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N° 654 du 11 Avril 2012 - hebdomadaire d’informations générales Prix : 200 UM MOHAMED OULD ABDEL AZIZ L’essoufflement? Le président compte se rendre au Brakna et au Gorgol. Bien que vilipendées au cours de tous les discours présidentiels, les anciennes pratiques reviennent à grands pas dans notre vie politique. Lire en page 3 Alertée par le mécontentement et la frus- tration grandissante exprimée par les tra- vailleurs, les organisations syndicales ont ressorti de leurs tiroirs leurs revendica- tions qui n’ont pas été satisfaites. Lire en page 4 En dépit d’un accord politique, âprement négocié, avec ses nouveaux partenaires, afin d’assurer ses arrières, le parti Adil s’est senti, finalement, floué. Lire en page 6 et 7 VISITATIONS Aziz au Brakna et Gorgol NÉGOCIATIONS SOCIALES Les syndicats reviennent à la charge Y AHYA OULD WAQF AU SITE NOUAKCHOTT INFO ‘’Le dialogue est l’unique méthode civique qui permet de dépasser les divergences’’

N° 654 du 11 Avril 2012 - hebdomadaire d’informations ...rmibiladi.com/fr/images/pdf/biladifr654.pdfAnos frontières est et sud-est, il n’y a plus d’Etat. Un vaste territoire

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N° 654 du 11 Avril 2012 - hebdomadaire d’informations générales Prix : 200 UMMOHAMED OULD ABDELAZIZ

L’essoufflement?

Le président compte se rendre au Braknaet au Gorgol. Bien que vilipendées aucours de tous les discours présidentiels,les anciennes pratiques reviennent àgrands pas dans notre vie politique.

Lire en page 3

Alertée par le mécontentement et la frus-tration grandissante exprimée par les tra-vailleurs, les organisations syndicales ontressorti de leurs tiroirs leurs revendica-tions qui n’ont pas été satisfaites.

Lire en page 4

En dépit d’un accord politique, âprementnégocié, avec ses nouveaux partenaires,afin d’assurer ses arrières, le parti Adils’est senti, finalement, floué.

Lire en page 6 et 7

VISITATIONS

Aziz au Brakna et Gorgol

NÉGOCIATIONS SOCIALES

Les syndicats reviennent à la charge

YAHYAOULDWAQFAU SITE NOUAKCHOTT INFO

‘’Le dialogue est l’unique méthode civique quipermet de dépasserles divergences’’

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Anos frontières est et sud-est, il n’y a plusd’Etat. Un vaste territoire passé aux mainsdes mouvements islamistes radicaux qui

prêchent l’application, pure et dure, de ‘’leurChari’a’’. Un certain islam dans lequel chaque chefde guerre s’érige en autorité religieuse qui émet desFatwas (avis religieux) qui sont exécutés sur lechamp par sa milice. Il est clair maintenant que le Nord du Mali estcontrôlé en grande partie par les Jihadistes d’An-sar Islam d’Iyad Ag Ghali, d’AQMI, du Mouve-ment pour l’Unicité et le Jihad en Afrique del’ouest (MUJAO). Les combattants du MNLA, leseul groupe fréquentable aux yeux de ce qu’on ap-pelle l’opinion internationale et qui est soutenu pardes puissances et des Etats de la sous région, nesemblent rien contrôler. Ou presque !Il est bien possible que le mouvement nationalistetouareg soit chassé à son tour de l’Azawad par lesseigneurs islamistes de la guerre. Un scénario trèsplausible dans la mesure où le MNLA ne fait plusde signe de vie et ne serait pas du tout en mesure defaire le poids aux mouvements Jemal Oukacha,alias Yahya Abou Hammam, au poste de gouver-neur de Tombouctou, la grande cité historique dunord du Mali. Une provocation, certes, à ceux quiles combattaient, amis aussi un message clair del’échec de leur politique qui consistait à affaiblir lepouvoir du président ATT. Notre pays faisait par-tie de ceux qui accusaient l’ancien pouvoir maliende faiblesse et même de complicité avec les terro-ristes. Comment juge-t-il la situation aujourd’huiaprès l’éclatement du pouvoir central au Mali ?Fait-il encore confiance au MNLA pour éradiquerla violence terroriste ? Comment qu’est-ce qu’il vafaire face à la nouvelle donne politique, caractéri-sée pour le renforcement des mouvements isla-mistes ? Où est passée la fameuse approche de laguerre préventive que le président Aziz entendaitmener au nord du Mali ? Va-t-il, comme par lepassé, continuer à faire des incursions militairesdans le territoire malien ?

BP : 1122 NouakchottTél : 00222 524 02 75 - 00222 524 02 75Fax: 00222 524 02 75e-mail : [email protected]

DIRECTEUR DE PUBLICATION : Moussa Ould Hamed Tél : 22- 41-28-68 REDACTEUR EN CHEF:Abdelvetah Ould Mohamed COMITE DE REDACTION : Abdoulaye Ciré BâMohamed Mahmoud Ould TarguiCoulibaly Nouhoum Mohamed Mahmoud Ould TalebMoussa Ould Hamed Ould BladiRESPONSABLE COMMERCIAL : Mohamed Lemine Tel: 4640 69 76-3307 99 00CORRESPONDANT AATAR:Gueye Ahmet Tel: 4640 99 67COLLABORATEURSCheikh SidyaBâ SileyeCharlyMAQUETTE : Cheikh Oumar Tel: 4674 67 35 / E-mail: [email protected]ége: Immeuble BMCI, 5eme Etage, Apt: 508TIRAGE : Imprimerie Nationale

Hebdomadaire d’informationset d’analyses

ÉDITO

N° 654 du 11 Avril 2012

2INSOLITES

Ils concourent pour les meilleurs plats aquatiques!INSOLITES

L’Association des Amis de Habib Ould Mahfoudh prie les lecteurs qui détien-draient les éditions suivantes des Journaux Le Calame : 52, Mauritanie

Demain: 18 , Al Bayane: 7 - 12 - 66, de bien vouloir les signaler à la direction du journal.

Merci

AnnonceAnnonce

Des roches géologiques disséminées en pleine ville!Comme un trésor à découvrir au coin de la rue, l'artistePaige Smith a caché au sein des murs de briques rougesde Los Angeles petites sculptures de papier ressemblantà des pierres géologiques. Auteur d'un étonnant travailintitulé Geode, l'artiste Paige Smith s'est amusée à faireen sorte que les murs de briques de sa ville ressemblentà un site géologique. Incrustant des imitations de pierresprécieuses au creux de murs en briques, l'artiste donne àla ville de Los Angeles des allures de formations miné-rales naturelles grâce à ses oeuvres de papier 3D. Commeau temps des chercheurs d'or, les habitants auront ainsiplaisir à trouver caché au coin de leur rue un véritabletrésor minéral. Truffant les murs de fausses pierres pré-cieuses, l'artiste donne à la pratique du street art un petit airde chasse au trésor. À travers neufs réalisations dissémi-nées un peu partout dans la ville de L.A, Paige Smithconvie les habitants de la ville à se transformer en spéléo-logues et à mettre la main sur ses quartz ou émeraudes depapier couverts de peinture irisée, à l'aide de Google Map.

Ces statues attendent leschangements climatiquesIntitulée Waiting for Climate Change, cette très bellesérie mixant photographie et sculpture met en scène depetits personnages réalistes se tenant prêts à faire faceavec courage aux évolutions climatiques.Œuvre écologique entrant en parfaite résonance avec lesquestions de notre temps, la série de photographies Wai-ting for Climate Change est l'oeuvre du street artiste etsculpteur Isaac Cordal. Faisant appel comme à son habi-tude à de petits personnages dont la taille debout ne dé-passe pas les 25 cm, l'artiste espagnol basé à Bruxelles acette fois usé de tout son talent pour mettre en scène unegalerie de figurines semblant attendre un changement oule déluge. Un changement d'ordre forcément écologique,faisant ainsi curieusement écho aux théories catastro-phistes relayées depuis de nombreuses années et mettantsans cesse en garde contre le réchauffement climatique,les tsunamis ou les catastrophes nucléaires. Exposées àl'occasion de la quatrième Triennial of Contemporary Art bythe Sea - Beaufort04, ces dizaines de figurines trônent ac-tuellement le long de la plage de La Panne et à la Villa LeChalutier située sur la côte belge jusqu'au 9 septembre 2012.Découvrez la Terre commevous ne l'avez jamais vu

Cette compilation intitulée Welcome to Earth vous offredes images totalement étonnantes trouvées sur la toile.Les plus belles vidéos du web ont été réunies dans cemashup d'évasion. Welcome to Earth est une magnifiquecompilation qui regroupe les plus belles images du web.Que ce soit des défis incroyables ou des moments simplesde complicité avec les animaux, les extraits choisis dansce mashup sont d'une grande intensité et ne laissera per-sonne indifférent.

Si l'Australie et la Nouvelle-Zélande sont mondialement ré-putés pour abriter les meilleurs équipes de rugby de la pla-nète, ces deux pays peuvent se vanter d'accueillir aussi unconcours des plus insolites puisque celui-ci consiste pour lesparticipants à venir effectuer les meilleurs plats... en piscine.Les équipes des Aussie Dugongs et les NZ Puku Plungers sesont dernièrement affrontées sur un plongeoir lors d'un mé-morable concours de "plat" en piscine. Une compétition desplus singulières puisque celle-ci consistait pour les partici-pants à venir effectuer le meilleur plongeon à plat dans unepiscine de compétition. Et avec l'intitulé d'un pareilconcours, on se doute bien que les concurrents n'étaient paslà pour montrer l'étendue de leurs compétences en matièrede saut de l'ange. Ceux-ci avaient fait le déplacement avanttout pour rire et amuser le public avec des vagues, du bruitet une anatomie des candidats qui laissait plutôt songeur!Car ici, point de beaux nageurs avec dorsaux de rêve et pla-quettes de chocolat, mais plutôt des individus grassouilletset ventripotents qui se sont tout de même donnés un malinplaisir à faire des plats en eau douce pour ressortir quelquesminutes plus tard le ventre marqué... d'une belle couleurrouge. Alors, le plat en piscine, nouvelle discipline olym-pique au programme des prochains J.O de Londres cet été?

Une boutique branchée remixe trois classiques de Jean-Luc GodardLe monde du cinéma n'est pas le seul à s'inspirer de l'héri-tage laissé par Jean-Luc Godard. La preuve avec la boutiquefashion Opening Ceremony qui revisite aujourd'hui à sontour l'oeuvre du réalisateur à travers trois spots hommages etdélirants. À l'occasion de l'inauguration de la boutique Ope-ning Ceremony à Paris, la marque new-yorkaise vient d'ima-giner trois spots publicitaires désopilants rendant hommageà l'oeuvre du cinéaste Jean-Luc Godard. Réalisés par le col-lectif AB / CD / CD, ces trois spots publicitaires mettant enscène les comédiens Zoé Le Ber et Manuel Vallade, s'atta-chent à reproduire trois grandes scènes cultes des films leMépris, À bout de souffle et Une femme est une femme.Si la raison première de ces mini-films est bien entendu desaluer avant tout le travail cinématographique du réalisateurfrançais, ces derniers n'en oublient pas pour autant d'ajouterune touche d'humour toute personnelle dans le but de rendreles spots de Opening Ceremony un peu plus décalés. Àl'exemple de la scène du Mépris, reproduite ici sur un esca-lier du Trocadéro à Paris où Zoé Le Ber, incarnant BrigitteBardot, trébuche et roule jusqu'en bas des marches sous leregard passif de Manuel Vallade qui incarne pour sa part icile rôle de Michel Piccoli.Destiné à présenter également la collection printemps/ étéde la marque, ces trois petits spots publicitaires aux accents"Nouvelle Vague" permettront aux cinéphiles de réviserleurs classiques et aux autres de penser à renouveler pro-chainement leur garde-robe.

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DD epuis quelques temps, chaque jour apporte sonlot de marches contre le régime de Nouakchott.Les marcheurs contre le pouvoir actuel dépassent

désormais les cercles de revendication classiques. Lesgrandes villes ne sont plus les seuls espaces qui produi-sent les foyers de colères, sous le règne d’Ould AbdelAziz. Les syndicats et partis de l’opposition n’ont plusl’apanage de la contestation. Même si ces derniers se font,souvent, dans la récupération politique de quelques mou-vements de contestation, en tentant de les instrumentali-ser, voire de les confiner, cela n’altère en rien leurlégitimité, ni ne leur fait perdre de pertinence. On observe, chez l’opinion publique, un manque de foicruel et une déconstruction déconcertante du discours‘’initiatique’’ de Mohamed Ould Abdel Aziz. “C’est bienfacile, les raccourcis’’, lance un observateur. ‘’Il est à lafois comique et grotesque d’entendre Mohamed OuldAbdel, en public, vilipender les largesses et le laisser-allerqui ont gangrené les systèmes précédents. Du culot,quand même, venant d’un produit de ces systèmes ; qui,cela n’échappe à personne, ne dédaigne pas l’argent, niles villas cossues, encore moins les voitures rutilantes’’,déclare un opérateur privé. “Puisse-t-il avoir l’outrecui-dance de parler des passe-droits dont il a, lui-même, bé-néficiés, sous Taya, sous Ely, sous Sidi. Des passe-droitsqui ne sauraient être révisés à la baisse, sous son proprerègne, révèle un responsable de la haute finance publiquemauritanienne.’’ “Les symboles de la gabegie qui crient,en ce moment, au sein de la Coordination de l’OppositionDémocratique, ne sont pas pires que Mohamed OuldAbdel Aziz ! Est-ce qu’ils ne se valent pas, conclut un ca-cique de la majorité présidentielle ?’’L’Inspection Générale de l’Etat, outil moteur de luttecontre la gabegie, ne cesse de diligenter les missions ensérie. Elle ne cesse alors de produire des rapports com-promettants. Mais, les prérogatives, en tout cas réelles,de l’IGE, s’arrêtent-là. “On n’est pas habilité, à l’IGE, àinstruire une mise en demeure, je ne vous dirai pas plus,confie un Inspecteur de l’Etat.’’ C’est ce qui réduit, sansdoute, la mission de l’appareil de contrôle de la dépensepublique à un outil de règlements des comptes. Et, rendplausibles, donc, les allégations des détracteurs d’Ould

Abdel Aziz qui s’offusquent del’instrumentalisation politiquede la lutte contre la gabegie.

La psychose…Ces missions de contrôlecréent, tout de même, une véri-table psychose au sein de l’Ad-ministration publique. Ici, onsait bien mesurer la portée dis-suasive des inspections decontrôle. On préfère, même sion n’est pas très convaincu dusérieux de telles missions, opterpour la prudence. ‘’ On n’est ja-mais à l’abri avec MohamedOuld Abdel Aziz, on ne sait ja-mais quand est-ce qu’on pour-rait vous sortir un rapportaccablant, ou provoquer unemission d’inspection, dit unhaut gradé de l’administrationpublique.’’“Vous comprenez bien que,nous, les soutiens de MohamedOuld Abdel Aziz, n’avons riencontre ce ras-le-bol général.Nous sommes des simples sala-riés, nous faisons de la relationpublique, au mieux. Nous nepouvons pas contrecarrer desmouvements de colères commandités par une oppositionqui mobilise toutes ses économies, aidée, en cela, par l’in-ternational islamiste et les pétrodollars monarchiques duGolfe, souligne un haut dignitaire du régime.’’Les réalisations opérées sous l’impulsion de l’actuel pré-sident ne répondent visiblement pas aux attentes des po-pulations. Même si elles sont bénéfiques, ces réalisations,elles n’arrivent, pourtant, pas à ‘’pénétrer’’ les cœurs descitoyens. Des cœurs, de plus en plus, d’ailleurs, impéné-trables. ‘’Les voies du Seigneur sont impénétrables’’.Certes. Dit l’adage. Mais, peut-être, qu’en Mauritanie,l’aphorisme s’altère quelque peu des voies devenues deplus en plus assourdissantes, d’une rue, désormais, deplus en plus bruyante, rendant, cette fois-ci, ‘’les voi(x)es

du peuple impénétrables’’. Peut-être qu’il a bien raison,Mohamed Ould Abdel Aziz, de n’avoir cure des voix dupeuple qui s’élèvent et qui vont parfois jusqu’aux mu-railles de son palais, de son jardin présidentiel. Lui quiest devenu maître des Céans grâce à la force militaire, oude quelques officiers fidèles qui tiennent l’armée. L’Ar-mée, celle-là, l’unique force, il faut le dire, qui, pour Mo-hamed Ould Abdel Aziz, demeure une véritable source delégitimité.C’est, sans doute, une raison suffisante pour qu’elle soitépargnée de tout contrôle de gestion et du mépris vicéralque l’homme fort de Nouakchott voue à tous ceux qui,dans la civilité, essaient de bouger, dans le pays.

N° 654 du 11 Avril 2012

3 À LA UNEMOHAMED OULDABDELAZIZ L’essoufflement?

Abdelvetah Ould Mohamed

Le président de la République, Mohamed OuldAbdel Aziz, n’arrive, véritablement, pas, depuisson accession au pouvoir, à asseoir un systèmestable, rassurant pour ses partenaires politiques,toutes tendances confondues ; et par de-là, à même de favoriser un fonctionnement normalet normalisé de l’espace public et même de l’Etat. Son règne est né, ou presque,avec les prémices symptomatiques de décadence. Il est quelque peu surprenant de voir un pouvoir, qui se réclame la paternitéde la lutte contre la gabegie et la corruption, –une urgence, pourtant, devant faire, logiquement, le bonheur de tout un chacun- cristalliser autant de mécontentements à son encontre. Retour sur l’homme et sa manière singulière de gouverner.

La bêtise, comme on dit, à la tête très dure. Bien que vi-lipendées au cours de tous les discours du présidentAziz, les anciennes pratiques reviennent à grands pasdans notre vie politique. L’UPR, le nouveau parti-Etatou nouvel outil politique du pouvoir en place, vient dedemander à ses cadres, particulièrement les ressortis-sants des régions du Brakna et du Gorgol, de descendrechez eux préparer la visite du chef. Ce dernier doit s’yrendre la semaine prochaine, à partir du dimanche.Exactement comme cela avait été le cas pendant les vi-sites de Nouadhibou et de Rosso. Il semble que le discours radical de l’opposition, qui ap-pelle au départ de Aziz du pouvoir, a provoqué chez luiune certaine panique et nouvelle orientation dans sa ma-nière de faire la politique. Il avait commencé par ac-cueillir tous ses soutiens (partis de la majorité, députés,personnalités traditionnelles…) pour leur demander demonter au créneau afin de contrecarrer le discours de

l’opposition. Le bureau politique de l’UPR, réuniavant-hier en session ordinaire, a publié un communi-qué virulent contre les partis de l’opposition qui, selonl’UPR, sont devenus fous en demandant le départ duprésident Aziz. C’est normal pour une formation politique de défendreson champion, mais ce qui ne l’est pas, c’est le niveauet le style du discours qui n’ont avoir avec la politique,l’art de la manipulation des mots et des positions avecdextérité, finesse et intelligence. Le dernier communi-qué –d’ailleurs tous les communiqués de l’UPR- en ver-sant dans la facilité et le dénigrement de l’adversairerompent complètement avec la tradition politique. Celaest certainement provoqué par la montée d’hommes etde femmes dans la direction de l’UPR, novices et trèspeu expérimentés. Cela s’appelle dans le dictionnairepolitique de la rectification : le renouveau de la classepolitique !

VISITATIONS Aziz au Brakna et Gorgol

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N° 654 du 11 Avril 2012

4ACTUALITÉ

Grogne Sociale chez Azimat TP

justice contre des présuméscoupables de torture

TASIAST

ACTION INTERNATIONALELes organisations syndicales reviennent à la chargeBLOCAGE DES NÉGOCIATIONS SOCIALES ENTRE LES PARTENAIRES SOCIAUX

Les travailleurs de la société Azima TP, spécialisée dansles travaux publics pour le compte de Kinross/Tasiast,sont rassemblés depuis, le 8 avril devant le chantier de lasociété situé dans le camp de Tasaist.A travers ce rassemblement, les travailleurs ont vouluainsi protester contre les traitements inhumains et dégra-dants qui leur sont infligé par leur direction. D’ailleurs, ilsse plaignent souvent d’être méprisés par leur employeuret d’être soumis à des conditions de travail épouvantables.Notons que ces travailleurs font de douze heures detemps, avec des salaires de misères qui ne leur permettentmême pas de mener une vie décente. « Ils ne se nourris-sent pas comme il faut, vivent dans des dortoirs exigus etne jouissent pas pleinement de leurs droits concernant lessalaires, congés, santé et sécurité sur les lieux de travail,protection sociale et sanitaire etc », renseigne la CGTM.Toutes réclamations ou revendications formulées par les

travailleurs sont généralement rangées aux calendesgrecques. Ce dimanche, 08 avril courant, la direction dela société a encore prouvé son mépris manifeste enversles travailleurs en procédant au licenciement de certainsd’entre eux sans aucun motif valable. En effet, Tout estparti d’un simple constat fait par les travailleurs. « Habi-tuellement, indique la CGTM, ces derniers bénéficientd’une heure de pause par jour entre de 12h à 13h. Seule-ment, ce jour-là, le bus qui devait les transporter dans leurlogement n’est pas arrivé à l’heure prévue en accusant unretard de 45 minutes. Une fois arrivés dans leur logement,les travailleurs ont juste eu le temps de se déchausseravant que le bus ne commence à klaxonner de nouveaupour les avertir qu’il était l’heure de partir sans mêmequ’ils n’aient eu le temps d’avaler quoi que ce soit. Ceque les travailleurs ont refusé catégoriquemen ».Finalement, c’est à pied qu’ils ont pu se rendre au chantier

de la société où ils ont trouvé leur supérieur hiérarchiquequi les a informés de leur licenciement sans droit. Une ré-ponse qui a provoqué l’ire de ces travailleurs, déjà excé-dés par la précarité de leurs conditionssocioprofessionnelles. C’est ainsi qu’ils ont tenu un ras-semblement spontané pour dénoncer ce manque de consi-dération de la direction à leur égard.Actuellement, tous les travailleurs du chantier, sont tou-jours en rassemblement devant le chantier de la sociétésur le camp de Tasiast et promettent d’y rester jusqu’à lasatisfaction de leurs revendications légitimes. Il fait pré-ciser qu’en plus du rassemblement, les travailleurs sonten arrêt de travail depuis hier. Ils veulent une décisionécrite d’annulation du licenciement prononcé à l’encontrede leurs collègues, le renoncement de la part de la direc-tion à toute forme de poursuite à l’encontre des travail-leurs grévistes.

Alertée par le mécontentement et la frustration grandis-sante exprimée par les travailleurs, une coalition d’orga-nisations syndicales formée par la ConfédérationGénérale des Travailleurs de Mauritanie (CGTM) et laConfédération Nationale des Travailleurs de Mauritanie(CNTM), ont ressorti de leurs tiroirs leurs revendicationsqui n’ont pas été satisfaites.C’est ainsi qu’elles ont déposé, ce jeudi 05 mars 2012,une plateforme revendicative commune réclamant l’aug-mentation des salaires, l’amélioration du régime de sécu-rité sociale ainsi que plusieurs autres points. Composéexactement de 11 points, la particularité de ce cahier derevendications socioprofessionnelles, c’est qu’elle re-coupe l’ensemble des préoccupations formulées par lestravailleurs sur l’étendue du territoire national. En effet,aucun secteur d’activité n’a été laissé pour compte.Ces doléances socioprofessionnelles ont été présentéesau Premier Ministre ainsi qu’au Président du PatronatMauritanien. Ces organisations syndicales se disent mo-bilisés jusqu’à la satisfaction complète de ces revendica-tions. D’ailleurs, elles n’excluent pas d’entamer desactions pour obtenir gain de cause car la situation n’a quetrop duré et le désarroi ainsi que l’anxiété des travailleursne cessent de s’approfondir. Rappelons que ces revendi-cations portent entre autre sur une augmentation substan-tielle des salaires avec des indemnités conséquentes.Ajouter à cela, une révision complète des textes qui régis-sent le droit du travail en Mauritanie dont certaines dispo-sitions sont devenues caduques et ne répondent plus aux

réalités actuelles. La formation professionnelle et l’em-ploi des jeunes n’ont pas été en reste dans ce cahier dedoléances des travailleurs.Aujourd’hui, force est de constater que les formationsprofessionnelles proposées dans le pays ne sont pas enadéquation avec les besoins réels du marché de l’emploi.D’autre part, la stratégie du gouvernement en matièred’emploi semble être marquée par la cacophonie et l’im-provisation du fait d’un manque criant de concertationavec les acteurs du secteur. Preuve de l’échec du gouver-nement dans ce domaine, le taux de chômage selon les chif-fres officiels, frappe plus de 33% de la population active.Parmi ces revendications figurent notamment l’annula-tion pure et simple des engagements pris en novembredernier par le gouvernement mauritanien auprès du FondMonétaire International et qui concernent une réductionimportante de la subvention accordée aux produits éner-gétiques, une limitation des recrutements dans la fonctionpublique, la suppression totale des augmentations de sa-laires et des charges sociales pour les sociétés. Des me-sures restrictives qui sonnent le glas des espoirs destravailleurs relatifs à l’amélioration de leurs conditionsen ces temps de crise et de dégradation accentuée du pou-voir d’achat. Ces organisations syndicales préoccupéespar la détérioration accrue des conditions des travailleursont ainsi décidé de réinvestir le terrain pour faire pressionsur le gouvernement et le patronat pour qu’ils acceptentd’entamer des négociations sérieuses et franches avec lesorganisations syndicales les plus représentatives.

L’Union Nationale des Etudiants Mauritaniens a préparéun grand dossier sur la torture qu’ont fait subir des élé-ments de police aux étudiants manifestants de l’Institutsupérieur des études islamiques. Le document est assortide soixante photos montrant les stigmates des blessuresconsécutives aux tortures dans les commissariats, l’en-ceinte de l’institut et les graves atteintes au cours de lacrise de l’université. Les photos montrent des officiers depolice à l’œuvre, frappant ou étranglant des étudiants oudonnant des ordres à des policiers pour réprimer sauva-gement les étudiants.Le dossier a été remis à certaines organisations nationalesdes droits humains. Et selon une source de l’Union Nationale, des avocats so-lidaires de la cause des étudiants leur ont conseillé d’en-gager une action internationale de justice pour torturecontre ces présumés coupables si le gouvernement mau-ritanien ne fait rien dans cette affaire qui a été soumise auparquet général.L’Union Nationale a conservé sur vidéo les détails detoutes les scènes de torture que les forces de la police ontcommises à l’égard des étudiants. Les autorités maurita-niennes ont naturellement nié l’existence de toutes sortesde torture à l’intérieur du pays et ont déclaré avoir traitéles étudiants conformément aux lois et réglementationsen vigueur en Mauritanie.

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N° 654 du 11 Avril 2012

5 ACTUALITÉ

WWW.Beyrouk.ComC’EST LE NOUVEAU SITEQUE VIENT DE LANCERNOTRE CONFRERE Mba-reck Ould Beyrouk et qui estconsacré exclusivement à laculture. Il s’agissait d’abord,a-t-il dit, « d’un site d’auteurdestiné avant tout à me pré-senter, à présenter mes œuvreset mes activités Mais j’ai vitedécidé d’en faire une vitrinede notre culture et de notrerapport au monde »On y retrouvera une rubriquequotidienne et des articles dehaut niveau écrits par desspécialistes et des hommesde lettres. www.beyrouk.com

L'ONU lance un appel contre "l'indifférence générale"SAHEL

Petite annonceDR Hadja Okiki Tradi praticienne confirmée et visionnaire Tél. : 46544719-36170200Cabinet ouvert 08 H/22Adresse CARREFOUR en face du collège SOKAMEkKA Soigne toutes sortes de maladies : Stérilité hommes etfemmes ; l’impuissance sexuelle ; la faiblesse sexuelle; hémorroïdes : tension ; paralysie ; Dermatose ; Fi-brome Kyste ; constipation ; Rhumatisme ; l’Asthme; règles douloureuses ; savon et parfum de chance ;Maux de reins ; Chaude pisse ; Etc.

C'est un appel d'urgence en faveur des pays du Sahel.Mardi 10 avril, trois agences de l'ONU : l'OMS, le HCRet l'Unicef ont appelé la communauté internationale àaider les populations du Burkina Faso, du Tchad, du Mali,de la Mauritanie et du Niger, où 15 millions de personnessouffrent de la sécheresse et de malnutrition dans "l'in-différence générale"."Des familles sont en péril, des enfants vont peut êtremourir, et nous demandons que l'on mette un terme à cetteindifférence générale", a déclaré à Genève, lors d'uneconférence de presse commune, Anthony Lake, directeurexécutif de l'Unicef. Selon lui, il y a une "certaine lassi-tude dans l'opinion publique à propos du Sahel, une foisde plus, on assiste à une famine, une fois de plus les en-fants africains meurent, et les gens sont fatigués d'enten-dre cela".

200 000 personnes déplacéesDe son côté, Antonio Guterres, Haut Commissaire del'ONU pour les réfugiés (HCR), a indiqué que la situationau Mali était particulièrement inquiétante, car en plus "dela sécheresse et de l'insécurité alimentaire, il y a un conflitpolitique". "La crise au Mali a eu pour conséquence unesituation humanitaire dramatique", avec "plus de 200 000personnes déplacées", a-t-il noté, en relevant la solidaritédes pays frontaliers, qui ont laissé leurs frontières ou-vertes pour accueillir les réfugiés maliens."Cette régionne suscite que peu d'intérêt de la part des médias", quisont "concentrés sur la Syrie", a-t-il ajouté.

Récolter 700 millions de dollarsDe son côté, Margaret Chan, directrice générale de l'OMS(Organisation mondiale de la santé), a indiqué qu'entre 1

et 1,5 million d'enfants âgés de moins de 5 ans souffrentde malnutrition sévère dans les pays du Sahel. "Si l'onagit maintenant, on peut sauver 95 % d'entre eux", assure-t-elle. "Nous avons besoin pour cela d'ouvrir des centresde soins disponibles 24 heures sur 24, ainsi que des cli-niques ambulantes, où l'on pourra traiter les cas de diar-rhée, de pneumonie, de malaria et de méningite",poursuit-elle. Les agences de l'ONU ont demandé à lacommunauté internationale 700 millions de dollars pourle Sahel. "A ce jour, moins de 50 % des fonds demandésont été reçus", a regretté M. Lake.L'association humanitaire Oxfam France a par ailleurs ap-pelé aux dons pour "travailler sur les causes profondes dela crise", rappelant que, même lors d'une année "nor-male", hors période de crise, "300 000 enfants meurentde maladies liées à la malnutrition". L'association a pour"objectif d'apporter une assistance humanitaire à un mil-lion de personnes à travers six pays". Pour cela, elle a es-timé ses besoins financiers "à 37 millions de dollars".

(Lemonde.fr)

Le maire de la ville inaugure la mosquée SelamZOUERATE

Le maire deZouerate YacoubOuld Salem Vall ainauguré la mos-quée Selam dansle quartier péri-phérique d’ElHaye au nord dela ville minière.La réhabilitationde cette mosquéerentre dans lecadre d’un pro-gramme de réha-bilitation de sept mosquées lancé en septembre 2011 pourune enveloppe de 8 090 143 UM sur fonds propres de lacommune de Zouerate. Lors de la cérémonie de lance-ment ces travaux en 2011, le maire, affirmait que les mos-quées sont les « maisons de Dieu » appelant les citoyensà s’y investir tout en rappelant que c’était là où se situaitl’intervention de la mairie.Bâtie en 1984, cette mosquée n’avait jusque là jamais bé-néficié de financement, mais les efforts d’humblescroyants du quartier avaient permis de clôturer la mos-quée dans un premier temps et entamer la constructionde la salle de prière, l’action de la commune vient finirdéfinitivement la construction de la mosquée Selam.En ce jour, les habitants viennent pour la première foisfaire la prière du vendredi dans la mosquée du quartierqui devient désormais un Jamaa. Dans sa khotba, l’Imama invité les croyants à la modération.

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N° 654 du 11 Avril 2012

6INTERVIEW

Pour avoir des informations sur la Mauritanie, consultez:www.mauritanidees.fr

YAHYAOULDWAQF AU SITE NOUAKCHOTT INFOLe dialogue est l’unique méthode civique qui permet de dépasser les divergencesLe parti Adil, cet ancien parti-état qui avait connu ses‘’lettres de noblesse’’ pendant le très éphémère règnede Sidi Ould Cheikh Abdallahi, s’est positionné depuisenviron deux ans, au sein de la majorité qui soutientle président Aziz. En dépit d’un accord politique,âprement négocié, avec ses nouveaux partenaires, afind’assurer ses arrières, il s’est senti, finalement, floué.Il n’a jamais été associé à rien, comme d’ailleurs lereste des formations de la majorité. Une situation qu’ilrumine depuis, et qui risque de le pousser à ‘’rééva-luer’’ sa position et à même penser ‘’l’impensable’’ :rompre les amarres d’avec ses partenaires.Biladi publie la traduction d’une interview accordée par leprésident de ce parti, Yahya Ould Ahmd El Waqf au sited’information en ligne, Nouakchott Info. N.Info : Quelle évaluation faites-vous, aujourd’hui, desrésultats du dialogue auquel avait participé votre for-mation politique, en tant que membre des partis de lamajorité ?Yahya Ould Waqf : Effectivement, à Adil nous avionsparticipé au dernier dialogue en tant que parti de la ma-jorité, et ce à partir, premièrement, de notre convictioninébranlable et permanente que le dialogue est l’uniqueméthode civique qui permet de dépasser les divergences.Deuxièmement, parce que, nous estimons que la situationpolitique en Mauritanie requiert, désormais, un consensusafin de bâtir les institutions républicaines et créer un mé-canisme transparent qui donne l’espoir pour une alter-nance pacifique au pouvoir. A partir de ces deux points,nous avons participé, convaincus, au dialogue espérantd’aboutir à un résultat qui satisfait tout le monde. Constatant le grand fossé qui caractérise les relationsentre les différents acteurs de la scène politique, en dépitde l’importance des résultats du dialogue, nous avonsjugé, en partenariat avec deux partis de la majorité : leRenouveau Démocratique et le Mouvement Pour la Ré-publique, que pour tirer le pays de la situation politiquedifficile dans laquelle il se débat, aujourd’hui, il fautconverger vers une unanimité ; que les segments poli-tiques de l’opposition qui n’avaient pas participé au dia-logue ne peuvent être ignorés et que même si on essaie deles dépasser, on arrivera point à résoudre le problèmeposé. Pour cela, nous avons eu la conviction qu’il étaitnécessaire et urgent que tout le monde, opposition et ma-jorité, se retrouvent dans un dialogue afin de dépassercette situation politique et d’aboutir à des électionsconsensuelles. N.Info : Est-ce que cela veut dire que le dialogue passéa été dépassé par les événements ?Y.O.W : Je ne vois pas qu’il a été dépassé, mais il n’estplus suffisant pour apporter la solution aux problèmes po-litiques du pays, même si ses résultats doivent être la basede tout nouveau dialogue. N.Info : Qu’est-ce qui a poussé un groupe de partis dontle vôtre de se singulariser parmi toutes les formationsde la majorité par ce diagnostic de la situation ?

En tant que partis de la majorité, nous avons nos propresévaluations de la situation politique. Nous l’avons précisédans une déclaration commune et nous avons construitnotre conception de la situation sur un ensemble d’élé-ments qui sont :

1- La situation sécuritaire du pays et l’impact desconflits aux alentours ; particulièrement dans lesEtats voisins de l’Est et du Sud ; 2- Les conditions économiques difficiles des ci-toyens, accentuées par les effets de la sécheressequi sévit cette année dans notre pays, en l’ab-sence de résultats probants du programme lancépar le gouvernement à cet effet ;3- Le fossé grand ouvert entre la majorité et l’op-position, dépassant ainsi le stade de l’appel audialogue à celui du départ du régime ;4- La situation constitutionnelle : nous avons desinstitutions constitutionnelles qui ont dépassé leurmandat qui a été, lui, prolongé de manière qui ne bénéfi-cie pas de l’unanimité, quant à sa légalité, dont le moinsqu’on puisse dire est qu’elle est diminuée,5- L’existence d’une opposition qu’on ne peut pas igno-rer ni dépasser dans l’écriture du présent et de l’avenirdu pays. Cet état de la situation sécuritaire, économique, confusionpolitique et situation constitutionnelle, nous a amenés à laconclusion que le dialogue, auquel nous avons participéet que nous avons considéré comme important, n’est plussuffisant et doit nécessairement être complété par un autredialogue afin d’arriver à une véritable unanimité. Il est utile, à ce propos, de méditer deux événements im-portants qui s’étaient produits ces derniers jours dansdeux Etats voisins. L’un d’eux est la leçon donné par leSénégal où le conflit entre l’opposition et l’autorité avaitatteint le niveau de l’explosion. Ils ont évité cela en ac-ceptant de s’engager dans des élections transparentes quiavaient confirmé qu’un Etat comme le Sénégal peut avoirun président décidé à rester au pouvoir, qui organise unscrutin au cours duquel il ne récolte que 35%. Cette leçon doit être méditée par l’opposition parce quecelle du Sénégal, en dépit du penchant de certaines de sescomposantes pour la violence, avait décidé en fin decompte et à l’unanimité de participer à l’élection. Le pré-sident, de son côté, malgré son désir de rester, a acceptéles résultats des élections et a accepté au départ qu’ellessoient transparentes. Il faut dire que l’existence d’institu-tions opérationnelles au Sénégal a bien aidé à la réalisa-tion de tout cela.L’opposition et le pouvoir doivent chercher à profiter del’exemple sénégalais qui nous enseigne que le temps dupouvoir perpétuel est révolu et que chaque président au-jourd’hui doit savoir qu’après deux années, cinq ou dix aupouvoir, il va quitter son fauteuil et qu’il doit par consé-quent œuvrer à ce que son départ se passe dans de bonnesconditions qui lui permettront plus tard de mener une vienormale. Cela ne peut se réaliser que si ce départ se produise dansle cadre d’élections transparentes. Il doit en outre créer,pendant son règne, des institutions réelles capables d’as-surer l’accomplissement de tels scénarios.Quant à la seconde leçon, c’est ce qui s’est produit auMali qui est resté pendant les vingt dernières années unexemple d’alternance politique et on le considérait touscomme modèle démocratique réel. Mais à la première épreuve, un mouvement de rébellion,il y a eu coup d’état militaire. Et qui le dirige ? Des sol-dats, sous officiers et officiers du second rang… Nous nesommes pas à l’abri d’un tel scénario, nous devons bien

comprendre cela. Nous sommes appelés aujourd’hui àéviter d’atteindre l’étape de la confrontation entre le pou-voir et l’opposition. La responsabilité, le cas échéant, estpartagée entre les deux parties, même si elle incombe aupremier lieu au pouvoir. N. Info: Dans votre analyse de la situation du pays,vous avez évoqué des craintes sécuritaires liées auxmenaces d’Al Qaeda contre la Mauritanie. Qu’ajoutela naissance d’un Etat au nord Mali à vos craintessécuritaires?Y.O.W: J’estime que la naissance d’un Etat au nord duMali est le scénario le plus catastrophique pour nous. Lalutte contre Al Qaeda comme spectre nous impose déjàun grand effort militaire, de vigilance Suite en page 7

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N°654 du 11 Avril 2012

INTERVIEWYAHYAOULDWAQF AU SITE NOUAKCHOTT INFOLe dialogue est l’unique méthode civique qui permet de dépasser les divergenceset d’action permanente de prévention qui pèse sur nos res-sources. Il est difficile d’imaginer le degré de la menace,pour nous, si on ajoute au danger, que constitue Al Qaeda,l’existence d’un Etat au nord du Mali, à nos frontières,qui sera sans nul doute, un pays non gouverné. Ce qui varenforcer l’activité d’Al Qaeda et celle du trafic de toutgenre, particulièrement de la drogue, en plus de la possibilitédu déclenchement d’une guerre entre le sud et le nord duMali. Une guerre à laquelle, on ne peut en aucun cas yéchapper.Je crois qu’il est stupide de ne pas s’intéresser à ce qui sepasse au Mali et à ne pas œuvrer pour qu’il retrouve sasouveraineté sur ses régions du nord. Je dis ici que la po-sition de certains pays importants des événements du Maliétait confuse et a provoqué la naissance de la situation ac-tuelle qui a pris de cours tous les pays, y compris la Mau-ritanie, qui ne s’attendaient certainement pas au dangerauquel on fait face actuellement.Nous devons saisir le danger de cette menace qui pèse surnos frontières Est et Sud-est. Afin de faire face à cette me-nace, il est nécessaire d’œuvrer pour la création d’unfront national uni et la mise en place d’institutions réellescapables de résister à toutes les secousses. N.Info : Quelle est la meilleure solution à moindre prix,selon vous, pour ce qui se passe aujourd’hui au Mali ?Y.O.W : j’estime que les pays voisins, y compris la Mau-ritanie, doivent se mobiliser afin de convaincre leMNLA pour qu’il accepte le principe de pourparlers dansle cadre de la souveraineté malienne et que cela aboutisseà une solution de large autonomie pour la région del’Azaouad, une région disposant de prérogatives permet-tant à ses habitants de maitriser la plupart des aspects del’opération de développement interne, tout en conservantla souveraineté à l’Etat malien. A mon avis, c’est cela, lasolution acceptable et je ne vois pas qu’une solution mi-litaire est à même de résoudre le problème. Et si elle estadoptée, elle aura de lourdes conséquences et nous seronsparmi ceux qui seront touchés par ses effets néfastes.N.Info : Au cas où la Mauritanie allait s’impliquer dansun scénario militaire d’intervention, poussée par unedécision individuelle, régionale ou internationale.Quelle sera votre position ?Y.O.W : Ce sera très grave s’il se produisait, et n’importequelle personne raisonnable doit s’opposer à tout scénarioqui engage la Mauritanie dans une action militaire au norddu Mali. La Mauritanie a le devoir de jouer un rôle prin-cipal et efficace pour que le Mali parvienne à instaurer sasouveraineté sur sa partie septentrionale. Ce rôle doit res-ter uniquement politique et diplomatique, loin de touteforme d’engagement militaire, pour la simple raison quel’on ne dispose pas de la capacité ni des moyens pour lefaire. Il ne sert pas nos intérêts et nous devons nous limi-ter à tenter de rapprocher les positions du MNLA et legouvernement malien, afin que ce dernier retrouve l’unitéde son territoire et instaure son autorité sur l’ensemble deson Etat.N.Info : Vous militez pour la naissance d’un front inté-rieur uni pour faire face aux problèmes du pays, com-ment imaginez la naissance de ce front au moment oùl’opposition ne cesse d’attaquer le régime et réclame sondépart et que le chef de ce régime accuse l’oppositionde malversations et de traitrise ? Y.O.W : Moi, je comprends parfaitement bien la diffi-culté de construire un front intérieur uni dans de tellesconditions, tant le fossé est grand entre les différents ac-teurs de la scène…A Adil, notre position, depuis bien

longtemps, a été de prendre les dispositions pour l’ententependant que l’opération était plus facile que maintenant,mais nous demeurons convaincus que les partenaires po-litiques restent patriotes, sérieux et attachés à la Maurita-nie de telle manière qu’on est autorisé à croire qu’ilsprivilégient l’intérêt national sur toute autre considéra-tion. L’accord pour l’engagement d’un dialogue nationalintervient justement pour bâtir ce front. Cela appelle à uneffort de sacrifice de la part des deux parties. Personneparmi eux n’est aujourd’hui en mesure de dicter ses aspi-rations à l’autre et, par conséquent, il est urgent de créerune atmosphère favorable qui permettra de trouver unesolution acceptée par tous pour gérer cette étape. Là, ondoit être franc : je ne fais pas porter uniquement à l’oppo-sition la responsabilité de cette situation, même si elle asa part de responsabilité, le premier responsable est lepouvoir.Je crois qu’il est opportun que le pouvoir prenne de véri-tables initiatives vis-à-vis de l’opposition pour la rassureret lui donner des signaux clairs qui confirment sa bonnefoi et son sérieux afin d’instaurer un partenariat réel. J’es-time que les partis de l’opposition sont suffisammentconscients et patriotes pour accepter le principe du dialogue.N.Info : Tout dernièrement, nous avons constaté la des-titution dse fonctionnaires issus de l’opposition et lapromotion de personnalités de la majorité dont le vice-président de votre parti. Est-ce que cela s’inscrit dans lecadre d’une épuration contre l’opposition ou pour satis-faire la majorité et la faire participer dans l’exercice dupouvoir ?Y.O.W :Notre position constante est que l’Etat appartientà tout le monde, que le critère de nomination dans lesfonctions doit être la compétence et non le clientélismeet autres considérations politiques. C’est cela notre posi-tion inébranlable et qui est, selon nous, le seul principesur lequel on peut bâtir un Etat véritable. C’est égalementla base de la construction de la démocratie et sans la-quelle, il n’y ait point d’Etat, ni démocratie, ni égalité, nijustice. Le renvoi de fonctionnaires de leurs boulots sur des consi-dérations politiques n’est pas du tout acceptable et celafait partie des tares et maladies qu’on combat. L’évictionde certains fonctionnaires de l’opposition de leurs fonc-tions s’inscrit sans nul doute dans ce cadre et c’est ce quenous considérons, politiquement, comme geste inappro-prié. Nous le condamnons et sommes solidaires de sesvictimes. Par rapport à la nomination d’autres personnes,je ne vois pas le lien avec le renvoi d’autres. Chaque fonc-tionnaire possédant les qualités requises, qu’il soit del’opposition ou de la majorité, peut être nommé par legouvernement. Je ne considère pas cela comme implica-tion politique. N.Info : A Adil, est-ce que vous donnez un deadline pourrester membre de la majorité dans sa forme actuelle ?Y.O.W : Je tiens, tout d’abord, à préciser qu’Adil est liéà deux autres partenaires de la majorité. Nous avons, au-jourd’hui, une conviction et une position. La convictionest que la conjoncture politique requiert un consensus etqu’aucune exclusion ne sert le pays et nous y sommes op-posés. Quant à notre positionnement, c’est qu’on défendcette position à partir de notre place au sein de la majo-rité. Nous œuvrons, en tant que partis politiques, pourconvaincre la majorité de manière générale de la justessede cette approche et, d’en convaincre, également l’oppo-sition. En fonction des résultats de nos efforts, nous allonsévaluer l’opération et prendre les dispositions qui s’impo-sent. De toutes les façons, il est difficile de prévoir pour

le moment… Toujours, est-il, que des formations poli-tiques, comme les nôtres, ont un objectif déterminé pourlequel elles militent. Elles prendront la position qu’il faut,au moment opportun en fonction de leur lecture de lascène politique et l’évaluation de son action.N.Info : Où en, êtes-vous, par rapport à la propositionfaite par certains de rentrer dans une période de transi-tion afin d’organiser une présidentielle anticipée et deslégislatives et municipales ? Y.O.W : Il faut rappeler, d’abord, qu’en Mauritanie, nousfaisons face aujourd’hui à un réel problème qui consisteen la difficulté de déterminer quand est-ce que pourrons-nous tenir des élections. La solution n’est pas d’organiserdes élections présidentielles ou législatives, mais plutôtde sortir de notre situation actuelle, où il est impossiblematériellement de tenir un scrutin avant, au moins, uneannée, même si l’on est tous d’accord sur son organisa-tion. Cela s’explique par le fait que le mécanisme d’enrô-lement existant, qui va nous permettre d’avoir des papiersd’état civil sur la base desquels seront tenues les élections,ne peut être achevé, à mon sens, avant au moins uneannée. Pour cela, on doit travailler à le rendre plus prochedes gens, tout comme on doit travailler à l’accélérer.En attendant cela, nous devons profiter de ce temps pouressayer de trouver un consensus, dicté par notre situationconstitutionnelle et politique et qui peut aboutir à des re-formes politiques nécessaires pour la tenue d’électionsprésidentielle et législatives. Je signale, qu’en tant quepartis politiques, nous œuvrons à la réalisation du consen-sus politique. Nous ne présentons pas des propositions nides solutions aux parties, mais nous voulons que ces der-nières adoptent, elles-mêmes, des solutions et tout ce quipeut être objet d’unanimité ou de consensus est importantet fondamental. N. Info: Où en sont parvenus les efforts de personnali-tés, dont vous faites partie, qui travaillent en dehors desorganisations politiques pour élaborer un schéma desortie de crise ?Y.O.W : Il est vrai que j’appartiens à un groupe de per-sonnalités nationales qui œuvrent, depuis un certaintemps, pour le lancement d’une initiative, sur la base dela lecture de la scène politique, afin de chercher à rappro-cher les acteurs politiques. Selon mes informations, le tra-vail de cette initiative est très avancé. Dans les jours quiviennent, elle communiquera sur elle-même. L’objectifqu’elle s’assigne est de trouver une solution à la situationpolitique à travers la construction d’une confiance réci-proque entre les parties et l’organisation de scrutins trans-parents et consensuels. Propos recueillis

par Mamouni Ould Mahktar

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N° 654 du 11 Avril 2012

8COURRIER

SALAMTRANSPORTS Nouvelle Ligne Nouakchott-Dakar et Dakar-Nouakchott

Départ Nouakchott: tous lesdimanche à 7 heures du matin. Départ de Dakar: tous leslundi à 23 heures.

Nouveau

COURRIER La générale des retro-commissions

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Récemment, au cours d’un meeting populaire à Nouadhi-bou, on a vu et entendu le général Aziz parler. Il était fu-rieux, le ton agressif et la gestuelle agitée. Il étaitdéterminé à réagir à ses opposants. Par malheur, il n’apas eu connaissance de la sagesse aborigène qui décon-seille de lancer le Boomerang quand le vent souffle fort.Le vent du changement a soufflé, la veille, à Nouakchott,le peuple était dans la rue en masse. Résultat, le générals’est pathétiquement enchevêtré dans une prolixité dis-cursive affligeante, coup sur coup, ironie, satire, insulteset bourdes de tous genres. Une terrible ‘overreaction’où l’on a piétiné la décence, bafoué la vérité et niél’évidence.Vouloir régler par le verbe ce qui se règle par la ré-flexion intelligente et l’action posée et pertinente, c’estbrasser du vent ou battre l’eau puisqu’on est dans uneville côtière.Quand il s’adresse aux mauritaniens, Mohamed OuldAbdel Aziz fait des règles élémentaires du parler correct.Il ne s’encombre, ni de rigueur dans les données avan-cées, ni de faisabilité des projets énumérés, ni même durespect pour le bon sens du citoyen. Qui parmi nous n’a pas à l’esprit sa sortie médiatiqueau Palais des Congrès où il a affirmé sans tiquer n’avoirjamais géré l’argent public !? Pourtant, tout le monde sait et les militaires les premiers,qu’un commandant de bataillon de l’armée nationale abel et bien une dotation budgétaire destinée à l’alimen-tation des soldats, (la fameuse PGA), et au fonctionne-

ment des unités surtout quand elles sont des unités opéra-tionnelles chargées de la sécurité présidentielle. Toutcomme, d’ailleurs, un chef d’Etat-major particulier duprésident de la République. C’était une manière pour lui de se mettre à l’abri de toutsoupçon de mauvaise gestion. Peine perdue, cet officier, devenu l’une des plus grossesfortunes nationales en un temps record, ne peut en aucuncas, sauf miracle, se disculper d’enrichissement illicite. Une autre assertion, tonnerre de feu, est venue de Noua-dhibou nous rendre davantage plus dubitatifs, quand il alâché « depuis mon arrivée au pouvoir, le gré à gré,moyen privilégié de vandaliser l’Etat, a pris fin » sachantpertinemment que le site électronique de la CommissionCentrale des Marchés affiche tout le contraire. En effet,25 milliards d’Ouguiyas de marchés gré à gré ont été at-tribués en son temps. Le général est loin d’être rigoureuxdans ses propos pour un sou, 25 milliards de sous. Tant decontrevérités manifestes est cruellement troublant. Joseph Goebbels avait un jour soutenu « plus le men-songe est gros, plus il passe » en harmonie avec son mai-tre pour qui « plus le mensonge est énorme, plus il a deschances d’être cru ». Oui, mais pas ici, la Mauritanie n’estpas l’Allemagne nazie. Notre religion n’aime pas le men-songe. Le hadith a bien dit le menteur n’est pas des notre.Et les mauritaniens sont musulmans, pure tautologie.Les manœuvres du général sont donc vouées à l’échec.Son volontarisme et sa philanthropie tous démago-giques ne trompent plus personne, la corruption ram-

pante de son ré-gime non plus.La gouvernance dugénéral Aziz peutêtre tout sauf uneœuvre de construc-tion nationale.C’est de manièrepatente une entre-prise privée deretro-commissions: « la Générale desretro-commissions» peut-on dire.Tous les marchespublics quelquesoit leur taille tombent dans son escarcelle. Dommage !Le système que nous avons combattu et cru avoir mortel-lement blessé en août 2005 est toujours là. Il a juste es-quivé le coup pour se métamorphoser et devenir plusvorace encore.N’est –il pas grand temps pour nous d’en finir avec l’im-punité ?La Haute Cour de justice ne doit-elle pas se saisir de cedossier de crimes économiques tout au moins, sinon exa-miner l’aspect de parjure qu’il recèle car l’auteur est sousserment et au peuple il doit la vérité….

Par Ely Ould SneibaNouakchott, le 07/04.2012

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9 SPORTSMARATHON Marathon International de Nouakchott Le Marocain, Khaled El Bellachi, a brillamment remportéavec un temps de 2 h 17 mn 32 sec devant son compa-triote Youssef Ait Ali qui a fait un chrono de 2 h 20 mn 48sec, la première édition du marathon international de laville de Nouakchott. L’algérien Cheibani Azzedine a ter-miné sur la troisième marche avec un temps de 2 h 26 mn25 s. ADOUC’est dire que l’épreuve reine du 42 km, où les athlètesmauritaniens peu habitués à courir sur cette distance ontété dominés par l’armada de coureurs professionnelsvenus du Maghreb et de l’Afrique de l’Ouest.Le premier athlète Mauritanien, sur cette distance sur la-quelle se sont inscrits les athlètes étrangers, Sidi Moha-med Ould Bidjel a terminé à la 9ème place avec unchrono respectable de 2 h 53mn 15 sec. Ainsi Nouakchott sera désormais à l’image des grandescapitales sportives. Pour se faire, le Ministère n’a pas lé-siné sur les moyens.3500 athlètes, dont des professionnels du Maroc, de l’Al-gérie, du Sénégal, de la Gambie et de la Côte d’Ivoire (àraison de trois représentants par pays) et environ 2000amateurs, ont pris part le vendredi 6 avril à la 1ère éditiondu Marathon International de Nouakchott (MIN) organisépar le Ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sportsen Collaboration avec la Fédération Mauritanienned’Athlétisme (FARIM). La Présence de ces athlètes rom-pus aux compétitions a donné un cachet important au Ma-rathon que les organisateurs souhaitent inscrire dans lecalendrier international de l’IAAF. C’est le Président de la République Mohamed OuldAbdel Aziz, a donné le coup d’envoi du Marathon Inter-

national de Nouakchott, qui comprend les distances de 42km, 21 km, 10 km pour les hommes et les femmes ainsique les 5 km pour handicapés. Sur des parcours différents,les coureurs se sont élancés au milieu des centaines desupporters venus les encourager. Au niveau des courses, en tricycle en handicapés sur 5km, c’est Hacen Ould Jamal, qui a terminé en tête avec unchrono de 14 mn 6 sec. Sidi Mohamed Meissara (un ha-bitué) a pris la deuxième avec 17 mn 23 sec devant SyIbrahima qui a fait un temps de 18 mn 17 sec. Du côté des dames, Fatimetou M’Bodj a gagné la pre-mière place avec un chrono de 58 mn 3 sec devant TackoSall (33 mn 5 sec), et Mariem (35 mn 9 sec). Sur fauteuils roulants, Jeilani Ould Mohamed a pris lapremière place en réalisant un temps de 10 mn 15 sec de-vant Mohamed Damoud (10 mn 52). Cachet populairePour les sourds muets associés à la course des 5 km, lesdeux premières places sont à Mohamed Cheikh Ould SidiMohamed (25 mn 31 sec et Abdallahi Ould Abeidy (26mn 15 sec). Concernant les 10 km, qui ont vu la participation de plusde 2000 athlètes, la gendarmera a brillé par l’intermé-diaire de son coureur Abdarrahmance Ould Moussa, quia distancé ses concurrents. Il a terminé premier devantAbdallahi N’Dongo du Petit Centre et Hamade Ould Mo-hamed. Au niveau des dames, la jeune Meimouna DembaSow du Club de T.Zeina a terminé à la première place. Les 21 km (distance habituelle pour les athlètes locaux)ont été dominés par les Mauritaniens parce que les troispremières places sont revenus à : Sid Mihamed Ould Nani

de la Gendarmerie Nationale a terminé avec un chrono de1 h 24 s 6 suivi de Abdallahi Ould Abba (Dir Art) 1 h 24s 6 et Dah Ould Cheikh 1 h 25 s 15. Peu avant le début des courses, le Président de la Répu-blique a déploré le manque de pratique sportive constaté,au cours des dernières décennies, ce qui a conduit à l'ap-parition de nombreux et grands problèmes sanitaires surle plan national. Il a appelé l'ensemble des citoyens à pro-mouvoir et à ancrer la culture sportive dans l'intérêt de lasanté de tout un chacun et vu son rôle positif dans le dé-veloppement du pays et des capacités de sa jeunesse. A l'occasion du démarrage du marathon, la ministre de laculture, de la jeunesse et des sports, Mme Cisse MintCheikh Oud Boide, a souligné que l'annonce par le Gou-vernement d'une Journée nationale du sport représenteune pierre supplémentaire dans l'édifice des réalisationsaccomplies au profit des sports dans le pays. Elle a rappelé dans ce cadre la création du Fonds d'appuiau secteur, la redynamisation du sport scolaire, la forma-tion du cadre humain capable de développer le sport et laconstruction prochaine de stades olympiques dans toutesles wilayas du pays. La ministre a appelé les jeunes mau-ritaniens à aller de l'avant dans la pratique des sports com-pétitifs afin de faire gagner au pays la position qui lui siedaux plans régional et international. De son côté, M. Mohamed Oud Ghali, président de la Fé-dération mauritanienne d'athlétisme, a indiqué que cettejournée restera gravée dans les annales du sport dans lepays en tant que première occasion de jeux marathonienssur la terre de Mauritanie.

Rassemblés par Saydou Nourou T.

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Wall Street attend la publication des chiffres du chômagevendredi pour se donner une direction en fonction de lavigueur de la reprise économique américaine dont ils té-moigneront, avant le début d'une nouvelle saison de résul-tats trimestriels la semaine prochaine.Au cours des quatre dernières séances, le Dow Jones In-dustrial Average, indice des 30 valeurs vedettes de WallStreet, a cédé 1,15%, terminant vendredi à 13.060,14points. Le Nasdaq, à dominante technologique, a quant àlui reculé de 0,36% à 3.080,50 points. Depuis le début del'année, il a enregistré une progression de 18,7%.L'indice élargi Standard & Poor's 500 a perdu 0,74%, fi-nissant à 1.398,08 points.A l'orée d'un long week-end pascal, Wall Street était en-tièrement tournée vers la publication du rapport mensueldu gouvernement américain sur l'emploi et le chômageaux Etats-Unis, "une publication compliquée par le faitque les marchés boursiers seront fermés" pour cause deVendredi Saint, a noté Chris Low, de FTN Financial.Ces statistiques "vont très probablement donner le tonpour les jours à venir", a renchéri Abdullah Karatash, deNatixis, "avec le début de la saison des résultats" d'entre-prises pour le premier trimestre 2012.Cette saison de résultats sera inaugurée mardi par Alcoa,le géant américain de l'aluminium, mais si importantessoient-elles pour témoigner de la vigueur de l'activité éco-nomique aux Etats-Unis, les performances des entreprisesaméricaines ne seront pas au centre de l'attention dans lesprochains jours."La nouvelle la plus importante pour la semaine pro-chaine est la diffusion de ce rapport vendredi", a insistéM. Low, "car il existe un débat au sein des dirigeants dela Fed (Banque centrale américaine) au sujet de l'emploi",a-t-il ajouté."Si les chiffres sont encourageants (...), alors cela donneraraison aux plus optimistes qui militent pour des taux d'in-térêt plus hauts. En revanche, s'ils déçoivent, le marché vacommencer à anticiper une nouvelle vague d'assouplis-sement monétaire", dans le but de stimuler la reprise, arésumé le stratège.La diffusion des minutes de la dernière réunion de la Fed,le 13 mars, avait précipité mardi une chute de l'ensembledes marchés, ébranlés par le faible soutien exprimé à denouvelles mesures de relance, malgré le ton globalement

optimiste de ces discussions au sujet de l'économie amé-ricaine. Le repli qui s'en est suivi, contrastant avec la find'un premier trimestre historique la semaine précédente,au cours duquel Wall Street a enregistré sa plus forte pro-gression en 14 ans, a été perçu comme le signe d'un ren-versement de tendance."Nous nous demandons si le mouvement de correctionauquel nous assistons signale l'arrivée d'une tendancebaissière de fond sur le marché", s'est ainsi interrogé SamStovall, de S&P Capital IQ.En outre, après la Grèce, l'échec d'une émission obliga-taire espagnole a réveillé les craintes d'une contagion dela crise de la dette en zone euro, si le système de pare-feumis en place par les dirigeants européens ne suffisait pasà sauver les finances de Madrid.Dans ce contexte incertain, les investisseurs scruterontavec d'autant plus d'attention les différents indicateurs lasemaine prochaine.Outre les chiffres du chômage vendredi, et les résultatsdes entreprises, les investisseurs suivront notamment leschiffres des ventes au détail mardi et la présentation duLivre Beige de la Fed, rapport de conjoncture sur l'écono-mie américaine, mercredi.Figureront également à l'agenda les nouvelles inscriptionshebdomadaires au chômage et la balance commercialedes Etats-Unis jeudi.

ÉCONOMIEWALL STREETSuspendue à l'emploi avant les résultats d'entreprises EXILÉS FISCAUXLe décret sur "l'exit tax"publié au Journal Officiel

GRÈCEDes centaines de Grecs aux obsèques du retraité suicidaireDes centaines de personnes ont rendu un dernier hom-mage combatif au septuagénaire qui s'est suicidé mercredidans le centre d'Athènes, devenu le symbole du désarroiprovoqué par la crise économique en Grèce, lors de sesobsèques samedi."Peuple, en avant, ne baisse pas la tête, la seule réponseest la résistance", a notamment crié la foule en saluant pardes applaudissements l'arrivée du cercueil, dans la courdu cimetière central de la capitale grecque.Dans son discours d'adieu, la fille du défunt, un pharma-cien à la retraite de 77 ans, a notamment qualifié son sui-cide "d'acte profondément politique", a raconté latélévision publique Net. Un message du compositeur etchantre de la résistance à la dictature des Colonels (1967-74), Mikis Thédorakis, devenu un pourfendeur de la cured'austérité infligée au pays surendetté par l'UE et le FMI,a également été lu. Conformément aux voeux du défunt,engagé à gauche, la cérémonie a été civile, ce qui est ex-ceptionnel en Grèce. La dépouille doit ensuite être trans-férée en Bulgarie pour une incinération, l'influente Egliseorthodoxe grecque bloquant toujours la création de cré-matoriums en Grèce. Dimitris Chrisoula s'était tiré une

balle dans latête mercredimatin sous lesyeux des pas-sants sur laplace Syn-tagma, théâtrede la contesta-tion qui se-coue le pays depuis le début de la crise en 2010, àquelques mètres du Parlement. Malade du cancer, selon lapolice, et vivant seul, il a laissé une lettre manuscrite ac-cusant le gouvernement de l'avoir privé de ressources parles coupes imposées aux pensions de retraites, et l'assi-milant à l'exécutif mis en place par les occupants nazisen 1941. "Je ne trouve pas d'autre solution pour en finirdignement avant de devoir commencer à faire les pou-belles pour me nourrir", y a-t-il écrit. Son acte a soulevéune grande émotion dans le pays, et des centaines d'Athé-niens ont depuis défilé sur les lieux, y laissant témoi-gnages de sympathies ou appels à la résistance contre lapolitique gouvernementale.

Le décret sur"l'exit tax" quivise à imposerles revenus dup a t r imo i n edes contribua-bles aiséscherchant às ' e x p a t r i e rpour échapperà l'impôt en France a été publié au Journal officiel.Le texte "relatif à l'imposition des plus-values et créancesen cas de transfert du domicile de France" est entré en vi-gueur au lendemain de sa publication samedi et s'ap-plique rétroactivement "à compter du 3 mars 2011".Selon le ministère du Budget, toute personne quittant laFrance "avec un patrimoine mobilier de plus 1,3 milliond'euros devra déclarer au fisc la valeur de ce patrimoineau jour du départ et la plus value latente, autrement ditsa valeur au jour du départ diminuée de la valeur d'acqui-sition". "Le paiement n'interviendra que plus tard, si cepatrimoine mobilier est cédé dans les 8 ans qui suiventl'expatriation", précise-t-il.L'"exit tax" sera du même montant que l'impôt qui auraitfrappé le même contribuable resté en France, à savoir19%, auxquels s'ajoutent 15,5% de prélèvements sociaux.Pour éviter la double imposition, l'impôt éventuellementpayé à l'étranger sera cependant déductible de l'impôt dûen France. Les premières déclarations devront être trans-mises au fisc en même temps que celles de l'ensembledes revenus, dès mai prochain.A la mi-mars, la ministre du Budget Valérie Pécresseavait dit en attendre un rendement annuel de 200 millionsd'euros pour les caisses publiques.TERRES RARESLa Chine met sur pied uneassociation des producteurs

Le gouverne-ment chinois aannoncé lundila créationd'une associa-tion regroupantles producteursde terres rares,alors qu'il estcritiqué par ses partenaires commerciaux pour les restric-tions à l'exportation de ces minéraux indispensables dansles hautes technologies.Les Etats-Unis, l'Union européenne et le Japon ont portéplainte devant l'Organisation mondiale du Commerce lemois dernier, arguant que l'industrie chinoise du secteurcherchait à profiter de sa position de quasi-monopole.La Chine extrait à elle seule plus de 95% des terres raresde la planète. Il s'agit d'un groupe de 17 minéraux possé-dant des propriétés chimiques et électromagnétiquesproches, servant à fabriquer entre autres ordinateurs,écrans, matériel audio, caméras et appareils photo, piècesautomobiles, ampoules ou piles. L'Association chinoisedes producteurs de terres rares, composée de 155 mem-bres, a été mise sur pied dimanche à Pékin, a annoncédans un communiqué le ministre de l'Industrie et destechnologies de l'information. Le but de l'association estde promouvoir un "développement sain" du secteur, selonle vice-ministre chinois de l'industrie, Su Bo, de mettre del'ordre dans l'industrie et de renforcer la protection envi-ronnementale.

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La Cour constitutionnelle du Mali doit officialiser mardila vacance du pouvoir, ouvrant la voie à l'investiture duprésident de l'Assemblée nationale comme chef de l'Etatpar intérim, au moment où le Nord est sous la coupe derebelles touareg et d'islamistes armés.La haute juridiction doit constater en séance publique lavacance du pouvoir après la démission formelle ce week-end du président Amadou Toumani Touré (ATT), renversépar un putsch le 22 mars.Cette étape était initialement prévue lundi soir. Ce déca-lage pourrait entraîner le report à mercredi de l'investiturepar la Cour suprême du président par interim, le chef desdéputés Dioncounda Traoré, a-t-on appris auprès de cetteinstance. L'intronisation du nouveau président marquerale coup d'envoi de la transition, fixée par un accord concluentre la junte ayant renversé ATT et la Communauté éco-nomique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao).Un Premier ministre de transition investi des "pleins pou-voirs" doit dans la foulée être désigné, avant la formationd'un gouvernement d'"union nationale" qui sera aux af-faires jusqu'aux élections présidentielle et législatives,dont les dates restent à déterminer.Le chef de la junte, le capitaine Amadou Sanogo, s'est"personnellement" engagé lundi "à respecter dans son in-tégralité" l'accord et a promis une "tolérance zéro" à ceuxqui chercheraient à entraver son exécution.Mais selon nombre d'observateurs, les putschistes de-vraient tenter de conserver un droit de regard sur les dos-siers militaires, alors que l'armée malienne vient de subirla plus cuisante déroute de son histoire.Après le coup d'Etat militaire, le Nord est entièrementpassé sous le contrôle de rebelles touareg du Mouvementnational de libération de l'Azawad (MNLA), dont l'offen-sive avait démarré en janvier, de groupes islamistesarmés, de trafiquants et d'autres groupes criminels."profonde inquiétude" de l'ONULa Cédéao fait toujours planer la menace d'une interven-tion militaire pour contrer les combattants du Nord.De son côté, le Conseil de sécurité des Nations unies aexprimé lundi sa "profonde inquiétude à propos de la me-nace terroriste grandissante" dans cette région, "due à laprésence parmi les rebelles de membres d'Al-Qaïda auMaghreb islamique (Aqmi) et d'éléments extrémistes".

Le Conseil a condamné l'enlèvement de sept diplomatesalgériens le 5 avril à Gao, l'une des capitales du Nord ma-lien, par un groupe dissident d'Aqmi, le Mouvement pourl'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao).Selon des témoins, des membres du groupe islamistes ni-gérian Boko Haram, qui sème la terreur au Nigeria, ontparticipé à l'opération. Au total, au moins une centained'éléments de ce mouvement ont été signalés dans la ville,selon des sources concordantes.Aqmi - qui a multiplié les rapts d'Occidentaux dans leSahel ces dernières années - et Boko Haram ont noué descontacts et, selon certaines sources, ont entamé une coo-pération qui fait craindre aux Etats de la région et auxpays occidentaux une jonction qui pourrait déstabiliserdavantage la zone.Lors d'une marche de quelques centaines de personnesmardi à Bamako pour la "libération" du Nord, certainsprotestaient d'ailleurs contre la présence d'éléments"étrangers" parmi les groupes armés de la région."A bas les indépendantistes, à bas les séparatistes", scan-daient les manifestants, alors que des banderoles en têtedu cortège, encadré par la police, proclamaient "un Maliun et indivisible" ou appelaient à "la sauvegarde de l'uniténationale et de la République". Safiatou Traoré, 68 ans, atenu à être présente: "je suis vieille mais aujourd'hui jevais trouver la force de marcher pour la libération du norddu Mali", a-t-elle déclaré à l'AFP.

INTERNATIONALESMALIDernière étape avant l'investiture du président intérimaire YÉMEN

Huit soldats tués dans une attaque d'Al-Qaïda

SYRIENouveaux bombardements et combats, le cessez-le-feu mort-né

Huit soldatsyémén i t e sont été tuéset quatreblessés dansune attaqued'Al-Qaïdamardi àl'aube contreun poste mi-litaire à l'est de la capitale Sanaa, a indiqué une sourcemilitaire. Le poste attaqué à l'arme automatique se trou-vait sur une route désertique reliant les provinces deMarib et de Hadramout, a précisé cette source.L'attaque intervient au lendemain de violents combatsentre l'armée et des éléments d'Al-Qaïda à Loder, dans laprovince sudiste d'Abyane, qui ont fait 60 morts aumoins, dont une quarantaine de combattants du réseauextrémiste.L'armée a été épaulée dans ces combats par des supplétifsdes comités de résistance populaire, selon des sources mi-litaires et des responsables locaux.Quelque 300 combattants d'Al-Qaïda ont attaqué lundiune caserne de la brigade 111 de l'armée à Loder et unbarrage militaire dans le sud de la ville.Loder est située à 150 km au nord-est de la ville de Zin-jibar, chef-lieu de la province d'Abyane, contrôlée par les"Partisans de la Charia", un groupe affilié à Al-Qaïdadans la Péninsule arabique (Aqpa). Les combattants d'Al-Qaïda cherchent apparemment, selon une source mili-taire, à reprendre la ville qui leur offre par sa topographiemontagneuse un abri naturel contre les raids aériens etles bombardements venant de la mer.SOMALIE11 civils tués par un attentatdans un marché de Baïdoa

Au moins 11 civils, en majorité des femmes et des en-fants, ont été tués lundi par l'explosion d'une bombe dansun marché de Baïdoa, ex-bastion des islamistes shebabdans le sud de la Somalie, a annoncé un député. L'attentatn'a pas été revendiqué dans l'immédiat.Des éléments de la force de l'Union africaine (UA),jusqu'ici cantonnée à la capitale Mogadiscio, s'étaient dé-ployés pour la première fois le 5 avril à Baïdoa, prise auxshebab par les troupes éthiopiennes et les forces gouver-nementales somaliennes en février. "Au moins onze per-sonnes - pour la plupart des femmes et des enfants - ontété tués par une bombe placée dans un marché fréquenté",a déclaré le député somalien Mohamed Ibrahim Habsade."Beaucoup d'autres ont été blessées par l'explosion", a-t-il ajouté, précisant que cet attentat était le plus importantdepuis que les forces somaliennes avaient repris lecontrôle de la ville, située à 250 km au nord-ouest de Mo-gadiscio. Selon des témoins, la bombe a explosé prèsd'une boucherie, peu après l'arrivée dans le marché desoldats somaliens venu faire des courses. Un témoin, Ab-dirahman Waney, a indiqué avoir vu une trentaine deblessés, "pour certains grièvement". "C'est un désastre,j'ai vu les corps découpés d'au moins neuf civils, en ma-jorité des femmes. L'explosion est survenue alors que denombreuses personnes faisaient leurs courses", a déclaréun autre témoin Adan Hussein.La perte de leur bastion de Baïdoa a constitué un reversmajeur pour les insurgés islamistes shebab, qui avaientdéjà dû se retirer de leurs positions à Mogadiscio en août,puis abandonner un autre de leur bastion, Beledweyne,fin décembre, aux forces éthiopiennes et somaliennes.

Le cessez-le-feu en Syrie prévu par le plan de l'émissaireinternational Kofi Annan semblait mardi mort-né à la datebutoir fixée par l'ONU, militants et ONG faisant état denouveaux bombardements par les forces du régime, no-tamment dans le nord, et des combats avec des rebelles.L'armée bombardait en début de matinée une localité dela province d'Alep et des quartiers la ville de Homs (cen-tre), alors que le plan de paix de M. Annan prévoyait le re-trait des chars et des troupes du régime de Bacharal-Assad, qui tente d'écraser dans le sang la révolte depuisplus d'un an. La localité de Mareh était bombardée parles chars, selon l'Observatoire syrien des droits del'Homme (OSDH), tandis qu'un militant sur place, AbouOmar, a indiqué à l'AFP que des familles fuyaient leslieux. De violents combats se déroulaient entre armée et re-belles dans la province de Deraa (sud) et six soldats ont ététués dans une attaque dans la région de Hassaka (nord-est).L'armée bombardait violemment le quartier de Khaldiyéà Homs, troisième ville du pays et menait des perquisi-tions et des arrestations à Kafarzita, dans la province deHama (centre), déjà bombardée lundi soir par des héli-coptères. Quelques heures avant l'expiration du délai fixépar l'ONU, le secrétaire général des Nations Unies Ban

Ki-moon a lancé un dernier appel au régime pour qu'ilcesse ses attaques, alors que 105 personnes, en grandemajorité des civils ont été tuées lundi selon l'OSDH."La chronologie pour la cessation complète de la violenceentérinée par le Conseil de sécurité (de l'ONU) doit êtrerespectée par tous sans aucune condition", a ajouté M.Ban, faisant référence aux nouvelles exigences formuléesrécemment par Damas.Avant même la reprise des violences, les Etats-Unis ontestimé lundi que Damas n'a fait "aucun signe jusqu'ici"pour montrer le respect de ses engagements en vue d'uncessez-le-feu. Le régime de Bachar al-Assad avait acceptéle plan Annan, avant d'exiger comme préalable des ga-ranties écrites sur l'arrêt des violences commises selon luipar les rebelles, qu'il assimile à des "terroristes".Les insurgés ont renvoyé la balle au régime, se disantprêts à respecter le cessez-feu si Damas faisait de même.Selon le plan Annan, un cessez-le-feu total devait interve-nir 48 heures après le retrait de l'armée des villes, maiscette perspective est désormais improbable avec la reprisedes violences.Selon les militants et des analystes, le pou-voir à Damas adopte une politique dilatoire pour gagnerdavantage de temps face aux pressions.

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N° 654 du 11 Avril 2012

12DERNIÈREMAURICHRONIQUE

Le Président de la République a donné le coupd’envoi au marathon international de Nouakchott.C’est la première édition. Jamais personne n’acouru, dans ce pays, avant l’arrivée de MohamedOuld Abdel Aziz, au pouvoir. Depuis lors, n’est cepas, on court, toujours. Bien sûr, de par le passé,dans ce bled, il y a eu des marathons, comme il y aeu des tas d’autres choses…Car, la Mauritanie, lavraie, l’authentique, la juste, l’idyllique, la plusbelle des plus belles, est née le 06 août 2008. Toutesles autres Mauritanie n’avaient jamais vu le jour.C’est vrai, il y avait le nom, mais c’était un nomsans âme, sans esprit et sans corps. C’est une vued’esprit, la Mauritanie, celle d’avant août 2008.Vue d’esprit, l’étaient également, toutes ces chosesproduites ou réalisées par ou dans cette Mauritaniechimérique. Et, même si ces choses sont nées ail-leurs, au sein des Nations qui existaient, vraiment,et qui ont transité par cette Mauritanie fantôme,elles s’annihilent, au contact du sol celles-ci. Etelles deviennent néant. L’adéquation de la forma-tion/emploi, un concept si cher aux organisationsinternationales, qui l’ont enfanté ; et qui n’a ja-mais existé avant Mohamed Ould Abdel Aziz.L’idée est de son propre génie créateur. Mais, tout cela n’est pas important, je veux dire,que je n’ai pas besoin de disserter sur la naissancede la Mauritanie, en août 2008. C’est si évidentqu’il serait absurde de s’y appesantir. Ce qui m’intéresse, à moi, ce n’est pas la date denaissance de la Mauritanie. Puisque sur cettequestion, ma religion est bien faite. Je suis adepte

de la même philosophie que le directeur général dela TVM, El Moudir Ould Bouna, du monsieurcommunication de l’UPR, Moctar Ould Abdallahi,de Mohamed Cheikh Ould Sidi Mohamed, le direc-teur général de Radio Mauritanie, de RassoulOuld El Khale, le monsieur communication duprésident de la République. Je partage avec ceux-ci cette conviction inébranlable sur la date réellede la naissance de la Mauritanie. Comme je par-tage avec eux bien d’autres choses, allant del’inexistence de la Mauritanie avant août 2008, aulaisser-aller qui prévalait en ces contrées néantavant cette date. Une Mauritanie-vue-d’esprit oùabusaient des voleurs et pilleurs de tout acabit.C’est établi. J’adhère à toutes ces thèses. Sans au-cune polémique.De mes condisciples croyants, je diverge sur uneseule chose. Une seule. Elle est simple. Mais, nousdivergeons là-dessus. Cela arrive que des condis-ciples divergent. Ce n’est pas très grave. Mais, nousavons chacun, sa petite idée sur la question de di-vergence. La question est toute banale, pourtant. Il s’agit denous entendre sur la date de naissance de celui quia fait naître cette Mauritanie, un certain 06 août2008. Pour le directeur général de Radio de Mauritanie,Mohamed Cheikh Ould Sidi Mohamed, la questionest taboue. Et, il est, Versets coraniques à l’appui,formellement interdit de polémiquer sur cettequestion. Pour El Moudir Ould Bouna de la TVM, Moha-

med Ould Abdel Aziz est né, une semaine avant le06 août 2008. C’est trivial puisque l’homme a étébaptisé, la journée du 06 août 2008, le Rectifica-teur de la Mauritanie, le territoire qui était la veille,la journée d’avant, chaos et chienlit.Quant à Moctar Ould Abdallahi, le communica-teur de l’UPR, la naissance de Mohamed OuldAbdel Aziz relève du registre épique. Après, Soun-diata Keita, Roi du Manding, il est le second mo-narque dont la naissance ait eu lieu après dix-huitmois de grossesse. C’est bien connu, le 06 août2008, était le jour où Mohamed Ould Abdel Azizmarcha, pour la première fois, après de longuesannées de reptations.Le communicateur du président, Rassoul OuldKhal, lui, pense qu’il n’est pas permis de débattresur cette question. Et, que la date de naissance deMohamed Ould Abdel Aziz n’a jamais été l’objetd’un décret officiel. Et, donc, il faut attendre que leprésident, en personne, choisisse la date qui luiconvient. Car, toutes les dates lui appartiennent.Et, il est le seul qui a compétence à en choisir cellequi lui sied.Moi, je n’arrive pas à trancher. Tellement, les hy-pothèses divergent que je ne puisse avancer unedate. J’attends, donc, la prochaine rencontre avecmes amis de la communication, pour essayer denous accorder sur une thèse fiable. D’ici là, c’est,peut-être, à vous, chers lecteurs, de réfléchir surcette épineuse question. Toutes vos idées seront lesbienvenues. Mouna Mint Ennass

Maurichronique : Quand est-ce qu’il est né, mon Président ?