6
L e surplace de l’Union pour la Méditerranée (upm) n’est certainement pas une bonne nouvelle pour l’avenir du Maghreb, même si nombre d’habitants et d’élites de cette région ne manquent pas d’insister sur le scepticisme que leur inspire ce processus. Sans une intégration économique avec l’Europe, l’Afrique du Nord risque fort de s’enliser et de disparaître des radars des investisseurs étrangers. Que ce rapproche- ment avec l’Europe s’appelle upm ou bien «5+5» ou encore «Barcelone 2», il est à terme nécessaire pour ne pas dire vital. Pour autant, cette nécessité ne saurait éluder la part de responsabilités des pays maghrébins dans les difficul- tés que rencontre leur région pour faire partie des zones émergentes. Pour plusieurs experts, l’urgence n’est pas tant dans un renforcement des relations économiques entre les deux rives de la Méditerranée que dans une meilleure intégration entre les pays maghrébins. A ce sujet, l’économiste franco-algérien El Mouhoub Mou- houd est catégorique. Pour lui, « le coût de la non-inté- gration nord-sud est inférieur à celui de la non-intégration sud-sud». En d’autres termes, derrière les habituels dis- cours et critiques sur la tiédeur de l’engagement euro- péen dans le Sud de la Méditerranée se cache un pro- blème plus important : celui du coût du non-Maghreb. Il n’est pas nécessaire d’avoir recours à une multitude d’études économétriques pour imaginer quel serait le dynamisme d’une région où serait garantie la libre- circulation des per- sonnes, des marchan- dises et des capitaux. Une région dont les pays multiplieraient les projets d’infrastructures com- munes notamment dans l’énergie et les transports. Des projets qui, à l’image de centrales nucléaires partagées – éventuellement construites à cheval sur les frontières – créeraient autant de facteurs d’irréversibilité en matière de paix régionale et de développement. Une telle région gagnerait de un à quatre points de crois- sance supplémentaires sans compter l’effet induit par la libération des initiatives individuelles. IMMOBILISME INADMISSIBLE Dès lors, l’immobilisme politique qui affecte la construction maghrébine est incompréhensible pour ne pas dire inadmissible. La responsabilité des dirigeants, incapables de s’entendre une bonne fois pour toute afin de relancer l’Union du Maghreb arabe ( uma), est évidente mais elle sert trop souvent à occulter d’autres responsabilités à commen- cer par celles des élites économiques du Maghreb. Certes, le discours de ces dernières tend toujours à défendre la construction maghrébine mais, en réalité, leurs revendications sont bien timides et cachent trop souvent le fait que la fragmentation du Maghreb sert nombre d’intérêts égoïstes. Enfin, il serait temps que l’Union européenne adopte une position plus ferme et plus cohérente en exigeant de ses interlocuteurs maghrébins – comme elle le fait avec les pays du Golfe – qu’ils s’unissent enfin. Akram Belkaïd, journaliste et conseiller éditorial C O N S T R U I R E L A M É D I T E R R A N É E w Ipemed travaille sur l’économie et non pas sur les valeurs. Mais cette position est difficile à tenir, car une question nous est régulièrement renvoyée: au nom de quelles valeurs nous unirions-nous ? Faut-il imaginer que nous nous regroupions dans une tour de Babel homogénéïsante? Ou au contraire, valoriser la différence de nos valeurs – et lesquelles au juste ? Questions redoutables ! Il ne faut ni les éluder, ni attendre de les résoudre pour avancer. La méthode que nous proposons est non pas de définir a priori ces valeurs qui nous unissent ou nous séparent, mais de les déduire. Comment? En travaillant, ensemble, sur les grands projets communs, sur les politiques communes (l’eau, le développement durable, la sécurité alimentaire…), qui nous obligeront à préciser ce que seraient les préférences communes aux trois rives de la Méditerranée et les normes qui en découlent. On verra bien, à la fin de ce processus, à quel point les valeurs des uns et des autres convergent ou, au contraire, révèlent des incompatibilités profondes. Notre hypothèse est celle d’une compati- bilité des valeurs et d’une convergence des civilisations. Nous pensons que les Méditerranéens sont, ensemble, capables d’inventer un modèle fondé sur les valeurs de solidarité, le temps long, la production et pas la prédation, la satisfaction des besoins et non la consommation sans limites.  Jean-Louis Guigou Délégué général d’Ipemed L’économie sans les valeurs UNE MEILLEURE INTÉGRATION ENTRE LES PAYS MAGHRÉBINS EST URGENTE. Le poids du non-Maghreb 11-12~ MAI-JUIN 2010 IPEMED NEWS ~ Mai-juin 2010 1 w De gauche à droite : Abdelaziz Bouteflika, Zine el- Abidine Ben Ali, Mohammed VI, Mouammar Kadhafi et Mohamed Ould Abdel Aziz, les chefs d’État du Maghreb.

News jeff_Mise en page 1

Embed Size (px)

DESCRIPTION

wIpemed travaille sur l’économie et non pas sur les valeurs. Mais cette position est difficile à tenir, car une question nous est régulièrement renvoyée: au nom dequelles valeurs nous unirions-nous? Faut-il imaginer que nous nous regroupions dans une tour de Babel homogénéïsante? Ou au contraire, Akram Belkaïd, journaliste etconseiller éditorial ESTURGENTE . IPEMED NEWS~Mai-juin20101 1 1 -1 2 ~ M A I -J U I N 2 0 1 0 Jean-Louis Guigou Délégué général d’Ipemed

Citation preview

Page 1: News jeff_Mise en page 1

Le surplace de l’Union pour la Méditerranée (upm)n’est certainement pas une bonne nouvelle pourl’avenir du Maghreb, même si nombre d’habitants

et d’élites de cette région ne manquent pas d’insistersur le scepticisme que leur inspire ce processus. Sansune intégration économique avec l’Europe, l’Afriquedu Nord risque fort de s’enliser et de disparaître desradars des investisseurs étrangers. Que ce rapproche-ment avec l’Europe s’appelle upm ou bien «5+5» ouencore «Barcelone 2», il est à terme nécessaire pourne pas dire vital.Pour autant, cette nécessité ne saurait éluder la part deresponsabilités des pays maghrébins dans les difficul-tés que rencontre leur région pour faire partie des zonesémergentes. Pour plusieurs experts, l’urgence n’est pastant dans un renforcement des relations économiquesentre les deux rives de la Méditerranée que dans unemeilleure intégration entre les pays maghrébins. A cesujet, l’économiste franco-algérien El Mouhoub Mou-houd est catégorique. Pour lui, «le coût de la non-inté-gration nord-sud est inférieur à celui de la non-intégrationsud-sud». En d’autres termes, derrière les habituels dis-cours et critiques sur la tiédeur de l’engagement euro-péen dans le Sud de la Méditerranée se cache un pro-blème plus important : celui du coût du non-Maghreb.

Il n’est pas nécessaire d’avoir recours à unemultitude d’études économétriques pourimaginer quel serait le dynamismed’une région où serait garantie la libre-circulation des per-sonnes, des marchan-dises et des capitaux.

Une région dont

les pays multiplieraient les projets d’infrastructures com-munes notamment dans l’énergie et les transports. Desprojets qui, à l’image de centrales nucléaires partagées– éventuellement construites à cheval sur les frontières– créeraient autant de facteurs d’irréversibilité enmatière de paix régionale et de développement. Unetelle région gagnerait de un à quatre points de crois-sance supplémentaires sans compter l’effet induit par lalibération des initiatives individuelles.

IMMOBILISME INADMISSIBLE Dès lors, l’immobilismepolitique qui affecte la construction maghrébine estincompréhensible pour ne pas dire inadmissible. Laresponsabilité des dirigeants, incapables de s’entendreune bonne fois pour toute afin de relancer l’Union duMaghreb arabe (uma), est évidente mais elle sert tropsouvent à occulter d’autres responsabilités à commen-cer par celles des élites économiques du Maghreb.Certes, le discours de ces dernières tend toujours àdéfendre la construction maghrébine mais, en réalité,leurs revendications sont bien timides et cachent tropsouvent le fait que la fragmentation du Maghreb sertnombre d’intérêts égoïstes. Enfin, il serait temps quel’Union européenne adopte une position plus ferme etplus cohérente en exigeant de ses interlocuteursmaghrébins – comme elle le fait avec les pays du Golfe

– qu’ils s’unissent enfin.Akram Belkaïd, journaliste

et conseiller éditorial

C O N S T R U I R E L A M É D I T E R R A N É E

w Ipemed travaille sur l’économie et nonpas sur les valeurs. Mais cette positionest difficile à tenir, car une question nousest régulièrement renvoyée: au nomde quelles valeurs nous unirions-nous?Faut-il imaginer que nous nousregroupions dans une tour de Babelhomogénéïsante? Ou au contraire,

valoriser la différence de nos valeurs –et lesquelles au juste?Questions redoutables! Il ne faut niles éluder, ni attendre de les résoudrepour avancer. La méthode que nousproposons est non pas de définir a priorices valeurs qui nous unissent ou nousséparent, mais de les déduire. Comment?En travaillant, ensemble, sur les grandsprojets communs, sur les politiquescommunes (l’eau, le développementdurable, la sécurité alimentaire…),qui nous obligeront à préciser ce queseraient les préférences communesaux trois rives de la Méditerranée

et les normes qui en découlent. On verrabien, à la fin de ce processus, à quelpoint les valeurs des uns et des autresconvergent ou, au contraire, révèlentdes incompatibilités profondes.

Notre hypothèse est celle d’une compati -bilité des valeurs et d’une convergencedes civilisations. Nous pensons queles Méditerranéens sont, ensemble,capables d’inventer un modèlefondé sur les valeurs de solidarité,le temps long, la production et pasla prédation, la satisfaction des besoinset non la consommation sans limites.  

Jean-Louis GuigouDélégué général d’Ipemed

L’économiesans les valeurs

UNE MEILLEURE

INTÉGRATION

ENTRE LES PAYS

MAGHRÉBINS

EST URGENTE.

Le poids du non-Maghreb

11-1

2~

MA

I-J

UIN

20

10

IPEMED NEWS ~ Mai-juin 2010 1

w De gauche àdroite : AbdelazizBouteflika, Zine el-Abidine Ben Ali,Mohammed VI,Mouammar Kadhafiet Mohamed OuldAbdel Aziz, les chefsd’État du Maghreb.

Page 2: News jeff_Mise en page 1

Construction Co. du réacteursur le site de l’université dessciences et de technologies,près de la ville d’Irbid dans leNord de la Jordanie. Le réacteurde recherche de cinq méga -watts « sera le point d’appuidu programme nuclé airepacifique de la Jordanie»,a indiqué le Premier ministreSamir Rifaï, cité par l’agencePetra, lors de la cérémoniede signature. Le réacteur doitêtre achevé en 2014 et êtreopérationnel l’année suivante.

SOLAIRE .Des renforts pour Desertecl Quatre nouveaux inves tis -seurs ont adhéré au projetgéant de centrales solaires enAfrique et au Moyen-Orient,dont l’italien Enel et le françaisSaint-Gobain, a annoncé finmars la société allemande diiqui chapeaute le projet. Enel

2 IPEMED NEWS ~ Mars-avril 2010

LESPROJETS

GAZ NATUREL .Gazoduc Nabucco :objectif 2014l Le consortium internationalNabucco a maintenu la date de2014 pour l’entrée en service deson gazoduc visant à fournir dugaz à l’Europe en contournantla Russie, alors que le commis -saire européen à l’Énergieévoquait plutôt 2018. L’entréeen service du gazoduc se feraprogressive ment et devraitatteindre sa pleine capacitéde livraison (31 milliards de m3

par an) en 2018. Ce gazoduc(3300 km) doit relier leschamps gaziers d’Asie centraleà l’Europe, via la Turquie et leSud-Est de l’Europe, en évitantla Russie. Le coût de la construc -tion est estimé à 7,9 mil liardsd’euros mais son tracé n’esttoujours pas arrêté.

INVESTISSEMENT .La Tunisie relance sonprogramme de privatisationsl Une dizaine d’entreprisessont concernées parmilesquelles la Compagnie tuni -sienne de navigation (ctn), laSociété tunisienne de sidérurgieet la Société de distributionde pétrole, la Société tunisiennede sucre, la Société tunisiennede réassu rance (Tunis Ré),la Société Modern Leasingou encore la Société tunisienned’aviculture. Des opérations

de concession sont égalementprévues dont le financementet l’exploitation d’une stationde dessalement des eauxde mer à Djerba et la réalisationet l’exploitation d’un portde transbordement en eauxpro fondes dans la régiond’Enfi dha, où un aéroport vientd’entrer en service, sans oublierla réalisation et l’exploitationde deux stations d’épurationà Tunis. 155 entreprises ont étéprivatisées à ce jour, 5 donnéesen conces sion, 41 liquidéeset 18 restruc turées. Cesopérations ont rapporté à l’Étatprès de 4 milliards de dollars,les investissements étrangersayant contribué à ces recettesà près de 87%.

NUCLÉAIRE .Un premier réacteurpour la Jordaniel Un consortium sud-coréena signé fin mars un accord pourla construction en Jordaniedu premier réacteur nucléairedu pays pour un montant dequelque 130 millions de dollars.L’accord prévoit la constructionpar l’institut public KoreaAtomic Energy ResearchInstitute et la compagnieDaewoo Engineering and

Petit déjeuner de la Méditerranée«Quelles valeurs communesen Méditerranée?»

En mai, le petit déjeuner mensuel d’Ipemed aurapour thème la question des valeurs communesen Méditerranée. Une thématique incontour -nable dans toute réflexion relative aurapprochement des pays des deux rives et quiconstitue l’un des axes principaux de réflexiondu Comité de parrainage politique d’Ipemeden 2010. Abderrahmane Hadj Nacer, co-président du Comité, exposera son point de vue.Jean-Luc Fallou, PDG de Stratorg et de Stratorg

Alliance Group, qui a animé pour Ipemedle groupe de travail sur les valeurs créé dansle cadre du projet Prospective-Méditerranée2030, présentera les résultats de ses travaux.Vendredi 7 mai. Réservation indispensable :[email protected]

Les entretiens de la MéditerranéeOrganisée par Ipemed et l’Institut arabe deschefs d’entreprise (IACE) en collaboration avecl’IEMed (Institut européen de la Méditerranée),la seconde édition des entretiens de la Médi -terranée aura pour thème: «la Méditerranée,

vision, projets et financement». De nombreuxchefs d’entreprise, responsables politiqueset représentants des réseaux professionnelsde la Méditerranée sont attendus. Ils doiventaboutir ensemble à des recommandationsopération nelles pour la construction de l’édificemédi ter ranéen. Celles-ci seront transmisesaux responsables politiques, institutionnels etéconomiques de l’Union pour la Méditerranée.Entre 300 et 500 participants de quarantequatre pays des deux rives seront présents.

Mardi 25 et mercredi 26 mai. Hammamet, Tunisie. Inscriptions : http://www.iace-event.com

RENCONTRES

Green Power, Saint-GobainSolar mais aussi l’espagnol RedElectrica de Espana et le maro -cain Nareva Holding rejoignentainsi le projet Desertec, qui viseà créer d’ici quarante anset pour environ 400milliardsd’euros un réseau d’installa -tions éoliennes et solaires enAfrique du Nord et au Moyen-Orient, censées fournir à termejusqu’à 15% de la consomma -tion d’électrité de l’Europe.Desertec compte désormaisdix-sept partenaires, soit seizeentreprises et la fondationDesertec. Le projet rassemblaitjusque-là douze sociétésdont l’espagnol Abengoa etl’algérien Cevital. Mais laplupart sont alle mandes,comme les géants de l’énergieeon et rwe, le conglo mératSiemens, la Deutsche Bank ouencore le réassureur MunichRe. Selon dii, «d’étroits pour -parlers» seraient en coursavec une société tunisienne.

2,79 milliardsde dollars

C’est, selon le sitealgérien «Tout surl’Algérie» (TSA)qui cite des chiffresofficiels, le totalmodeste des inves -tissements despays de l’UE enAlgérie entre 2003à 2008. Ce chiffreengloberait tousles secteurs d’acti -vité, y comprisles hydrocarbures.

l Selon le quotidien spécia -lisé Énerpresse, la Francetravaille à la constitutiond’un consortium d’entrepriseschargé de développer un vasteréseau de lignes électriquessous la Méditer ranée, afind’acheminer l’électricitésolaire produite en Afriquevers l’Europe. Ce projet,baptisé Transgreen, s’inscritdans le cadre du Plan solaireméditerranéen et devrait êtreannoncé lors d’une réuniondes ministres de l’Énergiedes 43 pays de l’Union pour laMéditerranée (upm) prévue le25 mai au Caire. Le consor tium

Transgreen serait dans unpremier temps (2010-2012)chargé de mener des étudesde faisabilité en vue dela construction d’un réseaude lignes haute tension sous-marines en courant continu.Actuellement, l’Europe n’estreliée à l’Afrique que parune double ligne en courantalternatif d’une capacité de1400 mégawatts passant sousle détroit de Gibraltar. Le Plansolaire méditerranéen, lancédans le cadre de l’upm, prévoitla construction de capacitésde production d’électricitéverte, notamment solaire, de20 gigawatts à horizon 2020.

La France lance le projet Transgreen

R E P È R E

Le nouvel aéroport d’Enfi dha entreHammamet et Sousse (Tunisie).

Page 3: News jeff_Mise en page 1

FOCUS SUR L’UPMFORUM DE PARIS .L’UPM: «unetransgression»?l Présent au Forum de Parisdébut avril, Henri Guainoa expliqué à l’auditoire quel’Union pour la Méditerranéeest une «transgression» dansla mesure où elle permet àses acteurs de s’affranchir desrègles habituelles qui régissentl’action des chefs d’Étatet de gouvernement. Ainsi,cette Union romprait avecles habitudes notammenten matière de discussions et

de négociations entre les paysdu Nord et du Sud de laMéditerranée. Une rupturequi établirait pour l’upm lespostulats fondateurs suivants:la coresponsabilité, la coprési -dence entre Nord et Sud,le codéveloppement au lieude l’aide au développementainsi que les projets multilaté -raux mais à géométrie variable– seuls les pays qui le sou -haitent s’engagent librementdans des projets communs.À cela s’ajoutent le partenariatpublic-privé (ppp) et une visionet des projets de long terme.

Le sommet de Barcelone veut relancerle processus de paix au Moyen-Orient

Un processus qui avancemalgré toutl Présente elle aussi au Forumde Paris, Caroline Cornu,adjointe d’Henri Guaino à lamission interministérielle fran -çaise de l’upm, a mis enexergue les réalisations de cetteUnion dont le bilan serait «bienplus positif» que ne le pensentles sceptiques qui annoncentrégulièrement l’arrêt de ceprojet. Elle en veut pour preuvel’avancement du Plan solaireméditerranéen qui mobiliseles pays de la région mais aussides financiers tels que l’afd,la bei, la kfw, la Caisse desDépôts et la Banque mondiale.De même, la dynamiquede l’upm aurait permis, aexpliqué Caroline Cornu,le lancement de soixante-treizeprojets d’un montant de5,2 milliards d’euros pour ladépollution de la Méditerranéesans oublier la créationd’un réseau de procureurspour lutter contre la pollutionmaritime volontaire. Parmi lesautres chantiers, on peut citerla création d’une cour d’arbi -trage euro-méditerra néenne,l’adoption d’un traité degarantie des investisse ments,l’élaboration d’un pacte pourla sécurité alimentaire enMéditerranée; la création d’unechaîne de télévision culturellepour la Méditerranée et uneagence pour le développementurbain durable. Tous ces sujetsseront mis sur la table dusecond sommet des chefsd’État et de gouvernement del’Union pour la Méditerranéedu 7 juin à Barcelone.

l En mars et en avril lesofficiels espagnols ont multipliéles déclarations à propos desobjectifs du sommet du 7 juinde l’Union pour la Méditer -ranée. L’un d’entre euxconcerne le processus de paixau Moyen-Orient dont leblocage handicape sérieu -sement le déploiementde l’upm. L’Espagne est ainsien discussion avec la Franceet l’Égypte pour lancer uneinitiative politique afin de faire

redémarrer le processus de paixau Moyen-Orient dans le cadrede l’upm. Le ministre espagnoldes Affaires étrangères, MiguelAngel Moratinos, affirmeque plus de quarante paysde la Méditerranée participerontà ce deuxième sommet de l’upmà Barcelone. Selon lui, lesdirigeants israélien BenjaminNetanyahu, palestinienMahmoud Abbas et syrienBachar al-Assad sont attendusà cette rencontre au sommet

qui fait suite à celledu 13 juillet 2008 à Paris.Pour autant, nombred’observateurscraignent que laprésence du Premierministre israélien nepousse certainsdirigeants du Sudde la Méditerranée àboycotter le Sommet,certains expertscraignant mêmeson annulation.

IPEMED NEWS ~ Mars-avril 2010 3

wRÉUNIONSw Le 27 mai prochain,se tiendra à Marseilleune réunion destinéeà présenter les différentsprojets de l’Union pourla Méditerranée. Pourmémoire, en avril 2009,la première rencontrede ce genre avait permisde mobiliser prèsde 10 milliards de dollarsauprès des bailleursde fonds.

w Le 25 mai prochain,une réunion de l’UPM auralieu au Caire avec pourthème principal l’étatd’avancement du Plansolaire méditerranéen,qui prévoit la constructionde capacités de productiond’électricité solaire au Sudde la Méditer ranée etle développement d’unréseau de lignes élec -triques, afin d’acheminerune partie de l’électricitéproduite en Afrique,vers l’Europe.

w À la fin du mois d’avril,devrait se tenir en Slovénieune réunion des quarante-trois ministres de laRecherche et de l’Ensei -gne ment supérieur.La création d’un Centreméditerranéen dela recherche scientifiquesera au cœur des discus -sions. Un tel projetfédè rera autour de luides instituts méditerra -néens les plus avancésen matière de recherche etpermettra aux chercheursde la rive nord et de la rivesud de travailler ensemblesur des programmesde recherche communs.

RENDEZ-V

OUS

L ’ACCÈS À L’EAU .Échec de la conférencesur l’eaul La ive conférence de l’upm surle thème de l’eau – elle devaitnotamment permettre l’adoptiond’une «stratégie pour l’eauen Méditerranée» – a échouéen raison d’un différend israélo-arabe. L’État hébreu a ainsi rejetéune référence aux «territoiresoccupés» dans le texte final et lespays arabes ont refusé la formu -la tion alternative proposée parles Européens de «territoiressous occupation». Les travauxde la conférence sur l’eau sontdestinés à aboutir à un documentgarantis sant un accès équitableà l’eau pour tous les paysméditerra néens, notam mentceux du Sud, mais aussi à éviterque cette ressource vitale ne soitcause de conflits futurs dansla région. Des personnalitéspolitiques ont déploré cet échec;parmi elles, le secrétaire généralde l’upm, le jordanien AhmadMassa’deh. La question de l’accèsà l’eau est pourtant cruciale pourles habi tants du Bassin méditer -ranéen. Quelque 290 millionsde personnes risquent d’icià 2025 de manquer cruellementd’eau, selon des données del’onu, sous les effets conjuguésd’un boom démo graphique,de l’accroisse ment des besoinsde l’agriculture, de l’industrieet du tourisme, ainsi quedu réchauffement clima tique.

w Henri Guaino,conseillerspécial duprésidentNicolasSarkozy etprésidentde la missionintermi nis -tériellefrançaisede l’UPM.

w BenjaminNetanyahuet MahmoudAbbas.

Page 4: News jeff_Mise en page 1

4 IPEMED NEWS ~ Septembre 2010

En avril 2010, la banquehsbc dressait un pano-rama des économies

émergentes à haut potentiel decroissance, susceptibles derejoindre celles du fameux qua-tuor des Bric (Brésil, Russie,Inde et Chine). Les pays concer- nés sont désormais connussous l’acronyme de Civets(Colombie, Indonésie, Viet-nam, Égypte, Turquie etAfrique du Sud). Pour nombred’experts, la présence de l’Égypte danscet ensemble regroupant des économiestrès dynamiques est tout sauf une sur-prise. En 2010, ce pays devrait afficherune croissance proche de 5%, voire plus,contre 4,7% en 2009. Mieux, pour les

cinq prochaines années, leFonds monétaire international(fmi) prévoit que l’économieenregistrera un taux annueld’augmentation de son produitintérieur brut (pib) de 5% enmoyenne. Pour l’institutionfinancière, l’Égypte est l’un despays émergents les plus dyna-miques du Bassin méditerra-néen d’autant que la croissanceindustrielle (+5% en 2009) tendà augmenter, ce qui est le signe

patent d’une diversification en cours del’économie locale.

LES INVESTISSEURS AU RENDEZ-VOUSConséquence d’un tel dynamisme, lesinvestisseurs étrangers sont au rendez-

vous et le cabinet a.t. Kearney a placél’Égypte parmi le top 25 de leurs desti-nations préférées. Certes, crise écono-mique mondiale oblige, les flux d’in-vestissements directs étrangers (ide) ontquelque peu marqué le pas avec 6,8 mil-liards de dollars pour l’année fiscale2009-2010 contre 8,1 milliards de dol-lars pour l’exercice 2008-2009 et, sur-tout, 13,2 milliards de dollars pour celuide 2007-2008. Mais il n’en demeure pasmoins que le pays a attiré 47,7 milliardsde dollars d’ide en cinq ans, comme l’aprécisé en juin dernier MahmoudMohieldin, alors qu’il était encore minis-tre des Investissements. Depuis, cethomme de quarante-six ans, architectede la modernisation et de la libéralisa-tion de l’économie égyptienne, a été

l Réformes continues, amélio -ration du climat des affaires etmesures incitatives, tels sont lesprincipaux ingrédients qui ontamélioré l’attractivité de l’Égypte.En juillet dernier, l’InternationalFinance Corporation (ifc), filialede la Banque mondiale pourle secteur privé, a décernéà ce pays le Doing BusinessAward. Un prix très médiatiséqui récompense les réformesécono miques entreprises par

l’Égypte lesquelles, soulignaitl’ifc, ont créé «un environ ne -ment com mercial et économiquefavorable aux investisseurs».De fait, dans le classementDoing Business 2010, qui évalueles environne ments d’affaireset qui a été réalisé par la Banquemondiale et sa filiale, l’Égyptese place au dixième rang despays les plus réformateursau monde. C’est d’ailleursla quatrième fois que ce paysatteint une telle position. Parmi les réformes, on peutciter la décision de passer d’uneécono mie centra lisée à uneéconomie de marché, un choix

entériné par un changementconstitu tion nel en mars 2007.Il y a aussi l’adop tion demesures visant à supprimer lesobstacles à la croissance, dontdes lois fiscales. La suppressionde certaines taxes ainsi quel’allègement des procéduresdouanières ont beaucoupcontribué à doper le commerceet à stimuler les exportationsnotamment agroali mentaires.L’Égypte a aussi réussi àstabiliser le taux de change dela monnaie même si sa politiquemonétaire a encore du malà maîtriser l’inflation (19% en2009 contre 10% en 2010).

Avec la pauvreté, la haussedu coût de la vie reste d’ailleursl’un des principaux défis macro-écono miques pour les dirigeantségyptiens.D’autres réformes ont étémenées, comme la création deprogrammes de privatisationset de soutien à l’investissementet aux pme. Enfin, l’Égypte a misen place des agences gouverne -mentales dédiées à l’activitééconomique, à l’image dela General Authority for Inves -tment (Gafi), l’autorité chargéede faciliter l’investisse mentétranger via un guichet unique(one-stop shop). A.B.E.

POUR LE FMI,L’ÉGYPTE EST

L’UN DES PAYS

ÉMER GENTS

LES PLUS

DYNAMIQUES DU

BASSIN MÉDI -TERRA NÉEN.SA CROIS SANCE

INDUSTRIELLE

NE CESSE

D’AUGMEN TER.

Des réformescontinues

L’Égypte entre dans le club des pays

GROSPLAN

Page 5: News jeff_Mise en page 1

l En dix ans, la demandeégyptienne en électricité aprogressé de 45% et devraitse stabiliser autour de 6 à 8%annuellement au cours de laprochaine décennie. Ceschiffres impressionnants vontde pair avec le boom démogra -phique (82 millions d’habitantsen 2010, contre la moitié trenteans plus tôt) et le dynamismede l’économie. Du coup,Le Caire entend investir110 mil liards de dollars d’ici à2027 pour augmenter ses capa -cités de production et atteindre58000 mégawatts (Mw). Outrela mise en valeur de gisementsde gaz naturel au largedes côtes méditerrané ennes,Le Caire ambitionne de

produire 20% de son électricitéen 2020 à partir de sourcesrenouvelables. Le pays dispose déjà d’unimportant centre éolien d’uncoût de 150 millions de dollars(120 Mw) et des centralessolaires sont à l’étude.Le programme nucléaire civil,gelé depuis 1987 aprèsl’accident de Tchernobyl, va êtrerelancé. En août, le prési dentMoubarak a décidé que lapremière centrale égyptienne –trois autres sont prévues – serainstallée sur le site d’Al-Dabaa,à l’Ouest d’Alexandrie. D’unecapacité de 1000 Mw, ellenécessitera un investissementde 4 milliards de dollars etentrera en service en 2019.

l En 2009, l’Égypte a attiré12,5 millions de touristes (dont80% d’Européens) qui ontreprésenté 10,7 milliards dedollars de recettes. Pour 2011,le pays espère qu’ils seront14 millions et le gouvernementa mis en place un planambitieux dont l’objectif estd’atteindre 25 millionsde touristes en 2022, soit250 millions de nuitéeset 21 milliards de dollars

de recettes. Avec 8,2 millionsde travailleurs, c’est l’un dessecteurs les plus dynamiquesdu pays même s’il reste exposéà la conjoncture économiqueinternationale ou aux aléasgéopolitiques de la région. Pour autant, les responsableségyptiens affirment qu’il y aurgence à le moderniserafin de ne plus dépendreunique ment de l’attrait

représenté par l’ancienneÉgypte. Parmi les projets importants,citons le développement dela côte orientale du Sinaï ainsique la construction de centrestouristiques le long de la côteméditerranéenne occidentale.D’autres projets existent

aux alentours de Louxoret du Lac Karoun. Enfin,

l’Égypte entend

consacrer 9 milliards de dollarspour améliorer les transports,avec notamment la construc -tion de trois aéroports, dontun au Caire, et le lancementde la seconde phase duprogramme routier UpperEgypt Red Sea Road, une routeà quatre voies quireliera le Nord dupays aux portsde la merRouge.

TOURISME 25 millions de visiteurs en 2022

NOUVELLES TECHNOLOGIESUn secteur stratégique

ÉLECTRICITÉ Une demande en forte croissance

nommé, le 8 septembre, directeur géné-ral de la Banque mondiale, en charge dela lutte contre la pauvreté et du déve-loppement durable. Le gouvernementdu Premier ministre, Ahmed Nazif,entend bien que cette nomination favo-rise la coopération de son pays avec l’ins-titution internationale pour la réformedu secteur financier et la constructiond’infrastructures. Il faut dire que lesbesoins sont énormes. Ce ne sont pasmoins de 200 milliards de dollars d’in-vestissements que le pays doit consen-tir au cours des dix prochaines années.

Akram Belkaïd

émergents

l Pour le gouvernementégyptien, les technologies del’information et de la commu -nication (tic) constituent unsecteur stratégique. Ce dernierdevrait générer 1,1 milliardde dollars de recettes en 2010et atteindre les 2 milliardsde dollars d’ici 2020 voire 2015.Pour l’heure, le pays est déjà

considéré comme un hubtechnologique régional puisqueles grands noms de cette indus -trie y sont présents (ibm,Google, Microsoft, emc…), viades centres de recherche et dedéveloppement, des filiales deproduction ou aussi par le biaisde centres de formation dédiésà la zone méditerranéenneet au Proche-Orient ou encorede centres d’appels et de bpo(Business process outsourcing).Nombre de ces entreprises sontinstal lées au Smart Village, l’undes pôles de haute technologieles plus modernes du Bassinméditerranéen. Un autre pôle, destiné à accueil -lir notam ment des centres

d’appels, est en construction àMaadi Park. Le gouvernementa créé l’Information TechnologyIndustry Development Agency(Itidia), une agence qui proposeaussi des formations continues.Il a également consenti desinvestissements pour améliorerles infrastructures et le fonction - nement de l’Internet. De même,l’Information TechnologyInstitute (iti) a été créé pourpermettre à près de huit centsétudiants déjà diplômésde se mettre à niveau. Signede l'attractivité de l’Égypte,des entreprises indiennesde l’informatique ont mêmeinvesti 800 millions de dollarspour s’y installer.

La technopole Smart Village,au Nord-Ouest du Caire.

IPEMED NEWS ~ Septembre 2010 5

w Ex-ministre,MahmoudMohieldina été nommédirec teurgénéral dela Banquemon diale.

Page 6: News jeff_Mise en page 1

ment PN Rotor, la division de fabrication de pales derotor. Six turbines M5000 ont déjà été installées parAreva dans le parc éolien offshore Alpha Ventus,construit en mer du Nord. Elles sont actuellementen phase de test. Ce projet pilote permettra d’obtenirun retour d’expérience essentiel pour développerd’autres parcs éoliens offshore. Au total, Areva Windtotalise ainsi 600 mégawatts (mw) programmés dansles grands projets européens.

UN LABEL DIVERSITÉ Par ailleurs, Areva s’est vudécerner au printemps dernier un label français pourses engagements et ses actions en faveur de la diver-sité et de l’égalité des chances. Le label Diversité aété décerné à Areva par l’Afnor après analyses etaudits approfondis des entités représentatives dugroupe en France. Cette labellisation récompense ladémarche généralisée du groupe et témoigne de sesbonnes pratiques en matière de lutte contre toutesles discriminations. En s’appuyant sur le référentielnational que constitue le label Diversité, Areva capi-talise sur sa politique sociale qui se concrétise à tra-vers quatre axes de développement : l’emploi des per-sonnes en situation de handicap, la mixité et l’égalitéprofessionnelle femmes-hommes, la diversité sociale,ethnique et culturelle, la diversité des âges et l’emploides séniors. Pour piloter ces différents volets de ladiversité, Areva a créé début 2010 une direction«Diversité et Égalité des Chances» qui renforce etstructure les actions au niveau du groupe. En 2009,plus de 50000 collaborateurs en Europe ont été sen-sibilisés aux enjeux de l’égalité des chances. n

Signe de son engagement dans le développe-ment des énergies renouvelables, Areva aacquis en mai dernier les 49% restants du

capital du fabricant allemand d’éoliennes Multibridet crée Areva Wind, filiale à 100% du groupe. Cerachat va permettre une montée en puissance de sacapacité de production et répondre ainsi à la crois-sance d’une industrie en plein essor dont l’un desdébouchés potentiels est le pourtour sud-méditerra-néen. Cette nouvelle plateforme comprendra égale-

SA NOUVELLE

FILIALE AREVA

WIND VA

PERMETTRE

AU GROUPE

UNE MONTÉE

EN PUISSANCE

DANS L’ÉOLIEN,DONT L’UN DES

DÉBOUCHÉS EST

LE POURTOUR

MÉDITER -RANÉEN.

DU CÔTÉ DE NOS PARTENAIRES .

ÉCHOS

Areva s’engage dans l’éolien et la diversité

8 IPEMED NEWS ~ Mai-juin 2010

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Jean-Louis Guigou RÉDACTEUR EN CHEF : Akram Belkaïd ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO :Véronique Stéphan, Lyes Si Zoubir, Larbi Tensaouti, Maxime Weigert PHOTOS : d.r. RÉALISATION : Patricia Jezequel,Alain de Pommereau IMPRESSION : isi Print ABONNEMENTS ET CONTACT : [email protected] ISSN 2106-8410

lettre mensuelle d’information de l’institut de prospective économique du monde méditerranéen,une association dont le but est de rapprocher les deux rives de la méditerranée par l’économie

l Ipemed et emc Internationalont signé, le 27 mai 2010,un protocole d’accord,formalisant ainsi l’adhésionde l’entreprise en qualitéde membre fondateur d’Ipemed.emc, fondée en 1979, estle premier développeuret fournisseur mondial detechnologies et de solutionsd’infrastructures d’information.Convaincu que les tic (techno -logies de l’information et

de la communication) sontvecteurs de progrès, FrédéricDussart, senior vice-presidentde la région Europe du Sud,Moyen-Orient et Afrique d’emc,est un ardent défenseurdes projets d’intégration euro-méditerra néenne. En participantà Ipemed, il souhaite ainsimobiliser l’expertise d’emcet collaborer activementaux activités de l’institutpour placer les tic en haut de

l’agenda politique méditerra -néen. L’arrivée d’emc au seind’Ipemed renforce la volontéde l’institut de travailler surla problématique du développe -ment des tic en Méditerranée.Une étude est notammenten cours concernant laconfiance dans l’informatisationde la société méditerranéenneet l’accès aux connaissancescomme vecteur dedéveloppement économique.

EMC et Ipemed veulent promouvoir les TIC en Méditerranée

w Frédéric Dussart,senior vice-presidentde la région Europedu Sud, Moyen-Orientet Afrique d’EMC.

w AnneLauvergeon,PDG d’Areva.

DU CÔTÉ D’IPEMED .