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B i A Sommaire Mensuel•38 e année•n°415-Juin2017 Bulletin publié par le Service de presse adventiste (Service de communication adventiste francophone) n BP 100 30, avenue Émile-Zola 77193 Dammarie-lès-Lys Cedex, France. n 11-13, rue Ernest Allard, 1000 Bruxelles, Belgique. n 19, chemin des Pépinières 1020 Renens, Suisse. Rédaction Tél. 01 64 79 87 00 [email protected] Site web : www.adventiste.org Les communiqués peuvent être repro- duits avec mention de la source : BIA Directeur de la Publication Jean-Paul Barquon Rédaction Jean-Paul Barquon Correspondants Emanuel Lopes Pedro Torres Jeroen Tuinstra Rickson Nobre Corrado Cozzi Secrétaire de rédaction Dina Lambert Abonnements - Expéditions Dina Lambert Bulletin d’Information Adventiste AdventistNewsNetworks© 2 2 2 3 4 5 6 7 7 Nouvelles des Églises adventistes Vittel, France - AssembléegénéraledelaFédérationdes ÉglisesadventistesduNorddelaFrance Vittel, France - Nouveauprésidentetnouvelleéquipede laFédérationduNord Protestantisme international Paris, France - Desfemmesresponsablesd’Église Liberté religieuse Cayenne, Guyane française - LaGuyanedoitcontinuerà salariersesprêtres,trancheleConseilconstitutionnel Russie - LepointsurlespersécutionsdesTémoinsde Jehovah Russie - LespersécutionsdesenfantsdesTémoinsde Jehovah Société - Analyses Paris, France - La religion, sujet épineux au sein des familles Washington, États-Unis - DonaldTrump:Il est temps de mettre un terme aux attaques contre la religion Genève, Suisse - L’AncienTestamentest-ilunelangue morte?

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Mensuel�•�38e année�•�n°�415�-�Juin�2017

Bulletin publié par le Service de presse adventiste(Service de communication adventiste francophone)n BP 100

30, avenue Émile-Zola77193 Dammarie-lès-LysCedex, France.

n 11-13, rue Ernest Allard,1000 Bruxelles, Belgique.

n 19, chemin des Pépinières1020 Renens, Suisse.

RédactionTél. 01 64 79 87 [email protected] web : www.adventiste.orgLes communiqués peuvent être repro-duits avec mention de la source : BIA

Directeur de la PublicationJean-Paul Barquon

RédactionJean-Paul Barquon

CorrespondantsEmanuel LopesPedro TorresJeroen TuinstraRickson NobreCorrado Cozzi

Secrétaire de rédactionDina Lambert

Abonnements - ExpéditionsDina Lambert

Bulletind’InformationAdventisteAdventist�News�Networks©

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Nouvelles des Églises adventistesVittel, France -Assemblée�générale�de�la�Fédération�desÉglises�adventistes�du�Nord�de�la�FranceVittel, France - Nouveau�président�et�nouvelle�équipe�dela�Fédération�du�Nord

Protestantisme internationalParis, France - Des�femmes�responsables�d’Église

Liberté religieuseCayenne, Guyane française - La�Guyane�doit�continuer�àsalarier�ses�prêtres,�tranche�le�Conseil�constitutionnelRussie - Le�point�sur� les�persécutions�des�Témoins�de�JehovahRussie - Les�persécutions�des�enfants�des�Témoins�de�Jehovah

Société - AnalysesParis, France - La� religion,� sujet� épineux� au� sein� des�famillesWashington, États-Unis - Donald�Trump�:�Il est temps demettre un terme aux attaques contre la religion

Genève, Suisse - L’Ancien�Testament�est-il�une� languemorte�?�

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Nouvelles des Églises adventistes

(BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceVittel, France - Assemblée générale de laFédération des Églises adventistes du Nordde la FranceLa�Fédération�des�Églises�adventistes�du�Nord�de�la

France�s’est�retrouvée�au�Palais�des�Congrès�de�Vittel�dumercredi�24�au�samedi�27�mai�pour�son�Assemblée�gé-nérale�ordinaire�quadriennale.Les�administrateurs�ont�présenté�leurs�rapports�d’acti-

vités�dès�l’ouverture.�Les�responsables�des�départementset�des�différents�services�ont�montré�les�actions�entre-prises�à�leurs�niveaux�au�cours�de�ce�mandat.La�partie�administrative�était�agrémentée�de�chants�en

laissant�la�place�à�des�moments�d’édification�et�de�ré-flexions�bibliques.�Les�adventistes�sont�en�effet�très�atta-chés�à�la�Bible�en�mettant�toujours�en�valeur�la�penséedes�écrivains�bibliques�dans�le�plan�du�salut�développépour�l’humanité�depuis�ses�origines.Le�thème�de�cette�assemblée�«�Grandir ensemble »�fut

le�fil�conducteur��de�ces�quatre�jours.�Il�a�été�développépar�deux�invités�exceptionnels�:�le�pasteur�John�Graz,�an-cien�responsable�du�département�des�Affaires�publiqueset�de�la�Liberté�de�la�Conférence�générale�et�le�pasteurDaniel�Lassonnier,�président�de�l’Union�des�Antilles�et�dela�Guyane�française�(UAGF).Les�délégations�des� communautés� locales� compre-

naient�précisément�346�délégués�des�82�églises�de�cetteFédération,�47�pasteurs�en�exercice�avec�le�personnel�sa-larié,�les�bénévoles�des�services�et�départements�et�lesvérificateurs�aux�comptes,�cela�faisait�un�total�de�430�dé-légués.�Au�31�décembre�2016,� la�Fédération�du�Nordcomprenaient�10�049�membres.Le�pasteur�Gabriel�Goléa�et�son�équipe�avaient�très

bien�préparé�l’organisation�de�cette�assemblée�généraleordinaire.

(BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceVittel, France - Un nouveau président et unenouvelle équipe à la Fédération du Nord dela FranceAprès�la�mise�en�place�des�différentes�commissions

de�travail�et�sous�la�conduite�des�administrateurs�del’Union�des�Fédérations�adventistes�(UFA),�les�délé-gués�de�l’Assemblée�générale�ordinaire�de�la�Fédéra-tion�des�Églises�adventistes�du�Nord�de�la�France�ontnommé�un�nouveau�président�en�la�personne�de�Jean-Jack�Chafograck.Le�pasteur�Jean-Jack�Chafograck,�âgé�de�52�ans

était�responsable�de�l’Association�pastorale�au�sein�decette�Fédération�du�Nord�de�la�France.�Universitaire,attaché�à�la�pensée�biblique�et�à�l’exégèse,�il�a�aussiexercé�récemment�comme�président�de�l’Alliance�bi-blique�française.�Il�est�titulaire�d'un�doctorat�en�théologiede�l'Université�de�Strasbourg�et�d'un�DEA�en�linguis-tique�de�l'Université�de�Paris�V�(Sorbonne).Son�parcours�du�ministère�pastoral�l’a�conduit�dans

différentes�églises�adventistes�de�France�:�Créteil,�Sa-vigny,�Strasbourg,�Paris-Est,�Reims,�Neuilly-sur-Seine,etc.� Riche� de� cette� expérience,� il� était� naturel� qu'ilexerce�la�fonction�de�secrétaire�général�de�cette�fédé-ration�sous�la�présidence�du�pasteur�Gilles�Georges,

voici�quelques�années,�puis�celui�de�responsable�del'Association�pastorale�dans�l'équipe�du�pasteur�GabrielGoléa.Marié�à�Nadiège,�le�couple�a�trois�enfants.�Tout�en

étant�discrète,�son�épouse�lui�a�toujours�été�d'une�aideprécieuse�dans�son�ministère.�Les�délégués�ont�voté�une�nouvelle�équipe�pour�un

mandat�de�quatre�nouvelles�années�selon�la�répartitionsuivante�:

Secrétaire général :�Olivier�Maire,�pasteurTrésorier :�Jarvis�Doom,�pasteurPôle évangélisation et Département de l’évangéli-sation :�Sean�Dowding,�pasteurMinistère auprès des malentendants et dessourds :�Helder�Pereira,�pasteurMinistère de la prière :�Karine�Eloidin,�pasteurePôle éducation et Département éducation :�Mat-thieu�Fury,�pasteurDépartement de la famille :�Matthieu�Fury,�pasteuret�Smarandita�FuryDépartement Jeunesse adventiste :�Stéphane�Eu-charis,�pasteurCatéchèse des enfants et ministère auprès des en-fants :�Françoise�TonioloCatéchèse des adultes :�Christiane�Louis�(bénévole)Association pastorale :�Elioenay��Rajaonah,�pasteurCoordination des épouses et époux de pasteur :Smarandita�Fury�(bénévole)Ministère auprès des femmes :�Enide�Cadasse��(bé-névole)Département de la Gestion chrétienne de la vie(GCV)�:�Jérémie�Debord�(bénévole)Le�nouveau�conseil�d’administration�a�été�nommé�avecl’équipe�des�trois�administrateurs,�les�responsables�despôles�et�les�représentants�des�régions�(Région�Ouest,Région�Nord,�Région�Est,�Région�Centre,�Région�Ile-de-France,�soit�un�total�de�15�membres�+�les�deux�re-présentants�de�l’UFA.La�Fédération�des�églises�adventistes�compte�plus�de10�000 membres�répartis�dans�104�lieux�de�culte.�De�plus�amples�informations�(Composition�des�com-

missions,�interviews,�etc.)�paraitront�dans�la�Revue ad-ventiste de�cet�été.

Protestantisme international

(TémoignageChrétien/BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceParis, France - Des femmes responsablesd’Église ?Le�27�mai�dernier,�l’Église�protestante�unie�de�France

(EPUdF)�a�élu�présidente�de�son�conseil�national�la�pas-teure�Emmanuelle�Seyboldt.�C’est�une�première.L’EPUdF�accepte�les�femmes�au�rôle�de�pasteur�depuis

une�soixantaine�d’années,�et�plus�d’un�tiers�des�pasteurssont�des�femmes.�Depuis�environ�quinze�ans,�des�femmessont�présidentes�de�région�ou�inspecteurs�ecclésiastiques(ce�qui�hiérarchiquement�correspond�à�l’évêque�catho-lique),� donc� l’élection�d’une� femme�comme�présidentes’inscrit�dans�cette�dynamique.�Cela�ne�heurte�personne,certains�en�sont�même�fiers.�Cette�élection�l’année�où�lesprotestants�célèbrent�les�cinq�cents�ans�de�la�Réforme�aune�portée�symbolique�que�l’on�ne�peut�ignorer.�Pourtant,dans�le�paysage�religieux�français,�c’est�une�exception.

BIA - N° 415 - Juin 2017 - 2

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On�peut�légitimement�se�demander�pourquoi�les�reli-gions�confinent�le�plus�souvent�les�femmes�à�des�tâchescertes� indispensables,� mais� subalternes� ?� Pourquoin’exercent-elles�pas�les�responsabilités�à�égalité�avec�leshommes�?�Dans�le�christianisme,�cela�pourrait�pourtantêtre�différent�car,�si�la�tradition�a�très�rapidement�exclu�lesfemmes�de�la�plupart�des�ministères,�une�lecture�attentiveet�respectueuse�de�la�Bible�nous�fait�découvrir�de�nom-breuses�figures�féminines�dont�le�caractère�et�la�destinéenous�permettent�d’aller�bien�au-delà�de�l’opposition�entreÈve�et�Marie�ou�entre�la�vierge�et�la�prostituée.�Des�figuresparfois�négatives�comme�celles�de�Jézabel�ou�Hérodiade,parfois�ambiguës�comme�celle�de�Sarah�côtoient�des�com-battantes,�des�croyantes�exemplaires,�des�femmes�qui�sebattent�pour�la�vie,�pour�leur�foi,�tout�au�long�de�la�longuehistoire�biblique.Et�si,�finalement,�la�mise�à�l’écart�des�femmes�dans�le

christianisme�primitif�était�avant�tout�un�problème�de�pou-voir,�et�non� le� résultat�d’un�enracinement�évangélique.Dans�une�civilisation�patriarcale,�les�Églises�ont�reproduitle�mode�d’exercice�du�pouvoir�de�la�culture�dans�laquelleelles�prospéraient.�Il�faut�bien�admettre�qu’alors,�la�voixdes� femmes� n’aurait� probablement� pas� été� entendue.Mais,�aujourd’hui,�alors�que�les�femmes�peuvent�être�chefsd’entreprise,�cosmonautes�ou�ministres,�au�lieu�de�nousfocaliser�sur�un�ou�deux�versets,�nous�pouvons�entendrele�message�de�l’Évangile.�En�effet,�la�Bible�a�pris�à�bras-le-corps�la�question�des�femmes,�et�ce�dans�les�deux�Tes-taments.�Dès�l’ouverture�des�Évangiles,�la�généalogie�deJésus�nous� rappelle�combien� les� femmes�sont�essen-tielles.�Quatre�y�sont�présentes,�Tamar,�Rahab,�Ruth�etBethsabée.�Elles�sont�parfois�loin�d’être�exemplaires,�maiselles�ont�toutes�en�commun�leur�combat�pour�que�la�viepuisse�advenir.�Ruth,�arrière-grand-mère�de�David,�à�lafois�femme�et�étrangère,�devient�le�modèle�de�la�croyante.Tout� au� long� de� sa� vie,� Jésus� sera� accompagné� defemmes,�parfois�plus�fidèles�que�les�douze�disciples.�Et�àla�fin�de�l’Évangile�de�Jean,�c’est�à�Marie�Madeleine�queJésus�ressuscité�apparaît�en�premier.�Il�lui�donne�la�paroleet�l’envoie�annoncer�la�bonne�nouvelle,�faisant�d’elle�lepremier�apôtre.Il�aura�donc�fallu�presque�vingt�siècles�pour�que�l’Église

entende�la�voix�de�ces�femmes,�pour�que�leurs�descen-dantes�puissent�exercer�les�responsabilités�à�égalité�avecles�hommes,�pour�qu’il�y�ait�des�femmes�enseignantes,�mi-nistres�du�culte,�chefs�d’Église,�malheureusement�de�ma-nière�très�minoritaire�au�regard�du�nombre�d’Églises.Alors,�oui,�cette�élection�est�une�bonne�nouvelle.�Une

bonne�nouvelle�d’abord�pour�l’EPUdF,�parce�qu’Emma-nuelle�a�été�élue�pour�ses�qualités.�Le�fait�qu’elle�soit�unefemme�n’est�pas�intervenu�dans�ce�choix,�mais�il�n’a�étéen�rien�un�obstacle.�L’Église�se�rappelle�que�l’Évangile�ap-pelle�à�combattre�les�fléaux�sociaux,�et�la�mise�au�ban�desfemmes�en�fait�partie,�comme�la�lutte�contre�toutes�les�ex-clusions,�lutte�qui�est�loin�d’être�terminée.Une�bonne�nouvelle�pour�les�religions,�qui�peuvent�ainsi

s’opposer�à�la�vision�négative�qu’elles�véhiculent,�et�à�tousles�radicalismes.�Il�existe�une�manière�ouverte,�inclusive,accueillante�de�vivre�et�de�dire�sa�foi.�Une�manière�qui,loin�de�nous�diviser,�nous�relie.Une�bonne�nouvelle�pour�la�société,�car�il�existe�un�lien

fort�entre�le�rôle�des�femmes�dans�la�société�et�l’état�decette�dernière.�Lorsque�l’on�attaque�le�droit�des�femmes,c’est�le�reflet�d’un�monde�dans�lequel�tous�les�droits�del’homme�sont�bafoués.�Alors,�qu’il�y�ait�des�femmes�res-ponsables�au�plus�haut�niveau,�y�compris�dans�l’Église,

nous�invite�à�poursuivre�sur�la�voie�de�la�construction�d’unmonde�plus�juste.

Liberté religieuse(Marianne/BIA)�Dammarie-les-Lys, FranceCayenne, Guyane française - La Guyane doitcontinuer à salarier ses prêtres, tranche leConseil constitutionnelIl�n'y�a�pas�qu'en�Alsace-Moselle�que�le�culte�catho-

lique�est�financé�sur�fonds�publics.�La�Collectivité�terri-toriale�de�Guyane�doit�aussi�rémunérer�son�évêque�etses�curés�comme�des�fonctionnaires.�Et�cet�héritage�co-lonial�vient�d'être�jugé�conforme�par�le�Conseil�constitu-tionnel.Laïcité�à�plusieurs�vitesses,�nouvelle�illustration.�Saisi

par�une�question�prioritaire�de�constitutionnalité�(QPC)à� l'initiative� de� la� Collectivité� territoriale� de� Guyane(CTG),�le�Conseil�constitutionnel�a�décidé�vendredi�2�juinde�confirmer�l'obligation�de�financement�du�culte�catho-lique�par�ce�territoire�d'outre-mer.Car�il�n'y�a�pas�que�l'Alsace-Moselle�qui�fasse�excep-

tion�à�l'application�de�la�loi�de�1905�de�séparation�desÉglises�et�de�l'État.�Si�l'Est�de�la�France�est�toujours�régipar� le�Concordat� napoléonien,� c'est� une�ordonnanceroyale�de�Charles�X�datant�de�1828�qui�oblige�la�CTG�àsalarier�les�prêtres�ainsi�que�l'évêque�du�département.Pourquoi�?�Tout�simplement�parce�que�ce�texte�consi-dère�la�Guyane�comme�une�« terre de mission à évan-géliser »,�dans�le�plus�pur�esprit�du�colonialisme�françaisdu�XIXe siècle.�Autre�différence� :�contrairement�à�l'Al-sace-Moselle�qui�salarie�aussi�les�cultes�juif�et�protes-tant,�seul�le�catholique�est�pris�en�charge�en�Guyane.L'État n'a jamais souhaité revenir sur ce financementC'est� cette� règle�d'un�autre� temps�qui� a�poussé� le

Conseil� général� à� tenter� d'appliquer� la� loi� 1905� enGuyane.�En�1911,�lorsque�les�décrets�d'application�decette�loi�pour�les�territoires�ultramarins�sont�discutés,�no-tables�et�politiques�locaux�poussent�les�députés�françaisà�n'en�publier�aucun�pour�le�territoire�situé�en�Amériquedu�Sud.�En�1946,�avec�la�départementalisation,�l'Étatmanque�encore�une�fois�l'occasion�d'en�finir�avec�cetteentorse�à�la�laïcité�:�des�décrets�devaient�également�êtrepris�en�Guyane�pour�mettre�fin�au�financement�du�cultemais�finalement,� la�rémunération�publique�devient�aucontraire�une�dépense�obligatoire�du�département.Une�anomalie�de�l'Histoire�restée�en�l'état�durant�la

seconde�moitié�du�XXe siècle,� jusqu'à�ce�que� le�partid'extrême�gauche�indépendantiste�MDES�-�Mouvementde�décolonisation�et�d'émancipation�sociale�-�décide�des'en�débarrasser�une�fois�à�la�tête�du�département.�Le30�avril�2014,�Alain�Tien-Liong,�alors�président�du�conseilgénéral�de�Guyane,�prend�ainsi�26�arrêtés�supprimantla�rétribution�d'une�trentaine�de�prêtre�payés�comme�desfonctionnaires�de�catégorie�C,�et�de�l'évêque�considérécomme�un�fonctionnaire�de�catégorie�A.�Alain�Tien-Liongévalue�à�environ�un�million�d'euros�par�an�leur�chargesalariale�pour�la�CTG.Protéger le Concordat en Alsace-Moselle ?Mais�la�justice�administrative�décide�d'invalider�les�ar-

rêtés�après�un�recours�déposé�par�la�mission�catholiqueguyanaise,�jugeant�que�le�conseil�général�n’avait�pas�«compétence�»�pour�mettre�fin�«�unilatéralement�»�à�ces

Page 4: Mise en page 1 - Adventiste - accueil Juin 2017.pdfB i A S o m m a i r e Mensuel • 38 eannée • n 415 - Juin 2017 Bulletin publié par le Service de presse adventiste (Service

rémunérations.�S'il�dénonce�une�décision�prise�à�la�va-vite,�l'évêque�de�Cayenne,�Emmanuel�Lafont�estime�toutde�même�dans�une�interview�au�journal�La Croix «�qu'ilserait bon que l'Église renonce d'elle-même à un privi-lège plutôt que d'attendre qu'il lui soit enlevé »,�recon-naissant� une� "situation� qui� ne� correspond� plus� à� lasociété�multiculturelle�dans�laquelle�nous�vivons".Pourtant,� le� 2� juin,� le� Conseil� constitutionnel� a

confirmé�la�position�prise�par�le�tribunal�administratif.�«C'est la volonté de ne pas ouvrir le débat sur la situationparticulière de l'Alsace-Moselle qui fonde ce rappel »,analyse�le�professeur�d'économie�Michel�Abhervé,�quichronique�le�régime�spécifique�de�la�Guyane�sur�sonblog�hébergé�par�Alternatives�Economiques.�Selon�lui,«�le Conseil constitutionnel botte en touche »�et�renvoieà�l'Assemblée�nationale�«�la responsabilité d'appliquer,enfin, la loi de 1905 en Guyane ».� Une� conclusionproche�de�la�jurisprudence�sur�le�régime�concordatairealsacien.� En� 2013,� le� Conseil� constitutionnel� avaitconfirmé�que�«� les territoires d'Alsace et de Lorrainecontinuent, jusqu'à ce qu'il ait été procédé à l'introductiondes lois françaises à être régis par les dispositions légis-latives et réglementaires qui y sont actuellement en vi-gueur ».�En�clair,�puisque�la�loi�1905�n'a�été�introduitepar�aucun�gouvernement�ou�assemblée�dans�cette�ré-gion,�toute�modification�doit�revenir�aux�politiques.�Jus-tement,� Antoine� Karam,� sénateur� de� Guyane,� avaitdéposé�en�mars�2015�une�proposition�de�loi�pour�sup-primer� le�régime�spécial�guyanais.�Cette�dernière�n'atoujours�pas�été�inscrite�à�l'ordre�du�jour�du�Sénat.

(Mouvements religieux AEIMR/BIA)�Dammarie-les-Lys,FranceRussie, Le point sur les persécutions desTémoins de JéhovahPrésents�dans�l’Empire�russe�en�1891�sous�la�forme

des�étudiants�de�la�Bible,�les�Témoins�de�Jéhovah�ontlongtemps�été�l’objet�de�répression�à�l’époque�du�com-munisme�et�ont�profité�de�la�libéralisation�à�partir�des�ef-fondrements�de�l’URSS�en�1991.�Le�«�Centre�administratif�des�Témoins�de�Jéhovah�de

Russie�»�a�été�enregistré�officiellement�le�27�mars�decette�année-là.�Le�1er janvier�2017,�les�autorités�recon-naissaient�398�organisations�jéhovistes,�175�000�fidèlesfréquentant� le� culte� dans� 2� 300� assemblées� locales.Pourtant�la�répression�a�repris�depuis�une�décennie.(En�Russie�comme�ailleurs,�les�Témoins�de�Jéhovah

ne�votent�pas.�Ils�refusent�le�service�militaire�et�les�trans-fusions�sanguines�et�ne�saluent�pas�le�drapeau.�Leursdénonciations�des�Églises�heurtent�la�puissante�Égliseorthodoxe�en�plein�renouveau�depuis�la�chute�du�com-munisme. Autant�de�raisons�pour�susciter�l’hostilité�dupouvoir�politique�qui,�depuis�Poutine,�s’oriente�vers�lenationalisme� et� multuplie� les� entorses� aux� droits� del’homme.�On�connait�aussi�leur�tendance�à�s’isoler�de�lasociété�lorsqu’ils�voient�de�l’impiété�comme�par�exempledans�la�célébration�de�Noël�et�des�anniversaires).Le�moyen�de�répression�en�Russie�est�une�loi�fédérale

de�2002�réprimant�les�activités�extrémistes,�de�laquelleun�amendement�de�2006�a�supprimé�toute�référence�àla�violence�et�aux�appels�à�la�violence�pour�les�caracté-riser.�Dès�2012,�le�Conseil�de�l’Europe�a�appelé�les�au-torités� russes� à� ne� pas� utiliser� cette� loi� contre� lescommunautés�religieuses�et�citait�à�cette�occasion�lesTémoins�de�Jéhovah. En�juin�2012�la�Commission�eu-ropéenne�pour�la�démocratie�par�le�droit�(Commission

de�Venise,�un�organe�consultatif�du�Conseil�de�l’Europe)a�rédigé�un�rapport�selon�lequel�la�formulation�nouvellede�la�loi�était�trop�imprécise,�ce�qui�ouvrait�la�voie�à�l’ar-bitraire� et� ce� qui� permettait� de� l’utiliser� abusivementcontre�certaines�religions�dont�les�Témoins�de�Jéhovah.Connaissant�la�stratégie�de�ceux-ci�qui�s’appuient�surtoutes� les� possibilités� du� droit� international� pour� dé-fendre�leur�liberté�religieuse,�on�ne�doute�pas�qu’ils�aientété�actifs�pour�aboutir�à�la�rédaction�de�ce�document. Ef-fectivement,�ils�sont�dans�le�collimateur.Dix ans de répressionL’offensive�a�été�lancée�le�15 mars�2007�lorsque�le�mi-

nistre�russe�de�la�Justice�a�déposé�une�plainte�auprès�dela�Cour�suprême�pour�que�le�Centre�administratif�des�té-moins�de�Jehovah�soit�classé�extrémiste�et�donc�dissous.Dix�ans�plus�tard,�37�associations�cultuelles�ont�reçu�desmises�en�garde�et�10�ont�été�mises�en�liquidation.�Unecentaine�d’ouvrages�ont�été�interdits.�À� partir� de� 2015,� des� mesures� concrètes� ont� été

prises�contre�les�institutions�nationales�jéhovistes.

2015 : l’interdiction du site internet jw.orgLe�7�août�2013,�le�site�internet�avait�été�déclaré�«�ex-

trémiste »�par�un�tribunal�de�district,�ce�qui�avait�été�suivid’une�bataille�judiciaire�:�le�22�janvier�2014�cette�sen-tence�a�été�annulée�par�un�tribunal�régional�mais�le�pro-cureur�général�adjoint�de�Russie�a�introduit�un�recoursauprès�de�la�Cour�suprême�qui�a�finalement�qualifié�lesite�d’«�extrémiste�»�le�21�décembre�2014.�Le�21�juillet2015,�le�ministre�de�la�justice�a�ajouté�le�site�à�la�liste�fé-dérale�des�documents�extrémistes�et�l’a�interdit.�Le�faireconnaître�malgré�tout�entraîne�des�poursuites�au�pénal.

2016-2017 : l’offensive contre le Centre administratifLe� 2� mars� 2016� le� Procureur� général� de� Russie� a

adressé�un�avertissement�au�Centre�administratif�des�té-moins�de�Jéhovah�de�Russie�:�il�serait�dissous�si�dans�lesdeux�mois�les�mesures�pour�mettre�fin�aux�violations�de�laloi�sur�l’extrémisme�n’étaient�pas�prises.�D’où�une�nouvellebataille�judiciaire�:12�décembre�2016�:�le�tribunal�du�district�de�Tverskoy,�à

Moscou,�rejeta�un�recours�du�Centre�administratif.16�janvier�2017�:�en�appel,�le�Tribunal�de�Moscou�jugea

non�recevables�les�arguments�mettant�en�cause�la�légalitéde�l’avertissement��du�2/3/2016�qui�devenait�ainsi�exé-cutoire.2�février�2017�:�le�ministère�de�la�Justice�informa�le

Centre�administratif�d’une�inspection�imminente�et�de-manda�la�remise�de�ses�documents�administratifs,�juri-diques�et�financiers.�15�mars�2017 :�sous�la�signatre�du�vice-ministre�Ser-

gei�Gerasimov,�le�ministère�de�la�Justice�décida�la�sus-pension� des� activités� des� organisations� régionalesjéhovistes�:�elles�ne�sont�pas�autorisées�à�utiliser�les�mé-dias�officiels�pour�organiser�ni�tenir�des�réunions,�ras-semblements,�manifestations,�marches�et� piquets�degrève.�Il�leur�est�interdit�d’utiliser�l’argent�des�dépôts�ban-caires�pour�couvrir�leurs�pertes�et�payer�les�amendes�quileur�sont�infligées.�Les�Témoins�de�Jéhovah�ont�riposté�de�deux�façons�:

le�8�février�2017�ils�ont�introduit�une�requête�auprès�dela�Cour�européenne�des�droits�de�l’homme,�et�d’autrepart,�ils�ont�lancé�sur�le�site�internet� jw.org un�appel�àadresser�des�courriers�aux�autorités�russes�pour�faire

BIA - N° 415 - Juin 2017 - 4

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pression.� Fin� avril,� les� autorités� ont� reçu� 48�millionsvenus�du�monde�entier.

Ils ont pu obtenir des soutiens officiels :Le�28 mars�2017,�la�Commission�d’Helsinki�de�l’Orga-

nisation�pour�la�Sécurité�et�la�Coopération�en�Europe(OSCE)�a�publié�une�condamnation�de�la�politique�russecontre�les�Témoins�de�Jéhovah�:�rappelant�que�la�Russieest�signataire�de�l’acte�final�de�la�conférence�d’Helsinkide�1975�qui�reconnait�la�liberté�de�tous�de�pratiquer�leurreligion,�le�texte�affirme�qu’utiliser�la�législation�contre�leterrorisme�est�une�erreur�qui�détourne�de�réels�effortspour�lutter�contre�le�terrorisme.Le�gouvernement�russe�est�accusé�d’utiliser�la�crainte

du�terrorisme�pour�limiter�la�liberté�religieuse�alors�quel’affiliation�à�une�religion�n’est� jamais�une�justificationpour�une�persécution. Il�faut�cesser�immédiatement.�Deux�jours�plus�tard,�fut�publié�un�texte�de�l’Union�Eu-

ropéenne�et�de�l’Organisation�pour�la�sécurité�et�la�co-opération�en�Europe�(OSCE)�allant�dans�le�même�sens.(...)

20 avril 2017 : l’interdictionLes�efforts�auront�été�inutiles�:�le�20 avril�2017,�la�Cour

suprême�a�jugé�que�le�siège�central�et�les�groupes�lo-caux�de�Témoins�de�Jéhovah�sont�extrémistes.�Les�ac-tivités� son� interdites,� les� biens� confisqués,� lestransactions�financières�sont�bloquées. La�décision�neconcerne� pas� que� le� siège� central,� mais� aussi� l’en-semble�des�organisations�locales.�On�peut�s’attendre�àde�la�répression�pour�ceux�qui�refuseraient�le�service�mi-litaire.�

(Lauren Markoe RNS/Protestinter/BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceRussie - les persécutions contre les enfantsdes Témoins de JéhovahDes�enseignants�ont�humilié�des�enfants�de�Témoins

de�Jéhovah�devant�leurs�camarades�de�classe.�Des�in-cendiaires�ont�bouté�le�feu�des�maisons�appartenant�àleurs�membres.�Des� forces� de� sécurité� ont� attaquéleurs�salles�de�réunions.Depuis�que�la�Cour�suprême�russe�a�déclaré�que�les

Témoins�de�Jéhovah�sont�un�groupe�extrémiste,�le�20avril�dernier,�les�membres�de�ce�mouvement�font�faceau�harcèlement�à�la�fois�des�autorités�et�de�leur�voisi-nage.�Au�début�du�mois�de�juin,�un�premier�témoin�de�Jého-

vah�a�été�non�seulement�détenu�par�la�police,�mais�em-prisonné�par�un�juge.�«�Il lisait la Bible. C’est la raison deson arrestation »,�déclare�Yaroslav�Sivulskiy,�un�porte-parole�des�Témoins�de�Jéhovah�à�Saint-Pétersbourg.Durant�environ�un�mois,�les�témoins�n’ont�pas�ressenti

l’effet�de�la�décision�de�justice,�qui�précise�que�l’organi-sation�«�Témoins�de�Jéhovah�»�doit�être�liquidée.�Et�ladécision�ne�s’applique�pas�qu’au�quartier�général�russedu�mouvement�à�Saint-Pétersbourg,�mais�aussi�auxquelques�400�«�salles�du�Royaume�»�à�travers�le�paysoù�près�de�100�000�fidèles�se�retrouvent.�En�fait,�les�cé-lébrations�se�poursuivent�dans�la�plupart�de�ces�lieux.Mesures visant les enfantsMais�depuis�quelques�semaines,�l’intensification�des

persécutions�a�poussé�la�plupart�des�congérgations�àse�retrouver�pour�leur�culte�dans�des�domiciles�privés,explique�Yaroslav�Sivulskiy.�Mais�ce�qui�inquiète�le�plus

de�nombreux�Témoins�de�Jéhovah,�c’est�les�cas�récentsde�pressions�sur�les�enfants�de�la�part�d’enseignants,de�directeurs�d’écoles�et�de�policiers.« Les autorités qui avaient déjà en tête de prendre

des mesures contre les Témoins de Jéhovah sont dé-sormais encouragées à le faire. Et les personnes ordi-naires qui détestent les Témoins de Jéhovah depuislongtemps sont également encouragées »,� constateFelix�Corley,�activiste�pour�la�liberté�religieuse,�basé�àOslo.�Il�est�l’éditeur�du�fil�d’articles�«�Forum�18�»,�qui�re-cense�les�abus�en�Europe�de�l’Est�et�dans�l’ancienneUnion�soviétique.Depuis�Saint-Pétersbourg,�Yaroslav�Sivulskiy,�raconte

l’histoire�d’une�fillette�de�huit�ans,�qui�a�été�forcée�par�ledirecteur�de�son�école�de�chanter�un�chant�patriotiquedevant�ses�camarades.�Les�Témoins�de�Jéhovah�sevoient�comme�les�représentants�du�Royaume�de�Dieuet�se�soumettent�à�une�neutralité�politique�stricte.�Lesadeptes�de�ce�mouvement�né�à�Pittsburgh�à�la�fin�duXIXe siècle�payent�leurs�impôts,�mais�ils�ne�récitent�pasde�serments�patriotiques,�ne�chantent�pas�d’hymnes�na-tionaux,�et�refusent�le�service�militaire.Les�Témoins� relatent� aussi� la�mésaventure� d’une

autre�fillette�de�huit�ans,�près�de�Moscou,�qui�a�parlé�deDieu�à�ses�camarades�de�classe�et�chanté�des�chantsde�Témoins�de�Jéhovah.�Ses�parents�ont�été�convoquéset�en�présence�du�psychologue�de�l’école�et�du�respon-sable�de�la�sécurité,�le�directeur�leur�a�remis�un�docu-ment� les� informant� que� si� ce� comportement� sepoursuivait,�l’école�n’accepterait�plus�la�fillette.À�Bezvodnoye,�au�nord-est�de�Moscou,�deux�éco-

lières�de�onze-douze�ans�ont�été�humiliées�par�une�pro-fesseure�de�musique�qui�a�justifié�ses�actes�par�le�faitque�les�Témoins�sont�désormais�«�interdits�».�Elle�auraitdéclaré�à�la�mère�des�fillettes�:�«�Désormais vous êtesdes extrémistes. Il n’y aura pas de pitié. »Un rapport accablantCette�histoire�est�l’une�des�cinquante�détaillées�dans

un�rapport�sur�le�harcèlement�à�l’encontre�des�Témoinsde�Jéhovah,�publié�le�25�mai,�par�le�quartier�général�in-ternational�du�mouvement�près�de�New-York.Le�rapport�décrit�aussi�:- des attaques physiques,�dont�une�à�Belgorod,�justeau�nord�le�la�frontière�ukrainienne�où�un�assaillant�a�crié«�Vous avez été bannis »�avant�de�frapper�plusieurs�foisun�Témoin�de�Jéhovah�au�visage,�sur�la�tête�et�dans�lehaut�du�corps.�-�des incendies volontaires,�dont�un�cas�à�Zheshart,au�nord-ouest�du�pays,�où�un�bâtiment�utilisé�pour�lesservices�religieux�a�été�détruit�et�où�l’on�a�retrouvé�lestraces�d’un�cocktail�Molotov.�Un�autre�incendie�a�eu�lieuà�Lustino,�près�de�Moscou�où�le�domicile�d’une�familleTémoin�de�Jéhovah�a�été�réduit�en�cendres.-�des interruptions de services religieux,� commecelle�qui�s’est�déroulée�dans�un�domicile�privé�à�Pav-lovskiy�Possad�à�70�km�de�Moscou.�Des�officiers�de�po-lice�en�civil�sont�venus�dire�aux�Témoins�de�Jéhovahqu’en�raison�de�la�décision�de�justice,�ils�n’avaient�plusle�droit�de�se�réunir�et�de�prier.Arrestation d’un Témoin de Jéhovah danoisLe�25�mai�dernier,�Dennis�Christensen�participait�à

une�rencontre�de�louange�dans�un�domicile�privé�de�laville�d’Orel�à�environ�300�km�de�Moscou,�quand�15agents�armés�du�FSB,�le�service�qui�a�succédé�au�KGB,

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ont�envahi�la�maison�et�ont�arrêté�tous�les�hommes.�Cesderniers�ont�passé�la�nuit�en�cellule�et�n’ont�été�libérésque�le�lendemain�;�à�l’exception�de�Dennis�Christensen,selon�le�récit�des�Témoins�de�Jéhovah.�Toujours�seloneux,�ce�dernier�en�raison�de�sa�nationalité�danoise�estaccusé�d’appartenance�à�un�groupe�extrémiste.�Il�risquesix�à�dix�ans�de�prison.Les�Témoins�de�Jéhovah,�avec�environ�8�millions�de

membres�dans�le�monde,�sont�loin�d’être�la�seule�mino-rité�religieuse�harcelée�en�Russie,�où�le�président�Vla-dimir� Poutine� a� mis� le� gouvernement� au� pas� de� lareligion�principale�de�l’ancien�pays�communiste�:�l’ortho-doxie�russe.Sur la même liste qu’Al-QaïdaHare�Krishna,�musulmans,�membres�de�Falun�Gong,

athées�et�protestants�évangéliques�ont�également�souf-fert.�Mais�les�Témoins�de�Jéhovah�sont�les�seuls�à�avoirété�qualifiés�d’extrémistes.�Ils�figurent�dans�la�mêmeliste�que�l’État�islamique�ou�Al-Qaïda.�Un�groupe�«�ex-trémiste »�en�Russie�peut�être�défini�comme�une�commeune�communauté�qui�défend�que�le�chemin�qu’elle�pro-pose�est�le�seul�qui�conduit�au�salut.�Seules�l’Église�or-thodoxe�russe�et�quelques�rares�autres�ont�légalementle�droit�de�proclamer�cela.Selon�Felix�Corley,�les�Témoins�de�Jéhovah�ne�vont

pas� renoncer�à� leur� foi� face�aux�persécutions�crois-santes.�Ils�vont�continuer�à�se�réunir�pour�louer�le�Sei-gneur,� discuter� des� Écritures� et� enseigner� leurscroyances� à� leurs� enfants.� «� Cela va devenir uneconfrontation face à face entre le gouvernement et lesmembres de la communauté pour savoir qui tiendra leplus longtemps ».Le�17�juillet�prochain,�la�Cour�suprême�de�Russie�tien-dra�une�audience�en�appel.

Société, Analyses(LA VIE/BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceParis, France - La religion, sujet épineux au seindes famillesSelon�un�sondage�Vivavoice pour�l’organisme�de�pré-

voyance�Ocirp,�publié�en�exclusivité�par�le�journal�LaCroix,� le� fait� religieux�est�perçu�comme�un�sujet�qui« éloigne »�au�sein�des�famillesPour�près�d’un�tiers�des�Français,�la�religion�est�un

sujet�de�discorde�qu’il�vaut�mieux�éviter�d’aborder�en�fa-mille.�C’est�l’un�des�enseignements�d’une�enquête�d’opi-nion� publiée� en� exclusivité� par� La� Croix� ce� 15� juinmenée� par� l’institut�Vivavoice auprès� de� 1� 003� per-sonnes�pour�l’organisme�de�prévoyance�Ocirp.Selon�les�résultats�de�cette�enquête�intitulée�« La fa-

mille en 2017 : état des lieux et vision prospective »,�sil’attachement�à�la�famille�reste�très�fort,�les�fondementsde�cet�attachement�ont�changé.

Ciment de la familleEn�effet,�alors�qu’il�était�admis,�dans�la�famille�tradi-

tionnelle,�que�les�valeurs�partagées�et�transmises�parles�aînés�formaient�le�ciment�de�la�famille,�cela�seraitbeaucoup�moins�le�cas�aujourd’hui.�Au�contraire,�les�va-leurs�au�sens�large,�qu’elles�soient�politiques�(49�%)�oureligieuses�donc�(32�%)�sont�perçues�comme�des�sujetsqui�éloignent� les�membres�de� la� famille� les�uns�desautres.Ces�thématiques�rejoignent�même,�au�titre�des�sujets

épineux,�les�discussions�autour�de�l’héritage�ou�des�dé-cisions�liées�à�la�prise�en�charge�d’un�parent�âgé�(42�%).

Fait religieuxPour�autant,�note�Arnaud�Zegierman,�sociologue�et

directeur�associé�de�Vivavoice,�« ce n’est pas la foi oula pratique personnelle qui sont perçues comme épi-neuses à aborder, mais le fait religieux, et notammentles questions liées à la radicalisation ».Les�choix�personnels�et,�donc�la�pratique�religieuse,

seraient�à�l’inverse�laissés�à�une�plus�grande�liberté�in-dividuelle.« Les Français sont de plus en plus attachés à la famillemais ils se montrent pragmatiques et tolérants afin dela préserver. Ils reconnaissent que l’on peut avoir desvaleurs différentes et préfèrent laisser de côté des sujetsqui peuvent fâcher. Aujourd’hui, on n’est plus ensembleparce qu’on se ressemble : on est différent et on se ras-semble autour d’activités du quotidien, ou de centresd’intérêt culturels »,�conclut�Arnaud�Zegierman.

(ProtestInter/BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceWashington, États-Unis - Donald Trump : « Il esttemps de mettre un terme aux attaques contre lareligion » Le�président�Donald�Trump�soutient� largement� les

idées�des�évangéliques�conservateurs�qui�l’ont�élu�àplus�de�80%Le�président�Donald�Trump�a�déclaré�à�sa�base�poli-

tique�constituée�de�chrétiens�évangéliques�qu'il�conti-nuerait�à�restaurer�la�liberté�religieuse�dont�beaucoupd'entre�eux�se�sentent�dépourvus.�« Il est temps demettre un terme aux attaques contre la religion »,�alâché�Donald�Trump,�lors�d'un�discours�jeudi�8�juin�à�larencontre�de�la�Coalition�pour�foi�et�la�liberté�qui�a�com-mencé�peu�de�temps�après�que�l'ancien�directeur�duFBI,�James�Comey,�a�remis�en�question�l'intégrité�duprésident�lors�d'une�audience�à�Capitol�Hill.«�Nous allons mettre fin à la discrimination contre les

personnes qui ont la foi. Notre gouvernement célébreraet protégera de nouveau la liberté religieuse »,�a�déclaréle�Donald�Trump�–�un�presbytérien�pas�particulièrementconnu�pour�son�engagement�religieux�–�devant�plus�de1000�personnes.�Il�a�affirmé�que�lui-même�et�son�publicétaient�«�en état de siège ».�Ses�propos�ont�fait�écho�àceux�des�évangéliques�qui�accusent�souvent�la�politiqueet�la�culture�américaines�de�les�rejeter.�D’un�autre�côté,d'autres�groupes�de�l'électorat�accusent�les�chrétiensconservateurs�d'utiliser�le�gouvernement�pour�imposerleurs�valeurs.Jusqu'à� présent,� les� partisans� les� plus� fidèles� de

Trump�semblaient�s'occuper�davantage�de�ses�positionssur�leurs�problèmes�fondamentaux�que�sur�sa�qualitéde� dirigeant� pointée� par� le� témoignage� de� JamesComey.�Dans�son�discours,�le�président�n’a�pas�fait�deréférences�directes�au�témoignage�de�James�Comey,qui�avait�captivé�une�grande�partie�de�la�nation�le�matinmême.�Mais�il�a�dénoncé�-�après�avoir�lu�un�verset�dulivre�d'Esaïe� -� ses�ennemis�politiques� les� traitant�dementeurs�obstructionnistes.�« Apprenez à faire le bien,cherchez la justice, défendez les opprimés. Soutenez lacause de l'orphelin, plaidez le cas de la veuve »,�a-t-ilsouligné.�La victimisation de TrumpEnsuite,�il�a�ajouté�:�« Les intérêts établis et les voix

amères de Washington feront tout pour essayer de nous

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détourner de cette cause juste, de nous arrêter. Ils vontmentir, ils vont faire barrage, ils répandront leur haine etleurs préjugés, mais nous ne reculerons pas devant cequi est juste. Parce que, comme nous l'indique la Bible,nous savons que la vérité prévaudra ».�Pour�faire�durerles�applaudissements,�Trump�a�ensuite�énuméré�ce�qu'ilavait� fait� ces�quatre�derniers�mois�pour� soutenir� leschrétiens�conservateurs�:

•�Il�a�nommé�un�juge�à�la�Cour�suprême,�Neil�Gor-such,�qu'il�décrit�comme�un�digne�successeur�duhéros�conservateur�Antonin�Scalia.•�Il�a�bloqué�les�fonds�fédéraux�pour�les�organismesà�but�non�lucratif�qui�effectuent�des�avortements�àl'étranger.•�Le�mois�passé,�il�a�émis�un�décret�présidentiel�de-mandant�à�l’Internal�Revenue�Service�(IRS),�le�ser-vice� des� impôts� américains,� d’être� souple� dansl’application�de�la�loi�qui�interdit�aux�pasteurs�de�fairede�la�politique�en�chaire�sous�peine�de�voir�leursexemptions�fiscales�supprimées.« Les gens que vous respectez le plus peuvent dé-

sormais exprimer librement leurs positions »,�a�déclaréTrump.�«�C'était une grosse affaire. Et c'était très impor-tant pour moi de le faire pour vous, mais nous n'avonspas encore fini, croyez-moi. Tant que je serai président,personne ne vous empêchera de pratiquer votre foi oude prêcher ce qui est dans votre cœur »,�a-t-il�ajouté.La�restriction�juridique�en�question,�connue�sous�le

nom�de�l'Amendement�de�Johnson,�n'avait�guère�étéappliquée,�et�de�nombreux�pasteurs� -� y� compris� lesévangéliques�–�ont�dit�qu'ils�ne�trouvaient�pas�sage�desoutenir�des�candidats�depuis�la�chaire.�Mais�certainsdirigeants�évangéliques�ont�dit�à�Trump�que�l'abolitionde�l'amendement�-�seul�le�Congrès�peut�effectivements'en�débarrasser�-�était�une�priorité�pour�eux.Largement soutenu par les évangéliquesLes� chrétiens� évangéliques� blancs� ont� voté� pour

Trump�à�81�%,�c’est�son�plus�grand�soutien.�«�Je�veuxsavoir�qui�sont�les�19�%�restants�»,�a-t-il�plaisanté�en�seréférant�à�ces�évangéliques�qui�n’ont�pas�voté�pour�lui.«D'où viennent-ils ? Vous ne m'avez pas laissé tomberet je ne vous laisserai jamais tomber, vous le savez »,�a-t-il�promis.�«Nous soutiendrons toujours notre commu-nauté évangélique ».�Donald�Trump�est�président,�dansune�large�mesure,�parce�qu'il�« s'est concentré commeun rayon laser pour gagner le soutien des électeursévangéliques et des personnes de foi »,�a�souligné�RalphReed,�le�fondateur�de�la�Coalition�pour�la�foi�et�la�liberté.La� coalition� n'est� pas� exclusivement� évangélique.

Certains�catholiques,�des�chrétiens�orthodoxes�et�desJuifs�orthodoxes�ont�également�participé�à�la�rencontre.Mais�la�Coalition�pour�la�Foi�et�la�Liberté,�qui�cherche�àfaire�élire�ceux�qui�partagent�leurs�valeurs�au�pouvoir,est�dirigée�par�des�évangéliques.�James�Dobson,�le�fon-dateur� de� Focus on the Family ;� Le� révérend� JohnHagee,�le�fondateur�de�l'église Cornerstone de�San�An-tonio�;�et�Penny�Young�Nance,�la�présidente�de�Concer-ned Women for America,� a� rejoint� Trump� lors� del'événement.Bien�que�la�foule�ait�massivement�acclamé�le�prési-

dent,�un�électeur�en�voulait�plus.�«�Tout ce qu'il a dit étaitfantastique, mais son discours semblait très scénarisé.J’aurais espéré entendre davantage de choses qui nese trouvent pas dans la presse »,�a�relevé�Melanie�Har-ris,�qui�travaille�pour�un�sénateur�de�l'État�du�Maryland.�

Ted�Cruz,�sénateur�du�Texas,�qui�a�été�candidat�à�l’in-vestiture� républicaine� a� pris� la� parole� avant� DonaldTrump.�Il�a�dit�aux�participants�de�se�rappeler�qu'ils�ap-préciaient�les�majorités�républicaines�à�la�Chambre�etau�Sénat�ainsi�qu’à�la�Maison-Blanche.�Ted�Cruz�parlaitalors�que�les�Américains�à�travers�tout�le�pays�venaientd’entendre�le�témoignage�de�James�Comey,�qui�a�décritTrump�comme�peu�fiable�et�irrespectueux�de�l'indépen-dance�du�FBI.�«�Il y a beaucoup de bruits. Et beaucoupde personnes s’excitent sur les chaines de télévision »,a-t-il�déclaré.�«�Ignorez le cirque politique et concentronsnos efforts sur les résultats ».

(ProtestInter/BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceGenève, Suisse - L’Ancien Testament est-il unelangue morte ?Alors�qu’il�donnait�un�enseignement�à�l’Église�métho-

diste�d’Atlanta,�Brent�Strawn�a�demandé�à�ses�élèvesd’identifier�l’origine�du�cri�bien�connu�de�Jésus�sur�lacroix�:�«�Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu aban-donné ? »�Sa�question�a�laissé�sa�classe�silencieuse.Le�professeur�d’Ancien�Testament�à�l’Université�Emorya�été�surpris.�Comment�se�faisait-il�que�cette�audiencecomposée�principalement�d’adultes�relativement�âgésqui�ont�fréquenté�toute�leur�vie�une�Église�avec�assiduiténe�sache�pas�que�Jésus�a�prononcé�des�mots�tirés�di-rectement�du�Psaume�22�?�C’est�là�qu’il�en�a�eu�la�ré-vélation:�l’Ancien�Testament�se�meurt.Cette�découverte�est�désormais�le�titre�d’un�livre�(The

Old Testament is dying),�dans�lequel�l’auteur�expliqueque�les�chrétiens�contemporains�parlent�plus�couram-ment�la�Bible.�Ils�ne�maîtrisent�plus�assez�cette�languepour�comprendre�plus�de� la�moitié�des�écritures�sa-crées.�Dans�le�milieu�académique,�il�n’est�pas�rare�deparler� de� la� Bible� comme� d’une� langue,�mais� BrentStrawn�est�probablement�le�premier�à�la�classer�parmiles� langues�mourantes.� «�Si l’Ancien Testament estcomme une langue, alors comme toute autre langue, ilpeut-être appris, parlé ou au contraire peut-être oubliéet mourir »,�écrit-il.Brent�Strawn�démontre�comment�les�langues�mou-

rantes�prennent�une�forme�de�pidgin.�C’est�ainsi�que�leslinguistes�désignent�les�langues�véhiculaires�dérivéesd’autres� langues.� Leur� vocabulaire� est� limité� et� leurstructure�de�phrase�est�encore�plus�réduite.�Les�adeptesdu�néo-athéisme,�tels�que�Richard�Dawkins,�parlent�gé-néralement� cette� langue� pervertie,� explique� BrentStrawn.�«�Ils choisissent les passages les plus extrêmesde l’Ancien Testament pour appuyer leur thèse selon la-quelle la Bible est immorale ou pleine de contradictions,sans se soucier d’essayer de comprendre le sens dumessage dans son ensemble »,�compare�le�chercheur.«�Éventuellement, un pidgin peut devenir une langue

entièrement nouvelle formée par le contact entre uneancienne langue et une contemporaine »,�continue�lebibliste.�Ainsi�pour�lui,�les�pourvoyeurs�de�la�théologiede�la�prospérité,�tels�que�Joel�Osteen,�Creflo�Dollar�oul’auteur�de�«�la prière de Jaebets »,�Bruce�Wilkinson,�ontreformulé�les�histoires�de�l’Ancien�Testament�d’une�tellefaçon�que�le�texte�original�n’est�presque�pas�reconnais-sable;�en�fait,�c’est�une�nouvelle�langue.Des textes jamais prêchésMais�l’Ancien�Testament�se�meurt-il�vraiment,�et�y�a-t-

il�plus�que�quelques�anecdotes�pour�prouver�cette�dis-parition�?�Oui,�répond�Brent�Strawn�qui,�dans�son�livre,examine�le�texte�de�chants�et�de�prédications�prononcés

BIA - N° 415 - Juin 2017 - 7

Page 8: Mise en page 1 - Adventiste - accueil Juin 2017.pdfB i A S o m m a i r e Mensuel • 38 eannée • n 415 - Juin 2017 Bulletin publié par le Service de presse adventiste (Service

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dans�des�Églises�protestantes�historiques�ainsi�que�ca-tholiques.�Dans�une�collection�intitulée�«�Meilleurs ser-mons »,� le� chercheur� a� dénombré� que� sur� 879prédications�analysées,�seulement�21%�tiraient�des�en-seignements�d’un�texte�vétérotestamentaire.Les�lectionnaires,�ces�listes�de�textes�bibliques�for-

mant�un�parcours�dans�le�corpus�et�utilisés�pour�définirle� texte� lu� pour� le� service� dominical� dans� de� nom-breuses�communautés�ont�aussi�été�étudiés.�L’un�desplus�utilisés�aux�États-Unis�ne�propose�aucun�texte�dessept�livres�de�l’Ancien�Testament�alors�que�13�autressont�sous-représentés,�écrit�Brent�Strawn.�Et�les�chantsde�louange�contemporains�ne�sont�pas�meilleurs�pourinculquer�des�connaissances�bibliques.Sa�conclusion�?�Le�patient�agonise�et�les�leaders�re-

ligieux�en�sont�largement�responsables.�Pour�d’autreschercheurs,�il�est�important�de�souligner�certaines�ex-ceptions.�Certains�groupes,�tels�que�les�Afro-américainset�les�Mormons�s’identifienst�largement�avec�des�his-toires�de� l’Ancien�Testament.�La� libération�d’Égypte,dans�l’Exode,�et�la�conquête�dans�la�terre�promise,�dansle�livre�de�Josué�sont�des�textes�fondamentaux�pourchacun�de�ces�groupes.�Et�il�y�a�quelques�éléments�quilaissent�penser�que�les�jeunes�catholiques�connaissentmieux�l’Ancien�Testament�que�leurs�ainés�qui�ont�grandiavant�le�concile�Vatican�II,�quand�la�messe�était�célé-brée�en�latin�et�que�la�Bible�était�rarement�étudiée�parles�laïcs.Diminution de l’alphabétisation bibliqueCela�dit,�il�est�probable�que�la�diminution�globale�de

l’appartenance�religieuse�dans�l’ensemble�de�l’Occidentait�un�impact�sur�les�connaissances�bibliques.�Commede�plus�en�plus�de�chrétiens�et�de�Juifs�abandonnentles�lieux�de�culte�pour�grossir�les�rangs�des�sans�affilia-tion,�aujourd’hui�avec�23�%�de�la�population�des�États-Unis,�l’aisance�avec�la�Bible�pourrait�bien�diminuer.En�2010,�le�groupe�de�recherche�Pew Forum a�sou-

mis�un�panel�d’Américains�à�un�test�avec�des�questionsreligieuses.�Si�l’alphabétisation�biblique�est�de�façon�générale�en

déclin,�la�maîtrise�de�l’Ancien�Testament�reste�un�pro-blème�très�particulier�pour�les�chrétiens,�le�public�auquelBrent�Strawn�s’adresse.�«�L’Ancien Testament a sou-vent eu un lien plus ténu avec la tradition chrétienne »,constate�Stephen�Chapman,�professeur�d’Ancien�Tes-tament�au�collège�théologique�Duke.�«Même lorsquel’Ancien Testament est connu, ce qui en est connu enest une version simplifiée. »�Beaucoup�de� chrétiensconnaissent�énormément�de�choses�sur�Jésus�et�peu-vent�donner�les�chapitres�et�versets�de�divers�passages.Mais�ils�semblent�considérer�que�le�Nouveau�a�rem-placé�l’Ancien.�L’idée�selon�laquelle�le�Dieu�de�l’AncienTestament�est�un�Dieu�de�colère�alors�que�celui�du�Nou-veau�est�un�Dieu�d’amour�est�un�lieu�commun�parmi�leschrétiens.�Pourtant�cette�thèse�qui�est�celle�de�Marcionau�IIe�siècle,�a�rapidement�été�déclarée�hérétique.�Defait,�le�point�de�vue�de�Marcion�est�aujourd’hui�difficile�àcontrer,�même�parmi�les�séminaristes.

«�Il y a une réponse échappatoire qui consiste à direque l’Ancien Testament est élitiste »,�constate�WilliamBrown�qui�enseigne�l’Ancien�Testament�aux�pasteurs�endevenir�au�séminaire�théologique�Columbia�en�Géorgie.«�Cette réponse d’évitement leur a permis d’échapperà l’Ancien Testament durant toute leur vie d’Église. Maisarrivé à ce stade, il n’ont plus le choix, ils doivent s’yplonger ».Malgré�cela,�l’analyse�de�Brent�Still�essuie�quelques

critiques.�On�lui�reproche�notamment�d’avoir�choisi�unchamp�d’analyse�trop�restreint.�Certains�pointent�aussile� fait�qu’il�ne�s’agit�pas�d’une�étude�comparative.� Iln’existe�aucun�moyen�de�comparer�ces�chiffres�avecceux�d’une�étude�sur� le�même� thème�qui�aurait�étémenée�une�génération�plus�tôt.La Bible meurt sans cesse« La Bible a toujours été mourante »,�estime�quant�lui

Timothy�Beal,�professeur�de�religion�à�l’Université�CaseWestern�Reserve�à�Cleveland�dans�l’Ohio.�« La lectureque l’on en a faite n’a cessé d’atteindre ses limites et dese réinventer sous de nouvelles formes.�»�Timothy�Beala�publié�un�livre�en�2016�dans�lequel�il�s’est�intéressé�àla�Bible�et�à�l’art.�Pour�lui,�la�Bible�est�passée�par�denombreuses�étapes.�«�Elle a d’abord été tradition orale,puis a ensuite été écrite sur des parchemins, regroupésen codex, imprimés en livre et maintenant elle se répandsous forme digitale. »�Plutôt�que�de�déclarer�que�la�Bibleest�une�langue�mourante,�Timothy�Beal�se�demande�sile�diagnostic�observé�par�Brent�Strawn�ne�s’expliqueraitpas�mieux�en�le�considérant�comme�un�requiem�mar-quant�la�fin�de�la�culture�du�livre�imprimé.Les�dessins�animés� reprenant� des�histoires�de� la

Bible�ou�les�films�sur�des�personnages�bibliques�avecdes�acteurs�reconnus�sont�peut-être�la�nouvelle�façond’apprendre�et�d’interpréter�visuellement�l’Ancien�Tes-tament.Les�Juifs�qui�préfèrent�l’expression�Bible�hébraïque

ou�tanakh,�puisqu’ils�ne�reconnaissent�pas�le�NouveauTestament,�pourraient�bien�aussi�faire�face�à�ce�pro-blème�de�familiarité�avec�le�texte�biblique.�Mais�pourMarc�Brettler,�professeur�d’études�juives�à�l’UniversitéDuke,�il�n’y�a�tout�simplement�pas�assez�de�donnéesfiables�pour�prétendre�que� la� connaissance�bibliques’amenuise.�Cette�dimension�spéculative�lui�rappelleune�phrase�célèbre�de�Mark�Twain�:�«�Les annonces dema mort ont été très exagérées ».�Il�ajoute�:�«� Il mesemble que l’humain se complait à déclarer quelquechose comme mourant ou à décrire la génération ac-tuelle comme bien pire que la précédente. Pour le cher-cheur, plutôt que de se demander si l’Ancien Testamentest mort, il serait plus intéressant de chercher lesmembres du cadavre qui sont encore vivants. »�Pourles�chrétiens,�ce�sera�probablement�les�prophètes�et�lespsaumes,�pour�les�Juifs�il�s’agira�probablement�de�laTorah,�soit�les�cinq�premiers�livres.Mais�pour�Marc�Brettler,�le�livre�de�Brent�Strawn�a�pro-

bablement�aussi�une�autre�fonction�:�«�s’il augmente l’in-térêt pour la lecture de la Bible, c’est une alarme qu’ildéclenche, alors c’est génial. »