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Mission d’assistance technique de l’USDA Forest Service Région de Virunga-Bwindi : République du Rwanda, République de l’Ouganda, Republique Démocratique du Congo Appui au Programme international de conservation des gorilles (IGCP) dans l’analyse des bassins versants de la région pour l’alimentation en eau des communautés locales Dates de la mission : 4 au 21 mars 2005 Joe Gurrieri Jason Gritzner Géologiste régional Hydrologue Intermountain Region Lassen National Forest 324 25th Street 2550 Riverside Drive Ogden, UT 84401 Susanville, CA 96130 (801) 625-5668 (530) 252-6456 [email protected] [email protected] Mike Chaveas USDA Forest Service Office of International Programs 1099 14 th St NW, Suite 5500W Washington, DC 20005 (202) 273-4744 [email protected]

Mission d’assistance technique de l’USDA Forest Service ... · Maryke Gray qui, durant les deux semaines que nous avons passées dans la région, ont consacré de longues heures

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Mission d’assistance technique de l’USDA Forest Service

Région de Virunga-Bwindi : République du Rwanda, République de l’Ouganda,

Republique Démocratique du Congo

Appui au Programme international de conservation des gorilles (IGCP) dans l’analyse des bassins versants de la région pour l’alimentation

en eau des communautés locales

Dates de la mission : 4 au 21 mars 2005

Joe Gurrieri Jason Gritzner Géologiste régional Hydrologue Intermountain Region Lassen National Forest 324 25th Street 2550 Riverside Drive Ogden, UT 84401 Susanville, CA 96130 (801) 625-5668 (530) 252-6456 [email protected] [email protected] Mike Chaveas USDA Forest Service Office of International Programs 1099 14th St NW, Suite 5500W Washington, DC 20005 (202) 273-4744 [email protected]

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REMERCIEMENTS Nous adressons nos remerciements au Programme international de conservation des gorilles (IGCP) pour la qualité de l’appui fourni à l’équipe avant et pendant la mission. En particulier, nous voudrions remercier Raphael Rurangwa, James Byamukama, et Maryke Gray qui, durant les deux semaines que nous avons passées dans la région, ont consacré de longues heures à organiser la logistique et les réunions, à nous conduire, à assurer les traductions, à créer des cartes et à partager des documents, et à nous donner des leçons culturelles et historiques en route. Nous sommes également reconnaissants à Liz Macfie et Danielle Tedesco pour l’organisation des détails de la mission avant l’arrivée de l’équipe dans la région. Nous exprimons également notre gratitude pour l’appui et l’intérêt montré par l’Office rwandais du tourisme et des parcs nationaux (ORTPN), le Uganda Wildlife Authority (UWA), et l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) à notre mission. Enfin, nous remercions l’USAID pour son appui à cette mission d’assistance technique, et l’USAID/Rwanda pour la mise à disposition de facilités pour la réunion de debriefing avant notre départ et pour leur intérêt continu pour la mission.

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TABLE DES MATIERES

LISTE DES ABBREVIATIONS........................................................................................ 3

1. INTRODUCTION .......................................................................................................... 4

2. TERMES DE REFERENCE DE LA MISSION ............................................................ 5

3. IDENTIFICATION DES PROBLEMES ....................................................................... 6

4. EVALUATION DES INFORMATIONS/DONNEES EXISTANTES SUR LA REGION ............................................................................................................................. 9

5. ETATS DES BASSINS VERSANTS .......................................................................... 10

5.1 EROSION ET DEGRADATION DES RESSOURCES REGIONALES.......................................... 11

6. ETUDE PRELIMINAIRE DE L’HYDROLOGIE REGIONALE............................... 14

6.1 CLIMAT ..................................................................................................................... 14 6.2 HYDROLOGIE DES VOLCANS DE VIRUNGA ................................................................... 18 6.3 HYDROLOGIE DU BWINDI IMPENETRABLE NATIONAL PARK ......................................... 20 6.4 HYDROLOGIE DES MARAIS.......................................................................................... 21

7. ETUDE PRÉLIMINAIRE DES RESSOURCES EN EAU DE LA REGION............. 21

7.1 COLLECTE DE L’EAU DE PLUIE................................................................................... 22 7.2 SOURCES DES COUCHES AQUIFERES PERCHEES .......................................................... 23 7.3 SOURCES DE CONTACT REGIONALES ........................................................................... 24 7.4 SOURCES DES ZONES HUMIDES................................................................................... 25 7.5 PUITS........................................................................................................................ 26

8. RECOMMANDATIONS ET PROCHAINES ETAPES.............................................. 27

8.1 ADMINISTRATIF ......................................................................................................... 27 8.2 INVENTAIRE............................................................................................................... 22 8.3 SURVEILANCE............................................................................................................ 23 8.4 DÉVELOPPEMENT DES SOURCES D’EAU ...................................................................... 24 8.5 SUGGESTIONS POUR LA PLANIFICATION DES PROJETS DE DÉVELOPPEMENT DES SOURCES

D’EAU..................................................................................................................... 30 8.6 EFFORTS DE CONSERVATION AUTOUR DES PARCS ........................................................ 30 8.7 RÔLE FUTUR POTENTIEL DE L’USFS.......................................................................... 31

TABLEAU 1. MATRICE DE PRISE DECISION PAR COMPARAISON DES SOURCES D’APPROVISIONNEMENT EN EAU POSSIBLES. .................................. 33

REFERENCES ................................................................................................................. 35

ANNEXE A : RESUME DE LA MISSION ET SYNTHESE DE L’ITINERAIRE........ 38

ANNEXE B : NOTES DE GROUPE DE TRAVAIL DE L’ATELIER AVEC LES REPRÉSENTANTS DE LE RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO 43 ANNEXE C : CONTACTS ÉTABLIS AU COURS DE LA MISSION 46

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LISTE DES ABBREVIATIONS ARASI Association rwandaise pour l’aménagement et le saufgarde des

infrastructure AWF African Wildlife Foundation BINP Bwindi Impenetrable National Park CODECO Comité de développement des communautés – RDC CRNS Centre de recherches en sciences naturelles – RDC DFGFI Dian Fossey Gorilla Fund International RDC République Démocratique du Congo FFI Fauna & Flora International ICCN Institut congolais pour la conservation de la nature INERA Institut national pour études et recherches agronomiques – RDC ISAE Institut des sciences agricoles et d’élevage – Rwanda ISP Institut supérieur pédagogique – RDC ITFC Institute for Tropical Forest Conservation KIST Kigali Institute of Science and Technology MGVP Mountain Gorilla Veterinary Project MINITERE Ministère des terres, de l’environnement, des forêts, de l’eau et des mines

– Rwanda ORTPN Office rwandais du tourisme et des parcs nationaux RVA Régie des voies aériennes – RDC SNHR Société nationale d’hydrologie rurale – RDC USAID United States Agency for International Development USDA United States Department of Agriculture USFS IP United States Forest Service International Programs UWA Uganda Wildlife Authority WCS Wildlife Conservation Society WWF World Wide Fund for Nature NOTE : Certains lacs, marais, volcans et autres caractéristiques géologiques de la région sont épelés et prononcés quelque peu différemment selon l’endroit où l’on se trouve. Il convient donc de noter que lac Luhondo et lac Ruhondo désigne le même lac. Il en est de même pour Mt. Gahinga et Mt. Mgahinga, et pour Mt. Visoke et Mt. Bisoke.

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1. INTRODUCTION L’Office des programmes internationaux du Service Forestier (USFS IP) du Département de l’agriculture des Etats-Unis (USDA) œuvre depuis de longues années pour la promotion de l’aménagement forestier durable et la conservation de la biodiversité en Afrique. L’USFS IP fournit une assistance technique ciblée en collaborant avec les organismes de gestion des forêts et des ressources naturelles des gouvernements hôtes, avec l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID), et avec les ONG locales et internationales. En mettant en réseau les compétences de son personnel de terrain et celles de ses partenaires à l’étranger, l’USFS, à travers l’Office des programmes internationaux, offre à ses partenaires l’accès à la richesse et à la diversité de compétences dont il dispose. Les experts techniques de l’USFS ont la capacité d’appliquer les principes et les leçons apprises sur la gestion saine des ressources naturelles au cours des 100 années de gestion des forêts et des prairies aux Etats-Unis, aux problèmes analogues auxquels sont confrontés ses partenaires d’outre-mer, et peuvent aider ces derniers à résoudre les questions et préoccupations critiques liées aux ressources. L’USFS et l’African Wildlife Foundation (AWF) travaillent en partenariat depuis de longue date, particulièrement dans le domaine de l’évaluation des bassins versants, puisqu’ils ont collaboré sur de tels projets dans le nord de la Tanzanie et le long d’une portion de la Rivière Zambezi en Afrique australe. Faisant fond de ce partenariat, une mission de reconnaissance de l’USFS dans la région de Virunga-Bwindi du Rwanda, de l’Ouganda, et de la République Démocratique du Congo a été sollicitée par le Programme international de conservation des gorilles (IGCP).1 Cette région comprend le Volcanoes National Park (Rwanda), le Virunga National Park (RDC), et le Mgahinga Gorilla National Park et le Bwindi Impenetrable National Park (Parc national de la forêt impénétrable de Bwindi) (Ouganda). Située dans le Rift Albertine, une région d’importance élevée pour la biodiversité sur le plan mondial, cette partie de l’Afrique a une densité démographique parmi les plus élevées du continent. Les communautés établies autour des parcs souffrent du manque d’accès aux sources d’eau fiables, ce qui les obligent à pénétrer dans les parcs à la recherche de l’eau, augmentant ainsi les pressions sur cet écosystème unique et fragile. En faisant fond de l’expertise que l’USFS a accumulé au cours des longues années d’aménagement des paysages au niveau des bassins versants, l’IGCP a établi un partenariat avec l’USFS pour une assistance technique visant à aider à résoudre le problème d’approvisionnement en eau dans cette région. L’équipe de l’USFS était composée de Jason Gritzner (hydrologue, Lassen national forest, de Joe Gurrieri (géologue régional, Intermountain region), et de Mike Chaveas (spécialiste des programmes Afrique, Office des programmes internationaux). Le paysage de Virunga est incroyablement riche grâce à la diversité des espèces endémiques et menacées que la région renferme. La région figure parmi les régions à biodiversité élevée de la planète (Plumptre et al. 2003). Ainsi, la fourniture de sources d’approvisionnement en eau fiables et sans risque à une population aussi importante que 1 Le programme IGCP est le fruit d’une collaboration entre African Wildlife Foundation (AWF), World Wide Fund for Nature (WWF), et Fauna & Flora International (FFI)

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celle vivant autour de ces parcs, tout en maintenant l’intégrité des habitats locaux, constitue un défi considérable. En analysant la gestion du bassin versant et le développement de sources d’eau, nous voulons attirer l’attention sur la véritable importance, aux niveaux régional et mondial, de ce paysage et assurer que son aménagement futur sera basé sur une meilleure compréhension de l’ensemble des valeurs environnementales, sociales et économiques qu’il peut fournir à l’état naturel. Bien que l’objectif initial de la présente mission consistait à évaluer les conditions de terrain dans les trois pays concernés, les travaux de terrain se sont limités au Rwanda et en Ouganda à cause des problèmes de sécurité et de la non-obtention de l’autorisation de sécurité (country clearance) pour passer la frontière de la RDC. Dans le but d’appréhender les problèmes liés aux ressources en eau en RDC, un atelier d’une journée a été organisé à Gisenyi, Rwanda, avec la participation de représentants de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN), des autorités du district, et des ONG intervenant dans la région. Même s’il ne nous a pas été possible d’analyser sur le terrain les conditions de la RDC, la majorité des problèmes exposés à l’équipe sont analogues à ceux des autres localités de la région de Virunga. De ce fait, ce rapport pourrait devrait être utile aux autorités congolaises et à tous ceux qui travaillent sur les problèmes de l’accès à l’eau en RDC car il complète les efforts de résolution des problèmes des ressources en eau dans le Parc national de Virunga et ses environs. D’autre part, en raison des contraintes de temps, nous n’avons pu passer que très peu de temps dans et autour du Bwindi Impenetrable National Park. Notre évaluation de cette partie de la région est donc limitée. 2. TERMES DE REFERENCE DE LA MISSION Les experts techniques de l’USFS ont fourni des conseils sur la structuration d’une analyse de l’hydrologie de la région, avec un accent particulier sur l’amélioration de l’approvisionnement en eau des communautés locales. Les objectifs spécifiques de la mission consistaient à :

1. Conduire une enquête préliminaire sur le terrain et fournir une évaluation préliminaire des systèmes hydrologiques régionaux, comprenant une caractérisation des menaces pesant sur les bassins versants et une proposition de stratégies de mitigation ;

2. Mesurer l’état actuel des informations disponibles et le niveau de surveillance existant sur l’ensemble du paysage ;

3. Identifier les questions qui doivent être résolues dans la région, et les actions à mener à compter de l’année prochaine en matière de collecte de données dans le but d’améliorer l’état actuel de la connaissance de ces bassins versants.

4. Evaluer l’état de ressources en eau dans la région, et proposer des méthodes permettant d’améliorer la quantité et la qualité de l’eau distribuée aux communautés locales.

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Les produits attendus de cette évaluation comprenaient : 1. Une analyse de l’état actuel de la connaissance de l’hydrologie de la région et de

la surveillance y afférente ; 2. Un rapport sur la caractérisation préliminaire de l’hydrologie régionale, y inclut

une description des menaces pour la santé des bassins versants parmi d’autres questions clés, et des propositions de stratégies de mitigation des menaces et de gestion des systèmes régionaux. Le rapport doit également analyser l’impact des menaces sur les bassins versants de la région, et leur condition actuelle, sur les rivières et les lacs en aval ;

3. Une liste, par ordre de priorité, des tâches à réaliser pour une évaluation approfondie de l’hydrologie du paysage, y compris le rôle futur de l’assistance technique de l’USFS ;

4. Des recommandations sur l’amélioration de l’approvisionnement en eau et de l’efficacité des systèmes d’approvisionnement en eau, en mettant l’accent sur l’amélioration de la qualité et de la quantité de l’eau.

L’itinéraire complet des activités de l’équipe de l’USFS dans la région est présenté dans l’Annexe A. 3. IDENTIFICATION DES PROBLEMES Durant la mission – visites sur terrain des sources d’eau développées et non développées ; réunions et discussions avec des représentants des organismes publics de gestion des terres et des ressources naturelles et des ONG locales et internationales ; et analyse des données existantes que nous avons pu recueillir – l’équipe de l’USFS a identifié les problèmes principaux suivants relatifs aux bassins versants régionaux et à l’état de l’eau disponible pour la consommation des communautés locales. Les communautés les plus proches des parcs sont les plus menacées Les taux d’infiltration élevés des sols et des roches volcaniques des volcans de Virunga engendrent une raréfaction des ruisellements de surface dans la zone de lave sèche où vivent les communautés les plus proches des parcs. Les sources sont rares dans la zone parce que les pluies qui tombent sur les forêts de haute altitude du parc s’infiltrent dans le sol et réapparaissent principalement comme des sources de basse altitude. Par conséquent, les communautés établies plus haut sur les flancs de montagnes manquent de sources où puiser de l’eau. Les habitants de cette « zone sèche » sont obligés de parcourir de longues distances à pied chaque jour pour chercher de l’eau. La plupart d’entre eux tentent de résoudre ce problème d’accès à l’eau en pénétrant dans les parcs pour puiser l’eau des sources, des ruisseaux, des marais, et des lacs forestiers, causant ainsi des impacts sur ces aires protégées. Les habitants profitent de leur présence dans les parcs pour pratiquer d’autres activités extractives, notamment le bûcheronnage ou l’installation de pièges à gibier sauvage. La fourniture de sources d’approvisionnement en eau fiables dans la zone sèche devient essentielle si l’on veut protéger les ressources forestières et aider les communautés dont la santé et les moyens d’existence sont très menacés.

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Les niveaux des lacs et des marais régionaux baissent Pendant notre mission dans la région, les responsables des organismes de gestion des ressources (ORTPN, ICCN, UWA) et d’autres personnes connaissant bien la région nous ont fait part de nombreuses anecdotes qui prouvent que le niveau des marais et des lacs, à l’intérieur et autour des parcs, dans les trois pays, n’a cessé de baisser ces dernières années. Même si nous n’avons pas pu trouver des données sur papier confirmant (ou infirmant) un changement de climat dans cette région, les chercheurs climatiques ont documenté une hausse des températures dans la plupart des pays d’Afrique durant le 20ème siècle ; les cinq années les plus chaudes de l’histoire s’étant produites depuis 1988. Nos observations de l’hydrologie régionale nous portent à croire que cette baisse du niveau d’eau est probablement liée au climat. Les manifestations d’un climat plus sec comprennent les terrasses lacustres abandonnées à l’agriculture permanente dans les lacs de Ruhondo et de Bulera ; les espèces de végétation terrestre apparaissant dans le marais de Kabiranyuma ; et l’évolution rapide du lac Ngezi dans le Volcanoes National Park d’habitat aquatique ouvert en zone humide. Aucun développement des sources d eau alternatives Considérant la rareté des ruissellements de surface disponibles pour les populations établies autour des parcs, et le besoin pour la population de récupérer de l’eau de la source la plus proche, il était étonnant de constater l’absence de systèmes de collecte d’eau de pluie dans les villages de la région. Pour un investissement relativement faible, il est possible de collecter un volume important d’eau dans une citerne alimentée par les gouttières longeant les toits des églises, des écoles, ou des maisons. Au Rwanda, nous avons vu très peu d’installations de ce genre sur les bâtiments situés dans la zone sèche près du parc. Par contre, l’Ouganda semble avoir bien adopté ces systèmes de collecte d’eau de pluie, néanmoins la plupart des systèmes restent sous-utilisés. Il semble que les systèmes de collecte d’eau de pluie aient été plus répandus avant la guerre, mais qu’ils ont été pillés ou détruits pendant les combats dans la région. La région commence à retrouver sa stabilité à présent, néanmoins les sentiments d’insécurité personnelle demeurent et les gens sont encore peu disposés à investir dans des structures de collecte d’eau de pluie de peur de les voir détruits ou pillés une fois de plus. Manque de leadership, d’informations centralisées, et de données Actuellement, il n’y a aucun responsable, organisme public ou ONG chargé d’assurer le leadership dans la gestion, la recherche, l’inventaire ou la surveillance des ressources en eau. En outre, il n’y a aucune coordination interfrontalière de ces activités à travers les trois pays. Par conséquent, les informations nécessaires à la prise de décision éclairée au sujet du développement des sources d’eau ou la protection des habitats aquatiques font cruellement défaut. Les données sur les sources, les marais et les lacs à l’intérieur et autour de parcs, tout comme les données biologiques et climatiques, sont dispersées et rares. Plusieurs entités régionales, notamment des organismes gouvernementaux, des sociétés de services publics et des ONG locales et internationales, sont en train de collecter des données sur les bassins versants et les ressources naturelles de la région ; cependant, les données obtenues ne sont pas centralisées et la plupart des acteurs ignorent le type de données collectées par d’autres. Les données pour la période post-1994 sont particulièrement rares à cause des troubles ayant prévalu dans la région.

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Manque d’études, d’inventaire ou de surveillance de la faune, de la flore et de l’hydrologie régionales En raison de leur importance biologique et économique élevée pour la région, les études et la surveillance ont surtout porté sur la population de gorilles de montagne dans les parcs. On en connaît beaucoup moins sur le reste de l’écologie de la région, en particulier les espèces aquatiques. Si les sources, marais, lacs ou cours d’eau localisés dans les parcs doivent être développés comme des sources d’approvisionnement en eau, alors une meilleure compréhension de la biodiversité dépendant de ces systèmes aquatiques s’avèrera nécessaire. La perturbation d’une source ou la suppression de l’écoulement d’un cours d’eau dans le but de canaliser l’eau vers une communauté voisine pourrait avoir un impact important sur la faune et la flore locales. Si aucune tentative n’est faite pour inventorier ces espèces, la perte et les répercussions de cette perte sur l’écosystème plus large ne seront jamais connues. L’absence de données climatiques et hydrologiques sur la région empêche l’évaluation des options de développement des sources d’eau et l’analyse des impacts sur l’environnement. Erosion et effets à long terme du changement de l’utilisation des terres/couverture terrestre Nous avons observé des différences importantes dans les régimes hydrologiques des bassins versants boisés et dénudés. Dans les bassins versants boisés de la région (parcs nationaux et la Réserve forestière d’Echuya), les cours d’eau transportent très peu de sédiment, alors que dans les bassins versants dénudés adjacents, les canaux sont secs et encaissés, et les zones inondées montrent des signes de dépôt sédimentaire élevé. Les forêts tropicales forment un écran/filtre très efficace entre l’atmosphère et le sol. Les taux d’infiltration sont généralement élevés dans les zones boisées, où la couche du sol forestier est bien développée. Dans les zones dénudées, la protection du sol diminue et les ruissellements de surface et l’érosion sont fréquents. La diminution de l’infiltration conduit à l’épuisement des réserves de la nappe phréatique. Le déboisement et le développement de l’agriculture autour des parcs nationaux ont augmenté les taux d’érosion le long des bancs de rivières, des ravines et des routes. Cette érosion rapide risque de se propager en amont à travers les frontières de parc, menaçant ainsi la stabilité du sol dans les forêts. La tendance de conversion des forêts naturelles en terres agropastorales autours des parcs nationaux, et la construction de routes dans les zones nouvellement habitées sont à l’origine de l’érosion chronique dans les zones auparavant intactes. Les conséquences de l’augmentation des ruissellements de surface se traduisent par la formation de grandes ravines dans les zones de pâturage et de culture, et par l’encaissement des cours d’eau. Ces problèmes sont plus sérieux dans les zones où les ruissellements sont collectés et canalisés par les routes. Ces caractéristiques érosionnelles tendent à se propager de façon régressive et risquent de toucher les parcs, menacer la stabilité du sol, épuiser les eaux souterraines, et diminuer la productivité biologique (Schéma 1).

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Schéma 1. Erosion sévère des sols volcaniques au Rwanda. La chute d’eau cause une érosion régressive, qui se déplace vers l’amont et à travers une route. 4. EVALUATION DES INFORMATIONS/DONNEES EXISTANTES SUR LA REGION

• Les cartes géologiques sont disponibles pour la région entière.

• Les données sur la qualité de l’eau ne sont pas nombreuses mais existent pour les principaux systèmes aquatiques municipaux, notamment la source de Mutobo au Rwanda et les sources de Cyuho, de Nkanka et de Rubuguri en Ouganda. La disponibilité des données sur la qualité de l’eau pour la RDC n’est pas connue.

• Données hydrologiques

• L’ITFC a surveillé l’hydrologie du marais de Kabiranyuma pendant 11 mois en 1998 ;

• Electrogaz dispose de quelques données sur les lacs Bulera et Ruhondo ; • Les données sur le débit des sources de Mutobo et de Rubindi au Rwanda,

et de Rubugeri, Cyuho, et de Nkanka en Ouganda sont disponibles ; • Les données datant d’avant 1982 sur le débit de la source de

Mpenge pourraient être disponibles ; • Le KIST (Kigali Institue of Science and Technology) peut disposer des

données sur les ressources en eau dans les zones situées en dehors du Volcanoes National Park ;

• Une étude de faisabilité a été menée sur la source de Kamira en RDC ; • Des inventaires des sources et des ruisseaux ont été réalisés par l’ICCN

pour le Parc national de Virunga, et par des consultants pour les zones situées hors aires protégées en Ouganda.

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• Les données sur la pluviométrie sont disponibles dans les stations localisées dans la plupart des aéroports de la région. Des données pluviométriques de qualité et de fiabilité variables datant d’avant 1994 sont disponibles auprès de la Station de recherche de Karisoke ; des stations de patrouille de Ntebeko et de Muhavura dans le Gorilla National Park de Mgahinga (15 ans) ; et de 5 stations du BINP. D’autres données peuvent exister à l’INERA et à l’IASE.

• Plumptre et al. (2003) ont compilé toutes les données disponibles sur les

mammifères, les oiseaux, les reptiles, les papillons, les amphibiens, les poissons lacustres et les plantes dans l’écorégion du Rift Albertine, y compris le BINP et la région de Virunga Volcanoes. Cependant, de nombreux secteurs ont été sous-étudiés ou pas étudiés du tout, et aucune information n’a été trouvée sur les macro-invertébrés. Une étude réaliste sur les amphibiens a été menée par Drewes et Vindum (1994) dans le BINP.

Voir l’Annexe B pour d’autres sources d’information en RDC. 5. ETATS DES BASSINS VERSANTS Une évaluation préliminaire des bassins versants sur les flancs sud et est du massif de Virunga à l’intérieur et autour du Volcanoes National Park, et du Mgahinga Gorilla National Park au Rwanda et en Ouganda, et du Bwindi Impenetrable National Park (BINP) en Ouganda, a été conduite. Des différences marquées ont été observées dans l’état des bassins versants localisés à l’intérieur et à l’extérieur des aires protégées (Schéma 2). A l’intérieur des parcs, où la forêt primaire est encore intacte, le sol n’est dénudé nulle part, les ruissellements de surface sont relativement abondants et contiennent très peu de sédiments en suspension, et la faune est nombreuse. Des conditions analogues ont été observées dans la réserve forestière d’Echuya. A l’extérieur des aires protégées, où les terres boisées ont été entièrement transformées en terres agropastorales, la couverture du sol est clairsemée, l’érosion est répandue, les cours d’eau coulent de manière intermittente et transportent des charges sédimentaires très élevées, et l’habitat de faune sauvage est pratiquement non-existant. En raison de la dominance des types de couverture du sol agro-pastoraux dans le paysage régional, l’état des bassins versants dans la région autour des parcs nationaux se dégradent risque de se dégrader davantage dans les années à venir. De plus, les ressources à l’intérieur du parc sont menacées à cause de la dégradation des ressources entourant les aires protégées, des réponses physiques et sociologiques naturelles à cette dégradation, et de l’absence d’une zone-tampon entre les aires protégées et les terrains privés.

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Schéma 2 : Frontière du Volcanoes National Park, Rwanda. 5.1 Erosion et dégradation des ressources régionales La dégradation du sol, de l’eau, et de la biodiversité causée par le déboisement a été largement étudiée. Le processus de transformation des terres forestières en terres agropastorales rend les sols vulnérables aux puissances érosives du vent, à l’impact des précipitations et aux ruissellements de surface. Dans la région de Virunga, les évènements pluvieux sur les terres agropastorales sont à l’origine de la plupart des cas d’érosion. Les gouttes de pluie tombent sur les sols dénudés avec une énergie telle que les particules sont délogées et peuvent être transportées facilement par les ruissellements de surface. Les impacts de ces processus sont plus marqués sur les terrains en pente, caractéristiques à la région (Schéma 3), où plus de la moitié du sol contenu dans une projection de goutte de pluie est transporté en aval (Pimental et al. 1995). Selon les estimations, l’érosion des terres arables est de 75 fois plus importante que celle des terres recouvertes par les forêts naturelles (Myers 1993). Dans les agroécosystèmes de l’Afrique, de l’Asie et de l’Amérique du Sud, les taux moyens d’érosion se situent autour de 30-40 t/ha/an (tonnes par hectare par an) (Pimental et Kounang 1998). Ce taux serait plus élevé dans les régions montagneuses où l’on pratique la culture intensive. Par exemple, au Nigéria, la perte de sol sur un champ de manioc établi sur une pente de 12% est estimée à 221 t/ha/an (Aina et al. 1977, cités in Pimental et Kounang 1998). Dans d’autres régions, les terres agricoles en pente subissant les pluies tropicales perdent pas moins de 400 t/ha/an de sol (Pimentel et Kounang 1998). Ceci dépasse de loin le taux moyen naturel de formation de sol, qui est de 0,5 à 1,0 t/ha/an (Troeh et Thompson 1993 ; Lal 1994 ; Pimentel et al. 1995).

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Schéma 3 : Agriculture à flanc de coteau, Rwanda. La conversion répandue des terres forestières indigènes en terres agropastorales dans les zones situées autour des parcs nationaux et la construction de routes dans les zones nouvellement habitées sont à l’origine de l’érosion chronique dans les zones auparavant intactes. Les processus érosionnels des pentes de montagne tendent à s’intensifier en aval, en fonction des facteurs de pente, de couverture du sol, et d’érodabilité des sols ou du substratum rocheux, et se propage dans une direction ascendante et latérale. Les caractéristiques de l’érosion chronique, notamment les ravines sur les terres agropastorales, et l’érosion régressive dans les cours d’eau encaissés risquent de se propager en amont, toucher les aires protégées et causer la dégradation de la biodiversité dans la périphérie et à l’intérieur des parcs. Les sédiments provenant de l’érosion des zones agricoles en montagne comblent progressivement les lacs locaux. A titre d’exemple, on peut citer le grand delta qui avance dans le lac Ruhondo à cause du dépôt des sédiments sur le rivage nord. L’érosion diminue la productivité biologique de plusieurs manières. Les facteurs qui sont affectés comprennent la capacité de rétention d’eau, les nutriments, les matières organiques, les profondeurs du sol, et les organismes/activités biologiques associés qui contribuent à la formation du sol. Le facteur le plus limitant en termes de croissance végétale est la non disponibilité de l’eau. L’érosion diminue la capacité de rétention d’eau des sols et augmente les ruissellements de surface. Les sols modérément érodés absorbent

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entre 10 à 300 mm d’eau de pluie en moins par hectare par an par rapport aux sols non érodés (Pimentel et Kounang 1998). En fonction de la pluviométrie, du type de sol, de la pente et d’autres facteurs, une réduction de 20 à 40% de l’eau disponible pour les plantes dans les agroécosystèmes réduit la productivité de 10 à 25% (Pimentel et Kounang 1998). A son tour, ceci diminue la quantité de matières organiques apportées dans le sol, compromet la structure de sol, diminue l’habitat de la biota du sol, et diminue la productivité globale de la zone. Les nutriments importants pour la croissance des plantes, notamment l’azote, le potassium, le phosphore et le calcium, se perdent également durant le processus érosionnel. En fait, les recherches ont démontré que les sols érodés transportés d’un site contiennent environ trois fois plus de nutriments que les sols restant (Lal 1980 ; Young 1989, cités in Pimental et Kounang 1998). Ceci est dû au fait que les concentrations de nutriments sont souvent étroitement liées aux concentrations de matières organiques (Allison 1973, cité in Pimental et Kounang 1998). Les matières organiques du sol sont essentielles à la formation des agrégats de sol (Chaney et Swift 1984, cités in Chenu et al. 2000) qui offrent la structure requise dans les sols pour faciliter l’infiltration et retenir l’humidité, favoriser la croissance des racines, stimuler la prolifération de la biota du sol, et améliorer la capacité d’échange cationique (Allison 1973 ; Langdale et al. 1992, cités in Pimentel et Kounang 1998). Pendant le processus d’érosion, les particules fines et légères des matières organiques sont transportées de manière préférentielle par le vent et l’eau. Etant donné que la plupart des matières organiques se trouvent près de la surface du sol, de grandes quantités de matières organiques peuvent se perdre avec l’érosion du sol arable (Pimental et Kounang 1998). Les études montrent que les sols transportés par les processus érosionnels contiennent 1,3 à 5,0 fois plus de matières organiques que les sols qui restent après l’érosion (Borrows et Kilmer 1963 ; Allison 1973, cités in Pimentel et Kounang 1998). Lorsque la profondeur du sol diminue et les matières organiques s’appauvrissent suite à l’érosion du sol, la disponibilité et la qualité de l’habitat de la biota du sol diminuent également. Les vers de terre, les insectes et les microbes rendent de nombreux services en améliorant la productivité des sols. Ces services comprennent le cycle des nutriments, la tunnellisation, et l’amélioration de la stabilité de l’aggrégat qui facilite l’infiltration de l’eau, empêche le durcissement du sol, rend les nutriments disponibles aux plantes, et améliore de façon globale la productivité de sol (Pimentel et al. 1980, 1997 ; Pimentel et Kounang 1998). La quantité de biodiversité dans un écosystème est très étroitement liée aux conditions pédologiques. Dans les zones très dégradées par l’érosion, les sols sont moins capables de produire la biomasse nécessaire pour soutenir une communauté diverse de plantes, d’animaux, de micro-organismes, et d’autres formes de vie (Pimental et Kounang 1998). En ce qui concerne le composant humain de l’écosystème local de la région de Virunga, à mesure que la productivité des sols diminue, la biomasse nécessaire à la survie de l’homme en terme d’alimentation, de carburants, de matériaux de construction, et autres biens ethnobotaniques se réduit.

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Pour compenser cette réduction, les systèmes d’utilisation des terres doivent être intensifiés, ce qui exige l’utilisation d’engrais chimiques et autres intrants pour augmenter la production. Sinon, les systèmes d’utilisation des terres doivent être étendus, ce qui exige la mise en production des terres en jachère ou des forêts. Dans la région de Virunga où les densités de population sont de plus de 300 habitants/km2 (Wilkie et al. 2001), presque toutes les terres disponibles sont déjà cultivées, par conséquent, les populations doivent recourir de plus en plus aux fertilisants chimiques et à l’exploitation intensive des terres afin de maintenir ou augmenter la production. Ces pratiques conduisent à l’épuisement de la productivité du sol et à la pollution des eaux de surface, entraînant ainsi une dégradation des écosystèmes aquatiques et terrestres. A mesure que les populations autour des parcs continuent à augmenter, les pressions sur les diverses ressources offertes par les parcs s’intensifieront également. Sans une gestion adéquate des ressources des bassins versants localisés en dehors des parcs, les écosystèmes protégés à l’intérieur les parcs seront toujours menacés. 6. ETUDE PRELIMINAIRE DE L’HYDROLOGIE REGIONALE 6.1 Climat Les ressources en eau sont inextricablement liées au climat, ainsi la perspective du changement de climat mondial a des répercussions sérieuses sur les ressources en eau et le développement régional en Afrique (Riebsame et al. 1995). Les efforts visant à fournir des ressources d’eau appropriées à la région de Virunga devront tenir compte de plusieurs facteurs, notamment la pression démographique, les problèmes liés à l’utilisation des terres tels que l’érosion/envasement, et les conséquences écologiques possibles des changements de l’utilisation des terres sur le cycle hydrologique. Le changement de climat – particulièrement les changements dans la variabilité des climats traduits par les sécheresses et les inondations – complique la résolution de ces problèmes. Les pauvres seront toujours les plus affectés, car ils ont l’accès le plus limité aux ressources en eau. La hausse des températures en Afrique, qui suit la tendance mondiale, risque d’avoir des impacts négatifs sur les environnements divers de l’Afrique. La faiblesse du réseau d’observation en Afrique constitue une contrainte majeure à l’amélioration de la compréhension du climat local. Il devient aussi difficile de faire des prévisions sur le changement de climat aux niveaux sous-régional et local (dans la région de Virunga par exemple). Le Groupe intergouvernemental sur le changement de climat (IPCC 2001) signale un réchauffement d’environ 0,7°C dans la plupart des pays africains au cours du 20ème siècle, sur la base des données historiques, une diminution des précipitations sur la majeure partie du Sahel, et une augmentation des précipitations en Afrique de l’Est et en Afrique Central. Les cinq années les plus chaudes en Afrique ont été enregistrées après 1988 (Kaser 1999). Depuis les années 90, la surface de la zone glaciaire dans les montagnes de Rwenzori en Ouganda a diminué d’environ 75%. Avec les changements de température

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prévus dans le temps, les tendances des précipitations ainsi que la fréquence des événements extrêmes risquent de changer. Les changements du climat local ont été observés par un fonctionnaire de district ougandais. Selon ce dernier, « dans le passé, les journées étaient plus fraîches et les pluies moins violentes et plus également réparties dans l’année. Aujourd’hui, les pluies tombent avec plus d’intensité et les inondations causent plus de dégâts sur les terres agricoles et sur les infrastructures. » (Communication personnelle, Paul S. Manirakiza, Chef adjoint du district de Kisoro). Bien que la nature exacte des changements de température, des précipitations et des événements extrêmes n’est pas encore connue, on s’accorde à reconnaître que les événements extrêmes seront encore plus sévères, et que les tendances de la plupart des variables changeront en réponse au réchauffement. Selon les prévisions, la température moyenne de surface au niveau mondial enregistrera une augmentation de 1,5°C à 6°C vers la fin de ce siècle. Les populations de l’Afrique de l’Est sont particulièrement vulnérables au changement et à la variabilité du climat, y compris les événements climatiques extrêmes tels que la sécheresse et l’inondation, partiellement en raison de leur dépendance vis-à-vis des sources d’alimentation en eau localisées (non-traitées) et de l’agriculture pluviale. Les régions arides, semi-arides et subhumides sèches sont particulièrement vulnérables à la diminution des précipitations. Même si les zones humides dans le Rift Albertine sont à l’abri d’une sécheresse prolongée, les saisons sèches peuvent se prolonger et les événements de précipitations extrêmes et d’inondation peuvent devenir plus intenses. Les populations à majorité rurales dans la région de Virunga dépendent principalement des eaux souterraines comme source d’eau potable. Les efforts en cours visant à alimenter en eau potable ces populations à croissance rapide ciblent les eaux souterraines (sources) en priorité, compte tenu de la rareté des ruissellements de surface. La demande en eaux souterraines risque d’augmenter de manière significative dans les décennies à venir, à mesure que les populations augmentent. En dépit d’une croissance démographique rapide et la dépendance sur les sources d’eau localisées, très peu d’études se sont penchées sur les impacts du changement de climat sur les ressources en eau (Hulme et al. 2001), qui restent méconnus. D’autre part, l’évaluation de l’impact du changement de climat et de la variabilité du climat sur les ressources en eau en est à ses toutes premières étapes. Il est donc nécessaire de renforcer les capacités de développement d’une évaluation intégrée des ressources en eau et de riposte aux événements climatiques. Les grands lacs de l’Afrique peuvent également être particulièrement sensibles au changement de climat (Watson et al. 1998). La baisse régionale des niveaux des lacs et des zones humides dans la région de Virunga semble être liée au climat. L’impact du changement de l’utilisation des terres/couverture du sol n’est pas encore connu. Dans les lacs à faibles débits tels que le lac Bulera, une réduction minime des précipitations sur une période prolongée peut stopper le débit et interrompre la capacité de génération d’électricité. Dans les lacs Ruhondo et Bulera, la baisse des niveaux des lacs est mise en évidence par les terrasses lacustres abandonnées à l’agriculture permanente, et les marques de marée

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haute dans la zone de prise d’eau pour la production d’énergie hydroélectrique qui sont beaucoup plus hautes que le niveau d’eau actuel. ElectroGaz, une société des services publics au Rwanda, dispose apparemment de données historiques sur les niveaux des lacs Ruhondo et Bulera, malheureusement, l’équipe n’a pas pu obtenir ces données avant son départ. Les données sur les fluctuations du niveau des lacs aideraient à discerner le degré auquel les niveaux actuels du lac reflètent les cycles saisonniers, la sécheresse, ou sont affectés par l’abaissement du niveau pour la production d’électricité. Les marais jouent un rôle important dans la régulation de l’écoulement de l’eau vers le lac Bulera (Weber 1987). Seulement la moitié de ce marais est encore intacte. Les tentatives antérieures d’assèchement du marais ont eu des impacts négatifs sur la production hydroélectrique à partir du lac Bulera. Les fonctions de régulation de l’eau vers le lac Bulera du marais deviendront plus critiques compte tenu du réchauffement du climat. Le marais de Kabiranyuma est un autre endroit où les conditions d’assèchement sont mises en évidence. Dans ce marais, les espèces de végétation terrestres sont apparues parmi les espèces marécageuses, un événement qui a été documenté par l’ITFC (2001). Les systèmes d'approvisionnement en eau par gravité, qui tirent l’eau de la zone humide, peuvent contribuer à l’assèchement d’une partie du marais située à proximité des canaux creusés, mais les effets sur les grandes plaines marécageuses supérieures et inférieures sont probablement minimes. Cependant, sans un suivi hydrologique à long terme, les effets réels sur le marais du système d’eau ne seraient que pure spéculation. Le marais de Rugezi, une zone inondée également située à haute altitude dans la région, qui n’est pas affectée par un système d’eau, devrait être surveillé tout comme le marais de Kabiranyuma afin d’évaluer les changements induits par l’homme par rapport aux changements hydrologiques et écologiques liés au climat. Certaine des preuves les plus conclusives de conditions climatiques plus sèches ont été observées dans les lacs à bassin fermé à l’intérieur des parcs. Le lac Ngezi, en particulier, est en cours d’évolution d’habitat aquatique ouvert en zone humide (Schéma 4). Etant donné que le lac Ngezi se trouve dans un bassin fermé (aucun débit entrant ou sortant), les niveaux du lac sont très sensibles aux précipitations et à l’évapotranspiration. Une baisse des précipitations et une hausse de l’évapotranspiration dues aux températures plus élevées entraînent une baisse du niveau du lac. Dans la zone où l’évolution de la nappe d’eau libre en marais se produit, plusieurs grands tronçons d’arbre ont été trouvés (Schéma 5), ce qui indique que historiquement, le lac a connu des périodes de sécheresse prolongée qui ont duré assez longtemps pour permettre la croissance d’arbres de grande taille. Lorsque les conditions plus humides sont revenues, les arbres ont été inondés et sont morts. Ce signe semble confirmer l’hypothèse que les niveaux des eaux des lacs et des zones inondées dépendent beaucoup plus de facteurs climatiques cycliques que de facteurs induits par l’homme.

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Schéma 4. Evolution continue de la nappe d’eau libre en écosystème marécageux dans le lac Ngezi.

Nous avons recueilli des informations anecdotiques au sujet d’une réduction générale du débit des sources, cependant aucune donnée de suivi n’a pu être obtenue pour corroborer ces hypothèses. Sur la frontière du parc au Rwanda près de la source de Kagano, des macro-invertébrés ont été trouvés dans des cours d’eau connus pour être éphémères. La présence de ces macro-invertébrés indique que même pendant les périodes sèches, lorsque les ruissellements de surface sont taris, il existe un écoulement hyporhéique suffisant (la zone saturée au-dessous du lit) pour soutenir ces organismes. Pendant les périodes plus humides, ces cours d’eau peuvent avoir un écoulement de surface permanent.

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Schéma 5. La présence de grands tronçons d’arbre parmi les espèces successionnelles des marais indique des périodes sèches prolongées dans le passé.

6.2 Hydrologie des volcans de Virunga Les systèmes hydrologiques de la région de Virunga ne sont pas bien définis, toutefois un modèle hydrologique conceptuel préliminaire peut être construit sur la base des cartes géologiques (Département d’études géologiques et mines, 1966 ; Département de géologie et de minéralogie, Musée royal de l’Afrique centrale, 1991) et des observations sur le terrain de l’équipe de l’USFS. En outre, les investigations faites par l’U.S. Geological Survey (Oki et al. 1999) fournissent un modèle d’hydrologie de terrain volcanique qui peut servir de base de travail. Certaines caractéristiques géologiques et hydrologiques de la région de Virunga favorisent l’occurrence et la rétention de d’eau douce dans les couches aquifères souterraines, et cela même si les caractéristiques géologiques et hydrologiques des couches aquifères varient considérablement. La composition chimique et les modes d’emplacement des roches volcaniques et des dépôts sédimentaires, ainsi que des processus érosionnels subséquents qu’ils ont subi ont donné lieu à une diversité de propriétés hydrauliques qui contrôlent le stockage et l’écoulement de l’eau. Les ruissellements de surface sont rares à travers le paysage à cause de la perméabilité élevée des roches volcaniques.

Trois principaux groupes de roches volcaniques existent : coulées de lave, dikes, et dépôts pyroclastiques. Les coulées de lave dans la région sont surtout basanitiques à trachyandesitiques. Certaines roches volcaniques sont des unités encaissantes ou des couches aquifères relativement pauvres (dikes, coulées pyroclastiques, et roches trachyandesitiques). D’autres, comme les roches basanitiques, sont parmi les roches les plus perméables sur terre. Ces deux types de roches se rencontrent dans la région de Virunga. L’occurrence des eaux souterraines dans la couche aquifère des roches volcaniques du Virunga est récapitulée sur le Schéma 6.

Les espaces vides dans une séquence stratifiée de coulées de lave génèrent une perméabilité élevée. La lave devient généralement plus perméable lorsque la distance par

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rapport au cratère augmente. Les couches de mâchefer en haut et en bas des coulées forment généralement des couches aquifères productives avec une perméabilité analogue à celle du gravier à grain grossier. Cependant, certaines laves se refroidissent et forment un corps de roche massive beaucoup moins perméable. Les tubes de lave sont extrêmement perméables et peuvent s’étendre sur plusieurs kilomètres. Elles se forment lorsque la lave fondue s’échappe de la croûte solidifiée. Des tubes de lave ont été observés au Rwanda dans les coulées de lave émanant de la grande voûte entre Mt. Visoke et Mt. Sabinyo, et dans une coulée de lave sur le flanc sud du Mt. Gahinga.

Schéma 6 : Les eaux souterraines s’écoulent généralement des zones topographiquement élevées vers les vallées. Les eaux souterraines ont généralement un flux descendant dans les montagnes, ascendant dans les vallées, et horizontal dans la zone intermédiaire (zone sèche). Dans les endroits où l’érosion a exposé des compartiments de dike dans les vallées inondées sur les pentes supérieures des volcans, les eaux souterraines peuvent s’écouler directement vers les cours d’eau. Dans d’autres zones, les eaux souterraines endiguées peuvent s’écouler vers les réseaux d’eaux souterraines en aval. On trouve de l’eau perchée dans les zones où les roches peu perméables empêchent le flux descendant des eaux souterraines suffisamment pour permettre à un plan d’eau perché de se développer. Les sources de contact régionales apparaissent là où les eaux souterraines sont forcées de faire surface à cause des roches peu perméables.

Les coulées de lave sortent des calderas centrales et des fissures dans les zones de rift linéaires le long des flancs des volcans. En conséquence, les zones de rift contiennent probablement de nombreuses dikes verticaux ou en pente rapide, qui intersectent les coulées de lave en pente douce. Les dikes sont des couches minces quasi-verticales de roche peu perméable qui font intrusion dans les roches existantes. Les dikes peuvent s’étendre verticalement et latéralement sur de longues distances et empêcher ainsi le flux des eaux souterraines (Schéma 6). Dans un complexe de dikes, les dikes s’intersectent à divers angles et compartimentent la roche plus perméable dans laquelle des eaux souterraines peuvent être retenue. Les eaux retenues dans les dikes peuvent constituer une source d’eau importante sur certains volcans. Là où les dikes ont été érodés ou se sont

Roches précambriens (faible perméabilité)

Roches volcaniques (perméabilité élevée)

Sources de contact régionales

Sources perchées

Sources endiguées

Dikes

Zone sèche

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fissurés, des sources peuvent surgir des fissures des dikes. Le volume d’eau stocké dans les aquifères endigués est important par rapport à d’autres sources d’eau en haute altitude, et peut constituer une source d’approvisionnement en eau relativement stable. Toutefois, par rapport au volume total des eaux souterraines régionales, la quantité d’eau retenue dans les dikes n’est pas importante.

L’eau perchée peut se produire dans les zones où les roches peu perméables empêchent le flux descendant des eaux souterraines suffisamment pour permettre à un plan d’eau saturé de se développer sur les roches insaturées (Schéma 6). Ces roches peu perméables comprennent les coulées massives et épaisses de laves et les couches de sol et de cendres érodés. Les plans d’eau perchés peuvent fournir des quantités d’eau utilisables aux sources et aux puits. La capacité de stockage naturelle des nappes perchées est généralement faible et le flux des sources d’eau perchée est en général irrégulier. L’eau perchée est importante principalement en raison de son altitude élevée et de son occurrence dans la zone sèche.

Les principales sources d’eaux douces souterraines dans la région de Virunga sont les grandes sources de contact qui s’écoulent à l’extrémité des coulées de lave (Schéma 6). Dans les endroits où les coulées de lave perméables contenant les eaux souterraines atteignent le fond de vallée et coulent à travers les roches précambriennes peu perméables, de grands volumes de l’eau sont forcés de faire surface. Ce type d’écoulement d’eaux souterraines est représenté par les sources de Mutobo, de Rubindi, et de Mpenge au Rwanda, et de Cyuho et de Nkanka en Ouganda. 6.3 Hydrologie du Bwindi Impenetrable National Park Le milieu géologique du Bwindi Impenetrable National Park (BINP) est complètement différent de celui de la région des volcans de Virunga. Bwindi a un relief extrêmement découpé, puisqu’il fait partie de hautes terres de Kigezi qui se sont formées suite au bombement de la vallée du Western Rift. La zone s’étend au-dessus des couches de phyllite, de quartz, de quartzite, de schiste et de granit bitumeux précambriens du système de Karagwe-Ankolean. Ces roches sont généralement peu perméables et laissent passer l’eau principalement à travers des larges failles. Par conséquent, l’infiltration est limitée, la nappe phréatique est peu importante, et une grande partie des précipitations s’écoulent vers les cours d’eau. Bwindi a un réseau de rivières assez dense, y compris des cours d’eau permanents à l’intérieur et sur la frontière du parc. Ainsi, le problème d’intrusion des populations dans le parc afin de chercher de l’eau est un moins sérieux que dans la région de volcans de Virunga. Le BINP est un bassin versant important et la source beaucoup de rivières s’écoulant vers le nord, l’ouest et le sud. Les principales rivières sont l’Ivi, le Munyaga, l’Ihihizo, l’Ishasha, et le Ntengyere qui s’écoule dans le lac Edward . D’autres rivières coulent vers le lac Mutanda. Le BINP est donc critique à l’équilibre hydrologique de la région. La zone a une longue histoire de coupes de bois intensives, d’empiétement pour l’agriculture, l’exploitation minière, le braconnage, la pêche, et de feux de brousse. Bien que la pêche soit interdite dans les rivières du BINP, la pêche illicite est toujours pratiquée et la faune piscicole reste encore inconnue.

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6.4 Hydrologie des marais Les zones marécageuses de Kabiranyuma, caractérisée par Carex spp., Lobelia wollastonii et Alchemilla johnstonii dans sa partie supérieure, semblent être des plaines marécageuses. Les plaines marécageuses sont des zones inondées formant des tourbes alimentées principalement par le flux des eaux souterraines. Elles constituent souvent l’habitat d’espèces de plantes et d’animaux uniques. Dans les terrains montagneux, elles se présentent souvent comme un monticule de tourbe à la base d’une pente de montagne et légèrement au-dessus du fond de vallée. C’est précisément la position topographique et le relief du marais de Kabiranyuma. Les tourbières sont généralement rares sur le continent africain, cependant, les sommets des hautes montagnes de l’Afrique de l’Est font partie des rares endroits en Afrique tropicale où la formation de tourbe est possible. Bien que les tourbières soient mentionnées dans la plupart des descriptions de ces montagnes (ex. Hedberg 1964), la connaissance à leur sujet reste limitée. Les études de l’écologie du paysage portant sur la formation et le fonctionnement hydrologique des tourbières font encore défaut à présent. Un vol reconnaissance en hélicoptère au-dessus du Volcanoes National Park au Rwanda a permis à l’équipe d’inspecter les marais et les lacs à partir du ciel. Le marais de Rugezi, localisé dans la voûte entre Mt. Sabinyo et Mt. Gahinga, semble être très identique au marais de Kabiranyuma dans sa végétation (lobelia géant) et sa morphologie, ce qui indique qu’il s’agit également d’une plaine marécageuse ayant une importance écologique. Les principales zones inondées dans le BINP sont Mubwindi, un marais de joncs, et Ngoto, un marais de papyrus. Même si l’équipe n’a pas pu les visiter, ces zones inondées sont probablement des marais de tourbe. Elles se composent de sols à niveaux d’humus variables, dont l’acidité varie entre pH 2,9 et 5,2. Contrairement aux plaines marécageuses qui sont alimentées par les eaux souterraines, les tourbières sont alimentées par les pluies et, par conséquent, ont un pH faible. Les tourbières à faible pH forment généralement l’habitat d’espèces de plantes et d’animaux uniques. 7. ETUDE PRÉLIMINAIRE DES RESSOURCES EN EAU DE LA REGION La région de Virunga, dans l’ensemble, a une multitude de sources d’eau. Les forêts de montane dans les aires protégées facilitent la collecte, l’infiltration, et le stockage de grandes quantités d’eau. Les roches volcaniques très poreuses de la région favorisent le stockage de cette eau dans la sous-surface plutôt que dans les cours d’eau. Toutes les sources d’approvisionnement en eau développées et non-développées observées pendant les visites de site sont localisées aux points d’évacuation des eaux souterraines (c.-à-d. les sources et les marais). Le problème réside dans la distribution spatiale des points d’évacuation des eaux souterraines par rapport à la population. Il y a trois options possibles pour amener l’eau des sources jusqu’aux populations : 1) flux par gravité à partir d’une source vers les utilisateurs en aval ; 2) pompage à partir d’une source pour les utilisateurs en amont ; et 3) extraction à partir de puits près de

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l’endroit où l’eau est demandée. Le choix d’une méthode ou d’une source d’eau dépend des ressources disponibles et des préférences de la communauté. Chacune de ces méthodes a des avantages et des inconvénients. Le Tableau 1 est un tableau comparatif qui permet d’évaluer les options d’approvisionnement en eau disponibles. Les parties prenantes dans chacune des trois pays s’accordent généralement à reconnaître que l’accès des communautés locales aux sources d’eau est un problème sérieux qui doit être résolu très rapidement. Bien qu’on soit généralement tenté de résoudre le problème le plus vite possible par tous les moyens disponibles, de nombreuses personnes nous ont fait part de leur désir de trouver les solutions qui n’auront pas d’impact négatif sur les parcs. Si les besoins en eau ne peuvent pas être satisfaits par les sources localisées en dehors des parcs, certains veulent étudier les options de développement des sources d’eau dans les parcs. Les sections suivantes décrivent les diverses sources d’approvisionnement disponibles dans la région de Virunga, sur la base de l’enquête que nous avons menée sur le terrain. 7.1 Collecte de l’eau de pluie La collecte de l’eau de pluie est une technologie simple qui consiste à collecter l’eau de pluie dans des gouttières reliées à une citerne de collecte. La viabilité de la collecte de l’eau de pluie a été étudiée et testée dans plusieurs régions en développement (Gould 1992 ; Gould et McPherson 1987 ; Nissen-Petersen 1982 ; Pacey et Cullis 1989 ; Schiller et Latham 1987 ; UNEP 1982 ; Wall et McCown 1989) et s’est révélé très efficace dans plusieurs cas. La région de Virunga reçoit suffisamment de précipitations sur une grande partie de l’année pour que la collecte de l’eau de pluie puisse être une technologie viable pour les foyers et les villages ruraux. Etant donné que le toit constitue la principale zone de capture, la quantité et la qualité de l’eau de pluie collectée dépendront de la surface et du matériel dont la toiture est faite. Les grandes toitures des écoles et autres grands bâtiments permettent de collecter et de stocker de grandes quantités d’eau en prévision de la saison sèche. De l’eau de pluie relativement pure peut être collectée sur les toits en tôle ondulée galvanisée, en aluminium, en tuiles ou en ardoises. Les toitures en chaume construites suivant la pente adéquate et reliées à des gouttières en bambou permettent de collecter presque la même quantité d’eau de pluie à moindre coût (Gould, 1992), cependant elles sont moins recommandées à cause des risques possibles sur la santé. De même, les toits recouverts de peinture métallique ou autres enduits ne sont pas recommandés parce qu’ils peuvent modifier le goût ou la couleur de l’eau recueillie. Les toits doivent également être nettoyés régulièrement pour enlever la poussière, les feuilles et les crottes d’oiseau afin de maintenir la qualité de l’eau produite. Les citernes de stockage des eaux de pluie collectées par les gouttières peuvent être installées au-dessus ou au-dessous du sol. Les précautions exigées dans l’utilisation des citernes de stockage comprennent l’installation d’une clôture adéquate pour réduire les risques de contamination par l’homme, les animaux ou autres contaminants environnementaux, et d’un couvercle adéquat pour empêcher la croissance d’algues et la multiplication des moustiques. Les conteneurs ouverts ne sont pas recommandés pour le

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stockage de l’eau destinée à la boisson. L’entretien se limite généralement au nettoyage annuel de la citerne et à l’inspection régulière des gouttières. Les procédures d’entretien comprennent l’élimination des saletés, des feuilles et des autres matières accumulées. Le nettoyage doit être effectué avant le début de la saison des pluies. La qualité bactériologique de l’eau de pluie collectée grâce au système de capture maintenu correctement, relié à une citerne de stockage bien couverte et munie d’un robinet, est généralement appropriée à la boisson, et répond généralement aux normes d’eau potable de l’Organisation mondiale de la santé. Au lieu de s’éventer après un stockage prolongé, la qualité de l’eau de pluie s’améliore dans le temps car les bactéries et les agents pathogènes meurent progressivement. Le système de capture sur le toit et les citernes de stockage de l’eau de pluie peuvent procurer une eau de bonne qualité, suffisamment propre pour la boisson, aussi longtemps que le toit est propre, imperméable, et fabriqué à partir de matières non-toxiques (les peintures à base de plomb et les matériaux contenant de l’amiante sont à éviter), et situé loin des arbres en surplomb. Les technologies de collecte des eaux de pluie sont faciles à installer et à utiliser. Les membres de la communauté locale peuvent être facilement formés sur l’emploi de ces technologies, et les matériaux de construction sont également facilement disponibles. Elles sont pratiques dans la mesure où elles procurent l’eau au point de consommation, et les membres de la famille peuvent contrôler leur propre système, ce qui réduit considérablement les problèmes d’opération et d’entretien. La collecte des eaux de pluie a peu d’impacts négatifs sur l’environnement par rapport à d’autres technologies de développement des sources d’eau. Les inconvénients des technologies de collecte des eaux de pluie sont principalement liés à l’approvisionnement limité et à l’incertitude des pluies. La faisabilité de la collecte des eaux de pluie dans une localité donnée dépend largement de la quantité et de l’intensité des précipitations. Etant donné que les précipitations dans la région de Virunga sont inégalement distribuées tout au long de l’année, d’autres sources d’eau domestique sont nécessaires pendant la saison sèche. Les décisionnaires doivent comparer le coût total des projets de collecte des eaux de pluie aux avantages économiques de la conservation de l’eau procurée par d’autres sources plus coûteuses. De même, le coût de la dégradation physique et environnementale liée au développement des sources alternatives disponibles doit également être évalué et ajouté à l’analyse économique. 7.2 Sources des couches aquifères perchées Les sources de Kagano et de Bushokoro sont des systèmes d’approvisionnement par gravité prometteurs de faible volume visités par l’équipe. Elles sont situées dans la zone de lave sèche près de la frontière du Volcanoes National Park. La source de l’eau est supposée être des couches aquifères perchées qui produisent un petit volume d’eau tout au long de l’année. Dans la zone de lave près de la frontière du Parc, le développement de petits systèmes d’alimentation par gravité analogues au système de Kagano doit être

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poursuivi. Ces systèmes ont l’avantage d’être situés près des utilisateurs les plus nécessiteux, et certains peuvent être installés à l’extérieur du Parc. Les observations de l’équipe dans la région de Kagano ont permis d’identifier plusieurs endroits le long de la frontière du Parc où des systèmes de collecte des suintements pourront être construits. Les couches aquifères perchées potentielles peuvent ne pas avoir de sources visibles à la surface mais peuvent être identifiées par la présence de la végétation marécageuse. Le Schéma 7 montre un diagramme de construction d’un système de collecte de suintement de faible volume qui pourrait être employé pour développer ces couches aquifères perchées.

Schéma 7. Vue de haut et coupe transversale d’une installation de collecte de suintement. (Source : North Carolina Cooperative Extension Service, Numéro de publication : AG 473-15) Note : 1” (inch) = 2,54 cm ; 1’(foot) = 0,305m 7.3 Sources de contact régionales Les sources de Mutobo, Rubindi, et Mpenge au Rwanda, et de Cyuho et Nkanka en Ouganda sont des sources de contact régionales de volume élevé, situées au point de contact géologique entre les roches volcaniques et les roches précambriennes. En

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Ouganda, les sources sont situées à environ 300 mètres au-dessous de la zone de lave près de la limite du parc. Au Rwanda, elles sont situées à environ 600 mètres au-dessous de la frontière. La qualité des sources est bonne, à l’exception de la teneur élevée en fluorure dans certains écoulements à Cyuho et en fer dans ceux de Mutobo. Ces sources peuvent fournir de l’eau à un grand nombre de personnes. L’eau est de bonne qualité et les fluctuations saisonnières du débit ne sont pas importantes. L’inconvénient principal serait l’investissement en capital important nécessaire pour la construction du système de pompage et de l’infrastructure de distribution pour alimenter en eau la zone sèche localisée à des centaines de mètres d’altitude au-dessus des sources. Dans le long terme, cependant, cette option pourrait être la solution la plus logique au problème. Le système d’approvisionnement en eau par gravité de Rubuguri fournit de l’eau à la ville de Rubuguri à partir d’une source située à l’intérieur du BINP. Le système semble être efficace et fonctionne correctement. Un inconvénient de la présence de ce système d’alimentation en eau et du personnel d’entretien nécessaire à l’intérieur du BINP est la perturbation éventuelle des gorilles qui fréquentent le secteur. 7.4 Sources des zones humides Le système d’approvisionnement en eau de Nyakagezi collecte l’eau à partir d’un petit marais situé à l’intérieur du Mgahinga Gorilla National Park près de la frontière du parc. L’eau semble avoir une teneur élevée en fer et autres minerais, ce qui a causé l’encrassement des tuyaux et la réduction du débit de l’eau. Les eaux s’écoulant des marais ont en général une teneur élevée en constituants organiques, en acide fulvique principalement. L’aluminium et le fer complexé par la matière organique dissoute peuvent devenir des constituants principaux de l’eau des marais, et peuvent causer l’encrassement des tuyaux. Ces processus biogéochimiques sont mis en évidence par les suintements de fer observés dans la plupart des zones humides visitées par l’équipe. Les problèmes du système de Nyakagezi soulignent le besoin de faire attention en proposant un système d’approvisionnement en eau alimenté par les marais, et la nécessité d’une analyse des composants chimiques de l’eau pendant la phase de conception du système afin de prévenir l’encrassement du système. Le Programme de surveillance écologique de l’Institution de conservation de la forêt tropicale (ITFC) surveille la végétation, la faune et l’hydrologie du marais de Kabiranyuma de manière sporadique depuis 1997. La situation de sécurité a permis de réaliser seulement 11 mois de surveillance hydrologique durant la période 1997-1998 (Mulders 1998), trois missions successives de surveillance sur le terrain de la végétation en 1999, 2000, et 2001 ; et un inventaire des petits mammifères en 1996. Aucun inventaire des amphibiens n’a été fait, en dépit de leur importance en tant qu’indicateurs sensibles du changement d’habitat. En raison du manque de données, peu de conclusions peuvent être faites au sujet des changements écologiques du marais suite à l’exploitation de systèmes d’approvisionnement en eau par gravité. L’ITFC (2001) signale une légère augmentation des espèces des zones sèches et un déclin de certaines espèces des zones humides. L’eau est extraite du marais depuis les années 40. Par conséquent, il est possible qu’un nouvel équilibre hydrologique et écologique se soit instauré longtemps avant le

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début de la surveillance, et que tous les changements détectés par le programme de surveillance en cours sont causés par des facteurs climatiques ou autres facteurs naturels. Nous pensons que les sources marécageuses situées à l’intérieur des parcs ne devraient pas être développées pour l’alimentation en eau. Comme le démontrent les systèmes de Kabiranyuma et de Nyakagezi, les projets de développement des sources d’eau de marais ont un taux d’échec élevé dû à un certain nombre de facteurs socio-économiques et technologiques (Franks et al. 2003). Les marais de haute altitude dans les voûtes séparant les volcans sont des habitats uniques et précieux, et peuvent figurer parmi les habitats écologiques à biodiversité élevée de la région de Virunga. La flore et la faune dans ces habitats ont un degré d’endémisme élevé (ITFC 2001). Les autres zones humides ayant une valeur écologique égale ou supérieure comprennent les lacs et les marais de cratère qui existent dans les cônes volcaniques sur la voûte inférieure entre le Mt. Visoke et le Mt. Sabinyo, et sur la crête de certains grands volcans. Les conditions climatiques extrêmes dans la zone afroalpine, en particulier les givres nocturnes, favorisent la formation de tourbe en empêchant la décomposition microbienne rapide des matières végétales mortes. Un autre projet de collecte d’eau à partir du marais de Rugezi entre le Mt. Sabinyo et le Mt. Gahinga est à l’étude pour alimenter les habitants du village de Ntebeko en Ouganda. Cette zone renferme un des plus grands complexes marécageux de la région de Virunga. Il est fortement recommandé de comparer les coûts écologiques aux avantages socio-économiques du projet. 7.5 Puits Les puits servent à l’alimentation en eau dans de nombreuses régions d’Afrique, y compris le Rwanda (Schéma 8) et l’Ouganda. Les puits sont construits principalement dans les zones où seules les eaux souterraines sont disponibles. Plusieurs puits ont été construits dans la région de Kisoro avec plus ou moins d’efficacité. Certains fonctionnent toujours correctement tandis que d’autres ne sont plus opérationnels. Les puits connaissent les mêmes problèmes que les autres systèmes d’alimentation en eau, notamment la panne de la pompe, le manque de pièces de rechange et le manque d’entretien. Dans les zones où les conditions de la couche aquifère sont variables, comme les couches aquifères des roches volcaniques de la région de Virunga, plusieurs puits exploratoires ont dû être creusés avant qu’on ait pu en localiser un avec suffisamment de rendement à une profondeur raisonnable.

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Schéma 8. Un puits muni d’une pompe manuelle alimente en eau un village près du Parc national d’Akagera au Rwanda. 8. RECOMMANDATIONS ET PROCHAINES ETAPES 8.1 Administratif Une condition essentielle à la réussite de la gestion des ressources en eau est l’existence d’un cadre composé de personnes intéressées et motivées qui connaissent bien les problèmes, qui maîtrisent la technologie de développement des sources d’eau, l’hydrologie et la biologie aquatique, et qui peuvent mettre en œuvre les programmes et les projets. Les recommandations pour l’instauration d’un tel cadre sont présentées ci-dessous :

1. Identifier un coordonnateur régional ou une agence/entité de coordination régionale qui peut organiser et diriger un programme de gestion, d’inventaire et de suivi des informations sur les ressources en eau. Malgré les facteurs politiques complexes qui peuvent entraver l’efficacité dans ce domaine, le coordonnateur ou l’agence de coordination idéale pourra travailler avec les ONG et les institutions publiques dans les trois pays concernés.

2. Nommer/créer un administrateur de données régional et une base de donnée

centralisée dans le but d’améliorer la communication, la gestion et le partage des informations sur les ressources en eau et le climat.

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3. Intégrer les initiatives, les buts et les objectifs de conservation des ressources et des espèces aquatiques dans les programmes des ONG et des gouvernements.

4. Impliquer des hydrologues et des biologistes dans le processus de planification et

de développement des sources d’eau.

5. Développer un programme régional de formation sur la surveillance et la gestion des écosystèmes d’eau douce.

6. Dans des aires protégées, former les gardiens et autres gestionnaires sur

l’importance de l’écologie des eaux douces et de la biodiversité (ou nommer des gardiens spéciaux pour la surveillance des espèces aquatiques et de l’hydrologie).

8.2 Inventaire Avant de faire des recommandations valables au sujet du développement des sources d’eau supplémentaires, il est nécessaire de procéder à un inventaire des sources disponibles et une évaluation des valeurs écologiques liées à ces sources.

1. Sources perchées : Mener une étude hydrogéologique dans la zone de lave sèche près des frontières des parcs afin d’identifier et de caractériser les couches aquifères perchées qui pourront être employées pour l’alimentation en eau locale. Inclure la localisation GPS, le volume de la couche aquifère, la variation saisonnière du débit, la qualité de l’eau, le cadre géologique, et la flore et la faune des zones humides.

2. Sources endiguées : Mener une étude hydrogéologique sur les pentes supérieures

des volcans afin d’identifier et caractériser les couches aquifères qui pourront être employées pour l’alimentation en eau locale. Ces sources doivent seulement être employées en dernier recours en raison des impacts écologiques probables de leur développement.

3. Zones humides : Déterminer la surface, l’étendue, et la composition des

écosystèmes des zones humides et des forêts riveraines. Cartographier la périphérie (surface) et entreprendre un inventaire de la flore et de la faune, de l’hydrologie de base, et de la qualité de l’eau.

4. Cours d’eau : Cartographier les frontières des bassins versants et entreprendre un

inventaire du régime de débit, de la qualité de l’eau, du degré d’incision, et de la location des canaux d’érosion dans les cours d’eau le long des frontières des parcs.

5. Biota aquatique : Définir la composition et la distribution spécifiques et

l’abondance de la biota aquatique des eaux douces. Dans le BINP, les données sur la composition, la distribution, l’abondance des poissons dans les cours d’eau du Bwindi, et les niveaux de récolte par les gens du pays permettront d’évaluer la faisabilité de l’utilisation durable des stocks de poisson des rivières.

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8.3 Surveillance Le manque de données climatiques et hydrologiques sur la région est un obstacle à l’évaluation des options de développement des sources d’eau et à l’analyse des impacts sur l’environnement. Les actions de surveillance ci-dessous sont recommandées :

1. Climat : Améliorer les stations de surveillance de la pluviométrie existantes et installer de nouvelles stations dans les zones de faible couverture. Les sites possibles comprennent les stations de patrouille des parcs, les sièges des parcs, le marais de Kabiranyuma et d’autres sites choisis dans les parcs. Employer des instruments de mesure précis et former le personnel sur la lecture appropriée et le calibrage des instruments.

2. Sources : Commencer la surveillance du taux de débit et de la variabilité

saisonnière des sources perchées et des sources endiguées potentielles, et améliorer la surveillance du débit et de la qualité de l’eau des sources de contact régionales.

3. Lacs et marais : Instituer un programme de surveillance hydrologique pour le lLac

Ngezi, Muderi I et II, le lac de cratère de Muntango sur Mt. Karisimbi, les lacs Bulera et Rugezi, et le complexe marécageux de Rugezi entre Mt. Sabinyo et Mt. Gahinga. Renforcer la surveillance hydrologique du marais de Kabiranyuma.

4. Organismes aquatiques : Surveiller la santé de l’écosystème aquatique suite au

développement d’une source d’approvisionnement en eau de source ou de marais. 8.4 Développement des sources d’eau Les étapes qui peuvent être entamées immédiatement pour lancer le processus de planification du développement des systèmes d’approvisionnement en eau sont présentées ci-dessous :

1. Organiser les groupes de parties prenantes et travailler sur la base de la matrice de prise de décision (Tableau 1).

2. Développer un plan d’installation de systèmes de collecte d’eau de pluie.

3. Evaluer les futurs besoins en eau de la population selon le modèle de croissance

par habitant projeté. Ceci aidera à guider le choix des sources d’eau à développer.

4. Commencer une évaluation spécifique au site pour les sources déjà identifiées pour le développement (ex : Nkanka, Kamira).

5. Conduire une évaluation de ressources d’eaux souterraines pour le forage

exploratoire.

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6. Réaliser une analyse environnementale complète pour tout développement ou amélioration prévue dans les parcs (c.-à-d. excavation de matériaux dans les zones humides – Ngezi).

7. Eviter de développer des systèmes qui sont alimentées par les zones humides des

parcs compte tenu de la valeur écologique élevée de ces dernières dans une île à biodiversité menacée. L’eau des marais est souvent exposée aux contaminants et ne devrait pas être employée sans un traitement adéquat.

8. Protéger le complexe marécageux du bassin versant du lac Bulera/Rugezi des

perturbations supplémentaires afin que les changements climatiques ne causent la cessation de l’écoulement du lac Bulera, éliminant ainsi la capacité de production d’électricité.

8.5 Suggestions pour la planification des projets de développement des sources d’eau Le manque de planification constitue la cause principale de l’échec de certains projets d’approvisionnement en eau dans la région. Avant de démarrer un projet, les étapes de planification importantes suivantes doivent être accomplies :

1. Définir le problème. Dans la région de Virunga, le problème est d’amener l’eau jusqu’à la population établie dans la zone de lave sèche pour que cette dernière ne ressente plus le besoin de pénétrer dans les parcs pour chercher de l’eau.

2. Organiser l’appui communautaire. Le succès du projet dépend du soutien de la

communauté. Le projet doit être promu afin que la communauté se rende compte des avantages qu’il peut apporter dans leur vie quotidienne. Toutes les parties prenantes doivent être impliquées dans le processus de prise de décision, et les habitants doivent être formés sur l’exploitation et la maintenance du système.

3. Collecter les données environnementales et socio-économiques. Le

développement des sources d’eau ne doit pas avoir des impacts négatifs sur les ressources écologiques valables. La qualité et la quantité de l’eau doivent être analysées. Une source d’eau qui se tarit ou qui rend les habitants malades est vouée à l’échec. Selon les projections de croissance démographique, le projet doit être conçu pour satisfaire les besoins en eau d’une population plus importante.

4. Analyser les solutions de rechange et choisir une méthode. A l’aide du Tableau 1,

des données sur la communauté, des données spécifiques, et des sources d’eau disponibles, déterminer le type de source et de système de distribution qui correspond le plus aux besoins de la communauté. Evaluer les causes de succès ou d’échec des projets menés dans d’autres communautés et ajuster le programme de développement en conséquence.

8.6 Efforts de conservation autour des parcs Le développement continu et/ou intensifié des programmes d’agroforesterie dans les zones entourant les parcs nationaux est très important dans la région pour la conservation

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du sol, de l’eau, de la flore et de la faune locaux. L’agroforesterie peut aider à réduire davantage les dégâts environnementaux causés par le changement à grande échelle de l’utilisation des terres/couverture du sol dans les zones situées à l’intérieur et à l’extérieur des parcs. L’adaptation des pratiques agroforestières aux conditions physiques et socio-économiques spécifiques permettra de prévenir l’érosion et la perte de fertilité du sol, à améliorer l’approvisionnement en eaux souterraines, et à fournir des biens sociaux et économiques tels que le bois de chauffage et le bois dérivé des espèces ethnobotaniques. Les avantages directs pour les parcs de la mise en œuvre de tels systèmes sont multiples, et peuvent être constatés par :

• La stabilisation du sol qui peut empêcher la propagation ascendante des processus érosionnels tels que l’érosion régressive dans les cours d’eau, et les ravines sur les terres agropastorales qui peuvent s’étendre jusqu’aux parcs et engendrer des facteurs d’érosion chronique, qui auront des impacts néfastes sur le sol, l’eau, et les fonctions de l’écosystème.

• Une augmentation d’habitat pour certaines espèces forestières. • Une réduction des pressions sur la forêt adjacente liées à la fourniture de bois de

chauffage et d’autres ressources.

Au niveau régional, le développement étendu de l’agroforesterie procure des avantages économiques en améliorant et en diversifiant la production agricole, tout en préservant les aires protégées uniques et de grande valeur biologique. Le fait d’avoir plus d’arbres peut également avoir un effet favorable sur les conditions climatiques locales car les racines des arbres peuvent accéder aux sources plus profondes d’eaux souterraines, ce qui leur permet d’augmenter l’humidité atmosphérique par la transpiration, de réguler les températures, et de préserver l’humidité du sol en apportant de l’ombre et plus de matières organiques aux sols. Des avantages culturels peuvent être tirés à travers l’incorporation des espèces ethnobotaniques dans les systèmes agroforestiers et la conservation des connaissances indigènes. 8.7 Rôle futur potentiel de l’USFS Les experts techniques de l’USFS pourront aider à résoudre les problèmes et les préoccupations cruciales. Les aspects de cette étude que l’USFS pourra réaliser comprennent :

1. Formation des ONG intéressées, des employés des parcs et des employés du gouvernement local sur la surveillance du débit de l’eau, de la qualité de l’eau, et de la biota aquatique ; sur les techniques d’inventaire ; sur l’évaluation de la stabilité des canaux de cours d’eau ; et sur les techniques d’évaluation et d’investigation des sources d’approvisionnement en eau.

2. Appui à l’identification et à l’évaluation des sources d’eaux souterraines perchées

et endiguées.

3. Réalisation d’une évaluation préliminaire des ressources d’eau en RDC si la situation de sécurité s’améliore.

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4. Appui à l’ITFC dans la conception et l’installation d’un volet de surveillance

hydrologique des marais de Kabiranyuma et de Rugezi.

5. Appui aux entités locales dans la localisation des sites potentiels des puits d’approvisionnement en eau.

6. Appui au développement d’un système de gestion des données sur les ressources

en eau.

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TABLEAU 1. Matrice de prise décision par comparaison des avantages et des inconvénients des sources d’approvisionnement en eau possibles. Source Qualité Quantité Fiabilité Accessibilité Impacts

écologiques Coût

Collecte de l’eau de pluie

Bonne à médiocre ; désinfection peut être nécessaire

Moyenne mais variable ; insatisfaisante pendant les saisons sèches prolongées ; stockage nécessaire

Bonne ; entretien et nettoyage nécessaires

Bonne ; citernes localisées près des usagers

Aucun Un faible investissement unique par foyer ; moyen pour les grands bâtiments

Sources endiguées

Bonne Moyenne à bonne ; fluctuations saisonnières probables

Moyenne Faible ; localisées sur les flancs des volcans et loin de population

Longue canalisation requise dans les parcs ; dommages possibles sur l’écosystème des sources

Coûts de construction, d’étude d’impact environnemental et d’entretien moyens à élevés

Sources perchées

Bonne Moyenne ; fluctuations saisonnières probables

Moyenne Bonne ; localisées au bon endroit

Dommages possibles sur l’écosystème des sources

Faible à moyen selon la portée de la distribution

Sources de contact régionales

Principalement bonne, mais quelques constituants indésirables peuvent exister localement

Bonne, grand volume avec peu de variation saisonnière du débit

Bonne Bonne Dommages possibles sur l’écosystème des sources

Coûts de pompage élevés en fonction de la localisation de la tête de source ; budget de fonctionnement et d’entretien moyen à élevé

Marais Médiocre à moyenne ; traitement généralement nécessaire

Bonne à moyenne ; la quantité diminue pendant la saison sèche

Entretien nécessaire

Médiocre Longue canalisation nécessaire dans les parcs ; dommages possibles sur l’écosystème unique des marais

Coûts de construction, d’entretien et d’étude d’impact environnemental moyens à élevés

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Puits Bonne ; protégée des sources de contamination de surface

Bonne à faible, selon le rendement de la couche aquifère locale

Bonne, fluctuations saisonnières minimes

Bonne Aucun, sauf si le pompage n’assèche les cours d’eau de surface

Coûts d’exploration et d’installation élévés ; coûts d’entretien moyens

Réservoirs Bonne à médiocre, traitement requis

Généralement bonne, en fonction des conditions du site et de la source

Moyenne ; dépend de la sédimentation et des variations climatiques

Bonne à médiocre, selon le système de distribution ; localisé en dehors de la zone de lave pour empêcher l’infiltration excessive

Impact potentiellement élevé selon la taille du réservoir

Coûts de conception, de construction et d’entretien élé vés

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ANNEXE A : RESUME DE LA MISSION ET SYNTHESE DE L’ITINERAIRE Vendredi 4 mars : Départ des Etats-Unis de l’équipe de l’USFS pour Kigali via Amsterdam et Nairobi. Dimanche 6 mars : L’équipe arrive à Kigali vers la fin de la matinée. Réunion tenue dans la soirée avec Raphael Rurangwa (Chef de programme de IGCP/Rwanda et hôte principal de l’équipe de l’USFS pour cette mission) et Maryke Gray (spécialiste en surveillance de IGCP) pour discuter de la logistique de la mission et préparer la réunion de briefing à l’USAID le matin suivant. Plus tard dans la soirée, nous avons été rejoints par Eugene Rutagarama, directeur de IGCP basé à Nairobi. Lundi 7 mars : Après un briefing sur la sécurité par Robert Karpowski, l’officier de sécurité régional de l’Ambassade des Etats-Unis, M. Chaveas, M. Gritzner, et M. Gurrieri ont briefé Andy Karas, le chef d’équipe du projet « Agriculture et développement de l’entreprise rural » de l’USAID et les autres parties intéressées sur les objectifs de mission. Une présentation de l’USFS et des buts de la mission a été faite, suivie par une discussion axée sur les ressources en eau dans la région et les efforts qui ont été menés dans ce domaine par les agences et les ONG représentées dans l’assistance. Ont participé à cette réunion :

Andy Karas USAID/Rwanda Wendy Marshall USAID/Washington, Office of Democracy and

Governance Albert Yaramba MINITERE Epimaque Ntilivamunda MINITERE Raphael Rurangwa IGCP Emmanuel Hakizimana ORTPN Maryke Gray IGCP Andrew Jones CARE Michel Masozera WCS

Après la réunion, l’équipe de l’USFS s’est rendue à Ruhengeri, accompagnée de Raphael Rurangwa et de Maryke Gray de IGCP et de Wendy Marshall de USAID/Washington. A la demande de l’USAID/Rwanda, Mme Marshall a accompagné l’équipe jusqu’au mercredi 9 mars pour évaluer les possibilités d’initiatives interfrontalières dans la région. Mardi 8 mars : Une réunion a été organisée dans la matinée au siège de IGCP à Ruhengeri pour briefer les parties prenantes locales sur la mission et pour connaître les interventions que ces dernières mènent dans la région. L’équipe de l’USFS a fait une présentation sur le processus de réalisation d’une évaluation des bassins-versants et d’identification des ressources en eau pouvant être utilisées par les communautés locales. Ont participé à cette réunion :

Epimaque Ntilinameudu MINITERE Peter Muvunyr ARASI Alexis Niyongombwa CARE Charles Nsabimana ORTPN/PNV Mediatrice Bana IGCP Raphael Rurangwa IGCP Maryke Gray IGCP

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Telesphore Rwarabartizi ARASI Felicia Nutter MGVP Wendy Marshall USAID

Dans l’après-midi, l’équipe a été accompagnée par Charles Nsabimana (ORTPN) et Justin Rurangirwa (ORTPN, agent forestier de Volcanoes NP) pour une visite sur le terrain des lacs Luhondo et Bolera. Un projet hydroélectrique a été développé entre ces deux lacs qui se trouvent à différentes altitudes, en déviant un cours d’eau traversant les deux lacs et en exploitant son débit pour produire de l’électricité.

Cette visite a été suivie par une marche jusqu’à la source de Kagamo sur la frontière du parc, un point d’eau muni d’un robinet construit il y a environ 20 ans, qui alimente un petit village et un terrain appartenant à l’évêque local. Mercredi 9 mars : La matinée a été consacrée aux visites des trois points d’eau munis d’un robinet autour de Ruhengeri en compagnie de MM. Nsabimana et Rurangirwa, d’Epimaque Ntilinameudu du MINITERE et de M. Kalisa, le directeur d’ElectroGaz à Ruhengeri, la compagnie qui a construit ces points d’eau. Les lieux visités étaient Mutobo, Rubindi, et Mpenge. L’après-midi a été consacrée à la visite de la source de Bushohero, juste à l’intérieur de la frontière du parc, qui est reliée à une petite canalisation qui alimente la communauté locale. La visite a été suivie dans la soirée par une réunion avec Katie Fawcett, le directeur du Centre de recherche de Karisoke financé par le Dian Fossey Gorilla Fund International dans le but d’en savoir plus sur les travaux de surveillance et de recherche menés par cette organisation. Jeudi 10 mars : Dans la matinée, l’équipe a effectué des vols par hélicoptère pour avoir une perspective aérienne du Volcanoes National Park sur le côté rwandais de la frontière. A cause des limites de poids, MM. Gurrieri et M. Gritzner ont effectué des survols séparés d’une demi-heure chacun, accompagnés chaque fois de Charles Nsabimana (ORTPN). Dans l’après-midi, l’équipe de l’USFS a rencontré Mark Mwine, Enterprise Officer de IGCP au Rwanda, pour connaître leurs différentes activités de développement économique communautaire en cours. Cette réunion a été suivie par un trajet en voiture jusqu’au secteur 5 du Parc (côté ouest) avec M. Nsabimana (ORTPN) et Mediatrice Bana (agent de terrain de IGCP). Il s’agit certainement de la région la plus sèche avoisinant le parc, et un nombre restreint de systèmes de collecte d’eau de pluie y ont été observés. Aucun système d’alimentation en eau n’est disponible pour ces communautés, et beaucoup de gens pénètrent dans le parc pour prélever de l’eau dans un cratère de la zone. Certaines personnes viennent y chercher de l’eau pour le vendre à d’autres. Dans la soirée, l’équipe de l’USFS a rendu une visite de courtoisie auprès de M. Wilson Rutaganira, Secrétaire exécutif de la Province de Ruhengeri. Vendredi 11 mars : Un atelier d’une journée a été organisé pour compenser l’incapacité de l’équipe de l’USFS à franchir la frontière de la RDC pour observer les conditions de terrain. Plusieurs représentants du gouvernement et des ONG ont traversé la frontière de Goma et nous ont rencontré dans la ville rwandaise de Gisenyi. Pendant cet atelier, l’équipe de l’USFS a une fois de plus présenté les buts de sa mission et le processus d’exécution d’une analyse des bassins versants et des ressources en eau. Après une session de questions-réponses, les participants à l’atelier ont été divisés en deux groupes, gouvernement et ONG, et ont reçu

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comme tâche de discuter des problèmes rencontrés dans leur pays respectifs en termes d’accès à l’eau et d’empiétement dans le parc pour le prélèvement d’eau. Il a été également demandé aux groupes d’établir la liste des données disponibles, à leur connaissance, sur la pluviométrie et sur les autres données climatiques, sur les niveaux des lacs et des marais, sur la localisation des stations météorologiques et les données historiques, sur les points d’eau, sur les cartes géologiques, sur les études biologiques réalisées, et sur la localisation des puits existants. Les participants devaient aussi donner la liste des détenteurs de ces données. Les porte-parole de chaque groupe ont ensuite présenté leurs conclusions. Les notes préparées par les deux groupes de travail sont présentées dans l’Annexe B. Ont participé à cet atelier :

Raphael Rurangwa IGCP Paulin Ngoboleo IGCP RDC Honore Mashagiro ICCN/PNVI Sud Petillon Lutuya IGCP RDC Deo Kujirakwinja WCS Samuel Boendi WWF/PEVi Masurbuko Kubuya Administrateur, Territoire du Nyiragongo Bamenya Ntahobari Burunga Chef de Groupement Kibumba Mashagiro Jean-Charpostome Chef de Groupement Rugari/Rurishuru Rusuzi Ladislas Bureau provincial de développement,

Roqui Dio Mbuma ICCN/PNVi Makambo Emola Chargé d’entreprise

Samedi 12 mars : L’équipe de l’USFS a marché jusqu’au lac Ngezi avec M. Nsabimana (ORTPN). Selon l’ORTPN, il s’agit d’un lac pluvial, qui n’est alimenté par aucun cours d’eau, et dont le niveau a baissé ces dernières années. Des efforts ont été menés dans le passé par l’ORTPN pour supprimer la végétation du lac et il est prévu de reprendre ces efforts actuellement. Dimanche 13 mars : Une session de groupe s’est déroulée dans la matinée entre les membres de l’équipe de l’USFS pour un brainstorming sur les positions du côté rwandais, et pour commencer à réfléchir sur les recommandations. Dans l’après-midi, l’équipe de l’USFS s’est rendue en voiture à Kisoro, en Ouganda, avec Raphael Rurangwa, et est restée restée là-bas pendant quatre jours. L’équipe a rencontré James Byamukama, agent de terrain de IGCP en Ouganda et contact principal dans ce pays. Dans la soirée, l’équipe a fait le trajet en voiture jusqu’à la Réserve forestière d’Echuya avec MM. Rurangwa et Byamukama, avec des arrêts le long de la route pour observer un nouveau système de collecte de l’eau de pluie d’une église ainsi qu’un petit étang servant de source d’eau pour les habitants cultivant les flancs de collines. Après cette visite, l’équipe a eu des échanges avec Jody Stallings et Paul Crawford de l’USAID/Ouganda, et Helga Rainer de AWF/Ouganda lors d’un rafraîchissement et d’un dîner à Kisoro. Lundi 4 mars : Dans la matinée, une visite de courtoisie a été faite dans les bureaux de district local pour une prise de contact et une brève discussion sur la mission. Lors de cette réunion, l’équipe de l’USFS a rencontré :

Wilbrord Turimaso Spécialiste des eaux du District

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Dr. Phileon Mateke Président du District Assa Mugyenyi Officier de sécurité interne du District M. A. Kiganda Chef de district Robina Gagiriba Warden of tourism de UWA, PN de Mgahinga

Dans l’après-midi, l’équipe a visité à pied le point d’eau de Nyakagezi, à l’intérieur du PN de Mgahinga. Le système n’est pas très productif, et en raison de son faible débit, la population ignore totalement le robinet et va directement à la source dans le parc pour chercher de l’eau. Cette visite a été suivie d’une autre visite à la station de pompage de Cyuho, qui alimente en eau la ville de Kisoro. Certains orifices de cette source ont une teneur élevée en fluorure et ne sont pas exploitées, cependant, de nombreuses personnes viennent encore prélever de l’eau à cette source, ce qui provoque des problèmes dentaires. Mardi 15 mars : La journée a été consacrée à une visite à pied du marais de Kabiranyuma, situé dans une voûte entre les volcans de Muhavura et de Mgahinga, en compagnie du forestier senior du PN de Mgahinga, Ghad Mugiri. Mercredi 16 mars : Dans la matinée, l’équipe a observé des gorilles dans le Parc national de la forêt impénétrable de Bwindi. Ensuite, l’équipe a eu une réunion avec le forestier de UWA Park pour le côté sud de Bwindi, Moïse Oringa. M. Oringa nous a informés qu’il n’a enregistré aucun incident relatif à la pénétration de personnes dans le parc pour prélever de l’eau, cependant les habitants parcourent de longues distances pour chercher de l’eau dans un cours d’eau qui forme la frontière du parc, et qui est maintenant inclus dans une nouvelle zone-tampon. Cette réunion a été suivie d’une visite au point d’eau de Rubuguri à l’intérieur du BINP en compagnie de Victor Magala, forestier de Community Conservation, et de Silvano Nshekanabo, président du district d’eau et d’hygiène. Jeudi 17 mars : Dans la matinée, l’équipe de l’USFS a rencontré les parties prenantes locales pour échanger sur la mission et sur les résultats préliminaires. Ont participé à la réunion :

Paul S. Manirakiza Chef adjoint du District de Kisoro Ghad Mugiri Forestier senior, NP Mgahinga Moïse Olinga Forestier - Nkuringo (Bwindi Sud) Livingstone Nabimanya AFRICARE Wilbrord Turimaso Spécialiste des eaux du District de Kisoro Dennis Babaasa ITFC W. Ndagijimana Président – KTWSSB (Kisoro Township Water

Safety and Sanitation Board) Patience Shorimyana Conseil de l’eau de Kisoro Silvano Nshekanabo Président de WSSB James Byamukame IGCP Dorothy Nyiruneza BTS Raphael Rurangwa IGCP

Cette réunion a été suivie par un rafraîchissement, puis les discussions se sont poursuivies dans un hôtel à Kisoro. Dans l’après-midi, l’équipe de l’USFS, accompagnée de M. Rurangwa, est revenue à Kigali.

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Vendredi 18 mars : Dans la matinée, une réunion s’est déroulée avec la mission de l’USAID au Rwanda pour un debriefing sur la mission et sur les résultats préliminaires, et sur les recommandations proposées. La présentation de l’USFS a été suivie d’une discussion de groupe sur la mission et les actions de suivi potentielles. Ont participé à ce debriefing :

Jim Anderson Directeur, USAID/Rwanda Andy Karas USAID/Rwanda Timothy Karera USAID/Rwanda Venant Safali USAID/Rwanda Tim Muzira USAID/Rwanda Emmanuel Hakizinana ORTPN Raphael Rurangwa IGCP Epimaque Ntilivamunda MINITERE Maryke Gray IGCP Jean-Claude Gasana CARE Dan Balzer Regional environment officer pour l’Afrique de

l’Est, Dépt d’Etat américain/Addis Abeba Albert Yaramba MINITERE

Dimanche 20 mars 20 : L’équipe de l’USFS a quitté Kigali pour retourner vers les Etats-Unis

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ANNEXE B : NOTES DE GROUPE DE TRAVAIL DE L’ATELIER AVEC LES REPRÉSENTANTS DU RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO Groupe de Gouvernement L’analyse des bassins versants pour les sources d’eau potable A. Identification des problèmes de l’eau

1) Absence des sources et cours d’eau dans tous les villages à la lisière du parc notamment a. Territoire de Nyiragongo : Groupements de Kibumba, Buhumba, Kibati, Muja

et Rusayo b. Territoire de Rutshuru : Groupements de Rugari, Gisigari,Bweza et Jomba

2) Absence d’infrastructures publiques et privées d’approvisionnement en eau potable 3) Manque de financement

B. Impact du manque d’eau 1) La population est condamnée d’utiliser l’eau de pluie sale déclarée impropre à la

consommation par les volcanologues ; 2) La population est victime de maladies hydriques ; 3) La population envahit le parc pour la recherche de l’eau. Exemples :* pour le territoire

de Nyiragongo : le marais de Gikeri situé au pied du volcan Mikeno *pour le territoire de Rutshuru : la source Kizenga à Rugari.

4) Absence de projet de développement socio économique. Par exemple dans le groupement Rugari : déplacement de l’école St Paul pour Bukavu, Déplacement du Petit séminaire pour Buhimba, la suppression de l’internat de l’Ecole primaire Rugari, umpraticabilité de l’élevage à Rutshuru comme à Nyiragongo

C. Situation sur terrain(Potentialités hydrauliques)

1) Territoire de Nyiragongo : Néant 2) Territoire de Rusthuru :

b. Groupement de Rugari : la paroisse de Rugari s’est arrangé àvec quelques partenaires de l’Europe pour capter quelques sources :

i. Sources Rutonyanga - Nyabisiga jusqu’au bureau du groupement ii. Source Kavumo-Kwezi I- Kwezi II et Cabugurwa jusqu’à la grand

route iii. Sources Rembwe jusqu’à la grand route.

Toutes ces sources sont à faibles debits. D’où elles tendent à tarir surtout pendant la saison sèche.

c. Groupement de Jomba : la source Kamira , cette source a un grand débit pour desservir en eau les groupements de Jomba, Rugari, Gisigari et de Bweza en territoire de Rutshuru ainsi que tout le territoire de Nyiragongo.

A l’époque coloniale, il y a eu canalisation d’eau à partir de cette source jusque dans le groupement de Rugari. Cette canalisation s’était limitée en Nturo( Rugari).

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D. Etudes déjà menées 1) Le projet KAMIRA par le SNHR : celui-ci a été soumis à la CEE pour financement

mais il n’a pas bénéficié d’une suite favorable. E. Sources des données

a. Pluviométrie : voir RVA b. Météo : voir RVA c. Cartographie : voir ICCN d. Géologie : voir Divimines et géologie

F. Recommandations Pour résoudre le problème de manque d’eau potable, il faudra financer le projet Kamira. Groupe des ONG LA PROBLEMATIQUE DE L’EAU DANS LES BASSINS VERSANT DU CONGO. Concernant les differentes donnees que l’on peut retrouver sur ce probleme crucial, nous presentons dans les lignes qui suivent les differentes sources de donnees potentielles :

1. PLUVIOMETRIE - La Regie des Voies Aerienes (RVA). - L’Institut National pour Etudes et Recherches Agronomiques (INERA). - Un livre intitule : guide du parc national des virunga qui donne differents

elements geographiques.

2. CARTOGRAPHIE

- Le PICGet WWF peuvent fournir des cartes geographiques du parc des virunga et nouvelles cartes doivent etre publiees incessament.

3. GEOLOGIE

- Le Centre de recherches en sciences naturelles (CRNS) de Lwiro - L’Institut National pour Etudes et Recherches Agronomiques (pedologie) - L’Institut Superieur Pedagogique (ISP) a travers son departement de geographie

peut fournir des donnees geologiques de la region.

4. STATION METEOROLOGIQUE - La station meteorolique de Rumangabo n’est plus operationnelle a la suite de la

geurre. Tous les equipements ont ete pilles durant la geurre et a cet effet les donnees disponibles ont malheureusement disparu.

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- La RVA peut etre considere comme la seule station pouvant disponibiliser des donnees meteorologiques.

5. ESPECES AQUATIQUES

- The biodiversity of Albertine rift est un livre qui peut fournir les differentes

especes aquatiques se trouvant dans la region sous etude actuellement et on peut egalement exploiter le site web www.albertinerift.org a propos de ce sujet.

6. HYDROGRAPHIE

- L’OXFAM - LE CICR (le Comite International de la Croix Rouge) - L’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) - La Societe Nationale d’Hydrolique Rurale (SNHR) - Le Comite de Developpement des Communautes (CODECO)

7. PROBLEMES SPECIFIQUES LIES A L’EAU - Le plus grand probleme reside a Kibumba ou la popoulation est contrainte

d’aller puiser dans le parc parce qu’il n’y a pas une autre source dans cette localite.La seule alternative possible serait de chercher l’eau a partir de Kamira qui se trouve tres eloigne ce qui necessiterait un investissement important.

- A propos des questions propres aux sources l’etude socio-economique realisee conjoitement par l’IGCP et WCS fournit un grand nombre de renseignements a ce sujet. Toutefois les organisations non gouvernementales et les organisations de base peuvent fournir des complements.

Il est a noter que les elements que nous presentons dans ce rapport sont a titre indicatif et que les diverses donnees susceptibles d’etre fournies par les differentes sources probables pourront etre remises incessament compte tenu du temps nous impartis.

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ANNEXE C : CONTACTS ÉTABLIS AU COURS DE LA MISSION IGCP Raphael Rurangwa Rwanda Program Leader (Kigali, Rwanda) Maryke Gray Monitoring Specialist (Ruhengeri, Rwanda) Eugene Rutagarama Director (Nairobi, Kenya) Mediatrice Bana Field Officer (Ruhengeri, Rwanda) Mark Mwine Enterprise Officer (Rwanda) Paulin Ngoboleo DR Congo Program Leader (Goma, DRC) Petillon Lutuya IGCP, DRC James Byamukama Field Officer (Kabale, Uganda) USAID Rwanda Jim Anderson USAID/Rwanda Mission Director Andy Karas Team Leader, Agriculture and Rural Enterprise Development Timothy Karera Venant Safali Tim Muzira Uganda Paul Crawford Team Leader SO7, “Expanded sustainable economic

opportunities for rural sector growth” Jody Stallings Natural Resources Management Advisor OTHER US GOVERNMENT Wendy Marshall USAID/Washington, Africa Coordinator, Office of Democracy

and Governance Dan Balzer US State Dept, Regional Environmental Officer –Addis Ababa RWANDA Government Albert Yaramba MINITERE Epimaque Ntilivamunda MINITERE Emmanuel Hakizimana ORTPN (Kigali) Charles Nsabimana ORTPN (Ruhengeri) Justin Rurangirwa ORTPN (Warden for Parc National des Volcans) Wilson Rutaganira Executive Secretary, Ruhengeri Province NGOs Andrew Jones CARE (Kigali) Michel Masozera WCS (Kigali) Peter Muvunyr ARASI (Ruhengeri) Alexis Niyongombwa CARE (Ruhengeri) Telesphore Rwarabartizi ARASI (Ruhengeri)

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Felicia Nutter MGVP Katie Fawcett DFGFI Jean-Claude Gasana CARE DEMOCRATIC REPUBLIC OF CONGO Government Honore Mashagiro ICCN Masurbuko Kubuya Administrator, Nyiragongo Territoire Bamenya Ntahobari Burunga Chef de Groupement Kibumba Mashagiro Jean-Charpostome Chef de Groupement Rugari/Rurishuru Rusuzi Ladislas Bureau Provincial de Development, Roqui Dio Mbuma ICCN Makambo Emola Charge d’Entreprise NGOs Deo Kujirakwinja WCS Samuel Boendi WWF UGANDA Government Wilbrord Turimaso District Water Officer (Kisoro) Dr. Phileon Mateke Chairperson of the District (Kisoro) Assa Mugyenyi District Internal Security Officer (Kisoro) Mr A Kiganda Chief Administrative Officer (Kisoro) Robina Gagiriba UWA – Warden of Tourism, Mgahinga NP Ghad Mugiri UWA – Senior Warden, Mgahinga NP Moses Olinga UWA – Park Warden for BINP, South side Victor Magala UWA – Community Conservation Warden Silvano Nshekanabo Chairperson of the water and sanitation district (Rubuguri) Paul S. Manirakiza Deputy Chief Administrative Officer (Kisoro District) W. Ndagijimana Chairperson, Kisoro Township Water Safety and Sanitation

Board Silvano Nshekanabo Chairperson, Kisoro Township Water Safety and Sanitation

Board Dorothy Nyiruneza BTS NGOs Helga Rainer AWF (Kabale) Livingstone Nabimanya AFRICARE Dennis Babaasa ITFC

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