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Mémoire d’initiation a l a recherche et d’ingénierie en Masso-Kinésithérapie (Unité d’Enseignement 28) 2 em e Cycle 2019-2021 Comparaison de l’effet d’un programme de pliométrie et d’un programme de proprioception sur la stabilité dynamique de cheville du basketteur amateur atteint d’instabilité chronique de cheville Damien DUVEAU Mémoire dirigé par Mathilde PALUT Résumé : Introduction : Le basketball est un sport très exigeant sur le plan physique et constitue un important risque de blessure. Les entorses latérales de cheville sont les blessures les plus fréquentes dans la pratique du basketball amateur et professionnel et l’installation d’une instabilité chronique de cheville doit être prise en charge prioritairement pour une pratique sans gêne de ce sport. L’objectif de cette étude est d’analyser l’effet d’un entraî nement pliométrique et d’un entra înement proprioceptif sur la stabilité dynamique de cheville de joueurs de basketball souffrant d’instabilité chronique de cheville ainsi que sur le ressenti subjectif d’instabilité. Méthode : Dix joueurs de basketball amateurs répondant aux critères d’inclusion ont été répartis a léatoirement dans le groupe pliométrie et dans le groupe proprioception. Les deux protocoles durent quatre semaines à raison de deux entraînements par semaine. Le critère de jugement principal est la stabilité dynamique de cheville objectivée à l’aide du S tar Excursion Balance Test simplifié (SEBT). Le critère de jugement secondaire est la sensation subjective d’instabilité évaluée à l’aide du questionnaire Cumberland Ankle Instability Tool (CAIT). Résultats : L’analyse statistique n’a pas mis en évidence d e différence significative entre les groupes pour les deux critères de jugement (p > 0,05). Les comparaisons intra groupe pré et post étude montrent un effet statistiquement significatif pour certaines directions du SEBT et cliniquement intéressant dans les autres directions avec un effet de taille important. L’évolution du score au CAIT est statistiquement significative dans le groupe proprioception et cliniquement intéressante dans le groupe pliométrie avec un effet de taille important. Discussion : La pliométrie et la proprioception sont deux outils intéressants dans la prise en charge de l’instabilité chronique de cheville chez le basketteur amateur et leur efficacité doit être attestée par des études ultérieures plus longues et réalisées sur des populations plus importantes.

Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

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Mémoire d’initiation a la recherche et d’ingénierie en Masso-Kinésithérapie (Unité d’Enseignement 28)

2eme Cycle 2019-2021

Comparaison de l’effet d’un programme de pliométrie et d’un programme de proprioception sur la stabilité dynamique de cheville du basketteur amateur atteint

d’instabilité chronique de cheville

Damien DUVEAU Mémoire dirigé par Mathilde PALUT

Résumé :

Introduction : Le basketball est un sport très exigeant sur le plan physique et constitue un important risque de blessure. Les

entorses latérales de cheville sont les blessures les plus fréquentes dans la pratique du basketball amateur et professionnel

et l’installation d’une instabilité chronique de cheville doit être prise en charge prioritairement pour une pratique sans gêne

de ce sport. L’objectif de cette étude est d’analyser l’effet d’un entraînement pliométrique et d’un entraînement proprioceptif

sur la stabilité dynamique de cheville de joueurs de basketball souffrant d’instabilité chronique de cheville ainsi que sur le

ressenti subjectif d’instabilité.

Méthode : Dix joueurs de basketball amateurs répondant aux critères d’inclusion ont été répartis a léatoirement dans le

groupe pliométrie et dans le groupe proprioception. Les deux protocoles durent quatre semaines à raison de deux

entraînements par semaine. Le critère de jugement principal est la stabilité dynamique de cheville objectivée à l’aide du S tar

Excursion Balance Test simplifié (SEBT). Le critère de jugement secondaire est la sensation subjective d’instabilité évaluée

à l’aide du questionnaire Cumberland Ankle Instability Tool (CAIT).

Résultats : L’analyse statistique n’a pas mis en évidence de différence significative entre les groupes pour les deux critères

de jugement (p > 0,05). Les comparaisons intra groupe pré et post étude montrent un effet statistiquement significatif pour

certaines directions du SEBT et cliniquement intéressant dans les autres directions avec un effet de taille important.

L’évolution du score au CAIT est statistiquement significative dans le groupe proprioception et cliniquement intéressante

dans le groupe pliométrie avec un effet de taille important.

Discussion : La pliométrie et la proprioception sont deux outils intéressants dans la prise en charge de l’instabilité chronique

de cheville chez le basketteur amateur et leur efficacité doit être attestée par des études ultérieures plus longues et réalisées

sur des populations plus importantes.

Page 2: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

Ce document est le fruit d’un long travail de formation et d’initiation à la recherche en vue de

l’obtention de l’UE 28, Unité d’enseignement intégrée à la formation initiale de masseur

kinésithérapeute.

L’École Nationale de Kinésithérapie et Rééducation, en tant qu’IFMK, n’est pas garant du

contenu de ce mémoire mais le met à la disposition de la communauté scientifique élargie.

Il est soumis à la propriété intellectuelle de l’auteur. Ceci implique une obligation de citation et

de référencement lors de l’utilisation de ce document.

D’autre part, toute contrefaçon, plagiat ou reproduction illicite rend passible de poursuites

pénales.

Contact : [email protected] et [email protected]

Code de la propriété intellectuelle : article L 122-4

Code de la propriété intellectuelle : articles L 335-2 à L 335-10

http://www.cfcopies.com/V2/leg/leg_droi.php

https://www.service-public.fr/professionnels-entreprises/vosdroits/F23431

École Nationale de Kinésithérapie et Rééducation

12-14 rue du Val d’Osne, 94410 Saint Maurice

Tel : 01 43 96 64 64

Emails : [email protected] et [email protected]

Site internet : http://www.hopitaux-saint-maurice.fr/Presentation/2/142

Version 25/11/2021

Avertissement

Liens utiles

Page 3: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

UE 28 - MEMOIRE

DÉCLARATION SUR L’HONNEUR CONTRE LE PLAGIAT

Je soussigné, Damien DUVEAU,

Certifie qu’il s’agit d’un travail original et que toutes les sources utilisées ont été indiquées dans

leur totalité. Je certifie, de surcroît, que je n’ai ni recopié ni utilisé des idées ou des formulation s

tirées d’un ouvrage, article ou mémoire, en version imprimée ou électronique, sans mentionner

précisément l’origine et que les citations intégrales sont signalées entre guillemets.

Conformément à la loi, le non-respect de ces dispositions me rend passible de poursuites devant

le conseil de discipline de l’ENKRE et les tribunaux de la République française.

Dans la mesure où je souhaiterai publier, ou inscrire pour un concours, le présent travail, je

m’engage à en demander l’autorisation à l’ENKRE qui en est le partenaire.

Fait à Montreuil, le 28 mars 2021

Signature :

Page 4: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

Remerciements :

A Mathilde Palut pour son écoute et ses précieux conseils dans la réalisation de

ce travail.

A ma famille pour son soutien permanent dans les bons comme dans les

mauvais moments.

A Lola pour son soutien et sa relecture attentive de ce mémoire.

A mes amis pour nos moments passés qui ont fait passer ces quatre ans

tellement vite.

Page 5: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

Introduction .............................................................................................................................. 1

1. Cadre théorique ................................................................................................................... 2

1.1. Épidémio logie ............................................................................................................................................... 2

1.2. Connaissances fondamentales .................................................................................................................... 3

1.2.1. Rappels anatomiques ......................................................................................................................... 3

1.2.2. Stabilisation passive de la cheville .................................................................................................. 4

1.2.3. Stabilisation active de la cheville ..................................................................................................... 5

1.3. Mécanismes lésionnels de l’entorse de cheville ..................................................................................... 6

1.4. Conséquences des entorses de cheville .................................................................................................... 7

1.4.1. L’instabilité chronique de cheville .................................................................................................. 8

1.5. Traitement Masso Kinésithérapique ....................................................................................................... 10

1.5.1. Traitement de l’entorse en aigu...................................................................................................... 10

1.5.2. Recommandations ............................................................................................................................ 10

1.5.3. Proprioception ................................................................................................................................... 11

1.5.4. Pliométrie ........................................................................................................................................... 13

1.6. Synthèse de la littérature ........................................................................................................................... 14

1.6.1. Effet d’un entraînement proprioceptif ........................................................................................... 14

1.6.2. Effet d’un entraînement pliométrique ........................................................................................... 16

1.7. Justification des outils ............................................................................................................................... 17

1.7.1. Star excursion balance test (SEBT) ............................................................................................... 17

1.7.2. Cumberland ankle instability tool.................................................................................................. 19

2. Problématisation ................................................................................................................ 21

2.1. Problémat ique ............................................................................................................................................. 21

2.2. Hypothèses .................................................................................................................................................. 22

3. Méthodologie ...................................................................................................................... 23

3.1. Population.................................................................................................................................................... 23

3.1.1. Critères d’inclusion .......................................................................................................................... 23

3.1.2. Critères de non-inclusion ................................................................................................................ 23

3.1.3. Critères d’exclusion ......................................................................................................................... 24

3.2. Critère de jugement.................................................................................................................................... 24

3.2.1. Critère de jugement principal ......................................................................................................... 24

3.2.2. Critère de jugement secondaire ...................................................................................................... 24

3.3. Matériel ........................................................................................................................................................ 24

3.4. Protocole ...................................................................................................................................................... 25

3.4.1. Évaluation de la stabilité dynamique ............................................................................................ 25

3.4.2. Évaluation de l’instabilité chronique de cheville ........................................................................ 25

3.4.3. Éthique et protection des données ................................................................................................. 26

3.4.4. Randomisation .................................................................................................................................. 26

3.4.5. Déroulement de l’étude ................................................................................................................... 26

Page 6: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

3.4.6. Protocole de pliométrie .................................................................................................................... 27

3.4.7. Protocole de proprioception............................................................................................................ 30

3.4.8. Évaluation finale ............................................................................................................................... 31

3.5. Analyse statistique ..................................................................................................................................... 32

4. Résultats.............................................................................................................................. 33

4.1. Contrôle de l’homogénéité des groupes ................................................................................................. 33

4.1.1. Comparaison inter groupe des données anthropométriques ...................................................... 33

4.1.2. Comparaison inter groupes des performances au SEBT ............................................................ 34

4.1.3. Comparaison inter groupes du score au CAIT ............................................................................ 35

4.2. Comparaison intra groupe pré et post étude .......................................................................................... 36

4.2.1. Comparaison pré et post étude : groupe proprioception ............................................................ 36

4.2.2. Comparaison pré et post étude : groupe pliométrie .................................................................... 37

4.3. Comparaison inter groupe post étude ..................................................................................................... 39

5. Discussion ........................................................................................................................... 41

5.1. Rappel des résultats ................................................................................................................................... 41

5.1.1. Résultats sur la performance au SEBT ......................................................................................... 41

5.1.2. Résultats sur le score au CAIT ....................................................................................................... 43

5.2. Évaluation de la qualité de l’étude .......................................................................................................... 43

5.3. Biais et limites de l’étude.......................................................................................................................... 45

5.3.1. Les participants ................................................................................................................................. 45

5.3.2. Le matériel ......................................................................................................................................... 46

5.3.3. Méthodologie .................................................................................................................................... 46

5.3.4. Expérimentateur................................................................................................................................ 47

5.4. Analyse des résultats au regard de la littérature.................................................................................... 47

5.5. Perspectives d’amélioration ..................................................................................................................... 50

5.6. Proposition pour l’évolution des pratiques et des savoirs en kinésithérapie .................................... 50

Conclusion ............................................................................................................................... 52

Bibliographie………………………………..……………………………………………….....

Page 7: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

1

Introduction

Le basketball est un sport spectaculaire et populaire dans le monde entier en raison de la

performance athlétique des pratiquants et de l’essor économique et culturel de la ligue de

basketball américaine (NBA).

Il s’agit d’un sport pratiqué à haute intensité avec un grand nombre de sprint répétés ainsi qu’un

nombre important de sauts verticaux. En raison des exigences physiques que la pratique du

basketball impose aux athlètes, ce sport est à l’origine d’un grand nombre de traumatismes

musculo squelettiques et notamment d’entorses latérales de cheville qui représentent le plus

grand nombre de traumatisme aux membres inférieurs dans le sport amateur comme

professionnel. Ces dernières peuvent se révéler particulièrement handicapantes dans la pratique

sportive et peuvent être à l’origine d’une instabilité chronique de cheville en cas de mauvais

traitement ou d’une récupération incomplète de l’athlète. Il apparait donc comme une priorité

de traiter ces blessures et mais également de prévenir leur survenue ainsi que leurs récidives.

La proprioception est un outil thérapeutique reconnu efficace à travers la littérature dans le

traitement ainsi que dans la prévention de survenue d’entorses latérales de chevilles. D’autre

part, la pliométrie est une part majeure de la pratique du basketball avec une variété importante

de sauts lors des matchs ainsi que lors des entraînement et son effet sur la stabilité dynamique

de cheville est moins investigué dans la littérature. Nous souhaiterons dans cette étude comparer

l’impact d’un entrainement proprioceptif sur la stabilité dynamique de cheville de basketteurs

amateurs souffrant d’instabilité chronique de cheville à un entrainement pliométrique qui

présente l’avantage d’être représentatif des contraintes imposées aux athlètes dans leur pratique

sportive du basketball.

Nous pouvons donc nous questionner sur l’impact d’un entraînement pliométrique et d’un

entraînement proprioceptif sur l’évolution de joueurs de basketball souffrant d’instabil ité

chronique de cheville dans le but de déterminer si ces méthodes de traitement sont efficaces et

si l’une ou l’autre semble présenter un effet significativement plus important.

Page 8: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

2

1. Cadre théorique

1.1. Épidémiologie

La pratique du basketball entraîne des mouvements spécifiques qui différencient les facteurs de

risque de ce sport par rapport aux autres disciplines. L’évolution des règles allant vers un jeu

plus rapide avec davantage de sprint et un temps de récupération moindre entre chaque

répétition d’efforts, et la pratique étant de plus en plus exigeante athlétiquement ont entrainé

des adaptations physiques des pratiquants (Cormery et al., 2007). De plus, le basketball est un sport

par nature vertical ; ainsi lors d’un match, un joueur effectue entre 35 et 46 sauts verticaux, soit

un nombre entre deux et quatre fois plus élevé que pour d’autres sports tels que le football ou

le volleyball. En outre, selon Matthew et al., l’aspect multidirectionnel du basketball oblige les

athlètes à changer la nature ainsi que la direction de leurs mouvements toutes les 2.83 secondes

en moyenne (Matthew et Delextrat., 2009). Comparativement à d’autres sports entrainant

principalement des mouvements dans le plan sagittal (jogging ou sprint par exemple), le

basketball exige une quantité importante de mouvements dans le plan frontal, particulièrement

dans les phases défensives.

Tous ces facteurs font du basketball un sport particulièrement exigeant physiquement et

engendre un risque de blessures multiples, que ce soit avec ou sans contact.

La cheville est l’articulation la plus touchée par les blessures, représentant 10 à 30% du total de

blessures dans la pratique sportive (Radenne & Scohier, 2017). De plus, une entorse de cheville

induit dans un grand nombre de cas une instabilité chronique de cheville. Cette instabilité est

attribuée à deux facteurs : une instabilité mécanique de la cheville due aux changements

mécaniques causés par l’entorse de cheville ; ou une instabilité fonctionnelle de cheville causée

par un déficit de proprioception, de force ou encore de coordination neuromusculaire (Radenne

& Scohier, 2017). Enfin, l’instabilité et les blessures à la cheville touchant les athlètes de haut

niveau représentent un coup de prise en charge médicale de 2 milliards de dollars aux États-

Unis (Waterman et al., 2010). Ces coûts financiers importants couplés à la baisse du niveau

d’activité physique ainsi qu’au retentissement sur la qualité de vie des athlètes soulignent

l’importance du développement de programmes de prévention de ces blessures (Gribble et al.,

2016).

Page 9: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

3

La plus commune des blessures à la cheville est l’entorse de cheville, impliquant les ligaments

latéraux de la cheville (Garrick, 1977). Comprendre le mécanisme de blessure permettrait donc

de mettre au point de nouvelles stratégies préventives ainsi que des équipements de protection

pour les joueurs de basketball (Dubin et al., 2011). Ce sont les raisons pour lesquelles il est

intéressant de détailler les structures anatomiques impactées par l’entorse de cheville ainsi que

la biomécanique des mouvements lésionnels les plus fréquents lors de ces entorses.

1.2. Connaissances fondamentales

1.2.1. Rappels anatomiques

D’après Michel Dufour. (2001) l’articulation de la cheville connecte les jambes et les pieds.

Elle est constituée de deux articulations distinctes : l’articulation talo crurale entre le talus et le

tibia et l’articulation subtalaire entre le talus et le calcanéus. Le tibia ainsi que la fibula forment

ensemble la mortaise tibio-fibulaire. La partie médiale de cette mortaise est constituée par la

face latérale de la malléole médiale, la partie supérieure par le pilon tibial et la partie latérale

par la face interne de la malléole latérale. Cette mortaise s’articule avec la face supérieure du

talus : la trochlée pour former l’articulation talo crurale, une articulation de type trochléenne.

Il s’agit donc d’une articulation disposant d’un degré de liberté. Bien qu’il existe une variabilité

inter individu, la mobilité moyenne de l’articulation talo crurale est de 50° de flexion plantaire

et de 20° de flexion dorsale. Concernant l’articulation subtalaire, elle est constituée de la face

inférieure du talus qui répond au calcanéus. Il s’agit d’une articulation double trochoïde

inversée dont les mouvements sont :

- L’éversion : le talon pivote vers l’extérieur

- L’inversion : le talon pivote vers l’intérieur

- L’abduction

- L’adduction.

Bien que des variations existent, la mobilité moyenne de l’articulation subtalaire est de 25° en

inversion et de 5 à 10° en éversion. Ces amplitudes articulaires sont très rarement dépassées

lors de la marche. En revanche, des mouvements extrêmes d’inversion et d’éversion sont les

phénomènes centraux retrouvés dans les entorses traumatiques de cheville.

Page 10: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

4

Afin d’éviter les traumatismes liés aux mouvements extrêmes, la cheville est soutenue par des

ligaments responsables de la stabilité passive de la cheville est des muscles qui assurent quant

à eux la stabilité active de la cheville.

1.2.2. Stabilisation passive de la cheville

Les ligaments qui entourent la cheville évitent les amplitudes extrêmes d’inversion et

d’éversion. Ce sont les ligaments collatéraux latéraux et médiaux.

Tout d’abord, le ligament collatéral médial se compose de trois faisceaux :

- Le faisceau antérieur

- Le faisceau moyen

- Le faisceau postérieur.

Le faisceau antérieur prend insertion sur la malléole latérale et se termine sur le col du talus.

Ce ligament a pour rôle de limiter les amplitudes extrêmes en inversion ainsi qu’en flexion

plantaire. C’est le faisceau ligamentaire le plus souvent lésé lors des entorses latérales de

chevilles. En effet, une étude de Ringleb et al. (2011) a démontré que le faisceau antérieur du

ligament collatéral latéral de la cheville se tend en rotation interne ainsi qu’en flexion plantaire.

Les résultats de cette étude suggèrent donc qu’un mouvement rapide et explosif de flexion

plantaire et de rotation interne sur une cheville en inversion met en tension le faisceau antérieur

du ligament collatéral latéral de cheville. Il entraîne sa rupture si le stress mécanique imposé

dépasse les capacités élastiques du ligament.

Le faisceau moyen s’insère sur la malléole latérale et se termine sur le calcanéus. Il permet

quant à lui de lutter contre les mouvements extrêmes d’inversion et est davantage mis en tension

en fin d’amplitude de flexion dorsale de cheville.

Le faisceau postérieur joint la face postérieure de la malléole latérale à la face postérieure du

talus. Il s’agit du faisceau ligamentaire le plus épais et le plus résistant. Il est principalement

mis en tension lors des mouvements de flexion dorsale.

Page 11: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

5

1.2.3. Stabilisation active de la cheville

Le maintien de la stabilité articulaire dépend de l’action synergique des os, des ligaments et des

capsules articulaires, des muscles et de leurs tendons et des récepteurs sensoriels ainsi que de

leurs afférences sensorielles vers le cerveau. Les structures de support dynamiques de la

cheville sont constituées des muscles de la jambe, des tendons associés et des fibres

proprioceptives contenues dans les structures des tissus mous environnants. Les fibres

proprioceptives fournissent une entrée sensorielle afférente concernant la position de

l'articulation et stimulent les réflexes musculaires pour positionner le pied et la cheville afin

d’assurer une fonction articulaire appropriée.

Les muscles responsables de la stabilisation active de la cheville, notamment ceux permettant

d’éviter l’entorse latérale de cheville, sont le long et court fibulaires ainsi que le tibial antérieur.

Les muscles long et court fibulaires s’insèrent à la face latérale de la jambe, et passent en arrière

de la malléole latérale, le tendon du muscle long fibulaire traverse en diagonale la face

inférieure du pied pour venir s’insérer à la face inférieure du tubercule du naviculaire ainsi que

sur la base du premier métatarsien. Le tendon du muscle court fibulaire quant à lui s’insère sur

la tubérosité du cinquième métatarsien.

En raison de leurs trajets et insertions, une contraction musculaire concentrique des muscles

court et long fibulaires entraine un mouvement d’éversion, accompagné d’une flexion dorsale

pour le court fibulaire et d’une flexion plantaire pour le long fibulaire.

Le muscle tibial antérieur s’insère sur la face antérieure de la jambe et se termine à la partie

médiale du pied, sur le cunéiforme médial ainsi que sur la base du premier métatarsien. Ainsi,

une contraction excentrique du tibial antérieur et du système extenseur adjacent permet de

freiner la flexion plantaire de la cheville.

Une démarche normale dépend en grande partie d’un positionnement correct de l’articulat ion

de la cheville. En effet, lorsque la jambe n’est pas en appui mais se prépare à entrer en contact

avec le sol, la partie latérale du pied passe seulement cinq millimètres au-dessus du sol. La

position idéale du pied ainsi que de la cheville lors du contact au sol est une flexion dorsale de

cheville accompagnée d’une inversion minimale de cheville. Les résultats d’études ont montré

Page 12: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

6

que si la partie latérale du pied entrait en contact avec le sol dans une position d’invers ion

excessive, la réponse proprioceptive reflexe des muscles fibulaires n’était pas suffisante pour

éviter cette inversion soudaine, ce qui pourrait entraîner une entorse latérale de cheville. En

revanche, des afférences sensorielles peuvent stimuler les réflexes moteurs des muscles

fibulaires et tibial antérieur, permettant ainsi de corriger un mauvais positionnement de la

cheville avant le contact du pied au sol (Dubin et al., 2011).

Par conséquent, un mauvais mouvement, un traumatisme et une mauvaise réception au sol

peuvent être des facteurs prédisposant à l’entorse latérale de cheville. En fonction des

mécanismes lésionnels, une bonne connaissance de la biomécanique permet souvent un

diagnostic correct de la zone ligamentaire touchée. Un bon contrôle moteur apparaît donc

central dans la prévention des entorses de chevilles. En conséquence, un entraînement est

indispensable afin d’éviter la survenue de récidive et l’installation d’instabilité chronique de

cheville.

1.3. Mécanismes lésionnels de l’entorse de cheville

Afin de développer des mesures préventives contre la survenue d’entorses de chevilles ains i

que des traitements adaptés, il est essentiel d’en comprendre précisément le mécanisme

lésionnel.

Gehring et al. (2013) ont réalisé une étude sous conditions de laboratoire expérimentale afin

d’étudier la mise en charge de la cheville lors de mouvements de courses et de changements

rapides d’appuis (Gehring et al., 2013). Lors de cette étude, l’un des participants s’est blessé à la

cheville. Ses mouvements dans les trois plans de l’espace étaient enregistrés ainsi que le niveau

d’activation musculaire des membre inférieurs. Cela a permis de comparer les données

collectées aux 16 participants précédents de l’étude n’ayant pas souffert d’entorse latérale de

cheville.

L’orientation globale du bassin, la flexion de hanche et de genou chez le patient blessé

différaient déjà des mesures faites sur les autres sujets de l’étude lors de la phase préparatoire

au contact du pied au sol. Lors du contact au sol, la cheville a vite été déplacée en flexion

Page 13: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

7

plantaire (1240°/s), en inversion (1291°/s) et en rotation interne (581°/s), atteignant son

déplacement maximal dans les 150 millisecondes après le contact du pied au sol.

De plus, un pic d’activation rapide des muscles tibial antérieur et long fibulaire a été observé

40 et 45 ms après le contact au sol, dépassant ainsi les mesures faites sur les autres sujets avec

des pics d’activation des muscles tibial antérieur et long fibulaire respectivement de 62ms et

74ms.

Comme évoqué précédemment, les muscles tibiaux antérieur et long fibulaires ont des actions

motrices allant à l’inverse des mouvements observés dans l’entorse latérale de cheville

(respectivement flexion dorsale et éversion). Cette étude met donc en évidence le fait que le

contrôle et les réflexes neuromusculaires de ces muscles jouent un rôle important dans le

positionnement de l’articulation lors de la phase critique du déplacement excessif de la cheville.

Les résultats de ce cas suggèrent donc que la mécanique de tout le segment jambier, les

ajustements lors de la phase précédant le contact au sol ainsi que le contrôle neuromuscula ire

jouent un rôle devant être pris en considération lors du mécanisme d’entorse latérale de cheville.

Il apparait donc nécessaire de considérer la prévention et la rééducation de cette blessure de

façon globale, afin d’améliorer l’équilibre, la force, la posture ainsi que le contrôle

neuromusculaire.

1.4. Conséquences des entorses de cheville

D’après une étude sur les symptômes à long terme des entorses latérales de chevilles de

Anandacoormasamy et Barnsley. (2005), 47% des patients souffrent de douleurs résiduelle s,

d’instabilité ou encore de faiblesse à la cheville tandis que 37% d’entre eux déclarent encore

des gonflements. De plus, 47% des patients ont déclaré présenter au moins deux des symptômes

évoqués (Anandacoomarasamy, 2005).

D’autre part, une étude de Swenson et al. (2009) a déterminé que l’entorse de cheville est la

pathologie occasionnant le plus important taux de récidives avec un pourcentage de 28,3%. La

prise en charge systématique ainsi que la prévention de récidives apparaissent donc comme une

préoccupation majeure de cette pathologie (Radenne & Scohier, 2017; Swenson et al., 2009).

Page 14: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

8

En outre, une revue de littérature de Miklovic et al. (2018) a permis de conclure que 40% des

personnes victimes d’entorses latérales de cheville ont ensuite souffert d’instabilité chronique

de cheville. L’instabilité chronique de cheville représente un enjeu majeur de prise en charge

du fait qu’elle entraine un certain nombre de déficits tels qu’une perte de force, d’amplitude

articulaire, de contrôle postural ou bien une modification du schéma moteur altérant toutes les

activités fonctionnelles (Miklovic et al., 2018).

Doherty et al. (2016) ont quant à eux réalisé une étude visant à déterminer si un déficit de

contrôle moteur pouvait être prédictif de la survenue plus tardive d’instabilité chronique de

cheville. Les résultats de leur étude ont montré que la difficulté à réaliser les tests deux semaines

et six mois après le traumatisme étaient prédictifs de la survenue d’instabilité chronique de

cheville un an après la survenue de l’entorse (Doherty et al., 2016).

Il est donc important de prendre en charge l’entorse latérale de cheville tant sur le plan de la

physiothérapie pour lutter contre les œdèmes et la douleur, que sur le plan plus fonctionnel pour

permettre une reprise des activités sans instabilité ni déficit de contrôle moteur. En particulie r

au basketball où les changements de direction, les mouvements pivots ainsi que les contacts

sont très nombreux et entrainent un grand nombre de traumatismes à la cheville. Il est donc

nécessaire de déterminer de quelle manière retrouver un équilibre dynamique et un contrôle

neuromusculaire les plus optimaux.

1.4.1. L’instabilité chronique de cheville

L’instabilité chronique de cheville est définie par Hertel et al. (2008) comme « des épisodes

répétitifs ou des perceptions de dérobement de la cheville ; la présence de symptômes comme

la douleur, la réduction de l’amplitude de mouvement de la cheville ; et des entorses de cheville

qui persistent pendant plus d’un an après la blessure initiale ».

L’instabilité chronique de cheville ne semble pas s’installer immédiatement après un épisode

d’entorse. Comme évoqué précédemment, Miklovic et al. (2018) décrivent plusieurs déficits

entrainés par l’entorse latérale de cheville tels que la perte d’amplitude articulaire et une

diminution du contrôle postural. Bien qu’une augmentation de la laxité ligamentaire soit la

conséquence la plus fréquente et documentée des entorses latérales de cheville, il semble peu

Page 15: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

9

probable que ce soit la seule cause de survenue tardive d’ICC . Les mécanismes menant à la

survenue d’ICC sont complexes et Wikstrom et al. (2013) ont décrit une cascade d’évènement s

menant à l’installation d’ICC.

Figure 1. Cascade d’évènements menant à l’ICC

Selon Hertel et al. (2008) l’ICC comprend une instabilité mécanique et une instabil ité

fonctionnelle de cheville. L’instabilité mécanique se définit par une mauvaise cinématique

articulaire, une laxité ligamentaire augmentée, une dégénération tissulaire ou encore une

inflammation synoviale. L’instabilité fonctionnelle de cheville quant à elle se traduit par une

diminution de force des éverseurs, un déficit proprioceptif de cheville ou encore une diminution

du contrôle neuromusculaire dynamique. Ces deux étiologies de l’ICC ne sont pas à mettre en

opposition mais à comprendre comme un ensemble pouvant de façon associée être à l’origine

de l’ICC.

Figure 2. paradigme de l’ICC

Page 16: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

10

De cette conception, ressort les notions de coper et non-coper. Un coper est décrit comme « un

individu ayant eu une entorse de cheville initiale datant de plus de douze mois, n’ayant pas eu

de récidive d’entorse, ne présentant aucun ou très peu de symptômes et déficits fonctionnels et

percevant un rétablissement complet ». Les copers développeraient des mécanismes efficaces

pour compenser les conséquences initiales causées par l’entorse de cheville. En ce sens, un non-

coper est assimilé à un individu présentant une ICC, définie par Hertel comme précédemment

(Hertel & Corbett, 2019 ; Wikstrom & Brown, 2014).

1.5. Traitement Masso Kinésithérapique

1.5.1. Traitement de l’entorse en aigu

Les recommandations en matière de prise en charge ont évolué ces dernières années. Le

protocole RICE (rest, ice, compression, elevation) a depuis quelques années laissé place au

protocole POLICE décrit par Bleakley et al. (2011) Le protocole POLICE vise à limiter la

formation d’œdème et d’hématome et à trouver un équilibre optimal entre protection et mise en

charge de la zone lésée. L’acronyme POLICE signifie :

- Protection : mise au repos du membre lésé pour prévenir toutes récidives et limiter au

maximum les douleurs ;

- Optimal loading : équilibrer repos et charge mécanique. Limiter au maximum la

décharge complète et préférer une charge progressive selon douleur sur le membre

atteint ;

- Ice : cryothérapie locale précoce pendant 20-30 minutes toutes les 3 heures ;

- Compression : strapping circonférentiel ;

- Elevation : surélévation du membre lésé.

1.5.2. Recommandations

Les recommandations générales sur la prise en charge des entorses de cheville en aigue et au

plus long terme ont été actualisées par le « British Journal Sports Medicine » en 2018. Plusieurs

protocoles de soins préexistants ont été analysés durant cette étude et différentes conclusions

en ont été tirées :

- Protocole RICE

- Antis inflammatoires non stéroïdiens

- Immobilisation

Page 17: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

11

- Support fonctionnel

- Exercices

- Mobilisations

- Traitement chirurgical.

Au regard de ces recommandations, le traitement fonctionnel par des exercices et des

mobilisations articulaires semble avoir l’effet le plus positif sur l’évolution des entorses

latérales de cheville. Nous avons vu précédemment que la récidive et l’instabilité chronique de

cheville étaient des complications fréquentes. Il convient donc de rechercher au regard de la

littérature les méthodes de rééducation fonctionnelles les plus efficaces pour augmenter la

stabilité de la cheville blessée.

1.5.3. Proprioception

Le terme « proprioception » a été décrit pour la première fois par Sherrington. Depuis, ce terme

est utilisé pour décrire une certaine variété de sens (Hiller et al., 2006). D’autres auteurs ont défini

la proprioception selon trois modalités : la kinesthésie, la conscience du sens de position de

l’articulation et la sensation de force. D’autre part, des études successives ont ajouté d’autres

paramètres biomécaniques au terme de proprioception : la sensation musculaire de force, la

position statique d’un segment corporel ou encore la vélocité (Hillier et al., 2015; Niessen et al., 2009).

La proprioception est un système complexe qui implique à la fois les systèmes nerveux

périphériques et centraux (Hillier et al., 2015). Elle dépend de fibres spécialisées dans le muscle

qui détectent les variations de longueur du muscle ainsi que la vélocité de ce changement (Proske,

2005; Proske & Gandevia, 2012). De plus, la direction du mouvement peut être déterminée par le

système proprioceptif grâce au muscle qui s’allonge ou se raccourcit. Enfin, la position d’une

articulation peut être perçue en fonction de l’activité d’un muscle agoniste par rapport à son

antagoniste (Hillier et al., 2015; Proske, 2005; Proske & Gandevia, 2012).

La proprioception repose donc sur un ensemble d’entrées sensorielles permettant de détecter et

de prédire le mouvement et la position d’une articulation ainsi que la vélocité du mouvement.

Le système proprioceptif agit en synergie avec le système vestibulaire et visuel pour détecter le

mouvement et l’orientation spatiale (Gandevia, 2014). La proprioception est ainsi importante pour

Page 18: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

12

le contrôle moteur et a un rôle dans la planification motrice pour l’anticipation et la préparation

du mouvement (feedforward) ainsi qu’un feedback permettant une adaptation et une

optimisation du mouvement lors de l’exécution de celui-ci (Hillier et al., 2015).

Un déficit proprioceptif entraîne donc de nombreuses conséquences cliniques : cela entraîne

une perte de contrôle du mouvement, une difficulté à apprendre de nouveaux mouvements, à

améliorer la qualité d’un mouvement ou à la maintenir durant la réalisation d’une série en raison

de l’absence de feedback, empêchant donc une adaptation et une correction (Hillier et al., 2015).

Par conséquent, la dextérité est affectée, de la même manière que l’équilibre et la locomotion.

Dans un sport comme le basketball où les changements de direction et les réceptions de saut en

déséquilibre sont très fréquents, un déficit de proprioception entrainant une mauvaise

planification et correction des mouvements représente un facteur de risque de blessures et de

limitation des performances.

Pour ces raisons, un travail d’équilibre statique et dynamique est très souvent inclus dans le

traitement de l’entorse latérale de cheville avec de bons résultats sur la réduction des récidives.

En plus de son efficacité sur la prévention de nouvelles entorses, un entraînement en

proprioception améliore le ressenti des sportifs. En effet, les athlètes déclarent se sentir plus

stables, avoir un meilleur contrôle de leurs mouvements et une meilleure technique dans leur

sport (Riva et al., 2016).

Les exercices de proprioception nécessitent un contrôle postural continu qui stimule les

afférences sensorielles. Cet entraînement améliore la capacité des individus à intégrer et

comprendre les signaux sensoriels provenant des mécanorécepteurs et augmente leur capacité

à déterminer les mouvements et la position des segments corporels dans l’espace (Han et al.,

2016). Il est montré à travers différentes études que les stimulations répétées dues à

l’entraînement proprioceptif améliorent la stabilité dynamique, diminuant ainsi le risque

d’entorse de cheville et leur récidive (Cruz-Diaz et al., 2015; Hale et al., 2007; Mckeon et al., 2008).

Cependant, l’entraînement proprioceptif n’est plus à ce jour la seule méthode de traitement et

de prévention de l’entorse latérale de cheville. Des études récentes effectuées sur des sujets

sains attestent de l’efficacité d’un entraînement musculaire pliométrique sur la stabilité

Page 19: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

13

dynamique de la cheville et sur la proprioception globale, faisant de ce travail musculaire un

outil à investiguer dans la réhabilitation fonctionnelle des entorses de chevilles.

1.5.4. Pliométrie

La pliométrie correspond à un mouvement dynamique composé d’un cycle étirement

raccourcissement du complexe musculo tendineux. Le cycle étirement raccourcissement

correspond à une phase excentrique d’un muscle déjà activé suivi immédiatement d’une

contraction concentrique puissante de ce même muscle. L’énergie élastique stockée pendant la

phase excentrique dans le complexe musculo tendineux est restituée lors de la phase finale du

cycle et permet ainsi une contraction concentrique plus puissante (Asadi, 2013; Mirzaei et al., 2013).

Un entraînement pliométrique correspond donc à des exercices de sauts effectués de manière

explosive. Les bénéfices d’un entraînement pliométrique sur la puissance musculaire ainsi que

sur la détente verticale ont été largement démontrés, faisant de cet entraînement une technique

de choix dans la préparation athlétique des sportifs.

Une étude de Asadi et al. (2015) a recherché les effets d’un entraînement pliométrique sur la

stabilité dynamique de basketteurs sains. La stabilité dynamique est évaluée à l’aide du Star

Excursion Balance Test (SEBT). En effet, une amélioration de la performance au SEBT atteste

d’un meilleur contrôle moteur. Le programme de 7 semaines d’ entraînement pliométrique a

significativement amélioré l’équilibre dynamique des sujets (Asadi et al., 2015). De plus, les

mouvements pliométriques sont représentatifs des contraintes liées à la pratique du basketball

car un mouvement pliométrique implique un rapide cycle d’étirement raccourcissement du

complexe musculo tendineux et entraine des déplacements du centre de gravité aussi bien

horizontaux que verticaux (Asadi, 2013).

L’entraînement pliométrique augmente significativement le contrôle postural en travaillant du

fait du caractère dynamique des mouvements les ajustements posturaux anticipateurs (Gantchev

& Dimitrova, 1996). Ces ajustements sont particulièrement stimulés dans les articulations

périphériques. Ce type d’entraînement nécessite en permanence un travail d’équilibre et de

stabilité et entraine donc des adaptations motrices dans l’anticipation du mouvement

(feedforward) (Marigold & Patla, 2002). Ces adaptations font que le muscle s’adapte mieux pour

Page 20: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

14

optimiser le contact au sol. Enfin, la sensibilité aux afférences sensorielles peut être améliorée

avec un entraînement pliométrique (Borghuis et al., 2008).

Au vu de la littérature, il semble donc qu’un entraînement pliométrique du fait de son caractère

dynamique améliore le contrôle moteur et présente des effets comparables sur la stabilité à un

entraînement proprioceptif, faisant donc de ce type d’entraînement un atout potentiel dans la

réhabilitation des entorses latérales de cheville. De plus, l’étude de Gehring et al. (2013) sur le

mécanisme lésionnel de l’entorse latérale de cheville évoquée précédemment montre que la

phase précédant l’appui du pied au sol joue un rôle significatif dans le mécanisme lésionnel de

l’entorse. De ce fait, un travail pliométrique pourrait améliorer les ajustements posturaux avant

l’appui au sol et ainsi prévenir de la survenue de l’entorse.

Il convient donc d’étudier l’impact supposé de l’entraînement pliométrique sur la stabilité

dynamique de joueurs de basketball ayant souffert d’entorse latérale de cheville en le comparant

à un travail de référence tel que la proprioception et en utilisant un outil fiable et valide.

1.6. Synthèse de la littérature

Afin de vérifier plus en détail le rôle de la proprioception et de la pliométrie sur la stabilité

dynamique de cheville, il convient d’effectuer une revue des études préexistantes dans la

littérature pour en comprendre les conclusions et l’intérêt de ces deux entraînements dans la

prise en charge de la cheville instable.

1.6.1. Effet d’un entraînement proprioceptif

Schiftan et al. (2015) ont réalisé une méta analyse incluant 7 études dans le but d’étudier

l’efficacité de la proprioception sur la prévention d’entorses de chevilles sur des populations

avec et sans historique d’entorses latérales de chevilles. Il est établi que la proprioception est

un outil thérapeutique utile pour la prévention de survenue d’entorses latérales de chevilles sur

des populations sportives avec historique d’entorses avec une diminution statistiquement

significative d’entorses latérales de chevilles. Il est également établi qu’un entraînement

proprioceptif préviendrait en moyenne la survenue d’une entorse latérale de cheville dans une

équipe sportive.

Page 21: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

15

Les résultats de cette étude montrent que l’efficacité d’un entraînement proprioceptif sur les

populations avec un historique de blessure vient d’une restauration des messages proprioceptifs

afférents ainsi que des réflexes de protection musculaire autour de la cheville. L’intérêt de la

proprioception est donc à souligner tant dans la prévention de survenue de récidives que dans

la réhabilitation fonctionnelle des sujets avec historique d’entorses.

Une étude prospective sur 6 ans de Riva et al. (2016) réalisée sur 55 athlètes de basketball de

première division italienne montre que l’entraînement proprioceptif est utile dans la prévention

du risque de blessure notamment à la cheville avec une baisse des entraînements et matchs

manqués de 75% entre la première et la troisième année ainsi qu’une diminution de 81%

d’entorses de chevilles en match et entraînements confondus De plus, les athlètes déclarent

ressentir une plus grande stabilité dans leurs mouvements et un plus grand contrôle.

Anguish et al. (2018) comparent 2 programmes de 4 semaines d’entraînement proprioceptif

pour la prise en charge de l’instabilité dynamique de cheville pour attester de son efficacité. Le

contrôle postural dynamique objectivé au SEBT a été amélioré dans les 2 groupes de façon

comparable ainsi qu’une amélioration fonctionnelle de la cheville grâce au FAAM. Les résultats

de cette étude rejoignent les études de Hale et al., et al ainsi que McKeon et al., qui rapportent

également une amélioration au SEBT après des programmes de 4 semaines de réhabilitation.

Ces études attestent donc de l’impact d’un entraînement proprioceptif sur la stabilité dynamique

de cheville et de son intérêt dans sa prise en charge des entorses latérales de chevilles et dans

la prévention de récidives.

Cruz-Diaz et al. (2015) évaluent l’effet d’un entraînement d’équilibre de 6 semaines sur la

douleur, la stabilité dynamique de cheville et la sensation d’instabilité chez des athlètes

souffrant d’instabilité chronique de cheville. Les résultats montrent qu’un entraînement

d’équilibre de 6 semaines améliore le contrôle postural dynamique du fait des plus grandes

distances atteintes au SEBT dans les directions antérieures, postéro médiale et postéro latérale

comparativement au groupe contrôle. De plus, la sensation subjective d’instabilité a

significativement diminué du fait d’une augmentation significative au CAIT dans le groupe

ayant effectué l’entraînement. La douleur avant et après l’étude n’est pas significativement

différente mais on observe une tendance à la baisse qui peut être cliniquement intéressante.

Page 22: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

16

Cette étude atteste donc de l’efficacité et de l’intérêt de l’entraînement proprioceptif dans la

prise en charge de l’instabilité chronique de cheville tant sur le plan objectif de la stabilité que

sur la sensation subjective d’instabilité des sujets.

Radenne et al. (2017) ont réalisé une étude sur 30 joueurs de basketball amateurs souffrant

d’instabilité chronique de cheville. L’objectif était de comparer un programme d’entraînement

pliométrique à un programme d’entraînement proprioceptif en mesurant leur effet sur la

stabilité dynamique de cheville. Les résultats ont mis en évidence que ces deux types de

programmes entraînent une augmentation de stabilité dynamique de cheville après 4 semaines

objectivé par une augmentation de la performance au SEBT dans toutes les directions pour les

deux programmes. Cela devrait permettre de réduire le risque de nouvelles entorses de cheville.

Aucune différence significative n’a été mise en évidence entre pliométrie et proprioception sur

la stabilité dynamique de cheville. Les résultats des précédentes études montrent que la

proprioception est un outil utile et efficace dans la prévention de récidives d’entorses latérales

de chevilles mais également dans la réhabilitation fonctionnelle avec plusieurs résultats

concordants sur une augmentation de la stabilité dynamique de cheville après entraînement.

L’étude de Radenne et al. (2017) montre que la pliométrie augmente également

significativement la stabilité dynamique de cheville en quatre semaines d’entraînement et de

façon comparable à un entraînement de durée équivalente en pliométrie, en faisant de ce fait un

outil intéressant à investiguer dans la prévention et la réhabilitation de sujets souffrant

d’instabilité.

1.6.2. Effet d’un entraînement pliométrique

Asadi et al. (2015) ont réalisé une étude expérimentale sur 16 joueurs de basket répartis en 2

groupes : un groupe contrôle et un groupe effectuant un entraînement pliométrique pendant 6

semaines dans le but d’étudier l’impact de l’entraînement pliométrique sur le contrôle postural.

Les résultats de cette étude montrent une amélioration de la performance au SEBT dans les 8

directions pour le groupe ayant réalisé l’entraînement pliométrique comparativement au groupe

contrôle. Cette amélioration peut s’expliquer par le fait que des situations d’instabilité répétées

résultent en une amélioration des mécanismes de feedforward qui permettent des contractions

musculaires optimales avant le contact au sol. (Marigold & Patla, 2002)

Page 23: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

17

Huang et al. (2014) ont réalisé une étude expérimentale sur 30 athlètes universitaires avec

instabilité fonctionnelle de cheville dans le but d’étudier l’effet d’un programme combiné de

pliométrie et d’équilibre ainsi qu’un programme de pliométrie seul sur la réception de saut sur

une jambe ainsi que sur la station debout unipodale. Il est mis en évidence que les deux

entraînements diminuent significativement les oscillations latéro médiale en station debout

unipodale yeux ouverts et fermés. On note également une augmentation de l’angle maximal de

genou et de hanche dans le plan sagittal ainsi qu’une diminution du temps de stabilisation après

réception de saut unipodale. Cette étude montre donc que la stabilité dynamique et la stabilité

statique sont améliorées tant pour le groupe pliométrie que pour l’entra înement pliométrique

associé à l’équilibre. Cela souligne la pertinence de ce type d’entraînement tant dans la prise en

charge que de la survenue d’entorses latérales de cheville du joueur de basketball car l’étude de

la réception de saut unipodale correspond bien d’un point de vue biomécanique aux contraintes

rencontrées lors des entraînements et des matchs de basketball.

Une étude expérimentale de Ismail et al. (2010) compare un entraînement pliométrique de 6

semaines à entraînement avec résistance manuelle au niveau des fléchisseurs dorsaux et

éverseurs de cheville. Les résultats sur la force maximale entre les 2 groupes sont comparables.

Cependant, on constate de meilleures performances fonctionnelles chez le groupe pliométrique.

La différence observée peut être expliquée par le fait qu’à la suite d’une lésion ligamentaire de

cheville, un entraînement explosif avec étirement du muscle préalable à la contraction

améliorerait la connexion nerveuse et diminuerait le temps nécessaire à produire de la force

augmentant ainsi la performance.

1.7. Justification des outils

1.7.1. Star excursion balance test (SEBT)

Le contrôle postural peut être séparé en deux catégories : la stabilité statique et dynamique.

Bien que la stabilité statique fournisse des informations intéressantes sur le plan clinique,

l’action de tenir sur une jambe sans bouger ne traduit pas de la meilleure manière les contraintes

et les exigences proprioceptives du sport (Gribble et al., 2012). Ainsi, la mesure de la stabilité

dynamique est plus représentative des exigences du sport et notamment du basketball.

Page 24: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

18

Le SEBT était considéré à l’origine comme un outil de rééducation fonctionnelle. Il s’agit d’une

série de squats sur une jambe où l’objectif est d’utiliser la jambe n’étant pas en appui au sol

pour aller toucher le plus loin possible le sol dans 8 directions différentes dessinées au sol

(Gribble et al., 2012). Ces lignes partent d’un point central où se trouve la jambe fixe et sont

séparées chacune de 45°. L’intérêt de ce test est que chaque ligne exige un mouvement dans un

plan différent. Les directions des mouvements à effectuer sont antérieure, antéro latérale, antéro

médiale, postérieure, postéro médiale et postéro latérale. L’objectif final est d’exécuter les

mouvements sans perdre l’appui du pied au sol et sans poser la jambe mobile au sol. Dans le

cas où cela arrive, il est nécessaire de recommencer le test pour obtenir une mesure valide.

Ainsi, la distance maximale atteinte lors du test est un indicateur de l’équilibre postural

dynamique du sujet : une plus grande distance atteinte signifie un équilibre postural dynamique

meilleur.

Il a été démontré dans la littérature que 4 essais étaient nécessaires afin d’obtenir une mesure

fiable et reproductible de la distance atteinte (Munro & Herrington, 2010; Robinson & Gribble, 2008) .

Ainsi, il est recommandé lors de l’entraînement d’effectuer 4 essais avant la mesure. De plus,

les résultats d’une étude ont montré que la distance atteinte par un sujet dans une direction était

fortement corrélée aux distances atteintes dans les autres directions. De ce fait, de nouvelle s

recommandations stipulent que seules trois directions devraient être mesurées pour obtenir un

test fiable (antérieure, postéro latérale et postéro médiale) (Hertel et al., 2006).

En se basant sur ces recommandations, Plisky et al. (2006) ont proposé un test : le Y balance

test. Le principe est le même que pour le SEBT avec seulement les trois directions indiquées à

atteindre. Ce test a montré de bons résultats sur la fiabilité intra examinateur et inter

examinateur : respectivement de 0.85 à 0.89 et de 0.97 à 1.00, faisant donc du Y test un outil

fiable et reproductible dans la mesure de la stabilité dynamique (Plisky et al., 2006).

Afin d’obtenir des meures comparables entre les individus, il est nécessaire de normaliser la

distance atteinte par rapport à la longueur des membres inférieurs car une corrélation importante

a été démontrée entre longueur des membres inférieurs et distance atteinte. Ainsi, une fois la

distance normalisée par rapport à la longueur des membre inférieurs, la distance est comparable

entre les individus et est exprimée en pourcentage de longueur du membre inférieur (Gribble et

al., 2012; Pionnier et al., 2016).

Page 25: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

19

Figure 3. Directions évaluées au SEBT modifié

En tenant compte de toutes ces recommandations, le SEBT est un outil fiable et valide pour

l’évaluation de la stabilité dynamique de cheville et sera donc utilisé dans notre étude afin de

comparer les effets d’un entraînement proprioceptif et pliométrique sur la stabilité dynamique

de cheville (Proske & Gandevia, 2012).

1.7.2. Cumberland ankle instability tool

Afin d’évaluer l’instabilité chronique de cheville, nous choisissons le CAIT qui est le premier

outil déclaré comme valide et fiable dans l’évaluation de l’ICC (Hiller et al., 2006). Il s’agit d’un

questionnaire composé de 9 questions à choix unique dans lequel chaque item correspond à un

certain nombre de points. Le questionnaire accorde une note finale sur 30 points avec un score

discriminant de 27,5. En dessous de ce score, les sujets sont susceptibles d’être atteints

d’instabilité chronique de cheville ; au-dessus de ce score, il est moins probable qu’ils le soient.

Il existe depuis 2019 une traduction française de ce questionnaire également reconnue valide et

fiable, le score discriminant étant le plus prédictif d’instabilité chronique de cheville passe dans

ce cas à 23,5. Ce score est calculé en utilisant l’indice de youden qui correspond à la formule

Page 26: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

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[(sensitivité+spécificité)-1]. Cet indice égal à 0.980 est maximal pour un score de 23.50 et ce

score semble donc le plus prédictif de survenue d’entorse latérale de cheville chez les sujets

remplissant le questionnaire (Geerinck et al., 2020).

Figure 4. Traduction française du CAIT

Page 27: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

21

2. Problématisation

2.1. Problématique

Le basketball est un sport exigeant physiquement du fait des changements de direction

constants, d’un nombre de sauts entre deux et quatre fois plus élevé que dans les autres sports

majeurs et des réceptions en déséquilibre qui en résultent. De ce fait, le basketball est un sport

très traumatisant et occasionne un nombre important et une grande variété de blessures. La plus

commune est l’entorse latérale de cheville et le mécanisme lésionnel le plus commun dans la

pratique du basketball est la réception d’un saut sur le pied d’un adversaire, entrainant une

inversion et une supination excessive et ne pouvant pas être contrôlée par les muscles

stabilisateurs de la cheville tels que le tibial antérieur et les muscles fibulaires.

Il apparait à travers la littérature que 40% des victimes d’entorse latérale de cheville

développent par la suite une instabilité chronique de cheville ; il est donc primordial de traiter

l’entorse à la fois sur le plan de la rééducation et de la prévention de récidives. Pour ce faire, il

convient d’utiliser les méthodes apportant les meilleurs résultats sur la stabilité dynamique de

la cheville. Il est démontré au travers de la littérature qu’un travail proprioceptif répété améliore

significativement la stabilité dynamique de cheville et prévient le risque de récidives.

Cependant, la proprioception n’est pas la seule méthode pour le traitement et la prévention des

entorses latérales de chevilles. Les effets vérifiés dans la littérature d’un travail muscula ire

pliométrique sur la stabilité dynamique de sujets sains en font un outil potentiel à investiguer

dans le traitement des personnes souffrant d’instabilité de cheville. Ce type d’entraînement

présente également l’avantage de correspondre aux exigences physiques d’un sport tel que le

basketball et son utilisation dans la réhabilitation des sujets souffrant d’instabilité de cheville à

la suite d’une entorse pourrait améliorer à la fois la stabilité dynamique de la cheville ainsi que

les qualités athlétiques du patient en vue de son retour à la compétition.

Afin d’évaluer l’efficacité d’un tel protocole, il convient de le comparer à une méthode de

référence telle que l’entraînement proprioceptif. Nous pouvons donc nous poser la question

suivante : quels sont les effets d’un entraînement pliométrique à la suite d’une entorse latérale

de cheville sur la stabilité dynamique de cheville en comparaison à un travail proprioceptif chez

les basketteurs ?

Page 28: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

22

2.2. Hypothèses

Hypothèse H0 : il n’existe pas de différence significative entre un entraînement pliométrique et

un entraînement proprioceptif sur la stabilité dynamique de cheville chez le basketteur atteint

d’instabilité chronique de cheville.

Hypothèse H1 : il existe une différence significative entre un entraînement pliométrique et un

entraînement proprioceptif sur la stabilité dynamique de cheville chez le basketteur atteint

d’instabilité chronique de cheville.

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3. Méthodologie

3.1. Population

Notre population devait initialement se composer de membres d’une équipe de basketball ;

cependant, en raison de la situation sanitaire exceptionnelle de l’année 2020-2021, il était

impossible de réaliser l’étude sur l’ensemble de l’effectif. Dès lors, des joueurs ont donc été

contactés individuellement afin de réaliser l’étude. Ainsi, 10 personnes répondant aux différents

critères d’inclusion ont finalement été intégrées dans l’étude.

Tableau 1. Caractéristiques des sujets du groupes. Données présentées sous la forme moyenne

± écart-type

Proprioception (n=5) Pliométrie (n=5) Ensemble (n=10)

Sexe 5 hommes 5 hommes 10 hommes

Age (année) 22,6 ± 1,140 21.6 ± 1,817 22,1 ± 1,524

Taille (cm) 185,6 ± 7,701 181,8 ± 5,675 183,7 ± 6,68

IMC (kg/m^2) 22,1 ± 1,215 22,4 ± 0,894 22,8 ± 1,074

Entraînement/semaine

(heures)

4,4 ± 1,517 4,0 ± 1,225 4,2 ± 1,317

Année de pratique 6,8 ± 2,588 6,2 ± 3,564 6,5 ± 2,953

3.1.1. Critères d’inclusion

Pour être inclus dans l’étude, les sujets doivent avoir entre 18 et 25 ans et pratiquer le basketball

en club depuis au moins 3 ans. Ils doivent également avoir été atteint d’une entorse de grade 1

ou 2 unilatérale et présenter une instabilité fonctionnelle de cheville évaluée à l’aide du CAIT.

Ils doivent en outre être disponibles pour les séances d’évaluation initiales et finales.

3.1.2. Critères de non-inclusion

Les critères de non-inclusion sont une entorse de grade 3 ou plus, un traumatisme aux membres

inférieurs dans l’année écoulée, une contre-indication à la pratique d’exercices de saut ou

d’équilibre, des vertiges ou des problèmes vestibulaires ainsi qu’un manque de disponibil ité

pour les séances d’évaluation initiales ou finales.

Page 30: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

24

3.1.3. Critères d’exclusion

Les sujets n’ayant pas effectué le protocole ou ayant souffert d’un traumatisme aux membres

inférieurs pendant celui-ci seront exclus de l’étude.

3.2. Critère de jugement

3.2.1. Critère de jugement principal

Nous allons utiliser la stabilité dynamique comme critère de jugement principal et pour

objectiver ce critère de jugement, nous allons mesurer la distance atteinte au SEBT dans les

directions antérieure, postéro latérale et postéro médiale.

3.2.2. Critère de jugement secondaire

Notre critère de jugement secondaire est la sensation de stabilité perçue par les participants de

l’étude objectivée à l’aide du CAIT. Pour cela, nous ferons remplir le questionnaire CAIT aux

participants de l’étude avant et après le protocole et l’évolution positive ou non sera notre critère

de jugement.

3.3. Matériel

Pour la réalisation de du SEBT, nous allons utiliser un rapporteur à 360° transparent afin de

tracer un cercle en marquant au sol le centre de celui-ci. A partir de ce cercle, nous allons

marquer au sol les trois directions que nous souhaitons évaluer : la direction antérieure en

considérant que cette direction correspond à 0° sur le rapporteur. Nous allons marquer

également la direction postérieure à 180° afin de faciliter le repère des directions postéro

médiale postéro latérale. Les directions postéro médiale et postéro latérale sont placées

respectivement à 135 et 225°. Après avoir marqué l’angle correspondant aux trois directions,

nous allons marquer au sol à l’aide de trois bandes de ruban adhésif les trois directions du test.

Afin de mesurer la distance atteinte dans chaque direction par les participants de l’étude, nous

allons utiliser un marquage au sol à l’aide d’un stylo avec une couleur propre à chaque

participant. Ces distances sont par la suite mesurées à l’aide d’un mètre ruban.

Page 31: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

25

3.4. Protocole

Une évaluation de la stabilité dynamique de cheville est réalisée avant l’étude pour tous les

participants à l’aide du SEBT dans le but d’obtenir des valeurs initiales comparables à la fin de

l’étude. L’instabilité chronique de cheville a préalablement été évaluée chez tous les

participants grâce au CAIT.

3.4.1. Évaluation de la stabilité dynamique

Afin d’évaluer la stabilité dynamique des participants avant et après l’étude, nous utilisons le

SEBT simplifié en Y selon les recommandations de Plisky et al. (2006) De plus, nous suivons

les recommandations afin d’obtenir la mesure la plus fiable et reproductible des performances

des participants. Ainsi, nous faisons pratiquer quatre essais avant la prise de la mesure pour les

trois directions (Plisky et al., 2006).

Pour obtenir des mesures comparables entre les individus, nous devons normaliser la distance

par rapport à la longueur de la jambe des individus car une corrélation existe entre longueur de

jambe et distance atteinte au SEBT. Pour normaliser la distance par rapport à la longueur de

jambe, nous utilisons la formule (distance / longueur de la jambe) x 100, avec la distance en

cm, la longueur de la jambe mesurée de l’épine iliaque antéro supérieure à la pointe de la

malléole médiale en cm.

3.4.2. Évaluation de l’instabilité chronique de cheville

Pour mesurer l’instabilité chronique de cheville et inclure ou non les participants à notre étude,

nous utilisons le CAIT. Il s’agit d’un test composé de 9 items permettant d’évaluer la stabilité

de la cheville et la douleur dans différentes situations (course, marche, descente des escaliers,

station unipodale). Cet outil a été reconnu comme valide et fiable par Hiller et al. (2006) en

2006 et sa version française a été validée en 2019 et également reconnue valide et fiable

(Geerinck et al., 2020).

Le facteur discriminant permettant de déterminer la présence ou non d’une instabil ité

fonctionnelle de cheville est le score obtenu au CAIT. En effet, un score supérieur à 28 exclut

une instabilité fonctionnelle de cheville tandis qu’un score inférieur ou égal à 27 montre que le

Page 32: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

26

sujet peut être atteint d’instabilité chronique de cheville dans la version initiale. En revanche,

dans la version française, il est déterminé que le score au CAIT le plus prédictif de l’ICC est de

23,5. Ainsi, seuls les sujets ayant un score inférieur à 23,5 au CAIT sont inclus dans

l’étude.(Geerinck et al., 2020)

3.4.3. Éthique et protection des données

Les sujets sont informés oralement du déroulement de l’étude à venir et doivent signer une fiche

de consentement éclairé pour leur participation. Leurs données personnelles ne sont recueillie s

qu’après avoir reçu leur consentement écrit. L’anonymat des données et valeurs mesurées est

une priorité pour le respect de la confidentialité et du secret professionnel. Enfin, chaque

participant se réserve le droit d’interrompre sa participation à l’étude s’il le souhaite.

3.4.4. Randomisation

Après avoir recueilli le consentement des participants et avoir vérifié qu’ils remplissaient tous

les critères d’inclusion de l’étude, nous mesurons pour chacun la distance atteinte au SEBT

dans les trois directions évaluées. Les participants sont ensuite répartis aléatoirement entre le

groupe proprioception et le groupe pliométrie à l’aide du logiciel Excel.

3.4.5. Déroulement de l’étude

Les sujets avec instabilité fonctionnelle de cheville ont été répartis aléatoirement dans deux

groupes : un groupe proprioception où ils effectueront un entraînement proprioceptif ; un

groupe pliométrie où ils effectueront un entraînement pliométrique.

Les sujets effectuent ces entraînements spécifiques pour une durée de 4 semaines en plus de

leurs entraînements de basketball et la durée de ces exercices spécifiques est en moyenne de 15

minutes. L’entraînement pliométrique est adapté du programme de Miller et al. (2006) avec un

ensemble de 11 sauts à réaliser.

L’intensité des exercices doit augmenter durant les 4 semaines du protocole ainsi que le nombre

de répétitions qu’il convient de faire varier de 90 à 140 sauts par séance. L'entraînement

proprioceptif est inspiré du programme d'entraînement de l'équilibre proposé par McGuine et

Page 33: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

27

Keene. Sept exercices différents ont été inclus dans le programme du groupe proprioception.

Les sujets des deux groupes pratiquent l’entraînement spécifique à raison de deux fois par

semaines afin de laisser un temps de repos entre chaque séance optimal d’après

3.4.6. Protocole de pliométrie

La première semaine de l’entraînement pliométrique se compose de trois sauts pour un total de

90 répétitions :

- Deux séries de quinze répétitions de sauts à pieds joints de gauche à droite. Le sujet

démarre la série les deux pieds au sol et effectue des sauts à pieds joints de droite à

gauche en veillant à se réceptionner en équilibre sur ses deux pieds. L’exercice est

réalisé à intensité faible ;

- Deux séries de quinze répétitions de saut en hauteur avec élan. Le sujet démarre pieds

au sol à largeur de hanche et bras tendus en avant, la première phase du mouvement est

un squat permettant de prendre de l’élan suivi d’un saut avec objectif de toucher un

point le plus haut possible avec la main. L’exercice est également réalisé à intens ité

faible ;

- Cinq séries de six sauts vers l’avant au-dessus de plots. La position de départ est pieds

au sol à largeur d’épaule. Le sujet saute à pieds joints au-dessus du plot, les bras suivent

le mouvement et la réception se fait également à pieds joints en fléchissant les genoux

pour absorber le choc et initier le saut suivant. Cet exercice doit être réalisé à intens ité

moyenne.

La deuxième semaine d’entraînement comprend 4 sauts différents pour un total de 120

répétitions :

- Deux séries de 15 sauts à pieds joints de gauche à droite réalisés à intensité faible comme

la première semaine de l’étude ;

- Cinq séries de six sauts en longueur. Ce mouvement se découpe en deux phases : la

prise d’élan et l’atterrissage. Le sujet démarre pieds au sol à largeur de hanche et fléchi t

les hanches et les genoux pour se propulser. L’atterrissage se fait en fléchissant les

genoux afin d’absorber le choc. Cet exercice est réalisé à intensité faible ;

Page 34: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

28

- Deux séries de 15 sauts latéraux au-dessus d’une barrière. Le sujet effectue des sauts à

pieds joints de droite à gauche en franchissant un obstacle. L’exercice est réalisé à

intensité moyenne.

- Cinq séries de six sauts vers l’avant pieds joints réalisés à intensité moyenne.

La troisième semaine d’entraînement comprend cinq sauts différents pour un total de 120

répétitions :

- Deux séries de douze sauts à pieds joints de gauche à droite à intensité faible ;

- Quatre séries de six sauts en longueur à intensité faible ;

- Deux séries de douze sauts latéraux à intensité moyenne ;

- Trois séries de huit sauts vers l’avant pieds joints à intensité moyenne ;

- Deux séries de douze sauts latéraux au-dessus d’un plot à intensité élevée.

La quatrième semaine d’entraînement comprend cinq exercices pour un total de 140

répétitions :

- Quatre séries de huit sauts en diagonale. Le sujet effectue des sauts à pieds joints en

diagonale de droite à gauche à intensité faible ;

- Quatre séries de huit sauts en longueur avec sprint latéral. Le sujet effectue des sauts

pieds joints suivis immédiatement d’un sprint perpendiculaire à la réception à intens ité

moyenne.

- Deux séries de douze sauts latéraux au-dessus d’un plot à intensité moyenne ;

- Quatre séries de sept sauts vers l’avant sur un pied à intensité élevée ;

- Quatre séries de six sauts latéraux sur un pied à intensité élevée.

Page 35: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

29

Tableau 2. Récapitulatif du programme d’entraînement pliométrique.

Volume

d’entraînement

(nombre total

de répétitions)

Type de saut Nombre de

séries et de

répétitions

Intensité

Semaine 1 90 Pieds joints de gauche à

droite

2X15 Faible

En hauteur avec élan 2X15 Faible

Vers l’avant au-dessus de

plots

5X6 Moyenne

Semaine 2 120 Pieds joints de gauche à

droite

2X15 Faible

En longueur 5X6 Faible

Latéraux au-dessus d’une

barrière

2X15 Moyenne

Vers l’avant pieds joints 5X6 Moyenne

Semaine 3 120 Pieds joints de gauche à

droite

2X12

Faible

En longueur 4X6 Faible

Latéraux au-dessus d’une

barrière

2X12 Moyenne

Vers l’avant pieds joints 3X8 Moyenne

Latéraux au-dessus d’un

plot

2X12 Élevée

Semaine 4 140 En diagonale 4X8 Faible

En longueur avec sprint

latéral

4X8 Moyenne

Latéraux au-dessus d’un

plot

2X12 Moyenne

Vers l’avant sur un pied 4X7 Élevée

Latéraux sur un pied 4X6 Élevée

Page 36: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

30

3.4.7. Protocole de proprioception

L'entraînement proprioceptif est inspiré du programme d'entraînement de l'équilibre proposé

par McGuine et Keene. (2006) Sept exercices différents ont été inclus dans le programme du

groupe proprioception :

Tableau 3. Récapitulatif du programme d’entraînement proprioceptif

Semaine Surface Yeux

ouverts/fermés

Exercices

Semaine 1 Sol Ouverts Maintien de l’équilibre en position unipodale

Ouverts Mouvement de balancier en position unipodale

Ouverts Squat unipodal

Ouverts Maintien de l’équilibre en position unipodale avec

dribble.

Semaine 2 Sol Fermés Maintien de l’équilibre en position unipodale

Fermés Mouvement de balancier en position unipodale

Fermés Squat unipodal

Semaine 3 Plan instable Ouverts Maintien de l’équilibre en position unipodale

Ouverts Mouvement de balancier en position unipodale

Ouverts Squat unipodal

Ouverts Rotation du tronc en position unipodale

Semaine 4 Plan instable Fermés Maintien de l’équilibre en position unipodale

Ouverts Mouvement de balancier en position unipodale

Ouverts Squat unipodal

Ouverts Rotation du tronc en position unipodale

Ouverts

Les exercices seront effectués sans chaussures à raison de 30 secondes pour chaque jambe et

un temps de repos de 30 secondes est accordé entre chaque exercice. Lors des exercices, la

participation et la concentration du sujet sont primordiales, car la cheville est placée dans des

situations de plus en plus complexes, avec un risque accru de déstabilisation. Le sujet doit

rechercher pour chaque situation une fixation parfaite de sa cheville et de son pied.

Page 37: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

31

La première semaine d’entraînement est composée de quatre exercices réalisés sur sol stable

avec les yeux ouverts :

- Maintien de l’équilibre en position unipodale ;

- Maintien de l’équilibre en position unipodale avec balancier de la jambe opposée ;

- Squat unipodal ;

- Maintien de l’équilibre en position unipodale en effectuant des dribbles.

La deuxième semaine comprend trois exercices effectués sur sol stable avec les yeux fermés :

- Maintien de l’équilibre en position unipodale ;

- Maintien de l’équilibre en position unipodale avec balancier de la jambe opposée ;

- Squat unipodal.

La troisième semaine comprend quatre exercices réalisés sur une mousse dans le but

d’augmenter l’instabilité et de rendre plus difficile le programme. Tous les exercices sont

réalisés yeux ouverts :

- Maintien de l’équilibre en position unipodale ;

- Maintien de l’équilibre en position unipodale avec balancier de la jambe opposée ;

- Squat unipodal ;

- Rotation du tronc en position unipodale.

La quatrième semaine est identique à la troisième à l’exception de la station debout unipodale

qui sera exécutée avec les yeux fermés.

3.4.8. Évaluation finale

Une séance d’évaluation post test est effectuée pour chaque participant en réalisant le SEBT

afin d’obtenir un point de comparaison comparable au début de l’étude.

Page 38: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

32

3.5. Analyse statistique

L’ensemble des analyses statistiques sont réalisées à l’aide du logiciel JASP. Nous cherchons

à comparer des moyennes pour nos critères de jugements.

Tout d’abord, il est nécessaire de vérifier que les variables suivent une loi normale. Pour ce

faire, nous utilisons un test de Shapiro-Wilk qui a montré que nos variables suivent

effectivement une loi normale. Nous allons donc utiliser pour notre analyse statistique des tests

paramétriques.

Nous allons ensuite vérifier l’homogénéité de nos deux groupes afin de déterminer s’ils peuvent

être comparés sans biais. Nous comparons donc leur homogénéité concernant la stabilité

dynamique de cheville, le score au CAIT ainsi que les données anthropométriques. Cela permet

de valider l’efficacité de la randomisation. Nous utilisons un test t de student aux échantillons

indépendants et il en est conclu que les deux groupes sont homogènes et comparables avant la

réalisation de l’étude.

Afin de comparer l’évolution de la stabilité dynamique de cheville et le score au CAIT intra

groupe, nous utilisons un test t de student aux échantillons appariés avec un intervalle de

confiance de 95% et un seuil de significativité p<0,05. Pour comparer la différence post test

entre les deux groupes, nous utilisons un test t de student aux échantillons indépendants avec le

même intervalle de confiance et la même valeur de p.

Page 39: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

33

4. Résultats

4.1. Contrôle de l’homogénéité des groupes

4.1.1. Comparaison inter groupe des données anthropométriques

Tableau 4. Test t aux échantillons indépendants : données anthropométriques

t df p

Age -1.043 8 0.328

Poids -1.711 8 0.125

Taille -0.888 8 0.400

IMC -1.058 8 0.321

Année pratique -0.305 8 0.768

Heure/semaine -0.459 8 0.659

Tableau 5. Statistiques descriptives : données anthropométriques

Group N Mean SD SE

Age plio 5 21.600 1.817 0.812

proprio 5 22.600 1.140 0.510

Poids plio 5 74.000 4.183 1.871

proprio 5 79.400 5.683 2.542

Taille plio 5 181.800 5.675 2.538

proprio 5 185.600 7.701 3.444

IMC plio 5 22.400 0.894 0.400

proprio 5 23.114 1.215 0.543

Année pratique plio 5 6.200 3.564 1.594

proprio 5 6.800 2.588 1.158

Heure/semaine plio 5 4.000 1.225 0.548

proprio 5 4.400 1.517 0.678

Page 40: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

34

Nous avons effectué un test t de student pour échantillons indépendants dans le but de comparer

les données anthropométriques des deux groupes de l’étude afin d’en tester l’homogénéité.

Aucune différence significative n’est observée après analyse statistique entre le groupe

proprioception et le groupe pliométrie (p-value>0.05). Par conséquent, les deux groupes sont

comparables et homogènes.

4.1.2. Comparaison inter groupes des performances au SEBT

Il est également nécessaire de vérifier l’homogénéité entre les groupes de nos valeurs pré test

de distance au SEBT dans les trois directions évaluées afin de déterminer s’il existait entre le

groupe pliométrie et le groupe proprioception une différence avant la réalisation des deux

protocoles d’entraînement de 4 semaines. Pour cela, il convient de réaliser un test t de student

aux échantillons indépendants pour chaque direction du SEBT.

Tableau 6. Comparaison inter groupe des performances au SEBT

t df p Cohen's d

ant pré I -0.169 8 0.870 -0.107

PL pré I -0.754 8 0.472 -0.477

PM pré I -0.864 8 0.413 -0.546

t = valeut du test de Student, df = degré de libert et p = p-value, cohen’s d= effet de taille

Tableau 7 Statistiques descriptives : Comparaison inter groupe des performances au SEBT

Group N Mean SD SE

ant pré I plio 5 71.400 4.037 1.806

proprio 5 71.800 3.439 1.538

PL pré I plio 5 72.400 4.336 1.939

proprio 5 74.200 3.114 1.393

PM pré I plio 5 79.000 5.244 2.345

Page 41: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

35

Tableau 7 Statistiques descriptives : Comparaison inter groupe des performances au SEBT

Group N Mean SD SE

proprio 5 81.600 4.219 1.887

N = nombre, Mean = moyenne, SD = écart type et SE = Erreur type

Les résultats pour les trois directions montrent qu’il n’existe pas de différence statistiquement

significative entre les deux groupes avant la réalisation de l’étude (p-value> 0,05) avec des

valeurs de p pour les directions antérieure, postéro latérale et postéro médiale respectivement

de 0,870 ; 0.472 ; 0.413. Par conséquent, les deux groupes sont initialement comparables

concernant la performance au SEBT et la randomisation est efficace concernant ce critère de

jugement.

4.1.3. Comparaison inter groupes du score au CAIT

Tableau 8. Comparaison inter groupe du score au CAIT

t df p Cohen's d

score CAIT -0.849 8 0.421 -0.537

t = valeut du test de Student, df = degré de libert et p = p-value, cohen’s d= effet de taille

Tableau 9. Statistiques descriptives : comparaison inter groupe du score au CAIT

Group N Mean SD SE

score CAIT plio 5 21.600 1.342 0.600

proprio 5 22.200 0.837 0.374

N = nombre, Mean = moyenne, SD = écart type et SE = Erreur type

On n’observe pas de différence statistiquement significative avant l’étude concernant le score

au CAIT (p=0.421). Par conséquent, les deux groupes sont comparables avant l’étude

concernant ce critère de jugement.

Page 42: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

36

4.2. Comparaison intra groupe pré et post étude

Afin de déterminer si les entraînements en proprioception et en pliométrie ont entrainé une

amélioration significative de la stabilité dynamique, nous allons réaliser une comparaison pré

et post étude des distances atteintes au SEBT dans les trois directions pour chaque groupe. Pour

ce faire, nous allons réaliser un test t de student aux échantillons appariés pour le groupe

proprioception et un autre pour le groupe pliométrie.

4.2.1. Comparaison pré et post étude : groupe proprioception

Tableau 10. Comparaison pré et post étude de la performance au SEBT groupe proprioception

Mesure 1 Mesure 2 t df p Cohen's d

ant post I - ant pré I 4.801 4 0.009 2.147

PL post I - PL pré I 3.559 4 0.024 1.592

PM post I - PM pré I 1.532 4 0.200 0.685

t = valeut du test de Student, df = degré de libert et p = p-value, cohen’s d= effet de taille

Tableau 11. Statistiques descriptives de l’évolution de la performance au SEBT groupe

proprioception

N Mean SD SE

api 5 71.800 3.439 1.538

aposti 5 75.700 4.266 1.908

plpi 5 74.200 3.114 1.393

plposti 5 78.000 4.301 1.924

pmpi 5 81.600 4.219 1.887

pmposti 5 84.400 6.107 2.731

N = nombre, Mean = moyenne, SD = écart type et SE = Erreur type

Page 43: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

37

L’analyse statistique de la variable d’évolution de performance au SEBT pour le groupe

proprioception n’a pas mis en évidence de différence statistiquement significative pour la

direction postéro médiale avec un intervalle de confiance de 95% et une valeur de p égale à

0.200. En revanche, une différence statistiquement significative est mise en évidence pour les

direction postéro latérale et antérieure avec un intervalle de confiance à 95% et des valeurs de

p égales à 0.024 et 0.009.

Tableau 12. Évolution pré et post étude du score au CAIT groupe proprioception

Mesure 1 Mesure 2 t df p Cohen's d

CAIT post - score CAIT 3.207 4 0.033 1.434

t = valeut du test de Student, df = degré de libert et p = p-value, cohen’s d= effet de

taille

Tableau 13. Statistiques descriptives : évolution du score au CAIT groupe proprioception

N Mean SD SE

CAIT post 5 23.400 1.140 0.510

Score CAIT 5 22.200 0.837 0.374

N = nombre, Mean = moyenne, SD = écart type et SE = Erreur type

On observe dans le groupe proprioception une amélioration significative du score au CAIT à la

fin de l’étude avec p=0.033.

4.2.2. Comparaison pré et post étude : groupe pliométrie

Tableau 14. Évolution du score au SEBT groupe pliométrie

Mesure 1 Mesure 2 t df p Cohen's d

ant post I - ant pré I 2.316 4 0.081 1.036

Page 44: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

38

Tableau 14. Évolution du score au SEBT groupe pliométrie

Mesure 1 Mesure 2 t df p Cohen's d

PL post I - PL pré I 4.221 4 0.013 1.888

PM post I - PM pré I 2.157 4 0.097 0.965

t = valeut du test de Student, df = degré de libert et p = p-value, cohen’s d= effet de taille

Tableau 15. Statistiques descriptives : évolution du score au SEBT groupe pliométrie

N Mean SD SE

ant post I 5 74.000 4.183 1.871

ant pré I 5 71.400 4.037 1.806

PL post I 5 75.200 5.495 2.458

PL pré I 5 72.400 4.336 1.939

PM post I 5 81.200 5.718 2.557

PM pré I 5 79.000 5.244 2.345

N = nombre, Mean = moyenne, SD = écart type et SE = Erreur type

L’analyse statistique de la variable d’évolution de performance au SEBT pour le groupe

pliométrie a mis en évidence une différence statistiquement significative pour la direction

postéro latérale avec un intervalle de confiance de 95% et une valeur de p égale à 0.013. En

revanche, aucune différence statistiquement significative n’est mise en évidence pour les

directions antérieure et postéro médiale avec un intervalle de confiance à 95% et des valeurs de

p respectivement égales à 0.081 et 0.097.

Page 45: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

39

Tableau 16. Évolution du score au CAIT groupe pliométrie

Mesure 1 Mesure 2 t df p Cohen's d

CAIT post - score CAIT 2.449 4 0.070 1.095

t = valeut du test de Student, df = degré de libert et p = p-value, cohen’s d= effet de taille

Tableau 17. Statistiques descriptives : évolution du score au CAIT groupe pliométrie

N Mean SD SE

CAIT post 5 22.200 1.304 0.583

score CAIT 5 21.600 1.342 0.600

N = nombre, Mean = moyenne, SD = écart type et SE = Erreur type

On observe aucune différence statistiquement significative dans le groupe pliométr ie

concernant l’évolution du score au CAIT avec p=0.070.

4.3. Comparaison inter groupe post étude

Afin de déterminer s’il existe une différence statistiquement significative de l’évolution post

étude de la variable performance au SEBT et de la variable score au CAIT entre le groupe

pliométrie et le groupe proprioception, il convient de réaliser un test t aux échantillons

indépendants à intervalle de confiance 95% pour les trois directions du test.

Tableau 18. Comparaison inter groupe post étude de la performance au SEBT t df p Cohen's d

ant post I -0.636 8 0.542 -0.402

PL post I -0.897 8 0.396 -0.567

PM post I -0.855 8 0.417 -0.541

t = valeut du test de Student, df = degré de libert et p = p-value, cohen’s d= effet de taille

Page 46: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

40

Tableau 18. Comparaison inter groupe post étude de la performance au SEBT t df p Cohen's d

On n’observe pas de différences statistiquement significatives entre le groupe pliométrie et le

groupe proprioception concernant la performance post étude au SEBT dans les trois directions

avec des valeurs de p supérieures au seuil de 0.05 et égales à 0.542 ; 0.396 ; 0.417

respectivement pour les directions antérieure, postéro latérale et postéro médiale.

Tableau 19. Comparaison inter groupe post étude du score au CAIT

t df p Cohen's d

CAIT post -1.549 8 0.160 -0.980

t = valeut du test de Student, df = degré de libert et p = p-value, cohen’s d= effet de taille

On n’observe pas de différence statistiquement significative entre le groupe pliométrie et le

groupe proprioception après l’étude concernant le score au CAIT avec p=0.160.

Page 47: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

41

5. Discussion

La stabilité dynamique de cheville est importante tant dans un but fonctionnel que de prévention

de récidives de traumatismes tels que les entorses de chevilles. L’objectif de cette étude est de

comparer un entraînement pliométrique à un entraînement proprioceptif en objectivant leurs

effets sur la stabilité dynamique à l’aide du SEBT

5.1. Rappel des résultats

5.1.1. Résultats sur la performance au SEBT

Concernant le groupe proprioception, il existe une différence statistiquement significative pré

et post étude pour la direction antérieure du SEBT (p=0.09) ; il existe également une différence

statistiquement significative pour la direction postéro latérale (p=0.024). En revanche, on

observe aucune amélioration statistiquement significative de la performance au SEBT pour la

direction postéro médiale (p=0.200).

Cependant, on observe dans les statistiques descriptives une évolution de positive de la distance

atteinte dans toutes les directions avec une moyenne passant de 71.8 à 75,7% de la distance des

membres inférieurs atteinte pour la direction antérieure ; une moyenne passant de 74.2 à 78.0

pour la direction postéro latérale ; une moyenne passant de 81.6 À 84.4 pour la direction postéro

médiale. Ces évolutions suggèrent donc que, malgré l’absence de différence statistiquement

significative pour les directions antérieure et postéro latérale, l’entraînement proprioceptif de

quatre semaines semble avoir eu un effet positif sur la performance au SEBT.

De plus, on observe un effet de taille fort avec un coefficient de cohen supérieur à 0,8 pour les

directions antérieure et postéro latérale et un coefficient de cohen moyen soit entre 0,5 et 0,8

Page 48: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

42

pour la direction postéro médiale. L’effet de taille peut présenter un intérêt particulier dans la

compréhension statistique car il est insensible à la faible taille de l’échantillon. De ce fait, un

effet de taille fort avec une absence de différence statistiquement significative interroge sur le

résultat d’une étude si l’échantillon était plus important. Par conséquent, malgré l’absence de

différence statistiquement significative pour la direction postéro médiale, le coefficient de

cohen laisse penser qu’un échantillon plus important aurait pu entraîner des résultats différents,

de même pour les directions postéro latérale et antérieure ou le coefficient de cohen interroge

sur la significativité qu’aurait eu l’étude sur un plus grand nombre de sujets.

Concernant le groupe pliométrie, aucune différence statistiquement significative n’est mise en

évidence pour les directions antérieure et postéro médiale avec des valeurs de p respectivement

égales à 0.081 et 0.097. On note une évolution significative de la distance atteinte au SEBT

pour la direction postéro latérale avec p=0.013. En revanche, on remarque un effet de taille fort

avec un coefficient d de cohen égal à 1.036 et 0.965 respectivement pour les directions

antérieure et postéro médiale. Les résultats pour ces deux directions ne sont pas significat ifs

mais sont très proches du seuil fixé de p égal à 0.05 et l’effet de taille important laisse penser

que le résultat de l’entraînement pliométrique sur la stabilité dynamique de cheville est

cliniquement intéressant.

Cela se confirme en observant les statistiques descriptives qui montrent dans les trois directions

une évolution positive des moyennes des distances atteintes dans les trois directions avec une

moyenne pour la direction antérieure passant de 71.4 à 74.0, une moyenne pour la direction

postéro latérale passant de 72.4 à 75.2 et une moyenne pour la direction postéro médiale passant

de 79.0 à 81.2. On constate donc une augmentation dans toutes les directions qui, bien que

négligeable sur le plan statistique pour les directions antérieure et postéro médiale, ne peut être

ignorée et devrait mener à une réflexion sur l’intérêt clinique de la pliométrie sur la stabilité

dynamique de cheville.

Après avoir comparé les groupes proprioception et pliométrie avant l’étude pour vérifier qu’ils

étaient statistiquement comparables (aucune différence statistiquement significative montrée

pour les trois directions du SEBT avec p égal à 0.870 ; 0.472 ; 0.413 respectivement pour les

directions antérieure, postéro latérale et postéro médiale), la comparaison post étude entre les

deux groupes ne montre aucune différence statistiquement significative pour les trois directions

Page 49: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

43

au SEBT (p=0.542 pour la direction antérieure, p=0.396 pour la direction postéro latérale et

p=0.417 pour la direction postéro médiale). Ces résultats suggèrent que les deux interventions

présentent un effet comparable sur la stabilité dynamique de cheville. En se référant aux

statistiques descriptives et aux résultats de l’évolution pré et post étude intra groupes, on

constate que les deux interventions présentent un effet positif sur la performance au SEBT et

peuvent par conséquent présenter un intérêt sur le plan clinique. En revanche, il n’est pas

possible à partir de ces résultats de conclure à une supériorité d’une intervention par rapport à

l’autre.

5.1.2. Résultats sur le score au CAIT

Concernant le groupe proprioception, on a observé une différence statistiquement du score au

CAIT avant et après l’étude avec p=0.033. Les statistiques descriptives montrent une moyenne

à la hausse, passant d’un score de 22.2 à 23.4. De plus, l’effet de taille fort avec le coefficient

d de Cohen égal à 1.434 interroge sur la significativité qu’aurait eu l’étude sur un plus grand

nombre de sujets et renforce l’intérêt de celle-ci sur le plan clinique.

L’évolution du score moyen au CAIT dans le groupe pliométrie n’est pas significative avec

p=0.070. Cependant, les statistiques descriptives montrent une moyenne à la hausse, passant de

21.6 à 22.2. Bien que non significative, l’évolution du score au CAIT est très proche du seuil

fixé de significativité de p égal à 0.05 et l’effet de taille important avec le coefficient de cohen

égal à 1.095 montrent que l’entraînement de quatre semaines en pliométrie entraîne une

amélioration du score au CAIT cliniquement intéressante.

La comparaison post étude du score au CAIT ne permet pas de conclure à une différence

statistiquement significative avec p=0.160. On ne peut donc pas conclure que l’un des deux

programmes améliore significativement plus la sensation subjective d’instabilité des sujets.

Cependant, on constate que la pliométrie et la proprioception sont deux outils cliniquement

intéressant pour diminuer la sensation d’instabilité des sujets souffrant d’ICC.

5.2. Évaluation de la qualité de l’étude

Afin d’évaluer la qualité de notre étude de manière la plus objective possible, nous utilisons

l’échelle Physiotherapy Evidence Database (PEDro). Cette échelle permet de mesurer la qualité

Page 50: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

44

méthodologique d’un essai contrôlé randomisé et ainsi de confirmer ou d’infirmer sa validité.

L’échelle PEDro se compose de 11 items. Pour chacun d’entre eux, une réponse positive

apporte un point et une réponse négative n’en rapporte aucun. Par conséquent, on obtient une

note finale sur 11 points qui renseigne sur les principaux manquements de l’étude et sur les

points d’améliorations principaux.

L’item 1 est validé dans notre étude car les critères d’admission ont été clairement spécifiés.

L’item 2 est également validé car les participants ont effectivement été assignés au hasard dans

le groupe proprioception ou dans le groupe pliométrie. En revanche, l’assignation des groupes

n’a pas été dissimulée car certains des participants se connaissent et ont parlé de l’étude et du

groupe dans lequel ils se trouvaient. L’item 3 n’est donc pas validé. L’item 4 est validé car les

groupes pliométrie et proprioception étaient comparables concernant les indicateurs pronostics

principaux. En effet, aucune différence statistiquement significative n’a été mise en évidence

pour la performance au SEBT et le score au CAIT pour les données anthropométriques entre

les deux groupes. Les items 5 et 6 n’ont pas été validés car les participants n’ignoraient pas le

groupe dans lequel ils avaient été assignés et l’évaluateur qui est également le seul intervenant

n’ignorait pas non plus le groupe auquel appartenaient les participants. L’item 7 n’est pas validé

non plus car l’évaluateur ayant mesuré les résultats n’ignorait pas à quel groupe appartenaient

les participants. En revanche, l’item 8 est respecté car les mesures d’un résultat clef sont

obtenues chez la totalité des participants, dépassant ainsi le seuil de 85% fixé par cette échelle.

L’item numéro 9 est également respecté car tous les participants pour qui des mesures de

résultats étaient disponibles ont reçu l’intervention assignée. L’item 10 est respecté car les

comparaisons statistiques intergroupes sont fournies. Enfin, l’item 11 est respecté car l’étude

mesure l’ampleur d’une évolution mais met également en évidence un indice de dispersion avec

l’écart type. On obtient donc un score final de 7/11 sur l’échelle PEDro. Cependant, le critère

1 est relatif à la validité externe de l’étude et étudie donc l’applicabilité de l’étude, il n’est donc

pas pris en compte dans le score final de l’échelle. On obtient donc une note de 6/10 sur l’échelle

et les résultats montrent que les principaux manquements de l’étude se situent au niveau de

l’aveuglement à la fois des participants et de l’évaluateur, ce qui tend à diminuer la validité

interne de l’étude.

Page 51: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

45

Figure 5. Evaluation de l’étude à l’aide de l’échelle PEDro

5.3. Biais et limites de l’étude

Après avoir rappelé les résultats obtenus et présenté une évaluation de l’étude, il convient de

montrer les biais et les limites de celle-ci.

5.3.1. Les participants

Notre étude comporte 10 participants répartis en deux groupes de cinq individus. Cependant,

après avoir calculé le nombre de sujets nécessaires pour observer une différence statistiquement

significative avec risque alpha égal à 0,05 et une puissance de 0,8 pour un test bilatéral, on

obtient un résultat de 550 sujets nécessaires soit 275 par groupe afin d’observer une différence

statistiquement significative pré intervention. Par conséquent, le nombre de participants à notre

étude constitue un biais qui doit être pris en considération et qui doit relativiser la significativité

statistique de notre étude.

Page 52: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

46

5.3.2. Le matériel

Le matériel utilisé pour la réalisation du SEBT ne permet pas de réaliser des mesures les plus

précises possibles. En effet, les directions tracées au sol à l’aide du rapporteur dépendent de la

précision avec laquelle les angles sont mesurés. Ainsi, il est possible que les directions

antérieure, postéro médiale et postéro latérale évaluées au SEBT n’aient pas été tracées avec la

plus grande précision. De plus, les distances atteintes par les participants au SEBT ont été

mesurées à l’aide d’un mètre ruban. Une fois de plus l’erreur humaine de mesures constitue un

biais qui ne doit pas être négligé. L’utilisation de matériel professionnel et vérifié aurait permis

de limiter ces erreurs et d’obtenir des mesures les plus proches possibles de la situation clinique

des participants.

5.3.3. Méthodologie

Tout d’abord, les sujets de chaque groupe n’ont pas réalisé leurs mesures initiales et finales le

même jour en raison de la pandémie causé par le Covid-19. De plus, un seul évaluateur a réalisé

les mesures. Les participants ont réalisé les exercices spécifiques à chaque groupe en autonomie

empêchant ainsi un contrôle optimal sur leur réalisation. Le nombre de séances par semaine a

été respecté par les participants ; en revanche, les temps de repos entre chaque séance n’étaient

pas identiques entre les participants en raison de leurs emplois du temps respectifs. Ces

différences peuvent avoir entrainé des états de forme variable et donc une moins bonne

réalisation des exercices demandés. Cependant, cet argument est à tempérer au vu de la

population choisie qui est jeune et sportive et pour qui les deux protocoles ne présentent pas de

difficultés majeures. En revanche l’état de forme lors des prises de mesures initiales et finales

constitue un biais majeur car cela peut altérer de manière significative les résultats de l’étude.

Un autre biais méthodologique concerne l’aveuglement des participants et de l’examinateur qui

n’était pas respecté. Celui-ci limite la cohérence interne de l’étude.

De plus, la durée d’intervention de l’étude est de quatre semaines pour les deux groupes. Il

s’agit donc d’une intervention relativement courte qui peut altérer la significativité des résultats.

Anguish et al. (2018) ont également réalisé une étude sur quatre semaines en comparant deux

programmes de proprioception inspirés d’études pré existantes pour les sujets souffrants

Page 53: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

47

d’instabilité chronique de cheville. Il en résulte une amélioration significative de la performance

au SEBT dans les trois directions. Bien que la durée d’intervention soit comparable, le nombre

de séances par semaines est de 3 et par conséquent, le volume total d’entraînement change. Cela

peut influer sur la significativité des résultats. De plus, les exercices ont toujours été réalisés

sous le contrôle de l’expérimentateur, ce qui permet de veiller à une meilleure exécution de

ceux-ci.

Cruz Diaz et al. (2016) ont également observé une amélioration significative de la performance

au SEBT dans les trois directions après un entraînement d’équilibre mais leur intervention

durait 6 semaines, renforçant ainsi l’idée qu’un allongement du protocole pourrait augmente r

les résultats. Il en va de même pour la pliométrie ou une étude de Asadi et al. (2015) observe

une amélioration de la performance au SEBT dans toutes les directions après un programme

d’entraînement pliométrique de six semaines. En revanche, l’étude de Radenne et al. (2017) a

mesuré des résultats significatifs au SEBT pour un groupe proprioception et un groupe

pliométrie après deux protocoles de quatre semaines à raison de deux entraînements par

semaines. Ces résultats renforcent ainsi la cohérence externe de notre étude et laissent penser

que la durée d’entraînement n’est pas le seul facteur influençant les résultats.

5.3.4. Expérimentateur

Comme évoqué précédemment, le fait que l’expérimentateur soit le seul à avoir réalisé et

analysé l’étude constitue un biais majeur à prendre en considération.

5.4. Analyse des résultats au regard de la littérature

Les résultats de notre étude sont en accord avec plusieurs études préexistantes. Premièrement,

l’étude de Radenne et al. (2017) a montré une amélioration de la performance au SEBT dans

toutes les directions chez des sujets souffrant d’ICC après un protocole de pliométrie et un autre

de proprioception et n’a pas montré de différence significative entre un entraînement

proprioceptif et pliométrique sur cette même performance au SEBT. Cependant, la comparaison

avec notre étude est à nuancer car le score discriminant choisi au CAIT dans l’étude de Radenne

et al. (2017) était de 2 et les sujets sélectionnés étaient donc pour certains susceptibles de

Page 54: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

48

souffrir moins sévèrement d’ICC, ce qui peut modifier la réaction à l’entraînement

comparativement à des sujets plus sévèrement atteints.

L’effet de la proprioception sur la stabilité dynamique de cheville est corroboré par l’étude de

Cruz Diaz et al. (2016) qui montre une augmentation de la performance au SEBT dans toutes

les directions après six semaines d’entraînement proprioceptif. Cette étude montre également

une diminution de la sensation d’instabilité de cheville objectivée par une diminution

augmentation statistiquement significative du CAIT. De plus, cette étude évalue la douleur

ressentie par les participants avant et après le protocole et montre un résultat cliniquement

intéressant. L’impact de l’entraînement proprioceptif sur la douleur des sujets avec ICC aurait

également été intéressant à évaluer afin d’avoir une vue plus complète sur les retentissements

cliniques et fonctionnels de ce type d’entrainement.

La cohérence externe de notre étude est également renforcée par l’étude de Anguish et al. (2015)

qui compare 2 programmes d’entraînement proprioceptifs (Hale et al., 2007; Mckeon et al., 2008).

Les résultats montrent une amélioration de la performance au SEBT dans toutes les directions,

en accord également avec les études citées. Il ressort également de cette étude une améliorat ion

fonctionnelle de la cheville objectivée grâce au FAAM.

Notre étude confirme donc l’intérêt de la proprioception concernant la stabilité dynamique de

cheville et la sensation subjective d’instabilité mais l’intérêt de ce type d’entraînement ne limite

pas à ces deux facteurs. En effet, plusieurs études concluent que la proprioception est un outil

efficace dans la prévention de survenue d’entorses latérales de cheville chez des sujets avec un

historique d’entorses (Riva et al., 2016; Schiftan et al., 2015). De plus, le basketball est un sport

entrainant un nombre important de changements de direction et de réceptions de sauts en

déséquilibre. De ce fait, un travail proprioceptif répond de façon efficace aux exigences

physiques de ce sport car la proprioception agit en synergie avec le système vestibulaire et

visuel afin de détecter au mieux le mouvement et l’orientation du corps dans l’espace. Ainsi,

un entraînement proprioceptif améliore le contrôle moteur et perfectionne les ajustements

posturaux anticipateurs, permettant ainsi une meilleure réception lors de sauts ou de

changements rapides de direction.

Page 55: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

49

La proprioception apparait donc comme un outil efficace tant dans la prise en charge des

entorses latérales de cheville que dans la prévention de leur survenue.

Bien que nous n’ayons pas observé de différences statistiquement significatives pour toutes les

directions du SEBT dans notre groupe ayant effectué l’entraînement pliométrique, l’évolut ion

était cliniquement intéressante avec un effet de taille important. Ces résultats semblent indiquer

que la pliométrie est un entraînement efficace dans le but d’augmenter la stabilité dynamique

de cheville mais également pour diminuer la sensation d’instabilité. L’absence de différence

significative entre les groupes pliométrie et proprioception à la fin de l’étude appuie cette

hypothèse car comme évoqué précédemment, la proprioception est un outil efficace et évalué à

travers plusieurs études.

Les résultats encourageants concernant la performance au SEBT sont en accord avec l’étude de

Asadi et al. (2015) qui montre une amélioration dans les 8 directions au SEBT après six

semaines d’entraînement pliométrique.

Notre étude n’a pas permis de conclure à une augmentation significative du CAIT pour le

groupe pliométrie mais avec un effet de taille important et un résultat cliniquement non

négligeable, il semble que la pliométrie puisse améliorer fonctionnellement la cheville instable.

Cette hypothèse est confirmée par l’étude de Huang et al. (2014) qui montre qu’un entraînement

pliométrique ainsi qu’un entraînement combiné de pliométrie et d’équilibre augmentent tant la

stabilité statique que dynamique en diminuant les oscillations latéro médiales lors de la tenue

en appui unipodale et en diminuant le temps de stabilisation articulaire lors de la réception de

saut sur une jambe. Ces résultats offrent des perspectives intéressantes dans la poursuite de

notre étude car une stabilisation plus rapide et plus efficace semble primordiale au basketball

où les sauts sont deux à quatre fois plus nombreux que dans la plupart des autres sports et où

un contrôle postural est donc absolument nécessaire pour prévenir la survenue ou la récidive

d’entorses latérales de cheville. L’impact fonctionnel de la pliométrie est montré également par

Ismail et al. (2010) qui montrent de meilleurs résultats fonctionnels après un entraînement

pliométrique comparativement à un renfort manuel des éverseurs et fléchisseurs dorsaux de

cheville. Cette amélioration fonctionnelle s’explique par le fait que le cycle étirement

raccourcissement du muscle améliore la connexion nerveuse et diminue le temps nécessaire à

produire de la force (Ismail et al., 2010).

Page 56: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

50

5.5. Perspectives d’amélioration

Après avoir analysé les résultats de notre étude au regard d’articles préexistants, il convient de

se questionner sur les axes d’améliorations de notre travail de recherche dans le but d’aider aux

pratiques futures ainsi qu’aux prochaines études expérimentales sur le sujet.

Tout d’abord, il aurait été préférable de réaliser une étude en double aveugle afin de renforcer

la qualité méthodologique de notre travail en éliminant les biais d’aveuglement. Nous aurions

également pu utiliser des outils de mesure plus précis pour la réalisation du SEBT, limitant ainsi

au maximum l’impact de l’erreur de mesure sur les résultats finaux. De plus, notre étude n’a

duré que quatre semaines à raison de deux sessions d’entraînements par semaines. Cette durée

relativement courte peut influencer les résultats et en réduire la significativité. Il serait

intéressant de réaliser une étude comparable sur une durée plus longue et avec un volume

d’entraînement plus important comme cela a été fait dans plusieurs études sur la proprioception

et la pliométrie. Un plus grand nombre de sujets participants à l’étude constituerait également

un atout important, diminuant l’effet de taille de nos tests et rendant ainsi les résultats

statistiques davantage représentatifs de la réalité clinique.

Il aurait également été intéressant de s’attacher à d’autres paramètres que la stabilité dynamique

de cheville tels que ceux étudiés dans le travail de Huang et al. (2014) En effet, observer les

oscillations lors de la station unipodale ainsi que le temps nécessaire à la stabilisation et les

angles articulaires des membres inférieurs suite à un saut renseignerait de manière plus

complète sur le fonctionnement biomécanique du corps des sujets et pourrait, dans le cas d’un

sport tel que le basketball, servir de facteur prédictif de survenue de blessure en cas d’anomalie

importante observée. Enfin, être présent lors des sessions d’entraînement pliométrique et

proprioceptif aurait permis de veiller à une exécution correcte des exercices ainsi qu’à un

respect strict du nombre de séries et de répétitions réalisées.

5.6. Proposition pour l’évolution des pratiques et des savoirs en kinésithérapie

La prise en charge kinésithérapique de sportifs et plus particulièrement de basketteurs doit avoir

pour objectif principal une optimisation de l’état physique des pratiquants afin de permettre un

retour à la compétition dans les meilleures conditions possibles. Il est donc nécessaire de lutter

Page 57: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

51

contre le moindre déficit physique ou psychologique chez l’athlète. Dans le cas d’une instabil ité

chronique de cheville entraînée par une ou plusieurs entorses latérales, il est primordia l

d’améliorer la stabilité dynamique pouvant être objectivée mais également la sensation

subjective de stabilité ressentie par le sujet. La pliométrie et la proprioception étant reconnues

dans notre étude en accord avec des travaux préexistants comme des outils intéressants dans la

prise en charge de l’instabilité chronique de cheville, il serait intéressant de les combiner sans

chercher à les opposer dans la prise en charge de patients souffrant d’ICC et plus

particulièrement de les inclure dans un programme de reprise plus spécifique au basketball avec

un travail de proprioception correspondant aux situations d’instabilités rencontrées lors des

réceptions de saut suite à un dunk ou encore à un lay up et un travail de pliométrie lié davantage

à des montées au panier ou à des sauts défensifs dans le but de contester un shoot. Utiliser des

moyens thérapeutiques tels que la proprioception et la pliométrie en les faisant davantage

correspondre aux contraintes physiques rencontrées dans la pratique du basketball pourrait

améliorer la confiance du pratiquant et faciliter la reprise sportive car l’attention serait plus

portée sur la performance sportive que sur un déficit fonctionnel articulaire.

Page 58: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

52

Conclusion

Les dix sujets de l’étude ont été répartis aléatoirement dans le groupe pliométrie ainsi que dans

le groupe proprioception et ont tous réalisés leur programme d’entraînement.

Nous avions pour but d’évaluer l’impact de ces deux types d’entraînements sur la stabilité

dynamique de cheville sur cette population de basketteurs amateurs atteints d’ICC. Les résultats

de notre étude ont montré une évolution positive de la stabilité dynamique objectivée grâce au

SEBT simplifié dans les deux groupes ainsi qu’une amélioration de la sensation subjective

d’instabilité mesurée à l’aide du CAIT. En revanche, nous n’avons pas observé de différence

significative entre le groupe proprioception et le groupe pliométrie concernant les deux critères

d’évaluation.

La réalisation de cette étude ouvre certaines perspectives pour des études futures ainsi que pour

la prise en charge des basketteurs atteints d’ICC. En effet, outre les effets sur la stabilité

dynamique de cheville, la proprioception et la pliométrie semblent complémentaires à plusieurs

niveaux pour la prise en charge de ces athlètes car les notions de proprioception et de pliométr ie

sont des paramètres indispensables dans le développement athlétique d’un sportif et il apparait

ainsi indispensable qu’un athlète amateur ou professionnel dispose de capacités optimales dans

ces deux domaines afin d’être performant. Or les personnes atteintes d’ICC suite à une entorse

latérale de chevilles voient certaines de leurs capacités fonctionnelles altérées et cette instabil ité

peut limiter les capacités proprioceptives et pliométrique des individus. Il semble nécessaire au

vue des de concevoir la réhabilitation de ces athlètes de manière plus globale et de ne pas

considérer simplement la proprioception et la pliométrie comme des traitements

physiothérapiques isolés mais au contraire de les inclure à part entière dans l’entrainement pour

permettre une récupération optimale ainsi qu’une adhésion maximale du joueur au traitement.

Il serait intéressant dans des études futures plus longues et sur une population plus importante

d’analyser de nouveau l’impact de protocoles de pliométrie et de proprioception sur la stabilité

dynamique de cheville des athlètes atteints d’ICC mais également de s’intéresser à l’impact de

ces protocoles sur l’ensemble des capacitées fonctionelles des individus afin de développer par

la suite l’entraînement combiné le plus efficace possible pour un retour à la compétition dans

les meilleures conditions

Page 59: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

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0043-z

Page 65: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

Annexes Annexe I: formulaire de consentement Annexe II: Fiche d’information

1

Page 66: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

Annexe I : Formulaire de consentement

Titre de la recherche : « Étude comparative d’un entraînement proprioceptif et d’un entrainement

pliométrique sur la stabilité dynamique de cheville du basketteur amateur atteint d’instabilité chronique de cheville »

Je soussigné Mr............................................................................(nom et prénom du patient)

Né le :.......................... Lieu :................................

Donne mon accord pour participer à l’étude «

Des informations orales et écrites m’ont été données. J’ai pu poser toutes les questions que je voulais et j’ai reçu des réponses adaptées. J’ai bénéficié d’un temps de réflexion suffisant entre ces informations et le présent consentement.

J’ai lu et compris la fiche d’information qui m’a été remise.

J’accepte que les données recueillies lors de cette recherche soient strictement confidentielles et ne

pourraient être consultées que par les responsables de l’étude. A l’exception de ces personnes, qui traiteront les informations dans le plus strict respect du secret médical, mon anonymat est préservé.

J’accepte que les données nominatives me concernant, recueillies à l’occasion de cette étude puissent faire l’objet d’un traitement automatisé par les organisateurs de la recherche. Je pourrai exercer mon droit d’accès et de rectification auprès de Damien DUVEAU.

J’ai compris que ma participation à l’étude est volontaire.

Je suis libre d’accepter ou de refuser de participer, et je suis libre d’arrêter à tout moment ma participation au cours de l’étude.

Mon consentement ne décharge pas les organisateurs de cette étude de leurs responsabilités. Je conserve tous mes droits garantis par la loi.

Nom, prénom et signature de l’investigateur :

Fait à............................... Le.....................

2

Page 67: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

Annexe II : Lettre d’information destinée aux patients

Titre de la recherche : Étude comparative d’un entraînement proprioceptif et d’un

entrainement pliométrique sur la stabilité dynamique de cheville du basketteur amateur atteint

d’instabilité chronique de cheville

Monsieur,

Cette lettre a pour but de vous expliquer la démarche de l’étude à laquelle il vous est proposé

de participer. Cette étude vous permettrait de contribuer à une recherche scientifique visant à

étudier les effets d’un entraînement proprioceptif et d’un entraînement pliométrique sur la

stabilité dynamique de cheville de joueurs de basketball amateurs avec instabilité chronique de

cheville

BUT DE L’ETUDE : Le but de cette étude est de comparer deux techniques différentes afin

d’en observer les effets bénéfiques chez le basketteur amateur avec cheville instable

BENEFICE DU PATIENT : Lors de cette étude le participant effectuera un entrainement

pliométrique ou proprioceptif de quatre semaines. Plusieures études ont attesté de l’efficac ité

de ces traitements dans la prise en charge de l’instabilité de cheville. De plus, ces entrainements

serviront dans la pratique sportive que ce soit pour les situations d’instabilité rencontrées dans

la pratique du basketball ou encore les mouvements de sauts répétés.

DEROULEMENT DE L’ETUDE : L’étude dure quatre semaines à raison de deux

entraînements par semaine quel que soit le protocole réalisées pré-tests seront effectués sur la

semaine précédant l’intervention et se composent de Star excursion balance test, exercice

d’équilibre dynamique reproductible à la fin de l’étude. Les post-tests seront effectués la

semaine suivant l’intervention, des jours différents en raison des conditions sanitaire s

exceptionnelles. Le bon suivi des exercices est indispensable au bon déroulé de l’étude et le

participant peut contacter l’expérimentateur pour toute question ou conseil.

3

Page 68: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en

Comparaison de l’effet d’un programme de pliométrie et d’un programme de proprioception sur la stabilité dynamique de cheville du basketteur amateur atteint d’instabilité chronique de cheville

Key Words: Proprioception; Plyometrics; instability; basketball; sprain

Abstract:

Introduction: Basketball is a physically really demanding sport and constitute an important risk of injury. Lateral ankle sprain

are the most frequent injuries in professional and amateur basketball practice and chronic ankle instability start must be supported

proprietarily for a comfortable practice

Methodology: Ten amateur basketball players matching inclusion criteria were randomly distributed in plyometric and

proprioceptive groups. The two protocols last four weeks at the rate of two trainings a week. The main jud gment criterion is

dynamic stability objectivized thanks to the simplified Star excursion balance test (SEBT). The second judgment criterion is the

subjective sensation of stability measured thanks to the questionary Cumberland Ankle Instability Tool (CAIT).

Results: Statistical analysis showed no significant difference between the groups for the two outcomes (p > 0.05). Pre and post

study intra group comparisons shew a statistically significant effect for some directions of the SEBT and clinically interest ing for

the other directions with and import effect size. CAIT score evolution is statistically significant in proprioception group and

clinically interesting in the plyometric group with and important effect size.

Discussion: Plyometric and proprioceptive training are two interesting tools in the take charge of chronic ankle instability in

amateur basketball player and their effectiveness must be assessed by future longer studies realized on a more important

population.

Mots clefs : proprioception; pliométrie; instabilité; basketball; entorse

Résumé :

Introduction : Le basketball est un sport très exigeant sur le plan physique et constitue un important risque de blessure. Les

entorses latérales de cheville sont les blessures les plus fréquentes dans la pratique du basketball amateur et professionnel et

l’installation d’une instabilité chronique de cheville doit être prise en charge prioritairement pour une pratique sans gêne de ce

sport. L’objectif de cette étude est d’analyser l’effet d’un entraînement pliométrique et d’un entraînement proprioceptif sur la stabilité dynamique de cheville de joueurs de basketball souffrant d’instabilité chronique de cheville ainsi que sur le ressenti

subjectif d’instabilité.

Méthode : Dix joueurs de basketball amateurs répondant aux critères d’inclusion ont été répartis aléatoirement dans le groupe

pliométrie et dans le groupe proprioception. Les deux protocoles durent quatre semaines à raison de deux entraînements par

semaine. Le critère de jugement principal est la stabilité dynamique de cheville objectivée à l’aide du Star Excursion Balance Test

simplifié (SEBT). Le critère de jugement secondaire est la sensation subjective d’instabilité évaluée à l’aide du questionnaire

Cumberland Ankle Instability Tool (CAIT).

Résultats : L’analyse statistique n’a pas mis en évidence de différence significative entre les groupes pour les deux critères de

jugement. (p > 0,05). Les comparaisons intra groupe pré et post étude montrent un effet statistiquement significatif pour certaines

directions du SEBT et cliniquement intéressant dans les autres directions avec un effet de taille important. L’évolution du score

au CAIT est statistiquement significative dans le groupe proprioception et cliniquement intéressante dans le groupe pliométrie

avec un effet de taille important.

Discussion : La pliométrie et la proprioception sont deux outils intéressants dans la prise en charge de l’instabilité chronique de

cheville chez le basketteur amateur et leur efficacité doit être attestée par des études ultérieures plus longues et réalisées sur des

populations plus importantes.

Page 69: Mémoire d’initiation ̀ la recherche et d’ingénierie en