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24/06/10 04:59 Monographie historique d'Amanzé par Serge du Cray Page 1 sur 25 http://pagesperso-orange.fr/pjpmartin/site/histoire_Amanze.htm Monographie historique de la commune d'Amanzé, par Serge du Cray membre de la Société Eduenne et de l'Académie de Mâcon A - GENERALITES La commune d'Amanzé appartient au canton de La Clayette, dont elle est séparée de 9 kilomètres, et à l'arrondissement de Charolles, dont le chef-lieu est à 14 kilomètres. En allant de l'est à l'ouest, elle est bornée par les communes de Saint-Germain-en-Brionnais, Saint-Symphorien-des-Bois, Vareilles, Oyé et Prizy. Elle a une population de 204 habitants, d'après le dernier recensement (1963). Celle-ci n'est pas la moitié de ce qu'elle était il y a un siècle. En 1821, elle était, en effet, de 600 habitants, en 1856 de 543, en 1882 de 434, en 1904 de 360 et en 1936 de 260. Avant la Révolution, les guerres, la famine, la peste, firent osciller assez sensiblement le nombre de la population : ainsi en 1597 il y avait 80 feux, soit environ 250 habitants, et en 1634, après les épidémies violentes qui régnèrent plusieurs années en Brionnais, on ne comptait plus que 99 habitants ! La diminution continue de la population depuis un siècle s'explique par la dénatalité qui a été particulièrement importante entre 1880 et la dernière guerre, et aussi par le fait que l'extension progressive de l'embouche a réduit les besoins en bras et que beaucoup d'habitants, ne pouvant plus vivre du travail de la terre, se sont expatriés pour travailler dans des centres industriels comme Digoin, Montceau, Charlieu, Roanne et aujourd'hui La Clayette (entreprise Potain). La superficie totale de la commune est de 1129 hectares et, au début du siècle, il y avait 279 hectares de céréales et cultures, 71 hectares de vignes et 40 hectares de bois, ce qui faisait une somme de 390 hectares opposés à 739 hectares de prairies. Actuellement les cultures n'en occupent guère plus d'une centaine, y compris les vignes, contre un bon millier d'hectares de prés.

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Monographie historique de la communed'Amanzé,

par Serge du Cray membre de la Société Eduenne et del'Académie de Mâcon

A - GENERALITES

La commune d'Amanzé appartient au canton de La Clayette, dont elle estséparée de 9 kilomètres, et à l'arrondissement de Charolles, dont le chef-lieuest à 14 kilomètres. En allant de l'est à l'ouest, elle est bornée par lescommunes de Saint-Germain-en-Brionnais, Saint-Symphorien-des-Bois,Vareilles, Oyé et Prizy. Elle a une population de 204 habitants, d'après ledernier recensement (1963). Celle-ci n'est pas la moitié de ce qu'elle était il y aun siècle. En 1821, elle était, en effet, de 600 habitants, en 1856 de 543, en1882 de 434, en 1904 de 360 et en 1936 de 260. Avant la Révolution, lesguerres, la famine, la peste, firent osciller assez sensiblement le nombre de lapopulation : ainsi en 1597 il y avait 80 feux, soit environ 250 habitants, et en1634, après les épidémies violentes qui régnèrent plusieurs années enBrionnais, on ne comptait plus que 99 habitants ! La diminution continue dela population depuis un siècle s'explique par la dénatalité qui a étéparticulièrement importante entre 1880 et la dernière guerre, et aussi par lefait que l'extension progressive de l'embouche a réduit les besoins en bras etque beaucoup d'habitants, ne pouvant plus vivre du travail de la terre, se sontexpatriés pour travailler dans des centres industriels comme Digoin,Montceau, Charlieu, Roanne et aujourd'hui La Clayette (entreprise Potain).

La superficie totale de la commune est de 1129 hectares et, au début dusiècle, il y avait 279 hectares de céréales et cultures, 71 hectares de vignes et40 hectares de bois, ce qui faisait une somme de 390 hectares opposés à 739hectares de prairies. Actuellement les cultures n'en occupent guère plus d'unecentaine, y compris les vignes, contre un bon millier d'hectares de prés.

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Toutefois c'est toujours la commune du canton de La Clayette qui produit leplus de vin, et trois coteaux y fournissent encore des vins de qualité ordinaire,ce sont ceux de la Roue, du Gland et de la Toule, ce dernier dominant le Creuxde Vaux. Notons pour mémoire quelques vignes au Breuil et au Theuley. Letout doit former une quarantaine d'hectares contre 62 en 1938.

Les eaux qui arrosent et drainent le territoire de la commune d'Amanzé,appartiennent exclusivement au Bassin de la Loire, en se jetant dans l'Arconce,par l'intermédiaire du ruisseau du Moulin-Garnier ou des Thévenins, grossi duruisseau d'Orval ou du Creux de Vaux.

Si la majeure partie des terrains de cette commune sont calcaires et argilo-calcaires, il faut cependant noter qu'une bande de granit gris à mica noir etpercé de couches de grès la traverse sur une bonne longueur, venant deMontgiraud, commune de Vareilles, passant par le Rocher, où affleure le grès,qui y était jadis bien exploité en vue de la construction des murs de clôture,pour aboutir en se rétrécissant peu à peu au ruisseau du Moulin-Garnier. Lesterrains secondaires sont eux-mêmes divisés en grès stratifiés et cimentésd'argile et en calcaires jurassiques prédominants où abondent les fossiles,notamment les ammonites et les bélemnites. A la limite de Vareilles setrouvent des terrains d'éboulis, formés par l'altération sur place du jurassique ;on le remarque en particulier entre les Noues et les Bassets. Il s'agit là d'unphénomène caractérisé de décalcification malgré un sous-sol calcaire, le solvégétal de surface est très pauvre en chaux, par suite de la dissolution de sasubstance principale par des eaux contenant de l'anhydride carbonique.

L'agronomie a, comme on l'a vu, bien évolué depuis un siècle à Amanzé, ence sens que l'embouche, c'est-à-dire l'engraissement au pré des bovins, y apris, sinon l'unique, tout au moins la première place. Dès le XVIème siècle, etmême peut-être plus tôt, on s'y est effectivement adonné à cette pratiqued'agronomie, pour laquelle les pâturages de cette commune sontparticulièrement propices dans l'ensemble, en raison de la qualité de l'herbequi pousse dans des terrains argilo-calcaires de tout premier choix (*). AuXVIIIème siècle, les bœufs gras d'Amanzé étaient très recherchés par lesbouchers de Lyon. Des "toucheurs" les acheminaient en bandes par lesEcharmeaux et Belleville.

(*) Les points les plus élevés de la commune sont près de Saint-Georges à 463m. et au-dessus des Bassets à 447 m,50 et les points les plus bas à 295 m. prèsde l'ancien Moulin-Garnier et à 298 m. au confluent du ruisseau d'Arnessinavec celui du Creux de Vaux, avant Orval.

C'est sur son territoire que se trouve le début de la vallée d'Orval,considérée comme une des plus riches du Charolais et où coule le ruisseau duCreux de Vaux. Ce dernier draine les eaux de prairies justement renommées,telles que les Basinières, le pré Malin, Prarond, Prante et le Doigt, qui à la findu XVIIIème siècle étaient entre, les mains d'un agronome averti, M. Jean-Baptiste Ducray, surintendant du comté et Palatinat de Dyo, qui fut aussi

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conseiller contrôleur des Gabelles de La Clayette.

Deux autres noms brionnais sont également célèbres en ce qui concernel'expansion de l'embouche dans ce territoire qui se continuait sur la paroissed'Oyé : ceux de Circaud et de Mathieu. Les Mathieu d'Oyé, qui firent à uneépoque (XVIIIème siècle) de l'agronomie au Creux de Vaux, eurent la bonneidée et le privilège d'introduire la race bovine charolaise à la ferme d'Anlezy, àquelques kilomètres de Nevers, en 1775, et furent remplacés en Nivernais, audébut du 19ème siècle, par le fils cadet de M. J.B. Ducray, qui y fit souche. Lesuns et les autres firent la fortune du département de la Nièvre, et de là la bellerace blanche essaima dans tous les départements voisins et se répanditensuite dans presque un quart de la France, sans parler de l'étranger. LesDucray, comme les Mathieu avaient été appelés à Anlezy dans la propriété dela famille de Damas de Thianges, dont ils géraient les intérêts de saseigneurerie de Dyo, voisine d'Amanzé. Mr Révérend du Mesnil, ancienchâtelain de Daron et savant historien du Brionnais, en parle longuementdans la brochure qu'il a consacrée à la race bovine charolaise.

B - L'ANCIENNE EGLISE D'AMANZE

L'église actuelle, qui est claire, spacieuse et commode, date de moins d'unsiècle, puisque sa construction a dû se faire aux alentours de 1876. Elle n'offremalheureusement aucun intérêt archéologique. Toutefois les chapiteaux, quisurmontent les colonnes du chœur et bien qu'assez simples, proviendraient del'ancienne église.

Cette dernière, tout en étant placée à proximité des maisons d'habitation dubourg, était certainement moins bien située dans un bas-fond humide et surun terrain mouvant.

Les réparations qui y avaient été effectuées dans la seconde moitié duXVIIIème siècle et dont on a conservé les relations et devis, nous permettentde nous faire un peu une idée de ce qu'elle pouvait être. Il semble quasicertain qu'elle appartenait à l'art roman, assez fruste, du Xllème sièclevraisemblablement. Courtépée dans sa Description du duché de Bourgogne,Potignon de Montmégin dans ses notes et l'abbé Thouvent, archiprêtre deSemur, dans ses rapports à l'évêque d'Autun en 1674, n'en parlent pas commed'un monument remarquable.

Dans tous les cas, elle était de dimensions assez exiguës. Bâtie surl'emplacement de l'actuel cimetière, elle se composait d'une nef, qui, en 1769,ne devait guère avoir plus de 80 mètres carrés de superficie et dont cettedernière, comme nous le verrons, fut par la suite portée à 100 m carrés.Percée d'un portail à l'ouest, quatre vitraux l'éclairaient, deux au nord et deuxau midi. La nef elle-même était prolongée à l'est par un clocher, primitivementtout en pierres, y compris la flèche, qui ne fut remplacée par du bois, couvertd'ardoises et de bardeaux, qu'en 1744. Le clocher à son tour, s'ouvrait sur unchœur avec sanctuaire formant abside et bien orienté liturgiquement. Le toit

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de ce dernier était fait d'écailles de pierre et ce ne fut qu'en 1744 égalementqu'on le recouvrit de tuiles courbes. II faut dire, à ce sujet, que l'église, en cequi concerne la nef, était recouverte de ces tuiles courbes ou romaines et il enétait de même de nombreux bâtiments dans l'étendue de la paroisse. Ce n'estqu'au XIXème siècle qu'on reconnut l'inconvénient de cette couverture, qui esttrès lourde et se garnit facilement de détritus de toutes sortes, du fait de sonpeu de pente, d'où pourriture et engorgement. Le clocher formait unemplacement dans l'église d'environ 30 m. carrés et le chœur-sanctuairedevait avoir une superficie de 36 mètres carrés. Deux vitraux éclairaient labase du clocher, et le sanctuaire, en possédait également deux de plus grandesdimensions et garnis de verres losangés. A droite du portail, en entrant, setrouvaient le bénitier et, un peu plus loin le bassin en pierre servant de fonts-baptismaux.

En septembre 1769, la totalité de l'édifice aurait été menacée de ruine, etl'abbé Pitoys-Labaume, curé du lieu, ainsi que la majorité des habitantsadressaient deux mois plus tard une supplique à l'Intendant de Bourgogne etde Bresse, Mr Amelot, afin qu'il les autorise à faire des réparations à leuréglise et prenne des dispositions dans ce sens. Ce dernier se retourne vers MrBouthier de Rochefort, son subdélégué pour le Brionnais, résidant à Semur,afin de faire visiter l'église en question par un homme de l'art et voir s'il estpossible de la réparer ou s'il y a lieu de la reconstruire entièrement à neuf.Celui-ci fait appel au sieur Jacques Gabbio cadet, architecte, demeurant àCharolles, afin qu'il se livre aux constatations et dresse des devis nécessaires.

En reçoivent notification tous les intéressés ou leurs représentants, enl'occurrence le procureur d'office de la seigneurerie, un nommé Dubois,notaire royal de Palinges, représentant le marquis de la Queuille, seigneurd'Amanzé, l'abbé de Saint-Rigaud, cosseigneur du lieu avec le baron d'Oyé, lesprincipaux propriétaires non résidants représentés par les sieurs Bouchenoireet Nicolas Grandjean et deux notables habitants, les sieurs Jean-Baptiste duCray et Rondet.

Le sieur Gabbio présenta un devis qui équivalait presque à la valeur d'unereconstruction et s'élevant à la coquette somme de 6028 livres, 17 sols,plusieurs millions de notre monnaie actuelle, même en se resservant de ce quipourrait loyalement être remployé. Et il fallait encore ajouter à cette somme268 livres pour refaire une partie du mur de clôture du cimetière.

Mr Bouthier de Rochefort approuve, communique le tout à son supérieurl'Intendant qui, à son tour donne son licet (permission) et fait fixerl'adjudication des travaux au 25 septembre 1770. Mais il fallait compter sansla ténacité et l'opiniâtreté des habitants et des seigneurs, soutenus alors, on nesait trop pourquoi, par le curé. Il est bon de rappeler, à cette occasion, que lanef devait être refaite à la charge des habitants et des propriétaires forains ourésidant à l'extérieur, et les chœur et clocher à la charge des seigneurs etcosseigneurs. Les proclamations d'adjudication avaient été faites troisdimanches consécutifs par les curés d'Amanzé et de Saint-Christophe et par

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les huissiers audienciers Brigaud et Galand respectivement en leurs villes deMarcigny et Semur.

Dès qu'ils eurent connaissance du devis Gabbio, c'est-à-dire au printemps1770, les habitants et les seigneurs s'insurgèrent et annoncèrent qu'ils nepouvaient pourvoir à d'aussi considérables dépensés. C'était une véritablelevée de boucliers, animée par les sieurs Favre et du Cray, bourgeois, ClaudeLacarelle maître apothicaire et chirurgien, Blaise Rousset, échevin ou syndicde la communauté, et bien d'autres. Ils firent connaître publiquement leuropposition et chargèrent le sieur Jean Lathuilière, maître couvreur etentrepreneur en bâtiments à Vareilles, de produire un devis plus modéré etcorrespondant mieux aux possibilités des habitants. Ce dernier qui est fort del'appui de l'abbé Pitoys, à qui l'on promet quelques réparations à la cure et àla sacristie, établit, le 9 juillet 1770, un devis très circonstancié et par làbeaucoup plus raisonnable puisqu'il n'atteint pas 2.000 livres. Nous sommesdonc loin du chiffre avancé par le sieur Gabbio ! ... Il faut dire que Lathuilièretravaillait déjà pour le compte de la communauté d'Amanzé et que l'échevinRousset lui avait commandé, quelques mois auparavant, de menus travaux àeffectuer aux édifices religieux, en tout pour un peu moins de cent livres.

Voici les grandes lignes du devis Lathuilière :

1) Supprimer le grand porche fermé devant l'église, où plusieurs personness'assemblaient durant l'office divin, ce qui constituait un sujet de distraction etd'irréligion, surtout pour les enfants, et le remplacer par un petit auventouvert et soutenu par deux crosses, permettant d'abriter les parrain etmarraine lors des baptêmes. 2) Refaire complètement le portail en pierre de taille et la porte qui n'ont plusaucune décence, percer au-dessus un œil-de-bœuf, à vitrer et ferrer. 3) Augmenter la longueur de la nef de 4 à 5 mètres environ, du côté duportail. 4) Relever le pavage intérieur et réparer et replacer les bassins du bénitier etdes fonts-baptismaux. 5) Monter deux contreforts du côté du nord pour consolider le mur. 6) Ressuivre la couverture de tuiles courbes et remplacer partie du lambrisintérieur pourri. 7) Faire des enduits appropriés extérieurs et intérieurs.

Cette somme de travail, concernant la nef, que l'entrepreneur en visitant lacharpente reconnaît complètement indépendante, était estimée pour un coûtde 930 livres. Ce dernier regardait tous les habitants, en sus de la taille royaleet au marc la livre, à l'exception des privilégiés. Mais ceux-ci, tout au moinsles gros décimateurs, comme le seigneur d'Amanzé, l'abbé de Saint-Rigaud etle baron d'Oyé, devaient la réfection du clocher et du chœur que Lathuilièreestimait 993 livres, 17 sols.

Le jour de l'adjudication arrivé, le subdélégué de l'Intendant est trèsperplexe : il est fort de l'approbation de son supérieur pour le premier devis

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mais Mr Amelot lui avait cependant donné toute liberté pour retrancher ce quipouvait paraître excessif. Or, ne voulant point méconnaître la volonté deshabitants et de tous les intéressés, se décide-t-il à faire droit à la requête deces derniers qui lui demandent de prendre en considération le devis deLathuilière, qui, finalement, soumissionne les travaux pour la somme de 600livres en ce qui concerne la nef. Un nommé Jean Rondet, maçon à Amanzé,obtient de faire les réparations urgentes au chœur et au clocher moyennant200 livres, mais ce ne seront encore que des réparations de fortune, car en1788 le chœur menace à nouveau de s'effondrer complètement. Enfin,moyennant 76 livres, Lathuilière consent à faire à taille ouverte le toit de lacure, de réparer une cheminée qui fume et de réappareiller quelques partiesde la charpente du grenier.

La période révolutionnaire arrêtera toute velléité de réparation, et duranttoute la première moitié du XIXème siècle, on s'efforcera de réparer, onparlera même de reconstruire, mais rien d'important et de bien effectif ne seraentrepris avant l'ultime décision de 1878, qui motiva d'ailleurs la démission dumaire d'alors, Mr Sigismond Ducray. Il faut toutefois signaler la refonte, en1819, d'une cloche, prénommée Félicité et qui fut bénite le 29 septembre decette année-là par Mr Berger, archiprêtre de La Clayette, et Mr l'abbé Desmursdesservant la paroisse d'Amanzé, Mr Jean-Claude-Auguste Ducray étantmaire. Elle a été récemment remplacée, à la suite d'un incendie, par la clocheMarie-Andrée, Mr l'abbé Paillard Bussy étant curé d'Amanzé et Mr AndréPaperin, maire de la commune.

La reconstruction du presbytère, qui lui aussi menaçait ruine, s'avérait unenécessité après le départ de Mr Pitoys-Labaume, l'abbé François Pillin,nouveau curé, fait appel à la communauté des habitants et au seigneurd'Amanzé qui demandent à Mr Nicolas Morizot, architecte à Marcigny, defaire un devis. Celui-ci prévoit la reconstruction complète du bâtimentmoyennant 2.403 livres et en utilisant quelques anciens matériaux.L'adjudication des travaux, après approbation du devis par l'IntendantFeydeau et par son subdélégué Bouthier de Rochefort, est prononcée le 17février 1780 en faveur du sieur Philippe Livet, tuilier à Ligny-en-Brionnaiscautionné par sieur Louis Fongy, propriétaire dans la même paroisse. Onpasse outre à l'opposition des sieurs Perrin de Daron et Circaud, écuyers,propriétaires forains, des nommés Claude Sarrazin, Claude Monmessin etJean Rondet et même à celle du sieur Cartier, agissant pour Mr de la Queuille,seigneur d'Amanzé, qui tous devaient trouver la note trop "salée". Unbâtiment de 42 pieds de long sur 27 de large devait être monté en pierres,mortier de sable fin et chaux, couverture de tuiles plates, comportant cuisine,salle-à-manger et chambre avec cave voûtée en berceau à clef épaisse de 9pouces et petit grenier, sans parler de cabinets, deux cheminées de pierre dontune "soignée" pour la salle, emploi de bois de choix et peinture à l'huile denoix et au blanc de céruse. Tout devait être terminé, au plus tard, le 11novembre 1781. Mais le 1er juillet 1783, si le gros œuvre était édifié, il restaitencore du travail à effectuer, notamment de la menuiserie et de la serrurerie,et le 25 septembre 1782 l'Intendant de Bourgogne, à la suite de la supplique

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des syndics de la communauté nommés Jean-Marie Aupècle et Jean Marillier,avait déjà ordonné à Mr Bouthier de Rochefort de faire constater l'état de laconstruction. Le sieur Pique, entrepreneur à Charlieu, avait été commis pourconstater quel était l'avancement des travaux. Enfin, dans les derniers jours de1783, Livet, qui s'en était remis pour la terminaison à François Duval,serrurier de La Clayette, et à Jean-Baptiste Barraud, menuisier d'Amanzé,moyennant 300 livres, peut annoncer que le travail est fini. Mr Jean-BaptisteFénéon, architecte à Charolles, constate que tout est en état satisfaisant, saufun crépissage dans la cave (16 novembre 1783). On paie à Livet 2.680 livres etl'abbé Pillin peut s'installer dans son nouveau presbytère. Mais il a dû logerentre temps chez Mr Favre, bourgeois, dont la veuve réclame, en 1788, lepaiement de cent livres de location, dont le curé demande la prise en chargepar la communauté. Le sieur Bouthier de Rochefort est favorable àl'établissement d'un rôle supplémentaire d'impôts à cet effet, le 7 février 1788,et l'indique aux habitants et aux propriétaires forains, ainsi qu'au sieurCartier, agent ou homme d'affaires de la maison d'Amanzé. On ne sait quellesuite y fut donnée.

Dans tous les cas, le 6 mai 1788, il n'en est plus question, mais on reparle ànouveau de la clôture du cimetière, à effectuer dans les 4 mois sous peined'interdiction, et de diverses réparations à l'église, notamment au clocher etau chœur, qui, une fois de plus, menacent ruine, le tout pouvant s'élever à 609livres, que les intéressés acceptent de payer immédiatement eu égard àl'urgence des travaux. Le 1er juin 1789, l'Intendant veut bien faire droit à leurrequête, à la suite d'une lettre du sieur Bouthier de Rochefort du 17 mai, maisentend que tous les habitants et propriétaires, sans exception participent àcette nouvelle dépense.

Sur ces entrefaites, l'horizon s'assombrit singulièrement et de gravesévénements mettront en sourdine ces continuelles récriminations.

LISTE DES CURÉS d'AMANZÉ, depuis la fin du XVIème siècle, jusqu'auConcordat, puis jusqu'à nos jours :

1380 - noble Messire Guillaume Le Gentil 1587 - Messire Jehan Bouchenoire 1596 - Messire Jacques Perrin, Messire Claude Dumas, vicaire 1610 - Messire Claude Dumont 1630 - Messire Jean Brouillard, Messire Jean Rousset, vicaire 1642 - Messire Claude du Four 1667 - Vénérable et discrète personne Messire François Joly, aumônier duchâteau 1670 ( 1695 ( Messire Jacques Fricaud 1716 ( 1733 - Messire Jean-Baptiste Bérard, ci-devant curé de Curbigny 1737 - Messire Jean Thivert 1758 - Messire Philippe Pitoys-Labaume

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1780 - Messire François Pillin

Le premier desservant, après le Concordat, fut M. Michel, ancien curé deTancon. En 1803, M. Pierre Bauderon (né à Charolles en 1759), ancien curé deSainte-Foy et de Montmegin, est nommé desservant d'Amanzé. Il y meurt le25 janvier 1819. De janvier 1819 à novembre 1820, la paroisse est desservie par l'abbéDesmurs, curé de Saint-Symphorien. L'abbé Claude-Marie Devaux, né à Chauffailles en 1793, vicaire à Saint-Bonnet-de-Cray, est nommé curé d'Amanzé en 1820. En mars 1836, il estnommé à Saint-Maurice-lès-Châteauneuf. Il est remplacé par l'abbé Antoine Verchère, ancien curé de Cortevaix, quiadministre Amanzé de 1836 à 1868. A cette date, il est nommé curé de Sainte-Foy. Il meurt à Semur en 1876. L'abbé Jean-Claude Vernay, né à Briant en 1813, ordonné prêtre en 1839,est nommé curé d'Amanzé en juillet 1868, venant de Saint-Yan. Il restera 20ans dans la paroisse, jusqu'à sa mort, survenue le 21 septembre 1888. De 1888 à octobre 1890, intérim par M. Sanlaville, curé de Saint-Germain(pendant ce temps, on construit le presbytère actuel). En 1890, arrivée à Amanzé de M. Philibert Dutrève, né à Tancon en 1829,ancien vicaire de Vauban, ancien curé de La Villeneuve-les-Seurre et de Rigny-sur-Arroux. En 1894, il est nommé curé de Vareilles où il reste jusqu'en 1907. A cettedate, il se retire à Tancon. Il y meurt le 8 septembre 1914. M. Jean-Claude Vernay, né à Briant en 1859, ordonné prêtre en 1886,vicaire à Cluny, puis curé de Clermain, est installé curé d'Amanzé le 16septembre 1894. Pendant 52 ans, il sera le pasteur vigilant d'Amanzé. Durantles derniers mois de sa vie, il sera suppléé dans son ministère par M. l'AbbéPierre Pallot, curé de Saint-Julien-de-Civry, puis par M. l'Abbé Jean Bussy,curé de St Symphorien. A la mort de M. Vernay, en 1946, M. Jean Bussy est nommé vicaire-économe d'Amanzé. Il desservira la paroisse jusqu'en 1950. A l'automne 1950, M. l'abbé Pierre Rageau, curé de Joncy, est nommé curéd'Amanzé. Né à Marcigny en 1886, il a été successivement vicaire à Saint-Vallier, curé de Clermain, d'Uxeau, de Saint-Agnan et de Joncy. Quand ilarrive à Amanzé, sa santé est bien compromise. Dès le printemps 1951, il doits'aliter. En juin, il entre à l'Hôpital de La Clayette, où il mourra le 20novembre 1951. M. l'abbé Jean Dury, précédemment en congé de santé à Prisy, devient curéd'Amanzé en septembre 1951. En septembre 1956, il est nommé curé-archiprêtre de Semur-en-Brionnais. A cette date, il est remplacé par M. l'abbé Claude-Marie Gaillard,auparavant curé de Givry.

C - LA FEODALITE ECCLESIASTIQUE ET CIVILE A AMANZE

La paroisse qui appartenait au Brionnais et qui, au milieu du XVIIIème

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siècle, comptait 350 communiants, soit près de 500 habitants, était sous levocable de Saint-Pierre-ès-liens et l'est encore, se fêtant le 1er août. Lerappelle dans la nouvelle église une statue placée sur un autel en marbre, quiprovient de l'ancienne chapelle des Bassets et donné par la famille du Cray.Elle dépendait de l'archiprêtré de Semur et le curé était à la nomination del'évêque d'Autun. Le revenu de la cure n'était que de 350 livres au milieu duXVIIème siècle, mais en 1789 il se serait élevé à plus du double. Le canton dedîrnes curiales s'étendait sur les villages de la Vallée, du Creux de Vaux, duRocher, du Carouge, des Thévenins, de la Place, de Prévigny et d'une partie dela Varenne, le restant appartenant à Oyé.

Il y avait une petite chapelle au château, construite au XVème siècle et quiexiste encore dans le cimetière. On trouve d'ailleurs la trace d'un aumônier auXVIIème siècle. Bien que le pouillé du diocèse n'en parle pas, il existait en1471 une chapelle dédiée à Notre Dame dans l'église même et fondée parJacques d'Amanzé. Elle fut bénite et consacrée cette année-là par l'évêque deClamecy ou de Bethléem au nom du Cardinal Rolin, évêque d'Autun. D'autrepart, dans les vignes du Breuil, on mentionne l'existence, en 1789, d'unechapelle dédiée à Saint Jean l'Evangéliste, où il se disait chaque année unemesse basse le jour du saint patron. Elle n'existe plus et il n'y aurait eu, en cequi la concerne, aucune fondation, tout au moins Potignon de Montmeginl'affirme. Enfin, dans le pré de l'Hôpital, existait autrefois une léproserie oumaladrerie, (*) fondée, croit-on par les seigneurs et qu'ils appelaientBeaurepaire, dont ils portaient le nom. Dans tous les cas, en 1420, Guillaumed'Amanzé en prenait le titre et on appela longtemps cette maladrerie l'Hôpitalde Beaurepaire.

(*) Les maladreries avaient été fondées, surtout après les épidémies de lèpre etde peste qui ravagèrent longtemps la Bourgogne.

Une chapelle s'y trouvait encore au milieu du XVIIIème siècle, avecplusieurs tombes à l'entour. Dame Françoise Litaud, veuve d'honorable Louisdes Roches, y fit une fondation en 1639, à la suite de prêts que le seigneurJean d'Amanzé lui consentit. En 1719, l'abbé Joseph d'Amanzé en transféra àl'Hôpital de Paray les revenus, qui se percevaient principalement à Tollecy etaux Morins, et il y eut par la suite de grandes contestations entre cetétablissement et les divers décimateurs d'Amanzé.

Un dénombrement du 4 novembre 1727 fait par M° Pierre Seconnet,notaire royal et commissaire à terriers à Paray, nous apprend que la dîmecuriale ou ecclésiastique, qui montait au quart de celle de toute la paroisse, selevait alors sur 98 terres, chenevières ou vignes, dans les lieux dont nousavons déjà eu connaissance, plus dans ceux de la Ferdelière, de la Toule, de lagrande Roue et de la Vernelle. Le curé d'alors, l'abbé Fricaud, avait droit decolombier et de pressoir, et possédait en outre en toute propriété deux terresde la Vernelle, le pré de la Vallée de quatre chards de foin, le grand pré desThévenins de douze chards de foin, une vigne à la Toule, la terre de la Roue, lepré Chétif, la terre des Tilles et une vigne au Breuil, où était bâtie la chapelle

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de Saint-Jean, dont "le clocher avec cloche" était dû à la munificence de l'abbéFricaud, qui avait construit en outre le colombier, le pressoir et les écuries dupresbytère. Par la suite ce patrimoine s'accrut de la vigne de Gland, du pré desBastys et du pré du Lac.

Bien que les chartes de Marcigny parlent d'Amanzé dès 1120 à propos d'unedonation d'une masure au prieuré de cette ville, ce n'est qu'à partir du XlVèmesiècle qu'on a connaissance de fondations dans l'église du lieu. Voici lesprincipales :

- une de 1380 faite par M° Guillemin, d'une messe hebdomadaire ; - une du 18 janvier 1587 faite par vénérable Messire Jean Boschenoire, curéd'Amanzé, d'une messe à perpétuité le jour anniversaire de sa mort ; - une de 1632, renouvelée le 10 juin 1641 devant Mery Perrin, notaire de LaClayette, de Dame Claude de Saint-Rigaud, veuve de Claude Geoffroy, pourune messe bi-mensuelle ; - une du 7 juillet 1645 de haute et puissante Dame Françoise de Laubespin,femme et compagne de Messire Jean d'Amanzé, pour un service annuel le jourde Saint-Martin d'hiver et une messe tous les premiers lundis de chaque mois; - une du 22 septembre 1680 de Philibert Lescabotin, marchand d'Amanzé, dedeux messes annuelles avec Libera et aspersion d'eau bénite sur son tombeau; - une du 31 décembre 1680 de Claude Perret, épouse de Claude Duris, pour unLibera chaque dimanche sur le tombeau de sa famille et une messe àperpétuité le jour anniversaire de sa mort ; - une du 25 janvier 1691 de Charles Sarrazin de deux messes basses derequiem et deux libera ; - une du 3 octobre 1701 de six messes annuelles par honorable ClaudePlassard, procureur d'office du comté d'Amanzé ; - une du 7 février 1720 de haute et illustre Dame Madame de Falconis,comtesse d'Amanzé, donnant annuellement au curé de ce lieu 25 livres pourl'entretien de la lampe devant le Saint Sacrement, à prendre sur les revenus dupré Pascaud à l'entrée du château, 60 livres pour les malades et nécessiteux dela paraisse, 30 livres pour ceux de Saint-Ambrun, et 60 livres pour ceux dePrisy ; - une du 2 janvier 1741 de Pierre Busseul, de la Vallée, d'une messe perpétuellela veille de Saint Pierre ; - une du 12 décembre 1746, devant Dechagnie, notaire à La Clayette, parAntoine Ducray, sieur des Bassets et Préveny, et Dame Catherine Desgouttes,son épouse, pour deux messes annuelles et des prières sur leurs tombeaux.

Le seigneur d'Amanzé, le baron d'Oyé, l'abbé de Saint-Rigaud à Ligny,étaient, en dehors de l'Eglise, les principaux décimateurs, se partageant lapresque totalité des trois quarts restants des dîmes. Le seigneur d'Amanzé, quiavait le titre de baron depuis le XlVème siècle, puis celui de vicomte en 1617 etpeu après celui de comte, prélevait d'importants cens et servis, qui s'élevaientrien que pour les cens au quart de tous les fruits et produits de la terre. Il

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avait acquis les dîmes que le Chapitre Saint-Paul de Lyon possédaitprimitivement (XVème siècle) dans la paroisse et, en 1750, quelques cens etservis que l'Abbé d'Anzy y prélevait (*). Au XlVème siècle, il racheta aussiquelques redevances féodales que Guichard de Beaujeu avait acquises, le 15avril 1322, d'Hugonin Maréchal, seigneur de Varennes-l'Arconce, qui les tenaitlui-même de Girardin de Villon. En 1487, le revenu du terrier pour le seul lieud'Amanzé s'élevait à 157 livres, 14 sols, 2 deniers et 1 obole d'argent, maiscomprenait un nombre important de denrées en nature, notamment desgelines (poules) et des bichets et boisseaux de froment, de seigle et d'avoine,ainsi que des pintes de vin. Trois siècles plus tard, il s'élevait à 287 livres, 16sols, 6 deniers et un quart, 151 mesures, 1 coupe et 5 coupons de froment, 144mesures, 3 coupes de seigle, 101 raz et 1 coupe d'avoine, 76 poules et demie, 8grandes corvées, plus 12 corvées coutumières par chaque justiciable. Et ilfaudrait multiplier ces chiffres par vingt pour avoir une idée du revenu totaldu comté, qui s'étendait bien au-delà d'Amanzé. En 1782, en effet, le seigneurdu lieu, en dehors de ses domaines fonciers fort importants, avait des droitssur les habitants du bourg d'Amanzé, du Carouge, du Caron, de Chez-Plassard, de Saint-Georges (paroisse de Saint-Symphorien), des Noues, duRocher, des Bassets, du Haut-de-Prévigny, d'En Cortembeaux, de Préale, de laVallée, des Bastys, des Thévenins, des Theureaux, de Saint-Ambrun (paroissede Saint-Germain), qui avait château et parc et jadis paroisse sous lepatronage de Saint Ambroise, des Brosses-Dieu, du bourg de Saint-Germain,de l'Argolay, des Bouffiers, de la Rivière d'Oyé, de Prisy, du Perret, deSermaize (paroisse de Poisson), de Saint-Julien-de-Civry, de Busseul, deTollecy et des Morins. Quant aux domaines utilitaires proprement dits, leseigneur en question possédait la grande réserve d'Amanzé, la ferme du Parcde Prisy et son ancien château, les domaines de Saint-Ambrun, de Largolay, deChez-Plassard, de la Place, de Busseul et de Fay, avec les étangs deFontbrelon, Rossignol, de la Planche et Garnier, ainsi qu'un domaine auCarrouge vendu par Mme d'Amanzé, le 28 mars 1729, à Jacques Busseuil,devant Côme Dechagnie, notaire à La Clayette.

(*) Cette possession de l'abbé d'Anzy est confirmée par un traité passé, en1264, entre Hugues, duc souverain de Bourgogne, et Etienne, prieur d'Anzy,qui permet à ce dernier d'exploiter une mine d'argent, de plomb ou d'autremétal (peut-être or ?) dans des terrains lui appartenant dans les paroissesd'Oyé et d'Amanzé. Bien qu'on ne possédât aucun détail sur cette exploitation,qui ne semble pas avoir été poussée bien loin, ne s'agirait-il pas de terrainssitués dans l'aurea vallis ou vallée d'or (Orval) ? (Archives de Bourgogne,cartulaire I folio 73).

En ce qui concerne le baron d'Oyé et l'abbé de Saint-Rigaud, leurs dîmes seprélevaient surtout sur le Creux de Vaux. Enfin parmi les petits décimateurs, ilfallait compter le prieur de Saint-Germain et la famille du Cray, qui, succédantaux Circaud et aux Loreton du Montet, avait des rentes féodales sur Prévigny,les Bassets et le Crot de Vaux.

Le 4 mai 1708, moyennant 3.000 livres tournois, payables en deux pactes

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égaux à la Saint-Jean-Baptiste et à la Nativité de Notre Seigneur, Madamed'Amanzé louait la maison Botton, le grand pré d'Amanzé, les cens, rentes,servis, corvées, justice haute, moyenne et basse, droits de lods, ventes etretenues, bois de haute futaie, dîmes, droits du quart, estangs, moulin banalde Saint-Ambrun, y compris l'étang de Garnier, dépendant de la seigneurie dePrisy, et Largolay, à Jean Perrin, sieur de Daron, conseiller du roi et sonreceveur au grenier à sel de Marcigny et chambre de Semur.

En 1781, M. de la Queuille, comte d'Amanzé, louait toute la terre de laseigneurie d'Amanzé et de celle de Prisy, 12.000 livres aux sieurs Jean-MarieMathieu d'Oyé et Claude Despierres, y compris les droits féodaux et lesdomaines utiles de Plassard, Saint-Ambrun et la Place, ainsi que Largolay,l'étang de la Planche, celui de Fontbrelong à convertir en pré, les prairies del'Hôpital et la glandée des bois de Sarre, ne conservant que le château, sesparc, jardin et dépendances, puisqu'il affermait à la même date la granderéserve d'Amanzé 3.500 livres à Claude Montmessin d'Orval et à Jean-ClaudeBusseuil.

Si, comme noble, il ne payait pas de taille, il devait par contre une sommeannuelle importante de vingtièmes s'élevant, en 1784 à 116 livres, 4 sols,suivant la quittance donnée par Jean Perrin de Précy, écuyer, receveur desimpositions du Brionnais à Semur.

D - LES SEIGNEURS, LA FAMILLE D'AMANZE ET SON CHATEAU

Les d'Amanzé représentaient une des familles chevaleresques les plusanciennes de la région. C'était la branche cadette qui possédait Chauffailles etqui brisait d'une bordure d'or les armes ancestrales : "de gueules à troiscoquilles d'or, 2 et 1". Ces coquilles dénotent leurs expéditions militaires enPalestine. Les supports de l'écusson sont deux levrettes, le cimier un phénixnaissant avec cette devise : "non est mortale quod opto". D'Hozier a publiéune généalogie de cette maison, qu'a réimprimée, avec preuves à l'appuiPaillot en 1659. Mais elle est très incomplète. Quoiqu'il en soit, il n'est pasdouteux que la terre féodale d'Amanzé était l'apanage d'une familleconsidérable connue dès le début du Xlème siècle. Les chartes de Cluny fontconnaître Roger d'Amanzé, officier du roi Philippe Ier et qui vivait en 1060.Celui-ci fut père de Guichard d'Amanzé, qui eut Rodolphe, époux d'Adeline deBrancion, d'où vint Hugues, père de Pierre et grand-père de Hugues II marid'Alix de Vergy, qui s'apparentait aux premiers sires de Semur.

Ce Hugues II d'Amanzé, fut père de Pierre II qui eut à son tour Alixd'Amanzé, héritière de sa maison et en qui s'éteignit la première raced'Amanzé Elle épousa Jean de Villon, d'une famille chevaleresque de la régionde Chauffailles et qui était seigneur d'Amanzé en 1264. Son fils, prénomméaussi Jean ayant accepté de porter le nom et les armes des d'Amanzé, quenous avons décrites plus haut, à la place de celles de Villon qui sont : "degueules au sautoir d'or", hérita de tous leurs biens. Il rendit hommage en 1265au duc de Bourgogne, Hugues IV, pour sa maison forte d'Amanzé et tout ce

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qu'il possédait à l'entour, à l'exception du cimetière et du canton de dîmeappartenant à l'évêque d'Autun et pour ce qui lui venait des Villon, lachâtellenie de Châteauneuf avec son château alors ruiné.

Son fils, Pierre d'Amanzé, dont les généalogistes d'Hozier et Paillot font lepremier auteur de la maison d'Amanzé, fut à son tour seigneur d'Amanzé etépousa Isabeau de Dyo. Il vivait en 1268 et 1290. Il en vint plusieurs enfants,parmi lesquels Hugues, religieux de Cluny, Alix, Jeannette, Marguerite etIsabelle, toutes quatre religieuses à Saint-Menoux près de Moulins, et Jeand'Amanzé qui fit souche. Ce dernier, seigneur d'Amanzé, épousasuccessivement Marguerite de la Bussière et Jeanne de Marcilly. Du second litissurent Alix, prieure de Marcigny en 1370, Marguerite épouse de Jean deBusseul, seigneur de Saint-Saturnin ou Sernin (aujourd'hui Vauban) etGuillaume I d'Amanzé. Celui-ci fit reprise de fief de la seigneurie d'Amanzé en1367 et épousa Marguerite de Busseul qui le rendit père de Marie d'Amanzé,mariée à Jean de Chauvirey, seigneur dudit lieu, et de Jean d'Amanzé,seigneur baron d'Amanzé, qui vivait en 1386 et qui épousa en 1415 Antoinettede Villon, sa parente, fille de Jacques, chevalier, seigneur dudit lieu près deChauffailles, et de la fille de Guillaume de Malleys, chevalier. Cette Antoinettede Villon porta en dot à son mari Champagny, Chauffailles et partie de Prisy etelle lui donna entre autres enfants, Jean, Renaud, Pierre et Béraud d'Amanzé,tous les quatre chanoines, comtes de Lyon, et le premier grand Chambrier del'Eglise de Lyon, et Guillaume II d'Amanzé, seigneur baron dudit lieu, quiépousa Marguerite de Semur, dont issurent : Guillaume III d'Amanzé, quin'eut point d'enfant de Marie de Damas, fille de Philibert, seigneur de laBazolle, et de Marie de Chaugy, Jean, Pierre et Gauguin qui moururentenfants, Antoine, chanoine de Lyon, Jean, grand chambrier puis custode del'Eglise de Lyon à la suite de son oncle, et Jacques d'Amanzé (*), seigneurdudit lieu après son frère Guillaume III, qualifié seigneur de Chauffailles en1487. Il fut marié deux fois : 1°) à Etiennette de Chantemerle, qui lui apportale fief de Trélu (1477), 2°) à Philippe de Damas. De sa première épouseissurent : Françoise, mariée à Jean de Chandieu, chevalier, seigneur dudit lieu,Jeanne, femme de Guillaume de Sivry, seigneur de Verricourt-en-Barrois etJean, troisième du nom dans la lignée d'Amanzé-Villon, dont il sera parlé plusloin. Du second lit vint François d'Amanzé qui fut Seigneur de Chauffailles etauteur de la branche des d'Amanzé de Chauffailles, qui posséda denombreuses terres, entre autres Arcinges, Belmont, Combles, Corcheval,Ecoches, Saint-Germain-la-Montagne et Tramayes, eut des alliances illustreset des charges importantes et s'éteignit dans la maison de Saint-Georges, parle mariage de Marie-Cécile d'Amanzé, dame de Chauffailles, le 11 décembre1741 (contrat reçu par Thève, notaire à Mâcon), avec Claude-Marie de Saint-Georges, fils de Marc-Antoine, et de Charlotte d'Apchon. Il n'en vint qu'unefille unique, mariée en 1764 au marquis de Vichy-Champrond. Jacquesd'Amanzé précité aurait eu aussi un fils naturel, dit le bâtard d'Amanzé, quiprit le parti des armes où il se distingua et fut tué en 1499 au siège de Novaresous Louis XII.

(*) Ce fut Jacques d'Amanzé, alors lieutenant du roi Louis XI au

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gouvernement du Mâconnais, qui reçut en 1477, le serment de fidélité desseigneurs et villes de la province, lorsqu'à la mort de Charles le Téméraire cecomté revint au roi de France.

Jean III d'Amanzé, seigneur baron d'Amanzé, fut marié en 1513 à BéatrixMitte de Chevrières. Il testa au château d'Amanzé, le 1er décembre 1529, enprésence de Pierre Boton et Jean Busseuil, prêtres habitués de l'églised'Amanzé, et de sieur Regnauld du Four. On assure qu'il eut 14 enfants, parmilesquels : Jacques d'Amanzé, qui fut officier des armées du Roi et fut tuédevant François Ier à Pavie, le 15 février 1525 en même temps que le maréchalde Chabannes-La Palisse, Guillaume également officier qui fut tué à Renty en1554, Charles, chevalier de Malte, Jean, enseigne colonelle au régiment dePiémont, tué à la bataille de Saint-Quentin, donnée le jour de Saint Laurent10 août 1557, Claude qui fut comte et doyen de l'Eglise de Lyon, Antoine aussidoyen de l'Eglise de Lyon et Abbé de Saint-Rigaud, Pierre qui continua et cinqfilles, l'une, Marie, mariée à Charles de Villeneuve, premier président auParlement de Dijon et baron de Joux-sous-Tarare, trois filles religieuses parmilesquelles Catherine d'Amanzé fut bénédictine à Marcigny, et une autre enfin,Bénigne, qui était encore célibataire en 1529 et à qui son père donne et lègue60 sols, outre et par-dessus la somme de 3.000 livres qu'il veut et entend luiêtre constituée en dot de mariage, avec les robes et habillements selon sonétat.

Pierre IIème du nom de la seconde race d'Amanzé et baron d'Amanzé,épousa Antoinette de Coligny-Saligny, qui lui porta 8.000 livres de dot et quiétait la sœur de Marc de Saligny, baron de la Motte-Saint-Jean et du Rousset.Il fut tué sous le règne de Charles IX sur le bord du fossé entourant le châteaud'Amanzé, devant le pont-levis, tenant alors par la main une de ses filles âgéede 4 ans, et frappé de cinq arquebusades de la part de cinq arquebusiersmasqués, dont un cordonnier ligueur. Bien qu'il fut de la religion prétendueréformée, comme il était un brave et loyal seigneur, ses assassins, dont l'unsurnommé "la grande chemise" furent poursuivis et l'un d'eux fut supplicié dela roue à Mâcon. Ses fils furent comblés d'honneurs et d'avantages par HenriIV, Pierre et Jean IV d'Amanzé, qui étaient seigneurs dudit lieu, des Feuillées(paroisse de Saint-Germain-la-Montagne), de Lavau de Gibles, de Montchanin(paroisse de Mussy), du Montet de Palinges et autres places, et dont une sœur,Louise, épousa Antoine de Montjournal, seigneur de Cindré et de Trezelles enBourbonnais. Jean IV continua d'une manière particulièrement honorable samaison. Il fut gentilhomme ordinaire de la chambre du Roi, capitaine decinquante hommes d'armes, gouverneur de Bourbon-Lancy et baron deSemur. Non seulement il obtint, en 1596, des lettres d'abolition pour la partque lui et ses compagnons avaient prise aux troubles de la Ligue, mais il reçut,en plus de ce qui a déjà été énoncé, les gouvernements du Croisic et deMarcigny, ainsi que 2.000 livres de rente annuelle sur la cassette personnellede Louis XIII. Sous ce monarque, il fut conseiller du Roi dans tous sesconseils, maréchal des camps et armées, capitaine de 100 chevau-légers puisde 200 hommes de pied. Par lettres patentes du Roi, il obtint, d'autre part, les2/3 des revenus du prieuré d'Anzy-le-duc et, peu après, ceux du prieuré de

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Conzieu au diocèse de Belley. En 1609, il acquit toute la seigneurie de Prisy,où sa famille avait déjà des droits, pour le prix de 13.000 livres fixé auxenchères par les héritiers de Richard de Sarrazin, dernier possesseur d'icelle,qui la tenait d'Antoine Grolier, baron de Servières, général des finances enDauphiné, qui en avait fait rénover le terrier par Pierre Boton, notaire royald'Amanzé en 1573. Jean IV d'Amanzé épousa le 10 septembre 1595 Isabeaudes Cars, d'une des plus considérables familles du Limousin, dame deCombles en Picardie, fille de Jean, prince de Carency, comte de Lavauguyon,seigneur de Saint-Germain-sur-Vienne, sénéchal et gouverneur duBourbonnais, lieutenant général des armées du roi, et d'Anne de Clermont-Tallard, descendante de Robert de France. Devenu veuf, il se remaria àFrançoise de Laubespin (décédée en 1641), veuve de Charles Antoine deBusseul, seigneur de Moulins-l'Arconce et fille de Jean de Laubespin, seigneurde Chigy et de Lessertot. De sa première et illustre union issurent, entre autresenfants, François d'Amanzé, seigneur de Saint-Germain (*), "mort enjeunesse", et Gaspard, comte d'Amanzé, baron de Combles, lieutenant généralpour le Roi au gouvernement de Bourgogne. Ce dernier décéda âgé de 80 ans,le 27 janvier 1678. Il avait été obligé, à l'âge de 17 ans, de prendre les nom etarmes des de Cars, sur la demande de Charles de Cars (**), évêque et duc deLangres, commandeur du Saint-Esprit. Gaspard d'Amanzé, qui avait épouséFrançoise Jacquot, fille de Palamède, président du Parlement de Bourgogne,seigneur de Puligny et de Mypont, fut père à son tour de l'abbé Josephd'Amanzé, dernier descendant mâle de sa branche, de Madeleine d'Amanzé,mariée à Gilbert de Vichy, marquis de Champrond (Ligny), et de Louisd'Amanzé des Cars, comte d'Amanzé, Lieutenant général, gouverneur deBourbon-Lancy et du fort de Talant, député aux Etats de Bourgogne, qui luiallouèrent 10.200 livres. Décédé le 15 janvier 1706, il avait épousé, par contratdu 19 janvier 1663, Marie de Falconis de Cavaillon, fille de Louis, seigneur deCharentonneau, Maisons-Alfort et Pont de Charenton, maître ordinaire en laChambre des Comptes de Paris, et de Dame Charlotte Racine. Il n'en vint quedeux filles : Louise d'Amanzé, mariée le 20 juin 1703 à Pierre-François deGallean de Gadagne, marquis, puis duc de Gadagne, capitaine au régiment ducommissaire général de la cavalerie, et Marie-Josèphe, dame d'Amanzé, Prisyet dépendances, qui épousa le 13 février 1712, par contrat passé devant duSarray, notaire à Cusset, Gilbert de la Queuille, marquis de Châteaugay etVendat, seigneur de Cébazat, Ménétrol, Bourrassol et Jumes, d'une noblemaison d'Auvergne, qui hérita toutes les charges de son beau-père. Mr de laQueuille décéda le 24 octobre 1722 et laissa comme enfants, Louis-Adélaïde,célibataire, mort jeune, Anne de la Queuille, mariée au comte de Vauban,Anne-Louise, épouse du marquis de Cambis-Valleron, capitaine général destroupes pontificales à Avignon, Anne-Nicole de la Queuille, religieuse, puisprieure bénédictine de Marcigny (12 février 1764), où elle entra en 1737, etLouis Gaspard Gilbert de la Queuille, comte d'Amanzé, marquis deChâteaugay près de Riom, seigneur de Chitain et de Vendat en Bourbonnais,de Saint-Jal et Chamboulive en Limousin, brigadier des armées du Roi,colonel du régiment de Nice, chevalier de Saint-Louis, marié par contrat du 6avril 1741 à Louise-Jacqueline de Lastic-Saint-Jal, fille de Jean-Claude,marquis de Lastic-Saint-Jal. Celui-ci fut père du dernier seigneur d'Amanzé,

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Jean-Claude Marie Victor de la Queuille, capitaine au régiment de Royal-Picardie, colonel du régiment de Clermont, puis de celui de Bresse, enfinmaréchal des camps et armées du Roi et chevalier de Saint-Louis. La premièrefois que ce seigneur vint dans son château d'Amanzé, après son mariage avecMelle d'Escorailles, il céda tous les cens et redevances, ainsi que le droit demainmorte, dus par les censitaires et se fit chérir de ses vassaux par sabienfaisance.

(*) Plutôt Saint-Germain-la-Montagne que Saint-Germain-en-Brionnais, dontle principal seigneur était le prieur. (**) Par une coïncidence assez curieuse, le frère de ce dernier, François desCars, époux de Claude de Bauffremont, se trouve être l'ancêtre des du Cray desBassets, par les Ferrières-Sauveboeuf et les Lansade de Plagne.

Il figure sur la liste des émigrés de Saône-et-Loire où on relève avec le sien,pour la région d'Amanzé, les noms de Jean Loreton du Montet (petit-neveu dePrécy), Jean Claude Anne du Cray, prêtre insermenté et proscrit (*) et JeanCircaud de Bornat, officier dans l'armée de Précy. Ses biens furent confisquéset séquestrés, certains furent vendus comme biens nationaux ; il en pûtrécupérer d'autres à son retour d'émigration. Au début du XIXème siècle, ilaliéna ce qui restait : parmi les nouveaux acquéreurs, on relevait les noms deBaudinot et Montmessin.

(*) Deux de ses frères furent emprisonnés à Marcigny sous la Terreur.

Signalons qu'en dehors des alliances que nous avons citées plus haut, lesd'Amanzé en contractèrent avec les maisons de la Guiche, de Ballore, desGouttes et de Montchanin et, en sus des fiefs déjà indiqués en leur possession,mentionnons Fougères, Laugère, Estieugues, Anglure.

Les seigneurs d'Amanzé nommaient le titulaire de la chapelle Saint-Nicolasen l'église du Bois-Sainte-Marie, moyennant une rente annuelle de 52 livres àpayer audit titulaire. Le curé de Busseul leur devait 12 messes annuelles pourleurs défunts, moyennant 15 livres tournois. Cette fondation fut renouvelée le22 avril 1760 par Mme d'Amanzé née Lastic-Saint-Jal, devant M° Grandjean,notaire royal à Saint-Ambrun.

Amanzé possédait un beau château couvert d'ardoises, avec tours et donjon,construit par l'illustre famille de ce nom. Il n'en reste malheureusement à peuprès plus rien. Dès le milieu du XVIIIème siècle, la famille de la Queuille,héritière des d'Amanzé, ne l'habita pour ainsi dire plus, résidant tantôt àParis, tantôt dans ses terres d'Auvergne. Il tomba peu à peu en ruines à partirde la Révolution, et aujourd'hui on voit seulement quelques communs, àproximité du cimetière, qui ont conservé des fenêtres des XVIème et XVIIèmesiècles. Il était entouré de fossés garnis d'eau venant de l'étang de Fontbrelon,qui fut asséché à la fin du XVIIIème siècle. Il y avait bien entendu, comme onl'a déjà vu, un pont-levis.

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Une mention particulière doit être faite du beau logis Renaissance qu'onremarque un peu en contrebas du carrefour des routes de Saint-Julien, Oyé etSaint-Germain. Nous pensons qu'il s'agit de la maison Boton, dont parlent denombreux titres et qui était possédée au XVIIème siècle par les seigneursd'Amanzé, qui y logeaient leur fermier des dîmes, ou leur procureur d'office. Ilaurait vraisemblablement été construit par les Boton (alias Botton), famillefort ancienne et honorable d'Amanzé, dont des notaires royaux et deslieutenants de la justice se succédèrent dans ce lieu dès le XVème siècle et quicompta des membres au Parlement et des officiers de l'Election de Mâcon.

Afin d'obtempérer au décret de la Convention, qui obligeait les parents oureprésentants de chaque émigré à fournir deux volontaires aux armées, etd'éviter d'autres maux à leur malheureuse famille, ses deux neveux, Jean-Marie et Jean-Claude du Cray, bien qu'adolescents, s'engagèrent dans l'arméedes Pyrénées-Orientales qui se trouvait à Perpignan sous les ordres du généralDugommier et de leur oncle, le Représentant en mission, Joseph Beauchamp(octobre et novembre 1793).

D'après Courtépée, le château d'Amanzé contenait un véritable petit arsenalavec quatre cents escopettes ou fusils à mèche, des petites pièces de canon,des casques, des cuirasses, des armes blanches, une caisse d'airain grossecomme un tonneau et couverte de peaux aux deux bouts, deux doublesmousquets de fer montés sur chevalet, achetés à Lyon en 1635 et transportéspar Etienne Simonnin, voiturier du port de Belleville. Plusieurs des armescitées plus haut avaient été acquises par le comte d'Amanzé, sept ou huit ansauparavant, pour 1500 livres et avaient été livrées par le baron de Joyeuse, quiles avait prélevées dans l'Arsenal de Lyon. Une vaste galerie occupait unepartie du rez-de-chaussée du château : ou y remarquait une magnifiquetapisserie des Flandres représentant les combats livrés par Hannibal, et destableaux, en bois, des Romains, des rois de France et des princes de la maisonde Bourbon ainsi que de tous les peuples étrangers, avec les costumes ethabillements de l'époque. Un parc considérable entouré de murs y attenait,avec un grand jardin contenant une orangerie bien entretenue et garnie de 25orangers ainsi que de vieux myrtes donnés pas le duc d'Epernon. Le préPacaud, qui était la propriété des seigneurs, joignait le jardin. Il y avait enfindans le parc quatre statues de pierre exécutées par Claude Ligier, sculpteur deMoulins, et représentant Junon, Jupiter, Mars et Vénus.

Les d'Amanzé et les de la Queuille habitèrent à Paris, successivement rueSaint-Antoine, au Val-de-Grâce, rue des Blancs-Manteaux, puis enfin rue deBabylone (1788).

Leur maison était montée à Amanzé sur un très grand pied, lorsqu'ils yrésidaient. Au début du XVIIIème siècle, le personnel du château était ainsiconstitué : un cuisinier, le sieur Pierre-Joseph Guillemin ; une aide de cuisine,Jeanne Sarrazin ; un maître d'hôtel, le sieur Carpentier de Lisle (de 1711 à1744), puis le sieur Paisselier et enfin Charles Marmet (1753) ; une femme dechambre, Melle Labaume ; une intendante ou dame d'atours, appelée aussi

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dame d'honneur, Melle de Lageneste ; une aide, Melle Pitoys ; unegouvernante, Melle Thévenon, remplacée par Melle Lacroix ; une pâtissière-boulangère, Madeleine Buisson ; une servante de peine, Claudine Sarrazin ;une servante de basse-cour, Philiberte Buisson ; une servante toutes-mains,Marie Furtin ; un valet de basse-cour, Dubreuil ; un autre domestique debasse-cour, non dénommé ; un cocher, Germain, remplacé par Gaspard Morin; un valet de pied, Benoît Sarrazin ; un laquais, Rigolet ; un jardinier, Rondet ;un garde, Ravaut ; un petit domestique, Benoît Boton. Le maître d'hôtel et lecuisinier touchaient chacun annuellement une rétribution de 135 livres, et lecocher et le jardinier 100 livres. Il faut ajouter que le comte d'Amanzé des Carsavait un gentilhomme à sa suite ou servant, qui, en 1640, était André Lecoq.

Les seigneurs d'Amanzé se servaient d'une litière au début du XVIèmesiècle, puis plus tard d'un carrosse et d'une berline. Il faut ajouter que les vinsfins ne leur manquaient pas, car, dès le XVème siècle, ils possédaient desvignes à Pommard, Volnay et Savigny-sous-Beaune. D'autre part, le 28 février1784, on paya 64 livres 16 sols au nommé Baron, "chandelier à La Clayette",pour fourniture au château de 108 livres de chandelles, à l'occasion d'un courtséjour de Mr de la Queuille.

Au Moyen-Age, les habitants des villages de la seigneurie et de sesdépendances devaient, chacun à tour de rôle, le guet perpétuel avec armes audonjon et devant la porte du château, sous peine de sept sols d'amende en casd'abstention. Au XVIIème siècle, après les guerres de religion et les troublesde la Fronde, ce guet fut réduit à deux jours par an : la veille de Saint Pierre-ès-liens (31 juillet) et la veille de Saint-Ambroise (6 déc.) où le guet se faisaitégalement au château de Saint-Ambrun. A ces deux dates le sergent ordinairedu seigneur lisait à haute voix sous le grand orme, à la porte du château, lesordonnances de Mr d'Amanzé, rédigées par le juge ou son lieutenant.

En 1570, Antoine Boton, lieutenant, fait donner lecture des ordres etdéfenses, qui devront être expressément suivis sous peine de pendaison oud'étranglement (sic), à savoir le respect des bois, prés, terres, vaines pâtures,avec défense d'y passer sans permission d'y chasser, obligation de moudre aumoulin banal de Saint-Ambrun (dont la banalité fut confirmée le 15 février1694), de presser au pressoir du château. Les bêtes prises en vagabondagedans les héritages du seigneur seront saisies et "amendées" à raison desoixante sols parisis l'une et par jour, il sera interdit de les mener dans lesbois durant le glandage. Les chemins devront être entretenus par lesjusticiables.

Voici les noms de ceux qui devaient le guet précité en 1594 et dont onretrouve peut-être encore aujourd'hui des descendants :

- Aux Thévenins : Me Jehan Busseul, époux de Françoise Janin, BenoîtPlassard, Léonard Roux, Regnauld de la Croix. - A la Vallée : la veuve d'Estienne Mathieu ou ses ayant droits, Léonard duMont, Guillaume Busseul, Catherin et Charles Busseul, Me Toussaint Perret.

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- A la Place : Catherin Perret, Guillaume Alapermelle, Marc du Saulzay, leshéritiers de Jacques du Mont, Benoît Sarrazin, granger de Me Antoine Boton,Mathieu Plassard. - Au Caron : Estienne Bouchenoire, Antoine Rousset, Claude Perret, AntoineGonneaud, Guillaume de Montmessin, Me Genevié Favre, Estienne Devers,Sébastien Bouchenoire, Humbert Béraud, la veuve de Philibert Gaillard, laveuve de feu Jehan Gondard, Humbert Farnier. - Au Crot de Vaux : Antoine Grisard, Claude Potignon. - Aux Bastys : Jehan Basset, Benoît Desbas, la veuve de Christophe de la Croix.

E - DECOUVERTE DE LA JUSTICE SEIGNEURIALE D'AMANZE etde ce qui a trait à quelques métiers et à quelques villages de cetteantique paroisse

La justice qui était haute, moyenne et basse, dans le ressort du Bailliage deMâcon et du Parlement de Paris, s'exerçait par l'intermédiaire d'un juge, quiprenait quelquefois le titre de bailli, assisté d'un lieutenant, d'un procureurd'office ou fiscal chargé de requérir, d'un greffier, et autour desquelsgravitaient des notaires, procureurs, praticiens, huissiers et sergents Il y avaitmême jusqu'au XVIIème siècle des archers et chassepots chargés d'exécutersur place les sentences. Cette justice se rendait tantôt dans la maison Boton,tantôt dans la maison Desbois à La Vallée ou encore sous les halles (*), dontl'emplacement ne nous est pas connu, enfin quelquefois, à la belle saison, sousl'orme qui se trouvait à l'entrée du château d'Amanzé.

La plupart des instances de la justice seigneuriale, dont nous avons eu lespièces sous les yeux, se rapportaient rarement au droit criminel, mais surtoutau civil, et principalement à des curatelles, tutelles et inventaires après décès.Parmi ces derniers, nous notons celui qui fut dressé le 23 novembre 1694, à lamort de Me François-Joseph Besson, notaire royal, juge du comté d'Amanzéet du prieuré de Saint-Germain, par devant Claude François Fricaud, notaire àSaint-Julien-de-Civry et honorable Claude Plassard, procureur d'office ducomté, en présence de Dame Aymée Butaud et de Messire Louis Besson, curéde Montmelard, respectivement veuve et frère du défunt, ainsi que Me ClaudePerret, notaire royal de Saint-Christophe, son cousin. On y relève un mobilier,avec ses accessoires, d'une certaine importance, dont un grand nombre debuffets en chêne, noyer ou poirier, huit plats d'étain pesant 20 livres, deuxgrands landiers de fonte, dans la cave quatre feuillettes de vin blanc, dansl'écurie une "cavalle" sous poil rouge, âgée de 3 ans et valant cent livres,ailleurs un fusil, deux pistolets d'arçon, divers coffres, tables et layettes, deschaudrons, chandeliers, seaux et bassins en cuivre et deux broches à rôtir.

Dans un inventaire du 27 janvier 1696, de la succession de Charles Sarrazin,laboureur, il est question d'une maie propre à pétrir le pain, d'une asnée etdeux poinçons (sorte de tonneau) vides, de deux chaudrons d'airain, d'unechaufferette et d'un poêlon de cuivre, de deux écuelles d'étain, d'un vent àventer le blé, dans le grenier de plusieurs boisseaux (**) de noix, d'orge,d'avoine, de froment et de fèves, de quatre bœufs de labour ou "arables", de six

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vaches, de 12 brebis, de 2 cayes ou truies de 360 livres ; une terre estmentionnée comme ensemencée en sarrazin ou blé noir (on n'en voit plusaujourd'hui).

(*) En 1643, par ordonnance royale, il fut créé à Amanzé un marchéhebdomadaire, qui devait se tenir chaque jeudi, et 4 foires au même lieu, tousles ans, le mardi après Pâques, le 6 juin, le 2 août et le 11 novembre. Il est vraiqu'à ce moment-là le marché de Saint-Christophe se tenait le mercredi. (**) D'après un vieux terrier du XVème siècle, le bichet de grain contenait àAmanzé 2 quartes, la quarte 2 boisseaux ou quarterons et le boisseau 3coupes.

Il y avait souvent du bétail errant dans l'étendue de la seigneurie et que lepremier venu emmenait dans les prisons d'Amanzé, dépendant du château,d'où le propriétaire pouvait le retirer moyennant finance. Mais on se rendfacilement compte des abus que cela entraînait, car il arrivait ainsi que desbêtes étaient indûment soustraites dans les pâturages, d'où plainte de la partdes frustrés et d'interminables procès. C'est ainsi qu'en juin 1719 AntoineJanin, chirurgien-apothicaire, du Rocher, et son domestique s'emparèrent,assez abusivement semble-t-il, de 3 bœufs appartenant à Mr Loreton, seigneurdes Bassets, ancien lieutenant au régiment d'Anjou, demeurant à Ferrières, quivenaient d'être vendus à Mr Jean du Cray, de Saint-Laurent, et il faut plaiderdevant Mr Taboulot, juge civil et criminel d'Amanzé, pour obtenir unerestitution et même des dommages et intérêts.

Voici la liste des officiers de cette justice qui ont pu être retrouvés, y sontjoints quelques noms se rapportant à des commerces ou des emplois exercés àAmanzé avant 1789 :

- Juges civils et criminels - Baillis : Jean Alacaille (1396), Etienne Delachapelle(1400), Jean Bocaud (1416), Etienne Alacaille (1430), Regnauld Serrurier(1520), tous notaires royaux ; Claude Mathoud (1606) ; Pierre Favre vice-gérant puis juge (1608) ; Claude Dumont (qui s'identifie peut-être avec le curédu lieu) était vice-gérant en 1607 ; Benoît Polette, substitut du juge, et CharlesDeville, vice-gérant (1678) ; François Joseph Besson (1686); Claude Circaud,notaire royal d'Oyé (1695) ; Jean-Baptiste Geoffroy (1708) ; PhilibertTaboulot, avocat en Parlement (1719) ; Jean-Baptiste Bouthier de Rochefort,juge et bailli (1725) ; Gilbert Geoffroy, avocat en la Cour (1740).

- Lieutenants : Pierre Boton (1529) ; Antoine Boton (1580) ; Jehan Favre(1616).

- Procureurs d'office ou fiscaux : Claude Grisard. substitut du procureurd'office (1596) ; honorable Guillaume Poiron (1596) ; Damien Montallet (1606); Jean Périer (1645) ; François Favre (1684) ; Claude Plassard (1695) ; MarcAntoine Descligny (1708) ; Nicolas Fricaud, substitut (1710) ; Philibert Cortey,procureur d'office et fermier général du comté (1719) ; André Dessuir substitut(1725) ; N... Bouteloup, notaire royal à Saint-Julien (1747) ; Dubois (1769).

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- Huissiers et sergents royaux (*) : Guillaume Ratot (1526) ; Me ToussaintPerret (1594) ; Antoine Grisard (1595) ; Germain du Tronc (1596) ; N...Descours, huissier général (1678) ; N... Laubespin (1694) ; Jean Fommerand(1711) ; Benoît Lavaux, à La Vallée (1789).

(*) Les lieutenants et les sergents semblaient, à diverses époques, cumuler desattributions militaires, se rapportant à la garde du château, et des attributionsde justice.

- Receveurs des servis et agents de la Maison d'Amanzé : Messire Jean deBriand, prêtre, (1487) ; Estienne des Roches, clerc et notaire public (1487-1513) ; François du Cray, procureur d'office ou fiscal de Lessertot, résidant àMarizy (1689) ; Pierre Jeaume (1700) ; Mathieu Poyet (1711) ; Claude Circaud,fermier général du comté, décédé en 1747 et remplacé par les sieurs Mathieud'Oyé et Despierres ; N... Cartier, agent d'affaires (1785). Les fermiers, lesreceveurs et les agents avaient eux-mêmes parfois des sous-traitants ainsi en1730 c'est Jacques Guitard, laboureur, qui se charge de percevoir les fruits etgerbes dus au seigneur moyennant une modique rétribution.

- Notaires royaux : Guillaume des Roches (1556) ; Pierre Boton (1552-1573) ;Claude Charretier (1580) ; Antoine Boton (1590) ; Genevié Favre (1595) ;Pierre Favre (1629) ; Gaspard Favre (1650) ; Charles Deville (1678) ; JosephBesson, notaire royal du comté (1684) ; Pierre Besson (1650-1684) ; FrançoisJoseph Besson (1684-1694) ; Jean-Baptiste Butaud, notaire du comté (1700).

- Greffiers : Genevié Favre (1595) ; Jean Favre (1625) ; N... Petit de Lamure(1725) ; Côme Dechagnie (1738) ; N... Geoffroy (1785) ; Louis du Cray (1787).

- Procureurs ou praticiens : Benoît Polette (1596) ; Philibert Devers (1616).

- Fonctions ou métiers divers : Claude de Chassignole, hôte (1607) ; NicolasMayneaud, maréchal (1608) ; Magdelon du Villers, époux de ClaudineBrancion, maréchal (1684) ; Jean Bordet, tailleur d'habits (1687) ; PierreDubreuil, tailleur d'habits (1693) ; Jean de Lacroix, cordonnier (1693) ; PierreBouchenoire, chapelier (1696) ; Pierre Bordet, tisserant (1706) ; AntoineJanin, chirurgien et apothicaire au Rocher (1719) ; Jean Pradineau, maçonvenu de Saint-Yriex en Limousin ; Gaspard Rondet, maître couvreur à tuiles(1747) ; Antoine Barraud, menuisier (1764). Enfin, en 1789, Claude AdélaïdeFavre des Fougerards était avocat au Parlement et syndic de la province duBrionnais.

Les premiers noms qu'on rencontre à Amanzé, au Moyen-Age, sont lessuivants : Plassard, Dufour, Bouchenoire alias Boschenoire (Bois noir),Pascaud, Mathus, Busseuil, Boton, Ducroux, Périer, Perret, Préale, Dumont,Colas, Boussand.

Voici les villages ou lieux sur lesquels on peut relever quelques faits

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historiques ou intéressants :

- Les Bassets, jadis chez Basset ou Grange Basset. Ce lieu se confondait auXVème siècle avec le haut de Prévigny et une partie dépendait de la paroissede Vareilles. Fief aux Loreton du Montet, aux Marque des Coindry, puis auxdu Cray. On y jouit d'un panorama superbe. Ancienne chapelle désaffectée,dont l'autel a été donné au siècle dernier par les du Cray à l'église d'Amanzépour y porter la statue de Saint Pierre-ès-liens. Elle fut construite par lechanoine Louis Ennemond Ducray (1786-1863), professeur au grandSéminaire d'Autun, puis Supérieur du grand Séminaire de Toulouse et Vicairegénéral, qui avait été chez les Révérends Pères Jésuites de Belley le condiscipled'Alphonse de Lamartine, à qui il disputait, paraît-il, les premiers prix, et auSéminaire Saint-Irénée de Lyon de l'abbé Vianney, devenu le Saint Curé d'Ars.Cette famille est originaire de Briant, remontant à honorable homme Laurentdu Cray, dont le fils Jehan du Cray était notaire royal de la prévôté de Brianten 1539. A la veille de la Révolution, Mr du Cray du Crot de Vaux, seigneur dePrévigny, était veuf de Melle Mourier des Gayets (du Forez) et remarié àDemoiselle Henriette Beauchamp de Jonzy.

- Le Creux ou Crot de Vaux, jadis Vaux de Prevenier ou Crot de Prevenier. Lesd'Amanzé y avaient des droits depuis un temps immémorial ainsi que le barond'Oyé, les Fougeard de Grandvaux, seigneurs d'Avaize et les Circaud deChaumont, remplacés par les du Cray.

- L'Hôpital, dont le nom ne sert plus à désigner que des prés. Maladreriefondée par les seigneurs d'Amanzé et qui était ruinée en 1789. La chapelle quis'y trouvait aurait été une annexe de l'église d'Amanzé, mais on ne retrouveaucune trace de fondation ni de titulaire.

- Le Carouge. Du latin quadrivium (carrefour), qui a formé le vieux nomfrançais "queiroix" dans plusieurs régions. Etait au croisement d'ancienschemins se dirigeant d'un côté vers Charlieu et de l'autre vers Mâcon.Domaine des d'Amanzé.

- Plassart. Chez Plassard ou Grange Plassard. A pris son nom d'une honorablefamille qui a essaimé à Saint-Germain-en-Brionnais. Les d'Amanzé y avaientun domaine.

- Le Rocher. Une famille Janin y possédait un domaine important, auXVIIème siècle, dont était fermier, au siècle suivant, Jacques Ducarre,vigneron de la Varenne. Il s'y exploitait du grès.

- La Roue. Les dîmes s'y partageaient entre le prieur de Saint-Germain-en-Brionnais, le baron d'Oyé et le seigneur d'Amanzé. Jadis vignoble important,comme à Gland, au Breuil et à la Toule.

- La Vallée. Village où se sont tenues longtemps les assises de la justiceseigneuriale d'Amanzé, dans la maison de la famille Desbois. La famille de

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Saligny avait des droits sur ce lieu au Xllème siècle.

- La Varenne. Bien qu'en partie de la paroisse d'Oyé, était jadis un fief relevantd'Amanzé. En 1387, Philibert de Lessertot, rend hommage pour ce lieudépendant d'Amanzé à Bernard d'Armagnac, comte de Charolais.

F - FAITS SAILLANTS DE LA VIE PASSEE D'AMANZE

Les Ecorcheurs traversèrent Amanzé en 1444, puis les Huguenots et lesReitres en 1570, 1577 et 1578. Ceux-ci y firent de grands ravages, ayant "beu,mangé, fourragé poules et autres biens".

En l'an 1531, la famine fut telle que la mesure ou bichet (40 litres environ)de blé, les six faisant la charge, se vendait plus de 50 livres tournois, alorsqu'en temps ordinaire la mesure se payait couramment 10 livres.

En 1584, il fit un temps si mauvais en tempêtes que les deux tiers de lavendange de la Toule furent perdus.

Ce fut par lettres du Roi Louis XIII, données au Louvre en mai 1617,contresignées par de Loménie, que fut érigée et créée en vicomté, en faveur deJean IV d'Amanzé, la seigneurie et baronnie dont il portait le nom, avec lesvillages du Carron, de la Place, de la Vallée, des Bastis, de Prisy, desTheureaux, de Tollecy (18 feux), de Saint-Ambrun, de partie du Crot de Vauxet du Rocher, avec la justice haute, moyenne et basse. Ces lettres ne furentenregistrées, au Parlement de Paris que le 19 juillet 1625 et à la Chambre desComptes de Dijon que le 28 novembre 1644. Et c'est peu après cette dernièredate que cette vicomté fut transformée et élevée en comté.

Le terrier d'Amanzé fut renouvelé les 25 juin et 1er juillet 1610, et le 17janvier 1702. Dans une reprise de fief du 19 juin 1715 par Messire Gilbert de laQueuille, la seigneurie d'Amanzé est indiquée comme "composée de quatreclochers qui sont : Amanzé, Saint-Ambrun-la-Salle (*), Prisy et le Breuil en laparoisse d'Oyé". Pour ce dernier, il n'est pas impossible que la chapelle, dédiéeà Saint Jean l'Evangéliste et restaurée par l'abbé Fricaud, à proximité de celieu, ait voulu rappeler l'existence d'une primitive église.

(*) Aujourd'hui commune de Saint-Germain-en-Brionnais et où il y avaiteffectivement à l'origine une église paroissiale et même peut-être "régulière".

En 1710, il y eut une forte disette : les grains étaient tellement rares qu'onfut obligé de faire du pain avec de l'orge, mélangé de fèves et de sarrazin, etque l'agent d'affaires du château, nommé Jeaume, décida d'en priver lespigeons du colombier seigneurial, dont il ne restait d'ailleurs plus qu'unetrentaine, le froid ayant été, d'autre part, si rigoureux que beaucoup de cesvolatiles périrent non seulement de faim mais de froid.

En 1742, la paroisse d'Amanzé était taxée à 866 livres de taille royale,

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perçues par la recette de Semur, dans le ressort de l'Intendance de Bourgogne.

C'était la poste de La Pacaudière, sur la route de Moulins à Lyon, quidesservait le courrier destiné à Amanzé, en même temps que celui de Saint-Christophe, et il faudra attendre bien longtemps (XIXème siècle) pour ques'établissent des relais de Marcigny à La Clayette.

Une visite de l'église d'Amanzé, au milieu du XVIIIème siècle, constate qu'ily a une croix, quatre chandeliers et un crucifix d'argent, que l'hôpital quisubsiste encore, est quasi ruiné et que plusieurs familles bourgeoises ont leursbancs et leurs tombeaux dans l'intérieur de la dite église, notamment lesGrandjean, Favre, Fricaud, de la Forest, du Cray, Rousset et Denis, sans parlerdu seigneur justicier du lieu. Il est rappelé que quarante jours d'indulgencesont accordés aux fidèles qui observent la fête de la dédicace de cet édifice lemardi de la Pentecôte.

Le célèbre brigand Mandrin, qui fut roué vif à Valence en 1755, aurait cachéune partie de son trésor au Creux de Vaux, aux Bassets ou aux Noues. MrSigismond Ducray, maire d'Amanzé (1875), possédait un plan des lieuxd'après une lettre qui avait été écrite d'Auxerre à ce sujet à son bisaïeul,Antoine du Cray (décédé en 1761). Ce trésor aurait compris une quantitéconsidérable de pièces d'or et de bijoux, entre autres un grand nombre demontres en or. Mais les recherches entreprises furent infructueuses.

En 1766, une litre féodale et patronale, portant de loin en loin écussons desfamilles d'Amanzé et de la Queuille ("de gueules à 3 coquilles d'or" et "de sableà la croix engrêlée d'or"), fut exécutée intérieurement tout autour des églisesd'Amanzé, Prisy et Saint-Ambrun, en tout 153 écussons, par un peintrenommé Larose.

La paroisse d'Amanzé dut payer, le 31 juillet 1770, 84 livres, avancées par lesieur Rousset, échevin ou syndic élu de la communauté des habitants pour lesfrais de la fabrication du salpêtre, qui était itinérante à travers les paroissesbrionnaises. Quant au sel, Amanzé était tenu de le prendre au grenier de LaClayette, ainsi que 24 autres paroisses brionnaises.

Monsieur François Pillin, curé d'Amanzé qui eut la faiblesse d'adhérer à lanouvelle constitution adressait, en 1792, la pétition suivante à Messieurs duDirectoire de Charolles, département de Saône-et-Loire : "Mr François Pillin,curé d'Amanzé, a l'honneur de vous représenter que par décret de l'AssembléeNationale du 10 février 1791, article 2, il est dit qu'il sera payé aux curés parles receveurs des districts l'intérêt à 4 % sans retenue du produit net de lavente des biens de fondation, dont les biens qui en étaient affectés ont étévendus, il vous plaise, Messieurs, ordonner que vérification sera faite de tousles fonds de fondation cités dans l'état cy-devant écrit et qu'après ladistraction faite des fondations d'avec les biens nationaux et l'estimationd'iceux fixée, il luy soit payée depuis sa non-jouissance les quatre pour cent dela vente qui en a été faite sans préjudice de la demande qu'il a faite de la

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moitié de l'excédent de 1200 livres de revenu de son bénéfice et ferez justice.Fait à Amanzé le 12 juin 1792 et le quatrième de la liberté. Pillin curéd'Amanzé".

En 1834, sous le régime censitaire, il n'y avait que cinq électeurs à Amanzé :M.M. Jean Claude Auguste Ducray, qui payait 800 francs de contributionsdirectes, Jean Claude Montmessin, qui payait 231 francs, Jean-Marie Busseuil,228 francs, Antoine Montmessin, 217 francs, et Benoît Maillet, 212 francs.

SOURCES

Courtepée : Description du Duché de Bourgogne.

F.D.M. Monographie des communes du Charolais et Brionnais. Micolon Impr.Charlieu 1904.

J. AULAS, Le Canton de La Clayette. Gaudet, Impr. La Clayette 1938.

ARCELIN, Indicateur héraldique du Mâconnais.

LEX, Les fiefs du Mâconnais.

Archives de la Côte d'Or, C 4748.

Archives de Saône-et-Loire, séries B 708 et suivants ; B 1135 ; C 354 ; E 18 etsuivants ; G 326 ; 2 G 325.

Archives de la Société Eduenne : Fonds Potignon de Montmégin, Verchère deReffye et Cucherat.

Anciens registres paroissiaux d'Amanzé.

Archives privées.