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N O U V cadre tout simple permet dedonner une cohérence à l'ensemble des textes rédigés en atelier. Le thème choisi est pertinent pour aider les jeunes à trouver un moyen terme entre dérives de l'imagination et rigueur d'écriture. F.B. ROMANS I Chez Bayard Éditions, en Je bou- quine, de Alain Gerber, ill. de Loustal : Le Roi du jazz (29,50 F). Noël, blanc, Léon, noir, rêvent tous deux de devenir musiciens dejazz. Hélas, la Nouvelle Orléans du début du siècle n'est pas propice aux amitiés interraciales. Léon sera accusé injus- tement, calomnié auprès de Noël. Il apprendra en prison à devenir un vrai musicien, jusqu'à la réconcilia- tion finale et l'élucidation des malentendus. L'histoire est un peu schématique, mais Gerber écrit une langue savoureuse, proche des tra- ductions des Séries noires des années 50, et la musique du livre fonctionne. De Marie-Aude Murail, ill. de Dupuy-Berbérian : Moi, le zoulou (29,50 F). Serge n'a rien à voir avec l'Afrique du Sud, il est simplement une/os/iion vktim de 12 ans... Il doit imposer son look à ses parents, ce qui ne va pas sans mal, et y voir clair dans ses relations avec ses copains, perturbées par de mystérieux vols de pin's et de casquettes. Ça n'est pas d'une profondeur abyssale, ça sera totalement hermétique dans dix ans, mais ça se lit sans douleur, et ça peut instruire les parents. I Aux éditions Corps Puce, dans la collection Regarde, Jean-Hugues Malineau, ill. Michel Lasserre : La Princesse sans désir (70 F). Il était une fois une princesse qui avait tout, tout, tout, mais l'envie de rien, rien, rien... Le roi son père embau- cha pour la distraire une drôle de sorcière qui tenta l'impossible et dé- clencha l'incroyable. Mais le plus magicien n'est pas celui qu'on croit ! L'écrivain a plus d'un tour - et d'un rôle - dans son sac à histoires. Jean- Hugues Malineau s'amuse et nous séduit dans ce récit léger, où la langue et la narration pirouettent, rythmées par des gravures allègres. IA L'Ecole des loisirs, en Médium, dans Tête de rap (54 F), de Marie- Aude Murail. Nils Hazard, le célè- bre étruscologue, navigue entre deux mondes : d'un côté celui de sa fiancée Catherine, et la sécurité étri- quée, caricaturale de ses parents bourgeois ; de l'autre ununivers de misère, de drogués, de dealers... la banlieue, la musique rap de son pupille Axel et sa bande... et la menace oppressante de « Sériai Killer » le tueur dedrogués. Nils re- A U T E S cueille un enfant martyr et un pau- vre chien d'assassin, il élucide les mystères et doute de lui-même, de son rôle, entre la compréhension et l'inquiétude... Un très bon polar, sur un rythme de rap, un jeu réussi sur les langages, de l'humour, de la peur, et une création de personnages douloureusement émouvants. I Chez Gallimard, dans la collec- tion Les Pastagums, Alain Serres, ill. de Pef : Bisous de la classe cailloux ; Correspondants surprises ; Ecole de nuit (42 F chacun). Rien de plus ordinaire que cette classe, sauf qu'elle est extraordinaire. Joyeux bambins dégourdis, aux personnali- tés bien affirmées, maîtresse atten- drissante et un brin débordée, situa- tions attendues (correspondance scolaire, classe de neige, etc.) vécues dans la démesure et la fantaisie, voilà les ingrédients que dosent et mélangent Pef et Alain Serres joyeu- sement associés pour concocter aux téléspectateurs (c'est aussi une série de dessins animés) et aux lecteurs une nouvelle série savoureuse. En Folio junior, de Robert Louis Stevenson, ill. de W.B. Hole, trad. La Princesse sans désir, il], M. Lasserre, Corps Puce 18 / LA REVUE DES LIVRES POUR ENFANTS

N O U V A U T E S - BnF

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N O U V

cadre tout simple permet de donnerune cohérence à l'ensemble destextes rédigés en atelier. Le thèmechoisi est pertinent pour aider lesjeunes à trouver un moyen termeentre dérives de l'imagination etrigueur d'écriture.

F.B.

ROMANS

I Chez Bayard Éditions, en Je bou-quine, de Alain Gerber, ill. deLoustal : Le Roi du jazz (29,50 F).Noël, blanc, Léon, noir, rêvent tousdeux de devenir musiciens de jazz.Hélas, la Nouvelle Orléans du débutdu siècle n'est pas propice aux amitiésinterraciales. Léon sera accusé injus-tement, calomnié auprès de Noël. Ilapprendra en prison à devenir unvrai musicien, jusqu'à la réconcilia-tion finale et l'élucidation desmalentendus. L'histoire est un peuschématique, mais Gerber écrit unelangue savoureuse, proche des tra-ductions des Séries noires desannées 50, et la musique du livrefonctionne.De Marie-Aude Murail, ill. deDupuy-Berbérian : Moi, le zoulou(29,50 F). Serge n'a rien à voir avecl'Afrique du Sud, il est simplementune/os/iion vktim de 12 ans... Il doitimposer son look à ses parents, cequi ne va pas sans mal, et y voir clairdans ses relations avec ses copains,perturbées par de mystérieux vols depin's et de casquettes. Ça n'est pasd'une profondeur abyssale, ça seratotalement hermétique dans dix ans,mais ça se lit sans douleur, et ça peutinstruire les parents.

I Aux éditions Corps Puce, dans lacollection Regarde, Jean-HuguesMalineau, ill. Michel Lasserre : LaPrincesse sans désir (70 F). Il étaitune fois une princesse qui avaittout, tout, tout, mais l'envie de rien,rien, rien... Le roi son père embau-cha pour la distraire une drôle desorcière qui tenta l'impossible et dé-clencha l'incroyable. Mais le plusmagicien n'est pas celui qu'on croit !L'écrivain a plus d'un tour - et d'unrôle - dans son sac à histoires. Jean-Hugues Malineau s'amuse et nousséduit dans ce récit léger, où lalangue et la narration pirouettent,rythmées par des gravures allègres.

I A L'Ecole des loisirs, en Médium,

dans Tête de rap (54 F), de Marie-Aude Murail. Nils Hazard, le célè-bre étruscologue, navigue entredeux mondes : d'un côté celui de safiancée Catherine, et la sécurité étri-quée, caricaturale de ses parentsbourgeois ; de l'autre un univers demisère, de drogués, de dealers... labanlieue, la musique rap de sonpupille Axel et sa bande... et lamenace oppressante de « SériaiKiller » le tueur de drogués. Nils re-

A U T E S

cueille un enfant martyr et un pau-vre chien d'assassin, il élucide lesmystères et doute de lui-même, deson rôle, entre la compréhension etl'inquiétude... Un très bon polar,sur un rythme de rap, un jeu réussisur les langages, de l'humour, de lapeur, et une création de personnagesdouloureusement émouvants.

I Chez Gallimard, dans la collec-tion Les Pastagums, Alain Serres,ill. de Pef : Bisous de la classecailloux ; Correspondants surprises ;Ecole de nuit (42 F chacun). Riende plus ordinaire que cette classe,sauf qu'elle est extraordinaire. Joyeuxbambins dégourdis, aux personnali-tés bien affirmées, maîtresse atten-drissante et un brin débordée, situa-tions attendues (correspondancescolaire, classe de neige, etc.) vécuesdans la démesure et la fantaisie,voilà les ingrédients que dosent etmélangent Pef et Alain Serres joyeu-sement associés pour concocter auxtéléspectateurs (c'est aussi une sériede dessins animés) et aux lecteursune nouvelle série savoureuse.En Folio junior, de Robert LouisStevenson, ill. de W.B. Hole, trad.

La Princesse sans désir, il], M. Lasserre, Corps Puce

18 / LA REVUE DES LIVRES POUR ENFANTS

de Théo Varlet : Les Aventures deDavid Balfour (31 F). Réédition (àl'occasion de l'année Stevenson),d'un livre difficile à trouver. Ils'agit de la première partie, Kid-napped, qui se poursuivra par Ca-triona. Nous suivons le jeune DavidBalfour, orphelin qui n'a pas froidaux yeux, à travers divers épisodes :sa rencontre avec un oncle bizarre,cruel et avare, son évasion d'unnavire où on l'a embarqué de force,ses pérégrinations dans une Ecossesauvage et révoltée en compagnied'un sympathique rebelle. L'aventureest haletante, même si le contextepolitique du livre reste très opaquepour un lecteur adolescent d'au-jourd'hui. Pour bons lecteurs.En Page blanche, de Yves Hughes :Vieilles neiges (69 F). Le narrateur,enquêteur officiel, s'interroge surune mort mystérieuse survenue dansun téléphérique. Apparemment en-clin à s'intéresser à bien d'autreschoses (l'ambiance magique de lamontagne, le goût du couteau sur lereblochon...), il n'en élucidera pasmoins l'énigme, qui réside toutedans les ambiguïtés des personnages.Un polar moderne et littéraire, quirappelle un peu les aventures deJérôme K. Jérôme Bbche.

I Chez Hachette, au Livre de pocheJeunesse, de Alhane La Joinine, ill.de Christophe Rouil : La Lumièredu Jean-Blanc (31 F). Dans unvillage du Berry, terre fertile enmystères, les hommes préparentl'ouverture de la chasse. Leur hosti-lité se focalise sur Jean La Légion,un marginal qui entretient des rap-ports étranges avec un sanglier etune buse. Un oiseau inquiétant planesur la région, accusé d'éloigner legibier. Dans ce climat empoisonné,la violence monte, les animaux atta-quent et les hommes deviennent

fous. C'est un curieux roman, écritpar une jeune femme et pourtanttrès archaïque, dans la lignée, illus-trée par Goupil-Mains-Rouges ouLes Disparus de Saint-Agil, du réa-lisme fantastique rural.De Muriel Carminati, ill. de Kelek :La Nourriture des anges (31 F). AVenise, au XVIIe siècle, le jeuneNicolas cherche sa voie. Sera-t-il pâ-tissier, peintre ou capitaine d'indus-trie ? Ses amours contrariées nesimplifient rien. Néanmoins, sa vieest intéressante, semée de ren-contres, d'aventures et de fêtesspectaculaires qui font toujoursla réputation de Venise. Un livretrès vivant dans la description desmétiers et de la vie quotidienne,avec une histoire et des personnagesun peu conventionnels, mais effi-caces.

De Robert Escarpit, ill. BéatriceGayet : Tom, Quentin et le géantBila (28,50 F). Mêlant joyeusementtous les genres, voici les aventureschevaleresques et moyenâgeuses deTom l'informaticien et Quentin lerugbyman, partis gaillardement à larescousse d'une princesse ravissanteet néanmoins ravie par le géant Bila.Humour et fantaisie pour rimer avecaventure.En Bibliothèque Verte, Aventure po-licière, de Romain Slocombe etEtienne Lavault : Malédiction àChinatown (31 F). La communautéchinoise de Paris excite l'imagina-tion des auteurs de polars pourenfants et adultes. Notre héroïne,Mylène, s'inquiète des événementsbizarres qui surviennent dans lafamille de son amie Agnès : accidentd'ascenseur, mystérieuse disparitiondu grand-père, explosion dans unsupermarché... Mylène et Agnèsimaginent de terribles histoires demafia, mais la résolution de l'énigmemet plutôt en cause des forces ma-

giques (chinoises et/ou médiévalo-françaises). Un polar bien mené.De Pierre Véry, ill. de Jean-MichelNicollet : Signé : Alouette (28,50 F).Réédition d'un polar des années 50,bien mené et distrayant. Noël, bonélève et enfant adopté, se prend desympathie pour un étrange aveugle.Avec ses copains, il découvre quel'aveugle y voit très bien, et qu'iltrempe dans des trafics louches. Kid-nappé par le faux aveugle et sa bande,il ne lui en garde pas rancune, etsera libéré grâce à son heureusenature et l'intrépidité de ses cama-rades. Un peu daté (l'éditeur a dûajouter une note expliquant l'utili-sation du mot « nègre »), mais çatient le coup.

La Dernière pluie,ill. W. Lalonde, Nathan

I Chez Nathan, en Pleine luneScience-fiction, de Jean-Pierre An-drevon, ill. de Walter Lalonde : LaDernière pluie (38 F). Sébastienmène une vie apparemment normale,

20 / LA REVUE DES LIVRES POUR ENFANTS

N O u V A U

mais le lecteur se rend vite comptequ'elle est perturbée par une catas-trophe majeure. Une pluie incessante,dont on découvre peu à peu qu'elleest l'inéluctable conséquence del'effet de serre, désorganise totale-ment la vie sociale. Heureusement,son père est un infâme bricoleur à laBoris Vian, qui construit en amateurun vaisseau spatial-Arche de Noé...La famille, plus Aïcha, pourra peut-être recréer un monde nouveau surune autre planète. Ça pourrait avoirl'air comme ça un peu simplet, maisAndrevon est un vieux routier de laSF, et il sait narrer subtilement, etlaisser le lecteur deviner progressi-vement ce qui se passe.De Pierre Pelot, ill. ChristopheMerlin : L'Expédition perdue (38 F).Les « Migrateurs », explorateursvenus du vaisseau Monde, lointainsdescendants des hommes de la Terre,voyagent dans l'espace pour coloni-ser les planètes «humanoïdes» habi-tables, en soumettant les populationsautochtones. Jusqu'au jour où ils seposent sur la planète WP 32, où leshabitants leur ménagent un déran-geant accueil. Un récit de science-fiction aux thèmes et aux péripétiestrès classiques, écrit avec soin, plai-samment illustré et mis en pages.

I Au Père Castor-Flammarion, enCastor poche Junior, de FrancesHodgson Burnett, ill. Arcady : LeJardin secret (42 F). A l'occasion dela sortie du film d'Agnieszka Holland,réédition d'un roman charmant, paruen 1910 sous la plume de l'auteur duPetit Lord Fauntkroy où l'on savou-rera les plaisirs d'une enfance my-thifiée soumise d'abord aux rudessesde l'abandon, puis s'ouvrant aumonde, à l'amitié, à la nature pourune célébration de la vie.En Castor poche Senior, de JanNeedle, trad. de Smahann Joliet :

Le Voleur (24 F). Kevin porte lelourd handicap d'avoir un père enprison. Il est lui-même un peuvoleur, un peu menteur, et le jouroù quelqu'un dérobe de l'argent àun de ses professeurs, il devient lacible évidente des soupçons. Déses-péré de ne pas être cru alors quepour une fois, il dit la vérité, il seréfugie dans le réseau souterrain dela ville où il tombe sur un butin dis-simulé par des malfrats. L'aventurese construit à partir de là, sans véri-table happy end, puisque Kevin seraamené à sérieusement réviser sesvaleurs. Un roman rapide, honnête,qui, s'il n'atteint pas à la qualité lit-téraire d'un livre comme Kes, situédans un contexte proche, témoignedu respect de l'auteur pour son per-sonnage.

De Jacques Delval : Salut bahut(28 F). Ainsi va la vie dans un LEPde banlieue : adolescents résignés ourévoltés, tentés par d'illusoires outrop réelles dérives, profs attentifs,désinvoltes ou militants, parvien-nent cahin-caha, parfois côte à côte,parfois les uns contre les autres, àtrouver des bouffées d'air dans uneatmosphère quelque peu oppres-sante. Ce texte simple, parfois unpeu schématique trouve un ton justepour camper des personnages au-thentiques, dans le cadre d'une in-trigue - plus ou moins policière -vraisemblable.

I Chez Syros, dans la collection LesUns, les autres, de Christian Schott :Le Chemin de la révolte (45 F). Lerécit autobiographique simple etsensible d'une enfance et d'une ado-lescence dans le Nord. S'il n'arriverien d'extraordinaire au narrateur,il sait rendre intéressante sa chro-nique du quotidien, et se peindrelui-même sans complaisance et sansautodérision. C'est aussi un témoi-

gnage convaincant sur la mémoire etla culture ouvrière récentes. A rap-procher, toutes proportions gardées,du merveilleux Nous les filles, deMarie Rouanet ?Dans la collection Paroles de con-teurs, Philippe Raulet, ill. GérardDubois : L'Enfant sans nom (64 F).Terrain vague, décor perdu, direc-tion la casse du ferrailleur ; unebaraque qu'on dirait à l'abandon :c'est là qu'on cache l'enfant sansnom, l'enfant prisonnier, dans sonlit-cage. Mais il s'enfuit, parcourt lemonde, va répétant obstinément«j'm'en fiche, j'trouverai mon nom».Ni tout à fait conte, ni tout à faitroman, entremêlant savamment eten toute simplicité dialogues, narra-tion et poèmes, ce beau récit noustransporte dans un univers marquétout autant par le merveilleux que lefantastique ou l'humour. Un texte àdire et à lire, à voir et à entendre.

C.R.,F.B.,M.B.

BANDESDESSINEES

I Pierre Christin nous revient chezDargaud, dans la peau du grand re-porter qu'il rêve d'être depuis desannées ; prenant prétexte d'uneenquête sur l'un des grands capita-listes de la planète, visiblementcalqué sur Howard Hughes, Gold-smith et quelques autres, il fait letour du monde sur ses traces. Visi-tant une dizaine de grandes villes, ilentremêle textes, photos, illustra-tions (de Max Cabanes) et bandedessinée (réalisée par Philippe

N° 158 ETE 1994/21

N O u V A U T

Aymond, qui participa à « CanalChoc ») pour faire L'Homme quifait le tour du monde (95 F). L'idéeest bonne, le résultat vaguementdécevant, malgré quelques beauxmoments. Les éléments de la mo-saïque s'emboîtent mal ; le scénarioest sans doute à incriminer. A l'épo-que de Partie de chasse ou des Pha-langes de l'ordre noir, Christin de-vançait l'actualité. Avec cet album,il donne l'impression de la suivre.Brésilien d'origine, Léo est un nou-veau venu. La Catastrophe (53 F),premier tome de sa série « Aldeba-ran», donne résolument dans lascience-fiction. Sur une lointaineplanète, une colonie de terriens aperdu le contact avec la planète-mère. Des événements inattendusannoncent une catastrophe naturelleimminente. Deux adolescents se trou-vent au cœur de l'intrigue. L'ambi-tion est grande, le résultat là encoredécevant. Le scénario enchaîne dessituations déjà vues ailleurs, et lanarration manque également de sur-prise, surtout dans la psychologiedes protagonistes. Dommage, il y a«quelque chose»...Ollivier a pris la place de Charlier,et Gaty celle d'Hubinon pour le 28e

tome des aventures de Barbe Rouge.La Flibustière du Sans pitié (53 F)n'est pas indigne, certes, mais cornede bouc, que c'est convenu !Loin de ses scénarios lourds depathos, Corbeyran s'essaie ces der-niers temps à une veine plus « fleurbleue ». Graindazur, dessiné parFalque en est la preuve. Carnet debrousse (56 F), tome 1 de la série nemanque pas de joliesse, assurément.Mais l'intrigue met bien du temps àdémarrer, et l'on trouve parfois letemps un peu long.On ne court pas de risque avec ElCascador (56 F). Le dixième tomede « XIII » a pour cadre une forte-

Mildiou, iJl. L. Trondheim, Seuil Jeunesse

resse sud américaine où l'infortunéhéros est enfermé et maltraité. Ils'en sortira, mais on se sera fait dumauvais sang pour lui. Les aficiona-dos de la série rongent déjà leurfrein en attendant la suite...

I Chez Dupuis, Aristote a fort àfaire. Entre les menaces d'une auto-route qui raserait le restaurant, lescrises de Ben, tour à tour écologiste,partisan d'une reconversion dans larestauration rapide Aristote et sespotes se mettent au vert (47 F) deGerrit De Jager, réserve au lecteurde nombreuses occasions de vrai-ment bien s'amuser.L'Été du secret (47 F), troisièmetome des aventures de Billy the cat,de Colman et Desberg, oscille avecbonheur entre l'aventure et l'émotion.Billy, le petit garçon transformé enchat retrouve sa petite sœur, très af-fectée par sa disparition. D saura luivenir en aide, et se faire reconnaîtred'elle, après quelques péripéties émou-vantes à couper le souffle. Le dessinest sans surprise mais on marche, etc'est l'essentiel, n'est-ce pas ?On marche également pour Par delàles cendres (53 F), tome 5 de Koga-ratsu, par Michetz et Bosse. Les ado-lescents doivent apprécier la chro-nique à la fois efficace et élégante dela vie d'un samouraï au temps du

Japon classique. Bien documenté,palpitant, comme toujours.

I Ghssons notre recommandationcoutumière et sans réserve pourQue fait la police ? (60 F), dernieren date des albums de Calvin etHobbes, de l'américain Watterson,aux Presses de la Cité et enchaînonssur un autre coup de cœur :

• Mildiou (49 F) de Lewis Trond-heim, au Seuil Jeunesse. Cette his-toire de cape et d'épée pour riren'est pas seulement hilarante. C'estaussi un tour de force narratif com-me Trondheim aime en réaliser : 140pages d'un combat ininterrompu,qui se lisent d'une seule traite. Onen ressort un peu sonné, et ravi.(Voir fiche dans ce numéro).

I Les Editions du Soleil se font unespécialité des rééditions populaires.Après Tarzan, voici Blek Le Roc(95 F) des studios Essegesse, un vraisuccès de librairie semble-t-il.

I Vents d'Ouest rééditent quant àeux Pim Pam Poum (89 F) deKnerr qui n'a pas pris une ride.

J.P.M.

22 / LA REVUE DES LIVRES POUR ENFANTS