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Musiques arabo-andalouses Dimanche 13 mai 2018 – 16h30 GRANDE SALLE PIERRE BOULEZ – PHILHARMONIE

Musiques arabo-andalouses...Aujourd’hui ville sacrifiée, Alep s’est illustrée dans l’histoire syrienne par sa richesse culturelle. Elle connut notamment, dans les années 1930,

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Page 1: Musiques arabo-andalouses...Aujourd’hui ville sacrifiée, Alep s’est illustrée dans l’histoire syrienne par sa richesse culturelle. Elle connut notamment, dans les années 1930,

Musiques arabo-andalousesDimanche 13 mai 2018 – 16h30

GRANDE SALLE PIERRE BOULEZ – PHILHARMONIE

Page 2: Musiques arabo-andalouses...Aujourd’hui ville sacrifiée, Alep s’est illustrée dans l’histoire syrienne par sa richesse culturelle. Elle connut notamment, dans les années 1930,

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Dans le cadre de l’exposition Al Musiqa qu’elle consacre aux musiques arabes, la Philharmonie de Paris propose un week-end en forme de voyage musical en terres arabes : Alep en 1930, les Gnawa du Maroc et les grandes voix de la chanson.

Aujourd’hui ville sacrifiée, Alep s’est illustrée dans l’histoire syrienne par sa richesse culturelle. Elle connut notamment, dans les années 1930, un âge d’or de la musique. Waed Bouhassoun en recrée la saveur, en faisant sonner un oud aux sonorités uniques réalisé par Abdoh George Nahhât en 1931 (vendredi 11 mai à 19h).

Le concert L’Afrique arabisée évoque à la fois les fameux Gnawa du Maroc, originaires de l’Afrique subsaharienne, notamment du Sénégal, du Mali, du Niger et de la Guinée, et l’art des griots mauritaniens, point de convergence entre l’univers arabo-berbère et l’univers noir de l’Afrique de l’Ouest (ven-dredi 11 mai à 20h30).

Dans le spectacle jeune public Kan Ya Ma Kan, la conteuse Halima Hamdane et ses musiciens font revivre des contes marocains où il est question de sultans, de jeunes filles belles comme la lune et de monstres terrifiants (samedi 12 et dimanche 13 mai à 15h).

La Grande salle accueille une célébration de la grande chanson arabe au féminin avec un hommage à Oum Kalsoum, Fairouz, Asmahan, Leila Mourad, Mayada Alhenawy, Warda al Djazaïra, porté par les voix de la Libanaise Abeer Nehme, la Palestinienne Dalal Abu Amneh et l’Égyptienne Mai Farouk (samedi 12 mai à 20h30).

Enfin, l’Ensemble El Mawsili referme ce cycle de concerts en célébrant les musiques arabo-andalouses. L’ensemble emprunte son nom au musi-cien Ishaq El Mawsili, qui vécut au viiie siècle à Bagdad et dont l’art se développa par la suite dans l’Espagne médiévale, avant de connaître son apogée en Andalousie au xie siècle. Le Maghreb en est aujourd’hui l’héritier (dimanche 13 mai à 16h30).

WEEK-END MUSIQUES ARABES (2)

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Dimanche 13 mai

16H30 CONCERT

MUSIQUES ARABO-ANDALOUSESENSEMBLE EL MAWSILI

FARID BENSARSA, DIRECTION

Une Récréation musicale est proposée à 16h aux enfants de 3 à 10 ans dont les parents assistent au concert. 8€ par enfant, réservation conseillée.

Lundi 14 mai

10H30 ET 14H00 CONCERT EN TEMPS SCOLAIRE

MUSIQUE ARABE WAED BOUHASSOUN, OUD

Vendredi 11 mai

19H00 CONCERT SUR INSTRUMENTS DU MUSÉE

UN SALON À ALEP EN 1930WAED BOUHASSOUN, OUD ET OUD ABDOH NAHHÂT (1931, COLLECTION MUSÉE DE LA MUSIQUE)

20H30 CONCERT

L’AFRIQUE ARABISÉEL’ART DES GRIOTS DU DÉSERT (MAURITANIE)COUMBANE MINT ELY WARAKANE, CHANT, HARPE ÂRDÎN

AYNIYANA MINT CHIGHALY, CHŒUR, HARPE ÂRDÎN

CHEIKH OULD ABBA, LUTH TIDINÎT

BECHIR OULD MEGUET, PERCUSSION TBLAL

LOUBADE N’GHUIDHEYE, CHŒUR

MUSIQUES GNAWA (MAROC)

AZIZ SAHMAOUI ET LA UNIVERSITY OF GNAWA

AZIZ SAHMAOUI, CHANT, MANDOLE, LUTHS N’GONI, GUEMBRI

ALUNE WADE, BASSE, CHANT

AMEN VIANA, GUITARE, CHANT

CHEIKH DIALLO, CLAVIER, CHANT, LUTH-HARPE KORA

ADHIL MIRGHANI, PERCUSSIONS, CHANT

JONATHAN GRANDCAMP, BATTERIE

OULAD MOGADOR

YOUSSEF JANDOUK, DANSE, CHANT, QRAQEB

MAROUAN CHADI, DANSE, CHANT, QRAQEB

KHALID EZZAHIRI, DANSE, CHANT, QRAQEB

Samedi 12 mai Dimanche 13 mai

15H00 SPECTACLE JEUNE PUBLIC

KAN YA MA KANHALIMA HAMDANE, CONTEUSE

JAOUAD EL GAROUGE, PERCUSSIONS, GUEMBRI

SOFIANE NEGRA, OUD

Samedi 12 mai

20H30 CONCERT

HOMMAGE AUX GRANDES DIVASDALAL ABU AMNEH, CHANT

MAI FAROUK, CHANT

ABEER NEHME, CHANT

ORCHESTRE DU MONDE ARABE

RAMZI ABUREDWAN, DIRECTION, ARRANGEMENTS, BOUZOUQ

ACTIVITÉS CE WEEK-END

SAMEDI Visite-atelier du Musée à 14h30 INSTRUMENTS ET TRADITIONS DU MONDE

Avant-concert à 18h30RENCONTRE AVEC NADIA MEFLAH

SAMEDI ET DIMANCHEVisite guidée de l’exposition à 11hAL MUSIQA

DIMANCHE Conte dans l’exposition à 11hLES CONTES HIKAYAT

Un dimanche à la Philharmonie à 14hUN DIMANCHE EN CHANSONDivas arabes

Atelier-exposition à 14h30AL MUSIQA EN FAMILLE

ET AUSSI

Enfants et famillesConcerts, ateliers, activités au Musée…

WEEK-END MUSIQUES ARABES (2)

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Dimanche 13 mai

16H30 CONCERT

MUSIQUES ARABO-ANDALOUSESENSEMBLE EL MAWSILI

FARID BENSARSA, DIRECTION

Une Récréation musicale est proposée à 16h aux enfants de 3 à 10 ans dont les parents assistent au concert. 8€ par enfant, réservation conseillée.

Lundi 14 mai

10H30 ET 14H00 CONCERT EN TEMPS SCOLAIRE

MUSIQUE ARABE WAED BOUHASSOUN, OUD

Vendredi 11 mai

19H00 CONCERT SUR INSTRUMENTS DU MUSÉE

UN SALON À ALEP EN 1930WAED BOUHASSOUN, OUD ET OUD ABDOH NAHHÂT (1931, COLLECTION MUSÉE DE LA MUSIQUE)

20H30 CONCERT

L’AFRIQUE ARABISÉEL’ART DES GRIOTS DU DÉSERT (MAURITANIE)COUMBANE MINT ELY WARAKANE, CHANT, HARPE ÂRDÎN

AYNIYANA MINT CHIGHALY, CHŒUR, HARPE ÂRDÎN

CHEIKH OULD ABBA, LUTH TIDINÎT

BECHIR OULD MEGUET, PERCUSSION TBLAL

LOUBADE N’GHUIDHEYE, CHŒUR

MUSIQUES GNAWA (MAROC)

AZIZ SAHMAOUI ET LA UNIVERSITY OF GNAWA

AZIZ SAHMAOUI, CHANT, MANDOLE, LUTHS N’GONI, GUEMBRI

ALUNE WADE, BASSE, CHANT

AMEN VIANA, GUITARE, CHANT

CHEIKH DIALLO, CLAVIER, CHANT, LUTH-HARPE KORA

ADHIL MIRGHANI, PERCUSSIONS, CHANT

JONATHAN GRANDCAMP, BATTERIE

OULAD MOGADOR

YOUSSEF JANDOUK, DANSE, CHANT, QRAQEB

MAROUAN CHADI, DANSE, CHANT, QRAQEB

KHALID EZZAHIRI, DANSE, CHANT, QRAQEB

Samedi 12 mai Dimanche 13 mai

15H00 SPECTACLE JEUNE PUBLIC

KAN YA MA KANHALIMA HAMDANE, CONTEUSE

JAOUAD EL GAROUGE, PERCUSSIONS, GUEMBRI

SOFIANE NEGRA, OUD

Samedi 12 mai

20H30 CONCERT

HOMMAGE AUX GRANDES DIVASDALAL ABU AMNEH, CHANT

MAI FAROUK, CHANT

ABEER NEHME, CHANT

ORCHESTRE DU MONDE ARABE

RAMZI ABUREDWAN, DIRECTION, ARRANGEMENTS, BOUZOUQ

ACTIVITÉS CE WEEK-END

SAMEDI Visite-atelier du Musée à 14h30 INSTRUMENTS ET TRADITIONS DU MONDE

Avant-concert à 18h30RENCONTRE AVEC NADIA MEFLAH

SAMEDI ET DIMANCHEVisite guidée de l’exposition à 11hAL MUSIQA

DIMANCHE Conte dans l’exposition à 11hLES CONTES HIKAYAT

Un dimanche à la Philharmonie à 14hUN DIMANCHE EN CHANSONDivas arabes

Atelier-exposition à 14h30AL MUSIQA EN FAMILLE

ET AUSSI

Enfants et famillesConcerts, ateliers, activités au Musée…

WEEK-END MUSIQUES ARABES (2)

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PROGRAMME

Bachraf Mrabaa – ouverture instrumentaleSuite de trois pièces dans le mode Moual (do)Suite de trois pièces dans le mode Zidane (ré)Suite de quatre pièces dans le mode Raml elmaya (ré)Suite de quatre pièces dans le mode Sika (mi)Suite de neuf pièces dans différents modes

Ensemble El MawsiliFarid Bensarsa, direction

Fin du concert (sans entracte) vers 18h.

Retrouvez les traductions des textes chantés en page 16.

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LE cOncERt

Bachraf Mrabaa – ouverture instrumentale

Exposition de différents modes et rythmes caractéristiques de l’école de Constantine.

Durée : environ 13 minutes.

Suite de trois pièces dans le mode Moual (do)

I. Istikhbar Moual : prélude instrumental interprété à la kwitra et au violon

II. Inqilab Moual : Him fi elkhilaa, pièce vocale, école d’Alger

III. Msaddar de la nouba Dil : Tahya bikoum, 1re pièce vocale de la nouba, école d’Alger

Durée : environ 13 minutes.

Suite de trois pièces dans le mode Zidane (ré)

I. Istikhbar Zidane : prélude instrumental interprété au qanoun et au oud

II. Inqilab Zidane : Ya badi’ elhousn, pièce vocale, écoles d’Alger et de Tlemcen

III. Btaihi de la nouba Mjenba : Law kana elmilah younsifou, 2e pièce vocale

de la nouba, école d’Alger

Durée : environ 20 minutes.

Suite de quatre pièces dans le mode Raml elmaya (ré)

I. Istikhbar Raml elmaya : prélude instrumental interprété à la mandoline et au oud ‘arbi

II. Inqilab Raml elmaya : Mouniati men roumtou qourbah, pièce vocale, école d’Alger

III. Inqilab Raml elmaya : Lahkam maqdiya, pièce vocale, école de Constantine

IV. Derj de la nouba Raml elmaya : Mata nestarihou, 3e pièce vocale de la nouba,

école de Constantine

Durée : environ 10 minutes.

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Suite de quatre pièces dans le mode Sika (mi)

I. Istikhbar Sika : prélude instrumental interprété à la mandoline et à la guitare

II. Inqilab Sika : Ya qalbi khelli elhal, pièce vocale, école d’Alger

III. Insiraf Sika : Ya chabih deyy elhilal, 4e pièce vocale de la nouba, école d’Alger

IV. Dlidla Sika : Yferrej Rabbi, pièce vocale, écoles d’Alger et de Constantine

Durée : environ 11 minutes.

Suite de neuf pièces dans différents modes

I. Istikhbar Mezmoum : prélude instrumental interprété au piano

II. Inqilab Mezmoum : Ya qalbi asbar, pièce vocale, école d’Alger

III. Inqilab Mezmoum : Ana ‘ajbi, pièce vocale, école de Constantine

IV. Insiraf Mezmoum : Kem li fi elmachiyya, pièce vocale, école d’Alger

V. Khlas Mezmoum : Wa el atyarou tenched, pièce vocale, école d’Alger

VI. Khlas Sika : Ezzahrou qad tabassem, pièce vocale, école de Constantine

VII. Khlas Raml elmaya : Qoum tara, pièce vocale, école d’Alger

VIII. Khlas Zidane : Selli houmoumek, pièce vocale, école d’Alger

IX. Khlas Maya : Asfat elbakhanis, pièce vocale, école de Constantine

Durée : environ 20 minutes.

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La musique arabo-andalouse

Une école de musique arabo-andalouse à Saint-Denis

Fondée en 1991 en Seine-Saint-Denis, l’association El Mawsili (du nom d’un grand musicien de l’époque abbasside) est une formation centrée autour de l’enseignement de la musique San’a, plus connue en France sous l’appellation de musique arabo-andalouse. Outre l’enseignement qu’elle dispense en période scolaire à près de trois cents adhérents, elle propose des concerts assurés par un grand ensemble du même nom, El Mawsili, composé d’une cinquantaine de musiciens dirigés depuis vingt-sept ans par maître Farid Bensarsa, ancien élève de la doyenne des associations de musique algéroises.

Riche de sa longue expérience dans la pratique de la musique arabo- andalouse, l’association El Mawsili poursuit par ailleurs l’objectif, en ges-tation depuis de nombreuses années mais devenu un besoin impérieux aujourd’hui, de créer une structure qui réunira différents pôles en lien avec l’activité musicale.

Une musique savante pour tous

La musique arabo-andalouse, de genre modal et de tradition orale, appartient au registre de la musique savante. Les règles qui la régissent sont complexes, d’où la difficulté de son approche pour un audi-toire néophyte.

Dans le but de mettre en lumière toute la richesse de la musique arabo- andalouse puisée dans les répertoires des trois pôles musicaux de l’Algérie, soit Alger, Constantine et Tlemcen, le programme de la soirée est constitué d’un bouquet de différents modes musicaux, dans lequel est interprétée une série de pièces vocales et instrumentales à thème profane. Afin de rendre plus aisée son écoute, cette note revient sur son histoire et pro-pose la traduction des poèmes de différents thèmes (amour courtois, amitié, exil…), sur lesquels ont été adaptées de riches mélodies exprimées

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par les instruments utilisés dont le oud (luth oriental), le oud ‘arbi (luth maghrébin), la kouitra (luth basse), le qanun (cithare sur table), la mandole, la mandoline, la guitare, la kamendja (violon européen) et l’alto. La per-cussion est assurée par la derbouka (calice en fonte sur lequel est tendue une peau en galuchat ou en plastique) et le tar (tambourin à cymbales).

L’âge d’or des Abbassides

En 750, les Abbassides renversent les Omeyyades ; le pouvoir se déplace à Bagdad, où la vie intellectuelle et artistique connaît un véritable âge d’or. Les connaissances musicales font désormais partie de l’éducation de l’honnête homme. Les califes mais aussi les nobles se font mécènes et s’entourent de musiciens. Parmi les plus célèbres, deux d’entre eux, Ibrâhîm et Ishâq al-Mawsili, père et fils, furent au cœur de plusieurs querelles des Anciens et des Modernes, témoignant des efforts de certains pour se libérer du carcan des règles rythmiques et mélodiques des générations précédentes et laisser davantage de place à la création, à l’ornementation dans l’interprétation, tout en s’ouvrant aux influences perses très présentes à Bagdad.

Zyriab l’innovateur

Les écrits parvenus jusqu’à nous nous apprennent que la transmission de cette musique de l’Orient à l’Occident musulman serait due à un célèbre personnage semi-légendaire du nom de Zyriab. Disciple du maître Ishaq al-Mawsili, le musicien officiel de Harun al Rashid, Zyriab s’est vu obligé de quitter Bagdad à la suite d’une intrigue de cour pour se réfugier en Ifriqiya (Tunisie actuelle), chez le souverain aghlabide Ziyadat Allah Ier. Demandé en al-Andalus (Espagne musulmane) par l’émir omeyyade Abderraman II, il part pour une retraite au Maghreb, qui ne durera pas longtemps. En traversant le détroit de Gibraltar (Djabal Tariq), il sera accueilli en grande pompe à Cordoue, et doté d’une généreuse pension. Il y crée un conservatoire pour l’apprentissage de la musique, et intro-duit en Occident musulman les modes vestimentaires et les traditions culinaires de Bagdad.

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Al-Andalus

La musique et la poésie constituaient des arts d’agrément très prisés des Andalous. Les villes de Cordoue, Séville et Grenade sont celles où cet art musical était le plus florissant. Si, durant le Haut Moyen Âge, Cordoue, siège du califat, était réputée pour les sciences et la littérature, sa rivale Séville ne l’était pas moins, mais en matière de pratique musicale. La musique était appréciée dans les cours princières et par l’aristocratie, qui ne la pratiquait pas. Outre des musiciens, les musiciennes et chanteuses (mughanniyat et qian) expertes en chant médinois étaient recherchées, et l’on en faisait venir d’Orient à prix d’or. Certaines formaient des orchestres appelés sitaras à Cordoue.

Postérités maghrébines

Après la Reconquista en 1492, les arabes et les juifs fuyant l’Espagne transposent ce riche patrimoine musical en Afrique du Nord. On le retrouve aujourd’hui dans tout le Maghreb sous des appellations et des formes distinctes, en fonction à la fois de l’origine géographique andalouse et de l’influence des traditions musicales populaires locales.

Il est établi depuis fort longtemps qu’une tradition musicale existait déjà au Maghreb. Après la découverte du manuscrit de Tifashi, un auteur tunisien du xiie siècle, il semble ainsi que des échanges ont existé de longue date entre le Maghreb et l’Andalousie. Ceci explique pourquoi cette tradition n’a pas cessé d’être pratiquée durant des siècles dans de nombreuses cités des deux rives, puis après l’expulsion des derniers Morisques d’Espagne en 1609, au Maghreb uniquement.

Le muwashshah, le zadjal et la nouba

En al-Andalus, la forme poétique courante était la qasida classique d’ori-gine orientale, que les Andalous ont décidé, dès le ixe siècle, de remplacer par un nouveau genre poétique appelé le muwashshah (« enjolivé »). Son adoption n’a pas été aisée lors de sa création. De nombreux anthologues

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ont refusé d’insérer dans leurs œuvres des muwashshahat. Un autre genre devait être créé un peu plus tard. Ce sera le zadjal (« émouvoir »), dont la forme dialectale conviendra plus à la classe populaire.

Le muwashshah né en al-Andalus finira par séduire les lettrés andalous, y compris les mystiques (Ibn ‘Arabi), et par acquérir ses lettres de noblesse en Orient, également grâce à Ibn Sana’ al Mulk, un auteur égyptien du xiie siècle qui lui a consacré tout un ouvrage, Dar at-tiraz. Le soufi Shushtari produira une œuvre poétique dans le genre zadjal surtout.

La qasida est un poème monorime et monomètre alors que le muwashshah alterne rimes (qafiya) et mètres, et se termine par une strophe finale dite khardja. Ce sont ces poèmes strophiques de différents thèmes (amoureux, bachique, floristique, élégiaque) que l’on chante dans la nouba, qui est une suite de mouvements de rythmes différents mais dont le tempo lent, tel un adagio sur le premier, s’accélère progressivement pour finir sur le dernier, vif et dansant.

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Ensemble El Mawsili

ViolonsAhmed Ait AmarAmel AouameurManel BelkacemNadjib Ben El KadiNacereddine BenmerabetSoâd BensarsaAbdelhakim BerranenFouzia GharbiInes KherifNabil MahamdiaDjalila SellamiImane Zergui

AltosZahia BourimMokrane Boussaid

MandolinesSonia AchourMahmoud AnasNaima BedairiaAhcene BelkacemDana BenaniZohra BendaoudRaouf ChaouiNabila ChebliHamid FoulaniNarimane KhodriKamel MajoreHamou OussaadaMustapha Smati

OudsAbderrahmane Ait HatritNoureddine AlianeMohammed ArbaouiMohamed BenaniCamila ChaouiLyes DehimanSimon ElbazChawki RebaineDalila Rouabah

Ouds ‘arbiYassine BelkacemSamy BenmahammadFarid Bensarsa

GuitaresAziz DjemaiAbdelkrim Hadj TaharKarima HannachiKrim KaramaneLamine MazouniZineddine Rakem

BasseAmrane Rarrbo

DerboukaYoucef Allali

QanounHania Arbaoui

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KwitraLila BekariNadia Boutaleb

TarDjamel Bouzerar

BongosMoussa Zeroual

PianosRadia BoudjajaReda Bouriah

Festival Villes des Musiques du Monde et El Mawsili : histoire d’un long compagnonnage

Villes des Musiques du Monde, via son festival et son action à l’année, accompagne

El Mawsili par le biais :

– d’une résidence d’implantation au long cours sur le territoire de la Seine-Saint-Denis,

en lien avec le Département et le Conservatoire de Saint-Denis ;

– d’une ouverture vers de nouveaux publics, en multipliant les concerts et des actions

culturelles dans d’autres villes et lieux ;

– d’une étude de préfiguration d’un lieu pérenne, un centre de ressources, afin de

partager le patrimoine de la musique arabo-andalouse auprès du plus grand nombre.

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barr

assé

e pa

r ta

beau

té,

[m

ajes

tueu

x es

t Cel

ui q

ui t’

a cr

éée

Ton

rega

rd e

nsor

cele

ur s

’est

adr

essé

au

cœur

[qu’

il a

meu

rtri

Il la

isse

tran

spar

aîtr

e da

ns la

nui

t obs

cure

[l’éc

lat l

umin

eux

de to

n vi

sage

Toi q

ui p

ar te

s œ

illad

es a

s in

just

emen

t pei

né m

on c

œur

III. L

aw k

ana

elm

ilah

youn

sifo

u

Si le

s be

lles

pouv

aien

t seu

lem

ent ê

tre

vrai

men

t

[équ

itabl

esEn

aya

nt u

n pe

u de

tend

ress

e po

ur u

n am

ant

[te

l que

moi

,El

les

qui s

aven

t com

bien

cet

te p

assi

on m

e m

et

[e

n ém

oiQ

uand

les

coup

es s

ont a

ligné

es p

our b

oire

le ju

s

[d

e la

trei

lle,

Ah,

que

de

coup

es p

asse

nt p

ar m

a m

ain

dans

les

soirs

[de

veill

e !

Page 18: Musiques arabo-andalouses...Aujourd’hui ville sacrifiée, Alep s’est illustrée dans l’histoire syrienne par sa richesse culturelle. Elle connut notamment, dans les années 1930,

Suite

de

quat

re p

ièce

s da

ns le

mod

e Ra

ml e

lmay

a

II. M

ouni

ati m

en r

oum

tou

qour

bah

La b

elle

que

j’ai

dés

irée

m’a

reje

té d

’un

sim

ple

rega

rd,

Par l

e ro

se d

e se

s jo

ues,

elle

a p

ossé

[m

on c

œur

hag

ard

Émer

veill

é à

la v

ue d

e sa

bea

uté,

j’ai

faill

i y p

erdr

e

[la

vie

Pour

tant

, elle

que

j’ai

me,

per

sist

e da

ns s

on a

crim

onie

Ô v

ous

mes

am

is !

Alle

z in

terc

éder

pou

r moi

[aup

rès

d’el

le,

La fi

n de

son

élo

igne

men

t me

soul

ager

a

[d

’une

pei

ne c

ruel

leM

es la

rmes

ruis

selle

nt to

ujou

rs s

ur m

es jo

ues

[telle

s le

s ea

ux d

’une

font

aine

Pour

tant

cel

le q

ue j’

aim

e, e

ncor

e in

just

e en

vers

moi

,

[dem

eure

inhu

mai

ne

III. L

ahka

m m

aqdh

iya

Le S

eign

eur a

déj

à di

cté

ses

com

man

dem

ents

,Q

ui s

’impo

sent

de

sa v

olon

té in

éluc

tabl

emen

t.Su

ppor

te c

ette

épr

euve

sév

ère,

car

le m

alhe

ur

[e

st é

phém

ère.

La v

ie p

lace

cer

tain

s su

r un

piéd

esta

l,Et

à d

’aut

res,

elle

rése

rve

un s

ort f

atal

.Le

sou

lage

men

t vie

ndra

illic

o, c

ela

tient

[du

Tout

-Pui

ssan

t ;La

tris

tess

e et

la jo

ie s

ont a

ussi

de

la v

olon

[d

e l’O

mni

scie

ntEn

dure

tes

pein

es, l

e Se

igne

ur t’

appo

rter

a

[le

sou

lage

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t

IV. M

ata

nest

arih

ou

Qua

nd v

iend

ra l’

apai

sem

ent d

e la

dou

leur

inte

nse,

Car

l’él

oign

emen

t de

la b

elle

n’e

st q

ue s

ouffr

ance

.Sa

bea

uté

est t

el l’

écla

ir tr

ansp

erça

nt le

s ci

eux,

Elle

qui

sub

jugu

e m

ême

les

cava

liers

pre

ux.

Et q

ue d

e pe

ine

dans

cet

att

ache

men

t fou

gueu

x.Je

jure

par

Die

u qu

e ja

mai

s je

ne

l’oub

liera

i ;El

le n

e m

’a p

oint

app

orté

la p

aix

qui d

éliv

reJe

jure

par

Die

u qu

e ja

mai

s je

ne

l’oub

liera

i, Ta

nt q

ue s

ur c

ette

terr

e je

con

tinue

rai à

viv

re.

Page 19: Musiques arabo-andalouses...Aujourd’hui ville sacrifiée, Alep s’est illustrée dans l’histoire syrienne par sa richesse culturelle. Elle connut notamment, dans les années 1930,

Suite

de

quat

re p

ièce

s da

ns le

mod

e Si

ka

II. Y

a qa

lbi k

helli

elh

al

Ô m

on c

œur

, lai

sse

libre

cou

rs a

u te

mps

Et p

oint

d’in

térê

t aux

mot

s dé

sobl

igea

nts

Ton

seul

gag

e, ê

tre

atte

ntif

aux

paro

les

des

sage

s,Pa

s d’

empr

esse

men

t, la

réco

mpe

nse

est a

ux p

atie

nts

Le s

oula

gem

ent v

iend

ra il

lico,

cel

a tie

nt

[d

u To

ut-P

uiss

ant

La tr

iste

sse

et la

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son

t aus

si d

e la

vol

onté

[de

l’Om

nisc

ient

Endu

re te

s pe

ines

, le

Seig

neur

t’ap

port

era

[le s

oula

gem

ent

Si tu

es

préo

ccup

é de

ton

état

, soi

s hu

mbl

e

[e

t bie

n sa

gePo

ur ê

tre

réco

mpe

nsé,

seu

le ta

pat

ienc

e te

ser

vira

[de

gage

Ne

croi

s pa

s qu

e le

Sei

gneu

r est

inat

tent

if ou

nég

ligen

tIl

ente

nd to

ut, v

oit t

out,

agit

et rè

gle

[tout

es le

s qu

estio

nsLe

sou

lage

men

t vie

ndra

illic

o, c

ela

tient

[du

Tout

-Pui

ssan

t

La tr

iste

sse

et la

joie

son

t aus

si d

e la

vol

onté

[de

l’Om

nisc

ient

Endu

re te

s pe

ines

, le

Seig

neur

t’ap

port

era

[le s

oula

gem

ent

Page 20: Musiques arabo-andalouses...Aujourd’hui ville sacrifiée, Alep s’est illustrée dans l’histoire syrienne par sa richesse culturelle. Elle connut notamment, dans les années 1930,

III. Y

a ch

abih

dey

y el

hila

Ô to

i, do

nt l’

appa

renc

e ra

ppel

le l’

écla

t du

croi

ssan

t

[de

lune

ent

ouré

d’é

toile

s,M

ais

dis-

moi

, bel

le g

azel

le, q

u’es

-tu

au ju

ste,

un

ange

[ou

un h

umai

n ?

Bel

ast

re, d

ont l

’att

rait

peut

sem

er la

dis

cord

e

[e

ntre

les

hom

mes

Ô re

ine

des

gaze

lles,

qui

dan

dine

s ta

gra

cieu

se ta

ille

Pour

quoi

lors

de

nos

renc

ontr

es p

lisse

s-tu

les

yeux

?D

is-m

oi s

erai

t-ce

par

pud

eur o

u pa

r gên

e ?

Toi q

ui a

hér

ité d

e la

bea

uté

de Y

ûsûf

*M

ais

dis-

moi

, bel

le g

azel

le, q

u’es

-tu

au ju

ste,

un

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[ou

un h

umai

n ?

* Ré

fére

nce

au p

roph

ète

Jose

ph, Y

ûsûf

pou

r les

mus

ulm

ans,

cél

èbre

po

ur s

a be

auté

.

IV. I

ferr

edj R

abbi

Ah,

qui

sai

t qua

nd le

Sei

gneu

r nou

s so

ulag

era

mon

frèr

e, ô

mon

frèr

e, Il

nou

s so

ulag

era,

Il no

us s

oula

gera

et n

ous

conn

aîtr

ons

[des

jour

s he

ureu

x m

érité

s,Ô

mon

frèr

e, m

on fr

ère,

mon

ur re

trou

vera

[à n

ouve

au la

gai

eté

Page 21: Musiques arabo-andalouses...Aujourd’hui ville sacrifiée, Alep s’est illustrée dans l’histoire syrienne par sa richesse culturelle. Elle connut notamment, dans les années 1930,

Suite

de

neuf

piè

ces

dans

diff

éren

ts m

odes

II. Y

a qa

lbi a

sbar

Ô m

on c

œur

, soi

s pa

tient

, tu

sera

s ra

ssur

é pa

r Lui

!To

ut e

st p

réde

stin

é et

cel

a es

t bie

n éc

rit p

our t

oiD

’ave

c l’a

mi t

u tr

iom

pher

as e

t le

Seig

neur

t’ai

dera

M

on s

eul b

ut e

st d

e vo

ir m

es a

mis

[dan

s un

mom

ent d

e bo

nheu

rJe

jure

par

Die

u qu

e ja

mai

s je

ne

les

oubl

iera

iTa

nt q

ue s

ur c

ette

terr

e je

ne

cont

inue

rai à

viv

re

III. A

na ‘a

jbi

L’am

oure

ux q

ui d

évoi

le a

ux a

utre

s so

n se

cret

est

[pou

r moi

impr

essi

onna

ntC

elui

-là, ô

mon

am

i, es

t un

dem

euré

, ou

bien

il v

oit

[le

s ch

oses

aut

rem

ent

Moi

, mon

cor

ps a

dép

éri,

et je

n’a

i auc

une

nouv

elle

[de

ma

bien

-aim

éeLo

rsqu

’elle

agi

t ave

c pe

rfid

ie m

on c

œur

s’e

st a

lors

[par

le fe

u co

nsum

éM

ais

l’épr

is d

’am

our d

oit s

uppo

rter

le re

fus

[et l

e dé

part

de

l’êtr

e ai

IV. K

em li

fi e

lmac

hiyy

a

Je p

ours

uis

ma

dest

inée

et l

a ga

ieté

de

mon

ur

[s

’exp

rime,

D’a

voir

pass

é de

tend

res

mom

ents

[ave

c m

a be

lle in

time,

En c

ette

fin

de jo

ur d

ans

ce ja

rdin

sub

lime.

Qu’

il es

t dou

x le

mom

ent o

ù le

jour

déc

line,

Une

renc

ontr

e à

évoq

uer a

vec

tous

les

com

men

saux

Dan

s ce

jard

in q

ui a

vec

ses

subl

imes

fleu

rs e

st s

i bea

u,À

l’he

ure

où le

sol

eil d

oré

en d

esce

ndan

t ver

s l’h

oriz

on

[s

’éta

leTe

l du

vérit

able

or c

oula

nt d

’une

bel

le c

oupe

de

cris

tal.

Page 22: Musiques arabo-andalouses...Aujourd’hui ville sacrifiée, Alep s’est illustrée dans l’histoire syrienne par sa richesse culturelle. Elle connut notamment, dans les années 1930,

V. W

a el

aty

arou

ten

ched

Pend

ant q

ue le

s ro

ssig

nols

per

chés

égr

enai

ent

[le

urs

note

s m

élod

ieus

es,

La b

ien-

aim

ée s

’act

ivai

t au

luth

en

enta

man

t

[des

tush

iya

mer

veill

euse

sA

lors

que

nou

s, h

eure

ux a

vec

nos

conv

ives

,

[ass

is e

ntre

les

cana

ux,

App

réci

ions

dan

s ce

t éde

n le

mur

mur

e

[d

e to

utes

les

eaux

.Le

s no

rias

tour

naie

nt e

n vi

dant

leur

s go

dets

,

[dan

s le

urs

ince

ssan

tes

rond

es,

De

leur

s ea

ux c

rista

lline

s, s

ur le

s pa

rter

res

[qu’

habi

tuel

lem

ent e

lles

inon

dent

C’e

st là

, en

fin d

e jo

ur, d

ans

ce ja

rdin

[d’u

ne b

eaut

é to

ute

féer

ique

Que

ma

bien

-aim

ée m

’a re

join

t pou

r pas

ser e

nsem

ble

[un

mom

ent m

agiq

ueQ

uelle

fin

de jo

ur d

ouce

et f

anta

stiq

ue !

Trad

ucti

on

M. S

mat

i

VIII

. Sel

li ho

umou

mek

Oub

lie te

s pe

ines

en

ce jo

ur q

ui s

e pr

épar

e à

enta

mer

[sa

fin,

Car

tu n

e sa

is c

e qu

i pou

rrai

t adv

enir

de to

i au

mat

inD

ans

cett

e nu

it pr

ofon

de, l

ève-

toi e

t ver

se-n

ous

à bo

ire,

Pren

ds p

lais

ir av

ec le

s be

lles

qui n

e te

lais

sent

pas

cho

irLè

ve-t

oi e

t pro

fite

des

inst

ants

de

bonh

eur,

La v

ie n

’est

qu’

une

illus

ion

de b

on fa

rceu

éch

anso

n, e

mpl

is n

os c

oupe

s, a

lors

qu’

est d

istr

ait

[le

dél

ateu

rTa

ndis

que

moi

, ass

is p

rès

de la

vas

que

d’ea

u,

[e

ntou

ré d

e no

bles

gen

s,Je

me

déle

cte

à ad

mire

r le

sole

il co

ucha

nt q

ui d

ispa

raît

[à l’

horiz

on

Page 23: Musiques arabo-andalouses...Aujourd’hui ville sacrifiée, Alep s’est illustrée dans l’histoire syrienne par sa richesse culturelle. Elle connut notamment, dans les années 1930,

VI.

Ezza

hrou

qua

d ta

bass

em

Les

rose

s s’

ouvr

ent d

ans

le ja

rdin

et l

’am

bre

gris

[app

araî

t dès

la n

uit t

ombé

eTa

ndis

que

le n

arci

sse,

ave

c se

s ét

amin

es, r

appe

lle

[le

s ci

ls d

e te

s be

aux

yeux

fard

ésEt

n’a

s-tu

pas

vu

le ja

smin

, ten

dant

ses

bra

nche

s

[te

lles

des

mai

ns e

n pr

ière

?Et

ne

perç

ois-

tu p

as le

bie

n-êt

re d

e la

vie

[que

not

re p

arfa

ite e

xist

ence

requ

iert

?

VII.

Qou

m t

ara

Am

i, vi

ens

cont

empl

er le

s fle

urs

de l’

aman

dier

Telle

s de

s pi

èces

d’a

rgen

t épa

rpill

ées

Que

la b

rise

mat

inal

e su

r le

sol à

éta

lées

Lève

-toi

pou

r adm

irer l

es fl

eurs

de

l’am

andi

erSu

r leu

rs p

étal

es la

rosé

e du

mat

in a

per

léLe

s te

ndre

s ra

mea

ux d

u no

yer b

ourg

eonn

ent

Ann

once

urs

d’he

ureu

x pr

ésag

es q

ue l’

on s

oupç

onne

Ce

jard

in p

aré

de fl

eurs

aux

mul

tiple

s te

inte

s

[m

’enc

hant

eQ

u’el

le e

st b

elle

la s

aiso

n qu

e ce

s ré

joui

ssan

ces

[agr

émen

tent

Ô c

omm

ensa

l, vi

ent d

onc

dans

ce

jard

in

Et jo

uiss

ons

du b

onhe

ur q

uelq

ues

inst

ants

IX. A

sfat

elb

akha

nis

La b

ruin

e a

cess

é, le

cie

l a re

trou

vé s

es lu

eurs

Et v

oici

qu’

arriv

e la

sai

son

des

subl

imes

fleu

rsLe

ram

eau

sec

a re

verd

i et s

’est

cha

rgé

de b

eaux

frui

tsQ

ue c

hacu

n as

soci

e so

n co

nviv

e au

pla

isir

qui s

’ens

uit

Ô é

chan

son,

offr

e ce

tte

coup

e de

nec

tar i

ndes

crip

tible

Pend

ant c

es m

omen

ts d

e le

ver d

u jo

ur b

ien

pais

ible

sÉc

oute

les

oise

aux

et le

cliq

uetis

[des

cym

bale

s vi

bran

tes

Bro

der a

u-de

ssus

du

ruis

seau

leur

s no

tes

apai

sant

esD

ispo

se la

cou

pe s

ans

pein

e, e

lle li

bère

[bie

n de

la g

êne

Retr

ouve

aus

sitô

t l’e

ntho

usia

sme

du v

rai d

ésir

Et d

ilapi

de to

ut p

our c

es in

stan

ts d

e pl

aisi

r

Lice

nces

E.S

. 1-1

0832

94, 1

-104

1550

, 2-1

0415

46, 3

-104

1547

– Im

pri

meu

r : Im

pro

Page 24: Musiques arabo-andalouses...Aujourd’hui ville sacrifiée, Alep s’est illustrée dans l’histoire syrienne par sa richesse culturelle. Elle connut notamment, dans les années 1930,

SAISON 2017-18

L E S É D I T I O N S D E L A P H I L H A R M O N I E

AL MUSIQA VOIX & MUSIQUES DU MONDE ARABE

Catalogue de l’exposition

sous la direction de Véronique Rieffel.

Au XXIe siècle, les échos sonores du monde arabe résonnent bien au-delà des frontières – par ailleurs mouvantes – des pays qui le constituent. De l’Arabie heureuse de la Reine de Saba, en passant par l’âge d’or égyptien symbolisé par Oum Kalthoum, jusqu’à nos jours où les pays arabes oscillent entre bouleversements politiques et luttes pour la liberté, les sons et les voix de ce monde en ébullition s’épanouissent en formant avec les autres cultures un voisinage familier et fécond.Cet ouvrage, exploration de formes musicales traditionnelles et modernes, mystiques et profanes, populaires et savantes, est un manifeste pour la sauvegarde d’un patrimoine culturel aujourd’hui en danger, en même temps qu’un témoignage de l’exceptionnelle vitalité de la création musicale contemporaine dans le monde arabe.

Coédition La Découverte • 224 pages • 24 x 28 cm • 39 €

ISBN 978-2-7071-9917-1 • AVRIL 2018

Pub Almusiqa.indd 1 18/04/2018 10:37