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Alakyaz Mensuel des cultures arméniennes N°60 – FÉVRIER 2018 D.R. Anouch à Yerevan en mars (voir pages 2, 3 et 4)

N°60 – FÉVRIER 2018 · décors de Mardiros Sarian et plus tard de Minas Avedissian contribuent au succès d’Anouch que l’on ne se lasse pas de voir et écouter. Durant la

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Page 1: N°60 – FÉVRIER 2018 · décors de Mardiros Sarian et plus tard de Minas Avedissian contribuent au succès d’Anouch que l’on ne se lasse pas de voir et écouter. Durant la

Alakyaz

Mensuel des culturesarméniennes

N°60 – FÉVRIER 2018

D.R.

Anouch à Yerevan en mars(voir pages 2, 3 et 4)

Page 2: N°60 – FÉVRIER 2018 · décors de Mardiros Sarian et plus tard de Minas Avedissian contribuent au succès d’Anouch que l’on ne se lasse pas de voir et écouter. Durant la

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Au mois de mars prochain, l’opéra Anouch du compositeurArmen Tigranian sera une nouvelle fois représenté au Théâtrenational d’Arménie à Yerevan. Ce n’est bien sûr pas une sur-prise ! Depuis sa création en 1911 dans la ville d’Alexandropol(Léninakan-Gyumri), ce drame lyrique, connait un succèspopulaire permanent, on va y assister comme on visite unmonument national. Dès que les 120 musiciens et choristesentament l’ouverture de l’œuvre, le public est saisi par l’émo-tion…Que sait-on de l’histoire de ce chef-d’œuvre de lamusique arménienne? Alakyaz vous en dit plus.

La génèse…

Ancien disciple de Kara-Mourza et Magar Yekmalian deuxgrandes figures musicales disparues quelques années aupa-ravant, Tigranian enseigne la musique dans les écolesd’Alexandropol, sa ville natale. Il composedes chants, écrit des articles et donne desconférences sur la musique du Caucase. Salecture du poème Anouch écrit par H. Tou-manian en 1892, l’émerveille et ranime unrêve d’étudiant : composer un opéra. Il nefaut pas s’en étonner, l’art lyrique estprésent à Tiflis depuis 1851 et l’histoire decette institution culturelle, comporte denombreux arméniens parmi les solistesvocaux. Il en est de même pour l’opérettequi a intéressé les compositeurs armé-niens. Rappelons que Kara-Mourza, l’undes maîtres de Tigranian est l’auteur del’opéra Chouchane et que Komitas quienvisageait de composer plusieurs opérasa été en contact avec Toumanian pour lelivret d’Anouch !

L’intrigue se déroule dans un villagearménien au XIXe siècle. La jeune Anouch,tombe amoureuse du berger Saro. Un soir,pendant la fête d’un mariage, Mossi, lefrère d’Anouch et Saro s’affrontent dans uncombat amical. Au lieu de laisser gagnerMossi, comme le veut la tradition, Saroviole le code de l’honneur et humilie Mossi. Ce dernier veut sevenger et le tue. Anouch folle de douleur se jette du haut d’unefalaise.

A. Tigranian se met au travail, avec une contraintemajeure : la ville d’Alexandropol ne possède aucune structuremusicale permettant de jouer un opéra, seulement des fan-fares militaires. L’œuvre devra donc être chantée et jouée pardes amateurs. Composé entre 1904 et 1908, Anouch sera crééle 4 octobre 1912 dans la Maison Populaire. Le rôle d’Anouchest confié à la soprano Astrig Mariguian, élève du conserva-toire de Tiflis, Saro au jeune ténor Chara Dalian, élève à l’écoleNercessian, la mère à A. Dalian, et Mossi à V. Mardirossian.L’orchestre est composé de 14 jeunes musiciens dirigés par

Bourkovitch, les décors et costumes sont loués. En dépit detous ces handicaps, le succès de la création est immense, l’en-thousiasme du public inimaginable. Hovhannès Toumanianabsent, se fait représenter par ses deux enfants, on note unauditeur de marque : le célèbre musicien Nigoghos Tigranian.

Encouragé par ce succès, Tigranian donnera en 1912et 1913, avec sa troupe près de cent représentations dans lescommunautés arméniennes du Caucase, toujours avec lemême succès. Ce n’était certainement pas facile partout,surtout pour des raisons techniques. Comme pour la création,ces représentations étaient données dans un cadre amateur,par des amateurs mais pour des amateurs de musique ! Lepublic retrouvait à travers les chants des solistes et les danses,des thèmes qu’il pensait déjà connaître (Plus tard, en réponseaux affirmations de certains musicologues d’Arménie préten-dants que les trois Arias de Saro étaient inspirées de mélodies

populaires, A. Tigranian a précisé que lesmélodies étaient de son inspiration). Il fautpourtant bien admettre que l’on retrouvedans certains airs des fragments mélo-diques qui évoquent la musique dite « rus-tique» de Komitas !

Anouch a également été représentédans une version plus proche de l’opéretteavec des textes déclamés suivis de chants,y compris en Turquie en 1920-1921 par laTroupe d’Opérette du Caucase. Il sera aussitraduit en langue turque et grecque en1955 et joué en langue azérie à Bakou.

En 1913, le compositeur retourne àTiflis, devient un membre actif de l’Asso-ciation Arménienne de Musique, écrit denombreux articles sur la musique et se lied’amitié avec H. Toumanian, A. Chirvan-zadé, V. Dérian, T. Démirdjian les peintresK. Bachindjarian et E. Tatéossian, etc.

Grâce à son expérience pédagogiqueTigranian contribue à la réorganisationmusicale dans les écoles et devient un desresponsables de la création d’une MaisonArtistique Arménienne de Tiflis. Il s’inté-

resse également à l’association des compositeurs d’Arménieet de Géorgie.

En 1919, la représentation d’Anouch à Tiflis sera un desmoments forts de la commémoration du cinquantième anni-versaire de H. Toumanian. Durant les années 1920-1930,A. Tigranian écrira des chants à succès, des pièces pour piano,une Cantate dédiée à l’Arménie ainsi que des musiques descène.

Un bien national…

En prévision de représentations d’Anouch au Théâtrenational d’Erevan — inauguré en 1933 avec l’opéra Almast

L’opéra Anouch

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d’Alexandre Spendiarian – A. Tigranian col-labore avec le musicologue S. Tchatiryanpour un profond remaniement de sonoeuvre. En 1935, 23 ans après sa création,Anouch est enfin interprétée par des artistesprofessionnels ! Le public est toujours aussienthousiaste et le succès jamais démenti.

En prévision de la Décade Arméniennede Moscou en 1939 et pour placer l’œuvre auniveau des grands opéras du répertoirelyrique, une deuxième révision est confiée àun comité de personnalités musicalescomme M. Tavrisian, G. Saradjian, K. Kouch-narian et R. Stépanian et l’orchestration à A.Der Ghévontian. Cette nouvelle version com-prend 5 actes et 7 tableaux. Elle sera éditéeen version chant et piano par l’Arménieen 1954 et 1981.

Le succès d’Anouch, comparable à celuide Carmen de G. Bizet immortalise ses prin-cipaux interprètes : Anouch (HayganouchTorossian et Kohar Gasparian), Saro (CharaDalian et Avak Bedrossian. Si les visiteurs del’Arménie assistent aux représentations comme à une céré-monie, les milieux musicaux de Yerevan sont plus critiques,certaines innovations musicales et mises en scène sont parfoisl’objet de débats passionnés. L’enregistrement de 1955, lesdécors de Mardiros Sarian et plus tard de Minas Avedissiancontribuent au succès d’Anouch que l’on ne se lasse pas devoir et écouter.

Durant la deuxième guerre mon-diale, Armen Tigranian écrira deschants et des marches pourorchestre symphonique. Il mourra le10 février 1950 avant d’avoir com-mencé l’orchestration de sondeuxième opéra : David Begh. Lechef d’orchestre K. Boudarian et lecompositeur Khodja-Einatian serontchargés de terminer l’œuvre. Créé en1959, il fait depuis partie du réper-toire. Signalons plusieurs œuvresrestées inachevées : Leyli majnoun, Migatil mèghr, Kikos, etc. Armen Tigranian a également traduit enarménien certains grands opéras durépertoire comme Carmen deG. Bizet ou Rigoletto de G. Verdi.

Pour conclure, saluons l’initiativeprise en 2013 par Serge Avedikian dereprésenter Anouch dans une versionplus proche de la version de 1912,avec des orchestrations d’Anaït

Simonian en précisant bien : d’après l’opéra d’Armen Tigranian.Avec Anouch, Armen Tigranian restera dans l’histoire de

la musique comme l’auteur d’un chef d’œuvre. Symbole de laquête identitaire des Arméniens du Caucase au début duxxe siècle c’est aujourd’hui un monument musical associé àl’histoire d’une antique nation…

lAlexandre Siranossian

La 85e saison théâtrale du Théâtreacadémique national arménien d’opéraet de ballet Alexandre Spendiarian arepris en février avec un nouveau pro-gramme, qui comprend des opéras etdes ballets arméniens et étrangersdéjà populaires et demandés, commeGayané et Mascarade d’Aram Khatcha -tourian, Giselle, Carmen Suite et SayatNova.

Le 1er mars, le public appréciera leretour de l’opéra Anouch d’ArmenTigranian. Le premier opéra armé -nien, Anouch, a célébré son 105e

anniversaire en 2017. Les premiers artistes, Shara Talyan

(Saro) et Haykanush Danielyan(Anouch), venaient de Gyumri. Toutesles célèbres chan teuses d’opéra, dont

Hasmik Papyan, Gohar Gasparyan etHaykanoush Danielyan, sont entrées enscène pour la première fois dans le rôled’Anouch.

En 1939, Anouch était mis en

scène pour la deuxième fois pourles  événements de la célébrationde l’art et de la littérature arménienneà Moscou. La surprise la plus impor-tante était le début de Gohar

Anouch à Yerevande notre correspondante Viktorya Mouradian

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Gasparian dans le rôle titre. Le rôle de Saro a été joué parle brillant chanteur Avag Petrosian et le rôle de Mossi étaitjoué par Vahram Grigorian.

Pour cette saison, le rôle d’Anouch sera tenu parSyuzanna Melkonian. Syuzanna est née à Yerevan et estdiplômée du Conservatoire d’Etat de Yerevan. Elle chanteà l’Opéra de Yerevan depuis 2005 et a joué dans de nom-breux opéras dont La Traviata de Giuseppe Verdi, EugèneOneguine de Tchaïkovski, Carmen de George Bizet etMadame Butterfly de Puccini. Sarkis Aghamalian inter-prétera le rôle de Saro. Sarkis a été diplômé du Conserva-

toire d’Etat de Yerevan en 2001. De 1996 à 2015, il a chantédans le Chœur de Saint Etchmiadzine et a rejoint l’Opéraen 2007. M. Aghamalian a joué dans une vingtained’opéras, dont Otello de Verdi, Archag II de Tchouhadjian,Carmen de George Bizet, Tosca, Almast, Aïda, Requiem,Guerre et Paix de Prokofiev et d’autres opéras arménienset étrangers. M. Aram Abgarian chantera le rôle de Mossi.Le directeur de la mise en scène est M. Kegham Grigorianet le décorateur M. Grisha Sahakian.

lViktorya Muradyan

◆ Lors de la réception à la Mairie de Paris le 22 janvier àl’occasion de la visite en France de Monsieur SergeSarkissian, président de la Répu blique d’Arménie, MadameAnne Hidalgo, maire de Paris a annoncé qu’en septembre

2018 s’ouvrirait à Paris une école informatique ouverte auxenfants sur le modèle du Tumo de Yerevan, qu’elle avaitbeaucoup admiré lors de sa visite à Yerevan. Cette nouvellea été reprise d’ailleurs lors du grand dîner du CCAF le 30janvier dernier. A suivre... Au cours de ce dîner Monsieur

Macron, Président de la Répubique française, a dit qu’il étaitinvité en Arménie en octobre prochain et que legouvernement français allait instaurer une journée dugénocide.

◆Trois sportifs d’Arménie (1 homme en ski de fond, 1 femme enski de fond,1 homme en ski alpin ) participent aux Jeuxolympiques d’hiver à Pyeong Chang.

◆ Un sportif français d’originearménienne Terence Tchiknavoriande Le Sauze-Barcelonnette participeaux Jeux olympiques d’hiver enskicross, skieur acrobatique né en1992 son objectif est de « ramenerune médaille ».

◆ Notre ami et lecteur Thierry Vendome joaillier créateurs’est vu décerner le prix de la rareté lors de la remise des prixdu Centre du luxe et de la création le 30 janvier dernier.Nous reviendrons sur les créateurs arméniens primés cesdernières années, dans notre prochain numéro.

Brèves…

Thierry Vendome reçoit le trophée des mainsde Julie El Ghouzzi et Corentin Quideau

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Pendant des siècles, à l’exception des martyres des débutsde l’ère chrétienne et de quelques reines du Moyen-Age, peu defemmes arméniennes ont laissé leur empreinte dans l’Histoire. AuxIxe siècle, la société arménienne se répartit entre la populationde Constantinople, plutôt éduquée et ouverte aux idées nouvelleset l’immense majorité vivant dans les provinces orientales. Cer-taines femmes ont pu accéder à un haut niveau de culture et s’en-gager par leurs écrits et leurs actions en politique comme enlittérature. Très vite, elles ont considéré que la libération desfemmes arméniennes était liée à la lutte de libération de la nationarménienne contre le joug ottoman. Témoins des grands boule-versements de l’Histoire et de ses conséquences pour le peuplearménien, elles ont commencé à faire entendre leur voix. En 2013,est paru le Dictionnaire universel des femmes créatrices aux Édi-tions des Femmes, sous la direction d’Antoinette Fouque. De nom-breuses entrées rédigées par Anahide Ter Minassian permettentd’y découvrir les femmes arméniennes qui se sont illustrées danstous les domaines, en divers lieux du monde.

Serpouhie Dussap, est née à Constantinople en 1842 ; ellereçoit une éducation française, lit G. Sand et Mme de Staël et semarie avec un musicien français. Fille d’une fondatrice d’une asso-ciation et d’écoles arméniennes, elle prête cependant peu d’intérêtà sa propre langue. Néanmoins, elle peut être considérée commela première féministe arménienne : Elle écrit trois romans à thèse(Siranoush, 1884, Araksia, 1887 et Mayda, 1888) où elle dénonce lestatut inégal de la femme et s’élève contre les mariages forcés.

Hayganouch Mark (1883-1966) a fréquenté l’école Essayan deConstantinople. Elle épouse le journaliste Vahan Tochiguian etpublie de 1905 à 1907 dans un périodique féminin, avant de fonderen 1919 à Constantinople, la première revue féministe Hay Guin quisera publiée jusqu’en 1933. Elle y incite les femmes à s’impliquerdans l’écriture autant que dans leurs tâches ménagères et fami-liales.

Zabel Essayan est sansdoute l’auteure la plusconnue car ses œuvres ontété traduites. Elle est aussicelle qui incarne le mieux larelation entre la lutte de libé-ration nationale et celle desfemmes. Elle aussi est née àConstantinople, dans le quar-tier de Scutari, en 1878, dans

une famille cultivée; elle apprend le français et poursuit des étudeslittéraires à la Sorbonne. De retour à Constantinople, elle seconsacre à l’enseignement. Elle collabore à différentes revues enarménien et en français au Mercure de France pour y défend lacause de la femme arménienne. Elle publie plusieurs romans et unrecueil de nouvelles qui lui donnent une certaine notoriété. Elle n’ade cesse de décrire de manière réaliste et dans une langue riche,la condition du peuple arménien. Après avoir été un témoin directdes massacres de Constantinople de 1895, puis de ceux d’Adanaen 1909, elle a pour mission de s’occuper des orphelins et desfemmes rescapées. Son texte Dans les ruines (Averagnerou metch),paru en 1911, est un témoignage bouleversant sur l’horreur de cesmassacres qui firent 30000 victimes. Ce livre a été traduit en fran-çais en 2015 par Levon Ketcheyan. En 1915, elle échappe à la rafledu 24 avril et s’enfuit de l’Empire ottoman pour aller en Bulgarie, àBakou, à Tiflis, en Egypte, en Iran, en France. A partir de cemoment-là, commence pour elle un long périple, au cours duquel

elle se consacre entièrement à faire connaître les atrocités subiespar les Arméniens, à collecter et traduire les témoignages des sur-vivants, et à alerter les puissances européennes. En 1921, ZabelEssayan vit un nouveau drame avec la cession de la Cilicie à laTurquie par la France: alors qu’elle déployait toute son énergie àprotéger les enfants arméniens accueillis dans les orphelinats dela région et préserver leur identité, elle réalise qu’avec la reprise dela Cilicie par les autorités militaires turques, ces enfants seront tur-quifiés. En 1935, elle décide d’aller en Arménie Soviétique, mais elleest arrêtée et détenue à Yerevan, en 1937, comme «ennemie dupeuple» pour activité nationaliste et espionnage puis transférée àBakou. Par ailleurs, elle était aussi recherchée par la police fran-çaise. Elle disparaît de façon obscure dans un goulag en 1943. Elleest réhabilitée en 1956, après la mort de Staline et ses œuvres ontpu être rééditées en Arménie.

Autre personnalité féminineattachante, Louisa Aslanian,Lass, était poétesse et résistantependant la Seconde Guerre mon-diale. Elle est née en 1906 àTabriz, en Iran, dans une famillemodeste. Elle fréquente d’abordl’école Aramian, puis le lycéeGuetronagan de Tabriz où elleapprend le français et le piano ettermine ses études secondaire aulycée russe de Tabriz. Elle com-mence alors à traduire des textesdu russe et du français. Elleretourne à Tabriz en 1923, et semarie avec Arpiar Aslanian. Ils

décident de s’installer à Paris ; bien qu’ayant l’intention de pour-suivre des études de musique au conservatoire, Louisa est obligéed ‘abandonner son projet car elle doit travailler pour gagner savie. Elle suit parallèlement des études de lettres à la Sorbonne etadhère au Parti communiste en 1936. Elle collabore au journalZangou fondé par Missak Manouchian et milite activement auComité d’aide pour l’Arménie. Louisa et son mari rejoignent laRésistance dès le début de la guerre. Dans le réseau de Manou-chian, Louisa est un membre de liaison entre les groupes d’actioncontre les Nazis. C’est elle qui incite le jeune Rouben Melik à entrerdans la Résistance et le charge de sensibliser les jeunes Arméniensà la lutte contre l’occupant. C’est elle aussi qui lui donne son nomde Musset. Elle rédige deux ouvrages, Histoire de la Résistance etLa Chute de Paris, dont les manuscrits ont été détruits, lors de l’ar-restation de Louisa et Arpiar Aslanian par la Gestapo le 26 juillet1944. Tous deux sont déportés à Ravensbrück puis à Auschwitz.Lise London, l’amie de Louisa rencontrée en camp de concentra-tion parvient à sauver et rapporter le manuscrit du long poèmeMala qu’elle avait rédigé en détention avant de mourir.

Aux xIxe et xxe siècles, bien d’autres femmes arméniennes ontengagé leur vie dans l’action collective pour faire connaître lessouffrances de leur peuple et défendre la cause des femmes etdes enfants par leur plume, leurs actes, leur courage.

lAnahid Samikyan

A noter : Lors du dîner du CCAF, Madame A. Hidalgo, maire deParis, a annoncé qu’une voie de la capitale porterait le nom de ZabelEssayan ; l’inauguration aura lieu le 8 mars, journée internationale desfemmes.

Hommage aux femmesArméniennes, écrivaines, militantes…

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Missak Manouchian résistant, écrivait et s’intéressaiténormément à la culture et particulièrement à la littérature.

Les 23 résistants ont inspiré de grands poètes commeLouis Aragon et Paul Eluard et vous connaissez tous Aragonchanté par Léo Ferré L’Affiche rouge...

Missak Manouchian était aussi poète et quelques-uns de sespoèmes écrits en arménien ont été traduits, nous lui rendronshommage pour ce 74e anniversaire en vous soumettant sonpoème Privation traduit par Gérard Hekimian*.

PRIVATION

La question, des amis parfois me la posent:« Comment vis-tu donc, et comment l'âme ardenteVeux-tu donner force aux cœurs qu'a fuis l'espoir ?Le pain et le besoin sont ton lot pourtant. »

Quand j'erre dans les rues d'une métropole,Toutes les misères, tous les dénuements,Lamentation et révolte l'une à l'autre,Mes yeux les rassemblent, mon âme les loge.

Je les mêle ainsi à ma souffrance intime,

Préparant avec les poisons de la haineUn âcre sérum – cet autre sang qui coulePar tous les vaisseaux de ma chair, de mon âme.

Cet élixir vous semblerait-il étrange ?Il me rend du moins la conscience du tigre,Lorsque dents et poings serrés, tout de violence,Je passe par les rues d'une métropole.

Et qu'on dise de moi: il est fou d'ivresse,Flux et reflux d'une visionNe cessent d'investir mes propres pensées,Et je me hâte, assuré de la victoire.

De nombreuses communes vont aussi rendre hommageen commémorant entre le 17 et le 25 février le courage,l’abnégation de ses hommes et femme devant le monumentqui leur est consacré (v. p. 16).

Ne les oublions pas !lA.T. M.

* Traduction de l'arménien par Gérard Hekimian. Source: Lapoésie arménienne. Anthologie des origines à nos jours. Réaliséesous la direction de Rouben Mélik. Les Editeurs Français Réunis,21, rue de Richelieu – Paris 1er

HOMMAGE A MISSAK MANOUCHIAN ET A SES COMPAGNONSFUSILLÉS AU MONT VALERIEN LE 21 FEVRIER 1944.

Missak Manouchian, par Mustapha BoutadjineExtrait de « Insurgés ». Graphisme-collage, Paris 2010

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Le lundi 29 janvier dernier, dans une atmosphère chaleureuse,se trouvaient réunis sur la scène de ce merveilleux théâtre pari-sien cinq musiciens, du plus haut niveau dans la pratique de leurart, qui ont tenu dans l’enchantement un public nombreux, avidede découvrir des sonorités venues d’ailleurs qui nourrissent l’ima-gination et comblent les sens.

Les instruments traditionnels arméniensau rendez-vous 

Le duduk, hautbois à anche double, reconnaissable à ladouceur de sa sonorité et sa tessiture d’un grave profond, le tarsorte de luth à cordes pincées à long manche, en forme de doublecœur qui exige de l’interprète une grande dextérité, instrumentessentiel dans les musiques populaires quiaccompagnent les cérémonies de la vie quo-tidienne villageoise ou citadine.

Le kamantcha, vièle à trois ou quatrecordes frappées par un archet à mancheconique, est un instrument de virtuosité auxriches couleurs ténues, teintées d’accentsmélancoliques, pièce majeure de la formationtraditionnelle et cœur sensible de la musiquearménienne.

Le dhol qui pourrait se rapprocher dutambour par les coups frappés avec la paumepour les sons graves et du bout des doigtspour ponctuer le déroulement de la musique.Des baguettes en bois peuvent aussi rem-placer l’usage des mains. Le dhol occupe uneplace de choix dans l’orchestre traditionnel enharmonie avec le duduk et le kamantcha pourmarquer le rythme et donner une forte impul-sion pour animer fêtes, chants et danses.

Tous ces instruments sont inscrits aupatrimoine immatériel de l’humanité parl’UNESCO. Leur existence assure le lien entre le riche passé duglorieux peuple arménien et la vitalité artistique d’un pays fier decet héritage dont ces instruments entretiennent la mémoirecomme témoignages émouvants de leur valeur inaliénable.

Des musiciens d’exception

Deux générations d’instrumentistes ont formé un ensembledont l’entente musicale et la cohérence sonore pouvaients’éprouver à l’occasion de chaque pièce.

Deux maîtres au talent reconnu, Gaguik Mouradian(kamantcha), né en 1952 et Vazgen Makaryan (duduk), né en1954, se sont trouvé associés à de brillants trentenaires, Haïg Sari-kouyoumdjian (duduk), membre de l’ensemble Goussan dirigépar Gaguik Mouradian et collaborateur de l’orchestre HespérionXXI de Jordi Savall, Aleksandr Sahakyan (tar) et Tigran Hovhan-nisyan (dhol). Ils ont proposé un voyage musical à travers lesterres arméniennes, de l’Arménie occidentale de l’Asie mineure,

au sud Caucase de la République d’Arménie.Ces musiciens magnifiques qui saventexploiter les particularités acoustiques et lespossibilités de leur instrument, sont aussi deschercheurs qui en percent les secrets.

La première partie du concert dédiée à lamusique ancienne donnait à écouter le fruitde leur travail de recherches à travers docu-ments, enregistrements ou rencontres afin dereconstituer avec justesse les partitions de cerépertoire. Après l’entracte, un dialogued’une complicité fervente entre les musiciensoffrait des jeux sonores inspirés qui alliaientdans un même souffle une grande finesse etune belle inventivité.

La programmation vouée aux musiquesdu monde conçue par le Théâtre de la Ville,qui investit également le site du Théâtre desAbbesses, a eu l’heureuse idée d’inscrire ausein de sa saison 2017-2018 cette soiréeréjouissante destinée à la musique léguée parde lointains ancêtres et actualisée par des

musiciens d’aujourd’hui, pour un public au présent.

lMarguerite Haladjian

La musique traditionnelle arménienneau Théâtre des Abbesses

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Le film est un documentaire très travaillé de Stéphanie Gillard avec un scénario. Les très bellesphotos, le sujet concernant les Indiens Lakotapartant du Dakota pour se rendre à cheval àWounded Knee, c’est-à-dire un parcours de450 km en une quinzaine de jours, donnent unevaleur importante à la transmission de l’histoire desIndiens. Les anciens transmettent non seulementleur histoire, leur génocide mais font revivre ainsil’âme de leurs ancêtres aux jeunes, qui, d’ailleurss’engagent volontiers dans cette équipée difficileen plein hiver, avec un confort minimal. WoundedKnee, a bien plus de cent ans, cet endroit funesteoù on ne sait combien d’Indiens ont été massacrés

par l’armée américaine et laissés sans sépulture. Jen’ai pu m’empêcher de penser à Dair-ez-Zor.Chaque peuple a, dans les tréfonds de son histoiredes morts sans sépulture qui demandent qu’on neles oublie pas.

Lors de l’avant-première de nombreuses per-sonnes assistaient à l’aventure de ce peuple géno-cidé. Le film est produit par Julie Gayet.

Un sujet sensible sans mélo, plein de dignité oùles enfants Indiens demandent à faire ce voyageinitiatique à plus d’un titre.

lA.T. M.

The Ride, film documentaire

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Quand Internet est devenu disponible dans toutes lesmaisons d’Arménie, il semblait que l’Édition allait mourirpour toujours. Mais, à notre grande surprise, le livre nonseulement n’a pas perdu son attrait, mais est égalementdevenu plus populaire. En 2009, à l’occasion du 140e anni-versaire du plus grand écrivain arménien Hovhannès Toumanian, la tradition de s’offrir des livres a été officiel-lement établie. Cette fête Hovhannes est très populairesurtout chez les jeunes et on se donne des livres le19 février. La jeunesse arménienne sait que lire des livresest « à la mode » : comme le disent les panneaux d’affi-chage dans toute la ville avec les visages de politiciens,d’acteurs et de chanteurs célèbres.

Dans les librairies armé-niennes, on peut trouver deslivres d’écrivains européenset asiatiques (comme HarukiMurakami, Khaled Hosseini,Jean-Paul Sartre), des clas-siques russes (comme Dos-toïevski et Tolstoï), de lalittérature arménienneancienne et nouvelle etmême de la littérature turque(Orhan Pamuk, Elif Şafak) quise répand, car beaucoup demaisons d’édition travaillentà la traduction des livresd’écrivains turcs.

Les enquêtes, menées dans différentes librairies etmaisons d’édition, montrent certaines tendances. La jeu-nesse arménienne a quelques auteurs préférés, qui sontrapidement vendus dans toutes les librairies. Par exemple,Le Vin de l’été et Fahrenheit 451 de Ray Bradbury sonttoujours présents dans la liste des best-sellers. Probable-ment, c’est parce que les livres de Bradbury sont facilesà lire et ont toujours des sujets de discussion intéressants.

Deux livres, portant sur l’Holocauste du peuple juifsont aussi parmi les best-sellers arméniens. Le Journald’Anne Frank et Le garçon en pyjama rayé de John Boyne,qui raconte l’histoire du fils de l’officier allemand, Bruno,qui devient ami avec un enfant juif.

Deux livres d’écrivains arméniens rivalisent avecsuccès avec la littérature étrangère. Le premier est leroman de Vartkès Petrosian en 1967-1968 à propos d’unjeune journaliste Levon, qui visite un village pour écrireun article sur deux jeunes (Hasmik et Smbat) qui se sontsuicidés. Ce livre fait partie des best-sellers arméniens

depuis des années. Le deuxième livre qui figure habituel-lement dans le top 3 des best-sellers arméniens, est Oùfleurissent les roses sauvages de Mark Aren (Karen Mar-garian). L’histoire décrit le monde intérieur d’un militaireturc arménophobe, qui, déjà vieux, entend soudain uneberceuse qui lui rappelle sa mère et découvre plus tardque la chanson est en arménien. Il pense que ses parentsétaient Arméniens et il passe le reste de sa vie à chercherles tombes de ses parents, sans savoir qu’il n’est pas vrai-ment arménien.

Certains écrivains méritent aussi d’être mentionnés :Stefan Zweig et Milan Kundera, Le Portrait de Dorian Grayd’Oscar Wilde, L’Alchimiste de Paulo Coelho, le roman descience-fiction Des fleurs pour Algernon de Daniel Keyeset Gatsby le Magnifique de Francis Scott Fitzgerald.

Toute médaille a son revers. Même si la jeune généra-tion aime lire, malheureusement, la littérature arménienneest en train de mourir. Les classiques sont généralementlus dans les écoles faisant partie du programme imposé.

Nous rencontrons rarementun adolescent qui achèteles livres de Toumanian oude Raffi. Cependant, c’estun peu différent lorsqu’ils’agit de poésie, les auteurscomme Barouyr Sevag etVahan Terian sont restéspopulaires même parmi lesjeunes.

Les écrivains contempo-rains déplorent le fait queles lecteurs ne les compren-nent pas ou ne les appré-cient pas. La vérité est que

nous n’avons pas d’étoile brillante dans le ciel de la litté-rature arménienne. Certaines initiatives soutiennent la lit-térature arménienne moderne, comme la communautélittéraire « Granish », qui publie et encourage tous lesjeunes écrivains. D’autre part, chaque année, l’Union desécrivains d’Arménie décerne une récompense aux meil-leures œuvres de l’année écoulée.

Le célèbre écrivain italien Umberto Eco a dit : « Aucunécran, aucune technologie ne parviendront à supprimerle besoin de lecture traditionnelle. »

Les mots ont le pouvoir de nous changer.

lViktorya Muradyan

La lecture est à la mode:que lit la jeunesse arménienne?

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9Alakyaz - Février 2018

Alakyaz est souvent allé auxexpositions assez courtes de ce jeunegraphiste et admiré son travail.

Du 22 au 29 janvier dernier, Itvanexposait ses travaux récents dans sonatelier du 19e arrondissement de Paris.

Itvan vit dans son œuvre, les mursde son studio le disent, marqueur noirsur fond blanc, des immeubles, desconstructions, des pans de murailles,des voitures défoncées, un paysageurbain, un paysage de banlieue triste,pas d’arbre, peu de personnages…Même si Itvan a souvent changé deville, il connaît la ville. Il est de Paris.

Des dessins affichés, travauxrécents faits de taches aux couleursviolentes : rouge, jaune, orange, bleuentourent le centre aux lignes noiresd’aérosol. Les sujets choisis, d’une dureactualité, expriment notre mondebouleversé: incendies, conflits,cataclysmes, symboliques del’environnement qu’il ait été vécu,imaginé, suggéré par l’écoute de laradio ou vu à travers les journauxtélévisés ou internet, événementsproches ou lointains qui ont marquél’artiste les sens et l’esprit toujours enéveil. Certaines œuvres restentmystérieuses, des antres, des escaliers

qui tournent menant on ne sait où « deszones de transition » dit Itvan, despersonnages en action aux armes maldéfinies, des personnes assises,groupées, semblant se protéger dudanger ambiant ou à venir. Lescouleurs primaires au pastel qui autourd’un autre dessin exprimeraient la joie,servent ici l’agression, la brutalité, labarbarie. Les personnages symbolesde tous les combats, de toutes lesguérillas, de tous les attentats ont desvisages sans trait. Des animaux:chiens? loups? hyènes? déjà présentsdans d’anciens dessins interviennentdans ce monde hostile, barbare. Il aime

Itvan Kebadianl'amour du geste, du trait et de la liberté

ITVAN KEBADIANdessine depuis sonplus jeune âge, il acommencé dans lesillage de sa tanteAïda, à 11 ans la

perspective et le graffiti lui viennentde son frère aîné Tigrane (maintenantarchitecte). C’est un ami de son pèreJacques Kebadian, François-MarieAntonios, qui l’a encouragé au pastel,c’est d’ailleurs auprès de cet artistequ’Itvan a pressenti que l’Atelier étaitson espace de bonheur et a décidé defaire les Beaux-Arts !

Il a commencé par les BA deBourges puis ceux de Nantes où ils’est spécialisé en lithographie etgravure, puis est retourné à Bourgesen 3e année où les ateliers étaientimmenses puis a terminé à Cergy en4e année où installation etperformance étaient les maîtres mots.A chaque changement il a dû repasserun concours, il a ensuite repris le graffpuis a enseigné à Bayonne pendantun an. En juin 2013 il présente unefiction moyen métrage de 40 mnTWE qui suit un groupe de graffeursqui laissent chaque jour des marquesdans les tunnels du métro, dans lesrues, sur les bords des autoroutes etdes voies ferrées.

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10Alakyaz - Février 2018

Cette association a vingt ans et apour fondateurs et principaux piliersNadya et Léon Kebabdjian. En 1998 ilsont décidé d’aider des familles ruralesde l’Artsakh et surtout les mères defamille seules à retrouver leurs marques,à réussir à vivre de leur travail en lesaidant, en leur offrant audépart une vache quiapportera la fin de la misèrechez sa famille d’adoption,des personnes qui ont des «habitats délabrés,insalubres, qui vivent dansla promiscuité, sans emploi,survivant avec de maigrespensions, de faiblesallocations s’il y en a».

Une vache est au départofferte à une famille, parexemple à Alachane, enseptembre 2016, 12 famillesnombreuses ont reçu unevache, et en 2017,7 nouvelles familles ontbénéficié d’une vache, l’idéeétant de développer l’élevage desbovins, car la production laitière etl’élevage des veaux est bienvenue etpeut permettre à certaines famillesd’envoyer leurs enfants faire des études

et à d’autres de subsister. Dans le villaged’Alachane la Croix Rouge a bâti unegrande étable communautaire et unedeuxième est en projet pour faciliter leregroupement de tout le bétail. Unemère de famille dit « traire jusqu’à 6litres de lait par jour et qu’ainsi les

familles s’entr’aident ». Des famillesattendent que leur ancien village Talishaprès les évènements d’avril 2016 soitreconstruit, cependant une vingtaine denouvelles maisonnettes de 25 m2

chacune ont été construites. Quel vaêtre le sort des réfugiés de Talish?

Une autre bonne nouvelle, un centrepour la jeunesse de Saghmosavan etd’Ardachavan est en cours deconstruction grâce à un partenariatentre Femmes courage Solidarité et le

diocèse d’Aragatsotnauquel sont rattachés lesdeux villages. Sa superficietotale est de 800 m2, unesalle de 120 m2 destinéeaux activités artistiques des2 villages portera le nom deChristophe Kebabdjian, lefils de Nadya et Léondisparu en 2005. Le prêtreaura un appartement, deschambres au premier étagelogeront des pélerins, desséminaristes ou desgroupes de jeunes venusd’autres régions, la fin destravaux est prévue pro -chainement.

Bravo encore pour cetteaide suivie, originale et fructueuse pourles familles d’Artsakh !

lA.T. M.

UNE ASSOCIATION INTELLIGENTE

Femmes Courage Solidarité

le pastel et l’aérosol, il choisit des lieux et des élémentsprécis. Le pastel est proche de l’aérosol car une fois sur lesupport les couleurs se mélangent, il l’utilise depuislongtemps comme un prolongement de la craie de l’enfance.Pour l’aérosol il part de la couleur et de l’espace et celapermet la gestuelle du trait ou l’aplat total. Ses graffss’inspirent des estampes japonaises et il suit l’actualitécomme Goya!

Devant mon étonnement à toutes ces couleurs, Itvan m’aconfié qu’il travaillait par séries et que l’hiver donnait descouleurs à son travail, un clin d’œil aux expressionnistes dansce choix.

Sa grande perméabilité aux événements lui ont fait vivreen mai 2016, la censure* de murs pourtant autorisés, à laRépublique (Paris 10e) où il avait montré les brutalités

policières à Paris et la guerre en Syrie, en deux heures sesmurs ont été blanchis par les services de la Ville de Paris. Il aainsi abandonné les murs comme supports, où il avaitpourtant graffé tant et tant d’énormes insectes en 2008, enparticulier à Pantin, tant d’immeubles, tant de ruines. J’ajouteque les graffs parlent certainement trop longtemps ce quiexplique leur blancheur expéditive!

La BD ? Itvan répond non à la contrainte de la narration.Bonne route Itvan.

lA.T. Mavian entretien du 25 janvier 2018

Itvan expose à la Galerie Dominique Fiat, 16 rue des Coutures Saint-Gervais 75003 depuis 4 ans, il a déjà exposé en duo.

*Premier cas de censure sur un mur autorisé.

Rencontre de Nadia Kebabdjian avec les réfugiés de Talish

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Manifestations culturelles février 2018 (à partir du 15)Cueillies par l’équipe d’Alakyaz

PARIS-ILE-DE-FRANCEHOMMAGES À MANOUCHIANlSamedi 17 février – 11h – 93 Montreuil-sous-Bois par UCAM # rue Pépin et Yourcenar.

lVendredi 23 février – 20h – Projection dufilm La vie et le rôle des résistants du GroupeManouchian de Franck Cassenti suivi d’undébat - Centre UCFAF-JAF 6 Cité du Wauxhallparis 10e – entrée libre (voir page 16)

lDimanche 25 février – 10h45 – Cimetièred’Ivry, 44, av. de Verdun.

ONE WOMAN SHOW COMIQUElTous les mardis à 20h30 – Marion Mezado-rian dans Pépites - Emouvant et efficace.Théâtre du Marais - 37 rue Volta 75003 , métroArts et Métiers 0171739783.

DANSElSamedi 3 mars – 20h30 – 3 groupes dedanse ensemble – au profit de la Veillée du 24avril – Maison des arts du Plessis-Robinson92350- Théâtre de l’Allegria , 1 place JeanneRhodes , réservations 0634150844, (voir p. 15)

GALA DE BIENFAISANCEl Samedi 23 mars, 20h – pour le groupe sco-laire St Mesrop-Arabian d’Alfortville. Voirannonce page 19.

RENCONTRE-DÉBATlJeudi 22 février – 19h – Turquie : face à l’au-toritarisme une société civile tenace, Hommageà Hrant Dink , mairie du 10e arrt de Paris, salledes fêtes – voir annonce page 12.

TABLE RONDE DEBATlJeudi 15 mars – 20h – Les Droits et libertés enTurquie, avec Guillaume Perrier et PatrickKamen ka, UCFAF 6 Cité du wauxhall – 75010Paris. Voir page 13.

CONCERTSlDimanche 18 février – 18h – Jam orientaleavec en première partie Virginia et AramKerovpyan et Ilker Cakal , Péniche Anako –face au 36, quai de Seine paris 19e Métros Sta-lingrad, Jaurès

lMardi 27 février – 20h30 – Musique klezmer– Péniche Anako,

lCAFE philo – Dimanche 25 février – 17h - Faut-il faire de sa vie une aventure ? Péniche Anako.

EXPOSITIONlDu 28 mars au 5 août 2018 - L’épopée duCanal de Suez des pharaons au xxIe siècle -IMA - 1 rue des Fossés Saint-Bernard Paris 5e.

CINEMAlDepuis le 4 janvier le film Passade de GoruneAprikian est disponible sur les plateformes VOD- ARAPROD [email protected]ès la présentation du court métraged’Arnaud Khayadjanian Nous sommes nosmontagnes, le cinéaste fait appel aux donspour le long métrage toujours sur l’Artsakh Themost powerful woman on earth (v. appel p. 10)

lA partir du 14 février Bravo Virtuose deLévon Minasian sur tous les écrans.

l Pour Bravo Virtuose, les séances ci-dessous-sont présentées par Lévon Minassian, MichelPétrossian, Robert Guédiguian : Vendredi 16février - 20h30 - Les 3 Luxembourg - 67 rueMonsieur Le Prince Paris 6e - Tous les jours :Publicis champs-Elysées - 129 Champs-Elysées -12h et 16h. - Lundi 19 février - 20h15 - Luminor -Hôtel de Ville - 20 rue du temple - paris 4e -Mardi 20 février - 20h15 - Balzac 61 rue Balzac75008 paris

BALADE MUSICALE À SENLIS (OISE)VOUS AIMEZ ECOUTER, MARCHER,CHANTER. Les samedis 17, 24 février, 3 et10 mars.Venez à SENLIS pour une baladesensitive et chantante en forêt de 11 h à 12h,conduite par le musicien Thierry MARIETAN.RV gare routière de Senlis (arrêt du car). infos:0625044644. Air, sport et culture! (tél. pourle transport).

LYON -RHONE ALPESHOMMAGES À MISSAK MANOUCHIAN lMercredi 21 février - organisé par ACFOAArmenia et ANACR La vie et l’œuvre du résis-tant Missak Manouchian film de Michel Ionascu,entrée libre, renseignements acfoa 04 75 55 5146, Médiathèque la passerelle 1 place desEncontres 26500 Bourg-les-Valence

lSamedi 24 février – 10h – Cérémonie organiséepar la municipalité de Vaulx et le Comité Manou-chian # avenues Garibaldi et Roger Salengro àVaulx-en-Velin, 11H15- Hommage au groupeManouchian à la Maison des Fêtes et des Familles1 rue Louis Saillant – Vaulx-en-Velin (voir p. 17)

lMercredi 21 février – 11h Place Manouchian –Valence.

lSamedi 24 février – 11h – rue Manouchian(quartier des Ors), Romans

MARSEILLE- PACAHOMMAGE A MANOUCHIANlSamedi 17 février – 11h – 74e anniversaire del’exécution de Missak Manouchian et de ses cama-rades au Mont Valérien – Square Missak Manou-chian – bd Charles Livon – Marseille 7e – v. p. 14

CONFERENCElJeudi 22 février - 20h - A l’occasion de lasortie du livre de Guillaume Perrier , présenta-tion par l’auteur de Dans la tête de RecepTayyip Erdogan (éditions Acte Sud - sorti le 10janvier). Centre Culturel JAF - 47 avenue deToulon - 13006 Marseille

lVendredi 23 février - A partir de 19h , Ren-contre avec Pinar Selek organisée par le comitéde soutien de Pinar Selek - JAF Marseille.

EXPOSITION A TOURCOING-lDu 23 février au 11 juin 2018 - Chrétiensd’Orient 2000 ans d’histoire- Musée desBeaux-Arts de Tourcoing - 2 rue Paul Doumer .tél. 03 20 28 91 60

ARMENIE CONCERTlLundi 26 février –19h - Le Trio Khatchadou-rian et ses amis interprètent Tchaikovsky etSchumann – Musée – Institut Komitas – Yerevan– Entrée 1000 drams,

MICHEL VIOLET BIOPICS qui est leréalisateur du beau film sur ARSENETCHAKARIAN mémoire de l’Afficherouge recherche un financementparticipatif pour la sortie du DVD du film,https://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/sortie-dvd-du-film-arsene-tchakarian-memoire-de-l-affiche-rouge

Chères amies,Trois ans après les Chemins Arides (prix du meilleur documentaire à Erevan), j'ai réalisé Noussommes nos montagnes, en Artsakh. Vous pouvez le visionner ici : https://vimeo.com/243183299 J'ai tellement été bouleversé par ma rencontre avec le peuple et les paysages de l'Artsakh, quej'ai écrit un nouveau projet. À travers ce film, j'ambitionne de faire découvrir l'Artsakh à un publicinternational. https://www.helloasso.com/associations/artsakh-films/collectes/artsakh-un-film-d-arnaud-khayadjanian Dans le but de réaliser ce film cet été, je lance dès aujourd'hui un appel à dons,afin de contribuer au financement du projet. Si vous êtes sensibles à ma démarche, n'hésitez pasà partager cet appel ! Bonne journée à vous et merci d'avance – Arnaud Khayadjanian

Alakyaz

Collectif de rédaction : M. Haladjian •Alice T. Mavian • A. Samikyan •

A. Siranossian. Réalisation : Jean-Luc Hinsinger

Tous droits de reproduction réservés.

N° 60 – Février 2018

MENSUEL DES CULTURES

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APPEL AUX LECTEURSChers lecteurs,

Voici le numéro 60 d’Alakyaz

Cinq ans… c’est peu et c’est énorme.

Certains d’entre vous nous remercient, nous encouragent, d’autres ne disent rien mais ne refusent pas.

Même si le journal vous parvient gratuitement, un budget minimal de fonctionnement est nécessaireaussi pour ceux qui nous ont négligés nous leur demandons un GESTE DE SOUTIEN.

ENVOYEZ VOS DONS (à partir de 30 euros…)à notre trésorière Madame J. KARAYAN

2, chemin des Postes – 93390 Clichy-sous-Bois.Chèque à l’ordre du Cercle des Amis d’Alakyaz, vous recevrez un CERFA.

ENVOYER LES OUVRAGES ÀMme Samikyan

19, rue du Chalet, 75010 Paris

ENVOYER LES ÉVÉNEMENTS À SIGNALER À[email protected]

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Hélène GEOFFROYMaire de Vaulx-en-Velin

Vice-Présidente de la Métropole de Lyon

Pierre BARNEOUDConseiller municipal délégué aux Anciens combattants,

aux Coopérations décentralisées et Solidarités internationales,à la Valorisation du patrimoine et aux Commémorations

La Municipalité

Les associations du Comité Manouchian

vous invitent à participer à la

cérémonie en hommage aux 23 résistantsdu « Groupe Manouchian »

en présence de représentations consulaires

samedi 24 février 2018 à 10hSquare Manouchian

(angle avenues Garibaldi et Roger Salengro à Vaulx-en-Velin la Côte)

Avec la participation de : Rhône Roumanie, l’Association des Moldaves de Lyon, The Blue Note, l’Association Musicale de Vaulx-en-Velin (Les Ans Chanteurs),

les Descendants des Anciens Combattants Italiens (DACI), le Souvenir Polonais, l’association Franco-Polonaise, le Collectif Multilingue de Vaulx-en-Velin et le Comité

Manouchian.

La commémoration sera suivie de lecture de textes et d’un hommage musical à la Maison des Fêtes et des Familles, 1 rue Louis Saillant, puis d’un bu&et

(voir plan au verso)

I N V I T A T I O N

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