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MINÉRAUX INDUSTRIELS · MINÉRAUX INDUSTRIELS L'exploitation de Thédirac est parti- culièrement intéressante. En effet, l'histoire qui va de la reconnais-sance géologique à

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MINÉRAUX INDUSTRIELS

L'exploitation de Thédirac est parti-culièrement intéressante. En effet,l'histoire qui va de la reconnais-

sance géologique à la mise en exploita-tion est loin d'être ici un long fleuvetranquille. C'est par cette histoire quecette présentation de Quartz et Sablesdu Lot commencera donc.Dans les années 1970-1980, les pro-specteurs de Sogerem (filiale dePechiney ) responsables de la partiequartz pour électrométallurgiecherchaient déjà des gisements de

galets pour des raisons techniques les ren-dant attractifs. Il y avait en outre un objectifde substitution aux grès de Fontainebleauqui étaient jusque là la principale ressourcepour la fourniture de silice de haute pureté àl'industrie électrométallurgique. De fait, cesont les grès de Fontainebleau qui ont fait legros des tonnages jusqu'en 1980. malgré lachimie intéressante des grès, ceux-ci ont étéprogressivement abandonnés au profit desgalets, de chimie proche, mais en outregénérateurs d'écono-

mies substantielles en termes de consom-mation d'énergie et de rendement.

Le chant du faux départ

Ces équipes de Sogerem ont donc sillonnéla France à partir des donnés de prospec-tions anciennes et réactualisées. À Thédi-rac, en 1980-1981, elles ont mis en évi-

dence un tonnage et localisédes accumulations de

quartz potentielle-ment intéres-

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Des galets du Quercy pour l'électrométallurgieVoici quelques jours, le district sud-ouest de la Sim organisait une journée technique sur lesite de Quartz et Sables du Lot (DAM) à Thédirac. On lira le compte-rendu de cette jour-née dans le prochain numéro mais, en avril dernier, M&C avait rendez-vous avec Philipped'Agier, le directeur du site, pour faire le point quelque dix mois après l'inauguration offi-cielle des installations.

Les installations de traitement sontplacées sous ces "tentes" arrondiesparticulièrement esthétiques

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santes. Sur la carrière, Philippe d'Agier faitun petit cours de géologie: "La formationfait environ 500 mètres de large. Il s'agitd'un paléo-chenal qui très schématique-ment correspond au lit d'un ancien fleuveavec une puissance de dépôt fluviatile allu-vionnaire de 30 à 50 mètres. Ce gisementalluvionnaire ancien est aujourd'hui perchéet donc hors de toute nappe alluviale".Les choses ont ainsi avancé rapidement surle site en ce début des années 1980. Des ter-rains ont été achetés et c'est ainsi qu'unevingtaine d'hectares a été mise en porte-feuille. Les géologues de l'époque avaientconclu à environ 600.000 tonnes de quartzdisponibles pour l'électrométallurgie. Uneélectrométallurgie qui était alors orientéevers le ferro-silicium et non le siliciumcomme actuellement. Le projet devait sui-vre ensuite son cours. Il y a même eu un pre-mier projet d'usine, en 1981, sur le Lot.Malheureusement, peu de temps avant definaliser ce projet d'exploitation, les analy-ses chimiques fines allaient montrer que lesgalets du Lot avaient une teneur en bore de12 grammes par tonne. Une teneur tropimportante (4 ppm de trop) pour le marchédu ferro-silicium qui était à l'époque essen-tiellement orienté dans des applicationsdestinées aux transformateurs pour lenucléaire… Il y avait donc un problème dechimie.Il fallait trouver très vite des galets ailleurs.Les recherches se sont alors focalisées surla Dordogne puisqu'on savait qu'il y avaitégalement des galets de quartz chimique-ment compatibles dans cette région. "C'estainsi que le site de St-Jean-de-Côle, près deThiviers, a été découvert "ce qui a poste-

riori se révèle comme un coup degénie, ou un coup de chance,puisque les prospections condui-

tes ultérieurement n'ont pas permis deretrouver à proximité un autre gisement dedimension comparable" précise Ph. d'A-gier. L'exploitation de Dordogne a ainsi étéouverte très vite.Les choses ont ensuite évolué, le marché achangé. Le marché du silicium a commencéà connaître une période de forte croissanceavec des tonnages en progression et desapplications en développement notammentdans les alliages légers et surtout l'industriedes silicones.Au milieu des années 1990 il devenait évi-dent que pour faire face à la demande il fal-lait "réactiver" le gisement du Lot. D'au-tant plus que le silicium n'était pasgêné par la teneur en bore. "Ainsi, en1995, nous avons repris la géologiedu site puisque les 600.000 tonnesdéjà mises en évidence n'étaient plussuffisantes pour justifier un investis-sement" explique le directeur du sitequi ajoute qu'il fallait alors au moinsun million de tonnes. En 1995-1997,ce dernier est donc chargé de repren-dre toute la géologie du secteur. Leséquipes procèdent à plusieurs campa-gnes d'investigation avec de la géo-physique, des sondages,… Des ter-rains sont également achetés. Cetteprospection aboutit au constat que legisement est nettement plus puissantqu'on ne le supposait. Cette (bonne) sur-prise a permis de multiplier les réservespar cinq puisque les géologues ont retenu

3 millions de tonnes de quartz sur le péri-mètre acquis avec des possibilités d'exten-sion non négligeables.Ces bons résultats allaient permettre de pré-senter un dossier solidement argumenté auxactionnaires de DAM pour investir sur lesite. Dossier visiblement convaincantpuisque, en 1997, le feu vert était donné auprojet. Une première demande administra-tive d'ouverture de carrière était donc dépo-sée début 1998 et… "c'est là que les ennuisont commencé" indique d'emblée Ph. d'A-gier.

Les galets de la discorde

Explications. Aussitôt connu, le projet asuscité une levée de boucliers de la partd'associations particulièrement organiséeset de "néo-ruraux" sachant parfaitementutiliser les médias et internet. Une attitudeparticulièrement négative alors que l'entre-prise avait joué cartes sur table en faisantvisiter les installations de Dordogne, ren-contrer les maires des communes,... Mais laréponse demeurait: "on ne veut pas de çachez nous !".La durée de la procédure a permis à quatrepréfets de se succéder sur ce dossier devenuépineux malgré lui avant que l'autorisationd'exploiter ne puisse être obtenue. En 1998,à la fin du premier dossier d'enquêtepublique, tous les avis étaient favora-bles, avec quelques réservesmineures, mais le commis-saire enquêteur émettaitalors… un avis défa-vorable ! Sachant

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Un paléo-chenal qui très schématiquement correspondau lit d'un ancien fleuve avec une puissance de dépôtfluviatile alluvionnaire de 30 à 50 mètres

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Philippe d'Agier: tous nos partenaires, y compris la SNCF, nous ont largement soutenus

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qu'il allait être bloqué par cet avis défa-vorable, l'exploitant se retournait alorsvers le préfet. Ce dernier demandant unenouvelle évaluation des aspects hydro-géologiques. Une deuxième enquêtepublique était donc entreprise alors quel'opposition au projet se renforçait. Fina-lement, experts et contre-experts allaientconclure dans le même sens et, en mars2000, l'autorisation préfectorale étaitdonnée. De mars à septembre 2000 l'en-treprise s'attachait à satisfaire à toutes sesobligations réglementaires en matièred'archéologie préventive, d'identificationde la faune et de la flore, de clôture dusite,… "On a commencé nos terrasse-ments en novembre 2000… dans desconditions météorologiques épouvanta-bles" ajoute Ph. d'Agier.Début 2001, les terrassements terminés,l'exploitant pouvait commencer à couler lesbétons et à monter les infrastructures. L'o-pération se déroulait normalement… jus-qu'au sursis à exécution accepté par le tribu-nal administratif de Toulouse "sur uneargumentation incroyable" précise le direc-

teur du site. En effet, explique-t-il, "le jugedu tribunal allait au delà des demandes desopposants tout en confondant dans l'étuded'impact la notion de débit instantané etcelle de débit moyen et soulignant du mêmecoup l'incohérence des chiffres". Il allait endécouler une nouvelle et importante bataille

juridique qui allait durer six mois.Encore aujourd'hui, à Thédirac, on sesouvient avec une certaine amertumede cette période difficile, y comprispour les fournisseurs puisque toutes lesopérations étaient suspendues alors quedes commandes avaient été passées etdes matériels fabriqués.À cette époque, l'industriel tentait uneprocédure de déblocage du sursisappuyée sur le préjudice socio-écono-mique. "Tous nos partenaires, y com-pris la SNCF, nous ont largement sou-tenus" se remémore Ph. d'Agier.Malgré tout, cette première procédurene devait pas aboutir mais elle avait eule mérite d'alerter la cour administra-tive de Bordeaux qui allait statuer enappel en moins de six mois alors que ledélai "normal" est d'un peu plus dedeux ans. Et c'est donc en appel que l'in-dustriel obtenait gain de cause. Lamécanique était relancée.Malgré tout, ces péripéties ont coûtécher puisque du matériel avait déjà étélivré, notamment les filtres-presses quiont subi des dégradations. Les travauxont donc repris début 2002 et, en juilletde cette même année, l'installation pre-nait vie. Bien évidemment, sur ce genred'usine, la période de réglage pour arri-ver à un traitement optimal demande un

certain temps. À Thédirac, les responsablesestiment que la production est entrée vérita-blement dans sa phase industrielle au débutdu mois de septembre 2002. Le directeur dusite ajoute que "depuis un peu plus de sixmois, l'usine commence à bien ronronneraprès une bonne année de réglages".

Ni tout à fait la même…

Pour Ph. d'Agier, l'expérience acquise enprès de vingt ans sur l'exploitation desgalets de quartz de la Dordogne, à St-Jean-de-Côle, a été particulièrement précieuse:"Nous avons imaginé un projet d'usine encollaboration avec nos partenaires (Pro-ceptis Perrotin, MS, A2C notamment) entenant compte de l'expérience passée et descontraintes spécifiques au site". Le projet adonc été bâti à partir d'un savoir-faire déjàconsistant. L'expérience a servi ici à tenterd'améliorer un certain nombre de pointsdans le procédé et à améliorer les perfor-mances de l'ensemble.Le processus d'extraction et de traitement adonc été élaboré assez logiquement avectout de même quelques différences de taillepar rapport au site de la Dordogne puisquele choix a été fait, surtout pour des raisonsenvironnementales, d'alimenter l'usine parconvoyeur à bande (quasiment un kilomè-tre entre la carrière et l'usine) avec des tré-mies en carrière et un scalpeur.Une autre différence importante par rapportà la Dordogne porte sur le traitement desargiles. D'une manière générale, le procédéfait appel au débourbage, au lavage, au cri-

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1: trémies de réception du tout-venant en carrière.2: scalpeur en sortie de trémie avant déversementsur le convoyeur. 3: le convoyeur de gaucheemporte les matériaux vers l'usine tandis que celuide droite renvoie vers la carrière les produits noncommercialisés et les gâteaux des filtres-presses. 4: atelier de précriblage en carrière avec le Powerscreen 1400 et la pelle FH

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Il y a quatre ateliers principaux avecun atelier production qui comprendun chef de production, un chef de

poste, quatre trieurs et trois person-nes aux filtres-presses (soit neuf per-sonnes). Dans la partie carrière, il y aquatre personnes (trois pour l'installa-tion de criblage mobile et une pour lachargeuse aux trémies). Aux expédi-tions, on trouve deux opérateurs atti-trés (en avril dernier, on chargeait untrain de 1.200 tonnes tous les joursavec l'objectif de passer à 2 trains 2jours par semaine en raison de l'aug-mentation des ventes de sables). Pourla maintenance il y a un mécanicienet un électromécanicien. À ce person-nel, il faut ajouter un homme "labora-toire-qualité-environnement", un géo-logue à mi-temps et une assistanteadministration-comptabilité ainsi quele responsable du site. Cela fait 22personnes avec la femme de ménagemême si c'est un quart de temps.À ces 22 personnes s'ajoute l'équipedu sous-traitant en carrière, soit qua-tre personnes à plein temps.

Personnel: 22 + 4

Sébastien Rentz
Proceptis
Sébastien Rentz
Perrotin,
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blage, au tri manuel et au tri optique. EnDordogne, les boues de traitement, liqui-des, retournent en carrière et vont ysécher pendant deux à trois ans. À Thédi-rac, une telle solution n'était pas conceva-ble notamment en raison du manque deplace disponible pour le stockage de cesboues et leur séchage.Le choix s'est donc porté sur la mise enplace des filtres-presses. Les boues sontainsi solidifiées avant d'être ramenées,toujours par convoyeur, en carrière…"En attendant de trouver une piste devalorisation puisque ces argiles ont descaractéristiques intéressantes, notam-ment en termes d'étanchéité" ajoute Ph.d'Agier. Le fait d'avoir recours à des filt-res-presses est la principale différencepar rapport à l'installation de traitementde St-Jean-de-Côle. L'exploitant a enoutre mis en place un système de trioptique (deux installations de tri optiquesMogensen sur le site). Ce tri optique nesupprime pas totalement le tri manuelpuisque, logiquement, à partir d'une cer-taine granulométrie les performancesactuelles de ce genre de matériel dimi-nuent rapidement. Mais ce sont des tech-nologies qui évoluent sans cesse…Autre particularité du site, la totalité desexpéditions s'effectue par chemin de fer.L'installation bénéficie donc d'unembranchement sur la voie Paris-Tou-louse. Les produits finis sont repris entunnel avant de passer par une installationde chargement des trains qui est d'ailleursen cours d'amélioration pour éviterencore plus efficacement les nuisancessonores. À noter que les galets de quartzpassent par un crible de rinçage avant d'ê-tre chargés alors que les sables sont by-passés. Ces sables et galets sont chargésautomatiquement à raison de 500 ton-nes/heure. "Malgré tout, notre capacitéde stock utile n'est pas si importante quecela par rapport à une solution de repriseà la chargeuse mais, techniquement, desidées sont à l'étude pour améliorer cetaspect" ajoute enfin le directeur du site.

Du front jusqu'au train

Pour Éric Koenig, le patron de ProceptisPerrotin qui avait en charge la maîtrised'œuvre des installations et la conception del'usine de traitement, la période 1997-2002a effectivement représenté "cinq ans de pro-che collaboration et de confiancemutuelle". Alors, justement, quelles sont lesgrandes données techniques de ces installa-tions de traitement ?La station d'alimentation en carrière estcomposée de deux trémies, l'une pour l'ali-mentation en tout-venant brut, l'autre pour

le complément en matériaux pré-criblés ; àla sortie des deux trémies, un petit scalpeurvibrant élimine les supérieurs à 120 mm etles plus grosses mottes d'argile.Le matériau est ensuite acheminé vers lesinstallations de traitement par convoyeurs àbande. Dans un soucis d'intégration, d'économie depuissances et de réduction des nuisancessonores, l'usine a été construite en escalieren prenant en compte la pente naturelle duterrain, puis couverte par une structuremétallo textile de forme demi-circulaire.Dans l'usine de traitement, après un pré-délayage et un premier lavage dans un tubelaveur débourbeur, les produits passent surun crible horizontal de dessablage pour reti-

rer environ 90% du sable ainsi que les eauxde lavage. Les supérieurs à 3 mm sont rela-vés dans un second tube laveur avant d'ali-menter deux cribles inclinés de classementà deux étages. Le premier crible sépare les60/120 et les 25/60, les 60/120 sont dirigésvers une table de tri manuel, alors que les25/60 sont envoyés au tri optique puiscontrôlés manuellement avant mise enstock. Le second crible trie les élémentsinférieurs à 25 mm en deux granulométries:les 12/25 envoyés vers un autre tri optique,et les gravillons 3/12. Ces deux produitssont mis en stock au sol.L'ensemble des eaux chargées ainsi que lessables 0/3 sont traités par cyclonage et fil-tre-pressage.

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Tri manuel et tri optique

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Pour Éric Koenig, le patron de Proceptis Perrotin qui avait en charge la maîtrise d'œuvre des installations et la conception de l'usine de traitement, la période 1997-2002 a effectivement représenté "cinq ans de proche collaboration et de confiance
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mutuelle".
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Tous les produits finis sont acheminésvers l'extérieur par voie ferrée. Un tunnelet un transporteur de reprise sous stockpermettent l'évacuation et l'alimentationdes wagons en galets et en sables. Seulsles gravillons et les 12/25 stockés au solsont rechargés via une trémie d'apport etmélangés aux 25/60. Le crible de rinçageplacé en sortie de tunnel assure une qua-lité irréprochable aux galets expédiés, lessables et les gravillons sont quant à eux,bi-passés du crible et directement ache-minés vers la station de chargement destrains.Éric Koenig précise un autre point impor-tant en soulignant que l'ensemble des pro-duits non valorisables tels que les déclas-sés ou les refus de triage ainsi que lesgalettes de boue pressées repartent encarrière par transporteur à bande pour le

réaménagement du site d'extraction.Deux ateliers distincts fonctionnenten carrière: un atelier de précriblagede galets et un atelier tout-venant.Précriblage de galets. Cette installa-tion, qui fait partie de DAM, fonc-tionne avec une sauterelle Power-Screen 1400 qui permet de traiter, surun poste et demi, environ 1.600 à2.000 tonnes par jour de brut. Ce postepermet donc de fabriquer un pré-concentré de galets utilisé pour "régu-ler" la variation naturelle de la teneuren galets du minerai brut. Outre lasauterelle cribleuse, cet atelier estcomposé d'une pelle FH de 35 tonnespour l'alimentation et d'une chargeuseVolvo CE 180 pour la reprise desmatériaux.Tout-venant: cet atelier, en charge duminerai brut, des stériles, des décapa-ges,… est quant à lui sous-traité à l'en-treprise Dumont TP. C'est une entre-prise de Dordogne qui a été retenueaprès une consultation élargie. Ànoter que celle-ci travaille déjà pourDAM à Montebras. Elle met en oeu-vre deux tombereaux Bell 30D (30tonnes), une pelle Komatsu de 35 ton-nes et une chargeuse sur chenilles(maintenance des pistes, gestion desverses, etc.).Le gisement est constitué d'environ60% de sables (0/3), 20% de galets dequartz (12/120), 15% d'argiles et 5%de graviers (3/12).La moitié du volume initial estconservé pour régénérer, en fin d'ex-ploitation, une topographie qui soitintégrée et conforme aux engage-ments pris. "Nous pourrions valoriserces niveaux de sables appelés 'stéri-les' (en fait du très bon minerai) mais

ils sont mis de côté pour une utilisation ulté-rieure en réaménagement et en reprofilage"précise Ph. d'Agier.En amont de l'exploitation de la carrière, lesterrains sont donc déboisés et dessouchésdans les règles de l'art. Les terres végétalessont stockées sélectivement et ensemencéespour conserver toutes leurs qualités. Ellesseront réutilisées pour la réhabilitationfinale qui prévoit un reboisement conformeà la situation originelle (forêt mixte de chê-nes, châtaigniers) avec en plus création desites propices à la biodiversité: "Nousallons utiliser nos argiles pour créer ponc-tuellement des zones humides ainsi que nossables lavés pour régénérer des zones delandes sèches". Ainsi, non seulement le siteretrouvera son aspect d'avant l'exploitationmais il bénéficiera en plus d'une nouvellebiodiversité grâce notamment aux maté-riaux extraits.

Marchand de sable

Toujours au chapitre de l'environnementmais concernant l'eau cette fois. L'installa-tion met en œuvre 800 m3/heure d'eau cir-culante. Dans l'étude préalable, les estima-tions prévoyaient une perte d'un peu plus de30 m3/heure. En fait, aujourd'hui, ces per-tes représentent à peine 16 m3/heure. Celaest dû à l'efficacité du recyclage des eaux deruissellement et des eaux de ressuyage desstocks. Ces eaux sont collectées sur un pointbas et réintégrées. Soit un recyclage plus de98% de l'eau recyclée. Qui dit mieux ?Quant à la ressource en eau, elle est accessi-ble grâce à un forage profond: "Nous som-mes descendus à 120 mètres dans les cal-caires portlandiens et avons eu la chancemettre dans le mille du premier coup"

mines & carrièrmines & carrièreses INDUSTRIE MINÉRALE

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Quelques débits

Le débit d'alimentation de l'usine estactuellement de 250 t/h régulièressur 7 heures. L'objectif est à 300 t/h

mais un goulot d'étranglement se situeau niveau des filtres-presses qui bridentla production de sable. La production dequartz est à son niveau prévisionnel.L'exploitant va donc ajouter cet été deuxfiltres-presses. On notera pour la petitehistoire que ces filtres-presses provien-nent du site Brézillon-Total qui traitait,près de St-Nazaire les boues de l'Erika(site présenté dans M&C).Sur sept heures, le site produit à peuprès 450-500 t/jour de galets de quartzélectrométallurgique (12/25, 25/60 et60/120) sachant que les deux clientsélectrométallurgistes sont Pechiney enFrance et Elkem en Norvège. Ces clientsont des exigences granulométriques dif-férentes et l'exploitant recompose à par-tir du tunnel de reprise et de la trémie deréintégration.Quant à la production de sable, elle estaujourd'hui à 110 t/heure (avec des poin-tes à 120-130 t/h).

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Les filtres-presses, qui constituent un goulot d'étranglement pour la production,devraient bientôt recevoir du renfort

1: premier lavage en tube laveur. 2: crible horizontal de dessablage. 3: un des deux cribles de classement

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indique non sans une certaine fierté Ph. d'Agier. Ce forage étaitd'ailleurs vital puisqu'il n'y avait pas d'autre possibilité pour ali-menter en eau le site ! Les bons résultats en matière de recyclagedes eaux n'empêchent pas l'exploitant de poursuivre ses efforts. Ilva ainsi encore améliorer la récupération des eaux de ruissellementce qui devrait diminuer d'autant l'emprunt en eau sur le forage.Enfin, il faut noter qu'il n'y a aucun rejet dans le milieu naturel. Tou-tes les eaux entrant sur le site restent sur le site, à l'exception desruissellements exceptionnels lors de très fortes précipitations quisont gérés dans un réseau de bassins de décantation.Côté poussières, les nuisances sont faibles puisque l'installation tra-vaille en voie humide. Il n'y a donc pas de poussières dans l'usine.Les seules poussières sont sur les zones de roulage en carrière enpériode sèche. Ces poussières sont combattues par arrosage (trac-teur et tonne à eau). En fait, les poussières fines, on les trouve auniveau du laboratoire où l'on broie fin… Ici des protections adap-tées avec des aspirations ont été mises en place.La clientèle de Thédirac est bien évidemment, en premier lieu, l'in-dustrie électrométallurgique. Pour Pechiney, l'exploitation desserttrois usines dans les Alpes. Pour Elkem, en Norvège, les trains vontjusqu'à Bordeaux où un bateau d'environ 6.000 tonnes est chargétous les mois. Par ailleurs, l'exploitant est en cours de développe-ment de ses ventes de sable et envisage, pourquoi pas, une valorisa-tion de ses argiles. Mais, pour en revenir au sable, il a déjà de grosclients comme Morillon-Corvol, Point P,… et livre actuellementsur Brive, Rodez, Albi. Ph. d'Agier estime qu'il y a encore de bon-nes possibilités de développement sur ce secteur sachant que le pro-duit est de très bonne qualité pour toutes les applications béton. Laseule fausse note dans cette partition, c'est l'aspect logistique,puisque les livraisons ne peuvent s'effectuer que par chemin defer… "Notre exercice 2003 a été médiocre car pendant six mois laSNCF a été à 50% d'efficacité par rapport à ce qu'on attendait"regrette-t-on à Thédirac tout en précisant que les choses se sontaméliorées depuis même s'il y a encore "de petits loupés". Quoi-qu'il en soit, l'arrêté préfectoral ne permet pas les expéditions par laroute…

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Un des deux tombereaux articulés Bell 30Dde Dumont TP qui intervient en sous-traitance

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Il est vrai que quand le train marche, il montre toutes ses capacités.Par exemple, le matin de la visite de M&C, un train de 1.100 tonnesde sables avait été chargé en trois heures…

Peace and Lot

En repartant de Thédirac, sous le chaud soleil du Lot, passé le pre-mier virage, on n'apercevait déjà plus l'exploitation largementcachée par la végétation et le relief. Et de se demander quelle mou-che du Quercy avait pu piquer les opposants à une exploitation sidiscrète et si respectueuse de l'environnement qui, en outre, parti-cipe à la richesse et à l'emploi d'une région relativement pauvre enindustrie. m&cm&c

Éric Massy-Delhotel, à Thédirac

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Le poste de chargement des trains cours de modification

Silicium: électrométallurgie et applications

Le compte-rendu de la journée technique Sim à Thédiracsera l'occasion de revenir plus en détail sur la métallur-gie et les applications du silicium. On trouvera juste ici

quelques données principales.L'électrométallurgie du silicium consiste en la transformationdu quartz (SiO2) en silicium (Si) par réduction à l'aide dehouille (C), dans des fours électriques et à environ 2.000 °C.La réaction chimique théorique est la suivante:

SiO2 + C ➔➔ Si + CO2Les applications du silicium sont principalement les alliageslégers (construction automobile et aéronautique) et les sili-cones (élastomères, huiles de synthèse, cosmétiques, pro-thèses, etc.), sans oublier, mais pour une faible partie destonnages, les fameuses "puces" électroniques au silicium…

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(matériaux pollués par des argiles,…) Leprincipe général de fonctionnement decette installation est le suivant: introductiondes matériaux dans une trémie, dosage parextraction suivi d'un criblage. Les maté-riaux non calibrés sont évacués sous formede refus, alors que l'intégration d'un liant(chaux ou émulsion) et/ou d'eau traite lespassants avant de les mettre en stock.Les matériaux ainsi recyclés sont, soitdirectement utilisés dans les circuits deremblais, en stabilisation, remblaiementtranchées, soit traités en centrale après ajoutd'un correcteur pour réemploi en fondationde chaussée, plate-forme.Ces équipements de tri, traitement et recy-clage ont pour objectifs de valoriser lesstocks de déchets existants ou de matériauxjusqu'alors considérés comme stériles pouren sortir soit des produits calibrés utilisa-bles en formulations pour recompositions,soit des matériaux propres et prêts à êtreconcassés.

Proceptis-Perrotin:

de l'ingénierie

et des appareils

Spécialisée dans l'ingénierie de la concep-tion d'installations et de machines de pro-duction destinées aux industries minéraleset extractives, Proceptis-Perrotin met enœuvre son savoir-faire dans l'élaborationd'avant-projets, les études de faisabilité,l'ingénierie de la conception, le développe-ment et le pilotage de projets, la conceptiond'appareils standard, la gestion des périphé-riques, l'intégration des matériels complé-

mentaires,… L'entreprise alsacienne ad'ailleurs largement participé à la concep-tion des installations de traitement de DAMà Thédirac (présentées en pages actualité).Proceptis-Perrotin a ainsi à son cataloguedes tubes laveurs débourbeurs, des débour-beurs à palettes, des agglomérateurs deminerai, des mélangeurs, des trommels, despré-cribleurs rotatifs, des roues décanteu-ses et des décanteurs à godets.Doté d'outils informatiques performants de

gestion et de développement CAO/DAO,son bureau d'études définit l'analyse dubesoin et procède à la modélisation desinstallations en tenant compte des contex-tes environnementaux existants ainsi quede tous les paramètres techniques mis à sadisposition. De l'épure à la mise en servicedes installations, ses ingénieurs d'affairessont à l'écoute des partenaires techniques etdes coordonnateurs sécurité afin de valori-ser l'expérience de tous dans la prévention,la validation, la coordination et la réalisa-tion des projets.Le tableau ci-dessous donne les princi-pales caractéristiques techniques des tubeslaveurs proposés par la marque.

MS à Thédirac

L'évocation des installations de DAM àThédirac est également l'occasion de reve-nir sur MS, un des spécialistes du genre, quia également participé à la réalisation de l'u-sine.L'installation de Thédirace est principale-ment composée:● d'un module de double cyclonage dessables MS600x600x200 d'une capacité detraitement : 180 t/h de sable essoré;● d'un décanteur DR15 (15 mètres de dia-mètre), avec cuve à eau 12 m, préparateur àfloculant, contrôleur de floculation, silos destockage des boues, dont la capacité de trai-

mines & carrièrmines & carrièreses INDUSTRIE MINÉRALE

LE DOSSIER

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Principe de fonctionnement de l'Ecoliner

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DR

Schéma de principe des tubes laveursdébourbeurs Proceptis-Perrotin

Sébastien Rentz
Spécialisée dans l'ingénierie de la conception d'installations et de machines de production destinées aux industries minérales et extractives, Proceptis-Perrotin met en œuvre son savoir-faire dans l'élaboration d'avant-projets, les études de faisabilité, l'ingénierie de la conception, le développement et le pilotage de projets, la conception d'appareils standard, la gestion des périphériques, l'intégration des matériels complémentaires,…
Sébastien Rentz
complémentaires,… L'entreprise alsacienne a d'ailleurs largement participé à la conception des installations de traitement de DAM à Thédirac (présentées en pages actualité). Proceptis-Perrotin a ainsi à son catalogue des tubes laveurs débourbeurs, des débourbeurs à palettes, des agglomérateurs de minerai, des mélangeurs, des trommels, des pré-cribleurs rotatifs, des roues décanteuses et des décanteurs à godets. Doté d'outils informatiques performants de
Sébastien Rentz
gestion et de développement CAO/DAO, son bureau d'études définit l'analyse du besoin et procède à la modélisation des installations en tenant compte des contextes environnementaux existants ainsi que de tous les paramètres techniques mis à sa disposition. De l'épure à la mise en service des installations, ses ingénieurs d'affaires sont à l'écoute des partenaires techniques et des coordonnateurs sécurité afin de valoriser l'expérience de tous dans la prévention, la validation, la coordination et la réalisation des projets. Le tableau ci-dessous donne les principales caractéristiques techniques des tubes laveurs proposés par la marque.
Page 10: MINÉRAUX INDUSTRIELS · MINÉRAUX INDUSTRIELS L'exploitation de Thédirac est parti- culièrement intéressante. En effet, l'histoire qui va de la reconnais-sance géologique à

tement est de 800 m3/h d'eau chargée;. de deux filtres-presses MS de 115 plateaux1,2 m x 1,2 m mixtes (chambrés et mem-branés) pour un volume total des chamb-res de 5.500 litres par appareil, avec cen-trale de gonflage des membranes,préparateur à polymère d'aide au pres-sage.La particularité de cette installation est ladifficulté de pressage des argiles. Lechoix s'est porté sur deux filtres-pressesde 115 plateaux mixtes permettant ungavage en boue à 8 bars puis un compac-tage mécanique à l'eau des galettes à 16bars. Un préparateur à polymère laisse lapossibilité de doper les boues avant pres-sage afin de réduire les temps de filtrationpour les boues les plus difficiles. La pro-ductivité de chaque presse est de 7 t/h dematière sèche, l'humidité des galettesétant d'environ 30%. Les galettes de bouesont renvoyées en carrière par convoyeur.Le traitement des boues par pressage per-met l'optimisation du recyclage de l'eau(appoint de 15 m3/h pour 800 m3/h d'eau

en circulation), un tonnage de déblaisdivisé par 2.5, une manutention aiséedes boues transformées en galettes

(lire l'article en pages "actualité").

Nouveauté chez

PCM Pompes: les Gavo

PCM Moineau a présenté récemment unegamme complète de gavopompes (GTA,GCA, GVA, GBB) permettant la reprise desboues d'épuration et de produits hyper vis-queux. Développé de façon spécifique enfonction de l'application: épaississement oudéshydratation, les Gavo s'intègrent à tousles types d'équipement comme les tablesd'égouttage, les filtres à bande, les centrifu-geuses et les filtres-presses pour le pom-page des boues municipales et industrielles,avec ou sans chaulage.Dans la conception des Gavo, l'hydrauliquede la pompe Moineau est alimentée par unevis de gavage adaptée à la viscosité du pro-duit. Un canon de gavage à haut rendementhydraulique permet de garantir l'efficacitédu gavage pour les boues les plus difficileset les produits hyper visqueux.La trémie d'alimentation spécifique enfonction de l'application peut recevoir undévouteur malaxeur permettant de formerune zone de malaxage très performantepour le chaulage des boues. La zone detransfert apporte une réponse économiqueaux applications en sortie de filtre à bandeoù la taille de la trémie est primordiale.La gamme Gavopompes développée parPCM Moineau permet de répondre auxbesoins spécifiques du marché en matièrede reprise de boues concentrées et de pro-duits hyper visqueux. Les avantages de cesystème de pompage sont multiples:

JUIN 2004 mines & carrièrmines & carrièreses

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LE DOSSIER

Caractéristiques des tubes laveurs Proceptis-Perrotin

L'un des deux filtres-presses MS de 115 plateaux en service à Thédirac

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