environ 1,5 % de la populationactive, il s’agit d’un secteur en extension que le Ministère de la jeunesse, des sports et de la vieassociative qualifie de « secteur socio-économique à part entière [qui] constitue un véritable vivierd'emplois » et pour lequel à été mis en place, en 1996, le plan Sport-Emploi. Ce dispositif permet definancer les formations des jeunes, même si certains restent sceptiques.

En tant que joueur professionnel, les possibilités d’intégration sont très limitées, voire nulles. C’estparticulièrement vrai sur le cas étudié. Ainsi, même l’ASVEL, dont on pourrait penser qu’il soit unepépinière de joueurs professionnels, n’exerce cette fonction que de manière marginale, si on larapporte à l’ensemble de son activité. « En réalité, aujourd’hui, on sait que ce n’est pas le centre deformation qui permet de recruter des professionnels. On en sort un tous les cinq ans »(Directeur del’ASVEL).

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De nombreux métiers à côté du terrain De fait, il existe un mythe – celui du sportif qui a « réussi » – mythe constitué et entretenu par la

médiatisation et la starisation de quelques sportifs. Mais ce parcours est celui de l’exceptionnalité aumoins autant que celui de l’excellence. Le sport de haut niveau est la partie émergée d’un secteur oùles possibilités d’emplois sont beaucoup plus vastes que la carrière sportive elle -même, pluspérennes aussi car on peut rester entraîneur beaucoup plus longtemps que joueur. Ainsi le directeurde l’ASVEL estime que la « réussite » peut se manifester à plusieurs niveaux : « Bien sûr que laréussite est intégratrice ! Mais la réussite à tous les niveaux. Et pas seulement dans l’élite. Ça peutêtre comme arbitre, comme encadrant, etc. En contribuant à l’épanouissement de l’individu oncontribue à sa réussite et donc à son intégration. Il y a beaucoup d’autres débouchés,encadrement,arbitre, etc. » (Directeur de l’ASVEL).

Autrement dit, on peut réussir à intégrer l’univers professionnel du sport, donc « réussir », sans êtreun sportif de haut niveau (on retrouve un processus similaire en art : il est tout à fait possible de vivrede la musique sans être une vedette). Le parcours de plusieurs de nos interlocuteurs en attesteclairement : « J’ai commencé à jouer à 12 ans, j’en ai 33 aujourd’hui : j’ai d’abord été joueur, puisentraîneur, puis arbitre, aujourd’hui, je suis manageur général. Donc j’ai vu pal mal de choses »(manageur général ASV) / « Je suis aujourd’hui secrétaire générale, mais je joue encore au basket !J’ai aussi été arbitre et j’ai été la première femme présidente de la commission des arbitres au niveaunational»

Ludovic Viévard Le sport : outil d’intégration et de mixité ? L’exemple du basket à VilleurbanneJanvier 2006

De nombreux métiers à côté du terrain De fait, il existe un mythe – celui du sportif qui a « réussi » – mythe constitué et entretenu par la

médiatisation et la starisation de quelques sportifs. Mais ce parcours est celui de l’exceptionnalité aumoins autant que celui de l’excellence. Le sport de haut niveau est la partie émergée d’un secteur oùles possibilités d’emplois sont beaucoup plus vastes que la carrière sportive elle -même, pluspérennes aussi car on peut rester entraîneur beaucoup plus longtemps que joueur. Ainsi le directeurde l’ASVEL estime que la « réussite » peut se manifester à plusieurs niveaux : « Bien sûr que laréussite est intégratrice ! Mais la réussite à tous les niveaux. Et pas seulement dans l’élite. Ça peutêtre comme arbitre, comme encadrant, etc. En contribuant à l’épanouissement de l’individu oncontribue à sa réussite et donc à son intégration. Il y a beaucoup d’autres débouchés,encadrement,arbitre, etc. » (Directeur de l’ASVEL).

Autrement dit, on peut réussir à intégrer l’univers professionnel du sport, donc « réussir », sans êtreun sportif de haut niveau (on retrouve un processus similaire en art : il est tout à fait possible de vivrede la musique sans être une vedette). Le parcours de plusieurs de nos interlocuteurs en attesteclairement : « J’ai commencé à jouer à 12 ans, j’en ai 33 aujourd’hui : j’ai d’abord été joueur, puisentraîneur, puis arbitre, aujourd’hui, je suis manageur général. Donc j’ai vu pal mal de choses »(manageur général ASV) / « Je suis aujourd’hui secrétaire générale, mais je joue encore au basket !J’ai aussi été arbitre et j’ai été la première femme présidente de la commission des arbitres au niveaunational»

Ludovic Viévard Le sport : outil d’intégration et de mixité ? L’exemple du basket à VilleurbanneJanvier 2006

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L’intégration par le social

L’intégration par le social Ainsi, l’Union Européenne déclarait en 2000 que : « Le sport est une activité humaine qui repose sur

des valeurs sociales éducatives et culturelles essentielles. Il est un facteur d'insertion, de participationà la vie sociale, de tolérance, d'acceptation des différences et de respect des règles », un objectif quidoit guider l’organisation du sport.

Les règles sportives sont indispensables à la pratique du sport, mais ne suffisent pas à produire del’intégration si elles ne font pas partie d’un cadre qui leur donne sens.

Autrement dit, il faut créer du lien social à l’intérieur même de la pratique sportive. Pour que leprocessus fonctionne, il faut que la pratique sportive suive un certain nombre de règles — les règlesdu jeu — et un cadre « socialisant », le club, qui permette de construire des relations sociales etnotamment la relation jeune/adulte. C’est la raison pour laquelle l’encadrement est considéré commeun élément essentiel pour la réussite du processus d’intégration

Du discours des responsables de club, il ressort que « l’intégration » suppose beaucoup plus que laseule pratique sportive. Il faut accepter de faire activement partie de la vie du club. Un glissement estperceptible ; à la question de l’intégration par le sport dans la société qui leur a été posée semble sesubstituer celle de l’intégration au club, comme s’il s’agissait de deux problématiques identiques. Ortenir une place dans un groupe social qui vous accueille est une chose, se faire accepter dans unesociété qui produit de la ségrégation en est une autre. On a longtemps considéré qu’intégrer c’étaitcombler « un déficit de socialisation » sans mettre en avant les processus d’exclusion. S’intégrer dansun club sportif local, où l’on retrouve une partie de la diversité sociale de son quartier, ne supposepas que l’on échappe à la ségrégation qui marginalise les jeunes et les freine dans l’accès à l’emploi,au logement, etc., dans les autres sphères de la société.

L’intégration par le social Ainsi, l’Union Européenne déclarait en 2000 que : « Le sport est une activité humaine qui repose sur

des valeurs sociales éducatives et culturelles essentielles. Il est un facteur d'insertion, de participationà la vie sociale, de tolérance, d'acceptation des différences et de respect des règles », un objectif quidoit guider l’organisation du sport.

Les règles sportives sont indispensables à la pratique du sport, mais ne suffisent pas à produire del’intégration si elles ne font pas partie d’un cadre qui leur donne sens.

Autrement dit, il faut créer du lien social à l’intérieur même de la pratique sportive. Pour que leprocessus fonctionne, il faut que la pratique sportive suive un certain nombre de règles — les règlesdu jeu — et un cadre « socialisant », le club, qui permette de construire des relations sociales etnotamment la relation jeune/adulte. C’est la raison pour laquelle l’encadrement est considéré commeun élément essentiel pour la réussite du processus d’intégration

Du discours des responsables de club, il ressort que « l’intégration » suppose beaucoup plus que laseule pratique sportive. Il faut accepter de faire activement partie de la vie du club. Un glissement estperceptible ; à la question de l’intégration par le sport dans la société qui leur a été posée semble sesubstituer celle de l’intégration au club, comme s’il s’agissait de deux problématiques identiques. Ortenir une place dans un groupe social qui vous accueille est une chose, se faire accepter dans unesociété qui produit de la ségrégation en est une autre. On a longtemps considéré qu’intégrer c’étaitcombler « un déficit de socialisation » sans mettre en avant les processus d’exclusion. S’intégrer dansun club sportif local, où l’on retrouve une partie de la diversité sociale de son quartier, ne supposepas que l’on échappe à la ségrégation qui marginalise les jeunes et les freine dans l’accès à l’emploi,au logement, etc., dans les autres sphères de la société.

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IIème Partie:B - Sport, culture et solidarité

Selon des enquêtes faites dans l’agglomération lyonnaise « les clubs des quartiers sensibles sont deslieux d’expression et d’épanouissement privilégiés pour des jeunes issus de l’immigration etprincipalement pour les jeunes filles. Aux côtés des enseignants et des animateurs les clubs saventaussi s’ouvrir à d’autres missions pour accompagner les jeunes. Nombreux sont ceux qui en plus desactivités sportives pratiquent le soutien scolaire, renforçant ainsi le lien entre le club et l’école.

Ils sont inséparables comme des frères. Mamadou Niakaté, 24 ans, et Karim Mariko, 26 ans, ontgrandi dans l’une des plus anciennes cités HLM de France, celle de l’Abreuvoir, à Bobigny. En 2004,les deux amis décident de fonder « Oxmoz », une association dédiée à la solidarité internationale (2)mais aussi au sport, à la culture et à la citoyenneté. « Oxmoz vient d’osmose et signifie bien l’espritqui nous anime. Nous voulons rassembler les jeunes, leur donner certaines valeurs pour qu’ils nerestent pas enterrés dans leur cité et sortent de la peau d’éternelle victime. Notre but est de faireparticiper le plus grand nombre et d’éveiller les consciences à travers des projets sportifs, éducatifs,humanitaires et culturels », affirment les cofondateurs de l’association. Oxmoz compte aujourd’huiune centaine d’adhérents, de l’Abreuvoir et d’ailleurs, âgés entre 15 et 30 ans. Ses actions touchentdes centaines d’enfants et de jeunes de la Seine Saint Denis. En trois ans d’existence, l’associations’est rapidement professionnalisée et n’est pas peu fière de compter aujourd’hui comme un acteurlocal à part entière.

Selon des enquêtes faites dans l’agglomération lyonnaise « les clubs des quartiers sensibles sont deslieux d’expression et d’épanouissement privilégiés pour des jeunes issus de l’immigration etprincipalement pour les jeunes filles. Aux côtés des enseignants et des animateurs les clubs saventaussi s’ouvrir à d’autres missions pour accompagner les jeunes. Nombreux sont ceux qui en plus desactivités sportives pratiquent le soutien scolaire, renforçant ainsi le lien entre le club et l’école.

Ils sont inséparables comme des frères. Mamadou Niakaté, 24 ans, et Karim Mariko, 26 ans, ontgrandi dans l’une des plus anciennes cités HLM de France, celle de l’Abreuvoir, à Bobigny. En 2004,les deux amis décident de fonder « Oxmoz », une association dédiée à la solidarité internationale (2)mais aussi au sport, à la culture et à la citoyenneté. « Oxmoz vient d’osmose et signifie bien l’espritqui nous anime. Nous voulons rassembler les jeunes, leur donner certaines valeurs pour qu’ils nerestent pas enterrés dans leur cité et sortent de la peau d’éternelle victime. Notre but est de faireparticiper le plus grand nombre et d’éveiller les consciences à travers des projets sportifs, éducatifs,humanitaires et culturels », affirment les cofondateurs de l’association. Oxmoz compte aujourd’huiune centaine d’adhérents, de l’Abreuvoir et d’ailleurs, âgés entre 15 et 30 ans. Ses actions touchentdes centaines d’enfants et de jeunes de la Seine Saint Denis. En trois ans d’existence, l’associations’est rapidement professionnalisée et n’est pas peu fière de compter aujourd’hui comme un acteurlocal à part entière.

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La solidarité, Oxmoz choisit de l’appliquer en premier lieu dans son environnement, enutilisant un vecteur attractif : le football. Depuis l’enfance, Karim et Mamadou lepratiquent avec passion. Aujourd’hui, le premier entraîne les juniors du club de foot deBobigny tandis que le second est responsable du sponsoring au sein du même club. Lespremières actions de l’association sont donc logiquement footballistiques. « Nous noussommes beaucoup investis dans l’encadrement des stages « Animateurs Football deQuartier » (AFQ) (3), raconte Mamadou. Ces stages sont importants. Ils redonnentespoir à des jeunes qui ne connaissent que la galère. En se formant à l’animationsportive, ils retrouvent confiance en eux, entrevoient un avenir possible. Le fait que noussoyons issus des mêmes quartiers nous donne un avantage par rapport aux autresencadreurs. Ils nous écoutent plus facilement. »

Dans le même esprit, Oxmoz organise l’an dernier un Tournoi de l’amitié de football ensalle entre huit équipes de la Seine Saint Denis. Aimé Jacquet, l’ex-sélectionneurnational des champions du monde en 1998, appuie l’initiative et rend visite auxparticipants. Grand moment d’émotion et de fierté… Quelques mois plus tard, onretrouve Oxmoz aux côtés des associations Souliers du cœur et Banlieues du Mondedans le cadre d’un prestigieux tournoi de solidarité à Bercy parrainé par le joueurinternational Didier Drogba. But de l’opération ? Une vaste collecte de chaussures desport destinées à être envoyées à des clubs de foot en Afrique. De la solidarité locale àl’entraide internationale…

Source: Altermondes N°12 - Décembre 2007

La solidarité, Oxmoz choisit de l’appliquer en premier lieu dans son environnement, enutilisant un vecteur attractif : le football. Depuis l’enfance, Karim et Mamadou lepratiquent avec passion. Aujourd’hui, le premier entraîne les juniors du club de foot deBobigny tandis que le second est responsable du sponsoring au sein du même club. Lespremières actions de l’association sont donc logiquement footballistiques. « Nous noussommes beaucoup investis dans l’encadrement des stages « Animateurs Football deQuartier » (AFQ) (3), raconte Mamadou. Ces stages sont importants. Ils redonnentespoir à des jeunes qui ne connaissent que la galère. En se formant à l’animationsportive, ils retrouvent confiance en eux, entrevoient un avenir possible. Le fait que noussoyons issus des mêmes quartiers nous donne un avantage par rapport aux autresencadreurs. Ils nous écoutent plus facilement. »

Dans le même esprit, Oxmoz organise l’an dernier un Tournoi de l’amitié de football ensalle entre huit équipes de la Seine Saint Denis. Aimé Jacquet, l’ex-sélectionneurnational des champions du monde en 1998, appuie l’initiative et rend visite auxparticipants. Grand moment d’émotion et de fierté… Quelques mois plus tard, onretrouve Oxmoz aux côtés des associations Souliers du cœur et Banlieues du Mondedans le cadre d’un prestigieux tournoi de solidarité à Bercy parrainé par le joueurinternational Didier Drogba. But de l’opération ? Une vaste collecte de chaussures desport destinées à être envoyées à des clubs de foot en Afrique. De la solidarité locale àl’entraide internationale…

Source: Altermondes N°12 - Décembre 2007

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IIème partieC -Sport et relations internationales: le sport comme bien public, auxiliaired’un développement durable et vecteur de pacification des conflits

« Les idéaux olympiques sont également ceux de l’Organisation des Nations Unies :tolérance, égalité, fair-play et, surtout, paix. Ensemble, les Jeux Olympiques etl’Organisation des Nations Unies peuvent former une équipe gagnante. Mais la victoirene sera pas facile. La guerre, l’intolérance et le dénuement sont loin d’avoir disparu dela surface de la terre. Nous devons nous battre. Tout comme les athlètes s’efforcentd’atteindre des records mondiaux, nous devons lutter pour la paix dans le monde. »Kofi Annan, Secrétaire général des Nations Unies de 1997 à 2006.

De par ses caractéristiques, le sport constitue un instrument idéal pour promouvoir ledéveloppement. Il convient en effet à toutes les activités: à l’aide humanitaire axée sur lecourt terme ou sur les mesures d’urgence, aussi bien qu’aux projets à long terme de lacoopération au développement, quel que soit le niveau d’intervention (local, régional oumondial). Le sport est donc à même de contribuer largement à la réalisation desObjectifs du Millénaire pour le développement.

Le sport offre un cadre d’apprentissage, qui permet à chacun et à chacune d’acquérir demanière ludique et amusante des compétences sociales fondamentales telles que letravail en équipe, la reconnaissance de règles contraignantes, le sens de l’organisation, lagestion du temps libre ou la maîtrise d’émotions fortes (en cas de victoire ou de défaite,par ex.). Les activités sportives peuvent contribuer à mieux intégrer dans la sociététoutes sortes de groupes marginalisés : jeunes ayant quitté l’école, enfants des rues,enfants-soldats, handicapés, minorités ethniques, migrants, séropositifs, etc.

« Les idéaux olympiques sont également ceux de l’Organisation des Nations Unies :tolérance, égalité, fair-play et, surtout, paix. Ensemble, les Jeux Olympiques etl’Organisation des Nations Unies peuvent former une équipe gagnante. Mais la victoirene sera pas facile. La guerre, l’intolérance et le dénuement sont loin d’avoir disparu dela surface de la terre. Nous devons nous battre. Tout comme les athlètes s’efforcentd’atteindre des records mondiaux, nous devons lutter pour la paix dans le monde. »Kofi Annan, Secrétaire général des Nations Unies de 1997 à 2006.

De par ses caractéristiques, le sport constitue un instrument idéal pour promouvoir ledéveloppement. Il convient en effet à toutes les activités: à l’aide humanitaire axée sur lecourt terme ou sur les mesures d’urgence, aussi bien qu’aux projets à long terme de lacoopération au développement, quel que soit le niveau d’intervention (local, régional oumondial). Le sport est donc à même de contribuer largement à la réalisation desObjectifs du Millénaire pour le développement.

Le sport offre un cadre d’apprentissage, qui permet à chacun et à chacune d’acquérir demanière ludique et amusante des compétences sociales fondamentales telles que letravail en équipe, la reconnaissance de règles contraignantes, le sens de l’organisation, lagestion du temps libre ou la maîtrise d’émotions fortes (en cas de victoire ou de défaite,par ex.). Les activités sportives peuvent contribuer à mieux intégrer dans la sociététoutes sortes de groupes marginalisés : jeunes ayant quitté l’école, enfants des rues,enfants-soldats, handicapés, minorités ethniques, migrants, séropositifs, etc.

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L’UNESCO et le sport pour la paix et ledéveloppement

L’UNESCO est l’agence spécialisée des Nations Unies chef de file pour l’éducation physique et lesport (EPS).

Le programme de l’UNESCO pour l’éducation physique et le sport aborde un certain nombre de thèmes,notamment :

- La promotion du sport comme vecteur de paix, de réconciliation et de développement.- L’amélioration de la qualité et de l’accès aux programmes d’éducation physique et sportive.- La promotion et la préservation des jeux et sports traditionnels et de leur rôle dans le dialogue

interculturel.- La promotion de l’égalité des genres dans le sport en encourageant la pleine participation des femmes et

l’égal accès aux programmes d’éducation physique et sportive.- La lutte contre toutes les formes de discrimination, en particulier les comportements ou expressions

racistes à tousles niveaux.- La mobilisation des gouvernements pour combattre le dopage dans le sport Dans le cadre de ses efforts en vue de permettre au sport de jouer pleinement son rôle de facteur de

paix et de développement, l’UNESCO apporte son soutien à plusieurs initiatives :- Sport pour la paix dans les pays d’Amérique Centrale, initié au Salvador. Ce programme sous-régional a

été élaboré pour promouvoir l’éducation physique et la pratique du sport afin d’en faire un moyen deprévention contre la violence, la délinquance et la consommation de drogues.

- Sport pour la paix dans les pays membres de la CEDEAO. Ce projet vise à utiliser le sport pourpromouvoir une meilleure cohésion et une coopération dans les régions de l’Afrique de l’Ouest.

- DIAMBARS est un projet promouvant le sport et le social. Il s’agit d’un centre de football pour former(composante éducative, scolaire et sportive) les enfants au Sénégal. (www.diambars.org)

- VIH/SIDA et le sport. Le programme de l’EPS a initié un projet pilote au Mozambique qui vise àmobiliser les jeunes par des activités d’éducation physique et sportive, en vue de les sensibiliser auxproblèmes du VIH et du SIDA. L’UNESCO s’engage dans une action de lutte contre le VIH/SIDAavec le sport. L’objectif de ce projet « jeunesse à la jeunesse » est de sensibiliser les jeunes auxconséquences dévastatrices du SIDA.

L’UNESCO est l’agence spécialisée des Nations Unies chef de file pour l’éducation physique et lesport (EPS).

Le programme de l’UNESCO pour l’éducation physique et le sport aborde un certain nombre de thèmes,notamment :

- La promotion du sport comme vecteur de paix, de réconciliation et de développement.- L’amélioration de la qualité et de l’accès aux programmes d’éducation physique et sportive.- La promotion et la préservation des jeux et sports traditionnels et de leur rôle dans le dialogue

interculturel.- La promotion de l’égalité des genres dans le sport en encourageant la pleine participation des femmes et

l’égal accès aux programmes d’éducation physique et sportive.- La lutte contre toutes les formes de discrimination, en particulier les comportements ou expressions

racistes à tousles niveaux.- La mobilisation des gouvernements pour combattre le dopage dans le sport Dans le cadre de ses efforts en vue de permettre au sport de jouer pleinement son rôle de facteur de

paix et de développement, l’UNESCO apporte son soutien à plusieurs initiatives :- Sport pour la paix dans les pays d’Amérique Centrale, initié au Salvador. Ce programme sous-régional a

été élaboré pour promouvoir l’éducation physique et la pratique du sport afin d’en faire un moyen deprévention contre la violence, la délinquance et la consommation de drogues.

- Sport pour la paix dans les pays membres de la CEDEAO. Ce projet vise à utiliser le sport pourpromouvoir une meilleure cohésion et une coopération dans les régions de l’Afrique de l’Ouest.

- DIAMBARS est un projet promouvant le sport et le social. Il s’agit d’un centre de football pour former(composante éducative, scolaire et sportive) les enfants au Sénégal. (www.diambars.org)

- VIH/SIDA et le sport. Le programme de l’EPS a initié un projet pilote au Mozambique qui vise àmobiliser les jeunes par des activités d’éducation physique et sportive, en vue de les sensibiliser auxproblèmes du VIH et du SIDA. L’UNESCO s’engage dans une action de lutte contre le VIH/SIDAavec le sport. L’objectif de ce projet « jeunesse à la jeunesse » est de sensibiliser les jeunes auxconséquences dévastatrices du SIDA.

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CONCLUSIONL’asservissement du sport professionnel aux aux impératifsde la marchandisation, source d’inquiétudes majeures. Pendant que foot espagnol flambe sur les terrains, ses comptes prennent feu : cinq clubs

dans les derniers carrés de la Ligue des champions et de la Ligue Europa – une première- mais douze en redressement judiciaire, Liga et Segunda Division confondues, et vingt-trois lourdement endettés - 3,530 milliards d'euros pour les seuls clubs de Liga, selonJosé Maria Gay de Liebana, spécialiste football à l'Université de Barcelone ! Parmi lesclubs sous pression, l'Espanyol Barcelone (148 millions d'euros de dettes financières)vient de céder à un fonds de pension une partie des "droits sportifs" de quatre joueurs(Alvaro, Moreno, Amat et Marquez). Un moyen de rentrer rapidement de l'argent fraisau moment où l'étau financier se resserre sur les clubs, sur fond de grogne sociale etpolitique.

En mars, l'ardoise fiscale des clubs pros (752 millions d'euros) a scandalisé l'Espagne,plombée par la crise de la dette souveraine et qui compte 4,7 millions de chômeurs.

«Le dû des clubs au fisc représente 0,1% de la dette publique espagnole, c'est dire quela dette du foot devient significative dans les comptes du pays», relève l'économiste dusport Bastien Drut. Les clubs se sont engagés auprès du ministère des Sports àrembourser sur dix ans à partir de la fin de la saison. Une nouvelle loi adoptée en janvierautorise en outre les instances à reléguer un club en cessation de paiement. La vente dejoueurs par tranches serait-elle une bonne solution pour aider les clubs à assainir leurbilan ? «Il s'agit au mieux d'une rustine de court terme, cela ne changera rien à la dettestructurelle des clubs, répond Bastien Drut. La seule solution est de renforcer larégulation via une DNCG espagnole et surtout de mutualiser enfin les droits TV alorsque le Real et le Barça captent aujourd'hui 55% des revenus totaux de la Liga.»

Pendant que foot espagnol flambe sur les terrains, ses comptes prennent feu : cinq clubsdans les derniers carrés de la Ligue des champions et de la Ligue Europa – une première- mais douze en redressement judiciaire, Liga et Segunda Division confondues, et vingt-trois lourdement endettés - 3,530 milliards d'euros pour les seuls clubs de Liga, selonJosé Maria Gay de Liebana, spécialiste football à l'Université de Barcelone ! Parmi lesclubs sous pression, l'Espanyol Barcelone (148 millions d'euros de dettes financières)vient de céder à un fonds de pension une partie des "droits sportifs" de quatre joueurs(Alvaro, Moreno, Amat et Marquez). Un moyen de rentrer rapidement de l'argent fraisau moment où l'étau financier se resserre sur les clubs, sur fond de grogne sociale etpolitique.

En mars, l'ardoise fiscale des clubs pros (752 millions d'euros) a scandalisé l'Espagne,plombée par la crise de la dette souveraine et qui compte 4,7 millions de chômeurs.

«Le dû des clubs au fisc représente 0,1% de la dette publique espagnole, c'est dire quela dette du foot devient significative dans les comptes du pays», relève l'économiste dusport Bastien Drut. Les clubs se sont engagés auprès du ministère des Sports àrembourser sur dix ans à partir de la fin de la saison. Une nouvelle loi adoptée en janvierautorise en outre les instances à reléguer un club en cessation de paiement. La vente dejoueurs par tranches serait-elle une bonne solution pour aider les clubs à assainir leurbilan ? «Il s'agit au mieux d'une rustine de court terme, cela ne changera rien à la dettestructurelle des clubs, répond Bastien Drut. La seule solution est de renforcer larégulation via une DNCG espagnole et surtout de mutualiser enfin les droits TV alorsque le Real et le Barça captent aujourd'hui 55% des revenus totaux de la Liga.»