SOMMAIRE

PARTIE 1:............................................................................................................................................................2

DEFINITION-HISTORIQUE-ETUDEPHYSIOLOGIQUE-regard.................................................................2

1.1 DEFINITION :..........................................................................................................................................2

1.2 HISTORIQUE...........................................................................................................................................3

1.2.1 HISTORIQUE A TRAVERS LES AGES........................................................................................................3

1.2.2 Développement du jeûne thérapeutique..............................................................................................4

1.3 COMMENT LE JEÛNE AGIT SUR L’ORGANISME...........................................................................8

1.3.1 Métabolisme du corps en période de jeûne.........................................................................................8

1.3.2 Pendant combien de jours le corps peut-il être privé de nourriture sans danger ?...........................10

1.3.3D’un point de vue sanguin, vitaminique et minéral comment le corps s’en sort ?..............................11

1.3.4 Réaction des cellules cancéreuses en période de jeûne.....................................................................14

1.4 COMMENT LE JEÛNE EST-IL PERÇU ?...........................................................................................18

1.4.1 En France............................................................................................................................................18

1.4.2 Dans le monde....................................................................................................................................20

1.5 INDICATION ET CONTRE INDICATION POUR UN JEÛNE.........................................................22

PARTIE 2 : DEROULEMENT DE MA CURE DE JEÛNE............................................................................23

2.1 PREPARATION AU JEÛNE..................................................................................................................23

2.2MA CURE DE JEÛNE.............................................................................................................................24

2.2.1 La chrysalide.......................................................................................................................................24

2.2.2 Eric Gandon........................................................................................................................................25

2.2.3 Isabelle Hercelin.................................................................................................................................25

2.2.4 Le groupe............................................................................................................................................26

2.2.5 Planning du séjour..............................................................................................................................28

2.2.6 Mes impressions.................................................................................................................................31

2.2.7 Retour à l’alimentation.......................................................................................................................32

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INTRODUCTIONDans une première partie, après avoir défini le Jeûne, nous verrons que son origine est lointaine mais que c’est au XXème siècle que son intérêt grandissant sera la base d’une rivalité entre médecine orthodoxe et empirique. L’étude physiologique du corps humain en période de jeûne expliquera pourquoi il n’y a pas de danger à jeûner et au contraire quels effets thérapeutiques nous pouvons attendre de la cure et comment cette méthode de soin est perçue dans différentes populations. Enfin pour me permettre de vous transmettre une juste opinion je détaillerai dans une seconde partie le déroulement de ma propre expérience durant un jeûne de 7 jours.

PARTIE 1:

DEFINITION-HISTORIQUE-ETUDEPHYSIOLOGIQUE-REGARD

1.1 DEFINITION :

Selon le dictionnaire Larousse le Jeûne signifie: « Arrêt total de l’alimentation, avec maintien ou non de la consommation d’eau ».

Le dictionnaire Larousse donne également une deuxième définition : « Pratique religieuse consistant en une privation complète ou partielle de nourriture »

Il est intéressant de noter que dans cette deuxième définition le mot privation comporte une connotation négative l’acte n’est plus choisi mais imposé, par ailleurs la privation est complète ou partielle se rapprochant donc plus d’une diète ou d’un régime.

Un jeûne thérapeutique ou religieux doit être choisi et non imposé car l’action sur le corps et l’esprit sera différente, en effet si l’arrêt de l’alimentation est total et imposé on parlera alors d’une disette ou d’une famine.

Par ailleurs, il existe aussi un arrêt volontaire d’alimentation que l’on appelle « grève de la faim », pratiqué par un individu dans le but d’une pression sur le pouvoir afin d’obtenir une revendication, cette action choisie par la personne n’a rien de religieux ou thérapeutique et peut aboutir à une issue dramatique.

Enfin une personne refusant de s’alimenter par anorexie mentale effectue elle aussi « un jeûne » mais il devient dans ce cas une véritable pathologie lié à un déséquilibre psychiatrique grave pouvant entraîner la mort par dénutrition.

Voilà donc tout le paradoxe de ce mot suivant la définition qu’on lui donne. Le jeûne peut tuer ou revitaliser, thème que je le développerai dans les chapitres suivants.

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1.2 HISTORIQUE

1.2.1 HISTORIQUE A TRAVERS LES AGES

A l’image du règne animal l’homme a vécu des périodes de jeûne plus ou moins subi…en effet lors de périodes hivernales où la chasse se faisait plus rare, l’homme des cavernes devait vivre sur ses réserves de graisse stockées lors des précédents « festins  de mammouths ».

Nos cellules ont ainsi enregistré dans leur mémoire cette alternance d’apport alimentaire ; le corps a alors mis en place le pouvoir de stocker et restituer les réserves quand cela devenait nécessaire.

Plus tard, lors de périodes de famine (guerres, mauvaises récoltes, maladies) notre corps a remis en marche le système de stockage et de restitution des réserves de graisse.

La période de l’après-guerre a vu se développer l’industrialisation de l’agroalimentaire procurant à chacun de quoi se nourrir en quantité très largement suffisante sans plus aucun effort de chasse, pêche, cueillette voire même préparation de repas. Cela concerne la plupart des personnes vivant dans les pays industrialisés ;la famine existe toujours(…).

Les périodes de disette n’existent plus pour la majorité de la population des pays industrialisés.

Aujourd’hui dans l’inconscient collectif, ne pas s’alimenter est synonyme de privation.

Le jeûne est également pratiqué dans le monde religieux :

* Moïse et Jésus ont jeûné durant 40 jours, * le jeûne est l’un des 5 piliers de l’islam, * les bouddhistes le pratiquent afin de favoriser la méditation, * enfin dans la religion Hindoue son rôle est très important.

Le but du jeûne est, dans ce cas, la purification de l’âme par le corps vierge de tout apport de nourriture.

Du point de vue thérapeutique, l’origine du jeûne semble dater de nos anciennes civilisations avec Platon, Aristote ou Galien.

En Egypte, où la pratique est déjà connue pour purifier le corps, le philosophe et mathématicien grec Pythagore (VIe siècle avant J-C) aurait lui-même jeûné quarante jours, imposant ensuite à ses élèves la même chose car le jeûne était supposé « aiguiser » les facultés cognitives.

Enfin Hippocrate (460-370avant J-C), père de la médecine, fait le constat suivant : « L’homme porte en lui son médecin intérieur, il faut seulement savoir comment l’aider dans son travail. Si le corps n’est pas purifié, plus vous le nourrissez, plus vous lui ferez du mal. »

Comprenons ici que la purification peut se faire par différent moyen, sudation, drainage, hydrothérapie ou jeûne.

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1.2.2 DÉVELOPPEMENT DU JEÛNE THÉRAPEUTIQUE

Dans ce chapitre nous aborderons l’origine de la discorde entre médecine empirique et médecine scientifique.

¤ Des années plus tard, aux Etats Unis…

En 1877, le petit Dewey alors âgé de 3 ans est atteint de la diphtérie, il semble condamné, son père médecin impuissant le fait jeûner ; ses mots sont les suivants :

« Je me suis ainsi tenu aux côtés de mon enfant bien-aimé et souffrant, l’ensemble du monde médical contre moi de lui épargner la barbarie du traitement autorisé. »1

Contre toute attente l’enfant guérit.

1 -« Le Jeûne une nouvelle thérapie ? » Thierry de Lestrade p.14

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A 1300 kilomètres de là, quelques jours plus tard, un autre homme lui aussi médecin proche du burn-out(le docteur Tanner), souffrant de rhumatismes, de problèmes cardiaques et gastriques, décide de jeûner jusqu'à ce qu’il retrouve la santé, son jeûne durera 42 jours !2

Enthousiasmé par cette expérience qu’il considère comme révolutionnaire, il renouvellera sa cure devant une vingtaine de médecins(témoins) et ce sera ouvert au public. Les journaux de l’époque en font un héros, l’Amérique se passionne pour cet homme qui ne mangera pas pendant 40 jours.

Malgré son succès, la communauté médicale orthodoxe reniera en bloc les effets thérapeutiques du jeûne, et comparera l’expérience à un numéro de cirque !

Quelques années plus tard en 1907,Bernarr Mac Fadden, millionnaire autodidacte, grand sportif, convaincu par l’expérience du Docteur Tanner, jeûnera à son tour et rapidement il ouvrira le premier établissement de cure de jeûne près de Chicago.

L’un de ses plus fidèles patients sera l’influent écrivain-journaliste UptonSinclair3.

Celui-ci publiera un article dans le Cosmopolitan magazine sur les multiples bénéfices de la cure. Cet article va créer une véritable émulation et les américains vont alors se passionner pour les médecines alternatives.

La profession médicale officielle, aidée par l’industrie pharmaceutique, l’AMA (American Medical Association) et la richissime fédération John D Rockefeller,va réagir et riposter efficacement en

2 -« Le Jeûne une nouvelle thérapie ? » Thierry de Lestrade p.26

3- Upton Sinclair est l’auteur du livre « the Jungle » publié en 1905 tiré à plusieurs millions d’exemplaires et traduit en plus de 33 langues.

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conduisant toutes les formes de médecine parallèle (homéopathie, ostéopathie, chiropractie, naturopathie…) vers la marginalisation aux yeux de l’opinion publique américaine.

Le célèbre naturopathe Herbert Shelton (1895-1985), auteur du livre « la science et l’art du jeûne » édité en 1934, sera l’un des premiers visés.

Hygiéniste très influant, il sera invité en Inde par Gandhi afin de donner des cours de jeûne et de nutrition dans les universités du pays, malheureusement la seconde guerre mondiale éclate et Shelton devra reporter son voyage. Gandhi sera assassiné et les projets abandonnés.

¤ En France, dans les mêmes années, le docteur Guelpa(1850-1930) observe que certains de ses malades guérissent en mangeant moins voire pas du tout. « La force naît de la faiblesse » sera son constat : c’est le principe même du jeûne thérapeutique. Il guérit ainsi des malades atteints du diabète et de l’épilepsie.

L’histoire se répète car l’Académie et les sociétés de médecine Française très influentes ne relègueront pas ces données qui s’arrêteront après la mort de Guelpa.

¤ L’Allemagne semble plus ouverte…

Après la première guerre mondiale le Docteur Otto Buchinger, médecin officier de la marine impériale allemande devient invalide à 100% en raison d’une polyarthrite. Un collègue lui recommande «  d’essayer » le jeûne, ce qu’il fit. 19 jours plus tard, ses articulations sont mobiles et indolores ; un deuxième jeûne le guérit définitivement d’une pathologie chronique de la vésicule biliaire. Il meurt à 88 ans.

Le Docteur Otto Buchinger est à l’origine du développement de la cure de jeûne en Allemagne. Il ouvre une clinique portant son nom où l’on peut encore aujourd’hui faire des jeûnes de 10, 15 ou 30 jours.

Aujourd’hui en Allemagne 17% de la population jeûne pour entretenir sa santé, une dizaine d’hôpitaux publics ont intégré le jeûne thérapeutique dans leurs soins et leur cursus universitaire.

¤ La Russie avance elle aussi…

Dans les années 1950, l’URSS ne possède ni mécènes, ni puissants laboratoires pharmaceutiques. Le pays ayant la volonté de trouver un système alternatif aux médicaments, le docteur Youri Nikolaev docteur en psychiatrie, va profiter de ce climat et bouleverser les méthodes de soins barbares pratiquées à l’époque sur les malades mentaux dans les hôpitaux.

Il s’intéresse aux travaux des docteurs Tanner et Dewey, et apprend qu’au début du jeûne il se produit un changement brusque de la biochimie des cellules, similaire au changement recherché lors des traitements en soins psychiatriques (électrochoc ou choc insulinique).

L’un de ses malades refuse de s’alimenter depuis plusieurs jours, il choisit de ne pas le forcer (comme le demande le protocole) et il constate que son état s’améliore petit à petit pour guérir complètement au bout d’un mois.

Le docteur Youri Nikolaev parle de miracle, un miracle qu’il veut répéter…

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Le lien est fait entre les travaux des docteurs américains et son patient,. Il écrira sa thèse dite de maturité4 sur le jeûne, il poursuit son travail et bientôt sera remarqué pour ses résultats.

En 1988, l’URSS inscrit la pratique du jeûne dans une politique de santé publique avec indications et contre-indications consacrant alors cette pratique comme médecine officielle soviétique.

Aujourd’hui en Bouriatrie (région de la Russie) le jeûne thérapeutique est devenu un des piliers de la politique de santé publique, les sanatoriums appartiennent à l’état et les cures sont prises en charge comme n’importe quels autres soins.

Constatons que suivant l’intérêt que le pays peut trouver dans cette forme de soin, la cure de jeûne thérapeutique bénéficie d’une bonne ou mauvaise réputation, son développement et sa pratique y sont donc directement liés.

1.3 COMMENT LE JEÛNE AGIT SUR L’ORGANISME

4-Les chercheurs Russes passent 2 thèses, la première en début de carrière après le doctorat et l’autre vers 50 ans après plusieurs années d’expérience, c’est la thèse la plus importante, dite « d’état » ou de maturité.

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1.3.1 MÉTABOLISME DU CORPS EN PÉRIODE DE JEÛNE

Le métabolisme de Base (MB), ou métabolisme basal, correspond aux besoins énergétiques « incompressibles » de l’organisme, c’est-à-dire la dépense d’énergie minimum quotidienne permettant à l’organisme de survivre. L’alimentation permet de subvenir à ses besoins, en lui apportant les calories nécessaires.

Privé de cet apport comment le corps peut-il fonctionner ?

Il va tout simplement puiser dans ses réserves. On parle alors « d’autophagie », on se mange soi-même, mais comment notre corps, qui a besoin de protéines pour fonctionner, va-t-il épargner nos muscles et préserver ainsi nos organes vitaux ?

Durant le jeûne l’organisme épuise en 24 heures sa réserve de glucose, il en fabrique à nouveau en utilisant un peu les muscles et en plus grande partie les glucides présents dans les tissus adipeux de notre corps, c’est la néoglucogenèse.

Mais rapidement, vers le 4èmejour de jeûne, l’organisme va se mettre à fabriquer du glucose à partir de ses réserves lipidiques, protégeant ainsi les réserves protéiniques présentes dans les muscles, utilisant avant tout les tissus tumoraux comme les fibromes par exemple  ; ce processus s’appelle l’autolyse.

Le foie responsable de ce mécanisme dégrade les acides gras produisant trois molécules : l’acétylacétate, le B-D hydroxybutyrate et l’acétone, substituts du glucose appelés« corps cétoniques ».

Ce processus de transformation, appelé « cétogenèse », entraine une augmentation de l’acidité parfois responsable d’un état nauséeux, de maux de tête, d’une mauvaise haleine, ainsi qu’une

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odeur de la transpiration et des urines assez forte ; on l’appelle crise d’acidose qui dure environ 3 jours.

Ensuite le corps s’adapte, la privation de nourriture va déclencher une alerte conduisant à un bouleversement hormonal et neuroendocrinien. La production d’adrénaline, de noradrénaline et de dopamine est fortement augmentée, elles exercent une action stimulante au niveau cardiorespiratoire, cérébral et rénal.

Ce qui expliquerait entre autre la baisse de tension, l’accélération du rythme cardiaque, la bonne humeur et le regain d’énergie durant le jeûne.

Selon les chercheurs Richard L. Veech5 et George Cahill6 les corps cétoniques auraient une action bénéfique sur l’organisme en aidant les cellules à résister au stress et diminueraient la production de radicaux libres.

Ils ont prouvé, grâce à une expérience menée en double aveugle et publiée en 2013, qu’en nourrissant un groupe de souris avec des compléments alimentaires de corps cétoniques (sous forme d’ester cétonique) cela avait une action bénéfique contre la maladie d’Alzheimer.

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1.3.2 PENDANT COMBIEN DE JOURS LE CORPS PEUT-IL ÊTRE PRIVÉ DE NOURRITURE SANS DANGER ?

5 Biochimiste Américain au National Institutes of Health

6 Membre de la HavardMedicalSchool

7 Schéma de Frédéric Hebraud diplômé d’ENV de Toulouse

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Pour Bernard Beaufrère et XavierLeverve8, le corps dispose de 3 carburants : les glucides, les protéines, les lipides.

Alors que les toxines circulant dans le sang et les acides gras sont bloquées par une barrière protectrice au niveau du cerveau, les corps cétoniques eux peuvent passer et «   nourrir » le cerveau. Ainsi l’organisme économise ses protéines et fournit au cerveau et au SNC un nouveau carburant leur permettant de fonctionner jusqu’au dernier souffle…

Comment ne pas atteindre ce dernier souffle et rendre la cure de jeûne sécuritaire ?

Explication avec Yvon le Maho9, directeur de recherche au CNRS.

Il observe d’abord le manchot empereur en Terre Adélie et constate que l’animal est capable de jeûner durant 60 jours, immobile sur la banquise où il fait -25°C avec des vents soufflant à 60 nœuds, pour couver un œuf que la femelle a pondu. Il doit ensuite, grâce à un signal d’alerte émis dans le cerveau indiquant sa limite vitale, parcourir une centaine de kilomètres pour rejoindre la mer afin de se réalimenter.

Après cet exploit, le scientifique conclut deux choses très importantes :

1°Durant le jeûne le corps de l’animal ne se nourrit presque pas des protéines présentes dans ses muscles, Yvon le Maho avance un pourcentage mesuré avec l’aide de son équipe : 4% de protéines et 96% de lipides10 ; le cœur est donc préservé.

2° Un signal de survie se déclenche dans le cerveau indiquant qu’il est temps de se réalimenter, une mort par dénutrition n’est donc pas possible lors d’un jeûne long.

Yvon le Maho décide de pousser son observation sur des rats de laboratoire en période de jeûne. Il mesure le taux de protéines et de lipides dans le corps de l’animal lorsque sa réserve de lipides est à 80% ; le rat se met à courir dans sa roue indiquant qu’il a faim tout comme le manchot empereur laisse son œuf pour aller se réalimenter. Un neurotransmetteur, le neuropeptide est à l’origine de ce comportement, c’est le signal que le cerveau envoie au corps pour lui indiquer la « vraie » faim.

Fort de cette expérience, le chercheur en déduit que la faculté de jeûner est propre à tous les organismes et ne présente aucun danger car les organes vitaux sont préservés, un signal alerte l’organisme pour le retour à l’alimentation.

Selon le chercheur Jean Patrice Robin11, sachant que le seuil de dangerosité est de 50% de protéineset 80% de lipidesdans le corps, il suffirait de calculer la masse protéique d’une personne en début de jeûne pour évaluer la durée d’un jeûne long en toute sécurité.

Attention pour une personne obèse la proportion n’est pas identique, ses réserves de tissus adipeux étant plus importante, le rapport 80% de lipides et 50% de protéines n’est plus le

8 Biologistes Français, spécialiste de la nutrition

9 Yvon le Maho est membre de l’académie des sciences

10 « Le jeûne une nouvelle thérapie » p126

11 Membre de l’équipe de recherche d’Yvon le Maho au CNRS

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même ; en effet, il peut être à 90% de lipides et n’avoir plus que 50% de protéinesd’où l’importance de calculer sa masse protéinique en début de cure afin que les organes vitaux ne soient pas endommagés et provoquer la mort.

On considère qu’un adulte mesurant 1m70 et pesant 70 kg possède 15 kg de graisse. S’il est en bonne santé, il pourra supporter sans danger un jeûne de 40 jours.

Inférieur à 3 semaines, un jeûne ne présente pas de danger. Au-delà, un suivi médical est recommandé.

1.3.3D’UN POINT DE VUE SANGUIN, VITAMINIQUE ET MINÉRAL COMMENT LE CORPS S’EN SORT ?

1.3.3.1 ANALYSE DE SANG

D’après une analyse de sang avant et après le jeûne, voici ce que l’on remarque12 :

Taux en augmentation Taux en baisse

Hématie globule rouge Leucocytes

Hémoglobine Polynucléairesneutrophiles

Polynucléaireséosinophiles Numeration de plaquettes

Polynucléaires basophiles Chlore

Lymphocytes Sodium

Monocytes Glycémie à jeun

Protidesplasmatiques HDL

Urée

Créatinine

Calcium total

Cholesterol total

Triglycerides

LDL

Fersérique

Ferritine

Tyroxinelibre T4L

12 Analyse de sang en annexe 1

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TSH ultra sensible

Le taux de potassium est stable

Note sur un jeûne long :

Une baisse du triglycéride est observée chez les sujets faisant un jeûne prolongé (15 jours)13

Le taux de HDLcholestéroltransporté des tissus vers le foie (bon cholestérol) est en augmentation sur un jeûne prolongé14

Le taux de LDL cholestérol transporté du foie vers les tissus (mauvais cholestérol) est lui en baisse sur un jeûne plus long.

L’augmentation du taux de ferretine n’est, selon le docteur Duverney-Guichard, pas explicable.15

Enfin, toujours d’après le docteur Duverney-Guichard les taux plus élevés de TSH et T4L signifient un syndrome de basse T316, le taux en augmentation de TSH devrait impliquer un taux en baisse de T4L, mais en cas de dénutrition cela ne fonctionne pas, ceci explique l’augmentation des 2 taux.

1.3.3.2 ETUDES DE CERTAIN MINÉRAUX, OLIGO-ÉLÉMENTS ET VITAMINES

Certaines vitamines sont synthétisables par des bactéries présentent dans notre flore intestinale17.

L’hydrothérapie du colon et les différentes formes de lavements intestinaux (voir chapitre mon expérience) pratiqués durant le jeûne peuvent donc avoir un effet sur l’apport vitaminique pendant cette période.

Voici le rapport, selon la thèse du docteur Duverney-Guichard18 de 4 types de vitamines étudiés durant un jeûne long (entre 32 et 47 jours).

Vitamine B2 ou riboflavine :

Pour rappel cette vitamine est stockée dans nos GR (globules rouges), elle nourrit nos cellules et intervient dans la formation d’enzymes.

Après une importante diminution du taux de vitamine B2 durant les 3 premiers jours, la courbe remonte graduellement pour atteindre, le 30èmejour, un taux quasi identique à la période précédant le pré-jeûne, signifiant qu’il n’y a pas de carence en vitamine B2.

13 « Le jeûne approche médicale et scientifique » Docteur Michel Duverney-Guichard éd. Nature-Santé p91

14 Même référence p90

15Même référence p129

16 Même référence p61

17 Même référence p108

18 Même référence p113-p122

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Vitamine B6 ou pyridoxine :

Pour rappel cette vitamine tient un rôle important dans le fonctionnement du SNC (système Nerveux Central), pour la production de GR, pour la synthèse des acides aminés et elle est nécessaire à l’absorption du Mg (Magnésium) et de la vitamine B12.

La courbe augmente continuellement la première semaine de jeûne et s’accentue durant la deuxième semaine pour se stabiliser pendant les semaines suivantes, là encore pas de carence pour cette vitamine.

Vitamine A rétinol :

Présente à 90 % dans le foie, elle est nécessaire à la croissance et au bon état de la peau et des muqueuses ; elle est importante dans le mécanisme de la vision. Cette vitamine est synthétisée à partir du bêta-carotène présent dans l’alimentation ; il est donc normal que la courbe étudiée pour cette vitamine chute pendant toute la durée du jeûne.

Après 42 jours de jeûne, nous pouvons constater que le sujet ne sera toujours pas en carence, sa vision n’étant pas altérée.

Vitamine B9  ou acide folique :

Cette vitamine agit sur le fonctionnement du système nerveux, sur la production de l’ADN et c’est un allié du système digestif.

Sur la totalité du jeûne, la courbe de cette vitamine est irrégulière, les 3 premiers jours le taux augmente puis baisse jusqu’au 15ème jour ; il augmente à nouveau pour redescendre considérablement jusqu’au 29ème jour ; il remontera à nouveau sans jamais dépasser les limites de valeur normale.

Là encore aucune carence n’est constatée.

On observe, toujours d’après la thèse du Docteur Duverney-Guichard19, une augmentation du fer, du zinc et du manganèse et une diminution du cuivre et du sélénium.

Durant le jeûne on observe un changement d’humeur souvent identique d’une personne à l’autre, en effet, après les 3 - 4 premiers jours, on assiste à un regain d’énergie qui va grandissant dans la limite de la vitalité de chacun bien sûr, comparable aux courbes de vitamines observées plus haut.

L’étude de l’expérience clinique du Jeûne réalisée par le docteur Duverney-Guichard démontre qu’il n’y a pas de risque, pour un être humain de corpulence normale à se priver de nourriture pendant une longue période (42 jours dans le cas présent), le corps sait s’adapter. Dans ses conclusions il propose une étude clinique moins longue avec plus de sujets.

23 ans plus tard un généticien spécialiste en nutrition réalisera beaucoup plus qu’une simple étude clinique sur le jeûne, ses découvertes révolutionnaires vont bousculer certaines convictions…

19 « Le Jeûne approche médicale et scientifique » Docteur Duverney-Guichard éd. Nature-Santé p157

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1.3.4 RÉACTION DES CELLULES CANCÉREUSES EN PÉRIODE DE JEÛNE

Valter Longo20 est un chercheur italien qui migre aux Etats-Unis pour faire ses études, il devient chercheur en génétique et s’intéresse à la longévité de l’organisme en bonne santé.

Il fait deux constats qui aboutiront à une découverte fondamentale.

Il remarque d’abord que la restriction de glucose prolonge la vie des cellules qui vont s’adapter en se mettant en mode « survie » ; en effet, en économisant leur consommation d’énergie elles vivent plus longtemps.

Il constate également que lors d’un cancer, on ne s’intéresse pas aux cellules en bonne santé mais uniquement aux cellules atteintes par la maladie.

Il réalise une expérience en laboratoire : il inocule le cancer à un groupe de souris qu’il traite ensuite avec de la chimiothérapie. Deux jours avant la chimiothérapie il sépare le groupe de souris en deux, un groupe va jeûner et l’autre groupe sera nourri normalement.

Toutes les souris ayant été nourries sont mortes, les autres restent en vie. Pour confirmation, l’expérience est renouvelée dans deux autres laboratoires, les résultats sont identiques.

Sa formation de généticien va permettre à Valter Longo de comprendre ce qui s’est passé, il observe leur ADN.

Dans le premier groupe - les souris « mangeuses » - rien ne change au niveau de leurs gènes, le traitement de chimiothérapie va donc tuer les cellules cancéreuses mais également les cellules saines, c’est pourquoi ce groupe de souris va mourir.

20Valter Longo est professeur en biologie cellulaire et en génétique a USC school of gerontology Davis, directeur d’USC longevity Institute.

14

Dans le deuxième groupe - les souris« jeûneuses » - on remarque que dès le début du jeûne leurs gènes changent d’expression, n’ayant plus d’apport de glucose, les cellules se mettent en mode « protection » ou « économie d’énergie ». Par contre les cellules cancéreuses, qui consomment beaucoup plus d’énergie qu’une cellule saine, ne trouvent pas le glucose dont elles ont besoin pour se reproduire et rester en vie, elles se mettent en mode « panique » cherchant activement de l’énergie.

Valter Longo déduit que les cellules cancéreuses, parce qu’elles ont mutées, perdent la mémoire de l’évolution et ne savent plus se mettre en mode « protection » en économisant leur énergie. Elles réagissent à l’inverse, paniquent et cherchent de quoi se nourrir ; en étant actives elles reçoivent de plein fouet le traitement de chimiothérapie qui va les détruire.

Dans ce 2èmegroupe, la chimio n’ayant atteint que les cellules cancéreuses, les souris restent en vie et le cancer régresse.

De l’expérimentation animale à l’expérience humaine…

Publiés dans le Los Angeles Time, en 2008, les travaux de Valter Longo intéressent le Norris Cancer Hospital, l’institut National du cancer aux Etats Unis, mais également certaines personnes atteintes du cancer et notamment Nora Quinn, avocate à Los Angeles, effrayée à l’avance par les effets secondaires du traitement de chimiothérapie.

En 2010, pour réaliser ses expériences sur des humains atteints du cancer et poursuivre ses recherches, Valter Longo se voit attribuer 300 000 dollars.

Parce que les résultats ne seront pas communiqués avant quelques années, Nora Quinn, atteinte d’un cancer du sein en phase II, ne veut pas attendre et décide de jeûner avant ses chimiothérapies.

Les résultats confirment l’expérience du chercheur. Aujourd’hui Nora Quinn est en rémission totale.

Pour les deux premières chimiothérapies, l’avocate décide de jeûner : elle conserve ses cheveux et les effets secondaires sont minimisés. Pour la troisième chimiothérapie elle ne jeûne pas, elle est alors très malade : « J’étais complètement à plat, comme empoisonnée. C’était vraiment horrible ».21 dira-t-elle. Pour la quatrième et dernière chimiothérapie, elle jeûne à nouveau, tout se passe bien.

Plus impressionnant encore alors que le taux de globules blancs, de neutrophiles et de plaquettes baisse après une chimiothérapie celui de l’avocate a augmenté après la dernière chimiothérapie.

En 2012, après de nombreuses expériences menées dans 2 laboratoires différents, Valter Longo annonce très officiellement dans un article les résultats de ses années d’études :

Les cellules saines en période de jeûne basculent en mode « protection » à l’inverse des cellules cancéreuses qui seront plus vulnérables au traitement de chimiothérapie.

21 « Le jeûne une nouvelle thérapie ? » p186

15

Ces expériences sont reprises dans 12 centres hospitaliers à travers le monde et notamment en France à l’hôpital Avicenne de Bobigny, dirigé par le professeur Laurent Zelek.Des procédures et une administration lourde empêchent pour le moment d’officialiser ce traitement.

Schéma tiré de l’article de Valter Longo publié en décembre 2009 dans le journal médical « impact aging »

Ci-dessus les effets que produisent une séance de chimiothérapie sur l’organisme avec ou sans jeûne.

On note qu’en ayant jeûné durant deux jours avant le traitement de chimio l’organisme subit moins les effets secondaires.

Pour le moment, un tel traitement ne peut venir que d’une décision du malade lui-même, mais comment expérimenter seul sans le soutien du médecin une restriction totale en apport énergétique alors que tout l’entourage vous demande de prendre des forces en mangeant pour affronter l’une des maladies qui fait le plus peur et dont le traitement à lui seul vous fait perdre toutes vos forces ?

Il faut être bien courageux quand on saitcomment est perçu le jeûne…

*********

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1.4 COMMENT LE JEÛNE EST-IL PERÇU ?

1.4.1 EN FRANCE

Au regard de ces données le débat est lancé, cette forme de thérapie est-elle, comme s’interroge Thierry de Lestrade, une nouvelle thérapie ?

Notons au passage que le titre du reportage diffusé sur Arte en Allemagne ne porte pas le même nom qu’en France.

17

France : «  Le jeûne une nouvelle thérapie ? »22

Allemagne : « Le jeûne savoir ancestral et dernières recherches »

La traduction littérale aurait fait sourire dans ce pays où la population est déjà bien au fait de ces coutumes.

Il apparaît deux idées formant un obstacle majeur à la bonne réputation du jeûne.

¤ Premièrement la cure de jeûne est totalement méconnue du milieu médical qui, ne la connaissant pas, va dénigrer cette méthode plutôt que de dire : « désolé, je ne connais pas, je ne peux pas vous renseigner ». Nombreuses sont les phrases négatives à ce sujet.

Le quotidien Le Monde sur son site le 15 août 2013, fait l’écho de quelques réflexions plutôt acerbes23. Par exemple ledocteur Jérôme Lemar, écrira dans sa thèse publiée en 2012que les protocoles concernant l’expérience du jeûne, n’étant pas suffisamment conformes, il est impossible de prendre les résultats au sérieux24. Egalement le Docteur Laurence Plumey, médecin nutritionniste, dira :

« Il faut privilégier le bon sens alimentaire, la constance, l’équilibre. Le corps humain est conçu pour recevoir de la nourriture toutes les quatre heures. Sinon, on est dans une logique de survie, on crée du stress pour l’organisme ».

¤ Deuxièmement s’il est prouvé que la cure de jeûne a un effet bénéfique pour la santé, l’enjeu économique, est tel que l’état, soutenu par les lobbies pharmaceutiques, n’a pas intérêt à le faire savoir.

Il y a donc peu de chance pour que l’état finance des études sur le sujet…

Tout comme il y a peu de chance pour que l’état inclut un module sur le jeûne en université de médecine.

22 -« Le Jeûne une nouvelle thérapie ? » diffusé sur Arte en septembre 2013

23 -http://www.lemonde.fr/planete/article/2013/08/15/le-jeune-en-vogue-mais-controverse-est-il-si-bon-pour-la-sante 3443212 3244.html

24http://dumas.ccsd.cnrs.fr/docs/00/65/14/22/PDF/2011GRE15119_lemar_jerome_1_D_.pdf p 125

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Charge donc aux Français que cela intéresse de s’informer, de comprendre et d’expérimenter le Jeûne pour mieux en connaître les bienfaits.

Depuis quelques années des cures se multiplient, vendues comme une semaine de ressource en pleine nature. On y ajoute souvent la randonnée, les précurseurs sont « Jeûneet Randonnée »25, amenés en France dans les années 1990 par Gisbert Böling ancien professeur de gym, ils sont depuis largement imités, preuve en est la multitude de choix sur les sites internet.

Certains médias contribuent à répandre une bonne information, c’est le cas de la chaine de radio France Culture qui en septembre 2013 a fait passer un débat sur ce sujet en onde nationale26, tout comme France Inter27 qui, à la même période, a également diffusé un exposé sur les bienfaits de la cure de jeûne notamment avant une chimiothérapie faisant intervenir le professeur Laurent Zelek28, sur les ondes à grande écoute.

Précisons que Thierry de Lestrade auteur et réalisateur du livre et du documentaire « LeJeûne une nouvelle thérapie ? » est à l’origine de cet intérêt de la part des médias. La diffusion de son documentaire sur Arte en septembre 2013 a provoqué une vague sans précédent pour ce sujet.

Le travail d’investigation mené par Thierry de Lestrade et Sylvie Gilman a eu le mérite de faire connaître au grand public l’évolution de cette pratique mettant au grand jour des travaux de recherche qui seraient peut être restés inconnus pendant de nombreuses années. Certains professeurs sont toujours dans l’attente d’un financement public pour effectuer des essais cliniques et valider cette pratique.

Par leur action les deux journalistes ont convaincu une partie de l’opinion publique.

Mais qu’en est-il des pouvoirs publics ?

1.4.2 DANS LE MONDE

Certains pays semblent plus enclins à expérimenter le jeûne. Ainsi en Allemagne, la cure est tout-à-fait intégrée dans les mœurs.

Alors que j’étais en cure de jeûne, ma fille Camille recevait sa correspondante Allemande à la maison. De retour chez moi je lui expliquais d’où je venais ; elle ne sembla pas surprise du tout alors que mes propres enfants me demandaient tous les jours au téléphone si j’étais encore en vie ! Trait d’humour de leur part qui note cependant une certaine inquiétude à ne pas se nourrir.

Une amie franco-allemande m’explique que le rapport à la nourriture en Allemagne est très différent de celui en France.

25 -http://www.jeune-et-randonnee.com/

26 http://www.franceculture.fr/emission-la-marche-des-sciences-le-jeune-l-histoire-d-une-therapie-medicale-insoupconnee-2013-09-19

27 http://www.franceinter.fr/emission-le-zoom-de-la-redaction-le-jeune-therapeutique

28 - le professeur Laurent Zelek est oncologue spécialiste du cancer du sein à l’hôpital de Avicenne (93)

19

Ainsi en France on se voit autour d’une table à l’occasion d’un déjeuner ou diner lequel aura parfois été cuisiné suivant les cas avec beaucoup d’amour, d’application, d’implication ou d’attention, en Allemagne on se retrouve autour d’un lac pour y faire des activités sportives. Pour le déjeuner scolaire une grande pause est donnée vers 11h00 du matin où les Allemands mangent les sandwichs préparés à la maison le matin, la cantine n’existe pas dans ce pays. Le soir après un potage on pose sur la table, fromage et charcuterie et chacun mange ce qu’il veut, là encore pas de repas longuement préparé par la maitresse de maison.

Le repas n’a donc pas la même importance dans les deux pays, il n’y a pas de notion de convivialité aussi prononcé en Allemagne que chez nous, cette différence de culture culinaire favorise très certainement l’acte de ne pas manger pendant une journée ou plusieurs jours.

Lorsqu’un Allemand est malade il va d’abord essayer de se soigner par des moyens naturels avant d’aller voir son médecin. A noter que le remboursement maladie est beaucoup moins important en Allemagne. Mais aussi que cette pratique est ancrée dans leur culture «  le médecin c’est vraiment quand on a tout essayé » me dit mon amie.

Leur mode de vie est sain car ils font beaucoup de sport ; les élèves n’ont pas classe l’après-midi qui est consacré aux activités physiques. Ils sont plus dans le préventif que dans le curatif.

Il apparait donc que le jeûne est un des moyens pour se garder en forme. Rappelons que 17% de la population jeûne dans ce pays. Cela correspondrait en France à environ 11 millions de personnes ! Impossible…

Les études de Valter Longo ont été reprises dans plusieurs hôpitaux à travers le monde dont 10 centres en Europe notamment aux Pays-Bas, en Italie, en Allemagne, en Belgique, au Portugal, en Grèce et en Serbie. Supposons donc que ces pays sont sensibles à cette forme de thérapie.

En Russie le jeûnefait partie intégrante d’une politique de santé publique.

Au Canada, Jean Rocan, biologiste diplômé de l’université de Montréal, fera jeûner plus de 8000 personnes à la ferme Rocan, lieu de cure où l’on prône le repos total en jeûnant. Nicole Boudreau, l’une de ses fidèles collègues l’explique dans son livre « Jeûner pour sa santé » édition Ambre. Dans ce pays où l’on devient naturopathe après un doctorat, le jeûne est une institution.

N’oublions pas le Japon où l’on traite dans les hôpitaux certaines maladies psychosomatiques par le jeûne depuis les années 40.

Cette liste n’est pas exhaustive et le jeûne est pratiqué dans bien d’autres pays. Certaines célébritésen sont adeptes ; citons Madonna, Beyoncé, Demi Moore ou encore Clint Eastwood et Yannick Noha pour qui le jeûne est leur secret de bonne santé.

20

1.5 INDICATION ET CONTRE INDICATION POUR UN JEÛNE

Malgré ses vertus le jeûne est contre indiqué dans les cas suivants :

Grossesse, allaitement

21

Anorexie

Grand sous-vitaux

Diabète de type 1

Phobie du jeûne

Certaine malade sous médicament chimique lourd

Insuffisance hépatique ou rénal

On ne fait pas un jeûne sous la contrainte ou simplement pour faire plaisir, pleinement choisi la cure de jeûne sera encore plus positif et notamment dans les cas suivants :

Asthme, allergie, catarrhes chronique

Acné, eczéma, psoriasis

Rhumatismes, arthrose

Cholestérol et maladie cardio-vasculaire

Cancer, tumeur, kystes, mastoses, fibromes

Fibromyalgie, diabète de type 2, maladie du foie

Hypertension

Bouffée de chaleur, dérèglement hormonal, règles douloureuses

Désordres digestifs, gastrites, entérocolite, ulcère

Quelques témoignages illustrent les bienfaits de la cure29

29 Voir annexe 2

22

PARTIE 2 : DEROULEMENT DE MA CURE DE JEÛNE

« Si tu peux jeûner tu peux tout faire… » Je ne sais pas, je n’ai pas TOUT essayé !

C’est exactement le sentiment que j’ai eu lorsque je suis repartie du centre où j’ai jeûné pendant 7 jours. Le sentiment d’être forte et aussi très paisible.

Comme à mon habitude, un soir de février 2014, alors que j’assistais à la conférence d’Eric Gandon, naturopathe, spécialiste du jeûne, je décide de m’inscrire à une de ses cures sans trop réfléchir à ce que cela représente.

Plus préoccupée par les dates et le lieu du séjour, je ne pense pas un seul instant à la privation de nourriture pendant une si longue période alors que je suis incapable de sauter un repas !

Est-ce l’élocution passionnée d’Eric, une intuition, ou juste le fait de vouloir expérimenter le sujet de mon mémoire qui me pousse ce soir-là à tenter l’expérience ? Je ne sais pas, peut être les trois ! Quoi qu’il en soit ce fut une excellente décision, je ressens encore aujourd’hui les effets positifs de ce GRAND NETTOYAGE.

2.1 PREPARATION AU JEÛNE

Dès l’inscription à la cure, Eric m’envoie un questionnaire à remplir. Outre mes données (poids, taille, âge)il se renseigne sur mon objectif par rapport au jeûne, mes attentes, mon état de santé physique et émotionnel, mon mental, la qualité de mon sommeil, la qualité de ma vitalité, ma digestion, mes selles, il m’interroge sur ma frilosité, ma peau, suis-je sous médicament, qu’est-ce que je mange au petit-déjeuner, déjeuner, goûter et dîner, qu’est-ce que je bois en quelle quantité, est-ce que je grignote entre les repas, ai-je des intolérances alimentaires, comment est ma langue, est-ce que j’utilise beaucoup le téléphone portable ou l’ordinateur, est-ce que je pratique une activité physique, combien de fois par semaine, quel mode de cuisson j’utilise. C’est quasiment une anamnèse !

En fonction de mes réponses, il me propose un réglage alimentaire30 que je débuterai 2 semaines avant la cure.

Plus de petit déjeuner. Un déjeuner et un dîner composés de crudités variées, de légumes cuits, d’un féculent ou d’un gâteau et j’ai le droit de conserver un peu de chocolat ! Pour le gouter je prends un ou plusieurs fruits aqueux. Plus aucun produit laitier sauf le beurre (en petite quantité).

Eric m’explique que les produits laitiers favorisent l’intoxination du corps et contribue à l’accélération de la destruction des os, les produits laitiers sont également responsables d’une mauvaise santé de la peau en intoxiquant les émonctoires. Une fois par semaine il m’encourage à boire un bouillon clair ou rien du tout et rester ainsi jusqu’au lendemain midi (cela ressemble à

30 Voir annexe 2 réglages alimentaires préparation au jeûne

23

un début de jeûne). Tout est fait pour aider notre corps dans le passage à l’arrêt total de l’alimentation. Je prendrai également sur ses conseils des omégas 3 (Neuromer) et une cure de phytothérapie SND bardane-ortie-pissenlit pour faciliter le travail du foie qui sera très sollicité durant la semaine de jeûne.

Outre ce réglage, il me recommande de respirer profondément plusieurs fois avant le début du repas qui sera pris dans le calme, je devrai me concentrer sur la nourriture et mâcher longuement chaque bouchée.

A ce rythme j’aurai déjà perdu 3 kilos avant même de commencer le jeûne ! Me priver de petit-déjeuner fut très dur pour moi et les premiers jours je préparais mon déjeuner dès 11h00 tellement j’avais faim, puis on s’habitue, l’estomac se rétrécit et la respiration aide beaucoup.

2.2MA CURE DE JEÛNE

En ce début de printemps le lieu de villégiature est très calme, les vacances scolaires n’ayant pas encore débuté, le groupe de jeûneurs sera quasiment seul à occuper les bungalows du domaine ; Je me dis que c’est une chance car je ne sentirai pas la nourriture aux heures des repas et peut-être que je n’y penserai pas…

2.2.1 LA CHRYSALIDE

En toute première heure, nous sommes conviés à nous réunir dans le centre de bien-être la Chrysalide31qui sera notre point de ralliement durant toute la semaine. C’est un véritable havre de paix composé d’un spa avec sauna, hammam, piscine d’eau froide, jacuzzi, salons de massage, tout ce qu’il faut pour se faire dorloter durant la cure. La chrysalide est tenue par le Docteur Dominique Bourdin, sa femme Sylvie et leur fille Nathalie. Le médecin propose un grand choix de soins : hydrothérapie du colon, chromothérapie, bol d’air Jacquier, équilibrage électromagnétique sur fauteuil relaxant avec champs magnétiques pulsés, réflexologie plantaire, enveloppement d’argile rouge et totum d’olive, rebirthing32au forfait ou à la carte….

31 http://www.lachrysalide.com/

32 Technique respiratoire dynamique qui favorise le bien-être physiologique et psychique

24

2.2.2 ERIC GANDON33

La réunion de ce début d’après-midi nous permet de nous présenter, nous serons 15 participants plus 2 superviseurs, Eric Gandon et Isabelle Hercelin.

Eric n’a pas toujours été l’homme qu’il est aujourd’hui, rayonnant et en pleine forme. Nous apprenons qu’à 39 ans il était en surpoids, insomniaque, allergique, sa vue baissait, il faisait du cholestérol, il avait des migraines, des relations conflictuelles. Il a alors décidé d’effectuer un jeûne de 23 jours lui permettant de retrouver la santé et il comprend après un stage de développement personnel qu’il veut aider les autres à s’auto-guérir par le jeûne.

Pendant 20 ans, Eric Gandon a dirigé des entreprises de 400 à 3000 salariés, il dirigea notamment la société des Vins Nicolas en Grande Bretagne où il réussit à multiplier le CA par 5 en quelques années. Sa riche expérience du management alliée à une formation en naturopathie au CENA (école de Naturopathie Robert Masson) lui permet maintenant de prendre en charge des groupes de jeûneurs pour des cures de 1 ou 2 semaines dans différents endroits de France34.

Depuis 2011, l’année de sa reconversion, il a déjà fait jeûner 500 personnes. Aujourd’hui il s’occupe de 25 personnes par mois. Pour lui le jeûne est une thérapie d’avenir car 2 maladies sur 3 font suite à des prises de médicaments, me dit-il.

Pendant cette cure, Eric sera accompagné d’Isabelle Hercelin psycho énergéticienne, spécialiste de la nourriture consciente et des compulsions alimentaires.

2.2.3 ISABELLE HERCELIN

Lors d’un atelier de méditation, nous apprendrons avec Isabelle Hercelin35, ce qu’est la nourriture pranique. Elle-même en vit. Depuis plusieurs années, ses seuls apports alimentaires sont des algues et des amandes grillées, une fois de temps en temps quand son corps le réclame. Elle est belle et bien portante, elle fait du sport et travaille à plein temps, l’énergie de l’amour est son seul aliment.

Elle précise que son mode de vie ne peut être suivi par tout le monde. Ses conseils doivent nous aider à nous nourrir autrement.

C’est Isabelle qui nous accompagnera le matin pour la marche en silence, son aide sera précieuse et aujourd’hui, ses paroles sont devenues mes alliées pour avancer quand je suis fatiguée : « Marche, tu peux le faire, ton corps sait où trouver l’énergie qu’il lui faut, n’écoute pas ton mental, c’est lui qui t’empêche d’avancer ». J’ai toujours cru que c’était le contraire !

33Voir annexe

34 http://www.osenvol.fr/

35 http://ressourcedelumiere.com/isabelle

25

2.2.4 LE GROUPE

Nos motivations sont diverses et variées, les résultats après une semaine de jeûne aussi.

*Nicolas est là pour une addiction au tabac et au cannabis, il souhaite se « détoxifier » et gagner en vitalité. Il réussira et les bons conseils d’Eric lui permettront de recadrer ses habitudes alimentaires et d’être plus à l’écoute de son corps.

*Sylvie décide seule d’expérimenter le jeûne envers et contre tous dira-t-elle (son entourage y étant opposé). A la fin de la cure elle est heureuse car elle se sent très en forme  ; elle a perdu les graisses indésirables et disgracieuses qu’elle avait depuis la naissance de ses enfants.

*Jacques est atteint du syndrome des jambes sans repos36, il fait également de l’hypertension, il se dit satisfait de sa cure, peut être ressent-il moins de douleur.

36 Le syndrome des jambes sans repos est appelé également impatience dans les jambes comme son nom l’indique la personne atteinte de ce trouble neurologique éprouve des picotements, des fourmillements et des sensations de brulures dans les jambes surtout lorsqu’elles sont au repos.

26

Laurène 17 ans étudiante -5 kg

Eric 49 ans naturopathe

Christine 48 ans horticultrice

-4.5 kg

Yvonne 55 ans crêpière -6kg

Marie 64 ans psychothérapeute – 7kg

Martine 62 ansRetraitée -4 kg

Isabelle 48 ans psycho énergéticienne

Nicolas 26 ans -7kg vendeur alimentation bio /bac +5 marketing

Monique 62 ans infirmière à la retraite -6kg

Sylvie 59 ans kinésithérapeute – 5 kg

Eliane 61 ans couturière à la retraite – 6 kg

Guy 65 ans crêpier – 4kg

Chantal 64 ans responsable commerciale – 4 kg

Jacques 78 ans retraité – 4kg

Fabienne 44 ans formation naturopathe – 3kg5

Maude

Anne-Marie

Psychologue

*Marie avait besoin d’un moment de « recentrage » et de ressourcement. Elle m’explique :

« J’ai, à force de réactions émotionnelles, adopté des comportements déviants vis-à-vis de la nutrition, n’écoutant plus mes réels besoins, j’ai beaucoup grignoté et très mal mangé, sachant pourtant que je faisais mal à mon corps puisque depuis dix ans il s’est manifesté par un empâtement de plus de quinze kilos inutiles ! S’en est suivi d’autres manifestations : douleurs articulaires, psoriasis, zona, rhumatismes inflammatoires hyper douloureux, hypertension, mais je résistais, je tenais bon ! Puis le jeûne m’est apparu comme une évidence, mes recherches sur ses bienfaits m’ont convaincue. J’étais enfin prête! »

A la suite de la cure elle dit avoir obtenu tout ce qu’elle voulait et même au-delà car l’expérience est riche aussi bien au niveau psychique qu’au niveau physique.

*Martine en est à son 3ème jeûne. Elle s’est guérie d’une fibromyalgie, d’hypertension et d’une dépression durant les deux jeûnes précédents. Elle dit venir aujourd’hui pour lâcher prise. Après ce jeûne elle m’explique avoir trouvé la sérénité et des réponses sur sa raison d’être. En s’appuyant sur son vécu, elle prépare actuellement un projet pour la santé de l’autre.

* Guy a eu une première expérience du jeûne il y a 30 ans, c’est très ancien, donc pour lui celui-ci a un goût de jamais vu. Il est venu avec sa femme Yvonne et sa sœur Chantal, deux personnes qui lui rendront la cure facile démontrant ainsi l’importance du psychologique dans tout ce que nous entreprenons, me dira-t-il.

* Yvonne en est à sa 2èmecure, cette fois elle voulait « partager ce qui l’habite au plus profond d’elle ». Elle semble heureuse du résultat : « ce jeûne a amené plus d’harmonie dans notre vie de couple ». Ses problèmes d’articulations ont disparu, seul son mal de genou persiste. Elle vante les mérites du jeûne autour d’elle et explique qu’il faudrait en faire un par an pour la santé du corps et de l’esprit !

* Chantal a d’abord douté : «  Charlatanisme, sectarisme, truc à la mode ». Elle veut se faire sa propre opinion. Elle vient avant tout pour se retrouver avec elle-même. Elle dit avoir reçu beaucoup plus que ce qu’elle pouvait attendre et précisera que les intervenants et le groupe y sont pour beaucoup.37

* Monique vient pour éliminer quelques kilos superflus, elle n’a pas envie de faire un régime plus durà tenir qu’un arrêt total de l’alimentation. Elle laisse 6 kilos durant la semaine et en reprendra 2 par la suite, mais son comportement alimentaire a évolué, plus de petit déjeuner et plus de grignotage. Elle n’a pas dit son dernier mot et aimerait refaire une cure. Elle me confira qu’elle a le sentiment d’avoir « repris le  pouvoir ».

* Eliane réalise son 2èmejeûne. Cette fois ses attentes sont plus spirituelles, elle veut s’isoler de tous ses soucis, faire le vide et ne penser qu’à elle pour trouver le but de sa vie, à défaut de l’avoir trouvé, elle repart avec la conscience de très mal se nourrir depuis de nombreuses années, mais le mieux-être de l’esprit ne passe-t-il pas par le mieux-être du corps ?

* Christine est là pour accompagner sa fille Laurène. Comme elle s’investit pleinement dans cette aventure, elle en tire un réel bénéfice, elle gagne en assurance, elle se sent plus sereine, elle

37 Chantal me proposera gentiment une relecture et une correction de ce mémoire

27

éloigne d’elle ce qui est négatif et essaie de vivre l’instant présent, enfin elle apprendra énormément de choses sur l’alimentation.

* Laurène vient pour guérir des effets secondaires de deux vaccins, le dtpolio et le méningitec qu’elle a eu il y a 18 mois, depuis elle est très fatiguée, elle a des problèmes neuromusculaires qui l’empêche de vivre normalement, elle marche de très courtes distances ; ayant de grandes difficultés de concentration elle a dû interrompre sa scolarité. C’est son 2èmejeûne seulement 2 mois après le 1er .A la fin du 1er jeûne, son état s’était amélioré de 25%. Elle regrette de ne pas avoir attendu un peu. 1 mois après la fin de la 2èmecure, elle se sent plus dynamique qu’avant.

* Moi, Fabienne, je viens avec une soif d’apprendre et je repars rassasiée !

2.2.5 PLANNING DU SÉJOUR

Les présentations étant faites, Eric nous remet le planning de notre jeûne thérapeutique38.

Avant la cure j’avais lu « Jeûner pour sa santé » de Nicole Boudreau. Cette biologiste canadienne prône la cure de jeûne dans un repos total, le corps et l’esprit ne faisant rien.

Pour nous ce sera différent ; de 8h30 à 22h00 il nous sera proposé de nombreux ateliers pour occuper notre mental et ne pas penser à manger, même si notre ventre le réclame à heure fixe durant les 3 premiers jours…

08h30La journée commence avec une heure d’exercice physique. Même très fatigué au réveil, le corps se met en forme pour la journée. Au début il faut se faire violence pour se lever mais cela passe assez vite et ensuite on se sent bien.

09h30Chaque jour, comme un rituel, nous passons tous sur la balance et nous prenons tous notre tension ainsi que nos pulsations les résultats sont portés sur un tableau39 où l’on inscrit également notre vitalité, notre qualité de sommeil, la couleur de notre langue, de nos urines, la qualité de notre peau et de nos ongles. Pendant une heure, à tour de rôle, nous parlons de notre ressenti ; ce moment est important, il permet d’échanger avec les autres, c’est un soutien moral. La mise en route le matin étant toujours un peu plus difficile, l’heure de ce rendez-vous est parfaite. Eric en profite pour nous donner un conseil, un comprimé pour un mal de dos ou de ventre, il nous rassure sur notre état, son expérience est réconfortante.

10h30Ce rendez-vous est suivi d’un temps libre afin d’appliquer ses bons conseils.

12h00 A l’heure du déjeuner nous prenons notre repas avec Isabelle. Une séance de méditation nous permet de nous intérioriser et nous relier à l’énergie du noyau terrestre en lien avec toutes les autres énergies, faisant partie d’un tout, nous pouvons ainsi nous alimenter de l’énergie d’un fruit ou de tous autres aliments qui nous fait envie sur le moment sans pour autant le toucher car seul son énergie doit nous nourrir.

38 Voir annexe

39 Voir annexe

28

Isabelle nous explique que, selon elle, nous sommes comme des vagues faisant partie d’un océan, la vague étant uneelle ne peut exister sans l’océan et l’océan est forcément composé de vagues, liées les unes aux autres. Notre vie est un peu comme une vague qui arrive et qui part. J’aime assez cette métaphore qui me fait penser à la physique quantique.

13h00Suite à ce bon repas, Eric nous donne un cours d’alimentation, comment bien se nourrir, association à ne pas faire, quid sur le gluten ou les produits laitiers chacun prend ce qui l’intéresse, moi j’assiste avec grand plaisir à une révision de mon cours sur la nutrition !

L’avant dernier jour, ce moment sera consacré à la reprise alimentaire, j’y reviendrai plus tard.

14h00Temps libre pour nous reposer ou profiter des massages et du spa du centre de bien-être.

Pour ma part, j’ai essayé l’hydrothérapie du colon, méthode efficace pour se laver les intestins. Durant le jeûne, on nous explique qu’il est important que l’intestin soit vide car les matières fécales, parfois présentes depuis longtemps, fermentent et génèrent des toxines qui se libèrent dans le sang et la lymphe par la paroi intestinale empoisonnant notre corps. Cela provoque des désagréments au niveau digestif entre autre. Pendant le jeûne, l’estomac étant vide, il faut en profiter pour vider l’intestin.

La séance est menée par le Docteur Dominique Bourdin. Il est également spécialiste en chromothérapie ; j’ai le privilège d’avoir les deux en même temps : « cela va te détendre » me dit-il. Heureusement, j’en ai besoin !

Voici la technique de l’irrigation colonique40 :

La personne est allongée sur une table d'examen. On utilise une canule qui est reliée à deux tuyaux, l'un, très fin, pour l'arrivée de l'eau dans

l'intestin; l'autre, plus gros, pour l'évacuation des matières. Le thérapeute commande deux vannes, une sur chaque tuyau. Il fait rentrer de l'eau à faible pression et bas débit dans l'intestin, en l'empêchant de sortir. Lorsque la personne ressent l'envie d'évacuer, il ouvre la vanne d'évacuation. Celle-ci se fait

dans le tuyau prévu à cet effet. Pendant l'évacuation, le thérapeute masse le ventre en allant de la fosse iliaque droite, près

de l'appendice vers la fosse iliaque gauche, près du rectum, en remontant par la droite, en suivant le colon transverse, puis en redescendant vers la gauche.

Quand plus rien ne sort, on referme la vanne d'évacuation et on remplit à nouveau l'intestin. L'opération est recommencée autant de fois qu'il sort encore des matières.

Ma séance dure 20 minutes, de longues minutes où je sens que je me remplis mais rien ne part !!! Je me dis que je vais éclater, je stresse, j’angoisse, je n’entends plus Dominique qui fait ce qu’il peut pour me détendre, je pense que je ne voulais rien lâcher… au propre comme au figuré.

Techniquement j’ai quand même dû évacuer, cela s’est fait sur les toilettes durant environ 10 minutes - en continu…

Après cette séance je me suis sentie vidée ou rincée ! Je souris aujourd’hui mais sur le moment j’ai trouvé cela un peu violent comme si quelque chose de moi s’en allait sans que je ne puisse rien maitriser. Bref j’ai dû lâcher prise ce jour-là.

40 Notes prises sur le site de la chrysalide concernant l’hydrothérapie du colon

29

Après réflexion, je me dis que c’était très bien et que j’y retournerai car je n’ai pas fait les autres séances pourtant recommandées par le médecin.

Eric nous propose la douche rectale ou le lavement intestinal41, beaucoup plus soft, j’attendrai quelques jours avant d’essayer. La méthode est bien mais semble moins efficace pour moi, je vais aussi avaler un litre de chlorure de sodium en un temps record afin d’éliminer ce qui reste à éliminer et mettre de mon côté toutes les chances de mener à bien ma cure.

17h00 Nous retrouvons Isabelle ou Eric pour des ateliers de développement personnel.

Je considère ce moment comme la cerise sur le gâteau. En ce qui me concerne, je m’attache depuis quelques années à mieux me connaître afin de comprendre pourquoi je suis là et évoluer vers mon chemin de vie. Durant ces ateliers, différents outils sont mis à notre disposition pour répondre à ces attentes, en l’espace d’une semaine j’ai fait un bon de plusieurs années sur la connaissance de mon être. Je suis infiniment reconnaissante envers Eric et Isabelle pour leur précieuse aide.

Nous avons même le droit à une canalisation de groupe l’avant dernier jour organisée par Hervé Roirand42, médium, chacun adroit à son conseil qui vient de l’au-delà, mettant pour ma part un point final à ce que j’avais découvert précédemment.

19h30 Un temps libre nous permet de retourner au bungalow pour se poser et laisser décanter toutes ces informations avant la projection du film prévu une heure après.

20h30 Eric nous proposera tous les soirs un film ou documentaire dont les sujets sont en lien avec notre cure.

2.2.6 MES IMPRESSIONS

Mardi 1er avril (ce n’est pas un poisson !), mon ventre est vide depuis la veille au soir, tout se passe bien pour le moment. Je prépare ma valise pour une semaine de repos dans un lieu magnifique le domaine du pré situé en pleine campagne vendéenne. Il parait que je risque d’avoir froid, alors je force sur les

41 Voir annexe

42http://www.alexandrelucas.fr/contactez-moi/adresses-utiles.html Hervé Roirand n’a pas de site mais sa communication est faite par Alexandre Lucas conseillé en développement personnel.

30

pulls et chaussettes chaudes, je n’oublie pas ma bouillotte qui me suivra durant toute la semaine nuit et jour. En la posant sur le foie la chaleur aide l’organe à bien fonctionner. L’eau chaude osmosée et dynamisée mise à notre disposition facilitera également le travail du foie. Le seul bémol c’est qu’au bout de deux jours je n’arrive plus du tout à avaler de l’eau chaude, je suis écœurée et poursuis ma cure à l’eau froide, pas grave.

Au premier matin le réveil est difficile car je me sens faible, je n’ai rien mangé depuis 36 heures et on nous propose une randonnée d’une heure… A ma grande surprise l’énergie revient peu à peu en marchant. C’est une marche en silence, ma conscience est pleinement présente à chaque pas, je ressens chaque mouvement de mon corps, j’entends ma respiration, j’écoute les bruits de la forêt, je regarde ce qui m’entoure, j’essaie de ne porter aucun jugement car ce serait le mental qui reprendrait le dessus, pour une heure il doit se taire. Pas toujours facile mais j’y arrive un peu plus longtemps chaque jour, n’importe quand, en fait lorsque j’y pense.

C’est exactement ce que l’on fait en yoga, notre attention est portée sur l’effet provoqué par les postures sur le corps, les sensations que l’on éprouve tout en écoutant notre respiration. On pourrait croire que cela ne sert à rien, bien au contraire dans cet état de conscience on se sent en paix, comme si rien ne peut nous atteindre, la vie continue et on lâche prise sur nos problèmes, nos idées qui envahissent notre esprit à tout moment. Nous sommes, pour quelques instants liés à notre âme.

Pendant ces instants plus ou moins longs le mental ne réclame pas à manger et ça c’est déjà énorme, car nous sommes mercredi matin et j’ai encore faim, j’allume la télévision et cherche des émissions de cuisine. « Je vais bien trouver quelque chose à me mettre sous la dent quand même, il y a tellement d’émission de ce genre… ». Il m’arrive aussi d’appeler ma famille, je leur demande de me raconter en détail ce qu’ils ont mangé ! Et oui j’en suis là dans les premiers jours de mon jeûne, heureusement cela ne dure pas.

En effet vendredi matin, après avoir été très fatiguée, nauséeuse, et affamée, mon mental me laisse enfin tranquille, je me sens mieux. Est-ce la fameuse crise d’acidose qui se termine ?

Je dors peu et mes nuits sont agitées car je rêve beaucoup. Marie me confie un livre « L’interprétation des rêves » de Sigmund Freud Edition La bibliothèque du XXe siècle. J’y découvre des significations, cela me donne des clés, j’avance.

Les jours passent, je ne compte plus les heures mais les jours qui me séparent de mon dernier repas et je me félicite.

Je profite chaque jour du cadre reposant, du spa, des ateliers enrichissants, de la compagnie du groupe, je me sens proche de ces gens qui ont fait le même choix que moi et qui vivent la même chose que moi ; c’est exaltant, je sais que de retour chez moi je devrais expliquer pourquoi je n’ai pas mangé pendant une semaine, certains comprendront, d’autres jugeront.

La fin approche mais la faim non, juste l’envie de retrouver ma famille et de leur préparer un bon repas pour s’installer autour de la table et discuter de ce que j’ai vécu durant cette semaine un peu à part.

2.2.7 RETOUR À L’ALIMENTATION

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Le dernier jour est arrivé, une certaine effervescence règne au sein du groupe, certains décident de poursuivre l’aventure chez eux, les autres peuvent déguster un jus de légumes (ortie, pomme de terre) préparé par Eric… je suis de ceux-là…

C’est le premier aliment que je vais prendre depuis une semaine, je veux qu’il soit savoureux, j’y ajoute du gomasio43et du lait de coco, je bois trois gorgées et je suis remplie !

Eric nous donne un cours sur la réalimentation44 après le jeûne, c’est aussi important que le pré-jeûne ou le jeûne en lui-même. Comptons 2 à 3 jours pour la réalimentation (la moitié de la durée du jeûne). Avant tout des légumes crus sous forme de jus pour les vitamines et oligo-éléments puis des bouillons de légumes, le deuxième jour on peut ajouter des féculents, les protéines n’arriveront que le 3ème jour, à partir du 4ème jour, on reprend une alimentation normale.

Après le jeûne j’ai conservé le réglage alimentaire proposé en pré-jeûne en y ajoutant les petits déjeuners (deux tartines beurrées et du thé). Au final, j’ai laissé 6 kilos et repris 3. Aujourd’hui mon poids est stable, je jeûne une journée par mois et l’attente du repas est beaucoup plus supportable qu’avant, je peux même l’oublier. J’arrive à différencier mes pulsions alimentaires de ma faim, je ne les maîtrise pas pour autant mais je suis observatrice de mon comportement et grâce au livre de Christiane Beerlandt « La symbolique des aliments » édition Altina, j’apprends énormément sur moi-même en comprenant la symbolique et le message de mes aliments préférés. En effet selon l’auteur chaque aliment à une signification.

J’ai mis plus d’une semaine avant de regarder à nouveau la télévision, à écouter la radio ou la musique, et je vais fuir les grandes surfaces et le monde pendant un certain temps. La qualité de mon sommeil est excellente et je rêve toujours autant. Aujourd’hui je me sens plus proche de la nature, dès que j’y pense je suis dans l’instant présent et je remercie l’univers le plus souvent possible

CONCLUSIONDepuis toujours, l’humanité a jeûné pour différentes raisons. Qu’il soit thérapeutique ou religieux, le jeûne purifie. Nos sociétés modernes ont oublié ce mode de soin considéré aujourd’hui comme une thérapie marginale, elle interpelle cependant certain scientifique n’hésitant pas à investir des programmes de recherche pour démontrer l’efficacité du jeûne, sont-ils visionnaires ? Ils n’inventent rien mais démontrent, grâce à des techniques récentes, un savoir ancestral.

43 Mélange de sésame grillé et sel marin broyé

44Voirannexe

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Bibliographies / filmographie

« Le Jeûne une nouvelle thérapie ? » Thierry de Lestrade édition La découverte

« Le Jeûne une nouvelle thérapie ? » documentaire réalisé par Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade diffusé sur Arte en septembre 2013

« Le Jeûne » Gisbert Böling édition La Plage

« Jeûner pour sa santé » Nicole Boudreau édition Ambre

« Le Jeûne approche médicale et scientifique » Docteur Michel Duverney-Guichard édition Nature Santé

« L’appellation jeûne thérapeutique est-elle fondée ou usurpée » Lemar Jérôme thèse de doctorat en médecine

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« La symbolique des aliments » Christiane Beerlandt édition Altina

Annexes :

1- Analyse de sang2- Témoignages 3- Réglage alimentaire 4- Dépliant Eric Gandon 5- Planning de ma cure 6- Tableau contrôle de ma cure 7- Nettoyage intérieur 8- Reprise alimentaire

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