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Ministère de la culture et de la communication 3, rue de Valois 75033 Paris Cedex 01 www.culture.fr LA LETTRE D’INFORMATION Ministère de la culture et de la communication N° 115 - mensuel - mars 2004 ISSN 1255 - 6270 Dossier : LA PRIORITÉ LIVRE LE 23 JUIN, LE JEU DE PAUME OUVRE SES PORTES À L’IMAGE ET À LA PHOTOGRAPHIE

N° 115 LA LETTRE et de la communication D’INFORMATION...LETTRE D’INFORMATION MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION 30 janvier 2001 Directeur de la publication : Guillaume

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Page 1: N° 115 LA LETTRE et de la communication D’INFORMATION...LETTRE D’INFORMATION MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION 30 janvier 2001 Directeur de la publication : Guillaume

Ministère de la culture et de la communication

3, rue de Valois75033 Paris Cedex 01

www.culture.fr

LA LET TRED’INFORMATIONMinistère de la cultureet de la communication

N° 115 - mensuel - mars 2004

ISSN 1255 - 6270

Dossier :LA PRIORITÉLIVRE

LE 23 JUIN, LE JEU DEPAUME OUVRESES PORTES À L’IMAGEET À LAPHOTOGRAPHIE

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2/Actualité

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION30 janvier 2001

Directeur de la publication : Guillaume CeruttiDirecteur de la rédaction : Emmanuel FessyRédacteur en chef :Paul-Henri Doro : 01 40 15 83 65Comité de rédaction : Jacques Bordet,Emmanuel Boutier, Marc-Antoine Chaumien,Robert Fohr, Nicole Gasser, Anne Laborde,Martine Lehmans, Vincent Lorenzini, BertrandMaillols.Conception graphique : Jeanne VerdouxMaquettiste : Emmanuel Boutier Impression : PLB CommunicationN° de commission paritaire : 1290 AD, nouvelle série Tirage : 30 000 exemplaires Pour recevoir la lettre d’information :Adresser une demande écrite au DIC, ministère de la culture et de la communication3, rue de Valois, 75033 Paris Cedex 01 Fax : 01 40 15 81 72 internet : http://www. culture. gouv. fr

Dossier

SOMMAIREDossier Page 7La priorité livre

ActualitésPage 4Orsay et Guimet sont devenus des établissements publics

Page 5Le « Printemps des musées » s’enrichit avec « Emmène tesparents aux musées »

Page 6Quatre initiatives pour célébrernotre identité collective

Page 11Un plan pour renforcer l’accueildes artistes étrangers en France

Page 12L’économie du cinéma passée au crible du nouvel Observatoirede la production

Page 13Les lauréats des « Nouveauxalbums des jeunes architectes »

Page 14Nord Pas-de-Calais : le mécénatculturel prend son essor

PortraitPage 16 Serge Eyrolles : un ingénieur au service du livre

Institution vouée à la photographie et à l’image, le nouveauJeu de paume ouvrirases portes le 23 juin. Il inaugurera ainsila nouvelleconfiguration que leministre avait défini en septembre 2002 pour la politiquephotographique duministère de la cultureet de la communication.

Le « Jeu de paume », nouvellestructure dédiée à la photogra-phie et à l’image, dirigée parRégis Durand, sera mise enplace à partir du printemps 2004a indiqué le 30 janvier Jean-Jacques Aillagon.Destinée à devenir, à partir dejanvier 2005, un établissementpublic industriel et commercial,elle aura pour site principal l’ac-tuelle galerie du Jeu de paume,située place de la Concorde, àParis. Elle assurera égalementla programmation des exposi-tions des salles de l’Hôtel deSully, dans le Marais.Ayant vocation à devenir un lieude référence pour la diffusion dela photographie et de l’image,du XIXème siècle à nos jours, elledevra, à ce titre, produire, copro-duire ou accueillir, sur ses deuxsites ou hors ses murs, exposi-tions, cycles de films, débats,activités de recherche, activitéspédagogiques, publications…Sa seconde mission sera d’assu-rer la mise en valeur culturelle(organisation d’expositions) et

commerciale (gestion des droitstirés de leur exploitation) desfonds photographiques ap-partenant à l’État, auparavantconfiés à l’association Patri-moine photographique.Leur conservation, quant àelle, appartiendra toujours à lamédiathèque du patrimoine quisera liée au Jeu de paume parune convention.

Une meilleure coordinationautour de la photographiePlusieurs autres établissementsdu ministère de la culture inter-viennent aujourd’hui dans lechamp de la conservation et desexpositions photographiques :Bibliothèque nationale deFrance, le musée d’Orsay, leCentre Pompidou… Leurs missions ne sont pasremises en question par la créa-tion du Jeu de paume, même sicet établissement aura naturel-lement la possibilité, dans lecadre de prêts, de recourir à leurscollections pour sa program-mation. Mais une meilleure

coordination des activités de cesdifférentes institutions sera re-cherchée avec la réactivation dela commission nationale de laPhotographie, renforcée dans sacomposition et dans ses moyens.Chargée d’attribuer des aidesexceptionnelles pour la mise envaleur du patrimoine photogra-phique, elle a aussi pour missionde coordonner les actions del’État en faveur de la photo-graphie.

UNE NOUVELLE CONFIGURATION POURLe nouveau Jeu de paume ouvrira ses

UNE MISSION DE PRÉFIGURA-TIONAfin de préparer la création dufutur établissement public, demettre en place ses équipes etd’engager sa programmation,une structure de préfigurationsera créée dès le printemps2004. Elle devra notammentassurer, sous l’égide duministère de la culture, lereclassement des personnelsdes associations Jeu de paume,Centre national de laphotographie et Patrimoinephotographique, lesquellescesseront progressivement leuractivité d’ici la fin 2004.

Le Jeu de paume dans le jardin des tuileries © D.R.

A la une : détail de la photographie réaliséepar Guy Bourdin pour la campagne publi-citaire Charles Jourdan, printemps 1978© G.B.

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La programmation du Jeu de paume en 2004

LA POLITIQUE DE LA PHOTOGRAPHIE portes le 23 juin

fascination et crainte de la sourcelumineuse, apparition-dispari-tion, émerveillement et brûluredu regard… seront quelques unsdes thèmes, et quelques unes desoppositions en jeu dans cetteexposition, qui rassembleranotamment des œuvres de ManRay, Ubac, Tabard, Moholy-Nagy, Strömholm, MichelFrançois, Jean-Marc Busta-mante, Stan Douglas, ThierryKuntzel…

Rétrospective Guy BourdinSecond volet de l’inauguration :une présentation de l’œuvre deGuy Bourdin (1928-1991) com-prenant des photographies,polaroïds et des films. Un travailencore à découvrir, et qui aconstitué une véritable révolu-tion dans la photographie demode et la publicité des années

Jean-Jacques Aillagon a souhaitéqu’avant même l’ouverture duJeu de paume, qui aura lieu le23 juin, la nouvelle institutionpuisse rendre hommage auphotographe Helmut Newton,récemment disparu. Les condi-tions et dates de cette mani-festation sont en cours dedéfinition.

Au sujet de la lumière : « Éblouis-sement »Pour l’ouverture l’évènementsera constitué, pour une part,d’une exposition de groupe inti-tulée Eblouissement, compor-tant des œuvres de la fin duXIXème siècle à aujourd’hui, surun thème consubstantiel àl’histoire de la photographie : lalumière. La lumière qui fait exis-ter la photographie, est aussi cequi la menace et la détruit :

L’Hôtel de Sully : l’autre lieu pour la photographieLes galeries de l’Hôtel de Sully présenteront, jusqu’au 20 juin, unerétrospective consacrée à Lee Friedlander (né en 1934), dont lemaître d’oeuvre est l’association Patrimoine Photographique. A par-tir de la fin de l’année 2004, la programmation de ces espaces, désor-mais assurée par le Jeu de paume, fera alterner expositions patrimo-niales (notamment issues des donations faites à l’État) et expositionstransversales, faisant dialoguer œuvres historiques des XIXème et XXème

siècles et créations contemporaines (notamment des commandes)autour de sujets liés au paysage et à l’architecture.

Patrick Everaert, Sans titre, 2001/Tirageunique © Stéphane et Sylvie Corréard, Paris(artiste représenté par la Galerie Aline Vidal,Paris)

60 à 80. A suivre : mi-octobre,L’ombre du temps, occuperatout l’espace du Jeu de Paume.Elle mettra en évidence uneautre histoire de la photogra-phie depuis les années 1890,largement européenne, tournéevers un usage poétique et expé-rimental du document photo-graphique. Elle fera aussidialoguer photographie, vidéoet cinéma, selon trois axesprincipaux : documents ou

Photographie réalisée par Guy Bourdin pour la campagne publicitaire Charles Jourdan, printemps 1978 © G.B.

monuments (d’Atget, WalkerEvans, Cartier-Bresson auxBecher, Valérie Jouve, ThomasRuff ) ; expérimentations surle medium (de Rodtchenko,Moholy-Nagy à Jeff Wall ouJean-Luc Godard) ; splendeuret misère du sujet (ClaudeCahun, Cindy Sherman, RoniHorn, Chris Marker). Parallè-lement à ces manifestations degrande ampleur, des projets plusspécifiques seront présentés dansd’autres salles, dévolues demanière régulière au soutien àla jeune création, françaisenotamment, ou dans certainsespaces intermédiaires (mezza-nines) pour la présentationd’œuvres vidéo. Une aide àla production accompagnerachacun de ces projets.

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Lors de son déplacement à Mar-seille, le 19 février, Jean-JacquesAillagon, a annoncé qu’il confir-mait la proposition du jury, priseà la majorité absolue, de confierla réalisation du futur Muséenational des Civilisations de l’Eu-rope et de la Méditerranée(MUCEM) à l’architecte RudyRicciotti (RCT architecte). Né en1950, celui-ci est l’auteur de plu-sieurs équipements culturels parmilesquels le stadium de Vitrolles etle centre chorégraphique national

d’Aix en Provence en cours de construction. Dialoguant de façon harmonieuse avec le fort Saint Jean et lacathédrale de la Major, le projet de Rudy Ricciotti, s’intégrant dans le projet d’aménage-ment urbain des-siné par Yves Lion, permettra la création d’un nouveau grand équipement public culturel national qui ouvrirases portes au début de l’année 2009. Ce musée sera constitué principalement à partir des collections de l’ac-tuel musée national des Arts et Traditions Populaires (MNATP), situé au Bois de Boulogne, élargies à l’en-semble de l’Europe et de l’espace méditerranéen. Conçu en 1936 par Georges Henri Rivière, ouvert en 1972sur son site parisien, le MNATP a représenté pendant de nombreuses années une référence nationale et inter-nationale des musées de société. Cette nouvelle institution créera un pôle patrimonial et intellectuel consa-cré aux cultures du monde européen et méditerranéen. Composante majeure du programme de la future Citéde la Méditer-ranée, ce nouvel établissement public national, participera au développement de Marseille.

Budget prévisionnel : 144,3 millions d'euros répartis entre l’Etat, la ville de Marseille, le conseil général des Bouches-du-Rhône, le conseilrégional Provence-Alpes-Côte d’Azur et l’Union européenne.

4/Actualité

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONmars 2004

Le statut d’établissement publicrenforcera l’autonomie, la res-ponsabilité et l’indépendancedu musée Guimet et du muséed’Orsay.

Intervenant après celle du muséedu Louvre, en 1992, puis celledu musée et du domaine natio-nal de Versailles, en 1995, latransformation des muséesd'Orsay et des arts asiatiquesGuimet en établissementspublics administratifs constitueune nouvelle étape dans la réor-ganisation des musées natio-naux. La réforme annoncée dèsjuillet 2002 par le ministre de laculture et de la communicationrepose sur trois principes : auto-nomie, responsabilité, et inter-dépendance dans les relationsavec l’État et entre établisse-ments publics, notamment avecla Réunion des musées natio-naux, sous l’arbitrage d'une

tutelle renforcée. Les présidentsdes deux établissements vontdésormais élaborer leur poli-tique, leur stratégie, leur pro-grammation en tenant comptedes grandes priorités définiespar le ministre, notamment dansles domaines de la recherche, del’action territoriale (créationd’antennes par exemple), de l’ac-tion internationale et dans lecadre d’un projet scientifique etculturel d’établissement, l’en-semble étant approuvé par lesconseils d’administration.

De nouvelles ressources finan-cièresLes décrets constitutifs du26 décembre 2003 prévoient queces deux établissements effec-tuent sur leurs ressourcespropres, et à hauteur de 20 %du droit d’entrée dans les col-lections permanentes pour lemusée d’Orsay, les achats de

ORSAY ET GUIMET SONT DEVENUS DES ÉTABLISSEMENTS PUBLICS

biens culturels destinés à enrichirles collections nationales dontils ont la garde. Tous les projetsd’acquisitions, quel que soit leurmontant sont désormais soumisà l’avis d’une commission localepropre à chaque établissement.Au dessus de certains seuils défi-nis par arrêté du 23 janvier 2004,les projets d’acquisition sont enoutre soumis à l’avis du conseilartistique des musées nationaux.Cette réforme statutaire s’ac-compagne de l’affectation descrédits et des emplois de la Réu-nion des musées nationaux cor-respondant aux transferts decompétences aux deux nouveauxétablissements publics.

Les décrets n° 2003-1300 et n° 2003-1301 du 26 décembre 2003 portant respectivement création de l’Etablis-sement public du musée d’Orsay et del’Etablissement public du musée desarts asiatiques Guimet sont parus auJournal Officiel du 30 décembre 2003.

Musées nationaux PRÈS DE 14,5 MILLIONS DE VISITESEN 2003 Au cours de l’année 2003, l’activitédes musées nationaux a suscité prèsde 14,5 millions de visites - dont1,2 million au titre des expositionsprésentées aux Galeries nationalesdu Grand Palais. Ces résultatsimportants traduisent cependantune diminution de la fréquentationglobale, par rapport à l’année 2002,de 4 %. Après deux années mar-quées successivement par les consé-quences des attentats du 11 sep-tembre (-13 % en 2001), puis par unrapide rattrapage (+ 11 % en 2002),l’évolution générale de la fréquen-tation en 2003 paraît déterminéepar trois facteurs principaux :» le ralentissement conjoncturel del’activité économique en Europequi a entraîné une prudence desménages européens quant à leursdépenses consacrées aux loisirs, autourisme et à la culture ;» la faiblesse croissante du dollarface à l’euro qui a contribué àréduire très sensiblement les fluxtouristiques en provenance d’Amé-rique du Nord ;» la guerre en Irak annoncée dès ledébut de l’année avant de débuterau mois de mars et qui a sans doutecontribué à créer un climat générald’anxiété et d’attentisme.Les établissements recevant habi-tuellement une majorité d'étran-gers, notamment américains, ontenregistré une diminution sensiblede leur fréquentation (Picasso : -10 %, Cluny : -13 %, Rodin : -8 %,Orsay : -14 %, Versailles : -5 %,Chagall : -11 %). Parmi ces« grands » établissements, le Louvresemble avoir été relativement épar-gné (- 1 %) grâce à une augmenta-tion de ses visites gratuites (+ 8 %),résultat d’une politique culturellerenouvelée à l’intention des publicsde proximité franciliens, notam-ment jeunes et familiaux.

La façade ouest du projet lauréat de Rudy Ricciotti © D.R.

RUDY RICCIOTTI RÉALISERA LE MUSÉE NATIONAL DES CIVILISATIONSDE L’EUROPE ET DE LA MÉDITERRANÉE

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5/Actualité

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION30 mars 2004

Le « Printemps des musées »,qui aura pour thème « Histoire,histoires » et culminera avec lajournée de gratuité du di-manche 2 mai, sera accom-pagné, cette année, d’une nou-velle initiative : « Emmène tesparents au musée ». Du 2 au31 mai, elle est organisée à l’in-tention des enfants et de leursfamilles.

Journée de gratuité proposée augrand public de proximité, le« Printemps des musées »connaît un succès croissant. Plusde 1 500 musées y ont participéen 2003, dont 950 en France et576 dans 28 autres pays d’Eu-rope… et leur fréquentation aété, ce jour-là, de 2 à 50 foissupérieure à la normale.Placée sous le patronage de Wal-ter Schwimmer, Secrétaire géné-ral du Conseil de l’Europe, lasixième édition du « Printempsdes musées » coïncide avec le50e anniversaire de la Conven-tion culturelle européenne signée

par 48 pays. Elle a pour thème« Histoire, histoires » (de l’évé-nement historique au fait divers)et les musées participant à l’opé-ration rivalisent partout d’ima-gination pour proposer, autourde ce thème, des expositions etdes animations diverses.

« Histoire, histoires »Les manifestations proposées -dont un grand nombre se pour-suivront tout au long du moisde mai - trouvent bien souventleur origine dans les collectionsde l’établissement et nombreuxsont les musées qui attirent l’at-tention sur l’histoire de telle outelle œuvre et sur les péripétiesqui l’ont amené à entrer dansleurs collections. Mais de nom-breuses autres histoires serontaussi évoquées : de celle de lamystérieuse bête du Gévaudanà l’écomusée de la Margeride àRuynes-en-Margeride (Auver-gne) à celle du remorqueur« Jacques » au musée de la Batel-lerie à Conflans-Sainte-Hono-

rine (Ile-de-France), de celled’une famille de mineurs auCentre historique minier deLewarde (Nord-Pas-de-Calais)à celle de la légende de la Villed’Ys au musée départementalbreton de Quimper (Bretagne)ou encore à celle du lancementdes paquebots « Normandie » et« France » à l’Ecomusée deSaint-Nazaire (Pays-de-Loire).

Une nouvelle initiative : « Em-mène tes parents au musée »Le « Printemps des musées » estaccompagné, cette année, parune nouvelle opération, « Em-mène tes parents au musée »,qui a pour objectif de dévelop-per la découverte des musées parles enfants et leurs familles.Organisée en partenariat avecle ministère de la Jeunesse, del’Education nationale et de laRecherche, l’opération s’inscritdans le cadre des actions enfaveur de l’accès des jeunes àtous les domaines de la vie cul-turelle, menées à l’initiative duministre de la culture et de lacommunication.Tout au long de mois d’avril, àtravers toute la France, des ren-contres auront lieu dans un trèsgrand nombre d’écoles élémen-taires, sous l’égide des équipespédagogiques, entre les conser-vateurs, les responsables desmusées (nationaux, territoriauxet associatifs) et les enfants desclasses du CP au CM2. Ceux-ci se verront remettre à cetteoccasion une invitation à serendre au musée, valable pourun enfant et ses parents ou deuxadultes de son choix, du 2 au31 mai. L’occasion, pour lesenfants et leur parents, de rece-

LE « PRINTEMPS DES MUSÉES » S’ENRICHIT AVEC « EMMÈNE TES PARENTS AU MUSÉE »

LE SITE OUVRE DÈS AVRILL’ensemble du programmeeuropéen du « Printemps desmusées » et la liste des établis-sements participant à« Emmène tes parents aumusée » seront disponibles àpartir d’avril sur le siteinternet :printempsdesmusees.culture.fr

ORGANISATEURS ET PARTE-NAIRESLe « Printemps des musées »et « Emmène tes parents aumusée » sont organisés par laministère de la culture et de lacommunication/Direction desmusées de France (DMF) avecle concours de la Réunion desmusées nationaux (RMN) eten liaison, pour la France, avecles Directions régionales desAffaires culturelles (DRAC).Ces deux événements bénéfi-cient du soutien de la BanqueNSMD, groupe ABN AMRO,et de la collaboration deplusieurs partenaires : FranceTélévision qui s’associe pour lapremière fois au « Printempsdes musées », à traversFrance 2, France 3 et France 5,Le Figaro et le Figaroscope,L’Express, France Info, FranceBleu, ainsi que la Fédérationfrançaise des sociétés d’amis demusées (FFSAM).

Conçu par le dessinateur Nicolas Vial, le visuel du « Printemps des musées » 2004 reflète lathématique « Histoire, histoires » et la démarche initiée dans le cadre d ’« Emmène tes parentsau musée ».

Coordination générale de l’opération :Direction des musées de France/Mission de la communication : Robert Fohr : 01 40 15 36 [email protected]

voir un accueil privilégié auxmanifestations organisées dansles musées sur le thème « His-toire, histoires »

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6/Actualité

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONmars 2004

Après l ’annonce par Jean-Jacques Aillagon du lancementde quatre nouvelles initiatives,la Lettre d ’information vous endit plus sur ces opérations quiont un point commun : lacélébration de notre identitécollective et des valeurs detolérance.

En janvier, Jean-Jacques Ailla-gon indiquait que « les périls del ’intolérance, de l ’exclusion et dela haine, nous désignent la res-ponsabilité particulière qui incom-berait à la culture de défendre et de

QUATRE INITIATIVES POUR CÉLÉBRERNOTRE IDENTITÉ COLLECTIVEpromouvoir des valeurs de tolé-rance, de respect des différences, defraternité. Ces valeurs, je souhaiteles inscrire, en 2004, au frontondu ministère de la culture et de lacommunication ».

Valorisation du PanthéonIl devra devenir un véritablemémorial de la France, de sonhistoire et de son peuple. C’estpourquoi le ministre lancera,courant 2004, un projet de valo-risation du monument, pour yfaire vivre l’histoire de Franceet celle de ses grands hommes.Le programme de mise en va-leur sera établi dans les pro-chaines semaines par un groupede travail composé d’historiens,d’architectes et de scénogra-phes. La crypte et la nef serontremises en lumière. Enfin, leprogramme de restauration del’édifice sera achevé. Le drapeaude la République flottera enpermanence sur le fronton del’édifice.

Le « Passeport pour la France »Le ministère de la culture et

de la communication veutpermettre à chaque citoyenatteignant l’âge de la majoritéde disposer d’un nouveaudroit d’accès au patrimoinenational.Pour cela, chaque personneentrant dans l ’année de ses18 ans se verra remettre un« Passeport pour la France »qui lui permettra d’accédergratuitement, une fois dans savie, à chacun des trésors natio-naux que représentent monu-ments nationaux et les mu-sées nationaux. Il représenterace nouveau droit de tirage surce qui appartient à chaquecitoyen. De format de pocheet dans une mise en pageaccessible, ce document con-tiendra la liste de quelque 165sites, monuments et muséesdifférents.Cette opération s’adresse aux800 000 jeunes qui atteignentl’âge de 18 ans chaque année.Dès 2004, le « Passeport » seraremis par Jean-Jacques Ailla-gon à un groupe de jeunescitoyens.

Le « Pique-Nique du 26 août »portera en 2004 sur la fraternitéLe 26 août est la date anni-versaire de la déclaration desdroits de l’homme et du cito-yen. A cette date, dans toutesles communes de France, cha-cun est convié à partager unpique-nique autour des valeursde la République. Le thème dela « fraternité » a été retenupour l’édition 2004. Dans l’en-semble des communes deFrance, les maires sont invitésà organiser et soutenir le« pique-nique » et à mettre àdisposition de tous un sitepublic : jardin, place ou ave-nue exceptionnellement ferméeà la circulation. Dédiée la soli-darité et à la rencontre d’au-trui, cette manifestation où lesarts, la musique et le théâtrede rue auront vocation à par-ticiper, sera aussi la fête dupatrimoine culinaire et desproduits régionaux. A cetteocassion le ministère de la cul-ture et de la communicationouvrira gratuitement les sites etjardins nationaux.

« FRANCE » : HISTOIRE, DIVERSITÉ, COHÉRENCEInaugurée à la fin de l’année 2004 à Reims, cette exposition seraensuite accueillie à Toulon, Le Havre, Annecy, Montauban,Mulhouse et Quimper. Produite par la Réunion des musées natio-naux avec pour commissaire Michel Colardelle, directeur dumusée national des arts et traditions populaires, elle est destinéeà dresser un portrait généreux de la France dans sa diversité, dansla multiplicité de ses enracinements. Des chefs d’œuvres prove-nant de Versailles, du Louvre, d’Orsay, du Musée des arts et tra-ditions populaires et d’autres musées parisiens ou de régionstémoigneront de notre histoire et de ses figures emblématiques,mais également d’un quotidien qui nous a façonné.

TROIS QUESTIONS À MICHEL COLARDELLEQuel est l’objectif poursuivi par cette exposition ? M.C : Avec la mondialisation et l’Europe qui se crée, on s’interroge beau-coup sur ce qu’est une nation. Notre objectif est de faire avancer la

réflexion, en choisissant, bien sûr, non pas un angle fermé, mais un angleau contraire très ouvert, et qui permette de faire sentir, de façon dyna-mique, comment s’est constitué le pays et ce qui, en mettant en valeursa diversité, assure sa cohérence.

Quel sera l’esprit de cette exposition ? M.C. : Nous n’allons pas nous contenter de montrer côte à côte desobjets et des œuvres, mais nous les intégrerons fortement dans desscénographies. Ce que nous souhaitons, c’est proposer une série devoyages dans le temps, dans l’espace, dans les sons, dans les goûts, dansles saveurs… et offrir au total un ensemble qui soit très vivant etsusceptible d’intéresser tout le monde.

Où en êtes-vous actuellement ? M.C. : L’équipe que nous avons constituée - et qui est composée deconservateurs des musées nationaux et puis aussi de conservateurs desvilles qui accueilleront l’exposition - est actuellement en train d’ache-ver la sélection des objets et des œuvres… et nous commençons àtravailler la scénographie et la muséographie.

Le Panthéon mis en lumière lors du transfert descendres d ’Alexandre Dumas © Sophie Dunston

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Soutien à la diffusion du livre et au développement de la

lecture = 167 M€

Soutien à la diversité de la création éditoriale et de sa

diffusion= 45 M€*

Patrimoine écrit et documentaire = 115 M€

Transmission des savoirs et démocratisation de la

culture = 10 M€

* Dont 24 M€ de crédits d'intervention du Centre national du livre

7/Dossier

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONmars 2004

N° 115 - mensuel - mars 2004

Ministère de la cultureet de la communication

Dossier : la priorité - livre

Le livre et l’écrit sont la base de touteculture et leur promotion appelle la mobili-sation de la puissance publique, à l’heureoù des études révèlent que près de 40 % desFrançais ne lisent pas un livre par an. Signedu caractère prioritaire de ce secteur, lesmoyens que le ministère de la culture et dela communication lui consacre s’élèvent en2004 à 337 millions d’euros. En progressionde 3,7 % par rapport à 2003, le budget proprede la direction du livre et de la lecture (DLL,près de 313 millions d’euros) s’affirme commele troisième budget sectoriel du ministère(après le spectacle vivant et le patrimoine).La répartition des crédits que le ministèrealloue au secteur du livre est la suivante :

115 millions d’euros au patrimoine écrit etdocumentaire (fonctionnement de la Biblio-thèque nationale de France, mais aussiactions en faveur du patrimoine écrit enrégion) ; 167 millions d’euros à la diffusiondu livre et au développement de la lectureprincipalement à travers le réseau desbibliothèques territoriales ; 45 millionsd’euros enfin aux actions de soutien à lacréation éditoriale et à sa diffusion par lalibrairie indépendante.

A l’occasion du Salon du livre, ce dossierprésente les trois grandes missions autourdesquelles s’articule la politique en faveurdu livre et de la lecture.

Moyens consacrés au livre et à la lecture en 2004 (DLL et CNL)(données arrondies : 337 millions d’euros)

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8/Dossier

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONmars 2004

Préserver, réguler, stimulerL’action du ministère de la culture et de la communication en faveurdes auteurs et des entreprises d’édition et de librairie prend plu-sieurs formes : notamment la préservation du droit d’auteur (droitde reprographie, droit de prêt en bibliothèque…) et les mesures derégulation du marché (prix unique du livre, mise en place prochained’un médiateur du livre…). Par ailleurs, les aides financières directesaux auteurs, aux traducteurs, aux publications et aux entreprisesd’édition et de librairie contribuent également à la promotion dela diversité de la création éditoriale, de même que les aides auxbibliothèques pour les acquisitions et le soutien aux manifestationslittéraires. En 2004, le montant global de ces aides s’élève à45 millions d’euros.

Veiller aux équilibres économiques du secteurEn 2004, un accent particulier est porté sur l’économie du livre,notamment à travers la contribution au droit de prêt (8 millionsd’euros) destinée aux auteurs et aux éditeurs. Le renforcement desaides accordées aux bibliothèques les aidera à maintenir leur capacitéd’acquisition à la suite de la limitation des rabais instituée par laloi sur le droit de prêt (+ 3 millions d’euros sur deux exercices).

Favoriser l'innovationAu delà de ses interventions traditionnelles, le centre national dulivre élargit ses aides aux éditeurs à la numérisation de leurs fonds.Une réflexion est par ailleurs en cours, en liaison avec le syndicatnational de l’édition, sur les moyens à mettre en œuvre afin degarantir à la petite édition un accès adapté et professionnel à ladistribution.

Une priorité : la librairie indépendanteOutre le renforcement de la loi de 1981 sur le prix unique, l’aide àla librairie indépendante est accrue grâce à la mise en place, au seindu FISAC, d’une enveloppe annuelle d’1 million d’euros pour lescommerces culturels de proximité. Le ministère de la culture consa-crera, pour leur part, plus de 2,5 millions d’euros aux aides directes

1. Soutenir la création, l’édition etla librairie indépendante

LES INTERVENTIONS DU CENTRE NATIONAL DU LIVRE ET SA RÉFORMEEn 2004, les crédits d’intervention du centre national du livre auprofit de l’ensemble des acteurs de la chaîne du livre s’élèveront à24 millions d’euros, dont 3 millions d’euros pour les auteurs, 8 mil-lions d’euros pour les éditeurs, 1 million d’euros pour les libraires,7,5 millions d’euros pour les bibliothèques et 4,5 millions d’eurospour les manifestations littéraires, ces deux dernières formes d’inter-vention représentant des aides indirectes à l’économie du livre.Par ailleurs, le CNL fait actuellement, à la demande de Jean-JacquesAillagon, l’objet d’une réforme visant à améliorer l’impact de sesaides, à en diversifier le champ et à simplifier les procédures dedemande et d’attribution.

DE NOUVELLES AIDES POUR L’ÉDITION SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUEDans le cadre du plan annoncé par le président de la République le25 février, le ministre de la culture et de la communication encoura-gera plus fortement la divulgation de la culture scientifique et tech-nique. En ce qui concerne plus particulièrement l’édition, à côté dela commission sciences et techniques présidée par le professeurGérard Tobelem, le CNL et la Cité des sciences et de l’industrievont ainsi mettre en place, un nouveau fonds - le fonds Jules Verne -doté de 100 000 euros et destiné à inciter les éditeurs à lancer descollections et à publier des titres de qualité destinés à un large publicjeune ou adulte. Les crédits d’achat de livres consentis par le CNLaux bibliothèques seront dynamisés. Les aides aux bibliothèquesuniversitaires seront ouvertes aux livres de 2nd et 3e cycle etinciteront à l’achat de livres de référence en plusieurs exemplaires.Les aides aux bibliothèques territoriales incluront l’achat de livressur la santé ou l’environnement, permettant au grand public de sefamiliariser avec les approches scientifiques. Le taux d’aide du Cnlsera porté à 60 %. Enfin, à la mi-octobre, en lien avec Lire en fêteet La fête de la science sera organisé à la Cité des sciences et del’industrie un grand Salon de l’édition scientifique et technique.

Soutenir le fonctionnement de la Bibliothèque nationale de FranceDans le but de développer les missions de la Bibliothèque nationalede France (BNF) et de consolider ses moyens, le ministère prépareavec l’établissement un contrat d’objectifs et de moyens axé prin-cipalement sur l’amélioration des services aux publics sur place et

2. Le patrimoine écrit des biblio-thèques : une priorité nationale

UNE APPROCHE GLOBALE DU LIVRE

LE SOUTIEN A L’ÉDITION D’ART CONTEMPORAINDepuis 1993, le Centre national des arts plastiques (CNAP) encourage, par un volet d’aides accordées aux éditeurs et auxcritiques d’art, la publication d’ouvrages consacrés à la créationcontemporaine. Ainsi, en 2003, plus de 0,26 millions d’euros ont étéattribués à près de 40 projets dont L’Anthologie de l’art de JochenGerz (Actes Sud) ou Rivages de Harry Gruyaert (Textuel).Le CNAP pratique aussi une politique active de coédition avec plusieurs éditeurs dont Flammarion ou Jacqueline Chambon, pourélargir la diffusion de la connaissance de la création contemporaine.

aux librairies auxquels il convient d’ajouter 4 millions d’euros pourdiminuer le coût du transport du livre vers les DOM.

Favoriser la coopération européenne et l’exportation du livre françaisEnfin, 4,5 millions d’euros sont destinés à soutenir la promotionet l’exportation du livre français à l’étranger et les traductionsde livres français vers des langues étrangères et inversement. Dansce secteur, une priorité est accordée en 2004 à la coopération avecles pays d’Europe centrale et orientale rejoignant l ’Unioneuropéenne, ainsi qu’au développement des échanges entreprofessionnels du livre, français et étrangers.

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9/Dossier

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONmars 2004

Moderniser, diversifier et densifier le réseau de la lecture publiqueAfin d’amplifier le développement des bibliothèques territoriales,l’Etat consacre en 2004 près de 154 millions d’euros afin d’aiderles 3 000 bibliothèques municipales et les 97 bibliothèques dépar-tementales de prêt. Plus de trois cents opérations seront notammentfinancées pour créer ou moderniser des médiathèques dans le cadredu concours particulier de la dotation générale de décentralisation.La BnF, la bibliothèque publique d’information du Centre Pom-pidou et la médiathèque de la Cité des Sciences et de l’Industrierenforceront et concerteront leur action territoriale.

3. Au cœur du développement de lalecture : les bibliothèques et lesmédiathèques publiques

Préserver, enrichir, valoriser le patrimoine écrit en régionLe patrimoine des bibliothèques territoriales représente desgisements de textes et d’images d’une extrême richesse. Il n’estencore ni assez connu, ni assez mis en valeur. C’est pourquoi leministère a engagé un « plan d’action pour le patrimoine écrit »(P.A.P.E.). En 2004, en premier lieu, les DRAC mèneront desétudes afin de recenser et de diagnostiquer l’état physique des collec-tions patrimoniales : 0,24 million d’euros sont prévus à ce titre. Ensecond lieu, la direction du livre et de la lecture a porté à 0,75million d’euros les crédits soutenant l’effort d’acquisition et derestauration des collectivités, en les centrant sur l’aide à des « acquisi-tions patrimoniales d’intérêt national » (A.P.I.N.). Le fonds du patri-moine pourra aussi contribuer à ces acquisitions et à celles destrésors nationaux tant par la Bibliothèque nationale de France quepar certaines bibliothèques municipales.Le plan de numérisation du ministère et diverses actions de coopéra-tion soutiennent de façon régulière la sauvegarde et la valorisation deces collections. A ce titre on peut citer le microfilmage et la numéri-sation des manuscrits médiévaux des bibliothèques territoriales et lamise en ligne de la base « Enluminures », l’informatisation du« Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques deFrance » en collaboration avec la Bibliothèque nationale de France et le ministère de la jeunesse, de l'éducation nationale et de larecherche, l'édition de catalogues de fonds musicaux.

Poursuivre la réalisation de grands équipements, répondre au besoinde proximitéTout en poursuivant son soutien à la modernisation de grands équi-pements de dimension régionale (projets en cours à Angoulême,Clermont-Ferrand, Rouen, Strasbourg, Pau) à la suite du pro-gramme des bibliothèques municipales à vocation régionale lancéen 1992 (ouverture, cette année, de celles de Marseille et deToulouse), le ministère de la culture et de la communication aengagé en 2003 un programme national de développement demédiathèques de proximité dans les zones rurales et les quartiersurbains périphériques, les « Ruches ».

à distance, notamment par la rénovation du site Richelieu, par lasimplification du dépôt légal, par le renforcement et la diversifi-cation de la politique des pôles associés, avec la création d’uneantenne décentralisée en région, par le développement de la biblio-thèque numérique en ligne (Gallica) et du Catalogue collectif deFrance, sans oublier les actions d’enrichissement, de conservation,de valorisation et d’expertise du patrimoine écrit et graphique. En2004 l’établissement perçoit une subvention de 101 millions d’euros(+1,8 %), dont 2,9 millions d’euros au titre de sa mission de coopé-ration nationale et 0,63 million d’euros pour ses acquisitionspatrimoniales.

Le livre, pour tous !Le ministère de la culture et de la communication, en liaison étroiteavec les autres ministères concernés mais aussi des partenaires asso-ciatifs, continue de favoriser l’accès au livre et à la lecture des publicsspécifiques qui ne peuvent utiliser directement les ressources desbibliothèques publiques, comme les personnes placées sous mainde justice, ou les personnes handicapées. En particulier, en 2004,sera créée une structure d’interface entre les ayants droit et lesorganismes spécialisés dans la transcription de livres afin que lespersonnes aveugles puissent bénéficier d’un meilleur accès à la pro-duction éditoriale, dans toute sa richesse et sa diversité, tout enapportant la meilleure sécurité juridique aux ayants droit. Cet orga-nisme facilitera ainsi la mise en œuvre effective de l’exception, aubénéfice des personnes handicapées prévue dans le projet de loi surle droit d’auteur et les droits voisins dans la société de l’information.

Un nouveau programme national : les RuchesCette nouvelle génération d’équipements allie qualité architec-turale, qu’il s’agisse de constructions neuves ou de réhabilitations,qualité de services et diversité des collections. Un soutien renforcéest apporté à l’investissement, et une aide spécifique est consacréeau fonctionnement, pour la qualification des emplois et la consti-tution de collections sur support numérique, par-delà les aidesclassiques du Centre national du livre pour les imprimés. En 2003,15 millions d’euros ont été consacrés au programme des Ruches,et quelque 20 millions d’euros le seront en 2004. Plus d’unecentaine de projets sont répertoriés à ce jour sur l’ensemble duterritoire.

La ruche de Saint-Seurin sur l ’Isle © D.R.

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10/Dossier

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONmars 2004

A l’occasion de l’édition 2004, le ministère de la culture et de la communication démultiplieet reconfigure sa présence au Salon du Livre deParis.

L’édition 2004 du Salon verra le rapprochement des stands desgrands établissements publics « éditeurs » du ministère - la Biblio-thèque nationale de France (BNF), la Réunion des musées natio-naux (RMN), le Centre Pompidou et le Centre des monumentsnationaux (Monum’) - au voisinage du Carré des arts.Un stand mis en œuvre par le Centre national du livre (CNL)accueillera la Direction du livre et de la lecture (DLL) et la Direc-tion des Archives de France (DAF). Il sera axé sur les services auxprofessionnels du livre et les missions de l’État à l’égard du livreet de l’écrit. La salle George Sand, attenante à ce stand, proposeradébats et lectures autour des auteurs chinois, des rencontres pro-fessionnelles, le lancement de « Lire en fête » 2004 en présence despartenaires de la manifestation et accueillera la présentation d’unbilan d’étape de l’enquête de Véronique Le Goaziou, lancée en2003 dans le cadre de « Lire en fête », sur le rapport à la lecturedes jeunes en situation difficile. Par ailleurs, quatre stands de librai-rie, soutenus par le ministère de la culture et de la communication,présenteront des secteurs éditoriaux particuliers :

» Un stand, soutenu par le CNL, sera consacré à l’édition adaptéeaux déficients visuels (braille, gros caractères, édition numérique).Dix-sept éditeurs exposeront leur production : des revues et desouvrages en gros caractères, des albums tactiles ou sonores. L’as-sociation « BrailleNet », qui œuvre pour la promotion d’Internetpour les personnes déficientes visuelles, présentera son serveur« Hélène ». Les maquettes des lauréats du prix Tactus 2003, pre-mier prix européen de l’édition adaptée, financé par l’Unioneuropéenne et le ministère de la culture et de la communication,seront exposées sur le stand.

» L’édition de poésie sera présentée par la librairie « Les cahiers deColette » avec le soutien de la direction régionale des affaires cul-turelles d'Ile-de-France.

» Comme les années précédentes, un espace sera réservé aux édi-teurs de théâtre avec le soutien du ministère de la culture et de lacommunication (centre national du livre et direction de la musique,de la danse, du théâtre et des spectacles).

» Pour la première fois, un stand, tenu par la librairie Tschann,présentera la production de la petite édition d'Ile-de-France, avecle soutien de la direction régionale des affaires culturelles d'Ile-de-France et du CNL.

Le ministère de la culture et de la communication s’investit aussifortement dans l’invitation d’honneur faite aux « Lettres chinoises ».

Le Centre national du livre organise et finance avec le ministèredes affaires étrangères et en partenariat avec les institutions étrangèresconcernées l’accueil de près de quarante écrivains chinois, venantde la République Populaire de Chine, de Hong Kong, de Taiwanet des pays de la diaspora : Pays-Bas, Grande-Bretagne et États-Unis. Ils participeront à un programme de lectures, de tables rondeset de signatures pendant toute la durée du Salon.Le ministère intervient aussi, avec le Syndicat national de l’édition(SNE) et le Bureau international de l’édition française (BIEF),pour favoriser les échanges internationaux entre professionnels. Ilest à l’initiative, avec le SNE et le BIEF, de « l’invitation spéciale »faite à la Pologne, qui permettra, à l’occasion du salon, une séried’échanges et de contacts entre professionnels polonais et français,à quelques semaines de l’entrée de la Pologne dans l’Unioneuropéenne.

SALON DU LIVRE : UN PARTENARIAT DÉMULTIPLIÉ

24e Salon du livre, du 19 au 24 mars, Paris expo, hall 1, porte de Versailles, 75015 Paris, www.salondulivreparis.com

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11/Actualité

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONmars 2004

«Pablo Picasso, Marc Chagall,Eugène Ionesco, Marlène Die-trich avaient choisi la France poury vivre et exercer leur art » arappelé Jean-Jacques Aillagonle 4 février en conseil desministres soulignant que « l ’ac-cueil et la formation dans notrepays d’artistes et de professionnelsde la culture étrangers contribuentau rayonnement international dela France » et illustre aussi « lecombat pour la diversité cultu-relle ». Il a présenté un plan pourrenforcer l ’accueil et la for-mation des artistes et profes-sionnels de la culture étrangers.

25 000 artistes, architectes, écri-vains, techniciens et profession-nels culturels étrangers viventou travaillent aujourd’hui enFrance. Les conditions de leuraccueil vont être améliorées ainsique leur formation.

Améliorer les conditions d’accueilet d’exercice des artistes et desprofessionnels étrangers Une première série de mesuresfacilitera l’entrée des artistes etdes professionnels étrangers etles conditions d’exercice de leuractivité sur notre territoire. Ellesportent sur la signature d’unprotocole entre le ministère desaffaires étrangères et le ministèrede la culture et de la communi-cation, qui permettra aux artisteset professionnels de la cultureinvités par des opérateurs ou desinstitutions culturelles reconnus,de bénéficier d’une attentionfavorable des services consulairespour l’obtention de visas, encontrepartie d’un engagement àrespecter un code de bonneconduite. De plus, l’allègementde la procédure de délivrancedes autorisations temporaires detravail pour les artistes étrangers

sera désormais centrée sur lecontrôle effectif des conditionsd’emploi et de travail.D’autres mesures simplifierontles procédures fiscales et de pro-tection sociale des artistes étran-gers :» l’extension du champ d’appli-cation du guichet unique duspectacle occasionnel : toutes lesprocédures concernant le calculet le versement des chargessociales des artistes sont désor-mais effectuées dans un mêmeservice ;» la possibilité d’affilier à laSécurité sociale française dessalariés détachés par une entre-prise non établie en France estrenforcée. Elle facilite la décla-ration et le versement descotisations sociales pour lesemployeurs étrangers dont lesartistes viennent travailler enFrance ;» la mise en place d’une mis-sion d’inspection afin d’exami-ner les moyens de simplifier lerégime fiscal des artistes étran-gers, dans un souci d’attracti-vité.La simplification des congéspayés et l’unification des règlesde contribution aux différentsdispositifs sociaux vont fairel’objet prochainement d’uneconcertation avec les partenairessociaux ;A partir du 1er mars prochain, lesite culture.gouv.fr permettrad’accéder à un site de rensei-gnements juridiques et admi-nistratifs sur l’accueil des artistesétrangers.Enfin, le gouvernement françaisvient de déposer à Bruxelles unmémorandum sur la place de laculture dans l’Union européennedont l’une des propositions viseà favoriser la mobilité des artisteset les professionnels. L’ouver-

ture aux ressortissants de l’Unioneuropéenne du corps des conser-vateurs du patrimoine, actuel-lement à l’examen, participe decette même volonté.

Accroître l’offre de formationet d’accueil Les programmes de formationinternationale du ministère dela culture et de la communica-tion ont été renforcés et adaptésaux besoins nouveaux de nospays partenaires, avec notam-ment la mise en place de stagessur les industries culturelles etsur les musées. Par ailleurs, enliaison avec les postes diploma-tiques à l’étranger, le ministèrea également développé, en 2003,deux nouveaux programmesd’accueil de longue durée : leprogramme « Profession Cul-ture », en direction des jeunesprofessionnels étrangers accueil-lis dans des établissementspublics culturels, tels que l’Opérade Paris, la Cité des Sciences,la Bibliothèque nationale deFrance, et le programme« Odyssée » qui permet d’ac-cueillir des artistes dans deshauts lieux de notre patrimoinecomme l’Abbaye de Fontevraud,pour participer à des projets cul-turels en liaison avec des artistesfrançais.

UN PLAN POUR RENFORCER L’ACCUEILDES ARTISTES ÉTRANGERS EN FRANCE

LE CENTRE INTERNATIONALD’ACCUEIL S’INSTALLE AU COU-VENT DES RECOLLETS Cet ancien couvent, situé àParis et fondé en 1604 parMarie de Médicis, a été tour àtour une caserne, un hospice,un hôpital, avant que l’État letransforme en un centre d’ac-cueil international pourartistes, chercheurs,intellectuels et universitaires. Ila confié à la Régie immobilièrede la Ville de Paris l’aménage-ment et la gestion de 81 loge-ments meublés et ateliers loge-ments, permettant d’offrir auxartistes et chercheurs depassage à Paris de bonnesconditions de travail pour despériodes d’un mois à deux ans,conformément à la politiqued’ouverture aux créateursétrangers (voir ci-dessus). Prèsde 30 nationalités sont repré-sentées dans ce Centre (Brésil,Italie, Japon, Liban, Pologne,États-Unis, Allemagne, Chine,Espagne…) dans les domainesculturels et scientifiques. LeCentre abrite également laMaison de l'architecture d’Ilede France et une associationd’animation culturelle.

Couvent des Recollets, 150-154, rue du Faubourg Saint-Martin, 75010 Paris

© D.R.

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12/Actualité

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONmars 2004

PublicationLA VIDÉO SOUS TOUTES SES COUTURESLe dernier numéro de CNC info, paruen janvier 2004, dresse un large pano-rama du secteur de la vidéo. Outre lestraditionnels résultats du marché ducinéma en vidéo en 2002, ce document

très complet comprend un article sur le succès comparé des filmsen salles et sur support vidéo et un éclairage sur les investissementspublicitaires de la vidéo, notamment à la télévision. Il contientégalement une synthèse de l’étude sur le contenu des bonus deDVD publiée récemment et un article sur la consommation vidéo,à la fois en termes d’équipement et de support. Enfin, un focus surle marché de la vidéo en Europe complète ce numéro.

CNC info, le dossier du CNC n°289, « spécial vidéo », janvier 2004 est disponibleau CNC, 12 rue de Lübeck, 75784 Paris cedex 16 auprès de la direction de lacommunication du CNC au 01 44 34 36 95

AIDE A L’ÉDITION MULTIMÉDIA 2004 : APPELS À PROJETS Le ministère délégué à l’industrie et le ministère de la culture et dela communication (Centre national de la cinématographie), quicofinancent le Fonds d’aide à l’édition multimédia (FAEM), annon-cent le calendrier de lancement des appels à projets du fonds pour2004. Le FAEM a pour objectif de soutenir la production de conte-nus éditoriaux multimédias interactifs dont la démarche éditoriale,les choix technologiques ou le modèle économique sont particulière-ment innovants. Au titre de ses nouvelles orientations pour 2004, leFAEM apportera un soutien spécifique à la création de trois typesde contenus multimédias :» les jeux vidéo, par des aides à la pré-production, afin de pour-suivre l’action entreprise en 2003 pour redynamiser la création dansles studios : 23 pré-productions ont ainsi été soutenues en 2003. Lesappels à projets 2004 sont dotés d’un budget global de 3 millionsd’euros ;» les contenus éditoriaux en ligne, adaptés aux nouveaux servicesmultimédia de téléphonie mobile, de l’internet à haut débit, de latélévision interactive (par des aides à la maquette et à laproduction) ;» les contenus éditoriaux hors ligne (CDRom, DVDRom), d’ambi-tion internationale, originaux et de qualité (par des aides à lamaquette et à la production).Par ailleurs, le FAEM poursuivra en 2004 ses aides sélectives auxmanifestations de portée nationale ou internationale en relationdirecte avec l’édition multimédia.Les dates limites de dépôt des dossiers pour l’année 2004 sont :Pour les jeux vidéo :5 mars / 3 septembre Pour les contenus éditoriaux en ligne, hors ligne et les manifestations :1er juin / 1er septembre Pour plus d’information : www.cnc.fr (rubrique « Téléchargez vos dossiers /Multimédia / Fonds d'aide à l’édition multimédia ») etwww.telecom.gouv.fr/faem

LES AGENCES EUROPÉENNES ENCHARGE DU CINÉMA SOUHAITENT UNSTATU QUO POUR LES AIDES D’ÉTAT

Les agences européennes en charge du cinéma, dont de le Centrenational de la cinématographie, ont publié, le 11 février, à Berlin,une déclaration commune dans le prolongement de la consultationque la Commission Européenne avait organisée, en janvier dernier,sur la révision des critères d'autorisations des aides d’État au cinéma.Cette déclaration reprend l’unanimité qui s’était dégagée alors enfaveur du statu quo en faveur des règles actuelles.Le 9 janvier, en effet, les agences jugeaient que « les critères de com-patibilité applicables aux systèmes d’aides au cinéma et à l ’audiovisueladoptés par la Commission en septembre 2001 doivent être maintenusen l ’état » jusqu’à « fin 2009 ».La déclaration insiste sur le fait « qu’aucune preuve n’a été apportéeque les mesures de promotion de leurs industries et de leurs cinémato-graphies, mises en place par les Etats membres, empêchent de manièresignificative le bon fonctionnement du marché intérieur ». Au contraire,« les mesures nationales visent de plus en plus à encourager la copro-duction et à favoriser l ’intérêt du public pour les cinématographieseuropéennes non-nationales ».Le texte conteste enfin la vision de la Commission qui méconnaîtles spécificités du secteur audiovisuel, puisque « tenter de limiter lespolitiques nationales à la partie « culturelle » de l ’industrie audiovi-suelle n’a pas dans sens, dans la mesure où les aspects industriel etculturel sont inextricablement liés ».

CinémaL’ÉCONOMIE DU CINÉMA PASSÉE AUCRIBLE DU NOUVEL OBSERVATOIREDE LA PRODUCTION

Jean-Jacques Aillagon a installé, le 3 février, l’observatoire de laproduction cinématographique. Parmi les 11 mesures annoncéespar le ministre de la culture le 30 avril 2003 en faveur du cinéma,figurait la création d’un observatoire d’analyses et de débats régu-liers (deux à trois réunions par an sont prévues) sur l’économie dela production de films en France. Afin de mieux connaître l’éco-nomie du secteur et d’évaluer l’impact des objectifs poursuivis parles différents outils de soutien à la production de films en France.Les membres de l’observatoire sont les syndicats de producteursde cinéma, les chaînes de télévision contribuant au développementde la production cinématographique, les représentants des secteursde la distribution, de l’exploitation et de la vidéo et les principauxsyndicats de salariés de la production.

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LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONmars 2004

Les lauréats de la session 2003-2004 des « Nouveaux albums desjeunes architectes » ont été proclamés par Jean-Jacques Aillagonle 30 janvier. Ils seront présentés en avril prochain, à l’occasion dela cérémonie de remise du nouveau grand prix national de l’archi-tecture qui associera un architecte confirmé à une générationnouvelle.

Pour cette deuxième session des « Nouveaux albums des jeunesarchitectes », dont l’objectif est d’aider les maîtres d’œuvres demoins de 35 ans à accéder à la commande, 186 équipes, soit 290architectes, ont répondu à l’appel à candidature lancé en mai 2003par la direction de l’architecture et du patrimoine. Le jury, co-présidé par Ian Ritchie, architecte britannique, et Ann-José Arlot,directrice adjointe au directeur de l’architecture et du patrimoine,chargée de l’architecture, a réuni treize personnalités parmi les-quelles des acteurs institutionnels, des architectes, des maîtres d’ou-vrage et un représentant de la presse.

Les 14 lauréats :Jérôme de Alzua ArchitectureCécile BrisacColboc-Franzen : Benjamin Colboc et Manuela FranzenColomer-Dumont : Maria Colomer-Betoret et Adrien DumontAtelier Fernandez -Serres : Ivry Serres et Stéphane FernandezKarine HermanLan Architecture : Benoît Jallon et Umberto NapolitanoLlamata+Berthier/LLB Architecture : David Llamata et Charles BerthierPangalos Dugasse : Agissilaos Pangalos et Sylvie DugasseJean-Christophe QuintonRathle & Duron : Julien Rathle et Sébastien DuronTomorrow : Florent Rougemont et Matthieu BrutsaertClément VergélyWonderland.productions : Sébastien Chabbert, Frédéric Guillierme, Jean-MariePouliquen, Alexander Sachse, Arnaud Vailla

NOUVEAUX ALBUMS DES JEUNESARCHITECTES 2004 : LES LAURÉATS

Médias CRÉATION DE LA CHAINE « CORSEMÉDITERRANÉE » PAR SATELLITE

En offrant 17 heures de programmes par jour, dont 3 heuresd’émissions nouvelles, consacrées à la Corse et à la Méditerranée,cette nouvelle chaîne sera, grâce à sa diffusion par satellite, acces-sible à des millions de foyers sur le continent européen. Formidableinstrument de diffusion de l’économie, de l’histoire, de la culturede l’île, la multidiffusion permettra de donner une large place à lalangue corse. Le développement de l’offre régionale est l’un desobjectifs que le ministre avait fixés à France 3 dès le 26 mai 2003,sera l’élément moteur de ce projet qui fait l’objet d’un partenariatavec la collectivité territoriale de Corse. Pour poursuivre cette action,France 3 a accru les moyens consacrés aux régions dans son budget2004 de 6,2 %, soit 19,2 millions d’euros, ce qui se traduira par uneaugmentation du volume horaire régional de 1 900 heures surl’ensemble du territoire national.

TNT : LA CHAÎNE « FESTIVAL » RETENUE PAR LE GOUVERNEMENTLa chaîne « Festival » a été retenue par Jean-Jacques Aillagon surproposition de Marc Tessier, président de France Télévisions, le28 janvier, pour être la chaîne gratuite qui bénéficiera du canalpréempté pour le service public sur la Télévision numériqueterrestre (TNT). « Festival » offrira aux téléspectateurs un éventailde programmes mettant en valeur la création et le patrimoine audio-visuel français. Elle apportera aussi à la production audiovisuellefrançaise et européenne une nouvelle vitrine grâce à sa diffusionsur la Télévision numérique terrestre.

RADIO : POUR UNE MEILLEURE UTILISATION DE LA BANDE FMLa direction du développement des médias (DDM) et le conseilsupérieur de l’audiovisuel (CSA) ont réuni, le 30 janvier, lessyndicats et les groupes radiophoniques afin de recueillir leursobservations sur un projet d’étude relatif à une meilleure utilisationde la bande FM. Cette étude, qui sera conduite par le CSA, avecl’appui de la DDM, examinera les moyens de dégager, par denouvelles méthodes de planification et d’attribution des fréquences,des ressources supplémentaires de diffusion pour les radios de labande FM aujourd’hui saturée. A l’issue de cette concertation, unappel d’offres pour la réalisation de cette étude sera lancé au niveaueuropéen.

Jean-Jacques Aillagon entouré des lauréats des « Nouveaux albums des jeunes architectes »© Luis Alvares / Ministère de la culture et de la communication

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Publication MONUMENTAL SE PENCHE SUR LEPATRIMOINE MARITIMEMonumental, la revue scientifiqueet technique des monuments his-toriques, publiée par les Editionsdu patrimoine, sous l’égide de ladirection de l’architecture et dupatrimoine, vient de consacrer ledossier de son dernier numéro aupatrimoine maritime en France.Si le patrimoine monumentalmaritime a toujours été bien pré-servé, il faudra attendre 1982, soitprès de 150 ans après lespremières protections au titre desmonuments historiques pourenregistrer le classement des pre-miers navires. A lire aussi, la res-tauration du trésor de Conquesou les créations de Dubuffet, laTour aux figures ou la Villa Falbalaet la redécouverte des décorspeints du couvent de la Trinitédes Monts, à Rome.

Monumental, Editions du patrimoine248 pages, 39 euros.

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LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONmars 2004

Expositions REIMS ET « LE GRAND JEU »Jusqu’au 29 mars à ReimsIls se nomment Roger Lecomte,Roger Vailland, Robert Meyrat etRené Daumal. Ils vivent à Reimset fondent en 1924 le Simplisme,

Photographie anonyme, Les Simplistes, col-lection Michel Random © D.R.

Exposition LA CÉRAMIQUE CONTEMPORAINEÀ SÈVRESJusqu’au 5 avril Présentant une trentaine d’œuvresproduites au titre de la commandepublique, la délégation aux artsplastiques - Centre national des artsplastiques et la manufacture natio-nale de Sèvres, rendent compte dela vigueur de la création contem-poraine dans le domaine de la céra-mique. Né d’une rencontre entreplasticiens, designers et artisansd’art, elle associe entre autres lestravaux de Carole Benzaken et del’Atelier Laristan, Hervé di Rosaet l’Atelier Lemaître ou PierreBuraglio et l'Atelier Jakubec. Cescommandes publiques sont inscritesà l’inventaire du FNAC (Fondsnational d’art contemporain).

Musée national de Céramique, Place dela Manufacture, 92310 Sèvres

Eva par François Bouillon/céramiste :atelier Jean-Charles Prolongeau © D.R.

qui deviendra quelques annéesplus tard « Le Grand Jeu », unmouvement d’avant-garde prochedu surréalisme.Présentée au musée des Beaux-Arts et rassemblant plus de 260œuvres et documents, « GrandJeu & surréalisme » met enévidence l’importance artistiqued’un mouvement. L’exposition -qui a été reconnue d’intérêt natio-nal par le ministère de la cultureet de la communication/Directiondes musées de France et bénéficieà ce titre d’une subvention excep-tionnelle de l’État - présentenotamment des œuvres de ArtürHarfaux, Maurice Henry etJoseph Sima.

« Grand Jeu & surréalisme », musée des Beaux-Arts de Reims

LES ÉCOLES DE COMMERCE S’ENGAGENT EN FAVEUR DU MÉCÉNAT Afin de favoriser le mécénat d’entreprise, 25 écoles supérieures decommerce ont proposé à leurs étudiants de réaliser un rapport sur lethème du mécénat culturel. Mesurer son impact et valoriser le dispositiffigurent parmi les objectifs de ces travaux. Dès avril, étudiants et pro-fesseurs seront reçus rue de Valois pour présenter un rapport d’étape.Parmi les thèmes retenus, signalons « les stratégies de rapprochemententre l’entreprise et le milieu culturel », « mécénat culturel et missioncitoyenne de l’entreprise » ou « le mécénat comme stratégie d’implanta-tion territoriale ».

Contact : mission.mécé[email protected]

La désignation de Lillecomme capitale euro-péenne de la culture apermis au Nord Pas deCalais d ’être l ’une desrégions de France où lesentreprises se sont le plusengagées dans le mécénatculturel : l’association LilleHorizon 2004 a eu en effetune démarche forte derecherche de partenariat.Cinq partenaires officielsont accordé chacun plusd’1 million d'euros : SNCF,Accor, EDF, Carrefour etSFR, tandis que treizeentreprises se sont associéesà des projets spécifiques. Le

12 février dernier, la commission « art et culture » du Comité GrandLille a organisé au Studio National des arts contemporains LeFresnoy une conférence sur le « mécénat : dépense ou investis-sement ». La direction régionale des affaires culturelles (DRAC)Nord Pas de Calais, la première à avoir compris les enjeux de laformation dans ce domaine, organise aujourd’hui des formationsrégionales en étroite synergie avec les formations nationales misesen place par la mission mécénat. «Une présentation du dispositif juri-dique et fiscal, au montage et au développement de projets de mécénatculturel explique Richard Martineau son directeur. Son contexte socialincite les entreprises à s’impliquer dans des projets de mécénat de soli-darité. Nous devons créer une dynamique autour du mécénat culturel.Lille capitale européenne de la culture a généré une participation d’en-vergure des entreprises de la région, notamment en terme de soutienfinancier (environ 12 millions d'euros). Cette impulsion doit devenirun réflexe. Dans le cadre de la 2ème saison de Lille 2004, l ’expositionRubens qui se déroulera du 6 mars au 14 juin au Palais des Beaux-Artsde Lille est une belle illustration de mécénat. Cet événement est soutenuà titre principal par trois grands partenaires et douze autres entreprises sesont associées pour amplifier la communication autour de cette exposition ».

Contact : Séverine Huby, correspondante « mécénat » DRAC Nord Pas de Calais Tél. : 03 28 36 61 52 - mél : [email protected]

Mécénat NORD PAS DE CALAIS : LE MÉCÉNATCULTUREL PREND SON ESSOR

« La Descente de Croix » de Rubens © Palais desBeaux Arts de Lille

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15/Actualité

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONmars 2004

MARTINE MARIGEAUD, DIRECTRICE DE L’ADMINISTRATION GÉNÉRALEDiplômée de l’Institut d’études politiques de Paris, Martine Marigeauda été affectée à sa sortie de l’ENA au ministère de l’économie, des financeset du budget. Elle a été successivement, au sein de la direction dubudget, adjoint au chef du bureau « aménagement du territoire, logement,équipement » (1991-1997), chef du bureau « économie, budget et jus-tice » (1997-1999) puis « travail, emploi, formation professionnelle, immi-gration, UNEDIC » (1999-2001) avant d’être nommée en 2001 sous-directeur des budgets des ministres des finances, de la justice, des servicesdu Premier ministre, de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sportset de la culture et communication.

LAURENCE LEVY, CONSEILLÈRE TECHNIQUE CHARGÉE DE LA COMMUNI-CATION ET DE LA PRESSEAncienne élève de l’Ecole supérieure d’études cinématographiques,Laurence Lévy, née en 1962, a été notamment chargée de production ausein de French Production (1986-1993) avant d’être nommée responsablede Brunner (filiale du groupe Airélec) en 1996. Depuis 2000, LaurenceLévy était attachée de presse au Centre Pompidou, chargée des relationspresse et institutionnelles.

FRÉDÉRIC ALADJIDI, CONSEILLER TECHNIQUE CHARGÉ DES QUESTIONSJURIDIQUE Né en 1974, Frédéric Aladjidi rejoint le Conseil d’État à sa sortie del’ENA où il est successivement auditeur (2000-2003) puis maître desrequêtes (2003). Il est nommé parallèlement à la mission juridique deConseil d’État auprès du ministre des affaires sociales, de la Santé et dela ville.

FRANÇOIS BELFORT, CHARGÉ DE MISSIONNé le 7 janvier 1960, François Belfort contribue à l’organisation et à la pro-duction de spectacles durant les années 80 puis d’événements privés etpublics dans les années 90 dont la commémoration de Valmy en 1989, letransfert au Panthéon de Monge, Condorcet et l’abbé Grégoire en 1989,de Pierre et Marie Curie en 1995. Il produit le spectacle du passage àl’an 2000 sur les Champs-Elysées, le 31 décembre 1999, pour la Mis-sion 2000 en France. Chargé de mission pour le ministère de la culture etde la communication pour le transfert des cendres d’Alexandre Dumas auPanthéon en 2002, il a occupé les fonctions de directeur de la productionau Centre Pompidou de 2000 à fin 2003.

PAUL DEVAUTOUR DIRECTEUR DE L’ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE D’ARTDE BOURGESNé en 1958, Paul Devautour, artiste, agrégé d’arts plastiques et professeurtitulaire des écoles nationales d’art, était jusqu’à présent enseignant àl’Ecole supérieure des Beaux-Arts de Marseille. Il a aussi enseigné les artsplastiques à l’université de Paris I et de Paris VIII, à la Villa Arson (Nice),à New-York et à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Pariscomme professeur invité. Parallèlement à sa pratique pédagogique, PaulDevautour, qui a abandonné toute production artistique personnelle depuis1985, poursuit aux côtés de Yoon Ja Choi son activité d’« opérateur en art »pour promouvoir les artistes. Paul Devautour devra notamment pour-suivre la transformation de l’école de Bourges en établissement public.

NOMINATIONS

Réalisée par le Studio Apeloig,l’affiche de la Semaine de la languefrançaise, qui se tiendra du 13 au20 mars, met en valeur 10 motschoisis par des auteurs franco-phones : amertume, bouline, brousse,déambuler, espérance, far fadet,lumière, ombellifère, tactile ettataouiner (Voir Lettre d ’infor-mation n° 112). « Orange » étant,cette année, partenaire de laSemaine, un concours sur ces10 mots est lancé du 8 au 14 marsauprès des utilisateurs de mini-messages. Le but ? Partir à ladécouverte progressive des 10

mots. Le 18 mars, le jury sélectionnera les vainqueurs.Par ailleurs, du 13 au 20 mars, de nombreux événements serontorganisés : remise du Prix Raymond Devos de la langue françaisele 17 mars ; émission de télévision « Les Trophées de la languefrançaise », animée par Bernard Pivot et enregistrée en public à laCité des sciences et de l’industrie le 15 mars (diffusion sur France3 et TV5 pendant la Semaine) ; une grande soirée de lectures avecdes poètes francophones à Paris et une journée d’hommage àAhmadou Kourouma à Lyon… La Cité des sciences et de l’in-dustrie propose un programme d’animations (ateliers d’écriture,jeux, rencontres…) pour tous les publics, l’artiste québécois MarcLincourt expose les 10 mots revisités picturalement dans une galerieparisienne et le Centre national de l’Espace met en place des acti-vités autour des 10 mots de la Semaine dans plusieurs planétariumsen France et à l’étranger. Enfin, dans chaque région, des ateliersd’écriture, des concours, des expositions, des conférences sont ouvertsau public tout au long de la Semaine qui a pour thème « le français,une langue qui rapproche ».

Le programme de la Semaine de la langue française et de la francophonie estdisponible sur le site internet www.dglflf.culture.gouv.fr.Pour obtenir le « Livret des dix mots » et pour plus d’informations : 01 40 15 36 98

LE NOUVEAU CONSEIL SUPÉRIEUR DE LA LANGUE FRANÇAISE A ÉTÉINSTALLÉ LE 10 FÉVRIERLe conseil supérieur de la langue française (CSLF) a été installé dans sacomposition renouvelée par Jean-Jacques Aillagon le 10 février. Instituéle 2 juin 1989, le CSLF est un organe de réflexion et de proposition,qui conseille les pouvoirs publics et oriente leur action dans lesdomaines relatifs « à l'usage, à l'aménagement, à l ’enrichissement, à la pro-motion et à la diffusion de la langue française en France et hors de France età la politique à l ’égard des langues étrangères ». Il comprend 25 membres,outre les membres de droit, et exerce son mandat pour une durée dequatre ans. Le Premier ministre, jusqu’à ce jour président en titre duconseil, a décidé son rattachement au ministère de la culture et de lacommunication. Un décret sera prochainement adopté à cette fin.Les membres du nouveau CSLF ont été nommés par décret du11 septembre 2003. Yves Berger en a été nommé vice-président.Il s’agit du quatrième mandat de cet organisme.

SEMAINE DE LA LANGUE FRANÇAISEET DE LA FRANCOPHONIELe français, une langue qui rapproche

© Studio Apeloig

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16/Portrait

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONmars 2004

Président du Syndicatnational de l’édition,Serge Eyrolles a toujours « défenduavec passion » lesdifférents métiers de la chaîne du livre. Au moment où vas’ouvrir le Salon dulivre, nous retraçonsl’itinéraire de celui qui a été de toutes lesbatailles de l’édition,du droit de prêt auphotocopillage.

Serge Eyrolles a « toujours eu lesouci de défendre les autres ». C’estplus fort que lui. Cette vocationl’a conduit, après des étudesd’ingénieur dans la secteur destravaux publics, au Syndicatnational de l ’édition (SNE).Mais comment arrive-t-on dansle monde feutré et parisien del’édition quand rien ne vous yprédispose ? Grâce à une his-toire familiale : son grand-pèrea l’idée d’éditer lui-même lescours polycopiés de l’Ecole destravaux publics qu’il a fondée…Le début d’une aventure. En1979, Serge Eyrolles reprend leflambeau en tant que directeurdes éditions du même nom, spé-cialisées dans les livres tech-niques. Ce qui l’amène à s’inté-resser aux activités du SNE, oùil « milite » et devient trésorier,puis président, en 1992. Uneimportante figure de proue l’ac-compagne dans son parcours :« son ami » Jérôme Lindon,décédé en 2001, le très exigeant

directeur des Editions deMinuit, qui « a toujours su meconseiller », est notammentl’ardent défenseur de la loi surle prix unique du livre. Il sauraconserver de ce dernier l’espritcombatif placé au service del’intérêt général. « Je pense avoirle sens de l ’intérêt collectif,précise-t-il, et c’est ainsi que jedéfends avec passion nos métierset nos produits ».

Les chantiers pour l’avenirSon 5ème mandat de présidentdu SNE se terminera en 2005.Après avoir défendu avecpugnacité le point de vue de laprofession dans plusieurs dos-siers phares, notamment surcelui du droit de prêt et sur celuide la publicité pour le livre à latélévision, comment voit-ill’avenir pour le monde de l’é-dition ? « Aujourd’hui, souligne-t-il, nousdevons nous battre pour continuerà défendre le droit de prêt avec lamise en place de SOFIA (société degestion collective associant à paritééditeurs et auteurs) » qui compteprésenter sa candidature pour lacollecte et la répartition de cedroit. Mais ce n’est pas le seulsujet à l’ordre du jour. Dans lalongue énumération de dossiersqui sont sur son bureau,beaucoup concernent des sujetsqui ont déjà été défrichés. Cetteapproche pragmatique des dos-siers caractérise sa démarche :avancer pas à pas, sans brûler lesétapes. « Il faut faire en sorte quela loi sur le prix unique du livresoit une référence en Europe aumoment de son élargissement afinde préserver notre formidableréseau de librairies » . Il insisteaussi sur la défense de la

« petite » édition « bien désarméeface aux structures industrielles dedistribution » ainsi qu’au respectde « délais minimums » avantl’ouverture de la publicité pourle livre à la télévision sur leréseau des chaînes hertziennes :« il faut d ’abord mesurer sonimpact sur les chaînes thématiquescâblées ». Concernant le livre àl’école, il tient à faire appliquerla loi de 1995 sur le photoco-pillage « à l ’école primaire ». Ilinsiste aussi sur la place qui doitêtre celle du livre scolaire : uneplace centrale. Mais son souci vaégalement d’une juste délimi-tation des espaces respectifs« entre les éditeurs publics et leséditeurs privés » notamment enmatière de « livres d ’art et d ’é-dition juridique » jusqu’à la luttecontre l’illettrisme.

La Chine, invitée du Salon du livreAujourd’hui, alors que doits’ouvrir le 24e Salon du livre,organisé par le Syndicat nationalde l’édition, qui se tiendra du19 au 24 mars, il attend plus de« 220 000 visiteurs » pour venirdécouvrir la vitrine de l’éditionfrançaise. Cette année, les let-tres chinoises sont l ’invitéd’honneur. « L’occasion, préciseSerge Eyrolles, de faire décou-vrir des auteurs inconnus ouméconnus » venus d’une culturequi allie une très forte et trèsriche tradition littéraire à unenouvelle génération de jeunesauteurs foisonnante.

Syndicat national de l’édition115, boulevard Saint-Germain 75006 Paris

SERGE EYROLLES : UN INGÉNIEUR AU SERVICE DU LIVRE

SERGE EYROLLES EN 4 DATES

1979 : devient directeur des Editions Eyrolles

1992 : devient président du Syndicat national de l’édition

2003 : entame son 5ème

mandat à la tête de la SNE

2004 : la Chine, invitéed’honneur au Salon du livre

Serge Eyrolles © D.R.