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ECS1-CoursdeM.CHARRIER
MODULEI–LESGRANDESMUTATIONSDUMONDEAUXXeSIECLE(DE1913AUDEBUTDESANNEES1990)
THEME2L’ÉCONOMIEMONDIALE:CROISSANCES,RUPTURESET
BOULEVERSEMENTS(DE1945AUDÉBUTDESANNÉES1990)
CHAPITRE7–Croissanceettypesdecroissancede1945audébutdesannées1970
Introduction – La croissance : un phénomène central et discuté
«Celuiquicroitqu’unecroissanceexponentiellepeutcontinuerindéfinimentdansunmondefiniestsoitunfou,soitunéconomiste»
KennethBoulding,économisteetphilosopheaméricain,citéparSergeLatouchedansLeparideladécroissance,2006
• Qu’est-cequelacroissance?
«l’accroissementdurabledeladimensiond’uneunitééconomique,simpleoucomplexe, réalisédansdeschangementsdestructuresetéventuellementdesystèmeetaccompagnédeprogrèséconomiquesvariables»
FrançoisPerroux,L’économieduXXesiècle,1963
♥ PIB : Somme des valeurs ajoutées (VA = production – consommationsintermédiaires) générées dans une zone géographique donnée au coursd’unepériodedonnée,engénéralunan.♥ PNB:idemconcernantlesentreprisesd’unmêmepaysquelquesoitleurlieud’activité.
♥ Progrès économique : indique une amélioration globale de la situationéconomique,c’estàdireunesatisfactioncroissantedesbesoinshumains.
♥ Développement:« la combinaisondes changementsmentauxet sociauxd’unepopulationqui la rendent apte à faire croître cumulativement et durablement sonproduitréeletglobal».
FrançoisPerroux,Qu’estcequeledéveloppement?,1961
• Le«cerclevertueux»delacroissance
♥ Croissance économique : l’augmentation soutenue, sur une longuepériode, de la production de richesse d’un ensemble, c’est à dire de lasommedesvaleursajoutéesdecetensemble.
Ø Ficheapprofondissementn°1
Croissance des salaires réels
Achat d’actions, épargne Croissance de la
demande de biens de consommation
Croissance des profits
Croissance de la production et de la
productivité
Investissement des entreprises
Croissance de la demande de biens
d’équipement
Recherche et développement
Augmentation du capital bancaire
disponible
Interventions réduites de l’Etat (consensus social) Le cercle vertueux de la croissance
Alorsquelemondeentierestencroissance,lesdifférentesformesobservableset leurs effets sur les sociétés permettent-elles d’expliquer les importantesinégalitésvisiblesàlafindesannées1945-1973?
Financement des entreprises
1. Croissanceetprospéritédanslespaysd’économielibérale
Danscechapitre,onévoqueparpaysd’économielibéralelesPaysDéveloppésàEconomiedeMarché(PDEM)quisontdespaysoùlaprogressionduniveaudeviedelamajoritédela population lui permet de satisfaire ses besoins vitaux mais aussi d’avoir accès auconfort et à l'éducation, améliorant ainsi les conditions de vie. Cette progressions’explique par l’accès aumarché de consommation grâce à une élévation générale desrevenusréels:paysd’Europedel’Ouest,d’AmériqueduNord,Japon,Australie,Nouvelle-Zélande.
«l’âged’orducapitalisme»AngusMaddison,Lesphasesdudéveloppementcapitaliste,1981
Tauxmoyenannuelenvolumepourl’ensembledespaysdel’OCDE
1870-1913 1913-1950 1950-1970
PIB 2,5 1,9 4,9
PIBparactif 1,5 1,1 3,8
Source:OCDE
Document1–Evolutionàlongtermedesrythmesdecroissance
«Nedoit-onpasdireglorieuseslestrenteannéesquiséparentMadèrede Cessac, et ont fait passer et Douelle et la France, de la pauvretémillénaire,delavievégétativetraditionnelle,auxniveauxdevieetauxgenresdeviecontemporains»
JeanFourastié,LesTrenteGlorieusesoularévolutioninvisiblede1946à1975,1979
Moyennesexpriméesen%delapopulationactive 1930-1938 1950-1959 1960-1969
Etats-Unis 14,2 4,4 4,7
Grande-Bretagne 11,5 2,5 2,7
France 3,3 1,9 1,6
Allemagne(RFA) 8,8 5 0,8
Italie 4,8 7,2 4,3
Japon - 2 1,3
Sources:A.Maddison,Lesphasesdudéveloppementcapitaliste,1981&H.VanderWee,Histoireéconomiquemondiale,1945-1990,1990
Document2–Evolutiondutauxdechômage
1.1.Uncadrenouveau1.1.1.Unnouveaurôlepourl’Etat
Ø Ficheapprofondissementn°2
En%duPIBDépensespubliques Dépensessociales
1950 1977 1950 1960 1970 1980
Royaume-Uni 30,1 48,8 10 10,2 13,2 16,5
France 26,7 40,9 8,2 13,4 16,7 20,8
RFA 28,3 41,3 14,8 18,1 19,5 22,1
Italie 20,7 42,5 8,5 13,8 16,9 18
Etats-Unis 20 32,6 5,4 9,2 10,4 13,2
Japon 14,6 22,3 - 4 5,7 10,2
Source:OCDE
Document3–DépensespubliquesetdépensessocialesdanslesprincipauxPDEM
♥ Nationalisation :opérationpar laquelle lapropriétéd’uneentrepriseoud’ungrouped’entreprisesesttransféréeàlacollectivitéafindelasoustraire,dansl’intérêtgénéral,àladirectioncapitaliste.
Générateurdecarrésmagiques:http://www.ses.ac-versailles.fr/extras/bd/carre/carre.html
Document4–«Carrémagique»deKaldorpourlaFranceen1960et2014
1.1.2.Lesmutationsdumondedel’entreprise
0
5
10
15
20
25
0
2000
4000
6000
8000
10000
12000
14000
16000
18000
1938 1945 1952 1959 1966 1973
Etats-Unis(1)
Royaume-Uni(1)
France(1)
Allemagne(1)
Japon(1)
Etats-Unis(2)
Royaume-Uni(2)
France(2)
Allemagne(2)
Japon(2)
(1)PIB/haben$constants(1990)(2)PIB/heuredetravailen$constantsde1990
Document5–CorrélationentrecroissanceduPIBparhabitantetproductivité
1.1.2.1.L’émergenced’unmodèlemanagérial
Ø J.K.Galbraith,L’Eredel’opulence,1958,consacréàl’analysedelasociétédeconsommation.
Ø J.K.Galbraith,LenouvelEtatindustriel,1967,consacréàl’analysedesmutationsdesentreprises.
1.1.2.2.Lerenforcementdelaconcentration
1.1.2.3.L’internationalisationdesentreprises
1.1.3.UncadreinternationalfavorableàlacroissanceØ Ficheapprofondissementn°3
1.2.Lesfacteursdecroissance
1.2.1.1.L’accroissementdelapopulation:uneexplicationdelacroissanceéconomique?
1.2.1.Le«capitalhumain»etlarégulationfordiste
1950-19551960-1965
1970-1975
1,8
1,5
0,90,8 0,9
0,6
22,3 2,3
AmériqueduNordEurope(sansURSS)Paysenvoiededéveloppement
Ø EdwardFultonDenison,Whygrowthratesdiffer;postwarexperienceinninewesterncountries,1967
Source:J.C.Asselain,HistoireéconomiqueduXXesiècle,1995
Document6–Evolutioncomparéedurythmede
croissancedelapopulation(Tauxmoyenannuel,en%)
Tauxmoyenannuel,en%.Période1950-1973 PIB Nombreglobal
d’heuresdetravailProductivitéhoraireapparentedutravail
Etats-Unis 3,7 1,1 2,6
Grande-Bretagne 3 -0,1 3,1
France 5,1 0 5,1
RFA 6 -0,2 5,8
Italie 5,5 -0,5 6
Japon 9,7 1,6 8
Source:A.Maddison,Lesphasesdudéveloppementcapitaliste,1981
Document7–CroissancecomparéeduPIB,dunombreglobald’heuresdetravailetdelaproductivitéhoraireapparentedutravail
1.2.1.2.Unemutationdécisivedelastructuredelamaind’oeuvre
Productivitéapparentedutravail:calculéeenfaisantlerapportdelarichessecréée(VA)etduvolumedetravailmisenœuvre.
Partdel’agriculturedanslapopulationactivetotaleen%
Transfertannuelmoyenen%delapopulationactive
totale1950 1973
Etats-Unis 12 4,1 0,3
Grande-Bretagne 5 2,9 0,1
France 33 12,2 0,9
RFA 16,3 7,5 0,6
Italie 41 17,4 1,2
Japon 49 13,4 1,5
Source:H.VanderWee,Histoireéconomiquemondiale,1990
Document8–Transfertsintersectorielsdemaind’œuvre
1.2.1.3.Larégulationfordisteoumonopoliste
Principauxauteursdelathéoriedelarégulation:• MichelAglietta,Régulationetcrisesducapitalisme,1976• RobertBoyer,Théoriedelarégulation.Uneanalysecritique,1986• BenjaminCoriat,L’atelieretlechronomètre,1979
1.2.2.Financementetinvestissement
Capitalfixe≠capitalcirculant:lecapitalfixedésignelesactifsdestinésàêtreutilisésdansleprocessusdeproductiondefaçondurablealorsquelecapitalcirculantdésignelesactifsconsommésdurantleprocessusdeproduction.
1.2.3.Le«facteurrésiduel»:lerôleduprogrèstechniqueetscientifique
1.3.L’émergenced’unesociéténouvelle1.3.1.Lestransformationsdumondedutravail1.3.1.1.Desmutationsstructurelles
Ø Ficheapprofondissementn°4
En%delapopulationactiveAgriculture Industrie Service
1950 1973 1950 1973 1950 1973
Etats-Unis 12 4,1 36 32 52 63,9
Royaume-Uni 5 2,9 48 42,1 47 55
France 33 12,2 34 39,8 33 48
RFA 16,3 7,5 48 49,5 35,7 43
Japon 49 13,4 21 37,6 30 49
Source:H.VanderWee,Histoireéconomiquemondiale,1990
Document9-RépartitiondelapopulationactiveparsecteursdanslesprincipauxPDEM
Document10–Schémadupassage
d’unecivilisationprimaireàune
civilisationtertiaire
Source:R.Benichi,Lesmutationsde
l’économiemondiale,2007
1.3.1.2.Montéedesclassesmoyennesetféminisation
Les élites : dirigeants d’entreprises, milieux d’affaires, des médias
Cadres supérieurs : chercheurs, ingénieurs, cadres d’entreprises
Cadres moyens, employés, ouvriers qualifiés
Employés des services, ouvriers spécialisés, travailleurs précaires, chômeurs
Upper class
Upper middle class
Lower middle class
Lower class
Fractures fondamentales persistantes liées à la qualification, au patrimoine, aux origines
Crainte du déclassement Espoir d’ascension Les classes moyennes, une position
intermédiaire entre espoirs et craintes
1.3.1.3.Letriomphedusalariat
Etats-Unis Japon RFA Suède France RoyaumeUni Italie
Emploitotal 89,8 64,9 83,1 89,1 78,4 92,2 66,7
Emploinon-agricole 92,4 77,5 89,7 93,8 87,5 93,3 75,5
Source:StatistiquesOCDE
Document11–Tauxdesalariatrapportéàlapopulationactiveen1970
« Il a fallu des siècles de sacrifices, de souffrances et d’exercicecontinu de la contrainte pour fixer le travailleur à la tâche, puispourl’ymaintenirenluiassociantunlargeéventaildeprotectionsquidéfinissentunstatutconstitutifdel’identitésociale.»
RobertCastel,Lesmétamorphosesdelaquestionsociale.Unechroniquedu
salariat,1995
1.3.2.L’essordelasociétédeconsommation1.3.2.1.Unmodèled’abordaméricain
1.3.2.2.L’accèsgénéralauconfortmatériel
1.3.2.3.Leprogrèssocial
PierreBourdieu,LesHéritiers,1964
«Aujourd’hui,ungrandnombredemaladiescèdentdevantlatechniquemédicale et chirurgicale ; à l’échelle des grands nombres, on peut direqueseulesdeux«maladies»n’ontpascédé:lecanceretlavieillesse»
JeanFourastié,LesTrenteGlorieusesoularévolutioninvisiblede1946à1975,1979
1.3.3.Leslimitesdumodèledecroissance1.3.3.1.Lesexclusdumodèledecroissance
1.3.3.1.Excèsetcontestationdelasociétédeconsommation
«Iln’estpasquestionpourleconsommateur,pourlecitoyenmodernede se dérober à cette contrainte de bonheur et de jouissance, qui estl’équivalentdanslanouvelleéthiquedelacontraintetraditionnelledetravailetdeproduction.L’hommemodernepassedemoinsenmoinsdetempsdesavieàlaproductiondansletravail,maisdeplusenplusàlaproduction et innovation continuelle de ses propres besoins et de sonbien-être.Ildoitveilleràmobiliserconstammenttoutessesvirtualités,toutes ses capacités consommatives. S’il l’oublie, on lui rappelleragentimentetinstammentqu’iln’apasledroitdenepasêtreheureux.Iln’estdoncpasvraiqu’il soitpassif :c’estuneactivitécontinuellequ’ildéploie,qu’ildoitdéployer.Sinon, il courrait le risquedesecontenterdecequ’ilaetdedevenirasocial.»
JeanBaudrillard,Lasociétédeconsommation,1970
Sociétéde consommation : typede sociétéoù le systèmeéconomiquepousseàconsommeretsuscitedesbesoinsdanslessecteursquiluisontprofitables»
LePetitRobert,2000
0
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1600
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800
1000
1200
1400
1600
1945 1953 1958 1965 1970 1975
PIBenmilliardsde$ Populationenmillionsd'habitants
Milliardsde$ Millionsd’habitantsDocument12–CroissanceduPIBetdelapopulationenURSS
Source:A.Maddison,L’économiemondiale,2001
2.Lacroissancedumondesocialiste
2.1.Réaffirmationetextensiondumodèlestalinien«Iln’existepasd’autrehommeaumondequipuissevoirdansl’aveniraussi clairement que Staline […]. Le génie de Staline nous ouvre denouvelles et grandioses perspectives. Oui, l’amour du peuple pourStalineestimmense,carStalineestnotrevieetnotrevictoire».PortraitdeStaline,diffuséàlaRadiod’Etatsoviétique,àl’occasiondudéfilédu
1ermai1951
MoscouLeningrad
KazanSverdlovsk
Magnitogorsk
NovossibirskStalingrad
KievKharkov
Ukraineetrégionsbaltesenvahiesparlesarméesallemandesetvictimesdelapolitiquedela«terrebrûlée»RégionmoscoviteréorganiséependantleconflitVolga,OuraletSibérieoccidentale:nouvellesrégionsindustrielles,cœurducomplexemilitaro-industriel
Document13–LerenforcementdupoidsdelaRussieparrapportauxautresrépubliquesen1945
RUSSIE
KAZAKHSTAN
KIRGHIZISTAN
OUZBEKISTAN
TADJIKISTAN
TURKMENISTAN
AZERBAIDJANARMENIE
GEORGIE
MOLDAVIE
UKRAINE
BIELORUSSIE
LITUANIELETTONIE
ESTONIE
2.1.1.Lemodèlestalinienréaffirméaprès-guerre
2.1.1.1.Lesfondements
2.1.1.2.L’amplificationdumodèlestalinien
« La banqueroute du Goulag, comme organisation tant économiquequepénitentiaire,semblaitsansremède.[…]Cependant,Stalinevivant,personnen’osaitmettreofficiellementlaquestionàl’ordredujour.Laseule chose à faire alors était de laisser le champ libre aux facteursspontanés de décomposition du système, ainsi qu’aux protestationscourageusesdepersonnes injustementemprisonnées.Cen’estqu’à lamort de Staline que nombre de ces « glorieuses » entreprises furentliquidéescommeinutilesaudéveloppementéconomique,cequiportauncoupdécisifausystèmedutravailforcé.»
MoshéLewin,Lesièclesoviétique,2003
2.1.1.3.Lemaldéveloppement:uneconséquencelogiquedeschoixstaliniens?