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MÉTROLOGIE, QUAND L’IGN PREND LA MESURE DES RISQUES Du stockage de gaz naturel au creusement de lignes de métro, l’IGN est présent sur de grands chantiers mondiaux. :: solutions VOS QUESTIONS ET NOS RÉPONSES :: infos géo e-ENSG, L’APPRENTISSAGE EN LIGNE :: zoom sur… LA SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE :: rencontre JASMINE DESCLAUX-SALACHAS, JEUX DE CARTES AU CAFÉ IGN MAGAZINE le monde de l’institut géographique national/ N O 46/ MARS - AVRIL 08 / www.ign.fr

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MÉTROLOGIE, QUAND L’IGN PRENDLA MESURE DES RISQUESDu stockage de gaz naturel au creusement de lignes de métro, l’IGN est présent sur de grands chantiers mondiaux.

: : solutions VOS QUESTIONS ET NOS RÉPONSES :: infos géo e-ENSG, L’APPRENTISSAGE EN LIGNE::zoom sur… LA SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE :: rencontre JASMINE DESCLAUX-SALACHAS, JEUX DE CARTES AU CAFÉ

IGNMAGAZINEl e m o n d e d e l ’ i n s t i t u t g é o g r a p h i q u e n a t i o n a l / N O 4 6 / M A R S - A V R I L 0 8 / w w w . i g n . f r

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:: édito

Bimestriel de l’Institut géographique national, Direction générale : 9, avenue

de Paris, 94300 Vincennes. Siège social : 73, avenue de Paris,

94165 Saint-Mandé Cedex.Tél. : 01 43 98 80 00.

ISSN : 1624-9305. CPPAP : 0211 B 07727.Directeur de la publication : François Brun.

Directrice de la rédaction : Anne-Catherine Ferrari.

Rédacteur en chef : Denis Cottin.

Rédacteur en chef adjoint : Jean-Marc Bornarel.

Comité de rédaction : E. Aracheloff, M. Bacchus,

B. Bèzes, A. Bonnaud, C. Cecconi, J.-E. David, F. Gallois, J. Giralt,

P. Guhur, J.-F. Hangouët, M. Jeannot, P. Laulier, G. Martinoty,

C. Molina, F. Robbiani, C. Sabah, J.-M. Viglino.

Ont participé à ce numéro : J. Charmoille,

T. Clévédé, P. Guhur, G. Hochet, R. Loyant., D. Van Santen

Conception éditoriale et graphique :146, rue du Faubourg-Poissonnière, 75010 Paris.

Tél. : 01 53 21 21 00.

Couverture : DR / Adviesbureau Noord-Zuidlijn

MARS 2008* Du 11 au 13 JOURNÉES DE LA RECHERCHESaint-Mandé (Val-de-Marne)

Quatre demi-journées consacréesaux actions de recherchesmenées par l’Institut. À l’IGN.

* LE 274E FORUM DE LA TOPOGRAPHIE Cachan (Val-de-Marne)

Sur le thème « XYZ et SIG, versla généralisation de la 3D ».

* DU 28 AU 30SALON DE LA RANDONNÉEParis 15e

Avec le lancement de deuxnouvelles versions de Géorando :Liberté et Découverte. À ParisExpo, porte de Versailles.

AVRIL 2008* Les 4 et 5 COLLOQUE INTERNATIONALParis 5e et 6e

« L’identité européenne », vuepar des géographes. Le 4 à la Sorbonne, le 5 à l’hôtel de laSociété de géographie (inscriptionsur [email protected]).

* Du 4 au 6 SALON DU RANDONNEURLyon 6e

Au centre de congrès de la Cité internationale.

* Du 8 au 10 GÉO-ÉVÉNEMENTParis 15e

L’IGN y remettra les prix aux lauréats du concours Géo-Grenelle, qu’il sponsorise, àParis Expo, porte de Versailles.:: actualités

03 Nouveautés, livres, bons plans, informations…

:: grand angle06L’Institut géographique national, grâce à sa maîtrise

de la métrologie, est partenaire de nombreux chantiers à travers le monde et aide ainsi à mieux gérer les risques.

:: solutions15 Posez vos questions par téléphone ou par courriel :

l’IGN vous répond.

:: infos géo16 Depuis 2005, l’École nationale des sciences géographiques

pratique la formation à distance, avec e-ENSG, outil adaptéaux exigences de la révolution numérique.

:: zoom sur…18 Le magazine La GéoGraphie, fruit de la collaboration

entre les éditions Glénat, l’IGN et la Société de géographie.

:: rencontre22 Jasmine Desclaux-Salachas et ses Cafés cartographiques.

:: sommaire n o 4 6 / m a r s . a v r i l 0 8 / w w w . i g n . f r

IGNMAGAZINEAG

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VOUS SOUHAITEZ VOUSABONNER GRATUITEMENT À

rendez-vous sur

www.ign.fr

IGNMAGAZINE :

Réconcilier géographie et géomatique ? Ce numéro d’IgnMagazine zoome sur les liens qui unissent de longue date laSociété de Géographie et l’Ign, associés aujourd’hui avec lesÉditions Glénat pour réaliser le trimestriel La GéoGraphie,illustré d’images et de cartes extraites de leur patrimoine.L’implication de l’Ign dans la connaissance des territoires etleur développement s’inscrit dans une longue histoire, toutcomme ses métiers. La métrologie, pilier de la géomatique, enest un, qui a évolué au fil du temps, atteignant aujourd’hui uneprécision de l’ordre de quelques dizaines de micronsapplicable, au-delà de la stricte mesure de la Terre, à la mise enplace d’infrastructures, la surveillance de risques, de grandschantiers d’aménagement du territoire. Ce champ d’activité,pour lequel l’Ign vient d’obtenir la certification ISO 9001, est ledossier de ce numéro. Et puisque l’on parle de territoire, peut-on s’interroger sur la place de la géomatique dans le cadre duGrenelle de l’Environnement ? Réponse à venir au prochaingéo-événement, qui a fêté ses vingt ans du 8 au 10 avril. Notreconférence y a présenté des applications partenairessignifiantes, et les meilleurs projets ont été récompensés dansle concours « les Géo Grenelle », parrainé par l’Ign.

françois brun, Directeur général de l’IGN

le sens de la mesure

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IGN MAGAZINE _ no 46 _ mars.avril.08 _ 3

La nouvelle voix de l’IGN

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:: actualités

/// Un CycloGuide® est le sésame pour découvrir un département àvélo. Il se compose de douze ou vingt-quatre fiches détaillant chacuneun circuit : durée, dénivelé, informations utiles (vélocistes, cafés, hôtels,campings, restaurants…) et précieux renseignements touristiques(patrimoine, traditions, spécialités culinaires) sur tout un département. Une carte départementale IGN, sur laquelle sont détaillés tous lespoints d’intérêt, permet de se repérer facilement et de ne rien oublier.Chaque CycloGuide® est réalisé en partenariat avec la Fédérationfrançaise de cyclotourisme (FFCT) et ses comités départementaux.Les circuits sont dessinés par des membres locaux passionnés,désireux de faire connaître leur région à travers leur sport favori.Depuis 2006, sept CycloGuide® sont disponibles (Ariège, Cantal,

Gers, Haute-Loire, Puy-de-Dôme, Pyrénées-Atlantiques, Vienne). En 2008, six autres sontprévus : Allier, Landes, Haute-Marne, Hautes-Pyrénées et Deux-Sèvres le 31 mars, le Berry (sur deux départements, Cher et Indre) le 2 juin. cycloguide®, ign / fftc i 12 € ou 16 €

pour en connaître un rayon

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L’avenir en marches

Cartes redistribuées

PRESSE

LIVRE

/// Vous aimez vous promener en famille le week-end, partir à la découverte des trésors naturels de votre région, à pied ou à vélo ? Alors,Géorando Découverte est fait pour vous !Cartes aux échelles adaptées, sélectiond’itinéraires par la Fédération française de la randonnée pédestre (FFRP) et par la Fédération française de cyclotourisme(FFCT) : c’est le « prêt-à-randonner » ! Vous êtes un randonneur au long cours, quiécumez les sentiers de France et d’Europe?

Géorando Liberté a été conçu pour vous : il évolue avec votre passion, vous permet de télécharger les cartes qui vous intéressentet vous met en relation avec d’autrespassionnés. Avec ces DVD de préparation derandonnées pour tous, ce sont des balades et excursions sur mesure qui sont proposées.géorando découverte, ign, 9 titresdisponibles i 24,90 € chacun (prix conseillé) géorando liberté, ign, 1 référence france, i 39,90 € (prix conseillé)i + i www.ign.fr i + i www.georando.fr

TOURISME

contacts presse ign / Thomas Klimek 0143988591 / [email protected]

///« Patrice Parisé est nommé directeurgénéral de l'Institut géographique national(IGN). (...) Patrice Parisé, 59 ans, ancien élève de l’École des travaux publics de l’État et del’École nationale des ponts et chaussées, entre,en1973, à la DDE de Seine-et-Marne, avant de devenir, en 1980, chargé de mission auxcabinets de Joël Le Theule, puis de Daniel Hoeffel,ministres des Transports. Recruté en 1986 par la SAE en tant que directeur des garanties et desrèglements internationaux, [il] se voit confier, en 1991, la direction générale adjointe. En 1993, il retrouve Daniel Hoeffel [comme] conseillertechnique du ministre délégué à l’Aménagementdu territoire, et intègre, en 1995, le cabinet de son successeur, Jean-Claude Gaudin. Adjoint au directeur des routes au ministère del’Équipement de 1997 à 2001, il prend ensuite la direction des programmes aéronautiques à la DGAC (Direction générale de l’aviation civile).Promu en 2003 directeur des routes au ministèrede l’Équipement, il était, depuis trois ans,directeur général des routes. » Les Échos, 6 mars 2008.

/// Les auteurs nous permettent d’aborder,dans ce tome II du Dessous des cartes,les problèmes majeurs du monde contemporainet les défis auxquels les peuples seront confrontésdans les décennies à venir. Qu’il s’agisse de la mondialisation ou des bouleversementsécologiques, une approche par les textes, claireet synthétique, de ces problématiques, associée,pour la forme, à une maquette innovante et élégante, garantit un agrément de lecturepour les passionnés des défis géopolitiquesémergeant au seuil de ce XXIe siècle.le dessous des cartes 2, atlas d’un monde qui change, jean-christophe victor, virginieraisson, frank tétart et frédéric lernoud, arte éditions - tallandier, 208 pages i 29 €

Ndlr : à l’heure où nous mettions sous presse, Patrice Parisén’avait pas encore pris ses fonctions.

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:: actualités

ÉVÉNEMENT

UN POUR TOUS…

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/// L’histoire des forums de l’ENSG a commencé en 1998 avec le premier forum GPS,suivi bientôt par les éditions photogrammétrie, cartographie, SIG et, enfin, topographie.Grande première cette année, ces forums ont été regroupés sur trois jours consécutifs,du 5 au 7 février, afin de leur insuffler une dynamique nouvelle. Organisés par desélèves de mastère, ils représentent une réelle opportunité d’échanges avec les acteurs du monde de la géomatique : exposants, conférenciers et visiteursétaient au rendez-vous. Les conférences, tables rondes et Café cartographique ontremporté un franc succès, permettant d’aborder une profusion de sujets d’actualitétout au long de ces trois journées riches en événements : guidage des enginsagricoles par GPS, texturation d’environnement urbain par couplage caméra - télémètrelaser, ou encore une étude sur l’implantation des stations Vélib’.©

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/// Yves Egels, professeur à l’École nationale des sciences géographiques(ENSG), se souviendra longtemps de ses aventures au pôle Nord en avril 2007 avec l’expédition de Jean-Louis Étienne, pour tester les instruments de mesure de l’épaisseur de la banquise, dans le cadre de la IVe Année polaire internationale(pour l’instant différée à la suite de l’accident du dirigeable). Les pilotes russesd’Antonov qui ne brûlaient pas que du kérosène, un atterrissage en moins de300 mètres en raison d’une faille en travers de la « piste », la poussée des réacteursà l’envol de l’avion qui fit aussi décoller tous les instruments à peine déposés au sol, le bulldozer qui resta planté dans la banquise, le robot sous-marin qui avait repêchéles boîtes noires dans la mer Rouge après le drame de Charm el-Cheikh, la « touriste »en traîneau à chiens, les inspecteurs du WWF et leur fusil, la neige à faire fondre pourobtenir de l’eau douce… Bref, l’aventure ! Jusqu’au 14 juillet 2008, on peut revivrecette expédition grâce à l’expo photo au Centre de documentation de l’IGN (du lundi au vendredi de 9h30 à 17h30, 6-8, avenue Blaise-Pascal, 77420 Champs-sur-Marne).

IGN MAGAZINE _ no 46 _ mars.avril.08 _ 5www.ign.fr

/// C’est désormais une tradition : l’École nationale des sciences géographiques (ENSG) ouvre ses portes au public le deuxième samedi de janvier. Temps fort de communication de l’école,cette manifestation est une occasion unique pour le profane de découvrir les différentes disciplinesqui constituent la géomatique. Géodésie, topographie,photogrammétrie, télédétection, cartographie, SIG…, autant de termes « barbares » dont les visiteursenthousiastes ont pu découvrir les applicationstechniques. La journée portes ouvertes a ainsi permis aux étudiants et parents venus en nombre de découvrir l’école, ses locaux, ses moyenspédagogiques, ses formations, ses enseignants et ses élèves, ainsi que les nombreux débouchés d’une discipline en plein essor.

:: actualités

www.ign.fr

On n’a pas froid aux yeuxMISSION

La géomatique, c’est quoi?DÉCOUVERTE

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> Sur le stand IGN en partenariat avec l’IGO et GVA.> Image d’Oktapodi, film réalisé à Gobelins, l’école de l’image.

/// Environ deux mille participants ont assisté à cesalon européen phare de Monaco, les 30 janvier et1er février 2008. Consacré aux technologies de l’imagenumérique, c’est le rendez-vous de tous les acteurs de la création numérique, où la 3D tient une placemajeure grâce à l’évolution des technologies logicielles.Aux côtés des directeurs d’animation et des superviseursd’effets spéciaux se retrouvent désormais des designers,architectes, paysagistes, responsables de bureaux d’étudeset ingénieurs territoriaux. « La 3D est aujourd’hui uneindustrie incontournable, qui connaît une croissanceexceptionnelle. C’est un outil devenu stratégique pour l’aide à la conception, la décision et la promotion »,affirme Laurent Puons, directeur général d’Imagina. L’IGNy a été présent, et François Brun, son directeur général, aparticipé à une conférence sur le thème « Convergenceentre SIG et maquette 3D : une nouvelle ère de partage ».

SALON

Imagina, l’IGN était là

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MÉTROLOGIESi le risque zéro n’existe pas, le principe de précaution contraint

industriels et aménageurs à une précision de plus en plus poussée.

Cette exigence accélère le développement d’instrumentations « intelligentes ». Du stockage de gaz

naturel au creusement de lignes de métro, l’IGN est partenaire sur de grands chantiers mondiaux.

Quand l’IGN prend la mesuredu risque

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out bouge. Les dunes de sable dansles déserts, les gratte-ciel desmétropoles, les tabliers des pontset des viaducs… Tout bouge, sous

l’effet du vent, de la chaleur, de la pluie, desactions humaines, etc... Tout bouge, et c’estnaturel, l’important est de pouvoir préciserde combien pour prévenir les mouvementsanormaux et les évolutions incontrôlables. Lesuivi de ces mouvements et la surveillance dela stabilité de secteurs naturels comme desouvrages d’art sont le cœur de métier de l’unitéTravaux spéciaux de l’IGN.

NIVELLEMENT PAR LE HAUTGlissement de terrain menaçant d’effondre-ment des monuments comme le château deSaumur ou mouvement de terrain consécutifà l’exploitation du sous-sol, la prévention deces risques fait appel aux techniques topomé-triques terrestres et spatiales. Il s’agit d’étu-dier le comportement du sol par rapport à unezone de référence stable et son évolution dansle temps. La méthode consiste à fixer l’étatinitial du terrain à partir duquel on pourramesurer l’évolution du phénomène par com-paraison des géométries successives. Le géo-mètre construit donc les points de référenceet fixe les procédures qui seront reproduitesà chaque opération de mesure, du schémad’observation aux règles d’utilisation des ins-truments étalonnés et contrôlés.

Les premières techniques utilisées sont cellesdu nivellement, comme l’explique Thierry Person,chef de l’unité Travaux spéciaux du serviceGéodésie et Nivellement (SGN) de l’IGN. « Elles s’appliquent à tout type de mouve-ment de sol : affaissement, tassement, gon-flement-retrait et à leurs conséquences quesont les glissements de terrain. Le nivelle-ment direct procède par mesures de dénive-lées en cheminant sur le terrain avec des ins-

truments ayant une résolution de quelques cen-tièmes de millimètre pour des portées allantjusqu’à 40 mètres. »C’est ainsi que l’unité Travaux spéciaux mesureannuellement, à la précision millimètrique, lesmouvements du site d’extraction minière dePoligny, dans le Jura, en cheminant sur une qua-rantaine de kilomètres. Six opérateurs livrentdes résultats sur cinq-cent-trente points demesure en deux semaines.

DÉCRYPTAGE

> Les soubresauts de Saumur

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• XVIIE SIÈCLE : écroulement de la tour nord-ouest, effondrement de l’aile ouest.

• XIXE SIÈCLE : dérasement de la tour nord-est.

• XXE SIÈCLE : effondrement de l’éperon nord-est du rempart nord (1911), écroulement de ce même éperon(1963), effondrement du rempart sud et du talus d’escarpe au nord-est du front nord (1965-1967).

• XXIE SIÈCLE : effondrement de la partie ouest du rempart nord (2001).

> Château de Saumur (XIe-XIVe siècles).

/// En nappe aquifère : cela consiste à injecter le gaz au moyen d’un compresseurdans une couche souterraine de roche poreuse et perméable(entre 400 et 1000 mètres de profondeur en moyenne)contenant à l’origine de l’eau.Situées en région parisienne,dans l’Est et dans les Pays de la Loire, elles contiennent au total plus de 7 milliards de mètres cubes de réserve.

/// En cavité saline : il s’agit de créer par dissolution à l’eaudouce (lessivage) une caverneartificielle d’une centaine demètres de diamètre et d’unvolume libre compris entre100000 et 500000 m3. Elle estcreusée à environ 1500 mètresde profondeur dans une couchede sel gemme aux propriétésfavorables : très faible porosité,imperméabilité, neutralitéchimique, stabilité mécanique.

Le débit important répond auxpics de consommation. En France, GDF stocke ainsi plusd’un milliard de mètres cubesdans une cinquantaine de cavitéssur trois sites : Manosque(Alpes-de-Haute-Provence),Tersanne (Drôme) et Étrez (Ain). /// Activités : études sismiques,analyses géologiques, repéragede failles éventuelles…i + i rubrique FAQ de GDF :www.gazdefrance.com

le stockage souterrain gdf utilise en france deux techniques pour stocker le gaz naturel.

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> Carte au 1 : 25 000 sur laquelle figure la zonede stockage souterrain de gaz naturel d’Étrez.

> Site de stockage de gaz à Tersanne.

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IGN MAGAZINE _ no 46 _ mars.avril.08 _ 9www.ign.fr

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« Actuellement à Tersanne, par exemple, pour-suit Christian Rolin, GDF demande à l’IGN deréaliser cette surveillance sur une superficied’environ 40 km2 correspondant à un ensembled’environ 150 points de mesure au-dessus deses cavités exploitées en gaz naturel, tous lestrois ans. Après une analyse fine des résul-tats des mesures, GDF informe son autoritéde tutelle (la Drire) du résultat de ces mesures.Cette administration a aussi été amenée àdemander à GDF des évaluations prospectivesde l’impact de cette activité dans le domainedes stockages souterrains de gaz naturel àune échelle temporelle de l’ordre du siècle. »

ROBOTISATION DE LA SURVEILLANCESi le suivi de subsidence sur des sites naturelsne demande guère plus qu’une fréquenceannuelle des mesures, la surveillance de stabi-lité d’ouvrages d’art ou de chantiers en coursexige, en revanche, une vigilance quotidienne,voire continue. C’est pourquoi l’on progresserapidement dans l’automatisation, constateThierry Person. « Certes, nous continuons à prendre des mesuresaltimétriques pour les tabliers de pont (d’Iroise,de Brotonne…) en entrant dedans pour lesparcourir sur toute la longueur, explique-t-il.Mais pour des sites de dimensions restreintes,on peut utiliser des niveaux robotisés.

LE FLUAGE DE CAVITÉSC’est également pour atteindre une précision opti-male que Gaz de France a choisi l’IGN pour sur-veiller la stabilité de ses sites de stockage souter-rain de gaz naturel en cavité saline. En France,l’entreprise exploite une cinquantaine de cavitéssalines sur trois sites – Manosque, Tersanne etÉtrez –, cumulant plus d’un milliard de mètrescubes. Ces cavités, situées à environ 1500 mètresde profondeur et d’une centaine de mètres de dia-mètre, peuvent avoir un volume libre compris entre100000 et 500000 m3. Elles présentent plusieurs avantages, que souligneChristian Rolin, expert à la direction des grandesinfrastructures de GDF : « Les couches de sel pro-fondes, issues de périodes anciennes, présen-tent des qualités d’étanchéité excellentes. Surles parois de la cavité, deux pressions s’oppo-sent : celle à laquelle le sel gemme est soumispar le poids des terrains et celle du gaz contenudans la cavité. La seconde étant toujours infé-rieure à la première – elle varie entre, grossomodo, 80 et 250 bars –, il s’ensuit une légèredéformation de la cavité qui, avec le temps, atendance à perdre un peu de son volume initial.Cette perte de volume au fond se transmet defaçon plus ou moins lente vers la surface. GDF,industriel responsable, suit avec minutie l’évo-lution de l’altimétrie en surface au-dessus de lazone de stockage. »

www.ign.fr

> L’unité Travauxspéciaux de l’IGN

DÉCRYPTAGE

> Opérations de nivellement direct pour contrôle de conduite forcée dans les Pyrénées.

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> Coupe d’un stockage en nappe aquifère. 1 Couverture étanche. 2 Réservoir. 3 Stationcentrale. 4 Puits d’exploitation : injection,soutirage. 5 Puits de contrôle. 6 Puits de contrôle de l’aquifère supérieur. 7 Aquifère supérieur.

> Coupe d’un stockage en cavités salines. 1 Station centrale. 2 Puits d’exploitation. 3 Cavités salines. 4 Couche de sel gemme.

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• création : 1961, au sein de la direction de la Géodésie.

• personnel : 3 ingénieurs, 9 géomètres et 3 opérateurs de terrain.

• matériel : spécifique à la mesure, dont un gyroscope (Gyromat 3000) et un gravimètre absolu (Micro-g A10).

• missions : surveillance de stabilité, essais industriels, positionnements divers,expertises et études de faisabilité.

• certification : ISO 9001 en 2007.

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L’automatisation du système permet d’ob-tenir une information altimétrique précise entemps quasi réel. On peut aussi, par tachéomé-trie, détecter précisément des mouvements debasculement ou de déformations. L’IGN utilisecette technique pour étudier le mouvement despiles du pont Eiffel de Cubzac (Gironde) ou sur-veiller l’état de barrages du Massif central oudes Pyrénées. »

LES DESSOUS D’AMSTERDAM« L’automatisation de ces processus est lecœur de notre relation avec Sol Data, pour-suit Thierry Person, depuis le suivi de la sta-bilité de tours à Hong Kong jusqu’à la construc-tion de la gare de King’s Cross à Londres ouune nouvelle ligne de métro à Barcelone. L’uti-lisation la plus spectaculaire, et la plus mas-sive, de ces systèmes robotisés reste le dis-positif de 74 de ces tachéomètres, baptisésCyclops, dans les rues d’Amsterdam pour laconstruction d’une ligne de métro… »Amsterdam représente un défi de taille pourtout ingénieur en transport. En 1965, la muni-cipalité prit la décision de construire quatrelignes de métro. Les technologies, à cetteépoque, commandaient la démolition d’im-meubles. Opposés à la destruction de nom-breux bâtiments anciens, les résidents des-cendirent dans la rue et tentèrent de bloquerla construction du métro. «La préservation du patrimoine architectu-ral de la ville ancienne a été le premier enjeu,confirme Jean-Ghislain La Fonta, directeurgénéral de Sol Data. Aujourd’hui, les nouvellestechniques permettent enfin la réalisation delongs tunnels sans dommages pour le bâti,mais, en contrepartie, le contrôle des mouve-ments de terrain est une absolue nécessité. »En effet, le tunnel du nouveau métro d’Amster-dam doit passer dans un sol meuble à 30 mètressous terre, mais, comme à Venise (Italie), lespieux des fondations des maisons anciennesvont jusqu’à 20 mètres de profondeur. L’IGNest partenaire de JV Sol Data Grontmij (parte-naire néerlandais) qui travaille directement

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> Modélisation des renforcements de ciment destinés à consolider une future voie de circulation aux Pays-Bas.

amsterdam, ligne 2des travaux fondés sur l’anticipation des risques

* Infrastructure : deux tunnels jumeaux situés entre 20 et 31 mètres sous la surface, trois stations,longueur totale de 3,8 km. * Instrumentation : 165 électronivelles (à l’intérieur des bâtiments), 3 700 plots de nivellementmanuel dans les bâtiments, 1 330 plots de nivellement sur le sol, 715 points de mesuresextensométriques et 1 602 inclinomètres, 48 piézomètres à corde vibrante, 720 soudures de jauges de contrainte, 74 théodolites et 5 000 prismes réflecteurs sur les façades des bâtimentsde la ville. * Logiciel : le logiciel d’instrumentation Geoscope de Sol Data, dont certains modules ont étécodéveloppés avec l’IGN, pilote les ordinateurs, les théodolites et les dataloggers. Il opère lessynthèses graphiques en temps réel, le contrôle de mesures et peut déclencher alertes et alarmes.

• 1995 : année de création de l’entreprise, filialede Solétanche Bachy.• 225 théodolites Cyclops installés sur 83 chantiers à travers le monde.• 150 employés, dont une majorité d’ingénieurs,de 15 nationalités.• 7 filiales (Angleterre, Espagne, États-Unis, Hong Kong, Hongrie, Pays-Bas, Portugal).• 2 sociétés techniques associées (Européenne de géophysique, Sol Data Acoustique et Vibration).i + i www.soldata.fr

> Sol Data

EN CHIFFRES

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> En haut : le tracé du métro d’Amsterdam. En bas : l’un des 165 canaux au cœur de la ville historique.

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www.ign.fr

> Théodolite robotisé visant automatiquement descibles sur des immeubles dans une rue d’Amsterdam.

> Calage d’un théodolite robotisé sur une plate-forme dans une rue d’Amsterdam.

> Installation d’un théodolite robotisé sur le toitd’une maison ancienne d’Amsterdam.

sous contrat avec la ville d’Amsterdam afin degarantir la totale sécurité du projet. Le contrat signé en juin 2000 comprend d’abordla conception détaillée de l’instrumentationmanuelle et automatique et son installation dansle centre-ville. En fonction du nombre de bâti-ments à surveiller (1800) fixé dans le contrat, lesingénieurs IGN et Sol Data ont donc commencépar localiser précisément le positionnement desappareils, un par un, pour en optimiser le rende-ment et ont installé quelque 5000 prismes réflec-teurs sur les façades. Comme pour tous les grands projets d’infrastruc-tures urbaines, cette première phase d’installa-tion prend plusieurs mois, comme l’explique Jean-Ghislain La Fonta : « Elle est capitale, car lesenjeux sont multiples : qu’il s’agisse du tunnelsous la ville de Toulon ou du futur – et encorecontesté – passage du TGV sous la SagradaFamília de Barcelone, ce sont des chantiers deplusieurs millions d’euros, avec des risquesmatériels et environnementaux, des assurances,des cautionnements et des responsabilités juri-diques en proportion. »La deuxième phase, celle du monitoring, s’étendsur toute la durée des travaux et se prolongeraencore pendant un an après la mise en service dela ligne. Une fois réalisé l’apprentissage des ordi-

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nateurs associés aux Cyclops, les données sontenvoyées par radio à un ordinateur central, quiprocède aux calculs, avec une fiabilité accruedu fait que, ce réseau fonctionnant vingt-quatreheures sur vingt-quatre, la moindre anomalieest aussitôt repérée. C’est le résultat d’une bellecomplémentarité entre Sol Data et l’IGN, convien-nent les partenaires : l’IGN, pour la géométrie,la mesure et le calcul ; Sol Data pour l’acquisi-tion des données, le traitement informatique,la sauvegarde et une restitution synthétique etrapide indispensable à une prise de décisionréactive par l’ingénieur.

DES TRAVAUX TRÈS SPÉCIAUXCette complémentarité vaut aussi à ces parte-naires d’intervenir sur de grands projets inter-nationaux, à commencer par le plus grandchantier scientifique mis en œuvre actuelle-ment en France : le Laser Mégajoule (LMJ),l’un des grands outils du programme « Simu-lation » engagé pour la dissuasion françaiseaprès l’arrêt des essais nucléaires. L’enjeu, ici,n’est pas la sécurité, mais il est d’ordre indus-triel. Réalisé sous la maîtrise du Commissa-riat à l’énergie atomique (CEA), ce laboratoiregéant est destiné à la recherche scientifiquecomme aux applications militaires :

• 743 027 habitants (1 514 050 au total dans l’agglomération).

• 600 000 vélos en circulation.

• 2 500 péniches d’habitation, 110 bateaux-mouches (y compris bateaux-salons) et 9 ferries et bacs.

• 1 281 ponts – dont 8 à bascule et 1 pont-levisen bois, le pont Magere – enjambant 165 canaux.

• 232 tramways pour 17 lignes, 30 lignes de bus.

Source : Amsterdam Toerisme & Congres Bureau.

> Les transports à Amsterdam

EN CHIFFRES

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240 faisceaux laser amplifiés vont conver-ger sur une cible située dans une sphère de10 mètres de diamètre pour provoquer unefusion nucléaire analogue à celle qui se pro-duit dans le Soleil. Thierry Person précise le rôle de l’IGN, associéà Sol Data : « Notre travail de géomètre consisteà mettre en place différents référentiels à par-tir desquels les industriels vont positionnerleurs installations, dont les lignes d’amplifica-tion laser. La précision des coordonnées decertains points, selon le référentiel considéré,devrait atteindre 50 microns. C’est la condi-tion de l’efficacité de la chaîne laser. Nous pro-cédons donc à des études, des simulations,des observations, de jour comme de nuit, selonles conditions d’accessibilité. »

SUR TOUS LES CONTINENTSDans le même temps, l’IGN participe au projeteuropéen S@ny (Sensors Anywhere), pour lamise en place d’outils d’analyse de donnéesissues de n’importe quel type de capteur, surtrois grands thèmes environnementaux : l’eauet les risques maritimes, l’air et les risques depollution atmosphérique, la terre et les risquesde mouvements de terrain. « C’est sur ce dernier thème que nous inter-venons avec Sol Data, indique Thierry Person.En nous référant à notre expérience dans lesuivi de stabilité, notre rôle consiste, notam-ment, à développer un capteur GPS pour ladétection de mouvements de terrain ou degrands immeubles. La finalité, à terme, est

/// Le premier objectif deS@ny (Sensors Anywhere)est d’élaborer une architecturestandard qui permette le plugand measure des donnéesenvironnementales acquisespar tous types de capteurs(fixes, mobiles, terrestres,aérotransportés, en orbite,existants ou émergents).Orientée sur les risquesmaritimes, atmosphériques etgéologiques, cette architecture

standard doit contribuer à l’infrastructure GMES (GlobalMonitoring for Environmentand Security), initiative del’Agence spatiale européenneet de l’Union européennevisant à fédérer et rationaliserles activités d’observation de laTerre. Parmi la quinzaine departenaires, sous coordinationautrichienne (Austrian ResearchCentres GmBH-ARC), IGN et Sol Data ont été sélectionnés

pour leur expérience dans la surveillance de stabilité au moyen de réseaux de capteurs et les performancesdu logiciel Geoscope.i + i www.sany-ip.org

l’europe voit loin le projet européen s@ny et ses partenaires

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esa> Incendies au nord-ouest

du Portugal et de l’Espagne.

une instrumentation multicapteur intelligente,c’est-à-dire un réseau de capteurs sachantcommuniquer entre eux, l’un pouvant prendrela relève d’un autre en cas de panne. On y tra-vaille avec le Laboratoire d’optoélectroniqueet de micro-informatique (Loemi), qui a lacompétence pour fabriquer le prototype, lescalculs étant assurés par le SGN. » L’unité Travaux spéciaux surveille aussi la conduiteforcée sous laquelle doit passer le tunnel de laliaison ferroviaire Lyon-Turin. Et, outre une étude

> Mesures de rattachement en topométrie de précision entre différents moyens de positionnement en Afrique du Sud.

sur la mesure de distance au millimètre entredeux télescopes astronomiques à Hawaï, elle estintervenue en Afrique du Sud et en Chine sur dessites où sont utilisés la combinaison de quatretechniques de géodésie spatiale : GPS, Doris, SLRet VLBI. Entre grandes infrastructures et projetsscientifiques, l’unité Travaux spéciaux diversifieainsi son programme d’opérations, d’études et d’ex-pertises à la faveur de sa certification ISO 9001 etde ses partenariats, mais aussi de ses collabora-tions avec d’autres entités de l’IGN. n

S@ny is an Integrated Project (contractnumber 0033564) co-funded by theInformation Society and Media DG ofthe European Commission within theRTD activities of the Thematic PriorityInformation Society Technologies.

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rents modules de récupération d’informationset de visualisation des résultats afin de suivreen temps réel l’évolution d’un point précis del’objet en mouvement. Le tout a permis nonseulement d’obtenir des résultats d’une plusgrande précision, mais aussi sur la visualisa-tion, également en temps réel, des différentesphases de lançage du tablier.

DU SUR-MESURELa technique GPS, déployée et éprouvée lorsde ces deux interventions, permet aussi de trai-ter des ouvrages de taille supérieure avec lamême précision, là où la topométrie atteint,elle, ses limites. Les résultats obtenus et l’op-timisation des processus consécutive à cetteopération test ouvrent la voie à de nombreusespossibilités dans ce domaine. Les Travaux spé-ciaux de l’IGN, en plus des activités de métro-logie, peuvent donc ainsi réaliser des mesuresde positionnement aussi bien dans le cadre desactivités du service Géodésie et Nivellementque sur commande extérieure. n

L’IGN EST SUR LE PONT

e viaduc de Millau (Aveyron), plus hautpont haubané du monde a été inauguréle 14 décembre 2004. Cet ouvrage d’art

indispensable à l’autoroute A75 affiche des dimen-sions exceptionnelles. Long de 2 460 mètres, ilcompte sept piles (la plus haute atteignant245 mètres) et 154 haubans. Plus haut que latour Eiffel, ses pylônes culminent à quelques340 mètres au-dessus du Tarn, et son tabliermétallique est large de plus de 27 mètres.À la suite de l’intervention réalisée sur le viaducde Verrières (Aveyron) en 2000 – avec utilisationd’un système GPS temps réel « standard » pourla surveillance de l’avancement de la pose dutablier –, l’Institut a été sollicité par l’entité char-gée du contrôle de la construction du viaduc deMillau, l’arrondissement interdépartemental desouvrages d’art (AIOA A75). Forte de son expé-rience, l’unité Travaux spéciaux de l’IGN a réaliséle même type de travaux qu’à Verrières, mais eny apportant de nombreuses améliorations. En par-ticulier sur le logiciel CRNET de traitement desdonnées acquises, auquel ont été adjoints diffé-

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> Le viaduc de Millau, le plus haut pont haubané du monde.

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> Pont Eiffel à Cubzac-les-Ponts, dans la Gironde (ci-dessus et ci-dessous).

> Pont de l’île de Ré, dans la Charente-Maritime.

> D’autres ponts

EN CHIFFRES

• Île de ré : inauguré le 19 mai 1988, ce pont à poutres cantilever est constitué de 28 pilesdistantes de 110 mètres et de 27 travées, dont le point culminant est à 42 mètres au-dessus du niveau de la mer. Sa longueur totale est de3840 mètres (rampes d’accès comprises), ce quien fait le plus long de France. Il relie La Pallice à Rivedoux-Plage, sur l’île (Charente-Maritime).

• eiffel de cubzac : situé sur la RN 10, ce pont-viaduc en poutres en treillis (3000 tonnes de fer) enjambe la Dordogne entre Saint-Vincent-de-Paul et Cubzac-les-Ponts (Gironde). Long de 1 046 mètres et divisé en 8 travées sur 7 piles, il a été construit de 1879 à 1883.

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e Laser Mégajoule s’inscrit dans leprogramme « Simulation » mis enœuvre en 1995 par la direction des

applications militaires du Commissariat à l’éner-gie atomique (CEA). Suite à l’arrêt des essaisnucléaires, il s’agit de pérenniser la sûreté desarmes de dissuasion françaises en reprodui-sant, par le calcul, les différentes étapes dufonctionnement d’une arme nucléaire. Situéau Barp (Gironde), au Centre d’études scien-tifiques et techniques d’Aquitaine (Cesta), leLaser Mégajoule est un immense laboratoirede 300 mètres de longueur. Au centre, une sphère de 10 mètres de diamètresur laquelle vont converger 240 faisceaux laseramplifiés. Au cœur de cette sphère, une cavitéen or de quelques millimètres cubes contenantdes atomes de deutérium et de tritium, des iso-topes d’hydrogène. Sous l’effet de l’intenseconcentration d’énergie lumineuse, ces atomesse combineront en noyaux d’hélium et libére-ront des neutrons. Une fusion nucléaire ana-logue à celle qui se produit dans le Soleil. C’estde la précision du positionnement de la chaînelaser que dépend la réussite du processus. L’unité Travaux spéciaux de l’IGN et Sol Dataassurent une précision de 50 microns à l’aidede tachéomètres et de lasers trackers. Les

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> Mesures de haute précision réalisées par l’IGN à l’aided’un tachéomètre dans les locaux du Laser Mégajoule.

acquis de cette expérience devraient leur per-mettre de les appliquer à des chantiers aéronau-tiques et nucléaires civils. n

i + i www.lasermegajoule.com

L’IGN AU RAYON LASER

L> L’intérieur du Laser Mégajoule en septembre 2007.

> Pilotage de la chambre d’expérience sphérique au-dessus du cœur du Laser Mégajoule au Cesta (Le Barp , dans la Gironde). Cette même chambre d’expérience une fois qu’elle a été installée (en vignette).

> Instruments de métrologie

GLOSSAIRE

• gravimètre absolu : instrument mesurant l’intensité du champ de pesanteur en chronométrant la chute libre d’une massedans une chambre à vide.

• gyroscope : capteur de position angulaire qui permet la détermination de directionsprécises en milieu clos (laboratoires, tunnels…).

• inclinomètre : lecteur d’angles mesurés parrapport à l’horizontale ou à la verticale, permettantde suivre l’inclinaison sur un à trois axes.

• laser tracker : interféromètre mobilecapable de mesurer des distances à la précisionde 10 à 20microns, et muni de capteurs angulaires.

• niveau et mire : outils permettant dedéterminer, par nivellement direct, la différencede hauteur entre deux points distants dequelques dizaines de mètres.

• récepteur gps : outil de détermination de position de points à précision subcentimétrique.Le géomètre se réfère au RGP (réseau GPSpermanent) et aux réseaux géodésiquesmatérialisés.

• tachéomètre (ou théodolite) : appareilopérant des mesures d’angles horizontaux etverticaux pour déterminer des directions tout encalculant les distances. La mesure se fait à l’aided’un prisme réflecteur placé au point à mesurer.

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IGN MAGAZINE _ no 46 _ mars.avril.08 _ 15www.ign.fr

:: solutions

GÉOPORTAIL

• Sur le site Internet de l’IGN, www.ign.fr, des professionnels apportent des réponses claires et détaillées qui, pour certaines, feront l’objet d’une publication dans IGN Magazine.

POSEZ VOS QUESTIONS

i + i www.ign.fr

• Étudiante en sciences, je souhaiteintégrer l’ENSG pour une formationen géomatique. Quelles sont les conditions d’admission?

On peut entrer à l'ENSG à tous les niveaux. Si vousdisposez déjà d'un diplôme scientifique d'au moinsbac+2 , le cycle ingénieur peut vous intéresser. L’intégration en première année du cycle d’ingénieurest possible pour les titulaires du niveau L2 ou L3 (bac+2 ou bac+3) en passant le concours nationalDEUG mathématiques, ou encore par admission surdossier. L’admission en deuxième année est envisageable,sur dossier également, pour les étudiants possédant un diplôme de niveau M1 ou M2 (bac+4 ou bac+5).Forte de son expertise et de son expériencepédagogique dans les sciences et techniques de la géomatique, l’ENSG propose une vaste palette de formations professionnalisantes de niveau master et mastère spécialisé, avec des partenairesreconnus de l’enseignement supérieur. Ces formations sont accessibles aux titulaires d’un diplômescientifique de niveau M1 et M2.

i + i www.ensg.eu

L’IGN VOUSRÉPOND FORMATION

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• Pourquoi la photographie aériennede la France sur le Géoportail n’est-elle pas homogène en colorimétrie?Que faites-vous pour y remédier?

Le nombre de clichés nécessaires pour couvrir la France est important : plus de 100000 clichés en couleurs assemblés en 600000 dalles de 1 km2. Ces clichés présentent de fortes disparités dues, entre autres, à un ensoleillement différent d’une prise de vue à l’autre ou à l’évolution saisonnière despaysages, si les missions photo sont espacées dans letemps. L’état de l’atmosphère pendant les prises devue peut également avoir une grande influence.Pour améliorer l’harmonisation radiométrique, L’IGN amis au point son propre logiciel d’égalisation. Chaquecliché est corrigé des effets internes d’éclairement etde couleurs liés à l’ensoleillement. L’ensemble des clichésd’un département est homogénéisé, et la mosaïqueest globalement rehaussée en couleurs et en dynamiqueafin d’obtenir un rendu le plus naturel possible.En revanche, les radiométries des clichés ne sont pashomogénéisées d’un département à l’autre, ce qui explique que des différences soient visibles sur le Géoportail. Les mêmes principes générauxs’appliquent à d’autres services comparables.

i + i www.geoportail.fr

> À gauche : prise de vue du Vaucluse égalisée statistiquement (méthode classique).À droite : harmonisation radiométrique par la méthode IGN.

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:: infos géo

epuis vingt ans, la révolutiondes données géographiquesnumériques a bouleversé l’acti-vité professionnelle des métiers

utilisateurs de cartes sur papier (urbanisme,logistique, protection civile…). Si les débutsfurent parfois difficiles, la géomatique afini par s’imposer. Et nul ne songerait plusaujourd’hui à exercer ces activités sanssupport numérique !Une telle révolution concerne maintenantl’enseignement et la formation. Avec des obs-tacles similaires : activités préparatoiresaccrues, techniques lourdes, nouvelles règleset normes, légère résistance au changementde la part de certains professionnels… Encontrepartie, les retours sur investissementsont majeurs. En formation continue, c’est ledéploiement rapide de formations adaptéesà des populations massives et distantes. Enformation initiale, c’est l’individualisation, endépit de ressources rares ou d’effectifs faibles.Mais la formation à distance (FAD) a d’autresobjectifs que la réduction des coûts de for-mation : elle présente surtout l’avantage derendre possibles, techniquement et écono-miquement, des formations qui, sans elle,n’auraient pas existé.Ainsi, en 2005, l’ENSG a créé e-ENSG, des-tinée à la formation par le numérique. Unpetit nombre de principes en sous-tendentl’activité : œuvrer pour la formation initialeà l’ENSG et pour la formation continue del’IGN, s’appuyer sur Internet, produire descontenus réutilisables faciles à mettre à jour,

travailler en synchrone ou en asynchrone,gérer les contenus produits en matière dedroits d’auteur et de métadonnées LOM(learning object metadata), s’appuyer surdes réseaux de partenaires. Les réponsestechniques sont la mise en œuvre d’uneplate-forme d’e-learning et de dispositifs devisioconférence. L’outil retenu comme plate-forme est Gane-sha, dans un environnement serveur LAMP,support de nos classes « virtuelles ». Il estutilisé depuis la rentrée 2006 par nos étu-diants, qui peuvent accéder aux cours aprèsidentification par login.Les contenus sont produits par e-ENSG, aprèssignature d’une convention de cession desdroits patrimoniaux avec l’auteur. Un concep-teur de cours numériques prend alors encharge la production des contenus pédago-giques numériques. Il traduit l’intention péda-gogique du professeur, qui valide le travail,à l’aide d’une chaîne éditoriale XML : Opale-Sup. Le cours peut ensuite être enrichi pardu multimédia (vidéos pédagogiques, QCM,animations flash…)La visioconférence sur IP fonctionne depuisun an, pour donner et recevoir des cours entemps réel. Des projets de production decontenus et de développement d’usages sontaussi lancés, afin de renforcer les liens avecla recherche et les services de productionIGN. Enfin, un cours d’initiation à la géoma-tique (avec le Médad), équivalant à unesemaine en présentiel, est destiné à être suivià distance à partir de fin 2008. n

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AVENIR

> Depuis trois ans, l’ENSG dispense ses formations à distance.

Les formations en ligne• en cours : évaluations initiales en langues (modules italien,

espagnol et allemand), introduction aux SIG, introduction au Web dynamique, Isat, spécifications Majec (« mise à jouren continu ») routier, théorie des graphes.

• organisées : photogrammétrie, traitement d’image.

• en finition : écritures cartographiques, lettres, toponymie.

• en préparation : contexte normatif international, GéoAZ(la géomatique de A à Z), formation qualité.

L’OFFRE ENSG

EN LIGNEL’École nationale des sciences géographiques (ENSG) a lancé en 2005

une structure destinée à la formation à distance, ou e-learning.

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RELEVÉ LASER

> Nuage de plusieurs millions de points acquis parnumérisation laser terrestre.

TRANSMISSION

> Exemple de caméra vidéo utilisée en visioconférence par l’ENSG pour produire des vidéos pédagogiques.

TÉLÉMÉTRIE LASER

> Télémétrie laser sur satellite Lageos pour lesbesoins de la géodésie.

BASE DE DONNÉES

> Extrait de la base de données topographique (BD TOPO®).

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EN PRATIQUE

> Application pratique de l’e-learning, lors d’un cours de géodésie, en visioconférence depuis l’ENSG versl’école Hassania des Travaux publics de Casablanca (Maroc).

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Le magazine La GéoGraphie est désormais bien

lancé. Fruit du partenariat entre l’IGN, la Société

de géographie et les éditions Glénat, il scelle une collaboration qui n’a rien de fortuite entre

deux disciplines distinctes, mais complémentaires.

:: zoom sur…

Tout un monde

n trait d’union vient d’être inséréentre géographies physique ethumaine. Jean-Robert Pitte, prési-dent de l’université Paris Sorbonne,

vice-président de la Société de géographie etconseiller éditorial de la revue La GéoGraphie,s’en félicite avec émotion : « Je suis vraimentsatisfait que nous ayons trouvé un terrain d’en-tente entre les géographes universitaires et lesingénieurs et techniciens de la cartographie.La carte a toujours rempli une double fonction :elle est fondamentalement utilitaire, mais elledemeure un puissant vecteur de rêve. La voca-tion de la Société de géographie a toujours étéde faire le lien entre le vaste monde et le grandpublic. Or ce lien s’était peu à peu émoussédevant la démocratisation du voyage et la géné-ralisation de l’image, du reportage photo et de

la télévision. Cette revue doit réinventer ladimension de l’imaginaire par la pertinence etla beauté de son illustration, et par la profon-deur de sa réflexion. »

les français « nuls » en géographie ?Un dicton suranné proclame que les Français nesont pas des maîtres en la matière. Mais ceuxqui le prétendent ne seraient-ils pas « nuls » enhistoire ? Les non-spécialistes peuvent ignorerque nous sommes le pays le plus en pointe enmatière de géodésie, science qui mesure et repré-sente la surface terrestre et son champ de pesan-teur. Mais doivent-ils oublier que c’est à Parisque fut créée, le 15 décembre 1821, la premièresociété de géographie du monde ?Ses pères fondateurs furent, en premier lieu, lesscientifiques les plus en vue de l’époque : des

mathématiciens comme Pierre Simon de Laplaceet Gaspard Monge, le paléontologue GeorgesCuvier, les égyptologues Dominique Vivant Denonet Jean-François Champollion, les chimistes etphysiciens Louis Joseph Gay-Lussac et ClaudeLouis Berthollet, le naturaliste Alexander vonHumboldt… Ou encore François René de Chateau-briand, écrivain voyageur, auteur de L’Itinérairede Paris à Jérusalem. L’amiral explorateur JulesDumont d’Urville représentait la Marine, grandeconsommatrice de cartes… À ce cercle pluridisciplinaire de sommités, il fautajouter des amateurs éclairés, souvent de grandsaristocrates libres de leur temps et de leursmoyens. Plus tard, les princes Roland Bonaparteet Albert Ier de Monaco consacreront une partiede leur fortune à la science et à l’exploration. Ilsfurent de généreux mécènes. L’apparition de la

SOCIETE

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DE GEOGRAPHIE

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terrestres et maritimes – puis de l’aviation –,émigration massive vers de nouveaux horizons,curiosité, soif de conquêtes et de découvertesscientifiques vont donner un élan sans précé-dent aux sciences géographiques au cours desXIXe et XXe siècles. Jusqu’aux lendemains de la Seconde Guerre mon-diale, l’étranger fascinait d’autant plus que lesgens voyageaient peu. Ils se représentaient lemonde à travers les illustrations des œuvres deJules Verne dans la collection Hetzel et, un peuplus tard, dans les aventures de Tintin, impé-nitent globe-trotter. Mais ils ne vivaient le loin-tain que par procuration. Victor Segalen, JosephConrad, Blaise Cendrars, Joseph Kessel ou Henride Monfreid faisaient partager leurs aventuresà leurs lecteurs, comme s’ils les vivaient.

« voyager comme des valises »La dernière génération des baroudeurs litté-raires, dans la tradition d’Arthur Rimbaud, futprobablement celle de Jack Kerouac et de la beatgeneration. Vers la même époque, le tourismede masse pointa le bout de l’oreille, et l’imagi-naire fit place au « faire ». C’est ainsi que l’onentreprit de « faire » la Patagonie, le Népal oul’Australie, souvent en voyage organisé, le

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Société de géographie est antérieure de soixante-dix-sept ans à la création de la première chairede géographie à la Sorbonne. Laquelle remonteen effet à 1898 et fut occupée par Paul Vidalde la Blache, historien auquel nous devonscette école française de géographie qui formaà l’«histoire-géo» nombre d’enseignants, futurs« hussards de la République ». Chaque fois que les sociétés de géographie serencontrent à l’occasion du 100e, 150e ou 200e anni-versaire de l’une des cent cinquante qui exis-tent dans le monde, la tradition veut que le dis-cours inaugural soit prononcé par le présidentou le représentant de la doyenne, qui est lasociété française. « J’ai ainsi introduit plu-sieurs de ces rencontres depuis 1971 à Buda-pest, précise Jean Bastié, actuel président. Etje le fais bien évidemment en français, que jesois à Rome, Berlin, Lisbonne, Mexico, Lima,Buenos Aires ou Le Caire… Cela traduit l’in-fluence séculaire de la France en géographie,dont nous devons rester fiers et continuer àêtre les garants. »

pour une réelle culture du voyage Révolution industrielle, recherche de matièrespremières, développement des transports > Le siège de la Société de géographie à Paris.

> La Société en chiffres• 922 membres en 2006, dont 85 d’honneur

(tous étrangers), 58 à vie et 9 bienfaiteurs.

• 320 échanges annuels de revues avec les sociétés étrangères.

• 187 années d’existence.

• 71 % d’adhérents hommes pour 29 %de femmes, mais en proportion croissante.

DÉCRYPTAGE

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long de parcours balisés. Pour reprendreune expression de Jean-Robert Pitte, un maga-zine comme La GéoGraphie a pour raison d’êtrede démontrer aux nomades d’aujourd’hui qu’unepage doit se tourner et qu’une culture plusapprofondie de l’autre et de la différence peutleur permettre d’être plus aventureux eux-mêmes et d’éviter ce qui leur est souventimposé : « Voyager comme des valises ».

le monde constamment remis à jourTout au long de ses deux siècles d’existence, laSociété de géographie a couronné de ses prixRené Caillé, David Livingstone, Pierre Savor-gnan de Brazza, Jean-Baptiste Charcot, RoaldAmundsen, Albert Ier de Monaco, Jacques-YvesCousteau, Paul-Émile Victor, sir Edmund Hillary,

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> Le président Jean Bastié remet la grande médaille deSociété de géographie au prince Charles dans le grandamphithéâtre de la Sorbonne, le 6 février 2003.

Théodore Monod, Claude Lévi-Strauss, Jean-LouisÉtienne, Jean Malaurie, Neil Armstrong… Récem-ment, elle a patronné l’expédition de Patrice Fran-ceschi, accompagné par le géostratège GérardChaliand, à bord de La Boudeuse sur les pas deBougainville, celle de Gilles Elkaim le long des côtesde l’océan Glacial arctique, et d’autres encore enChine, aux sources de l’Irrawaddy, dans l’Amazo-nie péruvienne ou de la côte de Guinée à Tombouc-tou, comme le fit Jean-Marc Pineau en réinterpré-tant les pérégrinations de René Caillé.Elle continue de remplir sa mission, qui consisteà soutenir et à récompenser ceux qui s’efforcentde compléter et de mettre à jour l’inventaire dela planète. Et qui élaborent, à partir de leurs exploits,une réflexion profonde nous aidant à appréhen-der le monde tel qu’il change. n

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> Pause sous la moustiquaire de table au Moyen-Congo(mission IGN, 1954).

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LE « CLUB DES ABSENTS »©

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réée en 1937, la Société des explorateurs esthébergée depuis de nombreuses années dansles murs de la Société de géographie. Satu-

rés de surveillance satellite, ne concevant plus l’exis-tence du moindre interstice blanc dans le compactde nos cartes, nous sommes intrigués par ce mot,évocateur de chromolithographies sépia, de longuesfiles de porteurs et de sahibs coiffés de casques colo-niaux. Car les missions des « explorateurs » contem-porains répondent aux attentes les plus diverses denotre époque. Voir, c’est bien, encore faut-il connaître,donc y aller. C’est pourquoi il est difficile de rencon-trer un membre de la société. Olivier Archambeau,son président, la nomme familièrement le « club desabsents » car, par vocation, ils sont ailleurs. Le 11 janvier 2006, une réunion des États générauxde l’exploration a permis d’aborder divers thèmes :exploration et sciences, exploration et espace, explo-ration et médias… « Nous avons tenté de cerner leprofil de ce personnage multiforme : “Qui est explo-rateur aujourd’hui et qui pouvons-nous accueillir?”Le tour du monde à cloche-pied ne nous intéressepas! Aujourd’hui, un grand explorateur se doublesouvent d’un grand scientifique. »C’est le cas de la spéléologie, surtout lors d’investi-gations sous-marines, qui nécessitent de gros moyens.La biogéographie et l’étude des micro-organismesont pris une énorme importance. Ce sont affairesde spécialistes, souvent aidés par de grands labo-ratoires. Un autre type d’explorateurs a le vent enpoupe : les conquérants de l’extrême. C’est au len-demain de la Seconde Guerre mondiale qu’ils entre-prirent de s’attaquer au plus haut, au plus difficile,

> Mesure au distancemètre dans la mangrove gabonaise (mission IGN, 1982).

au plus inaccessible… C’est l’époque des grandesexpéditions polaires françaises de Paul-ÉmileVictor et de Jean Malaurie, des conquêtes hima-layennes de Maurice Herzog et Louis Lachenal,entre beaucoup d’autres. Aujourd’hui, dans cettelignée figurent des cosmonautes comme Jean-Loup Chrétien et Patrick Baudry.

d’albert kahn à spot 5Autre aventurier d’une autre époque, Albert Kahna légué à la fondation qui porte son nom la collec-tion de ses célèbres autochromes, les plus bellesphotographies en couleurs prises autour du mondeau XIXe siècle. C’est pour reprendre les mêmes cli-chés qu’en 1991 Olivier Archambeau, préparantsa thèse de géographie et spécialiste de l’inter-prétation de la Terre par l’image, a pris la routepour un périple de deux ans autour du globe. Ilrésume ainsi la double mission qu’il s’était assi-gnée : « Je refaisais le même inventaire que celuide ce grand pionnier de la géophotographie.C’était le versant historique et diachronique demon voyage. Il y en avait un autre plus technique.J’avais embarqué un ULM à bord de mon camion.Je voulais démontrer que des images intermé-diaires capturées à bord de cet engin pouvaientaider à la photo-interprétation des images satel-litaires. Les responsables de Spot et moi avionssélectionné un certain nombre de milieux spé-cifiques : de l’urbain, du rural, de la forêt… J’airapporté environ quatre mille photos. » Rebon-dir du passé pour préparer l’avenir est l’une destâches de l’explorateur du XXIe siècle. n

> Une relation renouée

AVEC L’IGN

C

> Extrait de la carte IGN de Djibouti au 1 : 200 000.

> Image satellitaire de Djibouti prise par Landsatéquipé du radiomètre TM2 (Thematic Mapper).

Le partenariat qui unit la Société de géographieet l’IGN n’est pas le fruit du hasard. Des liensétroits ont souvent existé entre les deuxorganismes, par personnalités interposées.

• général louis hurault (1886-1973) : dernier directeur du Service géographique de l’armée et premier directeur de l’IGN, créé en 1940 pour remplacer le SGA, il fut présidentde la Société de géographie de 1960 à 1965.

• jean-marcel hurault (1917-2005) :son fils, ingénieur géographe comme son père, mais aussi anthropogéographe, il participa à la délimitation et à lacartographie de la Guyane et fut membre de la Société durant toute sa vie active.

• plus récemment : tous ingénieurs de l’IGN, ils furent aussi membres de la Société. Citonsdeux directeur de l’ENSG, Stéphane de Brommeret Raymond D’Hollander, auteur d’ouvrages de référence, entre autres L’Astrolabe, auquella Société décerna deux fois l’un de ses prix, en 1962 et 1999, sur rapport du contre-amiralBellec. Georges Laclavère, qui succéda augénéral Hurault à la tête de l’IGN, fut membre dela Société de 1986 à 1994. Il présida aussi, de1980 à 1984, le Club des explorateurs.

i + i www.socgeo.orgi + i www.societe-explorateurs-francais.comi + i www.lageographie.fr

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22 _ no 46 _ mars.avril.08 _ IGN MAGAZINE

SON PARCOURS

* 1958 : naissance le 1er mars à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine).

* 1978-1981 : formation à l’ENSG(cartographie et photo-identification).

* Depuis 1988 : développe un programme cartographique contre les mines antipersonnel.

* 1993 : s’engage au Comité français de cartographie, dont elle est aujourd’hui vice-présidente et présidente de la commission« cartographie et communication ».

* 1994 : monte la commission« cartographie numérique et multimédia »,pour prendre en compte les nouvellestechniques cartographiques.

* 1999 : créatrice des Caféscartographiques.

* 2000 : premier prix Carte du centenaire, premier prix Cartetopographique et premier prix Carte de référence de l’année au 27e American Congress on Surveying and Mapping, pour sa création de lacarte topographique du Mount RainierNational Park (État de Washington).Professeur de cartographie à l’ENSG.

* Depuis 2001 : membre du comitéscientifique du Club alpin français.

• Au café Zango, à Paris 1er, le deuxièmeou troisième lundi de chaque mois,d’octobre à juin (15, rue du Cygne,métro Étienne-Marcel).

• À La Bellevilloise, à Paris 20e,deux samedis par an (19-21, rue Boyer,métro Gambetta ou Ménilmontant).

• Parfois en province et à l’étranger,et au cinéma avec l’historien du septième art, Michel Boujut.

i + i www.cafes-carto.fr (bientôt en ligne).

LES CAFÉS CARTO

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IGN MAGAZINE _ no 46 _ mars.avril.08 _ 23www.ign.fr

La donnée géographique est toujours cartographiée. Mais où est la frontière entre

géographe et cartographe, cousins mais distincts? Jasmine Desclaux-Salachas,

fondatrice des Cafés cartographiques et professeur à l’ENSG, la remet en perspective.

JASMINEDESCLAUX-SALACHAS

:: rencontre

• IGN Magazine : Qu’est-ce qui distingue un(e) carto-graphe d’un(e) géographe ?• Jasmine Desclaux-Salachas : Ce sont deux professions dif-férentes, mais elles ont beaucoup de choses en commun, ne serait-ceque le fait de réfléchir ensemble à la représentation d’un même espace.Un cartographe n’est pas l’auteur d’une carte comme peut l’être ungéographe, un historien ou tout autre scientifique… Le métier de l’au-teur consiste à travailler la représentation d’un phénomène. Il déter-mine ce qu’il est essentiel de montrer. Le rôle du cartographe consisteà faire la synthèse graphique du propos de l’auteur, en hiérarchisantles données à prendre en compte, sur une surface définie. Il est d’abordun graphiste, un dessinateur ayant acquis un savoir-faire structuré pardes règles précises. Le cartographe idéal est – de plus – un artiste.

• IGN Mag. : Quelles sont ces règles ?• J. D.-S. : Celles que j’ai apprises à l’ENSG et que j’ai la joie de trans-mettre à mon tour aujourd’hui au sein de cette même école, où je suisprofesseur vacataire. Dès l’âge de onze ans, j’ai compris qu’il me seraitindispensable, devenue adulte, d’exercer une profession qui continue-rait à m’ouvrir sur le monde. J’éprouve une grande reconnaissancevis-à-vis de ceux qui m’ont enseigné mon métier : Claude Vuillecot,Danièle Arcelin, Michel Morel (professeur d’esthétique graphique) etd’autres encore, Gérard Chappart, Jean-Claude Dupuis… Tous ceuxqui m’ont inculqué le sens du service public et du travail bien fait. Unecarte raconte une histoire. Elle représente un territoire à une échelledonnée, selon une projection donnée, pour un format donné. Il fautsavoir hiérarchiser avec précision et rigueur des centaines d’informa-tions. Le travail de recherche et de préparation est considérable. Il esthors de question d’engager le processus dans le désordre. L’eau dessinant la structure initiale du paysage, c’est par l’hydrographieque l’on commence. Ensuite, nous traitons toutes les informationstopographiques qui vont permettre de concevoir les caractéristiquesdu terrain. Puis ce qui concerne les aménagements du territoire, lesthèmes qui se dégagent du sujet de la carte… Calque après calque,chaque élément graphique prend sa place dans ce contenu exhaustif.Il faut constamment épurer le superflu et mettre en valeur ce qui estindispensable au sujet de l’auteur. Les règles graphiques restent lesmêmes, quel que soit l’outil utilisé. Et, lorsque la préparation est bienen place, dessiner devient un pur bonheur !

• IGN Mag. : Pourtant, vous avez démissionné de l’IGN…• J. D.-S. : C’est exact ! Je voulais pouvoir prendre en charge tous

les types de cartes en travaillant aux côtés des auteurs : géographesuniversitaires, historiens, collectionneurs… Ce qui ne se pratique pasà l’Institut. C’est déjà dans cette optique qu’à dix-neuf ans j’ai réaliséune carte des Paradis terrestres pour le sinologue Pierre Gentelle.Mais je suis toujours revenue vers l’IGN, et les savoir-faire que nouspartageons sont exceptionnels !

• IGN Mag.: Est-ce dans cet esprit que vous avez créé lesCafés cartographiques ?• J. D.-S. : Tout à fait ! J’ai souvent constaté que le grand public

ignorait notre métier. Il m’est arrivé de devoir préciser que je nefabrique pas de cartes postales ou que je ne suis pas cartoman-cienne… J’ai donc voulu mettre en place des « rendez-vous » horsdes heures de travail, ouverts à tous, pour mieux nous connaître.J’ai rencontré Gilles Fumey, membre de la Société de géographie,qui venait de créer les Cafés géographiques. En 1999, je lui ai faitpart de mon projet pour qu’il sache ma volonté d’élargir le cercle dupartage des savoirs et qu’ensemble, à l’occasion, cartographes etgéographes puissent se retrouver dans cet esprit commun. Aux Caféscarto, nous discutons avec des auteurs de toutes les disciplines :Pierre Peltre, de l’Institut pour la recherche pour le développement,l’équipe du « Dessous des cartes », Jean Lefort, auteur de L’Aven-ture cartographique, Pierre Gentelle ou encore Monique Pelletier,historienne de la cartographie, Bartolomé Bennassar, les auteursde bandes dessinées Benoît Peeters et François Schuiten, merveilleuxcartographes de l’imaginaire. Plus récemment, Stéphane Hessel,pour parler de la constitution des frontières… Nous recevons régulièrement Patrick Lebœuf, du Géoportail, ou desutilisateurs avisés de Google Earth, pour tenir à jour notre approchede ces nouveaux outils. Nos rencontres invitent à observer notreenvironnement d’un œil plus informé. Pour le moment, je fais vivreces Cafés carto à Paris sans budget particulier et sur mon tempslibre. Les auteurs et moi-même nous déplaçons parfois en provinceou à l’étranger. J’ai aussi proposé à l’historien du septième art MichelBoujut de m’accompagner pour des Cafés carto au cinéma, dans À nousla route, où nous associons l’analyse d’un cinéaste ou d’un documen-tariste à la lecture du territoire. Je veux que les Cafés carto restentun lieu de partage, d’échange, de diffusion des savoirs. Nos universen mouvement ne doivent jamais rester isolés. n

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