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Note de synthèse 2017 GRENOBLE ALPES METROPOLE 1 GRENOBLE ALPES METROPOLE Département Isère, Région Auvergne-Rhône-Alpes (450 000 habitants, 54 600 ha, catégorie « intercommunalité ») Éléments de contexte sur la collectivité En 1983 : 373 000 habitants En 2013 : 442 773 habitants. L’agglomération grenobloise offre un visage relativement jeune, avec une natalité soutenue et une présence d’enfants importante. Néanmoins, le vieillissement démographique constitue également un défi de taille pour la collectivité. On constate une évolution de la consommation foncière entre 2000 et 2006 de 2,7%. Trente années discontinues de planification orientée vers l'économie d'espace a eu un effet positif sur la préservation du capital naturel de la collectivité. Entre 2005 et 2015, les espaces urbanisés de la Métropole ont augmenté de 465 hectares soit l'équivalent de la surface de l'une de ses communes membres. Dans le même temps, les espaces agricoles reculaient de 567 hectares. Le Scot de la région urbaine grenobloise porte une stratégie offensive de préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers. Cet enjeu est amplifié par la géographie alpine de la Métropole. L'économie des espaces est important tant pour préserver les fonds de vallées de l’Isère et du Drac, que les pentes des massifs qui cernent Grenoble, Chartreuse, Vercors et Belledonne. Le PLUi porte une ambition plus forte encore d’arrêt du phénomène de périurbanisation et de transition vers un modèle économe en espace privilégiant le renouvellement urbain. Cette stratégie s'appuie sur le confortement du tissu urbain et de son réseau de bourgs. Fig. 1 / Vue aérienne de la cluse grenobloise. ©AURG Eléments relatifs à la politique globale de la collectivité en faveur de la biodiversité Les élus métropolitains ont adopté par délibération du 27 mai 2016, la nouvelle stratégie cadre Biodiversité et espaces naturels 2017-2021. Cette stratégie se décline en trois axes majeurs : AXE 1 : innovation dans les projets de préservation, de restauration et de valorisation de la TVB & des espaces naturels qui la composent AXE 2 : innovation en termes de coopération AXE 3 : innovation dans la relation aux citoyens et aux usagers. Cette stratégie développe des outils et moyens pour parvenir aux objectifs : 1/ "boîte à outil biodiversité" de la Métropole : connexion entre les différentes thématiques, connexion entre les différentes échelles spatiales,

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Note de synthèse 2017 – GRENOBLE ALPES METROPOLE

1

GRENOBLE ALPES METROPOLE

Département Isère, Région Auvergne-Rhône-Alpes

(450 000 habitants, 54 600 ha, catégorie « intercommunalité »)

Éléments de contexte sur la collectivité

En 1983 : 373 000 habitants

En 2013 : 442 773 habitants.

L’agglomération grenobloise offre un visage

relativement jeune, avec une natalité soutenue et

une présence d’enfants importante. Néanmoins,

le vieillissement démographique constitue

également un défi de taille pour la collectivité. On

constate une évolution de la consommation

foncière entre 2000 et 2006 de 2,7%. Trente

années discontinues de planification orientée vers

l'économie d'espace a eu un effet positif sur la

préservation du capital naturel de la collectivité.

Entre 2005 et 2015, les espaces urbanisés de la

Métropole ont augmenté de 465 hectares soit

l'équivalent de la surface de l'une de ses

communes membres. Dans le même temps, les

espaces agricoles reculaient de 567 hectares. Le

Scot de la région urbaine grenobloise porte une

stratégie offensive de préservation des espaces

naturels, agricoles et forestiers. Cet enjeu est

amplifié par la géographie alpine de la Métropole.

L'économie des espaces est important tant pour

préserver les fonds de vallées de l’Isère et du Drac,

que les pentes des massifs qui cernent Grenoble,

Chartreuse, Vercors et Belledonne. Le PLUi porte

une ambition plus forte encore d’arrêt du

phénomène de périurbanisation et de transition

vers un modèle économe en espace privilégiant le

renouvellement urbain. Cette stratégie s'appuie

sur le confortement du tissu urbain et de son

réseau de bourgs.

Fig. 1 / Vue aérienne de la cluse grenobloise.

©AURG

Eléments relatifs à la politique globale de la collectivité en faveur de la biodiversité

Les élus métropolitains ont adopté par

délibération du 27 mai 2016, la nouvelle stratégie

cadre Biodiversité et espaces naturels 2017-2021.

Cette stratégie se décline en trois axes majeurs :

AXE 1 : innovation dans les projets de

préservation, de restauration et de valorisation de

la TVB & des espaces naturels qui la composent

AXE 2 : innovation en termes de coopération

AXE 3 : innovation dans la relation aux citoyens et

aux usagers.

Cette stratégie développe des outils et moyens

pour parvenir aux objectifs :

1/ "boîte à outil biodiversité" de la Métropole :

connexion entre les différentes thématiques,

connexion entre les différentes échelles spatiales,

Note de synthèse 2017 – GRENOBLE ALPES METROPOLE

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connexion entre les habitants et les milieux

naturels.

Dans ce cadre, la thématique "Aménager, rénover

et bâtir en favorisant la biodiversité" est au cœur

des préoccupations de la Métropole : maîtrise de

l'usage des sols dans le PLUi en cours d'élaboration

(traduction réglementaire de la trame verte et

bleue)/ engagement de la Métropole dans la mise

en œuvre d'opérations d'aménagement à

« biodiversité positive » (notamment via

l’élaboration d'un guide des espaces publics

métropolitains) / intégration de la biodiversité

dans la rénovation urbaine.

Il s'agit de faire de la biodiversité une thématique

transversale à l'ensemble des services

métropolitains (animation d'un réseau des

“référents biodiversité” inter-services, au sein de

la Métropole / propositions de formations,

visites...).

2/ dans les actions partenariales qu’elle suscite et

engage au quotidien en interne, avec les autres

collectivités et avec les acteurs de la biodiversité

(notamment via le Contrat Vert et bleu en cours

de validation politique et via des conventions

d’objectifs passées auprès de plusieurs

associations de protection de la nature).

Grenoble-Alpes Métropole est sur le point de

démarrer un "Contrat vert & bleu", en partenariat

avec la Région Auvergne-Rhône-Alpes, l'Europe,

l'Agence de l'eau Rhône-Méditerranée-Corse et le

Département de l'Isère, ainsi que 14 maîtres

d'ouvrages publics et privés (associations de

protection de la nature, AREA, EDF, RTE...).

Ce contrat, d'une durée de 5 ans (mi-2017, mi-

2022), comporte 56 actions pour préserver

restaurer et valoriser les trames verte, bleue et

noire. D'un montant d'environ 11,5 millions

d'euros, il est constitué principalement de

dépenses en investissement (70%) et donc de

mesures concrètes sur le terrain. De nombreuses

actions concernent également la communication,

la sensibilisation et la formation.

La Métropole s’est engagée fortement dans ce

contrat : elle le pilote et elle est également maître

d’ouvrage de 15 actions. Elle disposera d’une

assistance technique du Conservatoire des

Espaces Naturels de l’Isère, pour mener à bien

l'ensemble du programme.

Quelques exemples d’actions phares du Contrat

vert & bleu Grenoble-Alpes Métropole :

- Observatoire métropolitain de la biodiversité,

- appel à projets « la trame verte & bleue dans les

villes et villages », à destination des communes de

la Métropole,

- restauration écologique de l'espace naturel du

Bois des Sablons,

- élaboration et mise en œuvre d'un plan d'action

stratégique en faveur des zones humides,

- restauration hydromorphologique et écologique

de plusieurs cours d'eau,

Fig 2/ Carte des sites visités ( pointeur rose : siège

de Grenoble Alpes Métropole ; pointeur vert

bleu : Parc de l’Île d’Amour à Meylan (action 3);

pointeur vert fluo : Vence écoparc à Saint-Egrève

(action 2) ; pointeur vert : Centre technique ouest

à Fontaine (en plus action 2) @Grenoble Alpes

Métropole

Note de synthèse 2017 – GRENOBLE ALPES METROPOLE

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Action présentée dans le chapitre « Aménagement du territoire : démarches de planification en faveur de la

biodiversité » et en lien avec le thème 2017 « Aménager, rénover et bâtir en faveur de la biodiversité » :

Élaboration d'une Orientation d'Aménagement et de Programmation (OAP) "Paysage et Biodiversité"

Extrait du dossier fourni par la collectivité :

« Le « paysage », au sens large, a été identifié

comme étant l’un des thèmes majeurs devant être

placé au cœur du projet du PLUi. Le PADD débattu

au conseil métropolitain du 16/12/2016, propose

plusieurs orientations en matière de paysage et

biodiversité et notamment « faire métropole autour

de la diversité des paysages et des patrimoines » et

« Inclure la nature dans la ville et renforcer la

biodiversité ».

Il s’agit notamment de relier les paysages de la

métropole de manière cohérente, avec les habitats qui

le composent, qu'ils soient « humains » ou

« écologiques ».

L'objectif de l'OAP « Paysage & Biodiversité » est

d'allier la ville à la nature, d’impulser une nouvelle

silhouette urbaine conciliant densification, qualité de

vie pour les habitants et renforcement de la

biodiversité.

Les différentes mesures mises en œuvre sont :

– Mise en place d'un groupe de travail spécifique

TVB/règlement du PLUi (AURG/Services

métropolitains concernés) :

– Prise en compte de la TVB dans le zonage sur la

base de l'étude de définition de la TVB

Métropolitaine (2015)

- Définition d'un « coefficient de biotope » pondéré

en fonction des types d'espace, avec pourcentage de

pleine terre associé et bonus « plantation arbre de

haute tige ».

- Étude complémentaire de la Trame Verte & Bleue

en lien avec l'élaboration du PLUi (en cours) :

identification des espèces patrimoniales et des

espèces exotiques envahissantes, qualification d'un

niveau de sensibilité écologique des réservoirs de

biodiversité et des corridors écologiques, terrain

(inventaires faune-flore-habitats sur une année

complète) et identification d’espèces à enjeux sur

certains secteurs étudiés à une échelle fine (secteurs

de projets d’aménagement & secteurs potentiels de

développement). L’objectif est de proposer, à

l’échelle de la parcelle sur les sites à enjeux, des

zonages et outils réglementaires adaptés et de

calibrer les études d’impacts éventuelles. Il s’agit

notamment d’apporter des connaissances

écologiques permettant une meilleure prise en

compte des enjeux liés à la biodiversité, pour

contribuer à la prise de décision en termes

d’aménagement du territoire.

– Élaboration du volet Paysage du PLUi, et

notamment l'OAP « Paysage & biodiversité »:

l’OAP doit être un document-synthèse et doit

garantir la mise en cohérence de toutes les formes

d’aménagement du territoire et surtout donner à tout

pétitionnaire un cadrage pour construire son projet

dans le respect de son environnement géographique,

culturel et écologique.

– Présentation de l'état d'avancement des études en

Comité de suivi PLUi (et séminaire d’élus prévu à

l'automne pour la restitution formelle de l'étude

Paysage/Plui)

– Mise en place de temps de concertation spécifiques

sur la thématique « paysage & biodiversité » auprès

des habitants (palette de citoyens) : débats inversés

(faire tomber les idées fausses et les clichés), ateliers

territoriaux (en partenariat avec le CAUE),

plateforme participative interactive (carticipe),

– Préparation d’un cursus de

formation/sensibilisation de l'OAP « paysage &

biodiversité » à destination des élus et des

instructeurs de permis de construire. L'OAP doit

permettre une réappropriation des connaissances du

territoire sur les aspects paysage & biodiversité, afin

de les intégrer en amont des projets d'aménagement

et des dossiers réglementaires. Il s'agit d'adapter le

projet au paysage & à la biodiversité en présence, et

Note de synthèse 2017 – GRENOBLE ALPES METROPOLE

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non plus l'inverse. Certains projets métropolitains

font déjà l'objet de cette approche : citons pour

exemple le "Parc Mikado" dont le concept est de

révéler certains sites méconnus, en s’appuyant sur

l'armature verte et bleue existante pour relier les

espaces et favoriser les déplacements des espèces

ainsi que les mobilités douces et la valorisation du

paysage.

Le but de l'OAP est également de faire preuve de bon

sens, en remettant en place des pratiques de dialogue

avec les pétitionnaires, et en recherchant une certaine

souplesse opérationnelle dans un cadre réglementaire

posant les limites. C'est dans ce contexte que

l'intégration du paysage & de la biodiversité dans les

projets d'aménagement, pourra progressivement

passer de la contrainte à la plus-value.

Enfin, il s’agit de faire évoluer les pratiques

concrètement, en ne distinguant plus « paysage »

d’un côté et « biodiversité » de l'autre, en offrant une

vision cohérente et partagée du territoire

métropolitain et de ses spécificités, qu’elles soient

naturelles, sociales ou culturelles. »

Fig. 3 / Vue aérienne de la cluse grenobloise.

©AURG

Complément des évaluateurs :

L’Orientation d’aménagement et de

programmation1 « paysage et biodiversité » est en

cours, avec un aboutissement prévu fin 2017.

Le PLUi a été adopté par le conseil municipal le 06

novembre 2015, devrait être présenté en fin 2017.

Pour en savoir plus sur le PLUi

1 Article R151-7 du code de l’urbanisme : « les

orientations d’aménagement et de programmation

peuvent comprendre des dispositions portant sur la

conservation, la mise en valeur ou la requalification

des éléments de paysage, quartiers, îlots,

immeubles, espaces publics, monuments, sites et

secteurs qu’elles ont identifiés et localisés pour des

motifs d'ordre culturel, historique, architectural ou

écologique, notamment dans les zones urbaines

réglementées en application de l'article R. 151-19. »

Note de synthèse 2017 – GRENOBLE ALPES METROPOLE

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Action présentée dans le chapitre « Biodiversité locale : gestion et suivi » et en lien avec le thème 2017 « Aménager, rénover et bâtir en faveur de la biodiversité » :

Intégration de la biodiversité dans une Zone d'Activité Economique (Vence Ecoparc)

Extrait du dossier fourni par la collectivité :

Fig 4 /Signalétique Vence Ecoparc@ Cerema

« Le parc d’activité communautaire de Vence

Ecoparc, situé à l'entrée Nord de la Métropole sur la

commune de Saint-Egrève, a pour objectif de

constituer une offre nouvelle et attractive pour

l'implantation et le développement d'entreprises de

production non polluantes du type PME-PMI et

l'implantation de service en accompagnement. La

surface de ce parc d’activité communautaire est

d’environ 20 hectares, dont 11,5 hectares de surfaces

cessibles.

Des exigences environnementales fortes, en lien avec

le plan climat de la Métropole, ont été définies dès le

programme d'aménagement et ont été réalisées :

- Gestion des eaux pluviales : réduire à zéro les rejets

dans la rivière limitrophe

- Promotion des modes doux de déplacements : pistes

cyclables, trottoirs, desserte en transport en commun

- Gestion de l'énergie : éclairage public par leds,

réduction des surfaces d'enrobé, réutilisation du

concassé de déconstruction pour les assises de voirie

- Paysage et végétalisation : plantation de boisements

compensateurs au défrichement, arbres remarquables

conservés, apport de biodiversité par un travail

partenarial avec les associations de protection de la

nature (LPO / FRAPNA).

Sur les espaces publics de la ZAC :

- Gestion des eaux pluviales : les eaux pluviales

issues des aménagements de voiries sont gérées par

un système de noues drainantes, puis se déversent

dans un bassin de décantation puis d'infiltration, ce

qui permet de réduire à zéro les rejets dans la rivière

La Biolle.

- Utilisation de matériaux perméables pour les

cheminements piétons (stabilisé)

- Réalisation de milieux humides diversifiés (noues,

bassins...) pour l'avifaune et la petite faune sauvage

- Continuité du corridor écologique de la rivière La

Biolle

- Défrichement d’une forêt de peupleraie âgée, en

cours d’effondrement, absorbant peu de CO2 et

présentant très peu de biodiversité

(Clone hybride et essences arbustives limitées au

cornouiller)

- Arbres remarquables conservés (platanes, cèdre,

tilleul, marronnier)

- Plantation de jeunes boisements, présentant une

biodiversité importante tant dans les arbustes que les

arbres, adaptés au climat local et peu exigeant en eau.

Note de synthèse 2017 – GRENOBLE ALPES METROPOLE

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Sur les espaces privés de la ZAC, à l'attention des

acquéreurs :

- Gestion des eaux pluviales à la parcelle (bassin ou

noues d'infiltration…)

- 25 % d'espaces verts sur chaque parcelle dont 20 %

en pleine terre

- Mise en place de nichoirs à oiseaux tous les 15 ml

sur les façades

Fig. 5 / Nichoirs en façade©Cerema

Mesures réalisées pour la biodiversité faunistique :

- Implantation de gîtes à chauves-souris

- maintien de platanes morts (totem)

- Stockage de troncs et de branchages sur le site

- Création de terriers à petits mammifères par la

superposition de branchages et de terre

- Implantation de nichoirs à oiseaux sur les façades

des bâtiments sur les préconisations de la LPO

- Plantation d'arbustes à baies pour les oiseaux et

conservation d'arbres remarquables imposants

- Plantation de prairies fleuries et mise en place de

bandes techniques en galets (caverne petits insectes)

- Réduction de la pollution lumineuse par la mise en

place de leds positionnées vers le bas et éclairant

uniquement la zone souhaitée

- Conservation d'arbres remarquables et plantation

d'arbres et arbustes diversifiés, essences locales,

adaptées au sol et la climatologie

- Engazonnement adapté aux différentes fonctions

végétales : semences de fleurs dans les noues

adaptées aux milieux secs et humides, semences de

gazon fleuri nécessitant 2 fauches par an, semences

de prairies rustiques pour la zone de la Biolle

- Mise en place de plantes couvre-sol et en façade

- Conservation d’une zone boisée naturelle, non

ouverte au public, avec régénération naturelle

-Confortement des corridors écologiques de la Biolle

et de la Vence, avec interdiction de mise en place de

clôture transversale. »

Fig 6/ Place de parking végétalisée @ Cerema

Fig. 7 / Le système de noues d'infiltration (passage

de la noue sous la passerelle bois.) ©GAM

Note de synthèse 2017 – GRENOBLE ALPES METROPOLE

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Complément des évaluateurs : Vence Ecoparc est une zone d’aménagement

concerté de Grenoble Alpes Métropole,

entièrement réalisée pour ce qui concerne les

espaces publics, et dont les espaces privés sont

partiellement commercialisées. Cette action illustre

parfaitement le thème « Aménager, bâtir et rénover

avec la biodiversité ». Vence Ecoparc a fait l’objet

d’une séquence ERC. Les études préalables ont été

confiées à l’agence Terre Eco, spécialisée dans les

bâtiments durables, l’Aménagement urbain et

l’Énergie. Le maître d’œuvre a inscrit des

prescriptions environnementales dans les cahiers

des charges. Pour les compétences naturalistes et

d’écologues, la Frapna (Fédération Rhône-Alpes de

Protection de la Nature) est intervenue

systématiquement dès l’avant-projet et a établi des

recommandations jusqu’à la phase travaux.

Fig.8 / Zac de Vence et Vercors en arrière plan

©Cerema

L’évitement a consisté à laisser une place

importance aux espaces publics non construits

perméables et végétalisés, qui représentent environ

10 hectares avec une zone dite naturelle. Le travail

de répartition entre le foncier à vendre et celui à

préserver auquel s’est attaché la collectivité se

perçoit aisément sur place. Les parties aménagées

et nouvellement végétalisées côtoient quelques

arbres âgés conservés, la rivière et des parties

naturelles non pénétrables où des arbres morts ont

été conservés. Plus de traces en revanche des

peupleraies qui occupaient autrefois la zone,

considérées comme peu d’intérêt par la collectivité

et supprimées. Les choix des aménagements

s’inscrivent visiblement dans la réduction des

impacts sur l’environnement.

Le travail de compacité de la voirie a retenu notre

attention. La largeur de voirie est réduite au

minimum, parfois à sens unique malgré la desserte

de poids lourds fréquente. Les abords de voiries

constitués d’un mélange terre/pierre restent

perméables. L’éclairage est sobre avec des led

dirigeables qui n’éclairent que les parties de

chaussées utiles.

Un réseau de noues, avec un bassin de filtration et

de stockage permet de gérer les eaux pluviales des

espaces publics.

Fig. 9 / Gestion des eaux pluviales de l’espace public

par des noues©Cerema

Une gestion des eaux de pluie est également créée

au sein de chaque parcelle commercialisée

directement par le promoteur.

La parcelle de Vence Ecoparc est contrainte sur ces

4 cotés : 2 rivières, la Vence, et la Biolle, l'autoroute,

la voie de chemin de fer. Elle se trouve dans la zone

d’expansion des crues de l’Isère, de la Vence et de la

Biolle. L’enjeu de gestion des eaux dans le projet

Note de synthèse 2017 – GRENOBLE ALPES METROPOLE

2

était stratégique, et les réponses d’ingénierie

écologique qui ont étaient mises en œuvre sont à la

hauteur des enjeux. Le système de gestion des eaux

pluviales par les noues est fonctionnel, le bassin de

filtration n’est pas rempli, ce qui signifie que les

noues font leur travail de filtration progressive.

L’objectif d’aménagement de zéro rejet sur les

rivières naturelles avoisinantes est d’ores et déjà

atteint.

Il existe une continuité et une cohérence

d’aménagements écologiques entre les espaces

publics et privés. À chaque commercialisation, des

préconisations sont réalisées avec la Métro et la

Ligue pour la protection des oiseaux notamment. Un

cahier de prescription écopaysagères

architecturales et de la biodiversité cadre les

aménagements : coefficient de biotope 30% de

terre à la parcelle avec des plantations d’arbres,

intégration de nichoirs et de gîte à chauve-souris,

végétation de façade quasi systématisé avec les

filins et structures supports de plantes grimpantes

(chèvrefeuille) intégrées dès la conception du bâti.

La Métro a implanté une haie arbustive sur la

parcelle contiguë à la Zac de Vence pour que les

terrains des cimenteries Vicat soient moins visibles

et permettent une continuité verte sur les deux rives

de la Biolle.

La gestion des espaces publics est réalisée par les

services techniques de la ville de Saint-Égrève : elle

se limite à deux fauches annuelles.

Note de synthèse 2017 – GRENOBLE ALPES METROPOLE

1

Autres actions en lien avec le thème « Aménager, rénover et bâtir en favorisant la biodiversité » Centre technique d’exploitation Ouest à Fontaine Extrait des compléments de dossier présenté par la collectivité : « Dans le cadre du regroupement des services

techniques, et de la réalisation du centre Technique

d’Exploitation à Fontaine, le bâtiment accueille

depuis 2016 le groupement de collectes des déchets

ménagers de ce secteur :

- locaux de 600m2 sur un tènement de 5000 m²

- bâtiments et espaces techniques (vestiaires,

stockage, pour 60 agents

- stationnement des véhicules (22PL, 10 Vu, 45 VL)

et 3 aires de lavage

- bureau et espaces d’accueil pour 12 postes.

Les enjeux du projet étaient le bon fonctionnement

du site, la maîtrise des coûts de construction et de

fonctionnement, l’intégration de la performance

énergétique (BBC) et du développement durable.

Le montant total de l’opération s’est élevait à 3,4

millions d’euros, plus 1,3 millions pour les

acquisitions foncières.

La conception performante de l’enveloppe du

bâtiment, la mise en œuvre de dispositions

constructives simples et performantes afin de

réduire les consommations énergétiques et les

émissions de gaz à effet de serre tout en

garantissant un confort en toute saison figuraient

parmi les principes de conception.

Les moyens mis en œuvre pour garantir un bâtiment

durable ont été les suivants :

- orientation des locaux permettant un apport

d’éclairage naturel

- structure en ossature bois, murs en bétons

d’argile, réemploi de matériaux concassés

- travaux respectant une charte de chantier vert

- énergies renouvelables (eau chaude solaire et

pompe à chaleur sur eau de nappe

- moindre imperméabilisation des sols et maîtrise

des rejets dans le réseau

Pour la biodiversité, ont été installés des toitures

végétalisées et des ruches en toiture, des nichoirs

intégrés au bâti, des plantations grimpantes. La

pollution lumineuse est limitée : extinction

nocturne et choix des lumières. En mai 2014, la

Métropole s’est fait aider de la LPO Isère qui a fait

des préconisations pour améliorer la biodiversité

sur le site. Le constat de l’association a été que les

deux facteurs limitant la biodiversité sur le site

d’implantation étaient la faible diversité végétale

d’une part et d’autre part la faible présence de

cavités naturelles pour permettre à la faune de se

reproduire, de gîter, se reposer ou s’abriter. Une

liste d’arbres (Micocoulier de Provence, Érable à

feuilles d’obier, Sorbier des oiseaux), d’arbustes

(Sureau, Cornouiller mâle, Fusain d’Europe, Troène)

des plantes grimpantes (chèvrefeuille, lierre

grimpant et clématite des haies) a été proposée.

Le site, carencé en cavités naturelles, a été aménagé

avec différents abris de substitution pour des

oiseaux cavicoles (moineau, mésange) et des abris

intégré sur mesure. »

Complément des évaluateurs :

La végétalisation des toitures semi-extensives

préconisée par la LPO ne semble pas avoir été suivi.

Aujourd’hui la toiture est végétalisée avec des

sédums. Deux ruches ont été posées en toiture. Les

contraintes du site se révèlent vraiment

importantes, car la pleine terre en est quasi absente

ou repoussée sur les bordures. Malgré cela, les

Note de synthèse 2017 – GRENOBLE ALPES METROPOLE

2

aménagements favorables à la biodiversité sont

bien observables, et nous avons observé des

nichoirs occupés. Le gestionnaire du centre affirme

que les installations telles que nichoirs et ruches et

l’observation des oiseaux ne font pas partie du

métier des employés mais participent réellement à

l’animation du centre notamment dans la salle

déjeuner.

L’intérêt de cette action se situe effectivement dans

le mariage peu commun d’un centre technique de

collecte d’ordures ménagères et d’aires de lavage,

et de la biodiversité.

Fig. 10 / Ruches et toiture en sédum du centre technique©cerema

Fig. 11 / Nichoirs et plantes grimpantes en façade du centre technique©cerema

Autres actions sans lien avec le thème « Aménager, rénover et bâtir en favorisant la biodiversité » Objectif zéro pesticide : état des pratiques de la collectivité

Grenoble Alpes Métropole est en Zéro pesticides dans les espaces naturels de la Métropole. Depuis le 1er janvier 2015, la Métropole exerce la compétence voirie, un accompagnement est à déployer pour généraliser le zéro phytosanitaire

dans tous les espaces publics gérés par la Métropole (voirie et cimetière intercommunal zéro phyto). La Métropole n’a pas formalisé sa démarche sur ce sujet.

Jardins pédagogiques de l'Ile d'Amour

Extrait du dossier fourni par la collectivité :

Le parc de l’Île d’Amour est un espace naturel

métropolitain. Situé dans la plaine alluviale de

l’Isère, il s’étend sur 26 hectares dont 3/4 classé en

zone humide. Il est coupé par une digue qui le

protège des inondations, mais l’éloigne de l’Isère, ce

qui en réduit sa naturalité. Desservi par une piste

cyclable sur la digue de l’Isère permet de rejoindre

le centre de Grenoble, il est situé sur la commune de

Meylan.

Note de synthèse 2017 – GRENOBLE ALPES METROPOLE

2

Fig. 12 / Les digues de l’Isère à l’approche des jardins

de l’île d’Amour ©Cerema

Les « Jardins pédagogiques de l’île d’Amour »,

aménagés et entretenus par la Métropole,

constituent un ensemble de milieux d'environ 3 ha

clos. Cet espace a une vocation pédagogique et

permet l’accueil des scolaires (302 séances de

jardinage et sur la biodiversité) et du grand public.

Le programme pédagogique a été rédigé en

collaboration avec le rectorat (convention entre le

rectorat et la Métropole) et ce programme s’enrichit

chaque année en fonction des équipements

pédagogiques mis en place.

Fig. 13/ Animations pédagogiques dans les jardins

de l’île d’Amour©Cerema

Plusieurs aménagements réalisés en faveur de la

biodiversité :

- hôtels à insectes,

- mare et autres points d'eau (présence de tritons),

- vergers,

- hibernaculum à amphibiens, hérissons...

- nichoirs

- plaques pour les reptiles.

- 43 ruches dont une pédagogique

La Métropole s'est également engagée à entretenir

respectueusement et durablement certains

milieux :

- sous-bois : présence d'orchidées,

- prairies fleuries

- mise en place de la permaculture en 2017

Les actions réalisées sur ces jardins sont de plusieurs

types, telles que :

- nombreuses visites scolaires : 48 classes par an

- labellisation « Refuge LPO » du jardin

- plantation de l'Arbre du Climat en novembre 2015,

en présence d'Allain Bougrain-Dubourg.

- Inventaire du patrimoine naturel :

Mammifères : 12 espèces sur le site (82 espèces

départementales)

Oiseaux : 75 espèces sur le site (179 nicheurs au

niveau du Département)

Reptiles : 3 espèces sur le site (14 espèces

départementales)

Amphibiens : 4 espèces sur le site (16 espèces

départementales)

Fig. 14 / La mare pédagogique du jardin de l'Ile

d'Amour. ©GAM

Note de synthèse 2017 – GRENOBLE ALPES METROPOLE

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Complément des évaluateurs :

Le parc de l’Île d’Amour est un des quatre espaces

naturels de la Métropole. Situé dans la plaine

alluviale de l’Isère, il s’étend sur 26 hectares dont

3/4 classé en zones humide coupée de l’Isère par

une digue. Ce parc qui appartenait à la commune

de Meylan est passé au syndicat intercommunal,

pour finalement devenir métropolitain.

La gestion des agents est elle aussi transférée de

la ville vers la métropole. À ce moment-là, la

gestion du parc a radicalement changée : 2 agents

étaient occupés à plein temps à tondre. La gestion

différenciée et des tontes et fauchages espacés

ont été introduits avec les difficultés connues pour

ce genre de changement. Le volet horticole versus

indigène est encore un compromis entre les

pratiques des agents et les nouvelles pratiques. La

Métro perçoit une dualité entre la volonté de

préserver et de gérer la fréquentation importante

de familles en week-end et la semaine d’étudiants.

Sur ce parc ancien, les pratiques très ancrées de

base-ball qui demandent des équipements sont

difficilement conciliables avec des pratiques

écologiques mises en place plus récemment. Une

partie des espaces reste donc consacrée aux

pratiques sportives et tondues régulièrement.

Dans certains parcs sont mis en place des

« comités d’usagers » suite à des conflits d’usage,

ce n’est pas encore le cas dans ce site.

Fig. 15 / Hôtel à insectes du parc ouvert au public

construit par l’OPIE©Cerema

Ce parc ne fait pas l’objet d’une requalification

globale. Un plan guide fixe la vision, celle de la

renaturalisation du site. Ensuite, des actions sont

mises en place dans une logique de petits

projets et par expérimentation : charte pour

harmoniser le mobilier, plan de fauche, toilettes

sèches, enlèvement des traverses de chemins de

fer.

Le contrat vert et bleu de la Métro formalise les

intentions (volet téléchargeable depuis un an)

ensuite des fiches pratiques sont prévues mais ne

sont pas éditées à ce jour.

La métro a fait intervenir un groupement

d'associations pour réaliser des diagnostics

écologiques. En préalable, il y a eu une étude des

potentialités pour flécher les inventaires, puis des

inventaires par taxons. Les agents d’entretien ont

été sensibilisés et participé aux inventaires. Il n’y a

pas de programme de sciences participatives sur

ce parc.

Le jardin pédagogique constitue une enceinte

fermée 2.5 hectares au sein du parc. Depuis une

trentaine d’années, le site est dédié au jardinage

et au contact avec la nature depuis. Peu à peu, il

s’est tournée vers du jardinage écologique, et des

animations biodiversité avec l’installation d’une

ruche école, d’une mare, nichoirs labellisés refuge

LPO, plan de gestion zéro phyto sur l’ensemble du

parc, déminéraliser, installation de toilettes

sèches. Le dernier projet est celui de

permaculture. L’animation des jardins

pédagogiques est confiée à 4 agents techniques.

Elle s’étale de mars à octobre, les classes y sont

nombreuses et se succèdent lors de notre visite.

Les jardiniers-animateurs nature sont formés

progressivement au fur à mesure des projets :

gestion différenciée, formation jardinage

écologique de Terre Vivante, animation sur le

compost, apiculture, vergers en espaliers…

La Metro lance un appel à projets sur la

biodiversité depuis 4 ans qui a vocation à financer

Note de synthèse 2017 – GRENOBLE ALPES METROPOLE

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les projets associatifs, dans l’objectif que leur

projet sensibilise sur une thématique donnée (en

2016, Innovation sociale et citoyenne). Dans ce

cadre, il y a la Lpo qui a fait des tablettes pour

tester leur nouvel outil Faune Isère.

Il s’agit d’une action pédagogique d’envergure

auprès des classes de la Métropole mais les

aménagements (mise en place de la mare, d’hôtel

à insectes…) n’ont pas été réalisés avec les classes

ou les citoyens, mais avec les jardiniers en charge

des animations. Il s’agit donc d’équipements qui

permettront la sensibilisation du public à la

biodiversité (odonates/batraciens pour la mare).

Pour aller plus loin sur le parc de L’Île d’Amour et

la labellisation refuge LPO

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Evaluateurs : Cédric Ansart, Cerema Centre Est ; Jonathan Flandin, Natureparif ; Cécile Vo Van, Cerema

Territoires et ville

Date de la visite de terrain : 13/06/2017

Personnes rencontrées : Jérôme Dutroncy, Vice-Président Environnement, Air, Climat et Biodiversité

(Introduction de la journée)

Lilian Vargas, Responsable du Service Agriculture, Forêt, Biodiversité à Grenoble- Alpes Métropole

Sophie Galland, Paysagiste urbaniste PLUi, à Grenoble- Alpes Métropole

Guillaume Tournaire, Chargé de mission « politiques européennes » à Grenoble- Alpes Métropole

Jardin pédagogique de l’Ile d’Amour

Sabrina Bibollet, Chargée de mission paysage, patrimoine naturel et arboré, à Grenoble- Alpes Métropole

(Présentation du site)

Jean Lemaire, Responsable technique espaces naturels à Grenoble- Alpes Métropole (Présentation du site)

Daniel Muller, Chef d'équipe espaces naturels au Parc de l'ile d'amour

Vence Ecoparc :

Xavier Damboradgian, Responsable service espaces verts à Saint-Egrève

Chrystelle Doulat, Chargée d’opérations à Grenoble- Alpes Métropole (Présentation du site)

Centre technique de Fontaine :

David Loichot, Chargé d’opérations à Grenoble- Alpes Métropole (Présentation du site)

Nadir Arab, Responsable groupement d’exploitation Secteur Nord-Ouest à Grenoble-Alpes Métropole

(Présentation du site)