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Modélisation des processus métiers et standardisation
Octobre 2004
© MEGA Octobre 2004 page 2/11
Table des matières Introduction .................................................................................................................. 3 Processus métier : un même mot, plusieurs domaines d’application ................................... 4 Les critères pour un standard de modélisation des processus métiers................................. 5 L’état de l’art ................................................................................................................. 6
XPDL, BPML, BPEL ..................................................................................................... 7 UML 1.x .................................................................................................................... 7 UML 2.0 .................................................................................................................... 8 BPMN – Business Process Modeling Notation ................................................................ 8 ISO 9000/2000 .......................................................................................................... 9 BPDM – Business Process Definition Metamodel...........................................................10 L’inconnue Microsoft .................................................................................................11 En résumé................................................................................................................11
L’action de MEGA dans les groupes de standardisation.....................................................11
© MEGA Octobre 2004 page 3/11
Introduction
Comme toute nouvelle tendance, l’approche par les processus suscite de
nombreuses attentes et de nombreuses prises de position. Que l’on parle du
Business Process Reengineering (BPR), du Business Process Management (BPM), de
l’Activity Based Costing (ABC), ou du Business Activity Monitoring (BAM), la
modélisation des processus est au cœur de chacune de ces approches. L’émergence
de standards de modélisation permet d’entrevoir une rationalisation des méthodes
d’analyse des processus et la création d’une communauté de savoir partageable par
l’ensemble des acteurs de ce marché.
Sans nier l’importance des progrès accomplis, ce white paper se propose de faire
un état des lieux sur les travaux de standardisation de la modélisation des
processus métiers afin d’en dresser un portrait le plus fidèle possible à la réalité.
Les perspectives données dans ce point de vue s’appuieront sur le retour
d’expérience et la participation active des membres de la société MEGA aux groupes
de normalisation depuis de nombreuses années.
© MEGA Octobre 2004 page 4/11
Processus métier : un même mot, plusieurs domaines
d’application
Avant même d’établir une liste des standards de modélisation en cours de
maturation, nous nous heurtons en premier lieu à la question : de quel processus
métier parlons nous ? Le terme « Processus métiers » est souvent employé dans
des projets de nature très différente. Nous en distinguerons trois :
> L’établissement d’un mode de gestion de l’entreprise orientée client. On
parlera alors de pilotage par les processus ou chaîne de valeur de
l’entreprise
> L’établissement de procédures de contrôle du fonctionnement de
l’organisation
> L’assemblage des ressources informatiques en suivant une logique
processus
Dans les projets de pilotage, on s’intéresse à la relation entre la stratégie et les
processus. Par exemple, une banque peut décider de se concentrer sur le marché
des produits financiers aux dépens de la banque de détail. Le processus « Fournir
des produits financiers » devient alors l’axe majeur de création de valeur pour
l’entreprise. Il faut réorganiser le mode de pilotage de la banque en fonction de ce
processus pour que chaque division concoure désormais à satisfaire les clients
acheteurs de produits financiers.
Dans le deuxième cas, une entreprise cherchera à améliorer son fonctionnement
opérationnel. Par exemple, notre banque voudra s’assurer, au travers de
procédures de gestion, du contrôle du niveau d’endettement de ses clients.
L’objectif est de déterminer les règles à appliquer et les acteurs qui en ont la
charge. Ici, ce sont la distribution des tâches et la maîtrise des responsabilités de
chacun qui sont en jeu.
Le troisième cas concerne le système d’information. Ce qui est en jeu est la
coordination des outils informatiques et des tâches des utilisateurs. Dans le cas de
notre banque, on pourra, par exemple, mettre en œuvre un workflow automatisant
l’interrogation de l’historique des clients pour le contrôle de leur endettement.
Il apparaît que les domaines concernés recoupent des sujets aussi variés que
l’analyse de la stratégie, l’analyse des responsabilités ou l’architecture de service du
système d’information. Cette revue des différents cas d’emploi des approches
processus permet de comprendre qu’il ne pourra pas y avoir une seule modélisation
© MEGA Octobre 2004 page 5/11
unifiée des processus avec comme corollaire un seul standard universel. A chaque
cas d’emploi devra finalement correspondre un usage circonstancié et adapté de la
modélisation des processus.
Les critères pour un standard de modélisation des processus
métiers
Outre la couverture des différents cas d’emploi analysés ci-dessus, un standard
pour l’analyse des processus métier doit répondre à un certain nombre de critères
propres à tout standard de modélisation :
Une notation intuitive à l’usage des acteurs de l’organisation et de la gestion
d’entreprise pour que l’on puisse enfin dire : un bon dessin vaut mieux qu’un
long discours.
Un métamodèle et un vocabulaire - ensemble de concepts et de relations -
rigoureusement définis pour fournir un socle robuste à l’outillage des
approches processus
Une déclinaison du métamodèle et de la notation pour chacun des niveaux
d’analyse des processus métier : chaîne de valeur, organisation, intégration
informatique. Cette déclinaison doit s’accompagner d’un mécanisme de
navigation entre les différents niveaux d’analyse
Un format d’échange à la fois pour les modèles de processus et pour leurs
diagrammes
© MEGA Octobre 2004 page 6/11
L’état de l’art
Une double grille d’analyse – champs d’application de la modélisation des processus
et caractéristiques d’un standard de modélisation – va nous permettre de classifier
les différents standards existants ou en cours d’élaboration.
Figure 1 – Grille d’analyse d'un standard de modélisation de processus
Le tableau suivant nous donne un aperçu des principaux standards :
Figure 2 - Principaux standards de modélisation de processus
• Dispose d’un métamodèle • Dispose d’une notation• Dispose d’un format d’échange
Caractéristiques d’un standard de modélisation
• Analyse des chaînes de valeur• Analyse de l’organisation• Analyse des processus automatisés• Langage d’exécution de processus
automatisés
Champs d’application
• Dispose d’un métamodèle • Dispose d’une notation• Dispose d’un format d’échange
Caractéristiques d’un standard de modélisation
• Analyse des chaînes de valeur• Analyse de l’organisation• Analyse des processus automatisés• Langage d’exécution de processus
automatisés
Champs d’application
OuiOuiOuiAnalyse des processus automatisésAnalyse de l’organisation
Analyse des chaînes de valeur
En projetOMGBPDM
NonNonNonAnalyse de l’organisationAnalyse des chaînes de valeur
FinaliséISOISO 9000x
?Oui?Analyse des processus automatisésAnalyse de l’organisation
Analyse des chaînes de valeur
En projetBPMIBPMN 2.0
NonOuiNonAnalyse des processus automatisésFinaliséBPMIBPMN 1.0
OuiOuiOuiAnalyse des processus automatisésEn cours de finalisation
OMGUML 2.0
OuiOuiOuiAnalyse des processus automatisésFinaliséOMGUML 1.0
OuiNonOuiLangage d’exécutionFinaliséNouvelle
version en projet
OASISBPEL
OuiNonOuiLangage d’exécutionFinaliséBPMIBPML
OuiNonOuiLangage d’exécutionFinaliséWFMCXPDL
Format d’échange
NotationMétamodèle
Champs d’applicationStatutOrganisme de standardisation
Nom
OuiOuiOuiAnalyse des processus automatisésAnalyse de l’organisation
Analyse des chaînes de valeur
En projetOMGBPDM
NonNonNonAnalyse de l’organisationAnalyse des chaînes de valeur
FinaliséISOISO 9000x
?Oui?Analyse des processus automatisésAnalyse de l’organisation
Analyse des chaînes de valeur
En projetBPMIBPMN 2.0
NonOuiNonAnalyse des processus automatisésFinaliséBPMIBPMN 1.0
OuiOuiOuiAnalyse des processus automatisésEn cours de finalisation
OMGUML 2.0
OuiOuiOuiAnalyse des processus automatisésFinaliséOMGUML 1.0
OuiNonOuiLangage d’exécutionFinaliséNouvelle
version en projet
OASISBPEL
OuiNonOuiLangage d’exécutionFinaliséBPMIBPML
OuiNonOuiLangage d’exécutionFinaliséWFMCXPDL
Format d’échange
NotationMétamodèle
Champs d’applicationStatutOrganisme de standardisation
Nom
© MEGA Octobre 2004 page 7/11
XPDL, BPML, BPEL
Ces langages de modélisation de processus sont des langages dédiés à l’exécution
de processus. Ils ne sont généralement pas utilisés directement dans les phases de
conception. Exprimés dans une syntaxe XML et ils disposent ainsi d’un format
d’échange natif. Aucun d’entre eux ne propose une notation graphique
standardisée. Par définition, ils n’ont pas vocation à couvrir les niveaux d’analyse
des chaînes de valeur et de l’organisation.
Le premier standard d’exécution est apparu sous l’égide de la WFMC – Workflow
Management Coalition. Une nouvelle version XML du langage de la WMFC a été
publiée en 2002 sous le nom de XPDL.
Le groupe BPMI – Business Process Management Initiative – a lancé un langage
concurrent en 2001 : BPML – Business Process Execution Language. Cette initiative
a relancé les travaux sur les langages d’exécution de processus et a apporté de
nombreuses contributions à son successeur, le langage BPEL.
Le langage BPEL – Business Process Execution Language – a été lancé à l’initiative
de Microsoft et IBM en réponse à l’initiative de BPMI. Depuis, ce langage a reçu le
support de la plupart des acteurs du marché, y compris de BPMI. BPEL est devenu
le standard de facto. Il vient en complément de la spécification sur les services
webs. Depuis 2003, c’est l’organisme de standardisation OASIS qui a en charge
l’évolution du langage BPEL.
UML 1.x
Proposé par l’OMG pour la conception orientée objet, UML 1.X (1.1, 1.2, 1.3, 1.4)
dispose d’un modèle d’activité qui présente certaines fonctionnalités pour la
modélisation des processus. Il présente l’avantage d’offrir à la fois un métamodèle,
une notation et un format d’échange pour les modèles avec XMI 1.x. Cependant, sa
portée reste limitée à la conception objet et son métamodèle comporte certaines
erreurs sémantiques (activité = état) qui en réduisent d’autant le caractère
opérationnel. Ces faiblesses ont été reconnues par l’OMG qui a profondément revu
ce modèle dans la version 2 d’UML.
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UML 2.0
La fin de l’année 2004 devrait voir l’aboutissement de la spécification UML 2.0 de
l’OMG, fruit d’un long processus de maturation. UML 2.0 est une spécification très
vaste et nous ne dirons ici que quelques mots sur le nouveau « modèle d’activité ».
Les modèles d’activités d’UML 2.0 ont été totalement revus par rapport aux
versions 1.X. Les erreurs notables des spécifications 1.X ont été corrigées et le
nouveau modèle offre une base robuste pour l’analyse des processus. Cependant,
par son caractère technique, il s’adresse encore essentiellement à des concepteurs
de processus automatisés. Le modèle d’activité d’UML 2.0 ne peut pas fournir, tel
quel, un support d’analyse et de communication pour les processus « métier ».
L’OMG a conscience de ces limitations et a lancé une initiative complémentaire –
BPDM – pour traiter spécifiquement des processus métier (voir paragraphe ci-
dessous sur BPDM).
BPMN – Business Process Modeling Notation
A la suite du langage d’exécution BPML, BPMI a lancé une nouvelle initiative sur la
notation graphique des processus. C’est ainsi qu’a été publiée la spécification BPMN
1.O en mai dernier. (cf http://www.bpmn.org/). BPMN présente une avancée indéniable
dans la formulation graphique des processus. Elle introduit, en particulier, la notion
de message et de flux d’information qui manquait à la plupart des représentations
traditionnelles de processus (IDEF, SAP EPC). Certains articles se sont fait
dernièrement les promoteurs de cette nouvelle spécification. Nous apporterons ici
un point de vue interne au groupe de travail ayant participé directement à la
spécification.
BPMN 1.0 a pour périmètre fonctionnel l’analyse des processus automatisés. Celles
des chaînes de valeur et de l’organisation ne sont pas dans son cahier des charges.
Cette position est d’ailleurs la position officielle du groupe de travail telle que votée
et approuvée lors de sa dernière réunion à Londres en juin dernier :
“BPMN 1.0 was created with “path to execution” as its primary focus and as
such is a lower level representation of process models than the full spectrum
of BPMN as expressed by future versions of BPMN”
“Path to execution” indique bien qu’un des objectifs principaux de BPMN, dans sa
version 1.0, a été la possibilité de représenter les processus exécutables. Les règles
de correspondance avec le langage d’exécution BPEL viennent compléter le
dispositif.
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Une deuxième remarque important concernant BPMN est que la spécification
adresse uniquement la question de la notation. BPMN ne spécifie pas un
méta-modèle ni un format d’échange. Il sera donc difficile de parler d’échange de
modèles BPMN.
BPMI reconnaît que BPMN 1.0 n’est qu’une première étape. Un nouveau chantier
est en préparation – BPMN 2.0 – pour couvrir les besoins d’analyse de l’organisation
et des chaînes de valeur. Des réponses devront aussi être apportées pour la
définition d’un métamodèle et d’un format d’échange. Des relations ont été
engagées avec l’OMG afin de faire converger les travaux des deux organisations
Figure 3 – Périmètre fonctionnel de BPMN selon BPMI
ISO 9000/2000
L’ISO a été une des premières organisations à s’intéresser aux processus métiers
avec les normes de la famille ISO 9000. L’ISO fournit de nombreuses définitions
très pertinentes pour les niveaux d’analyse concernant l’organisation ou les chaînes
de valeur. Malheureusement, l’ISO n’a jamais fourni ni une expression formelle des
processus qualité ni une notation graphique associée. Conséquemment, les normes
ISO 9000 n’ont pas conduit à un standard de modélisation des processus. Elles
restent une référence pour l’analyse des processus qualité.
BPMN 1.0
BPMN 2.0
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BPDM – Business Process Definition Metamodel
L’OMG a son propre plan de développement pour couvrir la modélisation des
métiers. Ce plan s’inscrit dans l’architecture générale de modélisation promue par
l’OMG sous le nom de MDA : « Model Driven Architecture ». MDA est un cadre pour
définir des méta-modèles, les transformer, définir les notations associées et
échanger les modèles et leurs diagrammes dans un format d’échange normalisé
(XMI). Le cadre MDA fournit ainsi automatiquement les éléments essentiels à tout
standard de modélisation. Pour la prise en compte de l’analyse des métiers, l’OMG a
lancé plusieurs initiatives conjointes : la spécification des règles métiers – BSBR :
« Business Semantic for Business Rules » – et la spécification des processus
métiers – BPDM. Cette dernière spécification s’appuie sur les modèles d’activité
d’UML 2.0 mais en en simplifiant l’utilisation et en prenant en compte les différents
niveaux d’analyse des processus : implémentation, organisation, stratégie. La
figure suivante montre le périmètre couvert par BPDM.
Figure 4 – Périmètre fonctionnel de BPDM
L’OMG et BPMI ont commencé à nouer des contacts pour coordonner leurs efforts.
Le plan de travail de BPDM à l’OMG inclut la prise en compte de la notation BPMN.
Cependant, les deux organisations ont gardé chacune leur marge de manœuvre.
MDA pour la modélisation des processus
CIMCIM
PIMPIM
PSMPSM
Stratégie
ProcessusChaîne de valeur
Information Organisation
RessourceProcessusSpécification de l’automatisation
Exécution de processus
Suivi d’exécution
BPDM
© MEGA Octobre 2004 page 11/11
L’inconnue Microsoft
Il reste une inconnue dans l’univers de la modélisation des processus, c’est
l’attitude de Microsoft. Il peut sembler étrange de citer la firme de Redmond sur ce
sujet. Cependant, Microsoft a pris très au sérieux la place de la modélisation dans
la conception des logiciels. Un projet appelé « Whitehorse » vise à intégrer la
modélisation au cœur de la plate-forme de développement de l’éditeur. De la
modélisation des composants à celle des services web jusqu’à celle des processus
d’intégration, on voit ici le chemin suivi depuis le code vers des spécifications de
plus en plus orientées métier. En fait, Microsoft cherche à s’opposer à l’initiative
MDA de l’OMG qui est fortement soutenue par IBM et les autres acteurs de la
modélisation. Les éléments de convergence entre les deux approches ne sont pas
encore clairement définis.
En résumé
L’activité de standardisation des processus métiers est en pleine effervescence et
de nombreux progrès ont été accomplis. La partie exécution, sous l’égide de OASIS
continue sa fusion avec les services web ; la partie conception remonte des
préoccupations d’exécution vers des problématiques plus résolument métiers.
Plusieurs organismes de standardisation participent à ce mouvement : BPMI, OMG.
Il faudra encore quelques temps pour que toutes les pièces du puzzle soient
assemblées et rodées et qu’un standard complet et unifié apparaisse clairement.
L’action de MEGA dans les groupes de standardisation
Les standards sont un élément majeur pour aider à l’adoption d’un vocabulaire
commun et de représentations communes des processus dans l’entreprise. MEGA
est une des premières sociétés à avoir rejoint l’organisation BPMI où elle a participé
activement aux travaux sur BPMN. Dans le même temps, il est apparu que l’OMG
avait une architecture de modélisation robuste et ouverte pour le support des
approches processus couvrant aussi bien la partie informatique que la partie métier.
Les derniers développements en cours à l’OMG ont conforté cette analyse. MEGA
participe ainsi aux initiatives BSBR (règles métiers) et BPDM (processus métier).
Celles-ci font désormais intervenir à l’OMG des acteurs du monde de l’entreprise et
non plus seulement des informaticiens. La standardisation des processus entre
progressivement dans une phase de maturité.