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CHOISIR UN AVENIR EN SANTÉ ET UN ENVIRONNEMENT PROPRE C’EST UN AVENIR SANS UNE PRODUCTION PORCINE INDUSTRIELLE AU QUÉBEC MÉMOIRE DU SIERRA CLUB DU CANADA À LA COMMISSION SUR L'AVENIR DE L'AGRICULTURE ET DE L'AGROALIMENTAIRE QUÉBÉCOIS AOÛT 2007

MÉMOIRE DU SIERRA CLUB DU CANADA - Quebec nationales...Pour le Sierra Club du Canada, l’augmentation de la production porcine -et même son maintien au niveau actuel - risque d’hypothéquer

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CHOISIR UN AVENIR EN SANTÉ ET UN ENVIRONNEMENT PROPRE

C’EST UN AVENIR SANS UNE PRODUCTION PORCINE INDUSTRIELLE AU QUÉBEC

MÉMOIRE DU SIERRA CLUB DU CANADA

À

LA COMMISSION SUR L'AVENIR DE L'AGRICULTURE ET DE L'AGROALIMENTAIRE QUÉBÉCOIS

AOÛT 2007

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Introduction En 2005 le Québec a produit plus de 7,29 millions de porcs dans 3 980 porcheries (1-2) Il s’agit d’une augmentation de plus de 200 % par rapport à 1981. La figure 1 permet de visualiser la croissance importante du secteur de l’industrie porcine au Québec La production porcine québécoise d’aujourd’hui doit être vue comme une activité industrielle à cause de la taille moyenne des porcheries. En 1971, une porcherie typique avait 79 porcs alors qu’en 2003, 93 grandes porcheries industrielles du Québec avaient un inventaire de 5000 têtes (3). D’après nos calculs, les porcheries industrielles ayant plus de 2,000 porcs représentent 45 % de toute la production porcine au Québec. Ceci démontre que la production porcine au Québec se fait dans des installations d’élevage de plus en plus grandes. Cette tendance vers des installations de production porcine plus intensive résulte en une grande génération de purin dans des zones géographiques relativement plus petites. En 2001 il y avait près de 6 600,000 m3 de lisier de porcs généré au Québec. Ceci représente autour de 30 % de la production totale des déjections animales au Québec. La figure 2 montre la proportion croissante du lisier de porc dans le bilan des déjections animales au Québec. Même si le lisier de porc peut être utilisé comme fertilisant agricole, la trop grande production de lisier dans des zones agricoles de plus en plus restreintes entraîne un surplus d’éléments fertilisants par rapport à la capacité d’assimilation des sols agricoles. Selon une analyse des données du recensement agroenvironnemental des entreprises porcines du Québec, au moins un tiers des porcheries n’ont pas assez de superficie de sol agricole pour épandre leur lisier. (2) Par l’action de l’écoulement en surface, de l’érosion et de la percolation, l’épandage de purin de porc sur les terres agricoles peut conduire à une contamination des eaux de surfaces et souterraines par des pathogènes et des contaminants chimiques pouvant constituer un risque à la santé humaine et à l’environnement. (2) Pour le Sierra Club du Canada, l’augmentation de la production porcine -et même son maintien au niveau actuel - risque d’hypothéquer la qualité de nos eaux et la santé de la population. Ce mémoire tentera d’apporter des éléments de preuve sur les impacts actuels et à venir de cette industrie sur la santé environnementale et humaine au Québec.

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La production porcine et la pollution des eaux par les pathogènes La pollution des eaux par les pathogènes (coliformes fécaux et E. coli) provenant du lisier de porc pouvant causer des infections chez l’humain est de mieux en mieux documentée. Une récente étude a analysé les eaux de surface et de la nappe souterraine en amont et en aval d’une grande porcherie (3,000 porcs) située près de la côte est des États-Unis. (4) Dans cette étude le lisier de porc, stocké préalablement dans une fosse à purin, avait été utilisé comme engrais dans des champs agricoles à proximité de la porcherie. La figure 3 illustre la relation spatiale entre les sites d’échantillonnage dans les eaux de surface en amont et en aval de la porcherie ainsi que les concentrations bactériennes. Les concentrations de pathogènes (entérocoques, E. coli, coliformes fécaux) dans les eaux de surface en aval (eaux exposées) de la porcherie étaient respectivement 17, 11 et 33 fois plus élevées que les eaux de surface en amont (eaux non-exposées). Cette étude met en perspective les risques de la pollution des eaux par les entérocoques, l'E. coli et les coliformes fécaux causée par les épandages de purin de porc. Les concentrations de pathogènes mesuré dans les eaux de surface en aval de la porcherie dépassent les normes pour la baignade et les sports de contact avec l’eau. (4a) La pollution bactérienne des eaux de surface causée par cette porcherie est indicative d’un risque accru d’infection chez les populations environnantes de grandes porcheries au Québec. Au Québec, une étude sur la qualité des eaux de surface dans les municipalités en excès de production de fumier confirme le risque de contamination bactérienne par les activités de rejets et d’épandages de fumier et de purin (5). En août 2002 des échantillons d’eau brute (non-traitée) de surface prélevés aux stations de filtration des eaux de consommation furent analysés par le ministère de l’environnement. Les eaux de surface provenaient soit des bassins versants en surplus de fumier soit des eaux de surface de zones-témoins (non en surplus de fumier). Les bassins versants en surplus de fumiers choisis étaient les suivants : Boyer, Chaudière, Etchemin, Baronne, l’Assomption, Nicole et Yamaska. Les tableaux 1 et 2 présentent les données sur la qualité des eaux de surface dans les deux zones (en surplus et non en surplus de fumiers). D’après ces données, la contamination par l'E. coli au-dessus de 20 colonies/100 ml est plus de 2 fois plus prévalant (56 %) dans les eaux des bassins en surplus de fumiers que dans les bassins témoins (25 %) (Tableau 1).

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Un dépassement du seuil de 20 colonies/100 ml dans les eaux brutes à traiter est un facteur important pour la conception des stations de traitements des eaux municipales. Selon le Guide de conception des installations de production d’eau potable (6), lorsque la source d’eau brute est contaminée par des coliformes à plus de 20 colonies/100, il doit y avoir une importante augmentation du niveau d’efficacité de la station. Ceci pourrait forcer une municipalité ayant une source d’eau brute contaminée à investir dans des équipements de désinfection plus performants. En moyenne les eaux de surfaces servant de source d’eau potable dans les bassins en surplus de fumiers ont plus de 3 fois les concentrations d'E. coli que les eaux dans les bassins témoins (tableau 2). Pour le Sierra Club ces données suggèrent fortement que les pratiques agricoles industrielles au Québec ont un impact sur la qualité de nos eaux de surface servant de source d’eau de consommation. L’intensification des épandages de fumier et de purin dans les terres de culture risque de rendre la décontamination et la filtration de nos eaux de surface de plus en plus difficile et coûteuse. Les conséquences de cet excès d'E.coli sur la santé de la population résidant dans les zones à surplus de fumier seront traitées plus loin dans le texte. Les surplus de fumier et la présence des cyanobactéries dans les plans d’eau En plus d’un excès de coliformes, les eaux brutes exposées au fumier ont 2 fois plus d’azote ammoniacal et 10 fois plus de phosphore (tableau 2). La présence excessive de ces deux substances dans l’eau est une indication la pollution des eaux causée par des apports des fumiers Dans le cas du phosphore, le pourcentage de dépassement du seuil causant une eutrophisation d’un plan d’eau (0,03 mg/l) dans les eaux des bassins versants en surplus de fumier est de 50 % (8 cas de dépassement sur 16). Il n’y a aucun dépassement de ce seuil dans les bassins témoins. Dans certains cas, les eaux de surface dans les bassins exposés au fumier ont jusqu’à 6.6 fois la concentration seuil de phosphore causant l’eutrophisation des plans d’eau (tableau 1). Le phosphore est un élément nutritif qui, une fois déversé dans les eaux de surface, favorise la prolifération des plantes et algues aquatiques. Une forte corrélation existe entre les apports de phosphore dans les eaux de surface et la floraison de colonies de cyanobactéries dans lacs et cours d’eau (7). Afin de vérifier l’hypothèse voulant que les surplus de fumier produits par l’industrie agricole québécoise aient contribué à l’augmentation des floraisons de cyanobactéries dans les plans d’eau, nous avons tenté de faire une visualisation de la relation entre les zones en surplus de fumier et la présence de cyanobactéries dans les plans d’eau du Québec. Pour ce faire nous avons utilisé une approche cartographique qui combine à la fois la distribution géographique des plans d’eau du Québec méridional qui ont eu entre

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2004 et 2007 au moins une floraison de cyanobactéries et une cartographie des municipalités en surplus de fumier. La base de données des lacs et cours d’eau du Québec ayant eu une floraison de cyanobactéries de 2004-2007 a été établie en utilisant le bilan des lacs et cours d’eau touchés par les cyanobactéries 2004-2006 du Ministère du développement durable, de l’environnement et des parcs (8) ainsi que les listes régionales des lacs et des rivières qui font l'objet d'une mise en garde ou d'un avis de santé publique en 2007 du Ministère de la Santé et des Services sociaux (9). En utilisant diverses cartes de fond hydrographique du Québec, nous avons pu localiser cartographiquement les plans d’eau affectés par les cyanobactéries identifiés dans la base de données. La cartographie des zones en surplus de fumier provient des travaux de classement faits par le Ministère de l’environnement des territoires municipaux ayant un déséquilibre entre les apports de phosphore par le fumier et son assimilation par les parcelles agricoles et les types cultures. La base de données utilisée par le ministère de l’environnement fut celle du Ministère de l’agriculture des pêches et de l’alimentation portant sur les municipalités du Québec ayant des activités agricoles déclarées dans les fiches d’enregistrement de 1998 (2) La carte des cours d’eau avec présence de cyanobactéries entre 2004 et 2007 et les zones en surplus de fumiers au Québec méridional est présentée à la figure 4. Un regard sur cette carte suggère qu'il y a une corrélation spatiale positive entre les plans d’eau ayant une présence de cyanobactérie et les zones en surplus de fumier dans les régions suivantes : Cantons de l’est, Montérégie est, Lanaudière, Basse-Mauricie, Centre-du- Québec, Basses-Laurentides et Chaudière-Appalaches nord. La corrélation spatiale semble moindre dans les régions de la Montérégie Ouest, Hautes-Laurentides, Québec et Chaudière-Appalaches sud. Cette cartographie préliminaire des plans d’eau affectés par les cyanobactéries et associés aux zones en surplus de fumier engendrées par l’agriculture industrielle au Québec est une tentative de mieux pouvoir cerner les causes possibles des pertes d’usage de nos cours d’eau. Devant la force de l’association entre la présence des cyanobactéries dans les plans d’eau et la surproduction de fumier et purin par l’industrie agricole au Québec, le Sierra Club demande, dans un premier temps, un moratoire sur l’émission de tout nouveau certificat d’autorisation par le Ministère de l’environnement visant une augmentation de la production annuelle de phosphore d'un lieu d'élevage porcin, et dans un deuxième temps, l’établissement de cibles précises de réduction dans le temps de la quantité de fumier et purin servant à l’épandage agricole dans les zones en surplus de fumier. Ces cibles doivent être basées sur l’atteinte d’une concentration inférieure de 0.03 mg/l de phosphore (concentration-seuil d’eutrophisation) dans l’eau des bassins versants en

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surplus de fumier. Pour le Sierra Club ce moratoire s’impose puisque seulement dans les 18 derniers mois il y a eu des certificats d’autorisation délivrés par le Ministère de l’environnement autorisant une augmentation de 72,636 kg en équivalent phosphore de lisier de porc dans la région de la Chaudière-Appalaches. (voir le tableau 2a). Ceci représente une augmentation de 42 % de la production d’équivalent en phosphore de purin chez les producteurs de porc demandeurs de certificat d’autorisation de cette région, pourtant en surplus de fumier. Les risques d’atteintes à la santé publique dans les zones en surplus de fumier au Québec Une vaste étude épidémiologique portant sur les hospitalisations de personnes atteintes de maladies entériques potentiellement transmissibles par l’eau au Québec entre 1995-1999 a été faite par Ministère de la Santé et l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) (10). Cette étude avait comparé les cas de gastro-entérite aiguë chez les personnes demeurant dans les zones en surplus de fumier aux cas de gastro-entérite chez les personnes dans des zones témoins (non en surplus de fumier). Dans les 140 municipalités regroupant 532 882 personnes dans les zones à surplus de fumiers il y eut, entre 1995 et 1999, 230 cas d’hospitalisation pour une gastro-entérite aiguë causée par des infections possiblement transmissibles par l’eau et d’origine animale. Le nombre de cas de gastro-entérite dans les deux groupes d’âge les plus sensibles, soit les jeunes enfants (0 à 4 an) et les personnes âgées (65 et plus), a été de 54 et 32 cas respectivement (Tableau 3). Cette étude a ensuite calculé les taux standardisés d'hospitalisation (nbre de cas/100,000 personnes du groupe d’âge) pour les cas de gastro-entérite dans les deux groupes exposés (0-4 an et 65 ans et plus des municipalités agricoles en surplus de fumier) et dans les deux mêmes groupes de la population non-exposés (municipalité agricole pas en surplus de fumier). Ces taux standardisés d'hospitalisation sont présentés au tableau 4. Le rapport entre les taux standardisés d'hospitalisation (population exposée/population non-exposée) du tableau 4 nous informe du risque accru de la population des zones à surplus de fumier d’être infecté par les pathogènes possiblement transmissibles par l’eau et d’origine animale. Ainsi, pour les jeunes enfants demeurant dans les zones en surplus de fumier, il y a 58 % (ratio - exposé sur non-exposé - de 1,567) plus de « chance » d’être exposé aux pathogènes causant une gastro-entérite aiguë. Pour les personnes âgées demeurant dans les zones en surplus de fumier, il y a 52 % (ratio de 1,517) de « chance » d’être exposé aux pathogènes causant une gastro-entérite aiguë. (Tableau 5) Cette étude confirme qu’il y a un risque accru d’infection et de maladie associée aux

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pathogènes chez la population du Québec demeurant dans les zones où la production du fumier et purin dépasse la capacité d’assimilation du territoire agricole. Rappelons que cette étude porte sur les cas rapportés d’hospitalisation de gastro-entérite aiguë. Or, la gastro-entérite ne mène pas toujours à une hospitalisation. Le système d’enregistrement des hospitalisations du Québec qui a été utilisé pour cette étude est donc peu sensible pour la détection d’épidémies de gastro-entérites. Les problèmes de sous-déclaration et de non-diagnostic font que seulement les cas les plus graves sont rapportés (11). Il y a donc de forte chance que le nombre véritable de cas de gastro-entérite rapportés dans les zones à surplus de fumiers soit supérieur à celui rapporté dans l’étude de l’INSPQ. Pour pallier aux limites de l’étude décrites plus haut., l’INSPQ a entrepris d’autres études afin de connaître la prévalence de la diarrhée dans les municipalités exposées aux épandages de lisier de porc, sur l’épidémiologie de la gastro-entérite infantile d’origine potentiellement animale dans la région Chaudière-Appalaches avec élevage porcin intensif ainsi que sur l’impact de la production porcine sur la qualité de l’air et la santé publique en milieu rural. (12) Ces études en cours vont probablement confirmer les impacts négatifs de l’agriculture industrielle sur la santé des Québécois. Néanmoins le Sierra Club ne croit pas qu’il faille attendre une confirmation des impacts de la surproduction de fumier et purin de l’agriculture industrielle sur la santé des gens pour agir. Nous devons limiter l’expansion de la surproduction porcine au Québec avant que les coûts de la dégradation de notre santé ne dépassent les bénéfices que nous rapportent les exportations du porc du Québec. La production porcine et son impact sur la résistance bactérienne aux antibiotiques. L’utilisation de doses non-thérapeutiques d’antibiotiques dans la moulée nutritive pour porc est devenue une pratique usuelle dans la production porcine intensive. Le but de ce mode d’administration d’antibiotique est, entre autres, de promouvoir la croissance du cheptel porcin. Cette pratique peut augmenter le risque associé à la pollution des eaux due aux pathogènes dans le purin en créant des souches bactériennes résistantes aux antibiotiques (4) Certains antibiotiques utilisés dans les moulées pour porc sont les mêmes que ceux utilisés dans le traitement d’infection humaine. Voici une liste non-exhaustive d’antibiotiques homologués pour humains au Canada et contenus dans des moulées pour porc : la tétracycline, l’erythromycine, l’ampicilline. (12) Une récente étude confirme que les antibiotiques à des concentrations non-thérapeutiques dans les moulées pour porc favorisent des souches de bactéries résistantes dans le purin.

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Cette étude a identifié de la résistance à un antibiotique dans 85 % des bactéries Escherichia coli (E. coli) dans une fosse à purin en Floride. (15) Une autre étude a démontré que, dans les eaux de surfaces échantillonnées à proximité de porcheries et d’autres types de production animale, 80.6 % des E. coli étaient résistant à au moins un antibiotique (16). La présence de souches bactériennes résistantes aux antibiotiques dans les eaux de surfaces et souterraines provenant de la pollution porcine risque d’avoir un effet néfaste sur la santé des gens en contribuant à l’augmentation de la résistance des pathogènes aux traitements antibiotiques. (17) Une étude récente a pu déterminer que des bactéries émises dans un cours d’eau en aval d’un site d’épandage de purin d’une porcherie avaient plus de résistance aux antibiotiques que les bactéries présentes en amont du site d’épandage. De la moulée nutritive pour porc contenant des doses non-thérapeutiques d’antibiotiques avait été utilisée par cette porcherie. (4) La résistance des entérocoques aux antibiotiques érythromycine et tétracycline était 128 fois plus élevée dans les eaux en aval que celles en amont de la porcherie. La résistance des entérocoques en aval à l’érythromycine était similaire à celle mesurée chez les entérocoques dans la fosse à purin (figure 5). Advenant une exposition humaine aux entérocoques ayant acquis une résistance aux antibiotiques, l’administration d’antibiotique dans le cadre d’une thérapie antimicrobienne pourrait s’avérer inefficace mettant en danger la santé de la personne exposée. (17) Le Sierra Club est d’avis que l’introduction dans l’environnement de souches bactériennes résistantes aux antibiotiques par les porcheries est une autre raison pour limiter l’expansion de la production porcine au Québec. La production industrielle du porc et la pollution de l’air Au-delà de la pollution par les odeurs, la production industrielle porcine émet aussi dans l’air ambiant des polluants et des pathogènes (18) Les systèmes de ventilation dans les grandes porcheries industrielles sont conçus pour évacuer rapidement l’air intérieur vers l’extérieur (19). Cette situation pourrait créer un impact sur la santé chez les gens qui vivent à proximité d’une porcherie et qui seraient exposés aux gaz, particules et pathogènes émis dans l’air.

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Les substances suivantes peuvent être retrouvées dans l’air évacué de grandes porcheries : poussières contenant des bactéries et endotoxines bactériennes, l’ammoniac, le sulfure d’hydrogène et une variété de composés organiques volatils (19) Bien que les effets sur la santé pulmonaire des travailleurs du secteur porcin soient assez bien documentés aux États-Unis, nous avons trouvé une seule étude québécoise qui fait état des types de pathogènes trouvés dans deux porcheries québécoises en 1987.(20) Il y avait entre 400 et 800 porcs dans les porcheries de cette étude; des productions relativement petites en comparaison aux porcheries industrielles d’aujourd’hui. Une grande variété de bactéries et moisissures fut trouvée dans l’air intérieur de ces porcheries à des concentrations pouvant atteindre jusqu’à 1 200 fois la concentration de l’air dit “normal”. Une étude épidémiologique faite en Caroline du Nord (21) dans les années 90 a trouvé que les gens demeurant à proximité d’une grande porcherie avaient une plus grande incidence de mal de tête, d’écoulement nasal, mal de gorge, toux de même que de diarrhée que les communautés ne vivant pas près de porcheries. De plus, d’autres études ont trouvé que des souches bactériennes présentes dans l’air de porcheries manifestent aussi une résistance aux antibiotiques. (22) Une des conclusions d'une conférence sur les impacts des grandes productions animales sur la santé tenue en 2004 en Iowa était que la recherche en santé environnementale devrait mieux évaluer les impacts de l'exposition microbienne aéroportée sur la santé des enfants et des personnes âgées exposés aux rejets des porcheries dans l’air ambiant (18). Le Sierra Club croit que la pollution de l’air provenant des porcheries industrielles du Québec n’est pas suffisamment connue. Nous demandons donc que le Ministère du développement durable, de l’environnement et des parcs mette en place dans les 6 prochains mois un programme de mesure des émissions dans l’air ambiant des porcheries industrielles du Québec et que les données générées soient rendues publiques. Conclusions Selon le principe de précaution ou encore celui de l’évitement prudent, le Sierra Club croit qu’il y a maintenant assez de preuves disponibles sur les impacts négatifs sur la santé et l’environnement de la production porcine industrielle québécoise pour agir. La mesure à prendre est simple : seul un moratoire sur l’expansion du secteur de la production porcine industrielle au Québec peut en réduire ses impacts négatifs croissants sur notre santé et notre environnement. Le moratoire proposé sur toutes nouvelles porcheries industrielles devra rester en vigueur tant et aussi longtemps que des solutions efficaces aux problèmes environnementaux et aux risques à la santé publique associés à ce secteur ne seront pas trouvées et mises en place.

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De plus, le Sierra Club demande une réévaluation des impacts de chacune des porcheries industrielles existantes au Québec afin de pouvoir identifier les porcheries industrielles les plus polluantes. Un plan d’action visant à faire réduire les émissions polluantes ou, le cas échéant, à faire cesser les opérations des porcheries industrielles les plus problématiques doit être mis en place.

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Figure 1

Références 1-2

Figure 2 (Référence 2)

Évolution de la production porcine au Québec (nombre de têtes)1 2

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

1971 1981 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005

Mil

lio

ns d

e

po

rcs

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Figure 3 (référence 4)

Zone d’application de purin

Porcherie

Concentrations bactériennes (unité formant une colonie-

UFC / 100 ml eau) dans les eaux de surfaces en amont et

aval de la porcherie

0 150 300 450 600

UFC* / 100 ml eau

Coliformes fécaux

E. coli

Entérocoques

metres

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Tableau 1 (référence 5) Qualité des eaux brutes (avant traitement) aux stations de filtration des eaux de consommation

Eaux de bassins versant exposés - en surplus de fumier

Date de prélèvement Nom de la station Nom de la municipalité E. coli

(UFC/100 ml)

Azote ammoniacal

(mg/L N)

Phosphore total

(mg/L P)

2002-08-27 VICTORIAVILLE Victoriaville 500 0,06 0,07

2002-08-28 REPENTIGNY Repentigny 200 <0,02 0,06

2002-08-28 L'ÉPIPHANIE (Ville) L'Épiphanie 165 0,08 0,1

2002-08-26 DANVILLE Danville 68 <0,02 0,16

2002-08-19 SAINT-HENRI Saint-Henri 60 0,03 0,02

2002-08-19 CHARNY Lévis 48 0,02 0,01

2002-08-26 SAINT-ANSELME (VIL.) Saint-Anselme 42 0,02 <0,01

2002-08-27 JOLIETTE Joliette 30 <0,02 <0,01

2002-08-26 L'ASSOMPTION L'Assomption 26 0,16 0,05

2002-09-10 GRANBY Granby 15 0,02 0,02

2002-08-21 CRABTREE Crabtree 8 0,02 <0,01

2002-08-08 ASBESTOS Asbestos 7 <0,02 <0,01

2002-08-19 SAINT-HYACINTHE Saint-Hyacinthe 2 0,11 0,08

2002-09-03 FARNHAM Farhnam 2 0,03 0,2

2002-08-19 BREAKEYVILLE Lévis 0 0,03 0,09

2002-08-26 SAINTE-MARIE Sainte-Marie 0 <0,02 0,02

Bassins versants non-exposés- pas en surplus de fumier

2002-08-20 QUÉBEC Québec 121 <0,02 <0,01

2002-08-19 L'ISLET L'Islet 58 <0,02 <0,01

2002-09-04 MONT-TREMBLANT (RIV. LA DIABLE) Mont-Tremblant 36 0,39 <0,01

2002-08-29 SAINTE-ÉMÉLIE-DE-L'ÉNERGIE Sainte-Émélie-de-l'Énergie 25 0,04 <0,01

2002-08-20 MANIWAKI Maniwaki 18 <0,02 <0,01

2002-08-26 SAINT-GEORGES EST Saint-Georges Est 10 0,05 0,02

2002-08-28 MONTMAGNY Montmagny 8 <0,02 <0,01

2002-08-26 BEAUCEVILLE Beauceville 2 0,04 <0,01 2002-08-29 BEAUPRÉ Beaupré 2 0,02 <0,01

2002-08-21 SAINT-PAUL-DE-MONTMINY Saint-Paul-de-Montminy 0 0,02 <0,01

2002-08-29 SAINTE-PERPÉTUE Sainte-Perpétue 0 <0,02 <0,01 2002-08-28 Beauport-Des Îlets Beauport 0 <0,02 <0,01

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Tableau 2 (référence 5) Qualité des eaux brutes de rivières aux stations de filtration des eaux de consommation au Québec en août 2002 en fonction de l'exposition

du bassin hydrographique aux fumiers

Zone en surplus de fumiers

Zones témoin ( non en surplus)

nbre de station de filtration dont l'eau brute de rivière a

été analysée

16 12 Facteur

d'augmentation des polluants

NH3- azote ammonical

moy (mg/ l ) 0,04 0,02 2

E. coli

moy ( UFC / 100 ml) 73 22 3,3

Phosphore

moy (mg/ l ) 0,06 0,006 10

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Tableau 2a : Augmentation autorisée de la production annuelle de phosphore des lieu d'élevage porcin dans la région de Chaudière-Appalaches à date en 2006-2007 (données provenant du site du MDDEP Registre public - région administrative de la Chaudière-Appalaches (www.mddep.gouv.qc.ca/certificats/index.htm en date du 13 août 2007

NOM de l’élevage MUNICIPALITÉ Type

d'élevage

no. du certification

d'autorisation du MDDEP

Date de la demande

Date de délivrance

Augmentation de la

production annuelle de phosphore

Production annuelle de phosphore AVANT

l'augmentation

Production annuellede phosphore autorisée

% d'augmentation

de la production annuelle

kg par année Ferme Rive-Sud inc.

St-Gervais porcin 400338617 2006-01-20 2006-08-17 1035 9099 10134 11%

Ferme des Domaines inc.

Saint-Gervais porcin 400339128 2006-05-08 2006-08-17 2430 2883 5313 84%

Martin Fortier inc. Sainte-Marguerite porcin

+cheveaux 400338389 2006-05-17 2006-08-15 1431 3079 4510 46%

Ferme Justin Fortin inc.

Saint-Isidore porcin 400345412 2006-06-19 2006-09-21 3001 9994 12995 30%

Ferme Faro inc. Saint-Fortunat porcin 400344867 2006-07-03 2006-09-27 1461 4218 5679 35% Georges Odesse et Fils ltée

Saint-Bernard porcin 400343404 2006-07-11 2006-09-12 1367 6713 8080 20%

Les élevages J. Fortin inc.

Scott-Jonction porcin 400345151 2006-07-13 2006-09-21 5040 nouvelle porcherie

5040

Ferme C.M. Gagnon inc.

Saint-Michel porcin 400340849 2006-07-20 2006-08-29 1004 11352 12356 9%

Ferme Rojotal SENC

Saint-Flavien porcin 400348220 2006-07-24 2006-10-05 3111 9795 12906 32%

Ferme Paré inc. Disraeli porcin+

ovin+bovin 400341672 2006-07-28 2006-09-01 1492 7661 9153 19%

Ferme Parent & Lambert inc.

Saint-Isidore porcin 400356656 2006-08-31 2006-11-09 2516 5201 7717 48%

Mercier, Alain St-Patrice-de-

Beaurivage porcin 400396179 2006-09-01 2007-05-08 2005 5118 7123 39%

Ferme St-Ephrem inc.

Saint-Éphrem-de-Beauce

porcin 400350740 2006-09-01 2006-10-17 3101 5633 8734 55%

Les Entreprises Martineau inc.

Saint-Gervais porcin + volaile

400404014 2006-11-06 2007-05-24 2392 9524 11916 25%

Ferme Gilles Blais et Fils inc.

Saint-Patrice-de-Beaurivage

porcin + bovin 400384022 2006-11-29 2007-03-08 1994 5755 7749 35%

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Tableau 2a (suite)

NOM de l’élevage MUNICIPALITÉ Type

d'élevage

no. du certification

d'autorisation du MDDEP

Date de la demande

Date de délivrance

Augmentation de la

production annuelle de phosphore

Production annuelle de phosphore AVANT

l'augmentation

Production annuellede phosphore autorisée

% d'augmentation

de la production annuelle

kg par année

Ferme Marjobert inc.

Sainte-Praxède

porcin

400383987

2007-01-04

2007-03-06

1388

8641

10029

16%

Ferme J.B.J. Duval inc.

Saint-Roch-des-Aulnaies

porcin + bovin lait.

400396358 2007-03-07 2007-05-08 2317 7116 9433 33%

2165-5204 Québec inc.

Saint-Aubert porcin 400403983 2007-03-13 2007-05-24 2294 5293 7587 43%

Les élevages J. Fortin inc.

Scott-Jonction porcin 400411110 2007-03-27 2007-06-13 2787 5040 7827 55%

Jérôme et Éric Ferland

Saint-Édouard-de-Lotbinière

porcin 400420764 2007-04-04 2007-07-19 3102 3723 6825 83%

9038-7747 Québec inc.

Saint-Bernard porcin 400411636 2007-04-12 2007-06-19 7306 13367 20673 55%

Claude et Guy Nadeau

Saint-Bernard porcin + bovin 400416322 2007-04-23 2007-07-03 2136 4977 7113 43%

Ferme Mario Gagné enr.

Saint-Patrice-de-Beaurivage

porcin 400425539 2007-05-15 2007-08-02 6345 9317 15662 68%

Les élevages L.D. ltée

Saint-Honoré-de-Shenley

porcin 400421003 2007-05-28 2007-07-19 7866 nouvelle porcherie

7866

Ferme B.C.A., SENC

Saint-Zacharie porcin 400417675 2007-05-31 2007-07-09 708 6199 6907 11%

Ferme Jules Fortin & Fils inc.

Saint-Bernard porcin 400425364 2007-07-04 2007-08-02 2106 6293 8399 33%

TOTAUX 72 636 172 035 244 671 42%

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Figure 4 (référence 2,8,,9)

Pas de surplus Bassin

Lac/rivière avec Limites région

Surplus de

Données : Caractérisation des sources municipales d’approvisionnement en eau potable dans sept bassins versants en surplus de fumier Ministère de l’Environnement, le ministère de la Santé et des Services sociaux, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation et l’Institut national de santé publique du Québec. Gouvernement du Québec, 2004. Bilan des lacs et cours d’eau touchés par les fleurs d’eau de cyanobactéries au Québec en 2004, 2005 et 2006 Ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (www.mddep.gouv.qc.ca/eau/algues-bv/milieux_affectes/index.asp) .

Cours d’eau avec présence de cyanobactéries entre 2004 et 2007 et les zones en suplus de fumiers au Québec méridional

Légend

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Tableau 3

1 - Donées des tableaux 3, 4, 5 tirées du rapport :Incidence des maladies entériques potentiellement transmissibles par l’eau : analyse des hospitalisations et des cas déclarés aux directions de santé publique 1995-1999 Ministère de la Santé et des Services sociaux, et l’Institut national de santé publique du Québec. Gouvernement du Québec, 2004

Tableau 4 Taux standardisés d'hospitalisation pour des maladies entériques causées par

des infections transmissibles par l'eau potable et d'origine animale dans les

populations exposées (municipalités agricoles en surplus de fumier) et

non-exposées (municipalité agricole pas en surplus de fumier)

Population exposée

Population non-exposée

Taux standardisés d'hospitalisation (cas / 100,000 personnes-années)

0 à 4 ans 31,06 19,71 65 ans et plus 10,41 6,81

Tableau 5

Ratio des taux standardisés d'hospitlisation (population exposée / population non-exposée)

du tableau Groupe d’âge

Ratio des taux standardisés d'hospitlisation

0 à 4 ans 1,576

5 ans et plus 1,517

1Cas d'hospitalisation entre 1995 et 1999 pour des maladies entériques causées par des infections transmissibles par l'eau potable et d'origine animale dans la population exposée dans les municipalité du Québec en surplus de fumier.

Nbre de municipalité 140

Population exposée 532 882

Nbre de cas d'hospitalisation

230 100%

Nbre de cas de

0 à 4 ans 54 23%

Nbre de cas de 65 ans et plus 32 14%

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Figure 5 (ref 4)

Zone d’application de purin

Porcherie

metres

Concentrations inhibitrices minimales (CIM ) 90 % des

antibiotiques erythromycin et tétracycline pour les entérocoques

dans les eaux de surfaces en amont et en aval de la porcherie et

dans la fosse à purin

0 100 200

amont

fosse

aval

ug / ml

Tétracycline

Erythromycine

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Bibliographie 1) Données de la Fédération des producteurs de porcs du Québec (FPPQ)

site : http://www.leporcduquebec.qc.ca consulté le 12 août 2007. 2) Synthèse des informations environnementales disponibles en matière agricole au Québec. Ministère de l’Environnement (2003). Direction des politiques du secteur agricole, Ministère de l’Environnement, Québec, ENV/2003/0025, 143 pages. 3) Consultation publique sur le développement durable de la production porcine au Québec (Rapport principal, Volume 1) Rapport 179 Bureau d’audiences publiques sur l’environnement du Québec. 2003 4) Antibiotic-resistant Enterococci and Fecal Indicators in Surface Water and Groundwater Impacted by a Concentrated Swine Feeding Operation Sapkota1 AR, Curriero FC, Gibson KE, Schwab KJ Environmental Health Perspectives. doi:10.1289/ehp.9770 (available at http://dx.doi.org/) Online 22 March 2007

4a )Bacterial Water Quality Standards for Recreational Waters (Freshwater and Marine Waters). EPA-823-R-03-008. U.S. EPA (U.S. Environmental Protection Agency). 2003.Washington, D.C: U.S. www.epa.gov/waterscience/beaches/local/sum2.html

5) Caractérisation des sources municipales d’approvisionnement en eau potable dans sept bassins versants en surplus de fumier Ministère de l’Environnement, le ministère de la Santé et des Services sociaux, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation et l’Institut national de santé publique du Québec. Gouvernement du Québec, 2004 6) Guide de conception des installations de production d’eau potable (modification 2006/12/04) . Ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs Direction des politiques de l’eau. Service d’expertise technique en eau. 7 ) La problématique des cyanobactéries (algues bleu-vert) à la baie Missisquoi en 2001 S. Blais. Agrosol. 13 (2) : 103-110) 8) Bilan des lacs et cours d’eau touchés par les fleurs d’eau de cyanobactéries au Québec en 2004, 2005 et 2006. ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs 2007 www.mddep.gouv.qc.ca/eau/algues-bv/milieux_affectes/. 9) Lacs et rivières affectés en 2007 -listes régionales des lacs et des rivières qui font l'objet d'une mise en garde ou d'un avis de santé publique. Ministère de la Santé et des Services sociaux 2007 www.msss.gouv.qc.ca/sujets/santepub/environnement/index.php?algues_bleu-vert 9 a) Registre public - Productions animales : Certificats d'autorisation délivrés pour la région administrative de la Chaudière-Appalaches www.mddep.gouv.qc.ca/regions/region_12/agricole/agri_document.asp?tag=212,>,NOM_INTERVENANT 10 ) Incidence des maladies entériques potentiellement transmissibles par l’eau : Analyse des hospitalisations et des cas déclarés aux directions de santé publique 1995-1999 Ministère de la Santé et des Services sociaux, et l’Institut national de santé publique du Québec. Gouvernement du Québec, 2004

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2

11) Utilisation du service Info-Santé CLSC pour la surveillance syndromique des gastro-entérites d’origine hydrique Marie-Line Gilbert - Patrick Levallois - Manuel Rodriguez Institut national de santé publique du Québec, No INSPQ : 401 2005, 16 pages. 12) Production porcine et santé Vol. 17-1 Jan-Fév 2006 Bulletin d’information en santé environnementale- Institut national de santé publque du Québec 13) Base de données sur les produits pharmaceutiques (BDPP) Santé Canada www.hc-sc.gc.ca/dhp-mps/prodpharma/databasdon/index_f.html 14) Resistant Enterococci in Surface and Ground Water Article Descriptor: Exposure Assessment . Amy R. Sapkota, Frank C. Curriero, Kristen E. Gibson and Kellogg J. Schwab. Environmental Health Perspectives 10.1289/ehp.9770 (available at http://dx.doi.org/) Online 22 March 2007 15) Geographical variation in antibiotic resistance profiles of Escherichia coli isolated from swine, poultry, beef and dairy cattle farm water retention ponds in Florida. Parveen S, Lukasik J, Scott TM, Tamplin ML, Portier KM, Sheperd S, et al. 2006.. J Appl Microbiol 10050-57. 16) Patterns of antimicrobial resistance observed in Escherichia coli isolates obtained from domestic- and wild-animal fecal samples, human septage, and surface water. Sayah RS, Kaneene JB, Johnson Y, Miller, R. 2005Appl Environ Microbiol 71:1394-1404. 17) The Potential Role of Concentrated Animal Feeding Operations in Infectious Disease Epidemics and Antibiotic Resistance Mary J. Gilchrist, Christina Greko, David B. Wallinga, George W. Beran, David G. Riley, and Peter S. Thorne. Environ Health Perspect 115:313–316 (2007). 18) Environmental Health Impacts of Concentrated Animal Feeding Operations: Anticipating Hazards—Searching for Solutions Peter S. Thorne Environ Health Perspect 115:296–297 (2007). 19) Health Effects of Airborne Exposures from Concentrated Animal Feeding Operations Dick Heederik et al Environ Health Perspect 115:298–302 (2007). 20) Airborne microbial contents in two types of swine confinement buildings in Quebec. Cormier Y, Tremblay G, Meriaux A, Brochu G, Lavoie J. 1990 Am Ind Hyg Assoc J 51:304–309. 21) Intensive livestock operations, health, and quality of life among eastern North Carolina residents.Wing S, Wolf S. 2000. Environ Health Perspect 108:233–238

22) Airborne multi-drug resistant bacteria isolated from a concentrated swine feeding operation Chapin A, Rule A, Gibson K, Buckley T, Schwab K. 2005.. Environ Health Perspect 113:137-142. .