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1 Supplément au Journal des Enfants du 4 mai 2012 2 antennes 3 ocelles (yeux simples) 2 yeux à facettes Abdomen Dard Thorax 6 pattes 4 ailes 2 mandibules Langue Julie-Christie Vandenbergh T out ce qui bourdonne et qui ressemble à une abeille fait peur à beaucoup d’entre nous. Et pourtant, les abeilles ne sont pas naturellement agressives. Elles n’attaquent que si on les em- bête et qu’elles se sentent en danger ou qu’elles craignent pour leur nid. Les abeilles les plus connues sont les abeilles domestiques (élevées par l’homme) qui vivent dans des ruches et fabriquent le miel. Ces abeilles sont aussi très importantes pour la nature car en butinant, el- les transportent le pollen de fleur en fleur et favorisent ainsi la fécon- dation et la reproduction des plan- tes. Mais il existe quantité d’abeilles sauvages qui transportent aussi du pollen et qui jouent un rôle aussi important que l’abeille domestique pour la reproduction des végétaux. Ces abeilles-là sont beaucoup moins connues. Rien qu’en Belgi- que, on dénombre plus de 370 espè- ces d’abeilles. La plupart sont sau- vages. Des insectes fascinants Dans ce dossier, le Journal des En- fants vous propose de faire connais- sance avec le monde fascinant des abeilles. On vous racontera l’his- toire étonnante d’une abeille sau- vage qui fait son nid dans des co- quilles vides d’escargot. On observera aussi la vie à l’intérieur d’une ruche. Malheureusement, les abeilles sont en danger. Les populations d’abeilles domestiques et sauvages diminuent depuis quelques an- nées. Si ces insectes disparaissaient, ce serait une catastrophe pour l’agriculture (et par conséquent pour notre alimentation) et pour la nature en général. Quand vous aurez lu ce dossier, vous ne verrez plus les abeilles de la même façon. Chiche qu’elles ne vous feront plus peur ? Le monde fascinant des abeilles Dès le printemps, les abeilles envahissent les jardins. On a souvent peur d’elles mais au fond, on les connaît mal. Éditions de l’Avenir/V. Maljean L es abeilles sauvages et do- mestiques sont des insec- tes qui appartiennent à l’ordre des hyménoptères (groupe d’insectes qui com- prend aussi les guêpes et les fourmis). Au moins 20 000 espè- ces d’abeilles sont identifiées sur la planète dont environ 2 500 vivent en Europe et plus de 370 en Belgique. Notre abeille domestique, dont le nom scientifique est Apis melli- fera, n’est qu’une espèce parmi les milliers de sortes d’abeilles qui vivent sur Terre. La plupart des espèces sont sauvages. L’abeille à la loupe Le corps d’une abeille est com- posé de 3 parties : la tête où se trouvent les 2 yeux à facettes, les 3 ocelles (sortes d’yeux), les antennes et les pièces buccales (la bouche), le thorax où s’atta- chent les 2 paires d’ailes et les 3 paires de pattes et l’abdomen se situent les organes comme les glandes à cire ou le jabot dans lequel est stocké le nectar (liquide sucré) des fleurs. Quelques caractéristiques L’abeille a une bonne vision grâce à ses 2 gros yeux compo- sés de facettes. Chaque facette per- çoit (voit) une image. Elle a une vision en mosaïque. Elle voit en couleurs mais pas comme les êtres humains. Elle distingue le bleu, le jaune,… mais pas le rouge. Par contre, l’abeille distingue les ul- traviolets (rayons que l’homme ne voit pas). Cette forme de vi- sion permet à l’abeille de voir sur les fleurs des lignes ou che- mins qui indiquent où se trouve le nectar. L’abeille a 3 ocelles au sommet de la tête. Ce sont des cellules qui servent à capter les varia- tions lumineuses au cours de la journée et au cours de l’année (s’il fait plus sombre, si les jours raccourcissent…). L’insecte peut ainsi adapter ses activités. Ses antennes lui servent de nez. La bouche de l’abeille est pour- vue de pièces buccales (langue…) qui servent à lécher et sucer le nectar. Ses mandibules (sortes de mâchoi- res) lui servent d’outils (mode- ler la cire, transporter des cho- ses hors de la ruche…). Les abeilles possèdent des sys- tèmes pour transporter la nourriture. Le nectar est stocké dans le jabot situé dans l’abdo- men. Selon les espèces, il existe différents systè- mes pour transporter le pollen (grains qui proviennent des élé- ments masculins des fleurs). L’abeille domestique et le bour- don (abeille sauvage) possèdent une sorte de corbeille située au niveau de chaque patte arrière. D’autres collent le pollen sur des poils plus développés. Cer- taines le transportent sur le ventre au niveau du thorax. Le dard, situé au bout de l’abdo- men, est une partie de l’appareil de ponte modifié en système de défense. Seules les femelles en sont pourvues et sont capables de piquer. Les abeilles : carte d’identité DOSSIER DU MOIS LES ABEILLES POLLINISATION Les plantes en ont besoin p. 2 Les abeilles sont indispensables à la reproduction de nombreuses plantes. RUCHE Les habitants de la ruche p. 3 Quel rôle jouent la reine, les ouvrières et les faux bourdons dans une ruche ? MENACES Abeilles en danger p. 4 Les abeilles sauvages et domestiques disparaissent. Que se passe-t-il ?

Monde Fascinant Des Abeilles

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le monde des abeilles

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Page 1: Monde Fascinant Des Abeilles

1 Supplément au Journal des Enfants du 4 mai 2012

2 antennes

3 ocelles(yeux simples)

2 yeuxà facettes

Abdomen

Dard

Thorax

6 pattes

4 ailes

2 mandibules

Langue

Julie

-Chris

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T out ce qui bourdonne et quiressemble à une abeille faitpeur à beaucoup d’entre

nous. Et pourtant, les abeilles nesont pas naturellement agressives.Elles n’attaquent que si on les em­bête et qu’elles se sentent en dangerou qu’elles craignent pour leur nid.Les abeilles les plus connues sontles abeilles domestiques (élevéespar l’homme) qui vivent dans desruches et fabriquent le miel. Cesabeilles sont aussi très importantespour la nature car en butinant, el­les transportent le pollen de fleuren fleur et favorisent ainsi la fécon­dation et la reproduction des plan­tes.Mais il existe quantité d’abeillessauvages qui transportent aussi dupollen et qui jouent un rôle aussiimportant que l’abeille domestique

pour la reproduction des végétaux.Ces abeilles­là sont beaucoupmoins connues. Rien qu’en Belgi­que, on dénombre plus de 370 espè­ces d’abeilles. La plupart sont sau­vages.

● Des insectes fascinantsDans ce dossier, le Journal des En­fants vous propose de faire connais­sance avec le monde fascinant desabeilles. On vous racontera l’his­toire étonnante d’une abeille sau­vage qui fait son nid dans des co­quilles vides d’escargot. Onobservera aussi la vie à l’intérieurd’une ruche.Malheureusement, les abeilles sonten danger. Les populationsd’abeilles domestiques et sauvagesdiminuent depuis quelques an­nées. Si ces insectes disparaissaient,ce serait une catastrophe pourl’agriculture (et par conséquentpour notre alimentation) et pour lanature en général. Quand vousaurez lu ce dossier, vous ne verrezplus les abeilles de la même façon.Chiche qu’elles ne vous feront pluspeur ?

Le monde fascinantdes abeillesDès le printemps,les abeilles envahissentles jardins. On a souventpeur d’elles mais au fond,on les connaît mal.

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L es abeilles sauvages et do­mestiques sont des insec­tes qui appartiennent à

l’ordre des hyménoptères(groupe d’insectes qui com­prend aussi les guêpes et lesfourmis). Au moins 20 000 espè­ces d’abeilles sont identifiéessur la planète dont environ2 500 vivent en Europe et plusde 370 en Belgique. Notreabeille domestique, dont lenom scientifique est Apis melli­fera, n’est qu’une espèce parmiles milliers de sortes d’abeillesqui vivent sur Terre. La plupartdes espèces sont sauvages.

● L’abeille à la loupeLe corps d’une abeille est com­posé de 3 parties : la tête où setrouvent les 2 yeux à facettes,les 3 ocelles (sortes d’yeux), lesantennes et les pièces buccales(la bouche), le thorax où s’atta­chent les 2 paires d’ailes et les 3paires de pattes et l’abdomenoù se situent les organescomme les glandes à cire ou lejabot dans lequel est stocké lenectar (liquide sucré) des fleurs.

● QuelquescaractéristiquesL’abeille a une bonnevision grâce à ses 2gros yeux compo­sés de facettes.Chaque facette per­çoit (voit) une image. Elle aune vision en mosaïque. Ellevoit en couleurs mais pascomme les êtres humains. Elledistingue le bleu, lejaune,… mais pas lerouge. Par contre,l’abeille distingue les ul­traviolets (rayons que l’hommene voit pas). Cette forme de vi­sion permet à l’abeille de voirsur les fleurs des lignes ou che­mins qui indiquent où se trouvele nectar.L’abeille a 3 ocelles au sommetde la tête. Ce sont des cellulesqui servent à capter les varia­tions lumineuses au cours de lajournée et au cours de l’année(s’il fait plus sombre, si les joursraccourcissent…). L’insecte peutainsi adapter ses activités.Ses antennes lui servent de nez.La bouche de l’abeille est pour­

vue de pièces buccales(langue…) qui servent àlécher et sucer le nectar. Sesmandibules (sortes de mâchoi­res) lui servent d’outils (mode­ler la cire, transporter des cho­ses hors de la ruche…).Les abeilles possèdent des sys­tèmes pour transporter lanourriture. Le nectar est stockédans le jabot situé dans l’abdo­

men. Selon les espèces, ilexiste différents systè­

mes pour transporter le pollen(grains qui proviennent des élé­ments masculins des fleurs).L’abeille domestique et le bour­don (abeille sauvage) possèdentune sorte de corbeille située auniveau de chaque patte arrière.D’autres collent le pollen surdes poils plus développés. Cer­

taines le transportent sur leventre au niveau du thorax.Le dard, situé au bout de l’abdo­men, est une partie de l’appareilde ponte modifié en système dedéfense. Seules les femelles ensont pourvues et sont capablesde piquer.

Les abeilles : carte d’identité

DOSSIER DU MOIS LES ABEILLES● POLLINISATIONLes plantesen ont besoin p. 2Les abeilles sontindispensablesà la reproduction denombreuses plantes.

● RUCHELes habitantsde la ruche p. 3Quel rôle jouentla reine, les ouvrièreset les faux bourdonsdans une ruche ?

● MENACESAbeillesen danger p. 4Les abeilles sauvageset domestiquesdisparaissent.Que se passe-t-il ?

Page 2: Monde Fascinant Des Abeilles

2Supplément au Journal des Enfants du 4 mai 2012

ne meurt jamais. »Il ne faut pas croire que toutes lesabeilles sauvages vivent nécessai­rement en pleine nature. Il y en aaussi en ville. Isabelle Coppée :« Dans un des parkings de l’Institutdes sciences naturelles (situé au cœurde Bruxelles), il y a un talus de sableoù nichent des centaines d’abeilles.On y a dénombré au moins 20 espè­ces différentes. »

● La dernière de la saisonParmi les abeilles sauvages, il y abeaucoup d’espèces solitaires.Certaines sont actives au débutdu printemps, d’autres plus tard.La collète du lierre ou Colletes he­derae est la dernière abeille soli­taire active chez nous avant l’hi­ver. Isabelle Coppée : « Ces abeillesnichent dans le sable. Elles sont liéesà la floraison du lierre. Les mâlescommencent leur activité fin août. Ilss’activent et attendent la sortie des fe­melles. Celles­ci éclosent vers le15 septembre. Mâles et femelles s’ac­couplent. Les mâles meurent assezvite après l’accouplement. Chaque fe­melle aménage un nid pour y pondre.Elle récolte du pollen et du nectar delierre pour nourrir ses larves. Les fe­melles cessent leurs activités à la finde la floraison du lierre (vers le15 octobre) et meurent aussi. Les lar­ves se développent dans le nid jus­qu’à l’année suivante. »

pas. Elle continue à pondre. Au dé­but, elle donne naissance à desouvrières mais à un moment donné,elle pond des œufs qui vont donnernaissance à des mâles et à des reines.Les nouvelles reines vont faire leurvol nuptial. Ce vol, fait en compagnied’un mâle de préférence d’un autrenid, permet aux reines d’être fécon­dées. Une fois que c’est fait, elles vontse cacher pour l’hiver et le reste de lacolonie, y compris la vieille reine,meurt. On est à la fin de l’été. Chezles bourdons, les colonies sont an­nuelles. Ce n’est pas le cas chez lesabeilles domestiques dont la colonie

vent. Chacune doit bâtir toute seuleune colonie. Elle commence par senourrir pour avoir de l’énergie, puiselle cherche un endroit où faire sonnid. Elle construit des loges en cire.Elle y pond ses œufs, nourrit les lar­ves en allant récolter du nectar et dupollen.Lorsque les larves deviennent desbourdons, elle a enfin de l’aide car cesont des ouvrières (femelles incapa­bles de se reproduire) qui naissent lespremières. À partir de ce moment­là,les ouvrières assurent la récolte dunectar et du pollen. La reine ne sortplus beaucoup mais elle ne chôme

E n Belgique, on compte plusde 370 espèces d’abeilles.La plupart sont sauvages.

Elles sont beaucoup moins con­nues que l’abeille domestique(élevée par l’homme pour sonmiel) car on a moins l’occasion deles rencontrer. Et pourtant, cesont des championnes de la polli­nisation. Elles ont aussi des fa­çons de vivre extraordinaires.

● Les bourdonsIsabelle Coppée raconte com­ment la reine de bourdon (abeillesauvage sociale) crée toute seulesa colonie au printemps. « Chezles bourdons, toute la colonie meurtavant l’hiver. Seules quelques reines(femelles capables de pondre) fécon­dées survivent. Elles passent l’hiverseules à l’abri. Elles n’ont pas besoinde se nourrir car durant cette pé­riode, leur corps fonctionne au ra­lenti. Au printemps, les reines s’acti­

■ Parmi les insectes pollinisateurs,on trouve aussi les syrphes (fa-milles de mouches), les papillonsde jour, les papillons de nuit, les cé-toines (coléoptères du même ordreque les coccinelles).■ Si certains légumes ne dépen-dent pas directement de la pollini-sation pour leur production (les lé-gumes à racines comme lespommes de terre, les carottes parexemple), la pollinisation intervientquand même dans la productionde leurs semences (graines). C’esten semant des graines que l’on faitpousser les carottes.■ La pollinisation n’est efficace quequand elle est croisée, c’est-à-direque le pollen d’une fleur est déposésur une fleur d’une autre plante (dela même espèce évidemment). Unemauvaise pollinisation donne nais-sance à des moins beaux fruits et àde moins bonnes graines.■ Lesabeillesont lecorpspoilu. Cespoils jouent un rôle dans la pollini-sation car ils accrochent les grainsde pollen. L’insecte les transporteainsi de fleur en fleur. Le pollen quel’abeille colle au niveau de ses pat-tes ou pour certaines espèces sur leventre est rapporté au nid ou à laruche. Ce sont les grains qui s’accro-chent librement aux poils qui assu-rent la fécondation des plantes.

REPÈRES S ans insectes, de nombreu­ses plantes finiraient pardisparaître parce qu’elles

ont besoin de ces bébêtes pour sereproduire. En butinant (visitant)les fleurs pour se nourrir, les in­sectes transportent du pollen(élément reproducteur mâle desfleurs) d’une plante à l’autre. Letransport de pollen s’appelle lapollinisation. Le pollen, répandusur les éléments reproducteurs fe­melles des fleurs, féconde lesplantes qui peuvent former desgraines et des fruits et ainsi se re­produire.Beaucoup de végétaux, dontl’homme se nourrit, et de nom­breuses plantes sauvages dépen­dent de la pollinisation pour leurreproduction. Les insectes polli­nisateurs, eux, dépendent de cesplantes pour se nourrir.

● Les abeilles championnesIsabelle Coppée est coordinatriceà la Société royale belge d’Ento­mologie (science qui étudie les in­sectes) de l’Institut royal dessciences naturelles de Bruxelles.Elle nous explique toute l’impor­tance des insectes et des abeillesen particulier pour la nature :« 80 % de la végétation sur Terre estconstituée de plantes à fleurs. Etparmi ces végétaux, 80 % sont polli­nisés par des insectes, les 20 % res­tants étant pollinisés par d’autresagents : le vent, l’eau, d’autres ani­maux… Les plus efficaces parmi les

insectes pollinisateurs sont lesabeilles, parce que les adultes et leslarves (formes des abeilles quandelles viennent de sortir de leurœuf) se nourrissent d’un mélange depollen et de nectar. Chez les autres in­sectes pollinisateurs, ce sont unique­ment les adultes qui se nourrissent denectar et de pollen. Les abeilles socia­les sont particulièrement efficaces caril y a de nombreuses larves et d’adul­tes à nourrir dans la colonie. »

● Attirer les insectesIsabelle Coppée explique qu’ilexiste un lien très fort entre lesinsectes pollinisateurs et les plan­tes qui ont besoin de ces transpor­teurs de pollen : « Les plantes ontdéveloppé au fil du temps des façonsincroyables d’attirer les insectes pourassurer la pollinisation : leurs fleursdégagent des parfums ou sont très co­lorées. De plus, elles communiquent

avec leurs pollinisateurs ! Ainsi, si onregarde les fleurs du marronnier, cel­les qui n’ont pas encore été fécondéesont un centre de couleur jaune. C’estune couleur que les abeilles voienttrès bien. Une fois que la fleur a étévisitée par un insecte et fécondée, lecœur de la fleur vire au rouge, unecouleur que les abeilles ne voient pas.Ainsi, elles ne visitent pas 2 fois lamême fleur, ce qui serait une perte detemps pour elles. Une fois fécondée, lafleur ne doit plus produire de nectar.La fabrication de ce produit de­mande beaucoup d’énergie à laplante. Le nectar sert juste à mainte­nir un échange avec l’insecte, c’est enquelque sorte un cadeau offert par laplante pour le remercier du servicerendu. »

● CatastropheLa disparition des abeilles seraitune catastrophe pour l’alimenta­

tion humaine. La plupart des cul­tures fruitières, horticoles (légu­mes, épices…) et fourragères(pour nourrir le bétail) ne peu­vent produire de semences et defruits que si ces animaux trans­portent le pollen des parties mâ­les de la fleur vers les parties fe­melles d’une autre fleur. La FAO(Organisation des Nations uniespour l’agriculture et l’alimenta­tion) estime (pense) que sur les100 espèces cultivées qui assu­rent 90 % de l’alimentation de146 pays, 71 % sont polliniséesrien que par les abeilles, essentiel­lement par les abeilles sauvages.Isabelle Coppée rappelle que ladisparition des abeilles serait unecatastrophe pour la nature sau­vage aussi : « La végétation sauvageest à la base des écosystèmes (systè­mes formés par des êtres vivantsdans leur habitat) de la planète. »

Merci les abeilles !Lesabeillessauvagesetdomestiquessontindispensablespourassurerlareproductiondenombreusesplantes.Explications.

EPA

En butinant les fleurs pour senourrir, les abeilles transportentle pollen d’une plante à l’autre.

Étonnantes abeilles sauvagesIsabelleCoppéedelaSociétéroyalebelged’Entomologiede l’Institut royaldessciencesnaturellesdeBruxellesnousraconte laviedequelquesespècesd’abeillessauvages.Fascinant !

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Les bourdons sontdes abeilles socia-les sauvages.

Les abeilles

Osmia bicolor est une abeillesolitaire qui fait de gros effortspour abriter ses œufs. IsabelleCoppée raconte : « Ce sont desabeilles qui nichent dans descoquilles d’escargot vides. Lesmâles sortent plusieurs joursavant les femelles. Après l’ac-couplement, la femelle cherchede la nourriture (des fleurs àbutiner) et une coquille vided’escargot. Elle commence parorienter la coquille d’une cer-taine façon en la poussant.Puis, à l’intérieur, elle fait le mé-nage et fabrique une loge avecdu ciment végétal. C’est unepâte qu’elle fait avec desfeuilles qu’elle a collectées etde la salive. Elle récolte aussi dunectar et du pollen qu’elle metdans la coquille. Elle pond sonœuf dans la loge, un seul parcoquille. Elle ferme soigneuse-ment la loge et la coquille. Puis,elle protège sa ponte en retour-nant la coquille pour quel’ouverture soit contre le sol eten la cachant avec des mous-ses. Elle recommence l’opéra-tion un certain nombre de foisau cours de ses quelques se-maines de vie. L’année sui-vante, les œufs éclosent. Il y aune abeille par coquille. »

CHERCHECOQUILLE VIDE

Page 3: Monde Fascinant Des Abeilles

3 Supplément au Journal des Enfants du 4 mai 2012

■ Chez les abeilles sauvages socia-les comme les bourdons, les colo-nies sont annuelles (voir page 2, lecas du bourdon). Ce n’est pas le caschez l’abeille domestique, dont lesgroupes survivent à l’hiver. Lors-qu’une colonie d’abeilles domesti-ques est prospère (qu’elle granditbien, qu’il y a beaucoup d’œufs, delarves…), elle peut se diviser et don-ner naissance à un nouveaugroupe. C’est ce que l’on appelle l’es-saimage. Cela se passe vers mai-juin.■ La vieille reine quitte la colonieavec une partie des ouvrières pours’installer ailleurs. Avant son départ,l’ancienne reine a pondu des œufsdans des alvéoles spéciales, appe-lées cellules royales. Ces œufs, nour-ris de gelée royale, deviennent desreines. La vieille reine quitte la colo-nie juste avant la naissance desnouvelles reines. La plus forte desnouvelles reines deviendra reine dela ruche. L’anciennereine faitprospé-rer sa colonie ailleurs.■ L’apiculteur (celui qui élève desabeilles) moderne utilise des tech-niques pour éviter l’essaimage na-turel où le risque de perdre desabeilles est grand.

REPÈRES

L e dessin ci­dessous repré­sente les différentes partiesd’une ruche. La partie

basse, le corps, contient des ca­dres en bois garnis d’alvéoles encire. Cette partie abrite le cou­vain (la ponte).La reine pond ses œufs dans lesalvéoles, un par alvéole. Les œufséclosent 3 jours après et donnentnaissance à des larves. Pendant 3jours, les larves sont nourries degelée royale. Si ce sont de futuresouvrières ou des mâles, elles sontnourries avec du miel et du pol­len. Les larves de reine reçoiventuniquement de la gelée royale.Lorsqu’après quelques jours, leslarves sont aussi grosses queleurs alvéoles, les ouvrières fer­ment les cellules avec un bou­chon de cire. Les larves devien­nent des nymphes et se

transforment à l’abri des regards.Une fois formées, les abeilles crè­vent le bouchon de cire et sortentde leurs cellules.Un œuf femelle devient uneouvrière en 21 jours, une reine en16 jours. Il faut 24 jours pourtransformer un œuf mâle en fauxbourdon.

● Le mielLa partie haute de la ruche, appe­lée hausse, contient aussi plu­sieurs cadres garnis d’alvéoles.C’est là que les abeilles stockentle miel. Deux fois par an (généra­lement en juin et en juillet), lesapiculteurs récoltent le miel. Enprenant ce miel, ils privent la co­lonie de sa réserve de nourriturepour l’hiver. À la mauvaise sai­son, ils alimentent les abeillesavec du sirop sucré.

Dans la ruche

L a reine est la seule femellefertile (qui est capable de sereproduire) de la ruche, la

seule à pouvoir pondre des œufs.Elle est la mère de tous les indivi­dus qui forment une colonie : lesouvrières, les faux bourdons et lesfutures reines. Elle peut pondre2 000 œufs par jour (l’équivalent deson poids). Pendant l’hiver, la pontes’arrête.Pour naître reine, un œuf femelledoit être déposé dans une celluleroyale (une alvéole en cire plusgrande que les autres). Les ouvriè­res savent ainsi que les larves de cesalvéoles doivent être nourries uni­quement de gelée royale, une subs­tance qu’elles produisent dans desglandes. C’est la gelée royale quipermet à un œuf femelle de setransformer en reine. Une reine senourrit de gelée royale toute sa vie(elle vit de 4 à 5 ans). Peu de tempsaprès sa naissance, la jeune reinesort de la ruche pour son vol nup­tial. Elle s’accouple avec plusieursmâles (les faux bourdons) en pleinvol. Elle est fécondée pour toute savie. Elle conserve les spermatozoï­des des mâles dans une poche spé­ciale de son abdomen que l’on ap­pelle spermathèque.

● Les ouvrièresLa plupart des abeilles d’une ruchesont des ouvrières. Ce sont des

abeilles femelles mais elles sont sté­riles (incapables de se reproduire).Ce sont de grandes travailleuses quieffectuent de nombreuses tâchespour la colonie : nettoyage des al­véoles, nourrissage des larves (for­mes des futures abeilles quand ellesviennent de sortir de leur œuf), ré­colte du nectar, du pollen. De sanaissance à sa mort, l’abeilleouvrière accomplit toutes les tâ­ches de la ruche dans un ordre bienprécis (voir article ci­dessous). Ellese nourrit de miel et de pollen.La vie d’une ouvrière est exclusive­ment consacrée au travail pour lasurvie de sa ruche. Ces abeilles vi­vent beaucoup moins longtemps

que les reines. Leur espérance de vieest d’environ 40 jours. Les ouvrièresqui naissent en automne viventplus longtemps, normalement jus­qu’au printemps suivant. Elles doi­vent veiller à ce que la ruche passebien l’hiver. Elles assurent les pre­miers soins aux jeunes abeilles duprintemps, puis elles meurent.

● Les faux bourdonsLes mâles des abeilles sont appelésfaux bourdons. Ils sont plus grosque les ouvrières mais moinsgrands que la reine. Ils sont incapa­bles de se nourrir seuls : leur languene leur permet pas de recueillir lenectar des fleurs. Ils sont nourris

par les ouvrières. Ils sont sans dé­fense (ils n’ont pas de dard). La seulechose que l’on demande aux fauxbourdons est de s’accoupler et de fé­conder les nouvelles reines. Aprèsl’accouplement, ils meurent rapi­dement.Les mâles sont présents dans la ru­che au printemps et en été. Quandl’automne approche, ils sont chas­sés par les ouvrières. Ils meurentcar ils sont incapables de se nourrirseuls. Les faux bourdons vivent en­viron 6 mois.Une ruche est un petit monde trèsorganisé où chaque individu joueun rôle précis pour le bien de toutela colonie.

Les habitants de la rucheL’abeille la plus connue estélevée par l’homme dansune maison, appelée ruche.Elle vit en société.

ÉdA

–209

5913

6028 Dans une ruche, des milliers

d’abeilles travaillent. Une ruchepeut en abriter jusqu’à 80 000.

I l faut 21 jours pour qu’un œufse transforme en ouvrière.Lorsqu’elle sort de son alvéole,

à sa naissance, elle commence parse nourrir de miel et de pollen.Puis, elle se met directement auboulot. Durant les 20 premiersjours de sa vie, elle ne sort pas de laruche. Il y a suffisamment de tra­vail à accomplir. Les trois premiersjours, elle fait le ménage à l’inté­rieur des alvéoles.À partir du 4e jour, elle devientnourrice et prend soin du couvain(de la ponte). Elle nourrit les larvesde miel et de pollen. Elle est aussicapable de produire de la geléeroyale grâce à deux glandes qui sesont développées. Vers le 10e jourde sa vie, ces glandes s’atrophient(deviennent toutes petites et inca­pables de servir). D’autres glandes,capables de produire de la cire,commencent à se développer dansson abdomen. Vers le 12e jour de savie, les glandes cirières sont prêtesà fonctionner. L’ouvrière devientbâtisseuse. Elle fabrique les nou­veaux rayons de cire. C’est un tra­vail collectif. La cire qui suinte(sort) des glandes cirières devient

solide et est pétrie en formed’écailles. Les abeilles font lachaîne pour les amener jusqu’aurayon en construction.L’ouvrière rend aussi bien d’autresservices. Elle décharge les buti­neuses (celles qui visitent lesfleurs) du nectar et du pollen ré­coltés pour les stocker dans lesrayons. Elle ventile (aère) la rucheen battant des ailes pour contrôlerla température, éviter qu’il fassetrop chaud pour les œufs, assécherle nectar…Puis, les glandes cirières s’atro­phient à leur tour. L’ouvrière de­vient soldat et défend la ruchecontre les ennemis : abeillespilleuses de miel venues d’autres

ruches, prédateurs… C’est à l’odeurqu’elle reconnaît les abeilles quiappartiennent à sa colonie etqu’elle éjecte les intrus.

● Enfin de l’air !Dès le 20e jour de sa vie, l’abeilles’envole de la ruche. Elle devientbutineuse. C’est le métier qu’elleexercera jusqu’à sa mort. C’estaussi le plus connu. Elle récoltetout ce qui est nécessaire à la vie dela ruche : le pollen, le nectar, l’eau.Elle effectue de nombreux voyagespar jour. Une ouvrière vit 40 joursenviron. Elle peut mourir tran­quille : à l’intérieur de la ruche,d’autres sont prêtes à prendre saplace.

Les 1 001 métiersd’une abeille ouvrièreDurantsavie,uneabeilledomestiqueouvrièrechangeplusieursfoisdemétier.

Les ouvrières s’activent auprès desalvéoles de cire dans la ruche.

Les abeilles

Le toit protège la ruche de la pluie, du soleil…

Cadre de bois garni d’alvéoles de cire que l’on place dans la hausse ou le corps de la ruche. Il sert d’habitation et de placard.

La hausse contient des cadres où les abeilles stockent le miel.

Le corps est une caisse remplie de cadres qui sert d’habitation aux abeilles. Il contient les réserves de pollen, les œufs et les larves.

Le trou d’envol (entrée et sortie de la ruche).

Planche d’envol qui sert au décollage et à l’atterrissage des abeilles.

Le toit protège la ruche de la pluie, du soleil…

Cadre de bois garni d’alvéoles de cire que l’on place dans la hausse ou le corps de la ruche. Il sert d’habitation et de placard.

La hausse contient des cadres où les abeilles stockent le miel.

Le corps est une caisse remplie de cadres qui sert d’habitation aux abeilles. Il contient les réserves de pollen, les œufs et les larves.

Le trou d’envol (entrée et sortie de la ruche).

Planche d’envol qui sert au décollage et à l’atterrissage des abeilles.

La ruche1

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Page 4: Monde Fascinant Des Abeilles

4Supplément au Journal des Enfants du 4 mai 2012

■ Lors d’une visite au Muséum del’Institut des sciences naturelles àBruxelles, ne manquez pas de mon-ter au 4e étage dans la partie consa-crée aux insectes. Vous pourrez y ob-server une ruche en activité.

■ www.sciencesnaturelles.be■ Des animations et des activitésautour des abeilles sont souvent or-ganisées au Sentier des Abeilles dujardin Massart à Bruxelles.

■ www.apisbruocsella.be■ Le site bruocsella propose unemine d’informations sur les abeillesdomestiques et les abeilles sauva-ges. La partie intitulée «Mallette pé-dagogique» comprend toutes sor-tes de documents très intéressantssur la vie des abeilles domestiques,les produits de la ruche…

■ www.apisbruocsella.be■ Le site de l’apiculture en Wallonieet à Bruxelles est très complet maisplutôt destiné aux enseignants.

■ www.cari.be

PLUS D’INFOS

Textes : Rita WardenierJournal des Enfants

38, route de Hannut – 5004 BougeTél. : 081/24 88 93

E-mail : [email protected] : www.lejde.be

L es causes (raisons) de ce désas­tre sont multiples. Les colo­nies d’abeilles domestiques

peuvent être détruites par des mala­dies, des parasites (êtres vivants quivivent au détriment d’autres)comme les varroas (des acariens quis’attaquent aux adultes mais aussiaux larves). Depuis plusieurs an­nées, les apiculteurs constatent uneaugmentation des maladies chez lesabeilles et ils ont de plus en plus demal à les soigner. Des spécialistespensent que les méthodes agricolesactuelles pourraient rendre lesabeilles plus fragiles et favoriser lapropagation de maladies.

● Moins de nourritureToutes les abeilles, qu’elles soientdomestiques ou sauvages, souffrentde la diminution de la biodiversité(diversité des espèces) végétale et dela raréfaction (diminution) desplantes à fleurs. De nombreuses es­pèces de plantes à fleurs disparais­sent ou deviennent plus rares àcause de la pollution, des méthodesagricoles intensives (qui visent àproduire le plus possible sur un es­pace réduit), de l’extension desconstructions comme les routes, lesmaisons… Du coup, les abeilles netrouvent plus autant de nourriture.Pour certaines abeilles sauvages quine butinent qu’une sorte ou deux defleurs, si ces plantes disparaissent,elles meurent faute de nourriture.Les abeilles sauvages souffrentaussi de la disparition de milieuxpropices où s’abriter, construireleur nid. Un problème que les

abeilles domestiques n’ont pas puis­que l’apiculteur leur fournit un abri(la ruche).

● Les pesticidesLes pesticides (produits chimiquesqui servent à lutter contre les mau­vaises herbes, les insectes qui atta­quent les cultures…) utilisés dansl’agriculture, dans les jardins sontnéfastes (mauvais) pour les abeilles.Ces produits ne les tuent pas néces­sairement directement mais détrui­sent des plantes qu’elles butinent.Certains pesticides désorientent lesabeilles à tel point qu’elles ne re­trouvent plus le chemin de leur ru­che. Comme ce sont les butineusesqui sortent et ramènent la nourri­ture, si elles ne rentrent pas, toute lacolonie souffre.La diminution des populationsd’abeilles est une catastrophe pourla nature et pour l’agriculture. Enbutinant de fleur en fleur, lesabeilles transportent le pollen etparticipent à la reproduction des vé­gétaux.

Les abeilles menacéesDepuis plusieurs années,les spécialistes constatentque les populationsd’abeilles domestiqueset sauvages diminuent.Pourquoi ?

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Les pesticides utilisés en agricul-ture et dans les jardins mena-cent la survie des abeilles.

L e principal produit d’uneruche est le miel, fabriquéà partir du nectar des

fleurs. Les butineuses récoltentle nectar et l’emmagasinent dansleur jabot. De retour à la ruche,elles le régurgitent (recrachent)dans la bouched’une autre abeille,qui l’avale et le re­crache à son tourdans la bouched’une autre. Lenectar passe à plu­sieurs reprisesd’abeille en abeille.Cette transmissionde jabot en jabottransforme le nec­tar en un liquide plus épais, lemiel. Les ouvrières stockent ce li­quide à l’intérieur des alvéolesdes cadres. Même une fois dé­posé dans une alvéole, le nectar

est repris et régurgité par lesabeilles.Les ouvrières ventileuses battentdes ailes au­dessus des alvéolesde nectar pour éliminer l’eau entrop. Cela rend le liquide encoreplus épais. Une fois que le mielest à point, les ouvrières fermentles alvéoles avec une fine couchede cire. Le goût et l’aspect du mieldépendent des fleurs que lesabeilles ont butinées.Les apiculteurs récoltent aussidu pollen qui est une source devitamines, de protéines. Les

abeilles le desti­nent surtout àl’élevage des lar­ves. Pour le rame­ner à la ruche, lesbutineuses le stoc­kent sous forme depetites pelotesdans les corbeillessituées au niveaude leurs pattes ar­rière. Selon les

fleurs butinées, les pelotes depollen peuvent être jaunes,orange, mauves…Les abeilles récoltent aussi lapropolis. C’est une sorte de ré­

sine (pâte) qui se trouve sur cer­taines parties de végétauxcomme les bourgeons de peu­pliers, de saules. Elles s’en ser­vent pour boucher les fissuresdans la ruche. Elles tapissentaussi l’intérieur de la ruche depropolis pour se protéger des mi­crobes. On récolte peu de propo­lis par ruche (environ 200 g par

an). Elle sert de médicament.L’apiculteur récolte aussi la geléeroyale, très riche en vitamines.On la consomme comme com­plément à l’alimentation. La cired’abeilles sert à produire des bou­gies. Elle entre aussi dans la fabri­cation d’encaustique (produitpour faire briller le bois) pour lesmeubles. Merci les abeilles.

Les produits de la rucheLes apiculteurs élèventdes abeilles pour récolterce qu’elles produisent.Ils ne récoltent pasque du miel.

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Les abeilles

■ En 2010, la Région wallonne a lancé un plan pour sauvegarder lesabeilles. Il porte le nom de plan Maya. Il favorise surtout les abeilles do-mestiques. Ce plan vise à fournir plus de nourriture aux abeilles, à aiderles apiculteurs à mieux se former, à aider la recherche pour mieux com-prendre pourquoi les abeilles disparaissent…■ Pour que les abeilles aient plus de nourriture, on laisse pousser lesfleurs le long des routes et autoroutes wallonnes. Plus d’une centainede villes sont aussi devenues des « communes Maya ». Elles favorisentles abeilles en plantant des arbres fruitiers, en semant des prés fleurisoù les plantes mellifères (qui sécrètent du nectar) sont privilégiées, enemployant moins de pesticides sur leurs terrains.■ Chacun peut lancer son plan Maya à la maison en plantant plus defleurs et en utilisant moins de produits chimiques. Les abeilles sauva-ges apprécieront aussi.■ On peut aussi aider les abeilles sauvages chez soi en leur aména-geant des abris. Ellesaiment s’abriter dans untas de bûches, un fagot depetit bois, un tas de pier-res… Un petit point d’eau,une flaque de boue leurpermet de trouver de l’eaupour aménager leur nid(faire leur ciment).

AIDER LES ABEILLES

■ Pour fabriquer 1 kg de miel, ilfaut 6 000 abeilles. Elles doiventparcourir 150 000km,unedistancequi correspond à quatre fois letour de la Terre. Une abeille peut vi-siter jusqu’à 700 fleurs par heure.■ Quand les abeilles ont trouvéune source de nourriture, ellesexécutent une danse pour le direaux autres. Elles dansent en formede rond, de huit selon les rensei-gnements qu’elles veulent don-nerà lacolonie :quellequantitédenourriture il y a, à quelle distance,dans quelle direction se trouve lanourriture…■ Les abeilles ne sont pas natu-rellement agressives. Elles ne pi-quent que quand elles se sententen danger ou craignent pour leurnid. Si une abeille vous tourneautour, ne bougez pas, elle nevous fera rien.■ Les abeilles domestiques pos-sèdent un dard denté. Une fois en-tré sous la peau, il leur est impos-sible de le retirer. En essayant, lesabeilles se l’arrachent avec unepartie de l’abdomen. Elles meu-rent peu de temps après. Au mo-ment où elle perd son dard, elleémet une phéromone (une subs-tance odorante) d’alarme quialerte les autres abeilles. Si on sefait piquer à proximité d’une ru-che, il faut s’éloigner le plus vitepossible pour éviter de se faire at-taquer par d’autres abeilles.

REPÈRES