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A96 66 e Congrès de la Société nationale franc ¸ aise de médecine interne – 12 au 14 décembre 2012, Nice / La Revue de médecine interne 33S (2012) A90–A198 PTAI est rarement décrit : 29 cas, dont 15 avec l’infliximab et dix avec l’étanercept, associé à une positivité inconstante des AAN (50 %), anti-DNA (15 %) et/ou anticorps anti-plaquettes. L’apparition d’anticorps anti-plaquettes de fac ¸ on transitoire et probablement en réaction à l’adalimumab plaide en faveur d’un PTAI. Les anticorps anti-cardiolipines induits par anti-TNF sont classiquement décrits, cependant, leur traduction clinique sur SPA reste rare : deux cas [1]. La survenue de thrombopénie avec les anticorps monoclonaux comme avec le récepteur soluble plaide pour une toxicité de classe des anti-TNF. Conclusion.– Ce cas et la revue de la littérature suggèrent que la surveillance de la numération formule sanguine est indispensable au cours d’une thérapie anti-TNF afin de dépister une poten- tielle toxicité. En cas de thrombopénie sous anti-TNF, en plus du SAPL, le PTAI est à inclure à la liste des diagnostics différentiels. L’arrêt de l’adalimumab contemporain de la corticothérapie, d’une part, la présence d’anticorps anti-plaquettes et antiphospholipides, d’autre part, ne permettent pas de conclure formellement quant à l’étiologie de la thrombopénie. Du fait du risque d’allergie croisée entre les anti-TNF, cet effet indésirable impose la contre-indication des trois anti-TNF. Référence [1] Ramos-Casals, et al. Best Pract Res Clin Rheumatol 2008;22:847–61. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2012.10.140 CA013 Myélite transverse : étiologies et association aux anticorps antiphospholipides dans une série de 11 cas G. Maalouly a , L. Serhal a , D. Jaafar a , C. Fiani a , D. Chahwan a , L. Abdo a , S. Koussa b , F. Haddad a a Médecine interne, hôpital universitaire Hôtel-Dieu de France, Beyrouth, Liban b Neurologie, hôpital universitaire Hôtel-Dieu de France, Beyrouth, Liban Introduction.– La myélite transverse (MT) est une affection rare. Elle est classifiée en primaire ou secondaire. Elle constitue une complication exceptionnelle du syndrome des anticorps antiphos- pholipides (SAP). Nous rapportons une série de 11 cas de MT afin de décrire les différentes étiologies et de rechercher une association avec la présence des anticorps antiphospholipides (APL). Patients et méthodes.– Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive portant sur tous les cas de MT recensés à partir des archives de l’hôpital entre 1999 et 2012 à la recherche des causes de MT et des résultats des dosages des APL. Résultats.– Onze cas ont été retrouvés dont trois femmes (27 %) et huit hommes (73 %). L’âge des patients varie entre sept et 68 ans avec une moyenne de 38,18 ans. Nous avons retrouvé les étiolo- gies suivantes : Quatre cas étiquetés idiopathiques (36 %) parmi lesquels les APL dosés dans un seul cas sont revenus négatifs, un cas de neurobehc ¸ et (9 %), deux cas de myélites post-infectieuses (18 %) dont un cas de toxocarose et un cas de maladie de Lyme pour lesquels les anticorps anticardiolipine et 2 glycoprotéine 1 sont revenus positifs respectivement, et quatre cas de sclérose en plaques (36 %) chez qui les APL, dosés chez deux des quatre sont revenus positifs pour les anticardiolipines. En total, le dosage des APL a été pratiqué dans cinq cas parmi onze et sont revenus positifs dans quatre cas (80 %). Aucun de ces quatre patients ne présentait de signes évocateurs d’un SAP primaire ou secondaire et il n’existait pas de signes biologiques en faveur d’une maladie de système. Discussion.– La MT constitue un groupe de pathologies d’étiologies diverses : sclérose en plaques, maladies systémiques, myélites infectieuses virales et post-infectieuses, neuromyélites optiques et infarctus spinal. Une revue systématique de la littérature a retrouvé 14 cas de MT associée au SAP entre 1966 et 2010. Une autre étude a rapporté une fréquence de MT dans 4 % des cas ayant des APL ou des SAP. Dans ces deux études, les cas de MT étaient de mau- vais pronostic et nécessitaient un traitement précoce et agressif. Par ailleurs, une entité particulière, « la sclérose en plaques plus », a été décrite. Elle constitue une forme frontière entre une atteinte neurologique centrale liée aux APL, notamment la MT, et une forme évolutive atypique de sclérose en plaques. Enfin, la myélite trans- verse reste idiopathique dans environ 20 % des cas comparée à 36 % dans notre série sachant que les APL ne sont pas dosés chez trois patients (27 %). Conclusion.– Les MT sont d’étiologies variées. L’association avec la présence des APL ou le SAP est assez exceptionnelle. Cependant, il est toujours utile de les rechercher devant une MT pour adapter la conduite à tenir. Pour en savoir plus Rodrigues CE, et al. Semin Arthritis Rheum 2011;40:349–57. Sherer Y, et al. Clin Rheumatol 2002;21:207–10. Pelletier J, et al. Rev Med Interne 2000;21:1104–13. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2012.10.141 CA014 Syndrome des antiphospholipides : une série de 34 cas Z. Aydi , W. Garbouj , B. Ben Dhaou , L. Baili , F. Boussema , L. Rokbani Service médecine interne, hôpital Habib Thameur, Tunis, Tunisie Introduction.– Le syndrome des antiphospholipides (SAPL) se défini par l’association de manifestations thrombotiques (artérielles et/ou veineuses) et/ou de fausses couches spontanées répétées à la pré- sence d’anticorps antiphospholipides (aPL) confirmée plus de trois mois après leur mise en évidence. Le but de notre travail est d’étudier les différentes caractéris- tiques cliniques, biologiques, étiologiques et thérapeutiques des SAPL diagnostiqués selon les critères de Sydney. Patients et méthodes.– Il s’agit d’une étude rétrospective, portant sur 34 cas de SAPL, colligés dans le service de médecine interne de l’hôpital Habib Thameur de Tunis sur une période allant de janvier 2000 à août 2012. Résultats.– Nos patients sont répartis en 31 femmes et trois hommes (sex-ratio = 0,1), d’âge moyen de 41,16 ans [extrêmes de 16 à 72 ans]. Des thromboses artérielles étaient présentes dans 20 cas (accident vasculaire cérébral (cinq cas), thrombose intraventriculaire (un cas), infarctus mésentérique et splénique (un cas), ischémie du membre (un cas), artère centrale de la rétine (un cas), ostéonécrose du genou (un cas) et ischémie myocardique (un cas)). Une embolie pulmonaire a compliqué le tableau de SAPL dans neuf cas. Douze (40 %) patients, ont présenté des thromboses veineuses de différent siège et touchant avec prédilection les membres inférieurs (MI) (dix cas). Les autres intéressaient la veine porte et la veine mésentérique supérieure dans un cas, la veine cave supérieure dans un cas et le sinus sigmoïde et la veine jugulaire interne gauche dans un cas. Les manifestations obstétricales du SAPL ont intéressé 18 femmes avec des fausses couches spontanées à répétition (FCS) dans sept cas, des avortements tardifs dans cinq cas, une mort fœtale in utero (MFIU) dans quatre cas et une malformation fœtale avec mort néonatale dans deux cas. Les aPL étaient présents à un taux significatif et durable chez tous les patients. Les anticardiolipines étaient positifs dans la plupart des cas, les anti2Gp1 dans huit cas et antiprothrombine dans cinq cas. Le SAPL était primaire dans neuf cas et secondaire dans 25 cas. Il était associé à un lupus érythémateux systémique (LES) dans 20 cas, à un Rhupus (LES et polyarthrite rhumatoïde) dans un cas, à un sclérolupus dans un cas, à une sarcoïdose dans un cas, à une maladie de Still dans un cas et à une maladie de Basedow dans un cas.

Myélite transverse : étiologies et association aux anticorps antiphospholipides dans une série de 11 cas

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TAI est rarement décrit : 29 cas, dont 15 avec l’infliximab et dixvec l’étanercept, associé à une positivité inconstante des AAN50 %), anti-DNA (15 %) et/ou anticorps anti-plaquettes. L’apparition’anticorps anti-plaquettes de facon transitoire et probablement enéaction à l’adalimumab plaide en faveur d’un PTAI. Les anticorpsnti-cardiolipines induits par anti-TNF sont classiquement décrits,ependant, leur traduction clinique sur SPA reste rare : deux cas1]. La survenue de thrombopénie avec les anticorps monoclonauxomme avec le récepteur soluble plaide pour une toxicité de classees anti-TNF.onclusion.– Ce cas et la revue de la littérature suggèrent que laurveillance de la numération formule sanguine est indispensableu cours d’une thérapie anti-TNF afin de dépister une poten-ielle toxicité. En cas de thrombopénie sous anti-TNF, en plus duAPL, le PTAI est à inclure à la liste des diagnostics différentiels.’arrêt de l’adalimumab contemporain de la corticothérapie, d’uneart, la présence d’anticorps anti-plaquettes et antiphospholipides,’autre part, ne permettent pas de conclure formellement quant à

’étiologie de la thrombopénie. Du fait du risque d’allergie croiséentre les anti-TNF, cet effet indésirable impose la contre-indicationes trois anti-TNF.éférence

1] Ramos-Casals, et al. Best Pract Res Clin Rheumatol2008;22:847–61.

ttp://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2012.10.140

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Médecine interne, hôpital universitaire Hôtel-Dieu de France,eyrouth, LibanNeurologie, hôpital universitaire Hôtel-Dieu de France, Beyrouth,iban

ntroduction.– La myélite transverse (MT) est une affection rare.lle est classifiée en primaire ou secondaire. Elle constitue uneomplication exceptionnelle du syndrome des anticorps antiphos-holipides (SAP). Nous rapportons une série de 11 cas de MTfin de décrire les différentes étiologies et de rechercher unessociation avec la présence des anticorps antiphospholipidesAPL).atients et méthodes.– Il s’agit d’une étude rétrospective descriptiveortant sur tous les cas de MT recensés à partir des archives de

’hôpital entre 1999 et 2012 à la recherche des causes de MT et desésultats des dosages des APL.ésultats.– Onze cas ont été retrouvés dont trois femmes (27 %) etuit hommes (73 %). L’âge des patients varie entre sept et 68 ansvec une moyenne de 38,18 ans. Nous avons retrouvé les étiolo-ies suivantes : Quatre cas étiquetés idiopathiques (36 %) parmiesquels les APL dosés dans un seul cas sont revenus négatifs, unas de neurobehcet (9 %), deux cas de myélites post-infectieuses18 %) dont un cas de toxocarose et un cas de maladie de Lymeour lesquels les anticorps anticardiolipine et �2 glycoprotéinesont revenus positifs respectivement, et quatre cas de sclérosen plaques (36 %) chez qui les APL, dosés chez deux des quatreont revenus positifs pour les anticardiolipines. En total, le dosagees APL a été pratiqué dans cinq cas parmi onze et sont revenusositifs dans quatre cas (80 %). Aucun de ces quatre patients nerésentait de signes évocateurs d’un SAP primaire ou secondairet il n’existait pas de signes biologiques en faveur d’une maladie deystème.

iscussion.– La MT constitue un groupe de pathologies d’étiologiesiverses : sclérose en plaques, maladies systémiques, myélites

nfectieuses virales et post-infectieuses, neuromyélites optiques etnfarctus spinal. Une revue systématique de la littérature a retrouvé

cembre 2012, Nice / La Revue de médecine interne 33S (2012) A90–A198

14 cas de MT associée au SAP entre 1966 et 2010. Une autre étudea rapporté une fréquence de MT dans 4 % des cas ayant des APLou des SAP. Dans ces deux études, les cas de MT étaient de mau-vais pronostic et nécessitaient un traitement précoce et agressif.Par ailleurs, une entité particulière, « la sclérose en plaques plus »,a été décrite. Elle constitue une forme frontière entre une atteinteneurologique centrale liée aux APL, notamment la MT, et une formeévolutive atypique de sclérose en plaques. Enfin, la myélite trans-verse reste idiopathique dans environ 20 % des cas comparée à 36 %dans notre série sachant que les APL ne sont pas dosés chez troispatients (27 %).Conclusion.– Les MT sont d’étiologies variées. L’association avec laprésence des APL ou le SAP est assez exceptionnelle. Cependant, ilest toujours utile de les rechercher devant une MT pour adapter laconduite à tenir.Pour en savoir plusRodrigues CE, et al. Semin Arthritis Rheum 2011;40:349–57.Sherer Y, et al. Clin Rheumatol 2002;21:207–10.Pelletier J, et al. Rev Med Interne 2000;21:1104–13.

http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2012.10.141

CA014Syndrome des antiphospholipides : une série de34 casZ. Aydi , W. Garbouj , B. Ben Dhaou , L. Baili , F. Boussema ,L. RokbaniService médecine interne, hôpital Habib Thameur, Tunis, Tunisie

Introduction.– Le syndrome des antiphospholipides (SAPL) se définipar l’association de manifestations thrombotiques (artérielles et/ouveineuses) et/ou de fausses couches spontanées répétées à la pré-sence d’anticorps antiphospholipides (aPL) confirmée plus de troismois après leur mise en évidence.Le but de notre travail est d’étudier les différentes caractéris-tiques cliniques, biologiques, étiologiques et thérapeutiques desSAPL diagnostiqués selon les critères de Sydney.Patients et méthodes.– Il s’agit d’une étude rétrospective, portantsur 34 cas de SAPL, colligés dans le service de médecine interne del’hôpital Habib Thameur de Tunis sur une période allant de janvier2000 à août 2012.Résultats.– Nos patients sont répartis en 31 femmes et troishommes (sex-ratio = 0,1), d’âge moyen de 41,16 ans [extrêmesde 16 à 72 ans]. Des thromboses artérielles étaient présentesdans 20 cas (accident vasculaire cérébral (cinq cas), thromboseintraventriculaire (un cas), infarctus mésentérique et splénique(un cas), ischémie du membre (un cas), artère centrale de la rétine(un cas), ostéonécrose du genou (un cas) et ischémie myocardique(un cas)). Une embolie pulmonaire a compliqué le tableau de SAPLdans neuf cas. Douze (40 %) patients, ont présenté des thrombosesveineuses de différent siège et touchant avec prédilection lesmembres inférieurs (MI) (dix cas). Les autres intéressaient la veineporte et la veine mésentérique supérieure dans un cas, la veine cavesupérieure dans un cas et le sinus sigmoïde et la veine jugulaireinterne gauche dans un cas. Les manifestations obstétricales duSAPL ont intéressé 18 femmes avec des fausses couches spontanéesà répétition (FCS) dans sept cas, des avortements tardifs dans cinqcas, une mort fœtale in utero (MFIU) dans quatre cas et unemalformation fœtale avec mort néonatale dans deux cas.Les aPL étaient présents à un taux significatif et durable chez tousles patients. Les anticardiolipines étaient positifs dans la plupartdes cas, les anti�2Gp1 dans huit cas et antiprothrombine dans cinqcas.Le SAPL était primaire dans neuf cas et secondaire dans 25 cas. Ilétait associé à un lupus érythémateux systémique (LES) dans 20 cas,

à un Rhupus (LES et polyarthrite rhumatoïde) dans un cas, à unsclérolupus dans un cas, à une sarcoïdose dans un cas, à une maladiede Still dans un cas et à une maladie de Basedow dans un cas.