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Muzzolini 1995

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Alfred MuzzoliniLES IMAGES RUPESTRESDUSCollection: Prhistoire du Sahara. 11. Tte Ronde, groupe des MartiensIl volus.Bracelet sphrique. deux retombes de pagne. A droite un thromorphe. sunnont d'un ovale}) symbolique. Peinture de Sefar (Tassili de Tamrit). Photo de l'auteur.dit par l'Auteur, Alfred Muzzolini, 7, me J.-de-Resseguier, 31000 - Toulouse, France.Tous droits de traduction, d'adaptation et de reproduction par tous procds rservs pour tous pays.ISBN 2-9509364-0-7Alfred Muzzolini, 1995Nous qui mourrons peut-tre un jourdisons l 'homme immortel au foyer de l'instant(Saint-John Perse, Amers)Dcembre1957. Le froid, les murs ternes, le ciel gris parisien.Rue de Rivoli, auMuse des Arts Dcoratifs, nous poussions la porte d'une exposition Peintures prhisto-riquesdu Sahara . Et tout,soudain, devenait soleil de feu,clart et beaut,mystre maisprsence:le sorcier) aux quatre fleurs de lotus, la Dame Blanche d' Aouanrhet aux seinstatouset la ttecornue, les princesses)) de Tan-Zoumatak, hiratiques et hautaines,Antina )), gracieuse et souveraine, et les processions d'adoratrices vers l'inquitant GrandDieu de Sefar, et le galop arien des chars garamantiques )), sur des espaces sans fm, endes temps sans retour... Comment dire notre merveillement?Aumoyen decet ouvrage, peut-tre. C'est dumoinsson ambition. Nous allonsdcrire, compter, dbattre: c'est l le ncessaire discours du niveau scientifique. Mais sous lafroideur des faitsexposs, nous voudrions quele lecteur peroive ce feuqui, un temps,aclair, dans une aurore pas trs lointaine de nous, l'une des grandes heures de l'humanit:l'art rupestre du Sahara nolithique.Cette exposition de 1957 prsentait au public les principaux rsultats d'une missionde Henri Lhote' auTassili, en1956 et 1957. Antrieurement des publications de diversspcialistes avaient dj faitconnatre quelques traitsgnraux decet univers artistiquetrange, et prsent un choix limit de figurations. Mais on ralisait encore~ a l son impor-tance, sa beaut, sa cohrence interne, ou les phases de son volution. Les dcouvertes deLhotefaisaient au contraire connatre un grand nombre de figurationsde toutespoques,notamment des peintures, prsentes dansde somptueux relevs)) en couleur,grandeurnature. Trs vite Lhote en proposa, dans diverses publications, un classement raisonn, arti-cul en une histoire artistique crdible.L'art rupestre du Tassili venait prendre place - uneplacemrite - aux cts desgrandsensembles artistiques de l'aire mditerranenne, telsque l'art gyptien, l'art crtois, l'art palolithique franco-cantabrique.Au1gesicle, dans les dbuts de la science prhistorique,le grand dbat avait tcelui de l'existence d'un homme antdiluvien ). Au cours du sicle prsent, la fascinationdes grottes ornes et le prestige de l'abb Breuil' avaient fait que l'intrt des chercheurs etdu public se concentrait sur l'art du Palolithique' suprieur. Ces raisons historiques expli-quent pourquoila prhistoire avait silongtempsnglig - et mme mpris - l'tude despriodes rcentes, sauf sur lescentres prestigieux d'Egypte et deMsopotamie. Mais versles annes50 le vent tournait. Lestudes sur le Nolithique'se multipliaient et l'archo-logie saharienne commenait y occuper une part importante. Pour un temps on la crut troi-tement lie celle de quelques sites remarquables reprs dans la valle du Nil: le Fayoumet Merimde en Egypte, le Msolithique de Khartoum ou le Nolithique de Shaheinab auSoudan. La dcouverte desfresquesdu Tassili venait, juste son heure, brillammentclairer un Nolithique saharien quelesconceptions diffusionnistes*, usuelles l'poque,mettaient trop facilement enrelation non seulement avec cescentres nilotiques ou aveclacivilisation pharaonique, mais encore aveclesmondesnolithiques du Moyen-Orient,deCrte, d'Espagne.Ces conceptions n'ont plus cours, ou doivent s'accompagner de multiples rserves.Jusqu' l're chrtienne, et mme jusqu' l'arrive de la vague de l'Islam, le Sahara centralnous apparat comme un monde repli sur lui-mme, isol ou changeant trs peu aveclescontres priphriques. Mais pendant quelques millnaires au cours de l'Holocne' - ceux de* L'astrisque renvoie au glossaire enfin d'ouvrage.5l' Humide Nolithique - il a vcu unephase relativement prospre. Quelques groupeshumains ont pu y dvelopper un mode de vie pastoral, original, quilibr avec les ressourcesdu biotope. Les sources coulaient encore, quelques pluies tombaient, lestroupeaux crois-saient et se multipliaient. Ces pasteurs, rests nomades jusqu' une poque trs rcente, occu-paient des abris,sur les parois desquelsils ont laiss quelques traces: desgravures, despeintures, de signification pour nous mystrieuse, mais nous devinons qu'elles content leshauts faits, les mythes, l'univers symbolique du groupe,lesvaleurs qui lui confraient sonidentit et sa cohrence. C'est ce message que nousvoudrions, si fairese peut. traversl'paisseur des millnaires, retrouver. Mais le peut-on? Le pass peut-il revivre?Pour cette qute du sens),nous ne sommes pas compltement dsanns, mais,exposerons-nous, nous ne pouvons aller trs avant. Faisons au moins tout ce qui est en notrepouvoir pour la prparer. Essayons d'organiser la foule de ces images en groupements lis parquelque relation logique, culturelle ou chronologique. Mettons-les en situation spatiale ettemporelle dans les histoires archologiques, climatiques, fauniques, connuespar d'autresdisciplines. Tout celane constitue paslesens,maisseulement les conditions danslesquelles il s'exprimait. Quelques tincelles, peut-tre, clateront aucours de notre tude,quelques bribes de sens , peut-tre, apparatront. .. elles nous combleront d'aise, commeces fleurs inattendues, prcieuses et magnifiques, qu'on dcouvre parfois, dans un creux derocher, en plein dsert.Concrtement, voici comment s'articulera notre dmarche.Trois chapitres liminaires (Chapitres1,2 et 3) mettent enposition l'art rupestresaharien, considr en bloc, dans son cadre physique (gologie, nappes souterraines, volu-tion climatique), dansl'historique des recherches archologiques, et dansla prhistoire dunord de l'Afrique retrace grands traits.Le Chapitre 4 dgage les traits gnraux del'en-semble rupestre saharien et la distribution gographique de ses diverses provinces.Le Chapitre 5 posela question centrale: que visons-nous dans cette tude? Notrerponse vitera toute ambigut. Sans nous laisser intimider par les diatribes la mode contrel' histoire des cultures , nous visons ici les buts traditionnels, parfaitement lgitimes, del'ethnographie: retrouver, mettre en situation, dcrire, comprendre les figurations rupestres,considres comme des tmoignages des groupes ethniques prhistoriques qui en furent lesauteurs, sous tous les aspects qu'elles refltent de ces groupes - aspects matriels, cono-miques, sociaux, spirituels. La dmarche premire, qui s'impose obligatoirement dans toutetude sur un ensemble d'art rupestre, est constitue par l'ordonnancement de la nue de figu-rations en un certain nombre de groupes discrets:d'abord groupes artistiques ou coles,pour ensuite remonter, partir d'eux, aux groupes ethniques. Il apparatrait en effet drai-sonnable de spculer sur un ensemble htrogne mlangeant les objets matriels, les struc-tures sociales ou les univers symboliques' de plusieurs units culturelles.Cette ncessaire approche prliminaire, qui implique la classification et la mise ensituation chronologique des diverses coles, dbute au Chapitre 6, dans lequel nous recensonset discutons les divers critres de classification thoriquement utilisables cet effet, et notam-mentle principal et le plus controvers, celuidustyle. Le Chapitre 7 dbat desdiversesmthodes concrtes de classification antrieurement proposes par divers auteurs, et dcritcelle duprsent auteur,la mthodedes noyaux. Le Chapitre 8 dresse enfin letableauraisonn des principales coles de gravures et de peintures. Les Chapitres9 et 10, aprsdiscussion des divers marqueurs chronologiques possibles, soit directs (tels que le14C ou le cation ratio ), soit indirects (la faune, les climats, les armes,etc.), ordonnent ces colesprincipales dans une squence en chronologie relative, puis en clu'onologie absolue.Il n'a jusqu'ici t question que de groupes artistiques -les coles - tudis le plusobjectivement possible, sous leurs aspects formels et chronologiques. Le Chapitre11abordealors l'interprtation.Il essaie de remonter - difficilement, hypothtiquement - aux groupesethniques concrets, auteurs des groupes artistiques prcdents. A cette occasion nous expo-serons les infonnations, malheureusement trs sommaires pour les priodes considres, quinous proviennent de l'archologie gnrale.Les rfrences auxfiguresduprsent ouvrage sontnotes: Fig., Figs. Celles auxfiguresd'ouvrages cits sontnotes:Cg., Cgs.Le Chapitre 12 vise une interprtation encore plus difficile, celle du sens vhiculpar lesfigurations, Maisl'inventaire des diverses voies jusqu'ici tentes pour retrouver lacl delecture symbolique' ne dbouche sur aucunelarge avenue. Peut-tre, peut-tre, uneperce rcente se dessine-t-elle, bien qu'elle soit frange d'incertirudes, vers les catgories dusacr, telles que les rpertorient les historiens des religions?La partie thorique de l'ouvrage se termine avec le Chapitre 12. Les Chapitres 13 23 constituent des tudes rgionales:sur le Tassili de Tamrit, le Tassili central et le Tassili duNord-Ouest, l'Oued Djerat,le Tassili mridional,l'Acacus,le Hoggar, l'Ar, le Djado, leFezzan (Mathendous), l'Atlas saharien, le Maroc, le Rio de Oro, le Sahara oriental.lls livrentune description succincte des divers terroirs, en abordant les problmes spciaux qu'ils soul-vent. L'expos traite avec plus de dtails le Sahara central et l'Atlas saharien, non seulementparce que ces rgions sont plus familires au prsent auteur, mais parce qu'elles ont t lesplus anciennement connues et les plus tudies par les chercheurs, et qu'elles apparaissent lesplus remarquables pour le nombre des figurations, pour la varit des coles, et aussi - dansnotre perception subjective d'Occidentaux modernes, tout au moins - pour ce que nousnommons la qualit artistique.Un dernier chapitre (Chapitre 24) brosse un tableau d'ensemble duSahara noli-thique, tel que permettent de le restituer les diverses disciplines -l'archologie gnrale, laclimatologie, l'archozoologie, la linguistique - conjugues avec les informations provenantdes figurations rupestres.2. Paysage du Tassili de Tamrit.Grs d'ge primaire* dcoups par l'rosion olienne, Photo de j'auteur.7Sudd301500 1000 Km..I'o20 10AbekeShum LakaMed]z IloTichitt10_ n_" Carthage_

ATLAS.A. Misteheyia=cOo/1. -SAI4Afl1e G. Capeletti .s'y, "0',,6' _Cyrne

A. Naga 1; %6' Haua Fteahqo. /"100h;"' "".. Grand Erg Oriental 1q'll Cyrna.quela.a. Tachengit " "vsertL' Meniel Erg Bourarhet ibyqU"Reggane . .. ?: J ... phase dont on ne voit pas ce qui la diffrencierait d'une priode prtendue ult-rieure, dite bovidienne et dfinie par ces bufs domestiques. Il saute aux yeux qu'on inventeici des notions d' tat prcoce, de ({ dbuts de la domestication, c'est--dire des({ degrsde domesticit , seule finde tirer la thorie traditionnelle de la contradiction des docu-ments. Absolument rien sur les parois ne permet en effet de discriminer des bufs prco-cement domestiques et des bufs ultrieurement et normalement domestiques.Concluons. Nous refusons d'abord le postulat diffusionniste : rien ne prouve l'exis-tence de codes artistiques communs qui seraient a priori valables de la mer Rouge l'At-lantique. Comme lesfacisarchologiques(telsquel' Amratien, leGroupe C, l'EariyKhartoum)que personne nepropose d'tendre a priori (outel'Afrique, lesfacisartis-tiques couvrent une aire, grande ou petite, mais limite, dfinir en chaque cas. En secondlieu nous refusons le postulat linariste : rien n'assure a priori que les coles soient succes-sives, sans chevauchement ni hiatus, ni que les coles de gravures soient les mmes quecelles des peintures.Ecoles schmatiques et coles naturalistesont pucoexister. En troi-sime lieula distinction Bubalin dcadent / Ecole bovidienne dallslesgravures nenousparat pas justifiable, nousgrouperonsces deuxprtendues coles dans unlot, trop90(12)1989, p. 919, 927.(13) AlliudHuard el Huard,1983, p. II.(14) C'est trs exactement le mmereproche que Clotles (1990, p. 532-533)adresse au systme de classification!chronologie de Leroi-Gourhan pour l'artpalolithique, systme qui s'auto-justifiepar des dmonstrationsrptes etcumulatives partir du systme lu-mme.(15) 1993, p. 293294.(16) Ex.: 1971, p. 619.(17)1976, p. 790.htrogne pour tre constitu en cole, et que nous laisserons dansl'inclassable (p. 117).Enfin et surtout, la distinction Bubalin (priode et style) 1Bovidien (priode et style),hrite des annes 30 o l'on croyait encore l'ge palolithique' des gravures et o un ge prpastoral danslesfigurationssemblait aller desoi,doit tre tout simplement aban-donne.Nousne retiendronsdoncpasla notion de priode bubaline , qui correspondexactement ce qu'il est convenu d'appeler, cause de la prsence de bufs domestiques, lapriode bovidienne . Le Bubalin ne constitue que l'une des coles ou l'un des styles dela priode bovidienne .La Culture des Chasseurs de HuardAufil detrsnombreusespublicationsdepuislesannes50, leGnralPaul Huard s'est impos comme l'une des grandes figuresde la recherche en art rupestresaharien. Ses publications sont prcieuses pourtaqualit des informationsconcrtesqu'ellesprocurent,bien situes dansleur contexte. Evitant, lui, de se borner son prcarr personnel, le Tibesti, il a parcouru peu prs tous les secteurs sahariens, intgrantles diverses provinces defigurationsrupestres dans un cadre global de grande allure:sa Culture des Chasseurs .Elle nous pose un problme. Autant nous nous devons de reconnatre combien nousest utile la masse documentaire patiemment runie par Huard, autant les vues globales souslesquelles il nous la prsente nous paraissent difficiles accepter, et mme comprendre. Ils'agit videmment de son interprtation personnelle de l'volution des groupes, auteurs desfigurations rupestres, interprtation qui, soulignons-le bien, ne gne en cien pour utiliser ladocumentation par laquelleil l'illustre.Huard voque couramment, comme s'il s'agissait d'un concept banal, bien connu dechacun, cette Culture des Chasseurs , la plus antique, celle d'une socit ignorant encorelesanimauxdomestiques,etquiaurait d'ailleurs t suivie de celle des Chasseurs-Pasteurs(il parle ausside Chasseurs-Graveurset de Chasseurs-Pcheurs , malsitus chronologiquement).L'archologie prhistorique est familiarise avec la notion de groupes de chasseursprnolithiques, c'est--dire de socits de chasseurs-cueilleurs. Les Chasseursde Huardincluent videmment ce sens, qui les fait opposer aux Pasteursnolithiques" La majus-cule suggre toutefois que, plus qu' un mode de vie - une abstraction~ le tenue renvoie une entit historique, concrte et individualise: le groupe ethnique' auteur des figurations.LetermedeCulture desChasseurs serait-il seulement unsynonyme du Bubalin Naturalisteau sens de Lhote (cole artistique, pouvant tre conue comme unemanire de graver, mais aussi comme le groupe d'individus gravant de cette manire)? Et leterme de Chasseurs-Pasteursserait-ille synonyme du Bovidiende Lhote? Ils le sontvidemment, en premire approche, et en ce sens nous prsentons d'abord les mmes objec-tions que celles dj prsentes contre les conceptions de Lhote. Maisles termes de Huardsemblent recler un contenu smantique plus ample.Pourlecerner nous avonsd'abordcherch une vritabledfinition duterme Culture desChasseursdanslescrits de Huard. Nous nel'avonstrouve nulle part,mme pasdansl'important ouvrage de1980 quiluiest spcialement consacr. On n'entrouve que des descriptions, ce qui n'est pas la mme chose (v. p. 119). Elles nous numrenten dtailles 25 traits culturels que cette Culture prsente (ou entrane? ou simplementaccompagne ?), mais qu'on.ne trouve jamais tous runis sur une mme paroi:par exemplel'usage de l'arc, les protections phalliques,l'arme courbe,les spirales,les queues postiches,les plumes dansles cheveux, etc. Ce sont l des attributs de la Culture des Chasseurs .Mais comme aucun groupe culturel concret et localis ne les possde tous la fois,lesquelsd'entre eux, ou quelle conjonction d'entre eux, constitueront-ils des critres d'appartenance?Certainement pas l'usage de l'arc, par exemple, trop ubiquiste sur tous les continents toutespoques. Quels autres traits culturels? Ce point crucial n'est pas prcis.91Une difficult plus grave adopter cette notion de Culture des Chasseurs rsidedans le fait que Huard l'utilise dans des discours divers, qui nous para.issent incompatibles.Dans une premire acception il l'voque comme un classique substrat archaque , ensuitediffus jusqu' une poque pastorale avance, diffusion qu'il cherche prouver, suivantl'usuelle mthode comparatiste du diffusionnisme'de la premiremoiti de ce siele, parl'accumulation de similarits formellesentreles groupes. Cettevisiondiffusionniste n'estpas la ntre. il resterait d'ailleurs la justifier autrement que par ces similarits formelles, quipeuvent apriori avoir d'autres causes quela diffusion(v. p. 87), maiselle est cohrente.Toutefoisl'origine communedansun substrat archaquen'entrane nullementd'" unicit" des cultures concrtes ultrieures et ne justifie donc pas une appellation globaletelle que celle de Culture des Chasseurs pour l'ensemble de ces groupes concrets ult-rieurs. Un tel terme collectif ne pourrait recouvrir, au mieux, qu'une trs vague communautde traits culturels, communs plusieurs groupes concrets, communaut de mme nature quece1le reflte, par exemple, par des termes gnraux tels que civilisation occidentale ,civilisations de l'Antiquit , Moyen Age , etc.Supposonsnanmoinsque soit accepte cette trs superficielle unicit cultu-relle. L'appartenance des populations concrtes cette connuunaut se dfinirait ainsi, abstrai-tement, comme une qualit deces populations concrtes: les motsoccidental n,mdival , ne dsignent pas des populations concrtes, mais sont des adjectifs qualifiantces populations. On ne peut dire, par exemple, que les Mdivaux sont venus ici, ont faitcela. Or Huard nous parle de foyers , d' incursions , de ses Chasseurs n, se livrant des expditions lointaines ... et temporaires, partir de re/ais ... d'o ils ont rayonn versle Tibesti ... (ils) ont poussjusqu 'au Fezzan oriental>1 des Chasseurs-Pasteurs d'ori-gine orientale (ont)vacu (le massif) ... 19 . Ils'agirait doncici d'un peuple concret.demme statut que les Egyptiens ou les Marocains , d'une ethnie'conqurante diffusantses 25 traits culturels par invasion de territoires? Notre objection est d'abord que, cettegeste pique, ni l'archologie classique nilesfigurationsrupestres nela confirment. Maisnotre objection est surtout la contradiction avecl'acceptionprcdente. Que l'expressionCulture des Chasseurs dsigne tantt une abstraction, celle d'un fonds culturel connuun plusieurs groupes concrets, tantt ces groupes concrets eux-mmes, c'estl un discoursqui nous parat manquer de cohrence. Nous ne pouvons le suivre. Nous aurions souhaitque Huard le clarifit.Nous reviendrons, au chapitre12. sur ces ides de Huard car, au-del des difficultssmantiques.la thse dusubstrat archaque, sil'on veut biense limiter elle, prsente uncertain intrt mais uniquement en ce qui concerne l'interprtation des images rupestres. Enrevanche, pour leur classification et leur chronologie, seules en cause dans ce chapitre, nousn'utiliserons pas le concept de Culture des Chasseurs .Une mthode limite mais sre: seulement les noyauxLe point crucialdela prcdente critique des classifications/chronologies ant-rieures, celle de Monod-Lhote connue celles de Huard et de Mori, est que nous ne constatonsaucune unit - cole ni tage~ antrieure l're pastorale. Notre position, fermementsoutenue depuis une quinzaine d'annes, et que nous rexposerons dans cet ouvrage, estqueles colesles plus anciennes desfigurationssahariennes,delamer Rouge l'Atlan-tique et de l'Atlas (inclus) au Sahel, sont toutes d'ge nolithique', au sens anglo-saxon de postrieur la domestication. Ou,dit dansle vocabulaire traditionnelde notre disci-pline. elles sont d'ge pastoral (ou bovidien s'il s'agit des peintures du Tassili). LeBubalin, cole(unitartistique)trsimportante. mais non tage (unit chronologique)distinct. est lui aussientirement d'ge nolithique (= pastoral). contemporain, nous l'ta-blirons, des premirespeintures du Tassili (Ttes Rondes et bovidiennes). Il n'existe doncpas, dans cette position, de Bubalin - ni de Cbasseurs ni de phase de la grande faune92(t8) Hu",d et AIl",d, 1977, p. 659.(19) Allard-Huard L. et P. Huard,1981.(20)Ex. : Striedter, 1984 - Soleilhavoup, 1987.(21) Ex.:Lutz,1993.(22) Lhote, 1989-Aumassip, 1993.(23)Le type est l'ensemble des traitsdiscriminants d'une classe qui s'inscritdans une squence, spatiale ou temporelie.sauvage, ni d' tage Bubalus antiquus* - d'ge prnolithique ni prpastoral ni palolithiqueni pipalolithique .Ce quis'est pass dans l'histoire desides est assez facile saisir. Une uvre dejeunesse de Monod, tout fait accorde auxides de son temps, les annes30, a bnficiultrieurement du prestige - mrit - deMonod lorsque ce dernier, abandonnant verslesannes50la recherche en art rupestre, est devenu un savant de grand renom mais dans desdomainesscientifiques diffrents. Leschercheursmarquants des annes50 et 60, Lhote,Huard, Grazisi, Mri - gnration qui pensait encore en termes diffusionnistes* pansaha-riens~ adoptrent sans difficults cette classification de Monod. Leur propre prestige, surtoutcelui de Lhote, la mua en fait scientifique, apparemment inexpugnable. Aussivoyons-nouscette squence Monod-Lhote en quatre priodes-styles traditionnellement expose, nonseulement dans tous les ouvrages de vulgarisation mais mme dans les publications de cher-cheurs20, sans critique approprie. Des tudes rcentes sur les remarquables ensembles duMathendous21l'utilisent, compromettant les tentatives d'interprtation symbolique des figu-rations si les cadres chronologiques qui les saisissent sont errons. Lhote et divers auteurs22 s'yrfrent, dans la controverse, comme s'il s'agissait d'une acquis scientifique de dpart, horsdbat, et se bornent des affinnations tautologiques utilisant la thse qu'il s'agirait de prouver.Le prsent auteur estime donc que sa critique dtaille - son hypercritique , esti-meront certains - tait ncessaire, mais ilne la considre que comme un combat d'arrire-garde. Hlui reste affronter aprs cela, entier, le problme positif, beaucoup plus difficile:comment propose-t-il, lui, d'individualiser, nommer et dcrire les coles?Nous n'allons pas nous astreindre partir de la squence traditionnelle de Monod-Lhote pour en proposer, pas pas, les amnagement ncessaires: l'absence de dfinitionsclaires de certains tennes (celui de bovidien , en particulier) et la confusion smantiquequi s'est ensuivierendraient cettedmarchetroplaborieuse. Partonsplutt decertainsensembles de figurations qui s'imposent immdiatement notre vision:il s'agit de groupesrgionaux de figurations: 1) videmment similaires et 2) videmment distinctes des autres,sousl'angle essentiellement du style, et accessoirement - en confirmation plutt qu'encomplment - sous celui des techniques, ou des patines, ou des types anthropologiques, oud'une conjonction de ces divers critres. Ces constats de sintilarits-J. Pour nous, toutesles savantes dissertations sur le styleenarchologie) et sacontingence ne nous feront pas oublier que nous identifions - gnralement - une pein-ture de l'cole stylistique d'Iheren-Tahilahi aussi immdiatement et aussisrement qu'untableau du Greco ou de Gauguin.Ces coles rgionales defigurations, similairesauregard de certains critres, etimmdiatement perues commetelles, constituent des noyaux, unitsdedpart denotreanalyse. Les styles changent,et un groupe ethnique ne pratique qu'unseul style ou qu'unnombre limit de styles: nous avons donc quelque chance que chaque unit stylistique puissecorrespondre une dure suffisamment courte,et quela position spatio-temporelle de cesunits discrtes reflte, directement ou indirectement, la prsence d'un groupe ethnique*. Lesnoyaux pourront tre dcrits compltement sur quelques sites sans mlange apparent. Nousadmettrons, bien sr, une cel1aine variabilit intrinsque non seulement du style, mais aussides techniques, des patines, du type anthropologique.Il devra s'agir toutefois d'une variabilit94(24) L'identification de ces styles palo-lithiques nous parait fort subjective, oureservee aux initis, d'o probablementles controverses frquentes leur sujetLe prsent auteur, non initi, et habituaux coles stylistiques sahariermes, net-tement types, s'avoue par exempleincapable de distinguer les styles m a g ~dalniensIII etIV1 galement natura-listes et pour lesquels les traits prsentscomme critres discriminants sontimprcis ou non constants.(25)Un dbat se droule actuellementau sujet de l'art rupestre australien: cer-tains, comme Chaloupka, ont proposune classification suivant les styles,d'autres, comme O.Lewis, la refusent,proposant une classification suivant lesthmes (les armes, notamment). Cedbat nous semble, vu du Sahara, irrel.Au lieu d'un critre unique, des critresvariables suivant 1'unit nous paraissents'imposer, car certainsne deviennent sensibles qu' certaines priodes:les armes, par exemple, au Sahara, nedeviennent discriminantesqu'auxpriodes rcentes. Nous comprenons lesdifficults (l'impossibilit?) qui enrsultent pour la saisie infonnatique.Mais esl--0ni tifinars,tifin. anciens2 javelots)'"pseudo-bubalines~arc trs rare,qqs chevauxcavaliers(rares)abond. bufs tifin. rcentset girafes chameauxADRARGravures analoguesDES IFORASMAURITANIE celles de Mammanet164Tableau 2. Chronologiedes phases rcentes.Les dates absolues serontjustifiesau Chap.9.(14) 1972, p. 205 - 1979, p. 429.leur dbut. C'est la position adopte par Lhotel4: exprime dans son vocabulaire, rien dansl'Ar n'est bovidien . Entendons: chronologiquement aucune figuration de l'Ar, mmeparmi les plus anciennes, n'est plus ge que la Priode du Cheval tassilienne. Cette positionnous parat la seule soutenable et nous nous y sommes rang, pour l'Ar comme pour l'Adrardes Iforas o la squence est identique".La phase rcente de l'cole du guerrier libyen , tifinars* et chameaux, est mani-festement,elle, contemporaine de la Priode du Chameau du Tassili et du Hoggar (prsencede chameaux nombreux, pes, titinars abondants, etc.).Les Tableaux 2 et 3 (p. 164 et 166) schmatisent ces diverses conclusions chrono-logiques, pennettant de situer l'cole du guerrier libyen par rapport la squence tassi-lienne de base.Ecoles de l'AcacusLe massif de l'Acacus reproduit assez tidlement la squence tassilienne, sauf dansquelques particularits locales:- certains ensembles tassiliens manquent ici: il s'agit des Ttes Rondes du sous-groupe des Martiens , qui ne dpassent pas le col de Takharkouri, et des peintures du Bovidien Ancien types ngrodes- le Bovidien Final est ici reprsent par une cole de peintures, celle des Pasteurs de OuanAmil(dnomme tortPastorale antico par Mori), qui, sanstreidentique, est trsanalogue l'coledu Bovidien Final tassilien, l'cole d'Iheren-Tahilahi. Lesdeux colessont trs probablement contemporaines- les Pasteurs de Ti-n-Anneuin, assigns tort par Mori au Pastorale rcente )}, sont, nousl'avonsindiqu,contemporainsdes personnages tte-btonnet dela Priode duChevaltassilienne.Nous justifierons plus en dtail ces deux dernires positions chronologiques dans lechapitre consacr l'Acacus (Chap. 17).RcapitulationLa sriation qui rsulte de ces diverses considrations croises est donc la suivante,du plus ancien au plus rcent:1) Bloc initialde trois coles contemporaines, ou d'coles dont les diffrences d'ge sontinfrieures au pouvoir discriminant de nos mthodes: gravures du Bubalin Naturaliste, pein-turesdes TtesRondes, et peintures du Bovidien Ancien(oucoledeSefar-Ozanar, types ngrodes).2) Gravures de l'cole de Tazina, avec des limites haute et basse peu prcises.3) Peintures de l'cole d'Abaniora, pour laquelle doit tre admis un large recouvrement avecl'cole suivante.4) Peintures de l'cole d'Iheren-Tahilahi (Bovidien Final du Tassili) et des Pasteurs de OuanAmil (Acacus).5) Vaguement contemporaines: peintures de la Priode du Cheval tassilienne et des Pasteursde Ti-n-Anneuindu Tassiliet del'Acacus,gravuresdes phasesancienne et moyennedel'cole du guerrier libyende l'Ar, de l'Adrar des Iforas et du Hoggar.6) Gravures de la phase rcente de j'cole du guerrier libyende ces trois derniers massifs,peintures et gravures de la priode cameline du Tassili.Cette squence de base ne met en position que les principaux ensembles, mais ellesuffit pour que notre expos puisse, en s'y rfrant, lui rattacher les diverses variations rgio-nales ou les ensembles de moindre importance.165166Datesapproxim.4000 3000 2000 1000 0 bcBUBALIN NATURALISTEATLASGS1YLE DE TAZINA-c1mBUBALIN NATURALISTE::IJFEZZANG/""'"S1YLE DE\/01 \ TAZINAm\ \BUBALIN11-cG\'"NATURALISTE 11Groupe!!!.ARIDEro -c 011 d'Abaniora\; m CPOSTU>::IJ11-l-NEO-,'0Groupe de1 LITHIQUE1\"'0Sefar-Ozanear~ mTASSILI-1 150ACACUS(Bovidienancien Groupes \01roCIP types negrodes)1d'Iheren-Tahilahic:1 et de Ouan Amil \:0;;::1 ro Im1 1 (Bovidlen Final 1-m0, car tous les chars des annes de l'poque au Proche-Orient taient alors identiques,dupayshittite au pays de Canaan,dela Phnicie auMitanni et l'Assyrie:par exempletous possdaient le mme type, souventinvoqu malgr son caractre banal et non discri-minant, de platefonne en avant de l'essieu.Cette thse de 1' origine gyptienne,> a t popularise par Lhote'ds 1953 dansun articlefondamental- excellent tousautres gards - sur le chevalet le chameau, puisdansdiverses publications oil dcrit au Tassiliunevritableinvasion militaire plus oumoinscatastrophique,en tous cas de nature guerrire29. On nousdemande d'admettrequeles Libyens , fuyantla vengeance de Merneptah ou de Ramss III, seraient arrivsau Tassili avec femmes, enfants, et surtout chevaux et chars encore en tat de rouler, aprs uneinvraisemblable randonne de 2 000 kilomtres travers dserts, ergs et rochers. L'histoire estincrdible, d'abord en raison de la technologie de ces chars lgers, entirement faits de boiset cuirs, sans bandages mtalliques ni pices mtalliques de consolidation aux points dlicats:aucun char ni lment de char n'ont t retrouvs dans une fouille saharienne, mais aucunepice mtallique n'a non plus jamais t recueillieni n'est apparemmentfigure, et nousavons signal l'absence au Sahara d'un Age des Mtaux jusqu' la priode historique. Surles terrains caillouteux, invitables au Sahara,l'esprance de vie de tels engins n'aurait puexcder. ..quelques kilomtres.Incrdibles apparaissent aussi ces fuyards qui ne peignaient pas en Mannarique, nien Cyrnaque, mais qui, arrivs au Tassili, se seraient mis peindre leurs chars. En se repr-sentant aussi avec des javelots, l'poque encore inusits, mais sans jamais une seule pe,alors que - racontent les scribes -les Meshwesh( ~ l e s Libyens ) dfaits par Merneptahcombattaient avec de longues pes de bronze'. On en dnombra 9.111 dans le butin conquis!Cette glose invraisemblable encombre la littrature depuis les annes 30, et continue,notamment dans les ouvrages de vulgarisation, tre traditionnellement, pieusement rcite.Certains auteurs en rajoutent mme ( ... c'est ainsi que se constituaient les chansons de geste,l'Iliade ou la Chanson de Roland). Par exemple, Striedter, dans son beau catalogue de l'ex-positionde Francfort", dcrit cette invasiondesPeuplesdela Mer et des Libyensorientaux,> refluant vers le Sahara:il les identifie aux Garamantes, ce que les scribes gyp-tiens n'avaient tout de mme pas suggr. Pour cet auteur, une partie des Peuples de la Meraurait aussi, avec les Libyens, long les ctes, peut-tre mme jusqu'en Mauritanie , et ils'agirait probablement desGtuleshistoriques32.D'autres auteurs, plus raisonnable-ment",dcrivent simplement une diffusion, pacifique etlente, deces chars attelsdechevaux, traversla Cyrnaque et le Fezzan jusqu'au Sahara central. Mais, dans ces diversesversions, l'introductiondespremiers charset chevaux au Tassili-Acacus-Hoggar restetoujoursprsente commelieauxcharset chevauxquelesarchivesgyptiennesdes12'-13' sicles av. J.-C. disent avoir t utiliss par lesLibyens,>de la coalition. Et enconsquence, d'aprs ces thses, les premiers chars tassiliens au galop volant dateraient de lafindu 2' millnaire av. J.-C. Plusrcemment Camps(1987) aadopt une 'position moinscatgorique, mais confuse, o tout en continuant affinner l'origine gyptienne dansle2emillnaire av. J.-C. il admet maintenant, mais bizarrement pour les seuls quadriges, desdates plusbasses, dansle1Cf millnaire - au ve sicle srement, et certainement avant(VII'-X'sicles?) - aucun argument n'tant toutefois produit pour justifier cettelimitehaute, ni la restriction aux quadriges.Cependant mme cette positionintenndiaire est intenable. Ce quenos diversespublications ont inlassablement requis, sans nuances possibles, c'est l'abandon complet, pour175les chars sahariens, de la rfrence obsolte l'pisode des Peuples de la Mer. Plus explicite-ment encore, c'est tout concept d' origine gyptienne qui doit tre abandonn, et c'est pourla totalit des chars sahariens, sans distinction de quadriges ou non, que doit tre admise unedate rsolument plus basse, postrieure 700 av. J.-C. Deux faits, premptoires, l'imposent:1) Nous avons recens, dansla littrature et sur nos documents propres, quelque130 charspeints au galop volant, parmi lesquelsnousdcomptons, d'aprsle nombre de chevaux:6 quadriges' (Fig. 175) (plus 2 douteux), Iltriges'(Fig. 260) (plus 2 douteux)l4. En outre unquadrige chevaux cabrs (Ikadnouchre). Laissons part un quadrige peint, mais trs vrai-semblablement plus rcent que la Priode du Cheval tassilienne, dans l'Atlas saharien ( Safietel Baroud) (Fig. 447). Dans les chars gravs, le dcompte n'est gure facile, car les animauxsont rarement figurs; une dizaine de chars gravs montrent tout de mme les quatre chevaux.Lefaitimportant pour notre proposest que quadriges' et triges' constituent unenouveaut technique" que l'on peroit d'abord dans les armes assyriennes de l'poque, puisdans celles de leurs ennemis du Levant, contraints d'adopter les modles militaires assyriens :apparus au 9' sicle en Assyrie, les quadriges n'y deviennent communs qu'aprs 750 av. J.-C.,avec le nouveau type de char lourd, et on les voit partir de 700 av. J.-C. environ en Phnicieet Chypre". Autour de la mer Noire le premier quadrige certain date aussi du 9'-8' sicle,dans le royaume d'Urartu (Armnie)". Triges et quadriges de course sont connus, eux, dansle Gomtrique grec, galement partir de 750 av. J.-C., le quadrige de course tant introduitaux Jeux Olympiques lors de la 25' Olympiade, en 680 av. J.-C. Ils deviennent communs aux7' et 6' sicles en Etrurie, o les triges surtout sont populaires. Quelques possibles triges sontsignals dans des tombes hallstattiennes postrieures 700 av. J.-C. En Chine galement lesquadriges n'apparaissent qu'aprs cette date". En Egypte, o les figruations de chars sont, cette poque, trsrares, le premier quadrige connuest celui dudessin, probablement du7esicle, cl 'un char de prestige, affinits orientales39. Tous ces premiers triges et quadrigesn'ont donc rien voir avecles Peuplesdela Mer du 2' millnaire,et situent dj pour lesmodles saharieos un terminus post quem aprs 750 av. J.-c.2) Un terminus post quem indpendant et plus prcis encore est fourni par 16 chars peints augalop volant (non compts 6 ou 7 douteux) quips de deux timons' (Figs 152, 176), souventavec entretoise galement figure. Ce typeest encore plusfrquentdansles chars gravs.Or ce modle deuxtimons, partout inconnu au 2emillnaire av. J.-C., n'apparat, aul"millnaire, qu' partir de 700 av. J.-C., d'abord dans les tombes de Salamine de Chypre.On le trouve ensuite en Phnicie et en Assyrie, puis Cyrne, fonde en 631av. J.-C., enfmen Chine aprs 400 av. J.-C. En Grce, en Europe hallstattienne ou en Egypte il n'est connuqu' l'poque romaine40.Or rienne permet d'affirmer pour ces charsaugalopvolant spciaux - triges,quadriges, comme chars deux timons - un ge diffrent de celui de tous les autres, les usuelsbiges' un timon. Le seul fait parfois avanc en guise d'argument (Camps, 1993), celui dutmoignage d'Hrodote au 5' sicle av. J.-c., ne prouve rien quant une ventuelle antrioritdes biges sur les quadriges. Alors que l'crasante majorit des chars rupestres sont des biges,ce tmoignageindique seulement que des quadriges existaient chez lesGaramantesau 5'sicle, ce que personne ne conteste. En effet les cits grecques, et donc aussi Cyrne, mettaientalors communment en course des quadriges aussi bien que des biges, mais en outre Cyrnese distinguait par untrait souligncomme exceptionnel parleshistoriens antiques eux-mmes: c'tait la dernire cit grecque entretenir encore une charrerie militaire, pour l'in-tendance de ses oprations contre les rezzous des Libyens du dsert, et il s'agissait la fois debiges et de quadriges". Probablement les Garamantes s'quiprent de chars analogues. Hro-dote n'indique nullement que leurs quadriges auraient apparu postrieurement aux biges.De mmeon ne peut vacuer dela problmatique deschars augalop volant lestriges*, en les assimilant auxvhicules brancards*42,Ceci supposerait une incrdibleinvention saharienne indpendante, antrieure de quelques sicles aux premiers vhicules brancards romains ou chinois43. Ces triges sont bien, eux aussi, des chars au galop volant,contemporains de tous les autres.176178. Quadrige schmatiqueattel.Gravure. Deux timons et entretoise,joug uniqu.e. Oued Zigza (Fezzan).D'aprs Graziosi.(34) Sauf deux, peut-tre trois, excep-tions, triges'" et quadriges'" montrent,lorsque le document est bien conserv,deuxtimons"'. li existe aussi des chars deux limons, dont il est question plusloin, reprsents conventionnellementavec deux chevaux, bien que les deuxtimons impliquent trois ou quatrec h e ~vaux (le dispositif un seul cheval entrebrancards'" D'est apparu qu' l'poqueromaine). Nos chiffres de triges et qua-drigesne dcomptent pas ces chars deux timons et deux chevaux reprsen-ts, ce sont donc des cbiffres minimaux.(35) Il ne s'agit en tout ceci que desquadriges'" ou triges, militaires ou decourse, tires par des chevaux, et rem-plaant le bige'"traditionnel. Vers lesdbuts du3" millnaire, Sumer avaitCOMU des chars tirs par quatre onagres,mais ils avaient depuis longtemps tabandonns ou relgus des fonctionsreligieuses.(36) Littauer et Crouwel, 1979.(37) Piggott, 1983.(38) Liancheng, 1993.(39) Littauer et Crouwel, 1979.(40) Littauer et Crouwel, 1979.(41) Chamoox,1968.(42) Camps,1993, p. 1887.(43) Vigneron, 1968, p. 127 - Fomi,1993.(44) 1987, 1993.(45) Muzzolini, 1991.(46) Yoyotte, 1970.(47) Muzzolini, 1994.179. Quadrige de COUl'Se Cyrne.A deux timons et entretoise. commede nombreux chars rupestres sahariens. D'aprs OlamoUJ(.Surtout, ces deux singularits des chars, l'attelage en trige ou quadrige d'une part, ledouble timon d'autre part, nesedistinguent dansles compositionsrupestres que par lenombre de chevaux oula particularit technologique. Tousles autreslments - type despersonnages caballins, dessin des chevaux, couleurs, patines, style, technique, attitudes, etc. -restent absolument identiques ceux de tous les autres chars au galop volant. Rigoureusementaucun dtailn'indique qu'ils pourraient leur tre antrieursou postrieurs. La distinctionavance par Camps44, qui attribueaux seuls quadrigesrupestres un ge plus rcent, nousappant donc totalement arbitraire. Elle appelle la mme critique que celle que nous avonsproduite contre Lhote (p. 90), qui crait lui aussi, au sein d'un tage, une priode seconde , seule finde sauvegarder une thorie traditionnelle. Ces priodes secondes , agence-ments artificiels, sont seulement cres pour y relguer tous les lments gnants, ceux qui nepeuvent s'intgrer dans la chronologie traditionnellement admise.Nous conclurons que tous les chars peints au galop volant, quadriges ou non, sontindistinctement postrieurs un terminus post quem prcis:700 av. J.-C.Ce terminus post quem une fois tabli, on peut conjecturer - ce fi' est maintenantqu'une hypothse, mais une hypothse respectant, elle, ce terminus post quem - que les charsau galop volant du Tassili-Acacus-Hoggar, essentiellement des chars de course, ont quelquelien avec la cit grecque de Cyrne, fameuse dans le monde grec pour ses courses de char. Unargument en faveur de cette hypothse est le fait curieux suivant. Dans les cits grecques del'Hellade, biges comme quadriges ne comportaient qu'un timon'; dansles quadriges, lesdeuxchevauxexternes taient simplement lis la caisse, leur fonction tant seulementd'viter le renversement". Or Cyrne, et elle seule, qui disposait videmment de ces typescanoniques, mettait aussi en course des chars deux timons et entretoise, vraiment analogues nos chars tassiliens (Fig. 179).Un autre argument, d'ordre linguistique, pourrait appuyer cette thse d'une originecyrnenne, donc grecque, donc iodo-europenne et non gyptienne, pour le cheval commepour le char car trs probablement le cheval n'a t introduit au Tassili qu'en mme temps quele char. L'gyptien, langue du bloc afro-asiatique', utilisait pour dsigner le cheval un tennenon indo-europen - susim- emprunt, lors del'introduction du cheval en Egypte depuisl'Asie au cours du 2' millnaire, une autre famille du bloc afro-asiatique, le smitique'.'.Or dans le berbre*J lui aussi rameau du bloc afro-asiatique, ce termefi 'a pas de correspon-dant. Au contraire, dans les parlers berbres le tenne commun pour dsigner le cheval- ayis-ainsi que la morphologie de ce tenne pourraient avoir un lien, selon Chaker (1993), avec lenom indo-europen du cheval- ekwos.La date basse que nous tablissons pour le dbut des chars au galop volant est en faitdu mme ordre que les dates admises pour les premiers chars connus en Sicile, en Etrurie, enAndalousie, au Portugal: des chars, utiliss pour la course ou pour les rites funraires, appa-raissent alors a et l comme l'un des traits dela vague orientalisante ,qui dferle verscette poque traversla Mditerrane centrale et occidentale47.La date s'accorde mieuxaussi avec celle du tmoignage d'Hrodote.Au Sahara central, monde jusqu'ici rest ferm sur lui-mme, ces chars attels dechevaux constituent le premier indice certain de relations qui s'tablissent alors avec lesmondesmditerranens. Etle premier objet queles populations sahariennes empruntent ces rgions culturellement plus dveloppes, c'est, paradoxalement, un engin de faible utilit:on sacrifie d'abordau prestige, ou un sport la mode. Les symboles, danslavie despeuples, psent souvent plus que les besoins matriels !Les dbuts de l'criture libyque.D'o et quand est arriv le chameau?Ces deux lments, de nature a priori fort diffrente, vont nous pennettre, si nous lesconjuguons,de situer quelque peula findela priode du cheval tassilienue et le dbut duCamelin Ancien.177Les inscriptions libyques* antiques, celles que les Touaregs ne savent pas lire , etqui sont encore, rappelons-le, non dchiffres, s'opposent auxtifinars modernes, que lesTouaregs savent lire .Seules les premires sont en cause dans ce chapitre48. Elles utilisentun alphabet dont l'origine proche reste mystrieuse. Nous allonstenter,sinon de rsoudrele problme, au moins de le cerner.Cet alphabet se compose en fait de plusieurs variantesrgionales: l'oriental enTunisie (notamment dans les inscriptions de Dougga, o l'on dispose d'inscriptions bilinguespunique-libyque), l'occidental en Maurtanie (Maroc et Algrie occidentale), et le vieuxsaharien, celui ejes plus anciennes inscriptions du Sahara central et de l'Atlas saharien. Toute-fois l'ensemble appartient, comme tous les alphabets qui apparaissent au cours du 1er mill-naireav. J.-C. autour dela Mditerrane (legrec, l'trusque, l'ibrique, lesalphabetssud-arabiques, etc.), la vaste famille drive de l'alphabet dit linaire phnicien. Il compte,comme eux, un nombre de signes, essentiellement consonantiques, de l'ordre de 25 (un peuplus dans le vieux saharien), certains n'tant utiliss que dans l'une des variantes.Les inscriptionslibyques antiques se r e n c o n t r e n ~ delaMditerrane au Sahelcompris, et de l' Atlantiqne jusqu' une limite orientale trs nette passant par la Tripolitaineincluse (Cyrnaque exclue), le Fezzan, le Djado.En particnlier elles sont rigoureusementinconnuesau Tibesti, dansl'Ennedi, Ouenat, enEgypte, auSoudan, au Tchad. On lesrencontre assez rarement auMaroc, en Algrie occidentale, dansl'Atlassaharien et auFezzan, moins rarement dansle groupe oriental centr sur le Constantinois, la Tunisieetla Tripolitaine (c'est--diresur lesrgionsdansla mouvance punique), et elles sontnombrenses seulement au Sahara central, dans les rgions qui deviendront plus tard le paystouareg' : Tassili-Hoggar-Acacus,Ar, Adrar des Iforas. Au Maghrebil s'agit essentielle-ment d'inscriptions sur stles funraires, tandis qu'au Sahara toutessont desinscriptionsrupestres, apparemment jamais lies quelque usage funraire.Qui a introduit cet alphabet au Maghreb et au Sahara? De quel prcdent alphabetdrive-t-i1? On a soulign le caractre gomtrique, pur, de sa graphie: ce trait est consi-drcomme volu. Maisaucunautrealphabet connn,dansla famillephnicienne,nesemblenn anctreimmdiat. Quelquesrapprochementsaveclescritures sud-arabiques,notamment avecl'alphabet thamuden49,connu partir du 6eou se sicles av. J.-C., et luiaussi exclusivement utilis pour des inscriptions rupestres, se bornent constater un gom-trisme aussi strict desformesdeslettres. Maisl'absence de tout jalon intermdiaire entrel'Arabie et le Djado ou la Tripolitaine dissuade de conjecturer quelque relation directe entreles deux alphabets.L'alphabet Iibyque pourrait-il driver de l'alphabet punique ou de l'alphabet grec?Carthage et les premiers comptoirs puniques plus l'ouest, d'Utique Mogador, datent des7'-8' sicles av. J.-C., Cyrne de 631av. J.-C., etil est trs probable que l'alphabet Iibyquesoit postrieur ces dates. Mais l'aspect gnral de la graphie -le ductus - dans chacunde ces alphabets est trs diffrent. Il parat d'ailleurs invraisemblable que les Libyens del'intrieur, dans une telle hypothse, aient rinvent un alphabet, au lieu d'adopter l'un de cesdeux alphabets ctiers, dj bien fixs 50.Noussommes conduits admettrequele phnomne de diffusiondel'alphabetIibyque est li quelque alphabet inconnu, non trop primitif, dont nous ne savons situer lepoint d'mergence initial, sauf que ce dernier doit se trouver assezloin l'intrieur et nondansla partie desctesmditerranennesoles alphabets punique et grec taient solide-ment implants. Cette origine non puniquenigrecque nousexplique sansdoute quelesinscriptions libyques, mme anciennes, se retrouvent en bien plus grande quantit au Saharacentral qu'au Maghreb.Mais quelle fut, pour arriver ce point d'mergencequelque part dans l'intrieur, lavoie de diffusion, partir d'un anctre phnicien ou apparent au phnicien? C'est surtoutcette question qui reste sans rponse. L'absence totale d'inscriptions au Tibesti-Ennedi, Ouenat, au Tchad, semble bien carter une voie mridionale par le Sahara oriental.Parmiles hypothses possibles on peut envisager une voie septentrionale, par la Marmarique, Siwa,le Fezzan (une voie travers le dsert de Libye, dj hyperaride, est moins probable), partirde quelque alphabet du Proche-Orient, mais sans laisser aucune trace en Egypte. Ou encore,178(48)En principe - en principe seule-ment - on ne devrait parler de tifi-nars que pour les inscriptionsmodernes, comprhensibles. Mais denombreux auteurs - dont nousmme,nous l'avouons -ne respectent pas cettedistinction, utilisanlle tenue mme pourdes inscriptions antiques, lorsque lecontexte n'offre aucune ambigut.Notons que des inscriptionslibyques -non comprhensibles -peuvent tre forttardives, Galand a signal que certainesrvlent des influences islamiques.(49) Mukarovsky, 1981- Rssler, 1979.(50) On constate tout au plus une pos-sible influence, peut-tre tardive, de l'al-phabet punique sur certaines lettreslibyques, ou, dans la zone tunisienne decontact, Dougga, la prfrence dorme l'criture horizontale -comme dans lepunique - alors que(es inscriptionssahariennes les plus antiques prfrenttrs gnralement l'criture verticale.(51) Rossle" 1979.(52)La mmetude cite aussi, avecquelques doutes, une lettre isole consti-tue de quatre barres, peinte SUI un vasedeRachgounqui remonte, lui, au6esicle av.Un tmoignage aussitnu - le signe pouvant tre tout autrechose qu'une lettre -est difficile rete-nir. Quant l'inscription libyque del'homme d'Azibnllckis, dansle HautAtlas marocain, on doit renoncer auxspculations auxquelles elle a donnlieu, nous nous en expliquerons ci-avant{p. 379).(53) Quelques trouvailles isoles lais-sent toutefois perplexe. Dans lescouchescapsiennesdeMedjezII,Mme Camps-Fabrer a recueilli unemolaire brise, queBouchud (1975)identifie comme celle de Came[us sp.,sans commentaire sur la bizarrerie de latrouvaille. Came/us sp. a aussi tsignal dans d'autres faunes capsiennes(Dra Mta-eIMael Abiod et KhanguetelMouhaad). S'agirait-il des dernirespopulations reliques du Plistocne?Le caractre isol de ces trouvailles, leurtranget dansle tableau des faunes,laissent plutt suspecter qu'eUes soientintrusives dans les stratigraphies.Aussi douteuse apparatla trouvaillercente de Gobedra en Ethiopie : uneseule dent de chalTteau, date, par le 14C,de 5200 bc. Maisla stratigraphie estconfuse, la datation a t ralise sur del'apatite - matriaunon fiable - et unchantillon voisin a donn, sur colla-gne, une date de 800 bc.(54) Frifelt, 1975.(55) GileadGrigson, 1984.(56) Compagnoni-Tosi, 1978. partir de l'Andalousie, qui connat des alphabets d'ascendance phnicienne (le tartessiqueet l'ibrique notamment) dont aurait pu driver l'alphabet dit occidental. Le vieux saharien,a-t-on fait remarquer, est prcisment plus proche de l'alphabet occidental que de l'alphabetoriental.Quelle que soit l'origine del'alphabetlibyque, sa graphie gomtrique et sym-trique est considre, avons-nousindiqu,comme un caractre tardifSI et cet alphabet nepeut donctre antrieur aux datesdesautresalphabets dela famille phnicienne que lavague orientalisanle fait clore en Mditerrane occidentale: 7e_6esicles av. J.-c. pourl'trusque et le latin, 5' sicle pour le vnte, 5' ou 4' sicle pour l'ibrique ou le tartessique(et mme pour le punique, les inscriptions antrieures au Se sicle sont rarissimes). Son mer-gence dansle dsert suggre aussiune date plus tardive. AuMaghrebuneinscription deDougga, comportant un nom historiquement repr, a pu tre date de138 av. J.-C. Maisune tude de Camps (1978) retrouve au Maghreb, sur des stles, desvases, ou des monu-ments ddicacs, des traces d'inscriptions ds le 3' sicle av. J.-C.". On peut donc conclure,compte tenu d'une probable priode de latencesur les vastes tendues sahariennes, unedate de l'ordre de 300, peut-tre 400,av. J.-C., pour l'apparition de l'alphabet libyque auSahara central.Celte dale va nous servir situer les coles de figurations rupestres qui contiennentdesinscriptionslibyques anciennes. Cesinscriptions sont, au Tassili, trsrares danslescontextes caballins (deux ou troiscas certains, deux ou trois douteux), cetteraret corres-pondant sansdoutela priode delalence .Mais elles apparaissentrelativementnombreuses,essentiellement sous fonned'inscriptions verticales peintes de petites dimen-sions, avec les peintures du Camelin le plus ancien, celui que nous avons qualifi d' Epica-ballin , tant il semble le descendant immdiat des figurations de la Priode du Cheval. Dansl'Ar galement, inscriptionset chameaux apparaissent ensemble, aucours delaphasemoyenne de l'cole du guerrier libyen . Mais l'histoire du chameau, tablie indpendam-ment parl'archologie, nefournit-ellepasquelques nolationschronologiquespour cespremiers chameaux? S'accordent-elles avec celles des premires inscriptions?Nous rencontronsici le problme, encore mal lucid, du chameau africain. Auxtemps atriens sinon avant, un chameau, Came/us thomasi, videmment sauvage, avait vcu travers le nord de l'Afrique, Maghreb et Sahara inclus, atteignant mme le Neguev. Il taitplus grand quele dromadaire actuel el mme que le chameau deuxbosses de Bactriane.Gautier a avanc l'hypothse qu'il se soit agi d'une espce lie plus au chameau de Bactrianequ'au dromadaire, mais celte vue lui a t conteste, car la limite biogographique occiden-tale du chameau de Bactriane semble n'avoir jamais dpass l'Iran. A l'Hyperaride Postat-cienC. thomasi disparat nonseulement duSahara, commetous lesanimaux, maisapparemment detoutel'Afrique53. Vers2500bc, c'est--dire aprs un trslong intervallepour lequel nous ne disposons d'aucun indice, un chameau rapparat en Arabie du Sud-Est,or c'est un dromadaires4. Sa taille rduite et lasparation toujours assez nette des airesbiogographiques des deux espces font qu'i! est trs improbable que le dromadaire descendedu chameau de Bactriane. Descendrait-il d'une population reliquedes anciensC. thomasiafricains, rfugie dans quelque isolat duplateau thiopien ou du sud del'Arabie? A-t-ilquelque lien avec des chameaux de petite taille qui avaient aussi exist dans le Moustrien"duLevanl,mais quiavaient disparu au Palolithique" suprieur"? Ceshypothses appa-raissent invrifiables actuellement.Les figurations rupestres d'Arabie montrent ce dromadaire, ds celte poque, gn-ralement chass, mais peut-tre parfois domestiqu - la chose est controverse - alors que,vers la mme priode, le de Bactriane est domestiquS6, Le dromadaire est ensuitealtest comme animal de bt en Palestine et Syrie vers le II' sicle av. J.-C.Pour l'Egypte aucundesnombreux objets et ossementspriodiquement voquspour prouver J'existence d'un chameau prdynastique ou pharaonique antrieur la conquteassyrienne n'a rsist une critique pice aprspice par Midant-Reynes et Braunstein-Silvestre (1977), sauf tout de mme une cte de chameau de Sayala datant du groupe C' deNubie (vers 2500-1500 bc). Elle pourrait s'interprter comme indice d'origine mridionale.179Lesannesassyriennes d'Assarhaddonintroduisent l'animal, par le Sina et le Delta, en670 av. J.-C., cela est certain. Il se rpand ensuite mais ne deviendra commun qu' l'poqueptolmaque.Toutefois une date au14C plus ancienne, malheureusement moins prcise, a tannonce rcemment, pour des restes de chameau, Qsar Ibrim, en Nubie: 600 900 BCenvironS? Elle suggre elle aussi une origine mridionale, non assyrienne: peut-tre depuisl'Arabie? Ou peut-tre, nouveau, depuis quelque population relique africaine? Une origineencore plusmridionale, par exemple depuisl'Arabie par le Bab-el-Mandeb, apparat peuprobable car le chameau ne figure absolument pas dans les nombreuses figurations rupestresthiopiennes d'ge ancien (les groupes sans zbu), et il est quasiment absent dans les figu-rations de Mero avant l're chrtienne.Nous savons toutefois que, ds le 6' sicle av. J.-c., la Cyrnaque instaure des rela-tions troites avec l'Egypte - relations parfois belliqueuses, comme lors de la bataille d'!rasaen 570, o les armes du Pharaon sont dfaites - ainsi qu'avec la Perse. La Cyrnaque devintmme, au 5esicle, runie l'Egypte, une satrapie perse. Par la Cyrnaque le dromadairegyptien et perse a certainement atteint le Maghreb: le premier texte quil'atteste, souventcit, est celui d'un passage du Bellumafricanummentionnant 22 chameaux duroi Jubacapturs par Csar en ran 46 av. J.-C.Une monnaie de Cyrnaque avait aussi, vers 39av. J.-C., figur l'animal. Nanmoins entre ces dates et le 3' sicle ap. J.-C., le chameau, quien Afrique n'tait pas encore utilis pour la guerre mais seulement pour le transport et surtoutpour les travaux agricoles, reste trs rarement reprsent au Maghreb, et les crivains antiquesne l'y mentionnent quasiment pas, mme pas Pline dans son Histoire naturelle.Au contraire, auSahara central, sesreprsentations,dsle Camelin Ancien ou laphase moyenne de l'cole du guerrier libyen , se rencontreot abondamment: sans douteavait-on dj peru, mieux qu'au Maghreb, son immense intrt pour les transports traversle dsert, en raison de ses exigences en eaubeaucoup plus faiblesque cellesdu cheval oudu buf. L'ide suggre par l'abondance de ces figurationsduCamelinAncienest celled'une diffusion plus rapide auSahara qu'au Maghreb,et avecdes btes en nombre beau-coup plus grand car elles y taient beaucoup plus utiles.Comme les inscriptions libyques'anciennes, plus abondantes au Sahara qu'au Maghreb, les figurations rupestres des premierschameaux, abondantes seulement au Sahara, manifestent qu'il s'agit l d'une nouveautessentiellement saharienne, et sans doute plus prcoce au Sahara qu'au Maghreb. Peut tre lechameau est-il d'ailleurs parvenu au Sahara central indpendamment de la voie par l'Egypteetla Cyrnaque.Les trouvailles de Nubie,etla possibilit pourl'animal detraverser lesdserts, pennettent de conjecturer une voie plus mridionale: soit par Ouenat et le Fezzan,soit par le sud du Tibesti, cette deuxime hypothse tant toutefois moins probable car lesfigurations anciennes de chameaux sont trs rares au Tibesti.Revenant maintenant notre problme, ces diverses donnes concourent faireattribuer aux premiers chameaux sahariens - ceux du Camelin Ancien - desdates quelquepeu antrieures la date traditionoelle de 46 av. J.-C. Compte tenu de l'apparition concomi-tante des premires figurations de chameau et des premires inscriptions, dont nous avons ci-dessus supputla date par des comparaisons avec les autres alphabets, on peut avancer, pourle dbut du Camelin Ancien, une date de l'ordre de 250 av. J.-C.( 100). C'est l une esti-mation peuprcise, et passablement subjective,nousl'avouons, maisplusvraisemblableque la date tardive de 46 av. J.-C. habituellement avance pour le Maghreb et tendue, sansmotif probant, au Sahara:.Conclusion : le tableau chronologique globalUtilisant maintenant la fois la chronologie relative rsume p. 165 et les ancragesen dates absolues justifis dansle prsent chapitre, nous aboutissons auxconclusionssuivantes: 1988.180(57) Rowley-Conwy,180. Chameau mont.Javelot. bouclier rond. selle croixtouargue (rahla). Partie d'une cara-vane. chaquechameau attach ausuivant. Camelin Rcent. Peinture del'O.Djemt. (H = en". 20 cm).Photo de l'auteur.1) Le bloc de figurations le plus ancien, constitu par les gravures du Bubalin Naturaliste, lespeintures des TtesRondeset celles du Bovidien Ancien types ngrodes, se situe dansl'Humide Nolithique, vers 4500-2500 bc. Les bufs et bliers domestiques reprsents dansce bloc s'accordent bien avec la date fournie par les archozoologues pour les dbuts de ladomestication en Afrique: partir de 4500-4000 bc environ (sauf le cas problmatique deNabta Playa).2) L'cole du Bovidien Final d'Iheren-Tahilahi, o apparaissent dj des oryx, o prolifrentgirafes et autruches, est perue aprs l'Aride Postnolithique, au cours du Troisime Humide,vers1000 av. J.-c.,oU mme plutt vers les dbuts du1er millnaire av. J.-C. car elle utilisedj le javelot et sa fins'accompagne de quelques chars. Elle est en gros contemporaine del'cole d'Abaniora; ou bien cette dernire, o seul l'arc est encore connu, est pour partie ant-rieure.3) L'cole de Tazina est mal situe:elle peut tre, dans l'Atlas saharien, le Rio de Oro et leFezzan, largement contemporaine delafindu Bubalin Naturaliste, maiselle a unelonguedure, se prolongeant jusqu' une priode contemporaine de la Priode du Cheval tassilienne,comme l'attestent notamment ses nombreuses figurations d'oryx.4)LaPriode duChevaltassilienne, et tousleschars augalop volant, quadriges ounon,qu'elle reprsente - tant prcis que ces chars au galop volant ne constituent pas une phasespciale au sein de cette Priode du Cheval, mais en sont totalement synchrones - se situentaprs 700 av. J.-C. Dans notre hypothse qui les lie Cyrne, ils seraient mme postrieurs 631av. J.-C.5) La Priode du Chameau tassilienne, inaugure par l'apparition concomitante des inscrip-tionslibyco-berbres' et despremiers chameaux, dbute aux alentours de 250 (100) av.J.-c. au Sahara central, probablement plus tt qu'au Maghreb. Dans l'Ar et l'Adrar des Iforas,la phase moyenne de l'cole du "guerrier libyen", phase dont les dbuts sont contemporainsdela Priode du Chevaltassilienne, est, aumoinssur sa fin, contemporaine dela Priodedu Chameau tassilienne.Nous schmatisons ces diverses conclusions dans le Tableau 3, p. 166. Nous n'ou-blierons pas, en consultant un tel tableau de synthse, qu'il ne se base pas sur des documentshistoriquement dats, mais sur des apprciations provenant de diverses sources, de prcisionvariable. Le croisement de ces donnes disparates, chacune avec sa marge d'erreur propre,permet de rduire la largeur de la bande d'incertitude finale, mais cette dernire reste notable:probablement del'ordre d'un demi-millnaire un millnaire pour les coles d'art rupestresaharien les plus anciennes, et de l'ordre d'un ou deux sieles pour les coles les plus rcentes.Le chercheur en art rupestre ne peut viser une chronologie prcise, mais il doit, comme danstoutes les disciplines historiques, produire un schma chronologique cohrent et justifiable.C'tait le but de ce chapitre..'!. .ISt181. Le SaharacentraI.Troplq....du C.nc.rLIBYE10'.' J.l' ,[.,/ ':fIf..., \ 'i .,' ? li , \ '.4., J" t'" 'b ,: " j"/":'..1./ ' .,', ..' < ._ } i r('. ('>. TCHAl? _.".-/ . -...... _' "i0 100 200 500.... ...........,... - ./ Il \ '. ! !! , Km ---------------20'182. Les troisgirafes et lebuffle de Ti-n-Asdgh.V. Fig.300et texte p. 186.(H girafe g.= 60 cm).Photo Viallet.182CHAPITRE IlQUE NOUS APPRENNENT LES FOUILLESSUR LES GROUPES ETHNIQUESREFLTS PAR LES COLES ARTISTIQUES?O en sommes-nous de notre dmarche?Aprsavoir, dans l'abstrait,tudilescritres et lesmthodesde classification,nous avons adopt une mthode, la mthode des noyaux , qui nous a permis de reprer etdcrire une dizaine de noyaux concrets, c'est--dire des coles artistiques certaines, le restetant laiss dans l'inclassable. Nous avons ensuite situ ces coles en chronologie relative,puis absolue, en nous servant de tous moyens utiles, intrinsques aux figurationsou ext-rieurs elles.Patm ces derniers moyens nous avons dj utilis des informations provenant de laclimatologie, de l'archozoologie, de l'archologie gnrale : par exemple les acquis de cesdisciplines quant la domestication du buf, du mouton, du cheval, les dates des chars, etc.Toutefois nous n'avons fait venir ces informations dans l'expos qu'occasionnellement, enfonctiondes besoins. Et le discours est rest jusqu'ici centr sur les groupes de figurationsappels coles.Or derrire les images se profilent les hommes qui les crrent. Les coles de figu-rations refltent en effet, d'une faon ou d'une autre, des groupes ethniques*, et nous avons plusieurs reprises bien prcis que notre tude vise en but ultime ces derniers. Nous lesavons l'occasion, de-ci, de-l, dj voqus. Le prsent chapitre entend les cerner plussystmatiquement. Que pouvons-nous dire sur eux, quel rapport ont-ils avec nos coles? Aceteffetilconvient d'interroger d'abord, pluscompltement quenousnel'avonsfaitjusqu'ici, les documents rgionaux acquis par les fouilles et collectes archologiques, afin deles exploiter ventuellement.Nousallons montrer qu'ilssont finalementminces. Puisque presque toutesnoscoles sont reprsentes au Tassili et dans l'Acacus, et que certaines y sont mme cantonnes,nous exposerons principalement l'archologie du Tassili et de l'Acacus. Les autres rgions ontvidemment, elles aussi, fait l'objet de fouilles et d'tudes diverses, mais nous les voqueronsplus ponctuellement, et renvoyons pour elles aux indications gnrales que nous avonsrunies au Chapitre 3.Donnes archologiques sur le TassiliIl semblera paradoxal que le Tassili, clbre pour ses magnifiques figurations d'artrupestre, apparaisse comme l'une des rgions du Sahara les moins prospectes archologi-quement. Dans les parties septentrionale et centrale de ce plateau aucune grande fouille scien-tifique n'a jamais t entreprise et nos seules infonnations proviennent soit de quelquesramassages de pices de surface, mlangeant videmment toutes les poques, soit de quelquessondages sommaires aux abords desabris orns. Dansle Tassili du Sud seule la fouilledel'abri de Ti-n-Hanakaten peut tre cite: commence en 1973, elle n'est pas termine, et n'aencore donn lieu qu' quelques brefs rapports prliminaires.Dans le Tassili de Tarnrit, Lhote* a procd, vers les annes 60, quelques mises jour de foyers et quelques sondages aux abords des parois ornes. Les dates auI4C obtenues183dans ces reconnaissances - ce sont des dates isoles, non fiables - sont de toute faon plusanciennesque 2500 bc, c'est--dire qu'elles nenousrenseignent enriensurles colesrcentes de figurations, postrieures l'Aride Postnolithique. Elles ne nous renseignent pasbeaucoupnon plus sur la priode ancienne, contemporaine du Bubalin Naturaliste, car lesindustries lithiques et les cramiques qu'elles ont livres sont banales.On peut seulement mentionner que l'on rencontre couramment, travers le plateau,des tessons de cramique orns d'impressions avant cuisson. Cette cramique, mal cuite, deteinte gnrale rougetre ou jauntre, gros grains de dgraissants d'origine minrale, estdcore au poinon ou au peigne. Les dcors, base d'lments gomtriques simples (points,traits parallles, chevrons, courbes concentriques), en dsordre ou peine organiss en motifsrudimentaires, couvrent gnralement la totalit dela surface.Lesfondssont globulaires,les cols et rebords de vase paraissent peu frquents sur le plateau. Ils sont plus courants dansles plaines en contrebas, notamment dans le Tnr. Celle cramique est la cramique saha-rienne habituelle dite nolithique* - notion vague, mais on ne peut mieux dfinir. Elletmoigne d'une occupation diffuse sur le plateau, une poque ancienne imprcise: maigreinfonnation1.. Des silex taills s'observent souvent sur le plateau.Mais part quelques pointesdeflche, peufrquentes, il s'agit delames ou d'clats peu retouchs, ce quicontraste iciencore avecla richesse et lataille sophistique de l'industrie lithique dela plaine. Cettedernire, dite tnrenne}), a t retrouve jusque dans le Tnr septentrional en Algrie(erg d'Admer), c'est--dire au pied du Tassili central. Sur le plateau, quelques quivalentsfrustes des belles pices tnrennes pourraient tre des disques)} ou plaquelles de 5 15 centimtres de largeur, et d'usage inconnu, qui au lieu d'tre taills avec soin, en pelure,commele sont les disques en jadite}) tnrens, sont icitaillsgrossirement dans desschistes.De mme, les bracelets sont ici en schiste. Celle disparit entre l'industrie lithiquedu plateau et celle de son pimont est une objection srieuse l'hypothse, souvent avance,de la transhumance des troupeaux. Le Tnren, dat approximativement de 4 000 2 000 bc,a livr des gisements nombreux et riches, mais les rcoltes sont quasi toutes en surface, guredatables avec prcision, et trs gnralement slectives en faveur des outils les plus specta-culaires. Notons que les haches gorge, trs communes dans ces trouvailles, ne sont mmepas figures sans ambigut dans l'art rupestre.AuTassilimridional,lessuccinctesrelationssurla fouillede Ti-n-Hanakatenprsentent essentiellement des rsultats indiffrencis de l'ensemble des couches nolithiques(bien spares de la couche atrienne' sous-jacente par des sables oliens qui correspondent l'Hyperaride Postatrien). Nous ne pouvons y distinguer ce qui pourrait s'appliquer spci-fiquement l'une ou J'autre des tranches chronologiques de nos coles.Quant aux monuments funraires dits prislamiques*, ils sont nombreux au Tassilidu Nord-Ouest et dans les pimonts tassiliens. L'un d'eux, sur le pimont oriental du Tassili, El Barkat, a t dat, mais ses dates sont dans l're chrtienne (270 et20 AD). Trs peu decesmonuments ont t fouillset dats, leur classification reste confuse etla chronologiedes divers types inexistante. On peut seulement conjecturer qu'ils remontent probablement,pour laplupart,au1er millnaire ap. J.-C. et auxdeux - ou, moins probablement, trois-demiers millnaires av. J.-C. LIs manquent presque totalement dansla zone, riche en peintures,du Tassili de Tamrit (Sefar, Jabbaren, etc.) et leur liaison ventuelle avec les figurations resteproblmatique.Lhote avait suggr qu'untype spcialparmi eux, le monument entrou deserrure (MTS) (Fig. 159), pouvait tre li aux populations peignant les chars au galop volantcar ces MTSet les chars taient pareillement concentrs au Tassili, avec trs peu d'exemplaires au Hoggar. Versl'est toutefois, l'Acacus a des chars mais pas de MTS, ce qui sapel'argumentation.Au total, donc, la moisson d'infoonations archologiques pouvant tre rapportes nos coles est, non pas faible, mais quasi nulle, ou du moins s'tablit un niveau de rsolu-tion trop grossier quiinterditl'attribution des lments d'infoonation nos coles spcifi-quement. L'art rupestre, malgr ses handicaps, possde un niveau de rsolution plus fin,etfinalement une plus grande richesse d'infoonations que l'archologie classique. On doit sersoudre, pour la prhistoire des priodes rcentes au Tassili, n'utiliser pratiquement que184(1) On n'arrive pas mettre en corrla-tion utile les formes et dcors des rci-pients cramiques trouvsen fouilleavec ceux des vases qui parfois appa-raissent dans les figurations. Ces der-nires, ct de modles ubiquistes telsque les formes sphriques, ou de fonnes cols analogues aux: cramiques tn-rennes, reprsentent aussi des fonnesinconnues archologiquemenl. On doitadmettre que les rcipients figurs nesont pas ncessairement en cramique,mais peuvent tre en varmerie, en peau,etc. Par exemple on observe des fonnescramiques classiques dans les peinturesinLajoux, 1977, p. 98, lOt, 104 (?),107, 110, 113, et MuseenKln, 1978,p. 229-9,427,430, mais des profilsinhabituels inLajoux: p. 114 et MuseenKln p. 424, 440.183. Buf mont.Mont par unefemme hautecoiffure, qui setient audispositiffourchuhabituel (u. Figs442et501). Bubalin Na'uraliste(mdiocre). Ma'hendous. (L:: env.40 cm). Photo Vialle!.(2) Barich,1987.(3) La date de 5950 be (' O'I/If//IV. Figs 388 et 437. Dessin M. M.lIl\(13) Communication annuellede l'A.A.R.S., fi Pincwlll, CHmai 1992.(14) A notre COtUlassancelaliltrnlllll'ne mentionne, pour leMaghrehct Sahara, que; une molaire dans\III glscment palolithique algrois, unlllgl1lCll1de radius dans le Nolithique uilden deSaggai (Soudan), une autrerncnlillilsoudanaise aprs 4800BP, denls mal conserves luiten (suddllMaroc). Encore les diagnoses, circ\:tues seulement d'aprs les trs discutables.(t5) Muzzolini. 1991.386. 11tranthropes ;\ ttes decanid tranglant une antilope.BubalinNaturaliste. !n-Habl:ttil'(Mathendous). (Ltotale= 145 cm).Dessin A. Boccazzi.387. Thranthrope tte de canid.Bubalin Naturaliste. Contour poli grossier. Patine presquetotale.Mathendous. (If =env. 1 ml. Photo de l'auteur.388. Thranthrope tte de canid.Tranant unrhinocros. V. Figs 385 et 437. Bubalin Naturaliste.Mathendous. (li =env. 80 cm). Photo Viallet.(16) Ex. : VanAlbada, 1990, p. 90-1986, thier, 1992, fg. 6, homme masquecornu, d'animal indtenninable, entredeux femmes coiffure conique - ou LeQuellccGauthier,1993, visage humainsurmont d'un masque d'lphant.observations de cette nature ne paraissent toutefois nullement probantes, car une image d'tremythique utilise elle aussi des lments du rel. Cependant l'on connat quelques figurationso une tte incontestablement humaineest son tour surmonte d'une tte d'animal(Fig. 436)et en ce cas cette dernire ne peut reprsenter qu'un masque". Et nous relevonsaussi des hommes non masqus, simplement porteurs de cornes. Sur la Fig. 443 on ne saisitpas si la tte humaine est sunnonte d'une couronne agrmente d'une corne, rappelant lespersonnages cornus de Ouan Tamauat (Acacus) (Fig. 306), ou s'il s'agit d'une partie rduite,stylise,dela ttedequelqueanimalindterminable.Destraitsvaguement humanodespersistent sur ces masques animaliers. Par exemple un sourire proprement humain clairesouventles museauxdes canids.Lefameux Apollon garamantique (Fig. 31) sembleporter un masque dont la base parat, malgr quelque confusion, marque, mais on ne voit pasbien s'il s'agit d'une tte d'quid(cornu !), d'antilope bubale, oude buf... ou simple-ment, aprs tout, d'un visage humain bestialis et affubl de cornes. Ces restes d'humanit surles faces animales semblent indiquer que, masque ou non, ces ttes renvoient des rfrentshumains. Remarquons enfin que les thranthropes sont presque toujours de dessin beaucoupplus soign que les autres personnages et sont excuts dans la technique du Bubalin Natu-raliste usuel des animaux. Par exemple on note souvent le trait double contour, et certainsdtails anatomiques sont bien prciss, dans la tte notamment.S'agit-il, aveccesthranthropes, de divinits? On ne peut gurel'assurer. D'in-nombrables religions, de tous ges, de tous lieux, ont utilis des symboles* animaux situs tousniveaux danslahirarchie deleurscorpssymboliques. Ici aucun de ces personnagesn'apparat en position minente,entour par exemple d'adorateurs, comme les GrandsDieux de SefaI. Souvent onles reprsente isols, maisparfois onles retrouve impliqusdans des scnes tonalit apparemment - faussement? - cyngtique (Fig. 445) ; ils attaquent331389. Late Dessedu Mathendous.Acornesetobjetsdivers entre lescornes. Seins. cupulesexuelle. Piquet por-teur d'outres. BubalinNaturaliste.w: TUizzaghen.(H =enu. 120 cm).Dessin G.-C Negro.un lphant, maisailleurs se font porter par un lphant,oulchentles crottes qu'illaissetomber, ils tranent un rhinocros tu et renvers (Fig. 437), soulvent ou tranglent une anti-lope tenue en bout de bras(Fig. 386), et souvent portent sur leurs paules ou sousle bras,toujours souriants, sans effort apparent, quelque gros animal tu : un buffle*, un aurochs, unrhinocros -jamais un lphant tout de mme. Un autre thranthrope poignarde un aurochsqu'il saisit par les cornes". En outre leurs ceintures portent parfois une retombe termine parune tte de rhinocros, d'aurochs ou de quelque autre bte sauvage, comme s'il s'agissaitd'une dpouille d'animal en modle rduit (simple convention de miniature figurant le tout?)(Fig. 440).Les ttes cornues pourraient reflter le symbolisme, trs commun nous assure LeQuellec" aprs Eliade et Zervos, du croissantlunaire, li aux symboles defminitet defcondit, voqus ci-aprs.Des scnes caractre sexuel, galement privilgis dans la littrature mais en faitpas trs frquentes (peut-tre une centaine?), se rencontrent, toutefois leur caractre n'estpasle mm.e qu'au Djerat.Les thranthropes*sont ici parfoisithyphalliques, mais on neretrouve pasl'quivalent desscnes priapiquesdu Rocher Ahana. A Tilizzaghenparexemplel', un homme tte de canid est dot d'un pnis norme, peut-tre entendait-on leproportionner l'animal qu'il approche par derrire car il s'agit d'un lphant. Mais un autrehomme, peut-tre masqu lui aussi, et avec un pnis galement norme, s'interpose, semblantprotger l'accs l'lphant. Or ce deuxime homme brandit une raquette . L'acte sexuelbestial projet est certainement symbolique. Des femmes ouvertes , la vulve bien soulignepar une cupule, se dtachent (Fig. 448). Elles se prsentent souvent isoles. Parmielles,dcouverteil y a une dizaine d'annes,signalonsla splendide Desse duMathendous(Fig.389) avec cornes et objets entre les cornes qui voquent immanquablement la DameBlanche du Tassili (Fig. 85). Mais on les voit aussi parfois lies un homme ithyphalliquesobrement esquiss l'horizontale sous leurs pieds, en situation de cot, symbolique pluttque raliste. Dans de nombreux fonds symboliques, note Le Quellec'., les scnes sexuellessont lies la chasse.En outre ces femmes ouvertessont parfois juxtaposes un signe, qu'elles tien-nent mme quelquefois en main: un ovale>1.Ce terme gnrique dsigne des tracs vague-mentovalodes,qui peuvent aussi prendredesformesdefiguresfermesvoisines:llipsodes,rectangle complt par deux demi-cercles, oumme occasionnellement cercleparfait (Figs395, 441, 448). Le plus souvent ces ovalesentourent des animauxisols,soit animaux sauvages, soit animaux domestiques - ce dernier cas est le plus frquent. Parfoisils sont gravs ct d'eux, maisilsleur sontlis de quelque faon. Ils entourent mmequelquefois des hommes en marche. Diverses associations incitent inclure, dans ce groupedes ovales , d'abord des ovales deux compartiments ( la base, ou plus rarement enhaut, un trait droit ou courbe y spare une portion plus troite), et aussi ceux que FrobeniusnommelesIl Radnetze>1 (rticulsenformederoue). Ces rticulssont formsdedeuxcerclesconcentriques avecdesrayonsentreeux. Dansle Wadi Mathendous on voit parexemple deux cercles se recoupant et un Radaetz presque jointif (Fig. 446) : le premier(17) Van A1bada, 1992, p. 29.(18)1993, p. 181.(19) Jelinek, 1985, p. 154.(20)1993, p. 355.390. Pige radiaire actuel.'t'II/Il ",Intrus. PholoViaUel.1 l'"hIlllfilll1!\ ici l'unedes rares.1 HII p'lssihlegroupe prbubalin'It, " \ ' ~ I " O I I S l'ventualit p. 335.t Il l' 1. .-:;.;../".. 0"::.l,ener.e: c::: . .... ;:J, P.J. Uckoed.,Australian Inst. of Aborig. Studies,Canberra, p. 28-32.FORNI G. 1993. L'origine deU'allevamento bovino, dell'aratura e deicarro astangheinAfrica nord-orientale: ricerche per l'fnter-pretazione dell'arte rupestresahariana. In ({ L'arte e l'am-biente... Calegari (1993) (ed.), p. 217-236.FOUCAULT M. 1966. Les mots et les choses. Gallimard, Paris.FOUCAULT M. 1969. L'Archologie du savoir. Gallimard, Paris.FREULON J.-M. 1964. 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InscriptionslihyqucsAmakoll.306Amckni, 35,4H, 173, 1H().IK9, J.22, 193,2tJKAlllj.tllia. JK4Alllj.tuhi. 202, 2M). JJ,I,2M, 'l"KAlllun 215. illAIIIUllr (Uj.), '''lI. IDAtllllUrll.llJl, IDAHlllt MlIq\(lIrOIl. 116.212.30'1. J06. '110. .111All.'lhlli. 2Xn, 2X l, 2X5, 295,2%AntiAtlas, 57.141.341,373,37444nAntilope sphrode, 369,371Antinea,5Aouanrhet, 54, 108, 159,215,234l\ullineght,3H4AOllkcr, 31(4AOllZOlt, 117, 395, 400Apollun garamanliquc, 28,33, 2K3, 323Aqualilhiquc, 25, 36, 1ftArak, 1bJ. 29H, 302Arak:lO, 304, )06Amkuuknlll, 302, )61Araou:llle, 193Arc (:lIIcicnnet), 188Arcclll.:holllll, 300Argnrique,)XOArguub Ezzelllia. 343. ru.372,373Aride Miholucnc, 25, 49,l'XJAride P\)slllulithiquc, 14,4\.124,.l!!il, 172, 181,IH4. 191. 195, 199,233,234.322,410.411,415,430Arklltlll. 113, 143, 216,314.3164)21Arkcll A. j,. 34, 35, 39Arli,311Arlil, 113Arille courlle. v. Urllon dejetArrikinc. 100, 113.224,271,21:\,3122,370,371,414Safiet el Baroud, 344,lli,366Sahaba (Dj.), 46, 407 Sandales , 320, 383, 385Sans (:cBochimans), 59,215,216Saouiet, 360Sara, 318Sayala, 402 Scorpion , 351Sefar (site), 4, 20, 22, 41,58, 74, 78, 106, 107,108,109, 110, 111,123,126,127, 158, 159, 160,184,226,227,229,234,235,238,239,240Sefar-Ozanar (style,groupe) (= BovidienAncien), 110, 125,lli,127,130,150,151,165,lM. 181, m, 224, 229,ll'/,409Selle, 145,200,203,377Sens premier, second,cach, 60, 67, 80, 193,207,212Serirs, II, 13,40,11., 55,407,435Sexuelles (scnes conno-tations), femmesouvertes, ithyphalliques,100,196, 216, 265, 272,J12,333,335,336,339,340, 349, 353, 354, 366,367,373,387Sfissifa (An), 342, 357,368,417Shaheinab, Nolithique deShaheinab, 5, 34, 50,188,407,409Shati (Bassin du), 202, 390Sidi Abd Allah benAhmed,372Sivr (style de), 396Som (Wadi), 34, 368, 400,401Soui,395Sous-Marin,113,314,lli,317,318,322,362Spirales, entrelacs, laby-rinthes, 98, 100, 102,221,266,267,273,300,374, 383, 385, 389, 403Statopygie, 141, 397, 398,401,402SteinpHitze, 40, .1a, 51Structuralisme, 61, 63, 208,215,218,435Structures entoptiques, lliStyle, ll,84, l!.5., .Il.2,94,95,97, 102, 103, 113,114, ill.120, 124, 140,144,194,282,337,406Superpositions, 19,11,73,152,286,371 Supplicis , 378, 379,380,382,383Symbolique (fonction),217,435Tabourets, 141,261,285Tadjelamine, 224, 244Tafassasset, 315Tafilalet, 373, 376Taflamine, 242, 243, illTagalagal, 36, 48, 189Taghtania (Taghit), 347Taguei (Oued, phase), lOS,ill,.lM. 304, 306, 307,309,311,313Tagzoult,293Tahilahi (site), 132, 133,243,lliTata (reg), 279, 323Takddoumatine, 126Takharkouri, Trachori, 124,138,151,165,197,199,233,273, ru, 279, 283,284,285,286,292Takolokouzet, 162, 164,306Talak,306Talefadja, 259Tamadjert,33, 117, 154,224,259,: