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In medio stat virtus L’Hebdo national de l’Économie n Du dimanche 25 au Samedi 31 décembre 2016 n n°65 n Prix 30 DA n Étranger 1 euro cresus.dz PAGE 19 LE CAMION SHACMAN MADE IN ALGERIA POUR 2017 Page 24 AUTO FILAHA INNOVE nCOOPERATIVE AGRICOLE Une alternative pour le développement de l’élevage laitier en Algérie nMohamed Taher Sraïri, enseignant-chercheur : n« Améliorer les bovins de races locales » PAGE 16-17 INDUSTRIE DE L’ÉNERGIE SOLAIRE EN ALGERIE Entre mythe et chimères Deux cHefs D’entreprIses au sujet D’un seuL métIer PUBLICPRIVÉ DANS LE DOSSIER PME EN DANGER n Beaucoup de sociétés sont créées, d’autres disparaissent n Bureaucratie, charges fiscales et sociales et environnement économique fermé PAGE 9-13 DJEZZY LANCE UN NOUVEAU FORFAIT INTERNET « SPEED NUIT » MOT À DIRE Rétropédalage ? 4Par S. Méhalla L a précipitation de l’exécutif à prendre certaines décisions, sans concertation, en ayant une stratégie d’ensemble autour de la vision de l’Algérie 2017 et plus, mène le gouvernement à de fréquents rétropédalages de plus en plus récurrentes et de plus en plus improvisées allant sans doute jusqu’à risquer de porter atteinte à l’image de l’État, voire même à son autorité. Le cas d’école de l’insoumise première écolière Benghebrit dans sa réforme excitant les adolescents, le blocage de la réforme de la santé – faut attendre le nouveau ministre ? – et tout le feuilleton du ministre commercial, la «marche arrière» dans l’importation des véhicules de moins de trois ans, le prix de l’électricité au Sud…, autant d’ingrédients d’une belle auberge espagnole. Si l’on rajoute à cette vision tronquée, j’allais dire à cet amateurisme de gouvernance de certains acteurs, la sociologie d’un peuple, ou d’une frange d’une population se nourrissant de charlatanisme, une population encline à accepter une clinique de la roqia, un perlimpinpin baptisé rahmet rebbi, ou voire al waad al sadak, une population où les femmes devraient verser leur rémunération au Trésor public du moment qu’elles sont entretenues par leurs hommes, selon une ministre aujourd’hui très «célèbre» dans une société où cheikh Nouri écrit des best- sellers pour le Sila… est-ce le signe d’une portion du peuple « débilisé » ? Est-ce un ultime cri de détresse face à un mal-vivre et des perspectives de plus en plus sombres que prédisent, hélas ! des analyses sérieuses ? Le même phénomène est observé ailleurs dans une partie de l’Europe face au délabrement social qui a suscité l’émergence des extrêmes. Après des années d’euphorie qu’a connue l’Algérien, en voyant son niveau de vie s’améliorer grâce à un baril atteignant la barre des 140 dollars, la valeur du travail, de la croissance, de l’effort…, a été la grande victime de la décennie… noire-pétrole. L’intelligence étant le bien le mieux réparti entre les humains, il n’est jamais trop tard pour bien faire comme dirait l’autre. De replacer le savoir, la concertation, l’innovation et la science comme seuls leviers d’un pays qui tarde à vivre sa (re)naissance loin de tout charl… Enfin ! LECTURE PAGE 18 PAGE 3 M. KAMEL MOULA, PRÉSIDENT DU CEIMI M. AMMAR MESLOUH, PDG DE CAARAMA ASSURANCE Une brève HIstoIre de L’avenIr

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In medio stat virtusL’Hebdo national de l’Économie n Du dimanche 25 au Samedi 31 décembre 2016 n n°65 n Prix 30 DA n Étranger 1 euro

cresus.dz PAGE 19

LE CAMION SHACMAN MADE IN ALGERIA POUR 2017

Page 24

AUTO

FILAHA INNOVE nCOOPERATIVE AGRICOLEUne alternative pour le développement de l’élevage laitier en AlgérienMohamed Taher Sraïri, enseignant-chercheur : n« Améliorer les bovins de races locales »

PAGE 16-17

INDUSTRIE DEL’ÉNERGIE SOLAIREEN ALGERIEEntremythe etchimères

Deux chefsD’entreprisesau sujet D’unseul métier

PUBLIC-PRIVÉ DANS LE DOSSIER PME EN DANGER n Beaucoup de sociétés sont créées,

d’autres disparaissentn Bureaucratie, charges fiscales et

sociales et environnement économiquefermé

PAGE 9-13

DJEZZY LANCE UN NOUVEAU FORFAIT INTERNET « SPEED NUIT »

MOT À DIRERétropédalage ?

4Par S. Méhalla

L a précipitation de l’exécutif àprendre certaines décisions, sansconcertation, en ayant une stratégie

d’ensemble autour de la vision del’Algérie 2017 et plus, mène legouvernement à de fréquentsrétropédalages de plus en plusrécurrentes et de plus en plusimprovisées allant sans doute jusqu’àrisquer de porter atteinte à l’image del’État, voire même à son autorité. Le cas d’école de l’insoumise premièreécolière Benghebrit dans sa réformeexcitant les adolescents, le blocage dela réforme de la santé – faut attendrele nouveau ministre ? – et tout lefeuilleton du ministre commercial, la«marche arrière» dans l’importation desvéhicules de moins de trois ans, le prixde l’électricité au Sud…, autantd’ingrédients d’une belle aubergeespagnole. Si l’on rajoute à cette vision tronquée,j’allais dire à cet amateurisme degouvernance de certains acteurs, lasociologie d’un peuple, ou d’une franged’une population se nourrissant decharlatanisme, une population enclineà accepter une clinique de la roqia, unperlimpinpin baptisé rahmet rebbi, ouvoire al waad al sadak, une populationoù les femmes devraient verser leurrémunération au Trésor public dumoment qu’elles sont entretenues parleurs hommes, selon une ministreaujourd’hui très «célèbre» dans unesociété où cheikh Nouri écrit des best-sellers pour le Sila… est-ce le signed’une portion du peuple « débilisé » ?Est-ce un ultime cri de détresse face àun mal-vivre et des perspectives deplus en plus sombres que prédisent,hélas ! des analyses sérieuses ?Le même phénomène est observéailleurs dans une partie de l’Europeface au délabrement social qui asuscité l’émergence des extrêmes. Après des années d’euphorie qu’aconnue l’Algérien, en voyant son niveaude vie s’améliorer grâce à un barilatteignant la barre des 140 dollars, lavaleur du travail, de la croissance, del’effort…, a été la grande victime de ladécennie… noire-pétrole. L’intelligence étant le bien le mieuxréparti entre les humains, il n’estjamais trop tard pour bien faire commedirait l’autre. De replacer le savoir, laconcertation, l’innovation et la sciencecomme seuls leviers d’un pays quitarde à vivre sa (re)naissance loin detout charl…Enfin !

LECTURE

PAGE 18

PAGE 3

M. KAMELMOULA,

PRÉSIDENT DU CEIMI

M. AMMAR MESLOUH, PDGDE CAARAMAASSURANCE

Unebrèvehistoiredel’avenir

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L’Hebdo national de l’Économie, édité par la SARL celiGne éd. & com.

Directeur De publication SAMIR MEHALLA

rédacteur en chef Kamel Aït Bessaïservice correction Mohamed Bennaï rédaction-administration 41, rue Mokhtar KRITELI Blida téléfax : 025 225 849

marketing : 0770 583 056 0561 685 [email protected] : www.cresus.dzr. c. : 15B 0808682- 09/00 compte bancaire :02900161220043968344 impression : SIA CENTRE

Distribution : BOUNAB diffusiontel. : 0550 591 943publicité : ANEP 01, rue pasteur, Alger tél. : 021 73 76 78/ 021 73 71 28 021 73 30 43 Fax. : 021 73 95 59

CRÉSUS # 65 DU DIMANCHE 25 AU SAMEDI 31 DÉCEMBRE 2016442

à l’oreille de Crésus

la délivrance des livrets fonciers adébuté à Azazga, dans la wilaya de Tizi-Ouzou, à 100 km à l’Est d’Alger. L’opéra-tion est menée par la conservation fon-cière « Les opérations cadastrales ont étéeffectuées depuis un an et les documentsy afférents ont été exposés pendant unmois, en juin dernier, au siège de l’APCd’Azazga. La phase finale, qui est l’établis-sement du livret foncier, est lancée cesdernières semaines et concerne toutes lessections de la circonscription locale »,précise El Watan sur son site Internet.Pour les populations locales, embourbéesdans d’incessants conflits fonciers, cettenouvelle est un ouf de soulagement. Elle

devrait également contribuer à désengor-ger les tribunaux qui peinaient jusque làà trancher les litiges sans documents fon-ciers incontestables.Le livret foncier est considéré en Algérie,comme étant l'un des documents les plusimportants délivré par l’administrationau propriétaire d’un bien immobilier afinde lui permettre de prouver son droit depropriété. Le livret foncier en Algérie estfourni au propriétaire du bien immobilieraprès avoir mené enquêté pour authenti-fier la propriété et la délimiter d’unemanière très précise, et ce par le biais dela procédure du cadastre.Le livret foncier temporaire ou l’extraitprovisoire du livret foncier est valableuniquement pour la construction ou larénovation d’un bien immobilier, ou toutchangement ou de réfection de la pro-priété immobilière, à l'exception de lavente. Le livret foncier provisoire n’ouvrepas droit à la vente du bien jusqu'à ladélivrance du livret foncier définitif.Pour se faire délivrer le livret foncier, leconcerné doit se rapprocher des servicesde la conservation foncière du lieu où sesitue le bien immobilier, afin de déposerun dossier contenant les documentsnécessaires pour la délivrance du livrefoncier.

TIC et télécoms en AfriqueL’Algérie dans le top 10

l’union Internationale desTélécommunications (UIT)a publié son rapport «Mesurer la société de l’in-formation 2016 ».Il ressort de cette étudesur le niveau de dévelop-pement des TIC et télé-coms dans 175 pays, queMaurice demeure le cham-pion en Afrique (73e auniveau mondial), suivi desSeychelles et de l’Afriquedu Sud, tandis que le Nigeret le Tchad, en queue depeloton africain et mon-dial, doivent encoredéployer d’importants

efforts pour améliorer l’ac-cès de leurs populationsaux télécoms et espérers’éveiller à l’économienumérique.L’Algérie a fini tout demême dans le top 10 ducontinent en s’adjugeant la

8e place, en dépit des aléaset errements qui caractéri-sent le basculement dupays vers le numérique etla société virtuelle.Dans sa recherche, onzeindicateurs permettent àl’UIT d’évaluer le niveauglobal de développementsdes TIC et télécoms dansles pays figurants dansl’étude. Ces indicateursjaugent le niveau d’accèsaux TIC et télécoms, leurusage et les compétencesTIC dans chaque pays. Unclassement général desbons et mauvais élèves,

un atelier deréflexion sur lesenjeux fonciers desmigrations s’estouvert le 15décembre 2016 àKorhogo, dans leNord de la Côted’Ivoire. L’atelier estorganisé par l’Allian-ce pour refonder lagouvernance enAfrique (ARGA), unestructure basée àDakar (Sénégal).Réunissant une cin-quantaine d’univer-sitaires et d’expertsdes questions migra-toires, cet atelierdevrait permettre decerner les questionsqui se posent aux migrants dans leur accèsaux terres et à leur exploitation. Lesréflexions devraient également s’orientervers les réponses gouvernementales adé-quates à ces problématiques. « Ces experts,essentiellement des chercheurs et consul-tants nationaux et internationaux, vonttenter d’analyser les différentes formes demigrations, puis proposer des solutionspermettant d’anticiper les conflits qu’ellessuscitent, la question foncière étant, selonles initiateurs, l’une des causes de l’instabi-lité sociopolitique qu’a connue la Côted’Ivoire ».Dans un souci de sécurisation du foncier etde protection des terres éburnéennes, le

gouvernement aintroduit dans laconstitutionrécemment entréeen vigueur des dis-positions interdi-sant aux étrangersla propriété desterres agricoles.La migration estdéfinie comme unchangement dulieu de résidencehabituelle d’unepersonne pour unedurée minimaleconventionnelleestimée par lesdémographes à sixmois. De manièregénérale, elledésigne tout dépla-cement d’un individu d’une entité adminis-trative vers une autre pour un séjour d’unedurée variable. On établit une distinctionentre migrations internes et migrationsinternationales. Les migrations internesconcernent les déplacements qui se dérou-lent à l’intérieur des frontières d’un mêmepays. Les migrations internationales ouexternes désignent les déplacements impli-quant le franchissement d’une frontièreinternationalement reconnue. Internes ouexternes, une particularité des migrationsouest-africaines est qu’elles s’oriententpour une grande part vers le milieu ruralen vue de profiter des opportunités de réa-lisation d’activités agricoles.

selon des informations obtenues par lequotidien américain Wall Street Journal,l’Irak envisage d’augmenter sa productionde pétrole brut, à partir du mois de jan-vier. Ceci, bien qu’ayant donné son accordpour réduire sa production de 210 000barils de pétrole par jour afin de favoriserla remontée des prix sur le marché inter-national, l’offre étant supérieure à lademande. D’ailleurs, selon des observa-teurs présents lors de la rencontre de

l’OPEP où a été conclu l’accord de limita-tion de la production, la délégation ira-kienne aurait «difficilement » accepté departiciper à la réduction de la production.D’après des précisions rapportées par lequotidien algérien TSA Algérie, « la com-pagnie pétrolière nationale irakienneenvisagerait d’augmenter la productiondu puits de pétrole de Bassorah, d’environ7%, pour atteindre 3,53 millions bpj, parrapport aux niveaux d’octobre ».Foncier et migrations en AfriqueAtelier de réflexion en Côte d’Ivoire

Propriété foncière en Algérie

La distribution des titres a commencé à Azazga

Réduction de la production pétrolièreL’Irak menace l’accord d’Alger

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CRÉSUS # 65 DU DIMANCHE 25 AU SAMEDI 31 DÉCEMBRE 2016 443

4par K.a.b.

Des appels d’offres nationaux etinternationaux sont en coursde finalisation en Algérie pourla mise en place de 4 000 MWde centrales solaires photovol-taïques. C’est ce qu’a annoncé la semainedernière à Houston, lors du forum algéro-américain sur l’énergie, le ministre del’Energie, Nourredine Boutarfa.Le projet concerné par cette sélectioncomprendra aussi bien la construction descentrales électriques que la fabrication auniveau local des équipements et matérielsnécessaires à ces infrastructures.« Le tournant de la diversification, nous

l’engageons dans la perspective du déve-loppement durable. Un important plannational de développement des énergiesrenouvelables et de l’efficacité énergétiqueest en cours d’exécution. Il vise la mise enservice de près de 22 GW en énergie verte àl’horizon 2035-2040 », a-t-il déclaré lors dela rencontre.Le responsable a également, au cours duforum, convié les investisseurs américainsà investir dans son pays. « Nos atouts sontmultiples. Les infrastructures de basenécessaires à une économie prospère exis-tent, la dynamique démographique avecune population de 40 millions d’habitants, àcomposante essentiellement jeune, est

réelle », a-t-il fait valoir. En octobre dernier,le Président-directeur général du GroupeSonelgaz, Mustapha Guitouni, a fait part àMostaganem d’un programme en coursd’élaboration à l’échelle nationale visant laproduction de 4.000 MW d’électricité à par-tir des énergies renouvelables, solaire etéolienne.M. Guitouni a précisé que « le ministèrede l’Énergie élabore actuellement le cahierde charges de ce projet. Ce document serafinalisé à la fin du mois de décembre ou audébut de l’année 2017 ».Il a rappelé que 400 MW d’électricité ontété produits au niveau national par l’utilisa-tion des énergies renouvelables. « L’Algéries’est lancée dans le créneau des énergiesrenouvelables dès les années 1980", a-t-ilprécisé.En Algérie, la part des énergies renouve-lables (EnR) demeure encore très faibledans la matrice énergétique du pays.Cependant, le pays dispose de très nom-breux atouts pour développer cette filière.Consciente de ces avantages, l'Algérie adéveloppé ces dernières années une straté-gie pour le développement des EnR. Eneffet, le pays souhaite porter la part desEnR dans son bilan énergétique national à27% à l'horizon 2030 (contre 0,02% en2012). Afin d'atteindre cet ambitieux objec-tif, les pouvoirs publics algériens ont décidéde développer des projets d'envergure (80milliards de dollars d'investissements) spé-cifiquement dans les secteurs éolien etsolaire. L'Algérie a donc un véritable défi àrelever d'ici 2030 dans le domaine desénergies renouvelables.siDi abDellah, locomotive

Du renouvelable ?La nouvelle ville de Sidi Abdellah, àAlger, devra abriter des mégaprojets où onprévoit 18 projets structurants sur 20,35hectares. Dans le domaine des énergies

renouvelables, la ville futuriste accueillerale siège du Centre national des énergiesrenouvelables et de l’Agence nationale de lavalorisation des résultats de la recherche.La Nouvelle ville de Sidi Abdellah devraitchanger le visage de l’Algérie. Elle devraitpermettre d’offrir un cadre de vie agréableet une nouvelle façon de construire nosvilles. Malheureusement, cette promesse nese concrétise toujours pas. A défaut, decentres de recherche et d’innovation pro-mis par les pouvoirs publics, la Nouvelleville de Sidi Abdellah n’abritera, pour l’heu-re, que des futurs logements AADL. Pour-tant, des entreprises privées spécialiséesdans le domaine des énergies renouve-lables ont mobilisé tous leurs moyens etoffert des solutions innovantes reposantsur des équipements fiables d’origine alle-mande, sont recalées. Les gestionnaires duprojet leur préfèreront des équipementschinois sur la base de critères qui demeu-rent flous et des raisons encore inavouées.Le 22 février dernier, le président Bou-teflika, qui a présidé un conseil restreintconsacré à la politique nationale dans ledomaine du gaz, a donné des directivespour la poursuite et la dynamisation duprogramme de développement des éner-gies renouvelables adopté en Conseil desministres de mai 2015, indique un commu-niqué de la Présidence de la République.Le Chef de l'Etat a souligné que ce pro-gramme doit être considéré comme une"priorité nationale". Il a rappelé, à ce pro-pos, que le développement des énergiesrenouvelables est à même de « prolongerdurablement l'indépendance énergétiquede notre pays et de générer aussi une dyna-mique de développement économique dansson sillage ». Le président de la Républiquea chargé, par la même occasion, le gouver-nement d'accorder une « importance parti-culière » au développement de la pétrochi-mie. K.a.b.

algérieINDUSTRIE DE L’ENERGIE SOLAIRE EN ALGERIEentre mythe et chimères

l’algérie va réaliser des centrales solaires photovoltaïques d’unecapacité de 4000 mégawatts.

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CRÉSUS # 65 DU DIMANCHE 25 AU SAMEDI 31 DÉCEMBRE 2016444

CAARAMA ASSURANCE une part de marché en croissance

de 16% en 2015

algérielors du traditionnel point de presse pour présenter le bilan de l’année 2015 et du

premier semestre 2016, M. ammar Meslouh, Pdg de Caarama assurance, a faitsavoir que sa compagnie confirme sa position de leader incontesté et incontestable

sur le marché de l’assurance des personnes en algérie.

De prime abord, le conférenciera fait savoir que durant l’an-née 2015, le chiffre d’affairesde la compagnie a été de 2,8milliards de dinars. « C’est unegrande performance. En progression de16% par rapport à l’année précédente dontle chiffre d’affaires a été de 2,5 milliards dedinars », expliquera-t-il. « Nous avions, en2015, une part de 18%. C’est une partappréciable. Nous nous positionnonscomme un des leaders et acteur du marchédes assurances de personnes en Algérie. Cemarché évolue très vite. La marge de pro-gression est encore très importante »,note-t-il.Le marché des assurances de personnesen 2015 a évolué de 18% contre 1% uni-quement pour les assurances dommages. «La croissance des assurances en Algérie esttirée par les assurances de personnes. Bienque les assurances de personnes ne repré-sentant actuellement que 8% du marchéglobal des assurances en Algérie », ajoute-ra M. Meslouh qui fait savoir par ailleursque la norme mondiale se situe au niveaude 50/50%, voire 60% pour les assurancesde personnes contre 40% pour les assu-rances dommages.« Cette tendance haus-sière et cette progression se sont confir-mées durant le premier trimestre de l’an-née 2016 où il a été enregistré un chiffred’affaires de 2,5 milliards de dinars autantque toute l’année 2014 », précise-t-il.« Nous avons progressé de 16% parrapport à la même époque de l’année der-nière. Et notre part de marché a égalementprogressé pour atteindre les 23% », avanceM. Meslouh.A une question sur les raisons de cetteévolution positive de l’assurance des per-sonnes, le PDG de la compagnie publiqued’assurance dira que cela est dû essentiel-lement à la décision salutaire des pouvoirspublics de séparer l’activité assurance depersonnes et assurance dommages. C’estdû aussi, selon M. Meslouh, à la décision depousser à la création de compagnies com-plètement autonomes ce qui les pousse àinnover et à créer. La banque-assuranceest tirée par l’assurance des personnes.Concernant les prévisions de 2016, lePdg dira qu’il prévoit de clore cette annéeavec un chiffre d’affaires de 2 milliards dedinars. « Ce qui va nous permettre d’at-teindre les objectifs qui nous sont assignéspar le conseil d’administration », fait-ilsavoir. Concernant l’absence de culture d’assu-rance chez le citoyen algérien, l’orateurdira que c’est aux compagnies d’assuranced’aller vers le citoyen, de le sensibiliser etde l’amener à souscrire une assurance, etnon pas au citoyen de le faire.Et à une question de Crésus sur l’in-fluence du vécu culturel et du religieux enmatière d’assurance, faisant un parallèleavec la question du don d’organes ou ducrédit bancaire, le conférencier dira quesouscrire une assurance n’a rien decontraire à la religion, de même que garan-tir un capital-décès à son conjoint ou à sesenfants en cas de décès n’est nullementune atteinte à la religion. Il ajoutera que lespersonnes s’assurent bien à la CNAS et sefont rembourser les médicaments et lesconsultations et cela ne pose aucun problè-me.« L’assurance de personnes est donc unproduit qui vient en complément de l’assu-

rance CNAS », ajoute-t-il. A propos des nou-velles agences qui ouvriront en 2017, lePDG citera les villes de Bejaia et de Tizi-Ouzou où des locaux sont déjà acquis etfont l’objet d’un aménagement. M. Meslouh a indiqué en outre qu’il y aun réseau d’intermédiaires propre à Caara-ma Assurance et que la compagnie compteactuellement 7 agents généraux.Il enchaînera au passage en disant quele tarif pratiqué par la compagnie est l’undes plus bas du marché et il est accompa-gné de prestations bien étoffées. Pour l’an-née 2017, « il n’y a rien de prévu en matiè-re de changement de tarifs. Nos tarifs sontétudiés et adaptés aux risques qu’on prend», rassure M. Meslouh.inDicateurs De GestionLors de ce point de presse, le Pdg deCaarama Assurance a indiqué que la com-pagnie a multiplié son chiffre d’affairespropre par 30 depuis sa création il y a cinqannées. « En relativisant, on dira que nousavons démarré avec un chiffre d’affairesrelativement modeste. Avec l’extension denotre propre réseau, nous avons commen-cé à réaliser notre propre chiffre d’affaires,abstraction faite du chiffre d’affaires denotre compagnie-mère (Caar) », explique-t-il. Il indiquera au passage que la progres-sion la plus importante en 2015 a été réali-sée par la branche « Prévoyance collective» « où nous sommes leader incontestableet incontesté sur le marché avec 45%d’évolution. Notre marque d’assurance aprogressé également avec + 4,3%. Lamarque de solvabilité aussi est de 316%.Nous sommes plus de 3 fois solvables parrapport à la norme exigée par les pouvoirspublics, c’est-à-dire la solvabilité financiè-re et la solvabilité de la compagnie d’assu-rance ». Cette situation a permis à la com-pagnie d’être à cheval et au rendez-vous

pour régler les dossiers sinistres. A ce pro-pos, le conférencier dira : « Nous avonsréglé au 30 juin 2016, 455 millions dedinars de sinistres en prestations. Cechiffre est en nette progression par rap-port à même période de l’année 2015. Ilreprésente 63% de toute l’année 2015 ».leaDer Dans les placementsUne compagnie d’assurance solide etqui tient ses promesses a des disponibili-tés, note le premier responsable de Caara-ma Assurance. « Pour cela, nous avonsbeaucoup de placements (en valeursd’Etat, en dépôts à terme), ils sont mêmeles plus importants du marché des assu-rances et représentent 30% du total desplacements effectués par toutes les compa-gnies d’assurances en Algérie », révélera-t-il. Et d’ajouter : « En 2015, nos placementsont été de 4,4 milliards de dinars. En 2016(30 juin), nous étions à 4,6 milliards dedinars ».Ceci génère des produits financiers quisont de 65 millions de dinars au 30 juin2016. Ce chiffre est en nette progressionpar rapport à la même époque de l’annéeprécédente. « Nous sommes à +56% », diraAmmar Meslouh

un réseau très étenDuLe réseau Caarama Assurance est trèsétendu. Il repose essentiellement sur notrecompagnie mère. « Nous avons 85 pointsde vente. Nous reposons aussi sur notreprincipal partenaire en matière de banque-assurances qui est le Crédit Populaire d’Al-gérie (CPA) avec lequel nous sommesactuellement à 62 agences. Nous avonsrécemment rajouté 18 agences dans notreréseau. Nous avons également tout leréseau d’ABC Bank et une convention dedistribution avec la BNA. Cela nous permetd’être prévisibles et très proches de nos

clients », explique la même source. Caara-ma Assurance est actuellement à plus de150 points de vente.Le réseau propre à Caarama Assurancen’est pas en reste. Des centres régionauxsont ouverts : deux à Alger, un à Oran, un àTlemcen, un à Sétif, un à Chlef, un àConstantine et un à Annaba.Pour l’exercice 2017, il est prévu l’ou-verture de 4 nouvelles agences. « Nouscontinuons donc notre plan de développe-ment et sommes toujours à la recherche dela proximité », dira le Pdg de cette compa-gnie.la banque-assuranceCaarama Assurance est jusqu’à présentla seule compagnie d’assurances de per-sonnes qui peut vendre des assurances-voyage à travers le réseau bancaire.Elle fut aussi la première à lancer l’assu-rance maladie redoutée, une extension del’assurance Prévoyance collective, parlaquelle elle assure une partie du capitaldécès garanti à hauteur de 20 ou 30%,selon la convenance du client dont le cas oùune des maladies prévues au contrat d’as-surance et qui sont au nombre de six (can-cer, AVC, infarctus, insuffisance rénale etc),se déclare. « Ceci permet à l’assuré de seprendre en charge avant que la maladie nese déclare et nous sommes là pour aider lesclients à combattre les maladies par lessoins », explique le Pdg.A propos de l’assurance complémentai-re santé, le conférencier fera savoir qu’il ya un projet entre les compagnies d’assu-rances de personnes avec la compagniecentrale de réassurance (CCR) visant àcréer une société de tiers-payant. « Il seraquestion d’attribuer à l’assuré une cartecomme la carte chiffa qui lui permettra dese faire soigner dans n’importe quelle cli-nique privée moyennant la souscriptiond’une assurance dans ce sens », détaille-t-il.

un personnel jeune et qualifiéLe personnel de Caarama Assurance esttrès jeune avec une moyenne d’âge de 34ans et très compétents. « Nous avons descalculateurs de risque, un médecin et cinqmicrobiologistes. Donc, nous maîtrisonstrès bien le risque », dira M. Meslouh.Dans les prochains mois, il sera ques-tion d’innovations en matière de produits,d’image et de réseau. « D’ici un mois nousallons présenter ces nouvelles innovationset ces nouveaux produits », dira-t-il.Critiqué sur le manque de visibilité de lacompagnie et interrogé pour savoir ce queCaarama Assurance compte faire en matiè-re de communication pour sortir del’ombre, M. Meslouh, tout en reconnaissantla faible visibilité de la compagnie, a pro-mis des choses nouvelles en 2017 enmatière de visibilité, de présence et decommunication. « Un plan de communica-tion très ambition et quasiment ficelé vaêtre bientôt mis en application », s’est-ilcontenté de dire. Caarama Assurance estune compagnie qui a été créée en 2011.Elle fête sa cinquième année d’existence.Ammar Meslouh est à la tête de CraaramaAssurance depuis le 30 juin 2016. Il a étémembre du conseil d’administrationdepuis la création de la compagnie et apassé 15 années au sein de la compagnie-mère, la Caar. s. m.

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CRÉSUS # 65 DU DIMANCHE 25 AU SAMEDI 31 DÉCEMBRE 2016 445

entretien

« il y a de la PlaCe PoUr toUt le Monde »

4entretien réalisé par s. mehalla

Crésus : on tient tout d’abord à vousféliciter pour votre prestation à latête de votre compagnie. C’est un défimanagérial pour un cadre aussi jeuneque vous. Que pouvez-vous nous direpar rapport à cela ?Ahmed Meslouh : Il faudra remercier leprésident de l’Assemblée générale de CAA-RAMA, le Président directeur général de lacompagnie-mère, la CAAR. C’est lui qui m’afait confiance et qui a fait ce choix. C’est unelourde responsabilité parce que CaaramaAssurance est une compagnie naissante etqui a beaucoup de défis. C’est un challengeextraordinaire. Après 15 années passées àla Caar, cela me donne une opportunitéd’occuper de fonctions managériales et detenir les rênes d’une compagnie tout entiè-re. C’est donc une formidable chance quim’est donnée pour mettre en pratique mesconnaissances et aussi d’apprendre. Caara-ma Assurance est une compagnie qui nem’est pas étrangère puisque j’ai été dans leconseil d’administration de la compagniedepuis sa création. J’étais le président ducomité d’audit, donc je connaissais la com-pagnie de l’extérieur. Après cinq mois enposte, je reste dans la phase « découverte »,il y a beaucoup de bonnes choses qu’il fau-dra garder et certaines autres qu’il faudracorriger.en algérie, on évoque souvent unconflit de générations au niveaumanagérial. avez-vous senti avecvotre nomination, qu’il y avéritablement un changement dansles mentalités et sentez-vous que vousavez une liberté d’agir etd’entreprendre?On parle souvent de conflit de généra-tions. Pour moi, c’est juste un prétexte, uneexcuse. Il faut s’armer de patience et savoirattendre. Moi, j’ai une devise implacable :Pour réussir, tous les jours, travailler etpersévérer dans l’effort. On ne doit pasbaisser les bras devant le premier obstaclequi se dresse contre nous. On doit toujoursfournir l’effort qu’il faut et persévérer, et laréussite ne pourra qu’être au rendez-vous.Je pense que des personnes compétentes etdiplômées et qui maitrisent leur sujet ontcette faculté de pouvoir déléguer et faireconfiance aux jeunes.Mais bénéficient-ils de laliberté d’agir ?Moi je préfère travailler etentreprendre au risque de metromper qu’être frileux et nepas prendre de décision.Certes, on parle de pénalisa-tion de l’acte de gestion.C’est une notion dont toutle monde parle. La Loi estau-dessus de tout lemonde qu’on soit ges-tionnaire ou simplecitoyen. On connaîtla frontière entre cequi est légal et per-mis et ce qui nel’est pas. on parle deprise derisque…Tout à fait.Le risque est

un synonyme de l’entrepreneuriat. Si le faitd’engager des ressources pour investirdans un domaine X, c’est qu’on a pris unrisque. Il est nécessaire par contre de bienle mesurer, d’être raisonnable et rationnel. vous prévoyez d’atteindre les objectifsfixés par le conseil d’administrationde votre compagnie à la fin del’exercice de 2016. vous avez indiquéque c’est la branche assurances despersonnes qui est la locomotive dusecteur des assurances en algérie.Quels sont les clés de la réussite devotre compagnie et qui font qu’elle estleader dans sa spécialité ?La branche des assurances de personnesse développe assez rapidement actuelle-ment. Bien que celle des assurances dom-mages continue son évolution également,elle va bénéficier d’importants leviers dedéveloppement tels que la digitalisation etla Bancassurance. Et avec tous les moyensde communication qui existent, je pensequ’il va y avoir un taux de pénétration del’assurance dans le pays de plus en plusimportant. On peut prétendre atteindre àmoyen terme les standards régionaux.C’est pour nous une manne qu’ondoit saisir. La marge de progres-sion de l’assurance de per-sonnes est beaucoup plusimportante. Surtout depuis2011, où l’Etat a obligé lescompagnies d’assurance àse filialiser et à séparerl’activité d’assurance depersonnes de celle de l’as-surance dommages.Nous avons pas mal dechoses à faire et lesgens commencent àprendre connaissancede l’existence de cegenre de produit. Doncc’est à nous d’être là, d’êtreprésents et de démontrerl’utilité de ces produits,d’adapter les produits auxbesoins et de susciter lacuriosité. Pour cela,nous avons desleviers quisont

la digitalisation, l’Internet, et tous lesréseaux de distribution traditionnels et nontraditionnels pour ça. Je pense que les fac-teurs-clé de réussite sont l’adaptation duproduit au besoin du client. Pour cela, il fautqu’on connaisse notre marché, qu’onconnaisse de quoi l’Algérien a besoin,savoir quel type de couverture il recherche,puis placer et adapter le type de produit quilui va. Et puis, il faut trouver le bon canalpour l’atteindre. Internet est une formi-dable opportunité qui nous est proposée.Le fait de reposer sur Internet pourprendre des contrats est une opportunitéqui va nous ouvrir des portes extraordi-naires. Le fait de pouvoir souscrire uneassurance à partir de chez soi, de pouvoir lapayer, ce sera tant mieux et pour nous etpour le client.il y a un aspect culturel qui entourecette question de souscription del’assurance. ne pensez-vous pas quece soit un facteur contraignant dansvotre métier ? et puis ne craigniez-vous pas que la différence flagrante

qui existe en algérie entrel’assurance de

personnes etl’assurancedommages ne

provoque undéséquilibre dusecteur desassurances ?Il n’y a pasde déséqui-libre cheznous. Nos prixsont étudiéset étudiés enfonction durisque qu’onprend. Donc laprime d’assu-rance est fonc-tion du risqueauquel on s’expo-se. Pour cela, nousavons un personneltrès qualifié dansce sens.Nous

avons six actuaires qui sont des calcula-teurs du risque et puis nous avons unmédecin et cinq biologistes et microbiolo-gistes qui peuvent affirmer par exempleque tel type d’assurance doit coûter tellesomme et quel type de soins doit être factu-ré à telle somme. A partir du moment où oncalcule bien notre risque d’engagement, ilne peut pas y avoir de déséquilibre.A propos de l’aspect culturel que vousévoquez dans votre question, on se base surla mutualisation des risques. La mutualisa-tion est un aspect culturel très ancré dansnotre société. Si vous partez dans n’impor-te quelle région du pays, vous trouverez dessystèmes traditionnels d’assurance. Je citela touisa, tadjemaat en Kabylie, la djemaaailleurs et dans le M’zab. C’est pour vousdire que cette culture d’entraide et demutualité existe. C’est à nous de démontrerque c’est une forme de mutualisation durisque. Le fait que chacun cotise pour qu’onpuisse être là en cas de problème qui tou-cherait un des adhérents n’est ni contraireà la religion ni choquant. C’est d’ailleurs unacte qui contient une valeur humaine trèsimportante. La couleur de la compagnie-mère, l’orange, c’est la couleur qui est syno-nyme de solidarité. Donc l’assurance fonc-tionne sur la mutualité. Monsieur le Pdg, je souhaite qu’onrevienne aussi sur cette question desprix. lors de votre dernièreconférence de presse, vous avezaffirmé que vos tarifs ne seront pasrevus à la hausse en dépit desaugmentations prévues dans le cadrede la loi de finances 2017. Commentcomptez-vous équilibrer votre budgetsachant que l’année à venir seramarquée par une augmentationsensible des prix, notamment dans lesecteur des assurances ?A propos de la loi de finances 2017, c’esttout à fait normal que le gouvernement doitéquilibrer son budget via la réduction desdépenses ou l’augmentation des recettesfiscales. Et puis augmenter de 2% la TVAn’est pas quelque chose de réellementsignificatif. Pour ce qui est de l’augmenta-tion des primes d’assurances, il faut direque c’est uniquement une partie de l’assu-rance automobile et qui concerne la res-ponsabilité civile qui va augmenter, quiest réglementé. Le reste est libre.Chaque compagnie est libre depratiquer le tarif qu’elle esti-me juste et qui lui permetd’équilibrer ses comptes.Le fait d’augmenter laprime relative à la res-ponsabilité civilerépond à un besoind’équilibre. C’est l’Etatqui fixe le tarif de laprime de la responsa-bilité civile. Les com-pagnies d’assurancedommages ont émis lesouhait de revoir cettetarification étantdonné le résultatdéficitaire de cettebranche d’assuran-ce.

M. Ahmed Meslouh, P D G d e C a a r a m a A s s u r a n c e

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CRÉSUS # 65 DU DIMANCHE 25 AU SAMEDI 31 DÉCEMBRE 201646

entretienIl faut dire aussi que les compagniesd’assurance ont fait d’énormes efforts enmatière de règlement des sinistres. Lacondition sine qua non que l’Etat a posépour revoir cette tarification c’était de direaux compagnies d’assurances de réglerd’abord les sinistres. Il y a un grand travailqui a été fait pour liquider le stock desinistres en suspens. Des échanges dechèques entre les compagnies d’assuranceont permis de régler plus de 80 000 dos-siers de sinistres automobile (un chiffre àvérifIer). Ce qui est énorme et cela repré-sente plusieurs milliards de dinars.vous aviez évoqué égalementl’ouverture du capital de lacompagnie dans moins de deux mois.Pouvez-vous nous dire plus à ce sujetet qu’escomptez-vous avec cetteimportante décision financière ?J’ai dit qu’il y a un projet dans ce sens. Jene peux pas en parler pour l’instant. Mais jedois vous dire que Caarama est la seulecompagnie d’assurance de personnes où iln’y a qu’un seul actionnaire, la Caar et à100%. Pour les autres compagnies, lesactionnaires sont multiples. L’ouverture nes’est pas faite dès le départ par ce qu’il yavait un choix qui a été fait. Maintenant, il ya d’autres choix. Il s’agit de choix straté-giques qui consistent à nouer des partena-riats et à consolider ceux existants. Quandon est actionnaire, l’engagement est plusfort.s’agit-il de s’ouvrir au public ou bienau privé ?Pour l’instant, je ne peux rien vous dire.Mais ça va être pour très bientôt inchaAllah.Justement, à propos de cette dualitépublic/privé, des compagnies privéesfont part de leur ressentiment enraison du traitement qui est réservépar les pouvoirs publics au secteurprivé des assurances. en votre qualitéde dirigeant d’une compagniepublique, ressentez-vous cetraitement préférentiel de la part despouvoirs publics à votre égard ?Je ne pense pas, tout simplement parceque tous les opérateurs économiques pas-sent actuellement par des cahiers descharges et des appels d’offres. Donc, lasélection se fait dans la transparence. Soiton est compétitif ou on ne l’est pas, soit onoffre la prestation ou pas. Je pense que c’estune question de compétitivité entre lesopérateurs. Qui est capable maintenant defaire du gré à gré ou que le secteur public vaen général vers les opérateurs publics. Non! On est soumis à une réglementation éma-nant du code des marchés publics. La loi ditque même si on n’est pas soumis au codedes marchés publics, on doit établir uneprocédure qui s’inspire de ce code des mar-chés publics. Et qui dit cela, dit forcémentappel d’offres et consultation. Il y a unecommission d’ouverture des plis et d’éva-luation. Cela se fait avec un affichage dansle journal et des droits de recours qui sontgarantis. Et puis toutes les compagniesd’assurance ont le même capital, 1 milliardde dinars. Donc, on ne peut pas choisir tellecompagnie parce qu’elle a un capital supé-rieur aux autres. Je pense qu’on est tous surun pied d’égalité. C’est la règle du mieux-disant qui est appliquée.vous avez remporté un bon marchéavec le CPa pour l’assurance deslogements lPP, etc.Le CPA est un acteur majeur dans le pay-sage bancaire en Algérie avec lequel nousavons une convention de distribution leCPA dans le cadre de la Bancassurance. On

assure les personnes qui souscrivent descrédits au CPA. Mais il n’y a pas que le CPAcomme acteur bancaire en Algérie.Pouvez-vous nous dire un peu plus surle projet de carte de soins encollaboration avec d’autrescompagnies des assurances et laCompagnie centrale de réassurance(CCr) ?C’est en phase de projet, je ne peux pasen dire plus. Il y a un comité directeur quisuit ce projet. C’est ce comité qui est habili-té à en parler. Le projet est en cours.en matière d’extension du réseau,quels sont les cibles de Caaramaassurance en 2017 ?En matière de réseau, il s’agira d’abordd’étendre notre réseau bancaire pour faireplus dans la Bancassurance. Nous avonsétendu le réseau avec le CPA à 72 agences +18. Nous cherchons certainement à avoir lereste des agences. Et puis continuer à voirles autres opportunités du réseau pour laBancassurance. Pour le réseau propre deCaarama, nous avons plusieurs centresrégionaux. Il vay avoir en 2017 quatre nou-velles agences dont les locaux sont acquiset font l’objet d’un aménagement. Et puisnous avons tout le réseau de la Caar, notrecompagnie-mère, qui est vraiment un for-midable soutien. Et puis il y a le réseau desintermédiaires, le réseau des agents géné-raux que nous cherchons aussi à dévelop-per. Ils sont cinq actuellement et nouscomptons en avoir d’autres en 2017. Jereviens aussi à Internet et la digitalisation.Ce sera une prestation qui sera présentechez n’importe quel citoyen qui pourra dechez lui via Internet ou son Smartphonesouscrire à une assurance.Pour cela, il faut un investissementassez consistant… Je ne pense pas. C’est un réseau qui estamortissable avec l’augmentation de lamasse. Le réseau n’est pas extensible,autrement dit l’infrastructure qui nous per-met d’avoir un contrat est la même quinous permettra d’avoir 1000 ou 10 000contrats. Il suffit d’avoir le système et c’est

à nous d’informer et de communiquer pouravoir le plus.Caarama assurance est aussi enavance en matière de techniquesutilisées dans le domaine desassurances. sur quels projetsinnovants vos équipes travaillent-elles en ce moment ?Ou, certainement qu’il y a d’autres pro-jets innovants pour 2017, mais je ne peuxpas en parler maintenant. Il y aura inchaAllah du nouveau en matière de produits etde communication.Justement, à propos de visibilité, vousavez parlé récemment d’un plan decommunication ambitieux que vouscomptez mettre en œuvre pourdonner plus de visibilité à votrecompagnie et à vos produits. Qu’enest-il au juste ?Justement, il est question d’occuper laplace visuellement, sur Internet, etc. Etpuis, on pense à être plus accessible auprèsdu grand public. Pour cela, nous allons lan-cer une compagne de communication quiva être lancée bientôt pour faire connaîtrenotre compagnie et nos produits. Pour cela,nous allons cibler tous les canaux de com-munication : affichage, audiovisuel, etc.votre compagnie-mère, la Caar, a étépionnière dans l’assurance scolaire.Que comptez-vous faire pourrenforcer votre position de leader surle marché avec ce produit et quecompte proposer Caarama assuranceà ses clients en particulier et auxcitoyens algériens en général, durantl’année 2017 ?On va reprendre ce produit, qui étaitinnovant pour l’époque. On va reprendre leflambeau en reliftant ce produit, en actuali-sant les prestations et les garanties qui ysont prévues et trouver le bon canal poursa distribution. vous êtes optimiste pour la suite de ceproduit ?Franchement j’y crois. On est dans laphase de révision du concept du produit.

Cela fera partie, incha Allah, des innova-tions qui seront proposées aux clients àl’avenir.dans la branche assurance despersonnes à l’étranger, il y a desproduits très particuliers qui sontproposés, à l’exemple des personnesqui travaillent avec leurs yeux. Cesont des produits qui sont de taillepour la branche assurance depersonnes. Malheureusement, ilsn’existent pas chez nous. il n’y pas untravail en amont pour faire connaîtrece genre de police d’assurance. Quepouvez-vous nous dire à ce sujet ?Je pense que ces produits existent cheznous. Ce sont des produits qui sont destinésà une catégorie bien déterminée de profes-sionnels. Je vous donne un exemple : l’assu-rance perte de licence du personnel navi-gant, qu’il soit commercial ou technique. Oudes stewards et hôtesses. Les pilotes pas-sent deux examens médicaux chaque annéepour être déclarés aptes à piloter et à voler.Le fait d’avoir un ennui de santé qui lesempêche d’exercer leur métier, leur ouvredroit, s’ils sont assurés, à une indemnité.Nous avons aussi un produit en prépara-tion et qui est destiné aux footballeurs pro-fessionnels. Si un joueur subit une blessure,et pour ne pas perdre sa licence de joueurprofessionnel, qui est son gagne-pain, onpourrait envisager une indemnité en cas deproblème. Ce sont des produits étudiés,spécifiques et à la carte. Il faut que le besoinse fasse ressentir.ne pensez-vous pas qu’il y a unepléthore de compagnies d’assurancesen algérie ?Non, je ne le pense pas. Au contraire. Jepense que l’Algérie est un grand marché oùil y a de la place pour tout le monde. Pourles assurances de personnes, on est huitcompagnies. Ce qui est vraiment peu. Sivous observez ce qui se passe chez nos voi-sins et en Europe, et si vous faites un petitratio : nombre de compagnies par habi-tants, vous trouverez qu’on est vraimenttrès loin.

s. m.

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CRÉSUS # 65 DU DIMANCHE 25 AU SAMEDI 31 DÉCEMBRE 2016 447

4entretien réalisé par s. méhalla

Crésus : vous avez donné du sens etpermis un grand élan au CeiMi. où enest-on au CeiMi actuellement ?Kamel moula : Je suis à la tête du CEIMIdepuis trois ans. Cela passe très vite. Je suisarrivé au CEIMI dans une conjoncture quel’Algérie traversait difficilement. Mais c’esttant mieux pour nous, car cela nous a donnédu fil à retordre. L’économie va primer etl’entreprise algérienne va briller. Et c’est çamaintenant notre rôle. On va travaillerbeaucoup plus pour pouvoir aider etaccompagner les entreprises et notre payssur le plan économique et offrir une alter-native par rapport à la baisse des revenuspétroliers. Cela ne va pas être facile. On saitbien aujourd’hui que le PIB, la valeur ajou-tée de l’entreprise est infiniment petit parrapport aux ressources de l’Algérie. Il nousfaut travailler à long terme et on est surplusieurs fronts. L’un des plus importantest la formation, parce qu’il y a des milliersd’entreprises à créer, à mettre sur place, àrestructurer… Un savoir-faire est necéssai-re, de la compétence ciblée. Il y a desmétiers qui existent et qu’il faut revaloriseret d’autres qu’il faut remettre à leur justevaleur. C’est pour cette raison qu’on aouvert un grand chantier par rapport à toutcela. C’est un chantier qui existait déjàauparavant mais qu’on a accéléré. L’Etatnous accompagne dans ce grand projet etavec une réactivité extraordinaire et àlaquelle moi-même je ne m’y attendais pas.Qu’il s’agisse du ministère de l’Enseigne-ment supérieur ou de celui de la Formationet de l’Enseignement professionnels.Aujourd’hui, on ne peut pas parler d’écono-mie et d’efficacité si nous n’avons pas enamont des personnes qui vont nous accom-pagner vers ce challenge. Je vous cite unexemple dans l’industrie automobile : il y ades personnes qui ne veulent pas positiver.Elles disent que ce n’est que du montage etqu’il n’y a pas de véritable intégration. Jeleur dit que c’est normal qu’il n’y a pas d’in-tégration parce qu’il n’y a pas d’industrieautomobile. C’est cette industrie automobi-le qui va drainer autour d’elle de la sous-traitance. On ne peut pas créer un marchéde sous-traitance d’un métier qui n’existepas. Par rapport à cette démarche, on s’estrapproché de trois grands constructeursautomobiles pour que le CEIMI puisse lesaccompagner dans cette démarche, que cesoit dans la plasturgie où il y a plusieurscomposants qu’on peut réaliser rapide-ment car l’industrie existe chez nous. Il fau-dra la mettre au diapason. L’école de plas-turgie va démarrer très bientôt. Il s’agitd’une école nationale, unique, qui est initiéepar le CEIMI avec le ministère de la Forma-tion professionnelle. On a de la chancequ’elle soit installée ici à Blida et elle vaaccompagner les opérateurs économiquesde la région, les doter de techniciens. L’éco-le fonctionnera avec des partenaires étran-gers faute de savoir-faire. Le CEIMI a offerttrois équipements à titre gracieux à cetteécole. C’était un geste de notre part et jepense que ça sera une grande réussite. Leprojet est à 80% de sa réalisation et ce, enune année à peine. Il y a aussi l’école demeunerie qui a été réhabilitée. En forma-tion, il y a plein d’actions qu’on est en trainde mener et par branche d’activité. Auniveau du CEIMI, on a accéléré les spéciali-sations par branche. Il y a une multitude desections parce qu’en fait, les problèmes de

l’agroalimentaire sont autres que ceux de lamécanique ou de la chimie. Il y a uneremontée de l’information de toutes lessections par rapport aux problèmescommuns qu’on répercute chez lespouvoirs publics. Mais, surtout, onleur a appris à travailler ensemble, àne pas faire prévaloir d’abords l’as-pect concurrentiel. On est arrivé àfédérer, à acheter des intrantsensemble. Ca permet de mieux négo-cier. Nos intrants, à plus de 70%, sontimportés, car on est tributaire del’étranger. Et quand vous êtes uneentreprise moyenne, une PME-PMI,vous n’avez pas une grande force denégociation. Mais si dans une sec-tion, une dizaine seregroupent, lebon de comman-de est impor-tant et la forcede négocia-tion n’estplus lamême.

Aujourd’hui, on a effectué des achats grou-pés dans plusieurs secteurs. Cela a permisà ces entreprises, dans des moments decrise, d’augmenter leurs prix et de gagnerdans les achats. Le fait donc d’avoir une sta-bilité des prix dans des moments difficiles,vous allez vous démarquer par rapport àvos concurrents. On dit que 2017 va êtreune année difficile. Oui ! Le pouvoir d’achatva prendre un grand coup. Cela veut direqu’il faut se redéployer, revoir ses struc-tures de prix, revoir ses charges, renégocierses achats. Les intrants sont importés et ledinar a pris un sérieux coup. Cela veut direque la matière première va coûter pluscher. La TVA a été augmentée de 2 pointsseulement. Mais deux points ça reste signi-ficatif. Il y a l’effet multiplicateur. Et unefois arrivé chez le consommateur, les deuxpoints vont rapidement augmenter. Suivraensuite, tout ce qui est énergie : le carbu-rant va augmenter et, forcément, le trans-port va aussi augmenter. Les salaires, eux,n’ont pas évolué. Cela veut dire que leconsommateur va être très proche de sessous. L’enjeu est là : l’entreprise aujourd’huidoit faire attention à ses budgets, à sesdépenses, à sa gestion même. C’est comme

l’Etat qui,aujourd’hui, n’aplus lesmoyens qu’ilavait avant,alors il serégule etse réorga-nise pouraller versles priori-tés. Je disque c’estdans lesmomentsde crisequ’on sortplus

fortparce qu’on fait beau-coup plus d’effort.C’est pour cela que jedis toujours qu’il faut positiver. C’est unepériode qui va être difficile. Le marché vaêtre décompté. Ces importations massivesqui nous envahissent avec des produits etqui, souvent, ne répondent pas aux normes,vont s’estomper et permettre au produitlocal d’émerger. C’est comme ça qu’onencourage nos confrères, qu’on s’encoura-ge les uns les autres. S’entraider, accompa-gner nos entreprises et, à travers elles,accompagner notre pays.vous avez été l’un des premiers àparler d’innovation. l’état a mis surpied une structure qui s’appellel’anvredet et qui s’occupe desprojets innovants en collaborationavec le ministère de l’enseignementsupérieur. est-ce que vous avez unedémarche de prospection au sein desuniversités ou avec cette structurepour attirer vers vous les jeunestalents qui sont porteurs de projetsintéressants surtout à la lumière del’exposé que vous venez de nous faire.la problématique en algérie, c’est que

nous ne sommes pas un paysproducteur. on ne fabrique rien et onparle d’exportation.Sincèrement, je pense quand même quenous produisons. Il ne faut pas oublier que80% des entreprises sont jeunes et ont étécréées à la fin des années 90, lors de l’ou-verture. Bravo à ces entreprises, qui en unlaps de temps court sont à l’internationaldans l’électronique, dans l’agroalimentaire,etc. Ce sont des entreprises qui ont à peine20 ans d’âge. Et C’est dire rien dans l’écono-mie. Un record que vous n’allez pas avoirailleurs, surtout avec les grandescontraintes que l’entreprise a toujourssubies. Malgré cela, on a un tissu industrielqui n’est pas mal. C’est vrai que le taux d’in-tégration demeure faible. Mais comme je ledisais tout à l’heure, on ne peut pas com-mencer à fabriquer des intrants si onn’a pas un peu plus haut uneproduction importante.Dans notre métier, lesintrants sont importés.Pour pouvoir être compéti-tif et avoir une grande unitéqui fabrique des tensioac-tifs, il faut avoir un marchéqui absorbe cette produc-tion. En amont, il y a vingtans, je ne voyais pas uneunité pareille exister enAlgérie parce qu’il n’yavait pas le marché adé-quat. Maintenant, cemarché existe. Lessociétés de productionde cosmétiques, parexemple, ont pris del’ampleur. Celles quifont de la détergence,c’est pareil. Il fallaitavoir d’abord un tissuindustriel fort pourdrainer un autreniveau de productionqui va alimenter cesintrants en deuxièmephase. C’est comme l’au-tomobile, par exemple,vous n’aurez jamais des gens qui feront desplaquettes de frein en masse s’il n’y avaitpas une industrie automobile. Aujourd’hui,il y a une certaine maturité des entreprises.Dans une deuxième phase, il faut aller versune production d’intrants qui permetted’avoir un taux d’intégration assez impor-tant. Malgré ce taux d’intégration quidemeure plus ou moins faible – selon lemétier – on reste très compétitifs à l’export.On arrive à faire des produits de qualitéparce qu’on maîtrise les coûts et à produiredes volumes importants qui permettentd’aplatir les charges et d’être compétitif àl’international. On a une industrie dont jen’hésite pas faire l’éloge. Partout où vousirez à l’étranger c’est l’international quiprime. Aujourd’hui ce sont les entreprisesprivées familiales qui ont 80% du marché.On ne peut être que fier de ça. Même si onest très en retard en termes de quantitéd’entreprises, on est très loin du compte etil faut encourager les gens à créer desentreprises. Pendant longtemps, c’étaitbeaucoup plus facile d’importer que de pro-duire. Les personnes qui sont investiesdans la production, ce sont des personnescourageuses et qui ne cherchaient pas lafacilité.

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«il faUt se redéPloyer !»Jeune entrepreneur et président du CeiMi, Kamel Moula est l’un des chefs d’entreprise des plus remarqués sur

le terrain pouvant jouer les premiers rôles dans l’émergence de l’économie nationale…

entretien KAMEL MOULA, P R É S I D E N T D U C E I M I

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CRÉSUS # 65 DU DIMANCHE 25 AU SAMEDI 31 DÉCEMBRE 201648

entretienSuite de la page 7On est dans la production, je sais com-ment nous souffrons. On est passés de lapériode du monopole où on était rationnésen matière première, à l’ouverture avecl’anarchie totale qui s’en est suivie. Puis, il ya eu la décennie noire que beaucoupoublient et durant laquelle on survivait, onne travaillait pas parce qu’il ne fallait pasêtre visible, et cela ne concordait pas avecles lois de la communication. Les produitsimportés étaient accompagnés par lespublicités étrangères et la production loca-le était dans l’ombre.Juste après, il y a eu la périodeflorissante avec un pétrole qui faisait140 dollars le baril. il y avait uneopportunité inouïe pour restructurerquelques secteurs à l’exemple del’agriculture dans la Mitidja. lespouvoirs publics ne sont pas allés versun assainissement del’administration du cadastre, dufoncier, et soutenir l’agriculture.aujourd’hui, on remarque que nosvoisins ont un secteur agricolecompétitif avec les européens…C’est une erreur qui remonte à très loin.Un pays ne se construit pas en dix ou vingtans. Il est vrai que des décisions ont étéprises en croyant bien faire mais elles sesont avérées mauvaises. Ensuite, il y a toutce qu’on a traversé. Durant le terrorisme,les gens ont quitté leurs terres, accentuantl’exode rural du départ. Mais ce n’est pasune fatalité. C’est dans ces moments diffi-ciles qu’il faut se ressaisir. Avant, lorsqu’il yavait la rente pétrolière, on ne s’en préoc-cupait pas. On était exportateur de blé et onest devenu un grand importateur. Mais laterre demeure le meilleur investissement.Quand on parle industrie, le retour surinvestissement c’est sur cinq ans. L’agricul-ture, en revanche, c’est presque instantané.Si tu la travailles, elle te donnera en retour.Concernant le problème du blé, parexemple, si vous axez vos efforts sur ça, enun an vous aurez les fruits de votre travail.Mais ça n’arrange pas les lobbys quiimportent le blé ! C’est l’Etat qui importe le blé.Mais il y a les sous-traitants…Les sous-traitants c’est pour le blé nonsubventionné. Le blé est importé enappoint à la production locale. Il est aussirationné car il est donné en quotas auxmoulins. Le blé, c’est le monopole de l’État.Et lorsque cela touche le citoyen, il nerechigne pas sur les dépenses. C’est valablepour le lait et certains produits essentielspour les Algériens. Mais quand on parlesubvention, il faut passer à une deuxièmeétape qui est de devenir plus ou moinsautonome. Il faut se dire par exemple qu’endeux ans, on doit faire baisser cette facture,pas seulement en termes de prix mais aussien termes de quantités. C’est pour s’auto-suffire. Etre producteur de pétrole et conti-nuer à importer du gasoil ou du plastique,c’est là qu’il faut faire de grandes actions.Ça, on peut le faire et on doit le faire.Mais il faut un débat avec les pouvoirspublics, le CeiMi, le fCe…Aujourd’hui, le gouvernement a com-pris. Mais vous ne pouvez pas tout faire dujour au lendemain. Je vous ai dit qu’il y a unplan d’action à court, moyen et long termequi est en train de se faire. Pour passer à laproduction de certaines matières, il fautbeaucoup d’efforts, de réflexion, de mise enplace. Il faut aussi des partenaires locaux, ily a la compétence locale il ne faut pas l’ou-blier. Tout à l’heure, vous avez parlé de l’in-novation, je vous en remercie. C’est uneréalité. L’idée ne m’est pas venue parhasard. C’était suite à un constat, parfoisamer, quand je vois nos compétences qui

brillent à l’étranger et que les étrangers ontsu tirer bénéfice de la chose... C’est pourcela qu’on a voulu attirer l’attention endisant qu’on a de la compétence et dugénie. Il faut savoir les utiliser. Mais jamaiscette compétence à l’état brute ne serajamais utilisable. Il faudra la travailler. Lescompétences à l’étranger sont modelées.C’est ce qui nous manque ici. Aujourd’hui,notre but c’est de revaloriser ce génie et lemettre à la disposition des entreprises dansla recherche et le développement. L’innova-tion, c’est la clé de la réussite des entre-prises. Une entreprise qui n’innove pas etqui reste dans du classique, ne peut pasaller plus loin. C’est l’entreprise qui innovequi va réussir demain. Monsieur Moula, vous êtes présidentd’une organisation patronaled’envergure nationale. vous savezqu’aujourd’hui l’entreprise subit unepression fiscale terrible (Cnas,Casnos, impôts, etc.) vous avez dittout à l’heure que 80% desentreprises sont des entreprisesjeunes. Quand on voit les chargesqu’elles subissent, elles sont lesmêmes que celles d’une entreprise quia 50 ans d’existence. C’est peut-êtrepour cela qu’il y a un taux demortalité d’entreprises qui esténorme. les pouvoirs publics necherchent pas à connaitre les causesde la faillite des entreprises. en tantque président d’une organisationpatronale, quel est votre point de vuesur ces charges et comment, selonvous, l’état peut remédier à cettequestion ?Je vais vous dire, clairement, qu’uneentreprise n’est pas créée pour fermerquelques années après. Si elle le fait, celaveut dire que l’étude est mal faite. Audépart, on doit prendre en considérationtous les intrants et toutes les charges ainsique la concurrence et la concurrencedéloyale. Ce que je reproche à beaucoupd’entreprises, c’est de ne pas faire d’étudestechnico-économiques approfondies. C’estl’étude qui va vous permettre de dimen-sionner votre entreprise. Pendant long-temps, la création d’entreprise se fait àl’aveuglette. Or, il faut le faire de manièretrès scientifique. Il faut faire une étude demarché et se rapprocher de la clientèle. Ilfaut faire une prévision et savoir à quel prixvous allez vendre votre produit. C’est ceque je reproche à des commerçants quipassent à l’industrie. L’industrie, ça s’ap-prend. Il faut aussi s’entourer de personnescompétentes qui ont le savoir et le savoir-faire. On ne peut pas tout faire tout seul.Vous êtes compétent pour vendre maispour fabriquer il faut s’entourer de gensexpérimentés. Aussi, quand on planifie surtrois ou quatre ans, on doit prendre encompte la dévaluation du dinar. Il fautprendre le pire.Maintenant, si je prends le taux d’impo-sition, il n’est pas le plus haut au monde, nile plus bas non plus.vous avez parlé tout à l’heured’innovation. si on prend un petitgénie qui est à l’université et qui n’ani étude de marché, ni étude technico-économique. il a tout juste un savoiret veut créer sa petite société pourcommencer à travailler. il va seretrouver face aux charges. bill Gatesa commencé comme ça. et d’autresaussi… Ceux-là n’ont jamais commencé seuls. Ilfaut toujours se faire accompagner. Quandon est jeune, il vaut mieux apprendre audépart. Il n’y a pas encore la notion d’entre-prise. Les gens étaient salariés. Ils com-mencent à faire leur apprentissage dans lesentreprises. La plupart des chefs d’entre-prise ont commencé dans de grandesentreprises publiques. Ce qui est une chose

normale. Quand on commence une entre-prise, il faut avoir un partenaire. Il ne suffitpas d’avoir les fonds, il faut avoir l’esprit del’entrepreneuriat et être un bon gestionnai-re. Je dis aux jeunes de ne pas brûler lesétapes, d’aller doucement, pas trop nonplus et être ambitieux. Regardez les projetsdans le cadre de l’ANSEJ. Vous avez un tauxde réussite qui n’est pas important parcequ’il ne suffit pas d’avoir un diplôme et unebonne idée, il faut être gestionnaire.là se pose le problème du manqued’accompagnement de l’état.Oui, mais est-ce que l’État peu accompa-gner tout le monde ? C’est difficile.Mais l’état donne de l’argent à tout lemonde…Justement, on ne peut pas donner à toutle monde. C’est pour cela que maintenanton est devenus regardant par rapport audiplôme et à l’expérience, etc.l’anvredet, c’est une bonnestructure. elle dispose decommissions d’experts qui évaluentles projets.Donc, on est en train de rectifier leserreurs du passé. Mais le tir est parti. Ça acoûté mais l’argent est resté ici. Et c’est çala différence. Il faut apprendre de seserreurs. Il faut seulement qu’on soit un peumis à contribution. On a un regard exté-rieur. On est sur le terrain. Notre avis peutêtre très pertinent. Les concernés c’estnous et c’est normal qu’on ne peutconstruire notre mode économique qu’avecnous-mêmes. Nous ne sommes pas incon-tournables mais nous sommes les acteursde demain. Donc cette grande réflexionéconomique dite sociale, et c’est la stabilitésociale. C’est un tout. On ne peut pas conti-nuer à supporter toutes ces charges trèslourdes. Aujourd’hui, l’objectif est quel’Etat se décharge de ça au fur et à mesure.Il doit continuer à aider les plus démunis etles plus défavorisés. C’est notre culture etnotre raison sociale et on ne doit pas laperdre. Notre rôle à nous est de faire ensorte que le nombre de gens les plus dému-nis baisse par les offres de travail et lesconditions de vie meilleures que nous leuroffrirons. Cela va permettre de réduireencore cette enveloppe de subventions.Notre rôle c’est de prendre le relai et d’ac-compagner notre pays dans les momentsles plus difficiles. Mais je suis très optimis-te.vous avez parlé tout à l’heure del’accompagnement de l’état parrapport au patronat en général. vousne pensez pas que l’état a fait un peutrop dans la proximité avec le fCe. etque l’incident du forum africaind’investissements et d’affaires auraitpu faire tache d’huile ?

Sincèrement, il est difficile pour moi defaire un commentaire là-dessus. Ce sont leprésident du FCE et le gouvernement quipeuvent commenter et ils n’ont rien dit parrapport à cela. Je reste très positif. Le forumafricain, on y a tous contribué. Lesmembres du CEIMI étaient présents auxcôtés des membres des autres organisa-tions patronales. Ça reste une grande pre-mière, regroupant un nombre d’entre-prises algériennes et étrangères trèsimportant. Ça a donné une envergure inter-nationale dans un bâtiment extraordinairequi fait lui-même la fierté de l’Algérie. Onmesure la puissance d’un pays à partir d’unédifice avec une architecture extraordinai-re. C’est pour cela qu’il faut toujours resterpositif dans des démarches pareilles. Il nefaut pas voir que le négatif, il y a des chosespositives qui ont été faites. C’est une bonneexpérience. On va tirer les leçons de cetteexpérience et faire d’autres événementsbeaucoup plus importants pour l’Algérie.Pour moi, c’était c’est un sentiment de fier-té d’être avec ces opérateurs économiquesde grande qualité. J’ai personnellementparlé avec des Africains qui étaient émer-veillés par l’accueil très chaleureux. Lors-qu’ils ont visité les entreprises, ils étaientaussi émerveillés par les produits qu’onfabrique. Ils en voulaient. Je garde cetaspect-là en mémoire. L’Algérie a organiséun grand événement international et on adémontré tout un savoir-faire à partir decet événement. est-ce que le CeiMi a eu des projetsavec les africains ?Bien sûr. Aujourd’hui, il y a eu plein derapprochements. Il y a un comptoir que leCEIMI va initier en Afrique, dans deux outrois pays. On est en train de faire sa misene place. Et parmi les objectifs de 2017,c’est d’y aller massivement. Il y aura unedélégation du CEIMI qui va y aller. Il fautsouligner que beaucoup d’adhérents duCEIMI exportent en Afrique. Trois entre-prises adhérentes du CEIMI ont eu le prixde l’export. C’est une fierté et on va lui don-ner une autre dimension pour 2017 avecun accompagnement à l’export. Comment se porte les labos vénus ?Vénus se porte très bien. Elle progressed’année en année. Qui a des parts de mar-ché, justement par l’innovation, par l’écou-te du client, par sa qualité, par ses prix trèscompétitifs et, aujourd’hui, c’est une noto-riété qui est sortie au-delà de nos terri-toires. C’est une marque qui sait se faireexporter en Afrique, au Moyen-Orient.Même si on n’était pas très présents parceque c’est le marché algérien qui primait.Avec l’extension qu’on est en train d’effec-tuer, on va attaquer encore plus le marchéinternational et on a des demandes trèsimportantes et on compte s’installer danscertains pays prioritaires. s. m.

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REVISION DU SYSTEME DE RETRAITE ET CHARGES PATRONALESles mauvaises recettes

annonce,critiques,

polémiques etprotestations

… l’algérie avécu, depuis

l’été dernier,au rythme

d’unepolémique qui

va ens’enflant. il

s’agit dumalaise

suscité dans lemilieu du

travail par ladécision de

fixer laretraite à 60

ans (55 ans

4par rabah boualem

Prise à l’issue de la dernièreréunion tripartite, cette décisionporte aussi sur la suppression dela retraite anticipée et sanscondition d’âge. Le but annoncépar le gouvernement : sauver la caissenationale de retraite (CNR) qui entre dansla zone rouge avec des déficits de plus enplus pesants. Mais l’alerte donnée et lesarguments avancés sont loin de convaincrele monde du travail. Et même les spécia-listes. Alors que la décision a pris la formed’un projet de loidéposé au parlementpour examen et adop-tion, la « rébellion »contre la décisions’est renforcée davan-tage. La CNR n’est pasl’unique caisse qui seretrouve en difficulté.Depuis le début de la crise financière, legouvernement évoque aussi « le maque »d’argent au niveau de la CNAS et la CASNOS.Après des années de laxisme, les autoritésse sont montrées, depuis 2015, intransi-geantes envers les patrons et les profes-sions libérales. Ces derniers sont sommésde payer les charges impayées : déclarationà la sécu des employés, IRG, contributions àla retraite… Des charges qui pèsent, certes,parfois trop lourd sur les budgets desentreprises, mais leur non-payement metles employés dans une situation de précari-té extrême. Et pour cause, les caisses(CNAS, CNR et CASNOS) ne paient rien à untravailleur n’ayant pas cumulé un nombreminimum d’années de cotisation. Mais,désormais, à en croire les déclarations desresponsables du ministère du Travail, lacrise menace même les pensions des tra-vailleurs ayant suffisamment cotisé durantleur carrière. Cependant, cette situationimpose des questions. Ces caisses sont-elles dans une situation de crise ? Pourquoien est-on arrivé à cette situation ?Les syndicalistes et les économistes

mettent en doute les explications des auto-rités, notamment en ce qui concerne lescauses du déséquilibre. C’est le cas de Bou-derba Noureddine, ancien dirigeant syndi-cal, spécialiste des questions sociales. les Dessous De la crise Dans une contribution publiée dans lapresse nationale, M. Bouderba Noureddine,estime que la thèse présentée par l’exécutifn’est étayée par aucun bilan ou analysefinancière de la Caisse nationale desretraites. « Un véritable embargo est orga-nisé en matière d’informations du système,en violation de la législa-tion en vigueur. Or, cesinformations, si ellesétaient renduespubliques, mettraient enévidence les principalescauses du déficit qui nesont pas du tout liées àl’évolution du nombredes nouveaux pensionnés », précise-t-ild’emblée. Et de donner des chiffres contre-disant cette thèse car, selon lui, lesdépenses de pension ne connaissent pasune croissance exponentielle. « En 2014,avec 639 milliards de dinars (MDA), ellesont augmenté de 26% par rapport à 2013(507 MDA) soit une incidence financière de132 MDA. Entre 2014 et 2015 (724 MDA),le taux d’augmentation a été divisé pardeux (13%), soit une incidence financièrede 85 MDA et entre 2015 et 2016 (754MDA) l’augmentation n’a été que de 4%correspondant à une incidence financièrede 29,8 MDA », précise-t-il. Ainsi, la thèseselon laquelle la progression du nombre deretraités a fragilisé les équilibres de la CNR,ne tiendrait pas la route. Puisque, expliquel’ancien syndicaliste, le nombre de nou-veaux pensionnés ne connaît pas une haus-se extraordinaire entre 2014 et 2016. « En2016, ces nouvelles pensions s’élèvent à114 000 (3,9% du total des pensions)contre 102 000 en 2014 (4% du total) et117 000 en 2013 (4,7% du total). Une évo-lution de 4% du nombre des pensionnés de

droit direct ne peut expliquer une augmen-tation de 26% des dépenses de retraites niun déficit de 27% après un exercice équili-bré », indique-t-il. De ce fait, analyse-t-il, ledéséquilibre de la CNR ne peut en aucuncas être attribué aux retraites sans condi-tion d’âge et proportionnelle dont l’inciden-ce annuelle, aussi bien sur le plan financierque sur le nombre total des pensionnés, «ne dépasse pas 2% ». Le syndicaliste sou-ligne, de ce fait, la fuite en avant des autori-tés. Car, écrit-il, la suppression de la retrai-te avant l’âge légal ne rétablira pas l’équi-libre. Et pour cause, le déficit prévisionnelde la CNR pour 2016 est de 217 MDA. Horsnouvelles pensions de retraites sans condi-tion d’âge et proportionnelle, ce déficit seraramené à 200 MDA. « Ces 200 MDAs ne sontpas imputables aux pensions des nouveauxretraités dans le cadre de l’ordonnance 97-13. Alors, pourquoi l’abroger et pénaliserles travailleurs sans raison ? », se demande-t-il. Quelles sont donc les vraies causes dudéséquilibre ? En se référant au bilan 2014et au budget 2016de la CNR qui nesont jamais ren-dus publics, lesyndicaliste cited’abord la princi-pale raison qui setrouve, selon lui,dans la fixationdes différents tauxde revalorisation(12% en 2014 et 50% en cinq ans, en sus dela revalorisation exceptionnelle de 2011)accordée indistinctement à tous les retrai-tés, même ceux qui perçoivent 15 fois leSNMG. « Durant la période d’anticipation,ces pensions sont des dépenses de type desolidarité nationale et auraient dues, de cefait, être imputées à l’Etat qui n’a pris encharge que le rachat des cotisations »,explique-t-il. Parmi les causes du déficit, ilcite aussi l’absence de clarification de larelation entre la Sécurité sociale et l’Etat :certaines dépenses sont mises indûment àla charge du système de Sécurité sociale, à

l’exemple des versements de retraite auprofit des enfants de chahid durant lapériode d’anticipation. Il y a aussi lesdépenses indues de la CNAC au profit de lapolitique de l’emploi (210 MDA en 16 ans,dont 40 MDA en 2016). « Il faut rappelerque la CNAC est financée exclusivement parl’argent des travailleurs », précise-t-il. Cen’est pas tout. La contribution de la CNASavec le versement « du forfait hôpitaux » enguise de contribution au fonctionnementdes établissements de santé, est égalementune « bizarrerie ». Car, dit-il, l’Algérie aadopté un système de santé financé par lafiscalité à laquelle les travailleurs contri-buent déjà à travers l’IRG. « De plus, aucunsuivi ne permet de s’assurer que ce « forfaithôpitaux » correspond réellement à desprestations en contrepartie. En 2016, ceforfait s’élève à 65 MDA », argumente-t-il.les créances non recouvrées A l’origine de ce déficit, il y a le non-recouvrement d’importantes créances. En2015, par exemple, lescréances détenues par lescaisses de Sécurité socialesur les entreprises et l’Etats’élèvent à 251 MDA. Pourrééquilibrer le système, ilpropose des solutions quitranchent avec la solution defacilité proposée par le gou-vernement. M. BouderbaNoureddine recommandeune rationalisation des frais de gestion. «En 2015, ces frais se sont élevés à au moins110 milliards de dinars, dont 90 MDA pourla CNAS et 15 MDA pour la CNR. Une disso-lution de la CNAC avec transfert à la CNASde la gestion de la branche assurance-chô-mage et la fusion de la CNAS avec la CNRauront comme résultat, outre la réductiondes frais de gestion, de réactiver le principede compensation automatique inter-branches par l’adaptation de la part desrecettes affectées à un risque en fonctiondu poids de ce risque », recommande-t-il.

b. r.

LA SUPPRESSION DE LARETRAITE AVANT L’ÂGE

LÉGAL NE RÉTABLIRA PASL’ÉQUILIBRE. ET POURCAUSE, LE DÉFICIT

PRÉVISIONNEL DE LA CNRPOUR 2016 EST DE 217 MDA.

LA SUPPRESSION DE LARETRAITE AVANT L’ÂGE

LÉGAL NE RÉTABLIRA PASL’ÉQUILIBRE. ET POURCAUSE, LE DÉFICIT

PRÉVISIONNEL DE LA CNRPOUR 2016 EST DE 217 MDA.

49CRÉSUS # 65 DU DIMANCHE 25 AU SAMEDI 31 DÉCEMBRE 2016

Dossier CHARGES SOCIALES ET PATRONALES :

LES PME EN DANGER

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410 CRÉSUS # 65 DU DIMANCHE 25 AU SAMEDI 31 DÉCEMBRE 2016

Dossier CHARGES SOCIALES ET PATRONALES :

LES PME EN DANGER

4par rania aghiles

Pour tenter de rattraper le retardperdu, les autorités algériennesont mis en place, depuis plusieursannées, des mécanismes de créa-tion de PME. Mais cela n’a pasencore donné les résultats escomptés. Pis, letaux de mortalité des PME en Algérie est l’undes plus élevés dans le monde. La crise quesubit le secteur de la petite et moyenneentreprise est perceptible, aussi bien, à tra-vers les difficultés‚ qu'éprouvent les 650.000unités en activité à se maintenir en vie, quedans celles que subissent les 40 à 50.000nouvelles sociétés qui naissent chaqueannée. « La démographie des sociétés algé-riennes est en effet caractérisée par une trèsforte mortalité que l’Office National des Sta-tistiques avait estimée à environ 40.000 en2011, année qui offre toutefois la particulari-té d’être une des plus prolifiques en matièrede création d’entreprises », explique Nordi-ne Grim, analyste économique et ancien diri-geant d’entreprise. Le dispositif d’aide àl’emploi de jeunes (Ansej) qui avait dépenséà cet effet pas moins de 12O milliards dedinars est, en grande partie, à l’origine de ce« boum » sans précédent qui durera jusqu’àla fin de l’année 2014. Les pouvoirs publicsn’ayant pris aucune décision forte de natureà améliorer la principale cause de mortalitéqu’est le climat des affaires, la «casse» s’estpoursuivie tout au long de ces quatre der-nières années.Le chiffre est confirmé par les autoritéscompétentes. « Le nombre des PME/PMIdépasse les 900.000 unités en Algérie avecun rythme de création qui s'accélère d'uneannée à l'autre, tandis que le taux de morta-lité de ces entreprises connaît une tendance

baissière allant entre 7 et 8%, soit la moyen-ne mondiale », a fait savoir, récemment,Rabéa Kherfi, secrétaire générale du minis-tère de l'Industrie et des Mines. Elle a, toute-fois, observé qu'avec le rapport entre les900.000 PME/PMI et la population du pays,le rythme de création des entreprisesdemeure « en deçà de la norme mondiale ».Des charGes très élevéesMalgré une économie en berne en dehorsdes hydrocarbures, les charges qui pèsentsur les entreprises sont très lourdes. Ainsi, «La levée de crédits bancaires et autres com-modités indispensables à la survie d’uneentreprise nouvellement créée (connexioninternet, mise à niveau des process de pro-duction etc.), continuent à relever du par-cours du combattant, notamment, lorsquel’unité est implantée à l’intérieur du pays »,indiquera encore Noredine Grim. La bureau-cratie s’avérera d’autant plus tatillonne quele secteur des PMI/PME est très fortementdominé par les opérateurs privés, enverslesquels l’administration publique continueà manifester une certaine hostilité. « Lafaible espérance de vie de nos PME s’ex-plique en grande partie par cet environne-ment des affaires délétère, que les pouvoirspublics ne parviennent malheureusementpas à améliorer en dépit des déclarationsd’intention souvent réitérées », résume l’ex-pert.une présence bien réelleDepuis la création des mécanismes defondation de PME, le nombre de ces sociétéss’est pourtant démultiplié. Selon des statis-tiques fournies par le CNES (Conseil nationaléconomique et social) en 2011, le tissu éco-nomique algérien demeure, à l’image debeaucoup de pays, dominé par la TPE (trèspetite entreprise), qui représente plus de97% des entreprises, avec un effectif oscil-lant entre 0 et 9 salariés. Certaines sourcesstatistiques avancent le chiffre 3 commenombre moyen de personnes employées parentreprise, ce qui explique la grande présen-ce des très petites entreprises dans le parcdes PME privées en Algérie. Cependant, lesTPE dans les pays développés affichent unniveau élevé de maîtrise de la haute techno-logie et des techniques modernes de mana-gement, leur permettant d’être très compéti-tives sur les marchés domestiques et inter-nationaux, ce qui est loin d’être le cas desTPE algériennes.La même étude a révélé un nombre d’en-tités industrielles recensées de 97 202 uni-tés sur les 959 718 entités économiquesrecensées, soit un taux de 10%, dominéespar la branche de l’industrie agroalimentaire(23,4%), la fabrication de produits métal-liques (22,7%), l’habillement (10,5%), le tra-vail de bois (2,1%), les machines et équipe-ments (1,6%), le textile et cuir (1,3% ). Lacomparaison de cette configuration aveccelle prévalant dans les années 70 permetd’en dégager les tendances lourdes tout enayant en arrière plan le passage de l’Algéried’une économie administrée et planifiée(jusqu’aux années 80) à une économie plusouverte sur le marché (depuis les années90). En effet, le nombre d’entités écono-

miques a été multiplié par 4,2 depuis 1977 etc’est le nombre de personnes morales(entreprises) qui a connu la plus forte pro-gression puisqu’il a été multiplié par 9,5contre 4 pour les personnes physiques, et ce,malgré la disparition d’un grand nombred’entités économiques relevant du secteurpublic et la persistance de l’économie infor-melle.Une analyse succincte des données de cerecensement montre que l’activité écono-mique présente une inégalité avérée enmatière de répartition des PME dans les dif-férentes régions du pays, avec 60% de l’acti-vité économique concentrée dans le nord,dont plus de 33% rien que pour la capitale.Cette disparité semble s’accentuer par lamise en service de l’autoroute Est-Ouest.Par branche, il ressort que le secteur ducommerce, essentiellement aux mains detrès petites entreprises familiales TPE, estdominant. Avec ses 853 800 entités, le sec-teur tertiaire représente en effet pas moinsde 90% des entreprises en activité dans lepays. Les commerces de détail et de gros, aunombre de 528 328 (soit 62% du tertiaire),sont les créneaux de prédilection de l’écra-sante majorité d’entre elles. Le secteur desservices vient en seconde position avec 325442 entités (38%). La gamme des activitésrelevant des services est très large. Dans lapanoplie d’activités intégrées dans le secteurdes services, il est relevé une nette prédomi-nance des sociétés de transport qui occupentenviron 26% du total des entités exerçantdans ce secteur. Loin derrière, arrivent lesentités activant dans la restauration (18,7%), dans les services personnels (15,2%), lestélécommunications (10,2%), les activitésjuridiques et comptables (5,4%), les activi-tés de santé (5,3%) et autres activités de ser-vice.mise à niveau et léGislationEn plus des problèmes qu’elles rencon-trent sur le terrain, les PME souffrent devrais problèmes de management et devision. Cela empêche les entreprises algé-riennes d’être concurrentielles et de semesurer aux sociétés étrangères et se péren-niser.Pour dépasser ces écueils, les autoritésalgériennes ont mis en place un programmede mise à niveau qui cible les PME. Le pro-gramme de mise à niveau des entreprises aété lancé en 2010 pour l’amélioration de lacompétitivité de 20.000 PME algériennesactivant dans l'industrie, le BTPH, la pêche,le tourisme, les services, le transport et lesTIC. Il consistait notamment à assurer unaccompagnement dans l'investissementimmatériel, l'amélioration de la compétitivi-té des PME, la normalisation, la propriétéintellectuelle et industrielle et la formationdes ressources humaines.Doté d’une enveloppe de 385,7 milliardsde DA, le programme devait s’achever en2014. Mais à ce délai, cette mise à niveau n’aété réalisée qu’à hauteur de 35 % en l’espacede 5 années de mise en œuvre. Le ministère de l’Industrie et des Minesqui ne nie pas l’existence de problèmes liés àl’application de cette politique, ne voit pasles choses de cette façon. Il estime que la

BEAUCOUP DE PETITES SOCIÉTÉS SONT CRÉÉES, D’AUTRES DISPARAISSENTles pme, le maillon fragile de l’économie algérienne

il est désormaisétabli : les petites

et moyennesentreprises sont le

moteur de touteéconomie. C’est, en

tous cas, c’estvalable dans bien

des économiesdans le monde.

Mais pas encoretout à fait

franchement enalgérie où les

entreprises,notamment, celle

relevant du secteurprivé, pataugentencore dans des

difficultésinextricables.

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mise à niveau des PME est « avant tout, unprocessus continu d’apprentissage, deréflexion, d’information et d’acculturation,en vue d’acquérir des attitudes nouvelles,des réflexes et des comportements d’entre-preneurs, et des méthodes de managementdynamiques et innovantes ».Pour ce même ministère, la mise àniveau « n’est pas une opération unique,limitée dans le temps. Aucune entreprise nepeut dire : « j’ai terminé ma mise à niveau »,notamment si l’on doit tenir compte deschangements permanents qui intervien-nent dans l’environnement technique, com-mercial et financier de la PME. C’est dans cesens que l’on ne peut limiter la mise àniveau à une opération de certification quiest appelée elle-même à être entretenue etperfectionnée ».Il s’agit plutôt d’un « parcours jalonnéd’actions de mise à niveau ». « Chaqueaction a un contenu et des objectifs spéci-fiques et mesurables, et détermine la pro-chaine », ajoute le département de Abdes-selam Bouchouareb dans une note sur lesujet. « Le chef d’entreprise peut à toutmoment faire une pause dans son proces-sus de mise à niveau, ou permettre untemps de consolidation des acquis desactions de mise à niveau précédentes »,ajoute la même source. Pour Zaïm Bensaci, président du Conseilnational consultatif de la PME, la promotiondes PME suggère la révision du statut del’organisme chargé de cette opération, enl’occurrence, l'Agence nationale du déve-loppement de la petite et moyenne entre-prise (ANDPME). « Il faut, peut-être, revoir le statut del'ANDPME ou ses conditions de fonctionne-ment. Etant régie par des règles adminis-

tratives lourdes de par son statut d'EPA, ilse peut qu'elle ait des difficultés opération-nelles, donc il faut un programme spéci-fique pour définir ses faiblesses et per-mettre de dynamiser l'opération de mise àniveau des PME », a déclaré à l'APS, M. Ben-saci. Sa requête semble être prise en comp-te dans le cadre de la nouvelle loi sur laPME.Il faut rappeler qu’en plus du projetconcocté par les autorités algériennes, lacommission européenne dispose égale-ment d’un programme d’accompagnementdes PME algériennes. Cela a été regroupédans Cap PME et a consisté en deux pro-grammes, PME1 et PME2. Un accord a étésigné, en 2015, par les autorités algé-riennes et la Commission européenne. « Lemémorandum prévoit la mise en placed’une structure spécifique de gestion dunouveau Projet d’Appui appelé Cap-PME :Projet de Capitalisation des Acquis des Pro-grammes Algérie/UE – PME I et PME II,pour une durée de 24 mois. », précise dansce sens la délégation de l’Union européenneen Algérie.une loi en perspectiveAu-delà des programmes d’appui auxPME, le gouvernement algérien a mis enplace une nouvelle loi qui régit ce genre desociétés. La nouvelle loi sur les PME procè-de à une adaptation de la définition de lataille d'entreprises, par l'actualisation desseuils des chiffres d'affaires et des totauxdes bilans par catégorie. Cette adaptationsurvient en rapport avec l'évolution de laréalité économique dont la valeur du dinar,l'inflation et d'autres paramètres. Le texteélargit aussi le champ d'application de ladéfinition des PME pour permettre à ces

sociétés, dont le capital social est détenu àhauteur de 49% par une ou plusieurs socié-tés de capital-investissement respectant lesautres critères de catégorisation de la PME,de bénéficier des dispositions de cette loi.Il s'agit aussi de permettre aux PME,cotées en bourse ou en phase de créationd'intégrer le champ d'application de cetteloi, d'émarger aux programmes et mesuresde soutien prévus par ce futur texte législa-tif. Le texte érige l'Agence nationale dedéveloppement et de modernisation desPME (Andpme) en un instrument de l'Etaten matière de mise en œuvre de la politiquede développement de la PME et la renforcepour la réalisation de ses missions.Quant aux structures d'appui et lesdémembrements de l'Andpme, le projet deloi propose que les centres de facilitation etles pépinières d'entreprises y soient ratta-chés pour être érigés en « Centres d'Appuiet de Conseil aux PME » pour constituer, dece fait, les démembrements de l'agence auniveau local.Il est proposé également un soutienmodulé aux PME, notamment dans lesfilières prioritaires, ainsi qu'un appui auxinvestissements de ces mêmes entreprisesdans les domaines de la recherche, de l'in-novation et de la sous-traitance.En fait, ce texte est « une vision nouvellequi appelle la mise en place d'instrumentsd'appui de deuxième génération, devantpermettre d'améliorer la contribution desPME à la diversification de l'économie »,explique-t-on du coté du ministère de l’In-dustrie et des Mines qui a parrainé la loi.Des exemples dans le mondePourtant, le rôle des PME dans le décol-lage de l’économie est bien connu. C’est lecas de l’Italie où le tissu économique se

base essentiellement sur les PME, même sice sont ces petites entreprises qui ont souf-fert de la crise économique qui a frappél’Europe ces dernières années. Egalement,en France, les PME représentant 50% del’emploi et 45% de la valeur ajoutée, ellesconstituent l’un des principaux moteurs del’économie française. En revanche, les PMEallemandes, plus importantes par leur tailleet dotées de réserves en fonds propressupérieures, ont par exemple mieux résistéà la crise que les autres. Cela s’expliqueraitprincipalement par une stratégie commer-ciale davantage tournée vers l’export et unespécialisation dans la production d’équipe-ments à forte valeur ajoutée.Dans le monde, les petites entreprisesconstituent une part considérable du tissuéconomique de bien de pays et emploientune importante proportion de la main-d’œuvre mondiale. Même s’il n’y a pas dedonnées précises, d’après une recherche dela Banque mondiale, les PME représententprès de 95 % de l’ensemble des entrepriseset emploient près de 60 % de la main-d’œuvre du secteur privé. On pense égale-ment que les PME contribuent à hauteurd’environ 50 % à la valeur ajoutée brute(VAB) mondiale.Ces données confirment en effet qu’au-cun pays ne peut se passer d’un réseau dePME. Cela peut concerner la sous-traitancecomme cela peut toucher à des domainestels que l’artisanat qui constitue un gagne-pain non négligeable dans beaucoup dezones rurales dans notre pays. Le secteurconnaît d’ailleurs une vraie dynamiqueavec l’implication de beaucoup d’orga-nismes tels que la CNAC, l’ANSEJ et l’AN-GEM. r. a.

411CRÉSUS # 65 DU DIMANCHE 25 AU SAMEDI 31 DÉCEMBRE 2016

Dossier CHARGES SOCIALES ET PATRONALES :

LES PME EN DANGER

Crésus

N° 6

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6 A

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N°4

3715

7

Pub

La Direction des Travaux Publics de la wilaya d’Adrar lance un appel d’offresouvert avec exigence de capacités minimales en vue de l’exécution du Projet :Réhabilitation de la liaison routière reliant les deux villes d’Adjdir Est et OuledAissa (parachèvement des travaux sur 5 km). Tout soumissionnaire ou candidatqualifié, remplissant la condition suivante : - Avoir un certificat de qualification et classification professionnelle en cours devalidité catégorie TROIS- (03) ou plus activité principale Travaux publics. Peut, ou par son représentant désigné à cet effet, retirer le cahier des chargesauprès de :

Direction des travaux publics de la wilaya d’Adrar/ Bureau secrétariat dudirecteur

Tél. 049.36.73.85 Fax 049-36-73-83 CONTENU DE L’OFFRE : Les offres des soumissionnaires doivent comporter : A- DOSSIER DE CANDIDATURECe dossier contient : - La déclaration à souscrire dument renseigné, signée, cachetée et datée. - La déclaration de probité dument renseigné, signée, cachetée et datée. - Déclaration du sous-traitant dument renseigné, signée, cachetée et datée - Statut (en cas de société). - La délégation de pouvoir (le cas échéant). - Document justifiant les capacités du soumissionnaire : Certificat de qualification et classification professionnelle en cours de validitécatégorie TROIS (03) ou plus activité principale en travaux publics Bilans financiers des exercices 2013-2014-2015. Liste détaillée des moyens matériels, humains et références professionnelles des-tinés au projet. B- OFFRE TECHNIQUE Ce dossier contient : La déclaration à souscrire dûment renseignée, signée, cachetée et datée. Un mémoire technique justificatif. Carte grise et assurance pour le matériel roulant et facture + PV huissier pour lematériel non roulant Diplôme pour les cadres et attestation d’affiliation CNAS pour l’ensemble desmoyens humains Références professionnelles justifiées par attestation de bonne exécution de pro-

jets routiers apurés des services contractants Planning et délai d’installation de chantier et d’exécution des travaux Le cahier des charges portant à sa dernière page la mention manuscrite «lu et accepté». OFFRES FINANCIERES Ce dossier contient : - La lettre de soumission dument renseignée, signée, cachetée et datée

- Le bordereau des prix unitaires dument renseignée, signée, cachetée et datée - Le détail quantitatif et estimatif dument renseignée, signée, cachetée et datée PRESENTATION DES OFFRES CACHETEES ET SCELLEES : Le dossier de candidaturel’offre technique et l’offre financière sont insérés dans des enveloppes séparéeset cachetée, indiquant : - La dénomination de l’entreprise - La référence et l’objet de l’appel d’offres - La mention « dossier de candidature » « offre technique » ou « offre financiè-re », selon le cas Ces enveloppes sont mises dans une autre enveloppe cachetée et anonyme, com-portant la mention : - « A n’ouvrir que par la commission d’ouverture des plis et d’évaluation desoffres » - la référence et l’objet de l’appel d’offres Et sera déposée par porteur à l’adresse : Direction des travaux publics de la wilayad’Adrar - Bureau secrétariat du directeur DUREE DE PREPARATION DES OFFRES : La durée de préparation des offres estfixée à vingt et un (21) jours à compter du premier jour de la publication de l’ap-pel d’offres dans le BOMOP ou la presse. DATE ET HEURE LIMITE DE DEPOT DES OFFRES : sera le dernier jour de la duréede préparation des offres de 8h à 12h. OUVERTURE DES PLIS : L’ouverture des plis sera tenue, en séance publique, ausiège de la Direction des travaux publics. D’Adrar, le jour de dépôt des offres àquatorze heures trente minute (14h30). Les soumissionnaires intéressés peuventy assister. VALIDITE DE L’OFFRE : Les offres resteront valides pendant une période équiva-lente à la durée de préparation des offres augmentée de trois mois, à compter dela date de dépôt des offres.

REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE MINISTERE DES TRAVAUX PUBLICS ET DES TRANSPORTS

DIRECTION DES TRAVAUX PUBLICS DE LA wILAyA D’ADRARN.I.F : 4080 15 00000 1062

AVIS D’APPEL D’OFFRES OUVERT AVEC EXIGENCE DE CAPACITES MINIMALES N° : 83/2016

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4par boualem rabah

Même le gouvernement lereconnaît implicitement endécidant d’assouplir lalégislation régissant lesinvestissements, notam-ment depuis 2015. Mais le résultat resteminime. Plusieurs mois après, rien ne chan-ge ou seulement très peu. Cette image d’unenvironnement économique très compli-qué a valu de très mauvaises notes au paysà l’international. Cela est confirmé, notam-ment, par les rapports annuels Doing Busi-ness réalisés par l’International FinanceCorporation. Ces rapports qui concernentla facilité de faire des affaires, classent l’Al-gérie à la 152e posi-tion sur 185 paysdans le monde. Leclassement corres-pond largement à laréalité, décrite par leschefs d’entreprise quiont répondu à uneenquête de l’Officenational des statis-tiques (ONS). Cesderniers, pointent dudoigt d’abord les dif-ficultés d’ordre admi-nistratif. Selon eux, le dossier relatif à lacréation de l’entreprise «est complexe », et les délais « sont longs »,notamment pour le privé. Au moins, 43,9%des chefs d’entreprise déclaraient que ledossier administratif relatif à la création del’entreprise est compliqué. Ce n’est que lepremier problème. D’autres sont encoreplus complexes et nécessitent aussi dutemps et de l’énergie. Selon les entrepre-neurs interrogés, l’obtention des permis deconstruire est un autre calvaire : 19 procé-dures et 281 jours, ce qui vaut la 138e placeinternationale au pays. Même scénariopour le paiement des impôts où l’Algérieest classée à la 170e position. « L’entreprisealgérienne doit régler 29 fois par an lesimpôts, ce qui nécessite un temps record de451 heures/an », précise le même rapport.Ce tableau peu reluisant cause un énormepréjudice au pays qui n’arrive pas à capter

les investissements directs étrangers (IDE)nécessaires à son développement écono-mique. Même les Algériens, de l’étranger, seplaignent aujourd’hui des contraintesbureaucratiques qui les empêchent, tout enperdant temps et argent, de s’installer dansleur propre pays et apporter, éventuelle-ment, leur savoir-faire. Les opérateurslocaux, eux aussi, ne sont pas mieux lotis.La création de leurs propres entreprisesrelève, souvent, du miracle. Et quand ilsparviennent à se mettre dans le bain, la sur-vie devient un long et sérieux combat. Par-fois même une aventure qui finit très mal. une liste interminable De

problèmes Quelle est la nature deces contraintes ? Quel estleur impact sur l’environ-nement économiquenational ? La liste des pro-blèmes est très longue. Del’avis des chefs d’entrepri-se, dont ceux qui font par-tie du FCE, les écueils sontde diverses natures :administratifs, financiers,relatifs au produit, relatifsau marché et liés à la per-sonne de l’entrepreneur.Parmi les contraintes les plus pesantes, il ya aussi les charges patronales et sociales.Qu’elles soient nouvelles, anciennes,petites ou moyennes, les entreprises algé-riennes se plaignent, en effet, de la pressionfiscale qui reste, selon les spécialistes,parmi les plus élevées. Selon les études réa-lisées sur le sujet, les sociétés, particulière-ment les PME, consacrent 72 % de leursbénéfices aux différentes cotisationssociales et fiscales. Les taux sont parmi lesplus importants dans la région. Effective-ment, le taux des charges sociales et fis-cales supportées par les PME sont estiméesà 49,6 % au Maroc, 62,9 % en Tunisie et à42,6 % en Égypte. Pourtant, nos voisinsn’ont pas le privilège de la fiscalité pétroliè-re. Le taux de prélèvement en Algériedépasse également de très loin la moyenneafricaine estimée à 57,4 %. En outre, lesentreprises algériennes paient plusieurs

autres taxes : l’impôt sur les bénéfices (IBS): 19 % pour les entreprises de productionet 25 % pour les autres entreprises ; la taxesur le chiffre d'affaires (TAP) : 1,4 % pourles entreprises de production et 2 % pourles autres. À ces taxes s’ajoutent d’autrescotisations : la taxe foncière, la taxe surl’environnement… Les cotisations et lescharges sociales sont également troplourdes. Elles s’élèvent à 35 %, dont 9% à lacharge du salarié. Ce lourd fardeau poussede nombreuses entreprises à contourner laloi, voire à travailler carrément dans l’illé-galité. « La plupart des PME ne déclarentpas la totalité de leurs revenus. Résultat :l’État peine à collecter l’impôt, tout enpénalisant les rares entreprises qui tra-vaillent de manière légale », expliquent leséconomistes.De lourDes charGes

malGré les réformesConscient de cette charge pesante pourles entreprises, le gouvernement avaitlancé certaines réformes qui concernentparticulièrement le cadre juridique.D’autres mesures incitatives ont été priseségalement dans lecadre de la loi definances pour2016, visant àencourager l’in-vestissement pro-ductif dans lepays. Il y ad’abord la réduc-tion de la part desbénéfices à réin-vestir correspon-dant aux avantages accordés dans le cadredu soutien à l’investissement. « Les contri-buables qui bénéficient d’exonérations oude réductions d’impôt sur les bénéfices dessociétés et de la taxe sur l’activité profes-sionnelle, accordées dans la phase d’exploi-tation dans le cadre des dispositifs de sou-tien à l’investissement, sont tenus de réin-vestir seulement 30% des bénéfices. Unesomme correspondant à ces exonérationsou réductions et non la totalité de la part yafférent, comme il était exigé auparavantpar l’article 57 de la loi de finances pour

2009 », stipule l’article 2 de la loi definances en question. Cette mesure vient,estime le législateur, offrir un avantage fis-cal supplémentaire aux investisseurs etassouplit les obligations en matière de réin-vestissement auxquelles doivent se confor-mer les bénéficiaires. De plus, l’exécutif adécidé d’instituer, à la faveur de cette loi,un régime fiscal et douanier préférentielpour soutenir et sauvegarder les produc-tions relevant des filières industriellesnaissantes. Afin de soutenir l’investisse-ment et l’industrie locale, la LF-2016 a sou-mis les matériels informatiques importésau taux de 15% des droits de douane(Art.63) afin de favoriser l’émergenced’une industrie d’assemblage de micro-ordinateurs et d’inciter les investisseursétrangers à s’installer localement. Etcomme ces mesures se sont avérées sanseffet sur l’investissement, le gouvernementdécide d’injecter une nouvelle dose deréformes dans le cadre du projet de loi definances 2017, en cours d’examen auniveau de Sénat après avoir été adopté parl’APN. Ce texte, propose également un allè-gement de certaines procédures et prévoitdes encouragements fiscauxau profit de l’entreprise et del’investissement. Le projetpropose d’exonérer desdroits de douanes et de lataxe sur la valeur ajoutée(TVA), pour une période decinq ans, les composants etmatières premières importésou acquis localement par lessous-traitants dans le cadrede leurs activités de produc-tion d’ensembles et de sous-ensembles des-tinés aux produits et équipement de labranche des industries mécaniques, élec-troniques et électriques. Il proroge aussi lesdélais pour la mise en conformité fiscalevolontaire jusqu’au 31 décembre 2017, aulieu du 31 décembre 2016 initialement. Cesnouvelles mesures auront-elle un effetpositif sur l’environnement des affairesdans le pays ? L’Algérie sera-t-elle un jour la« Mecque » des investissements algérienset étrangers ? b. r.

412 CRÉSUS # 65 DU DIMANCHE 25 AU SAMEDI 31 DÉCEMBRE 2016

DossierBUREAUCRATIE, CHARGES FISCALES ET SOCIALES ET ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE FERMÉ

De la Difficulté D’entreprenDre en alGérie

MÊME LES ALGÉRIENS, DEL’ÉTRANGER, SE PLAIGNENT

AUJOURD’HUI DESCONTRAINTES

BUREAUCRATIQUES QUI LESEMPÊCHENT, TOUT EN

PERDANT TEMPS ET ARGENT,DE S’INSTALLER DANS LEURPROPRE PAYS ET APPORTER,ÉVENTUELLEMENT, LEUR

SAVOIR-FAIRE. COMME CES MESURES SESONT AVÉRÉES SANS EFFETSUR L’INVESTISSEMENT, LEGOUVERNEMENT DÉCIDE

D’INJECTER UNE NOUVELLEDOSE DE RÉFORMES DANSLE CADRE DU PROJET DE LOI

DE FINANCES 2017, ENCOURS D’EXAMEN AU NIVEAUDE SÉNAT APRÈS AVOIR ÉTÉ

ADOPTÉ PAR L’APN.

CHARGES SOCIALES ET PATRONALES :

LES PME EN DANGER

« il estdifficile decréer une

entrepriseen algérie».

le constatfait presque

par tout lemonde :

entrepreneurs, homme

d’affaires,économiste.

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413CRÉSUS # 65 DU DIMANCHE 25 AU SAMEDI 31 DÉCEMBRE 2016

Dossier

4par rachid ezziane

Vous m’avez compris, j’imagine.Car il s’agit d’un trésor, n’est-ce pas ? Et quel trésor ! Maisavant de savoir comment vontfaire ces enfants du laboureurpour trouver le trésor caché, posons-nousquelques questions. D’où vient la richesse ? Comment lesnations deviennent-elles riches et pros-pères ? Par quoi commencent-elles ? Et surquoi s’appuient-elles pour provoquer ledéclic ? Et jusqu’où peuvent-elles allerpour réaliser cette fin ? Et pourquoi y a-t-ilceux qui réussissent et ceux qui échouent ?Est-ce une fatalité d’être pauvre, et unechance d’être riche ? Destin ou génie estl’opulence ? C’est par ces questions que j‘ai entamémon travail de recherche par lequel je sou-haitais élucider le secret du « Graal » del’abondance. Etant adepte du principe car-tésien, je me suis dis, en suivant la métho-de de Descartes, j’arriverai, en remontantle temps et en passant entre les mailles del’Histoire, à la découverte de l’inépuisableressource des richesses. Rien que ça ! me répondront, sûrement,les experts et autres génies des nouvellestechniques. Ne sais-tu pas, monsieur, quela richesse, aujourd’hui, c’est les énergies ?Ne vois-tu pas toute cette ruée vers l’ornoir, bleu, vert et jaune ? Ne vois-tu pastous ces derricks et leurs torches qui brû-lent depuis des générations ? Ne vois-tupas tous ces moulins à vent disséminés unpeu partout, là où Eole souffle et soupire ?Ne vois-tu pas tous ces panneaux photovol-taïques dressés vers le ciel, telles desmains jointes pour la prière, pour absorber

la chaleur du soleil pour en faire de lalumière ? Ne vois-tu pas toutes ces îles flot-tantes, telles des plateformes spatiales, quisucent le fond des mers bravant les tem-pêtes et les tsunamis ? N’as-tu jamaisentendu parler des centrales nucléairesqui, sans faire de bruit, donnent du confortà des millions de personnes ? Et les autres« terres rares », les nouveaux matériaux dela fine fleur de la technologie de pointe,n’en as-tu jamais entendu parler ?... Je ne fais pas cas de mon alter ego,l’autre moi frondeur à tout bout de champ,et je continue d’examiner la chose de plusprès. voyons voir…Les premiers hommes, d’après l’Histoi-re, se contentaient de ce que leur donnaitla nature. On les appelait les chasseurs-cueilleurs. Durant des milliers d’années, ilssillonnèrent la terre nourricière. Del’Afrique mère, et toujours en suivant lapiste des gibiers et des cours d’eau, remon-tèrent jusqu’en Europe, puis le Moyen-Orient, l’Asie, l’Inde et la Chine, et enempruntant le détroit de Béring (ou Beh-ring) qui sépare la Sibérie et l’Alaska aumoment où la mer était au plus bas pourpermettre le passage à pieds entre l’Asie etle nouveau monde, arrivèrent en Amé-rique. Toujours à la recherche de la nour-riture providentielle. Mais autant la terreétait grande, fertile, généreuse, autant leschasseurs-cueilleurs s’adonnaient à cœurjoie. Et, en quelques milliers d’années, ilsdesséchèrent les mamelles nourricièresjusqu’à ne rien trouver à manger. Aprèsavoir été nomade universel durant dessiècles, et après avoir apprivoisé le feu et lefer, voilà l’homme contraint, au seuil d’une

famine exterminatrice, d’utiliser son cer-veau pour assurer sa survie et celle de sadescendance. Les hommes forment desgroupes, se sédentarisent, fabriquent desoutils et jettent des graines sur le sol.Quelques mois après, ces graines donnentdes plantes, sèchent au soleil et redevien-nent des grains. L’homme venait d’inventerl’agriculture. la suite vous la connaissez…Mais sans qu’il le sache, à cet instant,l’homme venait d’inventer la seule énergie,inépuisable ressource des richesses, le tra-vail. Car on a beau donner des moyens etdes finances à ceux qui ne travaillent pas,ils resteront à leur état d’origine. On aurabeau priver les plus hardis d’aide financiè-

re, ils trouveront toujours, par la sueur deleurs bras, comment s’en sortir. J’en déduis, après ce voyage dans letemps, que l’unique et inépuisable ressour-ce des richesses ne peut être que le travail.Et les nations qui ont compris l’équation setarguent, aujourd’hui, de leur suprématiesur le monde. Et ils en ont le droit. Et ils leméritent… Revenons maintenant au riche labou-reur qui avait laissé un trésor à ses enfantssans leur montrer le lieu où il l’avait caché.Et voici la suite de l’histoire : « Le pèremort, les fils vous tournent le champ deçà,delà, partout ; si bien qu’au bout de l’an ilen rapporta davantage. D’argent, point decaché. Mais le père fut sage de leur montreravant sa mort que le travail est un trésor.(2) »Alors, comme Jean de Lafontaine quiavait écrit ce poème (1,2), je dirai :Que ceux qui regardent le train passern’en veulent qu’à eux-mêmes ou retrous-sent leurs manches et donnent le premiercoup de pioche pour des jours meilleurs.« Le capital est seulement le fruit de tra-vail et il n'aurait jamais pu exister si le tra-vail n'avait tout d'abord existé », avait ditAbraham Lincoln. Mais à dire vrai, dans notre chère etbelle Algérie, le travail n’est pas aussi valo-risé que le veut le bon sens. Il est même,dans quelques esprits et mentalités, sousestimé, voir décrié. Et pourtant ! Combienserait belle, forte et enviée l’Algérie si l’onse mettait, peuple et gouvernants, à redon-ner au travail, comme ce laboureur et sesenfants, sa juste valeur. Sa vraie place dansle concert de notre économie qui, en toutefranchise, manque aussi d’un peu de génie.Mais pour ce faire, ce génie économiquen’a-t-il pas besoin aussi d’un milieu adé-quat ? Comme l’allégement des chargespatronales, l’abaissement des taux de cré-dits ou les supprimer, résoudre le problè-me du foncier pour encourager l’investis-sement, ouvrir des guichets uniques pourl’exportation, légiférer des lois gagnant-gagnant, au lieu et place de celles qui péna-lisent…« L'homme a presque continuellementbesoin du secours de ses semblables, etc'est en vain qu'il l'attendrait de leur seulebienveillance. (...) Ce n'est pas de la bien-veillance du boucher, du marchand debière et du boulanger, que nous attendonsnotre dîner, mais bien du soin qu'ils appor-tent à leurs intérêts. Nous ne nous adres-sons pas à leur humanité, mais à leur égoïs-me ; et ce n'est jamais de nos besoins quenous leur parlons, c'est toujours de leuravantage. (...) La plus grande partie de cesbesoins du moment se trouve satisfait,comme ceux des autres hommes, par traité,par échange et par achat. » Voilà commentAdam Smith, le chantre du libéralismeexplique la chose économique. Ce qui veutdire que plus l’acteur économique (ou l’in-vestisseur) trouve de l’intérêt, plus il excel-lera dans son travail et dynamisera sonentreprise. Mais aussi loin que peut porter la visionéconomique futuriste de l’Algérie, elle nedoit pas se bâtir au détriment, ou sur ledos, du peuple, car il y va de l’essencemême du devenir de l’Algérie, pays etnation. Il ne s’agit guère de l’idée de l’assis-tanat, mais bien au contraire d’un principed’équité puisé des idéaux de Novembre 54. r . e.

le travail, l’inépuisable ressource Des richesses

« travaillez, prenez dela peine, c’est le fondsqui manque le moins.

Un riche laboureur,sentant sa mort

prochaine, fit venir sesenfants, leur parla sans

témoins. Gardez-vous,leur dit-il, de vendre

l’héritage que nous ontlaissé nos parents. Un

trésor est cachédedans. Je ne sais pas

l’endroit ; mais un peude courage vous le fera

trouver, vous enviendrez à bout.

remuez votre champdès qu’on aura fait

l’août. Creusez, fouillez,bêchez ; ne laisser nulle

place où la main nepasse et repasse… (1)»

CHARGES SOCIALES ET PATRONALES :

LES PME EN DANGER

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Wolton…aDes

4par Dominique Wolton

422CRÉSUS # 65 DU DIMANCHE 25 AU SAMEDI 31 DÉCEMBRE 2016

la nation : il n’y a pas D’espace public européen

Ce projet de bon sensconsistant à utiliser lemédium le plus populaireafin de « mieux fairepasser le message del’europe », suscitepourtant deux objections.Pourquoi faire jouer cerôle politique à latélévision alors quependant trente ans on adénoncé son utilisationpar les gouvernements ?

Pourquoi ce qui était critiquablesur le plan national serait-il sou-haitable au plan européen ? Latélévision se désengaged’ailleurs lentement du pouvoirpolitique pour cesser d’en être le brasarmé. La seconde critique concerne l’échel-le d’un tel projet. On reproche à la télévi-sion de transmettre le même message à desmillions d’individus et d’accentuer la stan-dardisation. Pourquoi ce facteur de stan-dardisation à l’échelle d’une société detrente à soixante millions d’abatants s’avé-rerait-il un facteur de progrès à l’aune ducontient ? L’effet de « massification » n’au-rait donc pas être dénoncé parce que lacause est bonne ? Comme l’Europe ne sus-cite pas d’adhésion enthousiaste mais sim-plement une « passion molle », selon l’ex-pression de F. Furet, mêlant volontarisme,attentisme et sentiment de l’inéluctable, oncherche le meilleur moyen d’en accroîtrel’attrait. C’est normal, mais au lieu de favo-riser une réflexion sur l’Europe, son identi-té et ses contradictions, on assiste à un tourde passe-passe, on fait comme si la questionde l’Europe était résolue pour ne plus réflé-chir qu’au moyen de maximiser l’interac-tion entre un « bon projet » et de « bonsoutils ». On retrouve là, ces deux idéologiesqui dévorent la communication : l’idéologiepolitique et l’idéologie techniciste. La pre-mière assigne aux techniques de communi-cation la mission de réussir l’Europe poli-tique. La seconde voit dans les nouvellestechniques, du câble au satellite, le moyende supprimer les frontières du passé et deconstruire l’Europe nouvelle.La communication européenne susciteune curieuse alliance entre eurocrates etintellectuels, Les premiers cherchent dansla culture et la communication un élargisse-ment, une légitimation, un souffle pourcompenser l’aridité de leur travail pour-tant essentiel. Les seconds, après avoir lar-gement boudé la CEE, taxée de pure « opé-ration capitaliste », sont heureux de se lan-cer dans une nouvelle aventure qui renoueavec l’Europe des villes et des universités,du XIIIe au XVe siècle, chère à l’élite cultu-relle européenne. Tous sont prêts à sebattre pour l’Europe et la « richesse des sesdiversités » culturelles, avec le même tondramatique et la même urgence qu’il y atrente ans pour d’autres causes. C’est ainsique les mesures en faveur de l’Europe de lacommunication se multiplient depuis 1986avec pour seul mot d’ordre « qu’il faut allerde l’avant ». Il n’y a pas d’unité culturelle européen-ne, pas d’espace public européen, pasd’identité européenne, pas de langue com-mune, pas d’histoire commune en dehorsd’un passé commun chrétien, des languesgrecque et latine, d’une dizaine de sièclesde guerres et d’un superbe projet qui n’a

que quarante ans d’âge. Et des peuples quetout sépare encore auraient envie de com-muniquer ? Il suffit de voir l’incommunica-tion qui s’est établie entre les deux Europeaprès la fin du communisme pour com-prendre qu’il y a loin des mots aux actes.Bien sûr, il faudra que l’Europe de la com-munication et de la culture vienne donnerun sens au projet économique et politique,mais pourquoi prétendre que cela peut sefaire au même rythme, avec le même volon-tarisme, avec les mêmes méthodes ? Plus l’Europe politique se fera, plus lescultures joueront un rôle essentiel dans larevendication des différences et des identi-tés. Quand on en sera à la cohabitation res-pectueuse et à la curiosité mutuelle, c’estque le moment de la revendication identi-taire aura été dépassé. Pourquoi faire sem-blant de croire qu’il suffit de le « vouloir »pour passer de l’état d’incommunicationactuel, à base de rancœur et de méfiance, àcelui d’une communication post-nationale ?C’est au contraire en considérant commelégitime le raidissement identitaire que l’onpourra ultérieurement parler des « droits àla différence ». Mieux vaut être sensible àcette à cette sourde inquiétude à l’égard despertes d’identité consécutives à l’unifica-tion européenne que de les taxer de rétro-grades, et de conservatrices. Il faut appri-voiser l’histoire, « purger » le passé pouréviter de voir surgir une Europe de la peur. Pour dépasser la situation actuelle, ilfaut respecter l’autre. Or, ce n’est pas le caslorsqu’on examine ce qui sépare l’Europede l’Est et celle de l’Ouest à propos des deuxvaleurs essentielles de leur histoire quesont le nationalisme et la religion. L’URSS etl’Europe de l’Est se sont débarrassées ducommunisme en s’appuyant sur le nationa-lisme et sur la religion, les deux valeursdont justement l’Ouest se méfie le plus ! Enoutre, l’Europe de l’Ouest considère impli-citement que l’Est ne se serait pas appuyésur le nationalisme et la religion si ces paysavaient été « plus modernes », dévalorisantainsi leur expérience en la hiérarchisantpar rapport à ses propres critères. Contrai-rement à ce que nous croyons, les conflitsnationalistes au Karabakh, en Bosnie ou enUkraine ne dévalorisent pas le fait national,d’autant que l’Ouest « postmoderne » et «post national » achoppe encore, malgré sonavance démocratique sur quelques fronts

nationalistes (Pays basque, Corse, Irlande)qui lui interdisent d’aborder une tropbonne conscience. Oui, il y a un conflit « eth-nique ». C’est en admettant au contraireque le nationalisme n’est pas un obstacle à

l’Europe, mais une condition de saconstruction qu’on pourra aborder la ques-tion du nationalisme avec moins de mépris,et celle de l’Europe avec moins de confor-misme.Le mot nation a au moins deux sens. Dela révolution française aux années 1880, lanation était une valeur progressiste et unfacteur d’émancipation politique. A partir des années 1890 et jusqu’à laSeconde Guerre mondiale, la nation devientun concept expansionniste et agressif justi-fiant les guerres de conquête. Pourquoi neretenir que ce second sens et glisser auto-matiquement de l’identité nationale aupopulisme, au nationalisme et à la xéno-phobie ? C’est ne pas voir qu’en « sociétéouverte », le statut et le rôle du nationalis-me changent. Si les partisans de l’Europestigmatisent l’idée de nation, les mouve-ments réellement réactionnaires s’empare-ront définitivement du concept, avec lerisque de réactiver haines, xénophobie etantisémitisme et même de se retournercontre l’Europe. Celle-ci pourrait susciterune réaction nationaliste, comme l’immi-gration a rendu vie à la xénophobie. Pouréviter la crispation nationaliste, si on déva-lorise trop le concept de nation, il faut doncla prendre en compte et ne pas la laisser encadeau à l’extrême-droite. Mais il faut laprendre en compte dans son ensemble,sans faire le tri, quitte à réexaminer ensuitece qui doit l’être D.W.(a suivre)

République Algérienne Démocratique et PopulaireMinistère de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière

Direction de la Santé et de la PopulationDe la wilaya de BouiraEtablissement public Hospitalier de Sour El Ghozlane

AVIS D’OFFRE OUVERT N° 03/2016

L’établissement public hospitalier de Sour el Ghozlane, lance un avis d’appeld’offre ouvert n° 03/2016 d’approvisionnement pour l’année 2017 des lots : Lot 01 : Légumes et Fruits. Lot 02 : Alimentation générale et produits laitiers. Lot 03 : Viandes rouges, blanches et œufs. Lot 04 : Pain amélioré, pain sans sel et croissants.AU PROFIT DE L’ETABLISSMENT PUBLIC HOSPITALIER DE SOUREL GHOZLANE L’ANNEE 2017

Les fournisseurs intéressés par le présent avis d’appel d’offre ouvert sontinvités à serapprocher de la direction de l’établissement public hospitalier de Sour EL Ghoz-lane (Bureau des marchés publics) pour retirer le cahier des charges après paye-ment de 3000, 00 DA au niveau du trésorier de commune de Sour El Ghozlane.La date limitée de dépôt des offres est fixée à (15) quinze jours à compter de ladate de la première parution du présent avis d’appel d’offre national à 10h00.L’ouverture des plis aura lieu à 10h 00 du matin au siège de la direction de l’éta-blissement public hospitalier de Sour el Ghozlane.

Les offres (dossier de candidature + offre technique + offre financière ) cesenveloppes sont mises dans une autre enveloppe cachetée et anonyme comportantla mention :

Avis d’appel d’offre ouvert n°03/2016Approvisionnements pour l’Etablissement public Hospitalier

Sour EL Ghozlane en lots suivants :Lot :…………………………………………………A n’ouvrir que par la commission d’ouverture

Des plis et d’évaluation des offres.

Et seront déposées à l’adresse suivante :L’Etablissement public Hospitalier de Sour El Ghozlane

Sis à 02 rue Khelfouni Ali Sour El Ghozlane wilaya De BouiraLe délai de validité de l’offre est fixé à quatre vingt dix (90) jours à compter de ladate limite de dépôt des offres.

Sour el Ghozlane le : 20 DEC 2016Le Directeur

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CRÉSUS # 65 DU DIMANCHE 25 AU SAMEDI 31 DÉCEMBRE 2016PuB

lRéalisation de stadede proximité en gazon

synthétique

lConception etréalisation d’aires de jeuxpour enfants (toboggans,

balançoires, jeuxmodulables)

lThématiquesd’aires de jeux en

rapport avecl’environnementdirect du siteproposé

lService après-ventegarantie.

Entreprisespécialiséedans les

infrastructuresde sport et de

loisirs

Cité Aurès – Coopérative RaddadNo111, Hammamet, Alger. Mail : [email protected]

Tél. : 06 97 08 70 37

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CRÉSUS # 65 DU DIMANCHE 25 AU SAMEDI 31 DÉCEMBRE 2016

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L’édition Algeria Web Awards 2016 s’est clôturée dimanche 18 décembre2016 lors d’une grandiose cérémonie organisée à l’hôtel El Aurassi à Algeren présence du Directeur Général de Djezzy, Tom Gutjahr ainsi que denombreux invités dont les participants à la compétition, indique Djezzydans un communiqué parvenu à notre rédaction. L’édition de cette année a vu la participation de 1085 projets recensés à travers laplateforme dédiée à l’évènement dont 600 sites, 300 medias sociaux et 100 applica-tions mobiles. « Ces statistiques révèlent le potentiel existant dans le pays en terme decapacités et compétences dans le digital », souligne l’opérateur de téléphonie mobiledans sa missive. Dans son intervention, le Directeur Général de Djezzy a salué la gran-de participation des jeunes à ce concours, « ce qui est illustratif de la parfaite volontéde la jeunesse Algérienne d’être à la page et d’appréhender l’avenir avec optimisme ».Il a également rappelé l’engagement continu de Djezzy en faveur de l’émergence d’unécosystème digital en Algérie. Les 32 lauréats des différentes catégories ont été récompensés à l’issue de cette soi-rée qui a connu un succès retentissant et qui promet une prochaine édition pleine debelles surprises. Algeria Web Awards est la compétition nationale annuelle qui récom-pense le meilleur du web algérien dans tous les domaines.

crésus

ALGERIA WEB AWARDS 2016 DE DJEZZYles lauréats récompensés

Djezzy, leader des technologies numériques, poursuit sastratégie de démocratisation de la consommation de ladata mobile. Ainsi, dans le cadre de la continuité de sesoffres Speed, Djezzy annonce le lancement d’une nouvelleoffre Data appelée «Speed Nuit» dans le but de répondreaux différents besoins de ses clients actuels et futurs entermes d’accès à l’internet mobile. En effet, la nouvelleoffre Speed Nuit de Djezzy, permet aux consommateursde bénéficier d’un forfait internet de 500Mo, de seconnecter et surfer sur la toile en 2G/3G/4G et ce pour la

somme de 100 DA seulement. La consommation des500Mo est valable de minuit à 7h du matin. Le nombre desouscriptions à l’offre est illimité et le client peut y sous-crire autant de fois qu'il le souhaite. Une fois le forfaitconsommé, le client sera redirigé vers la page web qui luipermet de réactiver son forfait ou d’opter pour un autrechoix. Pour souscrire à ce forfait, il suffit de composer le*707# ou d’aller sur la page web de souscriptionhttp://internet.djezzy.dz ou via l’Application de souscrip-tion web Djezzy Internet dédiée à l’achat de forfaits Data.L’offre Speed Nuit est destinée à tous les clients particu-liers prépayés et post payés dans les wilayas 3G et 4G.

COMMUNIQUÉ

Djezzy lance un nouveau forfait internet «Speed Nuit»

VEHICULES NEUFS EN ALGERIEnouveau tour

de vis aux importationsc’est une bonne nouvelle pour boosterla production nationale et les projets deréalisation d’unités de montage de véhi-cules neufs en Algérie. En effet, le Premierministre Abdelamlek Sellal a annoncé, mer-credi dernier, une réduction des importa-tions de véhicules en 2017 et demandé àRenault de produire plus de modèles enAlgérie. Le Premier ministre a fait cetteannonce lors de l’inauguration de la foirede la production nationale d’Alger. Le Premier ministre a annoncé uneréduction des quotas d’importation devéhicules durant les prochaines années. Abdelmalek Sellal a suggéré aux respon-sables de Renault Algérie « de doubler laproduction et de la diversifier pourrépondre à la demande nationale ».Un responsable de Renault a réponduque la production de l’usine d’Oued Tlelaltprès d’Oran « atteindra 60 000 véhiculesen 2017 ». « Nous allons étudier la produc-tion d’autres modèles à l’avenir », a-t-ilpromis. Renault Algérie produit actuellementdeux modèles : la Renault Symbol et laDacia Sandero.Cette décision du gouvernement deréduire les importations de véhicules neufsest de nature à encourager la productionnationale qui a déjà démarré avec l’usineRenault d’Oran mais aussi l’entrée en servi-ce de l’unité de montage de véhiculesHuyndai du Groupe Tahkout basée à Tiaret.Après avoir commercialisé près de 280000 véhicules en 2015, les quotas d’impor-tation de véhicules neufs des concession-

naires ont été ramenés par les pouvoirspublics à seulement 83 000 voitures, toustypes confondus pour l’année 2016. Cetteraréfaction de l’offre a impacté les prix desvéhicules qui ont subi une hausse vertigi-neuse. Cependant, même si le prix du véhi-cule est devenu hors de portée pour lesbourses moyennes, le trésor public est sou-lagé après avoir connu une hémorragie dueà la folie de l’importation tous azimuts. Ilest clair que cette nouvelle mesure fera l’ef-fet d’une douche froide pour les conces-sionnaires qui font de l’importation net devéhicules en Algérie. La crise pétrolière etfinancière aidant, le gouvernement confir-me chaque jour qu’il apprend de seserreurs et qu’il sera désormais toujoursproche de ses sous comme un bon père defamille.K.a.b.