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Niort, 05 novembre 2014 Ludovic Gaussot, GRESCO, Université de Poitiers Avec Nicolas Palierne et Loïc Le Minor Prises de risque et rapports aux risques: une étude auprès des jeunes (étudiants)

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Niort, 05 novembre 2014

Ludovic Gaussot, GRESCO, Université de PoitiersAvec Nicolas Palierne et Loïc Le Minor

Prises de risque et rapports aux risques: une étude auprès des jeunes (étudiants)

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Qu’est-ce que le « risque » ?

Mise en équation probabiliste des dangers et incertitudes

Estimation de la probabilité d’apparition d’une conséquence non désirée, plus ou moins grave

Permet (en théorie) de prévoir, d’anticiper, de planifier l’action, en tenant compte des conséquences négatives probables

Les sociologues parlent de Culture du risque et de Société du risque: le risque n’est plus extérieur, évitable, fui, mais produit par la société et intégré dans la gestion des choses et des êtres

Multiplicité des risques: sanitaires, sécuritaire, professionnel, social…

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Le « risque alcool », selon l’OMS, mesuré par l’AUDIT

Max: 2 verres/jour femme; 3 verres/jour homme

Consommateurs à risque ponctuel :boivent parfois 6 verres ou plus en une occasion, mais

jamais plus d’une fois par mois ;La consommation hebdomadaire reste inférieure ou

égale à 14 verres pour les femmes, 21 verres pour les hommes.

Consommateurs à risque chronique :boivent 15 verres ou plus par semaine pour les femmes

ou 22 verres ou plus pour les hommes, et/ou 6 verres ou plus en une occasion au moins 1 fois

par semaine.

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Qu’est-ce que la « prise » de risque?Le risque – et l’absence de risque – ne sont jamais

certains Variabilité et inégalités face au risque La conscience du risque n’est pas donnée

Distinguer risque objectif et risque subjectif Risque estimé et risque perçu Ne coïncident pas nécessairement Sans que le risque perçu soit toujours erroné

De la sous-estimation au déni du risque Méconnaissance: la connaissance des risques est inégalement

distribuée Minimisation: le « biais d’optimisme » chez les jeunes Déni du risque: prise de risque non volontaire? Techniques de neutralisation: le contournement du risque

Distinguer conduite à risque et conduite de risque (Le Breton) Selon la conscience et l’intentionnalité Prise de risque délibérée: tester/repousser les limites? Passion du risque: jouer avec la mort réelle ou symbolique?

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Dispositions des jeunes et transmission parentale

Subvention MILDT, INCa, Université Paris 13 Nord et IREB.

Importance de l’éducation familiale dans l’expérimentation voire la mise en place d’une consommation régulière ou à risque d’alcool.

L’influence des « pairs » n’explique pas à elle seule les modes de consommation des jeunes, ni leur prise de risque.

D’où cette idée simple: les parents qui surveillent activement les usages de leurs enfants et qui transmettent de façon convaincante les règles familiales régissant la consommation d’alcool sont moins susceptibles d’avoir des enfants qui boivent (Foley, 2004).

En particulier: conscience, connaissance, mise à distance des risques

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Méthodologie: diffusion d’un questionnaire sur les adresses électroniques des étudiants de Poitiers. Réalisation d’entretiens approfondis

Variables sociodémographiques, test API moment lycée, test AUDIT

Population: 2 364 répondants sur les 23 392 étudiants inscrits à l’Université de Poitiers en 2011-2012. 10,8 % de la population étudiée. 64 entretiens diversifiés

65,9 % de filles, 33,7 % de garçons (Université : 55,2 % de filles et 44,8 % de garçons).

Pondération de l’échantillon en fonction des variables « sexe » et « filière »

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Répartition des types de consommateurs d’alcool

Non con-sommateur

16%

Consommateur sans risque31%

Consommateur avec risque ponctuel

39%

Consomma-teur avec

risque chronique ou dépendant

14%

Chart Title

Source: OFDT, « Les niveaux d’usage des drogues en France en 2010 », Tendances 76, juin 2011.

Chez les 18-25 ans en France en 2010Dans notre échantillon

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Répartition des types de consommateurs d’alcool selon le sexe parmi l’échantillon

Khi²très significatif p<0,1 %. .

Un homme Une femme0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Non consom-mateur7.9%

Non consom-mateur16.6%

Consommateur sans risque

34.0%

Consommateur sans risque

47.3%

Consommateur à risque ponctuel

37.2%

Consommateur à risque ponctuel

30.3%

Consommateur à risque chronique

20.8%

Consommateur à risque chronique

5.8%x 4

garçons

x 2filles

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Répartition des types de consommateurs d’alcool selon l’année d’étude parmi les filles

L1 L2 L3/Lpro M1 M2 Doctorat0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

22%14% 16% 13% 13%

6%

45%

42%42%

55% 56% 67%

26%38% 35%

28% 29%27%

7% 6% 6% 4% 3% 0%

Non consommateur Consommateur sans risqueConsommateur à risque ponctuel Consommateur à risque chronique

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Répartition des types de consommateurs d’alcool selon l’année d’étude parmi les garçons

L1 L2 L3/Lpro M1 M2 Doctorat0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

9.4% 7.8% 5.4% 9.3% 10.3% 12.5%

37.7%

26.4% 34.7% 28.0%

43.7% 40.0%

37.7%

45.6% 36.5% 38.3%

31.0% 32.5%

15.1%20.2% 23.4% 24.3%

14.9% 15.0%

Non consommateur Consommateur sans risqueConsommateur à risque ponctuel Consommateur à risque chronique

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Construction du SEP à partir des scores de soutien et de contrôle

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Répartition de l’AUDIT chez les filles et les garçons selon le SEP de la mère et du père

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Répartition de l’AUDIT chez les filles et les garçons selon le SEP de la mère et du père

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Répartition de l’AUDIT chez les filles et les garçons selon le SEP de la mère et du père

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Répartition de l’AUDIT chez les filles et les garçons selon le SEP de la mère et du père

Non

consommateurs Consommateurs

sans risque Consommateurs à

risque ponctuel Consommateurs à risque chronique

Total

SEP mère pour les garçons (Khi² *)

Autoritaire 6.4% 40.9% 33.6% 19.1% 100,0 %

Indulgent 8.9% 35.7% 39.3% 16.1% 100,0 %

Négligent 10.0% 26.5% 36.5% 27.1% 100,0 %

Vigilant 6.5% 36.4% 47.7% 9.3% 100,0 %

SEP mère pour les filles (Khi² **)

Autoritaire 14.7% 46.3% 30.7% 8.2% 100,0 %

Indulgent 24.4% 39.0% 30.8% 5.8% 100,0 %

Négligent 20.2% 41.8% 28.2% 9.9% 100,0 %

Vigilant 13.3% 28.2% 9.9% 2.4% 100,0 %

SEP père pour les garçons (Khi² ns)

Autoritaire 8.2% 31.6% 37.8% 22.4% 100,0 %

Indulgent 5.8% 42.0% 37.7% 14.5% 100,0 %

Négligent 13.0% 29.0% 33.7% 24.3% 100,0 %

Vigilant 9.3% 35.3% 41.3% 14.0% 100,0 %

SEP père pour les filles (Khi² ***)

Autoritaire 19.2% 45.1% 25.3% 10.4% 100,0 %

Indulgent 23.7% 42.0% 30.5% 3.8% 100,0 %

Négligent 17.5% 44.3% 31.1% 7.1% 100,0 %

Vigilant 11.3% 56.3% 29.6% 2.9% 100,0 %

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Résultats principauxLes prises de risques sont encore très

genréesComme la « carrière » des consommateurs:

les filles sortent plus rapidement des consommations à risque

Elles sont plus fréquentes dans les catégories sup.

Les styles éducatifs négligent mais aussi autoritaire des pères et des mères s’associent aux plus grandes prises de risque des garçons et des filles

Les styles vigilant mais aussi indulgent s’associent aux plus faibles prises de risque

A l’adolescence, le soutien modère plus que le contrôle strict: plus encore chez les filles

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L’analyse des entretiens montre le sens du lien parental

Les filles se construisent beaucoup moins en opposition aux valeurs et aux liens parentaux

Elles privilégient plus les valeurs de confiance, d’échange, de respect réciproque

Elles intériorisent plus et plus tôt la conscience, la connaissance et la mise à distance des risques

L’expérimentation du contrôle de soi et des limites (physiques, psychiques, sociales voire légales) via l’ivresse est davantage prisée par les garçons

Pour eux, grandir, passe plus souvent et plus longtemps par la distance à l’égard des adultes et la connivence avec les pairs, avec une certaine culture de la fête voire de la défonce