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Mémorandum pour une société numérique inclusive en Wallonie Août 2019 Résumé analytique Alors que la progression des applications d’Internet est impressionnante depuis les années 2000 et que parallèlement neuf ménages wallons sur dix sont aujourd’hui connectés, on pourrait croire que la fracture numérique est en passe de se résorber. En fait, si la fracture d’accès est bien en diminution, cette évolution n’est pas, pour autant, garante de voir l’essentiel de la population en capacité de tirer le meilleur profit de ces technologies dans la vie quotidienne, faute de compétences numériques suffisantes. Le baromètre Digital Wallonia à paraître indique qu’au moins 21% des citoyens considèrent leurs compétences numériques insuffisantes et qu’un quart des wallons se disent intéressés par des formations au numérique. L’enjeu est donc aujourd’hui d’amener l’ensemble des Wallons, y compris les plus fragilisés (séniors, isolés, allocataires sociaux, femmes isolées avec enfants,…) à un niveau d’autonomie numérique suffisant pour être capable d’agir dans un monde où quantité de services ne sont ou ne seront bientôt plus disponibles que par la voie numérique. Cet enjeu est à la fois essentiel pour son intérêt économique mais surtout dans une vision d’équité sociale. Notons que la Direction de la Cohésion Sociale (DiCS) du SPW, dans le chapitre Droit au numérique de son dernier rapport sur la cohésion sociale en Wallonie, résume également les enjeux et les dispositifs existants tout en présentant l’importance d’un droit à l’accès à Internet(1). La Wallonie dispose depuis près de 15 ans de deux outils visant à réduire la fracture numérique que sont les Espaces Publics Numériques (EPN) d’une part et le Plan Mobilisateur des TIC (PMTIC) d’autre part. Ces deux outils doivent non seulement être renforcés et pérennisés, mais il s’impose de les rapprocher pour développer les complémentarités. Plus encore, il est souhaitable de les intégrer dans un véritable réseau des tiers-lieux numériques qui intégrerait aussi d’autres lieux de développement du numérique que sont les espaces de coworking, les FabLabs, les living labs, etc. maximisant ainsi la couverture territoriale et les synergies tout en exploitant au mieux les capacités des indispensables acteurs de médiation qui en assurent l’animation. 10 propositions pour mettre ces synergies en œuvre terminent la présente note.

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Mémorandum pour une société numérique inclusive en Wallonie

Août 2019

Résumé analytique

Alors que la progression des applications d’Internet est impressionnante depuis les années 2000 et que parallèlement neuf ménages wallons sur dix sont aujourd’hui connectés, on pourrait croire que la fracture numérique est en passe de se résorber. En fait, si la fracture d’accès est bien en diminution, cette évolution n’est pas, pour autant, garante de voir l’essentiel de la population en capacité de tirer le meilleur profit de ces technologies dans la vie quotidienne, faute de compétences numériques suffisantes. Le baromètre Digital Wallonia à paraître indique qu’au moins 21% des citoyens considèrent leurs compétences numériques insuffisantes et qu’un quart des wallons se disent intéressés par des formations au numérique. L’enjeu est donc aujourd’hui d’amener l’ensemble des Wallons, y compris les plus fragilisés (séniors, isolés, allocataires sociaux, femmes isolées avec enfants,…) à un niveau d’autonomie numérique suffisant pour être capable d’agir dans un monde où quantité de services ne sont – ou ne seront bientôt – plus disponibles que par la voie numérique. Cet enjeu est à la fois essentiel pour son intérêt économique mais surtout dans une vision d’équité sociale. Notons que la Direction de la Cohésion Sociale (DiCS) du SPW, dans le chapitre Droit au numérique de son dernier rapport sur la cohésion sociale en Wallonie, résume également les enjeux et les dispositifs existants tout en présentant l’importance d’un droit à l’accès à Internet(1). La Wallonie dispose depuis près de 15 ans de deux outils visant à réduire la fracture numérique que sont les Espaces Publics Numériques (EPN) d’une part et le Plan Mobilisateur des TIC (PMTIC) d’autre part. Ces deux outils doivent non seulement être renforcés et pérennisés, mais il s’impose de les rapprocher pour développer les complémentarités. Plus encore, il est souhaitable de les intégrer dans un véritable réseau des tiers-lieux numériques qui intégrerait aussi d’autres lieux de développement du numérique que sont les espaces de coworking, les FabLabs, les living labs, etc. maximisant ainsi la couverture territoriale et les synergies tout en exploitant au mieux les capacités des indispensables acteurs de médiation qui en assurent l’animation. 10 propositions pour mettre ces synergies en œuvre terminent la présente note.

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1Une lecture de tout le rapport est accessible via ce lien :

http://cohesionsociale.wallonie.be/sites/default/files/RCS-TIC%20-%20Version%20PRINT.pdf

L’inclusion numérique : un enjeu en évolution Internet est progressivement devenu, depuis les années 2000, un vecteur essentiel et parfois, incontournable de très nombreux services de la société civile. A l’aube de 2020, il devient plus difficile et souvent plus coûteux de se passer d’Internet pour s’informer, communiquer avec ses proches ou toute autre personne, pour réserver ou commander des biens et des services, pour accéder à des services publics en ligne, etc. La diffusion d’Internet et des équipements informatiques qui lui sont associés est allée grandissante en Wallonie comme ailleurs au cours des 20 dernières années. Alors qu’en 2002, 23% des Wallons de 15 ans et + se connectaient quotidiennement à Internet, ils étaient 73% à le faire en 2016 et le prochain baromètre Digital Wallonia montrera qu’ils sont à présent plus de 80%. Néanmoins, ce même baromètre, à paraître en septembre, précisera aussi que les compétences numériques des Wallons restent très inégalement réparties. Globalement, la moitié des Wallons revendiquent de bonnes compétences numériques. Ils se sentent suffisamment à l’aise avec la plupart des tâches qui peuvent ou doivent être menées à bien avec les outils numériques : communiquer par divers médias, traiter l’information, les fichiers et les images, sécuriser les terminaux et les comptes, installer de nouveaux outils voire même programmer. Par contre, l’autre moitié de la population se répartit de façon à peu près égale entre celles et ceux qui disent se débrouiller sans plus avec ces compétences et ceux qui ne s’en sentent pas capables. De plus, un cinquième des Wallons considère que ses compétences numériques sont insuffisantes pour mener à bien sa carrière professionnelle et un quart se dit intéressé par des formations au numérique. Ces citoyens “distants” du numérique relèvent pour une moitié du monde du travail (travailleurs, demandeurs d’emploi) tandis que l’autre moitié est inactive (étudiants, isolés, seniors,..). On assiste donc à une transformation profonde de la problématique de l’inclusion numérique. Avant 2010, l’enjeu principal consistait à permettre à chacun de pouvoir se connecter à Internet dans des conditions raisonnables pour avoir accès à des services numériques qui étaient en train de se développer. Depuis lors, les taux de connexion des Wallons se sont largement accrus entraînés principalement par la connexion des télévisions HD et par le remplacement des GSM par des smartphones. Aujourd’hui, et a fortiori demain, l’enjeu n’est plus tant celui de l’accès que celui de la compétence nécessaire pour un usage raisonné, diversifié et avantageux pour chacun des citoyens wallons. Cette transformation est d’autant plus critique que le « monde » est devenu beaucoup plus numérique au point que certains services ne peuvent plus être obtenus sans passer par le numérique ou le sont parfois encore mais à des coûts supérieurs. Faute de maîtriser les outils numériques, certains usagers renonceront à leurs droits, notamment à des droits sociaux, instituant ainsi une double peine pour certains publics fragilisés. Cette évolution est aussi reconnue par le Pacte pour un enseignement d’excellence de la FWB qui intègre désormais les compétences numériques dans le socle de formation de base. Cette

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intégration devrait être généralisée à l’ensemble des formations de base que les Wallons suivent lors de formations tout au long de la vie.

L’autonomie numérique: le nouvel enjeu d’une société inclusive Au-delà des concepts de fracture ou d’exclusion/inclusion numérique, aussi désignée sous le terme « illectronisme », c’est aujourd’hui l’autonomie numérique qui doit être envisagée comme l’objectif d’une politique sociétale inclusive et durable pour l’ensemble de la population. Cet enjeu directement lié aux compétences a d’ailleurs été mis en évidence dans l’actualisation de la stratégie « Digital Wallonia 2019-2024 ». L’autonomie numérique peut se définir comme la capacité d'une personne à agir dans la société numérique et à s'y intégrer de manière autonome, sans dépendre d’autrui. Cette autonomie numérique consiste à disposer à la fois de l’équipement nécessaire à l’usage bénéfique des technologies numériques mais aussi, et surtout, des compétences indispensables à cet usage. En bref, il faut non seulement l’équipement technique mais aussi l’outillage intellectuel correspondant, sans quoi le premier reste sans valeur ajoutée pour l’individu. La définition de ces compétences fait aujourd’hui l’objet d’un large consensus au niveau européen via le Cadre européen des compétences numériques pour les citoyens - DigComp 2.12 qui caractérise cinq domaines regroupant au total 21 compétences ainsi que huit niveaux d’appropriation. L’autonomie numérique est atteinte avec le troisième de ces niveaux. Ainsi par exemple, concernant le premier domaine qui traite de la capacité à rechercher et traiter l’information3, ce niveau est celui d’une personne qui peut, seule et en résolvant des problèmes simples, effectuer des recherches bien définies et routinières pour trouver des données, de l'information et du contenu dans des environnements numériques, expliquer comment y accéder et naviguer entre ces données. On conçoit sans peine que ce niveau de compétence numérique serve de seuil de référence médian pour une intégration convenable de l’individu dans la société où il pourra exercer ses droits de citoyen responsable. L’intérêt de la société elle-même est dépendant de cette intégration comme le souligne le rapport « Les bénéfices d’une meilleure autonomie numérique »4, dressé en France, en juillet 2018, pour le secrétaire d’Etat chargé du Numérique. Il identifie ainsi quatre grands domaines où l’autonomie numérique du citoyen est bénéfique pour la société dans son ensemble :

● L’économie numérique, comprenant à la fois les achats en ligne et l’économie collaborative ne peut se développer et donner son plein profit que lorsque la population dispose des compétences nécessaires à son exploitation.

2 https://ec.europa.eu/jrc/en/publication/eur-scientific-and-technical-research-reports/digcomp-21-digital-

competence-framework-citizens-eight-proficiency-levels-and-examples-use 3 Traduction libre car DigComp n’est actuellement publié qu’en anglais par la Commission européenne.

4 https://www.strategie.gouv.fr/sites/strategie.gouv.fr/files/atoms/files/fs-rapport-

benefices_autonomie_numerique-12072018_0.pdf

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● L’emploi : les études montrent que la formation et l’accompagnement à l’usage des outils numériques contribuent à diminuer le risque de chômage et augmentent les chances de trouver ou retrouver un emploi.

● Les relations avec les services publics : la possibilité de réaliser un certain nombre de démarches administratives en ligne, plutôt qu’en accueil physique ou par téléphone, est une source puissante d’économies pour l’administration et de bénéfices pour les usagers des services publics.

● L’inclusion sociale et le bien-être : les services électroniques (e-banking, e-santé, …) sont porteurs de gain de temps et d’efficacité accrue tant pour la société que pour les individus.

Le rapport conclut toutefois que « L’estimation des bénéfices monétaires d’une stratégie d’inclusion débouche sur des résultats très significatifs mais qui, au total, ne sont pas de nature à eux seuls à modifier le sentier de croissance du pays. Cela confirme que l’inclusion numérique est d’abord un sujet d’équité, d’égalité des droits et de cohésion sociale. » Plus encore, l’évolution de la technologie dicte les modes de gouvernance et rend d’autant plus nécessaire l’acquisition par tous d’une citoyenneté numérique.

Cadre wallon de renforcement des compétences numériques Depuis près de 15 ans, la Wallonie se préoccupe de la lutte contre la fracture numérique. Concernant la fracture d’accès, les compétences régionales ne comprenant pas la tutelle sur l’organe de régulation, à savoir l’Institut Belge des Postes et Télécommunications (IPBT), son influence ne peut être que marginale mais le récent accord TOP (Tax on Pylons) a permis de supprimer bon nombre de zones blanches non couvertes par l’Internet mobile (3/4G). Pour ce qui concerne le développement des compétences numériques, hors l’enseignement (Ecole Numérique) et la formation professionnelle, deux initiatives ont été mises en place tôt dans les années 2000 :

● Le Gouvernement wallon a décidé, dès le 2 décembre 2004, de déployer un plan de développement des Espaces Publics Numériques (EPN) qui s’est concrétisé par plusieurs appels à projets et par un soutien financier à la création de nouveaux EPN. Un label « EPN de Wallonie »5 a été créé et est actuellement attribué à 179 EPN répartis sur 132 communes. Ce label est octroyé aux services de proximité qui déploient des activités d’initiation, d’apprentissage et de médiation aux usages numériques et qui adhèrent à une charte. Celle-ci prévoit notamment que ces espaces mettent non seulement à disposition des équipements et la connexion, mais surtout, un accompagnement technologique, pédagogique et humain dans le cadre d’une animation professionnelle, le tout avec un minimum de 16 heures d’ouverture au public par semaine. Le suivi et l’animation du dispositif sont assurés par TechnofuturTic. En 2017, les EPN ont comptabilisé plus de 250.000 accès pour 31.000 visiteurs uniques. Parmi ceux-ci on trouvait 53% de séniors, 25% de demandeurs d’emploi et 17% de jeunes de moins de 25 ans.

5 http://www.epndewallonie.be/

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● Le décret du Parlement wallon du 3 février 2005 a instauré un Plan Mobilisateur des TIC (PMTIC)6, après trois années d’expérimentation, qui finance la formation aux usages de base du numérique à destination prioritairement des chômeurs complets indemnisés et des bénéficiaires du revenu d’intégration sociale ou de l’aide sociale. Ce dispositif propose des contenus de formation en adéquation avec le référentiel DigComp qui sont dispensés via des parcours de formation adaptés aux besoins des bénéficiaires pour une durée maximale de 48 heures. Un soin particulier est apporté à la qualification des formateurs qui bénéficient d’un accompagnement pédagogique par un expert en technologie de l’éducation désigné par marché public. Cette mission est actuellement assurée par le LabSET de l’ULiège. Depuis quelques années, en raison notamment de la réduction structurelle des budgets alloués, le nombre d‘opérateurs actifs ainsi que le nombre de bénéficiaires touchés tendent à diminuer. En 2018, 57 opérateurs agréés ont dispensé 99.951 heures de formation pour la sensibilisation au numérique de 3.070 bénéficiaires.

Il n’existe jusqu’ici aucun lien structurel entre ces deux dispositifs qui sont pourtant complémentaires. En effet, l’entretien de compétences acquises dans le PMTIC peut trouver un cadre propice dans les EPN proches. D’ailleurs, à ce jour, un tiers des EPN se sont fait agréer dans le PMTIC. Par ailleurs d’autres initiatives, ciblées sur l’usage du numérique dans un cadre professionnel et sur le développement économique, l’entrepreneuriat et l’innovation se sont progressivement mises en place au cours de la dernière décennie. Ce sont notamment les espaces de coworking dont 21 sont actuellement labellisés par Digital Wallonia et constituent le réseau Coworking|Digital Wallonia, mais aussi des FabLabs, des living labs,…

6 https://www.pmtic.net/

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La carte ci-dessus montre que ces différents acteurs pourraient être complémentaires pour assurer un maillage plus fin du territoire dans un réseau structuré de « tiers-lieux » offrant un ou plusieurs services numériques à la population. Cette stratégie de mise en réseau des tiers-lieux numériques a d’ailleurs été adoptée dès 2016 par la Région « Hauts de France »7 et s’est vue renforcée au niveau national français en juin 2019 par le plan gouvernemental d’appui et d’accélération des tiers-lieux intitulé « Nouveaux lieux, Nouveaux liens »8. En effet, ces différents outils, souvent nés de contextes et d’opportunités spécifiques, partagent tous la volonté de mettre à disposition de la population des outils numériques et la compétence d’un accompagnement adéquat. Certes, les finalités des uns sont plus tournées vers le grand public tandis que celles des autres visent plus les professionnels et les entrepreneurs mais tous entendent faciliter et populariser les usages numériques au profit du développement des citoyens et des entreprises. Dès à présent, les communes de Beauraing et de Marchin proposent ainsi la mutualisation d’un EPN et d’un espace de coworking dans le même tiers-lieu tandis que la ville de Marche-en-Famenne propose un espace combinant coworking et Fablab9. Ces regroupements permettent, surtout en milieu rural, de maximiser l’exploitation des ressources techniques et logistiques mais surtout humaines en proposant un service accru à la population. Enfin, l’intégration de ces divers services dans un réseau plus structuré de tiers-lieux numériques wallons permettrait d’en accroître plus aisément la visibilité qui reste jusqu’ici assez locale pour ne pas dire confidentielle. Il est à noter par ailleurs qu’une réflexion de structuration et mise en cohérence du réseau des tiers-lieux liés dédiés au développement économique est déjà en cours. Les partenaires du SPW et de l’AdN impliqués également dans cette réflexion sont évidemment soucieux de promouvoir des évolutions où l’ensemble des lieux puissent être bénéficiaires des programmes d’action publique.

7 https://numerique.hautsdefrance.fr/la-region-et-le-numerique/tiers-lieux-numeriques/

8 http://www.cohesion-territoires.gouv.fr/le-gouvernement-s-engage-pour-les-tiers-lieux

9 https://www.digitalwallonia.be/fr/annuaire/le-square-coworking-fablab-marche-en-famenne

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10 Propositions Au nom de l’équité, de la cohésion sociale, et afin de construire un futur collectif où l’on est responsable, la Wallonie se doit de poursuivre ses efforts pour renforcer l’autonomie numérique de sa population et l’encourager à exploiter les ressources numériques pour son développement tant au niveau personnel que professionnel. Ces efforts se doivent d’être complémentaires de ceux de la FWB compétente pour inscrire les compétences numériques dans les cursus de formation des élèves de l’enseignement obligatoire. Pour cela, la Wallonie doit viser et encourager :

1. L’accompagnement des citoyens “distants” du numérique (en priorité les exclus et débutants) à devenir autonomes dans leurs pratiques numériques, à travers des activités de soutien, de formation et d’évaluation.

2. Le rapprochement des dispositifs EPN et PMTIC pour une meilleure complémentarité via une mutualisation des ressources pédagogiques et une diversification des lieux de formation tout en respectant les finalités des deux dispositifs qui restent distinctes.

3. Le (Re)financement structurel des dispositifs EPN et PMTIC (le montant de 7,5€/h/formé n’a jamais été indexé depuis 2005 alors que dans le dispositif CISP le montant est actuellement de 15,30€. Quant aux EPN, ils ne sont actuellement pas financés.)

4. Une meilleure visibilité des actions visant à développer l’autonomie numérique des citoyens auprès de l’ensemble de la population, notamment via un branding dans le cadre de Digital Wallonia.

5. La sensibilisation et l’accompagnement des organismes de formation professionnelle au recours à un outil de positionnement basé sur DigComp pour mesurer les compétences numériques. Ce recours à un outil de positionnement se fait dans le respect de la diversité des approches pédagogiques pour répondre de manière adaptée aux besoins différents des publics-cibles.

6. Le co-financement public pour la mise à niveau des travailleurs au sein des

TPE/PME. 7. Les coopérations et maillages entre ces dispositifs et les autres organismes sociaux

et/ou d’insertion tels que les CPAS, les CISP, et les PCS. 8. Une meilleure structuration et valorisation du réseau des tiers-lieux numériques

wallons afin qu’il soit aussi le réceptacle d’actions au profit des citoyens dans le développement de leur autonomie numérique. Une coordination forte sera donc mise en place entre les acteurs d’animation de ces tiers lieux (SPW, TechnofuturTic pour son rôle d’animation et de coordination des EPN, SOWALFIN, Agence du numérique, d’autres centres de compétence, …) et sera chargée, spécifiquement sur la thématique « compétences », de :

● Tenir à jour une cartographie riche et dynamique des acteurs et des actions;

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● Coordonner le partage et le développement des ressources pédagogiques ; ● Favoriser la professionnalisation de l’acte de médiation numérique ; ● Assurer la communication globale pour rendre les dispositifs plus visibles ; ● Faciliter l’activation de nouveaux opérateurs ; ● Financer et optimiser les financements ; ● Animer les dispositifs via une veille permanente ; ● Initier des actions nouvelles et en coordonner le déploiement.

9. Les synergies avec d’autres dispositifs au niveau interrégional (Bruxelles), fédéral, en particulier avec la Fondation Roi Baudouin, et international.

10. La création d’une fonction de « médiateur/conseiller numérique » présent dans chaque commune, porte d’entrée la plus proche pour tout citoyen.

Dans le cadre d’un groupe de travail à l’initiative du SPW – Economie Emploi Recherche, cette note a été écrite par André DELACHARLERIE de l’Agence du Numérique et par Pierre LELONG de TechnofuturTIC pour les EPN de Wallonie, avec la collaboration de : TechnofuturTIC : Eric BLANCHART pour les EPN de Wallonie ; Le SPW - EEE : Anne-Françoise CANNELLA ; - pour les PMTIC : Jean-François HEUSE, François DE LIEVER ; - pour les EPN : Ariane BARE, Laurence GINDT ; L’Agence du Numérique : Hélène RAIMOND ; L’Interfede et ses partenaires : Yannick DE BRIEY, Ann PAQUET, François XHAARD ; Le LabSET de l’ULiège : Maud JACQUET ; Le Forem : Yves MAGNAN, Michel VERSTREPEN