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MPE Intégrateur de toutes les réussites économiques
www.midipyrenees-expansion.fr
Note
de m
uta
tion
#42014
LES MUTATIONS A 5/10 ANS DANS
LES FILIERES STRATEGIQUES
POUR MIDI-PYRENEES
Club d’analyse économique
Midi-Pyrénées
Dispositif Régional d’Informationsur les Mutations ÉconomiquesDRIME
Note de mutation
CLUB D’ANALYSE ECONOMIQUE
MIDI-PYRENEES
LES MUTATIONS A 5/10 ANS DANS LES FILIERES
STRATEGIQUES POUR MIDI-PYRENEES
Cette note de mutation a été rédigée par Midi-Pyrénées Expansion* sur la base des
réfl exions du comité de rédaction.
Le comité de rédaction est présidé par André BENHAMOU (Président du Club d’analyse
économique) et Bernard PLANO (Président de MPE) et composé de Philippe BARDET
(Rockwell Collins France), Daniel BENCHIMOL (Eurogiciel), Sophie BERDOUES-COUDOUY
(BERDOUES Parfums et Cosmétiques), Denis BLANC (Freescale Semiconductors), Joël
BOUEILH (Plaimont Producteurs), Cédric CABANES (Agronutrition), Gilles CHARIER (Pôle
Derbi), Gabriel COLLETIS (Lereps/Université Toulouse I), Eric de SAINTIGNON (Airbus
Defence & Space), François-Xavier DESGRIPPES (Abrisud), Laurent NICOD (Alstom
Transport), Pierre GACHES (Gaches Chimie), Alain GUICHOUX (Pôle Agri Sud-Ouest
Innovation), Michel HIBON (Groupe Cahors), Jean CAZAUBIEILH (Continental Automotive
France), Christian LAFFONT (Dribbling Underwear), Jean-Luc LE DELLIOU (Spie Sud-
Ouest), Sylvie LEFEBVRE (ATR), Jean-Luc MAIGNE (Liebherr Aerospace), Pierre MONSAN
et Roland MORANCHO (CCRRDT, Comité Consultatif Régional pour la Recherche et le
Développement Technologique), Bernard PAULRÉ (Université Paris I), Marc PÉRÉ (Pôle
Aerospace Valley), Christian PONCET (EDF), Philippe PRIGENT (Pôle Cancer-Bio-Santé),
Guillaume MOURGUES (RAGT), Olivier CASAMITJANA (Sanofi -Aventis), Damien TALBOT
(Université Bordeaux), Cédric BALTY (Thales Alenia Space), équipes DEII (Région Midi-
Pyrénées), MPI et MPE.
Avec la participation de Michel DEVY (LAAS-CNRS), Yoann BARBEY, Laurent LATORSE
et Jérémie PEDROS (Robotics Place), Hervé DANTON (Mecanic Vallée), Jean-Luc MATÉ
(Automotech Cluster), Pascal PIN (Mipyrail), Nicolas LASSABE et Fouad ZAROUR (Artilect
FabLab Toulouse).
* Avec le concours de Fabrice GOUZE (fconseil.com).
p. 2
Sommaire
Édito _______________________________________________________________________________________________ 4
Introduction _____________________________________________________________________________________ 6
1 - Les grandes catégories de mutations ________________________________________________ 8
1.1 Les mutations de marché __________________________________________________________________________ 8
1.2 Les mutations technologiques ___________________________________________________________________ 9
1.3 Les mutations organisationnelles ____________________________________________________________ 10
1.4. Les mutations de contexte ______________________________________________________________________ 11
2 - Les mutations clés dans les grandes fi lières stratégiques régionales :
enjeux et préconisations _____________________________________________________________ 14
2.1 La fi lière Aéronautique _____________________________________________________________________________ 15
2.2 La fi lière Espace _______________________________________________________________________________________ 20
2.3 La fi lière Agro-industries __________________________________________________________________________ 24
2.4 La fi lière Santé, Biotechnologie, Cosmétique ____________________________________________ 28
3 - Six mutations transversales à fort potentiel ____________________________________ 32
3.1 La fabrication additive _____________________________________________________________________________ 32
3.2 La chimie verte ________________________________________________________________________________________ 33
3.3 Le big data _______________________________________________________________________________________________ 34
3.4 Les objets communicants _________________________________________________________________________ 35
3.5 La maîtrise de l’énergie et les réseaux intelligents __________________________________ 37
3.6 L’augmentation de l’espérance de vie ______________________________________________________ 39
4 - Schéma synthétique des mutations identifi ées ________________________________ 40
Bibliographie _________________________________________________________________________________ 41
Annexes ________________________________________________________________________________________ 42
Les membres du Club d’analyse économique _______________________________________ 43
Note de mutation #4
p. 3
Édito
Depuis les premières Lois de décentralisation en 1981,
les évolutions successives ont conforté la compétence
des Régions en matière de développement
économique.
Le dernier Schéma Régional pour le Développement
économique (SRDE), adopté par la Région pour la période
2011-2016, affi chait des ambitions claires et des priorités
stratégiques qui visaient toutes à répondre à un objectif
majeur : maintenir et créer de l’emploi sur l’ensemble du
territoire.
L’un des points forts de la décentralisation, c’est l’adaptation.
La Région doit s’efforcer d’anticiper, aux côtés des acteurs
publics et privés, les mutations économiques. Que ce soit
pour aider les entreprises à conforter leur avance et accroître
leur compétitivité, ou pour accompagner les pépites de
demain.
C’est pourquoi nous avons demandé au Club d’analyse
économique d’identifi er les mutations majeures qui
toucheront les fi lières stratégiques pour Midi-Pyrénées dans
les années à venir. Il s’agit d'évolutions technologiques qui se
diffusent rapidement en s’imposant parfois aux entreprises,
Note de mutation #4
p. 4
mais aussi de mutations liées aux besoins du marché, aux
attentes des clients, aux réglementations, ou encore de
mutations de contexte associées au vieillissement et aux
déplacements de la population, qui vont impacter les modes
d’organisation des entreprises, les compétences des salariés,
le dialogue social, les programmes de R&D…
Les réponses à apporter pour relever ces multiples défi s nous
apparaissent collectives et doivent impliquer les territoires
qui sont aujourd’hui des acteurs majeurs du changement.
Midi-Pyrénées doit bien évidemment capitaliser sur ses
forces et ses potentialités, mais aussi conforter son ouverture
sur l’extérieur, notamment dans un contexte de refonte
institutionnelle, afi n de développer les synergies les plus
larges possibles.
Proposer un ensemble de recommandations et de
préconisations afi n de préparer nos territoires et de
transformer les mutations repérées en opportunités, tel est
le diffi cile exercice auquel les membres du Club d’analyse
économique, dans la diversité de leurs activités, se sont
livrés ici et dont il convient, une nouvelle fois, de saluer
l’engagement, l’implication et le travail produit.
Bernard PlanoConseiller régional,
Président de
Midi-Pyrénées Expansion
Martin MalvyAncien ministre,
Président de la Région
Midi-Pyrénées
André BenhamouPrésident du Club
d'analyse économique
Note de mutation #4
p. 5
L’industrie n’est pas un secteur
comme les autres et chacun1
reconnaît aujourd’hui le rôle
particulier qu’elle joue pour
la création d’emploi et de richesse.
Elle exerce un effet d’entraînement
puissant sur l’ensemble des activités,
en particulier sur les services et les
consommations intermédiaires (biens
d’équipement, machines, énergie…).
Depuis cinq ans, le dispositif DRIME
défend à son niveau une approche
volontariste visant à mieux soutenir
l’industrie régionale, en modernisant
l’outil de production (Groupe, PME/PMI…),
en accompagnant le développement
des compétences, en privilégiant des
démarches collaboratives combinant
des approches filières classiques et des
approches en termes de technologies
transverses.
Dans un environnement pourtant peu
favorable, l’industrie de notre région se
porte plutôt bien2. Midi-Pyrénées est la
seule des 22 régions françaises à s’être
réindustrialisée depuis 2009. En effet,
entre le 1er janvier 2009 et début 2014,
si la région a perdu 9 615 emplois
industriels, elle en a créé dans le même
temps 9 974, en particulier grâce à
l’aéronautique et l’espace (+1 861), mais
aussi l’industrie agro-alimentaire (+246).
Ces chiffres montrent l’importance de
notre cœur d’activité – Aéronautique et
espace, Agro-alimentaire et Santé – qui
fait l’économie d’aujourd’hui et de
demain.
Fort de ce constat, et pour traiter cette
question importante « des grandes
mutations à 5/10 ans dans les filières
stratégiques pour Midi-Pyrénées », le
Club d’analyse économique défend une
approche structurée basée sur deux
choix :
Un choix méthodologique :
Celui de la défi nition en amont d’un
cadre de référence précis et partagé
autour de quatre grandes catégories
de mutations afi n de les expliciter et
d’éclairer les actions publiques possible
à mettre en œuvre (voir partie I).
Celui de l’horizon temporel : nous
ne sommes pas dans un exercice de
prospective, à 10 ou 20 ans pour
lequel on cherche à identifi er les futurs
possibles. Nous nous situons dans un
horizon plus court, autour de 5 ans,
horizon dans lequel des changements
sont perceptibles, identifi ables et peut
être même déjà annoncés.
Introduction
1. Voir la Stratégie de Lisbonne en faveur de l’innovation, le Programme
européen Horizon 2020, les 34 plans industriels, le plan régional « robotique
et drones 2013 – 2016 », les 17 priorités en Midi-Pyrénées, la Commission
Innovation 2030.
2. Voir : http://www.trendeo.net/
Note de mutation #4
p. 6
Un choix sur le périmètre de l’analyse :
Celui d’abord, et avant tout, du soutien
à la dynamique des grandes fi lières
stratégiques régionales : aéronautique,
espace, agro-alimentaire et santé
(voir partie II). Parce que ces secteurs
ont atteint un haut-niveau d’emploi, il
est indispensable et prioritaire de les
aider à relever les défi s de demain et à
« inventer » les produits et services qui
continueront à les positionner en leader.
En soutenant ces fi lières stratégiques,
on s’attache également à maintenir des
emplois dans les territoires où sont
largement implantées les entreprises de
la supply chain aéronautique et espace,
les acteurs du monde agricole et agro-
industriel, comme ceux de la santé. Ce
faisant, nous soutenons aussi un certain
équilibre économique territorial.
Celui ensuite, d’un certain nombre de
mutations transverses identifi ées au
cours de l’exercice, pour lesquelles
Midi-Pyrénées dispose d’atouts et dont
le potentiel de marché est important.
Six mutations ont ainsi été identifi ées :
fabrication additive, chimie verte, big
data, objets communicants, maîtrise
de l’énergie et réseaux intelligents,
augmentation de l’espérance de vie (voir
partie 3).
Pour chacune des fi lières stratégiques et
mutations transverses, le Club d’analyse
économique s’attache à élaborer des
préconisations à l’attention de la Région
Midi-Pyrénées.
L’exercice conduit par le Club d’analyse
économique dans cette note de mutation
numéro 4 est, par ailleurs, complémen-
taire à d’autres approches régionales
comme celles des Pôles de compétitivité
et de leurs contrats de performance
(2013 / 2018), où l’objet est de faciliter
la mise sur le marché et la commerciali-
sation de produits issus des projets de
R&D ; celle de la Stratégie Régionale de
l’Innovation (2014 / 2020), où il s’agit
notamment de conforter le potentiel
scientifique régional et diffuser
largement l’innovation ; celle encore du
CESER avec son exercice continu de
prospective dont le dernier Rapport,
« Les chemins de 2040 », a été publié en
2013.
Note de mutation #4
p. 7
1.1 Les mutations de marché
Elles couvrent les changements
qui affectent les débouchés
commerciaux de l’entreprise (la
demande des clients évolue), y
compris la façon d'être en relation avec
eux. On peut citer le développement
du e-commerce, la stratégie dite de
« dédoublement des marchés » qui
consiste à polariser les débouchés
sur deux segments extrêmes (haut de
gamme et low cost), l’imbrication avec
les services ou encore, l'apparition d'un
nouveau type de besoins ou de nouveaux
comportements des consommateurs
(demande bio dans le secteur agro-
alimentaire, par exemple).
Le marché peut également pousser à
des nouveaux modèles économiques,
comme dans les transports (ferroviaires
notamment), où il ne s’agirait plus
seulement de vendre du matériel, mais
plutôt une solution globale « matériel +
fi nancement + exploitation », ou encore,
dans la distribution de l’énergie, avec la
mise en place de nouveaux produits et
services permettant à la fois la gestion des
réseaux (toutes énergies : éolien, solaire,
etc.) et l’optimisation des consommations
individuelles.
« Dans le marché ferroviaire
caractérisé par de longs cycles, la
problématique ne porte pas que
sur les coûts d'investissement,
mais plus globalement sur les coûts
d'exploitation. Certains concurrents
asiatiques vont même jusqu'à proposer
des solutions globales avec un
paiement au km voyageur transporté. »
Pascal Pin, MIPYRAIL
Les mutations à 5/10 stratégiques pour Mid
Les grandes catégories
de mutations
Les membres du Club d’analyse économique se
sont accordés sur un cadre de référence précis
autour de 7 grandes mutations, à même de guider
la réflexion.
Bernard Paulré, économiste à Paris I, a rappelé que
« l’on appelle mutation le changement d'éléments de
l'environnement des entreprises. Il s'agit généralement
de changements considérés comme exogènes et qui
contraignent les entreprises au sens où elles peuvent, a
priori, diffi cilement ne pas en tenir compte ».
1.
Note de mutation #4
p. 8
1.2 Les mutations technologiques
Elles se traduisent
traditionnellement par l’apparition
de produits ou de procédés
nouveaux.
Soulignons que ces dernières jouent
aujourd'hui un rôle considérable, porteuses
de futurs possibles, tout en s'inscrivant
dans des horizons de temps moins longs
qu'autrefois.
Parmi les mutations technologiques citées
en séance : l’avion plus électrique et les
technologies afférentes dans l’aéronautique,
la médecine personnalisée dans la santé
(arrêt des médicaments blockbusters),
et dans le domaine de l’énergie, la
problématique de gestion des réseaux
(compteur intelligent) et du stockage.
Certaines mutations technologiques, comme
la fabrication additive, font débat entre
opportunités (succès réel sur des petites
séries par exemple…) et vraie révolution.
Ces mutations recouvrent aussi les
technologies génériques3 telles que les
semi-conducteurs, les nano-technologies,
la robotique, les matériaux avancés,
les matériaux composites, les systèmes
embarqués, l’internet des objets, la
fabrication additive, l’énergie électrique et/
ou hybride (automobile), le big data, etc.,
qui se caractérisent par leur utilisation
potentielle dans un très grand nombre
de secteurs d'activités. Ces technologies
ont aussi un caractère systémique dans
la mesure où leur apparition a des
incidences sur la plupart des secteurs et
va jusqu'à modifi er la nature des relations
intersectorielles. Les changements de
paradigmes technologiques qui en résultent
affectent la totalité de la vie économique,
industrielle et sociale.
ans dans les filières i-Pyrénées
Implants cérébraux nanostructurés (LAAS-CNRS)
Note de mutation #4
p. 9
3. Les six technologies génériques clés pour la
compétitivité en Europe (Key Enabling Technologies :
KET) : la micro- et la nanoélectronique ; les matériaux
avancés ; la biotechnologie industrielle ; la photonique ;
la nanotechnologie ; les systèmes avancés de fabrication.
1.3 Les mutations organisationnelles
Elles désignent l’ensemble des
changements qui affectent la façon
de travailler et/ou de fonctionner,
qu’il s’agisse de l'organisation
interne à l'entreprise (chaînes de
production) ou de l'organisation externe
(mode de coordination avec les sous-
traitants, les fournisseurs…).
Les mutations organisationnelles peuvent
être considérées, entre autres, comme la
conséquence de contraintes ou impératifs
de fl exibilité et de performance (coûts,
spécialisation), tels que l’accélération des
process de fabrication ou de livraison,
la recherche d'une réactivité plus
grande vis-à-vis des clients, les gains de
productivité, etc. Il a été souligné que
c'est souvent en réponse à ces impératifs
que se développent l’externalisation et la
sous-traitance, y compris dans les grands
groupes où l’émergence de prestataires de
services (start-up notamment) est observée
dans le secteur de la santé, par exemple.
Mais il peut y avoir d'autres origines à
ces mutations, le souci d'amélioration des
conditions de travail, par exemple.
Face à ces évolutions, certaines entreprises
ont également mis en place en interne
des « laboratoires d’idées », de manière à
recueillir toutes les initiatives, innovations
qui, si elles sont retenues, vont être
fi nancées et accompagnées par l’entreprise
afi n d’être soit développées en interne, soit
faire l’objet d’un essaimage.
Pour certaines fi lières, comme l’aéronau-
tique, ce sont aussi les attentes du principal
donneur d’ordre, notamment par rapport
au territoire, qu’il faudrait pouvoir cerner :
« l’intérêt du leader n’est pas forcément le
même que celui de la fi lière. ».
Enfi n, lorsque l’entreprise change d’échelle,
progresse à l’international, voire s’implante
à l’étranger, toute son organisation ainsi
que la gestion des compétences se trouvent
concernées.
« Il y a aujourd’hui, dans l’industrie
du médicament, une mutation
organisationnelle due aux diffi cultés
de mise sur le marché. Les grands
groupes sont en train de revoir
l'organisation de leurs projets dès la
phase de recherche, en développant
des partenariats stratégiques avec des
sociétés de services. »
Olivier Casamitjana, SANOFI
« Nous avons créé chez FREESCALE
Toulouse un "laboratoire d'idées"
donnant à nos salariés la possibilité
de travailler sur des innovations en
rupture durant 12 à 24 mois, le but
étant d’aboutir à un produit innovant
que nous pourrions ensuite développer
en interne. »
Denis Blanc, FREESCALE SEMICONDUCTEURS
Note de mutation #4
p. 10
1.4. Les mutations de contexte (au nombre de 4)
Il s'agit de changements qui ne se
manifestent pas immédiatement dans
l'activité productive elle-même.
a. Les mutations réglementaires
Elles concernent l’environnement de
l’entreprise et peuvent avoir un effet
d'induction ou d'incitation.
Par exemple, la règlementation
environnementale peut inciter à modifi er
certaines techniques de production trop
polluantes ou trop coûteuses en énergie.
Dans la distribution électrique, l’évolution
des normes en cours au niveau mondial
redessine complètement le secteur et la
stratégie d’implantation des entreprises.
b. Les mutations démographiques
Prenons l'exemple de l’augmentation
de l’espérance de vie de la population,
qui comporte un double effet : un effet
d’opportunité du côté des marchés, avec
l’apparition de nouveaux besoins (« silver
économie ») ; un effet plus contraint
du côté de l’emploi et de la gestion des
ressources humaines dans les entreprises
avec l'allongement de la durée de la vie
professionnelle.
c. Les mutations spatiales
Ces mutations concernent aussi bien la
concentration des populations sur les pôles
urbains que son corollaire, la désertifi cation
du milieu rural, qui pose la question des
services.
Pour les entreprises, c’est aussi
l'augmentation du coût du foncier dans
les grandes agglomérations qui peut
induire leur localisation spatiale avec des
conséquences importantes en termes de
besoins d'infrastructures en dehors des
villes (réseaux, transports, services à la
population, etc.).
On peut également observer – au regard de
ces mutations spatiales et démographiques –
une demande croissante vers le télétravail.
Mutation qui touche également les modes
d’organisation des entreprises, mais aussi
ceux des territoires avec la mise en place
de lieux dédiés.
« Le vieillissement des populations
nous pousse à accompagner davantage
l'employabilité de notre main-d’œuvre,
par la formation notamment, et ce, en
particulier hors phase de croissance où
il est diffi cile de recruter. »
Jean Cazaubieilh, CONTINENTAL AUTOMOTIVE FRANCE FOIX
Note de mutation #4
p. 11
d. Les mutations sociétales et culturelles
Ces mutations peuvent correspondre aux
attentes des nouvelles générations vis-
à-vis du travail, aux nouveaux modes
d’interaction (réseaux sociaux, relation
clients…) ou de consommation, etc.
Dans les transports également, le train
notamment, la notion de « clients » prend
le pas sur celle d’« usagers ». Le service
apporté devient déterminant et requalifi e
le marché. Alors que les matériels (train,
avion…) répondent à des cycles longs, il faut
pourtant s’adapter en continu aux besoins
nouveaux de la clientèle (services à bord,
connexion wifi , etc.).
Soulignons que cette dernière catégorie de
mutations est revenue souvent dans les
échanges, en lien étroit avec les mutations
technologiques, parfois même en amont.
« Derrière la technologie 3D, il y
a surtout des mutations sociétales
énormes : les gens ont découvert qu'ils
avaient davantage de satisfaction à
créer des objets qu'à les acheter. »
Fouad Zarour, ARTILECT FABLAB
Enfi n, nous citerons, pour mémoire, les
mutations économiques que nous n’avons
pas retenues dans le cadre de notre
analyse car il s'agit de facteurs de mutation
très généraux, au sens où ils atteignent
la société dans sa totalité et dans tous
ses aspects. Elles ont des effets sur les
entreprises comme sur tous les acteurs
économiques. Il peut s'agir, par exemple,
d'un changement dans la politique de l'Euro
ou dans la fi scalité, de la récurrence des
crises (nous avons eu la récession de 1993,
puis l'éclatement de la bulle fi nancière en
2000 et la crise des subprimes en 2008 qui
a déclenché une crise européenne…), de la
hausse du coût du travail dans certains pays
émergents pouvant entraîner des stratégies
de relocalisation, etc.
Au-delà de cette caractérisation en sept
grandes mutations, quelques points
d’analyse ont été soulignés :
Tenir compte du caractère variable d’une
mutation :
D’une entreprise à une autre au sein
d’un même secteur d’activités ; dans le
temps également, une évolution peut
être importante pour une entreprise à
un moment précis et ne plus l’être à un
autre.
Avoir à l’esprit que les mutations
peuvent être en interaction :
Nous avons, en effet, souvent relevé
un enchaînement de mutations. Dans
le domaine de la santé, par exemple,
le contexte économique a contraint
à renforcer la réglementation sur les
médicaments, à prouver notamment
qu’ils étaient effi caces sur une population
restreinte, ce qui conduit à une
mutation vers le marché de la médecine
personnalisée.
Ne pas enfermer les mutations dans un
cadre simplifi é “menace ou opportunité” :
Traditionnellement, on relève deux types
d'effets au niveau des entreprises : soit
Note de mutation #4
p. 12
elles s’adaptent aux mutations, c'est-à-
dire qu’elles en tirent des conséquences
pour elles-mêmes et essayent d'en limiter
les effets dangereux ou déstabilisateurs,
soit elles les exploitent en devenant
elles-mêmes des agents du changement,
c'est-à-dire qu'elles font prospérer la
mutation et participent à sa diffusion.
Une même mutation peut être une
menace si elle est subie ou ignorée, mais
peut aussi se transformer en opportunité
si elle est bien exploitée.
Ne pas opposer les mutations à
l’innovation :
L'innovation radicale d'une entreprise
constitue une mutation exogène pour
les autres entreprises actuellement ou
potentiellement en relation avec la fi rme
novatrice.
De même, l’action d’une entreprise qui
consisterait à exploiter un changement
externe en l'implémentant se traduirait
par une innovation… C'est ce qu'on
appelle des innovations d'imitation ou
des stratégies de suiveur (ce qui n'a rien
de péjoratif).
Note de mutation #4
p. 13
Voir schéma synthétique des mutations
identifi ées en page 40.
Mutations
Technologiques Marché
Organisationnelles
Contexte
- réglementaires,
démographiques, spatiales,
sociétales -
Les quatre catégories de mutations
Avec 190 000 emplois et plus de
2 000 entreprises, l’aéronautique,
l’espace, l’agro-alimentaire et la santé
sont au cœur du système productif
régional. Avec ce haut niveau d’emploi, de
compétences et de savoir-faire, mais aussi avec
des positions fortes acquises au niveau national et
international, ces filières sont à la fois l’économie
d’aujourd’hui et celle de demain. Des filières
dont il faut poursuivre l’accompagnement pour
gagner en compétitivité et mieux appréhender les
mutations en cours ou à venir. Et plus largement,
une industrie dont il faut sans cesse améliorer
l’image, la manière de l’intégrer (apprentissage,
bourse CIFRE…), la qualité des formations, l’intérêt
des métiers pour la rendre plus attractive encore,
en particulier auprès des jeunes.
Pour chacune de ces fi lières stratégiques, le Club
d’analyse économique a ainsi cherché à identifi er
les principales mutations, au regard aussi des enjeux
en Midi-Pyrénées, avant de proposer des actions
opérationnelles (préconisations).
Note de mutation #4
p. 14
Les mutations clés dans les
grandes fi lières stratégiques
régionales : enjeux et
préconisations
2.
2.1. La fi lière Aéronautique
Note de mutation #4
p. 15
700 entreprises
> + de 79 000 emplois dont près de 22 000 chez les donneurs d’ordre
8 milliards d’€ de chiffre d’affaires, dont 6 milliards pour la sous-traitance
Leader mondial en aéronautique civile, dans les avions turbopropulseurs, les matériaux (métaux
durs), la certifi cation logicielle
Leader européen dans les systèmes embarqués appliqués aux transports, les aménagements
intérieurs, les tests et essais
1er pôle français d’enseignement supérieur et de recherche
> 16 500 étudiants formés aux métiers de l’aéronautique et de l’espace
- 2 des 3 grandes écoles aérospatiales françaises : ISAE SUPAERO et ENAC
- Toulouse Montaudran Aerospace : le plus grand campus universitaire européen à vocation
aéronautique
> 8 500 chercheurs, 45% des effectifs de la recherche (public et privé confondus) en France
- L’Institut de Recherche Technologique (IRT) Antoine de Saint-Exupéry : l’un des 2 IRT
labellisés par l’Etat et centre d’excellence de classe mondiale pour l’aéronef plus électrique,
les systèmes embarqués, les matériaux
- La fondation STAE (Sciences et Technologies pour l’Aéronautique et l’Espace - RTRA STAE) et
la FRAE (Fondation de Recherche pour l'Aéronautique et l'Espace)
1 pôle de compétitivité à vocation mondiale « aéronautique, espace et systèmes embarqués » :
Aerospace Valley
> + de 700 membres
- 741 projets de R&D labellisés ou agréés, dont 53 projets structurants
Sources : Plaquette "Aéronautique en Midi-Pyrénées", Midi-Pyrénées Expansion, 2014.
Enquête INSEE, La fi lière aéronautique et spatiale en Aquitaine et Midi-Pyrénées, 2013.
Concernant le développement
de la filière « Aéronautique »,
le Club d’analyse économique a
identifié quatre mutations clés
(trois mutations technologiques et une
mutation organisationnelle) qui peuvent
se traduire par deux recommandations
majeures : "préparer l’avion du futur"
et "maintenir l’ancrage régional de la
filière".
Préparer l’avion du futur
Le secteur de l’aéronautique se trouve
aujourd’hui à un moment singulier,
tout au moins pour les deux principaux
constructeurs, Airbus et Boeing, qui
semblent avoir fait une pause quant
au développement de « nouveaux
programmes ». Un temps que « l’ingénierie
aéronautique » pourrait mobiliser pour
préparer les technologies et les structures
d’un nouvel avion.
Dans ce contexte, le Club d’analyse
économique recommande de relever
les défi s posés par trois mutations
technologiques clés :
« L’avion plus électrique »
C’est certainement la prochaine rupture
technologique majeure du secteur
aéronautique : développer de nouvelles
générations d’avions civils et militaires
de plus en plus électriques, permettant
des performances optimisées, une fi abilité
accrue, un moindre impact environnemental
ainsi que des coûts de production et de
maintenance réduits.
Au-delà de la propulsion, ce sont tous les
systèmes auxiliaires qui sont concernés
à court-moyen terme et donc toutes les
technologies afférentes sur les systèmes
de commandes de vol et de navigation,
l’avionique, les actionneurs, la visualisation
cockpit, l’alimentation carburant, l’activation
trains atterrissage, les freins, l’antigivrage,
le conditionnement d’air, les systèmes de
pressurisation, etc. De nombreux défi s sont
donc à relever.
Pack électrique (Liebherr Aerospace Toulouse)
Note de mutation #4
p. 16
Matériaux composites
Note de mutation #4
p. 17
« Les matériaux composites »
Au fi l du développement des aéronefs, les
matériaux et leurs procédés de mise en
œuvre ont été en constante amélioration
en termes de performances (résistance
mécanique, capacité en température,
faible densité), de maîtrise des procédés
et de réduction des coûts. Aujourd’hui, les
avions les plus modernes intègrent des
matériaux5 composites à fi bres de carbone,
des alliages d’aluminium corroyés et aciers
très performants, des alliages de titane à
résistance spécifi que élevée et superalliages
base nickel permettant d’atteindre de très
hautes températures.
Demain, pour fabriquer des aéronefs « plus
composites », des défi s restent encore à
relever pour mettre au point des matériaux
de seconde génération comme par exemple
les composites structuraux thermoplastiques
ou encore composites fonctionnalisés
(conducteurs thermiques et conducteurs
électriques), tout en maintenant en Midi-
Pyrénées des compétences de haut-niveau
sur les métaux classiques.
Dans le domaine composite, la région
Midi-Pyrénées doit également travailler
en synergie avec les Pays de la Loire (Pôle
EMC2 et IRT Jules Verne).
« Pour rester une grande région
aéronautique, Midi-Pyrénées doit se
préparer à l'avion plus électrique,
intégrant de nombreuses structures
en composites. La région a cinq ans
pour préparer les nouvelles briques
technologiques et dix pour disposer de
l’outil industriel associé. De nouvelles
compétences seront nécessaires. »
André Benhamou, Président du Club d’analyse économique
4. http://www.3af.fr
5 « Des enjeux majeurs dans les matériaux pour structures
aéronautiques actuelles et futures », Jean-Yves GUEDOU
Président de la Commission « Matériaux » de l'Association
Aéronautique et Astronautique de France, 27.08.2012.
>> Le Club d’analyse économique préconise les actions suivantes :
Identifi er les compétences « systèmes électriques » développées - et ce, quel que
soit les secteurs (aéronautique, automobile, ferroviaire…) - par les entreprises
implantées en Midi-Pyrénées (Groupes et PME) et les laboratoires publics, et
soutenir des actions qui viseraient la création de produits / services / systèmes
intégrant ces technologies, voire le cas échéant la création d’entreprises
(essaimage, incubation …).
Soutenir les manifestations annuelles d’envergure (colloques / journées d’études…)
sur les systèmes électriques et systèmes embarqués appliqués aux transports et
à l'industrie pour valoriser les atouts de Midi-Pyrénées. En particulier le salon
DECIELEC qui se tient à Tarbes tous les deux ans et la Conférence européenne
sur l’avion plus électrique organisée par 3AF (Société Savante Française de
l’Aéronautique et de l’Espace4) qui se tiendra à Toulouse les 4 et 5 février 2015.
Note de mutation #4
p. 18
« L’avion communiquant »
Sous l’infl uence des besoins (augmentation
du trafi c et nouvelles règles de gestion
des vols, communication cockpit-sol,
« wifi sation » de la cabine …) et des
progrès technologiques des systèmes
et logiciels embarqués (miniaturisation
des capteurs, nouvelles technologies
inertielles, radionavigation par satellites,
algorithmes…), l’avion se transforme
progressivement en système intelligent,
doté de capacités de communication
évoluées.
Afi n que ces systèmes soient toutefois
optimisés, industriels et chercheurs doivent
encore progresser, notamment sur les
ensembles de composants matériels et
logiciels6 : capteurs, actionneurs, moyens de
gestion de l’énergie, de communication,
de traitement de l’information d’une part,
composants intégrés en microsystèmes
et/ou systèmes complexes, réalisant des
fonctions sensorielles, de commande, de
supervision, d’interaction, de décision,
d’autre part.
6. « Les systèmes embarqués en Midi-Pyrénées »,
plaquette, Midi-Pyrénées Expansion, 2009.
>> Le Club d’analyse économique préconise les actions suivantes :
Identifi er, puis soutenir, les entreprises et les centres techniques implantés
dans la région susceptibles de fabriquer en Midi-Pyrénées les composites de
« 2e génération ».
Promouvoir un volet spécifi que « Composites 2e génération » dans le cadre de
l’appel à projets AEROSAT, qui vise notamment à accompagner des initiatives
technologiques répondant à des enjeux stratégiques majeurs dans le domaine
aéronautique.
>> Le Club d’analyse économique
préconise les actions suivantes :
Lancer une action collective en lien
avec l’IRT Saint Exupéry.
Proposer aux entreprises une veille
pour mieux comprendre et suivre
l’évolution de ces technologies.
Note de mutation #4
p. 19
Maintenir l’ancrage régional de la fi lière
Comme les chiffres-clés le rappellent plus
haut, peu de régions dans le monde peuvent
prétendre offrir une telle concentration
d’activités, de fonctions et de compétences
en aéronautique.
Cette place, Midi-Pyrénées la doit
certainement aux pionniers qui ont marqué
l’histoire de cette industrie (Louis Blériot,
Pierre-Georges Latécoère, Jean Mermoz..),
à la réussite entrepreneuriale continue de
l’entreprise Aérospatiale puis du groupe
Airbus, à l’implantation de fournisseurs et
équipementiers de ce dernier mais aussi
d’ATR, à la dynamique des sous-traitants
régionaux qui ont su, programmes après
programmes, répondre aux exigences du
donneur d’ordre, et enfi n, au soutien des
pouvoirs publics locaux pour structurer la
fi lière.
Dans ce contexte, le Club d’analyse écono mi-
que recommande de relever les défi s posés
par une mutation organisationnelle clé :
« L’évolution des relations entre le principal
donneur d’ordre et ses fournisseurs ou sous-
traitants »
Ce territoire qui « gagne » s’inscrit dans un
collectif qu’il faut coordonner au bénéfi ce de
tous pour que soit maintenu le leadership
du donneur d’ordre, la compétitivité des
entreprises régionales et un haut-niveau
d’emplois.
Ainsi, au-delà des démarches de structu–
ration de la fi lière, qu’il faut poursuivre
et enrichir au côté du Pôle Aerospace
Valley notamment, le défi est de s’engager
maintenant dans une étape plus étroite de
collaboration entre Airbus et les acteurs
régionaux de l’aéronautique, notamment
les fi rmes pivots, pour mieux appréhender
les attentes du donneur d’ordre vis-à-vis
de ses partenaires, fournisseurs et sous-
traitants, en termes de relations industrielles
(partenariat, co-traitance, sous-traitance…).
Un « pacte de responsabilité territorial » à
inventer.
« Quelles sont les attentes de
l’avionneur principal vis-à-vis du
territoire ? C'est une question qui
infl uence fortement notre région et
qui doit être posée afi n d’anticiper
les mutations organisationnelles de la
chaîne de sous-traitance. »
Marc Péré, PÔLE AEROSPACE VALLEY
7. Des travaux universitaires portés par le LEREPS
(Laboratoire d’Etude et de Recherche sur l’Economie,
les Politiques et les Systèmes sociaux - Université
Toulouse 1 Capitole) ont permis d’identifier les firmes
pivots en Midi-Pyrénées.
>> Le Club d’analyse économique
préconise l'action suivante :
Reconnaître les « fi rmes pivots »
en Midi-Pyrénées et soutenir
leur développement. Ces fi rmes7
à l’interface du donneur d’ordre
et des sous-traitants, au statut
de « systémiers », jouent un rôle
fondamental de coordination de la
fi lière. Leur ancrage est de nature
à renforcer le développement des
activités et des emplois chez les
sous-traitants.
Cette action pourrait être menée
également en région Aquitaine, le
Sud-Ouest étant l’échelle spatiale
pertinente pour cette analyse.
Note de mutation #4
p. 20
2.2 La fi lière Espace
260 entreprises
> 12 000 emplois
> 50% des effectifs industriels nationaux
> 1er bassin d’emploi européen dans le secteur, avec 25% des effectifs européens
1er pôle français d’enseignement supérieur et de recherche
> 16 500 étudiants formés aux métiers de l’aéronautique et de l’espace
> 6 500 chercheurs
> Des laboratoires de renom : CNES, ONERA, LAAS-CNRS, IRIT, Institut Clément Ader, CERFACS…
1er pôle européen en télécommunications et applications spatiales, météorologie et climatologie
Leadership mondial en altimétrie spatiale, télédétection, collecte de données, localisation et
navigation
Toulouse, siège du pôle de compétitivité mondial Aerospace Valley
8. http://www.usinenouvelle.com/article/pour-faire-
face-a-la-concurrence-airbus-et-safran-reorganisent-
leur-activite-dans-les-lanceurs-spatiaux.N268720
Concernant le développement de la filière
Espace, le Club d’analyse économique a identifié
quatre mutations clés (une mutation à la fois
technologique et organisationnelle, une mutation
technologique, une mutation de marché, une mutation
de contexte et une mutation technologique) et formulé
deux recommandations majeures : « maintenir un haut
niveau d’innovation pour la construction de satellites »
et « saisir les nouvelles opportunités de marchés et de
positionnements ».
Maintenir un haut niveau d’innovation pour la construction de satellites
Dans tous les domaines de l'industrie spatiale (lanceurs8,
satellites, opérateurs ou fournisseurs de services
satellitaires), la concurrence s’est accrue. Avec les
investissements continus des américains (publics et privés)
et la montée en puissance de nouveaux acteurs comme la
Chine ou l’Inde, innover demeure une nécessité.
Dans ce contexte, le Club d’analyse économique recommande
de relever les défi s posés par une mutation à la fois
technologique et organisationnelle :
Source : Plaquette "Espace en Midi-Pyrénées", Midi-Pyrénées Expansion, 2014.
Note de mutation #4
p. 21
« Les nouveaux modes de propulsion »
L’arrivée de la propulsion « électrique »
est porteuse de rupture pour ce secteur
d’activités. Les propulseurs électriques
consomment nettement moins d’énergie
que les propulseurs traditionnels. Avec la
mise en place de nouvelles plates-formes
intégrant cette technologie, le satellite
devient plus léger et les conséquences sont
importantes pour le marché des lanceurs.
Grâce à la masse ainsi gagnée, ce mode
de propulsion permettrait de lancer des
satellites à capacité égale, avec un gain sur
les coûts de lancement, ou des satellites
encore plus puissants.
L’enjeu porte à la fois sur la maîtrise
de cette technologie émergente, des
technologies hybrides (mix électrique/
chimique) et de leur intégration dans de
nouvelles plateformes conçues notamment
à cet effet. Des programmes comme NEOSAT
au niveau européen visent cet objectif.
Des enjeux qui se posent donc également
dans la région, notamment autour de la
restructuration des supply chain d’Airbus
Defence and Space, Thales Alenia Space et
Safran afi n d’intégrer cette rupture.
Vue panoramique de la salle d'intégration
de Thales Alenia Space
>> Le Club d’analyse économique
préconise les actions suivantes :
Accompagner les acteurs régionaux
et notamment les PME dont l'objectif
est d'intégrer la dynamique NEOSAT.
Accompagner la structuration de
la fi lière pour la production des
nouvelles plateformes de satellites.
Soutenir une action collective PME /
Groupe / Laboratoire en s’appuyant
sur la plateforme d’innovation
thermique « Fahrenheit » pour la
production de nouveaux moteurs
(systèmes) électriques.
« Au-delà de ces mutations, il existe
d’autres enjeux pour le spatial : cerner
les nouveaux sujets comme le dévelop–
pement des constellations, la gestion
des débris, pousser les fi lières et les
technologies structurantes d’observation
de la Terre et des télécoms, et développer
l’utilisation des applications spatiales au
service de la société. »
Eric de Saintignon, AIRBUS DEFENCE & SPACE
Saisir les nouvelles opportunités de marchés et de positionnements
Au-delà de la construction de satellites et
de lanceurs dont nous avons vu plus haut la
forte concurrence, il est déterminant, pour
les acteurs français et européens de cette
industrie, d’être présents sur tous les relais
de croissance possibles : des applications
spatiales, marché mondial en progression
constante et rapide, aux nano-satellites
(niche en développement), en passant par
la quête continue d’indépendance vis-à-vis
des américains.
« Les applications spatiales »
Centrées sur des enjeux sociétaux
forts (mobilité, santé, agriculture…), les
applications spatiales représentent un
marché de 100 milliards de dollars dans
les 3 à 5 prochaines années. Transversal
et multidisciplinaire, le secteur des
applications spatiales s’est ainsi déployé
en Midi-Pyrénées. Ancrée sur les
savoir-faire déjà présents autour des
télécommunications, de la navigation,
de l’altimétrie ou de l’imagerie et sur les
marchés de niche développés par une
myriade de PME high-tech, cette fi lière
compte déjà 1700 emplois. Elle bénéfi cie
d’un écosystème régional intégré et
d’une volonté partagée de relever ce défi
technologique, stratégique et à fort impact
socio-économique.
A l'initiative de MPE et de la Région Midi-
Pyrénées, la création de l’Institut des
applications spatiales « InSpace » participe
de cette dynamique. Il ambitionne de
structurer et d’évaluer l’offre régionale en
organisant son déploiement opérationnel
sur des territoires régionaux à forte
visibilité, de promouvoir et pousser
l’offre régionale sur le marché national
et international, en ciblant notamment le
marché des collectivités. Il s’agit de faire de
Midi-Pyrénées une vitrine internationale
des applications spatiales et de leur
utilisation au quotidien.
Note de mutation #4
p. 22
>> Le Club d’analyse économique préconise les actions suivantes :
Renforcer, au sein du Toulouse Space Show, la convention d’affaires entre
offreurs de solutions et utilisateurs potentiels des applications spatiales, avec
une dimension internationale.
Soutenir des projets industriels visant au déploiement de services et/ou de
technologies, en lien avec l’Institut des applications spatiales, notamment dans
l’agro-industrie, l’aéronautique (communication sol-avion), etc.
« Les nano-satellites »
Et si les nano-satellites étaient le futur
grand marché de la communication, de
l’expérimentation et de l’observation
spatiale ? Ce qui est certain, c’est la
tendance à la miniaturisation des satellites.
Il y a les micro-satellites (entre 10 et
100 kilos), les nano-satellites (entre 1 et
10 kilos), voire même les pico-satellites
(1 kilo et moins).
Longtemps cantonnés aux débouchés
« éducatifs », les nano-satellites semblent
donc désormais intéresser bon nombre
d’applications à vocation technologiques et
scientifi ques : plateformes de démonstration
pour la miniaturisation des instruments et
systèmes, ou encore outils adéquats pour
des missions ne nécessitant pas des charges
utiles plus lourdes (observations physiques,
missions préparatoires, horizons lointains,
vols en constellation, etc.).
Les applications commerciales sont encore
rares, mais des expériences sont réalisées,
par exemple pour connecter à Internet les
zones les plus reculées du globe et plus
largement - grâce à la baisse des coûts
de lancement et à la standardisation des
architectures de satellites – proposer de
nouveaux services d’observation, de sécurité
et de sûreté...
Note de mutation #4
p. 23
>> Le Club d’analyse économique
préconise les actions suivantes :
Accompagner la structuration d’une
fi lière de nano-satellites (durée de
vie de 5 ans minimum) low cost et
fi ables.
Appuyer une démarche d’explicitation
des business model par segment
(éducatif / scientifi que / commercial)
en lien avec le Pôle Aerospace Valley.
>> Le Club d’analyse économique préconise l'action suivante :
Soutenir une action régionale « ITAR free » sur les technologies, pour lesquelles il
existe une « dépendance », au travers de l’expression des besoins des constructeurs
(technologies, produits, process…) auprès des PME et ETI de la région.
« L’indépendance aux règles ITAR »
Les règles ITAR interdisent aux industriels
européens d'exporter sans autorisation des
produits qui comporteraient des composants
ou technologies développés aux États-Unis,
obligeant ces derniers à développer de
coûteuses fi lières « non ITAR » (ITAR free).
Même si l’on peut observer, tout récemment,
un assouplissement de cette réglementation
pour les satellites commerciaux et ceux de
télédétection de performance inférieure
à certains niveaux, le développement de
fi lières « non ITAR » doit être maintenu
dans un double objectif de maîtrise des
technologies et de maîtrise des coûts.
2.3. La fi lière Agro-industries
Note de mutation #4
p. 24
1er employeur régional en associant la production (agriculture) et la transformation (agro-
alimentaire)
> 4 019 établissements dont 871 entreprises industrielles
> + de 80 000 emplois
> + de 5 milliards € de chiffre d’affaires
23 000 étudiants en agro-biosciences et 6 Grandes Ecoles (ENSAT, EI Purpan, ENFA, ENVT, INSA
et Toulouse Business School).
1 400 chercheurs, 64 équipes en recherche agronomique et vétérinaire
1 pôle de compétitivité : Agri Sud-Ouest Innovation
> + de 300 membres
> 324 projets de R&D labellisés ou agréés
5 domaines d’excellence : Sécurité sanitaire et aliments santé ; Génétique et génomique ; Chimie
des agro-ressources ; Génie des procédés ; Economie de l’environnement et des marchés.
Concernant le développement
de la filière Agro-industries,
le Club d’analyse économique
a identifié quatre mutations
clés (une mutation technologique, une
mutation organisationnelle, une mutation
de marché, une mutation de contexte)
portées par deux recommandations
majeures : « développer l’agriculture de
précision » et « se positionner sur de
nouveaux marchés ».
Développer l’agriculture de précisionL’agriculture moderne est une agriculture
raisonnée, de plus en plus technique.
Le principe de l’agriculture de précision
consiste à utiliser « la bonne pratique
culturale ou le bon produit, au bon endroit
et au bon moment ».
Midi-Pyrénées est une importante région
agro-industrielle avec une grande diversité
de ressources agricoles, la présence
d’acteurs internationaux des semences et
des agrofournitures, une industrie agro-
alimentaire puissante et, ce faisant, elle est
l’un des territoires les mieux armés pour
l’agriculture de demain.
Dans ce contexte, le Club d’analyse
économique recommande de relever les
défi s posés par deux mutations clés :
« L’agriculture de précision »
Il s’agit de combiner l’expérience de
l’agriculteur, l’évolution du machinisme
agricole (GPS, cartographie des sols,
électronique embarquée…) et les progrès de
la génétique des plantes.
Sources : Plaquette "Agro-industries en Midi-Pyrénées", Midi-Pyrénées Expansion, 2013.
Pôle Agri Sud-Ouest Innovation.
Note de mutation #4
p. 25
9. La plateforme C@RTeR - Coordination des Acteurs en Réseau des
Territoires Ruraux - est une expérience pilote, celle de la création
d’un réseau social entre professionnels, du chercheur au producteur.
La plateforme C@RTeR : www.pagesvertes-carter.net
10. DecidAIE (Plate-forme et Système Décisionnel pour une Agriculture
Ecologique et Intensive) ambitionne de proposer des solutions
d'informatique embarquée et distribuée pour le domaine de l'agriculture.
La localisation par satellite aide à la gestion
des parcelles agricoles
>> Le Club d’analyse économique préconise les actions suivantes :
Encourager et soutenir les progrès et les innovations sur la connaissance et
l'amélioration de la biologie du sol, la sélection génétique de plantes consommant
peu d'intrants, l'acquisition et le traitement de données sur le sol et la végétation,
le développement de nouvelles pratiques culturales, l'utilisation de produits bio-
sourcés, l'agriculture sous couvert permanent (les plantes de santé du sol).
Optimiser l’utilisation des produits de protection des plantes en soutenant les actions
de type « Ecophyto ».
Saisir l'opportunité du projet de fusion avec la région Languedoc-Roussillon pour
développer un grand projet « big data » transverse agro-industries et aérospatial
(cf. mutation transversale « big data » en page 35).
Renforcer les moyens de mise en réseau de la fi lière agro-industries, en soutenant et
évaluant des initiatives ou plateformes de type C@rter9 et DécidAIE10.
Favoriser les rapprochements intersectoriels et soutenir l’émergence ou le
déploiement de technologies ou équipements innovants au sein des exploitations :
robots, drones, systèmes d’observations spatiaux, …
Se positionner sur de nouveaux marchés
Au-delà des nouveaux modes de
production, il est important que cette fi lière
identifi e de nouveaux relais de croissance.
Valoriser ses coproduits pour diversifi er
ses revenus ou encore mieux connaître ses
consommateurs pour des réponses produits
plus compétitives sont des enjeux forts.
« La valorisation des coproduits »
Les coproduits sont devenus un nouvel
enjeu stratégique majeur, économique, mais
aussi territorial, par la proximité souvent
nécessaire entre les gisements et les
équipements de transformation.
Les coproduits issus des fi lières agricoles,
agro-alimentaires et bois sont multiples et
peuvent être valorisés, selon leurs origines,
de plusieurs manières11 : valorisation
en alimentation animale (directement
en élevage, industrie de l’alimentation
animale), valorisation énergétique
(combustion, incinération avec valorisation
énergétique, méthanisation, industrie des
biocarburants), valorisation agronomique
(épandage, compostage, industrie de
la fertilisation), ainsi que valorisation
industrielle (alimentation humaine, chimie,
pharmaceutique).
« Nous devons tirer profi t de
notre climat tempéré privilégié en
optimisant l’usage de notre ressource
naturelle en eau grâce au stockage,
aux progrès de l’irrigation et au
levier de la génétique des plantes
et faire en sorte que le bon usage
des données « big data » soit un
accélérateur du progrès. »
Daniel Segonds, RAGT et PÔLE AGRI SUD-OUEST INNOVATION
Note de mutation #4
p. 26
11. « Enquête sur les gisements et la valorisation
des coproduits issus de l’agro-industrie », ADEME &
RESADA, 2008.
>> Le Club d’analyse économique
préconise les actions suivantes :
Encourager la création concertée de
retenues collinaires et de barrages
pour mieux tirer parti de la situation
exceptionnelle de la région (les
Pyrénées et le Massif Central
pouvant être qualifi és de châteaux
d’eau naturels).
Soutenir le développement
d’équipements et de techniques
d’irrigation plus économes en eau.
Soutenir les pratiques culturales
limitant l'utilisation d'eau.
Encourager les progrès sur la
sélection variétale génétique sous
contrainte hydrique.
« La gestion de l’eau »
La ressource hydrique constitue un atout
essentiel pour l’agriculture de notre zone
tempérée et aussi pour les industries
agroalimentaires qui lui sont liées. Dans
un contexte de changement climatique
annoncé, il conviendra d’en faire toujours le
meilleur usage.
Si le Club d’analyse traite, dans cette note,
la question de l’eau dans le chapitre sur la
fi lière agro-industrielle, il souhaite souligner
que cette problématique touche tous les
secteurs d’activités.
Si les taux de valorisation sont en
croissance, l’intérêt économique
(investissement, rentabilité…), le choix des
voies de valorisation, les caractéristiques
des fl ux connexes (volumes, homogénéité,
saisonnalité) sont autant de facteurs
pouvant infl uencer le choix des industriels à
s’investir ou non dans une telle démarche.
« Les nouvelles tendances de
consommation et de distribution »
Appréhender les mutations, c’est pour
certains secteurs d’activités savoir saisir
les grandes tendances sociologiques qui
vont, par exemple, modifi er les modes de
vie, les modes de déplacement, la manière
d’acheter ou d’interagir socialement, ou
encore les modes de consommation.
L’industrie agro-alimentaire n’échappe
à la règle et se doit d’appréhender les
comportements alimentaires de ses clients :
la manière de consommer (snacking, plats
préparés, etc.), l’exigence de sécurité
alimentaire et son corollaire justifi é ou
non les produits bio, les produits frais, les
produits de terroir, ou encore le rôle du
packaging dans l’acte d’achat.
Aujourd’hui, les industriels ne peuvent se
passer de ce type d’enquêtes et d’études
des comportements. Ces démarches doivent
être appuyées.
Note de mutation #4
p. 27
12. Trois marchés retenus au regard des enjeux de la fi lière
en Midi-Pyrénées issus de l’étude Alcimed « Tendances et
leviers d’innovation en agro-alimentaire », 2013
« Avoir pu anticiper les tendances
sociologiques lourdes et les interpréter
m’ont donné un avantage conséquent
pendant plus d'une décennie sur
tous les concurrents de mon secteur
d'activités. »
Christian Laffont, DRIBBLING UNDERWEAR
>> Le Club d’analyse économique
préconise l'action suivante :
Aider les PME à mieux cerner les
tendances de consommation (vite
fait bien fait, naturalité-santé,
plaisir12, etc.) et de distribution
(drive, e-commerce, etc.) via
une veille sociologique et/ou
des rencontres entre industriels,
consommateurs et distributeurs,
en lien notamment avec l’ARIA
Midi-Pyrénées et Coop de France
Midi-Pyrénées, dans la continuité
de l’action Agrofutur lancée par le
cluster Saveurs Midi-Pyrénées.
>> Le Club d’analyse économique
préconise les actions suivantes :
Accompagner dans la région
le développement de réseaux
de « transformateurs » de ces
coproduits (fi lière par fi lière).
Lancer une étude pour quantifi er le
gisement et identifi er les besoins
des industriels.
Soutenir les projets "d’agro-
raffi nerie" en particulier dans nos
grandes fi lières régionales (maïs,
tournesol, pommes, vigne...)
Note de mutation #4
p. 28
Concernant le développement de
cette filière, le Club d’analyse
économique a identifié deux
mutations clés (une mutation de
marché et une mutation technologique)
portées par deux recommandations
majeures : « accompagner la conception
et la diffusion de technologies médicales
innovantes » et « saisir de nouvelles
opportunités de marché ».
Toutefois, en ne centrant son analyse que
sur ces deux mutations, le Club d’analyse
économique est volontairement partiel et
souhaite indiquer :
Que le secteur de la santé en
Midi-Pyrénées recouvre bien un
vaste ensemble d’activités et de
compétences fortes dans la lutte
contre le cancer et les maladies
cardio-vasculaires, les neurosciences
et le vieillissement, l’alimentation-
santé (depuis l’analyse du risque
alimentaire à l’évaluation des
bénéfi ces de l’alimentation sur la
santé), la e-santé (avec le Centre
e-santé et la plateforme d’innovation
PlatinnEs notamment), mais aussi les
biotechnologies et la cosmétique.
Que le territoire possède à Toulouse
une offre unique dans le domaine
de la cancérologie avec l’Oncopôle
qui regroupe le Cancéropôle Grand
Sud-Ouest, CAPTOR (pôle pour les
médicaments anti-cancer du futur),
l’Institut Claudius Régaud, le Centre
Pierre Potier, ONCOMIP (Réseau de
cancérologie de Midi-Pyrénées), le
+ de 400 entreprises
> + de 19 000 emplois
> 1/3 des entreprises de la santé dans les dispositifs médicaux
17 800 étudiants formés en santé et sciences du vivant
> 4 500 diplômés
3 650 chercheurs publics et privés en sciences du vivant
1 pôle de compétitivité à vocation mondiale : Cancer-Bio-Santé
> 155 projets de R&D labellisés ou agréés, dont 12 projets structurants
1 association, BioMedical Alliance (BMA,) qui fédère et soutient les TPE, PME et grands groupes de
la fi lière bio-santé en Midi-Pyrénées
Le Cluster Midi-Pyrénées Bien-être regroupant 200 acteurs
L’Oncopôle : un site unique en Europe qui rassemble les compétences régionales en cancérologie
Une forte expertise dans les biotechnologies appliquées à la santé, avec d’autres domaines
d’applications tels que l’agrofourniture, la cosmétique, l’alimentaire et l‘environnement.
2.4 La fi lière Santé, Biotechnologies, Cosmétique
Sources : Plaquettes Midi-Pyrénées Expansion "Biotechnologies en Midi-Pyrénées", 2012 ;
"Cosmétique en Midi-Pyrénées", 2014 ; "Santé en Midi-Pyrénées", 2012.
Centre Hospitalier Universitaire de
Toulouse, l’Etablissement Français du
Sang ainsi que le Pôle Cancer-Bio-
Santé dédié au développement de
technologies et produits innovants
pour améliorer le soin du patient
et la lutte contre le cancer. Dans les
réfl exions en cours sur la médecine
personnalisée, en cancérologie
notamment, dont l’objectif est de
déterminer le traitement le plus
adapté pour un patient, en fonction
de son profi l biologique, de son
environnement, son mode de vie et
des caractéristiques moléculaires de sa
maladie, le Club d’analyse économique
considère que Midi-Pyrénées a un rôle
à jouer dans la défi nition de thérapies
ciblées.
Que Midi-Pyrénées a été retenue au
niveau national comme territoire pilote
de la Silver économie. La Région a engagé
un plan « Silver Economie 2014-2016 »
qui prévoit douze actions autour de trois
objectifs : soutenir l’innovation et le
transfert de technologie avec notamment
le développement de projets collaboratifs
et des démonstrateurs « ESPASS Espaces
Parcours Santé Social », favoriser
l’émergence d’une fi lière d’excellence et
accompagner sa structuration tout en
assurant sa visibilité et sa promotion.
Accompagner la conception et la diffusion de technologies médicales innovantes
Les dispositifs médicaux et nouveaux
équipements de santé ont été identifi és
comme un secteur d’activités dynamique,
porteur d’innovations, de croissance et
d’emplois au niveau national, dont le marché
en France est estimé à près de 15,5 Milliards
d’euros13. Ils font également l’objet de l’un
des 34 plans industriels. Ce secteur bénéfi cie
notamment d’un marché tiré à la fois par
l’augmentation de l’espérance de vie, qui
suppose des besoins médicaux toujours plus
importants, et par la complexité croissante
des traitements, qui vont bien au-delà de la
seule pharmacologie14.
Or, la densité du tissu industriel midi-
pyrénéen, qui couvre l’ensemble de la chaîne
de valeur, est un terreau particulièrement
fertile pour concevoir ces nouveaux
équipements. Le Club d’analyse économique
recommande de relever les défi s posés par
une mutation technologique clé :
Note de mutation #4
p. 29
13. PIPAME. Prospective sur les dispositifs médicaux : diagnostic
et potentialités de développement de la filière, juin 2011.
14 Conseil d’analyse économique, « Réflexions sur l’organisation
du système de santé », Rapport n° 103, Gilles Saint-Paul, 31
décembre 2012.
Télémédecine
« Les nouveaux dispositifs médicaux »
Le secteur du dispositif médical recouvre un
champ hétérogène : du simple kit de soins
stériles à la plus sophistiquée des valves
cardiaques, en passant par les matériels
d’imagerie médicale ; de la béquille à la
prothèse de la hanche et aux implants,
en passant par la chirurgie ophtalmique,
les biomatériaux, les nano-dispositifs, ou
encore les logiciels de diagnostic. Il inclut
les technologies ou équipements pour le
maintien à domicile des patients tels que
le rappel de rendez-vous sur un écran de
télévision, le bracelet avec système GPS, la
télétransmission de données médicales, etc.
Derrière chaque groupe de produits se
trouve une diversité de disciplines
scientifi ques et de technologies présentes
en Midi-Pyrénées : la mécanique,
la biologie, la physique, la chimie,
l’électronique, l’informatique, la robotique,
les technologies communicantes… Avec ce
qu’elle implique de compétences croisées
et de collaborations inter-métiers, cette
pluridisciplinarité constitue un écosystème
extrêmement favorable à l’innovation et au
développement de l’offre de santé.
Il faut néanmoins être vigilant sur la
réglementation liée à l’usage des matériels
ou produits sur l’homme. Sachant qu’une
réglementation effi cace et une innovation
dynamique ne sont pas antinomiques,
l’objectif demeurant d’améliorer la santé des
patients.
Note de mutation #4
p. 30
15. CESE, « Les enjeux de la prévention en matière de
santé », Avis présenté par MM. Jean-Claude Etienne et
Christian Corne, 2012.
>> Le Club d’analyse économique préconise les actions suivantes :
Soutenir l’innovation technologique dans les dispositifs médicaux en lien notamment
avec le Pôle Cancer-Bio-Santé, les Clusters Robotics Place, Mecanic Vallée, Digital
Place, Artilect FabLab… sur la miniaturisation (implants, mini-caméra), les nouveaux
appareils (lumière, magnétisme), la robotique (assistance, chirurgie) et l’informatique
associée, les technologies communicantes, l’impression 3D (conception des implants),
le design…
Accompagner fi nancièrement les acteurs de la santé dans l’acquisition de matériels,
notamment dans la robotique chirurgicale et les technologies associées, l’imagerie
médicale, les nano-matériels, etc. Et favoriser la mise en place d’une offre de
formation adaptée aux besoins des futurs utilisateurs.
Soutenir la mise en place, pour les entreprises, d’une cellule de veille et d’information
sur les démarches d’évaluations cliniques, les règles de sécurité sanitaires et plus
largement, l’évolution règlementaire sur la conception et l’usage de ces nouveaux
dispositifs médicaux.
« La partie réglementaire dans
l’industrie pharmaceutique s’est
considérablement développée. Elle
oblige à identifi er les médicaments
dont l’effi cacité est vérifi ée auprès
d’une catégorie de population
cible généralement restreinte mais
«répondeuse». Elle peut être perçue
comme un des facteurs à l’origine de la
médecine personnalisée. »
Philippe Prigent, PÔLE CANCER-BIO-SANTÉ
Saisir de nouvelles opportunités de marché
La prévention en matière de santé est l’un
des défi s majeurs d’une politique sanitaire
encore trop centrée sur le curatif15. En dépit
d’indicateurs de santé globalement bons,
la France connaît des inégalités sociales
et territoriales, une mortalité prématurée
plus élevée et une espérance de vie sans
incapacité plus faible que dans d’autres pays
de l’Union européenne.
La prévention constitue donc à la fois
une entrée pour une nouvelle politique
de santé ainsi qu’une opportunité pour le
développement de produits ou services la
favorisant.
Dans ce contexte, le Club d’analyse
économique recommande de relever les
défi s posés par une mutation clé autour
d’enjeux liés à la nutrition et la santé :
« Les alicaments »
Les liens entre nutrition et santé sont de
mieux en mieux connus. La nutrition (et
l’activité physique) joue(nt) un rôle essentiel
pour la croissance, le maintien de l’immunité,
un vieillissement réussi (performances
cognitives, entretien de la masse musculaire,
lutte contre les infections…), ou encore la
prévention de pathologies comme le cancer.
On distingue alors les aliments fonctionnels
(produits alimentaires vendus en grande
distribution mettant en avant un bienfait
pour la santé tels que les yaourts renforçant
les défenses naturelles, les margarines
anti-cholestérol, les jus de fruits aux
antioxydants...), la nutrition médicale
(produits vendus sur ordonnance visant
par exemple à alimenter les personnes
souffrant de malnutrition, les nourrissons,
les personnes âgées, les malades) et, enfi n,
les compléments alimentaires (produits sous
forme de gélules, comprimés, ampoules,
solutions buvables… dont le but est de
compléter l'alimentation habituelle avec
des nutriments ou principes actifs ayant un
impact physiologique sur la digestion, le
sommeil, le poids...).
Enfi n, au-delà de ces deux recommandations
« saisir de nouvelles opportunités de
marché » et « accompagner la conception
et la diffusion de technologies médicales
innovantes », le Club d’analyse économique
souhaite formuler une proposition pour
soutenir l’avenir de la recherche et de
l’industrie de la santé en Midi-Pyrénées.
Comme il a été dit plus haut, l’Oncopôle est
un lieu unique en Europe, concentrant de
multiples compétences pour lutter contre
le cancer. Cette offre doit être promue,
au niveau national comme au niveau
international, afi n d’y attirer des entreprises
et des équipes de recherche et de capitaliser
ainsi sur ces lourds investissements.
Note de mutation #4
p. 31
>> Le Club d’analyse économique
préconise les actions suivantes :
Accompagner les entreprises dans le
développement et la mise en marché
de nouveaux produits, en particulier
pour lutter contre la « dénutrition »,
en lien avec le Gérontopôle et le Pôle
Cancer-Bio-Santé.
Contribuer à rendre lisible la
réglementation (allégations de santé)
auprès des industriels, en lien avec le
Pôle Cancer-Bio-Santé.
Accompagner les entreprises et les
collectivités dans le déploiement
d’actions de prévention, notamment
sur les aspects nutritionnels.
>> A cet effet, le Club d’analyse
économique recommande :
D’appuyer la construction d’une offre
« marketing » sur l’Oncopôle, en lien
avec le Pôle Cancer-Bio-Santé et
Toulouse Métropole. Un événement
dédié à la promotion du site pourrait
être organisé en ce sens.
Au-delà des grandes filières
stratégiques présentées plus haut et
qui structurent l’économie de Midi-
Pyrénées, les industriels et experts
membres du Club d’analyse économique ont
souhaité mettre en avant un certain nombre
de mutations transversales, notamment
technologiques et de contexte, qui interrogent
les modes de production industriels actuels.
S’en saisir, être capable de maitriser ces
ruptures ou évolutions, c’est à la fois un gage de
pérennité de notre économie, mais aussi un gage
de développement pour nos entreprises. Ces
mutations sont au nombre de six : fabrication
additive, objets communicants et connectés,
big data, maîtrise de l’énergie et réseaux
intelligents, augmentation de l’espérance de vie,
chimie verte. Pour chacune, le Club d’analyse
économique a élaboré des préconisations à
l’attention de la Région Midi-Pyrénées.
3.1. La fabrication additive
La fabrication additive est pour
beaucoup l’une des grandes mutations
industrielles de ce début de XXIe siècle.
Déjà actif dans de nombreux secteurs,
le marché mondial de la fabrication additive
industrielle se répartit principalement
aujourd’hui entre l’automobile (20%), les
produits électroniques grand public (20%),
le médical (15%), l’aéronautique (12%), la
machine-outil (11%) ou encore la défense
(6%). Il devrait être multiplié par 5 à l’horizon
202016.
Comparativement aux méthodes de fabrication
classiques comme le forgeage et l’usinage où
la pièce fi nale est obtenue par soustraction
de matière, c’est en ajoutant de la matière,
notamment par dépôt de fi l thermoplastique ou
par fusion laser, que les pièces sont fabriquées
avec ce nouveau procédé. Les gains portent sur
les possibilités d’allègement, la réalisation de
Des réalisations en impression 3D - Artilect Fablab Toulouse
16. Wohlers Report 2014. http://wohlersassociates.
com/2014report.htm
Six mutations
transversales
à fort potentiel
3.
Note de mutation #4
p. 32
pièces complexes, l’optimisation de la matière
(pas de pertes), l’intégration de fonctions sans
assemblage… De quoi gagner en compétitivité
dans de nombreux secteurs.
Avec cette technologie et les matériels
associés, mais aussi les dynamiques
initiées autour des « Fab Lab » qui rendent
accessibles l’impression 3D au grand
public ainsi qu’aux TPE/PME, il est devenu
possible de se lancer dans une fabrication
numérique personnelle renouvelant
de fait les modes de consommation
(réparation d’objets, production unique,
personnalisation des objets, réhabilitation
de petites séries…).
Enfi n, soulignons que l’arrivée de la
fabrication additive pour les prototypes
et petites séries a minima pose toutefois
un certain nombre de questions pour nos
entreprises et territoires comme la Mecanic
Vallée, dont celle du risque d’obsolescence
des activités de fonderie et d’usinage.
Note de mutation #4
p. 33
« Mecanic Vallée intègre plus de 80
usineurs et la fabrication additive peut
être une mutation très importante
pour nous. Encore peu présente à ce
jour, elle doit se développer au sein
de nos 142 entreprises adhérentes au
Cluster. »
Hervé Danton, MECANIC VALLÉE
>> Le Club d’analyse économique préconise les actions suivantes :
Créer un centre d’expertise technique régional « fabrication additive » sur les
métaux (alu, titane, acier) en lien avec l’IRT Saint Exupéry, incluant la recherche,
la conception et la formation (pour les concepteurs, dessinateurs et projecteurs
notamment). Outre le développement de l’expertise technique, le centre pourrait
faire des propositions pour sécuriser la fi lière d’approvisionnement des poudres
pour la fabrication additive des matériaux métalliques et étudier de nouveaux
alliages, voire matériaux. Il serait opportun qu'il se rapproche également de
l’initiative Artilect FabLab Toulouse, lieu unique en Midi-Pyrénées pour la création
pluridisciplinaire, le partage et la diffusion des connaissances dans l'impression 3D
notamment.
Encourager les entreprises régionales à moderniser leurs outils de production
par l’acquisition d’« imprimantes 3D industrielles » au moyen de dispositifs de
fi nancement adaptés (aide à l’investissement matériel).
3.2. La Chimie Verte
L’image dégradée de la chimie
traditionnelle et les nouvelles
attentes des industriels (clients)
pousse ce secteur à sortir
du modèle historique basé sur la
pétrochimie pour s’inscrire dans une
démarche plus globale et cohérente en
matière de conception, de production, de
stockage et de recyclage, en s’ouvrant
notamment à d’autres technologies
comme les biotechnologies.
Apparu à la fi n des années 90 aux
Etats-Unis17, le concept de chimie verte
constituerait donc une alternative. Il
propose, en effet, de réduire l’impact de
la chimie sur l’environnement avec des
solutions nouvelles et durables face aux
grands enjeux de demain : l’habitat, le
transport, la communication, la santé,
l’énergie, les nouvelles technologies. En
Midi-Pyrénées, le Cluster Chimie Verte,
nouvellement créé, propose par exemple
de travailler autour de quatre axes, à partir
des principes édictés par Paul Anastas
et John C. Warner : réduire le coût des
matières premières, diminuer au maximum
l’utilisation et la production de produits
toxiques, privilégier des procédés plus sûrs
ainsi que l’utilisation de matières premières
renouvelables18.
En France, le potentiel de la chimie verte
est encore peu exploité. Midi-Pyrénées
– par son histoire et son activité dans la
chimie (plus de 5 000 emplois concernés) –
doit trouver sa place autour d’un certain
nombre de défi s comme la chimie du
végétal, la recherche sur des matériaux
nouveaux, la chimie de la santé et du bien-
être, les génies des procédés, les mesures
et méthodes, la gestion de l’énergie et du
recyclage, mais aussi la chimie curative et
les nanotechnologies.
Enfi n, depuis son entrée en vigueur le
1er janvier 2007, le règlement REACh
(Registration, Evaluation, Authorization,
and restriction of CHemicals)19 oblige les
industriels à déclarer l’importation ou
l’utilisation de substances chimiques.
Note de mutation #4
p. 34
17. Le concept de chimie verte a été développé par deux chimistes américains du Green Chemistry
Institute de Washington DC, Paul Anastas et John C. Warner qui en ont défini douze principes.
18. http://www.clusterchimieverte.fr/
19. En savoir plus : http://ec.europa.eu/enterprise/sectors/chemicals/reach/index_fr.htm
>> Le Club d’analyse économique préconise les actions suivantes :
Aider à la prise en compte de la réglementation « REACh » par :
> une aide pour les PME en termes d’audit des entreprises et de conseil stratégique,
> un soutien à des actions visant à rechercher des produits de substitution aux
substances chimiques dangereuses et interdites par le règlement "REACh".
Soutenir la mise en application de notre recherche fondamentale en ciblant des
créneaux, la chimie du glycérol notamment.
Encourager le développement des bio-procédés.
Identifi er les moyens par lesquels la chimie régionale peut sécuriser ses
approvisionnements énergétiques à un coût raisonnable, le coût de l’énergie étant
une donnée fondamentale pour ce secteur.
"En s'appuyant sur l'excellence de la
recherche régionale dans la chimie
du végétal et le foisonnement de
technologies nouvelles (bioprocédés,
procédés en continu, biocapteurs…),
les entreprises adhérentes du Cluster
Chimie Verte ont l'ambition de prendre
une part signifi cative du marché de la
chimie du carbone renouvelable."
Cédric Cabanes, CLUSTER CHIMIE VERTE, AGRONUTRITION
Note de mutation #4
p. 35
3.3. Le Big Data
Grâce au web et à la multitude
de capteurs de toutes sortes, le
volume et la variété des données
informatiques collectées et
stockées par des particuliers, des acteurs
publics, des industriels, des applications
informatiques qui regroupent des
communautés d’utilisateurs à l’échelle
de la planète… explosent ! C'est ce que
l'on appelle le Big Data20. Toutes ces
données (messages, documents, images,
vidéos…) alimentent d’immenses banques
de données, stockées dans des espaces
informatiques de grande taille.
L’intérêt ? La capacité à produire des
informations statistiques de très grande
ampleur et d’en tirer des modèles relatifs
aux comportements, aux tendances, aux
opinions, etc. Ainsi, le Big data trouve
des applications dans des domaines aussi
divers que la santé (apparition/diffusion
des épidémies, corrélations symptômes/
maladies), les services collectifs (transports,
enseignement), les études d’opinion et
de consommation, la rationalisation des
consommations énergétiques, la recherche
scientifi que (astronomie, biologie), etc.
Le Big data est en voie de développement
accéléré avec divers enjeux sociétaux,
techniques, scientifi ques et conduit à
l’émergence d’une nouvelle activité
économique et donc de nouveaux métiers.
20. Commissariat général à la stratégie et à la
prospective, « Analyse des big data - Quels usages, quels
défis ? », Marie-Pierre Hamel et David Marguerit, 2013
« Dans notre activité, à la base électrique
et mécanique, une mutation importante
des métiers est en train de se produire. Le
Responsable de la R&D était jusqu’à présent un
mécanicien, il sera demain un informaticien. »
Michel Hibon, GROUPE CAHORS
>> Le Club d’analyse économique préconise les
actions suivantes :
Développer, à destination des entreprises, des
formations :
> techniques, sur la gestion des données
dynamiques, hétérogènes et volumineuses, qui
intègrent à la fois l’informatique, la modélisation,
ainsi que la maîtrise du domaine d’application.
> en sciences humaines, sur les aspects économiques,
sociologiques et juridiques de l’exploitation des
données (propriété intellectuelle, partage de la
valeur créée…).
> sur la cybersécurité.
Soutenir la mise en place de démonstrateur(s) au sein
de secteur(s) applicatif(s) (espace, agro-industries,
santé, etc.), en lien avec le pôle de compétitivité
concerné, pour l’usage et le traitement de données
(exemple : l’exploitation de données GMES issues du
satellitaire avec des applications possibles pour la
surveillance des avions en temps réel).
La mise en œuvre de ce règlement
s'applique selon plusieurs phases
d'enregistrement, jusqu'en 2018. Depuis
le 1er juin 2013, les industriels doivent se
plier à la dernière phase d'enregistrement,
celle des substances produites ou importées
en quantité supérieure à 1 tonne / an.
Cette tranche concerne de loin le plus
grand nombre de substances, entre 25 000
et 50 000, et impactera donc davantage
d’entreprises, notamment les PME.
3.4. Les objets communicants
Un objet communicant est un objet
doté de la capacité d’échanger des
informations avec un autre objet.
Les progrès continus en microélec-
tronique et réseaux de capteurs permettent
maintenant d’envisager le déploiement de
services sécurisés et optimisés, distribués
sur des réseaux d’objets communicants,
intelligents et interconnectés. C’est l’Internet
des Objets21.
En effet, le déploiement d’une nouvelle
génération d’objets interconnectés dotés de
capacités de communication, de détection
et d’activation (réseaux de transport
d’information sans fi l, RFID, WSAN, etc.)
conduit à une révolution en termes de
création de services. Leur omniprésence
dans notre environnement va profondément
changer notre façon d’agir sur ce dernier,
comme par exemple dans les villes (« smart
cities »), les transports (fl ux, abonnement…),
l’automobile (capteurs pour le contrôle du
freinage ou des trajectoires), l’aéronautique
(cabine communicante, liaisons sol-
cockpit…), l’énergie (compteur intelligent,
prise intelligente, suivi et optimisation des
consommations), le médical (diagnostic à
distance, assistance, suivi, contrôle…), le
commerce (étiquette RFID), la banque (carte
à puce sans contact), etc.
Midi-Pyrénées, 1ère région après l’Ile
de-France pour les TIC (informatique,
électronique et télécommunications), avec
5 300 entreprises et 34 000 emplois,
doit se positionner sur cette mutation et
relever les défi s posés par la conception,
l’intégration et la mise en réseaux des objets
ou systèmes communicants (compatibilité
des protocoles de communication) ainsi que
la gestion des services.
Note de mutation #4
p. 36
16. Livre Blanc « Objets communicants et Internet des
Objets », Association des Instituts Carnot, 2011.
« Nous repensons nos abris, jusqu’alors
assez imperméables à la domotique,
pour en faire des objets connectés,
avec plus d’intelligence au service de
la sécurité et du confort : ventilation
automatique, manipulation à
distance... »
François–Xavier Desgrippes, ABRISUD
>> Le Club d’analyse économique préconise les actions suivantes :
Proposer aux industriels des territoires d’expérimentation, notamment sur la smart
city, le transport intelligent, le bâtiment et la maison intelligente, les services à la
personne (médicaux, autonomie, loisirs, etc.)… en lien avec les pôles de compétitivité
et clusters concernés.
Soutenir une action collective sur « l’avion communicant » (systèmes de
communication, systèmes embarqués critiques, géolocalisation, gestion de trafi c,
communication cockpit-sol…) en lien avec l’IRT Saint-Exupéry.
Note de mutation #4
p. 37
3.5. La maîtrise de l’énergie et les réseaux intelligents
Les enjeux énergétiques renvoient
autant à la maitrise du coût, à la
sécurisation et à l’indépendance
énergétique qu’à une problématique
d’épuisement progressif des réserves
d’hydrocarbures dont dépend très
largement notre économie et, en
particulier, l’un des secteurs clés de notre
industrie : le secteur des transports.
C’est donc à la fois un enjeu sociétal
fort et une opportunité formidable pour
nos entreprises qui développent des
technologies ou des services visant à la
maîtrise de l’énergie. Dans leurs travaux, les
membres du Club d’analyse économique ont
proposé un ensemble de réponses possibles
autour de la maitrise de la consommation et
de la gestion des fl ux à l’échelle d’un objet
ou d’un réseau et ce, dans deux domaines :
les transports et le bâtiment.
Dans les transports, l’accent a été mis
sur les nouveaux modes de motorisation
et les défi s associés : développement
de l’énergie électrique et/ou hybride
(notamment dans l’automobile et le
ferroviaire22), la gestion de l’énergie et le
stockage d’énergie embarquée (batteries)
et au-delà du moteur ou du véhicule, les
infrastructures de recharge. Ces dernières
soulèvent également des problématiques de
Conduite automatique - Continental Automotive
22. Le volet aéronautique avec « l’avion plus
électrique » a été traité au paragraphe 2.1.1.
fi nancement, de normalisation des prises
et des bornes de recharge, d’aménagement
urbain ou encore d’impact des charges sur
les réseaux électriques.
Dans le domaine du bâtiment, l’axe
débattu a été celui de la performance et
de la rénovation énergétique (conception,
matériaux, énergie, domotique,
équipements, services, …) et en particulier
les aspects suivants : isolation, intégration
de sources d’énergie multiples, systèmes de
chauffage et climatisation plus vertueux,
stockage de l’énergie (volants inertiels),
bâtiment à énergie positive, interfaces
de pilotage et de régulation de l’énergie
(réseaux intelligents).
Enfi n, au cœur du débat sur la transition
énergétique23, il a été rappelé la nécessité
de mettre en œuvre de nouveaux
modèles économiques pour aller vers
de la production décentralisée, de
l’autoproduction d’énergies renouvelables
(capacité des entreprises à produire elles-
mêmes leur énergie à un coût équivalent
à celui du réseau, voire inférieur), de
l’autoconsommation d’énergies, des outils
de gestion des bâtiments intelligents et des
infrastructures associées.
23. Voir également Note n°1 du Club d'analyse économique « La transition énergétique dans les entreprises de Midi-Pyrénées », 2013.
Note de mutation #4
p. 38
« La recharge rapide d'un véhicule
électrique représenterait l'équivalent
de la consommation de plusieurs
habitations. Le véhicule électrique est
un élément très important à prendre en
compte pour le futur des réseaux. »
Michel Hibon, GROUPE CAHORS
« L’industrie aérospatiale a mis
au point, au cours du temps, des
technologies spécifi ques d’isolation
performantes. Certaines d’entre-elles
pourraient être reprises et intégrées
dans le bâtiment du futur et dans les
processus de rénovation énergétique
du bâti qui restent encore à inventer. »
Christian Poncet, EDF
>> Le Club d’analyse économique préconise les actions suivantes :
Positionner la région comme un centre d’excellence intersectoriel « électronique
de puissance » et favoriser les démarches visant à accélérer la transformation du
potentiel R&D de la région en produits et services nouveaux, en lien notamment avec
la plate-forme Primes.
Développer les formations liées au bâtiment intelligent et à la gestion de la
multiplicité des sources d’énergie.
Favoriser le transfert de technologies de l’aérospatiale vers le bâtiment (isolation,
connectique…).
Note de mutation #4
p. 39
3.6. L’augmentation de l’espérance de vie
L’augmentation de l’espérance de
vie est une tendance lourde de
l’évolution démographique des
pays industrialisés, notamment
en Europe, même si ce phénomène
touchera de plus en plus les pays en
développement rapide comme la Chine,
l’Inde ou les pays de la rive sud de la
Méditerranée.
Cette tendance soulève des questions
sociétales importantes autour, par exemple,
de notre système de protection sociale
(santé, retraite, dépendance). Mais ce sont
les attentes marché comme « vivre plus
longtemps en bonne santé » ou encore
« garder son autonomie et ses capacités »
qui sont davantage ressorties des débats.
Cette mutation ne concerne donc pas
seulement le secteur médico-social. Elle
interroge aussi d’autres secteurs d’activités
qui peuvent proposer leurs technologies ou
leurs services pour mieux gérer l’autonomie,
l’assistance ou encore le bien-être. Dès lors,
de nombreux secteurs sont concernés : le
bâtiment (adaptation et sécurisation), la
santé (prévention, matériels de maintien
à domicile, téléassistance..), le tourisme
(séjours séniors), l’agro-alimentaire
(nutrition), la cosmétique (anti-âge), les
transports, la domotique etc.
« Concernant le maintien à domicile,
il y a encore énormément de
choses à faire et à préciser. Les
technologies sont en grande partie
disponibles. Cette thématique s'intègre
parfaitement dans les innovations
attendues pour le bâtiment intelligent.
Il faut toutefois consolider le modèle
économique en France. »
Gilles Charier, PÔLE DERBI
24. En savoir plus sur : http://www.solidages21.org/?post_type=fiche_projet&p=405
>> Le Club d’analyse économique
préconise les actions suivantes :
Soutenir une manifestation annuelle,
un salon du « mieux vieillir », lieu
pour découvrir les innovations, les
tendances et les acteurs du domaine.
Encourager l’émergence de
territoires d’expérimentation autour
de l’habitat et du cadre de vie, à
la fois sur le logement connecté
et la domotique, ainsi que sur un
urbanisme qui favoriserait les
relations intergénérationnelles.
Sur ce dernier point, il s’agit de
rapprocher les générations par
la conception d'un nouveau type
d'urbanisme, mêlant habitations,
accueil de jour pour les aînés, halte-
garderie et espaces partagés (ex. :
commune de Saint-Apollinaire en
Bourgogne24)
Note de mutation #4
p. 40
Schéma synthétique
des mutations identifi ées4.Les travaux du Club d’analyse économique
ont permis de dégager 21 mutations, selon les
quatre grandes catégories défi nies.
Mutations
Technologiques
Filière Aéronautique « L’avion plus électrique »« Les matériaux composites » « L’avion communiquant »
Filière Espace« Les nouveaux modes de propulsion »« Les nano-satellites »
Filière Agro-industries« L’agriculture de précision »
Filière Santé, Biotechnologies, Cosmétique« Les nouveaux dispositifs médicaux »
Transversales :« La fabrication additive »« La Chimie Verte »« Le Big Data »« Les objets communicants »« La maîtrise de l’énergie et les réseaux
intelligents »
Marché
Filière Espace
« Les applications spatiales »
Filière Agro-industries
« La valorisation des coproduits »
Filière Santé, Biotechnologies, Cosmétique
« Les alicaments »
Organisationnelles
Filière Aéronautique« L’évolution des relations entre le principal donneur d’ordre et ses fournisseurs ou sous-traitants »
Filière Espace« Les nouveaux modes de propulsion »
Filière Agro-industries« La gestion de l’eau »
Contexte
- réglementaires, démographiques,
spatiales, sociétales -
Filière Espace
« L’indépendance aux règles ITAR »
Filière Agro-industries
« Les nouvelles tendances de consommation et de distribution »
Filière Santé, Biotechnologies, Cosmétique
« L’augmentation de l’espérance de vie »
Note de mutation #4
p. 41
ADEME & RESADA, « Enquête sur les gisements et la valorisation des coproduits issus de l’agro-idustrie »,
2008.
Alcimed. « Tendances et leviers d’innovation en agro-alimentaire », 2013.
Association Aéronautique et Astronautique de France. Jean-Yves GUEDOU, Président de la Commission
« Matériaux », « Des enjeux majeurs dans les matériaux pour structures aéronautiques actuelles et
futures », 27 août 2012.
Association des Instituts Carnot. Livre Blanc « Objets communicants et Internet des Objets », 2011.
CESE. Avis présenté par Jean-Claude Etienne et Christian Corne, « Les enjeux de la prévention en matière
de santé », 2012.
CESER. Avis rapporté par Chantal Gauthier, « Quel futur industriel pour Midi-Pyrénées », 24 juin 2014.
Cluster Chimie verte. « Un nouvel horizon pour la chimie », Dossier de presse, 20 janvier 2014.
Commissariat général à la stratégie et à la prospective. Marie-Pierre Hamel et David Marguerit, « Analyse
des big data. Quels usages, quels défi s ? », 2013.
Conseil d’analyse économique. Gilles Saint-Paul, « Réfl exions sur l’organisation du système de santé »,
Rapport n° 103, 31 décembre 2012.
Frédéric Mazaud. Thèse co-dirigée par Gabriel Colletis et Jean-Pierre Gilly. "De la fi rme sous-traitante
de premier rang à la fi rme-pivot. L'organisation du système productif Airbus", 4 juillet 2007, Université
Toulouse 1.
INSEE. Enquête "La fi lière aéronautique et spatiale en Aquitaine et Midi-Pyrénées", 2013
La Fabrique de l’industrie. Thibaut Bidet-Mayer, Louisa Toubal. A quoi servent les fi lières ?, 2013.
Midi-Pyrénées Expansion. Plaquettes : "Aéronautique en Midi-Pyrénées", 2014 ; "Agro-industries en
Midi-Pyrénées", 2013 ; "Biotechnologies en Midi-Pyrénées", 2012 ; "Cosmétique en Midi-Pyrénées", 2014 ;
"Espace en Midi-Pyrénées", 2014 ; "Les systèmes embarqués en Midi-Pyrénées", 2009 ; "Santé en
Midi-Pyrénées", 2012 ; "TIC en Midi-Pyrénées", 2014.
Ministère du Redressement productif. La nouvelle France industrielle, septembre 2013.
PIPAME. « Prospective sur les dispositifs médicaux : diagnostic et potentialités de développement de la
fi lière », juin 2011.
SITES WEBwww.3af.fr
www.clusterchimieverte.fr/
http://ec.europa.eu/enterprise/sectors/chemicals/reach/index_fr.htm
www.horizon2020.gouv.fr
www.innovation-2030.entreprises.gouv.fr
www.insee.fr
www.midipyrenees.fr
www.midipyrenees-eco.fr
www.pagesvertes-carter.net
http://recherche.cnam.fr/equipes/sciences-industrielles-et-technologies-de-l-information/big-data-
decodage-et-analyse-des-enjeux-661198.kjsp
www.redressement-productif.gouv.fr
www.solidages21.org/?post_type=fi che_projet&p=405
www.trendeo.net/
www.usinenouvelle.com/article/pour-faire-face-a-la-concurrence-airbus-et-safran-reorganisent-leur-
activite-dans-les-lanceurs-spatiaux.N268720
www.usinenouvelle.com/article/toulouse-veut-exploiter-le-fi lon-des-applications-spatiales.N273068
http://wohlersassociates.com/2014report.htm
BIBLIOGRAPHIE
Note de mutation #4
p. 42
ANNEXESDéfi nitions
Secteur d’activités
INSEE : Un secteur regroupe des entreprises de fabrication, de commerce ou de service
qui ont la même activité principale (au regard de la nomenclature d'activité économique
considérée).
Le secteur se défi nit, le plus souvent, par un triptyque associant un marché, un produit, une
technologie (ou ensemble de technologies) dédié(s).
Filière
L’ouvrage « A quoi servent les fi lières ? » souligne l’absence de défi nition universelle, la
fi lière semblant être un concept spécifi quement français.
Dans cet ouvrage, nous trouvons toutefois plusieurs explications/défi nitions de ce que revêt
le terme. D’après André Gauron, il « désigne l’ensemble des relations qui s’établissent entre
des entreprises intervenant dans la production d’un même produit fi ni ».
Dans le Rapport de Mutations 2010 « Vers une stratégie régionale en faveur des activités
transversales » produit dans le cadre du dispositif DRIME, nous nous étions accordés sur
la défi nition suivante : « Une fi lière est un ensemble d’activités reliées entre elles par des
relations amont-aval, de fournisseur à client. Pour illustrer ces catégories, nous avons choisi
comme exemple le secteur automobile (ensemble des constructeurs) ou la fi lière métallique
(ensemble des entreprises depuis l’amont, les activités de production de minerai, la
production de fer ou d’aciers, à la première et deuxième transformation des métaux). »
Mutation
Ruptures pouvant être de différentes natures, technologiques, organisationnelles, sociétales,
etc. pouvant affecter signifi cativement le tissu industriel existant et/ou créer de nouvelles
opportunités d’émergence de nouveaux secteurs et acteurs.
La notion de mutation s’oppose en partie à celle de crise. En effet, la crise renvoie au passé
(crise d’un mode antérieur de régulation des activités), alors que la mutation concerne
l’avenir. Les deux perspectives sont en partie liées en ce que les structures économiques
et sociales héritées du passé peuvent bloquer ou retarder les mutations susceptibles de
s’engager.
Note de mutation #4
p. 43
© Photos
p. 5 - Rémi Benoît, Région Midi-Pyrénées/
Olivier Schwartz, Liebherr Aerospace
p. 9 - Amélie Béduer / LAAS-CNRS
p. 16 - Liebherr Aerospace Toulouse
p. 17 - EADS
p. 21 - Pierre Jalby/Thales Alenia Space
p. 25 - ESA/Philippe Sébirot, 2009
p. 27 - Gaillac Foie gras
p. 29 - Eric Lefebvre/Télémédecine
p. 32 - Artilect Fablab Toulouse
p. 35 - Edelweiss - Fotolia
p. 37 - Continental Automated Driving
Les membres du Club d’analyse économique :
André BENHAMOU (Président du Club d’analyse économique), Philippe BARDET
(Rockwell Collins France), Daniel BENCHIMOL (Eurogiciel), Sophie BERDOUES-COUDOUY
(BERDOUES Parfums et Cosmétiques), Patrick BERGER (Banque de France), Denis BLANC
(Freescale Semiconductors), Philippe BLANC (MAF Roda), Olivier BOURDET-PEES (Plaimont
Producteurs), Xavier BOURGERIE (Thales Avionics), Jacques BOYÉ (Paul Boyé Technologies),
Cédric CABANES (Agronutrition), Jean-Luc CANDELON (Scopelec), Philippe CARRÉ (3A Coop),
Robert CASTAGNAC (Préfecture de Région), Bruno CAVAGNE (GIESPER), Gilles CHARIER (Pôle
Derbi), Gabriel COLLETIS (Lereps/Université Toulouse I), Michel CORBARIEU (Dendris), Eric
de SAINTIGNON (Airbus Defence & Space), François-Xavier DESGRIPPES (Abrisud), Christian
DESMOULINS (Actia), Mickaël EHMANN (Nataïs), Jean-Michel ESPENAN (Polymem), Pierre
FLEURY (Alstom Transport), Pierre GACHES (Gaches Chimie), Frédéric GRANGE (Laboratoire
Biocos), Alain GUICHOUX (Pôle Agri Sud-Ouest Innovation), Michel HIBON (Groupe Cahors),
Martine JOANNES (Argene Biomérieux), Antoine JOUIN (Continental Automotive France),
Christian LAFFONT (Dribbling Underwear), Olivier LAMARQUE (Pierre Fabre), Jérôme
LAVENAC (Boostec), Jean-Luc LE DELLIOU (Spie Sud-Ouest), Sylvie LEFEBVRE (ATR),
Jean-Pierre MADIER (Magellium), Jean-Luc MAIGNE (Liebherr Aerospace), Jean-Claude
MAILLARD (Figeac Aéro), Marin MIGNOT (Sogeti High Tech), Pierre MONSAN (CCRRDT, Comité
Consultatif Régional pour la Recherche et le Développement Technologique), Yvan LE
NAOUR (Aeroconseil Groupe AKKA Technologies), Mickaël ODIER (Tenesol), Bernard PAULRÉ
(Université Paris I), Marc PÉRÉ (Pôle Aerospace Valley), Bernard PLANO (MPE), Christian
PONCET (EDF), Philippe PRIGENT (Pôle Cancer-Bio-Santé), Philippe ROBARDEY (Sogeclair),
Rémi ROUX (Ethiquable), Daniel SEGONDS (RAGT et Pôle Agri Sud-Ouest Innovation), Xavier
TABARY (Sanofi -Aventis), Damien TALBOT (Université Bordeaux), Philippe TOUYAROT
(Groupe Fauché), Jean-Pierre VIALANEX (Thales Alenia Space), équipes Région, MPI et MPE.
Club animé par Cynthia VISENTIN, Midi-Pyrénées Expansion.
Nous tenons à remercier également pour les entretiens accordés ou les contributions
individuelles : Delphine CARRONNIER (IRT Saint-Exupéry), Gabriel COLLETIS (Université
Toulouse I), Pierre FLEURY (Alstom Transport), Christian LAFFONT (Dribbling Underwear),
Josiane MOTHE (IRIT - Institut de Recherche en Informatique de Toulouse), Bernard PAULRÉ
(Université Paris I), Marc PIRCHER (CNES), Marc PÉRÉ (Pôle Aerospace Valley), Christian
PONCET (EDF), Philippe PRIGENT (Pôle Cancer-Bio-Santé), Guillaume ROUBICHOU (Spie
Sud-Ouest), Daniel SEGONDS (RAGT et Pôle Agri Sud-Ouest Innovation) et Damien TALBOT
(Université Bordeaux).
Midi-Pyrénées Expansion
Immeuble Le Belvédère
11, bd des Récollets ∧ CS 97802
31078 Toulouse Cedex 4 ∧ France
MPE Intégrateur de toutes les réussites économiques
www.midipyrenees-expansion.fr
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