5
Presses Universitaires du Mirail Perfiles de la Revolución sandinista by Carlos M. Vilas Review by: Pierre Vayssiere Cahiers du monde hispanique et luso-brésilien, No. 48, Musiques populaires et identités en Amérique latine (1987), pp. 203-206 Published by: Presses Universitaires du Mirail Stable URL: http://www.jstor.org/stable/40851460 . Accessed: 17/06/2014 08:13 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires du Mirail is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Cahiers du monde hispanique et luso-brésilien. http://www.jstor.org This content downloaded from 188.72.126.88 on Tue, 17 Jun 2014 08:13:06 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Musiques populaires et identités en Amérique latine || Perfiles de la Revolución sandinistaby Carlos M. Vilas

Embed Size (px)

Citation preview

Presses Universitaires du Mirail

Perfiles de la Revolución sandinista by Carlos M. VilasReview by: Pierre VayssiereCahiers du monde hispanique et luso-brésilien, No. 48, Musiques populaires et identités enAmérique latine (1987), pp. 203-206Published by: Presses Universitaires du MirailStable URL: http://www.jstor.org/stable/40851460 .

Accessed: 17/06/2014 08:13

Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at .http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp

.JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range ofcontent in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new formsof scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected].

.

Presses Universitaires du Mirail is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access toCahiers du monde hispanique et luso-brésilien.

http://www.jstor.org

This content downloaded from 188.72.126.88 on Tue, 17 Jun 2014 08:13:06 AMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

COMPTES RENDUS 203

culture supérieure des Espagnols aux indigènes; la préoccupation constante de confronter la théorie à la réalité, à travers leurs propres expériences personnelles, constitue donc un apport nouveau et le complément indispensable qui manquait à l'étude faite par les maî- tres de la péninsule (Prometeo Cerezo). L'attitude des missionnaires face à la controverse indienne est partagée : les uns justifient la conquête : Vasco de Quiroga, Diego de Landa, Pedro de Azuaga; les autres la condamnent : Jacinto de San Francisco, Alonso Maldo- nado de Buendia, Jerónimo de Loyasa; d'autres enfin, à l'exemple de Juan Focher, restent partagés. Mais des cas particuliers vont surgir avec les guerres contre les Chichimèques, les Araucans (Pedro Bor- ges). La controverse agita l'ambiance politique et idéologique dans la vice-royauté du Pérou tout au long du troisième quart du XVIe siè- cle; ainsi une série d'informaciones tente de montrer que les Incas ont acquis leur empire par la force et contre les autochtones (Guil- lermo Lohmann Villena). La « Duda Indiana » allait aboutir à la création des presidios et des reducciones et, bien sûr, aux décisions royales de 1573 (Demetrio Ramos).

Cet ouvrage est une véritable somme sur la pensée de Francisco de Vitoria et l'Ecole de Salamanque face à l'éthique de la conquête de l'Amérique. On regrettera cependant l'absence d'un index et d'une bibliographpie générale regroupés en fin de volume, mais ce ne sont que des critiques mineures face à une telle réussite.

Bernard Grunberg.

Vilas Carlos M. - Perfiles de la Revolución sandinista. La Habana, Premio Casa de las Americas, 1984, 463 p., bibliog.

Voilà un livre volumineux sur un sujet inépuisable : le Nicaragua d'aujourd'hui, mais aussi, un peu, d'hier : depuis trois ans, tout a été si vite que cet ouvrage appellerait déjà une réactualisation. Donc, rien de définitif dans cet essai d'un professeur argentin, économiste, sociologue et, par-dessus tout, idéologue quasi-officiel de la Révolu- tion sandiniste.

En six chapitres d'ampleur inégale, l'Auteur brosse le panorama d'une révolution si controversée; plus précisément, il s'attache à décrire les heurts et malheurs du projet sandiniste. Ses repères chro- nologiques délimitent une période quinquennale qui débute en jan- vier 1978, au moment où l'assassinat de Pedro Joaquin Chamorro mar- que le retournement de la bourgeoisie nationale contre le dictateur Somoza Debayle, jusqu'au milieu de l'année 1983 où les efforts de relance de la révolution n'apparaissent pas encore trop compromis.

This content downloaded from 188.72.126.88 on Tue, 17 Jun 2014 08:13:06 AMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

204 CM.H.L.B. Caravelle

Au point de départ de la révolution, il y a ce « capitalisme dominé et mal développé », caractérisé par une économie cyclique dynamisée par un produit dominant - l'élevage extensif, le café, le coton, la viande d'exportation - Fait rarissime dans le contexte centro-améri- cain, le poids du capital étranger y est toujours resté faible : ni l'or ni la banane ni les bois exotiques ont constitué des « enclaves » dans ce pays oublié. En revanche, le clan Somoza a imprimé sa mar- que sur l'Etat : en 1979, la dynastie corrompue possédait plus de 900 millions de dollars, sécrétant autour d'elle une camarilla d'affai- ristes, de généraux et d'ambassadeurs, véritable bourgeoisie paral- lèle.

Le chapitre III ébauche une analyse du mouvement insurrection- nel qui renversa la dictature. L'A. nous décrit la dynamique de cette action épique, conduite, avant toutes autres classes, par des étu- diants et des « sous-prolétaires » de la campagne et de la ville. La victoire fut facilitée par l'adhésion tardive et mesurée de la bour- geoisie « nationale », touchée par la crise qui commence en 1972. Sur ce dernier point, l'Auteur préfère parler de « crise révolutionnaire » à partir de 1977 : « Réduire cette crise générale organique de la socié- té nicaraguayenne à une crise économique, c'est confondre l'éclair et la tempête; ce ne fut pas une crise économique, mais une révolu- tion. » (p. 153).

Le chapitre IV aborde le délicat problème du statut de « l'économie mixte » et du rôle de la bourgeoisie dans la révolution. L'A. recon- naît volontiers l'ancienneté de l'opposition bourgeoise à la dictature somoziste, même si elle fut faible et relativement inefficace de 1958 à 1972; mais après le tremblement de terre et le détournement par Somoza de l'aide internationale, le COSIP (Conseil Supérieur de l'Initiative Privée) se crut obligé d'adresser des remontrances au pouvoir, perçu désormais comme un obstacle à la libre entreprise. L'arrivée de J. Carter à la Maison Blanche en 1976 renforça le projet d'un « dialogue national ». Mais après le « triomphe », les patrons libéraux devaient déchanter : dès le mois de décembre 1979, la bour- geoisie était éliminée du gouvernement et marginalisée au Conseil d'Etat. En 1982, un certain nombre de leaders, dont Róbelo, s'enga- geaient dans la « contra »; privée d'expression politique et de force réelle, militaire ou économique, la bourgeoisie cessait de compter dans le jeu social.

Certes, une bourgeoisie rurale moyenne s'est maintenue; en 1983, elle fournissait près de la moitié de la production agricole (p. 189); elle est encore active dans les départements de Matagalpa et Jino- tega; dans le Nicaragua de 1983, on dénombrait encore 680 proprié- taires maîtres de domaines supérieurs à 350 ha. Mais cette structure

This content downloaded from 188.72.126.88 on Tue, 17 Jun 2014 08:13:06 AMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

COMPTES RENDUS 2Ô5

privée - qu'on retrouve aussi dans le secteur industriel - est par- faitement contrôlée par l'étatisation du financement et de la com- mercialisation des produits.

Dans le chapitre V, CM. Vilas aborde non sans courage l'examen du statut de la classe ouvrière, essentiellement à travers la pratique du syndicalisme; si le nombre des affiliés syndicaux a augmenté (peut-être étaient-ils 145 000 en 1983), la taille moyenne des syndicats d'entreprises affiliés à la C.S.T. (Central Sandinista de Trabajadores) et à l'A.T.C. (Asociación de Trabajadores del Campo) n'a cessé de diminuer. Ces nouveaux syndicalistes dont la fonction théorique reste la « vigilance révolutionnaire » et la participation à la gestion d'entre- prise, affrontent la difficile mission d'élever le niveau d'éducation de la classe ouvrière. Ils doivent aussi s'efforcer de lutter contre l'indisci- pline au travail et contre tous les effets pervers de la révolution sur une masse depuis trop longtemps exploitée et qui attend décidé- ment beaucoup de la Révolution.

Les chapitres VI et VII apparaissent plus décevants; brefs et moins documentés, ils abordent le thème de l'éducation « révolutionnaire » qui se veut démocratique et non elitiste, formelle et populaire à la fois; ils évoquent aussi le défi que la crise intégrale, la baisse du niveau de vie, la spéculation généralisée et la menace extérieure font peser sur la Révolution qui doit d'abord lutter pour sa survie.

Ouvrage riche, facile à lire, foisonnant de faits, de jugements et d'idées; ouvrage engagé ou l'idéologie se montre à chaque page, sans embage, avec conviction, et parfois suffisance, prodigue en clichés marxisants (les « contradictions principales et secondaires » en cons- tituent sans doute le fleuron...). Catégorique et catéchisant en début d'ouvrage - à cet égard, on peut éviter la lecture du premier chapi- tre consacré à la vulgate marxiste - l'Auteur semble gagner en lucidité et en courage au fil de sa réflexion; il reconnaît toutes les insuffisances du nouveau régime : carence de cadres compétents, bureaucratie et paternalisme dans l'administration et l'éducation, corruption plus ou moins consciente des producteurs, des paysans en coopérative, des intermédiaires...

Bien que l'A. semble souhaiter, avec d'autres, la coexistence des diverses couches dans la société nicaraguayenne, il ne conteste pas, pour autant, la voie actuelle. Et pourtant... il semble posséder tou- tes les données utiles à une révision déchirante des engagements actuels : le niveau de vie s'effondre, la spéculation et le trafic du dollar se généralisent et l'économie, dans son ensemble, semble mena- cer d'implosion. L'agression extérieure n'explique pas tout. Pour qu'une révolution diffuse la justice sociale, encore faut-il qu'elle assu-

This content downloaded from 188.72.126.88 on Tue, 17 Jun 2014 08:13:06 AMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

206 CM.H.L.B. Caravelle

re une production... Jusqu'à ce jour, les systèmes coopératif et public sont incapables d'assurer le relais du profit.

Pour éviter l'effondrement, le Nicaragua devra-t-il se tourner réso- lument vers un généreux protecteur, et à quel prix ?

Pierre Vayssiere.

José Gonzalez. - Poemas del Cariato. - Editorial Guaymuras. - Tegucigalpa, 1984. - 62 p. - Las órdenes superiores. - Ed. Guaymuras. - Tegucigalpa, 1985. - 80 p.

Avec le premier recueil, Poemas del Cariato, José González offre une poésie explicitement située dans le temps, en l'occurrence l'une des époques les plus sombres de l'histoire hondurienne, celle de la dictature de Tiburcio Carias Andino (1933-1948). Ces poèmes se veu- lent l'expression d'une prise de conscience politique et historique : il s'agit de ré-assumer par la parole ce moment de la vie d'un peuple. L'entreprise toutefois n'est nullement passéiste : la référence au passé, même récent, est re-présentation de la situation actuelle; Carias était soutenu par les Etats-Unis pour opprimer son peuple, 1984 voit l'installation massive sur le territoire hondurien de bases et de troupes étatsuniennes.

D'emblée, Poemas del Cariato s'inscrit dans la tradition d'une poé- sie « prophétique ». La première partie, Señores de la dictadura, est une galerie de portraits satiriques, à traits incisifs :

Don Fernando Zepeda Durón era un hombre extraño... (Ley Fernanda, p. 19.)

lowel yérex vino de Nueva Zelandia... (El último vuelo de Lowel Yérex, p. 21.)

el General amaba las flores... (Descripción botánica de Carias, p. 29.)

etc.

Cette poésie, très « engagée » dans des références historiques, est très « extérioriste » par l'allusion à des personnages précis, à leurs tics, à leur histoire. Par bien des aspects, elle retrouve le style de cette épopée populaire qu'est la complainte, ici la complainte de l'ignominie.

La deuxième partie, Hechos y relaciones, fait surgir une atmosphè- re de terreur sournoise, étouffant toute la douceur de vivre qui émane pourtant du pays. Une forme dépouillée joue sur les oppositions iro-

This content downloaded from 188.72.126.88 on Tue, 17 Jun 2014 08:13:06 AMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions