4
MUSÉES D’HISTOIRE par R~GINZ’, PERNOUD c PIJISS.INT INT~R~T’ clue IC public moderne manifeste pour l’histoire, et qui se L traduit par unc rccherche du document humain sous toutes ses formes -depuis les mémoires d’hommes d’gtat jusqu’aux magazines de (( confidences )) - cet interet a-t-il jusqu’à présent trouvé dans les musées un écho suffisant? Un grand nombre de musées comportent, il est vrai, une part d’évocation historique, évocation qui peut aller de la simplc maquette en carton-pâte ou en mie de pain, dans laquellc un patient amateur a figuré la cathédrale OU quelque vieille maison de son quartier, jusqu’à la demeure historique se trouve reconstitub, meuble à mcuble, le décor familier de quclque grand personnage. Les collections d’art décoratif servent souvent, dans les musies locaux, de point de départ a ces évocations qui exercent toujours un certain attrait. La science musCographique s’est remarquablement précisée à lcur cndroit depuis quelques années; on a appris ne plus se contenter d’entasser les objets (( d’époque D, mais à faire appel aux anciens inventaires, aux descriptions du temps pour rcstituer aussi fidèlement que possible tel salon, telle chambre d’apparat, et pour aboutir ainsi à des réalisations aussi heu- reuses que celle, par exemple, du château de Compiègne, qui a été exposée ici même. Cette formule de la demeure historique s’inspire de principes analogues à ceux qui ont fait respecrer l’ordonnance des appartcments royaux de Petropolis OU de Tsarskoïe-Selo : garder au témoignage du passé son maximum d’authenticité, qui est la qualité première du monument d’histoire. On peut également considérer que certains musées dont le thème est pourtant purement artistique apportent à l’histoire une contribution des plus précieuses : ainsi le Musée des monuments français et celui de la fresque, à Paris, ou, à New York, celui des cloîtres, permettent-ils d’évoquer l’ensemble d’une civilisation, de dégager la note propre de certaincs piriodes historiques. Et quel historien de l’Angleterre pourrait se passer d’une visite à la National Portrait Galley, bien que le but de celle-ci ne soit pas expressément historique? Mais le nombre de musies dans lesquels la partie historique constitue un tout et donne lieu à une prksentation systimatique demeure relativement restreint, bien qu’une tendance se manifeste dans ce sens, coïncidant avec le développement de la fmction éducative des musées. Pour en être encore au stade des essais, des tâtonne- ments, cctte tendance a néanmoins abouti i des réalisations suffisamment convain- cantes pour qu’on puissc en donner un aperçu. Les musées d’histoire emploient l’une ou l’autre des formules qui consistent soit à reconstituer un ensemble déterininé, soit à présenter méthodiquement une page d’histoire plus ou moins localisée, en s’aidant de cartes, graphiques, maquettes, dioramas, et généralcmcnt de tout ce qui peut contribuer à la clarté de l’exposk. La reconstitution, par exemple, du portique d’hpamée, au Musée de Bruxelles, représente un pas dans une voie dont l’extrême linzite semble avoir été atteinte lorsque J.-D. Rockefeller décida de restituer à une cité entière son aspect primitif, et fit dc la premiere capitale américaine, Williamsburg, en Virginie, une sorte de ville-musée : entreprise de vaste envergure, puisqu’elle comportait la destruction de six cents maisons ou édifices construits au XIX~ siècle; aujourd’hui, Williamsburg date toute entière, depuis le Palais des gouverneurs jusqu’à la Kale$ Tauem) de l’époque de la Déclaration des droits, qui y fut proclamée pour la premikre fois; d’anciens plans, des documents d’archives ont permis de restaurer dans leur itat primitif ceux des bâtiments qui avaient éti modifiés; il semble dificile de pousser plus loin le goiit de la reconstitution. Quant aux présentations méthodiques, suivant un ordre déterminé par celui de l’histoire, on en trouve les exemples les plus divers. 11 s’agit généralement d’une catégorie limitée d’objets. Ainsi les (( moyens de transport 1) au Musée de Buenos Aires - qui nous mènent de la (( pelota )) de cuir jadis utilisée pour traverser les cours d’eau jusqu’aux carrosses des gouverneurs et aux premières locomotives. * Musée national de Copenhague présente l’historique du costume, de 1’âge debronze au XVIII~ siècle. A Mcxico, ce sont des collections d’armes et des salles de blasons; au musée de New York, les jouets d’enfants à travers les âges. Les collections de monnaie, au Musée de Stockholm, constituent un véritable i -;i nl 46

Musées d'Histoire

Embed Size (px)

Citation preview

MUSÉES D’HISTOIRE par R~GINZ’, PERNOUD c PIJISS.INT I N T ~ R ~ T ’ clue IC public moderne manifeste pour l’histoire, et qui se L traduit par unc rccherche du document humain sous toutes ses formes -depuis

les mémoires d’hommes d’gtat jusqu’aux magazines de (( confidences )) - cet interet a-t-il jusqu’à présent trouvé dans les musées un écho suffisant?

Un grand nombre de musées comportent, il est vrai, une part d’évocation historique, évocation qui peut aller de la simplc maquette en carton-pâte ou en mie de pain, dans laquellc un patient amateur a figuré la cathédrale OU quelque vieille maison de son quartier, jusqu’à la demeure historique où se trouve reconstitub, meuble à mcuble, le décor familier de quclque grand personnage. Les collections d’art décoratif servent souvent, dans les musies locaux, de point de départ a ces évocations qui exercent toujours un certain attrait. La science musCographique s’est remarquablement précisée à lcur cndroit depuis quelques années; on a appris ne plus se contenter d’entasser les objets (( d’époque D, mais à faire appel aux anciens inventaires, aux descriptions du temps pour rcstituer aussi fidèlement que possible tel salon, telle chambre d’apparat, et pour aboutir ainsi à des réalisations aussi heu- reuses que celle, par exemple, du château de Compiègne, qui a été exposée ici même. Cette formule de la demeure historique s’inspire de principes analogues à ceux qui ont fait respecrer l’ordonnance des appartcments royaux de Petropolis OU de Tsarskoïe-Selo : garder au témoignage du passé son maximum d’authenticité, qui est la qualité première du monument d’histoire.

On peut également considérer que certains musées dont le thème est pourtant purement artistique apportent à l’histoire une contribution des plus précieuses : ainsi le Musée des monuments français et celui de la fresque, à Paris, ou, à New York, celui des cloîtres, permettent-ils d’évoquer l’ensemble d’une civilisation, de dégager la note propre de certaincs piriodes historiques. Et quel historien de l’Angleterre pourrait se passer d’une visite à la National Portrait Galley, bien que le but de celle-ci ne soit pas expressément historique?

Mais le nombre de musies dans lesquels la partie historique constitue un tout et donne lieu à une prksentation systimatique demeure relativement restreint, bien qu’une tendance se manifeste dans ce sens, coïncidant avec le développement de la fmction éducative des musées. Pour en être encore au stade des essais, des tâtonne- ments, cctte tendance a néanmoins abouti i des réalisations suffisamment convain- cantes pour qu’on puissc en donner un aperçu.

Les musées d’histoire emploient l’une ou l’autre des formules qui consistent soit à reconstituer un ensemble déterininé, soit à présenter méthodiquement une page d’histoire plus ou moins localisée, en s’aidant de cartes, graphiques, maquettes, dioramas, et généralcmcnt de tout ce qui peut contribuer à la clarté de l’exposk.

La reconstitution, par exemple, du portique d’hpamée, au Musée de Bruxelles, représente un pas dans une voie dont l’extrême linzite semble avoir été atteinte lorsque J.-D. Rockefeller décida de restituer à une cité entière son aspect primitif, et fit dc la premiere capitale américaine, Williamsburg, en Virginie, une sorte de ville-musée : entreprise de vaste envergure, puisqu’elle comportait la destruction de six cents maisons ou édifices construits au X I X ~ siècle; aujourd’hui, Williamsburg date toute entière, depuis le Palais des gouverneurs jusqu’à la Kale$ Tauem) de l’époque de la Déclaration des droits, qui y fut proclamée pour la premikre fois; d’anciens plans, des documents d’archives ont permis de restaurer dans leur itat primitif ceux des bâtiments qui avaient éti modifiés; il semble dificile de pousser plus loin le goiit de la reconstitution.

Quant aux présentations méthodiques, suivant un ordre déterminé par celui de l’histoire, on en trouve les exemples les plus divers. 11 s’agit généralement d’une catégorie limitée d’objets. Ainsi les (( moyens de transport 1) au Musée de Buenos Aires - qui nous mènent de la (( pelota )) de cuir jadis utilisée pour traverser les cours d’eau jusqu’aux carrosses des gouverneurs et aux premières locomotives. * Musée national de Copenhague présente l’historique du costume, de 1’âge debronze au X V I I I ~ siècle. A Mcxico, ce sont des collections d’armes et des salles de blasons; au musée de New York, les jouets d’enfants à travers les âges.

Les collections de monnaie, au Musée de Stockholm, constituent un véritable

i -;i

nl 46

raccourci de la vie économique des siècles passés; dans un tout autre genre, les musées lapidaires peuvent recréer une atmosphère (comme celui de l’CEuvre de Notre-Dame à Strasbourg ou, Reims, celui qu’on projette d’installer dans les bâtiments de l’ancien cloître Saint-Rémi) ; ils peuvent, avec l’aide d’une documenta- tion graphique, devenir de vtritables musées d’histoire.

L’emploi de cette documentation graphique, habilement présentée, avec un choix d’objets caractéristiques, fait tout l’intérêt du Musée du vin, à Beaune: les étapes de l’histoire économique sont illustrées tantôt par une carte (comme pour les modifications du vignoble après le phylloxéra), tantôt par une vitrine comme celle o,ì serpette et sécateur suffisent à indiquer les changements que notre outillage a introduits dans la plus traditionnelle des cultures.

C‘est à des schémas ou à des maquettes en relief que l’on recourt le plus géné- ralement pour montrer la formation d’un terroir - d’une ville, par exemple, autour du château ou de la forteresse primitive - comme à Stockholm ou encore à Utrecht.

Dans quelques musées un effort a été fait pour systématiser ces diverses méthodes et évoquer des ensembles de civilisation suivant leur succession dans le temps. Parmi ces musées de caractère (( cyclique selon la formule de G. H. Rivikre, on peut citer celui de Belfort, où le visiteur passe progressivement de l’époque paléo- lithique aux temps médiévaux, et est amené, sans quitter le plan régional, à élargir Sans cesse sa vision : un simple tesson de poterie, portant la marque d’un atelier d’Italie ou du Palatinat, sera l’occasion de rappeler les courants économiques qui, dès la période gallo-romaine, mettaient en relations des régions parfois trks éloi- gnées. Le Musée de tous les saints, à Schailhouse, fait revivre en dix-huit salles, suivant l’ordre chronologique, toute l’histoire de la civilisation, éclairCe par quelques pièces caractéristiques (une hutte sur pilotis, par exemple, pour la période néolithique, et, pour le moyen âge, une ancienne fonderie de fer et une reconstitution de la chapelle Saint- Jean, du XI^ siècle). Des dioramas, des graphiques rendent particu- lièrement accessible ce musée où la science historique se fait claire et concrète; même souci de présentation, joint à une érudition trks pousste, au Musée lorrain de Nancy. Le Musée de la culture autrichienne, à Vienne - qui a encore davantage recours à la cartographie et à la statistique - développe des thèmes tantôt terri- toriaux (l’évolution de l’empire autrichien, par exemple) tantôt, économiques (l’industrie du sel ou le rôle du Danube dans l’histoire de la circulation).

Le Musée de l’histoire de France, dont la réorganisation est entreprise, tentera de mettre à profit ces diverses expériences pour réaliser une présentation aussi vivante que possible : le document d’archives doit, aux yeux du visiteur, apparaître comme l’acteur d’un drame dont un (( contexte )) - cartes, graphiques, maquettes - lui dévoilerait les ressorts et les épisodes. Dans le cadre somptueux du palais Soubise, au caur de Paris, alimenté par le fonds pratiquement intpuisable des Archives nationales, ce musée se vouera à une tâche de (( résurrection du passé D, selon le vceu de Michelet, avec quelques salles d’cxposition permanente et surtout de nom- breuses salles d’expositions temporaires consacrées non seulement à l’histoire de France, mais aussi à l’histoire universelle.

Du point de vue éducatif, il y a un immense parti à tirer du Musée d‘histoire : il vient à point nommé en un temps où l’histoire ne se restreint plus à l’exposé des événements militaires et politiques, mais tend à devenir une sorte de fresque où tous les éléments du passé - notamment du passé économique et social - doivent trouver place; et seul le musée peut permettre d’appréhender cet ensemble, non seulcmcnt par la logique, l’enchaînement des faits et des dates, mais intuitivement, par une vision à la fois précise et synthktique. Coïncidant avec la faveur sans cesse accrue des méthodes actives en éducation, il pourrait contrjbuer à délivrer l’élève de la tyrannie du manuel et de l’enseignement livresque. Les manuels, qui ne présentent qu’une histoire mutilée à force de simplifications, et où se succèdent des jugements de valeur imposés à l’adolescent, n’ont-ils pas été, trop souvent, propagateurs de préjugés ? L’histoire sentie concrètement nous enseigne qu’on ne saurait juger une époque avec la mentalité d’une autre, que l’intérêt du passé c’est, précisément, d‘avoir étk diffkrent du présent (ni meilleur ni pire en soi, mais seulement différent). Peut-être, par ce contact direct avec le passé, s’habituerait-on à vouloir le comprendre Plutôt qu’à vouloir le juger. Les musées d’histoire auraient alors fait faire un grand Pas vers une plus entière liberté d’esprit. 47 -

HISTORICAL M U S E U M S by R ~ G I N E PERNOUD HE question arises whether the keen interest of the public of today in hist

OVY- T an interest that takcs the form of a demand for “human docuitientsyy of everp kind, from the memoirs of statcsmcn to “confessions” puhlished in the weekly or monthly magazines-has so far been adequately reflected in museums.

It is true that many museums are concerned to some extent with historical memories, which may r a n g from the simple papier mâcht or “breadcrumb,, model which a painstaking amateur has made of a cathedral or some old house in his neigh- bourhood, to the historic dwelling where, picce by piece, the furniture and other surroundings of some great personage are reconstructed. In local museums, tions of decorative art arc oftcn the first feature by which these memories, have always a certain attraction, are sct in train. From this point of view, museo- graphical science has become considerably more definite in recent years. It is no longer satisfied with accumulating “period” pieces, but attempts, with the help of inventories of the period and descriptions of life at that time, to reconstruct as accurately as possible a given salon or state apartment, and so to achieve as happy an cnsemble as that achieved in the case of the Château de Compihgne and exhibited in this very Museum. This aim as regards historic dwellings is based on the Same principles as those which dictated that the arrangement of the royal apartments at Petropolis or Tsarskoye-Selo should be respected-namely, that witnesses of the past should be as authentic as possible : an csscntial quality in historical monuments.

A very valuable contribution is also made to history by certain museums that are nevertheless concerned purcly with art. Thus the Museum of French Monuments and the Fresco Museum in Paris, or the Cloister Museum in New York, portray, as it wcrc, a complete unit of civilization, and conjure up the very atmosphere of cer- tain periods of history. No ßritish historian, moreover, could dispense with a visit to the National Portrait Gallery, although the latter’s purpose is not strictly speaking historical.

There are, all the same, still comparatively few museums in which the historical aspect is clearly stressed and systematically displayed, although there is now a tendency in this direction that is moving pari passt/ with the development of museums as a means of education. Although it is still in the tentative, experimental stage, this tendency has produced sufficiently convincing results for an attempt to be madc to sum them up.

Museums of History adopt one of two formulae-either the reconstruction of a general unit or the methodical display of a more or less localized page of history, with the aid of maps, charts, models, dioramas, and generally speaking everything that can help to make the exhibit clear.

The reconstruction, for instance, of the hppamean portico in thc Brussels Museum is a step in the process whose limit seems to have been reached when J. D. Rockefeller decided to reconvert a whole town to its original aspect and made the first American capital-Williamsburg, in Virginia-into a kind of museum- town. This was an enormous undertaking, since it involved the destruction of six hundred nineteenth-century houses or buildings. Today, the whole of Williamsburg, from Government House to Raleigh Tavern, dates from the period of the Declara- tion of Rights, which was originally issued there. It was possible, with the aid of old plans and documents, to restore to their original state the buildings that had been altered. It would be difficult for the process of reconstruction to be pushed much further.

As regards methodical displays, based on the principle of historical sequence, there are widely differing examples. They are generally concerned with a limited class of objects. We may instance the “means of transport’’ in the Buenos Aires Museum, which range from the leather c‘pelts”, formerly used for crossing rivers and torrents, to governors’ coaches and the first locomotives. The National Museum at Copenhagen displays the history of costume, from the Bronze Age to the eigh- teenth century. At Mcxico City we have collections of armoury and heraldry rooms; at the New York Museum, children’s toys throughout the ages.

The collections of coins in the Stockholm Museum are an epitome Of the economic life of past centuries. The Stone Museums (for instance, that Of the mfl

de Notre-Dame at Strasbourg, or that to be installed in the buildings of the ancient cloister of Saint-Rémi at Rheims) can recreate atmosphere of quite another kind and, with the aid of charted documentation, become veritable museums of history.

The use of this charted documentation, ably presented with a selection of cha- racteristic objects, is the principal point of interest in the Wine Museum at Beaune. Here the various stages of technical progress are illustrated by a chart (as in the case of the alterations to the vineyards consequent upon phylloxera) or by a show- case such as that in which bill-hook and pruning-shears bear witness to the changes undergone by our equipment in the most traditional of all types of cultivation.

Diagrams or relief models are generally used to illustrate earthworks (in the case of a town, for instance, surrounding the castle or the primitive fortress), as at Stockholm or Utrecht.

In some museums an attempt has been made to systematize these various methods and present units of civilization according to their succession in point of time. Among these “cyclical” museums, to use G. H. Rivière’s expression, we may mention that at Belfor, where the visitor passes, in sequence, from the Paleo- lithic to the Middle Ages and, without departing from the regional arrangement, is enabled progressively to broaden his vision. A mere fragment of pottery, bearing the mark of a maker in Italy or the Palatinate, will remind him of the economic trends that, from the Gallo-Roman period onwards, connected areas that were often very far apart. The Museum of All Saints, at Schafiausen, brings to life in eighteen rooms, in chronological order, the entire history of civilization, with the aid of a few typical exhibits (for the Neolithic period, for example, a hut on piles, and for the Middle Ages an old iron-foundry and a reconstruction of the eleventh- century Chapel of Saint John). There are dioramas and charts that facilitate consider- ably any visit t o this Museum which provides a clear and concrete example of the science of history. The same care in presentation combined with a wide erudition are to be found at the Lorrain Museum at Nancy. The Museum of Austrian culture, at Vienna, employs cartography and statistics to an even greater extent and lays emphasis on territorial factors (such as the growth of the Austrian Empire) and on economic factors (such as the salt industry or the part played by the Danube in the history of communications).

The French Museum of History, which is being re-organized, will try to profit from all these various experiments so as to achieve as vivid a display as possible. For the visitor, an original document should be, as it were, the actor in a drama whose “context”-maps, charts and models-will unfold to him the dramatic motives and episodes. In the luxurious setting of the Palais Soubise, in the heart of Paris, and fed by the almost inexhaustible reserves of the National Archives, this Museum will devote itself, in the words of Michelet, to “resurrecting the past” ; there will be some permanent exhbition rooms and, in particular, a large number of rooms for temporaky exhibitions devoted not only to the history of France but also to the history of the world.

From an educational point of view there is an immense use to be made of the Museum of History. Its appearance is well-timed, at a period when history is no longer confined to the recording of military and political events but tends to become a kind of fresco in which all the elements of the past, and especially the economic and social past, must find their right place. It is only through museums that this great conspectus can be grasped, not merely by a logical process-a chain of facts and dates-but intuitively, by its display both in detail and as a synthesis. Coming at a time when “active” methods in cducation are finding ever greater favour, it can help to release the pupil from the slavery of the text-book and book learning in general. Have not prejudices all too often been created by text-books, which merely provide history mutilated by simplification and ex cathedra verdicts that are imposed on the pupil? History, if felt in actual fact, teaches us that one period cannot be judged according to the mentality of another, and that the past is interesting just because it is different from the present-not, in itself, better or worse, but simply different. Perhaps this direct contact with the past will cause us to try to understand rather than to judge it. In that case, Museums of History will have made an outstand- ing contribution towards greater freedom of the mind. (Translated from French.)

49-