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Nationalité Portugaise Pour les Descendants Sépharades
NOTES PRELIMINAIRES
(1ER MARS 2018)
Ayant travaillé pendant trois ans sur la procédure de certification des descendants des Juifs
Sépharades le Bureau de la Communauté Juive de Porto (CIP) aimerait souligner les points
suivants :
1. La grande majorité des certificats attribués par la CIP a été destinée à des candidats
descendants de familles traditionnelles sépharades qui pendant des siècles ont vécu dans les
Balkans – Macédoine, Grèce, Bulgarie et l'ancienne Yougoslavie – dans les pays arabes ou
musulmans – Turquie, Liban, Syrie, l'ancienne Palestine, le Maroc, l'Algérie, l'Egypte, la Tunisie
et la Lybie – issus de nombreux mariages entre des Juifs d’origines portugaises et des Juifs
d’origines espagnoles. Ces candidats peuvent demander leur nationalité au Portugal et en
Espagne.
2. Le Comité de la Loi de Nationalité de la CIP évalue les candidatures en étudiant tous les
éléments qui peuvent prouver des traditions d'appartenance à une communauté sépharade
d'origine portugaise – i.e. les noms de famille (pas seulement celui du candidat), les listes de
noms de famille sépharades traditionnelles des pays où leurs ancêtres se sont établis au cours
des cinq derniers siècles, les communautés et synagogues auxquelles ils ont appartenues, les
archives des cimetières, les ketubot et autres objets de famille ayant été gardés jusqu’à nos
jours, les rites religieux ou coutumes alimentaires, des faits historiques racontés dans les livres
concernant la diaspora juive portugaise, la connexion du candidat avec le monde juif actuel
étudiée selon la Halacha, les espaces religieux fréquentés encore aujourd’hui et la connaissance,
même réduite, des histoires familiales par les célèbres chercheurs ou rabbins reconnus par les
organisations ayant une crédibilité Halachique – s’appuyant de manière critique sur nos
connaissances et notre compréhension de la réalité, de la culture, de la loi religieuse et de la
communauté juive dans sa globalité. Pour mener à bien cette étude tous les outils de recherche
disponibles seront employés.
2
3. L'ensemble des informations précédentes ont conduit le législateur portugais à inclure les
communautés juives de Porto et de Lisbonne dans la procédure de certification.
4. Le Comité de la CIP, dirigé par le Rabbinat de Porto, composé des autorités de la diaspora
sépharade d’origine portugaise, fait appel à des consultants et des experts internationaux. Les
membres du Comité et les services administratifs fonctionnent 24heures sur 24 pour fournir une
réponse rapide et efficace aux nombreuses candidatures du monde entier. Au cours des trois
dernières années plus de trois cent mille messages ont été échangés.
5. Des sessions de formation à destination des avocats étrangers et portugais représentant un
grand nombre de candidats sont tenues régulièrement dans les bureaux de la CIP. La présence
du Registraire de Porto sera requise pour les prochaines sessions. La CIP et le Ministère de la
Justice portugaise sont en contact permanent.
6. Les certificats peuvent être annulés si le Comité apprend que de faux documents ont été
utilisés dans le processus de certification. Dans ce cas, les candidats seront poursuivis par les
avocats internationaux de la CIP. Les poursuites judiciaires concerneront également les
calomniateurs agissant pour des raisons matérielles, par corruption journalistique, sionisme
extrême, malveillance, etc.
7. De nombreux Juifs du monde entier ont visité le pays où leurs ancêtres ont vécu, incluant le
Rabbin Isaak Haleva (Hachacham Bashi, le Grand Rabbin de Turquie) qui était présent lors du
grand shabbat organisé à la synagogue de Porto (actuellement la plus grande de Péninsule
Ibérique) accompagné par cent Juifs sépharades turques, dont beaucoup étaient émus de
retrouver le Portugal qu’ils considèrent comme leur maison.
8. Le concert de la Mémoire Sépharade – « Tradition and Modernity - Tribute to our Jewish
musical heritage" a été organisé à Porto et a réuni près de 1000 membres et amis de la
communauté de Porto et des personnalités de la vie publique portugaise. L’évènement a été
réalisé pour célébrer le fort soutien des citoyens portugais et des membres du Parlement en
faveur de la loi sur le retour des descendants des citoyens juifs portugais après plus de cinq
siècles.
3
9. En 2018, la communauté Juive de Porto a publié dans les librairies du monde un livre bilingue
(Anglais et Hébreu) intitulé "The Portuguese Sephardic Diaspora in light of the archives of the
Jewish Community of Oporto" écrit par l’historien Arthur Villares, qui montre les résultats de
l’important travail mené par le Comité de la CIP : statistiques, nombre de candidatures, pays
d’origine, âges des candidats, critères et moyens de preuve, listes des noms de famille
sépharades, etc.
10. Le Ministre de la Justice Portugaise a déjà accueilli le fait que la loi de Nationalité “autorise
les Juifs sépharades à rétablir les liens avec la communauté nationale à laquelle ils ont été
séparés, et permettant ainsi de participer à la construction d’une société portugaise davantage
pluraliste et fraternelle ». Alors que dans le passé les Juifs portugais se sont vus refuser de
nombreux droits, il est impératif qu’à présent chaque Juif connaisse ce droit qui lui est réservé.
I
INFORMATION GENERALE
Le temps moyen nécessaire pour obtenir la nationalité portugaise une fois que la demande a
été effectuée auprès du Gouvernement portugais est d’environ 8 mois et il n’est pas nécessaire
pour le candidat de se rendre en personne au Portugal. La loi portugaise en application précise
que “Le Gouvernement portugais peut accorder la nationalité aux descendants des Juifs
Sépharades Portugais (de plus de 18 ans) qui démontrent leur lien traditionnel avec une
communauté d’origines sépharades portugaises, sur la base de preuves objectives telles que les
noms de famille, la langue parlée dans la famille, les ancêtres directes ou indirectes."
II
LA NATIONALITE PEUT ETRE ACCORDEE
La nationalité portugaise peut être accordée aux descendants des Juifs Sépharades Portugais,
qui après avoir quitté le Portugal en raison des persécutions religieuses (1496-1821), ont
maintenu des liens avec “des communautés” typiquement portugaises, telles que celles de
Salonique et de Smyrne avant qu’elle ne soient décimées par la Shoah (KK Portugal, KK Portugal
Velho, KK Lisbonne, KK Évora, etc.); ou maintenu des liens avec les synagogues espagnoles et
portugaises de Londres, Amsterdam, Curaçau, Suriname, etc.; aux candidats dont les familles
4
ont dû abandonner la Péninsule Ibérique (Portugal et Espagne) et qui durant des centaines
d’années ont été intégrés dans les communautés portugaises et espagnoles “Sépharades”
(Turquie, Grèce, Ex-Yougoslavie, Maroc …) entrainant de nombreux mariages entre Juifs
d'origines portugaises et espagnoles et qui parlaient le Ladino (mélange entre le portugais et
l’espagnol avec des langues locales) ; à tous les descendants de Juifs sépharades portugais qui
après avoir quitté le Portugal en raison des persécutions religieuses, ont voyagé longuement de
manière organisée ou non, appartenant ou non à une communauté et à une synagogue et qui
ont maintenu une connexion émotionnelle avec le Portugal, même si avec le temps ils ont
intégré d’autres communautés juives sépharades ou ashkénazes.
Les Juifs marocains par exemple, peuvent obtenir le certificat de la Communauté Juive de Porto,
même s’ils ne peuvent pas trouver de nom de famille “portugais” dans leur généalogie, s’ils sont
descendants de Juifs sépharades du Maroc par exemple, ou s’ils sont descendants de
megurachim (et pas uniquement descendants de tochavim, qui ont des noms aux préfixes
Berber: O'hayon, WaHanun, etc.) et pendant des siècles ont été intégrés dans des communautés
marquées par une abondance de mariages entre les Juifs Portugais et Espagnoles. Les
communautés juives modernes de Lisbonne, Faro, Azores ont été formées par des descendants
de megurachim.
Les demandes des citoyens brésiliens affirmant être descendants des populations condamnées
par l’Inquisition pour hérésie en raison de leur judaïsme ne sont pas automatiquement admises.
La plupart du temps, ils ne sont pas Juifs ou ont un grands-parents sépharade ce qui nous
prévient d’accepter une connexion émotionnelle prouvée et préservée à travers les siècles par
les traditions familiales. D’un autre côté, leurs ancêtres pour la plupart n’ont pas quitté le
Portugal pour fuir les persécutions religieuses, dans la mesure où ils ont quitté le Portugal pour
le Brésil, qui à cette époque était également un territoire portugais où l’Inquisition était
également active sous la forme de commissariats. De plus, beaucoup des personnes
condamnées par l’Inquisition pour hérésie liée au Judaïsme n’étaient en réalité par juives mais
des dévots chrétiens. L’Inquisition portugaise a été une « Usine juive», en créant des Juifs
imaginaires. Beaucoup de dévots chrétiens qui répondaient aux questions de l’Inquisition,
affirmaient ne pas être juifs et n’avoir aucun péché à confesser étaient tout de même
condamnés à mort. Afin de sauver leur vie, beaucoup de chrétiens qui avaient le malheur d’être
arrêtés, décidèrent de faire de fausses confessions en affirmant qu’ils étaient Juifs. Ainsi, avec
leurs proches, ils étaient à la fois réservés et distants, ils étaient regardés comme des Juifs,
5
même s’ils ne l’étaient pas. A cette époque, l’Inquisition portugaise a représenté une “Usine à
juifs” on disait même avec sarcasme que c’est la menthe qui fait l’argent et que c’est l’Inquisition
qui fait les Juifs. (António José Saraiva, “Inquisição e Cristãos-Novos”, 1969)
III
COMMENT OBTENIR LE PASSEPORT PORTUGAIS?
Etape 1: Certificat délivré par la Communauté Juive de Porto
Etape 2: Candidature pour la Nationalité Portugaise
Etape 3: Obtenir un Passeport Portugais
Etape 1: Certificat délivré par la Communauté Juive de Porto
Le candidat pour la nationalité portugaise doit dans un premier temps obtenir un certificat de la
Communauté Juive portugaise qui atteste des liens avec la Communauté Juive Sépharade du
Portugal. La demande de certificat doit être adressée à la Communauté Juive de Porto ou à la
Communauté Juive de Lisbonne. La Communauté Juive de Porto a été fondée il y a 90 ans et elle
réunit les communes de Porto et des villes aux alentours tandis que la Communauté Juive de
Lisbonne, fondée il y a 102 ans est l’organisation qui réunit les communes de Lisbonne et des
environs.
La demande d’un certificat délivré par le Comité de la Communauté Juive de Porto doit être
adressée sous forme digitale par le candidat ou un mandataire représentant le candidat, à
l’adresse suivante: [email protected]
Chaque requête adressée à la Communauté Juive de Porto obtiendra une réponse, soit positive
(émission du certificat) soit négative. La réponse sera négative dans le cas où le Comité n’aura
pas obtenu les preuves suffisantes pour démontrer unanimement la validité des liens
historiques entre le candidat et la communauté sépharade portugaise. Indépendamment de la
nature directe ou circonstancielle des preuves apportées, le jugement du Comité est toujours
basé sur les éléments apportés par le candidat pendant l’investigation.
La demande pour l’obtention du certificat de la Communauté Juive de Porto doit être faite par
une personne de plus de 18 ans ou un mandataire agissant pour le candidat, sous format digital
à l’adresse suivante: [email protected], et doit réunir les
documents suivants:
6
• Copie de Passeport;
• Certificat de naissance ou document similaire qui contient la date de naissance du
candidat, le lieu de naissance et le nom des parents;
• Justificatif de résidence [Cette preuve sert à déterminer le Rabbinat Orthodoxe le plus
proche]. Exemple de documents pouvant être utilisés: factures (électricité, eau,
téléphone), documents officiels contenant l’adresse du candidat, contrat de location du
domicile, etc.;
• Tous les documents justificatifs peuvent nécessiter une évaluation spécifique. La preuve
de la connexion entre la famille du candidat et la communauté sépharade portugaise
peut être directe et indirecte;
• Preuve du judaïsme – Le candidat pour la nationalité portugaise doit être juif selon la
halacha ou avoir au moins un parent juif, sans cela ce n’est pas possible de réclamer un
lien émotionnel et traditionnel avec l’ancienne communauté sépharade du Portugal.
(Preuves – Certificat d’un Rabbin, lettre d’un rabbin orthodoxe reconnu par des
organisations halachique crédibles, teudat nisuin des parents, ketubah, adhésion à une
communauté orthodoxe, etc.)
• Arbre généalogique. Il peut être soumis dans tous les formats appropriés et réalisé par
vos soins ou par un généalogiste. Si le candidat le souhaite, nous pouvons lui fournir un
formulaire généalogique. Consultez ci-joint un exemple de formulaire. Veuillez
compléter le formulaire intitulé « (ApplicantFullName)_Family_Tree” - LIEN – avec votre
arbre généalogique, réalisé par ordinateur et non à la main, et renvoyez le au format
PDF. Assurez vous d’inclure le nom complet du candidat dans le nom du fichier, en
remplaçant la zone "(ApplicantFullName)" par le nom du candidat. L’arbre généalogique
doit inclure les générations des ancêtres du candidat. Dans certaines situations, il peut
s’agir uniquement de deux ou trois générations, comme c’est le cas pour les familles
expulsées des dix pays arabes au cours du XXe siècle. Dans d’autres situations,
davantage de générations doivent être précisées, par exemple dans le cas des familles
qui ont migré vers Londres et Amsterdam au XVIe et XVIIe siècles. Consultez un exemple
d’arbre généalogique dans le document intitulé "IsaacBitton_Family_Tree".
L’arbre généalogique doit être le plus complet possible à partir des documents familiaux
du candidat.
7
De plus le candidat doit nous envoyer les documents qui ont permis la réalisation de
l’arbre généalogique.
Enfin si des générations n’ont pas été enregistrées le candidat doit justifier les raisons
de l’absence de données. L'objectif principal de l’arbre généalogique est d’illustrer les
origines sépharades du candidat du côté paternel ou maternel. Dans le cas où un
candidat présente des origines sépharades depuis ses deux parents, cela est suffisant
pour inclure l’un deux. L’arbre généalogique doit inclure les informations suivantes pour
chaque personne mentionnée: (1) date de naissance, (2) date de décès, (3) date de
mariage, (4) lieu de naissance. Dans les situations où des données sont inconnues,
même après vérification, la zone correspondante doit rester vide. Chaque arbre
généalogique qui n’est pas organisé selon ces instructions ou contient des données
incorrectes sera rejeté.
Tous les certificats et documents des candidats doivent être physiquement archivés par la
Communauté Juive de Porto.
Les contributions à la Communauté seront utilisées pour la maintenance de la Synagogue
Kadoorie Mekor Haim et pour promouvoir la vie juive et la culture juive dans la ville de Porto. La
communauté reverse la tzedakah à de nombreuses organisations juives dans différent pays.
L’adresse email [email protected] est tenue par les
membres administratifs de la communauté juive de Porto, et non par le Comité d’évaluation,
qui regardera uniquement les candidatures et les pièces jointes. Le Comité de la Communauté
Juive de Porto pourra uniquement évaluer les candidatures et pièces jointes selon les
procédures légales, mais il peut demander aux candidats de répondre à des questions par
emails, Skype ou téléphone.
Le Comité (pour la Loi de Nationalité) de la Communauté Juive de Porto inclut des Juifs d’origines
diverses. Une liste complète des certificats remis sera envoyée mensuellement par la
Communauté Juive de Porto au Ministre de la Justice portugaise. Tout faux certificat ne sera pas
considéré comme étant un document valide. La souveraineté de l’Union Européenne et l’accès
à l’espace Schengen ne seront pas menacés.
Les Communautés Juives de Porto et Lisbonne ont conclu, lors d’une rencontre à Porto, que les
certificats peuvent être uniquement délivrés à la suite d’une évaluation minutieuse et
impartiale. L’assistance rendue à l’Etat portugais par la Communauté Juive de Porto et de
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Lisbonne est un service publique, qui détermine si le candidat est un descendant sépharade
ayant une connexion avec le Portugal.
Les preuves à fournir
1 – Le Comité de la Loi de Nationalité de la CIP évalue les candidatures en étudiant tous les
éléments qui peuvent prouver des traditions d'appartenance à une communauté sépharade
d'origine portugaise – i.e. les noms de famille (pas seulement celui du candidat), les listes de
noms de famille sépharades traditionnelles des pays où leurs ancêtres se sont établis au cours
des cinq derniers siècles, les communautés et synagogues auxquelles ils ont appartenues, les
archives des cimetières, les ketubot et autres objets de famille ayant été gardés jusqu’à nos
jours, les rites religieux ou coutumes alimentaires, des faits historiques racontés dans les livres
concernant la diaspora juive portugaise, la connexion du candidat avec le monde juif actuel
étudiée selon la Halacha, les espaces religieux fréquentés encore aujourd’hui et la connaissance,
même réduite, des histoires familiales par les célèbres chercheurs ou rabbins reconnus par les
organisations ayant une crédibilité Halachique – s’appuyant de manière critique sur nos
connaissances et notre compréhension de la réalité, de la culture, de la loi religieuse et de la
communauté juive dans sa globalité. Pour mener à bien cette étude tous les outils de recherche
disponibles seront employés.
2 – La preuve du lien historique entre la famille du candidat et la communauté sépharade
portugaise, par les noms de famille, la langue Ladino, la descendance directe ou indirecte, ou
d’autres éléments qui prouvent cette connexion historique. La preuve circonstancielle peut être
apportée par tous les moyens pour convaincre le Comité de la Communauté Juive de Porto de
la validité de la déclaration du candidat concernant son lien avec la communauté sépharade
portugaise.
3 – L’utilisation du Ladino (Ladino oriental, parlé par les sépharades de méditerranée orientale,
ou le Ladino occidental, parlé par les sépharades d’Afrique du Nord) par le candidat et/ou par
ses parents et grands-parents est une preuve objective de la connexion avec le Portugal. Afin de
prouver qu’un candidat parle le Ladino ou que cette langue est/était une langue parlée dans la
famille du candidat, il peut être nécessaire de fournir, par exemple, des enregistrements vidéos,
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des photos de tombes (avec des inscriptions en Ladino) ou documents écrits (en Ladino), ou que
le candidat réalise un entretien en Ladino avec un membre du Comité par Skype.
4 –Un nom de famille portugais est une preuve objective de la connexion avec le Portugal.
Qu'est-ce qu'un nom de famille portugais? A travers l’Histoire, les Juifs étaient constamment
poursuivis par des enquêtes à la recherche de leurs noms laïques, leurs noms hébreux et leurs
surnoms. Dans l’histoire onomastique des Juifs du Portugal et d’Espagne, trois périodes peuvent
être identifiées: la période des vrais noms, la période où les noms ont changé en raison des
pressions politiques et la période de la restauration des vrais noms.
Dans la première période mentionnée, les Juifs n’ont pas été victimes d’une forte persécution.
Les noms sont typiquement soit Juifs soit Ibériens, étant adoptés plus tard par commodité, et
non par imposition. Dans les listes des noms de famille des Juifs qui vécurent au Portugal au
quatorzième et quinzième siècle, jusqu’à l’Edit d’Expulsion, nous pouvons trouver des centaines
de noms juifs typiques (Abeatar, Aboab, Aboaf, Abravanel, Azecri, Baraha, Ben Hayun, Benatar,
Bueno, Baruch Barzilai, etc.) et des centaines de noms ibériens typiques (Afumado, Almeida,
Alvo, Amado, Alvarez, Barrocas, Beiçudo, Beja, Belo, Bicudo, etc.).
La seconde période est une période dans laquelle les Juifs avaient l’interdiction de pratiquer le
judaïsme et étaient obligés de perdre leur identité. Les noms ibériens et chrétiens sont imposés.
Après l’Edit d’expulsion du Portugal, les Juifs avec des noms comme Abraão Abeatar, Jacob
Azekri, Isaac de Leão and Leah Ferro prirent des noms comme António Nunes, Pedro Pereira,
José Mendes et Isabel Ferro.
Finalement, la troisième période fut une période de restauration des vrais noms de famille.
Lorsque les Juifs arrivèrent dans les pays refuges, ils trouvèrent la liberté pour pratiquer à
nouveau leur judaïsme et retrouver leur identité. Tous ceux qui se souvenaient de leurs vrais
noms (juifs, ibériens ou un mélange des deux) les restaurèrent rapidement avec joie. Il est
intéressant de noter, qu’à travers le monde on retrouve beaucoup de noms Juifs sépharades qui
sont des mélanges Judéo-Ibériens comme par exemple Menahem Galego, Lea Montesinhos,
Joshua Mendes, Yossef D'Ortas, Abraham Castelon, Rachel Franco, Shlomo Beja, Leon Baruc,
Esther Marques, Moshe Galindo, Salomon Navarro and Ruth Levi Moreira.
5 – Les candidats doivent être descendants de Juifs portugais. Plus important que d'avoir un
nom de famille portugais au nom d'un demandeur, c'est de l'avoir dans sa généalogie. Il y a
10
beaucoup de Juifs avec des noms de famille portugais qui ne sont pas descendants de Juifs
portugais. Le Comité de la Communauté Juive de Porto analyse les noms de famille sur la base
du cas par cas.
6 – Selon la loi de Nationalité portugaise, le Ladino et les noms portugais sont des critères
objectifs de connexion avec le Portugal. Cependant, la Communauté Juive de Porto peut donner
le certificat à ceux qui n’ont pas de noms portugais et ne parlent pas le Ladino s’ils sont capables
de prouver qu’ils sont descendants de Juifs sépharades portugais.
7 – Autres exemples de preuves justificatives: enregistrements familiaux, arbres généalogiques,
archives des naissances de communauté, mariage et décès (par exemple : à Amsterdam,
Bordeaux, Curaçao, St. Thomas et Sofia), cimetières et listes de tombes (comme celles trouvées
au Surinam, Thessalonique, Amsterdam, Hambourg, Curaçao, Bayonne, Paris et Vienne), registre
de brit milah, archives gouvernementaux qui prouvent l’arrivée depuis le Portugal, listes des
navires et passagers arrivant du Portugal. C’est un crime de falsifier les documents. Le Comité
de la Communauté Juive de Porto s’efforcera toujours d’assurer la véracité des documents
soumis, qui seront évalués avec les autres preuves obtenues au cours de l’investigation.
8 – Preuve d’expert, c’est à dire le soutien d’un expert de la diaspora juive portugaise. Les
preuves de l’expert doivent être soumises par écrit. Les rapports de l’expert sur la diaspora
portugaise doivent être écrits et signés par l’expert. Langues : Hébreu, Anglais, Espagnol,
Portugais.
9 – Les preuves par témoignage, provenant de témoins fiables qui peuvent attester de la
tradition orale de la famille. Les preuves par témoignage doivent être soumises par écrit. Le
témoignage doit être retranscrit par écrit, signé par le témoin et certifié par un notaire publique.
Les dépositions doivent nous être envoyées avec les copies des passeports et carte d’identité
des témoins. Les témoins doivent être crédibles et leur témoignage convainquant. Le faux
témoignage est un crime. Le comité de la Communauté Juive de Porto veillera à assurer
constamment la crédibilité des dépositions, qui seront évaluées avec l’ensemble des preuves et
informations réunies durant l’investigation.
11
10 – Tous les moyens probants peuvent être considérés comme des preuves. Les résultats aux
tests ADN seront évalués indépendamment par le Dr. Luisa Pereira, expert en généalogie
humaine au sein de l’IPATIMUP (Institut des Pathologies Moléculaires et Immunologies de
l’Université de Porto), avec qui la Communauté Juive de Porto détient un accord de coopération.
C’est également le cas des documents qui prouvent l’utilisation par le candidat de nom non
portugais, qui ont été dans le passé utilisés par des Juifs d’origines portugaises. Il est important
de répéter que nous nous referons aux candidats “Juifs”, “Sépharades” crédibles qui ont déclaré
avoir un lien historique avec le Portugal.
11 – Test ADN. Les tests qui reposent sur les marqueurs uni-parentaux, l’ADN mitochondrial et
le chromosome-Y, fournissent une information sur le lignage maternel et paternel. Les femmes
peuvent seulement avoir l’information concernant le lignage maternel, tandis que les hommes
peuvent à la fois avoir accès à l’information maternelle et paternelle. Il n’est pas possible
d’obtenir des lignages avec 100% de certitude qu’un individu a un ancêtre juif. Mais il y a des
lignages de communautés ashkénazes et sépharades, que l’on retrouve très fréquemment dans
ces communautés, ce qui représente une preuve additionnelle forte d’une probable ascendance
juive. De nombreuses entreprises fournissent des informations sur les combinaisons de lignage
réunissant des données considérables à travers le monde, afin de vérifier les origines génétiques
de chacun. Cette étude doit être renforcée uniquement si le lignage sépharade potentiel est
maternel: il doit y avoir une transmission féminine à travers les générations, de l’ancêtre
jusqu’au descendant présent, auquel cas le lignage sera perdu. Les mêmes conditions
s’appliquent aux lignages paternels, il faut qu’un homme transmette sur une longue durée son
lignage. Un autre test (à destination des femmes et des hommes) spécialisé sur les marqueurs
génétiques autosomiques, qui sont transmis de manière équilibrée par les parents. Ce test peut
fonctionner en tant que GPS génétique, fournissant l’information sur le lieu d’origine le plus
probable de votre ancêtre, par rapport à une large base de données comprenant plusieurs
populations à travers le monde. Ce test peut s’avérer particulièrement informatif si les ancêtres
sépharades portugais sont récents, sur une période de cinq générations, et s’il n’y a pas eu trop
de mélange avec les autres communautés. En fait, tous les ancêtres auront une contribution
égale pour les marqueurs autosomiques; ainsi, si un individu descend d’ancêtres de différents
pays ou de différentes parties du continent, le résultat sera entre ces régions. S’il vous plait
12
veuillez indiquer: la société ayant réalisé les tests; l’information génétique complète fournie par
la société (génotype, haplotype, haplogroupe); les résultats.
ETAPE 2: Candidature pour la Nationalité Portugaise
Une fois que le candidat a reçu un certificat de la Communauté Juive de Porto (ou Lisbonne)
attestant de son lien avec la Communauté Juive portugaise, il est encouragé à chercher des
conseillers juridiques afin de préparer et soumettre les documents requis pour la candidature
auprès du Gouvernement Portugais pour la nationalité portugaise. Si la candidature est rejetée
par le gouvernement portugais, un appel à la Cour Administrative peut être réalisé par un avocat
reconnu qui aura besoin d’être déjà familier avec le sujet. Si cela n’est pas fait dans la période
prévue, la candidature sera rejetée définitivement et le candidat ne sera pas en mesure
d’obtenir la citoyenneté portugaise à travers cette loi.
Les avocats qui habituellement travaillent pour la Communauté Juive de Porto: Yolanda Busse,
Oehen Mendes & Associados ([email protected]) et Mme. Monica Teixeira
([email protected]). Cependant, il y a 30,000 avocats au Portugal et la demande pour la
Nationalité Portugaise à adresser au Gouvernement Portugais peut être délivrée par n’importe
quel avocat. La Communauté est partenaire avec aucun avocat.
La demande de nationalité portugaise adressée au gouvernement portugais par des avocats doit
être accompagnée des documents suivants:
• Certificat émis par une communauté juive reconnue du Portugal (Communauté Juive de
Porto ou de Lisbonne) qui atteste des liens du candidat avec une communauté juive
sépharade ou d’origine portugaise. (Ce certificat doit être obtenu selon la procédure
décrite ci-dessus Etape 1.)
• Procuration garantissant les pouvoirs spécifiques aux avocats choisis, qui fourniront les
textes portugais nécessaires.
• Justificatif de naissance du candidat (émis dans les six derniers mois) traduit et certifié
par le Consulat Portugais du pays d’origine du document en question.
• Registre criminel du candidat dans le pays de naissance, dans le pays dans lequel il est
citoyen et également dans les pays où le candidat a vécu. Le document doit avoir été
émis au cours des 90 derniers jours et certifié par le Consulat Portugais du pays d’origine
du document en question.
13
• La traduction en portugais des registres criminels mentionnés plus haut certifié par le
Consulat portugais du pays d’origine du document en question.
• L’enregistrement criminel portugais (que les avocats du candidat peuvent obtenir pour
le candidat au Portugal).
• Copie du passeport du candidat certifié par le Consulat du Portugal.
• Circonstances qui établissent une connexion à une communauté sépharade portugaise
mentionnées dans le certificat administré par la communauté Juive de Porto.
Pour des raisons de sécurité, l’Etat portugais peut refuser d’attribuer la nationalité portugaise à
certaines personnes, même si tous les documents demandés et éléments de preuve ont été
soumis.
ETAPE 3: Obtenir un Passeport Portugais
Une fois que la nationalité portugaise aura été accordée au candidat, le Registraire du bureau
central des enregistrements délivrera le certificat de naissance portugais du candidat. Le
certificat de naissance sera envoyé par mail au candidat qui devra le présenter au Consulat
portugais le plus proche afin d’obtenir un passeport portugais.
IV
PLUS D’INFORMATIONS
La Communauté Juive de Porto a contribué à la préparation de l’amendement pour la Loi de
Nationalité (2013) et à la rédaction de la Régulation (2014).
Le 3 juillet 2013, le Parlement portugais a approuvé le projet de loi de Nationalité qui autorise
les descendants de Juifs sépharades portugais à candidater à la nationalité portugaise. La loi a
été introduite par Maria de Belem Roseira (Presidente du Parti Socialiste) et a été approuvée à
l’unanimité au Parlement portugais. Certains spéculent sur les motivations de cette Loi de
nationalité, suggérant des motifs économiques. Cependant la loi repose uniquement sur le
principe de Justice. Depuis avril 2012 la Communauté Juive de Porto, l’expert Inatio Steinhardt
ainsi que la Communauté Juive de Lisbonne ont été impliqués dans la création du texte de cette
loi et savent parfaitement qu’il n’y a pas de raisons économiques derrière ce projet.
Le 5 Novembre 2013, lorsqu’elle a été consultée par le Ministère de la Justice en charge de la
régulation de la Loi de Nationalité, la Communauté Juive de Porto proposa qu’un Comité
International composé de rabbins orthodoxes, d’historiens, de chercheurs et généalogistes
14
spécialisés dans la Diaspora Juive portugaise puisse être établi. La Communauté a même partagé
l’opinion de Mordechai Arbell, sans doute le plus grand spécialiste des communautés
sépharades d’origines portugaises, ayant publié plusieurs livres à ce sujet, et obtenu un statut
de membre du bureau du Congrès mondial sépharade.
Depuis aucune condition n’a été créée par l’Etat Portugais pour établir un Comité International.
La Communauté Juive de Porto a informé le Ministère de la Justice en 2014, qu’ils existent des
mécanismes simplifiés au Portugal afin de créer un Comité pour travailler avec la plus grande
dignité et efficacité possible.
V
NOTE HISTORIQUE
La désignation de “Juifs sépharades” est appliquée aux Juifs descendants des anciennes
communautés juives traditionnelles de la Péninsule Ibérique, c’est-à-dire du Portugal et
d’Espagne. Le nom Sépharade signifie “Hispanie”, c’est à dire Péninsule Ibérique et pas
seulement Espagne. Au 16e siècle le Roi portugais Manuel I contesta l’utilisation du nom
“Espagne” par la Castille car « l’Hispanie » romaine ne contenait pas uniquement la Castille mais
également le Portugal, un pays indépendant depuis 1143.
Les persécutions religieuses des Juifs du Portugal n’ont pas concerné les populations étrangères,
dont les croyances et le mode de vie différaient. Les populations juives été présentes avant les
Celtibériens, les Romains, les Goths, les Musulmans et les Chrétiens, avant même la fondation
du royaume. L’origine de la présence juive dans les territoires portugais et en Péninsule Ibérique
(Sépharade), remonte à l’époque du Roi Salomon.
Au début du 7e siècle, obéissant au Troisième Concile de Tolède le Roi Wisigoth Sisebut publia
un Edit commandant l’expulsion ou le baptême de tous les Juifs sépharades, sous peine d’exile
et de perte de toutes possessions, ce qui entraina, d’un côté, le début du Crypto-Judaïsme chez
les Sépharades, et de l’autre, l’assimilation des Juifs parmi les autres populations. Les historiens
catholiques racontent que 90.000 Juifs furent forcés d’embrasser la foi catholique, dont
beaucoup d’enfants juifs avaient été séparés de leurs parents pour être élevés dans une
atmosphère chrétienne « décontaminée”.
L’enlèvement des enfants juifs soutenus par les dirigeants de l’époque a continué jusqu’à la fin
du siècle, précisément jusqu’à l’année 694, lorsque le Dix-septième Concile de Tolède a eu place,
déclarant que “ Concernant les enfants [Juifs] des deux sexes, il est décrété que jusqu’à leur
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septième anniversaire ils devront être séparés de leurs parents, tous les liens étant interdits, et
leurs responsables devront les élever en tant que pieux chrétiens, pour que le premier né garçon
puisse être marié à une femme chrétienne et que la première née fille puisse se marier à un
homme chrétien, sans permission pour les parents, ni pour les enfants de célébrer les fêtes
juives et de retourner sur le chemin de l’infidélité."
Malgré tous les obstacles à travers les siècles, une communauté juive prospère fut établie au
Portugal et en Espagne. Il y a une profonde ignorance concernant l’importance du Portugal. On
pense souvent que le Portugal a été un petit royaume appartenant à la Castille qui en 1492 a
temporairement accueilli des Juifs. C’est totalement faux.
Quand en 1492 les Juifs espagnoles avaient trois mois pour abandonner le royaume – ou se
convertir au christianisme avant le mois de Juillet –le Portugal était bienveillant vis-à-vis des Juifs
qui furent protégés par le royaume et les seigneurs. L’historien Lúcio D'Azevedo compte près de
75.000 juifs nés au Portugal, ce qui augmenta radicalement avec l’arrivée des nombreux
migrants ayant franchi la frontière.
La majorité des Juifs espagnoles, environ 120.000 personnes (selon Abraão Zacuto), ont traversé
la frontière portugaise à pied, aidant leurs ânes épuisés à tirer les chariots qui transportaient les
anciens, les enfants, les livres et quelques fois dissimulaient de l’argent. Andrés Bernáldez, un
prêtre ému par cette image douloureuse, décrit comment les Juifs “marchaient le long des
routes et traversaient les champs dans une grande difficulté. Beaucoup d’entre eux tombaient,
mouraient, naissaient et chaque Chrétien éprouvait une profonde peine pour eux ".
De nombreux liens familiaux et commerciaux existaient entre les familles juives de chaque côté
de la frontière divisant les sépharades en deux communautés. Rabbi Isaac Aboab voyagea au
Portugal et demanda au Roi D. João II la permission de s’établir dans le pays avec trente autres
familles, qui furent suivies par six cent autres, et encore beaucoup d’autres arrivèrent ensuite
mais leurs effectifs ne sont pas connus. Dépouillés de leurs maisons, magasins et affaires, tous
fuyant l’Espagne, et rien ne pouvait arrêter la vigueur de ces populations persécutées.
En quelques semaines, le Portugal est devenu la Judée du monde. L’invasion a largement
dépassé les estimations. Craignant que la nouvelle réalité démographique – près de 200.000
Juifs pour une population totale qui ne dépassait pas les 1 millions d’habitants – puisse
enflammer les populations chrétiennes, et excité à l’idée de pouvoir faire du profit en accueillant
ces nouveaux arrivants, le roi exigea que chaque Juif paye des "cruzados" à son entrée au
Portugal puis garde le reçu du paiement de l’impôt avec lui tout le temps. Malheureux seraient
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ceux qui se retrouveraient dans l’incapacité de présenter ce reçu puisqu’ils deviendraient
esclaves.
D’un autre côté, D. João II ordonna rapidement aux Juifs de livrer tous leurs livres de prière et
objets rituels portant des inscriptions en hébreu à la Grande Synagogue de Lisbonne afin d’être
détruits. Concernant les personnes qui avaient traversé la frontière venant d’Espagne, les livres
étaient presque tous ce qu’ils avaient emportés au Portugal.
Contraints de vivre dans l’extrême pauvreté, beaucoup de Juifs espagnoles sans liens avec le
Portugal ne furent pas capables de payer le roi, car ils avaient laissé tout de l’autre côté de la
frontière, et avaient été pillés par un grand nombre de voleurs. Ils n’avaient pas de travail, pas
assez d’argent pour commencer leur propre affaires, et ils n’ont pas tous reçu le meilleur accueil
de la part des populations juives portugaises, qui rapidement eurent peur d’être mis en danger
à cause de leurs frères de foi espagnoles.
Lorsqu’ils étaient incapables de payer les montants fixés pour recevoir l’asile, ou incapables de
présenter le justificatif de paiement, D. João II faisait d’eux des esclaves, les partageant à travers
la noblesse du royaume et pour lui comme des prisonniers, parmi lesquels se trouvaient des
centaines de mineurs qui furent christianisés de force et envoyés dans des bateaux pour
coloniser l’Ile de Sao Tomé. Des familles entières, à la fois puissantes et respectées en Espagne,
furent asservies au Portugal, n’avaient plus le droit de se reposer et étaient exposés à toutes
formes de violence.
Cette situation dramatique entre 1493 et 1494, a “expulsé” du Portugal des milliers de Juifs, qui
durent quitter et fuir le pays.
Les premières grandes vagues de Juifs qui ont quitté l’Espagne et le Portugal pour l’empire
Ottoman rassemblaient des érudits, des rabbins renommés etc. Les petites communautés juives
qui les accueillirent, étaient souvent composées entièrement de Juifs arabes (mustarabim), et
furent rapidement absorbées par le poids et la culture supérieure des nouveaux arrivants, qui
partageant leur foi, établirent des synagogues indépendantes, écoles, cimetières, courts
rabbiniques et une vie Juive hautement développée. Ces communautés qui étaient appelées
Sépharades, incluaient des Juifs portugais et des Juifs espagnoles (avec d’autres populations) et
se mariaient toujours entre eux sans difficulté. Ils se réunissaient également en congrégation
selon leurs villes et régions d’origines en Péninsule Ibérique, préservant les coutumes locales,
langues, traditions, rituels et règles particulières des communautés auxquelles ils avaient
appartenues. Mais malgré l’existence dans certaines villes de l’Empire Ottoman, et d’autres
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parties du monde, de “Kehilot Hakodesh" avec des noms reliés à des origines géographiques
diverses au sein des Sépharades (Kahal Kadosh Portugal, Kahal Kadosh Castile, Kahal Kadosh
Aragon, etc.), la plupart du temps des Juifs sépharades se mariaient entre eux afin de préserver
une filiation par le sang et l’esprit et parlaient le “Ladino” mélange de portugais, espagnol et de
langues locales.
D’un autre côté, des milliers de Juifs du Portugal et d’Espagne se mirent en route pour le Maroc,
et spécifiquement, vers le port d’Asilah, contrôlé par le Portugal. Au vue de leurs liens familiaux
et ethniques, ainsi que leur religion et identité historique communes, les Juifs portugais et
espagnoles ne fondèrent pas de congrégations séparées, mais s’unirent. La communauté
“Sépharade” rayonna ainsi rapidement sur les autres parties du Maroc et de la méditerranée en
générale. Les juifs locaux (appelés toshabim, i.e, indigènes) reconnurent rapidement la
supériorité numérique, sociale et intellectuelle des nouveaux arrivants sépharades, qui
cultivèrent la mémoire d’une ascendance aristocratique légendaire et un lien avec la dynastie
de David.
Au Portugal, le Roi D. Manuel I, qui monta sur le trône en 1495, commença par libérer les Juifs
auparavant asservis par les ancêtres, mais il perdit rapidement sa compassion et devint encore
moins tolérant en essayant de les forcer à accepter le Christianisme comme religion de foi.
L’exemple le plus pénible eu lieu à la première nuit de la Paque juive, quand les soldats du
royaume réalisèrent une chasse aux enfants de moins de 14 ans, qui étaient enlevés à leurs
parents terrorisés. Forçant ces mineurs à être baptisés, le roi espérait que leurs parents se
convertiraient volontairement au christianisme, afin de ne plus être séparés de leurs enfants.
Solomon ibn Verga raconta qu’une mère au cœur brisé s’approcha et implora le roi alors qu’il se
rendait à la messe dominicale, prête à se jeter sous les sabots de ses chevaux. Le roi commanda
à ses servants de l’enlever de son passage, mais la femme ne bougea pas et le roi dit : «Laissez-
la, c’est une prostitué à qui les enfants ont été enlevés.»
L’Edit d’Expulsion, proclamé en Décembre 1496, entraina l’expulsion des Maures et non des
Juifs. Les ports furent fermés, les bateaux furent envoyés à la mer, les frontières terrestres furent
surveillées et toutes les sorties du territoire furent restreintes, laissant les Juifs sans autre choix
que l’expulsion ou le baptême. Ils furent proclamés Catholiques - "Nouveaux Chrétiens " – et
forcés à rester au Portugal.
La ville de Lisbonne, capitale de l’empire portugais, est rapidement devenue trop petite pour les
nombreux juifs désespérés s’empressant de fuir le pays. Nombreux furent traînés vers les fonds
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baptismaux. Un décret officialisa la conversion générale et mis fin officiellement à la présence
juive au Portugal, ne laissant que des “nouveaux chrétiens”.
L’Edit n’a pas eu le même impact à Porto et à Lisbonne. Il n’y a pas eu de violence exercée sur
les Juifs qui, généralement selon les circonstances, acceptaient de se convertir au christianisme,
en pensant pouvoir garder secrètement leur foi. "Leurs synagogues abandonnées – selon les
écrits du Capitaine Barros Basto, fondateur de la Communauté Israélite de Porto– , tombaient
en ruine avec le temps et les prières et psaumes récités et chantés étaient maintenant chuchotés
dans des salles de prières improvisées à l’intérieur des maisons de faux Chrétiens, ce qui créa le
Crypto-Judaïsme pratiqué par ceux qui étaient incapables de fuir ou trop attachés aux terres
portugaises où leurs ancêtres avaient prospéré pendant des siècles.".
Au cours des dix premières années suite à l’Edit, quelques milliers de “Nouveaux Chrétiens”
furent capables de quitter le pays. Cela fut réalisé dans la clandestinité, avec de grands risques,
et un ensemble de menaces et chantages de la part des capitaines et des passeurs. Le nombre
de personnes réussissant à atteindre le Portugal étaient beaucoup plus petit que le nombre de
personnes ayant quitté l’Espagne. Le roi espagnol, Fernand, le Catholique, demanda au roi
portugais d’exiger que les fugitifs soient renvoyés à la frontière.
En 1504, il y eu une révolte contre les “nouveaux chrétiens” à Lisbonne, après qu’une rumeur
qui affirmait qu’ils étaient responsables de l’extrême famine se soit propagée. Les agresseurs
furent sévèrement sanctionnés pour leurs actions par les autorités, battus et condamnés à l’exile
à São Tomé comme des criminels incorrigibles. Rapidement certaines personnes, vexées par la
sévérité de la punition, se plaignirent quand des dizaines de « Nouveaux Chrétiens” qui avaient
été surpris en train de pratiquer les rituels de Paques étaient libérés après quelques jours de
détention, provoquant un scandale général.
Ce sentiment ainsi généralisé, explosa le 19 avril 1506. A l’Eglise Saint Dominique, lorsque des
catholiques jurèrent qu’un crucifix dégageait une lumière inhabituelle, appelant cela un miracle.
L’une des personnes présentes, un « Nouveau Chrétien » essaya de démontrer qu’il s’agissait
d’un simple effet lumineux, ajoutant: “Comment un bout de bois séché pourrait-il réaliser un
miracle?” Il fut jeté au cimetière immédiatement après avoir été brulé vif. Ensuite la chasse à
mort pour les “Nouveaux Chrétiens" commença. Après trois jours de génocide, incapable de
trouver d’autres “Nouveaux Chrétiens”, la fureur des bandits se retourna contre les « Anciens
chrétiens », cachés dans leur maison.
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Les vagues sauvages de meurtres, viols et pillages furent seulement arrêtées avec l’arrivée des
soldats du roi, qui commencèrent une rapide et sévère répression et ne montrant aucune pitié
y compris pour les femmes. L’Eglise Saint Dominique fut immédiatement fermée et les frères
incitant aux révoltes furent brûlés vivants.
Mécontent vis-à-vis de toute la ville, le Roi D. Manuel I imposa à tous les habitants une amende
comprenant 1/5 de leurs biens, entrainant un sentiment généralisé d’injustice parmi ceux qui
étaient coupables d’avoir assisté au génocide.
Le poète portugais Gil Vicente a écrit à cette époque: "C’est trop de demander à un Juif d’être
un Chrétien dans son cœur ". Le roi était profondément convaincu de cela. En mars 1507, il
détermina que les “Nouveaux Chrétiens” étaient libres de quitter le royaume et de prendre leurs
affaires avec eux. Jusque-içi, l’immigration clandestine signifiait qu’ils perdaient toutes leurs
affaires.
Ensuite une troisième vague migratoire a eu lieu. Des milliers de Juifs ont profité de
l’opportunité pour migrer vers différentes parties du monde. En 1510, environ 50.000 Juifs
sépharades vivaient déjà au sein de l’Empire Ottoman, principalement originaires d’Espagne, du
Portugal, et également d’Italie.
Cependant, au Portugal, encore une fois, la grande majorité des Juifs décidèrent de rester. On
leurs promit une entière exemption des mesures d’oppression du roi, une attitude assumée
autorisant la pratique de leur culte clandestinement. A cette époque, des milliers de Juifs
continuaient encore à franchir la frontière clandestinement de l’Espagne vers le Portugal en
raison de la violence de l’Inquisition côté espagnole. A la mort de D. Manuel, en 1521, beaucoup
de “Nouveaux Chrétiens” l’acquittèrent de ses péchés passés, l’appelant “El-rei judeu” (Le Roi
Juif). Ils prédirent une période sombre de guerre contre les pratiques juives et les hérésies
commises contre la foi chrétienne.
En 1536, durant le règne de D. João III, l’Inquisition était officiellement établie au Portugal, et
l’on dit qu’à cette époque une personne sur cinq était juive. Le nombre de mariages entre les
“nouveaux chrétiens” et “les anciens chrétiens” n’a pas cessé d’augmenter à travers les siècles
d’Inquisition. Au milieu de cette période, il était difficile de trouver une généalogie sans trace
de “Nouveaux Chrétiens” au Portugal. Craignant cela, des puritains défendirent une expulsion
générale des “Nouveaux Chrétiens” pour que seulement “les Anciens Chrétiens” puissent rester;
mais le reste de la population s’opposa à cette déclaration affirmant qu’une telle mesure
reviendrait à dépeupler complétement le pays.
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Il est dit qu’en 1590, le Roi Filipe II d’Espagne a tenté un "Autodafé" (Acte de foi) à Lisbonne. En
observant les visages dans la foule, il a affirmé que les accusés étaient peut être les seuls non
juifs: "Los que miran son judios, los otros son sospechosos" (Ceux qui regardent sont les juifs,
les autres les suspects).
Au Portugal, tout comme en Espagne, le Crypto-Judaïsme était souvent puni de mort. On
apprenait aux enfants à ne pas commettre de maladresse qui puissent exposer leurs parents à
la persécution de la couronne. Le Frère de Torrejoncillo réalisa un rapport hautement significatif
à ce sujet: "Un responsable religieux confessait un enfant, comme s’était la coutume du Carême,
et demanda à l’enfant son nom, l’enfant répondit: "Père, êtes-vous en train de me demander
mon nom à la maison, ou mon nom à l’extérieur?”, et le prêtre répondit : “Ton nom à la
maison!”, et le garçon déclara: “A la maison je suis Abraham, et à l’extérieur je suis Petit Francis".
Les hérésies juives furent ensuite persécutées et non les descendants des Juifs. Cependant, ils
essayèrent de réaliser des arbres généalogiques sur plusieurs générations, afin de prouver qu’ils
n’avaient pas de sang juif. Tâche inutile puisque les inquisiteurs savaient bien que 90.000
conversions forcées avaient été réalisées à travers la Péninsule Ibérique par les Wisigoths, 1000
ans avant que ces arbres généalogiques ne soient élaborés, rendant impossible une étude si
lointaine.
Ainsi, à travers l’Europe, et durant des siècles, le mot portugais était synonyme de juif. Cette
idée était fortement répandue, y compris parmi les communautés juives. Une anecdote raconte
qu’une personne juive de France embauchée pour enseigner le Grec au Portugal avait appris
l’hébreu, croyant qu’il s’agissait de la langue du royaume.
Le passage de milliers de Juifs entre le Portugal et l’Espagne n’a jamais cessé. De nombreux noms
portugais se retrouvent dans les listes des personnes condamnées par l’Inquisition espagnole.
Par exemple en 1680, un Autodafé fut réalisé à Madrid pour punir 106 individus accusés de
Judaïsme et parmi eux 76 étaient portugais.
Dans les listes des personnes condamnées par l’Inquisition portugaise, on trouve de nombreux
noms espagnoles, par exemple, Alonso, Alvarez, Arroyo, Arroja, Balieyro, Bueno, Cardozo,
Cazales, Cobilhos, Corgenaga, Correa, Cortez, Escobar, Frois, Galeno, Molina, Montearroyo,
Munhoz, Pineda, Rozado, Ruiz, Soeyro, Toloza, Torrones, Trigillos, Uchoa, Valladolid, Vilhalva,
Vilhegas and Ximinez. D’autres personnes avaient des surnoms faisant référence à l’Espagne -
e.g. “O Galego” ("Le Galicien") – ou réalisé des voyages vers Leon ou Castille pour chercher des
proches (e.g Cas No. 9795 de l’Inquisition de Coimbra).
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Au cours de la période inquisitoriale, et particulièrement entre 1540 et 1765, il est estimé que
près de 50.000 “nouveaux chrétiens” ont quitté le Portugal. Ce fut la dernière vague de la
Diaspora juive portugaise à travers le monde. On a retrouvé en Afrique, en Asie et dans d’autres
latitudes, des collections entières de livres qui en 1493 ont été réunies à la Grande Synagogue
de Lisbonne pour être confisquées et détruites.
Toutes les communautés sépharades d’Europe occidentale - Amsterdam, Londres, Hambourg
etc. – ont été fondées par les Juifs portugais est construites selon les principes religieux de
rabbins de l’Empire Ottoman. Ces communautés furent les premières que les fondateurs
portugais eurent l’opportunité de connaître.
A travers l’Histoire, les Juifs étaient constamment poursuivis par des enquêtes à la recherche de
leurs noms laïques, leurs noms hébreux et leurs surnoms. Dans l’histoire onomastique des Juifs
du Portugal et d’Espagne, trois périodes peuvent être identifiées: la période des vrais noms, la
période où les noms ont changé en raison des pressions politiques et la période de la
restauration des vrais noms.
Dans la première période mentionnée, les Juifs n’ont pas été victimes d’une forte persécution.
Les noms sont typiquement soit Juifs soit Ibériens, étant adoptés plus tard par commodité, et
non par imposition. Dans les listes des noms de famille des Juifs qui vécurent au Portugal au
quatorzième et quinzième siècle, jusqu’à l’Edit d’Expulsion, nous pouvons trouver des centaines
de noms juifs typiques (Abeatar, Aboab, Aboaf, Abravanel, Azecri, Baraha, Ben Hayun, Benatar,
Bueno, Baruch Barzilai, etc.) et des centaines de noms ibériens typiques (Afumado, Almeida,
Alvo, Amado, Alvarez, Barrocas, Beiçudo, Beja, Belo, Bicudo, etc.).
La seconde période est une période dans laquelle les Juifs avaient l’interdiction de pratiquer le
judaïsme et étaient obligés de perdre leur identité. Les noms ibériens et chrétiens sont imposés.
Après l’Edit d’expulsion du Portugal, les Juifs avec des noms comme Abraão Abeatar, Jacob
Azekri, Isaac de Leão and Leah Ferro prirent des noms comme António Nunes, Pedro Pereira,
José Mendes et Isabel Ferro.
Finalement, la troisième période fut une période de restauration des vrais noms de famille.
Lorsque les Juifs arrivèrent dans les pays refuges, ils trouvèrent la liberté pour pratiquer à
nouveau leur judaïsme et retrouver leur identité. Tous ceux qui se souvenaient de leurs vrais
noms (juifs, ibériens ou un mélange des deux) les restaurèrent rapidement avec joie. Il est
intéressant de noter, qu’à travers le monde on retrouve beaucoup de noms Juifs sépharades qui
sont des mélanges Judéo-Ibériens comme par exemple Menahem Galego, Lea Montesinhos,
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Joshua Mendes, Yossef D'Ortas, Abraham Castelon, Rachel Franco, Shlomo Beja, Leon Baruc,
Esther Marques, Moshe Galindo, Salomon Navarro and Ruth Levi Moreira.
Parmi l’importante population juive vivant au Portugal au cours de l’année 1493, on estime que
près de la moitié abandonna le royaume au cours des vagues migratoires successives entre le
15e et 18e siècle. Sans compter les cas marginaux des petites communautés crypto-juive, l’autre
moitié, près de 100.000 personnes, fut mélangée par mariage aux anciennes populations
chrétiennes et compose l’actuelle population portugaise.
En s’appuyant sur la généalogie de chaque individu, il est déclaré que tous les citoyens portugais
ayant eu des ancêtres portugais au cours des derniers siècles sont également des descendants
du peuple juif. Les Nazis savaient certainement qu’en retirant les descendants juifs du Portugal
cela revenait à assassiner toute la population du pays.
Le fait que les citoyens portugais soient descendants de Juifs (et descendants de beaucoup
d’autres peuples: Celtibères, Romains, Goths, Musulmans et Chrétiens) ne leurs confèrent pas
le statut de Bnei Anousim. En réalité les Bnei Anousim (Crypto-Juifs) étaient les descendants des
Juifs convertis qui continuèrent secrètement à prier Hashem et ont maintenu l’esprit juif et la
descendance juive dans les mariages, comme cela s’est produit avec les Bnei Anousim de
Belmonte au Portugal. L’opinion du Comité Religieux de la Communauté Juive de Porto, tout
comme celui des spécialistes réputés est qu’il n’y a plus de Bnei Anousim (Crypto-Juifs) au
Portugal, tout comme il n’y a plus de guerriers Samouraï au Japon, et ce serait une erreur
d’affirmer le contraire. Le sujet fait maintenant partie de l’histoire, de la culture locale et du
tourisme.
De nos jours, il y a près de 800 juifs au Portugal. La Communauté Juive de Porto a été fondée il
y a 90 ans par un descendant de crypto juif portugais et des marchands d’Europe centrale et
d’Europe de l’Est ; la Communauté Juive de Lisbonne fut fondée il y a 100 ans par des Juifs
sépharades de Gibraltar et du Maroc ; et la communauté Juive de Belmonte est une
communauté de Juifs portugais qui ont maintenu leur crypto judaïsme jusqu’au 20e siècle.
Malgré le nombre insignifiant de Juifs vivant actuellement au Portugal, il est important de
souligner que les traditions juives furent hautement diffusées et généralisées chez les portugais.
Les conversions forcées, la séparation des enfants de leurs parents et les mélanges de sang ont
été réalisés à une telle échelle et cela durant une période si grande qu’il y a presque un esprit
juif et une prédisposition juive parmi les portugais non juifs.
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Il y a 200ans, 300ans et même 400 ans, les voyageurs portugais en terres étrangères étaient pris
pour des Juifs. Portugais et Juifs étaient presque synonymes. Ce ne fut pas le cas pour les
Espagnoles.
Par la Communauté Juive de Porto, Portugal
Site officiel: http://www.comunidade-israelita-porto.org