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S O M M A I R E

Ministry®, Revue internationale pour les pasteurs12501 Old Columbia Pike, Silver Spring, MD 20904-6600 U.S.A.

[email protected]

Rédacteur en chef : Derek J. MorrisRédacteur adjoint : Willie E. Hucks II

Rédacteur de l’édition en français :Bernard Sauvagnat

Secrétaire de rédaction : Sheryl BeckResponsable des financiers et de fabrication : John Feezer IVConseillers internationaux : Mario Brito, L. Chansanga Colney, Michael Kaminsky, Janos Kovacs-Biro, Armando Miranda, Rudatinya Mwangachuchu, Daniel Opoku-Boa-teng, Jongimpi Papu, Bruno Raso, Ángel M. Rodríguez, Héctor Sánchez, Houtman Si-naga, David Tasker, Ivan L. Williams, Ted N.C. Wilson.Publicité : Cheri Gatton ; [email protected]; +1 208 965-0157Abonnements et changements d’[email protected]; +1 301-680-6508; +1 301-680-6502 (fax)Couverture, maquette & corrections : Dominique Gilson - Éditions Vie & Santé - FranceTarif : 4 numéros pour le monde entier : 10 US$. Pour commander envoyer nom, adresseet règlement à Ministry® Subscriptions, 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring, MD 20904-6600 U.S.A.Articles : Nous accueillons les articles non sollicités. Avant de soumettre un article, mercide consulter les consignes de rédaction sur www.ministrymagazine.org. Merci d’envoyervos textes par courrier électronique à : [email protected] ou à[email protected]

Séminaires de formation professionnelleDirecteur : Anthony Kent; [email protected]; +1 301-680-6516

Ministry® est publié chaque mois depuis 1928 par l’Association pastorale de la Confé-rence générale des adventistes du septième jour®

Secrétaire : Jerry N. PageAdjoints : Jonas Arrais, Robert Costa, Willie E. Hucks II, Anthony Kent, Derek J. Morris,Janet Page.Centre de ressources pastorales Coordinatrice : Cathy Payne 888-771-0738, (téléphone) +1 301-680-6508;www.ministerialassociation.com

Imprimé par la Pacific Press® Pub. Assn., 1350 N. Kings Road, Nampa,ID 83687-3193. Port payé à Nampa, Idaho (ISSN 1947-5829).

Membre d’Associated Church Press. Adventiste®, Adventiste du septième jour®, et Ministry® sont des marques déposées deGeneral Conference Corporation of Seventh-day Adventists®.

Volume 4 Numéro 4 © 2012 - IMPRIMÉ AUX ÉTATS-UNIS.

4 Déclarationsur la spiritualité biblique

U n i v e r s i t é A n d r e w s

9 Le Saint Esprit ? Quatre principes m’ont aidéà comprendre...

J a n P a u l s e n

15 Ma quêtepour une spiritualité biblique

S t a n l e y E . P a t t e r s o n

18 Servolutionextrême

D a v i d J a m i e s o n

22 Les dix commandements :une loi à laquelle il faut obéirou une promesse à célébrer ?

V a r a P r a s a d D e e p a t i

29 La réalitédu monde des esprits

e n t r e t i e n a v e c K w a b e n a D o n k o r

M I N I S T R Y ® 2 ‡ ‡ 4 E T R I M E S T R E 2 0 1 2 ][

3 ÉDITORIAL

14 NOUVELLES

25 RÉVEIL ET RÉFORME

26 Comment votre mariagevous aide à croitreà la stature de Dieu ?

K a r e n & B e r n i e H o l f o r d

31 LIVRE et COURRIER DU LECTEUR

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É D I T O R I A L | W I L L I E H U C K S

Vu les approches non bibliques pro-posées pour cultiver sa spiritualité,comme la prière contrée ou contem-

plative, il est bon pour tout chrétien decomprendre la véritable conception de laspiritualité biblique. Mais, comme aimeà le dire mon animateur d’École dusabbat: « À quoi est-ce que ça ressemble?»Dans ce cas, si je vis une véritablespiritualité biblique, comment celle-ci semanifeste-t-elle dans ma vie?Cette di-mension n'a-t-elle qu’une dimension ver-ticale (comment je comprends et grandisen Christ)? Ou implique-t-elle aussi unedimension horizontale (comment je visavec les autres)? Je présente quatreeffets découlant d’une véritable spiritualitébiblique, en particulier quand elle concernedes ministres de l’Évangile:

1. L’amour pour le Dieu de la Parole.Il est important d’étudier la Bible quoti-diennement. Cependant, le risque defaire de l'étude de la Bible une forme desalut par les œuvres, un élément de plussur la liste des choses à faire, existe. Deplus, étudier la Bible sans se soumettreentièrement à la direction du Saint-Espritpeut nous conduire à simplement confir-mer nos présuppositions sur un sujet ouune idée donnée.

Lire la Parole permet effectivement derecevoir des informations à propos deDieu ; mais la lecture ne conduit pas né-cessairement à aimer Jésus, alors qu’ellele devrait. Même si l’on en parle rarement,voire jamais, il est possible d’aimer laParole de Dieu sans aimer le Dieu de laParole. Paul parle de la perte spirituellede personnes qui n’ont pas « l’amour dela vérité pour être sauvées » (2 Th 2.10).La spiritualité biblique me contraint àaimer le Dieu de la Parole de tout moncœur.

2. S’abandonner entièrement à lavolonté de Dieu. Si l’amour de soi setrouve à l’origine du premier péchéd’Adam, on peut comprendre pourquoil’égoïsme est notre plus grand ennemiintérieur. Nous, pasteurs et prédicateurs,sommes confrontés aux mêmes tentations:par exemple comparer la dimension denotre Église à celle des autres, ou mettrel’accent sur nos titres ou diplômes aca-démiques. Comme le disait l’un de mesmembres il y a de nombreuses années:«Grandis là où tu as été planté!»

Le dernier soir avant son arrestation etsa crucifixion, Jésus a ouvert son cœur àson Père dans la prière ; pourtant, il aterminé cette prière en disant : «Toutefois,que ce ne soit pas ma volonté qui advienne,mais la tienne!» (Lc 22.42). Il a volontai-rement abandonné sa vie, son avenir auplan ultime de Dieu pour lui. La spiritualitébiblique me motive à ne pas chercher lechemin le moins résistant, mais à suivrele sentier que Dieu a choisi de me faireparcourir, indépendamment des inconvé-nients qu’il semble comporter.

3. Traiter les autres comme noussouhaitons l’être. Dans mon enfancej’ai appris la règle d’or de Matthieu 7.12.Cela signifie que j’ai eu à me mettre à laplace de l’autre et à me demander com-ment j’aimerais voir l’issue de telle outelle situation. Agir de la sorte c’est sesacrifier soi-même. Cela exige que j’ouvreles yeux pour voir les autres dont les be-soins peuvent être bien plus grands etplus urgents que les miens. Cela exigeque je ne me centre pas sur moi-mêmeou sur mes intérêts professionnels, macarrière, mes aspirations, par exemple.

Jésus a donné l’exemple du véritableesprit de service dans ses rapports avecses disciples, et l’a formulé en ces mots :

« le Fils de l’homme n’est pas venu pourêtre servi, mais pour servir et donner savie en rançon pour une multitude » (Mt20.28). La spiritualité biblique me de-mande de vivre ces paroles de Paul : «Ne faites rien par ambition personnelle,ni par vanité ; avec humilité, au contraire,estimez les autres comme supérieurs àvous-mêmes » (Ph 2.3).

4. Obéir. C’est un concept au senslarge. Il couvre tout, depuis la fidélitécomplète à la volonté de Dieu mue parnotre amour pour lui (Jn 14.15) jusqu’àl’engagement à faire des disciples dansle monde entier. Le premier mot de Mat-thieu 28.19 dans le texte grec est unparticipe aoriste passif qu’on traduit par« quand vous serez allés ». En d’autrestermes, certains souhaitent mettre l’accentsur le modèle d’Actes 6 qui insiste sur lanécessité de passer du temps en prièreet dans le ministère de la Parole. Mais ilspeuvent ne pas réussir à mettre l’accentcorrectement sur le modèle de Jésusdans les Évangiles, celui du berger quipasse du temps avec les personnes«abattues et lassées, comme des moutonsqui n’ont pas de berger» (Mc 9.36). Laspiritualité biblique me conduit à suivrela méthode du Christ, la seule qui donnele vrai succès : elle consiste à se mêleraux gens, à désirer le meilleur pour eux,à gagner leur confiance avant de lesinviter à suivre Jésus (voir Le Ministèrede la guérison, page 118).

Ma prière, chaque jour, est que ma viepersonnelle et professionnelle se conformeà la volonté de Dieu, comme je le voischez tant de pasteurs que j’ai eu l’honneurde rencontrer et de connaître à traversles années. Je désire une véritable spiri-tualité biblique. Que ce soit l’espoir et laprière de tous les ministres de l’Évangile!

la spiritualité bibliqueLes effets de

M

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U N I V E R S I T É A N D R E W S,FAC U LT É A DV E N T I S T E D E T H É O LO G I E

IntroductionNous croyons que le plus grand et le

plus urgent de tous nos besoins est celuidu réveil d’une authentique piété, d’unevéritable spiritualité biblique, autrementdit d’avoir Christ formé en nous par leSaint-Esprit (Ga 4.19 ; Col 1.27). Unetelle spiritualité n’est pas naturelle aupécheur pour qui c’est une folie : «Maisl'homme naturel n'accueille pas ce quirelève de l'Esprit de Dieu » (1 Co 2.14).

Une partie essentielle pour la conditionde disciple et pour la formation des mi-nistres de l’Évangile à la Faculté adven-tiste de Théologie consiste à rendre lesétudiants capables de cultiver une spi-ritualité authentique biblique fondée surla justification et sur le processus desanctification, car il leur est impossiblede donner aux autres ce qu’ils ne pos-sèdent pas eux-mêmes (Ac 4.13 ; 1 Co6.11 ; 1 P 1.2).

Comme en toute matière de foi, leschrétiens du XXIe siècle ont besoin d’éva-luer leurs croyances et leurs pratiquesen matière de spiritualité pour s’assurerqu’ils ne s’écartent pas des principesbibliques. Dans le monde postmoderneet pluraliste actuel, avec ses multiplesinfluences provenant du monde des re-ligions orientales non chrétiennes, del’animisme, du Nouvel âge, et d’autressources, le contenu des concepts liés àla « spiritualité » et à la « formation spiri-tuelle » est devenu ambigu et contra-dictoire. Certains termes employés au-trefois librement par des adventistessont devenus sujet à controverse. Parexemple, le terme spirituel est maintenantemployé par certains dans la cultureactuelle comme un terme générique in-cluant des expériences sensorielles,émotionnelles, physiques, intellectuelleset relationnelles, ayant pour but deconstruire une relation positive avecune « plus grande puissance » nébuleuseen soi ou hors de soi. Parfois la spiritualitéest associée à des pratiques non bi-bliques telles que des «prières pour serecentrer», ou des « labyrinthes de prière».Une partie du problème provient de ceque certains termes employés pour ex-primer des notions bibliques correctespeuvent aussi être employés pour véhi-culer des notions bibliquement inac-ceptables.

Déclarationsur la spiritualité biblique

«Or c'est grâce à lui que vous êtes en Jésus-Christ, quia été fait pour nous sagesse venant de Dieu – mais aussijustice, consécration et rédemption.» 1 Co 1.30.

« Le Christ en vous, l’espérance de la gloire.» Col 1.27.

«Nous tous qui, le visage dévoilé, contemplons commedans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommestransfigurés en cette même image, de gloire en gloire;telle est l'œuvre du Seigneur, qui est l'Esprit.» 2 Co 3.18.

« Les attributs de Dieu sont la bonté, la miséricorde,l’amour, la longanimité, la patience, et ses disciplesdoivent posséder les mêmes traits de caractère pourreprésenter le Christ dans une authentique spiritualité. »1

«Exercez vos pensées de sorte qu’elles puissentaisément s’attarder sur les choses pures et saintes.Cultivez l’amour de la spiritualité et d’une authentiquepiété.»2

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Principesde spiritualité biblique.La spiritualité selon la Bible peut être

définie comme un processus divin derestauration et de guérison de la relationrompue entre le Dieu trine et l’humanité.En tant que telle, la spiritualité selon laBible est la réponse d’un cœur et d’unesprit repentant au cœur et à l’esprit ai-mant de Dieu (1 Co 2.12, 13 ; Rm 8.14).Dieu nous a créés à son image avec lacapacité de communiquer avec lui dansune relation personnelle. Cette capacitéet cette relation ont été perverties àmort par le péché (Gn 1.27 ; 3.1-9).C’est Dieu qui nous appelle à lui, vivifieles capacités spirituelles laissées inertesdu cœur humain marqué par le péchéet nous conduit à connaître, aimer Dieu,à dépendre de lui et à lui obéir. (Gn3.9 ; Jn 17.3 ; Col 1.21-23 ; Ep 1.17-19 ; 2 P 1.2, 3). Initiée par Dieu, la spiri-tualité selon la Bible est une marcheconsciente avec Dieu dans laquelle nousjouissons de son impressionnante pré-sence et vivons en dépendant de lui. LeSaint-Esprit, au travers des saintes Écri-

Le Saint-Esprit, au travers

des saintesÉcritures,

nous révèle les chosesprofondes de Dieu

[…]

White déclare : «En méditant sur lesperfections du Sauveur, nous sentironsnaître en nous le désir d’être entièrementrenouvelé et transformé à sa pureimage. » 3 Ainsi, le moi est crucifié avecChrist et Christ vit en nous (Ga 2.20). Lepécheur repentant fait l’expérience dela félicité et de la joie (Ps 1.1, 2 ; 32.1,2 ; Rm 4.7 ; Ph 4.4), de la paix avecDieu (Rm 5.1), de l’assurance du salut(Rm 8.1), de l’amour les uns pour lesautres (Jn 13.35). Il ne craint pas le ju-gement de Dieu (Es 35.4 ; Dn 7.22 ; Lc1.74, 75 ; Jn 5.24 ; 1 Jn 2.28 ; 4.17,18). À notre invitation, le Saint-Espritconduit une personne spirituelle à mar-cher selon les commandements de Dieu(Ez 36.26, 27 ; Jn 14.15), qui autrementseraient impossibles à observer (Jos24.19). La croissance spirituelle se ma-nifeste par la présence du fruit de l’Espritet des dons spirituels accordés par leSaint-Esprit pour le service des autres(Ga 5.22, 23 ; 1 Co 12 ; Col 3.12-15 ; 2P 1.4-11).

Cette vie spirituelle qui a sa sourceen Dieu donne la victoire sur les puis-

tures, nous révèle les choses profondesde Dieu (1 Co 2.9, 10 ; Ep 3.14-20 ;4.13), notre état de péché et de perdition,et notre besoin du Sauveur Jésus-Christqui a pris sur lui nos péchés et est mortà notre place (Jn 3.16, 17 ; 16.8-11).

La spiritualité selon la Bible est encoreapprofondie alors que le Saint-Espritsuscite des désirs spirituels et nousconduit à prendre en considération et àaccepter les instructions données parla Parole écrite de Dieu (1 Co 2.13 ; Ez37.4-6 ; Ep 6.17 ; He 3.7 ; 4.12 ; 6.4, 5 ;2 P 1.21). Il permet d’appréhender etd’expérimenter le caractère d’amour deDieu (Ex 34.6, 7 ; Rm 5.5 ; 1 Jn 4.16).En contemplant les attributs de Dieu ( 1Ch 29.9-13 ; 2 Co 13.14 ; He 12.2 ; 1 P1.2 ; Jude 20 ; Ap 1.4-6) nous sommeschangés intérieurement (2 Co 3.18),transformés par le renouvellement denotre intelligence (Rm 12.1, 2), au pointque notre vision de Dieu fait perdre àl’esprit de ce monde (1 Co 2.12 ; Ep2.22 ; 1 Jn 4.3) son influence et sonpouvoir sur nous (Rm 6.11-13 ; 8.10 ;Ep 2.1-10 ; Ga 6.14). À ce propos, Ellen

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ses mérites, et sa grâce par le Saint-Esprit (Rm 5.8 ; 1 Jn 2.1, 2 ; He 2.9-11 ;8.1, 2).

4. Nous affirmons le caractère substitutifde la rédemption du Christ. La spiritualitéselon la Bible tourne autour du besoind’un Sauveur mort pour nous sur lacroix (Rm 3.24, 25 ; 1 Jn 3.16). La re-pentance, la confession, le renoncement,la purification du cœur et le renouvelle-ment font partie de la vie nouvelle toutcomme une transformation radicale dela vie. Nous ne vivons plus pour nous-mêmes mais pour celui qui a vécu etest mort pour nous (Ga 2.20).

5. Nous affirmons l’œuvre du Saint-Esprit. La spiritualité selon la Bible n’estpossible qu’à l’initiative de Dieu autravers du Saint-Esprit (Jn 3.6-8 ; 16.8-11 ; 1 Co 6.9-11 ; Tt 3.5-7). C’est lui quidonne la vie, sert d’intermédiaire et illu-mine la Parole de Dieu pour que nousla comprenions, et présente nos plusprofondes lamentations à Dieu (Ec 3.11;Jn 14.26 ; 16.13 ; Rm 8.22-27). Il nousaide à discerner les choses spirituelles(1 Co 2.14) et nous conduit dans notreparcours spirituel (Jn 16 ; Rm 8.14).Nous vivons, prions et menons une viespirituelle victorieuse dans l’Esprit (Ga5.25 ; Jude 20).

6. Nous affirmons que la communionavec Dieu s’établit à son initiative autravers de sa révélation en Jésus-Christ.La présence du Christ avec nous et ennous se réalise par l’influence du Saint-Esprit au travers de la Parole de Dieu (1Co 2.10-13) tout comme par l’œuvreprovidentielle de sa grâce et son influencesur les pensées (Ep 1.17, 18). Toutesces influences, cependant, doivent êtreéprouvées par la Parole (2 Tm 3.16).

7. Nous affirmons le rôle de l’esprithumain dans la spiritualité chrétienne.La spiritualité selon la Bible est le fruitdu renouvellement de notre intelligencedans son contact avec la pensée deDieu exprimée dans les Écritures et avecle Saint-Esprit, alors que nous méditonset acceptons la Parole de Dieu (Rm

U N I V E R S I T É A N D R E W S

sances des ténèbres (2 Co 2.14 ; Ep6.10-18 ; 1 Jn 4.4). Elle s’exprime sousla forme d’un désir de s’abandonner àDieu dans une fidèle obéissance, uneadoration du cœur, et un service désin-téressé aux autres (Es 6.1-8 ; Mt 35.31-46). La repentance, la confession et laconsécration deviennent partie intégrantede notre rapport permanent avec Dieu(Ps 32.1, 2 ; Jl 2.12-18). Vivre, c’estChrist (Ph 1.21), et il y a des raisons dese glorifier dans sa croix seule (Ga 6.14;Jr 9.23, 24). Toutes choses dans la viesont vécues dans la bienheureuse es-pérance et l’anticipation du proche retourde Jésus (1 Jn 3.3 ; 1 Th 4.13-18 ; Tt2.11-14 ; Ap 22.10-15).

En somme, une vie spirituelle affectéepar le divin se trouve en directe oppositionà une vie selon la chair (Jn 3.6 ; Rm8.5-14 ; 1 Co 2.12-14 ; Ga 5.16-6.1).La spiritualité selon la Bible signifie êtrené de Dieu (Jn 1.12, 13 ; Jn 3.5-8 ; 1 Jn4.7), être transformé par la grâce de Jé-sus-Christ (Rm 12.1, 2), soumis et obéis-sant à l’Esprit, vivant selon l’Esprit (Rm8.4-11), et en conséquence qualifié parl’Esprit pour attirer d’autres à découvrirla vie dans l’Esprit. C’est là le processusde la sanctification à propos duquelEllen White écrit : « La sanctification del’âme par l’Esprit-Saint n’est autre choseque l’implantation de la nature du Christdans notre humanité. » 4

Ainsi, la spiritualité selon la Biblereflète et fait naître une vision du mondeportant sur Dieu trine, saint, bienveillantet attachant, en relation avec le moi hu-main, dans laquelle la véritable restau-ration et la guérison de la relationrompue entre Dieu et l’humanité est ex-périmentée au plus haut point dans lecontexte du grand conflit entre Christ etSatan, le bien et le mal.

Les pratiques personnelles de la spiritualité selon la Bible.Dans notre étude des pratiques per-

sonnelles de spiritualité à la Faculté ad-ventiste de Théologie nous avons établides principes bibliques et rejeté desconcepts non bibliques.

1. Nous affirmons la priorité des Écri-tures pour la conduite de notre vie. LaParole de Dieu est le moyen par lequelDieu communique avec l’esprit et lecœur humain et constitue le fondementde toute spiritualité authentique. La foivient de l’écoute de la Parole de Dieu(Rm 10.17). Nous sommes sanctifiéspar son moyen (Jn 5.39 ; 17.17).

2. Nous affirmons l’amour de Dieupour un monde perdu. Les Écritures dé-clarent que l’amour de Dieu pour l’hu-manité est le fondement de sa tentatived’établir une relation avec nous (Jn3.16 ; 1 Jn 4.8-10 ; Gn 3.9). Mieuxnous percevons l’amour et le caractèrede Dieu, plus nous l’aimons et l’adorons,et plus nous aimons et respectons nossemblables.

3. Nous affirmons la prééminence deChrist. Les Écritures déclarent qu’il n’y apas d’achèvement de la rencontre avecDieu sans le Christ qui est la plus com-plète révélation du caractère et de lavie de Dieu (Jn 14.9-11), qui est aussile chemin, la vérité et la vie (Jn 14.6).Tout en exerçant son ministère en notrefaveur dans le sanctuaire céleste, leChrist communique à nos cœurs sa vie,

Cette vie spirituellequi a sa source

en Dieu donne la victoire

sur les puissances des ténèbres […]

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DÉCLARATION SUR LA SPIRITUALITÉ D’UN POINT DE VUE BIBLIQUE

renouvelé d’être aveuglé par des serviceset des enseignements humains sansêtre poussé par l’Esprit (1 Co 1.20-25).

13. Nous rejetons des méthodes quicherchent à « expérimenter » Dieu enfaisant le vide en soi ou en altérantl’état de conscience.

14. Nous nions que les humains aientune âme qui se connecte à Dieu en-de-hors de notre cerveau et de notre corps.

15. Nous refusons toutes sortes desoi-disant pratiques « spirituelles » quisont en contradiction avec les croyancesadventistes. Voici à titre d’exemple uneliste de pratiques que nous rejetons : in-vocation d’ «esprits » ou de diverses «di-vinités » ancestrales telle la « déessemère» (Rm 1.21-23 ; 2 Th 2.10-12) ; in-vocation de puissances cosmiques, lesoleil, la lune, les étoiles et autres chosestelles que des rivières, des océans, desmontagnes, des arbres, des animaux ;l’usage idolâtre d’objets pour le culteou la contemplation (Ex 20.3-6) ; la vé-nération ou l’adoration d’humains, vivantsou décédés (Ac 14.12-15) ; les laby-rinthes de prière, les mantras, les rituelstantriques, les roues de prière, ou lescontemplations du yoga ; la magie, lesfétiches, ou les séances spirites ; lespratiques qui tendent à manipuler ou àforcer Dieu à révéler l’avenir, à résoudreles problèmes humains, guérir des ma-ladies ou fournir des avantages.

Dynamique de la spiritualité selon la Bible.Dans notre compréhension de la dy-

namique de la spiritualité nous mettonsen évidence des exemples et des en-seignements bibliques et rejetons lesconcepts non bibliques.

1. Nous affirmons les pratiques cul-tuelles bibliques. La Bible fait mentionde modèles réguliers de disciplines spi-rituelles personnelles telles que la prière(Mt 6.4-15), la lecture et la méditationde la Parole de Dieu (Mt 4.4 ; Lc 10.26),

12.1, 2 ; 1 Co 2.10-13 ; Ph 2.5 ; Ps 1.2 ;Jn 7.17).

8. Nous affirmons le rôle du corps hu-main. Que l’être humain soit une âmevivante plutôt qu’un être possédant uneâme est crucial dans la compréhensionde la nature de la spiritualité selon laBible. L’esprit et le corps forment uneunité indissociable (Gn 2.7). Le corpsest le temple du Saint-Esprit (1 Co 6.19).

9. Nous affirmons le rôle positif desémotions et de l’expérience humainedans la spiritualité selon la Bible telsqu’ils sont représentés dans le fruit del’Esprit (Ga 5.22, 23). Comme nousl’avons noté, nous croyons que touteexpérience humaine doit être éprouvéeet évaluée par les Écritures (Es 8.19,20 ; 2 Tm 3.16).

10. Nous affirmons la juste appréciationdes bonnes choses de la nature queDieu nous a données en témoignagede sa bonté et de ses autres attributs(Ps 19.1, 2 ; 139.13-18 ; Rm 1.19-21 ;Ac 14.17) et qui nous poussent à l’adorercomme notre créateur vivant et aimant(Ap 14.7).

11. Nous affirmons le pouvoir du Christde guérir (Mt 9.35) du péché et de seseffets (Ps 147.2 ; Es 51.3 ; 1 Co 1.3, 4).Son pouvoir de guérir continue à semanifester par l’invocation du nom deJésus-Christ (Ac 3.6), un mode de vieconvenable, des médecins pieux, despasteurs, des professionnels de santémentale tout comme des familles quiexpriment l’amour de Dieu pour chacun(2 Co 1.3 : Mt 10.1). Dieu agit aussi pardes miracles de guérison selon sa librevolonté (Jc 5.14, 15 ; Ac 3.3-10 ; Mc16.17-19).

12. Nous nions que toute étude de laParole de Dieu, toute prière, et tout actede service ou de culte soit accomplisous l’influence du Saint-Esprit. L’huma-nité pécheresse a la capacité d’accomplirformellement certaines de ces bonneschoses, mais pour de mauvais motifsou parfois de façon routinière dénuéede sens. Il est aisé pour un esprit non

le culte personnel ou en commun (Lc4.31), et le jeûne (Mt 6.16-18 ; 17.21).La prière est essentielle à la vie spirituelledu croyant (Ep 6.18). Elle est le déver-sement du cœur devant un Père célesteaimant, dans une attente confiante etune humble soumission. Les pratiquesspirituelles comprennent des élémentstels que la gestion des biens (fidélitédans les dimes et les offrandes) (Mt23.23 ; 6.2-4) ; comment se comporteravec les finances et les choses de cemonde (Ac 20.35 ; 1 Tm 6.7-10) ; l’ob-servation du sabbat (adoration de Dieule créateur, service, repos et célébration)(Ex 31.13 ; Lc 4.16 ; Mc 2.27, 28 ; Mt12.9-14 ; Ac 16.13 ; He 4.9, 10).

2. Nous affirmons l’importance desuivre l’exemple du Christ dans la viequotidienne et dans la pratique des dis-ciplines spirituelles (Mc 1.35 ; Lc 4.15,31 ; 1 Jn 2.6). D’autres éléments clefsviennent de modèles bibliques de spiri-tualité comme (liste non exhaustive) :Daniel (Dn 6.10 ; 9.3), David (Ps 119.97),Élie (1 R 19.9-18), et d’autres prophètesen Israël (2 R 19.1, 2).

3. Nous affirmons le rôle du servicedans le développement de la vie spiri-tuelle du chrétien. Pour certains, il n’y apas de rapport entre leur conception duservice et la spiritualité. Cependant, leservice fait partie intégrante de la crois-sance spirituelle et certaines des plusgrandes vérités à propos de nous-mêmeset de Dieu sont expérimentées dans lecontexte du service (2 Tm 2.21). Le ser-vice manifeste l’esprit du Christ pour unmonde perdu, pour les cœurs blesséset brisés. Il exprime la volonté de se dé-penser et d’être employé en faveur desautres et de l’Évangile (2 Co 12.15),poussé par un désir profond de partagerle Christ (Mt 25.31-46). Partager le Christsignifie s’impliquer régulièrement danstous les aspects de la mission de l’Églisetels que l’étude des Écritures avec d’au-tres et la prédication de la Bonne nou-velle. Selon Ellen White, recevoir lapensée du Christ développe chez le

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U N I V E R S I T É A N D R E W S DÉCLARATION...

Christ par l’Esprit. La vie vécue avec Dieuest telle qu’ « après avoir été délivrésdes ennemis, [nous puissions] sanscrainte lui rendre un culte dans la saintetéet la justice, devant lui, tout au long denos jours » (Lc 1.74, 75.). Ainsi, la spiri-tualité selon la Bible comprend la conver-sion, la justification et la sanctification(1 Co 6.11). Elle concerne tout ce quenous sommes et faisons dans la vie, carmême les choses les plus communesreflètent notre orientation spirituelle.

L’enseignement biblique sur la spiri-tualité met l’accent sur l’initiative deDieu d’établir une relation avec l’hu-manité et fournit de multiples exemplessur la manière de croître spirituellement«jusqu'à ce que nous soyons tous par-venus à l'unité de la foi et de la connais-sance du Fils de Dieu, à l'état de l'hommeadulte, à la mesure de la stature parfaitedu Christ » (Ep 4.13). Ainsi, une personnespirituelle est une personne qui s’estconvertie à Dieu, acceptant de lui unevie nouvelle ; qui cherche à vivre conti-nuellement dans la présence de Dieu,qui est reconnaissante pour ses dons ;qui aime la vérité, la justice et le service ;qui est nourrie par une discipline spiri-tuelle ; et qui est humblement conscientede ses faiblesses et de son ignorance(Mi 6.8 ; Mt 25.35, 36). La spiritualitéselon la Bible en termes de marcheavec Dieu implique d’être en relationavec Dieu comme Énoch et Noé (Gn5.22 ; 6.9), en conversant avec lui, enlui faisant confiance et en recherchantsa présence dans toutes les vallées, leshauteurs et les plaines de la vie. Nousn’avons pas à nous rendre en un lieuparticulier ou à faire quelque chosed’exceptionnel pour chercher Dieu. Ilnous cherche par son Saint-Esprit et ilnous faut répondre à son amour quinous attire continuellement. Nous luirépondons par la foi (He 11.6), enparlant avec lui comme à un ami (Jn15.15) sous forme de prières formelleset informelles, en lisant et méditant saParole comme le fit David (Ps 119.97),en confessant nos péchés et en accep-

tant sa purification (Ps 51), en le louant(Ps 146.2).

Affirmation des professeursde la FacultéBien que votées par le corps ensei-

gnant de la Faculté, ces déclarationsn’ont pas la prétention d’être exhaustives.Cependant, elles nous offrent une oc-casion d’exalter notre Père céleste, d’éle-ver notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, et de nous émerveiller de l’œuvretransformatrice accomplie par le Saint-Esprit. Nous faisons l’expérience d’unsens renouvelé de notre dépendance àl’égard de Dieu en ces temps de la fin,et d’un profond désir d’être employéspar Dieu pour faciliter la spiritualité selonla Bible dans la vie de nos étudiants.

Pour aller plus loin Les adventistes du septième jour ap-

précient les perspectives offertes parEllen White au sujet de la spiritualitéselon la Bible. On trouvera dans leslivres suivants certains des meilleursdocuments à propos des diverses disci-plines spirituelles et de la croissancespirituelle selon la Bible : Éducation, éd.1986, p. 281-293; Messages choisis,vol 1, p. 141 ; Vers Jésus, éd.1975, p.71-86 ; Testimonies for the Church, vol.2, p. 315 ; Heureux ceux qui, éd. 1995,p. 109-128.

1. Ellen White, “Blessed are the Meek,” Signs ofthe Times, 22 août 1895.2. Ellen White, Testimonies for the Church, vol.2, Mountain View, CA : Pacific Press, 1948, p.315.3. Ellen White, Le meilleur chemin, Dammarie-les-Lys : Les Signes des Temps, 1981, p. 87.4. Ellen White, Les paraboles de Jésus, Dam-marie-les-Lys : Les Signes des Temps, 19773, p.337.5. Ellen White, Éducation, Dammarie-les-Lys :Vie et Santé, 1986, p. 329

chrétien une condition spirituelle où « ledevoir devient un délice et le sacrificeun plaisir. » 5

4. Nous affirmons le rôle de la com-munauté. La spiritualité est aujourd’huisouvent considérée comme une affaireindividuelle plutôt que communautaire,assumant qu’on peut être spirituel sansêtre religieux, spirituel sans faire partied’une communauté de foi. Mais, selonla Bible, la communauté est le contexteapproprié à la croissance, la responsa-bilité, l’enrichissement spirituel, le lieuoù s’exprime les dons spirituels, le serviceet où l’on apprend la tolérance et l’unité.L’adoration en commun fait partie inté-grante de notre spiritualité (Ac 2.44-47 ; 1 Co 12 ; Ep 4.11-15 ; He 10.25).

5. Nous affirmons un contexte escha-tologique à la spiritualité. L’enseignementde la Bible sur le temps de la fin structurela spiritualité de sorte que les chrétienspeuvent faire ici et maintenant l’expé-rience d’une communion avec Dieu eten même temps éprouver une insuffi-sance dans une telle relation avec Dieu.Plus encore, il y a une dimension apo-calyptique à la spiritualité selon la Biblequi intensifie l’expérience personnelleavec Dieu et la vie vécue dans le monde(1 P 4.7). L’expérience qui est la nôtrea un caractère d’urgence à cause denotre conception du retour de Jésus –nous aspirons à voir Jésus et la proximitéde son retour rend notre attente plusintense (Tt 2.11-14). Nous sommes ap-pelés en même temps à prendre gardeaux faux réveils spirituels (Mt 24.23-26 ; 2 Th 2.9-12).

6. Nous nions que les pratiques spiri-tuelles nous acquièrent un quelconquemérite particulier devant Dieu. Notre salutdépend du seul sacrifice du Christ, parsa grâce acceptée par la foi (Ep 2.8-10).

ConclusionLa spiritualité selon la Bible, dans son

essence, fait référence à une vie de dis-ciple volontairement vécue dans une re-lation personnelle avec Dieu à travers le

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Quatre principes m’ont aidéà comprendre plus clairement

comment et quand l’Esprit agit et travaille.nous arrivions à un long virage de laroute, nous avons vu une file de voituresarrêtées. Devant se tenaient une demi-douzaine de soldats en uniformes, avecdes armes automatiques. C’étaient dessoldats hausa du Nord du Nigeria, lesplus farouches ennemis des ibos. Ilss'étaient enivrés avec du vin de palme,chancelaient sur leurs jambes, et étaientincapables de raisonner. Ils ne pouvaientparler que quelques mots d’anglais, etalors qu’ils s’approchaient de chaquevéhicule, ils ne posaient qu’une ques-tion : «Quel pays?», voulant dire «Quelletribu?» Quand ils sont arrivés à notrecamionnette, ils n’avaient pas besoin deposer la question, car ils voyaient lesmarques tribales sur le visage de monchauffeur.

«Sors, sors, » lui dirent-ils. Je savaisce qui allait se passer s’il sortait de lacamionnette ; beaucoup d’ibos ont ététout simplement placés au bord de laroute et tués d’un coup de fusil. J’ai ou-vert la porte de mon côté, et ai com-mencé à sortir. «Non, » ont-ils dit, et ilsm’ont fait signe de rester. Le chef degroupe était de mon côté de la camion-nette. J’ai murmuré une prière et mesuis mis à lui parler.

Je lui ai parlé sans arrêt pendant prèsde 15 minutes. Alors que je parlais, lesautres soldats, qui avaient dirigé leursarmes vers les fenêtres de la camion-nette, se sont approchés pour écouter.Même aujourd’hui, je ne me rappellepas de ce que j’ai dit. Pourtant, ce queje sais, c’est que je ne parlais pas leurlangue, et ils ne parlaient pas la mienne.

Ils écoutaient attentivement, sans bou-ger, alors que je parlais. Après un quartd’heure, le chef dit au chauffeur ibo,«D’accord, nous allons te laisser partir,mais seulement parce que ton maitrenous a si bien parlé. »

En tant que théologien et professeur,j’ai étudié et enseigné la théologie duSaint-Esprit. Comme pasteur, j’ai prêchédes sermons sur les manifestations del’Esprit dans la communauté de foi. Entant que responsable d’église, j’ai priépour la présence et la direction de l’Es-prit de Dieu, pour des décisions qui par-fois semblaient exiger plus que le juge-ment humain.

Mais dans ces quelques minutes, surune route poussiéreuse du Nigeria, leSaint-Esprit a touché ma vie de manièreinattendue. Il est devenu extrêmementréel pour moi. Était-ce un exemple de

Ma femme et moi étions au Ni-geria dans les années 1960,au début de la guerre du Bia-

fra, un conflit brutal et sanglant qui afait plusieurs milliers de morts. J’étaisle directeur du collège adventiste duNigeria occidental, aujourd’hui l’univer-sité Babcok. À l’époque, le collège étaitconnu pour sa boulangerie, et tôt,chaque matin, deux camionnettes al-laient livrer du pain frais aux villes voi-sines de Lagos et Ibadan.

Un des chauffeurs qui transportait lepain à Ibadan est venu chez moi tarddans la soirée. Il était de la tribu ibo, del’est du Nigeria, la tribu en guerre contrele reste du pays. Alors que les troubless’étaient rapprochés du collège, la plu-part des étudiants ibos avaient quitté lecollège pour retrouver la sécurité relativede chez eux. Mais cet étudiant avaitchoisi de rester, et il m’a dit, « J’ai peurd’aller tout seul a Ibadan demain. Vou-lez-vous venir avec moi?»

Nous sommes partis à quatre heuresdu matin, avec un panier supplémentairede pains à distribuer aux soldats despostes de contrôle militaires par lesquelsnous allions passer. Nous avons fait noslivraisons dans la ville et sommes re-tournés vers le collège. Mais alors que

JA N PAU L S E N , ThD, pasteurretraité, est l’ancien président de laConférence générale des adventistesdu septième jour.

LE SAINT-ESPRIT ?

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JA N PAU L S E N

tangibles, aussi bien dans nos chemi-nements personnels, que dans la viecollective de l’Église.

J’entends si souvent le mot spirituel,employé comme synonyme de «mys-tique », « inexplicable », « mystérieux »,«élusif ». Et pourtant il est clair, quandnous considérons les circonstancesdans lesquelles l’Esprit a été donné àl’église, que son but est, en attendantune meilleure description, « utile ».Quand il agit, les résultats sont palpableset concrets. Il est, essentiellement, leFacilitateur Divin.

Comment donc reconsidérer notrecompréhension de l’Esprit, et son inter-vention dans notre église, afin qu’elleinclue cet aspect pratique fondamental,sans pour autant se tourner dans ce quiest dirigé vers soi-même, ou de peud’importance, un «bruit infernal »?1

Pour les pasteurs et les administra-teurs de l’église, qui aspirent à être plei-nement dirigés par l’Esprit, il y a encored’autres questions : à quoi ressemble leministère du Saint-Esprit dans mes in-teractions quotidiennes ? Commentpuis-je au mieux chercher la directionde l’Esprit, et discerner ses encourage-ments?

Ce sujet est virtuellement sans fin,mais j’aimerais partager avec vous qua-tre idées principales qui m’ont accom-pagné au long des années ; des idéesqui m’ont aidé à comprendre plus clai-rement comment et quand l’Esprit agit

dans ma propre vie, ainsi que dans lavie collective de l’Église.

Pour comprendre la mission de l’Esprit, regardez le Fils.Considérez les dernières semaines du

ministère de Christ sur la terre. Aprèstrois années et demie d’amitié, d’asso-ciation, de partage de vie, et d’instruc-tion, on comprend que les disciplesétaient inquiets de la séparation quisemblait imminente. Qu’adviendrait-ild’eux quand Christ serait parti ? Bienque sincères, ils étaient aussi parfois in-constants, incertains, imprévisibles, etmal préparés pour se situer fermementface à ce qu’ils avaient appris à connai-tre comme la Vérité. Seraient-ils capa-bles de survivre par eux-mêmes? Se-raient-ils, en fait, abandonnés àeux-mêmes?

En différentes occasions, Jésus a es-sayé de les préparer pour le jour où illes quitterait (voir Mt 26.11 ; Jn 7.33,34). Il les a assurés que, même physi-quement absent, il ne les abandonneraitjamais. «Et voici, je suis avec vous tousles jours, jusqu'à la fin du monde» (Mt28.20) ; « Je ne vous laisserai pas or-phelins, je viendrai à vous» (Jn 14.18)2.L’ascension de Christ ne mettrait pas finà sa présence parmi son peuple ; ce neserait que l’entrée dans une nouvellephase. Sa présence au sein de sa familleterrestre serait assurée par le don et leministère du Saint-Esprit, et la Pentecôtea marqué le début de cette ère nou-velle.

Évidemment, le Saint-Esprit, en tantque troisième personne de la Divinité,avait été présent et actif sur la terre dèsle début. Il était là, à la création. Il étaitlà, inspirant les prophètes. Il était là, four-nissant le don de direction aux juges.

Pourquoi donc, est-ce que la venuespéciale de l’Esprit dans la communautédes croyants, après l’ascension deChrist, est-elle spécifiquement signaléedans la Bible ? Il avait déjà été présent

glossolalie (parler en langues)? Quelleque soit la façon de le décrire théologi-quement, je sais que l’Esprit de Dieu aagi concrètement à cet instant pour ré-pondre à un but divin, et sauver la viede cet étudiant ibo, et peut-être aussi lamienne.

En tant que pasteurs et dirigeants,dans une église qui a adopté, à juste ti-tre, une approche prudente envers desmanifestations purement émotionnellesou ésotériques, nous avons souvent hé-sité à insister sur la manière dont leSaint-Esprit agit dans la vie quotidiennedu peuple de Dieu. Peut-être que, dansnotre enseignement et notre prédication,il nous arrive parfois de trop spiritualiserle Saint-Esprit. Nous le reléguons à undomaine hors des réalités de notremonde de neuf à dix-sept heures. Nousdécrivons son rôle en termes surtout in-tellectuels et abstraits, et ainsi l’élevonsà un niveau d’inutilité pratique.

Mais, pour le dire franchement, le rôledu Saint-Esprit est fonctionnel, et nondécoratif. Il fonctionne en tant que forceactive, et non comme une constructionthéologique. Il est aujourd’hui une pré-sence dynamique, et n’attend pas ensuspens d’être relâché à un certain mo-ment dans l’avenir. Quand il agit, c’estselon la volonté divine, non la nôtre. Ilse joint aux affaires humaines, non passimplement dans le but de produire des« feux d’artifice» spirituels, mais pour ré-pondre de façon pratique aux besoins

Il [le Saint Esprit] fonctionneen tant que force active,

et non comme une construction théologique.Il est aujourd’hui une présence dynamique,et n’attend pas en suspens d’être relâché

à un certain moment dans l’avenir.

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LE SAINT ESPRIT ? ...

pas non plus une coïncidence si le cha-pitre sur l’amour (1 Co 13) est au centrede l’exposé sur les dons spirituels faitpar Paul. L’unité de l’Église est orga-nique. La vie et l’enseignement doiventaller d’une personne à l’autre ; d’où lesens d’être un seul «corps». L’Esprit nousjoint les uns aux autres.

Depuis le début des temps, Dieu a étéà l’œuvre, créant et recréant, prévoyantet rétablissant par le moyen de l’Esprit.La communauté du peuple de Dieu atoujours été la communauté de l’Esprit.C’est là qu’il agit de manières pratiques.« Le Saint Esprit régénère, affine et sanc-tifie les hommes, et les met à même dedevenir membres de la famille du divinRoi. »4

L’Esprit est là pour transformer desêtres humains normalement fragiles, enune réelle communauté de disciples.Les dons spirituels équipent cette com-munauté afin qu’elle fonctionne pour leChrist. Tous les disciples n’ont pas lesmêmes dons, le choix revient à Dieu.Mais le don initial du Saint-Esprit est ac-cordé à tous ceux qui réellement s’en-gagent envers Jésus-Christ, et vivent unevie d’obéissance.

Dans sa première lettre aux Corin-thiens, Paul écrivait à une église très di-visée au sujet des dons spirituels. Il ditque tous ceux qui ont accepté Jésuscomme leur Sauveur personnel ont cecien commun : le Saint-Esprit leur a étédéversé afin qu’ils le boivent (1 Co12.13).

Le déversement du Saint-Esprit, ainsique ses nombreux dons, sont tous « don-nés pour l'utilité commune » (v. 7) etnon pas pour quelque plaisir personnel.Un sentiment d’élitisme spirituel devraittoujours être étranger à l’esprit commu-nautaire de la famille de l’église. Dieune suggère pas que les croyants eux-mêmes doivent choisir, à partir d’un«menu » de dons, ceux qu’ils préfèrent.Dieu accorde les dons selon les besoinsde son peuple à tout moment de l’his-toire.

Les trois listes de dons spirituels duNouveau Testament (Rm 12.3-8 ; 1 Co12.4-11 ; Ep 4.8-12) indiquent claire-ment que les dons sont pour (1) le biencommun de l’église ; (2) le développe-ment du corps du Christ afin d’amenerl’église à son meilleur fonctionnement ;et (3) le service. Quelque chose doit sepasser ! L’Esprit est aussi bien un instru-ment fonctionnel qu’un catalyseur pourle changement.

Et ainsi la présence de l’Esprit dansl’église, ainsi que dans notre vie person-nelle, fait ce qui suit : Il rend certain notre salut en

Christ. « L'Esprit lui-même rend témoi-gnage à notre esprit que nous sommesenfants de Dieu » (Rm 8.16). Il nous aide à faire l’expérience

du salut et de la libération de la culpa-bilité. « Là où est l'Esprit du Seigneur, làest la liberté » (2 Co 3.17). Il nous unit en tant que peuple

de Dieu. « Qu'il n'y ait pas de divisiondans le corps, mais que les membresaient également soin les uns des autres» (1 Co 12.25 ; cf. Ep 4.3). Il lutte contre la corruption mo-

rale. « Marchez selon l'Esprit, et vousn'accomplirez pas les désirs de la chair »(Ga 5.16). Il produit une variété de fruits : «

L'amour, la joie, la paix, la patience, labonté, la bénignité, la fidélité, la douceur,la tempérance » (Ga. 5 .22, 23 ; cf. Ep4.31, 32). Il conduit les enfants de Dieu vers

une compréhension plus profonde dela vérité. « Mais le consolateur, l'Esprit-Saint… vous enseignera toutes choses»(Jn 14.26 ; cf. 16.12-15). Il donne au peuple de Dieu la

force d’agir comme une communautéde témoins : « Mais vous recevrez unepuissance, le Saint-Esprit survenant survous, et vous serez mes témoin …jusqu'aux extrémités de la terre » (Ac1.8 ; cf. Lc 24.49).

C’est ce que signifie être rempli de

auparavant, qu’y avait-il de nouveaumaintenant?

La nouvelle mission de l’Esprit, aprèsl’ascension de Christ, est étroitementrattachée à la personne et au messagedu Christ. Dans son discours d’adieu àses disciples, Jésus leur a parlé de lavenue du Saint-Esprit, et de ce qu’il allaitfaire (Jn 14-16).

Il n’y a pas de mystère ici. Bien que leChrist ne vive plus physiquement avecnous, l’Esprit continue son ministère.L’Esprit n’apporte pas un Évangile nou-veau et diffèrent. Il nous guide, nous rap-pelle et nous enseigne. « Par la puis-sance [du Saint-Esprit] les véritésessentielles desquelles dépend le salutde l’âme, qui impressionnent l’esprit, etla manière de vivre, sont rendues siclaires que personne ne peut s’y trom-per. »3

Et donc, quel serait la plus importanteépreuve de vérité pour tout pasteur oudirigeant du peuple de Dieu qui chercheà savoir ou à comprendre ce qui « estde l’Esprit » et ce qui ne l’est pas ? Re-gardez le Fils, car par l’Esprit, Jésus-Christ marche encore aujourd’hui avecl’humanité.

Le mouvementde l’Esprit est révélé dans la communautéSi nous comprenons le pourquoi,

donc la mission de l’Esprit, qu’en est-ildu comment de l’Esprit ? Comment saprésence se manifeste-t-elle dans notrevie individuelle, ainsi que dans la viecollective du peuple de Dieu ?

Nous pourrions le décrire de plusieursfaçons. Mais peut-être pouvons-nous dé-crire ainsi l’impact essentiel de l’Esprit :l’Esprit nous conduira toujours vers l’ex-térieur plutôt que vers l’intérieur. C’est-à-dire que l’Esprit nous conduira tou-jours vers le Christ et vers les autres.

Ce n’est pas une coïncidence si lefruit de l’Esprit s’exprime dans uncontexte social, et trouve son sens dansles relations avec les autres. Et ce n’est

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Comment donc les pasteurs et diri-geants devraient-ils rechercher laconduite de l’Esprit ? À l’occasion j’airencontré des dirigeants dont l’approcheface aux questions difficiles consiste àentrer en eux-mêmes et attendre une«parole du Seigneur». La prière privée, laméditation et l’étude sont, bien sûr, ab-solument décisives, mais quand il s’agitd’arriver à identifier la direction de l’Esprit,les dirigeants sages vont également re-chercher le conseil de leurs collègues.Un dirigeant qui se réfugie en lui-mêmepour chercher le moment où Dieu va luiparler personnellement, une expériencequi peut être notoirement subjective, peutêtre perçu par les autres comme peu fia-ble, voire même manipulateur.

Ellen G. White écrit que le dirigeantdevrait écouter « ceux qui ont été long-temps dans l’œuvre, et qui ont unelongue expérience concernant les agis-sements du Seigneur. La dispositionqu’ont certains de se refermer sur eux-mêmes, et de se sentir compétents pourplanifier et agir selon leur propre juge-ment et leur préférences, les conduitdans des terrains difficiles. Une telle fa-çon indépendante de travailler n’est pasbonne, et ne devrait pas être suivie. »6

Pour tous les croyants qui cherchentla conduite de l’Esprit, et pas simplementles pasteurs et dirigeants, les rencontresavec le Saint-Esprit ne sont pas néces-sairement des expériences ésotériques,privées, dramatiques ou émotionnelles,qui plongent la personne dans un éclatde piété. Si nous cultivons journellementune ouverture à la direction de Dieu,l’Esprit peut nous trouver, quand nousparlons à un conseiller en qui nousavons confiance, consultons nos col-lègues ou discutons de certaines chosesavec notre conjoint. L’Esprit peut noustrouver même au cours des opérationscourantes d’une réunion sur les affairesde l’église ou d’un comité de la Confé-rence Générale !

Ainsi, ma réponse à la question dujeune homme, durant la diffusion de Let’s

Ce qui ressemble à, sonne et « sent » comme plein de l’Esprit ne l’est pas nécessairement « Comment, en tant que président de

l’Église, savez-vous que vous êtesconduit par le Saint-Esprit quand vousprenez des décisions pour l’Église ? »m’a demandé un jeune homme, sur unton aussi méfiant que sceptique. Laquestion est venue au cours d’une dif-fusion télévisée en direct de Let’s Talk,tournée à Pacific Union College, en Ca-lifornie. C’était l’une de quelque 30conversations libres télévisées que j’aieues avec différents groupes de jeunesadventistes dans le monde entier, pen-dant lesquelles ils me parlaient de cequ’ils avaient à l’esprit.

C’est une question importante, carelle interroge nos assomptions fonda-mentales concernant le rôle du Saint-Esprit dans la communauté de foi, etdans la fonction de ses dirigeants enparticulier.

Jusqu’ici nous avons exploré notrebesoin d’être plus ouverts pour recon-naitre les interventions pratiques de l’Es-prit dans le développement et l’équipe-ment de la communauté des croyants.Mais en même temps, ceux d’entre nousqui servons le peuple de Dieu, faisonsface à un défi spécial, et qui peut paraî-tre contradictoire. En tant que dirigeantset pasteurs au sein d’une communautéspirituelle, nous sommes tentés de nousrevêtir nous-mêmes, notre parole, et nosprojets spéciaux, du langage de l’Esprit,et de proclamer que l’Esprit conduit sonpeuple dans la direction où nous vou-lons aller.

Mais oindre nos plans de mots ne ga-rantit pas que notre volonté et la volontédivine soient sur la même ligne ; l’élec-tion, ou la nomination à une position,ne vient pas dans un emballage avecl’infaillibilité personnelle. Simplementdit, être dirigé par l’Esprit ne veut pasdire avoir toujours raison.

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l’Esprit. L’Esprit en tant que force habili-tante, prépare le peuple de Dieu à fonc-tionner comme des croyants. Cette ac-tion a un objectif pratique : elle concernela manière dont nous pensons, les choixque nous faisons et la façon dont nousagissons. Comme Ellen G. White le dé-crit, « Quand, par le Saint-Esprit, les véri-tés divines sont portées sur le cœur, desnouvelles conceptions sont éveillées, etles énergies jusqu’à présent endormies,sont ranimées pour coopérer avecDieu. »5

Je ne peux clôturer ce sujet sans men-tionner plus particulièrement un don del’Esprit qui est spécialement importantpour la communauté des croyants, ledon de prophétie, mentionné dans lestrois listes des dons spirituels du Nou-veau Testament. Ce don «édifie l’église»(1 Co 14.4) et agit en tant que guide,alors que les croyants cherchent à com-prendre la Bible.

Afin de comprendre correctement lerôle dynamique du don de prophétie,dans cette période finale de l’histoirede la terre, nous devons nous rappelerde toute l’étendue des rôles multiplesde l’Esprit dans l’Église d’aujourd’hui.C’est dans la perspective de la vastegamme fonctionnelle des dons spirituelsque le don de prophétie, tel qu’il s’estmanifesté dans la vie et le ministèred’Ellen G. White, doit être compris. Sonœuvre n’est ni une correction, ni un rem-placement des ministères prophétiquesdu passé. Elle est là pour aider lescroyants à comprendre et à se rappelerles messages prophétiques qui sont déjàlà.

Quand un don de l’Esprit, y comprisle don de prophétie, est conféré à un in-dividu, cette personne ne devient pas lecentre d’attention de l’Église. Le Christreste le centre d’attention. Il est le cœurde l’Évangile. La mission de l’Église estla sienne. C’est ainsi que cela doit tou-jours être, sinon la religion se détérioreen idolâtrie.

JA N PAU L S E N

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Talk a été simple : la direction, pastoraleou administrative, au sein de l’église, nedevrait jamais être interprétée commepreuve d’« infaillibilité personnelle ».L’élection ou la nomination à une fonc-tion ne vient pas automatiquement avecune ligne directe vers l’Esprit. Pasteurset dirigeants doivent chercher la directionde l’Esprit de Dieu, tout comme chaquecroyant le fait, par l’étude personnellede la Parole de Dieu et la prière, par larecherche du conseil général de nosfrères et sœurs dans la foi, toujours dansune attitude d’humilité.

Le Saint-Espritest déjà à l’œuvreAu cours d’une visite d’une semaine

en Chine en 2009, j’ai rencontré deuxfemmes dont les ministères de plusieursdécennies ont produit des résultats qui,tout simplement, défient la logique hu-maine.

Hao Ya Jie est la pasteure principalede l’église adventiste du septième jourde Shenyang. Quand elle a commencéson travail, elle n’avait qu’une poignéede personnes, juste 25 membres. Etmaintenant, 20 ans plus tard, sa com-munauté se compose de 7000 croyants.Trois mille viennent à l’église «mère » etles autres sont dispersés dans les 17 au-tres églises du district.

Quand Hao Ya Jie vous regarde,même quand quelqu’un d’autre traduitses paroles, il y a dans ses yeux un sen-timent incroyable de force et de chaleur;et quand elle prie, vous êtes grandementstupéfait par la passion de ses paroles.

Peu après j’ai rencontré Zu Xiu Hua,dans la province nord-ouest de Jilin, quiest chargée d’un district de 22000 mem-bres d’église. Quand les restrictions gou-vernementales sur la religion ont été as-souplies en 1989, l’église de cette régiona connu une croissance majeure. Elle araconté l’histoire d’un grand baptêmedirigé par le seul pasteur adventiste pré-sent à cette époque. Il avait prévu defaire tous les baptêmes, mais ce fut trop

quelle nous sommes incapables d’ac-complir notre tâche.

ConclusionAu cours des années j’ai étudié, en-

seigné et prêché concernant le Saint-Esprit, et j’ai parfois eu de la peine àcomprendre comment l’Esprit agit ausein du corps du Christ. Mais j’ai conti-nué de croire que la question la plusimportante que nous pourrions nous po-ser concernant l’Esprit est : « Et alors?»En tant que pasteur et dirigeant, quelledifférence pratique l’Esprit fait-il dansma vie ? Dans mes prises de décisions?Dans mon style de direction ? Dansl’atmosphère que je cherche à cultiverdans mon église et sur mon lieu de tra-vail ? Dans la façon dont je traite lesgens, aussi bien dans ma communautéde foi qu’au dehors ? Dans mon ap-proche de la mission que Dieu nous aconfiée ?

Le Saint-Esprit est vivant et en forme.Il est présent et agit aujourd’hui dansson église et pour son peuple comme ill’a fait dans le passé. Et il continuera dele faire aussi longtemps que nous seronsici.

1. Ellen G. White, Messages choisis, vol 2. Dam-marie-les-Lys : Éditions Vie et Santé, 2002, p.41.2. Les références bibliques viennent de laversion Louis Second.3. Ellen G. White, Les paraboles de Jésus. Dam-marie-les-Lys : Les Signes des Temps, 1997, p.30.4. Ellen G. White, Le Ministère évangélique.Dammarie-les-Lys : Vie et Santé, 2003, p. 281.5. Ellen G. White, Conquérants pacifiques. Dam-marie-les-Lys : Les Signes des Temps, 1980,p.509.6. Ellen G. White, Testimonies to Minister andGospel Workers. Mountain View, CA, PacificPress, 1962, p. 501, 502.

pour lui. Il se tint donc debout dans la ri-vière, prononçant les paroles, et laissantles diacres plonger les candidats dansl’eau, et les relever ensuite. Le pasteurs’est tenu trois jours dans la rivière, et abaptisé 3000 personnes, 1000 par jour.J’ai demandé à Zu Xiu Hua: « Commentexpliquez-vous ceci ? Où est cet appelextraordinaire ? » Elle a expliqué: « Lesgens viennent à ces leçons, et ils voientnotre zèle et le Saint-Esprit. »

Une réponse simple et désarmante,et pourtant si puissante !

Parfois nous revoyons le moment im-pressionnant de la Pentecôte, et atten-dons de voir l’effusion de la pluie del’arrière-saison. Et nous pouvons facile-ment imaginer, particulièrement pournous occidentaux, que nous nous se-rions au centre de l’histoire et que l’Es-prit nous est mesuré. Où sont les signeset les merveilles ? Où est l’extraordi-naire?

Ne nous trompons pas : l’Esprit deDieu agit aujourd’hui, sans s’occuperde savoir si son activité répond à nosidées personnelles concernant ce quidevrait être.

Il y a des dangers à voir l’Esprit uni-quement comme une force à venir qu’ilnous faut attendre, et pour laquelle nousdevons prier. Nous risquons de diminuerl’impact pratique de la puissance del’Esprit, ici et maintenant, en l’élevant àquelque chose qui semble toujours êtrehors de notre atteinte. Nous pouvons de-venir spirituellement rétrospectifs, etnous laisser détourner de notre mission.

La puissance du Saint-Esprit, dans no-tre vie et dans l’Église, sera toujours uneconséquence, et non un but final. Elleest une conséquence de notre obéis-sance, de notre disposition chaque jourà engager nos vies, ambitions, et choixà la cause de la mission de Christ. Car,lorsqu’en tant qu’Église, nous sommesconcentrés sur la mission, et rassem-blons toutes nos ressources pour elle,nous nous ouvrons à la réception et àla puissance du Saint-Esprit, sans la-

LE SAINT ESPRIT ? ...

M

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Bernard Sauvagnat, B.P. 10077193 Dammarie-les-Lys Cedex, France

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Près de 400 membres d’église, venus de 11 paysd’Europe, ont participé à ce premier congrèssur la Mission, qui s’est tenu dans le petit village

de Bobbio Pellice dans les vallées Vaudoises, à l’initativedu pasteur Paolo Benini, directeur du département del’École du Sabbat et des ministères personnels de laDivision eurafricaine. Le mot d’ordre choisi, Be mydisciple (Sois mon disciple), a été développé par lesinvités du Congrès, le pasteur Ted Wilson, président dela Conférence générale, Bruno Vertallier, président de laDivision eurafricaine, Gary Krause, directeur du bureaude la Mission mondiale de l’Église adventiste et G.Taddei, jeune pasteur italien.

Les participants ont eu l’occasion de témoigner deleurs expériences d’évangélisation au cours des séancesplénières, comme au cours des 17 ateliers et par desstands d’exposition. Ces témoignages ont été une sourceimportante d’encouragement et d’inspiration pour

tous. Particulièrement remarqué, le bus roumain utilisé comme mini expo-santé et bibliothèque mobile, a servi la populationde Bobbio Pellice, grâce au concours de la Ligue Vie et Santé italienne. Toutes les familles du village ont reçu un exemplairedu livre Vers Jésus d’Ellen White en souvenir de ce congrès et en remerciement de leur accueil.

Chacun est reparti avec l’envie d’être un disciple du Christ engagé à servir les autres et à partager le message d’espérance quifait l’identité de notre Église. Le désir a été formulé qu’une telle rencontre se reproduise périodiquement.

La délégation française

NOUVELLES

Un peu plus de 120 pas-teurs ont suivi les Confé-rences bibliques organi-

sées par l’association pastorale dela Division eurafricaine sur laCampus adventiste du Salève du26 au 29 août 2012. Venus du Por-tugal, d’Espagne d’Italie, de Bel-gique, de France et de Suisse ils sesont penchés sur les rapports entrel’Ecclésiologie et la mission ad-ventiste en Europe.

Les exposés étaient présentéspar les membres de l’Institut derecherche biblique de la Conférencegénérale, Angel Rodriguez et Ger-hardt Pfandl (retraités depuis peu),Ekkehart Muller et Kwabena Don-kor, et par des théologiens français, Richard Lehmann, professeur retraité, Gabriel Monet, professeur de Théologie pratiqueà la Faculté adventiste de Théologie, Ganoune Diop, représentant de l’Église adventiste auprès de l’ONU, et Daniel Jennah,président de la Fédération France Nord, ainsi que par d’autres spécialistes, Daniel Heinz, historien de l’église, Janos Kovacs-Biro et Paolo Benini, directeurs du département de l’École du Sabbat et des ministères personnels à La Division transeuropéenneet à la Division eurafricaine, Stefan Sigg, directeur du département de la jeunesse à la Division eurafricaine et KleberConçalves, évangéliste brésilien directeur du Centre d’études sur les populations sécularisées postmodernes de la Conférencegénérale.

Le thème de l’Ecclésiologie a été abordé à partir des qualificatifs de l’église d’après le Concile de Nicée-Constantinople : uneéglise une, sainte, catholique et apostolique. Quant à la mission en Europe, elle a été présentée comme possible et prometteusemalgré les défis auxquels elle est confrontée à cause de l’Histoire, de la culture et de l’état actuel de l’église. Les tensions entrela nécessaire ouverture pour la mission et la fidélité à un message adventiste bien marqué dans ses particularités ont étémanifestes aux cours des séances de questions-réponses avec les orateurs.

de gauche à droite : Angel Rodriguez, Kleber Conçalves, Bernard Sauvagnat (traducteur), Kwabena Donkor, Ekkehardt Mueller,

Gabriel Monet, Gerhardt Pfandl, Daniel Heinz, Mario Brito et, derrière, Esther Hanselmann (traductrice).

Bobbio Pellice, Italie : Premier congrès Mission(30 août – 2 septembre 2012)

Collonges-sous-Salève - Conférences bibliques 2012L’Église adventiste en Europe : son identité et sa mission

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n’entend pas célébrer les avantagesd’un service simple, ni la valeur de l’ab-sence de prédication comme méthode.Je veux partager mes 37 années decheminement et de luttes pour maintenirune spiritualité biblique authentique.Qu’est-ce qui s’est passé durant ces 50minutes où j’ai prié et écouté ? Il n’y apas eu d’appel touchant venant d’unprédicateur épatant ; il n’y a pas eu nonplus d’appel prophétique ni de découvertede la vérité m’ouvrant les yeux sur monétat de péché – seulement de la musique,des témoignages et la Parole.

Qu’y a-t-il eu ? Se pourrait-il que cettedéclaration de Jésus dans Jean 4 ausujet des vrais adorateurs ait fait échodans mon âme en ce matin d’automne?Esprit et Vérité ! Je crois que la partiequi concerne l’Esprit dans cette descriptionm’a saisi ce jour-là au milieu d’un grouped’étudiants de la faculté remplissant unministère par le chant, le témoignage etla Parole. Il ne s’agissait pas d’une simpleexpérience cognitive de la Vérité. LeSaint-Esprit m’a pressé et est devenuplus qu’un sujet étudié ou un titre quej’invoque lors d’une cérémonie nuptialeou baptismale. L’Esprit, c’était la présencede Dieu exerçant son ministère auprèsde moi ce jour-là et me remémorantl’élément essentiel de la spiritualité quidoit me pousser en avant chaque jourcomme le fut Jésus (Marc 1.12) parcette même présence dans le désert audébut de son ministère.

L’Esprit, mon motivateurLa vie chrétienne et le ministère pas-

toral, en particulier, requièrent une moti-vation. Pendant de longues années, j’aiservi l’Église comme membre d’uneéquipe d’élite qui sélectionnait les mieuxqualifiés pour être pasteurs des églisesque nous dirigions. J’ai honte en merappelant combien de fois j’ai répétél’épithète «esprit d’initiative» commequalificatif que nous désirions chez undirigeant spirituel. Comment quelqu’unpeut-il être un initiateur et être qualifiéde spirituel? À mon sens, le moi demeurel’obstacle qui se dresse toujours sur lechemin. En réalité, la motivation del’Esprit me propulse chaque jour de monlit vers un ministère plus efficace jouraprès jour tandis que je dirige au nomde Jésus. Cela n’a rien à voir avec lemoi. Ce même bouleversement profondet presque viscéral qui m’a détachéd’une autre vocation pour répondre àl’appel au ministère, c’est la motivationinterne qui m’a poussé vers l’avant duranttoute ma vie de service et qui aurait au-trement endommagé et anéanti monesprit par le poids qu’Il y a mis.

Mon expérience de renouveau à lachapelle de la faculté ce matin d’automnen’était pas, je dois l’admettre, le premierrenouvellement dont j’ai fait l’expérienceau cours de mes 37 années de servicedans le ministère. La tentation de s’ap-puyer sur le bras de chair ressemble auchant d’une sirène qui me faisait signe

Durant l’automne 2009, j’ai assistéà une rencontre spirituelle à laFaculté adventiste de Théologie

à Berrien Springs, Michigan. J’ai remarquésur le programme imprimé qui avait étédistribué qu’il n’y avait pas de prédicateur.Uniquement de la musique - de la bonnemusique entrecoupée d’une lecture oc-casionnelle de la Bible et de courts té-moignages. Les chants incluaient deshymnes et des chants de louanges àDieu pour sa puissance, son amour etsa majesté. J’aime la prédication etj’aime prêcher ; mais ce jour-là, il n’y ena pas eu – seulement de la musique,des témoignages et la Parole. Dans cesimple environnement, je me suis retrouvéenveloppé d’une puissante atmosphèrede rencontre personnelle avec mon Dieu.

Je ne suis pas allé à ce service dansl’attente d’un réveil et n’ai pas non pluscomplètement compris pourquoi ça s’estpassé ainsi, alors que je suis un chrétiende longue date. J’ai servi comme admi-nistrateur de fédération ; maintenant jesuis professeur à la Faculté à quelquesannées de la retraite. Et voici que je meretrouve imbibé du sentiment de la pré-sence de Dieu et de mon besoin de re-nouveler ma relation avec Lui. Ainsi, dansle silence de deux-cents voix unies dansle chant et la louange, j’ai reconsacrémon cœur et ma vie tout en m’efforçantde garder mes larmes pour moi-même.

Qu’il me soit permis de faire la lumièresur le but de cette réminiscence. Elle

S TA N L E Y E . PAT T E R S O N enseigne etpréside le département des Ministères Chrétiensde la Faculté adventiste de Théologie del’université Andrews, Berrien Springs, Michigan,États-Unis.

pour une spiritualité bibliqueMa quête

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m’attirant loin de l’Esprit qui est maforce. L’intéressant de tout cela c’est quece même Esprit continue de me rappelervers le fondement de la théologie sur la-quelle est édifié le ministère pastoral :une profonde et persistante relation spi-rituelle avec Dieu.

Il existe nécessairement une disciplinespirituelle dans la vie de chaque chrétienet elle est d’une importance critiquedans la vie et l’administration du pasteur.La citation qui suit souligne cette disciplinedans la vie et le ministère de Jésus :Jésus savait qu’Il «devait fortifier sonhumanité par la prière. Afin d’être unebénédiction pour les hommes, Il com-muniait avec Dieu en le suppliant de luiaccorder de l’énergie, de la persévéranceet de la constance. Il montrait ainsi auxdisciples d’où Il tirait sa force. Sans unecommunion quotidienne avec Dieu, aucunêtre humain n’a assez de puissancepour service.»1 Le modèle de pratiquequotidienne laissé par Jésus a toujoursété un défi pour moi en raison des agen-das et des responsabilités qui me four-nissaient une excuse pour donner lapriorité à l’urgent au détriment du né-cessaire. La substance nécessaire aumaintien de la puissance spirituelle peutêtre obtenue seulement par une relationsoutenue dans le dialogue avec la Sourcede la puissance spirituelle. Mon renouveauspirituel en ce matin d’automne a faitnaître en mon cœur un besoin maladifde me cramponner à cette expérienceet m’a fourni une motivation internepour renforcer mon engagement à cettediscipline quotidienne – non pas pour

faire plaisir à quiconque ou pour répondreaux attentes de qui que ce soit; maispour protéger ce puissant sentiment dela présence de Dieu que j’ai expérimentéce matin-là.

Mon être intérieur a toujours résisté àl’entretien de ma vie spirituelle ; à l’instarde l’apôtre Paul qui a confessé ses luttespour faire ce qu’il savait être bon etmeilleur : «… la loi est spirituelle; maismoi, je suis charnel, vendu au péché»Romains 7.14 (VLS). Ainsi, ma résistanceinterne à l’Esprit est et a toujours étémon premier défi m’empêchant de vivreet de diriger de manière spirituelle. Maisil y a eu aussi les forces externes présentesdans ma vie. Cette réflexion a révéléqu’elles ont eu un impact négatif surmes efforts pour embrasser l’Esprit commema source d’influence. Spécialementcomme jeune ouvrier, je me suis tropsouvent efforcé de combler les attentesimposées sur moi par les autres. Mes ef-forts pour être accepté de mes supérieursen faisant mieux, en accomplissant da-vantage et par le succès, ont étouffé lavoix de l’Esprit dans ma vie tandis qu’avecun accent de compétition, je m’efforçaisd’atteindre les objectifs chiffrés et ac-cueillais le fruit de la créativité des autrescomme un succès.

Directionet spiritualitéUne discussion sur ce sujet m’oblige

à confesser que ceux qui dirigent et quisoutiennent le travail du pasteur ont unrôle à jouer pour favoriser la spiritualité

du pasteur comme première force motricede sa vie et de son service. J’ai eu cerôle et j’ai été chargé de la gestion despasteurs et de leurs familles pendantpresque la moitié de mes années dansle ministère. Aujourd’hui, je me surprendsà me demander : «Qu’ai-je fait pourfortifier la discipline de la spiritualité bi-blique dans la vie des pasteurs dont j’aieu la charge?» Je pense à tous cesjeunes visages, ces jeunes responsablespleins de vigueur qui ont fait leurs premierspas dans le ministère sous mon admi-nistration – sans expérience mais avecleurs cœurs pleinement engagés à servirDieu et son peuple d’une manière quiferait grandir son royaume. Ont-ils encorecette énergie? L’Esprit les arrache-t-il en-core de leurs lits chaque matin avec lecœur et la disposition dont leurs yeuxpétillaient à la poursuite des objectifslorsqu’ils étaient stagiaires? Est-ce queje les pressurais par une approche auto-ritaire et manipulatrice qui détournaitleurs yeux et leurs oreilles de l’Esprit quia promis d’imprimer sa volonté en eux?

Le monde a influencé nos comporte-ments administratifs et je crains que,par inadvertance, quelques-uns de nousn’aient pas toujours soutenu l’entretiende cet Esprit intérieur qui fait du pasteurun dirigeant spirituel. Combien de foisn’avons-nous pas, en qualité de dirigeants,encouragé les pasteurs par des récom-penses extrinsèques ou externes commemoyen de stimuler leur ‘productivité’?La valorisation quantitative des pasteurspar la célébration de leurs succès nu-mériques d’une manière qui comparechacun avec ses collègues induit l’adop-tion d’une attitude compétitive qui im-prègne la motivation spirituelle. En adop-tant un modèle d’affaire ou de ventesdans le contexte du ministère pastoral,nous courons le risque de remplacer lemodèle inspiré de l’Esprit, introduit à laPentecôte, par un modèle de gestionchargé de structures coercitives néces-saires (récompenses et punitions) quisont familières au monde commercialet aux entreprises. L’Église a été conçuepour fonctionner sur un modèle de rela-tions, où chaque enfant de Dieu devrait

S TA N L E Y E . PAT T E R S O N

Qu’ai-je faitpour fortifier la disciplinede la spiritualité biblique dans la vie des pasteurs dont j’ai eu la charge ?

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Diriger le corps pastoral requiert souventde l’organisation qu’elle s’efforce defaire pour le pasteur ce que l’Esprit apromis de faire à travers le pasteur. Lacréativité du pasteur est remplacée parles produits créatifs des experts qui pla-nifient et inventent des méthodes pourle pasteur. Il en résulte des effets suffocantssur la spiritualité du dirigeant. Assez sou-vent, le calendrier du pasteur est sichargé de programmes à exécuter, conçuspour lui ou pour elle, qu’il ne reste quepeu de temps pour la créativité locale.Nous devons nous rappeler que l’autoritéconférée par Jésus (Mat 28.18-20) estdistribuée au sein de l’église que le pas-teur dessert. Ceci n’est pas l’apanagedes dirigeants en place qui croiraientsavoir mieux que tout autre ce dont lepasteur ou l’église a besoin. Le conceptd’autorité implique que son détenteursoit «auteur» donc qu’il crée d’une ma-nière productive.

Prêtez attention au conseil suivant :«Diriger des hommes devrait consisterà accorder des responsabilités aux autreset à leur donner l’occasion de concevoir,de planifier et d’exécuter… Ne leur ap-prenez pas à dépendre de votre jugement.Les jeunes gens devraient être formés àêtre des penseurs»2. Cela fait un petitpeu plus de cent ans qu’Ellen White adonné ce conseil et, bien que trop souventignoré, il demeure une déclaration puis-sante qui soutient l’idée de laisser leSaint-Esprit influencer directement letravail du pasteur en terme de créativitéet de planification. En fait, elle fait suivrecette déclaration de l’avertissement selonlequel : « Il y a des êtres qui, aujourd’huipourraient être des gens aux grandesidées, qui pourraient être des hommessages, des hommes sur lesquels onpourrait compter, qui ne le sont pasparce qu’ils ont été éduqués pour suivrele plan d’un autre homme. Ils ont permisaux autres de leur dicter quoi faire exac-tement, et ils sont devenus des nains enmatière d’intelligence. Ils sont étroitsd’esprit et ne peuvent comprendre lesbesoins de la cause.»3 Entretenir et ho-norer la présence de l’Esprit de Dieudans ma vie est essentiel comme il l’est

MA QUÊTE POUR UNE SPIRITUALITÉ BIBLIQUE

être doté des compétences nécessairesau ministère (Rm 12.4-6; 1 Co 12.1ss;Ep 4.7-13), transformé pour porter lefruit de l’Esprit (Ga 5.22, 23), motivé etqualifié par l’Esprit de Dieu en lui (Jn14.17 ; Ac 19.1ss ; Ep 3.20) en vued’accomplir Sa volonté. L’Église n’estpas une entreprise !

La tendance à considérer les pasteurscomme des employés, qui a fait son ap-parition durant la dernière partie du ving-tième siècle, nous a tentés de les traitercomme tels. Traiter un pasteur commes’il était un vendeur avec des quotas àatteindre crée le «mercantilisme» contrelequel Jésus nous a mis en garde (Jn10.12). Lorsque le pasteur est traité ouregardé comme un employé, la consé-quence naturelle pour l’ «employé» estde migrer vers un comportement detransaction : contribution minimale, en-gagement marginal et faible créativité.La contribution et l’engagement sontremplacés par l’obligation de répondreaux attentes des autres. En conséquence,le «mercenaire» ne mourra pas pour labrebis parce qu’il lui manque le sentimentde propriété pour susciter son engage-ment. Le Bon Berger meurt pour lesbrebis parce qu’elles sont à Lui (Jn10.11). Quand nous donnons des objectifsau pasteur comme à un employé, nousmettons de côté l’élément propriété.

À mes yeux, nous avons oublié, sem-ble-t-il, que le pasteur reçoit une subsis-tance pour sa direction du service spirituelplutôt qu’une rémunération de l’Églisepour s’acquitter d’une transaction pourlaquelle il a pris un engagement. Lepasteur ne travaille pas pour de l’argent.Le pasteur reçoit de l’argent afin qu’ilpuisse travailler ! Lorsque le salaire dupasteur est perçu comme un paiementpour services, nous encourageons lamentalité du mercenaire qui limite lerisque et la consécration que sa saintevocation au ministère évangélique requiertde lui. Encourager une relation de ges-tionnaire entre le pasteur et l’administrationde l’Église contribue involontairement àla suffocation de l’Esprit comme influenceinstigatrice de l’efficacité pastorale.

dans la vie et l’œuvre de chaque pasteur.Nous ne pouvons pas diriger de manièreà réaliser le plan de Dieu sur cette terresi nous utilisons des méthodes et desmoyens qui laissent le Saint-Esprit decôté. Mon renouveau personnel et l’en-tretien du don de la spiritualité biblique,qui est mon héritage d’enfant de Dieu,est ma première responsabilité. Honoreret entretenir le travail du Saint Espritdans la vie de ceux que je fais paitredans cette Église constitue le travail leplus important que j’ai devant moi. Jesuis appelé à faire des disciples qui de-viendront des dirigeants spirituels denotre communauté de foi.

La spiritualité doit êtreentretenueCe serait merveilleux si je pouvais me

réveiller un beau matin et découvrir quela force intérieure de ma nature déchuene résiste plus au travail de l’Esprit. Ceserait un soulagement de savoir, ce jour-là, que chaque force externe qui m’en-courage à me tourner vers les expédientsdu bras de chair a disparu du contextede ma vie. Mais ni l’un ni l’autre de cesdeux souhaits n’est apte à advenir dansma réalité. Il est probable qu’entretenirma spiritualité est un devoir qui metiendra à cœur pour le reste de ma vie.Cette perspective devrait-elle me décou-rager? Je pense que non. L’Esprit quim’a arraché de mon rêve de propre suf-fisance en ce matin d’automne 2009aura probablement à me réveiller encore.Je dis merci à Dieu pour cela. Qu’il soitloué pour sa vigilance qui m’a rappelémon besoin de Lui ! «Si nous vivons parl'Esprit, marchons [moi] aussi selon l'Es-prit » (Ga 5.25).

1. Ellen G. White, Conseils aux éducateurs, auxparents et aux étudiants. Dammarie-les-Lys : Vie etSanté, 2007, p.259, 260.2. Ellen G. White, Christian Leadership. Washington,DC: The White Estate, 1985, p.43.3. Ellen G. White, Testimonies to Ministers andGospel Workers. Mountain View, CA: Pacific Press,1923, p. 303.

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L a population mondiale est entrain de vivre une révolutionmondiale. Le 14 janvier 2011,

une révolte en Tunisie a incité le présidentBen Ali à fuir le pays après l’avoir dirigépendant 23 ans. Cette étincelle tuni-sienne a allumé une flamme dans toutle monde arabe. Beaucoup l’appellentle réveil islamique.

En Égypte et en Lybie, des soulève-ments populaires ont renversé des ré-gimes ayant longtemps gouverné. End’autres parties du Moyen-Orient, desprotestations ont éclaté en réaction ausentiment d’injustice, au gouvernementautoritaire, et à l’augmentation des prixde la nourriture et du carburant. Des ré-voltes similaires se sont aussi produitesen d’autres endroits du monde, commeen Bolivie et au Chili. Le mouvementOccupy a appelé les gens a camperdans les villes principales du Canadaet des États-Unis pour réclamer unchangement politique et économique.Partout, les gens se demandent : «Qu’est-ce qui ne va pas ? » Pour la premièrefois dans l’histoire de l’humanité, undésir sans précédent surgit en faveurd’un changement politique. Pourquoi ?

Selon le www.worldrevolution.org :

La moitié de la population mondiale vit avec moins de deux dollars par jour. 800 millions de personnes souffrent de malnutrition. Parmi ces personnes souffrant de malnutrition, 200 millions sont des enfants. 24 000 personnes meurent chaque jour de la faim ; cela représente 8,7 mil-

lions de personnes par année.

Plus d’un milliard de gens n’ont pas accès à l’eau potable. 33 pour cent de la population mondiale vit dans des pays non démocratiques

aux régimes autoritaires.

1 milliard, soit un tiers de la population active mondiale, est actuellement auchômage ou sous-employé.

La moitié des forêts qui, à l’origine, couvraient 46 pour cent de la superficiedes terres émergées de la planète, a disparu.

Dans le monde, 27 millions de personnes sont en esclavage. Environ 10 à 20 pour cent de toutes les espèces disparaîtront dans les 20 à

50 prochaines années.

60 pour cent des récifs coralliens de la planète, qui contiennent jusqu’à unquart des espèces marines du monde, pourraient disparaître dans les 20 à40 prochaines années.

Les actifs des 200 personnes les plus riches du monde en 1998 étaient plusélevés que le revenu annuel total de 42 pour cent de la population mondiale.Cumulées, les fortunes de trois familles – la famille de Bill Gates, la familledu Sultan de Brunei, et la famille Walton – s’élèvent à 135 milliards dedollars. Ce qui équivaut au revenu annuel des 600 millions de personnes vi-vant dans les pays les plus pauvres.1

DAV I D JA M I E S O N , DMin , es t pas teur del ’ ég l i se adven t i s te du sep t i ème jou r àAldergrove, Canada (Colombie-Br i tannique).

EXTRÊMESERVOLUTION

Note de l’éditeur : L’article qui suit est une adaptation du sermonprononcé par le pasteur David Jamieson lors de la rencontre des anciens élèves de l’Université adventiste du Canada à College Heights, Canada (Alberta), le 4 juin 2011.

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Ces statistiques vous suprennent-elles autant que moi ? Nous faisonspartie d’une communauté mondiale encrise. Les gens souffrent de manièresimpensables et indescriptibles. Il esttemps qu’un réveil se produise à l’échelleplanétaire.

Ce dont le monde et l’Église ontbesoin aujourd’hui, ce n’est pas d’unerévolution visant à renverser un gou-vernement avec colère, violence et ré-volte, mais de vivre une révolution decompassion, d’amour et de service.

Ce que le monde a besoin de voiraujourd’hui, c’est une servolution.

Qu’est-cequ’une servolution ?La servolution est une combinaison

des mots révolution et service. Quandce concept est mis en pratique, il produitdes résultats à plusieurs niveaux : dansl’Église, dans le monde et pour leroyaume de Dieu. Selon Dino Rizzo, laservolution est « un changement signi-ficatif dans le cours de l’histoire, dé-clanché par de simples actes de gentil-lesse. [Une servolution est : ] 1. Unchangement complet et radical de lavie d’une personne, causé par de simplesactes de gentillesse pour la gloire deDieu. 2. Le règne de Dieu sur terre,comme au ciel. 3. Une révolution del’Église par le service2. » La servolutionn’est pas un programme d’événements,mais la culture divine du royaume deDieu manifestée dans l’Église de Dieu.C’est une culture de sacrifice et de ser-vice qui peut changer le monde ! Laservolution n’est pas un simple appel àagir. C’est une manière d’être. C’estune image de l’Église de Dieu qui selève enfin pour obéir au commandementde Jésus qui demande d’aimer « tonprochain comme toi-même» (Mc 12.31).La servolution pose la question : « Queferait Dorcas ? »

La servolution met en pratique lesparoles de Jésus dans Matthieu 25.40 :

« Je vous le dis en vérité, toutes les foisque vous avez fait ces choses à l’un deces plus petits de mes frères, c’est àmoi que vous les avez faites. » 3 La ser-volution remplit le mandat de l’espritde prophétie : « La méthode du Christpour sauver les âmes est la seule quiréussisse. Il se mêlait aux hommes pourleur faire du bien, leur témoignant sasympathie, les soulageant et gagnantleur confiance. Puis il leur disait: “ Sui-vez-moi”.»4 « Si nous nous humiliionsdevant Dieu, et si nous étions aimables,courtois, tendres et compatissants, centpersonnes se convertiraient à la véritélà où il n’y en a qu’une actuellement. »5

Pourquoiservons-nous?Nous servons les autres pour plusieurs

raisons simples : Parce que Jésus le faisait. Il est

le plus grand exemple de ser-vice.

Parce que Jésus nous appelleà suivre son exemple.

Parce que le service est une ex-pression tangible de l’amour deDieu pour l’humanité perdue.

Parce que le service fait tomberles barrières et ouvre les cœurs.

Parce que le service change no-tre monde, notre Église et nosvies.

L’objectif de la servolution extrêmeest de montrer l’amour de Jésus. Cettemise en pratique de l’Évangile remplacerapidement la proclamation de l’Évangile.Prêcher la vérité sans faire preuved’amour n’encourage guère les gens àl’accepter. Les paroles sont importantes,mais nos actions ont plus d’effet quenos paroles.

Remarquez les cinq éléments néces-saires pour développer une stratégiede servolution extrême.

La servolution extrême est un servicedésintéresséLa servolution extrême peut être

définie comme l’un des plus grandsprincipes du christianisme. Le fondementde la foi chrétienne est la grâce immé-ritée et inconditionnelle de Dieu enverschaque être humain qui ait jamais vécu.« Je vous donne un commandementnouveau : Aimez-vous les uns les autres ;comme je vous ai aimés, vous aussi,aimez-vous les uns les autres » (Jn13.34).

Comment Jésus aimait-il les hu-mains? Le verset biblique le plus connunous dit combien il nous aime : « CarDieu a tant aimé le monde qu’il adonné son Fils unique, afin que qui-conque croit en lui ne périsse point,mais qu’il ait la vie éternelle » (Jn 3.16).

L’Église doit servir le monde qui l’entoureavec l’amour inconditionnel

et la grâce sans réserveque Dieu nous a donnés.

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Mais remarquez que lorsque Jésus aprononcé ces paroles pour la premièrefois, pendant une conversation nocturneavec Nicodème, il l’a choqué de manièreinouïe. Nicodème s’attendait à entendreune stratégie bien différente, mais il aété bouleversé par la réponse de Jésus.D’abord, Jésus affirmait que Dieu avaitun Fils. Ceci défiait le monothéisme ra-dical qui était le cœur du judaïsme. En-suite, Jésus déclarait que la mission ré-demptrice de Dieu n’était pas baséesur : « Dieu a tant aimé la synagogue »,mais plutôt : « Dieu a tant aimé lemonde ». Pour les pharisiens commeNicodème, le royaume de Dieu étaitconsidéré comme une récompense des-tinée au peuple de Dieu, pour le bénéficede l’Église, et non pas comme un cadeaupour le monde. Cet état d’esprit ecclé-sio-centrique est encore souvent reflétéaujourd’hui par une vision myope etdéformée de l’amour de Dieu. Finale-ment, Jésus a dit : « Car Dieu a tantaimé le monde, qu’il a donné son Filsunique. » De plein gré, Dieu a donnéson Fils au monde entier, de manièretout à fait désintéressée.

En fait, Jésus n’a jamais laissé uneville dans le même état qu’il l’avaittrouvée en arrivant. Mais il ne voulaitjamais que ceux à qui il rendait serviceaient l’impression de lui devoir quelquechose. Éphésiens 5.1, 2 nous dit : « De-venez donc les imitateurs de Dieu,comme des enfants bien-aimés ; etmarchez dans l’amour, à l’exemple deChrist, qui nous a aimés, et qui s’estlivré lui-même à Dieu pour nous commeune offrande et un sacrifice de bonneodeur. »

Par conséquent, si nous sommes dé-terminés à être comme Jésus, qui bé-nissait et guérissait les gens gratuite-ment, nous devons traiter les gens dela même manière. En fait, nous devonsparfois servir les autres sans qu’ils sa-chent qui leur a rendu service.

Nous ne devrions pas servir les gensde notre société dans le but d’en faire

L’Église doit servir le monde qui l’en-toure avec l’amour inconditionnel et lagrâce sans réserve que Dieu nous adonnés. Nous devons prendre le risquede scandaliser par notre bonté, carlorsque nous allons au-delà de ce queles autres attendent de nous dans lebut d’exprimer l’amour de Dieu, les ré-sultats de ces actes d’amour sont mul-tipliés dans la vie des autres de manièreinimaginable pour le royaume de Dieu.

La servolution extrême ne vise pas seulement la croissancede l’Église,mais celle du royaumeCeci nous amène à un autre grand

concept que de nombreux chrétiensn’ont pas entièrement saisi. L’objectifn’est pas de faire grandir l’Église, maisplutôt de faire progresser le royaumede Dieu. Nous servons les gens de notresociété pour que le royaume de Dieuse propage sur la terre.

En tant que chrétiens, nous sommesappelés à faire notre part pour amenerchaque jour le royaume de Dieu surcette terre. Comment ? Eh bien, quevous en soyez conscients ou non, Dieuvous a donné un devoir pour sonroyaume.

Chaque jour, quand vous priez, vouspouvez amener le royaume de Dieu surcette terre. Remarquez les paroles puis-santes que Jésus nous a enseigné àprier : « Notre Père qui es aux cieux !Que ton nom soit sanctifié ; que tonrègne vienne ; que ta volonté soit faitesur la terre comme au ciel » (Mt. 6.9,10).

Nous pouvons prier et demander àDieu de mettre en œuvre les valeurs deson royaume dans notre vie de tous lesjours. Ensuite, tout au long de notrejournée, nous pouvons être à l’affût desoccasions de faire ce que Jésus feraits’il était encore sur cette terre. Ainsi,

des adventistes du septième jour. Maisen tant qu’adventistes du septième jour,nous servons les gens de notre ville demanière désintéressée, parce que c’estce que Jésus ferait.

La servolution extrême est un service caractérisé par une générositédémesuréeJésus était un révolutionnaire. Ou de-

vrais-je dire un servolutionnaire ? DansMatthieu 20.28, il dit : « C’est ainsi quele Fils de l’homme est venu, non pourêtre servi, mais pour servir et donner savie comme la rançon de beaucoup. »En général, quand vous payez une ran-çon pour quelqu’un ou quelque chose,vous payez une somme très élevée. Re-marquez l’incroyable échange que Dieunous offre : nous recevons Christ, lepardon, ainsi qu’une vie merveilleusemaintenant et dans l’au-delà, et enretour, il nous reçoit ! De toute évidence,nous tenons la meilleure part danscette affaire, mais étonnamment, Dieune voit pas les choses de cette façon.Dans son amour incroyable, il désiraittant que nous lui appartenions, qu’il adonné son Fils unique afin qu’il meuresur une croix pour vous et moi. C’estune générosité assez extraordinaire,n’est-ce pas ?

Cette générosité décrit exactementce que nous avons reçu de Dieu. Il estl’exemple parfait d’une générosité ex-trême. Chaque récit de la vie de Jésusnous rapporte qu’il était excessivementgénéreux de son temps, de ses talents,de ses ressources, de sa compassionet, évidemment, de son service. Ainsi,tout dans notre christianisme devraitégalement graviter autour du service etde la générosité. Nous ne voulons pasêtre connus à cause d’une générositébanale. Nous voulons être une Églisequi donne avec une extrême générosité.

DAV I D JA M I E S O N

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SERVOLUTION EXTRÊME

bénit plutôt pour que nous soyons unebénédiction.

Le rôle de l’Église est simplement debénir le monde. Et à chaque fois quenous le ferons, des choses extraordinairesse produiront. Pouvez-vous imaginercombien le monde serait différent sichacun de nous, qui prétendons connaî-tre Christ, faisait tous les jours un actede bonté pour quelqu’un ? Les résultatsseraient surprenants et le monde seraitmeilleur. Nous pourrions surmonter toutle mal dans le monde par le bien sinous nous engagions tous à servir lesautres comme le faisait Jésus. En fait,le contraire est aussi vrai. Le seul élémentnécessaire au triomphe du mal dansnotre monde est l’oisiveté des hommesde bien.

Alors permettez-moi de vous posercette question : Allez-vous faire durerles problèmes du monde aujourd’hui ?Serez-vous indifférent ? Trouverez-vousdes excuses ? Ou vous joindrez-vousjoyeusement à une servolution extrême?Dieu compte sur nous ! Aujourd’hui, lemonde a besoin que l’Église se lève etqu’elle soit réellement l’Église de Dieusur cette terre.

Alors que la servolution commence !

1. « Overview of Global Issues », World Revolution,consulté le 19 mars 2012, www.worldrevolution.org/WRNewFiles/GlobalIssues1.pdf ; « TheState of the World: Human Rights », World Re-volution, consulté le 19 mars 2012,http://www.worldrevolution.org/projects/globa-lissuesoverview/overview2/briefhumanrights.htm.2. Dino Rizzo, Servolution: Starting a ChurchRevolution Through Serving, Zondervan, GrandRapids (MI), 2009, p. 18. 3. Sauf indication contraire, toutes les citationsbibliques proviennent de la Bible Louis SegondRévisée (Nouvelle Édition de Genève 1979).4. Ellen White, Le ministère de la guérison,Pacific Press, Mountain View (CA), 1977, p.118.5. Ellen White, Testimonies for the Church,Pacific Press, Mountain View (CA), 1948, vol. 9,p. 189. (Traduction libre.)

permettez-moi de poser cette question :Prions-nous tous les jours la prière duSeigneur ? Car si nous concentronsnotre attention sur la construction duroyaume de Dieu, alors il fera grandirson Église.

La servolution extrême nous rappelleque les gensont de l’importance aux yeux de DieuL’Évangile de Luc rapporte la raison

principale pour laquelle Jésus est venuservir. « Car le Fils de l’homme est venuchercher et sauver ce qui était perdu »(Lc 19.10). Jésus a passé sa vie à cher-cher ceux qui étaient perdus pour lesreconduire vers leur Père céleste. Chaquejour, il mettait son amour en actionpour les gens. Même lorsqu’il était dansune foule de gens, il était néammoinscapable de répondre aux attentes d’unseul individu qui avait désespérémentbesoin de guérison.

Le cœur de Dieu voit les gens de nosvilles, de nos rues, de nos maisons, dubureau voisin du nôtre, et il estime quece sont des êtres précieux dont il nepeut en aucun cas se passer. Aux yeuxde Dieu, rien n’a plus d’importance queles êtres humains. Et s’ils sont importantspour Dieu, ils devraient l’être aussi pournous.

La servolution extrême est le cheminvers une continuelle bénédiction Dans la Bible, l’exemple de servolution

le plus clair est probablement celui deJésus dans Jean 13. Au temps de Jésus,les gens portaient des sandales et voya-geaient sur des routes poussiéreuses.La coutume de l’époque était de laverles pieds des invités lorsqu’ils arrivaient

à leur destination. Mais d’habitude,c’étaient les serviteurs qui remplissaientce devoir, non pas le maître de lamaison.

Jean décrit comment Jésus s’est levéde table, a enlevé son vêtement, prisun linge de serviteur, et a prêché unsermon par l’action en servant ses dis-ciples et en lavant leurs pieds sales.Puis il a dit : « Si vous savez ces choses,vous êtes heureux, pourvu que vous lespratiquiez » (Jn 13.17). Jésus a dit quele service des autres apporte de nom-breuses bénédictions.

Mais ce n’était pas la première foisque les Écritures déclaraient une véritéaussi puissante. Dans le premier livrede la Bible, nous lisons comment Dieua béni Abraham : « Je ferai de toi unegrande nation, et je te bénirai ; je rendraiton nom grand, et tu seras une sourcede bénédiction. Je bénirai ceux qui tebéniront, et je maudirai ceux qui temaudiront ; et toutes les familles de laterre seront bénies en toi » (Gn 12.2,3).Dieu ne nous bénit pas simplementpour le plaisir de nous bénir. Il nous

M

J’exalte la compassion,l’amour et le service, etj’abandonne toutes mesexcuses. J’adopte la cause deChrist et m’engage à ac-complir chaque jour desactes de bonté simples.Je refuse de ne rien faire.C’est ma promesse. Je suis un soldat dans uneservolution extrême !

Engagementpour la servolutionextrême

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que le Décalogue est fait de promessesvient peut-être du fait que nous ne leconcevons pas et ne l’étudions pasdans son contexte, à la fois large et im-médiat. Umberto Cassuto présente bienle contexte du Décalogue : « Exode 1 à19 n’est qu’une préparation aux évé-nements du Sinaï, tout ce qui suit enest soit la conséquence, soit le com-plément. »2 Le contexte immédiat nenous laisse aucun doute quant aux in-tentions de Dieu lorsqu’il a donné saloi. « Alors Dieu prononça toutes cesparoles [le Décalogue], en disant : Jesuis l’Éternel, ton Dieu, qui t’ai fait sortirdu pays d’Égypte, de la maison de ser-vitude » (Ex 20.1, 2). Les dix comman-dements ne sont pas nés d’une décisionarbitraire de Dieu, mais plutôt d’un vécupersonnel plein de tendresse de « l’Éter-nel, ton Dieu » qui a délivré Israël del’Égypte. Une libération de l’esclavage,symbole de rédemption, telle est à labase des dix commandements. Ainsi,le Décalogue n’est pas un code légalistedonné à Israël, mais un lien rédempteurqui définit la relation d’amour qui devraitexister entre Israël et son Dieu tout-puissant. Cette puissance et cet amourenveloppent les dix commandements,comme l’indique Cassuto.

Ainsi, les dix commandements n’ontpas été donnés aux Israélites pour qu’ilsy obéissent afin d’être sauvés, maisplutôt à des gens déjà rachetés. End’autres mots, ils ne constituent pas unmoyen d’obtenir le salut, mais les pro-messes de l’alliance que Dieu veutétablir avec son peuple.

Un examen attentif des chapitres quiprécèdent et qui suivent le don de la

loi révèle les caractéristiques de la loiet du Dieu qui l’a donnée. Ces caracté-ristiques sont liées à l’alliance, à la ré-demption et à la promesse :

Dieu réalise ses promesses.Pour Israël, la délivrance de l’es-clavage était un accomplisse-ment de la promesse de Dieu aAbraham (Gn 15.13,14 ; cf. Ex12.40,41). Aucune puissance ne peut em-pêcher Dieu d’accomplir sesplans. Malgré l’oppression quePharaon exerçait sur Israël, etson ordre de tuer tous leurs bé-bés garçons à la naissance,Dieu a élevé son serviteur Moïseau sein même du palais de Pha-raon (Ex 1.9 à 2.9). Le Dieu de Moïse est plus puis-sant que les dieux de l’Égypte.Les dix plaies (chap. 7-11)« étaient destinées à des divini-tés Égyptiennes spécifiquespour révéler leur impuissance»3

et « montrer que Jéhovah est levrai Dieu. »4 Pharaon lui-mêmea demandé à Moïse et à Aaronà plusieurs reprises de prierpour lui (8.8,28 ; 9.27,28 ;10.16,17). Le Dieu de Moïse est plus fortque les forces de la nature.Dieu a séparé la mer pour qu’Is-raël puisse passer (14.1-22).Dieu guérit son peuple. L’eauamère de Mara est devenuedouce quand Moïse y a jeté unmorceau de bois sur l’ordre deDieu (15.22-26).

Pendant mes 40 ans de chemi-nement chrétien, qui compren-nent 20 ans d’enseignement

biblique et de ministère pastoral, lesdix commandements (Ex 20.3-17) m’onttoujours interpellé, car, entre autres, ilsconstituent le seul passage de la Bibleécrit par Dieu lui-même (Ex 24.12 ;31.18 ; 32.15,16 ; 34.1,4,28 ; Dt 5.22 ;10.4). Ayant été élevé dans un foyeradventiste et éduqué dans les écolesde cette dénomination, j’ai toujours cruqu’il était important d’obéir à la loi deDieu. Cependant, une question mepréoccupait vivement : «Est-ce que j’ob-serve vraiment les commandementsselon la volonté de Dieu ? » De plus,j’étais profondément troublé parce quela Bible affirme que le peuple de Dieutrouve une grande joie dans ses com-mandements, et je me disais : « Si je neme réjouis pas dans la loi de Dieu,suis-je indigne du nom de chrétien ? »Tandis que je criais à Dieu dans moninquiétude, il a ouvert mes yeux pourque je voie dans ses commandementsquelques merveilles, qui ont apporté laguérison à mon âme.

Une déclaration d'Ellen White m'aouvert les yeux : « Les dix commande-mants sont dix promesses1. » Cet arti-cle fournit plusieurs preuves convain-cantes tirées des Écritures et qui montrentque les dix commandements sont, eneffet, dix promesses.

Contextedu DécalogueL’une des raisons principales pour

lesquelles nous ne comprenons pas

VA R A P R A S A D D E E PAT I , PhD, est professeurd’Ancien Testament à l’Université Spicer, Pune,Inde.

Une loi à laquelle il faut obéirou des promesses à célébrer ?

LES DIX COMMANDEMENTS :

1

2

3

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Ils deviendraient une nation sainte etun sacerdoce royal (Ex 19.5). Danscette relation, par exemple, ils ne vole-raient jamais (huitième commande-ment), car en tant que leur Époux (Jr31.32), il pourvoirait à leurs besoins(cf. Mt 7.7 ; Je 4.2) ; ils honoreraientleurs parents (cinquième commande-ment), parce qu’en demandant aux pa-rents de tenir leur place 6 auprès deleurs enfants, Dieu accomplirait sesplans par leur intermédiaire. En ce sens,bien que les dix commandements sem-blent être des interdits négatifs (« tu neferas pas… »), ils peuvent aussi êtredes promesses (il ne t’arrivera jamaisde faire… »).

Terminologie : « Les dixcommandements »

L’expression « dix commandements »est inconnue de la Bible hébraïque ori-ginale, même si elle apparaît une foisdans la Bible en français (Dt 4.13).Dans ce passage, Moïse a intention-nellement employé un dérivé de dabar,qui signifie «parole», plutôt que mitsvah,« commandement », mot qu’il a large-ment utilisé ainsi que ses dérivés dansle pentateuque. En fait, les dix com-mandements sont présentés commedes paroles : « Alors Dieu prononçatoutes ces paroles » (Ex 20.1 ; cf. Dt5.22 ; 10.2). Ceci montre que Dieu n’apas donné dix commandements ; il adonné «dix paroles», c’est ce que signifiele mot Décalogue.

Le mot dabar est traduit par « pro-messe » a de nombreux endroits dansla Bible en français. 7 De plus, sa formeverbale, « il prononça », est traduite par« il a promis8 ». Ceci suggère que lesparoles de Dieu peuvent être comprisescomme étant des promesses. Par consé-quent, les « dix paroles » sont « dix pro-messes ».

La structuregrammaticaleLa structure grammaticale des dix

commandements, « tu ne … point »(une négation + le verbe à la deuxième

personne du singulier), communiquenon seulement une « forme catégoriqued’interdiction » 9 ou « la plus forte de-mande d’obéissance »10, mais aussil’assurance que « quelque chose ne seproduira pas. »11 Ces déclarations, quiont la même structure grammaticaleque « tu ne mourras pas »12 (Jg 6.23 ;cf. 2 S 12.13 ; 19.23 ; Jr 34.4 ; 38.24),« tu ne manqueras de rien » (Dt 8.9 13),« tu ne les craindras point » (7.18 ; cf.20.1 ; 31.18 ; Ps 91.5 ; Ez 3.9), sontsans aucun doute des promesses. 14 Ri-chard Davidson observe que le conceptselon lequel les dix commandementspeuvent être compris comme étant dixpromesses « est ancré dans la structuregrammaticale même du Décalogue. » 15

Cela montre que les dix paroles deDieu contiennent deux facettes étroite-ment entrelacées, c’est-à-dire une in-terdiction et une promesse. 16

La vision d’ensembleLa Bible rapporte de nombreux ordres

et consignes de Dieu. Il semble exagéréde penser que toutes ces injonctions,en particulier celles qui sont donnéesà son peuple, soient des promesses.Pourtant, une vision d’ensemble desÉcritures révèle que c’est effectivementle cas.

Une promesse transmet l’idée que« je fais », tandis qu’un ordre ou uneconsigne indique plutôt que « tu fais ».Celui qui fait l’action est le facteur dé-terminant pour savoir si une déclarationcontient une promesse ou un comman-dement. Pourtant, la Bible fait peu dedistinction entre les deux. Dans les deuxcas, Dieu est d’abord celui qui faitl’action ; ensuite, ceux qui y obéissentsont ceux qui en bénéficient. La diffé-rence est qu’une promesse est l’actionde Dieu pour ceux qui lui obéissent,tandis qu’un commandement est l’actionde Dieu par ceux qui lui obéissent. Cephénomène reste cohérent à traversles Écritures. Par exemple, Dieu a or-donné/commandé à Moïse de fairesortir Israël d’Égypte (Ex 3.10 ; cf. 7.6,10). Pourtant, c’est Dieu qui l’a fait :« Je suis l'Éternel, ton Dieu, qui t'ai fait

Dieu pourvoit aux besoins deson peuple. Dieu a donné lamanne du ciel et l’eau du ro-cher à plus de 600 000 per-sonnes (12.37 ; 16 ; 17.1-6). Dieu combat pour son peuple.Israël a remporté la victoirecontre les Amalécites simple-ment parce que Moïse a élevéles mains (17.8-14).La colonne de nuée et de feu(13.21, 22), dans laquelle leChef invisible 5 d’Israël était pré-sent, révèle Dieu de deux ma-nières. Tandis que la colonne denuée protégeait les Israélites dela chaleur du désert pendant lajournée, la colonne de feu leséclairait dans l’obscurité et lesprotégeait du froid. La présence de Dieu demeuretoujours avec son peuple. LesIsraélites ont dû être émerveillésque leur Dieu les conduise avecdouceur par sa présence dansune colonne de nuée et de feu.Ils n’avaient probablement ja-mais entendu parler d’unechose pareille en Égypte. Dieu délivre son peuple et l’in-vite à vivre une relation aveclui. Dieu a donné ses comman-dements aux Israélites après lesavoir délivrés de l’esclavage etles avoir amenés à lui. (19.4).Le préambule du Décalogue,« Je suis l’Éternel, ton Dieu, quit’ai fait sortir du pays d’Égypte,de la maison de servitude »(20.2), donne aux Israélites uneraison d’obéir : Dieu les a déli-vrés de l’esclavage ; pour pou-voir entrer en terre promise, ilsdoivent montrer leur fidélité àDieu.

Par toutes ses actions en faveur desIsraélites (Dt 26.8), l’intention de Dieuétait certainement de les inviter a entreren relation avec lui et à conclure unealliance (Ex 14.31; cf. Nb 20.12; Dt9.23)par laquelle, en écoutant sa voix, ils luiappartiendraient entre tous les peuples.

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VA R A P R A S A D D E E PAT I

elle déclare également : « Chaque com-mandement, chaque ordre de Dieu ren-ferme une promesse précise. »20

Ainsi, l’expression selon laquelle Dieu« ordonna » à Noé (Gn 6.22) et à Josué(Jos 1.9, 16), peut signifier qu’il «donnaune instruction, un mandat, une mis-sion ».

Par conséquent, on peut affirmer quela promesse et le commandement deDieu sont tous deux une invitation qu’illance à son peuple pour qu’il coopèreavec lui. Le résultat demeure au-delàde la compréhension humaine. EllenWhite fait ce commentaire : « La volontéhumaine participe à la Toute-Puissancedans la mesure où elle coopère avec lavolonté de Dieu. Tout ce qui se fait surson ordre doit être accompli par saforce. Tout ce qu’il ordonne, il le donne.»21

Elle déclare également : « Son ordreéquivaut à une promesse ; il est ac-compagné de la même puissance quia rassasié la foule au bord de la mer. » 22

ConclusionÉtant donné notre nature, nos capa-

cités et nos expériences, par exemple,l’observation des dix commandementspeut sembler impossible. Cependant,nous devons nous souvenir que « c’est[sa grâce] qui permet à l’homme d’obéirà la loi divine. C’est elle qui lui donnela force d’abandonner ses mauvaiseshabitudes et qui est seule capable dele remettre sur le bon chemin. » 23 Parconséquent, chaque directive/comman-dement de Dieu est un engagement dela part de Dieu ou une promesse, commele mentionne Ellen White : « L’énergie

créatrice qui a appelé les mondes àl’existence jaillit de la Parole de Dieu.Cette Parole communique la force, en-gendre la vie. Chaque prescription estune promesse qui apporte la vie divineà qui l’accepte de toute sa volonté et lareçoit dans son âme. La Parole de Dieutransforme le caractère et recréel’homme à l’image de son Seigneur. » 24

Jésus est clair : personne ne peutobéir à Dieu à moins de demeurer enlui, ou d’être connecté à lui : « Sansmoi vous ne pouvez rien faire. » (Jean15.5b).

En résumé :1. L’objectif du Décalogue est d’assurer

à Israël la présence constante de Dieu,et de lui inspirer la foi en lui. Ce sontdeux éléments essentiels pour lui obéir.

2. La description des dix commande-ments, c’est-à-dire les « dix paroles »,indique qu’elles peuvent être comprisescomme dix déclarations ou dix pro-messes.

3. La structure grammaticale des dixcommandements révèle qu’ils peuventêtre compris comme des promesses, etpas nécessairement comme des inter-dictions.

4. La compréhension globale de laBible révèle que tous les commande-ments ou toutes les directives de Dieupour son peuple peuvent être considéréscomme des promesses.

Pour ceux d’entre vous qui ne connais-sent pas le Seigneur comme étant leDieu de l’amour et des promesses, lesdix commandements pourraient êtreun fardeau d’exigences arbitraires etimpossibles. Mais pour ceux qui connais-sent Dieu, ce sont des promesses etdes engagements de sa part. C’estpourquoi son peuple les aime plus quel’or (Ps 119.127).

1. Ellen White, MS 41, 1896 ; Ellen White, Sonsand Daughters of God, Review and Herald,Washington (DC), 1955, p. 56. 2. Umberto Cassuto (trad. Israël Abrahams), ACommentary on the Book of Exodus, Magnes,Jérusalem, 1967, 1974, p. 256.3. Herbert Wolf, An Introduction to the Old Testa-ment Pentateuch, Moody, Chicago (IL), 1991, p.

sortir du pays d'Égypte » (20.217). Jésusa promis à ses disciples : « Je suis avecvous tous les jours » (Mt 28.20). Ce-pendant, la promesse a été donnée paranticipation à leur obéissance à sonordre/commandement : « Allez… en-seignez… baptisez, faites des disciples»(28.19). L’obéissance humaine est cru-ciale pour recevoir un commandementou une promesse de Dieu. En fait, pourceux qui sont disposés à lui obéir, il n’ypas de différence entre promesses di-vines et commandements, car Dieu estl’acteur dans les deux cas.

De plus, le mot français commande-ment, qui signifie en général « ordre,demande, décret, contrôle » a souventla connotation de limiter le libre arbitre.Il représente mal le « commandement »hébreu (tsavah) qui a de nombreusessignifications, dont « diriger, désigner,donner un mandat, consacrer » 18 n’in-diquant aucune coercition ou contrainte.D’autre part, la Bible montre que Dieufonctionne avec les humains en tenantcompte de leur libre arbitre : «choisissezaujourd'hui qui vous voulez servir » (Jos24.15) ; « afin que quiconque croit enlui […] ait la vie éternelle » (Jn 3.16). À ce sujet, Ellen White écrit ceci : « Ilfaut expliquer aux hommes que le che-min des commandements de Dieu estaussi celui de la vie. C’est le Seigneurqui a établi les lois de la nature, etcelles-ci ne sont pas des exigences ar-bitraires, car toute défense physique oumorale implique une promesse. Si nousy obéissons, nous aurons part à cettedernière. Dieu ne nous oblige jamais àbien faire, mais il cherche à nous délivrerdu mal pour nous porter au bien. »19 Et

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[…] on peut affirmer que la promesseet le commandement de Dieu sont tous deux

une invitation qu’il lance à son peuple pour qu’il coopère avec lui. Le résultat demeure au-delà

de la compréhension humaine.

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LES DIX COMMANDEMENTS...

132. Concernant les dieux correspondant au dix plaies, voir aussi Norman L.Geisler, A Popular Survey of the Old Testament, Baker, Grand Rapids (MI), 1977(réimpression 1985), p. 56.4. Ibid. 5. Ellen White, Patriarches et prophètes, Vie et Santé, Dammarie-les-Lys, 1992,p. 255. De plus, Ellen White déclare : « Enveloppé dans la colonne de nuée, leFils de Dieu était le guide des enfants d’Israël, surveillant chaque phase deleur expérience. » Ellen White, Levez vos yeux en haut, Pacific Press, MountainView (CA), 1982, p. 333. 6. Ellen White, Patriarches et prophètes, Vie et Santé, Dammarie-les-Lys, 1992, p. 280.7. Par exemple, Salomon loue Dieu car toutes ses promesses (dabar enhébreu) se sont réalisées (1 R 8.56) ; Salomon prie Dieu d’accomplir lapromesse qu’il avait faite à David (2 Ch 1.9). Ce phénomène, dabar compriscomme étant une promesse, peut aussi être observé dans Ne 5.12,13 ; Ps102.42. Voir aussi Francis Brown, Samuel Driver, et Charles Briggs, A Hebrewand English Lexicon of the Old Testament With an Appendix Containing theBiblical Aramaic, basé sur le Lexique de William Gesenius (1979). 8.Par exemple, dans ses directives aux anciens concernant la célébration dela Pâque, Moïse affirme que Dieu leur donnera le pays pour qu’ils y vivent,ainsi que le privilège de le servir «comme il l’a promis». Ce phénomèneapparaît tout au long de la Bible hébraïque : Dt 1.11 ; 6.3 ; 9.28 ; Jos 9.21 ;22.4 ;23.5 ; 2 S 7.28 ; 1 R 2.24 ; 1 Ch 17.26 ; Jr 32.42. 9.E. Kautzsch, ed. (rev. A. E. Cowley), Gesenius’ Hebrew Grammar, Clarendon,Oxford, 1910, 1990, p. 317.10.Ibid.11.Ibid. Voir aussi Vara Prasad Deepati, « Šem YHWH and Its Being Taken inVain in Exodus 20:7 », PhD diss., Adventist International Institute of AdvancedStudies, Silang (Cavite – Philippines), 2009, p. 123-125.12.Herbert Wolf, dans The Expositor’s Bible Commentary, Zondervan, GrandRapids (MI), 1992, p. 420. La Bible Louis Segond Révisée (Nouvelle Édition deGenève 1979) le traduit par « tu ne mourras pas ». Voir aussi Daniel Block,dans The New American Commentary: An Exegetical and Theological Expositionof Holy Scriptures – Judges, Ruth, Broadman & Holman, Nashville (TN), 1994,vol. 6, p. 264 ; Leon Wood, The Distressing Days of the Judges, Zondervan,Grand Rapids (MI), 1975, p. 235. 13.Wright, p.126, 119 ; voir aussi Anderson, p. 657. 14.Christopher Wright, dans New International Biblical Commentary: Deuteronomy,Hendrickson, Peabody (MA), 1996, p. 126. Voir aussi Arnold A. Anderson, dansNew Century Bible Commentary: The Book of Psalms, part 2, Attic, Greenwood(SC), 1952, vol. 19, p. 657. 15.Richard Davidson, A Love Song for the Sabbath, Review and Herald,Washington (DC), 1988, p. 36. 16.Ibid., p. 124.17.Cf. Ex 3.11 ; Dt 8.14-20 ; Ps 81.10 ; Dn 9.15 ; Am 2.10 ; Mi 6.4, etc.18.Francis Brown, Samuel Driver, et Charles Briggs, A Hebrew and English Lexi-con.19.Ellen White, Le ministère de la guérison, Pacific Press, Mountain View (CA),1977, p. 89.20.Ellen White, Heureux ceux qui…, Vie et Santé, Dammarie-les-Lys, 1982, p.65. 21.Ellen White, Les paraboles de Jésus, Vie et Santé, Dammarie-les-Lys, 1992,p. 287, 288. 22.Ellen White, Jésus-Christ, Vie et Santé, Dammarie-les-Lys, 1992, p. 362. 23.Ellen White, Le ministère de la guérison, p. 90. 24.Ellen White, Éducation, Vie et Santé, Dammarie-les-Lys, 1986, p. 142.

Dieu donne afin de nous rendre heureux !« Demandez à l’Éternel la pluie », conseille

le prophète Zacharie ; demandez et le Seigneur don-nera (Za 10.1).

Nous avons besoin des paroles de Zacharie, carnous semblons ignorer les lois par lesquelles Dieuopère. Son message est d’une pertinence pressante :la récolte aurait déjà pu être moissonnée.

Il est inapproprié de vivre sans demander à l’Éter-nel la pluie. Ni les conditions atmosphériques, ninous-mêmes ne sommes les fruits du hasard, carDieu dirige le monde et les nuages. Et il se souciede nous. Demandez à Dieu, et il répondra et agira,affirme Zacharie. Le chaos social qui nous entoureest parfois perçu comme le reflet d’une faiblessespirituelle dans l’Église. Mais malgré leurs soupirset leurs larmes, les fidèles ont plus à faire que de segratter le crâne, se tordre les doigts et se frapper latête à cause de frustrations inutiles face à un effon-drement moral apparemment inévitable. La faminespirituelle n’est pas inéluctable. Dieu veut y remé-dier, et il le peut.

Zacharie parle avec autorité de notre conditionmisérable. Notre climat spirituel est en sécheresseparce que nous n’avons pas donné à Dieu la per-mission de former des nuages, de les rompre etd’inonder les champs d’une pluie vivifiante. Dieu,qui voit nos besoins, a le pouvoir d’y subvenir selonses glorieuses richesses. Il peut commander les élé-ments et nous donner la pluie.

Alors pourquoi ne nous l’envoie-t-il pas directe-ment ? Parce que nous serons plus heureux si nousla demandons. Si nous ne l’avons pas encore de-mandée, il dit : « Demandez, et vous recevrez afinque votre joie soit parfaite» (Jean 16.24). Demandezla pluie. Demandez, et il donnera. Dieu donne afinde nous rendre heureux !

– Lael Caesar est l’adjoint du rédacteur en chef de l’AdventistReview.

DEMANDER LA PLUIE

revivalandreformation.org

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K A R E N H O L F O R D, MA, MSc, est auteureindépendan te e t t hé rapeu te fami l i a l e .Auchtermuchty, Écosse

enrichir votre amour pour Dieu et pourles autres. Un mariage comblé et intimevous aidera à devenir un pasteur plusefficace et un époux à la fois plusaimant et plus compréhensif. Cela nesignifie pas que les pasteurs célibatairesdoivent se marier; ni que les célibatairesne devraient pas entrer dans le ministère.Cet article fournit plutôt une nouvelleperspective sur le mariage du pasteur;il est en quête des dons spéciaux etdes opportunités que Dieu a cachésdans ses méandres.

Les administrateurs de l’Église onttoujours été animés de bonnes intentionsenvers leurs pasteurs. Le ministère de-meure une vocation hautement spirituelleet les agendas des pasteurs débordent.Certains dirigeants s’inquiètent de ceque les pasteurs pourraient passer plusde temps à s’occuper de leurs enfantsque de leurs congrégations. Autrefois,tandis que les pasteurs s’occupaient àplein temps de leurs troupeaux et duministère, leurs épouses étaient encharge des responsabilités quotidiennesà la maison. C’est ce qu’on attendaitd’elles. Ces épouses s’occupaient detout à la maison, prenaient soin desenfants, et leurs maris remplissaient« l’œuvre importante » du ministère.

À peine Laura a-t-elle eu fini deservir le dessert, Jon, son mari,un pasteur retraité et ancien

administrateur de l’église s’est tournévers nous et a dit : « J’ai quelque chosevenant du tréfonds de mon cœur à par-tager avec vous. En ma qualité d’hommemarié et de pasteur, la plus grandefaute que j’aie jamais commise a étéd’avoir épousé la malencontreuse idéeselon laquelle les priorités du ministèredoivent être Dieu, l’Église et la famille;dans cet ordre. Cette attitude a détruitmon mariage et la spiritualité est deve-nue rebutante pour mes enfants. L’ef-fondrement du mariage d’un pasteur ades conséquences incalculables. Unmariage brisé affecte Dieu, leurs parentés,leur ministère, leur congrégation et d’au-tres encore. Il porte les gens à ne plusfaire confiance à Dieu, aux pasteurs, àl’amour et aux gens.

Peu importe ce que vous faites, soignezvotre amour l’un pour l’autre et nelaissez pas votre travail pastoral s’installerentre vous et ceux que vous aimez. »Après une pause, il a poursuivi :«Quelques fois, certaines situations sur-gissent dans le ministère et vous devezprendre des décisions difficiles regardantvos priorités. Si jamais votre famille est

affligée par votre ministère ou vos choixincontournables, vous devez faire toutce qui est en votre pouvoir, avec le se-cours divin, pour les aider à guérir deleurs blessures et les réconforter. Autre-ment, les offenses accumulées, les dé-ceptions et les ressentiments s’interca-leront éventuellement dans vos relationsavec eux. Et pire, dans leurs relationsavec Dieu. Ne vous sentez pas obligésde donner à chaque besoin de vosmembres d’église la priorité sur ceuxdes membres de votre famille. L’égliseest au mieux de sa forme lorsqu’ellefonctionne comme un corps. S’en oc-cuper quand vous êtes en mesure dele faire sera une bénédiction pour plu-sieurs. Mais vous, Bernie, vous êtes celuisur qui repose d’abord la responsabilitéde répondre aux besoins de votre proprefamille. Vous ne pouvez déléguer cettecharge que Dieu vous a confiée. Si vousn’êtes pas sûr que votre famille doitprendre le pas sur votre ministère, lisez1 Timothée 3.1-5.»

Votre mariageest-il menacé? Cet article explore la façon dont la

croissance dans l’amour et la soliditéde votre mariage peuvent vous aider à

Comment votre mariagevous aide à croitre à la stature de Dieu

B E R N I E H O L F O R D , MDiv, MSc, es tp rés iden t de l a M i ss ion écossa i se e tpas teu r de l ’ Ég l i se Adven t i s te dusept ième jour de Cr ie ff, Écosse.

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Appuyez sur «Pause»En tant que couple, nous avons besoin

de presser sur le bouton «Pause», denous rebrancher, de discuter de nos va-leurs et priorités, et de parler de la façondont le ministère affecte notre relation.Nous avons besoin de redécouvrir l’idéald’une seule chaire que Dieu désire quenous expérimentions dans le mariage.Nous avons besoin de comprendre laportée émotionnelle, relationnelle et spi-rituelle du ministère sur notre mariageet sur chacun de nous; de découvrirégalement qu’une théologie pratiquepeut enrichir nos relations au foyer etdans nos congrégations.

Le temps consacré à l’édificationd’une relation conjugale saine, aimante,communicative, heureuse et intime estvitale pour le développement d’une re-lation saine avec Dieu, notre ministère

Mais, au fil des années, nous avonsconstaté les nombreuses conséquencesextrêmement malheureuses de placerle travail de l’église entre le pasteur etsa famille.

Aujourd’hui, plusieurs familles pasto-rales sont confrontées à de sévèresmenaces insidieuses. La vie et le mi-nistère sont plus affairés que jamais. Ilest possible que le pasteur et sonépouse travaillent tous deux à pleintemps. La vie est bien plus complexe etplus exigeante qu’elle ne l’était il y a50 ans. Les attentes de la congrégationet de l’administration peuvent être beau-coup plus élevées qu’elles ne l’étaientavant. Les emplois du temps des enfantssont éreintants. L’internet, les courriersélectroniques et les téléphones portables,font que le pasteur peut être de gardeen permanence. Quelquefois, les épouses

apportent du travail supplémentaire àla maison pour combler le temps libreque leur imposent des pasteurs tropoccupés. Le pasteur peut être tropoccupé pour trouver même du temps àconsacrer à une vie de saine dévotion,pour faire de l’exercice, pour se détendre,discuter avec son conjoint de sujetsautres que les dernières urgences à lamaison. Les autres professionnels ontappris à laisser leur travail à la portelorsqu’ils rentrent à la maison. Quantau ministère, il peut entrer dans tousles aspects des relations familiales. Uneépouse de pasteur maugréait un jour,avec un sourire narquois : « J’ai fini paraccepter qu’il est en réalité marié àl’église. Je suis tout simplement la do-mestique. »

et ceux avec lesquels nous entrons encontact. Nos mariages constituent les«centres de découvertes » pour explorerles merveilles multidimensionnelles del’amour de Dieu. Plus nous apprenonsà aimer d’un amour profond, dévoué,intime, plus nous savons combien Dieunous aime. Plus nous connaissonsl’amour de Dieu, plus il nous est facilede comprendre comment mieux nousaimer l’un l’autre. Alors, la communautéautour de nous saura vraiment quenous sommes chrétiens.

Les ennuisde la solitude À l’aube de l’histoire de l’humanité,

alors qu’Adam vivait au Jardin d’Edenfraîchement sorti des mains de Dieu et

le rapprochement spirituel, l’amitié, lesmoments de gaieté partagée, le soutienet le réconfort réciproque aussi bienqu’une communication chaleureuse, ou-verte, directe et honnête. Tous cesaspects de l’intimité se conjuguent pourconstituer un lien intime, solide, biencoordonné à l’intérieur de la relation. Siun seul de ces aspects vient à fairedéfaut ou est insuffisant, le concept«d’une seule chair » aura manqué d’unélément vital. C’est comme si des œufsfrais, du beurre ou bien de la farinemanquait à la pâte d'un gâteau. Vousaurez beau essayer, vous n’aurez pas legâteau que vous désirez.

Le simple fait d’être mariés ne signifiepas que l’un ou l’autre de nous ne sesentira pas seul. Le mariage peut être

qu’il marchait et parlait face à faceavec Dieu, il n’y avait qu’une situation« anormale » pour Dieu (Gen. 2.18).C’était la solitude de l’homme. Si êtreseul au paradis était « anormal », êtreseul aujourd’hui en ce monde de dé-sarroi n’est certainement pas bon nonplus. Lorsque nous prononçons nosvœux de mariage, Dieu nous investitd’une sérieuse responsabilité : Il nousconfie la tâche spéciale de nous protégerl’un l’autre – mari et femme – de ladouloureuse expérience de la solitude.

La solitude est l’opposé de l’unité. Etl’unité, c’est l’intention de Dieu pour lemariage. «C’est pourquoi l’homme quit-tera son père et sa mère et s’attacheraà sa femme et les deux deviendrontune seule chair » (Gn 2.24). La véritableunité, cependant, ne concerne pas uni-quement l’intimité sexuelle. Elle embrasse

Le temps consacré à l’édification d’une relation conjugale saine,aimante, communicative, heureuse et intime est vitalepour le développement d’une relation saine avec Dieu,

notre ministère et ceux avec lesquels nous entrons en contact.

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K A R E N & B E R N I E H O L F O R D COMMENT VOTRE MARIAGE...

l’une des situations les plus solitairesau monde lorsque chacun des épouxest plongé dans son propre monde af-fairé, trépidant, triste, absorbant. Quandle seul être que Dieu vous ait donnépour être votre plus proche compagnonparmi les humains ne satisfait pas vosbesoins profonds physiques, spirituels,sociaux et émotionnels, ou bien vouslaisse répondre aux besoins des autres,vous pouvez vous sentir vraiment seul.Et quand nous nous sentons seuls, sanssoutien, nous pouvons facilement noussentir découragés, irrités, déprimés, co-lériques, ou assoiffés de l’amour dequelqu’un d’autre.

Unité : En relationavec la fidélitéNous devenons plus proches d’une

autre personne à force de la connaitreplus intimement. Bien connaitre l’autredemande du temps. Nous n’arrivons ja-mais à avoir une pleine connaissancede l’autre parce que tous deux nouscroissons et changeons avec nos ex-périences de vie et nos cheminementsspirituels. L’une des manières les plusprofondes de développer notre intimitéavec nos conjoints, c’est en sacrifiantnos propres besoins et nécessités envue de satisfaire les leurs. Lorsquequelqu’un prend plaisir à faire des sa-crifices pour nous, nous expérimentonsson profond amour. Comme pasteurs,nous faisons souvent de grands sacrificespour nos membres; mais nous pouvonsespérer inconsciemment que les mem-bres de nos familles fassent toutessortes de sacrifices pour nous.

Rouler à vide Dave a fait des kilomètres en voiture

entre les deux églises dont il a la charge.Il a aidé madame Taylor en coupant dubois pour sa cheminée, il s’est assis unmoment avec Fred tandis que sa femmeallait faire des emplettes, il est restétard au bureau à l’église pour préparerson sermon et répondre au courriel. Àla maison, Sally s’est débattue avec

Lorsque nous apprenons à anticiperles besoins relationnels de notre parte-naire de façon non égoïste, nous com-prenons mieux la façon dont Dieu, in-lassablement, satisfait nos besoins.

Lorsque nous acceptons l’aide et lesoutien d’une autre personne, nous re-connaissons sagement que nous nepouvons pas tout faire par nous-mêmeset que nous ne le pensons pas nonplus. Cela nous donne l’occasion dedévelopper une plus grande humilitéet une plus grande confiance en Dieu.

Lorsque nous apprenons commentnous protéger l’un l’autre du danger, dela tristesse et de la douleur de se sentirseul et sans soutien, nous acquéronsdes compétences importantes qui enri-chiront notre ministère en faveur d’autrui.

En soulignant et en appréciant lesmultiples actions, grandes ou petites,par lesquelles notre partenaire noussoutient, nous pouvons remercier Dieud’un cœur reconnaissant pour ce par-tenaire. Du même coup, nous apprenonsà apprécier les diverses manifestationsde l’amour de Dieu à notre endroit.

En consentant volontairement dessacrifices pour soutenir, encourager, ap-précier, aimer et réconforter notre par-tenaire nous goûtons partiellement auxdélices du sacrifice d’amour que Jésusa fait pour nous de plein gré.

L’exercice de notre amour nous rendplus aptes à travailler de concert avecDieu pour nous aider réciproquementà avoir une expérience plus riche, plusprofonde et plus vaste de son amour.En devenant de meilleurs amoureux,dans la logique divine, nous ressem-blerons naturellement de plus en plusà Dieu, Lui, du cœur duquel coulent lesflots de l’amour.

quatre enfants de moins de six ans.Elle a fait les courses, entretenu tout lejardin, nettoyé la maison, répondu auxappels téléphoniques des membres etpris soin des enfants.

Quand finalement Dave et Sally sesont retrouvés pour passer du tempsensemble, ils étaient tous les deux épui-sés et vides à force de se battre seuls.Chacun a souhaité que l’autre vienneà son secours et offre son soutien. Maisaucun des deux n’avait l’énergie né-cessaire pour cela. Chacun se disait enlui-même qu’il avait passé la journée àse démener au service des autres etmaintenant c’est au tour de son parte-naire de le soutenir. Mais le partenairepensait exactement la même chose.De ce fait aucun des deux n’a eu l’éner-gie nécessaire pour voler au secoursde l’autre. Et leurs sentiments de solitudeet de tristesse ont grandi. Sally était siépuisée qu’elle a même pensé démé-nager chez ses parents avec les enfants.

Leur mariage a commencé à se trans-former lorsque Dave a regardé le filmchrétien Fireproof* (À l’épreuve du feu)et a eu l’inspiration de faire quelquechose de significatif chaque jour pourmontrer à Sally combien il l’aimait. Sallya dit «Le soir où Dave a annulé une im-portante réunion à l’église pour resteravec moi lorsque j’étais malade a touchémon cœur. Savoir que j’étais sa prioritéquand j’avais réellement besoin de luim’a donné l’espoir que nous pourrionsrestaurer notre mariage. »

Croissance spirituelle par des relations d’amour Apprendre à aimer notre partenaire

de tout notre cœur, toute notre âme,tout notre esprit et toute notre forcenous apprend à aimer Dieu avec toutce que nous sommes. Et plus nous ai-mons Dieu de tout notre cœur, toutenotre âme, tout notre esprit et toutenotre force, plus richement nous pouvonsnous aimer l’un l’autre.

M

* Pour télécharger ou acheter du matériel pour aider votre mariage, les couples et l’église,aller sur le centre de ressources www.fireproofmymarriage.com

Faites-nous part de votre opinion sur nos articles.Envoyez-nous un courriel à

[email protected] ou écrivez-nous à

Bernard Sauvagnat, B.P. 10077193 Dammarie-les-Lys Cedex, France

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Nous avons organisé une première ren-contre en Afrique, sur le campus de l’uni-versité de Valley View, au Ghana. Nousavons invité plusieurs théologiens, etquelques administrateurs. Nous ne sa-vions pas exactement quoi faire, car il n’yavait pas de précédent dans ce domaine.Donc nous nous sommes rencontrés,nous avons discuté, partagé, souligné cer-tains thèmes pour aborder le problèmequi nous était présenté. Quand un sujetétait mis en avant, nous nous deman-dions qui pourrait le traiter. Quelques-unes des personnes présentes se sontproposées pour écrire sur certains sujets,ou ont suggéré d’autres spécialistes dontcertains sont devenus partenaires de larédaction de ce projet.WH : Quel est le niveau d’influence desmanifestations des esprits sur le conti-nent africain ?KD : Vous remarquerez que nous avonscherché à décrire la question par l’ex-pression manifestations des esprits. Nousabordons un phénomène très complexe,qui inclut la sorcellerie, la magie, le vau-dou, les sortilèges, les malédictions, lespossessions démoniaques, et bien d’au-tres phénomènes qui font partie de cetensemble de manifestations des esprits.Quelle est l’influence de ces phéno-mènes en Afrique? Assez importante.Laissez-moi répondre à la question parune observation générale. Pour l’africainmoyen, ces phénomènes sont une véri-table réalité de la vie courante. Je veuxdire que je n’ai pas besoin de m’asseoiret de me demander : «Ces choses sont-elles effectivement vraies? Sont-ellesréelles?» Elles font tout simplement par-tie de la vie en Afrique. Elles sont très im-

portantes. Permettez-moi d’illustrer. En je-tant des choses comme des cheveux oudes ongles coupés, l’africain ne pensepas uniquement à son hygiène, mais éga-lement à la possibilité que quelqu’unmette la main sur ces choses, et lui causeainsi du mal par les esprits. Beaucoupde chrétiens africains, y compris des ad-ventistes, qui vivent en Europe ou en Amé-rique, lorsqu’ils visitent leur pays natal,gardent secrètes les dates de leur arrivéeet de leur départ par crainte d’être tour-mentés par des forces spirituelles. Celane veut pas dire que les manifestationsspirituelles sont constamment à l’espritdes africains, mais que ces manifesta-tions ne surprennent pas l’habitantmoyen de l’Afrique subsaharienne. WH : Est-ce là une question uniquementafricaine ?KD : Pas vraiment. Il n’y a pas très long-temps, j’ai été surpris, alors que j’étaisen mission à l’étranger, quand le secré-taire de l’association pastorale d’uneunion est venu me demander si je pou-vais lui recommander un exorciste pourson champ, parce que c’était important.Quand nous avons lancé le livre au siègemondial, l’automne dernier, les réactionsde la part des délégués de l’Asie orien-tale, des iles du Pacifique, et de l’Amé-rique latine, m’ont assuré que le pro-blème des manifestations des esprits étaitévident dans le monde entier, et pas seu-lement en Afrique.WH : Y a-t-il des différences entre les ma-nifestations démoniaques que nousvoyons dans les récits des Écritures, etce que l’on voit dans le monde moderne?KD : Je pense que nous voyons généra-lement le même phénomène. Prenons

W I L L I E E . H U C K S , DMin, est rédacteur adjointde la revue MINISTRY®

Un entretien avec Kwabena Donkor

La réalitédu mondedes esprits :

Willie Hucks (WH) : Dr Donkor, mercibeaucoup de prendre le temps néces-saire à cet entretien pour le Ministry®.Vous avez édité le livre, The Church,Culture, and Spirits : Adventism inAfrica1. Qu’est-ce qui a motivé la publi-cation de ce livre? Et comment avez-vous choisi les auteurs? Kwabena Donkor (KD) : Tout ceci a com-mencé quand la Conférence généraledes adventistes du septième jour a tenula conférence sur Foi et Science, au coursdes premières années de la dernière dé-cennie. Il y a eu des réunions en Afrique,et il s’est trouvé que l’ancien directeurde l’Institut de recherches bibliques (BRI),Angel Rodriguez, était présent à l’uned’elles. Au cours de cette réunion parti-culière, un de nos théologiens, BrempongOwusu-Antwi, qui a écrit un des chapitresdu livre, a fait une présentation sur unsujet inhabituel. Je crois que c’étaitquelque chose comme «La magie et lafin des temps». La réponse de l’auditoirea été extraordinaire. Suite aux exposés,Owusu-Antwi, et le secrétaire associé dela Division Afrique centre-ouest (WAD),Andrew Ewoo, ont parlé au Dr Rodriguezet lui ont dit : «Écoutez, nous avons despréoccupations ici en Afrique.» Ils lui ontprésenté une série de questions, de pro-blèmes liés à l’intérêt de membres pourles esprits, et même de pasteurs confron-tés aux esprits, bref, toutes sortes depréoccupations. Donc Angel Rodriguezest revenu à l’institut et a décidé qu’il fal-lait faire quelque chose concernant cesquestions soulevées. C’était au momentoù je rejoignais le BRI. Nous avons doncdécidé de nous rencontrer pour voir ceque l’on pourrait faire à ce sujet.

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à la possession démoniaque et à l’ex-pulsion des démons, la Bible ne donneni technique ni formule. Et je pense quec’est quelque chose que nous pouvonsapprendre. Voyez-vous, la plupart de ceuxque nous voyons pratiquer un ministèrede délivrance ont des techniques et desformules qu’ils élaborent et suivent. Cen’est pas le cas dans l’Écriture. C’est sur-prenant. N’établissons jamais de formule,de méthodologie, et ne prescrivons pasde technique. Ce qui se passait avec lesdisciples c’est qu’ils avaient reçu la puis-sance, allaient au nom de Jésus, et chas-saient les démons et les mauvais esprits.Ainsi, quand nous parlons de cette ques-tion au XXI e siècle, l’Écriture nous en-seigne en tout premier lieu que les ma-nifestations spirites sont réelles. Cela nousenseigne également la manière bibliquede comprendre, et d’affronter ces phé-nomènes, et c’est là le thème du livre. WH : Que peuvent faire les pasteurs quilisent ce livre, concernant les manifes-tations qu’ils pourraient rencontrer? Sic’est possible, comment, en tant quepasteurs, pouvons-nous instruire ou ai-der nos églises à faire face à de tellessituations ?KD : Je pense que, tout d’abord, les pas-teurs devraient aider les membres à com-prendre que ces pouvoirs, ces phéno-mènes, sont réels. Aussi, au-delà de cetteaffirmation, les pasteurs devraient aidernos membres à assimiler la vérité qu’àla croix toutes les puissances démo-niaques one été vaincues et assujettiesà la souveraineté du Christ. Mais je soup-çonne que votre question concerne lesmanières pratiques pour les pasteurs defaire face au problème des manifesta-tions des esprits chez leurs membres.J’ai dit qu’il n’y a pas de série de for-mules, ou de techniques, pour traiter ceschoses. Mais au travers du livre, et spé-cialement dans un appendice à la fin dulivre, nous avons placé une série de di-rectives que les pasteurs peuvent étudieret adopter, ou adapter, selon ce qui seraitnécessaire. Dans ces directives, nousavons identifié certains phénomènesspécifiques. Par exemple, nous prenonsla magie, et disons, «Supposons qu’unmembre vienne à vous et dise : “Je faisde la magie ”. Ou supposez que l’unvienne et dise : “J’ai été victime d’unemalédiction”. Que feriez-vous pour com-

prendre ce qui se passe ?» Nous don-nons certains éléments de diagnostique,puis des directives spécifiques sur la ma-nière dont vous pourriez servir et aiderune telle personne. Et nous avons faitcela pour toutes sortes de phénomènesdans la série de directives que nous pré-sentons dans l’appendice. WH : Pour finir, que diriez-vous encoreà nos pasteurs et autres ouvriers ?KD : Ce que je trouve significatif c’estque nous comprenons par la prophétieque dans les dernières années de l’his-toire de la terre, le spiritisme deviendraun sujet important. Je trouve intéressantet instructif, qu’en Afrique, pour quelqueétrange raison, alors que ces questionsont toujours été présentes pour l’église,elles commencent à se faire voir de ma-nière plutôt unique – d’une manière quenous n’avons pas connue autrefois. J’aidit en certains endroits que pour moi, lesigne qui me dit que nous sommes dansles derniers jours est la progression phé-noménale du spiritisme et de l’influencecharismatique à travers les églisesd’Afrique et d’ailleurs. C’est très consi-dérable. Ainsi en Afrique nous voyons lespiritisme s’exprimer selon des formessemblables à celles de la religion tradi-tionnelle. Que voyons-nous en occident?On parle de nouvelle spiritualité, de spi-ritualité du Nouvel Âge, de spiritualitécontemplative, de spiritualité émergente,et de choses semblables. Et nous voyonscomment tous ces phénomènes se dé-veloppent ! Qu’est-ce que cela, sinon lacroissance du spiritisme? Et je pourraiscontinuer, sans parler du développementdes alliances entre la science et la spi-ritualité dans les nouvelles physiques.Donc, ce que j’ai à dire c’est que cettequestion que nous étudions en Afriquecommence à nous dire ce que l’adven-tisme a cru depuis tant d’années : lespiritisme sera un signe des derniersjours. Je crois que nous sommes dansces derniers temps.WH : Dr Donkor, merci beaucoup d’avoirpassé ce temps avec nous, et d’avoiraidé nos lecteurs à comprendre la réa-lité des manifestations des esprits, unevraie bataille spirituelle.

1. Kwabena Donkor, ed., The Church, Culture,and Spirits: Adventism in Africa. Silver Spring,MD; Biblical Research Institute, 2011.

par exemple la possession démoniaque,qui est l’un des phénomènes dont nousparlons dans le livre. Nous avons décritce phénomène tel que nous le voyonsdans la Bible, et avons souligné ses symp-tômes. Ils comprennent la démonstrationd’une force inhabituelle, l’écume aux lè-vres, les gémissements, et les hurlements.Ensuite nous avons présenté quelquescas de possession démoniaque, tels quenous en avions fait l’expérience enAfrique, et les avons comparés avec lesrécits bibliques. Il est clair qu’il s’agit dela même chose. La Bible parle de sorcel-lerie, ce qui inclut la magie et l’occul-tisme, et ceci ressemble à ce que nousvoyons en Afrique. Une autre expériencebiblique, très courante sur le continentafricain, concerne les apparitions tellesque les fantômes. La notion d’ancêtreset de vénération des ancêtres, fait de laquestion des fantômes une manifestationspirite très vivante et persistante.WH : Quelles leçons pouvons-nous ap-prendre des Écritures à propos de l’ex-pulsion des démons aujourd’hui, auXXIe siècle ?KD : Il y a tout un chapitre dans le livreconsacré à la question de chasser lesdémons. Mais laissez-moi faire iciquelques remarques fondamentalesconcernant certaines choses que nouspouvons apprendre. Tout d’abord, dansl’Écriture, les démons sont présentéscomme réels. Pendant longtemps, à monavis, parce que, en tant qu’Église, nousn’avons pas affronté ces choses franche-ment, plusieurs ont eu tendance à relé-guer les démons au domaine de la su-perstition. La superstition a été la réponsede la modernité aux manifestations desesprits, mais c’est en complète oppositionavec ce que dit la Bible, et avec les expé-riences vécues par de nombreux afri-cains. Il y en a certains qui restent encoreattachés à la notion de superstition. Jene nie pas que certaines manifestationsdes esprits puissent ressembler au su-perstitieux, mais les considérer touscomme superstitieux est typiquementmoderne.La Bible apporte la correction nécessaire,et nous pouvons apprendre par l’Écritureque cela fait partie de la réalité. Commentl’Écriture peut-elle nous aider à traiter cesphénomènes ? Il est intéressant de re-marquer, par exemple, que pour faire face

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Merci pour l’article de K. Donkor sur «Qui a décidé des livres qui se-raient inclus dans la Bible?». Dans ses derniers paragraphes, il montre lanature auto-authentifiante des écrits canoniques tout en admettant que lesdiscussions ont duré plusieurs siècles à propos du canon de l’Ancien Tes-tament, et qu’il a fallu plus de 200 ans avant que le canon du NouveauTestament atteigne sa forme actuelle. En publiant cet article vous avez souligné que « les spécialistes de la critiquehistorique croient que la Bible a acquis son autorité progressivement», alorsque, malgré lui, ses derniers paragraphes illustrent pour moi que « la pers-pective conservatrice» admet aussi un processus graduel de reconnais-sance («plusieurs siècles», et «vers le IVe siècle»). Il s’intéresse aussi aurôle de « l’église». Tout en « reconnaissant que les conciles de l’église ontjoué un certain rôle», il nie que « l’église» a décidé «quels livres feraientpartie de la Bible». «L’église» a simplement « reconnu l’autorité et l’inspira-tion des 27 livres du NT.» Le rôle du Saint Esprit qui a inspiré, authentifié et canonisé les livres de l’ATet du NT ne peut être surestimé. Que l’Esprit ait pu obtenir un consensusentre des assemblées et des responsables, (Juifs et chrétiens) avec lesquelsnous avons tant de désaccords théologiques, est rien moins qu’un miracle.

Ole C. Oleson, pasteur, Oregon, USA.

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Pour aborder ce sujet délicat et complexe, l’auteur met à profit ses multiples formations et expériencesdans le domaine biblique, pastoral et psychologique. Le livre est d’ailleurs construit selon trois partiescomplémentaires. Dans la première, celle de l’approche biblique, l’auteur fait une lecture des textes

ayant un rapport avec la notion du démoniaque. Tout en nous mettant en garde contre le piège d’une lecturetrop simpliste, c’est la notion de libération et d’apaisement qui en ressort. Par exemple, dans les évangiles, lesrécits pouvant être apparentés à de l’exorcisme s’inscrivent dans le processus narratif visant à révéler leroyaume de Dieu. Dès lors, c’est la victoire du Christ qui est mise en valeur,victoire chassant toute peur stérilisante. Dans la deuxième partie, beaucoup plusbrève, est présentée une synthèse historique : « Ce que les hommes ont fait dudémoniaque ». Celle-ci permet au lecteur de prendre du recul par rapport à sespropres conceptions et saisir en quoi chacun est héritier d’une certaine tradition.La troisième partie est intitulée « Comment gérer le démoniaque aujourd’hui ».L'auteur y présente un tour d’horizons des différents états psychotique, ainsiqu’une présentation des différentes pratiques face à un cas apparenté à unepossession démoniaque. En évitant d’un côté la crédulité candide qui voit ledémoniaque partout et de l’autre un rationalisme fermé qui rejette la notionmême de Mal, l’auteur sait présenter au lecteur une troisième voix, respectueuseà la fois des principes bibliques et de l’apport des sciences humaines. Toutepersonne désirant se donner les moyens pour mieux saisir ce qu’est unepossession démoniaque (et ce qu’elle n’est pas) trouvera dans cet ouvrage, à lafois dense et très bien construit, matière à réflexion afin d’améliorer le ministèrepastoral auprès des personnes sollicitant une aide dans ce domaine.

AUGENDRE Philippe, De la peur à… la paix et la joie. Essai sur la possession démoniaque et la vie chrétienne, Dammarie-les-Lys, Vie et Santé, 2008

Merci au Ministry® d’avoir partagé avec les lec-teurs de ce prestigieux périodique, la diversité des inter-prétations parmi les spécialistes adventistes à proposdu cycle visionnaire des sept trompettes de l’Apoca-lypse. Je voudrais féliciter le Dr Manuel Angel Rodriguezd’avoir informé ouvertement les lecteurs du Ministry®de cette situation dans l’interprétation et d’avoir essayéde résoudre cette question herméneutique. La recon-naissance publique de l’incertitude parmi les interprètesadventistes des sept trompettes de l’Apocalypse est unsigne de maturité intellectuelle et d’honnêteté religieusedes responsables et des chercheurs adventistes. Je pense qu’il est urgent d’explorer la cause réelle decette situation malheureuse plutôt que d’éviter un«conflit théologique» au sein de la dénomination.Compte tenu que toutes les interprétations présentéesdans cet article venaient de chercheurs historicistes, jeme demande si le problème d’interprétation présenténe vient pas des principes qui ont été présentés comme«non-négociables».

Samuel L. Nunez,pasteur, Californie, USA.

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