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Indispensable fournisseur ! Chez Monnin, on réalise depuis 1946 une large palette de produits décolletés destinés aux domaines de l’horlogerie et des microtechnologies. L'entreprise offre différents décors sur ses produits tels que le cerclage, le colimaçonnage, le satinage ou l'adoucissage. Les plus grandes maisons d'horlogerie ont recours à l'expertise de Monnin. © Photos : Nicolas Gosse

Mise en page 1 - ZEISS · N°54 FÉVRIER2016 —17— nconcoursd’architectes.C’estl’im-pressionquel’onaendéambulant danslesruesdePlan-les-Ouates,à proximitédeGenève.Ici,unbâti-mentenformedecoffre-fort.Là,un

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  • Indispensablefournisseur !Chez Monnin, on réalise depuis1946 une large palette deproduits décolletés destinésaux domaines de l’horlogerieet des microtechnologies.L'entreprise offre différentsdécors sur ses produitstels que le cerclage, lecolimaçonnage, le satinage oul'adoucissage. Les plus grandesmaisons d'horlogerieont recours à l'expertisede Monnin.

    ©Photos

    :NicolasGosse

  • Piaget,l’autre pays

    de la précisionSi l’horlogerie suisse a acquis une réputation mondiale,

    c’est bien pour la qualité de sa production. Mais les grandesmaisons d’horlogerie ne sauraient atteindre ces exigences

    sans l’aide de leurs prestataires et fournisseurs.Plongée dans un monde miniature.

    REPORTAGE

  • N°54 � FÉVRIER 2016 — 17 —

    n concours d’architectes. C’est l’im-pression que l’on a en déambulantdans les rues de Plan-les-Ouates, àproximité de Genève. Ici, un bâti-ment en formede coffre-fort. Là, un

    autreaux lignesmodernistes.Ouencoreunautreauxsymboles marqués. Si ce petit quartier suisse est simarqué par l’architecture, c’est qu’il regroupe surquelques hectares l’essentiel desmanufactures deshorlogers locaux. Les enseignes brillent. Les nomsévoquent un savoir-faire mondialement reconnu.L’or s’y compte en lingots. Le bâtiment participe àl’écrin et à la valeur du produit.Sas sécurisé.Moquette épaisse. Parfumd’ambiance.Fleurs blanches. Canapés en cuir et chocolats. Cen’estpas l’entréed’unebanqued’affaires,mais l’accèslivraisonsdelamanufacturePiaget !Riennelaissepré-sagerque l’onpénètredansuncentredeproduction.

    Le bâtiment, qui vu d’en haut ressemble à unemon-tre, est lamanufacture de cettemarque appartenantau groupe Richemont (lire encadré) et qui assuretoute laproductiondesboîtesetbracelets.C’estdanscet ensemble feutré, où l’innovation tient une placeimportante, car la marque court les records chaqueannée, que Zeiss a réussi à faire entrer uneMMT.

    Nouvelle montre, nouveau process,nouveau contrôleEn2013, Piaget, unemarquequi produit 95%de sesmouvements en or, se lance un nouveau défi. Pro-duire lamontre la plus plate aumonde.Elle imaginealors une nouvelle manière d’envisager la concep-tionde lamontre : intégrer lemouvement (laplatine)directement dans le fondde la boîte. Après trois an-nées de R&D, la 900P est née. Pour cela, la produc-tion a dû modifier son process. Et en assurer le

    U� Comment me-surer et poser suruneMMT despièces demouve-ments d’horlogerieMonnin a trouvé lasolution... Le sys-tème de posageavec centrageautomatique a étéle fruit de la colla-boration entreMonnin et Zeiss.

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    :NicolasGosse

  • — 18 — N°54 � FÉVRIER 2016

    contrôle. YohanRuiz et JérémieMoccand, respon-sables de la qualité et de la métrologie chez Piaget,expliquent que le choix de ce fournisseur a été fa-cilité « parce qu’il travaillait déjà avec d’autresmarques du groupe. »Mais surtout, parce que Pia-get reconnaissait à Zeiss « la précision du contrôlede composants et la répétabilité du process. » Desmots-clés pour les services qui assurent la qualitéd’un produit aussi unique qu’unemontre vendue àplus de 28 000 euros. « La difficulté, c’est la trèsfine épaisseur duproduit : 3,65mm,poursuit YohanRuiz.Nousn’aurions pas puutiliser la tomographie,car la densité de l’or empêche ce typede contrôle. »Le choix s’est donc porté sur un O-Inspect 322 quicombineuncontrôleparpalpage scanningetparop-tique. Les palpeurs fournis par le fabricant de lamachine inspectent les contours de la boîte et dif-férents composants d’habillage, l’optique se charge

    desmesures sans contact pour les parties trop finespour le palpage. LaMMT est implantée au pied delamachined’usinage, au cœurde l’atelier, et ce sontles régleurs eux-mêmes qui s’en servent. Les tempsde cycles de contrôle sont très courts par rapport autemps d’usinage. « La vue CAO leur parle tout desuite, précise Jérémie Moccant. Ils sont responsa-blesde laqualitéde leursproduits.Notre service leurapporte la méthodologie. »

    Essentiel placementLa difficulté ne résidait pas forcément sur les ma-tériaux à inspecter, ni sur le paramétragedu logicielqui a été mené en interne, mais plutôt sur le typemêmedepièceàcontrôler.Produire lamontre laplusplate aumonde signifie utiliser des pièces petites etfragiles. Avant de rendre lamachinede contrôle uti-lisable enproduction, les équipesontdû réfléchir sur

    La difficulté,c’est la très

    fine épaisseurdu produit :

    3,65 mm, nousn’aurions paspu utiliser la

    tomographie,car la densité

    de l’or em-pêche ce typede contrôle.

    « La vue CAO leur parletout de suite. Ils sont

    responsables de la qualitéde leurs produits.

    Notre service leur apportela méthodologie. »

    � La platine en or de la 900P posée par aspirationsur l’O-Inspect 322.

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    :NicolasGosse

    REPORTAGE©Photos

    :NicolasGosse

  • N°54 � FÉVRIER 2016 — 19 —

    est en 1874 à La Côte-aux-Fées, petit villagedu Jura suisse, que

    Georges Édouard Piaget installeson premier atelier dans la fermefamiliale et se consacre à la fabri-cation de mouvements de hauteprécision qu’il fournira bientôtaux marques les plus presti-gieuses. Très vite, l’activité se dé-veloppe. C’est en 1943 que la so-ciété prend une décision capitalepour son avenir en déposant lamarque. La manufacture de LaCôte-aux-Fées produit désor-

    mais des montres qu’elle signeet commercialise sous son nom,en portant la même attention àl’esthétique qu’à la performancetechnique.Piaget se lance dans la concep-tion et la fabrication de mouve-ments extra-plats qui devien-dront l’une des “signatures” de laMaison. Pour faire face à sonsuccès grandissant, la sociétéinaugure en 2001 la nouvelle ma-nufacture de “Haute Horlogerie”Piaget à Plan-les-Ouates, auxportes de Genève. Cet outil per-

    formant, regroupant à la fois desmétiers horlogers et joailliers, estcomplémentaire au site histo-rique de La Côte-aux-Fées oùsont fabriqués les mouvements.Dans le même temps, Piagetinvestit dans la recherche et dé-veloppe des collections de"Haute Joaillerie" grâce à sonatelier intégré.

    www.piaget.com

    L’histoiredePiagetenbref

    C’est pour fabriquer la 900P,�lamontre la plus plate aumondeactuellement,quePiaget utilise uneMMTscanning et optiqueafin demaîtriser la qualité géométriquede sescomposants.

    la question du placement de la pièce sur le plateau.Comment la serrer et la maintenir sans rendre lapièce non conforme? C’est un placement manuelavecunmaintienpar aspiration (vacuum)qui a rem-porté les suffrages afin de ne pas déformer le fondde boîte de la 900P. «Une fois toutes les étapes duprocess validées, nous avonspumettre en service cenouvel équipementdédié àcette lignedeproduction,détailleYohanRuiz.Nous contrôlonsunequinzainede pièces par jour. Nous sommes très satisfaits decette machine qui nous sert aussi maintenant àcontrôler les prototypes d’autresmouvements ou à

    réceptionner d’autres pièces. La qualité fait partiede notre image. Forts de ce constat et de ce premieressai concluant, nous avons décidé d’acquérir unedeuxième machine identique qui servira à contrô-lerd’autresmouvements.Elle seraaussi déployée surd’autres composants comme les bracelets ou les ca-drans. »Dans cettemanufacture où tous les déchetssont récupérés et les fragments d’or refondus pourfabriquer denouveaux lingots, la démonstration estmaintenant faite qu’uneMMTpeut trouver saplaceen production �

    Nicolas GOSSE

    �De gaucheà droite : YohanRuiz, Julien Auffanet JérémieMoccand au coeurde la productionde la 900P.

    ©Photos

    :DR

    ©Photos

    :NicolasGosse

    C’

  • — 20 — N°54 � FÉVRIER 2016

    Comment Zeiss est entréchez les horlogers suisses ?

    �Michel Marucciaet David Vedelago,satisfaits de l’entréed’uneMMT dans leurentrepriseMonnin.

    e groupe Richemont ou ses fournisseurs no-tamment sont équipésdemachinesZeiss.Com-ment le fabricant est-il parvenu à équiper le

    secteur de l’horlogerie ? C’est probablement grâce auxefforts d’un de ses business partners locaux : RubisControl. Si cette entreprise a récemment été créée, sondirigeant n’est pas un inconnudans le secteur. FrançoisMelnotte a en effet passé plusieurs années à vendredesembarreurs et desMMTsur lemarché suisseromand. Profitant de son relationnel, de saproximité et de sa connaissance du fonction-nement local, il a décidé de créer la sociétéRubis Control dont le nom évoque à la fois lemondedu scanning et celui desmatières hor-logères. Outre le fait qu’il soit un partenairecommercial pour la vente, il propose égale-ment ses prestations de mesure, de forma-tion, de programmation et de vente d’acces-soires Zeiss. C’est dans ce contexte queFrançois Melnotte a su faire entrer du maté-riel Zeiss chez les fournisseurs desmanufac-tures de montres.Chez Monnin par exemple, l’entreprise est cliente deZeiss pour un O-inspect 322. Cette grande entreprisede décolletage dans le domaine horloger, détenue partrois actionnaires actifs dans lemondehorloger, a élargison champ d’activité aux stratégiques roulements àbilles.Au-delàde sa stricte activitédedécolletage,Mon-nin a profité de l’extension de ses locaux et de laconstruction de la « nouvelle usine du bas », à Sonce-boz, à flanc demontagne, pour s’atteler aux opérations

    de polissage, de taillage et de traitement thermique. Cefournisseur a compris l’intérêt de lamétrologie et l’a in-tégrée dans son fonctionnement pour «donner auxdé-partements l’indépendancede leurs contrôles. Chacunjugede cequi est nécessaire à sonactivité » selon les ex-plications deMichelMaruccia, le directeur de l’entre-prise.Certainsdépartementsontainsi jugé indispensableun contrôle métrologique afin de donner aux grandes

    maisons la preuve de la qualité de la produc-tion. LaMMT sert à « faire la démonstrationdu contrôle, car les marques nous délèguentdeplus enplus leur qualité », expliqueMichelMaruccia.

    Avec le développement de l’activité roule-ments à billes, le fabricant s’est retrouvéconfrontéà ladifficultéducontrôledesbagues.«Zeiss a proposé sa machine de contrôle parpalpage scanningetparoptique,mais aussiunesolutioncomplètepour lesposages», expliqueDavidVedélago, responsableprojet chezMon-nin.Depuis, l’O-inspect a trouvé saplacedans

    l’usine du bas, les locaux historiques de Monnin dé-diés aujourd’hui à l’assemblagedes roulements à billes.Intégrée dans la production, elle est utilisée au maxi-mumde ses capacités. Elle sert à valider les cotes et ga-rantir par échantillonnage SPC la qualité des produitsauprès des clients très soucieuxde la précisionde leurscomposants. David Vedelago résume : « Nous sommespassés d’une conviction à une certitude. La MMT faitque tout le reste fonctionne.» �

    ©Photo:NicolasGosse

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    Nous sommespassés d’une

    convictionà une certi-

    tude. La MMTfait que toutle reste fonc-

    tionne.

    REPORTAGE