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Congrès annuel de la Société fran¸ caise de chirurgie de la main / Chirurgie de la main 30 (2011) 419–480 461 Dans 4 cas il y avait une atteinte osseuse. Nous avons noté 4 localisations digi- tales, dont 3 à l’auriculaire et l’index dans 1 cas, 2 localisations à l’éminence hypothénar dont une avec une atteinte du cinquième métacarpien. Le carpe (pisiforme) a été atteint une fois et nous avions dans un cas une atteinte glo- bale de toute la main réalisant la « main de Madura ». Tous les patients ont été opérés ; nous avons réalisé une chirurgie conservatrice par exérèse (4 cas) et curetage (2 cas), une amputation dans 2 cas dont une intéressait le cinquième rayon et la seconde la main en entier. Un traitement médical encadrait le geste chirurgical et était poursuivi sur 6 semaines en moyenne. Nous avons noté 2 récidives dont une précoce à 18 mois et une tardive à 4 ans. Les 2 patients ont été réopérés. Les mycétomes constituent une pathologie aux conséquences fonctionnelles lourdes et doivent être connus. L’atteinte de la main mérite une attention parti- culière. Un diagnostic et une prise en charge précoces permettent d’éviter une chirurgie mutilante. doi:10.1016/j.main.2011.10.112 CP112 Fibula vascularisée dans le cadre d’un hémangiome à la main : indication extrême ou justifiée ? M. Liot a,, S. Collon b , D. Le Nen c a Orthopédie, clinique Saint-Joseph, Angoulême, France b Orthopédie, CHU Cavale-Blanche, Brest, France c Orthopédie traumatologie, CHU Cavale-Blanche, Brest, France Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] Mots clés : Tumeur ; Reconstruction ; Fibula Nous rapportons le cas d’une patiente de 30 ans qui consulte pour une tuméfaction douloureuse de sa main droite conduisant à une biopsie. Les exa- mens complémentaires et l’anatomopathologie concluent à un hémangiome du 3 e espace intermétacarpien particulièrement envahissant. Malgré 3 interventions d’exérèse, la tumeur a récidivé. La douleur est au premier plan et plusieurs avis ont été sollicités. L’embolisation a été considérée comme trop risquée. L’amputation a été retenue par plusieurs équipes. Une décision de traitement conservateur est finalement retenue en plusieurs temps : large exérèse monobloc emportant les 3 métacarpiens internes avec la base des premières phalanges sui- vie à 8 mois de recul d’une reconstruction par fibula vascularisée. Après 8 ans de recul la main présente des séquelles fonctionnelles ou esthétiques mais est parfaitement intégrée par la patiente ce qui justifie notre indication chirurgicale. Par ailleurs le résultat est à mettre en balance avec celui d’une éventuelle ampu- tation avec appareillage. On pourrait imaginer une telle indication dans d’autres types de reconstruction notamment en traumatologie. doi:10.1016/j.main.2011.10.113 CP113 Mouldable bone paste with collagen carrier in association with autologous mesenchymal stem cells in the treatment of septic condylar osteonecrosis of the thumb: Case report E. Pamelin , A. Zoccolan , A. Antonini Service chirurgie de la main, hôpital San-Paolo, Savone, Italy Corresponding author. E-mail address: [email protected] Keywords: Mesenchymal stem cells; Septic osteonecrosis; Bone carrier Introduction.– In chronic osteomyelitis, accurate debridement and specific anti- biotic therapy are mandatory to obtain good confidence of germ eradication and bone healing. At the same time, in condylar lesions of the fingers, it is of major importance to save epiphyseal morphology and structure, in order to preserve articular function. Often hand surgeons have therefore to take dif- ficult decisions in the balance between radical debridement and functional salvage. Case report.– A healthy 21-year-old male injured his right thumb on the dorso- ulnar aspect of the interphalangeal joint hitting his opponent’s teeth during a fight like human bite. One month after the injury the finger was painful, swollen and stiff. The X-ray control showed a subcondral loss of bone at the ulnar condyle of the P1. He was immediately treated with wide spectrum antibiotic therapy, with good impro- vement of pain and swelling. Nevertheless the CT-scan showed the collapse of the ulnar articular surface of the IP joint with clinical decrease of motion and pinch strength. After 6 weeks we have performed a single stage condilar resur- facing with preliminar necrotic bone cleaning by Piezosurgery device in order to respect the articular surface filling the bony gap with mouldable bone paste of autologous mesenchymal stem cells with a collagen carrier. External fixa- tion was applied in order to avoid condilar load and maintained for one month. Coltural exam on intraoperative specimens was negative, and wide-spectrum antibiotic therapy was carried on for 6 weeks. Result.– At an 8-month follow-up, the patient is free from any sign of persistent local infection (no pain nor functional impairment, negative blood markers of inflammation). The X-Ray control shows the restoration of the condilar shape with articular surface preservation. Rehabilitation was possible from the first day after removal of the external fixation with a good gain of range of motion after three weeks. Discussion.– The good short-term result lets us feel optimistic about the pos- sibility of a single stage-treatment of chronic osteomyelitis of the hand using mouldable bone paste in association with autologous mesenchymal stem cells and specific antimicrobial therapy in young patients with no risk factors, allowing a more conservative surgical strategy, paying major attention to the functional and rehabilitative aspect also in chronic hand infections. Further reading Goodman SB. Allograft alternatives: bone substitutes and beyond. Orthopedics 2010;33(9):661. doi: 10.3928/01477447-20100722-31. Paderni S, Terzi S, Amendola L. Major bone defect treatment with an osteocon- ductive bone substitute. Chir Organi Mov 2009;93(2):89–96 [Epub 2009 Jun 16]. Hand infections. doi:10.1016/j.main.2011.10.114 CP114 Fracture articulaire du radius distal avec fossette lunarienne retournée à 90 ou 180 à propos de 4 cas : intérêt d’une voie antéromédiale C. Bourges a , A. Bulla a , H. Tchero a , G. Daculsi b , A.P. Uzel a,a Service d’orthopédie-traumatologie, CHU Pointe-à-Pitre, Pointe-à-Pitre, Guadeloupe b Inserm U791, université de Nantes, Nantes, France Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] Mots clés : Fossette lunarienne ; Poignet ; Radio-ulnaire distale Introduction.– Les fractures articulaires du radius distal du sujet jeune sur- viennent lors de traumatismes violents où les lésions osseuses et ligamentaires peuvent s’associer. La réduction articulaire doit être anatomique car une marge d’escalier supérieur à 2 mm est péjorative. Nous rapportons 4 cas de fractures articulaires complexes dont la particularité était un fragment de fossette luna- rienne retourné à 90 ou 180 . Le but était de rapporter l’intérêt d’un abord antéromédial situé en dedans du long palmaire et d’évaluer à long terme les résultats fonctionnels et radiologiques. Patients et methods.– L’étude comportait 4 hommes au recul de 68,8 mois (18 à 115), l’âge était de 27 ans (19–43), il y avait 2 côtés droits et 3 côtés dominants. La fracture survenait 2 fois après chute d’un lieu élevé, 2 fois après accident de la voie publique. Les fractures étaient des types IV selon la classification de Melone associant une fracture de la fossette lunarienne retournée à 90 2 fois ou à 180 . Les lésions associées comprenaient : 1 fracture de la base de la styloïde ulnaire fixée par broche par un abord postéromédial, 1 fracture du ¼ distal de la diaphyse ulnaire, 1 diastasis scapholunaire. Ces 2 dernières lésions siégeaient chez un patient inopérable initialement en raison d’un traumatisme crâniofacial. Nous avons utilisé une voie d’abord antéro-médiale cheminant entre fléchisseurs

Mouldable bone paste with collagen carrier in association with autologous mesenchymal stem cells in the treatment of septic condylar osteonecrosis of the thumb: Case report

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ans 4 cas il y avait une atteinte osseuse. Nous avons noté 4 localisations digi-ales, dont 3 à l’auriculaire et l’index dans 1 cas, 2 localisations à l’éminenceypothénar dont une avec une atteinte du cinquième métacarpien. Le carpepisiforme) a été atteint une fois et nous avions dans un cas une atteinte glo-ale de toute la main réalisant la « main de Madura ». Tous les patients ont étépérés ; nous avons réalisé une chirurgie conservatrice par exérèse (4 cas) eturetage (2 cas), une amputation dans 2 cas dont une intéressait le cinquièmeayon et la seconde la main en entier. Un traitement médical encadrait le gestehirurgical et était poursuivi sur 6 semaines en moyenne. Nous avons notérécidives dont une précoce à 18 mois et une tardive à 4 ans. Les 2 patients ont été

éopérés.es mycétomes constituent une pathologie aux conséquences fonctionnelles

ourdes et doivent être connus. L’atteinte de la main mérite une attention parti-ulière. Un diagnostic et une prise en charge précoces permettent d’éviter unehirurgie mutilante.

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ibula vascularisée dans le cadre d’un hémangiome à laain : indication extrême ou justifiée ?. Liot a,∗, S. Collon b, D. Le Nen c

Orthopédie, clinique Saint-Joseph, Angoulême, FranceOrthopédie, CHU Cavale-Blanche, Brest, FranceOrthopédie traumatologie, CHU Cavale-Blanche, Brest, France

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ous rapportons le cas d’une patiente de 30 ans qui consulte pour uneuméfaction douloureuse de sa main droite conduisant à une biopsie. Les exa-

ens complémentaires et l’anatomopathologie concluent à un hémangiome due espace intermétacarpien particulièrement envahissant. Malgré 3 interventions’exérèse, la tumeur a récidivé. La douleur est au premier plan et plusieursvis ont été sollicités. L’embolisation a été considérée comme trop risquée.’amputation a été retenue par plusieurs équipes. Une décision de traitementonservateur est finalement retenue en plusieurs temps : large exérèse monoblocmportant les 3 métacarpiens internes avec la base des premières phalanges sui-ie à 8 mois de recul d’une reconstruction par fibula vascularisée. Après 8 anse recul la main présente des séquelles fonctionnelles ou esthétiques mais estarfaitement intégrée par la patiente ce qui justifie notre indication chirurgicale.ar ailleurs le résultat est à mettre en balance avec celui d’une éventuelle ampu-

ation avec appareillage. On pourrait imaginer une telle indication dans d’autresypes de reconstruction notamment en traumatologie.

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eptic condylar osteonecrosis of the thumb: Case report. Pamelin ∗, A. Zoccolan , A. Antonini

Service chirurgie de la main, hôpital San-Paolo, Savone, Italy

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ntroduction.– In chronic osteomyelitis, accurate debridement and specific anti-iotic therapy are mandatory to obtain good confidence of germ eradicationnd bone healing. At the same time, in condylar lesions of the fingers, it isf major importance to save epiphyseal morphology and structure, in ordero preserve articular function. Often hand surgeons have therefore to take dif-

cult decisions in the balance between radical debridement and functionalalvage.

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ocal infection (no pain nor functional impairment, negative blood markers ofnflammation). The X-Ray control shows the restoration of the condilar shapeith articular surface preservation. Rehabilitation was possible from the firstay after removal of the external fixation with a good gain of range of motionfter three weeks.iscussion.– The good short-term result lets us feel optimistic about the pos-

ibility of a single stage-treatment of chronic osteomyelitis of the hand usingouldable bone paste in association with autologous mesenchymal stem cells

nd specific antimicrobial therapy in young patients with no risk factors, allowingmore conservative surgical strategy, paying major attention to the functional

nd rehabilitative aspect also in chronic hand infections.urther readingoodman SB. Allograft alternatives: bone substitutes and beyond. Orthopedics010;33(9):661. doi: 10.3928/01477447-20100722-31.aderni S, Terzi S, Amendola L. Major bone defect treatment with an osteocon-uctive bone substitute. Chir Organi Mov 2009;93(2):89–96 [Epub 2009 Jun6].and infections.

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racture articulaire du radius distal avec fossetteunarienne retournée à 90◦ ou 180◦ à propos de 4 cas :ntérêt d’une voie antéromédiale. Bourges a, A. Bulla a, H. Tchero a, G. Daculsi b, A.P. Uzel a,∗Service d’orthopédie-traumatologie, CHU Pointe-à-Pitre, Pointe-à-Pitre,uadeloupeInserm U791, université de Nantes, Nantes, France

Auteur correspondant.dresse e-mail : [email protected]

ots clés : Fossette lunarienne ; Poignet ; Radio-ulnaire distale

ntroduction.– Les fractures articulaires du radius distal du sujet jeune sur-iennent lors de traumatismes violents où les lésions osseuses et ligamentaireseuvent s’associer. La réduction articulaire doit être anatomique car une marge’escalier supérieur à 2 mm est péjorative. Nous rapportons 4 cas de fracturesrticulaires complexes dont la particularité était un fragment de fossette luna-ienne retourné à 90◦ ou 180◦. Le but était de rapporter l’intérêt d’un abordntéromédial situé en dedans du long palmaire et d’évaluer à long terme lesésultats fonctionnels et radiologiques.atients et methods.– L’étude comportait 4 hommes au recul de 68,8 mois (18 à15), l’âge était de 27 ans (19–43), il y avait 2 côtés droits et 3 côtés dominants.a fracture survenait 2 fois après chute d’un lieu élevé, 2 fois après accident de

a voie publique. Les fractures étaient des types IV selon la classification deelone associant une fracture de la fossette lunarienne retournée à 90◦ 2 fois ou180◦. Les lésions associées comprenaient : 1 fracture de la base de la styloïde

lnaire fixée par broche par un abord postéromédial, 1 fracture du ¼ distal dea diaphyse ulnaire, 1 diastasis scapholunaire. Ces 2 dernières lésions siégeaienthez un patient inopérable initialement en raison d’un traumatisme crâniofacial.ous avons utilisé une voie d’abord antéro-médiale cheminant entre fléchisseurs