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BRUNDIBÁR HANS KRáSA / KARINE LOCATELLI / JEANNE CANDEL CRéATION

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BRUNDIBáRHans Krása / KarInE LOCaTELLI / JEannE CanDEL

CréaTIOn

BRUNDIBáR

Opéra pour enfants en deux actes de Hans Krása (1942)D’après le livret en tchèque d’adolf HoffmeisterDirection musicale Karine LocatelliMise en scène Jeanne Candel

Avec Mathieu Gardon * BrundibárLes solistes et le chœur de la Maîtrise de l’Opéra de LyonEt l’Orchestre de l’Opéra de Lyon

Scénographie Lisa navarroCostumes Pauline KiefferLumières Vyara stefanovaCollaboration artistique et chorégraphie Isabelle CatalanChef de chant Grégory Kirche

Brundibár est précédé par Die zwei blauen Augen (extrait des Chants d’un Compagnon errant) de Gustav Mahler (arrangement d’Arnold Schœnberg).

Mathieu Gardon chante des extraits de Carmen (Bizet), Norma (Bellini), La Traviata et Rigoletto (Verdi), Le Barbier de Séville (Rossini), Serse (Haendel), Les Noces de Figaro et La Flûte enchantée (Mozart), Gianni Schicci et Turandot (Puccini), Faust (Gounod).

Décors, costumes, accessoires ateliers de l’Opéra de Lyon

Création du 02 au 04 mars 2016 à La Comédie de ValenceDu 29 mars au 03 avril 2016 au Théâtre de la Croix-Rousse dans le cadre du Festival pour l’humanité de l’Opéra de Lyon

Production Opéra national de Lyon Coproduction La Comédie de Valence, Centre dramatique national Drôme-ardèche En partenariat avec le Théâtre de la Croix-rousse

Durée estimée 1h

* Soliste du Studio de l’Opéra de Lyon

sOLIsTEs ET CHœur DE La MaîTrIsE DE L’OPéra DE LyOn

Distribution A (représentation du 3 mars)élise augeramel BelfarDania BelfarZoé BergerMarin Bissonsalomé BouteilleCharline CaroCelia Chorfa-CouvreurGarance CochenetCiara CochetLéa Curien

Victor DefosseHajare FendouMarlène FerrandLou Graindorgeyoan GuérinMathis GuérinCassandre JeanPimprenelle LassalleChloé LeferGabriel Lerchaliya Mouhoub

samuel notargiacomoJoana OlivierMaud réocreuxKéolina sanchezGaspar sauvionLoïssa segura-rodriguezTanina souaguenClémentine ThieryFeriel Zerari

Distribution B (représentations du 2 et 4 mars)selma BelguidoumMelina BelmessousJeanne Bertalyssia BessonBetty-rose Brunetnoé Chambriardamélia CharifMarie Chatnorina Chorfa-Couvreuragathe Clermont

Barbara CollombatClémentine CréponConstance DuteilCharlotte FontaineLuna GarciaLola Gautheysimon GourbeixLucie Goutailleraxelle JunetKamelia LafiCharlotte Lefeuvre

Jeanne Muraétienne Murardsophie OrsetCalixte PélissonCléobule PerrotEmma PralonEva schweizer-ConfaisJeanne scribesacha Valentin

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MusICIEns DE L’OrCHEsTrE DE L’OPéra DE LyOn

Violons 1 nicolas Gourbeix, raphaëlle rubioViolons 2 albane Genat, Elisabeth CottamVioloncelle Justine PierreContrebasse émilie LegrandFlûte Julien Beaudiment

Clarinette sandrine PastorTrompettes Pascal savignonPercussions yi-Ping yangPiano Grégory KircheAccordéon Mélanie Brégant

Photographie © Cheryl Dunn

LES DERNièRES LuEuRS DE LA MuSiquE « DéGéNéRéE »À Terezín, véritable antichambre d’Auschwitz située au nord-ouest de Prague, la musique occupe une place importante. Parmi les principaux compositeurs internés entre l’automne 1941 et octobre 1944 figurent Hans Krása (1899-1944) et Viktor ullmann (1899-1944). Composé dans la métropole tchèque en 1938, où il est créé dans un orphelinat juif peu avant la déportation de Krása, l’opéra pour enfants Brundibár devient, à partir de juillet 1943, l’œuvre la plus jouée de Terezín (plus de 50 représentations).Véritable parabole sur le triomphe de la justice face à la tyrannie (les animaux viennent en aide à deux orphelins qui tentent d’obtenir par leur chant l’argent nécessaire pour soigner leur mère et chassent l’odieux Brundibár), il éclaire le tragique contexte politique qui se trame après l’annexion des Sudètes.Hans Krása adapta son œuvre en fonction des contingences matérielles et humaines du camp. Objet de toutes les attentions, tant de la part des déportés que des nazis, l’opéra fut présenté devant la délégation de la Croix-Rouge en juin 1944, ce qui contribua à abuser davantage l’opinion internationale sur le sort réservé aux juifs. Au terme de la représentation, la plupart des interprètes furent envoyés à Auschwitz.Pascal Huynh – Programme de l’Opéra de Lyon

L’ENFANT ET LE GéNOCiDELes témoins des ghettos et des camps nazis ont beaucoup regardé et décrit les enfants : les enfants qui jouent, les enfants qui meurent, ceux qui posent des questions puis cessent d’en poser, les bébés qui crient puis s’arrêtent de crier. Les enfants débrouillards, ceux qui mendient ou triment, ceux qui chapardent et trafiquent. Les enfants qui se bercent tout seuls en chantant, ceux qui à l’hôpital disent qu’ils ont de la chance, ceux qui demandent si là-bas il y aura d’autres enfants. Les enfants qui jouent à tuer et mourir, celles qui veulent une étoile jaune sur la robe de leur poupée, les petits qui s’accrochent à leur jouet dans la rafle. Les enfants qui consolent leurs parents, ceux qui attendent leurs parents partis, ceux qui voudraient que leurs parents meurent plus vite. Les orphelins chefs de famille ou de bande, ceux qui dépavent une rue du ghetto pour cultiver des tomates. Celle qui réclame une feuille d’arbre et meurt en suçant son pouce. Les enfants cachés qui rient le jour et pleurent la nuit. Les gamins qui se dénoncent, ceux qui veulent devenir des Allemands. Les enfants qui jouent en allant à la chambre à gaz. Les enfants devenus fous, les enfants qui jouent aux fous… Devant les enfants des ghettos et des camps, l’adulte le plus abattu ou affamé pouvait s’arrêter un instant dans sa course panique, retenu comme de force par quelque chose d’inouï. L’Enfant et le génocide – Témoignages sur l’enfance pendant la ShoahTextes choisis, annotés et présentés par Catherine Coquio et Aurélia Kaliskyéditions Robert Laffont, Paris, 2007 — Extrait de l’avant-propos

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Régie de scène Marion rinaudoRégie d’orchestre sylvain BarnéoudRégie technique Christophe renonChargée de production Camille Le Brouster

Régie générale antoine MarseilleRégie son et vidéo Jérémie GalifetRégie lumière Guillaume Tarnaudélectricien nicolas Diaz

Machiniste Michel GeraudCintrier yvan ChemierAccessoiriste Christophe robertCoiffeuses/maquilleuses Malena Plagiau, Pauline Lavandera, Lauriane MusialChef habilleuse aurélie MassaitHabilleuses Marlène Hemont, séverine allain, Laëtitia Tricoire, Jessica Chomet, Clara Ognibene

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Hans Christian andersen – scène avec ballerines, v. 1815 – Papier découpé

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PROLOGuE À BRuNDiBáR

TOuS. C’était un jour, on a fait une sortie scolaire à la campagne, on est parti en bus. On arrive. On sort du bus, on fait quelques pas, tout à coup il fait froid, il y a du brouillard et des corbeaux qui se posent partout autour de nous.

ENFANT 1. Je m’avance vers la forêt. Je ne vois plus les autres. Je retourne vers le bus, là y a plus de bus… Je me souviens que je ne me souviens plus. il y a une chose dans l’air qui est inqualifiable, qu’on ne peut pas attraper.(musique)J’entends les autres je me retourne, je les vois, je les rejoins.

TOuS : On marche ensemble dans le brouillard. il y a des arbres autour de nous maintenant. Ce sont des bouleaux. On marche dans la forêt de bouleaux.

ENFANT 2. J’entends quelque chose, je tourne la tête, juste le temps de voir passer un chat, il s’arrête, me regarde et me dit : « C’est toujours le chauve qui trouve le peigne ». Je rejoins le groupe qui est parti devant.

ENFANT 3. On avance ensemble, je suis devant, j’entends du bruit, je tourne la tête, je vois passer un chat, il disparaît dans la terre, je m’approche pour voir où il a disparu, et je vois dans un trou tous nos parents réunis, ils sont dans un puits, ils sont tout petits.

ENFANT 6. il n’y a pas ma maman.

ENFANT 3. Les parents regardent vers le haut, vers nous et le puits est naturel en fait, c’est un puits naturel, naturel je veux dire pas forcément de la nature mais enfin bon...Je ne sais pas quoi faire. Je rejoins les autres qui m’ont dépassé…

ENFANT 2. Moi je marche et j’entends un son comme un son permanent, une note dissonante… comme le cor anglais qui joue faux dans l’orchestre, cette fausse note je l’entends sans arrêt, elle persiste, là je l’entends encore.

DiE zwEi BLAuEN AuGENLieder eines fahrenden Gesellen (Chants d’un compagnon errant)

Gustav Mahler

Die zwei blauen augen von meinem schatz,Die haben mich in die weite Welt geschickt.

Da mußt ich abschied nehmen vom allerliebsten Platz!O augen blau, warum habt ihr mich angeblickt?

nun hab’ ich ewig Leid und Grämen!

Ich bin ausgegangen in stiller nachtwohl über die dunkle Heide.

Hat mir niemand ade gesagt.ade!

Mein Gesell’ war Lieb und Leide!

auf der straße steht ein Lindenbaum,Da hab’ ich zum ersten Mal im schlaf geruht!

unter dem Lindenbaum,Der hat seine Blüten über mich geschneit,

Da wußt’ ich nicht, wie das Leben tut,War alles, alles wieder gut!alles! alles, Lieb und Leid

und Welt und Traum!

Les deux yeux bleus de ma bien-aimée m’ont envoyé dans le vaste monde.

Alors je dois dire adieu à cet endroit très cher ! Oh, yeux bleus ! Pourquoi m’avez-vous regardé ?

Maintenant j’ai un chagrin et une douleur éternels !

Je suis parti dans la nuit tranquille à travers la lande sombre.

Personne ne m’a dit adieu. Adieu ! Mes compagnons étaient l’amour et le chagrin !

Sur la route se tenait un tilleul, et là pour la première fois j’ai dormi.

Sous le tilleul, qui faisait tomber sur moi ses fleurs comme de la neige, je ne savais pas ce que la vie fait, et tout, tout, s’est arrangé !

Tout, tout ! Amour et chagrin, et le monde et le rêve !

Les deux Yeux bleus – Traduction Guy Laffaille

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TOuS. En fait, on marche dans les rues de la ville, mais c’est désert, les rues sont désertes, y’a pas de voitures, on va à l’école pour voir, le portail est grand ouvert, on entre, personne ! L’école est vide… on entre à l’intérieur.

ENFANT 4. Je vais dans ma classe, personne ! Je me retourne, Je vois passer un chat, et là j’ai cette pensée : « cet animal de confiance veut m’embrouiller, au sens étymologique du terme, il veut me plonger dans le brouillard », je veux partir en courant, le sol est collant… J’arrive à sortir, je retrouve les autres dans la cour, et là y’a des indiens… ils discutent avec Sacha et Cassandre.

ENFANT 6. ils me demandent s’ils doivent croiser les bras dans ce sens ou dans ce sens. J’hésite et je leur conseille dans ce sens, c’est quand même plus pratique.

ENFANT 5. On passe devant chez mes cousins : je regarde par leur fenêtre, ils sont là, ils regardent un match de catch… Je leur fais signe, je suis rassuré…

ENFANT 1. Et là Samuel a posé son sac à dos sur le bitume, il l’a ouvert et on est tous entré dedans tranquillement.

Le prologue a été écrit d’après des récits de cauchemars racontés par les enfants de la Maîtrise de l’Opéra de Lyon.

Photographie D.r.

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HANS KRASáNé à Prague le 30 novembre 1899, Hans Krása étudie la musique dans sa ville natale avec le compositeur autrichien Alexander von zemlinsky, avant de se perfectionner à Berlin et à Paris. L’aisance dans laquelle le compositeur est élevé lui évite de devoir composer pour vivre, et explique sans doute la rareté de ses œuvres. C’est en 1938 que Krása compose son opéra pour enfants, Brundibár, sur un livret de l’écrivain Adolf Hoffmeister, à l’occasion d’un concours organisé par le Ministère de l’enseignement et de la culture. Les événements politiques et l’invasion nazie de la Pologne empêcheront la création de ce projet.

Les premières répétitions de l’opéra se sont tenues à l’orphelinat juif de Prague où une première clandestine de l’opéra se préparait. Le 10 août 1942, Krása, le chef d’orchestre Schächter et le metteur en scène zelenka sont déportés à Terezín, ce camp de concentration « modèle » où l’élite culturelle juive de Prague était enfermée, tout en lui permettant encore d’avoir des activités artis-tiques réduites. L’année suivante, presque tout le chœur de l’orphelinat juif de Prague est réuni à Terezín. Krása reconstitue alors la partition de Brundibár en se basant sur une réduction pour piano emportée par l’ancien directeur de l’orphelinat, en tenant compte des treize instruments disponibles dans le camp.

C’est ainsi qu’une nouvelle version de Brundibár y sera créée le 23 septembre 1943, avant d’être jouée plus de cinquante fois. L’année suivante, l’opéra fut capté pour un film de propagande nazie, Theresienstadt. Ein Dokumentarfilm aus dem jüdischen Siedlungsgebiet, qui visait à montrer le « bien-être » de la vie dans les camps de concentration. Le 16 octobre 1944, Krása est transporté en train vers Auschwitz avec une bonne partie de l’équipe de Brundibár. il y meurt le lendemain dans une chambre à gaz.

Leben? oder Theater? est un roman graphique composé d’un millier de gouaches, où Charlotte Salomon (1917 -1943), dernière étudiante juive des Beaux-Arts de Berlin, tuée à Auschwitz à 26 ans, raconte sa tragique histoire familiale. L’œuvre est aujourd’hui conservée au Joods Historisch Museum d’Amsterdam, et a été publiée pour la première fois dans son intégralité en 2015 par le Tripode.

Charlotte salomon, Vie ? ou Théâtre ? – Gouache – Le Tripode éditions, 2015

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CHanT n°3(berceuse chantée par tous les enfants)

Maman chante « fais dodo mon bébéquand tu seras grandtu chanteras une berceuse et tu quitteras ta mamanbébé corbeau, envole-toiil est temps, on ne sait pourquoile printemps est passé, l’été est làle monde t’attend, il est à toi ».

Les arbres poussent, les rivières tarissent,les nuages et les heures glissent,jour après jour, envolés…

Mon bébé, si tôt, si vite,a grandi, il est si grand qu’il me quitte.Rougiras-tu soudain, quand tu te rappelleras, maman,que tu donnais le bain à tes bébés nus comme Adam,que tu nous donnais en murmurant :tu oublieras tout ça mon cœur quand tu seras grand.

Maintenant tu es très âgétes cheveux sont doux et blanchissent aux côtés.Maman le berceau est glacé, bébé corbeau s’est envolé.

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CHanT n°1 (chanté par Aninka et Pepicek)

quand l’hiver arriva en soufflantune oie vola au-dessus des champs,Papa entendit son cri déchirantet lui demanda en hurlantpourquoi belle oie voles-tu si haut ?tu dois avoir froid jusqu’aux osdescends donc dans notre fourneaulà-dedans tu seras bien au chaud.

CHanT n°2(chanté par Aninka et Pepicek)

Au-dessus de notre petite ville,souvent survole un grand oiseau, et le CapitaineNovak navigue vers nous à travers les cieux.quand sur son avion, les petits nuages se blottirent,il les caressa délicatement de son avion d’argent.Alors que je marche à terre,mes yeux se lèvent au ciel, moi aussi, je m’élèveet je voudrais voler avec les oiseaux.J’aimerais avoir un avion, plus rapide qu’un étalonet être un capitaine comme Monsieur Novak.

Chantés en tchèque dans le spectacle. Les chants n°1 et n°3 sont des versions issues de Brundibar, album de Maurice Sendak et Tony Kushner traduit par Agnès Desarthe et publié à l’école des Loisirs.

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LES ENFANTS À THERESiENSTADT (TEREzíN)

Le statut de « camp-ghetto modèle » de Theresienstadt impliquait des conditions de vie un peu moins dures qu’ailleurs. Sa réalité quotidienne demeurait celle de tout ghetto : enfermement, surpeuplement, faim, épidémies et surtout « transports » quasi quotidiens vers les ghettos polonais, les camps d’extermination (Majdanek, Treblinka) et le camp d’Auschwitz. Mais la singularité de Theresienstadt tenait au fait que des formes de vie sociale et culturelle exceptionnellement riches et diverses y étaient préservées. Nombre d’auteurs décrivent la frénésie créatrice qui règne dans le ghetto comme un véritable acte de résistance, d’autres y voient au contraire une fuite nocive hors de la réalité. La vie sociale et familiale y était organisée de manière originale, en partie en raison du travail forcé : le plus souvent, les enfants étaient séparés de leurs parents et regroupés. Ces situations étaient à l’origine de formes de survie, de sociabilité et de création singulières.

[…]

Les nazis interdisaient toute forme d’enseignement. À la place, ils officialisèrent l’« organisation du temps libre » (Freizeitgestaltung), qui autorisait des activités telles que les jeux et les loisirs culturels, cela dans l’unique but de faire du ghetto un « ghetto modèle » avec un semblant de vie normale. Les activités musicales destinées aux enfants, principalement organisées par l’éducateur zeev Shek et la pianiste Ella Pollak, occupaient une grande place, en particulier pour les orphelins. Selon Shek, « chanter était également une façon d’enseigner » en enfreignant discrètement les ordres nazis. Ainsi chantait-on, en différentes langues, des chants religieux et politiques, mais aussi des chants sur la géographie et l’histoire. À Theresienstadt existait un chœur d’enfants (dirigé par Rudolf Freudenfeld) et un chœur de jeunes filles (dirigé par Karel Bennan). La pratique des instruments était également enseignée et encouragée, et Bernard Kaff finit par fonder un conservatoire miniature. Hans Jochowitz et Karel Berman créèrent l’opéra Bastien et Bastienne de Mozart avec de jeunes chanteurs amateurs et pour un public d’enfants. Mais c’est la préparation et les représentations de l’opéra pour enfants Brundibár (« le bourdon » en tchèque) qui constituèrent l’un des moments les plus importants de l’histoire du camp-ghetto. […] Le sens allégorique de l’opéra fut accentué par le poète Emil Saudek, qui avait modifié les dernières lignes originales (« Celui qui aime véritablement sa mère, son père et son pays natal, celui-là est notre ami et a le droit de jouer avec nous » devenant : « Celui qui aime la justice, qui lui reste fidèle, et qui n’a pas peur, etc. »). il n’y eut pas moins de cinquante-cinq

Photographie Brett Lloyd – scugnizzi, 2014

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représentations, et les nazis prirent le soin de faire assister les membres de la commission de la Croix-Rouge à une représentation le 23 juin 1944.

Eva Hermannová, alors membre du chœur d’enfants, se souvient : « Nous savions bien sûr que nous jouions la comédie pour quelqu’un. Mais […] nous avons aussi naturellement pensé, espéré que cela pourrait nous aider d’une manière ou d’une autre. ils diraient peut-être : “Ces enfants chantent si bien, nous devons vraiment les aider.” » Au moment de l’arrivée des visiteurs, les enfants devaient brandir les objets symboliques qu’ils avaient dans les mains (des livres, des cahiers, des cartables) en chantant le finale de l’opéra qui célèbre la victoire sur le méchant Brundibár. Mais aucun visiteur de la commission ne comprit le sens de ce geste de résistance. […]

Rudolf Laub, un jeune garçon âgé de 15 ans du block L 417 ayant participé au chœur conclut ainsi son témoignage : « Brundibár disparaîtra certainement des souvenirs de ceux qui l’ont vu à Terezín, mais pour nous, participants du spectacle, il comptera parmi les plus beaux moments passés à Terezín. »

L’Enfant et le génocide – Témoignages sur l’enfance pendant la ShoahTextes choisis, annotés et présentés par Catherine Coquio et Aurélia Kaliskyéditions Robert Laffont, Paris, 2007

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Nous sommes tous des enfants, des tout-petitsjouant avec des balles multicoloresTantôt en pleurs le visage rougi,tantôt la bouche épanouiesur un monde d’argentsur une colline vertesur la vie, en avant.Nous sommes des biches soyeusesde plaignants corbeauxnous pensons vivrealors que nous acceptons les coupsNous sommes tous des enfantsjouant avec le globe terrestredes ondins issus de leurs mèresqui tendent leurs lèvreset veulent boire le calme vivre.Nous sommes tous des humainsnous sommes faits de matière.Le moulin du temps tournoienos plumes sèchent et sèchentLes nuits nous griffonsnos chemisesdéjà elles prennent nos yeuxet le jour n’est pour nous que ténèbres.Nous sommes tous des humainsjouant la terreau hasard, dans le sangle globe tourne, tourne.Des petites lumièresvers lesquelles nous tendons les mainsnous les enfants, les enfantsde la grande révolutionvoulons apprendreà pouvoir librementboire ce que la terre nous donne vivre de la terre vaincre.

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JEannE CanDELEn 2002, Jeanne Candel entre au Conservatoire national supérieur d’art Dramatique où elle travaille avec andrzej seweryn, Joël Jouanneau, Muriel Mayette, Philippe adrien, Mario Gonzalès et arpàd schilling. Elle met en scène Icare, une création itinérante entre le théâtre et la danse au CnsaD en 2004. En 2005, elle danse au sein de la Cie aZar dans L’Imprudence (Isabelle Catalan). De 2006 à 2009, elle travaille régulièrement avec le Kretakör d’arpàd schilling avec qui elle crée 4 spectacles. Elle joue au cinéma dans les films de Michael Hers (Primrose Hill, Montparnasse, Memory Lane). José alfarroba l’invite en résidence au Théâtre de Vanves pour créer et écrire avec les acteurs de La Vie Brève, le collectif qu’elle a créé en 2008, robert Plankett (artdanthé 2010) et lui propose de coordonner Montre-moi ta Pina, une soirée dédiée à Pina Bausch (janvier 2010). Durant l’été 2010, elle met en scène sa deuxième création, nous brûlons, une histoire cubiste avec La Vie Brève dans le cadre d’un festival à Villeréal. En novembre 2010, avec Thomas Quillardet, elle met en scène Villégiature au CDn de Limoges. En juillet 2012, elle met en scène some kind of monster sur un terrain de tennis dans le cadre d’un festival à Villeréal.En 2013, elle met en scène avec samuel achache Le Crocodile Trompeur / Didon et Enée, théâtre-opéra d’après Henry Purcell créé à La Comédie de Valence, puis au théâtre des Bouffes du nord, qui reçoit l’année suivante le Molière du spectacle musical. En 2014, elle crée à La Comédie de Valence Le goût du faux et autres chansons, spectacle qui sera ensuite programmé à la Cité internationale dans le cadre du Festival d’automne. Pour la cinquième édition d’ambivalence(s) en mai 2015, elle présente avec Lionel Dray Dieu et sa maman, une performance pour et dans l’église notre-Dame-de-soyons à Valence. En mars 2016, sur une proposition de l’Opéra de Lyon, Jeanne Candel met en scène son premier opéra, Brundibár d’Hans Krása, une œuvre lyrique pour enfants présentée à La Comédie de Valence puis au Théâtre de la Croix-rousse à Lyon. En janvier 2017, elle retrouvera samuel achache pour créer à La Comédie de Valence Orfeo autour de l’œuvre éponyme de Monteverdi et d’autres matériaux. Membre du Collectif artistique de La Comédie de Valence depuis 2014, Jeanne Candel est également artiste associée au CDn de Lorient et avec La Vie Brève au Théâtre de la Cité Internationale.

KarInE LOCaTELLIClarinettiste de formation, Karine Locatelli obtient de nombreuses récompenses en clarinette et en musique de chambre. Passionnée d’orchestre, elle se tourne vers la direction et poursuit sa formation à l’école normale de Musique de Paris puis au CnsM de Lyon. Elle reçoit les conseils de Gilbert amy en direction d’orchestre et obtient en 2002 le Diplôme d’état de direction d’ensembles vocaux et le Diplôme national d’études supérieures de Musique en direction de chœurs. Elle est invitée, en tant que chef stagiaire, à préparer le Chœur de Chambre de namur aux côtés de Patrick Davin, dans le cadre de concerts dirigés par Jean-Claude Malgoire. Entre 2002 et 2007, elle est chargée de la préparation des Chœurs et solistes de Lyon. Elle entre à l’Opéra de Lyon en 2007 comme chef de chœur de la Maîtrise et chef assistant du chœur de l’Opéra. Elle prépare notamment le Chœur de l’Opéra de Lyon dans La Dame de Pique de Tchaïkovski, Chichester Psalms de Bernstein, suor angelica de Puccini, Macbeth de Verdi, Curlew river de Britten, et plus récemment Peter Grimes de Britten. Côtoyant des chefs tels Emmanuel Krivine, Leopold Hager, Kirill Petrenko, stefano Montanari et Kazushi Ono, elle dirige également les productions de la Maîtrise : The Golden Vanity de Britten, les Concerts de noël, Douce et Barbe-Bleue d’Isabelle aboulker, The King and I de rodgers et Hammerstein, ou L’arche de noé de Britten. Elle enregistre La Maîtrise chante noël en 2008 (éveil et Découverte).

Jan Švankmajer – Moznosti dialogu (Les Possibilités du dialogue), 1982 – Court métrage d’animation

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PauLInE KIEFFEr après des études de scénographie et d’Objet à L’école nationale supérieure des arts Décoratifs, titulaire d’un Diplôme de Métiers d’art section costume, Pauline Kieffer travaille à la création et à la réalisation de costumes. au théâtre, elle crée les costumes des spectacles de sylvain Creuzevault, samuel achache, Christophe rauck, samuel Vittoz, Philippe adrien, Catherine Javayolès, Lise Maussion, antoine Cégarra, ariane Mnouchkine entre autres. Elle travaille également à la création de costumes pour l’opéra avec Jeanne Candel et sandrine anglade, pour la télévision (séries M6, programmes court Canal +), pour des clips (Kidam Production), et la scène (raphaël, Chantier des Francofolies, Philarmonie de Paris).En 2011 elle se forme au montage et au pilotage de projets culturels à l’aEMC, agence Européenne de Management culturel. Elle participe à l’élaboration et à la réalisation de projets culturels en tant qu’assistante à la mise en scène et médiatrice culturelle pour la compagnie Dérézo, puis crée l’association Haleine Fraîche et développe des projets artistiques en lien avec l’actualité et la politique. Elle collabore régulièrement avec le collectif La Vie Brève.

LIsa naVarrO Lisa navarro, scénographe, vit et travaille à Paris. En 2007, elle obtient son diplôme en scénographie, à l’école nationale supérieure des arts Décoratifs de Paris.Elle collabore à differentes productions théâtrales, d’abord lors de son cursus, avec des metteurs en scène tels Jean-Paul Wenzel (Les Bas-fonds) au CnsaD, sylvain Creuzevault (Baal) au Théâtre de l’Odéon, puis en son nom avec Gabriel Dufay (Push up) au Théâtre Vidy à Lausanne, samuel Vittoz au sein du Festival de Villeréal, Benjamin Jungers à la Comédie-Française pour L’île des Esclaves de Marivaux. En 2014, elle travaille avec David Geselson pour En route Kaddish et prépare avec lui son prochain spectacle, Doreen.Elle travaille également pour l’opéra avec salustia, mis en scène Jean-Paul scarpitta, à l’Opéra de Montpellier (Festival de radio-France), roméo et Juliette, mis en scène par Jean Lacornerie (Opéra de Lyon).Depuis 2010, elle collabore régulièrement avec le collectif La Vie Brève en signant les scénographies de spectacles mis en scène par Jeanne Candel ou samuel achache – robert Plankett, Le Crocodile trompeur/Didon et énée, Le Goût du faux et autres chansons et Fugue.

Vyara sTEFanOVa Formée à l’académie nationale naTFIZ à sofia (Bulgarie) où elle étudie les techniques et la dramaturgie des ombres et des lumières, elle approfondit ses connaissances à la sorbonne à Paris. C’est ainsi qu’elle rencontre roberto Venturi, directeur photo qui lui transmet son savoir-faire au travers de nombreuses expériences professionnelles. Depuis elle a travaillé sur des expositions et pièces de théâtre dans différents pays d’Europe. Elle a éclairé dernièrement le Centre Pompidou-Metz pour son exposition inaugurale Chefs-d’œuvre ? au théâtre, elle travaille avec sylvain Creuzevault – Le Père tralalère, notre Terreur, Le Capital et son singe – et avec le collectif La Vie Brève pour des spectacles mis en scène par Jeanne Candel ou samuel achache – robert Plankett, nous brûlons, Le Crocodile trompeur/Didon et énée, Le Goût du faux et autres chansons et Fugue. Elle a aussi filmé Camille au Zénith de Paris, Lenny Kravitz, shakira, Piers Faccini, Dendemann ; et participé à l’image pour les clips Lovers in Japan et Violet Hill de Coldplay, sélectionné aux MTV Video Music awards.

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avec artemus, ensemble constitué de chanteurs et de musiciens professionnels, Karine Locatelli dirige Carmina Burana de Carl Orff, Offenbach Connection, et le requiem de Mozart, dont l’enregistrement fait l’objet d’un documentaire pour la télévision en 2010.aux côtés de Jacques Gomez, metteur en scène, elle dirige Carmen, Viva Verdi ! En 2015, Ils créent ensemble la Compagnie Golo qui s’attache à l’exploration d’un théâtre musical populaire et vivant, par la relecture d’œuvres du patrimoine (réduction d’opéras, écriture de montages) ou par la création (auteurs et compositeurs contemporains).En 2012, pour l’Orchestre national de Lyon, elle prépare le chœur dans un survivant de Varsovie de schönberg et collabore avec Léonard slatkin pour L’Enfant et les sortilèges. Karine Locatelli est demi-finaliste du Concours International de Direction d’Opéra de roussé en Bulgarie en 2013 et 2015 où elle a l’occasion de diriger la state Opera roussé dans La Flûte enchantée, Carmen et La Bohème, Le Barbier de séville, rigoletto et Tosca. Invitée par l’Opéra de Copenhague, elle prépare le chœur et assiste Paolo Carignani dans Les Vêpres siciliennes de Verdi en 2015. Karine Locatelli enseigne au Conservatoire national supérieur de Musique de Lyon, au titre de professeur associé de la classe de direction de chœur.

IsaBELLE CaTaLan Danseuse, actrice, chorégraphe, réalisatrice, elle a fait partie du Collectif 12 entre 1997 et 2003. Elle est actrice dans 5 films d’Olivier séror avec qui elle a également collaboré comme co-scénariste. En 2002, elle chorégraphie et danse le solo Prise, aux Petites scènes Ouvertes de Pantin. En 2005 elle crée Fantômes à Micadanses, au Point éphémère et à l’étoile du nord. Entre 2004 et 2007, elle mène L’Imprudence, un laboratoire de création. En 2007, elle a chorégraphié les séquences dansées du long métrage Cap nord de sandrine rinaldi. En 2010, elle participe à la soirée Montre-moi ta Pina au festival artdanthé à Vanves et en 2011 elle y crée Dirty puis Chaukemar au Point Ephémère, en collaboration avec sébastien noiré. Entre 2005 et 2006 elle est danseuse pour Marie Cambois dans Delovelies, pièce créée au Ballet de Lorraine et au Festival Musique action de nancy. En 2009, elle est danseuse pour nasser Martin-Gousset dans Pare-chocs, puis dans Pacifique en 2010 et 2011.En 2012 elle entame une collaboration avec Fanadeep comme actrice, performeuse dans Paradise Isle au festival artdanthé puis collabore à la création de Boum en 2015. En 2013, elle a collaboré avec Les Chiens de navarre pour la création collective Les danseurs ont apprécié la qualité du parquet à la Ménagerie de Verre, en 2014 comme dramaturge avec aina alegre à la création de Délices, présentée au festival artdanthé 2015. En 2013, lauréate du programme Hors les murs de l’Institut français, elle écrit et réalise rage, une fiction de 52’ produite par le G.r.E.C. tournée à Los angeles et dans le Mojave.En 2014 elle collabore comme chorégraphe avec Christophe Perton pour le travail physique dans la mise en scène de L’avantage avec les animaux… de rodrigo Garcia puis en 2015-2016 avec aurélie Leroux et Daniela Labbé Cabrera à la création de Chroma, 2e volet de En(quête) de notre enfance. Elle est à l’origine d’Exquis cadavre dont elle est interprète, pièce chorégraphiée et mise en scène par aina alegre, Edith Baldy, renaud Bertin, Jeanne Candel, Xavier Deranlot, nasser Martin-Gousset, Jean-Luc Vincent, Lamya regragui, créée en 2015 au théâtre de Vanves.En 2016 elle est actrice dans Détruire mise en scène par Jean-Luc Vincent d’après Détruire dit-elle de Marguerite Duras.

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Dès le CE2, les enfants peuvent se produire dans des opéras avec voix d’enfants, dans des spectacles conçus pour le jeune public et dans des concerts. Ces dernières saisons, ils étaient sur la grande scène de l’Opéra dans Le Messie de Haendel, Carmen de Bizet, L’Enfant et les sortilèges de ravel, pour le Festival “Puccini Plus“, pour La Flûte enchantée, et en juin 2014 au Théâtre de la Croix-rousse dans Jérémy Fisher, un opéra pour enfant d’Isabelle aboulker. On les retrouve dans Le roi et moi, classique de Broadway mis en scène par Jean Lacornerie, en décembre 2014 au Théâtre de la Croix-rousse. Tout jeunes, ils côtoient déjà de prestigieux chefs d’orchestre et des metteurs en scène reconnus, sur la scène de l’Opéra de Lyon et en tournée. La Maîtrise de l’Opéra participe également aux enregistrements discographiques. En 2008 est sorti le disque La Maîtrise de l’Opéra chante noël, sous le label éveil et Découvertes. Chaque année, la Maîtrise organise des auditions de recrutement. aucune connaissance ni pratique musicale ne sont demandées pour les plus jeunes. Chaque enfant qui aime chanter peut tenter sa chance.

LE sTuDIO DE L’OPéra DE LyOnLe studio de l’Opéra de Lyon est créé en 2003. Il est l’héritier de l’atelier d’interprétation vocale et dramatique (1982-1991) dirigé par éric Tappy, et de l’atelier lyrique (1991-1998) dirigé par Claire Gibault. En 2011, Jean-Paul Fouchécourt devient directeur artistique du studio. L’objectif du studio est de concrétiser et affirmer la vocation d’insertion professionnelle de l’Opéra de Lyon, notamment par une approche scénique et dramaturgique tournée vers la représentation publique. Les jeunes artistes prennent part à des productions scéniques, qui font partie intégrante des saisons lyriques de l’Opéra national de Lyon. Ils travaillent sous la conduite de chefs et de metteurs en scène reconnus.

L’OrCHEsTrE DE L’OPéra DE LyOnCréé en 1983, l’Orchestre de l’Opéra de Lyon a comme premier directeur musical John Eliot Gardiner. Kent nagano, Louis Langrée et Iván Fischer lui succèdent jusqu’en 2003. Depuis lors, il a été dirigé par des chefs tels que William Christie, Leopold Hager, Emmanuel Krivine, Kirill Petrenko, Lothar Koenigs, Gerard Korsten, Evelino Pidò ou encore sebastian Weigle. En septembre 2008, Kazushi Ono en devient le chef permanent. Daniele rustioni lui succèdera à partir de septembre 2017. Depuis sa création, l’Orchestre a pris part à plus de 70 enregistrements, souvent salués par des prix et distinctions de la presse musicale. Parmi les plus récents, sous la direction de Kazushi Ono : les Concertos pour violon de Dutilleux et de rafaël D’Haene avec Iossif Ivanov ; Divo, Diva – un disque d’airs interprétés par Joyce DiDonato (Diapason d’Or)  ; stella di napoli, récital de Joyce DiDonato sous la direction de riccardo Minasi (Diapason d’Or) ; The French Collection, récital de Piotr Beczala sous la direction d’alain altinoglu. Et, en DVD, La Veuve joyeuse de Lehár, La Vie parisienne d’Offenbach, Claude de Thierry Escaich. L’Orchestre est régulièrement invité en France et à l’étranger. En septembre 2014, il était en tournée européenne avec Joyce DiDonato. À l’été 2015, il s’est produit au Festival d’aix-en-Provence pour Iolanta/Perséphone (Tchaïkovski/stravinsky) sous la direction de Teodor Currentzis et Le songe d’une nuit d’été de Britten avec Kazushi Ono.

MaTHIEu GarDOn soliste du studio de l’Opéra de Lyonrévélation artiste Lyrique aDaMI 2013, le baryton Mathieu Gardon a également été ́nommé en 2014 aux Victoires de la Musique Classique dans la catégorie révélation artiste Lyrique. récemment, il a interprété ́ Le Dancaïre – Carmen – dans une mise en scène d’Olivier Py à l’Opéra national de Lyon, la partie de baryton solo dans la Messe en ut de Mozart à l’auditorium national de Lyon sous la direction de Ton Koopman, Lockit – The Beggar’s Opera – à l’Opéra national de Montpellier ainsi que Le Directeur dans une production des Mamelles de Tirésias à l’académie Européenne de Musique du Festival d’aix-en-Provence, reprise par la suite au Théâtre royal de la Monnaie. Il a récemment interprété ́avec Marc Minkowski et Les Musiciens du Louvre apollon et adamas dans Les Boréades de rameau au Festival d’aix-en-Provence, à l’Opéra royal de Versailles ainsi qu’à Cracovie.Cette saison, on le retrouve à l’Opéra national de Lyon avec le rôle de Madame Beurrefondue dans Mesdames de la Halle d’Offenbach mis en scène par Jean Lacornerie et dans le rôle titre de Brundibár, opéra de Hans Krása. Il sera également Largui dans L’Ombre de Venceslao de Martin Matalon, production du Centre Français de Promotion Lyrique qui sera donnée dans 9 maisons d’opéra françaises entre 2016 et 2018.

GréGOry KIrCHE Grégory Kirche étudie le piano avec Jean Martin au Cnr de Lyon, en suivant parallèlement les cours de musique de chambre, d’harmonie et de contrepoint. Très attiré par la musique d’ensemble, il décide après l’obtention de la médaille d’or de piano de s’orienter vers l’accompagnement. Il entre alors au CnsMD de Lyon dans la classe d’accompagnement piano de suzy Bossard, puis Michel Tranchant, où il obtient le Diplôme national d’études supérieures Musicales en 1997. Il est titulaire du Diplôme d’Etat d’accompagnement.Ouvert à tous les genres musicaux, il participe à plusieurs concours en tant que soliste (1er

prix du Concours national de sucy-en-Brie) ou accompagnateur (Diplôme d’Honneur du Concours International de sonate de Vierzon ; finale du Double reed Festival de rotterdam). avec l’Opéra national de Lyon, il participe à la préparation de nombreux opéras, que ce soit des ouvrages du répertoire (une petite Flûte enchantée, d’après W.a. Mozart ; Orfeo de rossi  ; Brundibár de H. Kràsa ; Celui qui dit oui de K. Weil ; Le petit ramoneur de B. Britten) ou des créations contemporaines (Pinocchio de s. Menozzi ; L’Indien des neiges de J. rebotier). Il se produit également en petite formation (L’arche de noé de B. Britten, arrangement piano et percussions ; Off Off Offenbach avec les Percussions Claviers de Lyon  ; Toasts du nouvel an, avec piano, comédiens et chanteurs solistes).Il est depuis 1997 chef de chant à la Maîtrise et à l’atelier Lyrique de l’Opéra national de Lyon. Il travaille également au Centre de la Voix rhône-alpes, où il est particulièrement impliqué dans les projets concernant le Jeune Chœur et le Chœur de Chambre rhône-alpes, dirigés par Marie-Laure Teissèdre (roméo et Juliette de Berlioz ; Messe de Paladhile ; Didon et énée de Purcell...).

La MaîTrIsE DE L’OPéra DE LyOnLa Maîtrise est un chœur d’enfants qui accueille une centaine d’élèves dès le CE1. son enseignement – musical et scénique – a pour ambition de former un chœur de haut niveau et des jeunes chanteurs solistes. Les élèves bénéficient de l’enseignement général et d’une formation artistique. au programme de leurs journées : chant choral, technique vocale, formation et culture musicales, piano, claquettes, expression corporelle, études de rôles...

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Directeur de publication Richard BrunelTextes et iconographie Jeanne Candel

Maquette Christophe MasPhoto de couverture D.R.

imprimé à 2000 exemplaires par Baylon Villard à Annonay en février 2016

Dans nos ténèbres, il n’y a pas une place pour la beauté. Toute la place est pour la beauté.

René Char, Feuillets d’Hypnos – éditions Gallimard

Place Charles-Huguenel26000 Valence fr.Tél. +33 (0)4 75 78 41 71Fax. +33 (0)4 75 78 41 70