12
Revue ge ´ne ´rale Mouvements anormaux et maladies neurome ´ taboliques Movement disorders and neurometabolic diseases D. Grabli a,b , K. Aure ´ a,b,c , E. Roze a,b,d,e, * a Po ˆ le des maladies du syste `me nerveux, fe ´de ´ration de neurologie, groupe hospitalier Pitie ´ -Salpe ˆtrie `re, AP–HP, 75013 Paris, France b Inserm-UPMC UMRS 975-CRICM, CNRS UMR 7225, groupe hospitalier Pitie ´-Salpe ˆtrie `re, 75013 Paris, France c Service d’explorations fonctionnelles, ho ˆ pital Ambroise-Pare ´, AP–HP, 92100 Boulogne-Billancourt, France d Inserm, centre d’investigation clinique 9503, AP–HP, 75013 Paris, France e UMRS 952, Inserm, UMR 7224, CNRS, universite ´ Pierre-et-Marie-Curie-Paris-6, 75005 Paris, France revue neurologique 167 (2011) 123–134 info article Historique de l’article : Rec ¸u le 1 fe ´ vrier 2010 Rec ¸u sous la forme re ´ vise ´e le 13 mai 2010 Accepte ´ le 7 juillet 2010 Disponible sur Internet le 17 novembre 2010 Mots cle ´s : Erreurs inne ´es du me ´ tabolisme Me ´tabolisme e ´ nerge ´ tique Neurotransmetteurs Me ´tabolisme des me ´ taux Maladies lysosomales Stimulation ce ´re ´ brale profonde Keywords: Inborn errors of metabolism Energetic metabolism Neurotransmitters Metal metabolism Lysosomal diseases Deep brain stimulation re ´sume ´ Les mouvements anormaux, en particulier la dystonie, sont des manifestations fre ´ quentes au cours des maladies neurome ´ taboliques. Dans ce contexte, leur caracte ´ risation et leur classification pre ´ cises sont fondamentales mais peuvent e ˆtre proble ´ matiques. L’enque ˆte e ´ tiologique doit e ˆ tre initialement concentre ´e sur la recherche de maladies traitables. L’association de plusieurs types de mouvements anormaux, l’existence d’une atteinte orofaciale se ´ve ` re, de signes neurologiques ou extraneurologiques associe ´ s, doivent faire conside ´ rer la possibilite ´ d’une origine neurome ´tabolique. La de ´ marche diagnostique est guide ´ e par le mode d’installation des mouvements anormaux, l’analyse se ´ miologique pre ´cise des signes neurologiques et syste ´ miques, l’existence ou non d’anomalies a ` l’IRM ce ´re ´brale. En plus du traitement spe ´cifique de la maladie me ´ tabolique, lorsqu’il existe, un traitement symptomatique des mouvements anormaux peut e ˆ tre propose ´. Ce traitement doit prendre en compte la vulne ´ rabilite ´ particulie `re de ces patients a ` l’iatroge ´ nie. # 2010 Publie ´ par Elsevier Masson SAS. abstract Movement disorders, especially dystonia, are a frequent manifestation of neurometabolic diseases. Proper characterization and classification of movement disorders is crucial but may be challenging in this setting. The diagnostic work-up should be focused first on treatable disease. Mixed movement disorders, marked orofacial involvement and associated neurolo- gical and extra-neurological features should prompt the clinician to consider the possibility of an underlying neurometabolic disorder. The diagnostic approach is based on the abrupt, paroxysmal or insidious nature of onset of the movement disorders, the clinical picture including neurological and systemic signs and symptoms, and the presence or absence of abnormalities on the brain MRI. In addition to specific treatment for the metabolic disease, when available, symptomatic treatment of the movement disorders can be proposed, remem- bering that these patients are particularly vulnerability to iatrogenesis. # 2010 Published by Elsevier Masson SAS. * Auteur correspondant. Service de neurologie, centre d’investigation clinique, groupe hospitalier Pitie ´ -Salpe ˆ trie `re, 47-83, boulevard de l’Ho ˆ pital, 75651 Paris cedex 13, France. Adresse e-mail : [email protected] (E. Roze). 0035-3787/$ – see front matter # 2010 Publie ´ par Elsevier Masson SAS. doi:10.1016/j.neurol.2010.07.022

Mouvements anormaux et maladies neurométaboliques

  • Upload
    e

  • View
    242

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Mouvements anormaux et maladies neurométaboliques

Revue generale

Mouvements anormaux et maladies neurometaboliques

Movement disorders and neurometabolic diseases

D. Grabli a,b, K. Aure a,b,c, E. Roze a,b,d,e,*a Pole des maladies du systeme nerveux, federation de neurologie, groupe hospitalier Pitie-Salpetriere, AP–HP, 75013 Paris, Franceb Inserm-UPMC UMRS 975-CRICM, CNRS UMR 7225, groupe hospitalier Pitie-Salpetriere, 75013 Paris, FrancecService d’explorations fonctionnelles, hopital Ambroise-Pare, AP–HP, 92100 Boulogne-Billancourt, Franced Inserm, centre d’investigation clinique 9503, AP–HP, 75013 Paris, FranceeUMRS 952, Inserm, UMR 7224, CNRS, universite Pierre-et-Marie-Curie-Paris-6, 75005 Paris, France

r e v u e n e u r o l o g i q u e 1 6 7 ( 2 0 1 1 ) 1 2 3 – 1 3 4

i n f o a r t i c l e

Historique de l’article :

Recu le 1 fevrier 2010

Recu sous la forme revisee le

13 mai 2010

Accepte le 7 juillet 2010

Disponible sur Internet le

17 novembre 2010

Mots cles :

Erreurs innees du metabolisme

Metabolisme energetique

Neurotransmetteurs

Metabolisme des metaux

Maladies lysosomales

Stimulation cerebrale profonde

Keywords:

Inborn errors of metabolism

Energetic metabolism

Neurotransmitters

Metal metabolism

Lysosomal diseases

Deep brain stimulation

r e s u m e

Les mouvements anormaux, en particulier la dystonie, sont des manifestations frequentes

au cours des maladies neurometaboliques. Dans ce contexte, leur caracterisation et leur

classification precises sont fondamentales mais peuvent etre problematiques. L’enquete

etiologique doit etre initialement concentree sur la recherche de maladies traitables.

L’association de plusieurs types de mouvements anormaux, l’existence d’une atteinte

orofaciale severe, de signes neurologiques ou extraneurologiques associes, doivent faire

considerer la possibilite d’une origine neurometabolique. La demarche diagnostique est

guidee par le mode d’installation des mouvements anormaux, l’analyse semiologique

precise des signes neurologiques et systemiques, l’existence ou non d’anomalies a l’IRM

cerebrale. En plus du traitement specifique de la maladie metabolique, lorsqu’il existe, un

traitement symptomatique des mouvements anormaux peut etre propose. Ce traitement

doit prendre en compte la vulnerabilite particuliere de ces patients a l’iatrogenie.

# 2010 Publie par Elsevier Masson SAS.

a b s t r a c t

Movement disorders, especially dystonia, are a frequent manifestation of neurometabolic

diseases. Proper characterization and classification of movement disorders is crucial but may

be challenging in this setting. The diagnostic work-up should be focused first on treatable

disease. Mixed movement disorders, marked orofacial involvement and associated neurolo-

gical and extra-neurological features should prompt the clinician to consider the possibility of

an underlying neurometabolic disorder. The diagnostic approach is based on the abrupt,

paroxysmal or insidious nature of onset of the movement disorders, the clinical picture

including neurological and systemic signs and symptoms, and the presence or absence of

bra

om

ents are particularly vulnerability to iatrogenesis.

# 2010 Published by Elsevier Masson SAS.

abnormalities on the

when available, sympt

bering that these pati

* Auteur correspondant. Service de neurologie, centre d’investigationl’Hopital, 75651 Paris cedex 13, France.

Adresse e-mail : [email protected] (E. Roze).

0035-3787/$ – see front matter # 2010 Publie par Elsevier Masson SAdoi:10.1016/j.neurol.2010.07.022

in MRI. In addition to specific treatment for the metabolic disease,

atic treatment of the movement disorders can be proposed, remem-

clinique, groupe hospitalier Pitie-Salpetriere, 47-83, boulevard de

S.

Page 2: Mouvements anormaux et maladies neurométaboliques

r e v u e n e u r o l o g i q u e 1 6 7 ( 2 0 1 1 ) 1 2 3 – 1 3 4124

1. Introduction

Les reseaux neuronaux impliques dans la genese des

mouvements anormaux sont souvent leses dans les maladies

neurometaboliques. Par consequent, les mouvements anor-

maux sont un mode de revelation frequent et sont tres

souvent presents au cours de l’evolution de ces maladies

(Sedel et al., 2008 ; Gouider-Khouja et al., 2010). L’identification

et la classification correcte des mouvements anormaux sont

des etapes cruciales dans la demarche diagnostique visant a

identifier une maladie metabolique, mais elles sont parfois

problematiques pour differentes raisons :

� les mouvements anormaux peuvent etre, a la phase initiale,

une manifestation isolee de la maladie ;

� les maladies neurometaboliques touchent habituellement

plusieurs reseaux neuronaux, ce qui aboutit a des mouve-

ments anormaux atypiques et/ou complexes ;

� une maladie metabolique donnee peut etre a l’origine d’une

grande variete de mouvements anormaux ; reciproquement,

un mouvement anormal donne peut etre observe dans

plusieurs maladies neurometaboliques.

Quelques principes de base peuvent cependant guider le

clinicien dans sa demarche diagnostique devant un patient

ayant des mouvements anormaux faisant suspecter une

eventuelle maladie metabolique :

� la demarche diagnostique doit initialement se concentrer

sur la recherche des maladies traitables (Tableau 1) (Sedel

et al., 2007b ; Sedel et al., 2007a) ;

� la dystonie est le mouvement anormal le plus frequemment

rencontre en association avec les maladies neurometabo-

liques (Gouider-Khouja et al., 2010) ;

� les mouvements anormaux en rapport avec une pathologie

neurometabolique ont une phenomenologie differente des

mouvements anormaux primaires. Les dystonies secondai-

res aux maladies metaboliques sont habituellement carac-

terisees par une atteinte orofaciale precoce et severe et sont

souvent associees a un syndrome parkinsonien akineto-

Tableau 1 – Principales maladies neurometaboliques curablestraitements. Ce tableau illustre les principales maladies neuroanormaux et precise leurs traitements (en gras). BH4 : tetrahyTreatable metabolic disorders causing movement disorders and cutreatable IMD causing MD with their current treatments. Main trea5-hydroxytryptophan.

Pathologie

Maladie de Wilson

Troubles du metabolisme des monoamines

Maladie des ganglions de la base sensible a la biotine

Deficit en pyruvate dehydrogenase

Deficit du transport intracerebral du glucose (Glut1)

Acidurie glutarique de type 1

Acidurie propionique

Maladie de Gaucher

rigide. Le pattern des mouvements anormaux secondaires

aux maladies neurometaboliques tend a varier selon l’age de

debut et au fil de l’evolution de la maladie, comme cela a pu

etre decrit dans la maladie de Lesch-Nyhan (Jinnah et al.,

2006), la gangliosidose GM1 de type 3 (Roze et al., 2005) et

l’acidurie glutarique de type 1 (Gitiaux et al., 2008): les

patients jeunes ont souvent un tableau domine par une

hypotonie axiale et des mouvements anormaux hyperkine-

tiques alors que les patients plus ages ont plus volontiers,

une dystonie avec postures anormales fixees associee a un

syndrome parkinsonien akineto-rigide.

� les mouvements anormaux font habituellement partie

d’une maladie multi-systemique, ce qui implique la recher-

che minutieuse d’autres manifestations neurologiques et/

ou extra-neurologiques, a la recherche d’indices aidant au

diagnostic etiologique de la maladie metabolique ;

� certains elements sont d’une importance cardinale pour

l’orientation etiologique, comme les modalites d’installation

des troubles (Fig. 1), l’existence de signes cliniques associes

(neurologique ou extra neurologique), la presence d’ano-

malies a l’IRM cerebrale parfois pathognomoniques du

defaut metabolique.

Cet article propose une approche diagnostique clinique

simple chez les patients ayant des mouvements anormaux

dans le contexte d’une maladie neurometabolique. Les

maladies neurometaboliques frequemment responsables de

mouvements anormaux sont decrites en detail tandis que

celles qui representent des causes plus rares sont repertoriees

dans le Tableau 2.

2. Anomalies du metabolisme desmonoamines

Les anomalies du metabolisme des monoamines sont a

l’origine de manifestations cliniques tres variees parmi

lesquelles les mouvements anormaux sont souvent au

premier plan. L’existence de fluctuations nycthemerales et/

ou d’une reponse marquee a la levodopa est un element cle du

a l’origine de mouvements anormaux avec leursmetaboliques traitables a l’origine de mouvementsdrobiopterine, 5-HTP : 5-hydroxytryptophane.rrent treatments. This table provided an overview of thetments are presented in bold. BH4: tetrahydrobiopterin, 5-HTP:

Traitement

Zinc per os, D-penicillamine et trientine

Levodopa, anticholinergiques, agonistes dopaminergiques

5-HTP, BH4 ou regime pauvre en phenylalanine selon le deficit

enzymatique

Biotine 5–10 mg/kg par jour

Vitamine B1, regime cetogene

Regime cetogene

Regime pauvre en lysine et en tryptophane, carnitine

Regime pauvre en acides amines branches

Therapie enzymatique (imiglucerase) : benefice sur les symptomes

systemiques mais pas sur les signes neurologiques

Page 3: Mouvements anormaux et maladies neurométaboliques

[()TD$FIG]

Installation aigue des mouvements anormaux

•Maladie de Wilson•Maladie des ganglions de la base répondant à la biotine•Déficit en pyruvate déhydrogénase•Acidurie glutarique de type 1

Mouvements anormaux paroxystiques

•Troubles du métabolisme des monoamines•Déficit en GLUT1•Déficit en pyruvate déhydrogénase

Mode d’installation des symptômes

Fig. 1 – Orientation diagnostique selon le mode

d’installation des mouvements anormaux. Cette figure

illustre l’orientation etiologique devant des mouvements

anormaux faisant suspecter une maladie

neurometabolique selon le mode d’installation

(aigue ou paroxystique) des symptomes.

Diagnostic approach according to disease presentation at

onset. This figure illustrates the diagnostic approach of

movement disorders (MD) in inherited metabolic disorders

(IMD) according to the acute or paroxysmal presentation of

disease at onset.

r e v u e n e u r o l o g i q u e 1 6 7 ( 2 0 1 1 ) 1 2 3 – 1 3 4 125

diagnostic. Les manifestations cliniques peuvent etre classees

en fonction du neurotransmetteur deficitaire (Benoist et al.,

2007). Le deficit en dopamine peut entraıner une dystonie

focale segmentaire ou generalisee, un syndrome parkinsonien

et des crises oculogyres. Le deficit en serotonine peut entraıner

une hypersomnie, une hyperphagie, des troubles de l’humeur

et une instabilite de la temperature corporelle. Le deficit en

noradrenaline peut entraıner un ptosis, un myosis, une

sudation excessive, une instabilite de la tension arterielle,

du rythme cardiaque et une ejaculation retrograde. En plus de

ces manifestations specifiques d’un deficit en un neurotrans-

metteur donne, on peut observer des signes non specifiques

tels qu’un retard mental, des troubles du comportement et

une epilepsie. Les deux phenotypes principaux dans ce

contexte sont l’encephalopathie chronique progressive (CPE)

et la dystonie dopa-sensible (DRD).

L’encephalopathie chronique progressive peut etre due a

un deficit de differentes enzymes (Pearl et al., 2005 ; Manegold

et al., 2009) : un deficit d’une enzyme impliquee dans la

synthese de la tetrahydrobiopterine (GTP cyclohydrolase

1[GTPCH1] [forme recessive]pyruvoyl tetrahydropterine syn-

thase [PTPS] et di-hydropteridine reductase [DHPR]), un deficit

en tyrosine hydroxylase (TH) ou un deficit en amino acide

decarboxylase (AADC). La maladie debute habituellement

dans les premiers mois de la vie et se caracterise alors par une

hypotonie marquee, un retard de developpement psychomo-

teur et des signes specifiques de deficit en monoamines (voir

ci-dessus). En l’absence de traitement, la CPE evolue vers

l’aggravation et souvent le deces. La detection et le traitement

precoce de ces deficits enzymatiques peuvent permettre une

survie jusqu’a l’age adulte avec, dans certains cas, un excellent

controle des symptomes et une vie quasi normale (en fonction

du deficit enzymatique) (Roze et al., 2006b ; Sedel et al., 2006b).

La DRD est plus souvent en rapport avec un deficit en GTP

cyclohydrolase I dans sa forme dominante mais peut parfois

etre due a d’autres deficits enzymatiques : deficit en PTPS, en

TH ou en sepiapterine reductase (SR) (Clot et al., 2009). Dans sa

forme typique, elle est caracterisee par une dystonie d’un

membre (souvent un membre inferieur) qui debute habituel-

lement dans l’enfance, puis se generalise et s’aggrave

progressivement tout en restant le plus souvent asymetrique

(Trender-Gerhard et al., 2009). L’existence d’un tremblement

postural est frequemment constatee au cours de la maladie.

D’autres manifestations neurologiques, bien que moins

frequemment observees, peuvent egalement etre associees :

syndrome parkinsonien, hypotonie axiale, crises oculogyres,

syndrome cerebelleux, syndrome des jambes sans repos. Des

fluctuations nycthemerales de l’etat moteur sont fortement

evocatrices de ce diagnostic. Ces patients ont une reponse

marquee et prolongee a de faibles doses de levodopa tout au

long de leur vie. Certains patients peuvent avoir, sous l’effet du

traitement dopaminergique des dyskinesies induites qui

disparaissent lorsque l’on reduit les doses administrees. Ces

dyskinesies semblent etre plus frequentes lorsque la DRD est

liee a un deficit enzymatique autre qu’un deficit en GTP

cyclohydrolase I (forme dominante). Les formes atypiques de

DRD sont diverses et trompeuses : dystonies generalisees

debutant a l’age adulte, dystonies qui demeurent focales

pendant plusieurs decennies, dystonies induites par l’exer-

cice, dystonies de fonction, dystonies myocloniques, symp-

tomes parkinsoniens isoles et formes de type pseudo-

paraparesie spastique. Le point commun de ces formes

atypiques reste la reponse spectaculaire a la levodopa.

Le diagnostic repose sur la mise en evidence d’une

hyperphenylalaninemie pour la forme recessive de deficit

en GTPCH I et les deficits en DHPR et en PTPS. Pour les autres

deficits enzymatiques, le dosage des neurotransmetteurs et

des pterines dans le liquide cephalorachidien est l’examen cle

(Benoist et al., 2007). Pour l’ensemble des deficits, le diagnostic

peut etre confirme par la mesure de l’activite enzymatique et/

ou l’analyse moleculaire du gene codant pour l’enzyme

deficitaire.

3. Maladies lysosomales

3.1. Maladie de Niemann-Pick de type C

La maladie de Niemann-Pick de type C (NPC) est due a une

dysfonction de proteines impliquees dans le transport

intracellulaire et le stockage du cholesterol et des glycolipides

au sein du systeme endosome/lysosome (Vanier & Millat,

2003). La maladie debute habituellement entre dix et 30 ans

mais un debut plus tardif est possible. Des mouvements

anormaux sont presents chez 50 a 60 % des patients NPC et il

s’agit typiquement d’une dystonie generalisee progressive

(Sevin et al., 2007). Un syndrome parkinsonien modere, une

choree ou des myoclonies peuvent egalement etre observes,

isolement ou en association avec la dystonie. Cependant, les

mouvements anormaux sont rarement la manifestation

revelatrice ou predominante de la maladie et sont classique-

ment associes a une atteinte cognitive, psychiatrique et/ou

cerebelleuse. Une paralysie supra nucleaire verticale et/ou une

hepato-splenomegalie sont souvent presentes et constituent

des indices diagnostiques determinants. Les patients ont

frequemment une atteinte orofaciale marquee avec une

Page 4: Mouvements anormaux et maladies neurométaboliques

Tableau 2 – Autres maladies neurometaboliques a l’origine de mouvements anormaux. Ce tableau illustre diverses maladies metaboliques pouvant parfois induire desmouvements anormaux. Leurs caracteristiques cliniques principales, les tests diagnostiques et les principaux traitements sont egalement decrits.Miscellaneous inherited metabolic disorders causing movement disorders. This table provides an overview of miscellaneous inherited metabolic diseases that may cause movementdisorders, although infrequently. Main clinical features, imaging findings, laboratory testing and treatments are described.

Maladie Mouvements anormaux Autres manifestations Aspect IRM Tests diagnostiques Traitements

Xanthomatose cerebrotendineuse

(Alcalay et al., 2009 ;

Wakamatsu et al., 1999)

Dystonie oromandibulaire,

syndrome parkinsonien

Syndrome cerebelleux, paraparesie

spastique, demence

Hypersignaux T2 des noyaux

denteles

Augmentation du cholestanol

plasmatique

Acide

chenodesoxycholique

Troubles psychiatriques, cataracte

juvenile, xathomes tendineux

Methemoglobinemie de type II

(Ewenczyk et al., 2008)

Dystonie generalisee,

choreo-athetose

Retard mental, strabisme,

cyanose, microcephalie

Atrophie cortico-sous-corticale Elevation de la

methemoglobinemie dans

le sang arteriel

Symptomatique

Diminution de l’activite de

la cytochrome B5 reductase

dans les globules rouges, les

leucocytes et les fibroblastes

Deficit en b-manosidase

(Sedel et al., 2006)

Syndrome de Gilles

de la Tourette

Retard mental, troubles du

comportement, surdite, infections

respiratoires repetees,

angiokeratomes, dysmorphie

faciale, deformation squelettiques,

hepatosplenomegalie

Atrophie cortico-sous corticale Diminution de l’activite de

la beta-mannosidase sur

leucocytes ou fibroblastes

Symptomatique

Deficit en sulfite oxydase

(Tan et al., 2005)

Dystonie generalisee Epilepsie, hypotonie, retard mental Encephalomalacie

cortico-sous-corticale kystique,

lesions kystiques et calcifications

des ganglions de la base

Sulfites urinaires Symptomatique

Cirrhose, dystonie, polyglobulie

et hypermanganesemie

(Tuschl et al., 2008)

Dystonie generalisee Cirrhose hepatique Hypersignal T1 des ganglions de

la base (depot de manganese)

Elevation du manganese

plasmatique

Traitement chelateur

avec le disodium

calcium edate et

supplementation en fer

Deficit en acide gras-2 hydroxylase

(Edvardson et al., 2008)

Dystonie generalisee

avec atteinte faciale

Troubles de la marche, spasticite

des membres inferieurs et ataxie

cerebelleuse

Hypersignaux T2 signal des

regions periventriculaires

Recherche de mutations

dans le gene FA2H

Symptomatique

Deficit de synthese en creatine

(deficit en guanidinoacetate

methyltransferase [GAMT])

(Gordon, 2010)

Dystonie et autres

mouvements anormaux

hyperkinetiques

Retard mental severe avec deficit du

langage, epilepsie, syndrome

autistique

Hypersignal T2 dans le globus

pallidus, diminution du pic

de creatine en IRM

spectroscopique

Elevation du guanidinoacetate

urinaire, diminution de la

creatine plasmatique,

abaissement de l’activite

enzymatique de la GAMT et

screening des mutations

de la GAMT

Creatine orale, regime

pauvre en protides et

en arginine et riche en

ornithine

Deficit du transporteur de la

dopamine (Kurian et al., 2009)

Dystonie generalisee et

syndrome parkinsonien a

debut precoce non ameliore

par la L-Dopa

Syndrome pyramidal et

retard developpemental

Normale Elevation de la concentration

d’HVA dans le LCR, identification

de mutations

du gene du DAT

Symptomatique

re

vu

en

eu

ro

lo

giq

ue

16

7(2

01

1)

12

3–

13

41

26

Page 5: Mouvements anormaux et maladies neurométaboliques

Ta

ble

au

2(Suite)

Ma

lad

ieM

ou

vem

en

tsa

no

rma

ux

Au

tres

ma

nif

est

ati

on

sA

spect

IRM

Test

sd

iagn

ost

iqu

es

Tra

item

en

ts

Ho

mo

cyst

inu

rie

(Sin

cla

iret

al.

,2006)

Dy

sto

nia

gen

era

lise

e,

cho

ree,

syn

dro

me

pa

rkin

son

ien

(ra

re)

Reta

rdm

en

tal,

dis

loca

tio

nd

u

cris

tall

in,

asp

ect

ma

rfa

no

ide,

epis

od

es

thro

mb

oem

bo

liq

ues

Atr

op

hie

cort

ico

-so

us-

cort

ica

le

Ho

mo

cyst

inu

rie

Su

pp

lem

en

tati

on

en

py

rid

ox

ine,

regim

e

pa

uv

reen

meth

ion

ine

et

sup

ple

men

tati

on

en

beta

ıne

IRM

:im

ageri

ep

ar

reso

nn

an

cem

agn

eti

qu

e;

GA

MT

:gu

an

idin

oa

ceta

tem

eth

ylt

ran

sfe

rase

;H

VA

:a

cid

eh

om

ov

an

iliq

ue

;LC

R:

liq

uid

ece

ph

alo

rach

idie

n.

MR

I:magn

etic

resonance

imaging;

GA

MT

:gu

anidinoa

cetate

methyltransferase

;H

VA

:hom

ovanilicacid;

CS

F:

cere

bro

spin

al

flu

id.

r e v u e n e u r o l o g i q u e 1 6 7 ( 2 0 1 1 ) 1 2 3 – 1 3 4 127

dysarthrie (ataxique et/ou hyperkinetique) et des troubles de

deglutition. D’autres manifestations sont plus rarement

presentes : epilepsie, cataplexie, surdite. L’IRM cerebrale peut

retrouver une atrophie du cervelet, du cortex et/ou du tronc

cerebral. Le diagnostic est base sur la mise en evidence

biochimique d’anomalies du transport du LDL cholesterol ou

de la formation d’ester de cholesterol. Il est confirme par

l’analyse moleculaire des genes NPC1 et/ou NPC2.

3.2. Gangliosidose GM1

La gangliosidose GM1 est due a un deficit en beta-galactosidase.

La forme tardive (type 3), est caracterisee par une evolution

clinique torpide avec une dystonie generalisee progressive de

debut precoce souvent associee a un syndrome parkinsonien

akineto-rigide (Roze et al., 2005). La maladie debute a un age

median de six ans, et, dans la grande majorite des cas, avant

l’age de 20 ans. La dystonie demeure predominante tout au long

de l’evolution de la maladie. Elle se caracterise par une atteinte

cervicofaciale precoce et severe. Celle-ci est responsable des

troubles de deglutition et des troubles de parole tres severes

associant une dysarthrie hyperkinetique et une apraxie de la

parole (Flamand-Rouviere et al., 2010). Des mouvements

choreo-athetosiques peuvent egalement etre observes, princi-

palement au stade precoce de la maladie, ainsi qu’un syndrome

pyramidal et un retard mental qui sont habituellement discrets.

L’existence d’une dysplasie squelettique moderee (notamment

au niveau de la hanche et du rachis) et d’une petite taille sont de

bons indices diagnostiques. L’IRM cerebrale retrouve des

anomalies bilaterales et symetriques au niveau du putamen

posterieur dans plus de la moitie des cas. Le diagnostic est base

sur la mesure de l’activite beta-galactosidase et/ou de l’analyse

moleculaire du gene GLB1.

3.3. Gangliosidose GM2

La gangliosidose GM2 est due a un deficit en hexosaminidase

A, A et B ou un deficit en leur co-facteur, l’activateur GM2. Des

mouvements anormaux sont presents chez 30 a 50 % des

patients dans les formes juveniles et adultes de la maladie,

mais sont rarement au premier plan (Oates et al., 1986 ;

Nardocci et al., 1992). Il peut s’agir de tremblements, d’une

dystonie focale ou generalisee, d’une choree ou d’un syn-

drome parkinsonien. Ces mouvements s’inscrivent habituel-

lement dans le contexte d’une atteinte neurologique plus

diffuse et sont le plus souvent associes a une atteinte

cerebelleuse et/ou motoneuronale caracteristiques de cette

maladie. De nombreuses autres manifestations neurologiques

peuvent etre observees : un retard mental, une epilepsie, un

syndrome pyramidal, une polyneuropathie sensitive doulou-

reuse, une dysautonomie, une paralysie supranucleaire

verticale et des troubles visuels. Les troubles de deglutition

et les troubles de parole (dysarthrie de type ataxique et/ou

hyperkinetique et/ou spastique) sont quasi constants. L’IRM

cerebrale peut montrer une atrophie cerebelleuse isolee ou

associee a une discrete atrophie cerebrale globale. Les

explorations neurophysiologiques peuvent mettre en evi-

dence des anomalies confirmant l’existence d’une atteinte de

la corne anterieure ou l’existence d’une polyneuropathie

axonale sensitive. Le diagnostic repose sur la mesure des

Page 6: Mouvements anormaux et maladies neurométaboliques

r e v u e n e u r o l o g i q u e 1 6 7 ( 2 0 1 1 ) 1 2 3 – 1 3 4128

activites hexosaminidase ou de l’analyse moleculaire des

genes HEXA, HEXB ou GM2A.

3.4. Ceroıdes lipofuscinoses

Les ceroıdes lipofuscinoses constituent un groupe heterogene

(notamment sur le plan genetique) de maladies neurometa-

boliques caracterisees par l’accumulation lysosomale de

lipopigments auto-fluorescent PAS et noir soudan positifs

(Mole et al., 2005). La maladie debute typiquement dans les

premieres annees de vie et se caracterise par l’association

d’une atteinte cognitive, d’une epilepsie et d’une retinopathie.

Des mouvements anormaux peuvent s’associer a ces mani-

festations principales : myoclonies, tics, syndrome parkinso-

nien et dystonie. Des formes plus tardives avec un debut a

l’age adulte peuvent toutefois etre observees (Sedel et al.,

2007c). Dans ces formes, l’atteinte visuelle est inconstante. Le

diagnostic se fait habituellement par la mise en evidence des

pigments caracteristiques dans les tissus provenant de

biopsies de peau, de rectum, voire de biopsie cerebrale. Une

confirmation genetique est parfois possible.

3.5. Sialidose de type 1

La sialidose de type 1 est due a un deficit en sialidase

lysosomale. La maladie debute en general dans la deuxieme ou

la troisieme decade de la vie. Le phenotype typique est

caracterise par l’existence de myoclonies corticales diffuses

qui predominent a l’action et sont habituellement associees a

une ataxie et a une atteinte visuelle. L’existence de tache rouge

cerise maculaire au fond d’œil est un element clef du

diagnostique (Federico et al., 1991). Le diagnostic repose sur

la mise en evidence d’une excretion anormale d’oligosac-

charides urinaires sialyles et sur le dosage de l’activite

enzymatique de la sialidase. Il peut etre confirme par l’analyse

moleculaire du gene NEU1 (Seyrantepe et al., 2003).

3.6. Maladie de Gaucher

La maladie de Gaucher est due a un deficit en glucocere-

brosidase en rapport avec des mutations dans le gene GBA. La

forme de type 3 est typiquement caracterisee par une epilepsie

myoclonique progressive, une ataxie, des troubles psychia-

triques, une atteinte cognitive et une spasticite (Guimaraes

et al., 2003). La paralysie supranucleaire horizontale est une

manifestation precoce de la maladie, tres evocatrice du

diagnostic. Il est important de noter egalement que la presence

d’une mutation heterozygote du gene GBA est un facteur de

risque de developper une maladie de Parkinson (Neumann

et al., 2009). Le diagnostic est confirme par la mesure de

l’activite enzymatique glucocerebrosidase et/ou l’analyse

moleculaire du gene GBA.

4. Anomalie du metabolisme energetique

4.1. Deficit en pyruvate deshydrogenase

La pyruvate deshydrogenase (PDH) est une enzyme mito-

chondriale ubiquitaire qui fait le lien entre le metabolisme

anaerobie et aerobie en convertissant le pyruvate en acetyl-

coA. Le deficit en PDH entraıne dans sa forme typique une

encephalopathie de debut precoce avec un retard de deve-

loppement psychomoteur et une hypotonie des la premiere

annee de vie, associee a une acidose lactique (Barnerias et al.,

2010). Il existe egalement des formes d’apparition plus tardive,

caracterisees par l’existence de manifestations paroxystiques

favorisees par de la fievre ou l’exercice physique. Ces episodes

sont frequemment associes a un retard de developpement

psychomoteur et a une atteinte pyramidale. Les manifesta-

tions paroxystiques peuvent prendre la forme d’une ataxie

episodique ou d’une dystonie paroxystique (Head et al., 2004 ;

Barnerias et al., 2010). Dans ces formes tardives, une

hyperlactatorachie et des lesions bilaterales des putamen

et/ou des globus pallidus sont frequemment retrouvees et

peuvent permettre d’evoquer le diagnostic. Ce diagnostic est

confirme par la mesure de l’activite enzymatique et/ou

l’analyse moleculaire des genes codant pour les differentes

proteines du complexe PDH et pour la PDH phosphatase

responsable de l’activation de ce complexe.

4.2. Deficit en transporteur du glucose GLUT 1

Le transport actif du glucose au travers de la barriere hemato-

encephalique est principalement pris en charge par le

transporteur du glucose GLUT1. La presence de mutation

heterozygote dans le gene codant pour ce transporteur

restreint la quantite de glucose disponible et entraıne un

deficit energetique cerebral. Cette maladie neurometabolique

a un spectre clinique large mais il est important a connaıtre

car il s’agit d’une maladie potentiellement traitable. Les

mouvements anormaux sont frequents : une dystonie

d’action et chorees sont presentees chez plus de 75 % des

patients (Leen et al., 2010 ; Pons et al., 2010). La marche est le

plus souvent ataxique ou ataxo-spasmodique (Pons et al.,

2010). On distingue trois phenotypes principaux (Brockmann,

2009) : la forme classique est caracterisee par un retard de

developpement psychomoteur precoce, une epilepsie infan-

tile, une microcephalie acquise, des mouvements anormaux

varies et une ataxie. Ces patients peuvent avoir des

fluctuations de leur etat neurologique correlees aux varia-

tions de la glycemie, c’est-a-dire une aggravation par le jeune

et une amelioration associee a la consommation de carbohy-

drates (ces formes classiques sont alors dites « carbohydrate

responsive »). Le deuxieme groupe phenotypique est consti-

tue par des patients ayant une ataxie au premier plan, et

associe a une dystonie, un retard mental et une microcepha-

lie. Le dernier groupe de patients presente des acces de

dyskinesies paroxystiques favorisees par le jeune et/ou

l’exercice associees ou non a une epilepsie ou un retard

(Schneider et al., 2009 ; Suls et al., 2008). Dans ces phenotypes

moderes, la maladie debute le plus souvent dans l’enfance et

n’a jamais ete rapportee apres 30 ans. Le diagnostic est

suspecte sur l’association d’un tableau clinique evocateur et

d’un abaissement de la glycorachie mesuree apres 12 h de

jeune et du ratio glycorachie/glycemie. Le diagnostic est

confirme par l’analyse moleculaire du gene GLUT1. Cette

maladie peut etre observee dans une forme familiale

dominante mais les cas sporadiques en rapport avec des

mutations de novo sont frequents.

Page 7: Mouvements anormaux et maladies neurométaboliques

r e v u e n e u r o l o g i q u e 1 6 7 ( 2 0 1 1 ) 1 2 3 – 1 3 4 129

4.3. Maladie des ganglions de la base sensible a la Biotine

La maladie des ganglions de la base sensible a la Biotine

(BBGD) est une maladie tres rare mais importante a connaıtre

compte-tenu des possibilites therapeutiques. La maladie

debute le plus souvent dans l’enfance ou l’adolescence, par

une encephalopathie subaigue souvent provoquee par une

fievre ou une gastroenterite (Ozand et al., 1998). Un debut a

l’age adulte est egalement possible. En l’absence de traite-

ment, l’encephalopathie persiste avec une regression psy-

chomotrice, des troubles de parole et de deglutition severes,

une tetraparesie ou hemiparesie, des postures dystoniques et

une epilepsie. Le tableau a la phase d’etat est alors tres severe

avec un mutisme akinetique et une atteinte pyramidale et

extrapyramidale severes. L’aspect en IRM cerebrale est

pathognomonique avec une destruction de la tete du noyau

caude et des putamens. Le diagnostic, suspecte devant ce

tableau clinico-radiologique tres particulier, est confirme par

la reponse clinique spectaculaire a l’administration de biotine

et par l’analyse moleculaire du gene SLC19A3 (Zeng et al.,

2005).

4.4. Maladies mitochondriales

Les maladies mitochondriales sont les plus frequentes des

maladies metaboliques mais il est souvent difficile d’en faire le

diagnostic moleculaire precis, en particulier en raison du

nombre eleve de genes candidats lie a la double origine

genetique des proteines de la chaıne respiratoire (sous-unites

codees par l’ADN mitochondrial et ADN nucleaire). Les

neurones striataux ont une vulnerabilite accrue au deficit

energetique cause par une anomalie metabolique du fonc-

tionnement de la chaine respiratoire mitochondriale, ce qui

explique l’incidence elevee des mouvements anormaux dans

les mitochondriopathies. Dans le syndrome de Leigh, carac-

terise par des lesions necrotiques des ganglions de la base, une

grande variete de mouvements anormaux peut etre observee,

le tableau le plus frequent etant celui d’une dystonie

multifocale ou generalisee lentement progressive (Macaya

et al., 1993). Dans le syndrome de MERRF en rapport avec des

mutations ponctuelles de l’ADN mitochondrial, des myoclo-

nies corticales diffuses sont habituellement au premier plan et

sont souvent associees a une epilepsie myoclonique pro-

gressive et/ou une ataxie. Ce tableau clinique peut egalement

etre rencontre dans des maladies mitochondriales secondai-

res a d’autres anomalies genetiques. Certains patients

peuvent presenter un syndrome parkinsonien en rapport

avec des mutations de l’ADN mitochondrial ou de genes

nucleaires (en particulier la polymerase gamma) (Luoma et al.,

2007). Enfin, une maladie mitochondriale doit etre suspectee

chez les jeunes patients ayant un tableau de choree/ballisme

dans un contexte hyperglycemique. Le diagnostic de maladie

mitochondriale peut etre suspecte devant une atteinte multi-

systemique « illegitime », c’est-a-dire devant des atteintes

d’organes non embryologiquement liees. La mise en evidence

d’une hyperlactacidemie ou d’une hyperlactatorachie, de

meme que l’existence d’un pic de lactate observe en spec-

troRMN cerebrale sont de bons indices diagnostiques. En

pratique, la biospie musculaire est souvent un examen cle de

la demarche diagnostique car elle peut apporter des elements

decisifs soit en montrant des anomalies morphologiques

evocatrices soit en permettant de detecter des anomalies du

fonctionnement de la chaine respiratoire mitochondriale

(Rodenburg, 2010). Le diagnostic peut parfois etre confirme

par la mise en evidence d’une anomalie genetique dans un des

genes codant pour une proteine impliquee dans le fonction-

nement ou la structure de la chaıne respiratoire mitochon-

driale.

5. Acidurie glutarique de type 1 et autresaciduries organiques

L’acidurie glutarique de type 1 est due a un deficit en glutaryl-

coA deshydrogenase. Le tableau typique se caracterise par une

macrocephalie progressive precoce et/ou une hypotonie qui

precede la survenue d’une crise « encephalopathique » sur-

venant avant l’age de deux ans, qui est a l’origine de

mouvements anormaux de survenue brutale. Il existe egale-

ment des formes purement progressives. A la phase d’etat, le

tableau clinique est habituellement celui d’une dystonie

generalisee, survenant sur un fond hypotonique, qui demeure

au premier plan tout au long de l’evolution de la maladie

(Gitiaux et al., 2008). Avec l’age, la dystonie mobile evolue vers

une dystonie plus fixee associee a un syndrome parkinsonien

akinetorigide. Des mouvements choreiques, athetosiques, ou

une dystonie myoclonique peuvent egalement etre observes.

L’existence d’une atteinte severe et precoce de la sphere oro-

faciale est un signe quasi constant et se traduit par des

troubles de deglutition et de parole complexes associant une

dysarthrie hyperkinetique et une apraxie de la parole

(Flamand-Rouviere et al., 2010). L’IRM cerebrale peut montrer

des anomalies de signal dans le putamen, les noyaux caudes,

ou le pallidum qui expliquent l’existence des mouvements

anormaux. Il peut s’y associer des anomalies extra striatales :

elargissement des scissures temporales anterieures et syl-

viennes, pseudokystes, anomalies de signal dans la substance

noire, le noyau dentele, le thalamus, le tractus tegmentalis

centralis et la substance blanche supratentorielle. Le diag-

nostic est base sur la mise en evidence d’un pic d’acide

glutarique a la chromatographie des acides organiques

urinaires, par la mesure de l’activite enzymatique et peut

etre confirme par l’analyse moleculaire du gene GCDH.

Les patients atteints d’autres formes d’aciduries organiques

tels que l’acidurie propionique, l’acidurie methylmalonique,

l’acidurie l-hydroxyglutarique et l’acidurie hydroxybutirique

peuvent developper de la meme facon des tableaux de

mouvements anormaux d’installation aigue qui peuvent etre

transitoires (correspondant alors aux periodes de decompensa-

tion aigue). Dans ces autres aciduries organiques, les mouve-

ments anormaux ne sont habituellement pas la manifestation

clinique principale a la phase d’etat.

6. Anomalie du metabolisme des metaux

6.1. Maladie de Wilson

La maladie de Wilson est due a une anomalie du metabolisme

du cuivre. La surcharge en cuivre dans les ganglions de la base

Page 8: Mouvements anormaux et maladies neurométaboliques

r e v u e n e u r o l o g i q u e 1 6 7 ( 2 0 1 1 ) 1 2 3 – 1 3 4130

et le foie est a l’origine de manifestations neurologiques et

hepatiques. Les manifestations neurologiques sont inaugura-

les de la maladie pour la moitie des patients environ (Ala et al.,

2007). Trois principaux phenotypes neurologiques ont ete

decrits (Trocello et al., 2009) : (a) une forme « pseudo

sclerotique » debutant apres l’age de 20 ans dans laquelle

un tremblement lent domine le tableau clinique ; ce trem-

blement de repos et/ou postural demarre alors souvent au

niveau d’un membre et peut s’etendre progressivement au

corps entier. Il s’agit typiquement d’un tremblement proximal

de grande amplitude ; (b) une forme juvenile qui debute avant

l’age de 20 ans dans laquelle des postures dystoniques severes

dominent le tableau clinique ; cette dystonie est caracterisee

par une atteinte oro-faciale predominante realisant le clas-

sique « risus sardonicus » ; (c) une forme parkinsonienne

caracterisee par la predominance d’un syndrome parkinso-

nien akineto-rigide.

D’une facon generale, des mouvements anormaux tres

varies peuvent se combiner (tremblements, dystonie, syn-

drome parkinsonien et mouvements choreiques). De plus, on

peut observer une atteinte cerebelleuse, des troubles psychia-

triques et des troubles cognitifs moderes. La quasi totalite des

patients presente une dysarthrie severe et des troubles de

deglutition. De facon plus rare, une epilepsie, des signes

pyramidaux, des myoclonies ou des troubles oculomoteurs

peuvent etre observes (Machado et al., 2006). Le diagnostic

repose sur la mise en evidence d’un taux serique bas de

ceruloplasmine et de cuivre, un taux eleve de cuivre urinaire et

sur la mise en evidence d’un anneau peri-corneen de Kayser-

Fleischer lors de l’examen a la lampe a fente. L’IRM cerebrale

montre habituellement une atrophie cerebrale symetrique et

des lesions symetriques, le plus souvent en hypersignal T2,

dans le striatum, le thalamus, le tronc cerebral, le cervelet et

eventuellement la substance blanche (Sinha et al., 2006). La

confirmation diagnostique se fait sur l’analyse moleculaire du

gene ATP7B.

6.2. Neurodegenerescence avec accumulation cerebrale defer

La neurodegenerescence avec accumulation cerebrale de fer

(NBIA) correspond a un groupe de maladies metaboliques qui

ont en commun l’accumulation cerebrale de fer et la

neurodegenerescence (Gregory et al., 2009). Les mouvements

anormaux tels que la dystonie, la choree ou le syndrome

parkinsonien sont un signe revelateur frequent de NBIA et

sont retrouves de facon quasi-constante au cours de l’evolu-

tion de la maladie. Les recents progres de la genetique ont

permis de preciser la classification et le spectre phenotypique

des NBIA. Ce groupe de maladie comprend (a) la neurodege-

nerescence associee a la pantothenate kinase (PKAN) due a

des mutations du gene PANK2 et qui represente a peu pres

deux tiers des cas de NBIA ; (b) L’aceruleoplasminemie

secondaire a des mutations dans le gene ceruleoplasmine

(CP) ; (c) la neuroferritinopathie causee par des mutations

dans le gene de la chaine legere de la ferritine (FTL1) ; (d) la

dystrophie neuro-axonale infantile causee par des mutations

dans le gene PLA2G6 pour laquelle l’accumulation de fer n’est

retrouvee que chez 50 a 75 % des patients ; (e) la NBIA de cause

non identifiee.

6.3. Neurodegenerescence associee a la pantothenatekinase

PKAN est lie a des mutations dans le gene PANK2.

Cliniquement, les syndromes PKAN peuvent etre divises

en deux formes (Hayflick, 2003). La forme classique est la

plus frequente et correspond a un phenotype relativement

homogene. La maladie debute habituellement avant l’age de

six ans, progresse rapidement pour aboutir a une perte de la

marche avant l’age de 15 ans. Les troubles de la marche et

l’instabilite posturale sont le mode de revelation le plus

frequent. La maladie peut egalement commencer par une

dystonie touchant un membre superieur ou par un retard

global de developpement psychomoteur (Pellecchia et al.,

2005 ; Hayflick, 2003). Dans ces formes, la presence d’une

dystonie est quasi-constante au cours de l’evolution de la

maladie, avec une atteinte orofaciale marquee, une atteinte

des membres puis ulterieurement une atteinte axiale

parfois tres severe dans les formes evoluees (Hayflick,

2003 ; Hartig et al., 2006). Chez certains patients, la dystonie

peut s’aggraver considerablement conduisant a un tableau

d’etat de mal dystonique (status dystonicus) avec mise en

jeu du pronostic vital. Les autres manifestations frequentes

au cours de cette maladie sont : la dysarthrie, le syndrome

parkinsonien et les signes en rapport avec une atteinte des

faisceaux cortico-spinaux. Environ deux tiers des patients

ayant une forme classique de PKAN ont egalement une

retinopathie pigmentaire en plus de l’atteinte motrice

(Hayflick, 2003). L’aspect atteint est inconstant et hetero-

gene, allant d’une cognition normale a un retard mental

severe (Freeman et al., 2007). En depit du caractere

lentement evolutif de cette maladie, certains patients

peuvent presenter des episodes d’aggravation subaigue

alternant avec de longues periodes de stabilite clinique

(Hayflick, 2003).

Les formes atypiques sont plus heterogenes et ont un age

de debut plus tardif (en moyenne 14 ans). L’evolution est plus

torpide, si bien que la plupart des patients sont encore

capables de marcher a l’age adulte. Les troubles de parole sont

un mode de revelation frequent de ces formes (Hayflick, 2003).

Meme si le pronostic est moins severe et l’evolution plus

lentement progressive, les trois quart des patients PKAN

atypiques ont une dystonie et un syndrome parkinsonien

akineto-rigide. En revanche, la retinopathie pigmentaire est

peu frequente. Les autres modes de revelations possibles de

ces formes atypiques sont : une akinesie pure, un freezing a la

marche, un syndrome de Gilles de la Tourette, des signes

d’atteinte motoneuronale ou des manifestations psychia-

triques tels qu’un trouble obsessionnel compulsif. PKAN est

tres probable lorsque l’on observe un signe de « l’œil de tigre »

(une hyper intensite bilaterale au sein d’une region hypo-

intense au niveau des globus pallidus internes) sur les

sequences T2 ou T2* a l’IRM cerebrale (Fig. 2). Ce signe est

retrouve chez la quasi-totalite des patients ayant une

mutation dans le gene PANK2 (Hayflick, 2003 ; Hartig et al.,

2006), mais il n’est cependant pas specifique de cette

anomalie genetique puisqu’il a egalement ete rapporte chez

des patients atteints de neuroferritinopathie. La confirmation

diagnostique est basee sur l’analyse moleculaire du gene

PANK2.

Page 9: Mouvements anormaux et maladies neurométaboliques

r e v u e n e u r o l o g i q u e 1 6 7 ( 2 0 1 1 ) 1 2 3 – 1 3 4 131

6.4. La dystrophie neuroaxonale infantile (INAD)

La dystrophie neuroaxonale infantile est due a des mutations

dans le gene PLA2G6. INAD est caracterisee dans sa forme

typique par une perte rapide des fonctions motrices et

cognitives debutant dans l’enfance, avec une hypotonie axiale,

une spasticite des membres, une dysfonction bulbaire, une

ataxie cerebelleuse, une atrophie optique et un strabisme

(Kurian et al., 2008 ; McNeill et al., 2008a). Les mouvements

anormaux sont frequents mais surviennent habituellement

plus tard dans l’evolution de la maladie. Au sein d’une cohorte

de 14 enfants, une dystonie severe a ete retrouvee chez 80 % des

enfants de moins de trois ans et chez tous les enfants ages de

plus de neuf ans. La plupart des patients ayant une INAD de

debut precoce decedent avant l’age de 20 ans. L’IRM cerebrale

(en sequence T2, et T2*) retrouve une accumulation de fer,

visible sous la forme d’un intense hyposignal dans le pallidum

et lasubstancenoirechez plus de50% des patients. L’aspect IRM

differe de celui observe chez les patients PKAN. En effet, la zone

d’hyposignal n’est pas restreinte a la partie mediane du globus

pallidus et le signe de « l’œil de tigre » n’est pas classiquement

observe (Gregory et al., 2008 ; Kurian et al., 2008 ; McNeill et al.,

2008a). L’IRM cerebrale peut egalement montrer une atrophie et

un hypersignal T2 au niveau du cervelet. Le diagnostic repose

sur l’analyse moleculaire du gene PLA2G6. Il est interessant de

noter que le spectre phenotypique de la maladie a ete

recemment etendu a des formes recessives debutants a l’age

adulte et associant une dystonie et un syndrome parkinsonien

(dystonia-parkinsonism) avec une reponse partielle a la

levodopa, un declin cognitif et des troubles psychiatriques

(Paisan-Ruiz et al., 2009).

6.5. Neuroferritinopathie

La neuroferritinopathie est due a des mutations dans le gene

FTL1. Dans la plus grande serie publiee, l’age de debut retrouve

[()TD$FIG]

Fig. 2 – Exemple d’une IRM T2 typique avec le signe de

« l’œil du tigre » chez un patient atteint de PKAN.

Example of typical ‘‘eye-of-the-tiger’’ sign in a patient with

PKAN on T2 weighed brain MRI in a patient with PKAN.

etait de 40 ans en moyenne (de 13 a 63 ans) (Chinnery et al.,

2007). La maladie est habituellement revelee par des mouve-

ments anormaux qui demeurent au premier plan au cours de

l’evolution de la maladie. Une choree a debut focal est

retrouvee chez 50 % des patients souvent associee initiale-

ment a une dystonie d’un membre (40 % des patients). De

facon moins frequente, la maladie peut debuter par un

blepharospasme, une dystonie de l’ecriture, un syndrome

parkinsonien, des mouvements balliques de debut brutal ou

un tremblement du voile du palais. Le mouvement anormal

qui predomine initialement reste predominant au cours de

l’evolution et le tableau moteur est en general asymetrique.

Par opposition aux dystonies primaires, les dyskinesies

oromandibulaires et l’atteinte pharyngolaryngee sont fre-

quentes de sorte que les patients developpent frequemment

des troubles de parole et de deglutition en rapport avec la

maladie. L’IRM cerebrale retrouve des depots de fer syme-

triques dans les ganglions de la base, le noyau rouge, le noyau

dentele et le cortex, qui s’associent a une degenerescence

kystique au stade avance de la maladie. La recherche d’une

ferritine serique basse peut constituer un test de depistage

interessant mais le diagnostic ne peut etre pose que grace a

l’analyse moleculaire du gene FTL1.

6.6. Aceruleoplasminemie

L’aceruleoplasminemie hereditaire est une maladie tres rare

due a des mutations dans le gene de la ceruleoplasmine (CP).

La maladie debute habituellement entre la quatrieme et la

sixieme decade par des mouvements anormaux touchant

preferentiellement la sphere orofaciale : syndrome parkinso-

nien, dystonie, choree ou tremblement (tremblement de

repos, parkinsonien ou dystonique) (McNeill et al., 2008b).

Les autres signes qui peuvent etre rencontres sont une ataxie

cerebelleuse, une degenerescence retinienne, une atteinte

cognitive et des troubles psychiatriques. Des anomalies

biologiques sont constamment presentes au cours de la

maladie et sont a rechercher : diabete et anemie microcytaire

avec ferritine serique elevee. Ces anomalies precedent

volontiers l’apparition des symptomes neurologiques. L’IRM

cerebrale (sequence T2 et T2*) retrouve typiquement une

hypo-intensite diffuse dans les ganglions de la base, le

thalamus, le noyau dentele, le cortex mais il n’y a pas de

cavitation (McNeill et al., 2008a). L’abaissement net de

l’activite serique de la ceruloplasmine est fortement en faveur

de ce diagnostic qui est confirme par l’analyse moleculaire du

gene CP.

7. Maladie de Lesch-Nyhan

La maladie de Lesch-Nyhan est causee par un deficit en

hypoxanthine-guanine phosporibosyltransferase (HGPRT). Le

mecanisme qui sous-tend l’atteinte neurologique est proba-

blement une dysfonction des voies dopaminergiques, possi-

blement en rapport avec une anomalie dans les evenements

moleculaires qui controlent le developpement precoce des

neurones dopaminergiques (Ceballos-Picot et al., 2009). Le

tableau clinique initial est celui d’un retard psychomoteur

precoce avec une hypotonie majeure dans la premiere annee

Page 10: Mouvements anormaux et maladies neurométaboliques

r e v u e n e u r o l o g i q u e 1 6 7 ( 2 0 1 1 ) 1 2 3 – 1 3 4132

de vie. Les mouvements anormaux apparaissent sous la forme

d’une dystonie generalisee severe sur un fond d’hypotonie

axiale marquee apres le sixieme mois de vie (Jinnah et al.,

2006). Il existe une atteinte orofaciale majeure responsable de

trouble de deglutition et de parole associant une dysarthrie

hyperkinetique et une apraxie de la parole (Flamand-Rouviere

et al., 2010). Les autres manifestations motrices que l’on peut

observer sont la choree, l’athetose, le ballisme et un syndrome

pyramidal. Les automutilations, qui apparaissent en general

un peu plus tard, interessent plus specialement les levres, la

langue et les doigts. Elles sont retrouvees chez la quasi-totalite

des patients et sont un element clef du diagnostic. Ces patients

peuvent avoir egalement une atteinte cognitive legere a

moderee en particulier des troubles attentionnels ainsi qu’une

anxiete, et des troubles depressifs et des troubles du

comportement (Schretlen et al., 2005). La goutte et les lithiases

renales sont des manifestations systemiques frequentes de la

maladie en rapport avec l’hyperuricemie. Certains patients,

avec une activite enzymatique residuelle significative, peu-

vent avoir un phenotype plus modere avec une dystonie moins

severe et une preservation de la marche. Ils n’ont en general

pas d’automutilation. Ces patients constituent le groupe

« Lesch-Nyhan variants » (Jinnah et al., 2010). Le tableau

clinique particulier et l’hyperuricemie sont les principaux

elements d’orientation diagnostique. Le diagnostic est

confirme par la mesure d’activite enzymatique HPRT et

l’analyse moleculaire du gene HPRT.

8. Traitement

Le traitement des mouvements anormaux chez les patients

atteints d’une maladie neurometabolique est similaire a celui

propose dans d’autres contextes etiologiques. En complement

de la kinesitherapie et de la reeducation orthophonique, un

traitement pharmacologique peut etre propose en utilisant les

anticholinergiques, les benzodiazepines, le baclofene, les

agents dopaminergiques, la tetrabenazine, les traitements

antiepileptiques, les neuroleptiques atypiques tels que la

clozapine. Cependant, l’utilisation de ces traitements se fait

sur une base uniquement empirique avec un benefice en

general mediocre. Dans l’approche therapeutique, il faut garder

en tete la possibilite d’une dystonie dopa-sensible chez tous les

patients dystoniques et/ou parkinsoniens n’ayant pas de

diagnostic etiologique clair, et il est donc legitime, le cas

echeant, de commencer par un traitement d’epreuve a la

levodopa. Ce traitement doit etre instaure progressivement en

debutant a une dose de 1 mg/kg par jour pour atteindre environ

5 mg/kg par jour, dose a maintenir pendant deux mois

minimum avant de conclure a l’absence d’efficacite. Par

ailleurs, il est important de prendre en compte le fait que les

patients atteints de maladie neurometabolique ont souvent des

mouvements anormaux qui s’integrent dans des tableaux

neurologiques et ou systemiques complexes qui peuvent

notamment inclure une atteinte cognitive et des troubles du

comportement. De ce fait, ces patients presentent un risque

plus eleve de complications iatrogenes qui doit etre pris en

compte dans le choix therapeutique et le soin apporte a leur

suivi. En plus du traitement pharmacologique, les injections de

toxines botuliques peuvent etre utilisees, dans ce contexte,

comme traitement d’un mouvement anormal (en general

dystonie) focal ou d’une cible focale dans le cadre de

mouvements anormaux diffus. L’efficacite de la stimulation

bilaterale a haute frequence du globus pallidus interne (GP-HFS)

a ete demontree chez les patients ayant des formes severes de

dystonies primaires (Vidailhet et al., 2005 ; Kupsch et al., 2006 ;

Vidailhet et al., 2007) et a un moindre degre, chez les patients

ayant une dystonie-choreo-athetose dans le cadre d’une

paralysie cerebrale (Vidailhet et al., 2009). Malgre le fait qu’il

existe, dans les maladies metaboliques, des lesions progressi-

ves des ganglions de la base, la GP-HFS a ete proposee a certains

patients ayant des mouvements anormaux severes et phar-

maco-resistants dans ce contexte. Les resultats sont encoura-

geants mais la realisation d’etudes controlees est necessaire

afin de determiner l’efficacite reelle de cette approche dans ce

groupe de patients et de preciser les patients qui peuvent en

attendre le plus grand benefice. Un benefice prolonge a ete

rapporte chez six patients PKAN (Mikati et al., 2009), une

patiente avec une gangliosidose GM1 type 3 (Roze et al., 2006a) et

un patient avec une necrose striatale bi-laterale secondaire a

une mitochondriopathie (Aniello et al., 2008). Dans la maladie

de Lesch-Nyhan, la GP-HFS avec deux cibles dans le globus

pallidus interne (sensorimoteur et limbique) a montre une

efficacite a la fois sur la dystonieet les automutilations (Cif et al.,

2007). Comme cela a pu etre observe chez les patients ayant une

dystonie primaire, il semble que les patients neurometaboli-

ques ayant une forme hyperkinetique de dystonie aient une

amelioration plus importante que les patients ayant des

postures fixees avec la GP-HFS. Ces resultats encourageants

sont a considerer avec precaution car il existe tres proba-

blement un biais de publication positive. La place reelle de la

chirurgie fonctionnelle au sein de l’arsenal therapeutique reste

donc a determiner chez les patients ayant des mouvements

anormaux secondaires a une maladie metabolique.

Conflit d’interet

Aucun.

Remerciements

Nous remercions Veronique Picard, Blandine Lamberdiere et

Constance Flamand-Rouviere pour leur aide a la preparation

du manuscrit.

r e f e r e n c e s

Ala A, Walker AP, Ashkan K, Dooley JS, Schilsky ML. Wilson’sdisease. Lancet 2007;369:397–408.

Alcalay R, Wu S, Patel S, Frucht S. Oromandibular dystonia as acomplication of cerebrotendinous xanthomatosis. MovDisord 2009;24:1397–9.

Aniello MS, Martino D, Petruzzella V, Eleopra R, Mancuso M,Dell’Aglio R, et al. Bilateral striatal necrosis, dystonia andmultiple mitochondrial DNA deletions: case study andeffect of deep brain stimulation. Mov Disord 2008;23:114–8.

Barnerias C, Saudubray JM, Touati G, Del P, Dulac O, Ponsot G,et al. Pyruvate dehydrogenase complex deficiency: four

Page 11: Mouvements anormaux et maladies neurométaboliques

r e v u e n e u r o l o g i q u e 1 6 7 ( 2 0 1 1 ) 1 2 3 – 1 3 4 133

neurological phenotypes with differing pathogenesis. DevMed Child Neurol 2010;52:e1–9.

Benoist JF, Roze E, Sedel F. Contribution of CSF analysis to thediagnosis of inborn errors of metabolism in adult patients.Rev Neurol (Paris) 2007;163:950–9.

Brockmann K. The expanding phenotype of GLUT1-deficiencysyndrome. Brain Dev 2009;31:545–52.

Ceballos-Picot I, Mockel L, Potier MC, Dauphinot L, Shirley TL,Torero-Ibad R, et al. Hypoxanthine-guanine phosphoribosyltransferase regulates early developmental programming ofdopamine neurons: implications for Lesch-Nyhan diseasepathogenesis. Hum Mol Genet 2009;18:2317–27.

Chinnery PF, Crompton DE, Birchall D, Jackson MJ, Coulthard A,Lombes A, et al. Clinical features and natural history ofneuroferritinopathy caused by the FTL1 460InsA mutation.Brain 2007;130:110–9.

Cif L, Biolsi B, Gavarini S, Saux A, Robles SG, Tancu C, et al.Antero-ventral internal pallidum stimulation improvesbehavioral disorders in Lesch-Nyhan disease. Mov Disord2007;22:2126–9.

Clot F, Grabli D, Cazeneuve C, Roze E, Castelnau P, Chabrol B,et al. Exhaustive analysis of BH4 and dopaminebiosynthesis genes in patients with Dopa-responsivedystonia. Brain 2009;132:1753–63.

Edvardson S, Hama H, Shaag A, Gomori JM, Berger I, Soffer D,et al. Mutations in the fatty acid 2-hydroxylase gene areassociated with leukodystrophy with spastic paraparesisand dystonia. Am J Hum Genet 2008;83:643–8.

Ewenczyk C, Leroux A, Roubergue A, Laugel V, Afenjar A,Saudubray JM, et al. Recessive hereditarymethaemoglobinaemia, type II: delineation of the clinicalspectrum. Brain 2008;131:760–1.

Federico A, Battistini S, Ciacci G, de Stefano N, Gatti R, Durand P,et al. Cherry-red spot myoclonus syndrome (type Isialidosis). Dev Neurosci 1991;13:320–6.

Flamand-Rouviere C, Guettard E, Moreau C, Bahi-Buisson N,Valayannopoulos V, Grabli D, et al. Speech disturbancespatients with dystonia or chorea due to neurometabolicdisorders. Mov Disord 2010;25:1605–11.

Freeman K, Gregory A, Turner A, Blasco P, Hogarth P, Hayflick S.Intellectual and adaptive behaviour functioning inpantothenate kinase-associated neurodegeneration. JIntellect Disabil Res 2007;51:417–26.

Gitiaux C, Roze E, Kinugawa K, Flamand-Rouviere C, Boddaert N,Apartis E, et al. Spectrum of movement disorders associatedwith glutaric aciduria type 1: a study of 16 patients. MovDisord 2008;23:2392–7.

Gordon N. Guanidinoacetate methyltransferase deficiency(GAMT). Brain Dev 2010;32:79–81.

Gouider-Khouja N, Kraoua I, Benrhouma H, Fraj N, Rouissi A,et al. Movement disorders in neuro-metabolic diseases. EurJ Paediatr Neurol 2010;14:304–7.

Gregory A, Westaway SK, Holm IE, Kotzbauer PT, Hogarth P,Sonek S, et al. Neurodegeneration associated with geneticdefects in phospholipase A(2). Neurology 2008;71:1402–9.

Gregory A, Polster BJ, Hayflick SJ. Clinical and geneticdelineation of neurodegeneration with brain ironaccumulation. J Med Genet 2009;46:73–80.

Guimaraes J, Amaral O, Sa Miranda MC. Adult-onsetneuronopathic form of Gaucher’s disease: a case report.Parkinsonism Relat Disord 2003;9:261–4.

Hartig MB, Hortnagel K, Garavaglia B, Zorzi G, Kmiec T,Klopstock T, et al. Genotypic and phenotypic spectrum ofPANK2 mutations in patients with neurodegeneration withbrain iron accumulation. Ann Neurol 2006;59:248–56.

Hayflick SJ. Unraveling the Hallervorden-Spatz syndrome:pantothenate kinase-associated neurodegeneration is thename. Curr Opin Pediatr 2003;15:572–7.

Head RA, de Goede CG, Newton RW, Walter JH, McShane MA,Brown RM, et al. Pyruvate dehydrogenase deficiencypresenting as dystonia in childhood. Dev Med Child Neurol2004;46:710–2.

Jinnah HA, Visser JE, Harris JC, Verdu A, Larovere L, Ceballos-Picot I, et al. Delineation of the motor disorder of Lesch-Nyhan disease. Brain 2006;129:1201–17.

Jinnah HA, Ceballos-Picot I, Torres RJ, Visser JE, Schretlen DJ,Verdu A, et al. Attenuated variants of Lesch-Nyhan disease.Brain 2010;133:671–89.

Kupsch A, Benecke R, Muller J, Trottenberg T, Schneider GH,Poewe W, et al. Pallidal deep-brain stimulation in primarygeneralized or segmental dystonia. N Engl J Med2006;355:1978–90.

Kurian MA, Morgan NV, MacPherson L, Foster K, Peake D, GuptaR, et al. Phenotypic spectrum of neurodegenerationassociated with mutations in the PLA2G6 gene (PLAN).Neurology 2008;70:1623–9.

Kurian MA, Zhen J, Cheng SY, Li Y, Mordekar SR, Jardine P, et al.Homozygous loss-of-function mutations in the geneencoding the dopamine transporter are associated withinfantile parkinsonism-dystonia. J Clin Invest2009;119:1595–603.

Leen WG, Klepper J, Verbeek MM, Leferink M, Hofste T, vanEngelen BG, et al. Glucose transporter-1 deficiencysyndrome: the expanding clinical and genetic spectrum of atreatable disorder. Brain 2010;133:655–70.

Luoma PT, Eerola J, Ahola S, Hakonen AH, Hellstrom O, KivistoKT, et al. Mitochondrial DNA polymerase gamma variantsin idiopathic sporadic Parkinson disease. Neurology2007;69:1152–9.

Macaya A, Munell F, Burke RE, De Vivo DC. Disorders ofmovement in Leigh syndrome. Neuropediatrics 1993;24:60–7.

Machado A, Chien HF, Deguti MM, Cancado E, Azevedo RS, ScaffM, et al. Neurological manifestations in Wilson’s disease:report of 119 cases. Mov Disord 2006;21:2192–6.

Manegold C, Hoffmann GF, Degen I, Ikonomidou H, Knust A,Laass MW, et al. Aromatic L-amino acid decarboxylasedeficiency: clinical features, drug therapy and follow-up. JInherit Metab Dis 2009;32:371–80.

McNeill A, Birchall D, Hayflick SJ, Gregory A, Schenk JF,Zimmerman EA, et al. T2* and FSE MRI distinguishes foursubtypes of neurodegeneration with brain ironaccumulation. Neurology 2008;70:1614–9.

McNeill A, Pandolfo M, Kuhn J, Shang H, Miyajima H. Theneurological presentation of ceruloplasmin gene mutations.Eur Neurol 2008;60:200–5.

Mikati MA, Yehya A, Darwish H, Karam P, Comair Y. Deep brainstimulation as a mode of treatment of early onsetpantothenate kinase-associated neurodegeneration. Eur JPaediatr Neurol 2009;13:61–4.

Mole SE, Williams RE, Goebel HH. Correlations betweengenotype, ultrastructural morphology and clinicalphenotype in the neuronal ceroid lipofuscinoses.Neurogenetics 2005;6:107–26.

Nardocci N, Bertagnolio B, Rumi V, Angelini L. Progressivedystonia symptomatic of juvenile GM2 gangliosidosis. MovDisord 1992;7:64–7.

Neumann J, Bras J, Deas E, O’Sullivan SS, Parkkinen L,Lachmann RH, et al. Glucocerebrosidase mutations inclinical and pathologically proven Parkinson’s disease.Brain 2009;132:1783–94.

Oates CE, Bosch EP, Hart MN. Movement disorders associatedwith chronic GM2 gangliosidosis. Case report and review ofthe literature. Eur Neurol 1986;25:154–9.

Ozand PT, Gascon GG, Al Essa M, Joshi S, Al Jishi E, Bakheet S,et al. Biotin-responsive basal ganglia disease: a novel entity.Brain 1998;121(Pt 7):1267–79.

Page 12: Mouvements anormaux et maladies neurométaboliques

r e v u e n e u r o l o g i q u e 1 6 7 ( 2 0 1 1 ) 1 2 3 – 1 3 4134

Paisan-Ruiz C, Bhatia KP, Li A, Hernandez D, Davis M, WoodNW, et al. Characterization of PLA2G6 as a locus fordystonia-parkinsonism. Ann Neurol 2009;65:19–23.

Pearl PL, Capp PK, Novotny EJ, Gibson KM. Inherited disorders ofneurotransmitters in children and adults. Clin Biochem2005;38:1051–8.

Pellecchia MT, Valente EM, Cif L, Salvi S, Albanese A, Scarano V,et al. The diverse phenotype and genotype of pantothenatekinase-associated neurodegeneration. Neurology2005;64:1810–2.

Pons R, Collins A, Rotstein M, Engelstad K, De Vivo DC. Thespectrum of movement disorders in Glut-1 deficiency. MovDisord 2010;25:275–81.

Rodenburg RJ. Biochemical diagnosis of mitochondrialdisorders. J Inherit Metab Dis 2010. doi: 10.1007/s10545-010-9081-y.

Roze E, Paschke E, Lopez N, Eck T, Yoshida K, Maurel-Ollivier A,et al. Dystonia and parkinsonism in GM1 type3 gangliosidosis. Mov Disord 2005;20:1366–9.

Roze E, Navarro S, Cornu P, Welter ML, Vidailhet M. Deep brainstimulation of the globus pallidus for generalized dystoniain GM1 Type 3 gangliosidosis: technical case report.Neurosurgery 2006;59:E1340 [discussion].

Roze E, Vidailhet M, Blau N, Moller LB, Doummar D, deVillemeur TB, et al. Long-term follow-up and adult outcomeof 6-pyruvoyl-tetrahydropterin synthase deficiency. MovDisord 2006;21:263–6.

Schneider SA, Paisan-Ruiz C, Garcia-Gorostiaga I, Quinn NP,Weber YG, Lerche H, et al. GLUT1 gene mutations causesporadic paroxysmal exercise-induced dyskinesias. MovDisord 2009;24:1684–8.

Schretlen DJ, Ward J, Meyer SM, Yun J, Puig JG, Nyhan WL, et al.Behavioral aspects of Lesch-Nyhan disease and its variants.Dev Med Child Neurol 2005;47:673–7.

Sedel F, Friderici K, Nummy K, Caillaud C, Chabli A, Durr A, et al.Atypical Gilles de la Tourette Syndrome with beta-mannosidase deficiency. Arch Neurol 2006;63:129–31.

Sedel F, Ribeiro MJ, Remy P, Blau N, Saudubray JM, Agid Y.Dihydropteridine reductase deficiency: levodopa’s long-term effectiveness without dyskinesia. Neurology2006;67:2243–5.

Sevin M, Lesca G, Baumann N, Millat G, Lyon-Caen O, VanierMT, et al. The adult form of Niemann-Pick disease type C.Brain 2007;130:120–33.

Sedel F, Lyon-Caen O, Saudubray JM. Therapy insight: inbornerrors of metabolism in adult neurology: a clinical approachfocused on treatable diseases. Nat Clin Pract Neurol2007;3:279–90.

Sedel F, Lyon-Caen O, Saudubray JM. [Treatable hereditaryneuro-metabolic diseases]. Rev Neurol (Paris) 2007;163:884–96.

Sedel F, Turpin JC, Baumann N. Neurological presentations oflysosomal diseases in adult patients. Rev Neurol (Paris)2007;163:919–29.

Sedel F, Saudubray JM, Roze E, Agid Y, Vidailhet M.Movement disorders and inborn errors of metabolism in

adults: a diagnostic approach. J Inherit Metab Dis2008;31:308–18.

Seyrantepe V, Poupetova H, Froissart R, Zabot MT, Maire I,Pshezhetsky AV. Molecular pathology of NEU1 gene insialidosis. Hum Mutat 2003;22:343–52.

Sinclair AJ, Barling L, Nightingale S. Recurrent dystonia inhomocystinuria: a metabolic pathogenesis. Mov Disord2006;21:1780–2.

Sinha S, Taly AB, Ravishankar S, Prashanth LK, Venugopal KS,Arunodaya GR, et al. Wilson’s disease: cranial MRIobservations and clinical correlation. Neuroradiology2006;48:613–21.

Suls A, Dedeken P, Goffin K, Van Esch H, Dupont P, Cassiman D,et al. Paroxysmal exercise-induced dyskinesia and epilepsyis due to mutations in SLC2A1, encoding the glucosetransporter GLUT1. Brain 2008;131:1831–44.

Tan WH, Eichler FS, Hoda S, Lee MS, Baris H, Hanley CA, et al.Isolated sulfite oxidase deficiency: a case report with anovel mutation and review of the literature. Pediatrics2005;116:757–66.

Trender-Gerhard I, Sweeney MG, Schwingenschuh P, Mir P,Edwards MJ, Gerhard A, et al. Autosomal-dominantGTPCH1-deficient DRD: clinical characteristics and long-term outcome of 34 patients. J Neurol Neurosurg Psychiatry2009;80:839–45.

Trocello JM, Chappuis P, Chaine P, Remy P, Debray D, Duclos-Vallee JC, et al. Wilson disease. Presse Med 2009;38:1089–98.

Tuschl K, Mills PB, Parsons H, Malone M, Fowler D, Bitner-Glindzicz M, et al. Hepatic cirrhosis, dystonia,polycythaemia and hypermanganesaemia. A new metabolicdisorder. J Inherit Metab Dis 2008;31:151–63.

Vanier MT, Millat G. Niemann-Pick disease type C. Clin Genet2003;64:269–81.

Vidailhet M, Vercueil L, Houeto JL, Krystkowiak P, Benabid AL,Cornu P, et al. Bilateral deep-brain stimulation of the globuspallidus in primary generalized dystonia. N Engl J Med2005;352:459–67.

Vidailhet M, Vercueil L, Houeto JL, Krystkowiak P, Lagrange C,Yelnik J, et al. Bilateral, pallidal, deep-brain stimulation inprimary generalised dystonia: a prospective 3 year follow-up study. Lancet Neurol 2007;6:223–9.

Vidailhet M, Yelnik J, Lagrange C, Fraix V, Grabli D, Thobois S,et al. Bilateral pallidal deep brain stimulation for thetreatment of patients with dystonia-choreoathetosiscerebral palsy: a prospective pilot study. Lancet Neurol2009;8:709–17.

Wakamatsu N, Hayashi M, Kawai H, Kondo H, Gotoda Y, NishidaY, et al. Mutations producing premature termination oftranslation and an amino acid substitution in the sterol 27-hydroxylase gene cause cerebrotendinous xanthomatosisassociated with parkinsonism. J Neurol NeurosurgPsychiatry 1999;67:195–8.

Zeng WQ, Al-Yamani E, Acierno Jr JS, Slaugenhaupt S, Gillis T,MacDonald ME, et al. Biotin-responsive basal gangliadisease maps to 2q36.3 and is due to mutations in SLC19A3.Am J Hum Genet 2005;77:16–26.