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© S.A. IPM 2015. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit. Belgique Titre du dossier 4 La Libre Belgique - jeudi 24 septembre 2015 Les nationalistes flamands alimentent la polémique l La N-VA – et en particulier Bart De Wever – multiplie les propos durs à l’encontre des réfugiés. l Pour le sociologue Dirk Jacobs (ULB), les nationalistes ont franchi la ligne rouge et leurs alliés doivent en tirer les conséquences. l D’autres experts, souvent critiques envers la N-VA, sont plus nuancés dans leur analyse. Bart De Wever a donné la leçon aux étudiants de sciences po à Gand ce mardi. Mais le message était destiné à ses électeurs. DIDIER LEBRUN/PHOTONEWS “Désormais, la N-VA est à ranger à l’extrême droite” Entretien Laurent Gérard D irk Jacobs est professeur de so- ciologie à l’ULB. Mardi soir, au terme de la prestation de Bart De Wever à l’Université de Gand, il a fait des aveux sur le réseau social Twitter: “Erratum. J’ai sou- vent argumenté dans mes écrits académi- ques que la N-VA n’était pas un parti d’ex- trême droite. J’avais tort. Mes excuses.” Il explique à “La Libre” pourquoi il a modifié son opinion à l’égard de la Nieuw- Vlaamse Alliantie de Bart De Wever : “Dans la littéra- ture scientifique, en général, on se base sur cinq éléments pour définir si un parti est d’extrême droite : le nationa- lisme, le racisme, la xénopho- bie, une tendance antidémo- cratique et le soutien à un Etat fort. Jusqu’il y a peu, la N-VA était clairement un parti de droite populiste, et surtout son président Bart De Wever. Mais il n’était pas d’extrême droite. Encore en 2012, à la VRT, M. De Wever, face à Filip Dewinter (Vlaams Belang) qui criti- quait la Convention de Ge- nève, avait clairement dit que c’était une ligne à ne pas franchir, qu’il n’y avait pas de débat possible là-dessus, qu’il s’agissait de droits humains. La remise en question de ces droits de l’homme était donc ce qui différenciait la N-VA du Vlaams Belang et la N-VA ne dépas- serait jamais cette ligne.” Attaque contre l’Etat de droit “Or, reprend le sociologue flamand de l’ULB, depuis quelque temps, il n’y a pas un jour sans dérapage de la part de la N-VA. L’élément de racisme s’était déjà retrouvé dans les propos très stigmatisants tenus par M. De Wever à l’égard des Berbères (une communauté qui s’intègre difficilement, di- sait-il, en mettant tout le monde dans le même sac).” Quant à la xénophobie, elle s’est mani- festée dans les propos de Bart De Wever, hier, à l’Université de Gand, selon Dirk Ja- cobs : “Il a clairement dit que les réfugiés constituaient un danger culturel pour l’Eu- rope. Il a certes ajouté qu’il était idiot d’avoir cette peur culturelle mais en même temps, que c’est une réalité dans la population, que les responsables politiques doivent en tenir compte, et que lui-même en tient compte.” “Par ailleurs, quand on met en question le droit international, la Convention de Ge- nève ou la loi contre les discriminations, il s’agit d’attaques en règle contre les droits fondamentaux et le principe d’Etat de droit en tant qu’élément clé de la démocratie. Il a dit que toute loi devait s’adapter au consen- sus et non pas le contraire.” Un débat de conscience Au bout du compte, pour le sociologue, il est devenu aujourd’hui “inte- nable de dire que la N-VA n’est pas un parti d’extrême droite”. “Chaque jour, elle franchit un peu plus la ligne rouge. Peut-on encore dire que la N-VA pratique un machiavélisme poussé à l’extrême, afin de garder l’électorat du Vlaams Be- lang ? Ou bien faut-il cons- tater que la différence entre les deux partis est en train de disparaître ? Les discours des deux partis sont très très proches. Quand il remet en question la Convention de Genève, il franchit la ligne rouge qu’il avait lui-même tracée. Donc, sin- cèrement, et c’est une question d’honneur en tant qu’académique, après avoir expliqué à mes collègues étrangers qui pensaient qu’elle allait quand même loin, que la N-VA était ouverte à la diversité culturelle et à la démo- cratie, je constate que cela a changé. Ce n’est heureusement pas encore comparable à Or- ban en Hongrie, mais chaque jour, cela change. C’était le mérite de Bart De Wever d’avoir détruit le Vlaams Belang, à première vue sans faire de concessions sur une série de principes, mais là… Désormais, la N-VA est à classifier comme un parti d’extrême droite.” Conséquence, pour Dirk Jacobs : “Le MR, le CD&V et l’Open VLD doivent se poser la question: est-ce qu’on continue avec ce gou- vernement ? Les partis doivent mener ce dé- bat de conscience. Car si on ne dit pas stop maintenant, quelle sera l’étape suivante? A quel moment va-t-on dire: maintenant, cela suffit ?” Des sorties répétées radicalement à droite Limites. Les responsables de la N-VA profitent de la crise des réfugiés que traversent la Belgique et l’Europe pour enchaîner les propos durs censés leur permettre de conserver ou retrouver le soutien des électeurs d’extrême droite ayant délaissé le Vlaams Belang pour le parti de Bart De Wever. Tweets provocateurs du secrétaire d’Etat Theo Francken à l’adresse des demandeurs d’asile; proposition de la députée Sarah Smeyers pour des allocations familiales rabotées pour les réfugiés; plaidoyer du président De Wever pour un statut spécial pour les réfugiés ou, ce mardi, à Gand, pour la révision de la Convention de Genève sur la protection des victimes de conflits armés. Pour certains, la N-VA a désormais clairement franchi la frontière qui la séparait de l’extrême droite. Pour d’autres, ce n’est pas le cas, même si les nationalistes flamands se positionnent toujours plus à droite. L.G. Le contexte “Le MR, le CD&V et l’Open VLD doivent se poser la question: est-ce qu’on continue avec ce gouvernement?” DIRK JACOBS Professeur de sociologie (ULB). ULB

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© S.A. IPM 2015. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

Belgique Titre du dossier

4 La Libre Belgique - jeudi 24 septembre 2015 5jeudi 24 septembre 2015 - La Libre Belgique

Lesnationalistesflamandsalimententla polémique

l La N-VA – et en particulier Bart De Wever –multiplie les propos durs à l’encontre desréfugiés.

l Pour le sociologue Dirk Jacobs (ULB), lesnationalistes ont franchi la ligne rouge etleurs alliés doivent en tirer les conséquences.

l D’autres experts, souvent critiques enversla N-VA, sont plus nuancés dans leur analyse.

Bart De Wever a donné la leçonaux étudiants de sciences po àGand ce mardi. Mais le messageétait destiné à ses électeurs.

DIDI

ERLE

BRUN

/PHO

TONE

WS

“Désormais, la N­VA est àranger à l’extrême droite”

Entretien Laurent Gérard

D irk Jacobs est professeur de so­ciologie à l’ULB. Mardi soir, auterme de la prestation de BartDe Wever à l’Université deGand, il a fait des aveux sur le

réseau social Twitter: “Erratum. J’ai sou­vent argumenté dans mes écrits académi­ques que la N­VA n’était pas un parti d’ex­trême droite. J’avais tort. Mes excuses.”

Il explique à “La Libre” pourquoi il amodifié son opinion àl’égard de la Nieuw­Vlaamse Alliantie de BartDe Wever: “Dans la littéra­ture scientifique, en général,on se base sur cinq élémentspour définir si un parti estd’extrême droite: le nationa­lisme, le racisme, la xénopho­bie, une tendance antidémo­cratique et le soutien à unEtat fort. Jusqu’il y a peu, laN­VA était clairement unparti de droite populiste, etsurtout son président BartDe Wever. Mais il n’était pasd’extrême droite. Encore en2012, à la VRT, M. De Wever,face à Filip Dewinter(Vlaams Belang) qui criti­quait la Convention de Ge­nève, avait clairement ditque c’était une ligne à ne pasfranchir, qu’il n’y avait pas de débat possiblelà­dessus, qu’il s’agissait de droits humains.La remise en question de ces droits del’homme était donc ce qui différenciait laN­VA du Vlaams Belang et la N­VA ne dépas­serait jamais cette ligne.”

Attaque contre l’Etat de droit“Or, reprend le sociologue flamand de

l’ULB, depuis quelque temps, il n’y a pas unjour sans dérapage de la part de la N­VA.L’élément de racisme s’était déjà retrouvédans les propos très stigmatisants tenus parM. De Wever à l’égard des Berbères (unecommunauté qui s’intègre difficilement, di­sait­il, en mettant tout le monde dans lemême sac).”

Quant à la xénophobie, elle s’est mani­festée dans les propos de Bart De Wever,hier, à l’Université de Gand, selon Dirk Ja­cobs: “Il a clairement dit que les réfugiésconstituaient un danger culturel pour l’Eu­

rope. Il a certes ajouté qu’il était idiot d’avoircette peur culturelle mais en même temps,que c’est une réalité dans la population, queles responsables politiques doivent en tenircompte, et que lui­même en tient compte.”

“Par ailleurs, quand on met en question ledroit international, la Convention de Ge­nève ou la loi contre les discriminations, ils’agit d’attaques en règle contre les droitsfondamentaux et le principe d’Etat de droiten tant qu’élément clé de la démocratie. Il adit que toute loi devait s’adapter au consen­

sus et non pas le contraire.”

Un débat de conscienceAu bout du compte,

pour le sociologue, il estdevenu aujourd’hui “inte­nable de dire que la N­VAn’est pas un parti d’extrêmedroite”. “Chaque jour, ellefranchit un peu plus la lignerouge. Peut­on encore direque la N­VA pratique unmachiavélisme poussé àl’extrême, afin de garderl’électorat du Vlaams Be­lang ? Ou bien faut­il cons­tater que la différence entreles deux partis est en trainde disparaître? Les discoursdes deux partis sont très trèsproches. Quand il remet enquestion la Convention deGenève, il franchit la ligne

rouge qu’il avait lui­même tracée. Donc, sin­cèrement, et c’est une question d’honneur entant qu’académique, après avoir expliqué àmes collègues étrangers qui pensaient qu’elleallait quand même loin, que la N­VA étaitouverte à la diversité culturelle et à la démo­cratie, je constate que cela a changé. Ce n’estheureusement pas encore comparable à Or­ban en Hongrie, mais chaque jour, celachange. C’était le mérite de Bart De Weverd’avoir détruit le Vlaams Belang, à premièrevue sans faire de concessions sur une série deprincipes, mais là… Désormais, la N­VA est àclassifier comme un parti d’extrême droite.”

Conséquence, pour Dirk Jacobs: “Le MR,le CD&V et l’Open VLD doivent se poser laquestion: est­ce qu’on continue avec ce gou­vernement? Les partis doivent mener ce dé­bat de conscience. Car si on ne dit pas stopmaintenant, quelle sera l’étape suivante? Aquel moment va­t­on dire: maintenant, celasuffit?”

Des sorties répétées radicalement à droiteLimites. Les responsables de la N-VA profitent de la crise des réfugiés que traversentla Belgique et l’Europe pour enchaîner les propos durs censés leur permettre deconserver ou retrouver le soutien des électeurs d’extrême droite ayant délaissé leVlaams Belang pour le parti de Bart De Wever. Tweets provocateurs du secrétaired’Etat Theo Francken à l’adresse des demandeurs d’asile; proposition de la députéeSarah Smeyers pour des allocations familiales rabotées pour les réfugiés; plaidoyer duprésident De Wever pour un statut spécial pour les réfugiés ou, ce mardi, à Gand, pourla révision de la Convention de Genève sur la protection des victimes de conflitsarmés. Pour certains, la N-VA a désormais clairement franchi la frontière qui laséparait de l’extrême droite. Pour d’autres, ce n’est pas le cas, même si lesnationalistes flamands se positionnent toujours plus à droite. L.G.

Le contexte

“Le MR, le CD&Vet l’Open VLD

doivent se poserla question:est­ce qu’on

continue avec cegouvernement?”

DIRK JACOBSProfesseur de sociologie (ULB).

ULB

DAVE SINARDETProfesseur de sciences politiques à la VUB

et à l’université Saint-Louis.

JCGU

ILLA

UME

PASCAL DELWITProfesseur de sciences politiques à l’ULB.

ALEX

ISHA

ULOT

MANUEL ABRAMOWICZCoordinateur du web-journal de l’Observatoire belgede l’extrême droite et journaliste engagé à gauche.

BORT

ELS

La N­VA est­elle xénophobe?

La N­VA est­elle devenue d’extrême droite?

La N­VA est­elle populiste?

NONLa xénophobie est l’hostilité à ce qui estétranger de manière souvent obsessionnelle et ir­rationnelle. On ne peut pas dire cela de la N­VA.Mais De Wever est allé un peu plus dans cette di­rection en pointant les différences culturellesavec les réfugiés comme fondamentales et diffici­lement surmontables.

OUILa N­VA et singulièrement Bart De We­ver sont xénophobes. Et ça ne date pas de cesderniers jours. Cette xénophobie concerne lesréfugiés, les immigrés, les musulmans, les fran­cophones… Etre “contre l’autre”, c’est dans le lo­giciel de la N­VA. Le discours de De Wever àGand est dans la continuité.

NON La N­VA n’a pas de mesures xénopho­bes dans son programme. Mais certains de sesmandataires agitent la peur de l’étranger de ma­nière non frontale pour plaire à une partie del’électorat qui voit très bien ce qu’ils veulent dire.Si la N­VA n’est pas xénophobe, elle surfe sur laxénophobie.

NONDans la définition de l’extrême droite,on trouve l’autoritarisme et l’antiparlementa­risme, mais la N­VA n’a pas cette idéologie, ni leconservatisme radical sur le plan éthique. Tou­tefois, dans les déclarations récentes de De We­ver on peut constater une plus forte droitisation.Notamment dans la défense de la hiérarchie so­ciale et d’une inégalité entre citoyens.

NON Même si ça s’emballe un peu, la N­VAest loin de plusieurs éléments qui définissentl’extrême droite: malgré le nationalisme, il n’y apas d’affirmation de la supériorité d’une race. Iln’y a pas non plus de remise en cause de la dé­mocratie. Et la N­VA n’est pas antisystème, con­trairement à l’extrême droite.

NON Le programme de la N­VA n’est pasd’extrême droite. Mais mon hypothèse, c’est dedire qu’il y a au sein du parti un courant d’ex­trême droite qui avance de manière masquée. LaN­VA est aussi très proche des entreprises et ellesait qu’il peut être intéressant de faire venir de lamain­d’œuvre étrangère.

NONLe populisme se fonde sur la distinc­tion entre l’élite et le peuple qui est glorifié.Cette distinction n’est pas au cœur du pro­gramme de la N­VA, mais il y a des élémentspopulistes dans certains propos anti­establis­hment tenus, notamment, par le président duparti Bart De Wever.

NON Je suis dubitatif. Etre populiste, c’estdire que le peuple est trahi et qu’il lui faut un“sauveur”. Je ne suis pas sûr que la N­VA soitdans cette perspective. Par contre, elle est dé­magogue : elle propose des solutions simplis­tes et impraticables. En particulier sur la ques­tion des réfugiés.

OUI Si on prend le populisme comme unestratégie visant à caresser l’électorat dans le sensdu poil, la N­VA est populiste. Mais elle a undouble discours: les ministres au fédéral adou­cissent leurs mots pour rassurer les francopho­nes tandis que De Wever rappelle l’idéologie debase.

Recueillis par F.C.

clejeune
Zone de texte
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5jeudi 24 septembre 2015 - La Libre Belgique

JÉROME JAMINProfesseur de Science politique à l’ULg

et spécialiste de l’extrême droite.

WER

TZ/U

LG

DAVE SINARDETProfesseur de sciences politiques à la VUB

et à l’université Saint-Louis.

JCGU

ILLA

UME

PASCAL DELWITProfesseur de sciences politiques à l’ULB.

ALEX

ISHA

ULOT

MANUEL ABRAMOWICZCoordinateur du web-journal de l’Observatoire belgede l’extrême droite et journaliste engagé à gauche.

BORT

ELS

La N­VA est­elle xénophobe?

OUI NON L,...

La N­VA est­elle devenue d’extrême droite?

La N­VA est­elle populiste?

NONLa xénophobie est l’hostilité à ce qui estétranger de manière souvent obsessionnelle et ir­rationnelle. On ne peut pas dire cela de la N­VA.Mais De Wever est allé un peu plus dans cette di­rection en pointant les différences culturellesavec les réfugiés comme fondamentales et diffici­lement surmontables.

OUILa N­VA et singulièrement Bart De We­ver sont xénophobes. Et ça ne date pas de cesderniers jours. Cette xénophobie concerne lesréfugiés, les immigrés, les musulmans, les fran­cophones… Etre “contre l’autre”, c’est dans le lo­giciel de la N­VA. Le discours de De Wever àGand est dans la continuité.

NON La N­VA n’a pas de mesures xénopho­bes dans son programme. Mais certains de sesmandataires agitent la peur de l’étranger de ma­nière non frontale pour plaire à une partie del’électorat qui voit très bien ce qu’ils veulent dire.Si la N­VA n’est pas xénophobe, elle surfe sur laxénophobie.

OUI NON Lorem

NONDans la définition de l’extrême droite,on trouve l’autoritarisme et l’antiparlementa­risme, mais la N­VA n’a pas cette idéologie, ni leconservatisme radical sur le plan éthique. Tou­tefois, dans les déclarations récentes de De We­ver on peut constater une plus forte droitisation.Notamment dans la défense de la hiérarchie so­ciale et d’une inégalité entre citoyens.

NON Même si ça s’emballe un peu, la N­VAest loin de plusieurs éléments qui définissentl’extrême droite: malgré le nationalisme, il n’y apas d’affirmation de la supériorité d’une race. Iln’y a pas non plus de remise en cause de la dé­mocratie. Et la N­VA n’est pas antisystème, con­trairement à l’extrême droite.

NON Le programme de la N­VA n’est pasd’extrême droite. Mais mon hypothèse, c’est dedire qu’il y a au sein du parti un courant d’ex­trême droite qui avance de manière masquée. LaN­VA est aussi très proche des entreprises et ellesait qu’il peut être intéressant de faire venir de lamain­d’œuvre étrangère.

OUI NON Lorem

NONLe populisme se fonde sur la distinc­tion entre l’élite et le peuple qui est glorifié.Cette distinction n’est pas au cœur du pro­gramme de la N­VA, mais il y a des élémentspopulistes dans certains propos anti­establis­hment tenus, notamment, par le président duparti Bart De Wever.

NON Je suis dubitatif. Etre populiste, c’estdire que le peuple est trahi et qu’il lui faut un“sauveur”. Je ne suis pas sûr que la N­VA soitdans cette perspective. Par contre, elle est dé­magogue : elle propose des solutions simplis­tes et impraticables. En particulier sur la ques­tion des réfugiés.

OUI Si on prend le populisme comme unestratégie visant à caresser l’électorat dans le sensdu poil, la N­VA est populiste. Mais elle a undouble discours: les ministres au fédéral adou­cissent leurs mots pour rassurer les francopho­nes tandis que De Wever rappelle l’idéologie debase.

Recueillis par F.C.