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Marie-Claude BomselEn collaboration

avec Béatrice Madeline

Mon histoire naturelleVétérinaire auprès des animaux sauvages

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© Flammarion, Paris, 201687, quai Panhard-et-Levassor

75647 Paris Cedex 13Tous droits réservés

ISBN : 978-2-0813-5212-4

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À ma famille, mes amis, mes animaux

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Chapitre 1

LA FILLE DE VERSAILLES SPORTS

Je suis née dans une drôle de famille, une famillefantasque qui trouverait facilement place dans unesérie télé décalée. Avec, dans le rôle principal, unemère « nature », insolite, éprise de grand air et de« camping sauvage » qui, accompagnée d'un mêmegroupe d'amis, nous embarque tous les week-endscamper « à la dure », sous des tentes minusculesmontées à la hâte. Été comme hiver, sous la caniculecomme dans la neige, en pleine forêt ou dans lacampagne, parfois agrémentée d'un cours d'eaudans lequel on se baigne quel que soit le temps.Dans un rôle plus secondaire, elle est épaulée parmon père, lui aussi personnage baroque, et quelquepeu antinomique : un homme curieux de culture,féru de musées et de peinture, se définissant, parprovocation, comme marchand d'articles de sport !Il n'en suit pas moins les expéditions de sa femme etde ses enfants, entourés d'une petite troupe hétéro-clite, ces figures et figurants de notre saga familiale.

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Je n'ai jamais su comment mes parents se sontrencontrés, je ne leur ai jamais demandé et ils nem'en ont jamais parlé. Des empotés du sentiment,des taiseux de l'affectif, voici bien l'une desmarques de la fabrique « bobo », comme on sur-nomme notre famille à l'époque : Bomsel, bobo…Jacques et Jeanine, mes géniteurs, forment un tan-dem surprenant, au sens propre du terme, juchésqu'ils sont sur cet invraisemblable vélo à deuxplaces qu'ils enfourchent parfois pour rejoindrenotre très rustique lieu de villégiature de fin desemaine. Ils se chamaillent sans cesse et pédalentde concert tandis que nous roulons derrière, monfrère et moi, tant bien que mal. Lorsqu'il nous fautprendre la voiture, une sempiternelle « poubelle »,pour nous rendre plus loin, le couple trouve tou-jours dans la lecture des cartes et les erreurs qui endécoulent le moyen d'affirmer sa différence…

Drôle de tandem aussi que je forme avec monfrère Jean-Claude, âgé de dix-sept mois de plus quemoi. Enfants nés trop proches, nous ne nous sommesjamais bien entendus ; peut-être ai-je parfois eul'impression d'être un avatar… Jean-Claude, puisMarie-Claude, mes parents ne s'étaient pas tropfatigués pour me chercher un prénom. Douze ansplus tard, lorsque ma mère est de nouveau enceinte,je lui demande donc si, en cas de naissance d'unefille, elle compte baptiser le bébé Reine-Claude…Une des camarades de son groupe d'inséparablesamis ne s'appelle-t‑elle pas Reine ? Quelque peu aga-cée, elle me réplique que je n'ai qu'à lui trouver unprénom moi-même. Ma sœur cadette, la benjamine

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de notre famille, s'appelle donc Joëlle, prénom d'unde mes copains d'école. Et nous nous adorons !

Nos parents sont comme chien et chat. Ils s'accom-modent de leurs différences. Mon père est issu d'unefamille aisée et bourgeoise, où l'on cultive autantl'originalité que le goût des arts ; c'est ainsi qu'entredeux sorties naturalistes (et naturistes), j'ai croisédans l'antre de mon grand-père le farouche regardd'André Breton et appréhendé ainsi un zeste de sur-réalisme. Rien à voir avec ma mère, fille d'une insti-tutrice laïque de la grande époque, farouchement degauche, dotée d'une redoutable morale janséniste etdéjà féministe. Malgré − ou peut-être à cause de −

l'éducation rigide qu'elle a reçue, ma mère a un côtéfolklorique, écologiste avant l'heure et totalementanticonformiste. Nous vivons dans une maison auChesnay, jouxtant la très traditionaliste ville deVersailles : en ce temps-là, c'est encore la campagne,il y a des champs alentour. On y glane même despommes de terre après la récolte. Et de mon enfancece sont d'abord ces effluves qui me reviennent, desodeurs de terre, de feux de bois, d'encre, de colled'écolière (celle qui sentait l'amande amère) ou dessenteurs d'animaux… surtout, je dois bien l'avouer,d'excréments d'animaux.

Car nous avons toujours énormément de bes-tioles chez nous : cinq ou six chats, un ou deuxchiens, voilà pour la base, le quotidien. Les autresvont et viennent en fonction des circonstances. Il ya ceux que je rapporte de nos escapades champêtres,des serpents ramassés se chauffant aux bords deroutes et, au gré de nos sorties, des corbeaux, desmerles, des hérissons, des mulots, une chouette

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borgne blessée à l'aile que mon père a récupérée etramenée à la maison pour la soigner. Par reconnais-sance, celle-ci file s'installer sous le plancher de lachambre de mes parents qu'elle réveille par seshululements nocturnes et parfume l'étage des restesavariés des morceaux de viande que je lui sers avecune trop grande prodigalité…Obstinée et surtout idéaliste, je veux à tout

prix faire cohabiter tout ce petit monde anima-lier dans ma chambre. Bien sûr, les intéressés nel'entendent pas de cette façon, et l'harmonie estloin de régner dans mon bestiaire ! J'entreprendsalors de faire de la pédagogie auprès de mes chats,que je vois sans cesse occuper à fureter dans lesrecoins ou enclos fabriqués de bric et de broc, avecl'envie non dissimulée de consommer tout oupartie de mes pensionnaires. « Ayez de bonnesmanières », leur dis-je… Sans doute sur un ton unrien versaillais… Et d'ajouter : « Il est impossibleque vous, mes gentils animaux, vous ne puissiezpas vous entendre. » Mon rêve secret, celui quim'habitera toute mon enfance – et même, disons-le, un peu au-delà… –, étant d'incarner une sortede Blanche-Neige, entourée de toute la faune desbois qui vient lui manger dans la main et sautillerautour d'elle en lui faisant la fête…

Hélas, trois fois hélas, je découvre très tôt, enessayant de régenter mon petit univers, que les ani-maux se fichent bien des bonnes manières et pos-sèdent leurs propres codes… dont je n'ai pasencore, bien sûr, la clé. La seule chose qui trouveécho à leurs oreilles est la vision d'un bon souper.Je les trouve bien ingrats de profiter ainsi du gîte et

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du couvert sans se conformer au rituel de la bonnesociété. Quant à Blanche-Neige, reine des bois, elleprend un sacré coup au moral.

D'autant que mon petit paradis animalier est loinde faire l'unanimité au sein de la famille. Certainsde mes pensionnaires s'échappent, tels les corbeaux,qui me font ainsi la démonstration de leur grandeintelligence. Plusieurs fois de suite, l'un de ces vola-tiles pénètre dans la chambre de mon frère, y déposedes fientes sur ses papiers ou embarque dans le jar-din ses révisions soigneusement annotées. L'und'entre eux se spécialise à son niveau dans la « luttecontre les nuisibles » et picore les puces des chatsqui se couchent sur le côté pour se faire épouillertout en surveillant du coin de l'œil le gros bec ducorvidé. Un autre file dans le jardin d'un voisin quiplante méthodiquement des poireaux et les arracheau fur et à mesure qu'il les repique. Entre deuxhoquets de rire, ma mère m'oblige à m'excuser. Ellesera moins tolérante quand la troupe de hamsterss'installera pour faire son nid dans ses chaussures !

Et puis il y a les drames. Quelques-uns de noschiens se battent, exaspérés par les effluves deces proies potentielles qui ne leur sont pourtantpas destinées. J'essaye d'intervenir, me fais mordreet reçois en prime une fessée pour « interventionnon appropriée dans un conflit qui ne me concernepas ». Autrement reformulé un peu plus tard parma mère : « C'est bien fait pour toi. » Malgré mes« bons soins » (en fait, probablement inadaptés, endépit de tout ce que je lis déjà sur les animaux),certains de mes petits protégés meurent. Alors biensûr, je pleure en abondance, ce qui est d'ailleurs

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l'une de mes caractéristiques. Après quoi je mecharge des enterrements au fond du jardin avecde menus objets, bijoux ou colifichets, parfois« empruntés » à la famille, mais me semblant repré-sentatifs de la mémoire de mes animaux. Mon frères'agace de tout ce « cinéma » et nous nous battonsjusqu'à ce qu'une bonne tape de ma mère tempèrenotre ardeur belliqueuse.

Ferme mais généreuse, celle-ci supporte assezstoïquement mes folies animalières. Elle m'obligequand même à aérer et nettoyer les « écuriesd'Augias » régulièrement tout en m'assénant qu'unbrin de culture ne fait pas de mal. Jusqu'au jour oùje rapporte à la maison des pigeons ramiers, roucou-lant à tue-tête. Allez savoir pourquoi, ce jour-là, elleen a plus qu'assez de mes bestioles. Elle en vientaux menaces. Armée d'une boîte de petits pois, elledéclare froidement : « Si tu ne fais pas quelquechose, ils passent à la casserole ! » Je suis épouvan-tée. Réflexion faite, elle avait sans doute mal dormià cause des incessants hululements de la chouettequi réclamait la compagnie d'un mâle pour la sai-son. Toujours est-il que je relâche mes tourtereaux.Ils ne m'en voudront pas, puisque le soir même ilsreviendront frapper au carreau de ma chambre-pigeonnier.

Tout cela forme un joyeux capharnaüm, qui sym-bolise assez bien ce qu'est ma petite enfance : unvaste espace de liberté. Je suis véritablement la prin-cesse (toujours mon côté versaillais !). Mais monroyaume, ce sont les bois et les jardins autour, etmes sujets tous leurs petits habitants… qui nereconnaissent guère, il faut bien le dire, mon

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autorité. Tous les week-ends donc, quel que soit letemps, nous partons faire du camping sauvage dansles forêts de la région. Quand il neige, nous dormonsdans les grottes, et il faut casser la glace pour trouverde l'eau ; je me souviens même avoir sauté dans laMarne presque gelée en plein mois de février ! Bienimmunisés par ce traitement plus que tonifiant, nousne sommes jamais malades. Toutes ces expéditionsdans la nature, nous les faisons accompagnésd'amis écolos et naturistes. Ils forment une véritablebande ou plutôt un « ramassis de gens bizarres »comme les dénomme ironiquement ma mère, pour-tant ravie de leur compagnie. Il y en a toujoursquelques-uns à la maison, qui du coup fait nonseulement ménagerie (ma chambre) mais aussiauberge espagnole. Comme dans les chansons despoètes, la clé est sur la porte, il n'y a qu'à entrer. Iln'est pas rare au petit matin de trouver un ou deux« amis » de plus que la veille au soir, couchés dansun duvet dans l'entrée, « pour ne pas déranger ».

Accueillante mais pas fée du logis, lassée de la« routine de la ménagère », ma mère prend assez vitela décision de ne pas faire de menus journaliers. Quechacun se débrouille ! Les jours « avec », commeelle est malgré tout excellente cuisinière, elle noussert des mets de choix. Les jours « sans », donc, pasde repas quotidiens pris en famille, nous piochonstout comme nos « invités » à notre guise dans leréfrigérateur. Parfois certains tentent des expé-riences culinaires, assez exotiques pour l'époque.C'est ainsi que je goûte au kéfir, quand le bocaloublié n'explose pas par excès de fermentation.J'avale des yaourts périmés, je me nourris de pain

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perdu confectionné pour « tenir ». Mon père, lui,n'en a cure : il se promène en croquant des bottes decresson, son plat préféré, quelquefois poursuivi parl'un de mes rongeurs échappé qui grignote fébrile-ment les restes.

Un soir par semaine − le mercredi me semble-t‑il −, c'est piscine pour tout le monde. Naturiste,bien entendu, puisque la philosophie maternellel'impose. On va donc se baigner, toujours en bande,« cul nu » dans l'une des rares piscines de Paris quiaccueille alors les « non-textiles ». De ces séancesde naturisme, j'ai gardé une indéfectible pudeur quime jouera des tours par la suite.

Bien avant la mode des gîtes ruraux et autres, mamère a aussi inventé, à sa manière, le concept devacances à la ferme. Jusqu'à mon entrée en sixième,elle nous envoie pour les mois d'été, mon frère etmoi, en Bourgogne, dans la maison de notre nou-nou. Cette femme, exceptionnellement patiente etattentive, habite au Chesnay, juste en face de lamaison familiale. Nous y sommes fréquemment« déposés » et elle est chargée, entre autres, deveiller avec moi au bon état de mes bestioles.Originaire de Semur-en-Auxois, elle y a toujoursgardé sa minuscule maison et j'ai encore aujour-d'hui un souvenir émerveillé de cette jolie ville for-tifiée. Il y a toujours un paquet d'enfants chez ellepour les vacances, sept ou huit : ses propres petits-enfants, mon frère et moi, ma sœur plus tard etd'autres venus aussi passer l'été. Nous dormonsdans l'unique pièce d'en bas, aménagée en vastedortoir. Sauf moi, puisque je suis la « pisseuse » :pour éviter de réveiller tout le monde avec mes

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besoins nocturnes, « mamie » − tout le mondel'appelle ainsi − me fait parfois dormir avec elle,dans sa chambre, près du « seau de toilette ». Jedéteste cela, passer la nuit aux côtés de cette femmeâgée qui ronfle très fort, et je m'évertue à lui flan-quer des coups de pied qui la laissent de marbre !

À ceci près, ces vacances à la campagne, danscette jolie région de Bourgogne, sont merveilleuses :nous vivons dans une ruelle, empruntée principale-ment par des tracteurs ou des voitures à chevaux quiroulent au pas par habitude. Libre de mes mouve-ments, je cours la campagne, les champs, j'exploreles mares qui à cette époque sont aux confins de laville. Naturellement, je m'y attarde pour attraperdes grenouilles attirées avec des chiffons rougesagités devant elles ou recueillir des têtards grâce àune épuisette de fortune : la passoire subtilisée ànotre bonne nounou. Et je passe des heures à espérervoir sauter ces pauvres batraciens, consciencieuse-ment arrosés mais terrifiés. Ou à attendre la méta-morphose fort improbable des têtards placés dansune cuvette d'eau boueuse. Heureusement poureux, ma patience a des limites et celle de ma nounouencore plus ! Je suis régulièrement sommée d'allerremettre mes prisonniers à l'eau avant que mescuisses ne rencontrent le martinet ou que celles demes grenouilles ne grillent dans une poêle. Quant àmes élevages d'escargots ou de hannetons, quej'affectionne tout particulièrement, ils disparaissentcomme par magie. J'ai bien ma petite idée là-dessus, et je m'empresse de reconstituer mes éle-vages, à qui il arrive le même sort. Si bien que je

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finis par renoncer avec force pleurs et gémisse-ments, mais mamie a gagné la bataille.

Ces séjours sont l'occasion de faire mon appren-tissage de la vie à la campagne. Je contemple fasci-née l'établi du sabotier d'à côté, je cueille des baiessauvages dans les sentiers avoisinants, me bar-bouillant la figure au grand dam de notre pauvrenounou ; mais surtout je fonce à la ferme voisine oùj'observe attentivement le rituel des moissons…Ah, la vieille moissonneuse-batteuse, les hommesqui enfournent les gerbes, ces bruits stridents del'énorme machine, ces claquements répétés, lesbottes qui roulent comme des têtes tranchées (unepensée pour Louis XVI et Marie-Antoinette !)…Je suis enivrée par l'odeur entêtante des foins,asphyxiée par la poussière. Et je suis heureuse.J'aide maladroitement à la traite de vaches qui mefont savoir leur agacement à coups de sabot biensentis, traîne au pourtour des machines agricoles etreviens couverte de cambouis pour être récurée augant de crin par mamie, exaspérée. Pour moi la« petite parigote », tout est émerveillement, mêmeles saillies des juments que me montrent en glous-sant les jeunes éleveurs, ou le coq sur la poule queje veux à tout prix séparer… Tout naturistes qu'ilsétaient, ni mon père ni ma mère n'ont jamais évoquédevant moi les « choses du sexe », si bien que je suisune fillette aussi prude qu'ignorante.Forcément, les membres de la famille de mon

père, quelque peu marqués de l'empreinte bour-geoise et versaillaise, assistent à ce spectacle d'unœil assez critique. Mais, malgré leur réprobationsur bien des aspects de l'éducation que nous

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prodiguent mes parents, ils nourrissent une certaineadmiration à l'égard de ma mère, une femme d'unegrande sagacité et exceptionnellement tenace.Ces qualités font taire leurs critiques, et au fondils interviennent assez peu dans ce mode de vie auxantipodes du leur. Mon grand-père tente bien deremettre un peu d'ordre et de convenance dans toutcela en nous emmenant passer un mois par an enSuisse, flanqués d'une nurse anglaise. Nous des-cendons dans de grands hôtels, où nous sommesservis comme des petits princes, policés, polis,enfin civilisés. La Suisse devient pour moi (ce quin'est pas d'une très grande originalité, mais lesenfants adorent les poncifs) synonyme de richesse,puisque la vie que j'y mène n'a rien à voir avec labohème du Chesnay. C'est même devenu monpays préféré, au moins dans mes devoirs scolaires.Chaque année, c'est le même rituel, à la rentréenous devons rendre une composition « racontantnos vacances » : sous ma plume peu avare declichés, je décris le « pays du fromage, du chocolatet des banques ». Aspirant comme tous les enfantsà revêtir le confortable costume du conformisme,j'espère ainsi pouvoir me fondre dans le moule dela bonne éducation. Car je me vois mal relater parécrit, dans mes devoirs, à mes maîtres et camaradesd'école que je me promène toute nue dans les boisou que je farfouille dans les mares pour y chercherdes batraciens gluants et glissants.

De temps à autre, les vacances se passent encompagnie de ma grand-mère maternelle, une insti-tutrice divorcée (ce qui est fort peu courant àl'époque), qui nous emmène avec une petite troupe

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de cousins en Bretagne. Bien entendu, toujoursprompts à profiter de ce « regroupement familial »,et ainsi redevenir libres de leurs faits et gestes, mesparents sont ravis d'accepter l'invitation lorsqu'ellese présente. Blessée par le regard des bien-pensantsqui l'entourent − « une femme démariée », pensezdonc −, la mère de ma mère est pourtant juste,morale et moralisatrice plus que de raison. Moi, jerenâcle un peu : loin des montagnes helvètes et deses palaces, je joue dans le sable à ce que j'appelle-rai toujours « seau seau pépelle », tant ces activitésmaritimes me semblent ridicules. Je déteste immé-diatement la plage, la mer, car je n'y découvre pasautant d'animaux qu'à la campagne, si ce n'est lesdrôles de phoques huilés, échoués sur leurs ser-viettes de bain. En plus, je suis habituée à vivretoute déguenillée, dans la plus grande liberté corpo-relle, et je supporte mal le maillot mouillé, le sablequi gratte, les vagues qui me repoussent. Je trouvela mer trop salée, peu propice (dans mon immenseignorance juvénile) à une quelconque forme de vie.Et, fidèle à moi-même, je pleurniche systématique-ment quand l'un de mes cousins me pousse à l'eaupour rigoler, au lieu de me prendre au jeu. Mon peude goût pour ces vacances bretonnes fait que je suissouvent confiée à ma tante Madeleine, la sœurcadette de ma mère, une femme très enjouée quiaide ma grand-mère dans ses projets de garderiefamiliale et qui continuera à accueillir la tribu à l'îlede Ré.

Une autre épreuve de ces séjours en bord de mer,outre la plage, le sable et les vagues, c'est la cuissondes crabes. Je fais encore des cauchemars dans

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lesquels je vois la pauvre bête cherchant à souleverle couvercle de la marmite, pour échapper à cetenfer qui va inévitablement l'ébouillanter. J'entre-prends d'essayer de convaincre ma tante Madeleinequ'elle inflige une souffrance horrible à ces crusta-cés en les faisant cuire ainsi, à petit feu, après lesavoir placés dans l'eau froide. Je déchiffre de vieuxlivres pour affûter mes arguments, ce qui l'amuseau plus haut point. Dès qu'elle tourne le dos, jefonce vers la marmite fumante pour sauver lapauvre bête d'une mort certaine et atroce. Ellehésite entre le rire ou la punition pour tenter de mefaire admettre mon erreur, et rien ne parvient à flé-chir sa détermination à faire cuire malgré tous cesdormeurs ! Il va sans dire que je refuse de goûter àla chair du crabe cuit quand elle m'en offre et quetout le monde se délecte devant moi pour me faireenrager !

Quant à la famille de mon père, elle n'échappepas non plus à son petit grain de folie. Déjà mongrand-père, bibliophile et collectionneur éclairé,avait épousé sa cousine germaine, ce qui à mes yeuxd'enfant est d'un exotisme fou. Cette dernière,parée pour moi d'un grand courage transgressif, aun jour décidé que finalement le monde n'avaitqu'assez peu d'intérêt, et qu'en conséquence elleallait s'en retirer. Concrètement, cela signifie que,peu à peu, elle ne s'est plus levée de son lit. Ellevivait donc couchée, peignait, lisait, faisait de latapisserie ou des « cadavres exquis » surréalistesqu'elle nous énumérait sans sourciller. Elle avaitaussi confié son fils cadet, le jeune frère de monpère, à sa cousine (et donc belle-sœur), la « tante

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Guite », bourgeoise du XVIe arrondissement. Restéesans enfant, cette riche tante s'ennuyait et a donc étéenchantée de pouvoir élever l'enfant de sa parente.Durant mon enfance, elle poursuit ses velléitéséducatives. Elle tente ainsi parfois de corriger l'ins-truction de la branche aînée en nous envoyant sonchauffeur en casquette et livrée nous chercherà l'école, laïque bien sûr, dans une DS noire flam-boyante… Fort heureusement, Fernand est assezmalicieux pour accepter, sur mes instances, dem'attendre loin de la sortie afin qu'aucun de mescamarades ne me voie à ses côtés.Mon père, en épousant ma mère, alors que lui et

elle n'étaient que de très jeunes adultes, a définiti-vement basculé du côté des « excentriques ». Nous,qu'on appelle les « bobos », incarnons parfaitementcette catégorie sociologique qui n'existait pasencore : les bourgeois bohèmes. Mon père en adéjà adopté les codes vestimentaires, mais versionplus bohème que bourgeois : débraillé, habillé devêtements de velours côtelé ou d'articles de sportinvendus, souvent constellés de taches, et chausséde baskets dépareillées…Quand il va en visite danssa famille, dans le XVIe ou aux Champs-Élysées, ilfait un effort et enfile un vieux costume, couvert depoils de chien, qui traîne dans sa voiture au casoù… ! Pour rectifier ce laisser-aller qu'elle jugesévèrement, tante Guite nous sort dans de grandsrestaurants parisiens. Où à son plus profond déses-poir je bois l'eau des jolis bols dorés placés devantmoi, en réalité des rince-doigts. J'apprends aussià reconnaître les divers thés, que je trouve tousamers, dans les salons du bois de Boulogne et à

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faire la révérence avec sa bonne Berthe (toutes sesbonnes avaient obligation, me semble-t‑il alors, des'appeler Berthe), une petite femme chaleureuseavec qui je ris derrière son dos. Ma tante m'emmènevoir toutes les opérettes de Paris pour me formerau « bon goût » musical. Elle serait bien marriede savoir que je n'en retiens que l'entrée sur scènedu percheron dans La Bonne Auberge du Cheval-Blanc. Tante Guite tient aussi à ce que je soishabillée comme une jeune fille du monde : noussommes dans les années 1950, elle m'achète doncdes robes à carreaux bouffantes, chics et chères, quema mère déplisse dès mon retour à la maison etrange dans une « armoire à vanités ». Moi qui aitoujours eu une abondante tignasse frisée, elleentreprend aussi de discipliner ma chevelure et meconduit chez de grands coiffeurs qui méthodique-ment aplanissent ma crinière. Jusqu'à ce que, enrentrant, ma mère la fasse gonfler à nouveau sous lerobinet d'eau froide de l'évier.Est-ce l'eau glacée, l'indignation, la déception ?

Je ne saurais le dire, mais je pleure lors de cesséances éprouvantes. J'aurais tellement voulu fairepartie, à cette époque, du rigide cadre versaillais,endosser ma robe du dimanche et aller à la messe,saluer d'un petit signe les amies vêtues d'un cos-tume empesé, faire la queue à la pâtisserie de lagrande rue, avoir une belle robe de communion :en quelque sorte, me fondre dans la masse bour-geoise ! Mais je ne suis rien de tout cela et jechouine à tout bout de champ. Quelques annéesplus tard, on m'aurait déclarée « hypersensible » eton m'aurait envoyée consulter un psy pour soigner

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mes tristesses. Mais ma mère, loin de cette approche« doltoïsante », applique une autre méthode : lecontre-pied. Devant mes larmes qui coulent, ellefredonne : « Chiale, chiale donc, c'est le refrainde la guenon, de la guenon qui chiale… » Voilàdonc le surnom qu'elle m'a donné : sa « petite gue-non ». À dire vrai, j'en suis enchantée, je trouvecela charmant car, dans les livres de zoologie del'époque que je dévore, je suis ainsi placée touten haut de l'évolution… Ce n'est sans doute paspour la même raison que ma mère me baptise ainsi,mais qu'importe !

Aussi loin qu'il me souvienne, je ne me suisjamais posé tellement de questions sur l'attitude demes parents à l'égard de leurs enfants, que beaucoupjugeront pour le moins désinvolte. Je ne doute pasun instant : je sais qu'ils nous aiment… à leur façon.Ma mère ne console guère, ne réconforte pas, maiselle a un exceptionnel côté protecteur. Une «mamanourse » imposante, c'est comme cela que je la décri-rais : elle me semble inoxydable, un roc contre lesaléas de la vie : un grognement par-ci, une bourradepar-là, mais au moindre problème elle accourt pournous épauler. Son idée fixe, ce qui l'anime, ce n'estpas de nous materner, elle laisse ce soin à biend'autres, y compris des membres de son groupede campeurs, mais elle nous transmet une valeuressentielle : il faut toujours, quelles que soient lescirconstances, faire front. « Quoi qu'il arrive, il fautfaire face », me répète-t‑elle. Se mesurer aux autreset admettre les contrariétés (si possible sans pleurer,et avec moi ce n'est pas gagné !), refuser de fairesouffrir, refuser de voir souffrir, ne pas accepter les

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compromis s'ils apportent de la douleur, et surtoutrester honnête avec soi-même. Un autre principefondamental dans la famille est la laïcité : je la revoisencore, dans notre maison d'enfance, ouvrant grandles fenêtres le vendredi, jour de poisson pour lestrès catholiques versaillais (donc automatiquementde steak pour nous), afin que les effluves de viandeaillent caresser les narines de nos voisins. Unecomédie bon enfant pour leur rappeler notre attache-ment à un principe républicain fondé sur la laïcitéet qui faisait presque sourire le voisinage habitué àtoutes sortes de fantaisies familiales.

C'étaient les leçons de ma mère, des maximesfamiliales aujourd'hui surannées, mais je les ai entête, elles ont guidé bien des choix dans ma vie etdans ma profession de vétérinaire. Des préceptesvus et approuvés par mon père qui aimait à se pla-cer en retrait tout en demeurant vigilant.

La princesse des bois disparaît avec mon entréeen sixième, quand je vais au « lycée de jeunes fillesde Versailles » devenu lycée La Bruyère, où mesparents m'ont inscrite après l'examen d'entrée obli-gatoire à cette époque. Je piaffe d'impatience, ayantdû piétiner deux ans en dernière année d'école pri-maire car à cette époque on n'accepte pas les élèvestrop jeunes en secondaire. Or je savais lire et écrireà cinq ans, entraînée par ma mère et ma grand-mère,militante active de l'école laïque et obligatoire,femme de tête et à poigne qui ne me laissait rienpasser afin que j'acquière de solides bases. Punitionet sermon étaient pour elle signes de bonne instruc-tion. J'alignai donc stoïquement des lignes d'écri-ture, le b.a.-ba, et les exercices de lecture sans

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barguigner auprès de cette maîtresse d'école − etde maison −, puisque, même en vacances, elle nousfaisait travailler. Ma récompense fut immense :j'étais fière et heureuse de pouvoir m'envoler dèscinq ans, grâce à la lecture, vers d'incroyables récitsd'aventures qui me transportaient dans un universenchanté, où bien sûr tous mes animaux s'enten-daient, se léchaient, câlinaient et finalement vivaienttrès vieux et avaient beaucoup de petits… sans quema mère s'en aperçoive et râle !

Mon frère Jean-Claude fréquente lui le lycéeHoche, réservé aux garçons. Cette ségrégation sco-laire aura au moins une vertu : elle facilite grande-ment nos rapports. Nos querelles s'espacent avecl'adolescence, même si Jean-Claude transperce unjour la porte de ma chambre d'un coup de pied aprèsune dispute plus vive que d'habitude. Comme noushabitons relativement loin du lycée, je vais déjeuneret faire mes devoirs le soir chez une autre tante,Yvonne, qui loge à côté du lycée La Bruyère. Au vude son tempérament de feu, tout le monde la sur-nomme « tante Dragon », surnom que Joëlle, encoretrop jeune pour comprendre et tout émerveilléede savoir le prononcer, lui assène au goûter. Pourune fois, le grand âge et la surdité qui en découleont été favorables à l'équilibre familial ! Ma mèreembarque prestement ma petite sœur vers les sucre-ries et au fond de lui-même, ravi, l'oncle Achille,son mari mieux entendant et bienveillant, sauve lamise en prétendant qu'il a perçu « tonton »…La tante Yvonne-Dragon, grande et altière, tou-

jours habillée de sombre, arborant dès qu'elle sortde chez elle un grand chapeau noir, prend en partie

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le relais de mon éducation. Elle et l'oncle Achille,aussi effacé que son épouse est impériale, sontégalement instituteurs à la retraite. Ma grand-tante,puisque c'est la sœur de ma grand-mère mater-nelle, est encore plus à gauche et plus radicale quecette dernière. Austère, frugale, elle cultive soi-gneusement une autre « qualité » : le goût de laprovocation. Ainsi quand nous allons au cinéma,s'il y a une scène de guerre aux « actualités », quiprécèdent le film à l'époque, elle se lève dans lasalle, tempête et vitupère contre les belligérants.Elle n'aime guère La Marseillaise, chant par tropguerrier pour elle, et refuse en conséquence de selever pendant les distributions des prix lorsquel'hymne national retentit en l'honneur de la bonneélève que je suis, et qui monte sur l'estrade cherchersa récompense, partagée entre gêne et fierté. Dotéed'une telle personnalité, la tante Dragon ne passepas inaperçue. Quand elle croise un prêtre en sou-tane, chose fréquente à Versailles, elle ne manquepas de lancer un « à bas la calotte ». Voire, dans lesgrands jours, un «mort aux curés », évidemmentexcessif et incongru dans la bouche de cette paci-fiste convaincue. Plus d'une fois elle me fait honte,et je l'avoue maintenant, moi l'inconditionnelleathée, je suis parfois entrée en douce dans uneéglise, faisant mine d'attendre des copines partiesse confesser, afin de m'excuser auprès du bonDieu, « des fois qu'il existe, » au nom de ma tante.Je lui explique que ce n'est pas sa faute, que sonfils Jean est mort en bas âge et qu'elle en est simeurtrie…

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Table

Chapitre 1. La fille de Versailles Sports . . . . . . 9

Chapitre 2. Les années d'apprentissage . . . . . . 37

Chapitre 3. Les mystères de l'Orient . . . . . . . . . 59

Chapitre 4. L'Afrique en transit . . . . . . . . . . . . . . 79

Chapitre 5. Véto de zoo, un drôle de boulot ! 91

Chapitre 6. La Ménagerie, un zoo pas comme

les autres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107

Chapitre 7. Le star-système chez les animaux 137

Chapitre 8. La jungle médiatique . . . . . . . . . . . . . 159

Chapitre 9. L'Europe des zoos . . . . . . . . . . . . . . . . 175

Chapitre 10. Tant qu'il y aura des médias ! . . 197

Chapitre 11. Vétérinaire globe-trotter… . . . . . . 229

Chapitre 12. Supplique pour des animaux

suppliciés… . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 249

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Cet ouvrage a été mis en page par IGS-CPà L’Isle-d’Espagnac (16)

No d'édition : L.01EBNN000371.N001Dépôt légal : janvier 2016