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BULLETIN TRIMESTRIEL DE L’A.S.B.L. PATRIMOINE INDUSTRIEL WALLONIE-BRUXELLES Publié avec l’aide de la Communauté Française N° 61 JANVIER-MARS 2005 Belgique/België P.P.-P.B. 4020 Liège 2 9/180

N° 61 - Patrimoine Industrielpatrimoineindustriel.be/public/files/publications/bulletins/piwb/... · vent et à eau de Wallonie. Si grimper sur le haut d'un terril pour découvrir

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BULLETIN TRIMESTRIEL DE L’A.S.B.L.PATRIMOINE INDUSTRIEL WALLONIE-BRUXELLESPublié avec l’aide de la Communauté Française

N° 61JANVIER-MARS 2005

Belgique/BelgiëP.P.-P.B.

4020 Liège 29/180

J'espère que ce premier numérode l'année 2005 vous trouveratous en bonne santé et des pro-jets plein la tête. Plus prosaïque-ment, je souhaite pour notreassociation de voir le problèmedu secrétariat se résoudre rapide-ment! Appel est lancé au candi-dat!

Un colloque consacré à 30 ansd'archéologie industrielle enFrance organisé par le CILAC(association française qui s'oc-cupe entre autres d'archéologieindustrielle) s'est tenu au Creu-sot en septembre dernier. C'estce que nous apprend la revue LesEchos du Patrimoine publiée par lesAmis de l'Unesco dans sonnuméro 106 d'octobre-novem-bre-décembre 2004 : l'excellenterelation qu'elle en donne serapubliée (avec son accord) dansun prochain bulletin.

J'y relève que la question desdépôts d'archives industrielles aété évoquée. Dommage quenous n'ayons pas été informés dece colloque : nos archivistesauraient pu montrer ce qui se faitdepuis des années en Wallonie etplus généralement en Belgique!

En naviguant (en “surfant”devrais-je dire en “franglais”pour être “in”) sur la large toilemondiale (en anglais : worldwide web, en abrégé www) j'ai eule plaisir de parcourir les sitesInternet www.terrils.be etusers.skynet.be/moulins quiintéressent les membres dePIWB.

Sur le premier, il est question dela Transterrilienne, itinéraire derandonnées à travers la Chaînewallonne des Terrils. Un articlelui est consacré dans ce bulletin.

Le second site présente “LesAmis des Moulins (Wallonie-Bruxelles) asbl” et nous emmènedécouvrir et visiter les moulins àvent et à eau de Wallonie.

Si grimper sur le haut d'un terrilpour découvrir un paysage gran-diose n'est peut-être pas le fortde certains d'entre nous, partir àla découverte de quelques mou-lins à eau en fonctionnementpourrait faire l'objet d'une excur-sion des membres de PIWB etde SIWE réunis.

A propos d'excursion, je vousinforme de la mise sur pied,pour le 17 septembre prochain,du projet de visite des ascenseursfuniculaire et hydrauliques ducanal du Centre à Strépy, à Thieuet à Bracquegnies. Une croisièreen bateau-mouche, avec repasfroid à bord, nous permettra demonter et descendre avec le nou-vel ascenseur funiculaire géant,de naviguer ensuite sur le vieuxcanal, et de monter par le véné-rable ascenseur hydraulique n°4jusqu'au n°3 où nous visiteronsla splendide salle des machines.Confirmation vous parviendrapar la voie du prochain bulletin.

Grâce à la vigilance de MonsieurBonnet, ingénieur des Mines etadministrateur du SAICOM, lesarchives du charbonnage du“Roton et d'Aiseau-Presles réu-nis” qui se trouvaient à Farcien-nes viennent d'être sauvées,comme l'avaient été il y a 20 anscelles des charbonnages d'Hen-sies-Pommeroeul par celui qui yavait fini sa carrière.

Vous avez reçu le bulletin doubleportant les numéros 59 et 60 : j'aieu grand plaisir à le lire et l'aitrouvé fort bien tourné, dans lalignée des bulletins précédents.La rubrique “Publications” parBruno Guidolin, documentalisteau CLADIC renoue avec unetradition quelque peu oubliée(faute de correspondants, sansdoute!) heureusement amélioréepar les illustrations et l'indicationdes prix des ouvrages. Merci auxnouveaux rédacteurs adjoints, etbon vent!

Sur la couverture, la photo de ladémolition d'un site industrielaussi prestigieux que les hauts-fourneaux des anciennes usinesBoël qui ont marqué, un siècledurant, le paysage de La Lou-vière, confirme la devise des“décideurs” : du passé, faisonstable rase! Maintenant, vue del'autoroute de Wallonie, lasilhouette de cette localitéretourne dans l'anonymat desvilles sans témoins de leur passé.Seuls émergent encore les pylô-nes supportant l'éclairage dustade du Dieu “foutebale”…Heureusement qu'à deux pas delà subsistent les magnifiquesascenseurs hydrauliques (classésPatrimoine Mondial de l'Unesco)qu'un membre fondateur dePIWB s'est acharné à sauverdans les années 80 : Jean-PierreGaillez mérite toute notre recon-naissance!

Bruno VAN MOL,Président

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EDITORIAL

Illustration de couverture : la centrale électriquede Péronnes durant le bombardement du pre-mier mai 1944 (coll. Ecomusée régional duCentre)

La SA Ressaix, Leval, Péronnes,Ste-Aldegonde et Houssu trouveson origine dans la société de Res-saix fondée en 1857. Ces char-bonnages ont connu un essorimportant grâce à Evence Cop-pée1 qui les acquiert en 1886. Ilrachète la société de Ressaix ainsique les charbonnages de Péron-nes, constitués en 1856 et dis-souts en 1882, pour former lasociété anonyme citée plus haut.

Coppée est l’inventeur d’un nou-veau système de fours à coke etd’exploitation des sous-produits.Grâce aux bénéfices engendréspar l’innovation technologique,l’entreprise poursuit son déve-loppement. D’autres conces-sions autour de Ressaix sontachetées. Toutes ces nouvellesacquisitions possèdent un maté-riel performant2. La société estréputée en Wallonie pour la qua-lité et le rendement de ses foursà coke.

A la fin des années 20, les diri-geants de la SA Ressaix, Leval,Péronnes, Ste-Aldegonde etHoussu exploitent une nouvelleopportunité en s’attaquant à unsecteur en pleine expansion :l’électricité. Le marché connaîtune phase de restructuration enraison de l’extension des systè-mes régionaux et du problèmeposé par le transport de l’énergiesur de longues distances3. Cer-tains charbonnages, qui peuventassumer ces investissements,réussissent à développer des ins-tallations qui s’insèrent dans lesréseaux de distribution d’électri-cité4. L’origine de notre réseauélectrique actuel réside principa-lement dans la volonté de cer-tains industriels de fournirl’énergie nécessaire à leurs activi-tés5. Les Charbonnages de Res-saix s’inscrivent dans cette opti-que par la construction de laCentrale n°I en 1934 à Péronnes.Deux groupes de 10 MW et unde 30 MW sont installés. Dès sacréation, la Centrale électriqueest affiliée à l’Union des Centra-

les électriques du Hainaut. Lesavantages sont nombreux pourla société. L’indépendanceaccrue vis-à-vis des distributeursd’électricité, la possibilité d’avoirune ressource financière supplé-mentaire ainsi que la volontéd’augmenter la consommationdes charbons de qualité infé-rieure expliquent les investisse-ments consentis.

Durant la deuxième guerre mon-diale, les centrales électriquessont l’une des cibles privilégiéesdes bombardements alliés. Dansla nuit du 2 mai 1944, la centralede Péronnes est bombardée. Lesdégâts sont plus impression-nants qu’importants. La machi-nerie souffre peu de cette atta-que mais les vitres en façade,notamment, sont complètementdétruites6.

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ETUDELa centrale électrique de Péronnes : fleuron de lasociété Coppée

La centrale électrique de Péronnes-lez-Binche(photo Robert Willame, coll. Ecomusée régio-nal du Centre)

Le dossier introduit auprès duMinistère des dommages deguerre met un certain temps àaboutir. L’entièreté de la sommeversée vers 1952 ne sera pasdirectement réinvestie. Une par-tie de celle-ci est utilisée pourfinaliser l’achat d’une unité de 30MW destinée à couvrir lesbesoins sans cesse croissant duréseau7. Au milieu des années 50,la Société Evence Coppée et Cie,toujours majoritaire dans la SARessaix, Leval, Péronnes, Ste-Aldegonde et Houssu, est enpleine restructuration. En raisondu déclin de l’industrie charbon-nière, les dirigeants souhaitentdiversifier leurs activités. En1957, les différents départe-ments techniques sont réunis(fours-lavoirs, la DEGESOPA8

ainsi que les services de vente dematériel industriel rattachés à ladivision Fours-Lavoirs) en uneseule entreprise : la sociétéd’Etude et de constructionEvence Coppee SA (E.C.E.C.).

Une des premières réalisationsde la société est la conception denouvelles installations pour lacentrale électrique de Péronnes.Elle décide d’établir, avec l’appuifinancier de la CECA, une unitéde 115 MW.

Le lavoir, qui fait aujourd’huil’objet de projets de réhabilita-tion, est construit durant lamême période avec l’aide duplan Marshall.

Pour utiliser le charbon d’unemanière optimale, il faut envisa-ger la construction d’une unitémoderne capable de produirel’énergie à des conditions aussiavantageuses que les autres uni-tés en construction en Belgiqueà cette époque. Les caractéristi-ques du cycle thermique sontchoisies de façon à obtenir uneconsommation de charbon trèsréduite. Les installations pren-nent la dénomination Centralen°II. Le secteur est très lucratif

et les profits importants pour lesproducteurs d’électricité. Denombreuses voix se font d’ail-leurs entendre pour critiquer leprix élevé de l’électricité alorsque les autres secteurs industrielsconnaissent une récession. Afinde remédier à cette situation, laFGTB préconisera la nationali-sation du secteur9.

Dans le bassin borain, les char-bonnages du Borinage réalisent àla même période des installa-tions similaires. Ils créent à Bau-dour une centrale composéed’un groupe de la même puis-sance que celui qui sera installé àPéronnes10.

Les travaux débutent à la fin del’année 1956. L’unité fonctionnegrâce à une chaudière Stein etRoubaix construite par Cocke-rill. Les ingénieurs de la SociétéEvence Coppée se félicitent de laqualité de leur réalisation et sou-ligne sa faible consommation(2.325 Kcal) qui permet d’ali-menter les Charbonnages duCentre mais aussi et surtout defournir à l’Union des CentralesElectriques du Hainaut l’énergienécessaire aux industries de larégion.

En 1947, La Société EvenceCoppée décide de scinder laCentrale électrique et le char-bonnage en créant la sociétéanonyme de la centrale électri-que de Péronnes. Cette décisionpermet d’assurer la pérennité dela centrale qui survivra à la fer-meture de la SA Ressaix, Leval,Péronnes, Ste-Aldegonde etHoussu qui avait été intégrée à laSA Charbonnages du Centre11.

A la création de la société, lescharbonnages de Ressaix sontmajoritaires. Rapidement,INTERCOM augmentera saparticipation. Dès la cessationdes activités du charbonnage, lacentrale est entièrement rachetéepar INTERCOM pour être inté-

grée dans l’entité Baudour-Péronnes. En 1993, la centraleavait produit 20.373 GWH ettotalisait 221.295 heures de ser-vice12.

Actuellement, l’ancienne cen-trale n’est plus en activité et unepartie des bâtiments a été reven-due à l’entreprise de construc-tion WANTY13. La tour de refroi-dissement a été détruite, commela majorité des installations,connaissant un sort similaire à lacentrale de Baudour.

Monsieur B. Van Mol avaitappris l’existence d’un fondsd’archives conservé dans cettecentrale et contacta l’Ecomuséerégional du Centre. Une partiedes documents avait malheureu-sement disparu car la personneresponsable du site s’était sépa-rée de ceux qui lui semblaientinutiles. En raison de la perte deceux-ci, la période allant de 1960à 1993 reste assez floue. Desquestions comme l’évolution dela centrale après la Table rondede 1955 sont sans réponse. Unerecherche plus approfondie àpartir d’archives d’INTERCOMou la collecte de témoignagesoraux permettrait d’y répondre.Cela démontre encore l’impor-tance de veiller au sort réservéaux archives lors de la fermetured’entreprises ou de la destruc-tion de bâtiments industriels.

En mai 2003, le fonds a été verséà l’Ecomusée et est inventoriédepuis peu. Plus de trois mètrescourants d’archives attendent leschercheurs qui s’intéressent àl’histoire de l’énergie. De nom-breux dossiers relatifs aux instal-lations techniques y sont conser-vés et fournissent desinformations sur le fonctionne-ment de toutes les centrales dece type.

Guénaël VANDE VIJVER,Archiviste à l’Ecomusée

régional du Centre

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Bibliographie sommaire

BERTIN, E., Evence Coppée III :1882-1945, Alleur, 1991.

DAGANT, A. et VANDENDRIES-SCHE, F., Charbonnages dans le Cen-tre, La Louvière, Cercle d’histoireet de folklore Henri Guillemin,1996.

DEJOLLIER, R., Charbonnages enWallonie : 1345-1984, Bouge,Erasme, 1988.

DUBOIS, L., Lafarge – Coppée :150 ans d’industrie, Paris, Belfond,1988 (Histoire et vie des entre-prises).

ECOMUSÉE RÉGIONAL DU CEN-TRE, Fonds Centrale électrique dePéronnes, dossier D 79 et G 96.

KURGAN-VAN HENTENRYK, G. ,“Le patronat de l’électricité enBelgique: 1895-1945” dans Stra-tégies, gestion, Management : les com-pagnies électriques et leurs patron :Actes du 12e colloque de l’Associationpour l’Histoire de l’Electricité enFrance les 3, 4 et 5 février 1999,Paris, Fondation Electricité deFrance, 2001.

KURGAN-VAN HENTENRYK, G.,Cent ans de distribution d’électricité enBelgique, Electricité, n°185, décem-bre 1987, p. 3-10.

L’électricité en réseau, Paris, Victoi-res Editions, 2004 (Annales his-toriques de l’électricité ; n°2).

MICHOT, H., Généalogie de lafamille Coppée : des sillons hennuyersà l'empire industriel, Haine-Saint-Pierre, Cercle d’histoire et defolklore Henri Guillemin, 1984.

PAQUET, P., CANNELLA, A.-F.,WARZEE-LAMMERTYN, G., Lepatrimoine industriel de Wallonie,Namur, Editions du Perron,1994.

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1 Evence-Narcisse Coppée (1851-1925) est le fils d’Evence-Dieudonné Coppée. En 1872, il obtient le diplôme d’ingénieur des arts et manufacture,du génie civil et des mines à l’Université Catholique de Louvain. Il développera l’activité charbonnage mais est à l’initiative des secteurs agro-chimi-que et bio-chimique des Coppée. Pour plus d’informations voir G. KURGAN, S. JAUMAIN, V. MONTENS, Le Dictionnaire des Patrons en Belgique avec laparticipation de J. Puissant et J.-J. Heirwegh, Bruxelles, De Boeck, 1996, p. 122.2 A. DAGANT et F. VANDENDRIESSCHE, Charbonnages dans le Centre, La Louvière, Cercle d’histoire et de folklore Henri Guillemin, 1996, p. 20.3 G. KURGAN-VAN HENTENRYK, Dominique BARJOT, Les réseaux humains dans l’industrie électrique européenne dans L’électricité en réseau, Paris, VictoiresEditions, 2004, p. 73-74.4 Ibidem, p. 74.5 Les autres initiateurs des constructions de centrale électrique sont les villes et communes.6 ECOMUSÉE RÉGIONAL DU CENTRE, fonds centrale électrique de Péronnes, dossier D 79.7 G. KURGAN-VAN HENTENRYK, Le patronat de l’électricité en Belgique : 1895-1945 dans Stratégies, gestion, Management : les compagnies électriques et leurs patron :Actes du 12ième colloque de l’Association pour l’Histoire de l’Electricité en France les 3,4 et 5 février 1999, Paris, Fondation Electricité de France, 2001, p. 55.8 Département des entreprises générales pour les sociétés patronnées.9 G. KURGAN-VAN HENTENRYK, Cent ans de distribution d’électricité en Belgique, Electricité, n°185, décembre 1987, p. 8. Ces revendications aboutiront àla fameuse Table ronde de 1955 et la conclusion d’une convention qui aura pour effet l’abaissement et l’unification du prix de l’électricité. UnComité de contrôle fut également instauré pour fixer les prix de l’énergie.10 Le 24 février 1960, le groupe est mis en parallèle sur le réseau belge d’interconnexion.11 La société anonyme des charbonnages du Centre est en réalité un regroupement d’anciennes fosses ou sociétés dont Mariemont-Bascoup, LaLouvière Sars-Longchamps et l’Ancienne SA Ressaix, Leval, Péronnes, Ste-Aldegonde et Houssu. A l’exception du plus ancien charbonnage dubassin, celui du Bois-du-Luc fondé en 1685, toutes les sociétés charbonnières qui y vivotaient encore au début des années 60 s’y retrouvaient.12 ECOMUSÉE RÉGIONAL DU CENTRE, fonds centrale électrique de Péronnes, Dossier G 96.13 Une partie des terrains reste la propriété d’ELIA, gestionnaire du réseau haute tension en Belgique.

La centrale de Péronnes-lez-Binche durant lebombardement du premier mai 1944 (coll.Ecomusée régional du Centre)

(Pour la 1ère partie de cet arti-cle voir le bulletin du PIWBn°59-60, p. 8-12.)

SUITE DU RAPPORT DE LA COM-MISSION D’EXPERTS POUR

L’EXAMEN DU PROJET DE

CANAL LOUVAIN-LIÈGE

En retour de ces denrées quifont partie approximative denotre consommation habituelle,on charge ici sur les villes mariti-mes qui nous avoisinent, par lemoyen de nos grands chemins, 7à 8 millions de livres pesant encloux, 50 mille mousquets, fusilsde chasse, armes de Guinée oude Maragnon1, des milliardspesant de charbon de terre ou dehouille, de la chaux, des pierresmeulières, des pierres de chaus-sée, et 25 à 30 mille pièces deserge qui s’expédient vers la Hol-lande et la Belgique, et font par-tie de nos exportations; 12 à 13cent milliers d’alun sous formede cristal de roche s’écoulantdans les départements de l’inté-rieur pour servir à la hongroierie2

et aux manufactures en laine, etdonner de la tenue et de la viva-cité aux couleurs. L’ensemble detous ces objets, auxquels on

pourrait ajouter une série d’au-tres, tels que les papeteries, lestoiles à imprimer, les ouvragesd’acier et de fer de Herstal, lafabrique de fourchettes, épéron-nerie, la platinerie de Theux, lesouvrages de Spa, nos fers entôle, les verreries, les houblons,les bières, etc. prouve de plus enplus à quel point peut s’éleverl’industrie dans un pays si favo-risé par la situation.

C’est bien l’occasion, citoyenscollègues, de vous parler aussi dece bourg si renommé par leconcours des étrangers qui yabordoient de tous les points del’Europe, et qui dans des tempsde tranquillité doit nécessaire-ment seconder l’écoulement detant d’industries; Spa ne resterapas longtemps encore négligé3, ildoit décider la bienveillance dugouvernement en faveur dudépartement dont il fait partie;ses eaux minérales si générale-ment, si avantageusementconnues, s’exportent dans toutesles parties de l’Europe.

Il résulte donc que le départe-ment de l’Ourte, si intéressantpar la richesse de son territoire,

doit être encore considéré parrapport au commerce qui distin-gue Liège entre toutes les com-munes qui l’environnent; cettevérité doit être généralementsentie par tous ceux quiconnoissent la multitude et l’acti-vité de ses relations commercia-les; nous désirons, citoyens collè-gues, que le gouvernementaccueille notre opinion, et fixe lepoint de Liège pour jonction à laMeuse du canal dont il est ques-tion; c’est l’unique moyen derendre à cette ville, jadis floris-sante, la splendeur qu’elle s’étaitacquise par son commerce etson industrie.

Il nous reste actuellement à vousentretenir des renseignementsque nous avons pu nous procu-rer sur les moyens d’exécution.

Pour parvenir à nous donner uneconnoissance suffisante sur lesprojets qui avaient pu être pré-sentés dans les temps aux étatsde Liège4, votre commission achargé un de ses membres des’adresser en son nom au Préfetdu département pour être auto-risé à disposer des cartes, plans,ou projets existants tant dans sesbureaux qu’aux archives publi-ques, pour en tirer tout ce quipourrait servir à lui donner quel-ques renseignements sur le pro-jet; le Préfet a bien voulu accueil-lir la demande qui lui en a étéfaite, et de suite a autorisé lesemployés de ses bureaux et desarchives à nous remettre, sousrécépissé, toutes les pièces quileur seroient demandées; nousavons obtenu au moyen de cesrecherches, aux bureaux de lapréfecture, un projet du citoyenJoeffroy, médecin, avec un plande canal de Malines par Haalen,Diest, Hasselt, et Tongres, avecjonction à la Meuse par Glond surVisé, et aux archives, diverses

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ETUDE Joindre la Meuse à l’Escaut : un projet liégeois de1801 - deuxième partie

Orientation du canal Louvain-Liège en 1801 par rapport aux voies navigables actuelles

cartes et plans du cours duDémer, depuis Diest jusqu’àHasselt, du nivellement de seseaux, des coupes et profils dedifférentes coupures, et desréparations qui y ont été faites endivers temps par les états deLiège; ces pièces sont intéressan-tes et peuvent servir d’indica-teurs dans le cas où l’on choisi-rait ce point de passage pour lecanal projeté.

Mais, ne trouvant pas à nousprocurer le plan dont parle lerédacteur de la lettre qui nous estsoumise, nous avons pris, cha-cun de notre côté, des informa-tions particulières, et nous noussommes entourés de citoyensqui, par leurs emplois et leursanciens rapports avec les ci-devant états, pouvaient nousdonner à cet égard quelqueséclaircissements; il résulte évi-demment de nos informationsréunies, que le chancelier Crum-pipen est venu à Liège en 1784, ilétait chargé de la part des étatsde Brabant de proposer un traitéde commerce entre ce pays et laBelgique; on y entrevit des avan-tages réciproques, on en accueil-lit donc l’ouverture.

M. de Crumpipen insinua desuite qu’un canal de communica-tion de Louvain à la Meuse parLiège, était d’un avantage incal-culable pour les deux états :l’aperçu de cette utilité récipro-que étoit évident; les petitscomme les grands états nerevoient alors qu’amélioration decommerce; la proposition futdonc mûrement examinée.

Liège jugea d’abord que ladépense de cette construction separtegeoit à peu près entre lesdeux territoires, qu’il n’y avoitd’extraordinaire que de rappro-cher nos hauteurs au niveau de laMeuse; notre ignorance enhydraulique chercha à s’éclairer;les états de Liège avaient pourl’heure à leur service l’ingénieur

Thomassin5, l’un des professeursen mathématiques de l’école deMézière. Il fut chargé d’examinerce point prétendu difficultueux;cet homme qui avait la directionde nos chaussées connaissaitparfaitement nos environs, ils’occupa d’abord à faire le nivel-lement du Geer et de la Meuse,et fixa la conjonction du canal àla tangente du quai Léonard quiest au nord de notre commune.

Il paroît constant qu’il a dirigécette ligne en traversant lesTawes, cette partie où finit le fau-bourg de Vivegnis, pour, de là,suivre l’évasement qui se pré-sente naturellement sur ce pointjusqu’à la Meuse; il a dû remettrele plan de son travail à ses com-mettants les états de Liège, quine tirant par malheur aucunavantage particulier de la prospé-rité du commerce, n’en ont pasassez senti l’utilité, sans doute,puisqu’ils en ont ajourné l’exécu-tion, malgré les sollicitationspressantes et souvent réitéréesdu gouvernement des Pays-Bas.

Nous avions tout lieu d’espérerque nous retrouverions la copiede ce plan chez le citoyen Tho-massin, professeur actuel denotre école centrale; mais nousignorons par quelle fatalité notreespoir se trouve déçu; il nous aassuré qu’il n’avait en sa puis-

sance aucune indication de cetravail, et malgré toutes les pro-babilités que nous avons recueil-lies sur son existence, nous noustrouvons privés de ces rensei-gnements précieux, sur lesquelsnous avions compté, et qui nouseussent été singulièrement utilespour prouver avec évidence lapossibilité de l’exécution du pro-jet dont il est questionaujourd’hui.

Le désir de voir réaliser un jource travail digne du peuple fran-çais, et de coopérer par nos fai-bles moyens à son exécution,nous a déterminé enfin à pren-dre tous les renseignements quise sont trouvés à notre portée;nous avons consulté à cet effetles ingénieurs de ce départementsur les motifs de préférence de lajonction du canal à Liège (motifsqu’ils ont partagés avec nous) etsur les moyens possibles d’exé-cution les plus faciles et les pluséconomiques.

Le citoyen Donop, que nousavons consulté d’abord, s’estarrêté de préférence à suivre laligne la plus courte depuis Lou-vain jusqu’à Liège, en côtoyantautant que possible le grand che-min jusque sur nos hauteurs, etprenant la route de Tongresautant que les évasements invi-tassent à suivre cette direction; il

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Roue hydraulique à l’ancien “maka” (marteau) de Chaudfontaine (18e siècle)(cliché Musée d’Armesde Liège)

proposoit en conséquence defaire un nivellement partieldepuis Louvain jusqu’à Tongres,et de Tongres à Liège, pourconnaître la hauteur respectivedes eaux des différentes rivièreset ruisseaux qui peuvent se ren-contrer sur les différents points àtraverser, ses motifs étaient, qu’ilest de principe dans lesconstructions de canaux de pré-férer autant qu’il est possible laligne la plus courte pour parve-nir au point déterminé; qu’ensuivant la direction du grandchemin, nivelé en partie lors desa construction, il n’y auroit quequatorze lieues au plus du canalde Louvain à Liège, tandis qu’ensuivant le point de Diest et Has-selt, il s’en trouveroit au moinsseize : que le grand chemin étantlongé par le canal à l’instar decelui de Malines à Louvain,pourroit servir en tout temps àdécharger les bateaux de comes-tibles, ou de marchandises que lagelée ou tout autre événementimprévu arrêteroit dans leurnavigation; que cependant, lapossibilité de l’exécution parcette voie quoique probable, nepouvoit être déclarée possiblequ’autant qu’on eut procédé aunivellement proposé, et qu’oneut reconnu sur les lieux la routequ’il étoit à propos de suivre,autant que les montagnes qui s’ytrouvent n’obligeroient pas à desdétours trop considérables, oune présenteroient pas des diffi-cultés insurmontables.

Le citoyen Lejeune, ingénieur enchef, qui, sur une simple invita-tion de notre part, a bien vouluaussi communiquer avec nous

sur le même objet, n’a pas par-tagé l’opinion du citoyen Donop,sur les moyens d’exécution ducanal projeté; cet honnêtecitoyen nous a paru vouloir sui-vre de préférence la route que lanature semble avoir tracée par lecours des rivières de la Dyle, duDémer, de la Gete, du Geer, etc.Quoique l’espace à parcourir deLouvain à Haelen et Diest, Has-selt et Tongres jusqu’à Liège, soitpeut-être un huitième plus longque la voie directe, cela ne doitpoint empêcher, suivant lecitoyen Lejeune, de suivre cettedirection, qui ne paroît pas à lapremière vue présenter autant dedifficultés que la première, puis-que partie des rivières qui doi-vent alimenter le canal proposéont déjà été nivelées à différentesépoques, et sont reconnues dansun point d’élévation favorable auservice qu’on en attend; sesmotifs sont, qu’un canal peutavoir une double utilité, l’une defaciliter le transport des mar-chandises sur toute son étendue,l’autre d’animer le commerce,l’industrie, et l’agriculture danstous les pays qu’il traverse par lenouveau débouché qu’il présenteà leurs productions, et parl’exemple que le passage conti-nuel des marchandises offre auxyeux de tous les riverains6; ilobserve que le grand chemin deLouvain à Liège est un moyensuffisant de communication d’unpoint à l’autre, et qu’en suivant ladirection de Diest et Hasselt, onen ouvre un second extrême-ment intéressant pour les paysqu’il va parcourir; il soutientenfin que le plan d’un canal quidétourne de la ligne droite et qui

répand ainsi ses avantages sur ungrand nombre de points, doitobtenir la préférence quand cesdétours, en créant des communi-cations nouvelles, n’augmententpas infiniment les frais deconstruction, et surtout, neralentissent pas trop les trans-ports des marchandises.

Votre commission, en joignant àces principes généraux quelquesconsidérations politiques, croitdevoir ajouter, qu’en suivant ladirection à laquelle le citoyenLejeune semble vouloir donnerla préférence, on se ménage leconcours très actif des habitantsde Diest, Hasselt et Tongres, quidéjà, depuis longtemps, ont faitdes démarches infructueuses,pour obtenir, (même à leursfrais) sous remboursement, l’éta-blissement du canal dont il estquestion aujourd’hui : Hasselt,surtout, a employé à cet effet lessollicitations les plus vives et lesplus pressantes; en 1775 leshabitants firent la proposition aumagistrat de Malines, deconstruire à leurs propres frais lapartie de canal, depuis le pointoù commence le pays de Liègejusqu’à leur ville; pourvu queceux de Malines rendissent leDémer navigable jusqu’à cetendroit, et que par l’intercessiondu gouvernement autrichien,l’octroi nécessaire leur fûtaccordé par les états de Liège.

(À SUIVRE)

Claude GAIER,Directeur du Musée d’Armes de Liège

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1 Les auteurs font ici la distinction, classique à l’époque, entre les armes militaires (mousquets), d’une part, les fusils de chasse, d’autre part, et enfinles armes de traite, de basse qualité, destinées à l’Afrique via les côtes de Guinée et à l’Amérique du Sud via l’embouchure de l’Amazone.2 Hongroierie : préparation spéciale des cuirs avec de l’alun et du sel.3 Spa, qui connut une grande vogue auprès de l’aristocratie durant l’Ancien Régime, chercha, après la Révolution, à retrouver le succès d’antan.4 Il s’agit du projet dont question au début de la lettre de Louis Gasquy, reproduite en tête de ce mémoire.5 Claude Louis Thomassin (1742-1785) devint ingénieur en chef des Ponts et Chaussées de la principauté de Liège en 1775. Il ne doit pas êtreconfondu avec son fils Louis François (1768-1825), surtout connu aujourd’hui pour les deux remarquables recueils statistiques du pays de Liègequ’il compila sous le régime français puis hollandais.6 On trouve les mêmes arguments en faveur du développement de la Campine dans les considérations qui justifièrent le creusement du Canal Albertde 1930 à 1939.

Un colloque organisé par le CILAC(Comité d’Information et de Liaisonpour l’Archéologie, l’étude et la miseen valeur du Patrimoine Industriel[Français]) s’est tenu au Creusot enseptembre dernier.

Voici la relation qu’en donne YvesRobert, conseiller scientifique, dans letrimestriel Les Nouvelles du Patri-moine publié par l’Association desAmis de l’Unesco1.

“C'est sous ce titre que s'est tenuau Creusot en Bourgogne unimportant colloque consacré aupatrimoine industriel dans lecontexte français.

Un événement qui durant quatrejours prit la forme d'échangesinstructifs, d'un bilan formateuret de réflexions prospectives.

Cette manifestation fut proposéepar le CILAC. En tant qu'asso-ciation nationale française, leCILAC œuvre depuis 1978 dansce domaine passionnant à l'inter-face entre l'histoire, la techniqueet l'économie.

En France, comme le rappelè-rent plusieurs orateurs, la notionde patrimoine industriel émergealors d'un colloque organisé auCreusot en 1977. Cette formula-tion d'un nouveau conceptnaquit de la volonté de s'écarterde l'expression d'archéologieindustrielle apparue vers 1955 enGrande-Bretagne dans lecontexte des mouvements asso-ciatifs.

Cette formule quelque peu pro-vocatrice d'une archéologie duprésent fut considérée par lesmilieux universitaires en Francecomme trop restrictive.

Ainsi, à cette notion renvoyant àun cadre méthodologique d'in-tervention sur les vestiges del'industrie, fut substitué unconcept global d'héritage cultu-rel : le patrimoine industriel.

Cependant, il fallut attendre lemilieu des années 1980 pour quel'expression se généralise. En1985, fut créée au sein de laCommission supérieure desMonuments historiques une sec-tion spéciale consacrée au patri-moine technique et industriel.

Alors que le premier édificeindustriel protégé officiellementen France (l'ancienne halle desgrues au Riaux - Le Creusot) lefut en 1975, aujourd'hui, l'Hexa-gone compte près de 800 monu-ments de l'industrie faisant l'ob-jet d'une protection légale.

Au fil des années, la stratégie deconservation et d'étude du passéindustriel connut une évolutionsensible.

Les conférenciers notèrentnotamment qu'à une premièreapproche centrée sur les édificesa succédé une stratégie pluralisted'intervention percevant les ves-tiges à travers un cadre globald'analyse territoriale intégrantl'héritage industriel dans uncontexte géographique, urbanis-tique, architectural, historique etaussi social et économique.Dénotant de cette nouvelle pers-pective d'analyse, fut cité l'exem-ple d'une étude anthropologiquesur le bassin minier du NordPas-de-Calais.

S'ensuivit une réflexion sur lanotion d'identité. Quels sont leséléments qui fondent l'identitéd'un territoire industriel ? Laréponse n'est pas aisée.

Certains ont formulé l'hypothèsequ'il s'agirait d'une question desentiment d'appartenance à undistrict industriel.

Quoi qu'il en soit, la personnalitéd'un territoire industriel n'est pasréductible à la somme de sesinfrastructures (canaux, ponts,laminoirs...).

La notion géographique plusglobale de milieu perçu à traversles échanges économiques,sociaux, techniques et culturelsqu’il induit paraît mieux apte àrendre compte de la nature d'unterritoire industriel. De fait, lepatrimoine industriel peut êtreassocié à l'idée d'une mémoirepartagée, plus collective, quecelle qui adhère au patrimoineplus ‘classique’ composé par l'ar-chitecture civile (hôtels de maî-tre, châteaux...).

Aujourd'hui, le concept de patri-moine industriel est quasi insé-parable de la notion de friche,qui évoque presque immédiate-ment un paysage déserté, oublié,sans statut très défini où dominela silhouette rouillée de quelquesgrands objets architecturauxdans un silence contrastant avecl'idée habituelle d'une industrieen pleine activité : des monumentsfroids qui ont pris la place desmachines chaudes, selon les motsde Jean-Louis Tornatore2. Laréhabilitation de ces friches estdésormais au centre de tous lesdébats et particulièrement dansles zones périurbaines.

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REPORTAGETrente ans d’archéologie industrielle [en France]

Cet enjeu correspond d'ailleursau premier choix de recherchedes étudiants inscrits dans lesécoles françaises du paysagecomme l'ENSP à Versailles.

Après l'époque pionnière dedécouverte du patrimoine indus-triel dominée par un sentimentaffectif vis-à-vis de ces vestiges,il s'agit maintenant pour tous dedépasser cette approche iconi-que des ruines industrielles pourengager ces lambeaux de pay-sage dans une gestion durable duterritoire passant par une nou-velle programmation des sites.

Comme le suggéra l'architecteAlexandre Chemetoff, la philo-sophie à suivre est celle du projetenvisagé comme art de la transforma-tion!

L'heure est au concept de recy-clage, qui prend, en Francecomme ailleurs, surtout la voied'une re-programmation cultu-relle des friches.

Néanmoins, Freddy Joris, admi-nistrateur de l'Institut du Patri-moine Wallon, brossa un pano-rama de la politique patrimonialedu sud de la Belgique montrantque de plus en plus fréquem-ment d'autres pistes sont explo-rées et concrétisées. Il fut entreautres fait écho du cas remarqua-ble du lavoir de Péronnes prèsde Binche, qui sera prochaine-ment reconverti en bureaux,logements et centre d'archives.

Animant cette table ronde parti-culièrement intéressante sur lethème de la réhabilitation, plu-sieurs responsables de projetsprésentèrent leurs réalisations,tels les architectes Patrick Bou-chain, Eric Castaldi, AlexandreChemetoff et Philippe Robertqui nous firent notamment voya-ger à Roubaix, Brest et Nantes.

D’autres orateurs mirent l'accentsur la nécessité de favoriser laformation de chercheurs et degestionnaires de projets enmatière de patrimoine industriel.

Il est vrai que le patrimoineindustriel, qui fut à l'époque despionniers de la protection de cethéritage culturel essentiellementaux mains de mouvements asso-ciatifs (le temps des militants),est aujourd’hui de plus en plusrevendiqué comme terrain d'étu-des par les universités (le tempsdes chercheurs).

La question des dépôts d'archi-ves et notamment celle de lamémoire des entreprises retintégalement l'attention.

Il fut évoqué la nécessité de sen-sibiliser les industries à la préser-vation de leurs archives en délé-guant la conservation de cesdernières à des centres spéciali-sés. Supports obligés au travaildes historiens, les archives indus-trielles sont encore de nos jourstrop fréquemment abandonnéeset détruites par des responsablesd'entreprises qui, répondant àdes besoins immédiats d'entre-posage, se séparent d'unemémoire souvent essentielle à laconnaissance du monde du tra-vail.

Centres d'archives (dont des‘matériauthèques’...), pôles derecherches, musées, laboratoiresde conservation et centres deformation sont autant de lieuxde connaissance et de vulgarisa-tion du patrimoine industrielqu'il s'agit de promouvoir.

A ce titre, il faut signaler la possi-bilité de suivre – non loin de laBelgique – un Master en patri-moine industriel scientifique ettechnique (ouvert notammentaux historiens et géographes)dispensé par l'Université d'Ar-tois à Arras3.

Le colloque se termina par uneexposition présentant une séried'initiatives en matière de patri-moine industriel en Francecomme à l'étranger qui permit aupublic de découvrir des écomu-sées, des monuments remarqua-bles, de prendre connaissance dela politique de telle ou tellerégion, de connaître l'existencede diverses publications ou derechercher des formations cen-trées sur ces questions.

Parmi d'autres, il fut présenté lesréalisations d'un programme‘Culture 2000’ de l'Union euro-péenne qui concerna notam-ment la ville de Roubaix touteproche de la Belgique et qui s'estsingularisée par une exception-nelle stratégie de reconversionde son patrimoine industriel :pour ceux qui ne connaissentpas la Condition publique transfor-mée en manufacture culturelle(salle de spectacles, librairie, res-taurant...) et les anciennes usinestextiles de Motte-Bossut accueil-lant désormais 80 magasins spé-cialisés en fins de série, uneexcursion à Roubaix s'impose!”

Le PIWB n’a pas été informé de cecolloque : notre association qui apourtant 20 ans d’existence se doit defaire un gros effort pour être reconnueà l’étranger (et en Belgique aussi…).Voilà un beau défi à relever!

Bruno VAN MOL,Président

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1 Dans son numéro 106 d’octobre-novem-bre-décembre 2004, pages 6 et 7 (reproduiteavec l’autorisation de l’éditeur).2 Auteur de Beau comme un haut-fourneau, dansL’Homme. Revue française d’Anthropologie, Paris,n°170 avril-juin 2004, p. 79-116.3 Adresse : 9, rue du Temple, BP 665, 62030Arras, Tél. 00 33 321 60 38 18.

Le 21 septembre 2004 l'ASBLRangers a inauguré officielle-ment le balisage de la Transter-rilienne. Cet itinéraire de ran-données traverse la chaîneformée par les terrils wallonsd'ouest en est, de Bernissart(frontière française) à Blegny(Plateau de Herve) sur 212 kmreliant la chaîne boraine à lachaîne liégeoise, en passant parcelles du Centre et caroloré-gienne.

Cette chaîne de collines artifi-cielles (la seule qui ne soit pasd’origine tectonique…) compte1200 terrils en tout : 340majeurs (terrils de plus grandetaille datant d'après la révolutionindustrielle) et 860 mineurs (ter-rils de plus petite taille datantgénéralement d'avant la révolu-tion industrielle).

Outre leur intérêt pour l'histoiredes charbonnages (les plusanciens remontant au 12e siècle),

les terrils abritent aujourd'huides microclimats et des paysagesextrêmement diversifiés et richesainsi qu’une flore et une faunespécifiques.

L'ASBL Espace Terrils est crééeen 2004 et donne le nom de“Chaîne des Terrils” à la réalitéphysique regroupant la totalitédes terrils wallons. Elle crée lesite Internet www.terrils.be,organise le “Week-end des Amisdes Terrils” chaque année le der-

nier week-end de juin et entre-prend le balisage de la “Transter-rilienne”, en collaboration avecla Ferme des Castors ASBL(d’Aiseau) et Cape JeunesseASBL.

Aujourd'hui, le défi posé par leprojet de la Chaîne des Terrilsest relevé par Espace TerrilsASBL, en collaboration avectoutes les autorités publiqueswallonnes et belges, les représen-tants de la culture et du patri-

moine miniers, les musées de lamine, les marais d'Harchies, lessites du Grand-Hornu, du PASS,du Bois-du-Luc, du Bois-du-Cazier, de Blégny-Trembleur, etla société civile dans son ensem-ble.

Le remarquable site Internetprésente l’itinéraire par étape etvous livre les informations prin-cipales sur plus de 120 terrilsmajeurs en sol minier, avec unefiche terril (itinéraires, traversées,

localisation et extraits de cartesIGN réduites au 1/37.795e!) et,souvent, un reportage photos.

A noter le terril n°7 Mariemont àChapelle-lez-Herlaimont (Traze-gnies) sur lequel depuis plusieursannées un vignoble prospère,produisant un vin estimable.

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REPORTAGELa Transterrilienne : “les petites Alpes en solmineur”…

Les terrils Sainte-Félicité, Saint-Félix et duLevant à Flénu (Borinage) dominent le pay-sage

Mais ce qui étonne le plus, cesont, pour certains, les émana-tions sulfureuses provenant de lacombustion (parfois désagréa-bles), et la quantité incroyabled’étangs et de mares qui se trou-vent sur et aux environs immé-diats de ces terrils.

Une carte générale de la Wallo-nie reprend les quatre régionsminières envisagées :

- le Couchant de Mons, compre-nant la chaînes des Lacs de Ber-nissart à Dour (à laquelle estassocié le site voisin de Cha-baud-Latour à Condé-sur-Escaut, France) et la chaîneBoraine de Dour à Cuesmes;

- la Chaîne du Centre, compre-nant la Chaîne d’Havré de Mons(Havré) à Bray, la Chaîne desLoups de Trivières à Mariemont,et la Chaîne Binchoise de Péron-nes à Trahegnies;

- la Chaîne carolorégienne d’An-derlues à Sambreville;

- la Chaîne liégeoise ou du Paysde Notger de Flémalle à Blegny.

Sur les cartes détaillées de ceschaînes, on trouve repérés parleurs noms les 120 terrils quisont ou seront balisés et doncaccessibles.

Des visites guidées sont organi-sées sur plusieurs terrils : àAiseau et à Sambreville, pour lachaîne carolorégienne–Est; àChapelle-lez-Herlaimont, pourle vignoble; à Mons (Flénu) surle site du Levant (à pied, en 4x4ou à cheval), où des fumerolless’échappent en permanence; àFrameries sur le site du PASS(terril de Crachet).

A signaler que quatre membresde PIWB (F. Busine, J.-L. Delaet,C. Gaier et G. Vande Vijver)sont membres d’honneur de l’as-sociation.

Le programme de balisage (parun V de couleur rouge) com-mencé en 2004 se poursuivra aucours de l’année 2005 pour seterminer en novembre-décem-bre par le terril d’Argenteau(Micheroux n°1) qui jouxte ledomaine de Blegny.

Cette chaîne de terrils belges seprolonge en France jusqu’auxmonts d’Artois sur plus de 100km. Des groupements s’y sontassociés dès 1988 pour créer laChaîne des Terrils qui “a pour butde mettre en œuvre une politi-que globale de protection, devalorisation et d’animation pro-pre aux terrils” du bassin minierdu Nord Pas-de-Calais.

Son site Internet (basé à F-62750Loos en Gohelle, près de Lens)est http://chaine.des.terrils.free.fr

Il y a une vingtaine d’années,intrigué par les terrils qu’ildécouvrait en arrivant dans leBorinage, un neveu bruxellois(alors âgé de 5 ans environ) m’ademandé : “Dis Tonton, pour-quoi il n’y a pas de lions sur toustes Waterloo ?”

Récemment, Julos Beaucarnequi les appelle “alpes wallon-nes”, rêve de construire unepagode post-industrielle sur unterril…

Renseignements : Rangers asbl,rue des Faubourgs, 16-18 à B-6250 Aiseau-Presles.

Tél. : 071/76.11.38.Fax : 071/76.19.26.Courriel : [email protected]

D’après les sites Internetwww.terrils.be et

http//chaine.des.terrils.free.fr

Bruno VAN MOL,Président

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Réseau de compétences en matière depatrimoine industriel fondé en 1978, leCILAC compte près de 500 membres(historiens, architectes, ingénieurs, pro-fessionnels du patrimoine...) qui sontnotamment issus de différents milieuxuniversitaires et du monde de la muséo-logie (par exemple : le Centre de recher-ches historiques de l'Ecole des hautesétudes en sciences sociales (EHESS), leCentre de documentation et d'histoiredes techniques du Conservatoire natio-nal des arts et métiers, l'Associationpour l'histoire matérielle de la civilisa-tion industrielle de Lyon, l'Ecomusée dela communauté urbaine Le Creusot-Montceau-les-Mines...).

Cette association s'est fixée plusieursobjectifs. Le plus important est celuid'encourager l'étude, la sauvegarde et lamise en valeur du patrimoine de l'indus-trie. Mais, de faire aussi œuvre de vulga-risation afin de sensibiliser le public àcet héritage culturel.

D'après : www.cilac.com

Extrait du trimestriel Les Nouvelles du Patri-moine publiée par l’Association des Amis de

l’Unesco dans son numéro 106 d’octobre-novembre-décembre 2004, p. 7 (reproduit

avec l’autorisation de l’éditeur).

L'association édite une remarquablerevue scientifique de référence intituléeL'Archéologie industrielle en France àlaquelle le PIWB vient de s’abonner viale CLADIC à Blegny. Elle y sera consul-table dans la confortable salle de lecture.

CILAC : Secrétariat national BP 251 -56007 VANNES CEDEX - Tél.(00.33). (0)297 40 10 23

Bruno VAN MOL,Président

BREVELe Comité d’Information et de Liaison pour l’Archéologie,l’étude et la mise en valeur du Patrimoine industriel

Histoire des étrangers et de l’immigrationen Belgique : de la préhistoire à nos jours/ sous la dir. d’Anne Morelli. –Charleroi; Bruxelles : Couleurlivres, 2004. – 416 p. : ill. en noir,couv. ill. en coul.; 22 cm. – (Petitebibliothèque de la citoyenneté).ISBN 2-87003-401-6.

Renseignements et commandes :Couleur livres – Rue Lebeau, 4 –6000 Charleroi.Tél. et fax : 071 32 63 22.E-mail : [email protected] internet : www.couleurlivres.bePrix : 30 € (port gratuit).

L’évolution d’un pays ne se limitepas à une seule histoire mais à plu-sieurs, quelquefois en connexion outotalement indépendantes.L’histoire de la Belgique n’est doncpas seulement l’histoire des Belges(Flamands ou Wallons) mais ausside leurs ancêtres Gaulois,Germains, Romains, Francs et deleurs contemporains Juifs, Français,Allemands, Polonais, Italiens, Grecs,Espagnols, Portugais, Hongrois,Maghrébins, Congolais, qui ontmétissé la population de l’actuelleBelgique dès ses origines.

“Ces femmes et ces hommes quiont souvent quitté des situations demisère ou d’oppression, ont voyagé,passé des frontières, se sont entas-sés, séparés, ont travaillé dur, ont étéincompris, ont espéré, changé delangue, ont survécu. Ces ‘étrangers’se sont organisés, ont changé de tra-vail, ont grimpé l'échelle sociale etont construit la Belgique.”

Les métallos / photogr. de ThierryDricot; préf. de Bernard Gheur. –Alleur : Ed. du Perron, 2004. – 96p. : ill. en noir et en coul., couv.ill. en coul.; 31 cm. ISBN 2-87114-205-X.

Renseignements : Editions duPerron – Rue du Parc, 44 – 4432Alleur. Tél. : 04 274 00 36.Fax : 04 247 01 58.Site internet : www.perron.be – E-mail : [email protected] (pourcommander) ou [email protected](pour se renseigner). Prix : 25 € +frais de port.

A l’heure où la région liégeoise sevoit confrontée à la fermeture de saphase à chaud, c’est un magnifiquetémoignage que Thierry Dricot,photographe, rend à ces hommes età cette industrie sidérurgique.Constitué de clichés puissants decouleurs et de labeur, ce recueil dephotographies est avant tout unereconnaissance du travail sidérurgi-que et de celui, particulièrementpérilleux, des hauts-fourneaux, ens’attachant à l’aspect humain etpénible du métier.

“En plein cœur de Liège, un hom-mage est ainsi rendu à ceux qui,avec les mineurs de fond, ont fait lapuissance et la gloire de la Citéardente : les métallos.”

Bruno GUIDOLIN,documentaliste au CLADIC

Les publications ci-dessus peuvent également êtreconsultées au CLADIC, rue Lambert Marlet 17, à4670 BLEGNY. 04/237.98.18. E-mail : [email protected]

Philippe SLEGERS, Il était une fonde-rie…, Rhisnes, 2004, 160 pages,50 ill. en noir et en coul., couv.coul., format 17/23.

L'auteur, descendant des Causardalliés aux Perrin (des “saintiers” ori-ginaires du Bassigny, région fran-çaise située à cheval sur la Haute-Marne et les Vosges), et fils deGeorges II Slégers, retrace l'histoiredes quatre générations de fondeursde cloches qui ont dirigé à Tellin(province de Luxembourg) la plusimportante fonderie de Belgique enla matière, de 1832 à 1970.

Près de 13.000 cloches pour unpoids total de 3.000 tonnes debronze y ont été coulées et ce avecl'aide d'hommes de génie dont DomJean Blessing de l'abbaye deMaredsous. L'auteur y décrit lamagie des secrets de fabrication, lamaîtrise du “bord” et du tracé de laplanche à “trousser”, les recherchespermanentes d'améliorations desprocédés, l'esprit d'entreprise et lesdimensions musicales et religieusesde ce métier.

Le livre se termine par la liste, parvilles et villages pour la Belgique etailleurs (dont le Congo), de 3.691cloches de plus de 100 kg sorties decette fonderie.

Renseignements : Ph. Slégers, ruede la Station, 48 à 5080 Rhisnes.Tél. : 081 56.69.60.Courriel : [email protected]: 21 € + 3,20 € de port, à verserau compte n° 250-7800307-40 deSlégers à Rhisnes.

Bruno VAN MOL,partiellement d'après Les Echos du Patrimoine,

n°65, janvier-février-mars 2005.

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PUBLICATIONS

Bois-du-Luc : un écrin majestueux où lavie des mineurs se raconte, préface deJean Puissant, La Louvière,Ecomusée régional du Centre,2004 - 95 p., ill.

Cet ouvrage offre la possibilité auxvisiteurs de l’Ecomusée régional duCentre à Bois-du-Luc de compléterleur visite du parcours spectacleinauguré en 2000. Ce dernier estd’ailleurs le fil conducteur de l’ou-vrage. Le lecteur est replongé dansl’univers d’un porion. Il le suit dansla fosse d’exploitation, dans lesCarrès (les corons du charbonnagedu Bois-du-Luc), dans la salle desfêtes, etc. Un contexte historique etsocial est également retracé. Outreun graphisme attrayant, il faut rete-nir la préface du Professeur JeanPuissant. Pour la première fois, enune dizaine de pages, il met en avantle caractère exceptionnel du site. Ilaxe ses propos sur la qualité de l’en-semble de bâtiments préservésconstruits pour les besoins techni-ques (ateliers, fosse d’exploita-tion…) et sociaux (corons, hospice,parc et kiosque, hôpital…) de lasociété. De plus, il met en avant quela société créée en 1685 à Bois-du-Luc est la première à être fondéeselon un modèle capitaliste.

Guénaël VANDE VIJVER,Archiviste à l’Ecomusée

régional du Centre

Cet ouvrage est disponible à l’Ecomusée régional duCentre, rue Saint-Patrice 2b, 7110 Houdeng-Aimeries (La Louvière). Tél. : 064/28.20.00.Fax : 064/21. 26.41.Site web : http://www.bois-du-luc.com

Centre historique minier deLewarde

Du 29 avril au 22 mai 2005,exposition “Terres du Nord”,oeuvres de Jean-Jacques Sten-ven.

Du 24 juin au 31 décembre2005, exposition “D'Ulysse àJules Verne”, consacrée auxmondes souterrains.

Tél. : 0033 (0)3 27 95 82 82www.chm-lewarde.com

Ecomusée du Viroin à Treignes

Du 15 mars au 15 novembre2005, exposition “Le lait danstous ses états”.

Depuis la ferme productrice deet le consommateur, toute unefilière de transformations et deconditionnement du lait s’estprogressivement mise en place.

Deux découvertes fondamenta-les, l’une technique, l’écrémagedu lait par centrifugation et l’au-tre seientifique avec la décou-verte des microbes, sont à l’ori-gine d’une industrie laitière.L’exposition propose un par-cours de découverte des collec-tions locales d’instruments et demachines, écrémeuses, baratteset trayeuses, qui ont contribué àla diffusion de ces nouvellestechniques dans nos campagnes;des instruments plus tradition-nels y sont également présentés.Les procédés techniques sontdocumentés par des panneauxexplicatifs, de nombreuses affi-ches publictaires anciennes agré-mentent également la visite.

A la fin du 19e siècle, des associa-tions de producteurs de lait seconstituent pour créer des « lai-teries à vapeur » qui sont à l’ori-gine des industries d’aujourd’hui.Leur histoire en Entre-Sambre-et-Meuse est évoquée par destextes et de nombreux docu-ments photographiques.

Écomusée du Viroin, rueDefraire 5670 Treignes -VIROINVAL. Tél. : 0032 (0)6039 96 24

Ecomusée régional du Centreà Bois-du-Luc

Le samedi 30 avril à 20h, contede Joël Smets “Veine de char-bon”.

Du 14 mai au 30 octobre 2005,exposition “Baume & Mar-pent. De la Haine au Nil: Iti-néraire d'un géant”.

Du 14 mai au 31 octobre 2005 setiendra à l' Ecomusée une expo-sition sur une entreprise presti-gieuse dont le souvenir vivace aéchappé à la disparition des usi-nes.

Fondée en 1853 par ClémentDelbèque, Baume & Marpentest, à l'origine, une modeste fon-derie établie le long de la gare deHaine-Saint-Pierre. Le pro-gramme de fabrication originel,des ustensiles à usage domesti-que et des objets de quincailleriepour le bâtiment, contraste avecla fécondité de la production quel’entreprise va rapidement adop-ter face aux nouvelles perspecti-ves du chemin de fer.

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AGENDAPUBLICATIONS

En 1882, pour contourner la loiMéline, l'entreprise installe àMarpent (nord de la France) uneusine équipée d'un outillagesimilaire à celui de la division deBaume (fonderie, forge avec ate-liers de parachèvement et deconstructions métalliques). Uneaciérie complète l'ensemble dansla première moitié du XXe siècle.En 1896, elle absorbe les usinesBailly et crée sa division à Mor-lanwelz.

L'exposition met l'accent sur legénie technique et humain et surl'expansion mondiale. Deuxvisages de Baume & Marpentqui sont dévoilés par des témoi-gnages de ses anciens travail-leurs, par des archives et enfin,par des pièces provenant de col-lections privées et publiques.

De ses usines établies à Baume,Morlanwelz et Marpent sortentdes ponts soudés ou rivés, fixeset mobiles de tous systèmes; descharpentes (hangars, marchés,pavillons, maisons démontables,églises, mosquées…); des cheva-lements; des gazomètres; toutessortes d’acier (Bessemer, Sie-mens Martin); du matériel detraction et roulant pour les che-mins de fer et pour les trans-ports en commun (locomotives

électriques et Diesel, voitures àvoyageurs de toutes classes,wagons, tramways, autobus, trol-leybus…). Des bureaux d'étudessont crées au Caire (CamelToueg); à São Paulo (S.A. Uniãodos Constructores Metàlico) etenfin, à Elisabethville Léopol-ville (Baumaco).

Le savoir-faire de l'entreprisefranchit les frontières et les bar-rières culturelles pour s'épanouirdans les cinq continents; l'Amé-rique du Sud et le Maghreb étantles contrées de prédilection.Léon Moyaux (1842-1912),administrateur délégué, succèdeà Delbèque et donne précoce-ment une impulsion expansion-niste à l'entreprise. Ses contactsavec la Chine vont permettre àBaume & Marpent d'assouvir lesbesoins ferroviaires des Che-mins de fer chinois. D'autrespays (Egypte, Russie, Siam,Indes, Argentine, Congobelge…) font appel à Baume &Marpent pour équiper leursréseaux de transport en com-mun.

Le pont d'Embabeh, le pier deBlankenberge, le pont Orban, lechevalement de Mariemont-Bas-coup, les tanks pour la ShellCompany sont quelques exem-

ples de la maîtrise de ses ingé-nieurs qui profitent des défis lan-cés par l'architecture métalliquepour collaborer avec les architec-tes. De cette collaboration fruc-tueuse, qui réunit Science et Art,naissent le théâtre d'été de Casa-blanca, la basilique du Cinquan-tenaire au Congo, la salle desfêtes de l'exposition internatio-nale et universelle de Bruxellesde 1935, la charpente de la garedu nord de Paris, le Floral pavil-hão de Rio de Janeiro… L'ex-portation de l'architecture nousimmisce dans l'univers culturel etpolitique des XIXe et XXe siècles.

L'industrialisation qui boule-verse la pratique et l'organisationdes métiers en introduisant desconcepts nouveaux tels que lastandardisation, la mécanisation,la préfabrication suscitera descraintes et des espoirs qui ontjalonné l'itinéraire de Baume &Marpent.

Pour tout renseignement : Eco-musée régional du Centre, RueSaint Patrice 2b, 7110 HoudengAimeries (La Louvière).Tél. : 0032 (0)64 28 20 00Fax : 0032 (0)64 21 26 41http://www.bois-du-luc.com

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Une roue de pont tournant (Ateliers de Baume et Marpent)

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PATRIMOINE INDUSTRIEL WALLONIE-BRUXELLES

Association sans but lucratif fondée en 1984

Siège social : Halles du NordRue de la Boucherie, 4B-4000 LIEGE (Belgique)Tél. : 04/221.94.16 ou 17Fax : 04/221.94.01

Conseil d’administration

Président : Bruno VAN MOLVice-présidents : Jean-Louis DELAET

Claude GAIERSecrétariat : A.S.B.L. Grand-Hornu Images

(Maryse WILLEMS)Trésorier : Jacques CRULMembres : Jean DEFER,

Claude DEPAUWJosé DUPONTClaude MICHAUXGuido VANDERHULSTGuénaël VANDE VIJVERJean-Jacques VAN MOL

Bulletin périodique trimestriel

Publié avec l’aide de la Communauté Française

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TABLE DES MATIERES

Editorial, par B. VAN MOL 2Etude : La centrale électrique de Péronnes : fleuron de la société Coppée, par G. VANDE VIJVER 3Etude : Joindre la Meuse à l’Escaut : un projet liégeois de 1801 - deuxième partie, par C. GAIER 6Reportage : Trente ans d’archéologie industrielle [en France], par B. VAN MOL 9Reportage : La Transterrilienne : “les petites Alpes en sol mineur”…, par B. VAN MOL 11Brève : Le Comité d’Information et de Liaison pour l’Archéologie..., par B. VAN MOL 12Publications, par B. GUIDOLIN, B. VAN MOL et G. VANDE VIJVER 13Agenda 14Table des matières 16