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• • • Les familles monoparentales : des caractéristiques liées à leur histoire matrimoniale N° 218 février 2003 L Élisabeth ALGAVA Ministère des Affaires sociales, du travail et de la solidarité Ministère de la Santé, de la famille et des personnes handicapées DREES a monoparentalité a pris une place impor- tante dans le paysage familial en France puisqu’elle concerne plus d’une famille avec enfants sur six, et un enfant sur sept. Toutefois, le fait d’être parent de famille monoparentale recou- vre une très grande diversité de situations : ainsi cela peut concerner aussi bien une jeune femme hébergée par ses parents avec son enfant qu’un veuf vivant avec ses deux enfants majeurs mais encore à charge. L’enquête « Étude de l’histoire familiale » (EHF) per- met d’analyser cette diversité, en fournissant des in- dications sur les trajectoires aussi bien matrimonia- les que professionnelles des parents de famille mo- noparentale (encadré 1). une augmentation continue des familles monoparentales 300 000 familles monoparentales supplémentaires entre 1990 et 1999 Entre les recensements de 1990 et de 1999, la crois- sance du nombre de familles monoparentales com- prenant au moins un enfant de moins de 25 ans s’est En augmentation continue, les familles monoparentales représentaient au recensement de 1999 près de 17 % des familles comprenant au moins un enfant de moins de 25 ans. Un enfant sur sept vit désormais avec un seul de ses parents, le plus souvent sa mère. L’enquête « Étude de l’histoire familiale », réalisée par l’INSEE et l’INED en complément au recensement, permet d’appréhender la diversité des familles monoparentales et la place de la monoparentalité dans les trajectoires individuelles. Les trois quarts des familles monoparentales se sont constituées à la suite d’une séparation après un mariage ou une union libre. 15 % des familles sont fondées suite à une naissance par des femmes qui ne vivaient pas en couple. Enfin le veuvage, en net recul, concerne 11 % des situations de monoparentalité. L’histoire matrimoniale des parents joue aussi beaucoup sur les caractéristiques des familles monoparentales : parents et enfants plus jeunes et durée de la monoparentalité plus longue lorsqu’il n’y a pas eu auparavant de vie de couple ; parents et enfants plus âgés lorsque la monoparentalité intervient suite à un décès ; enfin plus faible ancienneté des familles monoparentales après une séparation. Les parents les plus jeunes des familles monoparentales sont aussi moins diplômés que ceux qui vivent en couple, différence beaucoup moins marquée pour les générations plus âgées. Les mères de famille monoparentale sont en revanche plus souvent actives que celles qui vivent en couple mais elles sont aussi plus fréquemment au chômage. Là encore la jeunesse du parent et la survenue précoce d’une naissance dans son parcours scolaire ou professionnel apparaissent déterminants.

Ministère des Solidarités et de la Santé - des …doute des solidarités financières et affectives diffé-rentes au sein du ménage, sans que l’on puisse, sur la base de cette

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Les familles monoparentales :des caractéristiques liées

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une augmentation continuedes familles monoparentales

300 000 familles monoparentales supplémentairesentre 1990 et 1999

Entre les recensements de 1990 et de 1999, la crois-sance du nombre de familles monoparentales com-prenant au moins un enfant de moins de 25 ans s’est

En augmentation continue, les famillesmonoparentales représentaientau recensement de 1999 près de 17 %des familles comprenant au moins un enfantde moins de 25 ans. Un enfant sur sept vitdésormais avec un seul de ses parents,le plus souvent sa mère.L’enquête « Étude de l’histoire familiale »,réalisée par l’INSEE et l’INEDen complément au recensement, permetd’appréhender la diversité des famillesmonoparentales et la placede la monoparentalité dans les trajectoiresindividuelles.Les trois quarts des familles monoparentalesse sont constituées à la suite d’une séparationaprès un mariage ou une union libre.15 % des familles sont fondéessuite à une naissance par des femmesqui ne vivaient pas en couple.Enfin le veuvage, en net recul, concerne11 % des situations de monoparentalité.L’histoire matrimoniale des parents joueaussi beaucoup sur les caractéristiques desfamilles monoparentales : parents et enfantsplus jeunes et durée de la monoparentalitéplus longue lorsqu’il n’y a pas euauparavant de vie de couple ; parents etenfants plus âgés lorsque la monoparentalitéintervient suite à un décès ; enfin plus faibleancienneté des familles monoparentalesaprès une séparation.Les parents les plus jeunes des famillesmonoparentales sont aussi moins diplômésque ceux qui vivent en couple, différencebeaucoup moins marquée pour lesgénérations plus âgées. Les mères de famillemonoparentale sont en revanche plussouvent actives que celles qui viventen couple mais elles sont aussi plusfréquemment au chômage. Là encorela jeunesse du parent et la survenue précoced’une naissance dans son parcours scolaireou professionnel apparaissent déterminants.

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ÉTUDES et RÉSULTATS

N° 218 • février 2003

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LES FAMILLES MONOPARENTALES :DES CARACTÉRISTIQUES LIÉES À LEUR HISTOIRE MATRIMONIALE

poursuivie à un rythme soutenu commeentre 1982 et 1990, passant de 1 175 000familles à 1 495 000 en France métropoli-taine (graphique 1). Parallèlement, le nom-bre total de familles comprenant un ouplusieurs enfants de moins de 25 ans estresté stable. De ce fait, la proportion defamilles monoparentales s’est nettementaccrue, de 10,2 % en 1982 à 13,2 % en1990 et 16,7 % en 1999, alors même qu’ellene s’était presque pas modifiée durant lapériode précédente (passant de 9,4 % en1968 à 10,2 % en 1982). C’est essentielle-ment le nombre de mères qui s’est ainsi

accru, la proportion de pères au sein desparents de famille monoparentale s’étantstabilisée à 14 % depuis 1990 après avoirreprésenté autour de 20 % dans les an-nées 1960 et 1970.

Le panel européen des ménages, quipermet d’évaluer l’importance des fa-milles monoparentales dans les différentspays européens selon la même définitionindique qu’en 1996, elles représentaient14 % des ménages comprenant au moinsun enfant de moins de 25 ans dans l’en-semble des douze pays de l’Union euro-péenne couverts par l’enquête. Cette pro-portion allait de 9 % en Espagne à 23 %au Royaume-Uni, la France se situantavec 14 % dans la moyenne européenne(Chambaz, 2000).

Un enfant sur sept vit désormais avec unseul de ses parents

Selon le recensement de 1999, parmiles enfants de moins de 25 ans restés audomicile parental, 15 % vivent avec unseul de leurs parents, alors que 11 %étaient dans ce cas en 1990. Cette pro-portion augmente avec l’âge des en-fants : 9 % des enfants de moins de 3 ansvivent avec un seul parent alors que c’estle cas de 16 % des 10-17 ans et de 19 %des plus de 18 ans (tableau 1).

Toujours selon le dernier recense-ment, seuls 14 % des enfants de famillemonoparentale vivent avec leur père, partqui progresse également avec l’âge : de9 % pour les moins de 3 ans à 18 % pour

Source, définitions et champ

L’enquête « Étude de l’histoire familiale »(EHF) a été réalisée par l’INSEE et l’INED en1999. Elle est le prolongement de l’enquête«Famille» réalisée en complément de chaquerecensement de la population depuis 1954. En1999, 380 000 personnes de 18 ans et plusvivant en logement individuel ont répondu auquestionnaire auto-administré en France mé-tropolitaine : 145 000 hommes et 235 000 fem-mes. Cette enquête a été étendue égalementaux prisons et aux maisons de retraite. Lequestionnaire porte essentiellement sur lesparcours familiaux (enfants et unions), les tra-jectoires professionnelles, l’origine sociale, latransmission familiale des langues.

Par ailleurs, dans la plupart des cas, lesinformations issues du bulletin de recense-ment de la personne, ainsi que celles des autresmembres de son ménage ont pu être retrou-vées. Seules les réponses des personnes ainsiappariées, soit 96,5 % des personnes enquê-tées, sont ici exploitées. En effet, la définitiondes familles monoparentales repose sur uneanalyse des ménages et la présence d’en-fants au domicile ne pouvait être définie defaçon certaine que lorsqu’un bulletin de recen-sement avait été rempli. La pondération élabo-rée par l’INSEE et l’INED, a donc été légère-ment aménagée pour tenir compte de cettedifférence de champ.

Les chiffres présentés ici sont issus de l’ex-ploitation du fichier définitif. Les écarts avecla précédente version sont liés à une pondéra-tion plus élaborée, stratifiée sur un plus grandnombre de critères. Ils sont particulièrementimportants sur les variables d’activité et dediplôme pour lesquelles un travail de redres-sement a été réalisé par l’INSEE et l’INED.

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ÉTUDES et RÉSULTATS

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LES FAMILLES MONOPARENTALES :DES CARACTÉRISTIQUES LIÉES À LEUR HISTOIRE MATRIMONIALE

les 18-24 ans. De plus, les garçons, saufles plus jeunes d’entre eux, sont un peuplus fréquemment confiés à la seule gardede leur père que les filles. Ainsi, 13 %des filles de 12 à 17 ans vivant dans unefamille monoparentale sont avec leur pèrecontre 16 % des garçons du même âge.

Réalisée au même moment que le re-censement, l’enquête « Étude de l’histoirefamiliale » permet de décrire plus précisé-ment les caractéristiques de ces familles.

En premier lieu, le croisement des informa-tions fournies par cette enquête avec cel-les issues des bulletins de recensementmontre la complexité des situations par-fois décrites par les personnes interrogées.Ainsi, les déclarations d’unions ne coïn-cident pas toujours avec la cohabitationeffective et la définition de la mono-parentalité ne va pas toujours de soi (en-cadré 2). De ce fait, une définition plus

restrictive est adoptée pour la suite del’analyse où seuls les parents de famillemonoparentale classés comme tels au re-censement et qui ont, en outre, déclaré nepas vivre en couple lors de l’enquête EHFont été retenus. Cette condition restreintd’environ 10 % le nombre des parents defamille monoparentale pris en compte, soit1 140 000 familles comprenant au moins unenfant de moins de 25 ans.

Comment définir les familles monoparentales ?

Avoir des enfants à charge…

Une famille monoparentale est constituée d’un parent qui vit sans conjoint avec ses enfants dans un même logement. L’étude porte ici uniquement sur lesfamilles monoparentales comprenant au moins un enfant de moins de 25 ans, comme c’était l’usage dans l’exploitation des recensements jusqu’en 1982. Lesfamilles monoparentales ayant moins souvent de jeunes enfants à charge que les couples, plus on retient une limite d’âge pour les enfants faible, plus leurimportance relative est réduite : les familles monoparentales représentent 40 % des familles avec enfants ne comprenant pas d’enfant de moins de 25 ans,et seulement 10 % de celles comprenant un enfantde 0 à 3 ans (tableau 1).

… et vivre sans conjoint

Cette première définition, issue de la classificationdes familles réalisée lors du recensement, laisse ce-pendant subsister des imprécisions car l’analyse desstructures familiales grâce aux informations complé-mentaires de l’enquête EHF révèle que de nombreu-ses situations sont plus ambiguës.

En premier lieu, certains parents déclarent vivre encouple alors que dans leur ménage ne vit pas deconjoint : il peut s’agir par exemple de personnesséparées pour des raisons professionnelles ou per-sonnelles. Cela concerne une proportion non négli-geable des parents de famille monoparentale comp-tabilisés au recensement. Nous avons choisi de con-sidérer que ces personnes vivaient en couple. Celareprésente environ 10 % des parents de famille mono-parentale et même 25 % des hommes parents defamille monoparentale (tableau 2). Cette définition plusrestrictive réduit donc tout particulièrement le nombrede pères de famille monoparentale considérés. De cefait, dans le champ considéré, la proportion de pèresdans l’ensemble des parents de famille monoparen-tale est de 12 % contre 14 % selon le recensement.

Par ailleurs, au sein des familles monoparentales,une proportion importante vit avec d’autres adultes(des parents le plus souvent), ce qui signifie sansdoute des solidarités financières et affectives diffé-rentes au sein du ménage, sans que l’on puisse, surla base de cette enquête, en évaluer la portée. Celaconcerne notamment 21 % des femmes de moins de30 ans qui vivent seules avec leur(s) enfant(s) etreflète la fréquence des situations d’hébergement deces familles monoparentales (tableau 3). Cette situa-tion reste cependant marginale, contrairement à ce qui se passe dans certains autres pays européens, comme l’Espagne ou l’Italie, où respectivement prèsde la moitié et du tiers des familles monoparentales sont hébergées par leurs ascendants (Chambaz, 2000).

Enfin, lorsqu’un parent vit seul avec ses enfants, il est impossible d’en conclure qu’il est le seul à assumer l’ensemble des fonctions parentales. En effet,de plus en plus d’enfants de famille monoparentale ont un autre parent vivant qui ne partage pas leur logement car les familles monoparentales, auparavanten majorité issues d’un veuvage, sont de plus en plus souvent issues de la rupture d’une union libre ou d’un mariage.

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LES FAMILLES MONOPARENTALES :DES CARACTÉRISTIQUES LIÉES À LEUR HISTOIRE MATRIMONIALE

statut matrimonial et histoirefamiliale : à l’origine de la diversité

des familles monoparentales

Le statut matrimonial légal et la tra-jectoire matrimoniale sont des élémentsdécisifs pour comprendre les caractéris-tiques des familles monoparentales. Eneffet, être parent de famille monoparen-tale n’est qu’un état transitoire. L’ana-lyse rétrospective permet d’estimer qu’àcomportements inchangés, une femme surtrois ou quatre se trouverait au moins unefois dans sa vie en situation d’éleverseule son ou ses enfants de moins de 25ans (encadré 3) et la moitié des famillesmonoparentales se sont constituées de-puis moins de cinq ans1 (cf. tableau 4).Resituer la place de la monoparentalitédans la trajectoire des individus est doncdéterminant.

Moins de veufs et davantage de séparéset de célibataires

Le statut matrimonial légal des pa-rents de famille monoparentale a consi-dérablement évolué au cours du temps(graphique 2). En 1962 les veufs repré-sentaient plus d’un parent de famillemonoparentale sur deux, ils ne sont plusqu’environ un sur dix aujourd’hui. Cetteréduction continue s’est faite en premierlieu au profit des divorcés dont l’impor-tance a crû très rapidement au sein desparents de famille monoparentale, passantde 17 % en 1968 à 43 % en 1990, et s’estensuite relativement stabilisée. Plus ré-cemment, la part de parents de famille mo-noparentale célibataires a considérable-ment augmenté, passant de 21 % en 1990à plus de 30 % en 1999. Or, c’est sansdoute pour cette catégorie des « céliba-taires » que le statut matrimonial légalapporte le moins d’informations, car êtrecélibataire au sens légal correspond deplus en plus souvent à des situations deconcubinage.

L’enquête Étude de l’histoire familialepermet de compléter l’information donnéepar le statut matrimonial en étudiant l’évè-

Peut-on évaluer la proportion de personnes qui se sont trouvées en situationd’élever seules leur(s) enfant(s) au moins une fois dans leur vie ?

Pour évaluer la proportion de personnes qui ont connu la monoparentalité, on peut s’appuyer sur lesdonnées rétrospectives sur les vies de couple et la naissance des enfants qui sont disponibles dansl’enquête Étude de l’histoire familiale. Cependant, plus on s’intéresse à des périodes lointaines, plusl’information est lacunaire et risque d’être entachée d’erreurs.

Pour tirer parti des informations les plus récentes, on a cherché à évaluer quelle serait, si lescomportements matrimoniaux et de fécondité à chaque âge se maintenaient tels qu’ils sont observés en1999, la proportion de femmes et d’hommes qui se trouveraient, au moins pendant une année de leur vie,en situation d’élever sans conjoint un ou plusieurs enfants de moins de 25 ans. Cette méthode est assezproche de celle utilisée pour calculer un indicateur conjoncturel de fécondité : on calcule la proportiond’individus, pour chaque génération, qui entre mars 1998 et février 1999 ont «fêté leur premier anniver-saire» comme parents de famille monoparentale, donc sont devenus parents de famille monoparentalepour la première fois de leur vie entre mars 1997 et février 1998, puis on somme ces proportions.

L’évaluation ainsi obtenue («estimation basse» du tableau) est sous-estimée pour deux raisons.Tout d’abord, lorsque le calendrier des vies de couple est complexe, il n’est pas sûr que ce soit bienla première fois que le parent se trouve seul à élever ses enfants et les cas incertains sont exclus del’estimation basse. Par ailleurs, il y a une déperdition liée aux remises en couple en observant enfévrier 1999 les femmes qui sont parents de famille monoparentale depuis une date comprise entrefévrier 1997 et mars 1998 : un parent qui s’est séparé de son conjoint en février 1997 et s’est remisen couple en juin 1998 par exemple, donc au bout d’un an et deux mois n’est pas comptabilisé car iln’est plus parent de famille monoparentale en mars 1999. La fourchette haute donnée en complément(«estimation haute» du tableau) donne une indication de l’ampleur de ces deux incertitudes.

Les proportions ainsi mesurées de façon conjoncturelle sont très élevées : plus d’un tiers desfemmes pourraient se trouver à comportements inchangés au moins une fois à la tête d’une famillemonoparentale. Cependant, il faut tenir compte de la diminution de l’âge moyen au premier épisode demonoparentalité. En effet, entre les générations âgées de 70 ans en 1997 et celles âgées de 50 ans,on observe surtout un resserrement autour des âges de 35 à 45 ans sans modification de l’âge moyen.Par contre, pour les générations suivantes, la plus grande précocité des séparations induit unediminution de l’âge moyen, très approximativement de 2 ans par décennie. De ce fait, l’indicateurconjoncturel est particulièrement élevé car il cumule les comportements des femmes de tous âges aumoment de l’enquête, qui appartiennent à des générations différentes. Par exemple, en 1997, denombreuses femmes nées en 1962 entrent en monoparentalité parce que les séparations à l’âge de 35ans sont fréquentes dans leur génération ; mais au même moment entrent nombre des femmes néesen 1952, alors âgées de 45 ans, parce que les séparations sont fréquentes à cet âge pour cettegénération. Ce cumul conduit à des taux plus élevés que ceux connus par chaque générationconcernée prise individuellement. Ainsi, une fois tenu compte de ce décalage1 , on peut estimerqu’entre un quart et un tiers des femmes des générations ayant aujourd’hui entre 35 et 40 ans aurontconnu au moins une fois la monoparentalité.

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1. Il s’agit ici d’anciennetés mesurées pour les familles monoparentales recensées comme telles « à un moment donné » et non de duréesmoyennes. Cet indicateur est la résultante de plusieurs comportements : l’âge des enfants au moment où la famille monoparentale estconstituée, et donc la durée au bout de laquelle ils atteignent 25 ans ou quittent le domicile parental, les comportements de remise en couple duparent gardien, les modifications concernant la garde des enfants. Ces éléments diffèrent fortement selon l’histoire matrimoniale antérieure duparent et la façon dont s’est constituée la famille monoparentale.

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LES FAMILLES MONOPARENTALES :DES CARACTÉRISTIQUES LIÉES À LEUR HISTOIRE MATRIMONIALE

nement qui a déterminé la « constitution »de la famille monoparentale (tableau 2).Ainsi, les trois quarts des parents de fa-mille monoparentale se sont trouvés danscette situation à la suite d’une séparation :la moitié se sont séparés alors qu’ils étaientmariés, un quart alors qu’ils vivaient enunion libre. Dans ces situations, nettementmajoritaires, les enfants ont vécu en fa-mille avec leurs deux parents avant la sé-paration. Par contre, 15 % des familles mo-noparentales se sont constituées, suite àune naissance, alors que le parent ne vi-vait pas en couple2, ce qui signifie, en rè-gle générale, que les enfants n’ont jamaisvécu avec leur autre parent. Dans 11 %des cas enfin, la famille monoparentaledevient monoparentale à la suite du décèsdu conjoint.

Dans le cas des parents célibataires,il est clair que le statut matrimonial légaln’apporte qu’une information incomplète(graphique 3). En effet, 61 % d’entre euxont élevé leurs enfants dans le cadred’une union libre avant une séparationou un décès. Cependant, plus du tiersdes parents de famille monoparentale cé-libataires déclarent n’avoir jamais vécuen couple.

Plus généralement, le mode de cons-titution de la famille, essentiel dans la tra-jectoire des individus, explique largementles caractéristiques de l’ensemble desparents de famille monoparentale par op-position aux parents en couple et la di-versité des configurations familiales quiexistent en leur sein.

Ainsi, la réduction au fil des recense-ments de la proportion d’hommes dansles parents de famille monoparentale s’ex-plique par la diminution constante duveuvage, et par l’importance croissantedes séparations, cas où la mère conservegénéralement la garde des enfants.

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évolution du statut matrimonial légaldes parents de famille monoparentale depuis 1962G

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2. Pour certains, il peut s’agir d’un rejet desunions antérieures qui ne sont alors pas dé-clarées ou encore d’une sous-déclaration mo-tivée par le bénéfice d’une allocation oud’avantages fiscaux liés au statut de parentisolé. Cela semble plus fréquent chez les hom-mes qui déclarent n’avoir jamais vécu en cou-ple : 46 % d’entre eux déclarent dans d’autresparties du questionnaire soit avoir été ma-riés, soit ne pas être célibataire mais mariés,veufs ou divorcés.

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ÉTUDES et RÉSULTATS

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LES FAMILLES MONOPARENTALES :DES CARACTÉRISTIQUES LIÉES À LEUR HISTOIRE MATRIMONIALE

Pour évaluer à quel âge et dans quelle proportion chaque génération s’est-elle trouvée en situation d’élever seule des enfants, il faut utiliser les informationsrétrospectives fournies par les personnes interrogées, qui portent parfois sur des évènements anciens de leur vie. Comme ces informations sont de moindrequalité, ce sont les profils des courbes qui apportent le plus d’informations et la comparaison de ces profils d’une génération à l’autre. Par ailleurs, les élémentsrétrospectifs étant moins souvent bien renseignés et cohérents pour les hommes, les résultats ne sont présentés que pour les femmes.

En premier lieu, le graphique 1-B montre une augmentation de la proportion de femmes qui à âge donné ont déjà eu une expérience de monoparentalité, quiest plus accusée à partir des générations de l’après-guerre. La proportion de femmes concernées au sein de la génération 1945-49 est équivalente à cellesdes femmes nées 20 ans après. Certaines femmes de cette génération 1945-49 vont être (ou ont été) confrontées pour la première fois à la monoparentalitéaprès 1999, puisqu’elles n’avaient qu’entre 50 et 54 ans à cette date. De même, les femmes de la génération 1955-59 ont connu à 40 ans la monoparentalitédans une proportion équivalente à celles des femmes nées entre 1945 et 1949 à 45 ans et celles des femmes nées entre 1935 et 1939 à 51 ans. Cela expliqueles proportions élevées mesurées dans le tableau de l’encadré 3.

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Par ailleurs, la proportion de femmes quiconnaissent leur premier épisode demonoparentalité à chaque âge permet d’ob-server une modification du profil temporel dela monoparentalité (graphique 1-A). Jusqu’auxgénérations les plus récentes, deux temps sontfacilement repérables : la courbe des premiersépisodes monoparentaux commence à aug-menter d’abord avant 25 ans, ce qui corres-pond à la période de mise en couple et despremières naissances. Il s’agit la plupart dutemps de femmes qui ont des enfants sansavoir vécu en couple. Puis la proportion re-monte une fois que la plupart des famillescomposées d’un couple avec des enfants sontconstituées : il s’agit alors plutôt de famillesmonoparentales issues de décès ou de ruptu-res au sein de ces couples. Cette seconderemontée s’amorce de plus en plus tôt, d’abordparce qu’il s’agit de plus en plus souvent deruptures et de moins en moins souvent dedécès, ensuite parce que les séparations sontplus précoces. Pour les dernières générations,ce calendrier est bousculé : la seconde vagueest moins aisément discernable et la courbesemble avoir un trajectoire exponentielle. Lesépisodes très précoces deviennent progressi-vement moins fréquents. Cette baisse s’expli-que sans doute en partie par la meilleure qua-lité des déclarations d’unions lorsque les fem-mes sont plus jeunes et leurs unions plus ré-centes, mais aussi par des modifications decomportements et un meilleur contrôle desnaissances. C’est sur les trentenaires que portefinalement l’essentiel de l’augmentation à lafois du fait du recul de l’âge au premier enfantet de l’avancée des premières séparations.Pour les dernières générations observées, laforme des courbes porte d’ailleurs à croire quela tendance à la hausse des familles monopa-rentales risque de se prolonger dans l’avenir.

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De même, l’âge des parents de famillemonoparentale est lié à leur histoire ma-trimoniale antérieure. Les mères seulessont un peu plus fréquemment âgées demoins de 25 ans que celles qui vivent encouple, mais surtout plus nombreuses àavoir plus de 40 ans. Pour les hommes, ladifférence est encore plus considérable :80 % des pères sans conjointe ont 40 ansou plus, contre environ 60 % des hom-mes qui vivent en couple (graphique 4).L’âge relativement tardif de la mono-parentalité est lié au fait qu’elle survientla plupart du temps après la séparationd’un couple avec des enfants, parfoisaprès une longue période de vie com-mune (encadré 4).

Les familles monoparentales sontmoins fréquemment des familles nombreu-ses : seulement 14 % ont trois enfants ouplus contre 22 % des couples (tableau 3).Les familles monoparentales nombreusessont plus fréquentes lorsqu’il s’agit d’unveuvage que lorsque le parent n’a jamaisvécu en couple, mais ces proportions res-tent inférieures à celles observées parmiles couples. En effet, aux différences defécondité liées à la trajectoire matrimo-niale3, s’ajoute le fait que nombre de pa-rents ne vivent pas avec tous les enfantsqu’ils déclarent avoir eu ou adopté. Ainsi,29 % des familles monoparentales com-prennent moins d’enfants que n’en a eule parent (ce qui correspond à la situa-tion de 24 % des parents en couple). Lesenfants des parents de famille monopa-rentale étant en moyenne plus âgés, ilest plus fréquent que certains d’entre euxaient déjà quitté le domicile parental ouatteint l’âge de 25 ans. Dans une moin-dre mesure, il est fréquent que les pèresn’aient la garde que d’une partie des en-fants de moins de 12 ans qu’ils déclarentavoir eu, ce qui indique sans doute quecertains frères ou sœurs (ou demi-frèresou sœurs) sont élevés par leur mère.

Des différences considérables exis-tent selon l’histoire matrimoniale des pa-rents. Ainsi, ceux qui ont eu un enfantalors qu’ils ne vivaient pas en couple sontles plus jeunes et ont plus fréquemmentde jeunes enfants à charge. Dans cetteconfiguration, les familles nombreusessont rares, ainsi que celles où le parentest un homme. L’ancienneté de lamonoparentalité est également en

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caractéristiques des parents selon leur histoire familialeT•03

3. À âge comparable et lorsqu’ils ont des enfants de moins de 25 ans à charge, parents defamille monoparentale et parents en couple déclarent avoir eu un nombre d’enfants compara-ble. Les femmes en couple en déclarent plus avant 45 ans mais moins après 55 ans que lesfemmes isolées. Toujours à âge comparable, les mères de famille monoparentale veuves décla-rent avoir eu plus d’enfants que les mères en couple alors que les mères qui n’ont jamais vécuen couple en déclarent moins.

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moyenne plus grande, dans la mesure oùc’est la naissance de l’enfant qui fondeici la famille monoparentale (tableau 4).La configuration familiale dans laquellevivent ces enfants reste donc la mêmedepuis leur naissance jusqu’à ce qu’ilsquittent le domicile parental ou que leurparent se mette en couple. Les parentsqui n’ont jamais vécu en couple viventaussi plus fréquemment au sein d’unménage complexe : c’est-à-dire le plussouvent en étant hébergés par leur pro-pre famille.

Pour leur part, les parents « entrés enmonoparentalité » avec la naissance d’unenfant mais qui ont déjà vécu en coupleont pour plus de la moitié d’entre eux des

enfants de moins de 6 ans à charge. Ils’agit en grande majorité de femmes, quiont eu en moyenne leur premier enfantplus tardivement : à 30 ans en moyennecontre 25 ans pour celles qui ont toujoursvécu seules.

Au sein des familles devenues mo-noparentales du fait du décès du con-joint, les parents sont assez logiquementplus âgés et les hommes plus nombreux.Cependant, ces derniers ne représententque 20 % des parents dont le conjointest décédé. Cette différence peut en pre-mier lieu être imputée à l’espérance devie plus élevée des femmes et à la diffé-rence d’âge entre conjoints. Mais cetécart est aussi lié à des comportements

différents : les veufs qui ont des enfantssemblent reconstituer plus souvent uncouple que les femmes dans la même si-tuation. Une famille sur cinq devenue mo-noparentale suite à un décès comprendplus de trois enfants, bien qu’il soit fré-quent que certains des enfants aient déjàquitté le domicile parental. L’anciennetéde ces familles est assez faible : la moitiéd’entre elles se sont constituées depuismoins de 3 ans lorsque les parents vi-vaient auparavant en union libre et moinsde 5 ans s’ils étaient mariés. Aux remisesen couple s’ajoute le fait que plus les en-fants sont âgés au moment du décèsd’un de leurs parents, plus la durée deleur présence dans la famille sera courte.

Enfin, les familles constituées à l’is-sue d’une séparation, largement majo-ritaires parmi les familles monoparen-tales, sont les moins anciennes. Lesparents qui vivaient en union libreavant leur séparation sont les moinsâgés et ont donc à charge des enfantsplus jeunes. Au moment de la rupture,leurs enfants avaient en moyenne 4 anset demi, contre 8 ans et demi si les pa-rents étaient mariés. Ces parents sontseuls depuis moins longtemps, sansdoute parce que, plus jeunes et avecmoins d’enfants, ils reforment plus ra-pidement et plus fréquemment uneunion (Cassan et alii., 2001).

des parents moins qualifiésmais plus souvent actifs

Être parent de famille monoparentalen’est pas forcément associé à des posi-tions défavorables sur le marché du tra-vail. L’enquête « Étude de l’histoire fa-miliale » comporte des éléments sur l’ac-tivité professionnelle, complétés parquelques informations rétrospectivescomme l’âge au premier emploi ou lesinterruptions éventuelles d’activité, élé-ments que l’on peut croiser avec les ca-ractéristiques familiales. Ici encore, ladistinction selon l’histoire matrimoniales’avère déterminante.

Un déficit de qualification surtout mani-feste chez les parents les plus jeunes

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mille monoparentale qui sont plus nom-breux à n’avoir aucun diplôme ou seu-lement le certificat d’études ou le bre-vet des collèges4 (tableau 5). Ce premierconstat recouvre cependant des dispa-rités importantes en fonction de l’his-toire des familles monoparentales.

Pour les femmes, c’est chez les plusjeunes que s’observent les écarts les plusmanifestes. Ainsi, avant 35 ans, seule-ment 24 % des mères seules ont un ni-veau de diplôme égal ou supérieur au baccontre 41 % de celles qui vivent en cou-ple, alors que ces femmes appartiennentà des générations qui ont connu une fortehausse globale du niveau d’éducation.Deux facteurs permettent d’expliquer cedéficit de formation concentré sur les plusjeunes. En premier lieu, il correspond sou-vent à des parcours où la naissance desenfants intervient précocement. Cela setraduit soit par l’absence d’expérienceprofessionnelle, soit par la naissanced’un premier enfant avant la fin des étu-des ou le début de l’activité profession-nelle. 24 % des mères de famille monopa-rentale de moins de 35 ans sont dans l’unede ces situations contre seulement 16 %des mères en couple. De plus, lorsque lacatégorie socioprofessionnelle de leurpère est connue, 64 % des mères seulesont un père employé ou ouvrier, contre57 % des femmes en couple, différenced’origine sociale également corrélée avecles niveaux de formation.

Au contraire, les mères de famillemonoparentale âgées de plus de 35 ans,soit les trois quarts d’entre elles, ont unécart de qualification négligeable par rap-port aux autres mères du même âge. Leurorigine sociale est par ailleurs très sem-blable à celle des mères en couple, à l’ex-ception d’une sous-représentation desfilles d’agriculteurs.

Ces différences rejoignent celles deshistoires matrimoniales : les mèresn’ayant jamais vécu en couple, qui sontles plus jeunes, sont aussi les moins nom-breuses à être titulaires du baccalauréat(22 %). En revanche, 45 % de celles qui

4. Pour les hommes, l’écart porte uniquement sur la répartition entre diplômes inférieurs et supérieurs au bac, alors que pour les femmes, ilcorrespond aussi au fait d’être plus fréquemment sans aucun diplôme.5. Qui mesurent la proportion d’actifs, qu’ils occupent un emploi ou soient au chômage.

ont vécu en couple avant d’avoir leursenfants sont titulaires d’un baccalauréatou d’un diplôme supérieur : comme sou-ligné précédemment, elles ont eu enmoyenne leur premier enfant plus tardi-vement, ce qui est très souvent associé àdes études plus longues. Entre ces deuxextrêmes, les femmes divorcées ou sépa-rées de leur mari sont 35% à détenir unbaccalauréat ou un diplôme supérieur etont des niveaux de diplôme comparablesà ceux des femmes vivant en couple demême génération.

Des mères plus souvent actives, maisaussi plus souvent au chômage…

Du point de vue du marché du travail,les taux d’activité5 des mères seules sontnettement plus élevés que ceux des fem-mes qui vivent en couple (10 pointsd’écart), ce qui renvoit bien sûr à la né-cessité pour elles de subvenir seules auxbesoins de la famille. Des contraintes par-ticulières semblent également transparaî-tre dans les comportements des pères defamille monoparentale. En effet, ils sontplus souvent inactifs que leurs homolo-gues en couple avec une influence dunombre d’enfants sur leur taux d’activitéet d’emploi. Ainsi, parmi les pères âgésde 35 à 49 ans et ayant des enfants demoins de 25 ans, 92 % des pères en cou-ple avec un seul enfant sont actifs et 93%de ceux qui ont deux enfants ou plus. Pourles pères à la tête d’une famille monopa-rentale, cette proportion s’établit à 89 %avec un seul enfant et à 84 % avec deuxenfants ou plus. Enfin, ils travaillent unpeu plus fréquemment à temps partiel queles hommes en couple. Être parent de fa-mille monoparentale semble donc consti-tuer en soi un élément de contrainte quiatténue les « effets de genre » : la néces-sité d’apporter un revenu se combine àcelle de prendre en charge les enfants,sans répartition possible des rôles entreconjoints. Les hommes et les femmes pa-rents de famille monoparentale ont enconséquence des comportements d’acti-vité plus similaires que les hommes et lesfemmes vivant en couple.

Par contre, à première vue, le tauxd’emploi des mères de famille monopa-rentale n’est pas tellement plus élevé quecelui des mères en couple (respective-ment 66 et 65 %). Leur plus forte partici-pation au marché du travail semble se tra-duire essentiellement par des taux de chô-mage plus importants : 23 % des mèresseules contre 15 % des mères en couple.

Comme ces comportements d’activitésont étroitement liés à l’âge, au diplômeou au nombre d’enfants, ainsi qu’auxautres caractéristiques du parent et desa famille, des régressions logistiquespeuvent permettre d’apprécier « touteschoses étant égales par ailleurs » l’effetspécifique du fait d’être parent d’une fa-mille monoparentale (encadré 5). En ef-fet, comme on l’a souligné précédemment,les parents de famille monoparentale sontplus âgés, mais ont aussi moins d’enfantsque les parents en couple, et n’ont pasles mêmes niveaux de diplôme.

Être mère de famille monoparentaleaugmente la probabilité d’occuper un em-ploi de façon significative, une fois con-trôlés les effets d’un certain nombre decaractéristiques individuelles (tableau 6).Ce facteur joue cependant de façon beau-coup plus importante sur la probabilitéd’être active, ou d’être au chômage quandelles sont actives. De même, pour les hom-mes, la monoparentalité se traduit par destaux d’activité et d’emploi plus faibles, untaux de chômage plus élevé, même unefois pris en compte leur écart d’âge parrapport aux pères en couple.

… surtout lorsque ce sont des mèresn’ayant jamais vécu en couple

Le mode de constitution de la famillecorrespond à cet égard à des profils d’ac-tivité différents. Pour toutes les situationsfamiliales, la probabilité d’être active restesignificativement supérieure à celles ob-servées pour les femmes mariées en cou-ple, même pour les mères de famille mo-noparentale qui sont seules à la suite dudécès de leur conjoint. Leur moindre taux

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LES FAMILLES MONOPARENTALES :DES CARACTÉRISTIQUES LIÉES À LEUR HISTOIRE MATRIMONIALE

statut d'activité des parents d'enfants de moins de 25 ansselon leur sexe et leur situation familialeT

•06

Les régressions logistiques sur le statut d’activité

L’objectif de ces régressions est d’évaluer la part des différences de comportements observéesentre parents en couple et parents vivant seuls qui est liée à leur situation familiale, une fois prises encompte certaines caractéristiques comme l’âge, le niveau de diplôme, qui peuvent influer sur lesstatuts d’activité. Compte tenu des effectifs très élevés dont on dispose (presque 140 000 parentsd’enfants de moins de 25 ans), il est possible d’introduire un grand nombre de modalités (tableau). Parcontre, le seuil de significativité retenu est plus faible qu’habituellement (1 % voire 1 ‰ dans la grandemajorité des cas). Le tableau 6 qui figure dans le corps du texte présentent les « odds ratio », c’est-à-dire la probabilité par rapport à la modalité de référence, obtenus pour les seules modalités concer-nant la situation familiale. Chaque colonne correspond en fait à trois régressions différentes : unepremière sur les pères où la variable introduite dans la régression pour décrire la situation familiale necomporte que deux modalités : parent en couple (qui sert de référence) / parent de famille monoparen-tale ; une seconde avec la même variable de situation familiale mais pour l’ensemble des mères ; unetroisième enfin, sur les seules mères où la variable décrivant la situation familiale est plus détaillée etreprend la classification des familles monoparentales utilisée dans les parties précédentes. La moda-lité de référence pour cette situation familiale est une mère en couple mariée avec son conjoint.

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E•5

d’activité semble essentiellement imputa-ble à leur âge et à un nombre d’enfants enmoyenne plus élevé. Les femmes séparéesd’un conjoint, surtout si elles ont été ma-riées, sont celles qui se présentent le plusfréquemment sur le marché du travail :89 % des femmes mariées séparées ou di-vorcées sont actives et elles ont, à autrescaractéristiques identiques, presquetrois fois plus de chances d’être activesqu’une femme en couple mariée. Cette plusforte présence sur le marché du travail nese traduit pas forcément au niveau de l’em-ploi, les taux de chômage des mères defamille monoparentale étant on l’a vu sys-tématiquement supérieurs à ceux des mè-res en couple. Les taux de chômage desmères qui n’ont jamais vécu en couple sontproches d’un tiers tandis que plus du quartdes mères actives séparées après uneunion libre sont au chômage.

C’est sur le taux d’emploi que s’ob-servent au bout du compte les différen-ces les plus fortes. Seules les femmes à latête d’une famille monoparentale ancien-nement mariées, qui sont divorcées ouséparées, ont une probabilité plus forted’avoir un emploi que les mères en cou-ple. Par contre, les taux d’emploi ne sontpas significativement différents dans lecas des autres mères seules, à l’excep-tion de celles qui ne vivaient pas en cou-ple au moment de la naissance de leursenfants, qui ont une probabilité plus fai-ble que les femmes mariées en coupled’occuper un emploi.

Le constat qui peut être ici dégagé estdonc celui de grandes disparités entre lesfamilles monoparentales, aussi bien quantà leur composition qu’aux qualificationsou aux profils d’activité des parents. Dessituations caractérisées par un cumul defacteurs de vulnérabilité se dessinent ce-pendant, sans se recouper toutefois par-faitement : jeunesse du parent et de sesenfants, niveau de qualification plus fai-ble, probabilité élevée d’être au chômageet absence fréquente d’expérience de viede couple (sans doute souvent liée avecl’absence de soutien du parent non gar-dien, qui n’a jamais vécu avec les enfants).Ce profil correspond assez largement àcelui des bénéficiaires de l’allocation pa-rent isolé, prestation destinée à fournir unniveau minimal de ressources aux parentsqui élèvent seuls leurs enfants soit lors-que ces enfants ont moins de trois ans,

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ÉTUDES et RÉSULTATS

N° 218 • février 2003

LES FAMILLES MONOPARENTALES :DES CARACTÉRISTIQUES LIÉES À LEUR HISTOIRE MATRIMONIALE

Pour en savoir plus…

ALGAVA E., « Les familles monoparentales en 1999 », in Population, n° 4-5, 57e année, 2002,pp. 733-758.

CASSAN F., MAZUY M., CLANCHE F., « Refaire sa vie de couple est plus fréquent pour leshommes », INSEE Première, n° 797, juillet 2001.

CHAMBAZ C., « Les familles monoparentales en Europe, des réalités multiples », Études et résultats,n° 66, juin 2000.

CRISTOFARI M.-F., LABARTHE G., « Des ménages de plus en plus petits », INSEE Première,n° 789, juillet 2001.

HERPIN N., OLIER L., « Les familles monoparentales, aidées mais fragilisées », in France PortraitSocial 1997-1998, INSEE.

MAZUY M., TOULEMON L., « Étude de l’histoire familiale, premiers résultats de l’enquête en ména-ges », Dossiers et recherches, INED, n° 93, février 2001.

SECHET R., DAVID O., QUINTIN O., « Familles monoparentales et pauvreté », Les travaux del’Observatoire National de la pauvreté et de l’exclusion sociale, 2001-2002, La Documentation fran-çaise, 2001, pp. 71-82.

soit lorsque le parent vit seul depuis moinsd’un an. Cependant, ces configurations,sans diminuer vraiment en nombre, demeu-rent minoritaires au sein des familles mo-noparentales : de plus en plus de parentsse sont séparés après avoir été mariés ouavoir vécu en union libre. Leur passagepar la monoparentalité correspond à unepériode en général assez transitoire, d’unedurée souvent inférieure à cinq ans. Cesparents doivent aussi faire face aux char-ges supplémentaires, matérielles et orga-nisationnelles, liées à la séparation et àl’absence de conjoint (par exemple quelleque soit l’histoire familiale, les parents defamille monoparentale sont moins fré-quemment propriétaires de leur logementque les couples à âge comparable). Ce-pendant, ils disposent d’atouts supplé-mentaires puisqu’ils bénéficient d’unemeilleure position sur le marché du travail,associée à des qualifications plus élevéeset à un moindre risque de chômage.

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N° 218 • février 2003

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LES ALLOCATAIRES DE MINIMA SOCIAUX EN 2001

les publicationsde la

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« La tarification à la pathologie - leçons de l’expérience étrangère »,Actes du colloque du 7 et 8 juin 2001, Hors série, juillet 2002

Cahiers de recherche de la MiRe

● des ouvrages annuels :

Données sur la situation sanitaire et sociale en France

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Compte de la protection sociale

● et aussi...

Chiffres repères sur la protection socialedans les pays de l'Union européenne

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