5
L e «travail» dans l'agricul- ture a évolué au cours des siècles et plus spéciale- ment du dernier siècle. Ceci provient de plusieurs origines notamment de la diminution de la part des agriculteurs dans la popu- lation active (de 40 % en 1936 à 3 % en 2010), de la mutation des collectifs de travail (¾ des con- joints de moins de 30 ans ne tra- vaillent pas sur l'exploitation, part des salariés plus importante, aug- mentation des formes sociétaires et des pluriactifs), de l'agrandis- sement des exploitations, de l'aug- mentation de la taille des trou- peaux, de la mécanisation et de «l'administratif», de la diminution de la main d 'œuvre «bénévole »et de la réduction de l'entraide... Le travail est aussi en constante évolution au niveau social. Ainsi dans l'antiquité, il était perçu comme une activité dégradante du fait de l'esclavage. A partir du 18 è siècle, il représente une richesse supplémentaire pour devenir aujourd'hui, un passage obligé pour être reconnu et est donc un facteur identitaire. De ce fait, le «travail» est un équi- libre entre 3 dimensions : le travail comme facteur de production (au même titre que la capital et le fon- cier), le travail lié à l'organisation, le travail comme participant à la construction de l'identité de l'indi- vidu, comme cela est dit par Dejours : «Travailler, c'est produire et se produire !». Par ailleurs et d'après Fiorelli, les agriculteurs et plus spécialement les éleveurs recherchent des besoins différents en travaillant pouvant être l'argent, le goût pour la technique, le besoin d'identité professionnelle et personnelle, la façon dont le corps est sollicité, les relations avec les autres et avec les bêtes. Ainsi, nous pouvons souligner des plaisirs variés du métier d'éleveur qui sont en fonction de chacun la diversité des tâches, une com- plexité intéressante à maîtriser, l’autonomie dans le travail et dans les décisions, les soins aux ani- maux, la reproduction, la traite, la continuité d’un projet familial, les conditions de vie, le cadre de vie et, pour ceux qui sont en vente directe, la maîtrise du processus de production. LE MÉTIER D’ELEVEUR En contrepartie, on note des dés- agréments du métier d'éleveur que l'on peut retrouver de diverses catégories : les incertitudes du métier (contexte économique...), les contraintes réglementaires et l'administratif, les contraintes de travail, la surcharge de travail et le déséquilibre temps de travail /revenu. Un constat a été également fait en terme d'évolution de la santé des agriculteurs : on observe un accroissement des accidents et des suicides, de plus en plus d’agriculteurs handicapés et des situations de souffrance. C'est d'ailleurs, pour cela qu'il est impor- tant d'anticiper les situations et de prévoir des aménagements de 18 OCTOBRE 2018 - LE PAYSAN TARNAIS SILO EXTERIEUR EN FIBRE DE VERRE Tél.05 63 56 44 37 www.cabi-caillol.com FABRIQUE D’ALIMENTS À LA FERME : mélangeurs, Broyeurs, applatisseurs DOSSIER La place du travail dans l’agriculture aujourd’hui p. 10 & 11 Une démarche globale pour améliorer les conditions de travail en élevage p. 12 4 14 Le mal de dos n’est pas une fatalité p. 14 Prendre les bonnes décisions p. 14 élevage LA PLACE DU TRAVAIL DANS L'AGRICULTURE AUJOURD'HUI EXPLOITATION «Travailler c’est produire et se produire». De cette phrase, il faut retenir que le travail doit être un équilibre entre trois dimensions : la production, l’organisation et la construction de soi. travail 10 ALEXANDRA PIZZETTA chaMbRe d’agRicUlTURe dU TaRN travail j-c. gUTNeR

Mise en page 1 - Tarn...Du fait des besoins différents des agriculteurs, leur perception du travail va être également variée. Suite à des enquêtes réalisées en 2012 par Dufour,

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Page 1: Mise en page 1 - Tarn...Du fait des besoins différents des agriculteurs, leur perception du travail va être également variée. Suite à des enquêtes réalisées en 2012 par Dufour,

Le «travail» dans l'agricul-ture a évolué au cours dessiècles et plus spéciale-ment du dernier siècle.

Ceci provient de plusieurs originesnotamment de la diminution de lapart des agriculteurs dans la popu-lation active (de 40 % en 1936 à3 % en 2010), de la mutation descollectifs de travail (¾ des con-joints de moins de 30 ans ne tra-vaillent pas sur l'exploitation, part

des salariés plus importante, aug-mentation des formes sociétaireset des pluriactifs), de l'agrandis-sement des exploitations, de l'aug-mentation de la taille des trou-peaux, de la mécanisation et de«l'administratif», de la diminutionde la main d 'œuvre «bénévole »etde la réduction de l'entraide...Le travail est aussi en constanteévolution au niveau social. Ainsidans l'antiquité, il était perçu

comme une activité dégradantedu fait de l'esclavage. A partir du18è siècle, il représente unerichesse supplémentaire pourdevenir aujourd'hui, un passageobligé pour être reconnu et estdonc un facteur identitaire.De ce fait, le «travail» est un équi-libre entre 3 dimensions : le travailcomme facteur de production (aumême titre que la capital et le fon-cier), le travail lié à l'organisation,le travail comme participant à laconstruction de l'identité de l'indi-vidu, comme cela est dit parDejours : «Travailler, c'est produire

et se produire !».

Par ailleurs et d'après Fiorelli, lesagriculteurs et plus spécialementles éleveurs recherchent desbesoins différents en travaillantpouvant être l'argent, le goût pourla technique, le besoin d'identitéprofessionnelle et personnelle, lafaçon dont le corps est sollicité,

les relations avec les autres etavec les bêtes.Ainsi, nous pouvons souligner desplaisirs variés du métier d'éleveurqui sont en fonction de chacun ladiversité des tâches, une com-plexité intéressante à maîtriser,l’autonomie dans le travail et dansles décisions, les soins aux ani-maux, la reproduction, la traite, lacontinuité d’un projet familial, lesconditions de vie, le cadre de vieet, pour ceux qui sont en ventedirecte, la maîtrise du processusde production.

LE MÉTIER D’ELEVEUREn contrepartie, on note des dés-agréments du métier d'éleveur quel'on peut retrouver de diversescatégories : les incertitudes dumétier (contexte économique...),les contraintes réglementaires etl'administratif, les contraintes detravail, la surcharge de travail etle déséquilibre temps de travail/revenu.Un constat a été également faiten terme d'évolution de la santédes agriculteurs : on observe un

accroissement des accidents etdes suicides, de plus en plusd’agriculteurs handicapés et dessituations de souffrance. C'estd'ailleurs, pour cela qu'il est impor-tant d'anticiper les situations etde prévoir des aménagements de

18 OCTOBRE 2018 - LE PAYSAN TARNAIS

SILO EXTERIEUREN FIBRE DE VERRE

Tél.05 63 56 44 37www.cabi-caillol.com

FABRIQUED’ALIMENTSÀ LA FERME :mélangeurs,Broyeurs,applatisseurs

DOSSIER

La place du travail dans l’agriculture aujourd’hui p. 10 & 11

Une démarche globale pour améliorer les conditions

de travail en élevage p. 12 4 14

Le mal de dos n’est pas une fatalité p. 14

Prendre les bonnes décisions p. 14

élevage

LA PLACE DU TRAVAIL DANSL'AGRICULTURE AUJOURD'HUIEXPLOITATION «Travailler c’est produire et se produire». De cette phrase, il faut retenir que le travaildoit être un équilibre entre trois dimensions : la production, l’organisation et la construction de soi.

travail

10

ALEXANDRA PIZZETTAchambre d’agriculture du tarn

travail

j-c. gutner

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LE PAYSAN TARNAIS - 18 OCTOBRE 2018

dossier élevage11

poste de travail pour faciliter le tra-vail et éviter des risques d'acci-dent. Les conseillers préventionde la MSA peuvent vous accom-pagner là-dessus. En cas d’acci-dent ou de problèmes de santéhandicapant les personnes, laSameth 81 (structure d'aide auhandicap dans l'entreprise) avecCap emploi peut aider financière-ment soit pour l'équipement dematériel adapté soit pour l'appuien main d’œuvre.Du fait des besoins différents desagriculteurs, leur perception dutravail va être également variée.Suite à des enquêtes réalisées en2012 par Dufour, nous pouvonsnoter des conceptions du travailtrès contrastées selon les éleveurset le travail peut être perçucomme :• Difficile et subi : c'est unecontrainte, un décalage par rap-port aux autres catégories so-ciales, une astreinte pesante, unmanque de main d’œuvre et/ouun équipement insuffisant,• Maîtrisé et efficace : des ho-raires et un temps de travail

fixés, l'éleveur est en phase avecles autres groupes sociaux, la di-vision du travail se fait avec de lasouplesse, la recherche de solu-tions par rapport à l'astreinte,• Créatif et passionné : c'est leplaisir de travailler avec les bêtes,l'intérêt pour le métier, le faitd'avoir des domaines de prédilec-tion tout en ayant une polyvalence.Ainsi en fonction de ses percep-tions du travail et de ses objectifsprofessionnels et personnels, lesleviers d'action pour avoir desconditions de travail qui soientadaptées à chacun seront de solu-tions diverses. Toutefois, il est pos-sible de faire évoluer sa situationde travail en mettant en place dessolutions dans différents domai-nes. Ceux-ci peuvent être classéscomme dans le schéma ci-dessus.

DES OBJECTIFS, DES PRIORITÉS ETDES SOLUTIONSIl est tout d'abord important de sefixer des objectifs en fonction deses priorités. Ensuite, diversessolutions sont effectivement pos-

sibles. Cela peut être dans un pre-mier temps établir un planningpour organiser son temps de tra-vail à la journée, la semaine, lemois, l'année. En terme de sys-tème d'élevage, plusieurs réfle-xions sont possibles : avoir l'ali-mentation en libre service (ensila-ge, foin), regrouper les mises bas,passer en mono-traite si le contratde vente le permet, valoriserl'herbe par le biais du pâturagetournant... En terme d'équipe-ments et d'installations, des inves-tissements peuvent soulager letravail, comme une pailleuse adap-tée suspendue ou pas, des distri-buteurs automatiques de l’alimen-tation mais aussi des « trucs etastuces » permettant de simplifierle travail comme des chariots surles cornadies pour mettre dumatériel d'élevage ou pour la pail-lage, des jeux de barrière pour lacontention notamment, des bar-rières automatiques... ou encoreavoir un chien de conduite. De lamême façon, des aménagementspeuvent être capitaux à prévoirpour diminuer la pénibilité et

gagner en sécurité. Au niveau duregroupement des moyens, lamise en place de banque de travailpermettant de cadrer l'entraide ouencore l'utilisation de matériel enCuma peuvent permettre degagner en confort de travail.Embaucher un salarié soit seulsoit à plusieurs sous forme degroupement d'employeurs peutpermettre de soulager le tempsde travail à des périodes précisesde l'année (comme les mises-basou les travaux des terres) ouencore sur du travail d'astreinte.Une bourse emploi agricole existeau niveau national et départemen-tal afin de faciliter la recherche etla mise en relation entre salariéset employeurs.

DESACCOMPAGNEMENTS Les différentes structures parte-naires agricoles tarnaises peuventvous accompagner de façonsdiverses et complémentaires enfonction de votre besoin. Cesaccompagnements peuvent êtrede l'ordre de la formation, de l'ac-compagnement individuel ou del'appui à la mise en place de pro-jets collectifs.Ces différentes structures sont : • la Chambre d'agriculture pro-posant des formations, comme«Prendre les bonnes décisionspour s'organiser sur son exploita-

tion», les «Dressage de chien detroupeau», des accompagne-ments individuels, notammentsous forme de coaching ou encorede conseil travail, des accompa-gnements pour la réflexion surdes projets collectifs et aussi desactions comme les rencontres«Parlons travail» pour permettreà des éleveurs d'aller chez d'au-tres pour voir des aménagementsmis en place ; le service appren-tissage propose aussi de l'infor-mation et de la mise en relationemployeurs-apprentis,• la Maison de l'élevage accom-pagnant par des diagnostics tra-vail en ovins ou encore uneréflexion sur la conduite de l'éle-vage,• l'Atag (Agriculture tarnaise pourl'agriculture de groupe) qui pro-pose, pour des situations degroupe (sociétés, collectifs...), desaccompagnements individuels ouencore des formations comme«Mieux organiser le travail au seinde notre équipe»... L'Atag proposeaussi des accompagnements pourla mise en pla-ce de solutions col-lectives com-me les groupementsd'employ-eurs, les banques de tra-vail...• la MSA qui propose des accom-pagnements individuels pourconseiller sur les aménagementsau sein des bâtiments au niveaude la sécurité et de la pénibilité,mais aussi des formations sur la«Manipulation des bovins et desovins»,• la FDCuma sur la mise en placede matériels simplifiant le travailet efficients, sur la possibilitéd'avoir de la main d’œuvre commeun groupement d'employeurs, surl'accompagnement également deprojets partagés,• l’Association des salariés agri-coles du Tarn qui propose desaccompagnements sur le salariatagricole,• l'Anefa Tarn, de la même façon,accompagne sur la recherche desalariés agricoles et peut mettreen relation entre autre par laBourse emploi agricole,• le Service de remplacement quidonne du conseil personnalisépour proposer des salariés enfonction des besoins (remplace-ment pour des congés, de la for-mation) ou pour anticiper lescoups durs (accident, maladie). �

AMÉLIORER SON EFFICACITÉ PERSONNELLE

ASSURER SA SANTÉ ET SA SÉCURITÉ

AMÉLIORER SESÉQUIPEMENTS

ET INSTALLATIONS

DÉLÉGUER(à l’extérieur)

EMBAUCHERUN SALARIÉ

REPENSERSON SYSTÈME

REGROUPERDES MOYENS

(humains ou matériels)

S’ASSOCIER

AMÉLIORER SES CONDITIONS

DE TRAVAIL

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18 OCTOBRE 2018 - LE PAYSAN TARNAIS

12 dossier élevage

VACHES ALLAITANTES Bernard Ducros – Monestiés

UNE DÉMARCHE GLOBALE POURAMÉLIORER LES CONDITIONS DETRAVAIL EN ÉLEVAGEORGANISATION La Chambre d’agriculture mène une action multi-partenariale sur la thématique dutravail en élevage. Tout est parti d’une réflexion menée par le comité de développement du Ségala.

Tout a commencé en 2014. Uneréflexion est lancée au sein du

comité de développent du Ségala,animé par la Chambre d’agricul-ture pour définir les enjeux et lesprojets agricoles sur le territoire.La question de l’avenir de l’élevagecomme activité économique pré-

pondérante en Ségala est mis enavant. La première étape, menéeen 2016 consiste à réaliser un étatdes lieux des filières élevage et despréoccupations des éleveurs autravers des entretiens «y voir clair»réalisés par la Chambre d’agricul-ture. Deux grands enjeux sont iden-tifiés : le revenu et le travail.Sur la question «travail», une pre-mière journée de sensibilisation

est organisée par la Chambred’agriculture, l’ATAG et la FDCuma.Le nom «Un travail bien pensé, unagriculteur satisfait» est choisi avecla présentation de solutions pourfaciliter l’organisation du travail,notamment sous l’aspect collectif :entraide, embauche d’un salariéà plusieurs, association ou regrou-pement d’exploitations. Un atelier«utiliser efficacement son temps»

est aussi proposé.

DES RENCONTRES SURLES EXPLOITATIONSPendant l’hiver 2017-2018, laChambre d’agriculture, la Maisonde l’élevage et la MSA proposentdes rencontres de terrain «Parlonstravail» sur des exploitations. L’ob-jectif est de montrer des exemplesd’adaptations mises en œuvre par

les éleveurs pour améliorer leursconditions de travail. Il est aussid’aller chez un agriculteur qui sepose des questions pour savoircomment faire évoluer son exploi-tation afin de se faciliter le travail.On y retrouve trois grands typesd’adaptation : l’aménagement desbâtiments, la mise en place d’équi-pement et enfin l’évolution du sys-tème d’élevage. �

ALEXANDRE RENAULT

Lorsqu’il s’installe en 2000 enGaec avec ses parents, Ber-

nard Ducros augmente la SAU del’exploitation et le troupeau (100Limousines avec un renouvelle-ment par achat de génisses prêtesà saillir). Il créé également un ate-lier avicole (10 000 canettes paran). En 2001 la stabulation estaggrandie. Avec le départ à laretraite de ses parents et l’aug-mentation de la charge de travailsur l’exploitation une évolution del’organisation et des équipementss’avéraient nécessaire. En effet,l’affouragement était réalisé quo-tidiennement en hiver et la fariqued’aliment qui datait des années2000 devait être rénovée et n’étaitplus adaptée au projet d’autono-mie alimentaire de l’éleveur.

FABRIQUE D’ALIMENTEn 2017, il renouvelle le matérielet automatise le procédé pour pro-grammer différents types d’ali-ments à partir des matières pre-mières produites sur l’exploitation: céréales, lin, féveroles et un testde culture de lupin. L’aliment estfabriqué à la semaine en hiver aumoment choisi par l’éleveur. Le

système lui permet de passermoins de temps (1h/semaineavec la distribution) et d’éviter lestransports manuels répétitifs etpénibles.

AMÉNAGEMENT DUBÂTIMENTBernard Ducros investit dans unéquipement de contention pourles veaux : couloir, poste de peséeet de contention, quai de charge-ment sécurisé (pesée des veauxtous les 15 jours à 3 semainesavant la vente en veau d’Aveyronet du Ségala). Quatre lots d’ani-maux tournent dans le bâtiment,avec une alimentation différenciéeet des lots de veaux homogènes.Un box de vêlage est aménagé etle paillage est réalisé avec unedésileuse pailleuse.

SURVEILLANCE DUTROUPEAUL’éleveur a fait le choix d’un sys-tème d’assistance au vêlage. Unecaméra est positionnée dans lastabulation pour permettre la sur-veillance du troupeau. Elle estassociée au système Smartvel, unémetteur placé en haut de la

queue de la vache et qui détecteles mouvements. Un SMS estenvoyé à l’éleveur en cas devêlage. Deux équipements com-plémentaires pour l’éleveur qui luipermettent d’éviter les déplace-ments inutiles, notamment la nuit.

DISTRIBUTION DEL’ALIMENTL’éleveur utilise une désileusecube pour réduire le temps d’af-fouragement. Elle permet ladécoupe de cubes d’ensilage de1m3 distribués une fois parsemaine (ou 2 si le temps est plus

chaud). Des râteliers surélevéspermettent la distribution de foinà volonté avec des balles rondesmoins tassées pour permettre auxvaches de se nourrir plus facile-ment. Enfin au quotidien, l’éleveura équipé un quad d’une lame pour

repousser l’ensilage et utilise uneremorque pour distribuer laluzerne en balles carrées ainsiqu’un chariot élévateur pour trans-porter le mélange fermier dans lescaissons. �

> aménagement d’un bâtiment existant (2 tapis, 5 000 € ht, parcs à agneaux, case d’agnelage 3 811 € ht avec aide cte de1 524 €, extension de la bergerie de 330m2, 22 868 € ht avec aidecte de 12 577€ ht.

> dérouleuse pailleuse : 14 000 € ht

Coût et financement

ca81 ca81 ca81

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LE PAYSAN TARNAIS - 18 OCTOBRE 2018

dossier élevage13

VACHES ALLAITANTESDidier Teysseyre – Saint Lieux Lafenasse

> Pailleuse dérouleuse : 35 000€ ht + rails 5 000 € ht> Fabrique d’aliment : 25 000€ ht avec aide Pcae de 7 500€ (30 %).> bâtiment pour la fabrique d’aliment : 15 000 € ht avec aidePcae de 4 500 € (30%)> Surveillance des vêlages : 3 500 € ht avec une aide de la régionde 1 400 € (40%)> Fumière couverte : 32 000 € ht avec aide Pcae de 19 000 € (60%).

Didier Teysseyre s’est installéen 1997d’abord à titre secon-

daire pour reprendre l’exploitationfamiliale de 32ha et 30 vachesallaitantes en veau d’Aveyron etdu Ségala. Il augmente le troupeauet construit un nouveau bâtimenten 2002 pour regrouper toutes lesmères et les veaux et s’installe àtitre principal. Un autre bâtimentest dédié aux mères sans veau.En 2009, il augmente la SAU del’exploitation à 75ha et 60 vaches.Les aménagements réalisés parl’éleveur ont été nécessaires pourrépondre à l’augmentation de laSAU et du cheptel mais égalementpour permettre une commerciali-sation des veaux toute l’année.Avant 2002, les animaux étaientlogés dans deux bâtiments avecdes déplacements et beaucoupde manipulation. Les distributionsde l’aliment se faisaient manuel-lement et le stockage était éloigné.Enfin le paillage, la distribution dufoin et de l’enrubannage étaientréalisés à la fourche.

AMÉNAGEMENT DU BÂTIMENTLe bâtiment créé en 2002 est unestabulation de 60 places pourmères avec veaux qui sont menésen 4 lots de 14 mères et pour cha-cun deux boxes, 1 à vêlage aveccornadis pour vache et un avecbarrière pour veaux. Un couloir decontention a été installé avec bas-cule et quai de chargement inté-rieur.Une pailleuse dérouleuse suspen-due a été installée. Elle se déplacesur un rail fixé à la charpente dela stabulation, et permet d’adapter

la hauteur en fonction de la distri-bution. Le système permet ausside régler la vitesse de paillage.L’éleveur utilise le système pourla distribution de la paille, du foinet de l’enrubannage. Le gain estd’une heure par jour.

L’ALIMENTATIONUne fabrique d’aliment à la fermea été installée. Elle est automati-sée et composée de 4 cellules(2 de 35 tonnes pour les céréales,une de 5 to pour le tourteau desoja, une de 7 t pour les tourteauxde colza), 1 aplatisseur et unemélangeuse. L’automatisation per-met de programmer plusieursrations : une pour les veaux et unepour les vaches. Le gain de 30

minutes par jour et a permis d’ar-rêter la manipulation de sacs, ledéplacement du tracteur…

SURVEILLANCE DUTROUPEAUL’éleveur a mis en place un sys-tème de surveillance des vêlagesavec le système Vel’phone. Uncapteur (thermomètre vaginal) estplacée et enregistre la tempéra-ture et transmet les informationspar SMS à l’éleveur en cas devêlage. Le système nécessite d’in-tervenir sur les vaches gestanteset de bonnes conditions d’hygiènemais il apporte un confort impor-tant à l’éleveur et évite les dépla-cements inutiles. �

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Coût et financement

Rallye Bergerie : des idées pour se simplifier la vie !En complément des actions «parlons travail», l’ensemble de la filière ovine vous propose, tout aulong des mois de janvier et février, des visites de bergeries pour parler de l’organisation du tra-vail en élevage.Venez découvrir des façons de travailler différentes, des bergeries et des équipements inno-vants, mais aussi les différents « trucs et astuces » de chacun. Une visite vous sera proposée parsemaine, en ovin viande ou ovin lait, avec, à chaque fois, une thématique différente : organisa-tion à l’agnelage, distribution de l’alimentation, tri des agneaux… Il y aura forcément une visiteorganisée pas loin de chez vous, sur un thème qui vous intéressera ! Plus d’information au moisde décembre ! Renseignement Maison de l’Elevage 05 63 48 83 16.

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18 OCTOBRE 2018 - LE PAYSAN TARNAIS

14 dossier élevage

L'année dernière, les agricul-trices des Monts de Lacaune

ont participé à deux jours de for-mation autour de la problématiquedu mal de dos et autres douleursen élevage. Cette formation s'estdéroulée en trois temps avec uneintervention partagée par la MSA(infirmière santé au travail et ser-vice prévention des risques pro-fessionnels), un ostéophate et uneergonome. Les objectifs étaientque chaque agricultrice puisseidentifier les gestes quotidienspouvant être à l'origine de dou-leurs afin de réfléchir à la mise en

œuvre de solutions permettant deréduire la fréquence des gestesqui font mal. Les différents intervenants ontinsisté sur l'idée que même enagriculture, il ne faut pas se rési-gner à la douleur et qu'il existe dessolutions parfois simples et peucouteuses permettant de limiteret réduire la pénibilité. Afin de pré-venir les situations à risques, il estnécessaire de prendre le tempsd'analyse la situation qui conduità la douleur afin d'identifier lesfacteurs de risques, de limiter l'ex-position et d'activer les leviers per-mettant d'améliorer la situationde travail. Cela vous parait théo-rique ? Par exemple, les partici-

pantes ont identifié les situationsd'alimentation du troupeaucomme situation de travail contrai-gnante car elles doivent porter desseaux, pousser des balles... Aprèsréflexion, il est possible dans cer-tains cas, de déplacer une celluleafin de réduire le port de charges,d'utiliser une brouette, de changerla façon dont le filet est enlevéd'autour de la balle afin de facilitersa mise en mouvement...Finale-ment, ces deux jours ont permisaux participantes de prendreconscience qu'il n'est pas "normal"d'avoir mal et qu'en prenant durecul sur sa façon de faire au quo-tidien, on améliore ses conditionsde travail. �

LE MAL DE DOS N’EST PASUNE FATALITÉ PRÉVENTION Qui n’a pas eu un jour mal au dos à causede mauvaises postures. Des solutions existent.

CLOTHILDE DOUMENGEchambre d’agriculture du tarn

PRENDRE LES BONNESDÉCISIONSMÉTIER La Chambre d’agriculture proposeune formation et un accompagnement.

Trouver des solutions pour amé-liorer son organisation, déga-

ger du temps, diminuer la pénibi-lité etc … implique toujours deschangements : changements desystème ou changements dansses façons de faire : son organi-sation, sa gestion des relationshumaines etc.... Cela demandetoujours des investissements :investissements financiers parfois,

investissements personnels tou-jours. Ces changements avec lesinvestissements correspondantsgénèrent un risque plus ou moinsgrand qui rend la prise de décisionparfois difficile. Cibler vos objec-tifs, repérer les pistes, faire évoluersa façon de s'organiser et de fairedes choix, c'est ce que la formation«prendre la bonne décision pours'organiser» permet aux agricul-teurs d'aborder au travers de leurpropre cas. Bien entendu unaccompagnement individuel tota-lement sur mesure peut égale-ment vous être proposé. �

NATALIE MAURSchambre d’agriculture du tarn

BREBIS ALLAITANTES Sylvain Lafon – Crespin Sylvain Lafon s’est installé enEarl avec son beau-père en

brebis allaitante en 2002 avec450 brebis et 57 hectares com-posées de prairies et de céréales.Pendant 5 ans, les associés aug-mentent le cheptel pour arriver à600 brebis. Rapidement, la déci-sion est prise de passer en sys-tème tout herbe d’abord avecenrubannage puis, depuis 2009en tout foin. Depuis 2014, SylvainLafon est seul, son épouse étantassociée non exploitante.L’exploitation devait évoluer carles bâtiments n’étaient pas fonc-tionnels avec beaucoup de manu-tention et un système d’élevagepesant : agnelages toute l’année,deux bergeries avec desileusecube et distribution à la fourche,assolement basé sur des céréaleset RGI avec des chantiers derécolte lourds en temps de tra-vail…

AMÉNAGEMENT DUBÂTIMENTLa répartition entre les deux ber-geries a été repensée. Une pourles agnelages et une pour les ges-tantes. Des couloirs d’alimenta-tion et de surveillance ont étécréés pour la bergerie d’agnelageet des tapis doubles et un couloirde distribution ont été installésdans la bergerie des gestantes. L’éleveur a également installé uncouloir de contention fixe pour bre-bis avec des barrières et un parcde contention mobile pour les

agneaux. Un système plus simpleet qui évite le stress de l’éleveuret des animaux !

L’ALIMENTATIONGrâce à une nouvelle organisationet au passage « tout foin », SylvainLafon a gagné en temps : il estpassé de 2h30 matin et soir àdeux personnes à 1h15 par jourseul. La distribution est organiséele matin. Le pâturage tournant aaussi permis de gagner du temps :les brebis passent sur la mêmeparcelle mais se succèdent. Descellules permettent la préparationde l’aliment complet pour lesagneaux.

SURVEILLANCE DUTROUPEAULe système a été modifié pour arri-ver à 3 lots d’agnelages, et deuxlots en bergerie. Les périodes demise bas sont très courtes et éta-blies en fonctionne des besoins :aout, décembre et mars afind’avoir des congés en février enjuillet. Deux chiens beauceronssont présents pour aider l’éleveuren bâtiment et en extérieur et faci-litent son travail.

DISTRIBUTION DEL’ALIMENTUne dérouleuse automotrice sur3 roues avec moteur thermique aété conçue sur mesure pour pas-ser au dessus des cornadis à par-tir des couloirs. Elle permet la dis-tribution de la paille et du foin. �

> aménagement d’un bâtiment existant (2 tapis, 5 000 € ht, parcsà agneaux, case d’agnelage 3 811 € ht avec aide cte de 1 524€,extension de la bergerie de 330m2, 22 868 € ht avec aide cte de12 577€ ht.> dérouleuse pailleuse : 14 000 € ht

Coût et financement

POUR ALLER PLUS LOINLa Chambre d'Agriculture du Tarn et la Maison de l'élevage ontprévu une série d'articles sur les bâtiments d'élevage : conception,dimensions, aménagement, contention, ventilation...La programmation de ces articles est : 8 novembre : Bovins viande, décembre : Caprins, janvier : Ovins et mars : Bovins lait

Une nouvelle campagne de rencontres "Parlons travail"Elle est prévue pour l'automne-hiver 2018-2019.Ces rencontres vous permettront de voir chez des éleveurs des adaptations en lien avec letravail pour gagner en temps de travail, diminuer la pénibilité et/ou améliorer la sécurité.Les adaptations sont de l'ordre d'équipements, d'aménagements de bâtiments ou encored'amélioration du système d'élevage. Elles vont s'échelonner de novembre 2018 à mars2019 :> novembre-décembre 2018 : rencontres sur des exploitations en bovins viande et unerencontre en transformation fromagère > janvier-février 2019 : rencontres sur des exploitations en ovins viande et lait dans lecadre du Rallye bergerie> mars 2019 : rencontres en bovins lait et une rencontre en bovins viandeDates à retenir Pour les 1éres rencontres :En bovins viande :

> 16 novembre de 14h à 16h30 au Gaec Rouquier au Masnau Massuguiès> 22 novembre de 14h à 16h30 chez Francis Liprendy à Barre> 27 novembre de 14h à 16h30 à l'Earl de Roul à St Marcel Campes> 13 décembre de 14h à 16h30 : lieu à venir secteur Valence d'albigeois> 20 décembre de 14h à 16h30 chez Jean-Paul Mas à St Amans SoultEn transformation fromagère :

> 11 décembre de 10h à 12h30 à l'Earl de Bellegarde à RéalmontLe contenu précis de chaque rencontre en terme d'aménagements liés au travail voussera précisé dans le Paysan Tarnais du 8 novembre.

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