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La LA NOUVELLE RÉPUBLIQUE WWW.lnr-dz.com NR Covid-19 télescope la crise finan- cière. Les rentiers algériens repus de leur énergie à bon marché ne manquent pas de claironner - en guise de chantage aux ventres des classes populaires - que l’éco- nomie basée sur les subventions alimentaires n’est pas viable. Bien- tôt s’ouvrira une période de guerre idéologique. Les manipulateurs di- ront la nécessité de lever le soutien aux prix consacré aux aliments de base mais de maintenir celui affecté à l’énergie au prétexte de renforcer l’activité. Pourtant sub- vention alimentaire et énergétique n’ont en commun que leur déno- mination. Du côté de l’énergie, ce sont des rentes externes en dé- croissance de l’imprévoyance des partisans de l’option pétrolière alors qu’au rayon alimentaire elles relèvent de productions internes croissantes pour rattraper les be- soins de notre démographie. Lire en page 4 Carcan énergétique, libération démocratique Quotidien d’information indépendant - n° 6757 – Dimanche 10 mai 2020 - Prix : DA © Photo : Doudou Toufik / PPAgency Massacres du 8 Mai 1945 Minimiser les dommages causés par le Covid-19 aux commerçants Lire en page 2 Un crime parmi d’autres Le commerce électronique en Al- gérie commence à prendre son envol profitant de la fermeture des commerces physiques impo- sée par les autorités comme me- sure de sécurité et de lutte contre la propagation du nouveau coro- navirus. Plusieurs plate-formes déjà existantes ou nouvelles émer- gent dans une nouvelle dyna- mique et orientent les consom- mateurs de plus en plus vers le circuit de la distribution en ligne. Jumia, Batolis, Hayla, Jeboo, Ne- qdilek, Dz Shop… ces applications accélèrent le rythme de leur acti- vité et tentent d’élargir leur réseau de distribution à d’autres wilayas que celles du centre du pays. Ega- lement, agrandir et varier leur éventail de produits afin de fidé- liser leur clientèle et attirer de nouveaux acheteurs en ciblant leurs centres d’intérêt et besoins du moment, en absence de com- merce physique. Lire en page 3 Le e-commerce s’impose comme alternative à long terme Les droits et libertés des Algériens seront renforcés Nouvelle Constitution L'avant-projet de révision de la Constitution fait ses premiers pas dans le débat au sein de la classe politique et de la société civile, et commence également à devenir un centre d’intérêt chez les Algériens qui ont pris connaissance des synthèses présentées par les médias. Ce sont les nouveautés qui retien- nent évidemment le plus l’attention, qu’il s’agisse de dispositions introduites pour la première fois dans ce texte fondamental ou de suppression, dans la Constitution actuelle, d’articles controversés ou carrément rejetés par l’opinion publique. La justice sera-t-elle indépendante et équitable ? Lire en page 2 Lire en page 8 L’EPE/SPA Filiale du Groupe Industries Locales DIVINDUS précise En vertu de la loi relative à l’infor- mation, nous avons l’honneur de vous demander de bien vouloir insé- rer la présente précision. La commémoration des massacres du 8 mai 1945 à Sétif, Guelma et Kherrata et d'autres parties du pays, qui ont fait pas moins de 45.000 martyrs, rappelle que durant 132 années, le colonialisme français a commis des crimes imprescriptibles à l’encontre de notre peuple entraînant un nombre de victimes qui a dépassé cinq millions et demi de personnes tout âge confondu, soit plus de la moitié des habitants de l’Al- gérie sous l'occupation coloniale.

Mise en page 1 - lnr-dz.com · Guelma et Kherrata et d'autres parties du pays, qui ont fait pas moins de 45.000 martyrs, rappelle que durant 132 années, le colonialisme français

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    LA NOUVELLE RÉPUBLIQUEWWW.lnr-dz.com

    NRCovid-19 télescope la crise finan-cière. Les rentiers algériens repusde leur énergie à bon marché nemanquent pas de claironner - enguise de chantage aux ventresdes classes populaires - que l’éco-nomie basée sur les subventionsalimentaires n’est pas viable. Bien-tôt s’ouvrira une période de guerreidéologique. Les manipulateurs di-ront la nécessité de lever le soutienaux prix consacré aux alimentsde base mais de maintenir celui

    affecté à l’énergie au prétexte derenforcer l’activité. Pourtant sub-vention alimentaire et énergétiquen’ont en commun que leur déno-mination. Du côté de l’énergie, cesont des rentes externes en dé-croissance de l’imprévoyance despartisans de l’option pétrolièrealors qu’au rayon alimentaire ellesrelèvent de productions internescroissantes pour rattraper les be-soins de notre démographie.Lire en page 4

    Carcan énergétique, libération démocratique

    Quotidien d’information indépendant - n° 6757 – Dimanche 10 mai 2020 - Prix : DA

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    Massacres du 8 Mai 1945Minimiser les dommages causés par le Covid-19 aux commerçants

    Lire en page 2

    Un crimeparmi d’autres

    Le commerce électronique en Al-gérie commence à prendre sonenvol prof i tant de la fermeturedes commerces physiques impo-sée par les autorités comme me-sure de sécurité et de lutte contrela propagation du nouveau coro-navi rus . P lus ieurs p late - formesdéjà existantes ou nouvelles émer-gent da ns u ne n ouve l le dyna -mique et or ientent les consom-mateurs de plus en plus vers lecircuit de la distr ibution en l igne.Jumia, Batol is, Hayla, Jeboo, Ne-qdilek, Dz Shop… ces applicationsaccélèrent le rythme de leur acti-vité et tentent d’élargir leur réseaude distr ibution à d’autres wilayasque cel les du centre du pays. Ega-lement , ag rand i r e t var i e r leu réventail de produits afin de fidé-l i ser leur c l ientè le e t att i rer denouveaux acheteurs en c ib lan tleurs centres d’intérêt et besoinsdu moment, en absence de com-merce physique. Lire en page 3

    Le e-commerce s’imposecomme alternative à long terme

    Les droits etlibertés des Algériens seront renforcés

    Nouvelle Constitution

    L'avant-projet de révision de la Constitutionfait ses premiers pas dans le débat au seinde la classe politique et de la société civile,et commence également à devenir un centred’ intérêt chez les A lgériens qu i ont p ri sconnaissance des synthèses présentées parles médias. Ce sont les nouveautés qui retien-nent évidemment le plus l ’attention, qu’ i ls’agisse de dispositions introduites pour lapremière fois dans ce texte fondamental oude suppression, dans la Constitution actuelle,d’articles controversés ou carrément rejetéspar l’opinion publique. La justice sera-t-elleindépendante et équitable ? Lire en page 2

    Lire en page 8

    L’EPE/SPA Filiale du Groupe Industries Locales DIVINDUS précise

    En vertu de la loi relative à l’infor-mation, nous avons l’honneur de

    vous demander de bien vouloir insé-rer la présente précision.

    La commémoration des massacres du 8 mai 1945 àSét if, Guelma et Kherrata et d'autres parties du pays,

    qui ont fait pas moins de 45.000 martyrs, rappelleque durant 132 années, le colonialisme français a

    commis des crimes imprescr ipt ibles à l’encontre denotre peuple entra înant un nombre de victimes qui adépassé cinq mill ions et demi de personnes tout âgeconfondu, soit plus de la moit ié des habitants de l’Al-

    gérie sous l'occupation coloniale.

  • La loi sera-t-elle au-dessus detous? Les Algériens ont com-pris que l’Etat de droit reposesur la justice dont ils atten-dent qu’elle les protègecontre les abus de pouvoir etles pratiques de despotismeexercés par des tyranneauxsouvent locaux et «pilotés» deplus haut, la fameuse hograqui est une des causes de ladésaffection des citoyens vis-à-vis des institutions. Le Co-mité d’experts propose defaire interdiction aux diffé-rentes institutions publiquesde prendre des mesures denature à porter atteinte à l’in-dépendance de la justice outoute entrave à l'exécutiondes décisions de justice.Cette interdiction a été as-sortie de sanctions que la loidoit prévoir, de même quel'obligation d'indépendance aété mise à la charge du juge.Il est proposé la «constitu-tionnalisation du principe del'inamovibilité du juge et lesgaranties y afférentes». L’axerelatif aux droits fondamen-taux et libertés publiques,comporte la notion nouvellede «consécration du principede sécurité juridique» : l'Etatveille, dans la mise en œuvrede la législation relative auxdroits et libertés, à assurerla lisibilité, l'accessibilité et lastabilité des textes juri-diques. Pour le secteur de lapresse, le texte indique que«la liberté de la presse, au-diovisuelle et sur les réseauxsociaux est garantie de façonégale pour tous les médiaspublics ou privés. Elle n'estrestreinte par aucune formede censure préalable». La li-

    berté de la presse comprend,selon ces propositions, «ledroit des journalistes d'accé-der aux sources d'informationdans le respect de la législa-

    tion en vigueur, le droit à laprotection de leur indépen-dance et du secret profes-sionnel, le droit de créer deschaînes télévisuelles, radio-

    phoniques et des sites élec-troniques». Sont égalementgarantis : la liberté d’expres-sion, la liberté de culte, la li-berté de regroupement et demanifestation publiques quidevra s’exercer sur simple dé-claration, le droit de créationd’association également sursimple déclaration. Autrespropositions : «le droit à laréparation pour toute arres-tation et garde à vue», le«droit au respect de corres-pondances et de communica-tions privées sous toutesleurs formes», la «protectiondes personnes physiquesdans le traitement des don-nées à caractère personnel»et la «protection de l'exercicedes cultes sans discrimina-tion». Le Comité d’experts aprévu une disposition portantobligation aux institutions etpouvoirs publics de respec-ter les dispositions constitu-tionnelles en relation avec lesdroits fondamentaux et les li-bertés publiques, avec inter-diction de les limiter qu'envertu d'une loi et pour desraisons liées à la protectionde l'ordre public et la pro-tection d'autres droits et li-ber tés consacrés par laConst i tut ion» . En mêmetemps, «la diffusion de toutdiscours discriminatoires ethaineux est prohibée» . ,c ’est ce qu’ i l faut com-prendre par les garde-fousprévus par le Comité d’ex-perts à travers la disposi-tion qui garantit «la protec-tion de l'ordre public et laprotection d'autres droits etl iber tés consacrés par laConst i tut ion» . En outre ,«l'administration s'abstientde toute pratique de nature

    à entraver le droit de créerles par t is pol i t iques» . Auchapitre politique, le Comitéd’experts propose la créa-tion d’un poste de vice-pré-sident, ce qui n’est pas nou-veau puisqu’il en avait étéquestion avec le précédentchef de l’Etat. Les préroga-tives du président de la Ré-publique seront limitées: ilne pourra pas légiférer parOrdonnance et il y aura unchef du gouvernement res-ponsable devant le Parle-ment . Une disposi t ioncontribue à séparer les ins-titutions et les puissancesde l’argent: interdiction ducumul des fonctions pu-bliques avec les activités per-sonnelles ou professionnellesprivées.

    Lakhdar A.

    V o i r s u r I n t e r n e tw w w . l n r - d z . c o m

    actuel Chiffre du jourCovid-19 / Djelfa : des éleveurs font don de 200 têtes d’ovins aux citoyens de Blida

    Nouvelle Constitution

    Les droits et libertés des Algériens seront renforcés

    Deux bombes deconfection artisanaledétruites à Alger et BoumerdèsDeux bombes de confectionartisanale ont été découvertes etdétruites, vendredi, par desdétachements combinés del'Armée nationale populaire(ANP), lors de deux opérationsdistinctes menées dans lescommunes de Souk-El-Had,wilaya de Boumerdès, et Sidi-Moussa, wilaya d'Alger, indiquesamedi un communiqué duministère de la DéfenseNationale.«Dans le cadre de la lutteantiterroriste, des détachementscombinés de l'Armée NationalePopulaire ont découvert etdétruit, le 08 mai 2020, deuxbombes de confection artisanale,et ce, lors de deux opérationsdistinctes menées dans lescommunes de Souk-El-Had,wilaya de Boumerdès et Sidi-Moussa, wilaya d'Alger en 1èreRégion Militaire», précise lamême source. «Dans le cadre dela lutte contre la contrebande etla criminalité organisée, undétachement combiné del'Armée Nationale Populaire aarrêté, en coordination avec lesservices des Douanes à Tlemcenen 2e Région Militaire, troisnarcotrafiquants à bord d'unvéhicule touristique chargé de 21kilogrammes de kif traité, tandisque d'autres détachements del'ANP ont appréhendé, encoordination avec les services dela Sûreté nationale, cinqnarcotrafiquants en possession de5,6 kilogrammes de la mêmesubstance à Batna en 5e RégionMilitaire et Aïn Defla en 1e RégionMilitaire», ajoute lecommuniqué.

    L'avant-projet de révisionde la Constitution fait sespremiers pas dans le débatau sein de la classe politiqueet de la société civile, etcommence également à de-venir un centre d’intérêtchez les Algériens qui ontpris connaissance des syn-thèses présentées par lesmédias. Ce sont les nou-veautés qui retiennent évi-demment le plus l’attention,qu’il s’agisse de dispositionsintroduites pour la premièrefois dans ce texte fonda-mental ou de suppression,dans la Constitution ac-tuelle, d’articles controver-sés ou carrément rejetés parl’opinion publique. La jus-tice sera-t-elle indépen-dante et équitable ?

    n La liberté est indissociable de la notion de responsabilité, et ne signifie pas l’anarchie. (Photo : D.R)

    La NR 6757 – Dimanche 10 mai 2020

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    R E P È R E

    Demande accrue sur le compost commealternative à l'engrais chimiqueLes agriculteurs accordent de plus en plus d'intérêt au «compost»,un engrais naturel produit par l'unité «Samad Bladi» pour sonutilisation en agriculture comme alternative aux engrais fabriqués àbase de produits chimiques, a-t-on appris de la responsable del'unité relevant de l’Entreprise qui gère le marché de gros deslégumes et des fruits d’El Kerma (au sud d'Oran).

    chlefLe coronavirus prive les Oranais de leurstraditionnels tournois inter-quartiersA Oran, le Ramadhan a été souvent synonyme de tournois de footballorganisés dans les différents terrains de proximité de la ville. Cetteannée, mesures préventives obligent, le Covid-19 a eu raison de cesrencontres sportives, placées sous le signe de la fraternité, de laconvivialité et de la solidarité.

    oranLes traditions ramadhanesques contrariéespar le confinementPlusieurs coutumes et habitudes ramadhanesques, ressuscitées chaqueannée au sein de la société Ouarglie, ont du être évitées cette année enraison du confinement imposé par les mesures préventives contre lapropagation de la pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19).

    ouargla

    ? La commémoration des Massacres du 8 Mai 1945 à Sétif,Guelma et Kherrata et d'autres parties du pays, qui ont fait pasmoins de 45.000 martyrs, rappelle que durant 132 années, lecolonialisme français a commis des crimes imprescriptibles àl’encontre de notre peuple entraînant un nombre de victimes qui adépassé cinq millions et demi de personnes tout âge confondu, soitplus de la moitié des habitants de l’Algérie sous l'occupationcoloniale. Il n’est que de citer les enfumades du Dahra, «œuvre» del’armée d’invasion française dans son action génocidaire contre lespopulations algériennes. Ce crime barbare a été perpétré en juin1845 par le général Pelissier, de triste renommée, qui, sur ordre dugénéral Bugeaud, avait exterminé la tribu des Ouled Ryah, oùfemmes, enfants et vieillards s'étaient réfugiés à l’intérieur desgrottes de Nekmaria, à l’Est de Mostaganem, dans l'espoird'échapper aux exactions du colonisateur. Précurseur des chambresà gaz utilisés par les nazis, le sinistre général Pélissier obstrueratoutes les issues de Ghar Frachih en entretenant des heures durantun immense brasier. Plus de 1.000 personnes, avec leur bétail,vivront leur nuit fatale, avant de périr, asphyxiés à l’intérieur desgrottes transformées en immenses fours crématoires. La région duDahra, qui s’étend de Mostaganem jusqu’aux monts du Zaccar, aconnu d’autres crimes odieux, d’autres massacres en série, d’autresgénocides perpétrés par l’armée coloniale française. La répressionsanglante et sauvage de la colonisation abjecte demeurera unemarque d’infamie collée au front du colonisateur. Comme l’a écrit le président Abdelmadjid Tebboune, dans sonmessage adressé jeudi à la Nation à l'occasion du 75e anniversairedes Massacres du 8 mai 1945, «ce sont là des crimes commis contrel’humanité et contre les valeurs civilisationnelles, car fondés sur lapurification ethnique ayant pour objectif de remplacer lespopulations autochtones par des apports de populationsétrangères. Des crimes qui visaient à déraciner l’Algérien, à pillerses richesses et à effacer tout fondement de sa personnalité». La résistance des Algériens n’a cessé à aucun moment, depuis lepremier jour de l’invasion de l’Algérie par les troupes françaises. Le8 mai 1945, le peuple algérien est sorti pacifiquement pour exigerl’indépendance nationale, l’armée française aidée par les milicesde colons répondra par la répression sauvage. Les Algériens ontalors décidé de reconquérir leur souveraineté par la voie de la luttearmée qui sera déclenchée le 1er novembre 1954 et qui se terminerale 19 mars 1962 par la victoire concrétisée par la libération du payset le départ de l’armée française du territoire algérien.

    L. A.

    Massacres du 8 Mai 1945 : Un crime parmi d’autres

  • Plusieurs plates-formes déjà exis-tantes ou nouvelles émergentdans une nouvelle dynamique etorientent les consommateurs deplus en plus vers le circuit de ladistribution en ligne. Jumia, Ba-tolis, Hayla, Jeboo, Neqdilek, DzShop… ces applications accélè-rent le rythme de leur activitéet tentent d’élargir leur réseaude distribution à d’autres wi-layas que celles du centre dupays. Egalement, agrandir et va-rier leur éventail de produitsafin de fidéliser leur clientèle etattirer de nouveaux acheteursen ciblant leurs centres d’intérêtet besoins du moment, en l’ab-sence de commerce physique.D’autres applications VTC spé-cialisées dans le transport en

    l’occurrence Yassir, Tem Tem etCoursa dz se sont reconvertis àla livraison à distance. Un ser-vice auquel ont adhéré plusieurssurface commerciales pouracheminer leurs produits à leurclientèle. Certes ces conceptsaident les consommateurs encette période de confinement àacquérir leur besoin sans se dé-placer, cependant, il est à noterqu’il reste beaucoup à faire pourmaîtriser le e-commerce en Al-gérie. La gestion des réseaux dedistribution, les modes de paie-ment en place et le respect desprotocoles de service client de-meurent à la traîne. Le dévelop-pement du e-paiement facilite-rait le travail de ces applicationset remplacerait le cash, qui estl’un des moyens de paiementpréféré des consommateurs al-gériens qui se méfient de l’effi-cacité des différents terminauxde paiement (vouchers). Maisaussi, le manque de structura-tion et d’un réseau animé et or-ganisé du commerce en ligneimpactent les délais de livraisonet influencent sur les compor-tements des clients de plus enplus exigeants. En dépit de cesdysfonctionnements, ces plates-formes de vente en ligne restentun moyen efficace et rapide decommercialisation électronique,devenu un besoin indispensableen ces temps de crise où les nou-velles technologies ont prouvé

    plus que jamais leur nécessitéet efficacité dans la société mo-derne. Néanmoins, depuis lapromulgation d’une loi régis-sant cette activité, en 2018,le e-commerce connait uncertain rebond soutenu parla volonté des startups quiinvestissent de plus en plusce créneau et résistent auxdifficultés techniques duesaux problèmes du débit et duData. Des contraintes que lesautorités tentent de régler,notamment, en cette périodede crise sanitaire afin de ré-duire le préjudice causé à lasphère commerciale. En effet, la pandémie duCovid-19 a accéléré le pas-sage du commerce physiqueà l'e-commerce et s'effectueà un rythme plus soutenuque prévu.Certains commerces, notam-ment, d’alimentation ontconnu un boom boosté par leconfinement tandis qued’autres commerces stagnenten raison de la priorisationdes besoins par le consom-mateur. Parallèlement à ces applica-tions de vente à distance, plu-sieurs marques et magasinsde large consommation ou di-vers ont adopté ce levier devente en ligne, en créant despages dédiées à la vente à dis-tance de leur produit, sur les

    réseaux sociaux, ciblant di-rectement leur clientèle déjàabonnées à leurs pages. Unefaçon de réduire le préjudicecausé par le Covid-19 surleurs activités.Notons que le développementdu e-commerce et du e-paie-ment en Algérie ont été le che-val de bataille des spécia-listes et experts du domaine,mais aussi des entrepreneurset investisseurs qui ne ces-sent d’appeler à révolutionnerle système de commercialisa-tion et de paiement en Algé-rie, comme il se fait parailleurs dans le monde.Pour rappel, récemment, leprésident de l'Association al-gérienne de protection etd'orientation du consomma-teur et son environnement(Apoce), Mustapha Zebdiavait insisté, mercredi dernier,sur l’impératif de saisir laconjoncture actuelle marquéepar la crise sanitaire du coro-navirus pour développer etgénéraliser le e-commerce etle e-paiement afin de réduirel'impact économique de cettepandémie tant pour les com-merçants, les consommateursque pour la croissance éco-nomique nationale. Ainsi rat-traper le retard accusé en Al-gérie en matière de e-com-merce et d’e-paiement.

    Samira Takharboucht

    actue l La NR 6757 – Dimanche 10 mai 20203Minimiser les dommages causés par le Covid-19 aux commerçants

    Nasri appelle à lapréparation des listes desouscripteurs deslogements LPALe ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme etde la Ville, Kamel Nasri a mis l'accent,jeudi, sur la nécessité de préparer les listesdes souscripteurs aux Logementspromotionnels aidés (LPA) et d'accélérer laréalisation des logements ruraux et deslotissements sociaux, a indiqué uncommuniqué du ministère. «Lors d'uneréunion d'évaluation en visioconférenceorganisée au siège du ministère, leministre de l'Habitat a mis l'accent sur lanécessité d'œuvrer avec les autoritéslocales afin de préparer les listesnominatives de souscripteurs auxlogements LPA, en sus des logementsruraux et des lotissements sociaux», aprécisé le communiqué. Cette rencontre,ajoute la source, a regroupé le secrétairegénéral du ministère, la chef de cabinet,l'inspecteur général, les directeursgénéraux centraux et les directeursd'établissements sous tutelle ainsi que lesdirecteurs relevant du secteur dans leswilayas du Sud algérien (Adrar, Béchar,Tamanrasset, Tindouf, Biskra, Laghouat,Ghardaïa, El-Oued, Illizi et Ouargla). Aprèss'être incliné à la mémoire du directeur del'Habitat de la wilaya de Béchar et avoirrappelé les mesures de prévention pourfaire face au coronavirus, M. Nasri a appeléles cadres du secteur à la nécessité definaliser les projets programmés qui ont étésuspendus en raison de la pandémie, apoursuivi le communiqué. Cette réunion aégalement constitué une occasion poursuivre de près tous les programmes delogements dans ces wilayas, notammentles programmes parachevés qui n'ont pasencore été réceptionnés. En outre, il étaitquestion d'évaluer les programmes quisont en cours de réalisation et de ceux quin'ont pas encore été lancés. Pour ce qui estdes logements AADL (Agence nationale del’amélioration et du développement dulogement), un exposé a été présenté par leDirecteur général de l’agence AADL, sur sesprojets dans chacune de ces wilayas, dontles travaux de réalisation connaissent unavancement dans l’ensemble.Selon la même source, la réunion aégalement abordé les projets dont lestravaux se sont achevés, mais non encoreréceptionnés, étant non raccordés auxréseaux d’électricité et de gaz. A ce titre, leministre a donné des instructions sur lanécessité de coordonner avec la sociétéSonelgaz, en vue de raccorder ces projetsaux réseaux d’électricité et du gaz. De soncôté, le Directeur général de l'Urbanisme,de l'Architecture et de la Construction, aprésenté un exposé dans lequel il a abordéles obstacles rencontrés par ces wilayas enmatière d’aménagement. Il a, à ce propos,formulé plusieurs recommandations envue de lever ces obstacles, tout en insistantsur l’intensification des sorties sur leterrain, des agents habilités à travers leswilayas pour le contrôle des constructionsnon autorisées et la régularisation desdossiers de la Loi 08-15, estimés à 13.474dossiers répartis à travers les wilayasprécitées (10 wilayas). Le même responsablea également appelé à l’accélération del’adoption des outils de l’urbanisme en vued’être en mesure d’aménager le foncierdestiné aux programmes de logements etéquipements publics, à respecter le tissuurbain et le cachet architectural de la régionoù sont implantés les logements, ainsi qu’àla nécessité d’accélérer la cadence de laréalisation de l’aménagement extérieur deslotissements publics et logements publicsdans ces wilayas. Le directeur général deséquipements publics a présenté, lors de laréunion, un compte-rendu deséquipements publics, notamment ceuxdevant être livrés à la prochaine rentréescolaire.

    Agence

    Souscription

    Habitat

    Révision de laConstitutionPlusieurs élémentspositifs dans lamouture de l’avant-projetLe président du mouvementEl-Bina, AbdelkaderBengrina a affirmé vendredique la mouture de l’avant-projet de révision de laConstitution comprenait«plusieurs élémentspositifs», saluant sasoumission au débat. Dansun post sur sa pageFacebook, M. Bengrina aécrit que la mouture del’avant-projet de laConstitution renfermait«plusieurs élémentspositifs», saluant sasoumission au débat encette conjoncture, avantd'appeler à «sonenrichissement jusqu'àaboutir à une Constitutionvéritable et stable». «Il estinconcevable que la vies’arrête et quel’accomplissement de l’Etatsoit limité à la pandémiedu coronavirus», a-t-ilajouté. Insistant surl’impératif de «satisfairerapidement lesrevendications du Hirak, àtravers l’édification desinstitutions de la nouvelleAlgérie avec de nouveauxtextes, de nouveauxmécanismes et unenouvelle base degouvernance», M. Bengrinaa tenu à préciser que ledocument distribué par laPrésidence de laRépublique est «unemouture et non uneConstitution».

    Agence

    B R È V E

    Le commerce électroniqueen Algérie commence àprendre son envol profitantde la fermeture des com-merces physiques imposéepar les autorités commemesure de sécurité et delutte contre la propagationdu nouveau coronavirus.

    Le e-commerce s’impose comme alternative à long terme

    Depuis la décision prise der-nièrement par les autoritéslocales de refermer à nou-veau les commerces à causede l’indiscipline des clientset des commerçants qui nese sont pas conformés auxmesures de sécurités impo-sées contre le Covid-19, lawilaya de Constantine et deTipaza ont annoncé la me-sure du port obligatoire dumasque pour les citoyens,particulièrement, pour lescommerçants et leurs em-ployés. Toute personne en-freignant cette règle de sé-curité se verra infliger uneamende allant de 10 000 à20 000 dinars. Cette dé-marche s’ inscrit dans lalutte continue contre le nou-veau coronavirus qui agagné du terrain dans cesdeux wilayas, notamment, àConstantine considéréecomme le foyer de l’épidé-mie dans l’Est du pays. Unemesure, également préconi-sée à Blida, l’épicentre del’épidémie en Algérie, aprèssa sortie du confinementtotal. D’autres wilayas sui-vront étant donné que c’estl’unique solution disponibleactuellement pour éviter lacontamination, en l’absencede vaccin, comme l’avait re-commandé dernièrement leministre de la Santé. C’estégalement, l ’unique issue

    pour habituer les gens àporter un masque à la fin dela période du confinementfixée par l’Etat au 14 mai encours. Mais rien n’est sûr.Cette date pourrait être pro-longée encore si le nombrede contaminations et dedécès ne se stabiliserait pasd’ici cette date. C’estd’ailleurs suite à la haussedu nombre de contamina-tions dans leurs wilayas res-pectives que les walis deConstantine et de Tipaza ontinstruit, jeudi dernier, dansdes communiqués publiéssur leurs pages officielles fa-cebook, le port du masquepour leurs citoyens, notam-ment, pour les commerçantset employeurs, sous peinede se voir inf l iger uneamende. L’objectif est sur-tout de limiter le nombre decontaminés, mais aussi ap-prendre aux citoyens à res-pecter les mesures de sécu-rité pour préserver la santépublique.« Dans le cadre des mesuresde prévention visant à limi-ter la propagation du coro-navirus « Covid-19 » et à mo-bil iser les citoyens pourcontribuer à l’effort nationalde prévention contre la pro-pagation de cette épidémie,le wali de Constantine aadressé une instructionpour imposer le port du

    masque dans les magasins,les centres commerciaux etdans les services adminis-tratifs. Toute personne quienfreint cette obligation estpassible de sanctions admi-nistratives, notamment despoursuites judiciaires, la fer-meture du magasin, ou uneamende de 10 000 à 20 000dinars», a fait savoir la wi-laya de Constantine dans uncommuniqué publié sur sapage Facebook. Une déci-sion similaire a été prise, enparallèle, par le wali de Ti-paza qui a annoncé le portobligatoire du masque et lerespect de la distanciationsociale.Les citoyens peuvent ainsien raison de l’indisponibilitédes masques sur le marchéporter des masques alterna-tifs, comme l’avait préco-nisé Le ministre déléguéchargé de l'Industrie phar-maceutique, le Dr. Lotfi Ben-bahmed, venant ainsi soute-nir la recommandation duport obligatoire du maquepar le ministre de la SantéAbderrahmane Benbouzidpar tous les citoyens pourlutter efficacement contrecette pandémie qui a causéla contamination de plus de5400 personnes dont 490décès.

    Samira Takharboucht

    Des walis ont pris des mesures restrictives contre le Covid-19

    Port obligatoire du masque, sous peine d’amende

  • Achaque fois que l’oncherche à augmenter leprix des carburants se lè-vent les boucliers des mi-lieux rentiers se posant en

    défenseurs des couches populairesmais qui, en réalité, obéissent auxagendas énergétiques de leurs al-liances mondialisées. Prenons à titred’exemple la dernière augmentationdes carburants qui s’appliqua à partirde janvier 2018 et qui fit gagner à l’es-sence normale 6.26 DA, au super 6.25DA, au sans plomb 6.29 DA, au dieselun ridicule 2.64 DA, le GPL restant in-changé à un prix imbattable de 9DA/litre. Les recettes attendues de ceréajustement de prix étaient de 60 mil-liards de dinars dont une partie devaitfinancer la maintenance des routesparmi les tonnes d’explications avan-cées pour que les classes moyennessupérieures consentent à la chicheappréciation des prix des carburants.Ces précautions oratoires se dé-ployèrent dans un pays se targuantd’être un champion planétaire de l’es-sence bradée, générant à nos fron-tières une contrebande combattue àcoups de millions de dollars d’effortssécuritaires, contre des troupeauxd’ânes chargés de bidons de diesel. Ilest remarquable de constater que leseul carburant qui nous expose à sonimportation, à savoir le diesel est celuiqui, comme par enchantement, aconnu (en dehors du GPL qui néces-site un kit de conversion), l’augmen-tation la moins importante. On vou-drait accroître les flux de diesel à l’im-portation que l’on ne s’y prendraitpas de meilleure manière. Au profitde qui ?

    Du rapport social inégal à l’énergieinternationaliséeIl est un fait que la « diésélisation » denotre parc automobile fait suite à cellede son alter ego français, en pointd’appui à la décision du secteur duraffinage d’outre-mer, au milieu desannées 1970, d’acquérir du pétrolelourd pour réduire sa facture énergé-tique et donc d’orienter son industrieautomobile vers le diesel. De nosjours, c’est le carburant le plusconsommé par les automobilistes fran-çais… et algériens. Cette évolution nepeut se comprendre que si on ne perdpas de vue le renoncement de la So-natrach aux déploiements de sespropres avantages comparatifs, refletsdes spécificités de son pétrole léger.L’Algérie n’a pas su protéger son mar-ché automobile au profit de la distil-lation de son pétrole Sahara Blend,adapté aux essences légères. C’est cerapport inégal à la division interna-tionale de l’énergie qui agit directe-ment sur la structure des subventionsimpactant la commercialisation de noscarburants alors que d’autres Nationscomme celles des marchés nord-amé-ricains ont opté pour les essencesdites « super ». Le président HouariBoumediene en avait saisi les enjeuxtechnologiques et internationauxalors que ses successeurs ont laisséfilé l’option « diesel » en même tempsque celle du contrôle de l’énergie.Cela a coïncidé avec les années 1980ou l’organisation de la Sonatrach descadres patriotes d’une époque révo-lue, fut opportunément broyée en en-tités de la défaite de l’amont à l’aval. Nous héritâmes d’un système hy-bride ou nos raffineries adaptées ànotre pétrole léger ne suffirent plus

    aux besoins dévoyés d’un marché na-tional distordu par les intérêts étroitsde milieux rentiers, prolongementsconsentants de puissances mondia-lisées, spécialistes des commissionsaller-retour du pétrole à l’exporta-tion, du diesel à l’importation, desmanœuvres retardant le déploiementde notre pétrochimie des moléculesde l’industrialisation. Nous souhai-tons dans la même veine dénoncerles partisans de la voiture électriquequi s’agitent ces derniers mois, auprofit de constructeurs automobilesfrançais, cherchant à nous refaire lecoups d’une substitution douteusede notre parc automobile, en dilapi-dation de nos ressources énergé-tiques, non plus sur le pétrole maiscette fois sur le gaz alimentant noscentrales électriques, au lieu d’uneoption GPL dont nous avons tout àgagner. Comme par hasard, cette dernière al-ternative de l’abondance rencontredes obstacles sciemment dressés surle chemin infernal décidément pavéde bonnes intentions de notre tran-sition énergétique. En effet, c’est le GPL qui donnera uncoup d’arrêt définitif au diesel et parcontrecoup à l’importation des vé-hicules diesel de faible motorisation,segment de l’excellence de l’indus-trie automobile française…que cer-tains cherchent à prolonger par l’op-tion de la petite voiture électrique.Il est désormais clair aux yeux dulecteur sagace, qu’une grande par-tie des rapports sociaux supérieursdu pays s’exprime à travers lesnuances d’un mode de productionrentier en variation de la division in-ternationale de l’énergie. Les inéga-lités qui en découlent sont une ex-pression cristallisée de classes so-ciales rentières, dont le rapport autravail est moins déterminant pourl’accumulation des richesses qu’ellespoursuivent, que l’imagination dontelles font preuve pour capter lesrentes différentielles sur l’énergie etsur l’importation des matières agri-coles, la première nourrissant lesdernières. Autrement dit les classesdominantes font de leur commercel’énergie et la redistribution des fluxmonétaires qui en procèdent, lesclasses dominées s’essayant labo-

    rieusement à l’économie de la valeurajoutée. Or cette dernière ne peutêtre viable en l’état de désarticula-tion dans laquelle se trouve la ma-chine économique mise en contextede dévoiement du crédit éjectant sys-tématiquement les classes moyennesau profit des cercles mafieux de la «bande ». Dès lors ne restent que lessubventions alimentaires pour sur-vivre, levier redoutable du contrôlesocial des dominés pour le comptedes rentiers dominants, privilégiésde l’énergie et des secteurs qui luisont attachés.

    Un renversement des alliances declasse encore très fragileL’irruption juvénile du « Hirak béni »a rompu, dans un pacifisme et unediscipline prometteuses, l’anneauénergétique invisible de l’alliance deforce de la nomenklatura du pétroleet du contrôle du commerce exté-rieur avec les classes moyennes su-périeures, chargées pour le comptedes puissants de l’heure, du qua-drillage de l’énergie, des finances,des esprits au vu d’une informationde la coercition par l’argent et enfinde la sécurité au sens large. On com-prend dès lors beaucoup mieux l’ac-tion du Président Si AbdelmadjidTebboune lorsqu’il s’emploie à re-structurer en priorité les domainesde l’énergie, des banques, des médiaet de l’armée. En réalité, le Chef del’Etat ajuste comme un tourneur deprécision le ferait avec une culasse àrénover, le nouveau pacte de classesdu mouvement social en émergence,qui donnera un taux de compressionsuffisant à l ’appareil d’Etat pourmener des transformations impé-rieuses. Cette intelligence de leadership re-trouvée ne signifie pas qu’à chaquecalage indispensable au renverse-ment des ententes sociales en coursd’élaboration ne se dressent des re-tards à l’allumage provoqués par lespartisans de l’ordre ancien. Loin des’avouer vaincus, ces derniers tententde noyer le moteur de la contesta-tion populaire dans des itérationsénergétiques, bancaires, information-nelles et militaires révolues commeen témoignèrent les derniers évène-ments au sein des forces sécuritaires.

    Il en est ainsi de la résistance des mi-lieux bancaires à la finance islamiquequi n’est pas qu’idéologique. Elle dis-simule des enjeux cruciaux sur lecontrôle du crédit au profit de la no-menklatura et des classes moyennessupérieures laïques au détriment declasses moyennes inférieures entre-preneuriales et de la jeunesse inno-vante issues des milieux urbains isla-mistes. Sur le plan international, elledessine le recul de l’investissementfrançais au profit des capitaux moyen-orientaux, asiatiques et musulmansautrement mieux dotés en réservesen cash mobilisables pour le finance-ment immédiat de notre transitionénergétique et économique. La réussite de « l’Algérie nouvelle », ex-pression de sens profond empruntéeau Chef d’Etat-Major Saïd Chanegriha,dépendra de deux facteurs d’une im-portance vitale pour le succès de latransformation du « Hirak béni » enune proposition économique, socialeet culturelle viable. Il s’agit d’abordd’une politique du crédit bancaire ac-cessible à l’avantage des classesmoyennes, industrieuses et inno-vantes aux fins de donner au change-ment, des assises socio-économiquesdéfinitives. Mais cet imprimatur nes’exprimera dans toute son amplitudeque si elle est accompagnée d’une di-rective fiscale modérée avec la nou-velle Algérie encore fragile. Elle devraau contraire être très rigoureuse avecles chasses-gardées des rentiers armésjusqu’aux dents de leurs monopolesqu’il faudra contraindre à une partmaximale de marché ne pouvant dé-passer 35% par exemple. Ensuite il estimpératif de ciseler les reformes poli-tiques aussi bien constitutionnellesque celles relatives aux lois électo-rales avec à l’esprit la réhabilitation dela valeur travail, incarnation anthro-pologique féconde du « Hirak béni »anti-rentier, courroie de transmissionde revendications sociales, d’effi-ciences économiques et de change-ments culturels, dont la mise en œuvres’exprime depuis le 12 décembre 2019.De ce point de vue, la pause imposéepar le Corona a autorisé une matura-tion des consciences populaires vis-à-vis des activités en général, préluded’un dialogue intense avec l’Etat-Na-tional. S’ouvrira alors la planificationd’architectures originales en construc-tion, de nos sécurités alimentaires bâ-ties sur un contrat social rénové aux-quels nous consacrerons notre pro-chain article. Mais cela ne pourra se faire en dehorsd’une politique de contrainte énergé-tique, contrepartie à la libération desdynamiques sociales des classesmoyennes, ni sans relations d’une ap-proche différente des subventions ali-mentaires nécessaires au même ni-veau d’intensité mais s’attachant ausoutien des matières premières agri-coles et des couches populaires aulieu de celui d’industriels. Il s’agira partout de promouvoir undialogue social, politique, culturel au-tour de la production de richesses na-tionales, en support intime d’un mou-vement démocratique authentiqueenfin libéré du carcan de l’énergie àprix insignifiants, outil sophistiqué del’oppression politique des classes po-pulaires inventives par des classes do-minantes de la médiocratie et de la fai-néantise pour qu’apparaisse une Algé-rie enfin maitresse de son destin.

    Brazi

    Covid-19 télescope la crise finan-cière. Les rentiers algériens repus deleur énergie à bon marché ne man-quent pas de claironner - en guisede chantage aux ventres des classespopulaires - que l’économie baséesur les subventions alimentairesn’est pas viable. Bientôt s’ouvriraune période de guerre idéologique.Les manipulateurs diront la néces-sité de lever le soutien aux prixconsacré aux aliments de base maisde maintenir celui affecté à l’éner-gie au prétexte de renforcer l’acti-vité. Pourtant subvention alimen-taire et énergétique n’ont en com-mun que leur dénomination. Ducôté de l’énergie, ce sont des rentesexternes en décroissance de l’im-prévoyance des partisans de l’op-tion pétrolière alors qu’au rayonalimentaire elles relèvent de pro-ductions internes croissantes pourrattraper les besoins de notre dé-mographie. Les premières sont auxmains des marchés internationaux,

    les secondes dépendent de nos or-ganisations souveraines. Le « Hirakbéni » en brisant net l’alliance de lanomenklatura avec les classesmoyennes supérieures a inter-rompu le cours antipopulaire dela privatisation de l’Etat-National.Le Coronavirus a par ailleurs ac-céléré la mise en œuvre des aspi-rations des couches moyennes àla libération de leurs ambitionséconomiques en contrepartie d’unrenchérissement à venir de l’éner-gie, conséquence directe d’un mou-vement social de nature anti-ren-tière revendiquant le travail (à nepas confondre avec l’emploi)comme un principe central. Cettecristallisation sociale en formations’exprimera dans un rapport ré-aménagé à la rente réorientantl’énergie, le crédit, les reformesbancaires et une réflexion consti-tutionnelle pour bâtir une démo-cratie populaire, authentiquementalgérienne.

    Carcan énergétique, libération démocratiqueactue l La NR 6757 – Dimanche 10 mai 20204

  • Le bilan mensuel établi par la Direction du commerce et des prixde la wilaya d’Oum El Bouaghi fait ressortir que durant le moisécoulé (avril 2020 ), plus de 1.609 sorties sur le terrain ont étéeffectuées par les services de contrôle de la qualité et de la ré-pression des fraudes et ceux du contrôle des pratiques commer-ciales et anti-concurrentielles à travers toutes les localités de lawilaya, et principalement dans les plus grands centres d’agglomé-ration (Aïn Beïda, Aïn M’lila, Oum El Bouaghi, Aïn Kercha, Mes-kiana et Aïn Fakroun).

    La NR 6757 - Dimanche 10 mai 2020

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    Les participants à une conférence historique nationale organiséejeudi à Sétif ont appelé à la création d’institutions de recherchessur les crimes perpétrés par le colonialisme contre le peuplealgérien.

    (Photo > D. R)

    Ouargla : les traditions ramadanesquescontrariées par le confinement

    Plusieurs coutumes et habitudes ramadanesques, ressuscitéeschaque année au sein de la société Ouarglie, ont dues être évitéescette année en raison du confinement imposé par les mesurespréventives contre la propagation de la pandémie du nouveauCoronavirus (Covid-19). (Photo > D. R.)

    8 mai 1945 : appel à la création d’institutionsde recherche sur les crimes du colonialisme

    I N F O SE X P R E S S

    Ces inter vent ionsont permis de ver-baliser 148 commer-çants indélicats eninfraction à la loi ,dont 143 sont pour-su iv is en just icepour risque alimen-taire, fraude fiscale,absence de registrede commerce, etc.Les mêmes servicesont sa is i , lors deleurs investigations,2.678,40 tonnes dedivers produits ali-menta ires im-propres à laconsommat ion e tnon conformes aux

    règ les d ’hygiène ,dont 585 ,9 k i lo -grammes de viandesavariées d’une va-leur égale à 22 mil-l ions de centimes.Dans un autre re -gistre, une amendereprésentant unesomme de 8.450,00DA a été infligée auxcommerçants pournon-respect despr ix rég lementés .Les inter vent ionsmenées durant lapériode allant du 24mars au 30 avr i lont permis de dé -voiler les marchan-

    dises sans factured’une va leur est i -mée à 72.134.208,55DA. L’on s ignaleéga lement qu ’ i l aété décidé la ferme-ture de 3 locaux decommerce pour di-verses in fract ionsl iées pr inc ipa le -ment au défaut defacturat ion , d ’hy -g iène , insa lubr i tédes l ieux et ventede produi ts delarge consommationde qualité douteuseou avariés.

    A .Remache

    7 milliards de centimes de défaut de facturation durant la 1re semaine du mois sacré de Ramadhan

    Oum El Bouaghi (DCP)

    A Oran, le Ramadhan a été souvent syno-nyme de tournois de football organisés dansles différents terrains de proximité de laville. Cette année, mesures préventives obli-gent, le Covid-19 a eu raison de ces ren-contres sportives, placées sous le signe dela fraternité, de la convivialité et de la soli-darité. Ces tournois disputés entre deséquipes de quartiers et auxquels se joi-gnaient également d'anciens joueurs, y com-pris de célèbres noms de la région et dufootball national, à l'image de Lakhdar Bel-loumi et d'Ali Meçabih, pour ne citer queceux-là, manquent déjà aux férus de la balleronde. Les soirées animées au niveau dustade d'«Omdurman», dans le quartier IbnSina (ex-Basti), du terrain de proximité duquartier «Essalam», dans la commune deBir El-Djir, ou encore à El-Othmania (ex-Ma-raval) et beaucoup d'autres stades et ter-rains, sont devenues une tradition dans la ca-pitale de l'Ouest depuis quelques années.L'occasion n'est pas seulement de s'adonnerà des duels entre des équipes de quartierqu'une certaine rivalité sportive oppose de-puis des années, mais aussi et surtout decontribuer à procurer de la joie aux famillesnécessiteuses et enfants issus de milieuxdéfavorisés. «Lors du Ramadhan passé parexemple, nous avons réussi, en organisant

    un tournoi au niveau du terrain de proximitéde Haï Essalem, à collecter auprès deséquipes participantes une somme d'argentconséquente qui a servi à acheter des vête-ments pour les enfants de familles nécessi-teuses en vue de l'Aïd», raconte à l’APS, Ya-cine, un jeune de 30 ans qui ne ratait aucunde ces traditionnels tournois. Pour son co-équipier dans la même formation du quar-tier «Essalem», Aïssa, «au-delà de la rivalitésportive, c'est surtout ce désir d'aider les fa-milles nécessiteuses en offrant des habitsneufs pour leurs enfants à l'approche de

    chaque Aïd qui a, tout le temps, fait lecharme de ces tournois».

    Nostalgie et triste décorLes rencontres que le terrain de proximitéde «Haï Essalem» abritait se déroulaient deuxheures avant la rupture du jeûne et se pour-suivaient après la prière des «Tarawih». Ellesattiraient tout le temps la grande foule, com-posée de jeunes et de moins jeunes aussi.«Des stars du football oranais, à l'image de Bel-loumi, Meçabih, Boukessassa, Belatoui et plu-sieurs autres s'y produisaient pour l'occasion.

    C'était toujours un plaisir de les voir évoluersur le terrain et suivre leurs prouesses», se sou-vient pour sa part Yahia, un supporter invétérédu MC Oran. Pour lui, ces tournois étaientune aubaine pour se remémorer le bon vieuxtemps en suivant de près ses anciens idoles,puisqu'il n'a plus remis les pieds au stadeAhmed-Zabana, enceinte de domiciliation des«Hamraoua», depuis que ces derniers «ontcessé de procurer de la joie à leur galerie»,selon lui. En ces temps de confinement, undécor triste est planté aussi au mini-complexede sport de proximité à «Haï El-Othmania». Leslieux abritaient chaque mois sacré le chal-lenge «Ramadhan-foot», un tournoi organisérégulièrement par l'association «La Radieuse».Un véritable gala footballistique auquel des in-vités de renom étaient conviés ces dernièresannées, tels que les internationaux FaouziGhoulam, Riyad Mahrez, Rafik Djebbour etautre Mourad Meghni. C'est la première foisd'ailleurs depuis plus d'une décennie que lesorganisateurs de ce challenge se retrouventdans l'obligation de l'annuler en raison de lasuspension de toutes les activités sportives,culturelles et autres, dans le cadre des me-sures préventives prises par les pouvoirs pu-blics pour la lutte contre la propagation ducoronavirus.

    Agence

    Aïn Beïda (Oum El Bouaghi)

    Mort par noyade d'unjeune homme dans uneretenue collinaireDurant la journée de mardi dernier,(5/5/2020) à 11h35, un jeune hommeâgé d’une trentaine d'années, nonidentifié a été découvert mort, suiteà une noyade dans une retenuecollinaire à mechta Ouled Tamrabet,relevant de la commune de AïnBeïda. Alertés, les éléments de laProtection civile de Aïn Beïda, encompagnie des plongeurs de l'unitéprincipale de Oum El Bouaghi sontintervenus et ont repêché le cadavre,a-t-on appris auprès de la cellule decommunication de la Protectioncivile de la wilaya de Oum ElBouaghi. La dépouille mortelle a étéévacuée vers la morgue de l’hôpitalZerdani Salah de Aïn Beïda poursubir une autopsie qui dévoilera lescauses exactes de ce drame.

    A.Remache

    Tizi-Ouzou

    Le ministère de laSolidarité accompagneles initiatives de luttecontre le Covid-19Le ministère de la Solidariténationale de la Famille et de laCondition féminine accompagneratoutes les initiatives de la sociétécivile pour lutter contre lapropagation du nouveau coronavirus(Covid-19), a affirmé jeudi, à Tizi-Ouzou, la ministre Kaoutar Krikou.Mme Krikou, en visite de travail etd'inspection dans la wilaya, apromis l’accompagnement et lesoutien de son département auxporteurs de projets de production demoyens de protection contre lecoronavirus, dans le cadre l’Agencenationale de gestion du microcrédit(ANGEM) et tous ceux qui participentactivement dans la lutte contre cettepandémie.

    R.R

    é c h o s

    Le Coronavirus prive les Oranais de leurs traditionnels tournois inter-quartiers

  • mondeLa NR 6757 – Dimanche 10 mai 2020

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    L'Unrwa réclame une aide d'urgence face au Covid-19

    Palestine Méditerranée

    L'Unrwa se bat depuis2018 pour compenser unarrêt de financement desEtats-Unis qui étaientjusqu'alors le principaldonateur de l'agence,chargée de gérer desécoles et de fournir uneaide médicale à quelquecinq millions de réfugiéspalestiniens en Jordanie,au Liban, en Syrie, enCisjordanie occupée etdans la bande de Ghaza.Si le nombre de per-sonnes contaminées parle virus dans les Terri-toires palestiniens estrelativement bas -envi-ron 350 dont deux mortsen Cisjordanie et 20 àGhaza-, les consé-quences socio-écono-miques et humanitairesy sont particulièrementdésastreuses, estimel'Unrwa. Dans la bandede Gaza, territoire den-

    sément peuplé de deuxmillions d'habitants sousblocus israélien, le tauxde chômage pourrait parexemple passer de 50%à 70%, selon MatthiasSchmale, le responsablede l'agence dans l 'en-clave palestinienne.L'agence a demandévendredi à ses dona-teurs une aide excep-tionnelle de 93 millionsde dollars (environ 86millions d'euros) pourrépondre aux effets dela crise sanitaire, aprèsavoir réclamé mi-marsune première aide de 14millions de dollars (12,9mil l ions d'euros)."L'agence traverse laplus grande crise finan-cière de son histoire etle nouveau coronavirus

    a un impact dévasta-teur", a indiqué Eliza-beth Campbell, respon-sable de l'agence à Wa-shington, lors d'unpoint presse par visio-conférence. "Si nousbaissons nos budgets,cela signifie toucher àdes services de base etfermer des écoles etdes centres médicaux",a prévenu Gwyn Lewis,responsable de l'Unrwaen Cisjordanie, terri -toire occupé par Israël.Mme Campbell a faitétat d'un "soutien sansprécédent et essentiel"de pays du Golfe.En 2018, Washington aannoncé mettre f in àson aide financière an-nuelle de 300 millionsde dollars à l 'agence,

    estimant qu'elle avaitfait son temps, 70 ansaprès le conflit israélo-arabe et la créationd'Israël. Fin mars, desparlementaires améri-cains ont adressé unelettre au secrétaired'Etat Mike Pompeol'appelant à allouer da-vantage de fonds auxPalestiniens, notam-ment à l'Unrwa.

    R.I

    Stigmatisation : Le chef de l’ONU s’insurgecontre «une avalanche de haine»

    ,Le Haut-Commissariat del'ONU aux droits de l'Homme(HCDH) s'est dit vendredi"profondément préoccupé"par des rapports selon les-quels des pays refusent deporter assistance aux mi-grants qui tentent de traver-ser la Méditerranée. Ces pra-tiques "mettent clairementdes vies en danger", a dé-claré, au cours d'une confé-rence de presse virtuelle, sonporte-parole, Rupert Colville."Nous sommes profondé-ment inquiets face à des rap-ports faisant état de refusd'assistance ou de rejets co-ordonnés de bateaux de mi-grants en Méditerranée cen-trale, qui reste l'une des voiesde migration les plus pé-rilleuses du monde", a-t-il dit.Plus de 10.000 migrants onttenté de traverser la Médi-terranée l'an dernier, et aumoins 1.200 y ont trouvé lamort, selon les chiffres del'Organisation internationalepour les migrations (OIM).Depuis le début de 2020, aumoins 250 migrants ont périainsi. D'après M. Colville, desappels de détresse "sont res-tés sans réponse ou ont étéignorés. Si cela est vrai, celaremet sérieusement encause l'engagement des Etats

    à sauver des vies et à res-pecter les droits humains".Il a particulièrement regrettédes informations selon les-quelles "les autorités mal-taises ont demandé à des na-vires de commerce de re-pousser les embarcations demigrants vers la haute mer,au lieu de leur porter assis-tance". Au cours du premiertrimestre, les départs à partirde la Libye ont été multipliéspar quatre par rapport auxtrois premiers mois de 2019,a-t-il assuré, ajoutant que lesmigrants qui tentent cettetraversée ont le droit d'êtreprotégés, en vertu du droitinternational. "Or, le 9 avril,l'Italie et Malte ont décrétéque leurs ports étaient +non-sûrs+ pour les débarque-ments à cause de la pandé-mie de Covid-19," a ajoutéM. Colville. Depuis la ferme-ture de ces ports, au moinstrois embarcations de mi-grants attendent de trouverun endroit pour les faire dé-barquer, a-t-il poursuivi. Il atoutefois salué la décisiondes autorités maltaises d'au-toriser le débarquementjeudi d'un petit grouped'adultes, dont des femmesenceintes et des enfants.

    R.I

    ? La pandémie de Covid-19 génère «une avalanchede haine et de xénophobie», a dénoncé hier dans uncommuniqué le chef de l'ONU, Antonio Guterres, sansciter de pays ou d'individus et en appelant à «uneaction résolue» pour y mettre fin.«On désigne des boucs émissaires, on entretient lapeur. La haine de l'étranger se répand sur internet etdans les rues. Les théories du complot à caractèreantisémite prolifèrent et des musulmans sont victimesd'attaques liées au Covid-19», ajoute-t-il.Selon lui, «des migrants et des réfugiés ont étéaccusés de propager le virus et se sont vus refuserl'accès aux soins médicaux», tandis que «l'idéerépugnante que l'on pouvait sacrifier» lespersonnes âgées, figurant parmi les plusvulnérables, «a commencé à se répandre». «Desjournalistes, des lanceurs d'alerte, desprofessionnels de santé, des travailleurshumanitaires et des défenseurs des droits humainssont pris pour cible simplement parce qu'ils fontleur métier», critique aussi le secrétaire général del'ONU. Il faut «une action résolue pour mettre finaux discours de haine dans le monde entier»,réclame Antonio Guterres, en demandantnotamment aux enseignants «de s'intéresser à lamaîtrise des outils numériques» par les jeunes —«un public captif»— et aux réseaux sociaux «d'enfaire davantage contre les contenus racistes,misogynes ou préjudiciables».

    R.I

    L'Agence de l'ONUpour les réfugiés pa-lestiniens (Unrwa) a ré-clamé vendredi unenouvelle aide d'ur-gence de près de 100millions de dollarspour répondre auxconséquences socio-économiques du nou-veau coronavirus, aumoment où l'organisa-tion traverse la "pirecrise financière de sonhistoire".

    L'ONU se dit préoccupée par le manqued'assistance aux migrants

    n n L’Unrwa traverse la pire crise de son histoire. (Photo : D.R).

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  • C ette démarche est la voie qu’ilfaut entreprendre pour que lesystème de l’enseignement su-périeur algérien puisse se réin-venter et se propulser davantage et occu-per les meilleures places. Atteindre cesobjectifs, impose en premier lieu l’amélio-ration et le renforcement de ses potentia-lités et de ses capacités de formation etde recherche. La force, la qualité et l’ex-cellence de ces deux composantes, impli-quent la mise en place de dispositifs et ac-tions qui lui donnent les moyens et le reculpour :- Décliner dans les trois cycles universi-taires, une offre de formation transdisci-plinaire, professionnalisante, qui répondaux exigences des nouveaux métiers etpromotrice de la culture entrepreneuriale,- Instaurer une véritable révolution péda-gogique qui s’appuie sur les technologiesdu numérique et l’enseignement par projet,avec la redéfinition du rôle de l’enseignantchercheurs,-Promouvoir une recherche qui soutientla formation, qui sert l’économie par lacréation de startups, et qui devient unevéritable source de financement pour l’uni-versité.-Investir dans la formation de la ressourcehumaine universitaire, pour que l’univer-sité puisse participer activement à laconstruction de l’économie du savoir,- Imaginer des approches institution-nelles, permettant à l’université deconstruire des relations, des rapproche-ments et des ouvertures avec son envi-ronnement socio-économique et interna-tional,-Rendre la formation tout au long de la vieune préoccupation majeure au même titreque la formation initiale,

    - Établir les règles et les fondements de lapromotion de la culture de l’évaluation,de l’éthique, de la rigueur, du mérite et duvivre ensemble au sein de la communautéuniversitaire, en consacrant à l’assurancequalité une place particulière pour qu’ellesoit un véritable système d’évaluation in-terne et externe,-Institutionnaliser la gouvernance straté-gique de l’université par l’instauration duprojet d’établissement,- Faire du numérique le facteur d’innovationpédagogique (Formation à distance et descontenus en ligne9) et un support de trans-formation de nos universités dans les do-maines de la recherche, de la gouvernance,de la communication et de la médiation9,-Assumer un rôle citoyen, par sa partici-pation et son implication effectives au dé-veloppement des principes de la transitionécologique et énergétique de notre pays.Ces différents aspects, définissant les futurschantiers et actions à mener, vont sansaucun doute provoquer les changementsen cours et à venir. Ils constituent aussi,une source de réflexions et des pistes detravail qui pourraient mobiliser des débatset des propositions autour du renforce-ment des acquis de l’université algérienneet de la préparation des perspectives deson évolution. Questions que j’ai essayéd’aborder à travers cette contribution, surle LMD et son évolution, la relation entrela formation et la recherche, la relation del’université avec son environnement socio-économique et international, l’enseigne-ment de la culture entrepreneuriale, la gou-vernance stratégique et l’instauration duprojet d’établissement, ainsi que la pro-jection de l’université demain.

    I-L’université à l’ère du LMD : Ce quel’on doit savoir, et ce que l’on doit faire.Depuis, la mise en place du système LMD,en 2004, dans les universités Algériennesune importante dynamique a été préconi-sée pour accompagner cette réforme del’Enseignement Supérieur. Plusieurs opé-rations ont été menées sur le terrain poursoutenir et renforcer les capacités de nosuniversités pour mettre en œuvre cetteréforme, et faire face aux exigences de cenouveau système. Les opérations d’ac-compagnement sont d’ordre réglementaire,institutionnel, structurel, de formations,

    de recherche scientifique et d’équipe-ments, appuyées par des programmesd’échange et de partage d’expériencesavec les institutions internationales. Lesobjectifs assignés cet accompagnementde la réforme, est de répondre à ses be-soins spécifiques, qui sont l’améliorationde la formation universitaire, la réussiteestudiantine, et l’installation d’un dispositifd’orientation et d’insertion professionnelledes étudiants.Ce nouveau contexte universitaire lié àl’installation progressive du système LMD,a vu naître sur le terrain, l’application deplusieurs pratiques et d’initiatives pourpermettre à l’université d’être interactiveet en synergie avec son environnementsocio-économique et international. Biensûr ce contexte a fait apparaitre des pion-niers, des réfractaires, des ambitions, desperspectives, des réticences, des idéaux,des expériences, générant ainsi de la ré-flexion, des débats, des arguments et dessolutions.En plus de ce grand changement au seinde l’Université algérienne, il y a lieu de si-gnaler aussi, qu’elle s’est vue traverséepar plusieurs transformations majeuresl’obligeant à faire évoluer ses missions,ses stratégies, ses objectifs et sa vision.Parmi les transformations qui affectent au-jourd’hui l’Université Algérienne c’est cettemassification galopante enregistrée d’an-née en année. Elle est bien sûr le fruit dela démocratisation de l’enseignement Su-périeur, un choix politique national visantla réussite sociale par les études. A ce sujet on compte aujourd’hui dans lesrangs de nos universités plus de 1,5 mil-lions d’étudiants. Ce sont des effectifs enhausse depuis plus d’une dizaine d’annéesavec chaque année un afflux de plus300.000 nouveaux bacheliers qu’il s’agitde conduire à un diplôme. Une situation qui exige d’engager desmoyens et génère en même temps descharges considérables.Cette augmentation des effectifs des étu-diants, peut-on la considérer comme unemalédiction, ou une bénédiction, commeune chance ou une menace pour l’Univer-sité Algérienne ?La question qu’on peut se poser aujour-d’hui serait comment procéder pour fairede ces étudiants de vrais talents, de véri-

    tables champions et des citoyens repré-sentant un capital humain qu’on pourraitmobiliser pour construire une société richepar le savoir. Devant ce constat lié à lamassification, on assiste aussi à une autretransformation qui touche l’université demanière générale, dont l’université Algé-rienne, n’est pas à l’abri, c’est le progrèsenregistré dans la production des connais-sances (la révolution industrielle de laconnaissance), qui impose à l’université,parmi une telle production, quelle connais-sance indispensable doit-elle transmettre?Sachant qu’aujourd’hui qu’on peut accéderà la connaissance et au savoir par le biaisd’autres voies qui ne sont pas convention-nelles, qui sont le produit de la révolutiondu numérique. Dans ce sens on note quela plupart, sinon la totalité des connais-sances sont à notre porté par un simpleclic. Cette évolution liée à la révolution in-dustrielle de la connaissance et de la ré-volution du numérique, a enlevé à l’uni-versité ce privilège historique d’être letemple du savoir. Alors quel rôle doit-ellejouer aujourd’hui? Si ce n’est qu’un rôlede régulation de la transmission du savoir.Alors, l’université est appelée de nos joursà assumer un autre rôle. Elle doit au-delàdes savoirs qu’elle enseigne, transmettredes savoirs faire. Une autre façon de rem-plir sa mission surtout depuis l’avènementdu LMD. Une mission qui repose sur le dé-veloppement de la culture de la réussiteprofessionnelle de l’étudiant, qui peut êtredéclinée à travers des dispositifs et desprogrammes de formations dédiés à l’orien-tation et l’insertion professionnelle des di-plômés. De même, elle nécessite la forma-tion et l’engagement des enseignants, avecla mise en place de structures et organesappropriés. Cet aspect doit être introduitdans les cursus des formations et les acti-vités d’enseignement en prenant en considé-ration les besoins du monde du travail. Dansce volet, beaucoup d’établissements univer-sitaires s’attachent à mettre en place l’approchepar compétences dans la construction del’offre de formation licence et master, enprivilégiant aussi, l’aspect professionnali-sation de ces formations. L’approche parcompétence, s’est traduite par l’émergenced’une nouvelle génération de formationslicences, qui sont conçues dans le cadredes programmes de coopération euro-péenne (PAPS-ESRS, COFFEE et les ISTA).D’autres formations ont vu le jour en inté-grant aussi le référentiel de la nomencla-ture Algériennes des métiers (NAME). Demême, dans le cadre de cette dynamiqued’innovation dans la construction de l’offrede formation, il y a eu une importante ac-tion qui l’a précédé, qui est celle de la miseen conformité et de l’harmonisation deslicences et masters et la redéfinition desdomaines disciplinaires. Ces grands chan-tiers visent à rendre les formations uni-versitaires plus lisibles, notamment pourles entreprises et le monde du travail, enleur conférant des atouts à forte employabilité.La généralisation de cette démarche, exigedes établissements universitaires à s’appro-prier des modalités et de la démarche de l’ap-proche par compétence, qui constitue le soclesur lequel on peut construire la culture dusavoir-faire des étudiants.

    (A suivre)A.DJ

    débatLa NR 6757 – Dimanche 10 mai 2020

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    « L’universite ́ n’est pas un monde clos, elle doit et̂re sensible a ̀ l’évolution du monde, à l’évolution du monde des connaissances et aux exigences toujours renouveleés de laformation et de la recherche. »

    L’université algérienne, entre le renforcement de ses acquis et la pré�paration des perspectives de son évolution

    Eléments de réflexion

    Par Abdelhamid Djekoun

    Préambule :L’université algérienne a at-teint aujourd’hui des dimen-sions très importantes entermes de nombre d’établisse-ments universitaires (108), ennombre d’unités et de labora-toires de recherche (1500), ennombre d’enseignants-cher-cheurs (63.647), en nombred’étudiantes et étudiants (1 700000) et en nombre d’offres deformations universitaires dansles trois cycles (L=2789,M=3742, D=2032). Une situa-tion qui mérite amplementune évaluation et une analysecritique, lui permettant de dé-finir une nouvelle dynamiqueet une nouvelle vision, pourqu’elle soit au rendez-vousavec les grands enjeux du21ème siècle.

  • Tout d'abord, il y alieu de préciserque l ’EPE/SPA Di-vindus-ZI est uneentreprise publique

    économique, chargée de lagestion et de l’entretien desréseaux et des espaces com-muns des zones industrielleset zones d’activités, crééespar les pouvoirs publics en2017, en remplacement desquatre (4) sociétés de parti-cipation de l ’Etat, et l ’ab-sorption des ex-sociétés degestions immobilière (ex-SGI).Les unités de gestion deszones industrielles ont la vo-cation de gestionnaire deszones industrielles et deszones d'activité et ne sont pasdes promoteurs.Il est à rappeler que ces es-paces ont été créés par lespouvoirs publics pour l’im-plantation des projets indus-triels, dans le cadre du déve-loppement économique ré-gional et local. Ces assiettesfoncières qui ont fait l’objetd’attributions dans le cadrede dispositif de cession à desprix symboliques pour la réa-

    lisation des investissements,conformément aux cahiersdes charges définissant lesdroits et obligations des por-teurs de projets.Dans des zones d’activités dela wilaya de Boumerdès, cer-tains opérateurs économiquesse sont arrogés le droit deprocéder au changement del'activité industrielle initiale-ment prévue dans le cahierdes charges par des activitésà vocation non industrielle,pénalisant l’investissementproductif et rendant difficile lamission dévolue à l'Unité degestion des zones. Les fac-tures transmises aux opéra-teurs économiques implantés

    au sein de ces zones d’activi-tés sont des redevances obli-gatoires, au titre de l’implan-tation des investisseurs au ni-veau de ces espaces et ce,conformément aux disposi-tions du décret exécutif n° 84-55 du 3 mars 1984, ellesconcernent les quotes- partsrelatives à l’administrationdes zones industrielles etzones d’activités, à l'entretienet la réfection de la voirie etréseaux divers (assainisse-ment, éclairage, etc.).Par ailleurs, les modalités decalculs des quotes-parts departicipation des opérateurséconomiques sont établies auprorata des superficies occu-pées par les investisseurs, etce conformément à la règle-mentation en vigueur, notam-ment l’article 08 du décret citéen supra. Il importe de signa-ler que les ressources finan-cières de l'Unité de gestiondes zones de Boumerdès sontissues exclusivement de cesquotes-parts, cette unité estconfrontée depuis sa créationà des contraintes liées au re-couvrement des créances dé-tenues sur les opérateurs éco-nomiques qui refusent de s'ac-quitter de leurs obligations,rendant impossible la concré-tisation du plan d’action liéaux opérations de réhabilita-tions des divers réseaux et laprise en charge des doléancesdes opérateurs, à défaut detrésorerie. Par ailleurs, l’auteur de l’ar-ticle en question, en l’occur-rence M. Djouab Kouider, estbénéficiaire d’une assiette fon-cière d’une superficie de 2.116m2 au niveau de la zone d’ac-tivités de Bordj Menaïel, où ilest redevable envers l’Unitéde gestion des zones Indus-trielles et zones d’activitésde Boumerdès, d ’unecréance globale d’un mon-tant de 1.838.773,16 DA al-

    lant de la période de 2005 au31 mars 2020.Ce dernier, au grand méprisde la lo i , s 'est accordé ledroit également deconstruire une bât isse àusage d’habitation au seinmême de cette assiette fon-cière, destinée initialementpour la réalisation d’une ac-t iv i té industr ie l le produc-tive.Il est utile de préciser quel’Unité de Boumerdès, issuede la transformat ion jur i -dique des ex-EGZI et par lasuite ex-SGI, qui gère huit (8)zones d’activités d’une su-perficie globale de 55 hec-tares , enregistre dans seslivres une créance globale de209 MDA détenus sur les opé-rateurs économiques im-plantés, que ces derniers re-fusent de payer, lequel mon-tant devrai t f inancerl’entretien des réseaux com-muns de ces zones.Toutefois, il est indiqué quela zone industrielle de Lar-baatache citée par l’auteurde l ’ar t ic le comme étantgérée par l’unité de Boumer-dès, est une zone industrielleen cours de viabilisation etne figure nullements dans lepotentiel d’exploitation del’EPE/SPA Divindus-ZI. En conclusion, l’EPE/SPA Di-vindus-ZI a toujours privilé-g ié le dialogue régul ier etpermanent avec les opéra-teurs économiques, considé-rés comme des partenairesdu gestionnaire des zones,néanmoins les créances cu-mulées depuis plusieurs an-nées, en dépit des multiplesactions amiables engagéespour la régularisation de lasituation, forcent l’unité deBoumerdès de recourir auxvoies légales pour préserverles droits de l’Etat actionnaireenvers ces investisseurs.

    C. P.

    L’EPE/SPA, filiale du Groupe Industries locales Divindus

    TissemsiltSolidarité et entraidemarquent le mois deRamadhanUn esprit de solidarité et d'entraiderègne depuis le début du moissacré de ramadhan sur la ville deTissemsilt, où citoyens et acteurs dela société civile ne lésinent pas surles moyens pour venir en aide auxnécessiteux et aux personnesvulnérables, d'autant que cettepériode est marquée par une crisesanitaire provoquée par le nouveaucoronavirus (Covid-19).Cet élan de solidarité estfavorablement accueilli par denombreux citoyens, qui ont déclaréà l'APS apprécier ce genred'initiatives, faisant état de leurentière disponibilité à y prendrepart. Le mois sacré du Ramadhan aété une occasion pour denombreux tissemsiltis de redoublerde gestes de partage et de soutienau profit des catégories vulnérables,particulièrement celles habitant desquartiers populaires, lesagglomérations rurales ou encoreles zones d'ombre, les pluséprouvés par cette situation difficileliée au Covid-19. Dans cet esprit, ElHadj Mohamed, propriétaire d'uneexploitation agricole, n'a pas hésitéà approvisionner trois restaurantsdu chef-lieu de wilaya en produitsalimentaires pour préparer desrepas chauds, dont il assure lui-même la distribution auxnécessiteux et familles vulnérables.Le donateur n'a pas manqué derelever que ces valeurs de solidaritéet d'entraide sont ancrées dans lasociété algérienne. Pour sa part, M.Abderrahmane, propriétaire d'uneentreprise de productiond'aliments de volaille dans lacommune de Tissemsilt, n'a pashésiter depuis le début de ce moisde piété à donner de son temps etde son argent.

    R.R

    I N F OE X P R E S S

    régionsLa NR 6757 - Dimanche 10 mai 2020

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    Mise au point

    Aménagement d’un centre de confinement de 60 lits

    En vertu de loi relative à l’in-formation, nous avons l’hon-neur de vous demander debien vouloir insérer dans voscolonnes la présente préci-sion. Suite à l’article parudans votre quotidien en datedu 6 mai 2020 intitulé « Bou-merdès, que faut-il faire ? »,l’entreprise EPE/SPA Divin-dus zones industrielles (fi-liale du Groupe Industrieslocales Divindus), et en vued’éclairer les lecteurs et delever les ambigüités, tient àapporter les précisions sui-vantes.

    Dans le cadre des dispositionsde prévention décidées par lacellule de crise et d’interven-tion installée au cabinet du walien vue de prendre en chargeles cas suspects de Covid-19,dans le cas d’une augmentationde leurs nombres, un nouveaucentre de confinement de 60lits a été aménagé au niveau del’hôtel d’El Ouldja de la com-mune d’El Matmar, dans la wi-laya de Relizane, a-t-on apprisauprès des services de la wi-laya. Selon la même source, ladécision a été prise par le waliNacera Brahmi. Le centre dis-pose de tous les moyens né-cessaires pour prendre encharge les cas suspects d’in-fection par le nouveau corona-virus, a-t- on indiqué, précisantque le centre a été inspecté cejeudi par le chef de l’exécutiflocal qui avait salué les effortsdéployés par l’administrationdudit hôtel pour l’opérationd’aménagement. La situationsanitaire dans la wilaya est

    «maîtrisée à cette heure», ontassuré les mêmes services, enajoutant que l’aménagement del’hôtel d’El Ouldja est «une me-sure de précaution nécessairepour se préparer à un éventuelaccroissement des cas d’infec-tion». La wilaya de Relizane, àenregistré à ce jours, pas moinsde 35 cas suspectées d’infec-tion par le Covid-19, dont deuxdécès et quinze personnes ont

    quittés les centres de confine-ment Mohamed Boudiaf et celuid’Ahmed Francis de OuedRhiou après avoir été guéris.Depuis le 21 mars dernier, cescentres ont reçu 500 personnessuspectées d’infection par leCovid-19 dont la majorité ve-nues de l’étranger, ou sont desproches de personnes atteintesdu Covid-19.

    N.Malik

    Relizane

  • «L es affaires du foncier, les dé-tournements, les malversa-tions, les passations de mar-chés publics dans des condi-tions suspectes… La liste est longue pourénumérer les actions douteuses dont sesont rendus coupables plus de 200 DEC (lesdélégués exécutifs communaux, qui ontremplacé les maires). Une véritable héca-tombe d’après les résultats, mais aussiune véritable mafia qui s’est constituéeautour de ces dirigeants véreux de notreadministration locale… La décennie des an-nées 90 a été donc pour un certain nombrel’époque des «bonnes affaires» et les res-ponsables locaux se sont distingués, toutau long de leur règne, par une gestion ca-tastrophique du domaine public…Ceux-là, naviguant dans un climat d’insécurité eten l’absence de l’État, occupé par la lutteantiterroriste, ont transformé les com-munes en de véritables agences immobi-lières, faisant profiter parents, proches etconnaissances…Plusieurs scandales et af-faires de gros sous liés directement au fon-cier ont éclaté au grand jour et ne cessentde défrayer la chronique. Plusieurs res-ponsables communaux ont été incarcé-rés, relevés de leurs fonctions, ou mis souscontrôle judiciaire pour avoir été au centrede grandes affaires de détournement de de-niers publics, d’abus de pouvoir et de mal-versations». Quel tableau de chasse !! Un groupe de spectateurs, cette fois-ci, ré-agit. Assis au bon milieu de la salle, il inter-rompt l’artiste, toujours dans l’intention desavoir plus. Il lui demande :-Et l’insécurité ? A qui a-t-elle profité ?L’artiste reprend son explication et répondd’abord aux intervenants : Vous avez raison, l’on peut se poser laquestion suivante : à qui profite l’insécurité? En effet, il s’est produit une grande mu-tation dans le pays à l’abri du couvre-feuet de la sirène d’ambulance. La preuve,l’irruption de «comètes» et de «niches ju-teuses» dans notre champ de vision n’apas fait broncher nos sourcils…Ces gensqui sont à la tête de ces grandes sociétésont dû voler, «mais l’essentiel n’est plus làdans un pays qui tente de s’extirper de lamalédiction de la violence». «Dans le juge-ment populaire, écrivait un journaliste, laligne de partage morale s’est déplacée enquelques années. Elle ne passe plus entrechampions du détournement et industrielsméritants, mais entre ceux qui créent del’activité dans un pays qui vacille et ceuxqui font fuir leur argent à l’étranger. Puisquetout le monde avance par la «tchipa» ougrâce à elle, faisons au moins une place à

    ceux qui «redistribuent» leur argent ici»… Quelle évolution dans nos «mœurs», aprèsces «bonnes manières» qui nous ont été en-seignées par ce credo égalitariste de la Ré-volution algérienne ! Le sage intervient, sans se formaliser, etlance d’une voix insurgée, oubliant peut-être qu’il a commencé par jouer un rôle derégulateur. Cette dernière intervention luisort des entrailles. On la sent, parce qu’ellevient comme une bouffée de chaleur pourremettre, encore une fois, sur le tapis, lesujet de la corruption. - Et la «tchipa», ce mot magique que vousvenez de prononcer ? Que dites-vous decette pratique qui est en train de s’érigeren système, en école ?Les jeunes le suivent et, en une phrasecourte mais incisive, résument toute leurinquiétude pour cette situation grave queconnaît le pays.- La situation est graaaave ! La situation estgraaaave !! Rien ne va plus dans le pays desgueux ! Rien ne va plus dans la «Tchipazie»,le pays de la «tchipa» ! Rien ne va plusdans le pays des passe-droits!Ayant entendu la «tchipa», un terme bienrépandu dans notre société, un spectateurse lève, les bras en l’air, la tête haute, lescheveux ébouriffés, les yeux écarquillés. Ilse lève machinalement comme mû par desconvulsions parce que ce terme réveille enlui ce sentiment de dégoût. Il semble sor-tir d’un cimetière, avec sa pâleur et sa min-ceur. On a l’impression qu’il n’a pas mangédepuis bien longtemps. Il veut s’exprimer.Il veut s’extérioriser. Il veut crier son écœu-rement. Il veut montrer son aversion àcette faune de malotrus qui s’exerce aumétier de la fraude et de la canaillerie. Il de-mande le silence. Il s’excuse auprès del’artiste qu’il compare à un chef d’orchestreet, d’une voix pantelante, commence satirade:- Je vous remercie beaucoup de m’avoirdonné cette chance pour déverser – j’allais

    dire pour vomir – ce que j’ai dans mes en-trailles. Oui, pour vomir, parce que danscette salle ce n’est rien de roter, de péter,il nous faut cracher, en pleine figure decertains, ce que nous avons dans le cœur.Vous nous avez donné cette occasion, dèsle début de votre plaidoyer, et ce n’est pastous les jours que l’on peut se permettrede pareilles incursions dans les pâturagesbien gardés de la «démocratie», la nôtre,celle qui nous sépare de l’autre, la plussimple, la véritable, la juste, qui ne s’embar-rasse d’aucun complexe et qui est fondéesur des principes immuables de respect ducitoyen et des lois. Vous parlez de corruption, de vol, de ra-pine…soit ! Mais qui est à l’origine ? Lepauvre fonctionnaire, d’abord, ce petitagent engagé de son plein gré dans la ba-taille du développement et qui ne peutjoindre les deux bouts, faute de moyens,pardon, à cause d’un salaire minable ? Cepauvre éboueur qui n’arrive même pas às’acheter du bon savon pour laver lagraisse des restes copieux de ces famillescomblées des hauteurs de la capitale, cesfamilles dont on ne leur connaît aucune ori-gine aristocratique, mais qui sont richespar on ne sait quel moyen ? Le salarié dela société des chemins de fer qui passeson temps à compter les heures de retardplutôt que ces trains qui arrivent à desmoments où l’on s’attend le moins ? Ou legardien de la résidence du Président Direc-teur Général de cette société qui ne produitrien, qui a des pléthores de cadres supé-rieurs et de hauts fonctionnaires, qui dé-pense beaucoup d’argent dans le cadredes missions bidons, et qui est constam-ment sous perfusion, pour ne pas mourirde sa belle mort ? La corruption, le vol, les passe-droits sontdu ressort de la «haute noblesse». Ils sontdes métiers cotés en bourse, puisque l’ac-cession à ce corps d’élites exige des di-plômes autrement plus élaborés. L’agilité,

    la souplesse, la malléabilité et l’obéissancesont des critères de choix, pour accéder àces diplômes, mieux appréciés que lesdoctorats en sciences nucléaires ou endroit international. Les détenteurs de cesqualités recherchées ont fait des étudesdans des écoles supérieures, où bac moinsdix et exigé, et où l’honnêteté, la probité etdisons-le, tout de go, la propreté, n’ontpas droit de cité. Ces qualités sont banniesà jamais par un monde qui recherche legain facile et monnaye sa notoriété parses «sonnantes et trébuchantes» et par ses«bunkers» grossièrement édifiés d’où dé-goulinent les eaux usées de salles de bain,mal conçues, «baroquement» décorées etmal utilisées, parce que leurs propriétaires,des « rurbains », sont habitués à faire trem-pette dans l’oued ou le ruisseau qui passeà côté. Et l’artiste, tout seul dans la pénombre dela salle, répète à voix basse, laissant lespectateur gesticuler tout seul : Ah, que s’est bien de rêver ! Dans cette si-tuation, personne ne peut arrêter per-sonne. On peut même dire ce que l’onveut, quand on veut, et dans le style quel’on veut. On peut délirer à sa manière, onpeut aller au fond des choses pour dire ceque l’on ne peut dire lorsqu’on est éveillé.Parce que tout simplement l’on devientcourageux…, téméraire. Et c’est alorsque l’imagination fait le reste. C’est exac-tement comme dans ces films américainsoù on dénonce tout le monde, où on in-sulte tout le monde, mais on se garde dese mettre au devant, comme ce boxeurqui, naïvement, descend la garde. Nousrépétons cette fameuse recommandation: «Toute ressemblance avec des person-nages…etc, etc». Ceci dit, continuons notrerêve. Revenons au théâtre et voyons cequi se trame, dans cet espace qui sembleêtre «le tribunal de la conscience collec-tive»…

    Ne m’en voulez pas, le rêve est gratuit

    culture La NR 6757 - Dimanche 10 mai 202012

    Préambule Peut-on dire que ce que j’écris dans ce texte est une véritable pièce de théâtre, classique, selon les normes requises dans ce genrede littérature ? Le lecteur sera seul juge. En tout cas, si elle n’en est pas une, j’aurai le mérite d’avoir essayé. Mon intention est deprésenter quelque chose qui se tient, sur le plan du contenu, c’est-à-dire du message que je veux transmettre. Mon autre intentionest de présenter quelque chose qui arrive à ce même lecteur dans un style accessible, facile à parcourir, afin qu’il ne puisses’embarrasser de trop d’élocutions pour lesquelles il lui faudrait trimballer une encyclopédie de langue et de grammaire, pour encomprendre le sens et la dimension de cette tragédie qui se joue, hélas, sous nos yeux. Ce serait, de ma part, une marque d’égoïsmeet une manifestation de pédanterie, que je ne devrais jamais afficher, eu égard à ce que je souhaite léguer à la jeunesse, surtout.

    (suite en page )

    Par Kamel Bouchama (auteur)

  • culture La NR 6757 - Dimanche 10 mai 202013Ensuite il se reprend et coupe la parole auspectateur, comme s’il savait déjà où ilvoulait en venir. «Je connais tout cela», luidit-il. Ensuite, il s’approche de lui, le fixedans les yeux et, tout en lui expliquantqu’il est là, dans ce théâtre pour exprimerces mauvais comportements, lui recom-mande de ne plus s’allonger dans une in-cartade pareille. «L’artiste est là !» lui laisse-t-il entendre. Et cet artiste est payé pourdire aux spectateurs ce que les autres doi-vent comprendre et, à la limite, répéterdehors, fidèlement, ce qu’ils ont appris dece magnifique réquisitoire… Après cette re-marque, il continue son texte : - En effet, je connais tout cela, et je sais d’oùvient le mal. N’ai-je pas dit, il y a un instant,que ceux d’en haut laissent pisser le mé-rinos ? Ils ne s’intéressent pas à ceux d’enbas qui, dans leurs aspirations démesu-rées – eux aussi, ont leurs désirs et leursdéfauts –, vont jusqu’à se créer d’heu-reuses occurrences pour se remplir indi-gnement les poches et le ventre, en mêmetemps qu’ils bourrent soigneusement leursmatelas avec des billets qu’ils ne saventcompter. Une affinité d’espèce qui devientune relation stratégique et qui lie les gensd’en haut à ceux d’en bas. Mais une relationqui ne dit pas son nom. Les uns et lesautres savent que la « pelle mécanique »fonctionne admirablement bien. Les divi-dendes gonflent, les affaires s’accroissentet se poursuivent au rythme d’avanta-geuses ponctions et de copieux pourcen-tages. Les « maquignons », – ne pasconfondre avec les cow-boys du Texas qui,eux, ont construit leur fortune au prix detant d’efforts – croissent et se renforcentà l’ombre de l’impunité, pardon de cette dé-chéance qui s’installe au sein d’un pou-voir qui ne peut changer le mal en bien etle diable en ange. Oui, il ne peut rien chan-ger. La preuve, c’est qu’à l’heure des choix,il privilégie les maillons faibles, en allant di-rectement vers les malingres, les décriés,les dénoncés, les honnis et, dans le lan-gage clair, vers ceux qui n’ont jamaisbrillé par leur intelligence. «L’homme fauxà la place qu’il faut», je l’ai déjà dit. C’estainsi que l’on doit lire le fameux slogan,longtemps rabâché par nos dirigeants,sans avoir peur de s’être trompé en ayantutilisé un lapsus linguae ou sans avoirhonte de ridiculiser ceux, parmi les grands,qui n’ont pas le respect des normes et descritères. Un autre spectateur aussi énervé que l’in-tervenant qui l’a précédé, se lève brus-quement et, dans la foulée, jette tout de go,dans un style télégraphique :- D’accord, vous savez, nous savons, ilssavent d’où vient le mal. Mais qu’avez-vous fait, qu’avons-nous fait, qu’ont-ilsfait pour…l’atténuer à défaut de l’extirper,une fois pour toutes ? Y a-t-il un capitainedans notre vaisseau ? Si oui, il y a doncabandon, il y a démission, il y a mêmetraîtrise quelque part, parce qu’il estinadmissible que les choses aillentde travers sans que l’on bouge lepetit doigt, comme on dit ! Ou y a-t-il tout simplement de la désinvolture,même à des niveaux supérieurs ? Jevous le demande… En tout cas, cela nousronge, nous dérange et nous fait mal…,cela nous procure une sensation de dé-goût quand, résignés et impuissants de-vant ces misères, nous levons nos brasvers le ciel en criant : «Allah Ghaleb !». Quene peut-on pas mettre sur le dos d’Allah, luiqui nous recommande constamment :«Aide-toi, le ciel t’aidera !»L’homme sensé le reprend, sans attendrela réponse de l’artiste. Il s’est permiscette «médiation» comme pour diminuerle ton du discours qui commence à êtreplus corsé. Une bonne manière pour bais-ser la température et calmer les esprits. Ilintervient calmement, cette fois-ci, sans

    gravité et sans solennité, plus conciliantqu’avant. - C’est un problème d’éducation,c’est un problème civilisationnel. Il fautretourner à la source pour comprendre ai-sément ce qui nous arrive. La civilisation? Eh bien, peut-être que nous ne l’avons ja-mais connue dans notre pays qui a tantsouffert, pendant les différentes périodesde notre Histoire ? Peut-être qu’avec toutesles invasions et les guerres, nous n’avonsmême pas eu le temps de l’édifier, même sià chaque occasion nous avons essayé dela chanter, de la mettre en exergue pour pa-raître « à la page » comme les autres civili-sés, nos voisins du Bassin méditerranéen?Je vous pose la question ! En réalité, nous avons subi celles desautres – heureusement d’ailleurs, parceque nous n’avons pas eu le temps pourbâtir la nôtre – et nous les avons adop-tées, tout simplement. En effet, nous lesavons prises comme références et commemodèles, aux côtés de nos constantes, denos valeurs et de notre culture ancestrale.Cependant, j’allais dire malheureusement,nous n’avons pu, bien après, peut-être dessiècles après, nous adapter à leurs exi-gences que sont le travail, l’assiduité, le res-pect d’autrui, l’honnêteté, la détermina-tion, la résolution, la patience et la vo-lonté. C’est pour cela que ces exigencesn’ont pas trouvé de champ fertile pour s’yimplanter, laissant la place à la forfaiture etaux autres pratiques mafieuses. Les plus honnêtes, parmi les spectateurs,se taisent. Ils acceptent ces critiques qu’ilstrouvent logiques. Ils adhèrent aux dis-cours de l’artiste et du sage. Certains lescoupent en bon milieu de la scène pourleur apporter leur soutien. Les autres, lesmécontents, réagissent. Le discours neleur plait pas. Ils pensent être visés direc-tement. Quelques uns, parmi eux, ceuxqui pensent vivre dans l’impunité, encorelongtemps, s’esclaffent de rire et prennentdes allures de provocation. Ils connais-sent l’impuissance de notre système. Ils ai-ment taquiner et mépriser les gens, parcequ’ils sont bien à l’aise et parce qu’ils n’ontaucun respect de l’autre. La preuve, com-ment ont-ils «ramassé» leurs fortunes – leterme est juste, les concernant –, e