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1 Compte‐rendu de l’atelier de restitution des résultats du programme RuralStruc Sénégal Dakar, 22 et 23 juin 2010

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Compte‐rendudel’atelierderestitution

desrésultatsduprogrammeRuralStrucSénégal

Dakar,22et23juin2010

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Sommaire

Sommaire................................................................................................................................................ 2

1. Objectifsetorganisationdel’atelier............................................................................................... 3

2. Cérémonied’ouverture .................................................................................................................. 4

3. PrésentationdesrésultatsgénérauxduprogrammeRuralStruc.................................................... 5

4. PrésentationdesrésultatsduprogrammeRuralStrucSénégal ...................................................... 6

a) Présentationdelaméthodologie ............................................................................................... 6

b) Présentationdesrésultatsdel’étudeSénégal............................................................................ 6

c) Débatssuiteàlaprésentationdesrésultats............................................................................... 8

5. Groupesdetravailthématiques ..................................................................................................... 9

d) Groupe1:Moderniserl’agricultureetlesexploitationsfamiliales............................................ 9

e) Groupe2:Améliorerl’organisationdesfilièresetl’accèsaumarché ..................................... 10

f) Groupe3:Renforcerl’approcheconcertéeetconsensuelledespolitiquespubliques ........... 11

6. Synthèsedesdébatsayanteulieuaucoursdel’atelier ............................................................... 13

7. Cérémoniedeclôture ................................................................................................................... 14

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1. Objectifsetorganisationdel’atelier

LeProgrammeRuralStruc,quiportesurles«Dimensionsstructurellesdelalibéralisationpourl’agricultureetledéveloppementrural»estuneinitiativeconjointedelaBanqueMondiale,delaCoopérationFrançaise,del’AFDetduFondsInternationalpourleDéveloppementAgricole(FIDA),rejointsparlaDDC.LeprogrammeestgéréparlaBanqueMondiale.Ilreposesurundispositifcomparatifregroupantseptpays–Mexique,Nicaragua,Maroc, Mali, Kenya, Madagascar et Sénégal – correspondant à des stades différents du processus delibéralisationetd’intégrationéconomique.

AuSénégal,leprogrammeaétémisenœuvreparl’ASPRODEB(AssociationSénégalaisepourlaPromotionduDéveloppement à la Base) et l’Initiative Prospective Agricole et Rurale (IPAR), qui en a assuré le portageinstitutionnel.

D’uneduréede4ans(2006‐2009),l’étudeaétéconduiteendeuxphases:

(i) lapremière(2006‐2007)aportésurl’étatdeslieuxdel’agricultureetdumonderural;(ii) la seconde (2008‐2009) a permis la production de données nouvelles par la réalisation d’enquêtes,

avecuneentréeparlesrevenus,auprèsd’environ1000ménages.

La restitution organisée les 22 et 23 juin 2010 à Dakar à l’Hôtel Ngor Diarama avait pour objectif: (i) departageretdemettreendébatlesrésultatsdecetteétude;(ii)deformulerdesrecommandationsutilesauxdécideurspolitiquesetauxacteursdelasociétécivile;et(iii)deproposerdesperspectivesàcetteétude.

Aceteffet,différentescatégoriesd’acteursontétéinvitées:

(i) les représentants de l’Etat (Conseiller du Président de la République, Conseiller du PremierMinistre,Ministredel’agriculture,Ministredel’élevage,Ministredel’économieetdesfinances,MinistreduCommerce,Assembléenationale,Conseiléconomiqueetsocial,Sénat,etc.);

(ii) les sociétés et démembrements de l’Etat (APIX, ANCAR, SCA, SODEFITEX, SAED, SODAGRI,PRODAM,PAPEL,ASEPEX);

(iii) lesorganismesprivés(SUNÉOR,CAIT,NOVASEN,GDS,SOCAS,SISMAR,CSS);(iv) les instituts de recherche et universités (ISRA, ITA, CRES, CREA, ANSD, UNIVERSITÉ DE THIÈS,

UCAD,UGB,EISVM,PPZS,CSE,CREPOS,IFPRI);(v) les organisations de producteurs (CNCR, FONGS, FORCES PAYSANNES, FENAFILS, MSD, U3P,

JAPANDO,UGPM,ASESCAW,AJAC,CCPA,ASPRODEB);(vi) lesorganisationsnongouvernementalesetdelasociétécivile(ENDA‐GRAF,ENDA‐DIAPOL,RADI,

CONGAD,ACTIONAID);(vii) lespartenairesaudéveloppement(BM,AFD,CRDI,AMBASSADEDESUISSE,FIDA,COOPÉRATION

FRANCAISE,AECID,COOPERATIONBELGE,PNUD,USAID,UE,JICA,HUBRURAL,GRET,OXFAM);(viii) etlesmedia(RTS,LESOLEIL,RFM,SUDFM,JOURNALSUDFM,LEQUOTIDIEN,LEMATIN,WALF

TV,WALFRADIO,TV5,RFI,AGRI‐INFOS,AGROPASTEUR).

L’atelieraétéorganiséentroisphasesdistinctes:(i)laprésentationdesrésultatsdel’étude;(ii)destravauxdegroupepour lamiseendébatde ces résultatset lapropositionde recommandations; (iii) la restitutiondestravauxdegroupeenplénière,lasynthèsedesdébatsetlaclôturedel’atelier.

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2. Cérémonied’ouverture

Trois discours ont été prononcés à l’occasion de la cérémonie d’ouverture, présidée par Monsieur NdioboDiène,conseillerduMinistredel’Agriculture.

Danssonmotdebienvenue,MonsieurAhmedBachirDiop,PrésidentduConseil d’Administration de l’IPAR, a tenu à remercier d’abord leGouvernementduSénégalpouravoiracceptédeprendrepartàcettecérémonie. Ensuite, il amanifesté sa reconnaissance à l’endroit desbailleursdefondspourlefinancementdel’étude.IlarenduunvibranthommageàMonsieurJacquesFaye,alitéetnepouvantpasparticiperà l’atelier,pour sa contributionà la réalisationde lapremièrephasedel’étudeetsonrôlemajeurdansleprocessusdecréationdel’IPAR.Enfin,ilasoulignéquel’étudeRuralStrucconstituelefondementdel’IPAR,d’autantplusqu’elleacontribuéàl’établissementd’unesituationderéférence,sousformedediagnosticsurl’étatdeslieuxdusecteuragricoleetrural.Cetteanalysedétailléeaétéunsoclepour ledémarragedesactivitésde l’IPAR:menerdesétudesdequalité,renforcerlescapacitésdesacteursdusecteuragricoleetruraletmettreendébatdesrésultatsdontlaprésenterestitutionconstituelelancement.

Monsieur Moctar Thiam, adjoint au directeur des opérations de laBanque Mondiale, a pour sa part rappelé que le programmeRuralStrucadémarré sous l’initiative conjointedeplusieursbailleurs(BanqueMondiale,Coopérationfrançaise,FIDA,rejointsensuiteparlacoopération suisse dans la seconde phase). Ce programme a pourobjectifs d’apporter des connaissances nouvelles sur la situationdesménages ruraux sénégalais, dans un contexte de libéralisation et demondialisation. Il a souligné le fait que dans chacun des pays, les

étudesontétémenéespardesexpertisesnationales,encollaborationavecdespartenairesinstitutionnels.Ceprogramme rappelle selon lui le rôle essentiel joué par l’agriculture dans le processus de développementéconomiqueet social: satisfactiondes besoins alimentaires, créationde richesses et de sources dedevises,gestion des ressources naturelles et création d’activités pour le plus grand nombre. Au nom de la BanqueMondialeetdesespartenaires,ilatenuàféliciterlacontributiondeséquipessénégalaisesetasouhaitédesdébatsfructueuxpermettantd’apporterunappuiàlaconstructionduSénégaldedemain.

Le représentant de Madame le Ministre de l’Agriculture, Monsieur Ndiobo Diène a d’abord insisté surl’importancedesrésultatsdeRuralStrucpouralimenterlaréflexionetlediagnosticdelasituationdel’agricultureauSénégal.Ilarelevél’actualitédecettequestion,aveclafinalisationencours,auniveauduMinistère,dupland’investissementduSénégal,danslecadreduprocessusEcowap/PDDAA. Les résultatsetdébatsde l’atelier vontpouvoir être ainsi directement valorisés pour répondre auxquestionnements des partenaires et enrichir l’analyse et lespropositionsduSénégal.

Au‐delà de l’étude et de ses résultats, le représentant du Ministre a souligné que son ministère sera trèsattentif aux résultats des travaux des deux jours, avant d’inviter les partenaires techniques et financiers duSénégaletlesorganisationsprofessionnelsagricolesàs’approprierlesrésultats.

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3. PrésentationdesrésultatsgénérauxduprogrammeRuralStruc

Enguised’introductionàlaprésentationdel’équipeduSénégal,MonsieurBrunoLosch,coordinateurprincipalduProgrammeRuralStrucà laBanqueMondialeàWashington,aprésentélesrésultatsduprogrammemenédanslesseptpaysdel’étude:Nicaragua,Mexique,Maroc,Kenya,Madagascar,MalietSénégal.

Leprincipalimpactdecetteétudeaétéderemettreendébatlaproblématiqueduchangementstructureletlelienentre transitiondémographiqueet transitionéconomique,cequin’étaitpasdu toutanticipéaudépart.Celaafaitapparaîtreaussiunevraiespécificitédelasituationafricaine,avecuneéconomiepeudiversifiée,quirepose encore essentiellement sur l’agriculture en termes d’activité et d’emploi, et où la transitiondémographique va se traduire par unemontée en puissance extrêmement rapide de la population active :l’offreentravail(lademanded’emploi)vadoublerdansles15‐20prochainesannées.Celapeutconstitueruneopportunitémajeures’ilexistedesmoteursdecroissance,maiscelapeutaussidevenirunfardeaudifficilementsoutenabledanslecascontraire.

Le deuxième grand enseignement de cette étude porte sur leniveaudepauvretérurale.Dans laplupartdesrégionsétudiées,les revenus ruraux sont extrêmement faibles (moinsde1dollarpar jour par personne). Cette situation sans être spécifique àl’Afrique sub‐saharienne y est plusmarquée.Ce constat imposede prendre la mesure des enjeux : les populations concernéesn’ont pas de capacité d’investissement pour se sortir de lapauvreté et restent bloquées dans des situations de forteinsécurité économique, y compris, souvent, d’insécuritéalimentaire. Seuls des investissements structurants massifs des pouvoirs publics et de la communautéinternationale(danslesinfrastructuresrurales,danslecapitalhumain,etc.)etunepolitiquedesoutiendirectaux exploitations permettront de sortir de cette situation. Dans toutes les régions enquêtées, le principalfacteur de blocage concerne la gestion du risque (économique, alimentaire) : c’est un véritable verrou àl’innovation, àune intégrationplus forteaumarché, àunediversificationagricoleetnonagricole,qu’il fautlever.

Enfin, pour la première fois, l’étude RuralStruc a donnéune imageprécise,dans26régionsdifférentes,aumêmemoment et avec lamêmeméthodologie, de la structuredes activités et des revenus en milieu rural. Jusqu’àprésent,lesétudesportaientplussurlaconsommationetles dépenses, ou alors étaient trop ponctuelles pourpermettre une comparaison à plus grande échelle. Cetteanalyseamontréquel’agriculturecontinued’avoirunrôle

pivot,maisqu’ilexisteaussiunimportantdéveloppementdesactivitésnonagricoles.Leproblème,c’est que cette diversificationn’est pas structurelle, lesménages se « débrouillent » en créant depetitesactivitésdansl’informel.Ils’agitd’unediversificationd’adaptation.

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4. PrésentationdesrésultatsduprogrammeRuralStrucSénégal

a) Présentationdelaméthodologie

Au Sénégal, le programme a été mis en œuvre par l’ASPRODEB(AssociationSénégalaisepour laPromotionduDéveloppementà laBase) et l’Initiative Prospective Agricole et Rurale (IPAR), qui en aassuréleportageinstitutionnel.

CheikhOumarBaaprésentébrièvement laméthodologiequiaétésuivie. Les études ont étémenées dans quatre régions présentantdesperformancescontrastées:

(i) LazoneduDeltaduFleuveSénégal,correspondantaudépartementdeDaganaaété identifiéecommerégion«gagnante»,enraison (i)des investissementspublicsqui luiontétéconsacrés,aménagementshydro‐agricolesenparticulier,et(ii)desonniveaud’intégrationauxmarchés;

(ii) LaHauteetMoyenneCasamance,qui couvre ledépartementdeKolda correspond à la régiondite«perdante»malgrédesconditionsagro‐écologiquesfavorables.Eneffet, lazonedemeurel’unedespluspauvresduSénégal:elleapeubénéficiéd‘investissementspublics,resteenclavéeetpeuconnectéeauxmarchés,etsubiunesituationd’insécurité.

(iii) Deuxsous‐régionsduBassinarachidierontétéchoisiescommerégions«intermédiaires»:lesud‐estBassinarachidier,départementdeNioroduRip (Nioro),et le centre‐nordBassinarachidier,département de Tivaouane (Mekhé). Ces zones ont été fortement touchées par la crise de lafilière arachide et la dégradation des conditions naturelles, qui ont entraîné de profondesmutationsetl’émergenced’unenouvelleéconomierurale.

Les principales filières régionales étudiées sont : le riz, la tomate industrielle, la patate douce, le manioc,l’arachideetlesproduitsanimaux(viandes,lait,vannerie,cuirsetpeaux).

b) Présentationdesrésultatsdel’étudeSénégal

IbrahimaHathieacommencéparprésenterlesenjeuxliésauxdéfisdémographiquesauxquelsdoitfairefaceleSénégal.Onobserveeneffetunegrande inertie structurelle (secteurprimaireendéclin, tissu industrielpeudéveloppé,secteurtertiairehypertrophié),alorsqueleSénégaldoitfairefaceàundéfisociodémographiquemajeur:l’arrivéedeplusde260000jeuneschaqueannéesurlemarchédutravail.Leprocessusd’urbanisationactuel (22% de la population vit à Dakar) n’est pas accompagné par une création d’emplois à hauteur desévolutions démographiques. L’agriculture (qui occupe aujourd’hui 70% des actifs) et lemonde rural aurontdonc un rôle majeur à jouer dans la création d’emplois et la réduction de la pauvreté. La rénovation des

politiques publiques est donc essentielle pour bénéficier desopportunités des marchés agricoles et agro‐alimentaires et faciliterl’insertiondesjeunesruraux.Denombreusesquestionsrestenteneffetà résoudre concernant l’impact de la pression démographique sur lesterroirs agricoles, sur l’aménagement du territoire, les filières les plusporteusesentermesd’emploiàdévelopper, lesdispositifsàmettreenplacepouraccompagner ledéveloppementd’activitésnonagricolesenmilieurural,etc.

PapeNouhineDièyeaensuitecomplété laprésentationdesrésultatsenabordant lesstratégiesdéveloppéesauniveaudesménagesrurauxpourfairefaceàceschangementsstructurels.L’étudeamontréeneffetletrèsfaibleniveaudesrevenusdesménagesdanslaplupartdesrégions(moinsde1dollarparjourparpersonne)et

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lamanièredontilssesontadaptésparladiversificationdeleursactivités.DansleBassinArachidier,lesrevenussont ainsi aujourd’huimajoritairement issusdes activitésnonagricoles. L’étudeaégalementmontréque cesont lesdotationsenactifsproductifs(matériel,foncier,cheptel,maind‘œuvre)et lesactivitésnonagricolesquisont lesprincipauxfacteursdedifférenciationdesménages.Laconnexiondeszonesruralesauxmarchésurbains est également déterminante dans le développement d’une nouvelle économie rurale centrée sur lapluriactivité.Celanousconduitànousinterrogersurlesmoyenslesplusefficacespourréduiredurablementlapauvreté et sur la place quedoit y jouer l’agriculture. Comment permettre auxménages demieux vivre deleursactivitésagricoles?Commentaccompagnerlesprocessusdechangementsstructurelspourlesménagesquisesontengagésdansdesactivitéshorsdel’agriculture?

Laprésentationdesrésultatsaégalementportésur larestructurationencoursdesfilièresetl’accèsdesménagesrurauxauxmarchés.Avecla libéralisation commerciale, les principaux produits d’exportationssont passés de systèmes parapublics à un marché dominé par desoligopoles privés. Le cas de l’arachide illustre bien ce passage d’unesociétéd’Etat(laSONACOS)àl’émergenced’industrielsprivés,avecunpuissantmarchéparallèle.Danslecasdurizirrigué,ledésengagementde l’Etat, suite à la crise du crédit et à la dévaluation, a mis fin aumonopole de l’Etat et aux prix administrés. Cela a eu pour conséquence un fort développement desorganisations de producteurs, l’émergence d’une nouvelle catégorie d’entrepreneurs et le développementd’activités à l’aval et à l’amont (transformation du riz, commercialisation, services agricoles, fournituresd’intrants,etc.).Pour lesproduitshorticoleset lemanioc, leurpercéeest liéeauxnouvelles tendancesde lademandealimentaire,avecunmarchéporteuràl’exportpourlesproduitshorticolesetunedemandeurbainecroissantepourlemanioc.

Ces différents cas illustrent bien la diversité des mécanismesd’intégration au marché, avec d’une part des arrangementsinstitutionnels formels (contractualisationavec l’agrobusinessdans lafilière tomate et pour les produits horticoles destinés à l’export), etd’autre part des accords informels avec les intermédiairestraditionnelspourlescéréalesetlemanioc.CetteanalysemontrequelarestructurationdesmarchésauSénégaln’enestqu’àsesdébutsetque les processus d’intégration restent limités à quelques segments

demarchéouàdesproduitstrèsspécifiques.Cesprocessusd’intégrationjouentpourtantunrôlefondamentaldans ladifférenciationdesménages,en fonctionde leurdotationenressourcesetactifsproductifs.Danscecontexte,quellepeutêtrelaplacedel’agriculturefamilialedanslespolitiquespubliques?Est‐cequelaLOASPabienprisencomptecesdimensions?Commentaméliorerlarépartitiondelavaleurajoutéedanslesfilières?Commentaccroîtrelesinvestissementspublicsetprivésdansl’agriculture?

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c) Débatssuiteàlaprésentationdesrésultats

Cetteétudeasoulevédenombreusesquestions,etfournitdesélémentspermettantd’alimenterlaréflexionetledébatsur:

(i) lareprésentativitédeszonesétudiéesetdel’échantillondeménagesenquêtés;(ii) la corrélation entre le niveau d’éducation et les

revenusdesménages;(iii) ladurabilitédessystèmesdeproduction;(iv) la rente de situation de certaines régions, où les

investissementspublicsontététrèsimportants;(v) la question centrale de lamaîtrise de l’eau et de la

sécurisationfoncièredesexploitations;(vi) les types d’agriculteurs et les stratégies à appuyer

prioritairement;(vii) lemanquedepolitiqueagricoleetdevisionentermesdechoixdemodèlesdedéveloppementet

desociété;(viii) lanécessaired’unemeilleureconcertationaveclesacteursdansl’élaborationdecespolitiques;(ix) le besoin d’investissements structurants pour entraîner le développement d’activités enmilieu

rural;(x) la nécessité de réfléchir au niveau des filières et de développer des unités agro‐alimentaires

dynamiquesquis’appuientsurlaproductionnationale;(xi) la placequi doit être donnée à l’industrialisationdupays et à l’encouragementde l’innovation

chezlesjeunes.

IbrahimaHathie,PapeNouhineDièyeetCheikhOumarBaont tentéd’apporterdes réponsesauxquestionssoulevées.Ilsontnotammentinsistésurlespointssuivants:

(i) l’étude n’a pas pu prendre en compte toute ladiversitéde l’agricultureauSénégaletn’aportéquesur 3 des 7 zones agro‐écologiques du pays. Lesrésultats ne sont donc pas extrapolables au niveaunational, mais reflètent une diversité de réalitésmontrantque lesdotations factoriellesdesménagessontdéterminantesdansleurniveauderevenus;

(ii) l’étudeneditpasquel’agricultureestlaseulevoiedesortiepour faire faceaudéfide l’emploides jeunes,maisqu’elleenconstitueunecomposanteessentielle,àcôtédesactivitésnonagricolesenmilieurural. Il fauttrouver lesmoyensdecréerdesopportunitésenmilieururalpourqueles jeunesyrestent;

(iii) ilestnécessairedes’interrogersur lemodèled’agriculturequ’onsouhaite:peut‐ondévelopperl’agriculturesanslesagriculteurs?Partoutdanslemonde,l’agriculturefamilialeaétéàlabasedudéveloppementéconomique.Siondonnelesmêmeschances(dotationenactifsproductifs)auxexploitationsfamilialesqu’auxentrepreneursprivés,neva‐t‐onpasatteindrelesmêmesniveauxdeproductivité?Cettequestionnedoitpasêtrelaisséeuniquementauxpouvoirspublicscarilyalàunvraichoixdesociétéàopérer.

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5. Groupesdetravailthématiques

Ladeuxièmephasedel’atelieraétéorganiséeengroupesdetravailafindepouvoirapprofondirlesdifférentesproblématiquesabordéesdansl’étude.Troisthématiquesprincipalesontdoncétédéfinies:

(i) Moderniserl’agricultureetlesexploitationsfamiliales(ii) Améliorerlesfilièresetl’accèsaumarché(iii) Renforcerl’approcheconcertéeetconsensuelledespolitiquespubliques

Cestravauxdegroupeontétéappuyésparlamiseàdispositiondesparticipantsdefichesdesynthèse(policybriefs)résumant lesprincipauxrésultatsduprogramme:quatrefichesdesynthèsethématiquesetuneficheprovisoireportantsurlesrecommandationsàdiscuterengroupe.

Lestravauxontétérestituésetdébattusenséanceplénière.

d) Groupe1:Moderniserl’agricultureetlesexploitationsfamiliales

Composition du groupe: Mour GUEYE (ANCAR), Ndiobo DIENE (CT/MA), Abba Lèye SALL (DIREL), DaoudaDIAGNE(FONGS),MoussaDRAME(CSE),NdiéméMBENGUE(ForcesPaysannes),MorSYLLA(UN3P),AtoumaneSYLLA(ANSD),CheikhOumarBA(IPAR),WaoundéDIOP(UCAD),IbaMarFAYE(IPAR),MoustaphaSYLLA(MSD),OumarSAKHO(CNDR),MouhamadouDIENG(UN3P).

Legroupe1atravailléselonuneméthodologieconsistantàdéfinircequ’estuneexploitationfamilialeetcequ’onentendparmodernisation,ens’appuyantprincipalementsurlaLOASP.Ilaensuitefaitlelienentreles6questionsposéesdansladernièrePolicyBriefententantd’yapporterdesréponsescohérentes.

Q1:Qu’est‐cequ’uneexploitationfamiliale?

Selon la LOASP, l’exploitationagricole familiale estuneunitédeproductionagricoleorganisée surunebasefamiliale, au seinde laquelle les rapportsentrepersonnes sontdéfinis librementetne sontpas régispar lecode du travail. Elle est définie comme une unité disposant de facteurs de production (terre, bâtiments,cheptel,matériels,maind’œuvre,etc.)quisontutilisésparunexploitantexerçantunmétierdel’agriculture.

Q2:Qu’est‐cequelamodernisation?

Lamodernisation de l’agriculture est définie dans la LOASP comme le passage de systèmes extensifs à dessystèmes intensifiés, diversifiés, durables et respectueux des ressources naturelles. Cela passe par unediversification des productions agricoles, l’augmentation de la productivité et de la compétitivité desexploitations sur une base durable. On peut améliorer le niveau de productivité et des revenus desexploitations en agissant positivement sur un ensemble de facteurs de production: la terre, le travail et lecapital.

Q3:Commentaugmenterleniveaudeproductivité?Quelchoixpouraccompagnerleprocessusderevitalisationetdemodernisationdesexploitationsfamiliales?Commentconcilierledéveloppementde l’agriculture familiale avec les autres types d’agriculture (grandes exploitations agricoles etentreprises industrielles? comment appréhender la question foncière? Quels investissementspromouvoir?

Cesdifférentesquestionsnécessitentd’apporterdes réponsescohérentesetarticulées.Celles‐cipassentparl’amélioration combinée des facteurs terre, travail, capital, en conformité avec les réalités des exploitations

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familiales,dotéesdestatutetbénéficiantd’unenvironnementéconomiqueincitatif.Suiteauxéchangesentrelesmembresdugroupelesrecommandationsci‐après.

Principalesrecommandations:

1. Partird’étudesenvued’établiruneconnaissanceplusfinedeladiversitédesexploitationsfamiliales;2. Elaborerunetypologieentenantcomptedesdifférenteszonesagro‐écologiques;3. Faire du foncier la base de la revitalisation des exploitations familiales: évaluer et valoriser les

instruments existants (POAS, charte du domaine irrigué, structure d’aménagement foncier etd’équipementrural,cadastrerural,etc),etfaciliterlacessibilitédelaterre;

4. Conférerunstatutjuridiqueauxexploitations;5. Créeruninvestissementattractifàtraversdesinvestissementsstructurantsdontpourraientbénéficier

l’ensemble des types d’exploitation et les entreprises agricoles (l’approvisionnement, latransformation,lacommercialisation,etc.);

6. Chercherdescomplémentaritésentre lesdifférents typesd’exploitation:exploitation familialepournourrirlafamilleetapprovisionnerlesentreprisesagricoles,exploitationsindustriellespourproduireetmettredirectementsurlemarché,etc.

e) Groupe2:Améliorerl’organisationdesfilièresetl’accèsaumarché

Composition du groupe: Babacar TOURÉ (Enda‐Graf), Babacar SEMBENE (Min. Commerce), Silmang DIOUF(IPAR), SimonGOMIS (AFD), ToubaSECK (Forcespaysannes),AliouneDIA (SCA), PapeNouhineDIÈYE (IPAR),DoudouNDIAYE(CMA/AOC),DieryGAYE(CNCR),ProfesseurDembaSOW(CES).

Le groupe a abordé la problématiquede l’organisationdes filières et de l’accès aumarché en s’attachant àtrouverdesréponsesauxprincipalesquestionsposéesdanslesPolicyBriefs.

Q1:Toutenmaintenant lesnécessaireséquilibres,quellesprioritésrégionalesetsectoriellesdéfinirensebasantsuruneanalyseobjectivedespotentialités,contraintesetopportunités?

Legroupeasoulevé lefaitqu’ilexisteunespécialisationdeszonesdeproductionselonleurspotentialitésetque les filièrespouvaientêtre reliéesàuneouplusieurs zonesagro‐écologiques (ZAE)données: laitetmaïsdansletiersSuddupays(SudEstBassinArachidier+HMCasamance+régiondeTambacounda);rizdanslaValléeetenBasseetMoyenneCasamance;miletarachidedansleBassinArachidier;produitshorticolesdanslazonedesNiayes.

Q2 :Quelles filièresagricoles faut‐il soutenirenprioritéafinde répondreauxbesoinsen termesdeproductionetd’emploi?Quellessontlesprioritésd’actionrégionales?

Lesprioritésdoiventêtredéfiniespourlegroupeparrapportàdeuxfacteursprincipaux:(i)lepoidsdelafilièredans la balance commerciale, et (ii) leur impact dans la lutte contre la pauvreté, la créationd’emplois et lacréationderichesse.Ilaétésoulevéquecesinformationssontrarementdisponiblesauniveaudesfilièresetqu’ilseraitintéressantquelesstatistiquesnationalesprennentégalementencomptecetteentrée.

Lesprincipales filièresà soutenirontété identifiées,mêmesiunehiérarchisationetunepriorisation restentencore à effectuer. Il s’agit des spéculations suivantes : aviculture, riz, maïs, lait, arachide, mil, coton etproduitshorticoles(pommedeterre,oignons,haricotvert).

Q3:Surquellesfilièresetmaillonsdechainesdevaleurs’appuyer?Commentaméliorerlarépartitionde lavaleurauseindesfilièrespour inciter lesexploitationsagricolesfamilialesàmieuxsatisfaire lademandedesmarchésurbainsetruraux?

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Ilaétéproposé:(i)d’adopteruneapprochefilièrepourchaquespéculationetd’intégrerlespetitsproducteursdans leschaînesdevaleur; (ii)derenforcer l’organisationdesproducteursetdynamiser les interprofessions(développement de services, intermédiation); (iii) de développer des synergies entre les exploitationsfamilialesetlesexploitationsindustriellespourfavoriserl’accèsaumarchédesexploitationsfamiliales.

Q4 : La Loi d’orientation agro‐sylvo‐pastorale (LOASP), votée en 2004, ouvre‐t‐elle de réellesperspectives dans l’amélioration de l’accès aux marchés notamment par une plus granderesponsabilitédesexploitationsagricolesfamilialesdanslarégulationdesfilières?

Certaines dispositions de la LOASP ouvrent des perspectives, notamment le chapitre 7, qui porte sur ladiversification,lesfilièresetlarégulationdesmarchés.Ilyacependantencoreunenécessitéderenforcerlespouvoirsdenégociationdesexploitationsagricolesfamiliales.

Principalesrecommandations:

1. Doter les exploitationsenactifs productifs et sécuriser les transactionspourminimiser les risques :foncier,crédit,accordscommerciauxetcontrats,etc.

2. Cibler les politiques suivant les enjeux économiques et sociaux, les potentialités et avantagescomparatifsdesfilières.

f) Groupe3:Renforcerl’approcheconcertéeetconsensuelledespolitiquespubliques

Compositiondugroupe:MamadouKHOUMA(IDEV‐IC),SeynabouTOURELAYE(SE/CNSA),NdiagaCISSE(ITA),IbrahimaHATHIE(IPAR),JuanJoséLAVIN(AECID),AmadouTHIAM (SAED), Yoro Idrissa THIOYE (CNCR),ZakariaSAMBAKHE (ROSA/IFSN),Ahmed BachirDIOP (IPAR),AmelBENKAHLA (IPAR),Marie‐CécileTHIRION(AFD/Paris).

Q 1: Quelle est la place de la petite agriculture familiale vivrière dans les stratégies et politiquesd’accompagnementdusecteuragricoleparl’Etat,lescollectivitéslocalesetlesbailleursdefonds?

Auvudeseffortsde l’Etatendirectionde l’agriculturefamiliale,cetteagricultureoccupeuneplacecentrale,l’enjeu est de la moderniser pour la rendre plus compétitive. Dans un contexte d’économie d’échanges, ilfaudraitcependantplutôtparlerdeculturesalimentairesplutôtqued’agriculturevivrière.

Mêmesi certainsbailleursne fontplusde l’agricultureunepriorité, l’agriculture familiale resteaucœurdesstratégies d’appui des partenaires techniques et financiers, même si leurs approches diffèrent (chaîne devaleur,appuiauxpetitesexploitations,appuiaux filières lesplusporteuses)etontdes impactsdifférentsentermederéductiondelapauvreté.

Auniveaudel’Etat,l’agriculturefamilialeresteaucœurdesdéclarations,maisn’estpasressentiesurleterraincommeunepriorité (promotionde l’agrobusinessetde l’investissementprivé).Lescollectivités localesn’ontpasdecompétencedansledomainedel’agriculture,mêmesiletransfertdelagestiondufoncierleurprocureunrôleprimordialetnécessiteraituneplusforteimplication.

Q2:QuelssontlesobstaclesidentifiésàlamiseenœuvredesorientationsdelaLOASPadoptéeen2004?Celles‐cisont‐ellestoujourspertinentes?

Aujourd’hui,plusde5ansaprès lapromulgationde la LOASPen2004,plusieursdécretsd’applicationn’onttoujourspasétévotés.Plusieursblocages,dedifférentesnatures,peuventêtrenotés:

- institutionnel:divisiondeschantiersendifférentesparties,instabilitéinstitutionnelle;

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- politique:pasdevéritable impulsionde l’Etat, insuffisanteappropriationdespopulations(malgré latraductionen6langues);

- économiqueetfinancier:lefonctionnementdesgroupesdetravailnécessitedesfinancementssurlelong terme (soutien initialdespartenaires techniqueset financierspour l’animationdesgroupesdetravail).

Pourtantlecontenudelaloidemeureencorepleinementd’actualitéetdoitêtreconsolidéparuntravailsurlaréformefoncière.

Q3:Queldoitêtrelerôledespouvoirspublics?Lesprogrammesspéciauxsont‐ilsuneréponseauxdéfis? Comment améliorer les investissements publics et quelles incitations pour accroître lesinvestissementsprivésdansl’agriculturevivrière?

L’Etat doit jouer un rôle de facilitation et d’intermédiation entre les acteurs, son appui financier est aussiprimordial.Lesinvestissementsactuelsdoiventêtrerenforcésmaisleursmodalitésdemiseenœuvredoiventêtrerevus.Lesorganisationsprofessionnellesdoiventégalementêtreassociéesdansleprocessusd’élaborationdespolitiquesdedéveloppement,afinderépondredemanièrepluscibléeàleursbesoins.

Lesprogrammesspéciauxn’ontpaspermisd’atteindretous lesrésultatsattendus, ilsontparfoisétécontre‐productifs(maïs).Ilseraitbondelesévaluerafind’entirerlesenseignementsnécessaires.

Il est nécessaire de développer les investissements immatériels (recherche, formation agricole et rurale,structurationprofessionnelledesproducteurs),lesinvestissementsstructurantsenmilieurural(infrastructuresroutières, unités de transformation) et les investissements permettant d’avoir un effet levier au niveau desexploitations(ex:subventionsurlessemoirspourleverlescontraintesliéesauxdatesdesemis).L’équitéentreleszonesagro‐écologiquesetunmeilleuréquilibragedansl’allocationdesressourcesentreceszonesdoitêtreétudié.

Cesinvestissementspublicspeuventprovenirderessourcesfiscalesprélevéessurlesimportations(prévudanslaLOASP).Pourfavoriserl’investissementprivé, ilestnécessaired’améliorerlaprévisibilitédespolitiques,decréerunenvironnementfavorableauxinvestissementsetderendredisponiblelesinformationsconcernantlarentabilitédesinvestissementsdanslesecteuragricole.

Il est nécessaire aussi de clarifier le statut d’agriculteur, afin que ces investissements aillent bien à leurspremiersdestinataires.

Recommandations:

1. PoursuivrelamiseenœuvredelaLOASPetentameruneréformefoncière;

2. Rendre opérationnels les dispositifs d’évaluation du Ministère et faire une évaluation externe desprogrammesspéciauxpourentirerlesenseignementsnécessaires;

3. Relancermassivementl’appuiàl’agriculture,àtraversdesinvestissementsstructurantsetdesappuisciblés,fixésenconcertationaveclesorganisationsprofessionnellesagricoles.

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6. Synthèsedesdébats

Après la restitutiondesdifférentsgroupesde travailet les réactionsdesparticipants, IbrahimaHathieaprésentéunebrèvesynthèsedesprincipauxpointsétantressortisdesdébats.Ilsonttraitprincipalementauxaspectssuivants:

(i) Lanécessitéderéformesinstitutionnelles.LapoursuitedelamiseenœuvredelaLOASPapparaîten effet primordiale, ainsi que l’élaboration d’une véritable réforme foncière permettant desécuriserlesexploitationsfamiliales.

(ii) Ledéveloppementdesinvestissementsimmatériels.LeseffortsdugouvernementduSénégalsesont beaucoup centrés, ces dernières années, sur des investissements physiques destinés àaugmenter la production (programmes spéciaux, GOANA). Il faut également investir dans desinvestissementsimmatérielstelsquelarecherche,laformationetl’appuiàl’innovation,etc.

(iii) L’évolution vers des approches filières. Les appuis ne doivent pas se limiter à la productionagricolemaisintégreruneapprocheglobaleauniveaudesfilières.Cetteapprochedoitpermettrede: (i) cibler les investissements prioritaires, en concertation avec les professionnels des ditesfilières; (ii) sécuriser les transactions au niveau des filières (crédit, accords commerciaux,contrats); (iii) redynamiser les interprofessions; (iv) améliorer la commercialisation(infrastructures de stockage, PME de transformation) et (v) permettre le développement desynergiesentrelesexploitationsfamilialesetlesexploitationsindustrielles.

Cela nécessite d’opérer des choix qui prennent bien en compte les changements structurels en cours:transition démographique, recomposition de l’économie rurale et levée des facteurs de blocage del’initiativeenmilieurural.Celasetraduitpar:

(i) La promotion des filières agricolesmotrices, qui répondent à une demandedemarché et sontgénératricesd’emploisàl’aval;

(ii) La définition d’options de développement territorial, afin demieux répartir les activités et lesemploispardesinvestissementsstructurants;

(iii) La mise en place d’une politique d’appui aux activités non agricoles pour favoriser ladiversificationdesrevenusdesménages;

(iv) L’élaboration d’instruments permettant de lever les risques qui bloquent l’initiative en milieurural(assurance,contractualisation).

Enconclusion, ilaétérappelélanécessitédegarderenmémoirelestroispiliersdeladurabilité,afindeguidernotreaction:

(i) économique:concentrationdeseffortssurlesfilièreslesplusporteuses;(ii) sociale:recherched’équitéterritoriale;(iii) environnementale:nécessaireviabilitédessystèmesdeproduction.

M.Hathieretraceenfin lesprincipalesperspectivesdevalorisationdestravauxréaliséspendant l’atelier,quisetraduirontnotammentpar:(i)l’enrichissementdesPolicybriefs,(ii)latransmissiondepropositionsaugouvernementduSénégalafindefinalisersonpland’investissementdanslecadreduNEPAD/PDDAA,(iii) l’organisation de nouvelles rencontres de débats et (iv) l’approfondissement de certainesproblématiquessoulevéesdanslecadredenouvellesétudes.

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7. Cérémoniedeclôture

Après la présentationduplan stratégiquede l’IPARpar la secrétaire générale,MadameNdèyeCoumbaFall, la parole a été donnée àDiakalia Sanogo, représentant la directrice régionale duCRDI, empêchée.Celui‐ci a salué l’émergence avec l’IPAR d’une expertise locale forte qui fonde ses analyses sur unerecherchevigoureuse,etfavorisel’accèsàdesrecherchesobjectivespourlamiseenœuvredespolitiqueséconomiquesetsociales.Ilaexprimésasatisfactionconcernantlatrajectoiredel’IPAR,depuissasélectiondanslecadredel’InitiativeThinkTank,parmidescentainesd’institutionscandidates.Lelancementduplanstratégiqueconstitueàceniveauuneétapeimportantequivapermettreàl’IPARd’augmentersavisibilitéetdedévelopperdenouveauxpartenariats.

AhmedBachirDiop,présidentduConseild’Administrationdel’IPAR,aensuitetenuàremercierl’ensembledespartenairesdel’IPAR,etenparticulierleCRDI.Ilaexprimésasatisfactionparrapportaudéroulementdel’atelieretasaluél’intérêtmontréparlespartenaires,dontplusieursontdemandéànoueravecl’IPARdenouvellescollaborations.Ilaenfinrappelélamissionprincipaledel’IPAR:susciterdesdébatsetfournirauxdécideurslesrésultatsdelarecherche,delafaçonlaplusobjectivepossible.

La présidente du comité de pilotage du programme, représentant aussi le groupe des bailleurs,Marie‐CécileThirion,del’AFD/Paris,arappelélecontextedemiseenœuvreduprogramme.L’agriculturen’étaitplus considérée comme prioritaire pour les bailleurs de fonds. La crise alimentaire de 2008 a remisl’agriculture sur l’agenda des décideurs et des bailleurs. Selon elle, les résultats de RuralStruc doiventinterrogertoutes lescatégoriesd’acteurs : (i)Faceauniveaudepauvretéconstaté,est‐il raisonnabledecontinueràpromouvoirdesprogrammesneportantquesurquelquesannéesseulement?(ii)Pourquoilesenjeux démographiques et de la création d’emplois, clairement affirmés dans les discours de politiquegénérale,disparaissent‐ilsdanslesprogrammessectoriels?(iii)lesmodesd’interventiondelacoopérationet des choix qui sont faits par les partenaires techniques et financiersrépondent‐ils aux véritables défiséconomiquesetdémographiquesdumonderural?

BrunoLosch,coordinateurprincipalduprogrammeRuralStrucpour laBanqueMondialeasalué laplaceparticulièrequ’aoccupéeleSénégaldansceprogrammeàplusieurstitres.LeSénégalaeneffetaccueillitroisateliersdurantladuréeduprogramme,dontl’atelierdelancementenavril2006,maisc’estsurtoutlepaysoùlamiseendébatdesrésultatsestàcejourlaplusaboutie.Laplaceetlerôlequ’ajouél’IPARnesontpaspour riendans ces résultatset il a transmis tous sesencouragementsà l’IPARpour relever lesdéfisduSénégaldedemain.

MonsieurNdioboDiène, représentant laMinistre de l’Agriculture a, pour clôturer la cérémonie, tenu àprésenterlesexcusesdeMadameleMinistreretenuepardesobligationsliéesàsafonction.Ilaaffirmélavolonté du Ministère de poursuivre la mise en œuvre de la LOASP, d’initier une réforme foncière, detravailler à une meilleure prise en compte de la gestion du risque au niveau des ménages et deschangementsstructurelsquiaffectentl’économierurale.Ils’estengagéàportercesdifférentesquestionsauprès des institutions chargées d’améliorer le plan d’investissement du Sénégal. Il s’est réjoui quenombre d’entre elles avaient participé aux deux jours de l’atelier et pris pleinement connaissance desrésultats et enjeux soulevés par l’étude. Il a également invité les partenaires techniques et financiers àpoursuivreetrenforcerleuraccompagnementpourl’approfondissementdesnouvellesquestionsmisesendébat par l’étude. Enfin, il a invité l’IPAR à poursuivre son travail de recherchede qualité et à rester àéquidistancede tous lesacteurs,afindecontinuerà jouersonrôled’espacedeconfrontationdes idéesnécessairesàl’élaborationdespolitiquesdedéveloppement.