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Page 1 Note de synthèse Réf. : DRC-09-95687-03682B le 23 avril 2009 Progrès obtenus suite à l’intégration de nouvelles exigences l ors de l’essai interlaboratoire 2008 et actions à poursuivre…. Auteur(s) : B.LEPOT (INERIS) N.HOUEIX (INERIS) Avec la participation de : Résumé Une étude comparative entre les précédents essais interlaboratoires (EIL) organisés par l’INERIS et celui organisé en 2008 a été conduite. L’objectif était de vérifier une éventuelle amélioration de la comparabilité des données suite à l ’introduction de nouvelles exigences par l’INERIS lors du dernier essai interlaboratoires. L’étude s’est appuyée sur des jeux de données ayant des caractéristiques identiques : mêmes familles de substances (Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques Chlorophénols), mêmes matrices et mêmes niveaux de concentrations étudiés. La seule différence identifiable était l’intégration de matériaux d’essais destinés au contrôle qualité interne lors du dernier essai interlaboratoire. Elle a porté sur les évolutions observées en termes de méthodes d’analyses et de performance analytique (dispersion interlaboratoire, intralaboratoire) pour chaque substance et chaque matrice. Il en ressort une amélioration sensible de la comparabilité des données entre les premiers EIL et le dernier. Les progrès recensés portent autant sur la dispersion interlaboratoire que sur la dispersion intralaboratoire. Ils concernent la majorité des matrices et des substances étudiées. Toutefois, certaines difficultés observées dans le passé sont toujours actuelles voire plus importantes en 2008. Il s’agit essentiellement d’un manque de respect des consignes imposé par l’organisateur. L’intégration de matériaux d’essais destinés au contrôle qualité interne lors de l’EIL 2008 a conduit à identifier l’origine de biais spécifiques à plusieurs laboratoires, chose impossible par le passé. Les laboratoires disposent grâce à l’introduction de ces exigences d’une aide personnalisée permettant d’identifier l’origine des écarts, écarts pouvant avoir une incidence sur la qualité de la mesure in fine. Ces progrès sensibles poussent l’INERIS à poursuivre et à persévérer dans cette démarche d’amélioration continue en adjoignant systématiquement des matériaux d’essais destinés au contrôle qualité interne lors des futurs essais. Un suivi régulier des familles de substances est indispensable afin d’observer si l’amélioration observée au cours de l’EIL 2008 perdurera dans le temps et afin de faire évoluer les pratiques internes des laboratoires en terme d’assurance qualité. La comparabilité des données est une action commune (organisateur - laboratoire) ; un effort est également demandé aux laboratoires afin de respecter les consignes de l’organisateur.

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Note de synthèse

Réf. : DRC-09-95687-03682B

le 23 avril 2009

Progrès obtenus suite à l’intégration de nouvelles exigences lors de l’essai interlaboratoire 2008 et actions à poursuivre….

Auteur(s) : B.LEPOT (INERIS)

N.HOUEIX (INERIS)

Avec la participation de :

Résumé

Une étude comparative entre les précédents essais interlaboratoires (EIL) organisés

par l’INERIS et celui organisé en 2008 a été conduite. L’objectif était de vérifier une

éventuelle amélioration de la comparabilité des données suite à l’introduction de nouvelles

exigences par l’INERIS lors du dernier essai interlaboratoires.

L’étude s’est appuyée sur des jeux de données ayant des caractéristiques identiques :

mêmes familles de substances (Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques – Chlorophénols),

mêmes matrices et mêmes niveaux de concentrations étudiés. La seule différence identifiable

était l’intégration de matériaux d’essais destinés au contrôle qualité interne lors du dernier

essai interlaboratoire. Elle a porté sur les évolutions observées en termes de méthodes

d’analyses et de performance analytique (dispersion interlaboratoire, intralaboratoire) pour

chaque substance et chaque matrice.

Il en ressort une amélioration sensible de la comparabilité des données entre les

premiers EIL et le dernier. Les progrès recensés portent autant sur la dispersion

interlaboratoire que sur la dispersion intralaboratoire. Ils concernent la majorité des matrices

et des substances étudiées. Toutefois, certaines difficultés observées dans le passé sont

toujours actuelles voire plus importantes en 2008. Il s’agit essentiellement d’un manque de

respect des consignes imposé par l’organisateur. L’intégration de matériaux d’essais destinés

au contrôle qualité interne lors de l’EIL 2008 a conduit à identifier l’origine de biais

spécifiques à plusieurs laboratoires, chose impossible par le passé. Les laboratoires disposent

grâce à l’introduction de ces exigences d’une aide personnalisée permettant d’identifier

l’origine des écarts, écarts pouvant avoir une incidence sur la qualité de la mesure in fine.

Ces progrès sensibles poussent l’INERIS à poursuivre et à persévérer dans cette

démarche d’amélioration continue en adjoignant systématiquement des matériaux d’essais

destinés au contrôle qualité interne lors des futurs essais. Un suivi régulier des familles de

substances est indispensable afin d’observer si l’amélioration observée au cours de l’EIL 2008

perdurera dans le temps et afin de faire évoluer les pratiques internes des laboratoires en

terme d’assurance qualité.

La comparabilité des données est une action commune (organisateur - laboratoire) ; un

effort est également demandé aux laboratoires afin de respecter les consignes de

l’organisateur.

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Contexte

La directive cadre européenne (DCE) sur l’eau impose aux états membres différents

programmes d’acquisition de données afin de contrôler le bon état des masses d’eau. Ces

programmes mettent en jeu une chaîne d’opérations aboutissant à l’obtention d’une valeur

paramétrique qui au final sera comparée aux valeurs réglementaires. Ces opérations peuvent avoir

un impact important sur la qualité de la donnée finale. Il est donc important d’en assurer la

qualité et la fiabilité.

Les essais interlaboratoires constituent un des outils indispensables de cette fiabilité.

Plusieurs organisateurs opèrent en France : BIPEA, AGLAE et INERIS. Leurs missions sont

différentes. Les organisateurs BIPEA et AGLAE proposent aux laboratoires d’analyse des essais

interlaboratoires en vue de satisfaire aux exigences de l’accréditation selon ISO 17025 et aux

critères d’obtention de l’agrément du Ministère de l’Environnement. L’INERIS organise, en vue

de l’acquisition de connaissances, des essais interlaboratoires sur les substances de la DCE,

substances identifiées problématiques ou jamais testées. Les substances proposées sont

recherchées régulièrement dans les eaux de rejets (RSDE et post RSDE)1 et les eaux douces de

surface (circulaire programme de surveillance des cours d’eau, canaux et plans d’eau)2. Les

objectifs sont d’obtenir une comparabilité satisfaisante des résultats issus des différents

laboratoires chargés de la surveillance de la pollution du milieu aquatique et d’améliorer la qualité

des analyses en particulier pour les substances organiques de la directive cadre eau.

Plusieurs essais interlaboratoires portant sur des familles de substances prioritaires, ont

été organisés. Le premier essai organisé en 2003 a porté sur les Hydrocarbures Aromatiques

Polycycliques (HAP) et les Composés Organiques Halogénés Volatils (COHV) 3 ; le second organisé

en 2004 a porté sur les Chlorophénols et les Pesticides4. Le bilan de ces essais met en évidence

une forte dispersion dans les valeurs rendues quelle que soit la matrice testée5. Face à ce

constat, des exigences complémentaires ont été imposées aux laboratoires d’analyses pour les

essais futurs, exigences définies suite aux résultats de l’enquête menée en 20056.

L’essai interlaboratoire, organisé en mai 2008, intègre ces nouvelles exigences. Il porte

sur deux familles de substances prioritaires « les Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques et

les Chlorophénols »7 déjà étudiées par le passé. L’objectif de cet essai est de vérifier que les

exigences introduites en 2008 améliorent la comparabilité des données.

1 Action nationale de recherche et de réduction de substance dangereuses dans les rejets industriels (RSDE) et mise en

place de la surveillance des rejets - Circulaire du 5 janvier 2009 - (Post RSDE) 2 Circulaire DCE 2006/16 relative à la constitution et la mise en œuvre du programme de surveillance pour les eaux

douces de surfaces en application de la directive 2000/60/CE du 23 octobre 2000 du Parlement et du Conseil établissant

un cadre pour une politique communautaire dans le domaine de l’eau. 3 Essai interlaboratoire sur les substances prioritaires de la directive Cadre Eau- Hydrocarbures Aromatiques

Polycycliques et Composés Organiques Halognés Volatils – Rapport INERIS-DRC-CHEN-04-45699-BLe/JL-04.0057 4 Essai interlaboratoire sur les substances prioritaires de la Directive Cadre Eau Pesticides et Chlorophénols : Rapport

INERIS-DRC-04-59505-CHEN-BLe-05.0019 5 Note « Comparabilité des données : sur la bonne voie….. » Exercice d’inter comparaison sur les substances prioritaires

de la Directive Cadre Eau 6 Etat des lieux des pratiques des laboratoires impliqués dans l’analyse des substances dangereuses pour le milieu

aquatique – Rapport d’étude N° INERIS-DRC-CHEN-76859-NHO/BLe-06.0085 7 Essai interlaboratoire sur les substances prioritaires de la Directive Cadre Eau « les Hydrocarbures Aromatiques

Polycycliques et les Chlorophénols »- Intégration des exigences issues de l’enquête menée en 2005 Rapport INERIS-

DRC-08-95687-16264B

Ces documents sont accessibles sur le site de l’INERIS à l’adresse suivante : http://www.ineris.fr/eil/

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Au cours des essais, chaque participant a reçu pour chaque famille de substances trois

types de matériau d’essai : une solution reconstituée de concentration connue (extrait), une eau

naturelle et une eau résiduaire, à chaque fois dopée par les substances choisies. Pour le dernier

essai, l’organisateur a joint à ces trois matériaux d’essais, des matériaux destinés au Contrôle

Qualité interne (fourniture d’une eau exempte de substances et d’une solution point de contrôle)

afin de vérifier les performances du système analytique de chaque laboratoire.

Le renforcement des exigences au cours de l’essai interlaboratoire 2008

conduit-il à une progression des performances des laboratoires ?

1. Jeux de données

Afin de pouvoir comparer une éventuelle amélioration de la comparabilité des données sur les

HAP et les Chlorophénols entre les EIL précédents et l’EIL 2008, l’essai interlaboratoire 2008 a

repris les mêmes caractéristiques que les précédents mis en œuvre. A savoir :

les matrices et les niveaux de concentration testés sont proches de ceux présentés lors des

essais précédents hormis pour la matrice eau résiduaire (famille HAP) ;

les substances retenues sont celles présentées lors des essais interlaboratoires précédents.

A cette liste, plusieurs substances ont été intégrées lors de l’essai interlaboratoire 2008.

Pour les HAP : le pérylène et le dibenzo [ah] anthracène sont ajoutés au cours de

l’essai 2008 afin de vérifier la capacité des laboratoires à séparer le dibenzo [ah]

anthracène de l’indéno (1,2,3-cd) pyrène et le pérylène du benzo [b] fluoranthène.

Pour les Chlorophénols : les isomères des monochlorophénols (2-chlorophénol, 3-

chlorophénol) et le 2,4,6-trichlorophénol sont ajoutés à la liste de 2004.

Tableau 1 : Substances présentées lors des essais interlaboratoires 2003, 2004 et 2008

Famille HAP présentée Famille Chlorophénols présentée

anthracène*

naphtalène*

fluoranthène*

acénaphtène

benzo [a] pyrène*

benzo [b] fluoranthène*

benzo [g,h,i] pérylène*

benzo [k] fluoranthène*

indéno [1,2,3-cd] pyrène*

dibenzo [ah] anthracène 1

pérylène 1

2-chlorophénol1

3-chlorophénol

4-chlorophénol1

2,4-dichlorophénol

2,4,5-trichlorophénol

2,4,6-trichlorophénol1

4-chloro-3 méthylphénol

pentachlorophénol*

Nota : * : Substance faisant partie de la liste des 33 substances prioritaires 1 : Substances testées uniquement en 2008

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La seule différence porte sur le fait qu’au cours de cet essai 2008, des exigences

complémentaires sont demandées aux participants afin de s’assurer qu’aucun biais n’est imputable

au système analytique de chaque laboratoire (biais liés à la contamination des réactifs, liés aux

récipients de réaction, liés aux défauts instrumentaux, biais liés à l’exactitude des solutions

étalons). Ces exigences sont les suivantes :

une mise à température ambiante des échantillons à la sortie des enceintes réfrigérées suivie

d’une homogénéisation afin d’éviter les phénomènes d’adsorption sur les matières en

suspension ou sur les parois du flacon ( sous estimation du résultat au final)

une restitution de la valeur du blanc d’analyse. Pour cela, une matrice proche des matériaux

d’essai, exempte de substances, est jointe aux matériaux d’essai. Elle permet de vérifier

l’absence de biais imputable aux réactifs, à la verrerie de laboratoire, au système de mesure

et aux défauts instrumentaux.

un point de contrôle, au niveau de la concentration de l’échantillon testé ou à un niveau défini

par INERIS, est fourni afin de s’assurer que chaque laboratoire met en œuvre un protocole

non biaisé. Les laboratoires n’avaient pas connaissance de la teneur.

2. Les participants

Ces essais interlaboratoires étaient ouverts à tout laboratoire ou organisme français ou

européen, impliqué dans la surveillance des eaux de rejets et des eaux naturelles, désireux

d’améliorer son savoir-faire sur une ou plusieurs méthodes d’analyse d’une famille de substances

visées. 35 laboratoires ont participé aux essais interlaboratoires 2003 et 2004. Leur nombre est

moindre en 2008 [27 participants pour la famille HAP et 17 pour la famille chlorophénols].

Environ 60% d’entre eux ont participé à l’ensemble des essais.

3. Les évolutions suite aux exigences complémentaires imposées par

l’organisateur

Les méthodes

Les méthodes mises en œuvre au cours des essais interlaboratoires sont à plus de 70% des

méthodes reconnues au niveau national (NF), européen (EN) ou international (ISO), ce qui

n’était pas le cas des chlorophénols en 2004 (seulement 56% pratiquaient une méthode

normalisée).

Les laboratoires français comme par le passé, n’attendent pas les révisions des normes

françaises ou européennes pour faire évoluer leurs pratiques. Ceci se traduit par la montée

en puissance dans les laboratoires de la détection par spectrométrie de masse (MS) au

détriment des détecteurs moins spécifiques (détecteur à capture d’électrons (ECD)) pour les

chlorophénols en particulier.

Les recommandations émises par l’INERIS à l’issue des EIL précédents ont été suivies. Elles

concernent l’évolution des pratiques des laboratoires sur le mode de traitement des

résultats. L’étalonnage externe dans la matrice solvant avec prise en compte du rendement

d’extraction prédomine à l’heure actuelle tandis qu’en 2003 les pratiques routinières des

laboratoires pour les HAP étaient l’étalonnage externe sans prise en compte du rendement.

Par contre, pour le dosage des chlorophénols, les pratiques observées sur le mode

d’étalonnage ont fortement évolué. L’étalonnage interne était couramment pratiqué en 2004

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(84%) pour l’analyse de ces substances, les tendances en 2008 restent à l’étalonnage interne

mais avec une proportion nettement plus faible (53%). Devant la complexité des étapes de

préparation de l’échantillon (purification / enrichissement / acétylation / extraction /

concentration / détection), la présence d’étalons internes à différentes étapes de

préparation est indispensable. Il est rappelé qu’il serait judicieux que peu à peu l’ensemble

des laboratoires français mette en œuvre systématiquement le mode d’étalonnage interne

avec ajout de plusieurs étalons internes pour la recherche des chlorophénols, famille de

substances mal maîtrisée en France et jamais proposée au cours des essais d’aptitude

réglementaires.

Les laboratoires d’analyse doivent s’impliquer davantage dans les instances normatives et

orienter davantage leurs actions vers la validation de norme afin de faire évoluer et

progresser rapidement les normes existantes.

Les évolutions en terme de performance analytique

Pour chaque famille testée, nous avons regroupé l’ensemble des résultats issus des essais

interlaboratoires. L’annexe I présente le coefficient de variation de reproductibilité (CVR) et le

coefficient de variation de répétabilité (CVrép) pour chaque matrice et chaque famille étudiée.

L’annexe II présente pour chaque matrice et chaque famille étudiée, la dispersion

interlaboratoire moyenne et intralaboratoire moyenne, la dispersion minimale permettant de

mettre en évidence la substance la mieux maîtrisée (répétabilité et justesse) et la dispersion

maximale mettant en évidence la substance la moins maîtrisée. L’annexe III quant à elle,

présente la proportion des laboratoires ayant respecté les exigences complémentaires imposées

au cours de l’essai interlaboratoire 2008.

Les constatations observées au cours de ces essais interlaboratoires sont :

un manque renouvelé de respect des consignes, essentiellement sur le matériau d’essai

« solution reconstituée de concentration connue ou extrait » par la restitution des données

dans un référentiel (unité, espèce) autre que celui imposé par l’organisateur. Cette difficulté

n’est pas nouvelle, elle avait également été observée lors des essais interlaboratoires

précédents. Cela représente environ 30% des laboratoires participants en 2008. Cette

proportion était plus faible en 2003 et 2004.

un manque de respect des consignes également observé sur les matériaux destinés à vérifier

les caractéristiques de performance du système analytique de chaque laboratoire se

traduisant par une participation plus faible des laboratoires sur les matériaux d’essais

destinés au contrôle qualité interne de chaque laboratoire « Blanc, Point de contrôle » (fig 5)

et par une étape de remise à température des matériaux d’essais parfois quasi-inexistante

(fig 6).

Les premiers efforts des laboratoires doivent porter en priorité sur le respect des

consignes de l’organisateur (remise des résultats dans le référentiel demandé, remise

des résultats destinés au contrôle qualité). Le respect des consignes imposé par

l’organisateur des essais interlaboratoires est déjà un gage de la qualité du rendu des

résultats.

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L’intégration des exigences nouvelles a permis d’identifier des biais spécifiques à certains

laboratoires. Sans ces exigences, l’origine des écarts est plus difficilement identifiable pour

l’organisateur mais également pour le laboratoire. Les biais identifiés au cours de l’EIL 2008

sont :

o liés à la contamination des réactifs, de la verrerie de laboratoire (biais détecté à

l’aide du blanc pour 37% des laboratoires pour les 4 substances HAP de faible poids

moléculaire et pour 9.5% des laboratoires pour certains chlorophénols),

o liés à l'absence de remise à température des matériaux d’essais (résultats sous

estimés sur l’ensemble de l’essai pour 15% des laboratoires pour les HAP et pour 9.5%

des laboratoires pour les chlorophénols),

o liés à la justesse du résultat (résultats non justes détectés à l’aide des points de

contrôle pour 26% des laboratoires pour certains HAP et pour 14% des laboratoires

pour certains chlorophénols).

Les laboratoires rencontrant des difficultés sur le contrôle qualité interne présentent en

général les mêmes difficultés tout au long de l’essai interlaboratoire.

Les premiers efforts des laboratoires doivent porter en priorité sur la recherche et la

maîtrise des biais ou écarts pouvant avoir une incidence sur la qualité de la mesure.

Une amélioration sensible de la dispersion interlaboratoire (CVR moyen) est observée entre les

EIL précédents et celui de 2008 (annexe II). Cette amélioration est essentiellement

observée pour :

o la substance napthalène sur la matrice extrait et l’eau naturelle avec des CVR

d’environ 2,5 fois plus faibles en 2008 que lors des essais précédents ;

o les substances HAP de faible poids moléculaire (naphtalène, acénaphtène, anthracène)

dans la matrice « eau naturelle » avec un CVR moyen en 2008 de 26.7% contre 38.7%

en 2003, à niveau de concentration identique ;

o les substances HAP de haut poids moléculaire (fluoranthène, benzo[a]pyrène, benzo

[b] fluoranthène, benzo [g,h,i] pérylène, benzo [k] fluoranthène, indéno [1,2,3-cd]

pyrène) dans la matrice « eau résiduaire » avec un CVR moyen en 2008 de 31.5%

contre 55% en 2003, à un niveau de concentration 10 fois plus faible en 2008 ;

o les substances 3-chlorophénol, 4-chloro3-méthylphénol et pentachlorophénol dans la

matrice « eau naturelle » avec un CVR moyen en 2008 de 56.7% contre 75.8% en

2004, à un niveau de concentration 25 fois plus faible pour le 3-chlorophénol et le

4-chloro 3 méthylphénol en 2008.

Une amélioration importante de la dispersion intralaboratoire (CVrép) est observée pour

l’ensemble des substances HAP ou chlorophénols (Annexe I fig 2 et fig 4), quelle que soit la

matrice analysée. Cette amélioration est spectaculaire dans la matrice extrait pour

l’acénaphtène (dispersion intralaboratoire environ 10 fois plus faible en 2008) et pour les

chlorophénols dont le nombre d’atomes de chlore est supérieur ou égal à 2 (dispersion

intralaboratoire environ 4 fois plus faible en 2008). La répétabilité du processus analytique

sur un même matériau d’essai, sur la même période de temps et par un même laboratoire est

mieux maîtrisée en 2008 qu’en 2003.

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En terme de justesse et de répétabilité, les substances les mieux maîtrisées par les

laboratoires sont en général les substances les plus souvent testées (soit par le biais des

essais d’aptitude réglementaires, soit parce qu’elles sont couramment recherchées dans le

milieu). C’est le cas précisément du fluoranthène et du 2,4,5 trichlorophénol comme en 2003.

Les substances les moins maîtrisées présentent des CVR importants (> 60%) et parfois

supérieurs à 100% et/ou des CVrép importants (> 5%) et parfois supérieurs à 10%. Les

substances les plus problématiques sont essentiellement les chlorophénols et plus

particulièrement le 3 chlorophénol, le 4-chloro-3-méthylphenol et le pentachlorophénol

(substance de la DCE). Le naphtalène, l’anthracène et l’indéno (1,2,3-cd) pyrène sont

également difficilement maîtrisés. Les difficultés rencontrées pour ces substances sont

essentiellement dues, comme lors de l’essai précédent :

o à un manque de pratique : jusqu’à ce jour aucun organisateur d’essais interlaboratoires

français ne proposent des essais d’aptitude réglementaires sur les chlorophénols ;

o à la biodégradabilité aérobique des chlorophénols : les bactéries et microorganismes

présents dans l’eau résiduaire auraient tendance à biodégrader les chlorophénols et

en priorité les monochlorophénols ;

o aux conditions de conservation mises en œuvre au sein de chaque laboratoire pouvant

également influencer la stabilité ou le comportement de certaines substances comme

les HAP ;

o aux propriétés physico-chimiques des substances : la forte pression de vapeur

(> 0.0133 Pa à 20°C) et une forte constante d’Henry (H > 1 Pa.m3/mol à 20°C),

favorisent la volatilisation de certaines substances et rendent la quantification de

ces substances plus difficile. C’est le cas du naphtalène et de l’anthracène même si

une amélioration est observée entre 2003 et 2008.

Les premiers efforts des laboratoires doivent porter en priorité sur les substances

problématiques ou moins maîtrisées en recherchant les organismes d’essais

interlaboratoires proposant ces substances. Pour la première fois en 2009, un

organisateur français d’essais réglementaires étend son programme sur les substances

chlorophénols.

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4. Les actions à poursuivre ……

Persévérer dans cette démarche d’amélioration continue….

o Du ressort de l’organisateur

En imposant à chaque campagne d’essais des matériaux d’essais destinés au Contrôle

Qualité c'est-à-dire en adjoignant aux matériaux d’essais réels un blanc, un point de

contrôle. Ces informations permettent de juger de la validité des résultats remis par le

laboratoire participant à l’essai interlaboratoire et d’identifier des biais spécifiques à un

participant.

En intégrant également à chaque campagne d’essais une solution « extrait » afin de

vérifier la maîtrise de la chaîne analytique des laboratoires participant. Ce matériau devra à

terme être un matériau certifié. Les valeurs de référence seront les valeurs du certificat et

non les valeurs consensuelles des résultats des participants.

En proposant des matériaux d’essais de plus en plus complexes représentatifs des eaux

rencontrées dans l’environnement allant d’une matrice simple (eau naturelle) à une matrice

chargée (en sels dissous ou en matières en suspension) afin d’évaluer les performances des

laboratoires en fonction de la difficulté des matrices testées sur le dosage des

micropolluants organiques.

Et surtout en vérifiant que l’amélioration sensible constatée sur ces deux familles est

également observable sur les autres familles testées par le passé. Un suivi régulier des

familles de substances semble indispensable afin d’observer l’amélioration continue des

laboratoires au cours du temps et de faire évoluer les pratiques internes des laboratoires en

terme d’assurance Qualité.

o Du ressort du laboratoire

En respectant les consignes de l’organisateur afin que les données restituées soient

comparables entre elles et permettent une exploitation plus fine (identification plus précise

de l’origine des écarts)

En considérant les matériaux de Contrôle Qualité comme des matériaux d’essais réels et

non comme une contrainte supplémentaire. Un laboratoire restituant des données sur les

matériaux d’essais réels devrait également fournir les données qualité associées (blanc, point

de contrôle etc…)

En utilisant le mode d’étalonnage le plus approprié c'est-à-dire en privilégiant l’étalonnage

direct dans une matrice proche des matériaux d’essais ou l’étalonnage externe dans la

matrice solvant avec prise en compte du rendement ou l’étalonnage interne avec un ou

plusieurs étalons internes ou traceurs selon la complexité de la méthode mise en œuvre.

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Annexe I

Figure 1 : Comparaison de la dispersion interlaboratoire (CVR) entre les essais 2003 et 2008 en fonction de la matrice analysée et de la substance HAP

Figure 2 : Comparaison de la dispersion intralaboratoire (CVrép) entre les essais 2003 et 2008 en fonction de la matrice analysée et de la substance HAP

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Figure 3: Comparaison de la dispersion interlaboratoire (CVR) entre les essais 2004 et 2008 en fonction de la matrice analysée et de la substance chlorophénols

Figure 4: Comparaison de la dispersion intralaboratoire (CVR) entre les essais 2004 et 2008 en fonction de la matrice analysée et de la substance chlorophénols

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en

%

Extrait 2004 CVR en % Extrait 2008 CVR en % Eau naturelle 2004 CVR en %Eau naturelle 2008 CVR en % Eau résiduaire 2004 CVR en % Eau résiduaire 2008 CVR en %

0%

5%

10%

15%

20%

25%3

chlo

rop

he

no

l

4 ch

loro

-3-m

eth

ylph

en

ol

2,4

-dich

loro

ph

eno

l

2,4

,5-trich

loro

ph

en

ol

pe

ntach

loro

ph

en

ol

CV

rép

ob

serv

é e

n %

Extrait 2004 CVrép en % Extrait 2008 CVrép en % Eau naturelle 2004 CVrép en %

Eau naturelle 2008 CVrép en % Eau résiduaire 2004 CVrép en % Eau résiduaire 2008 CVrép en %

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Page 11

Annexe II

Tableau 2 : Dispersion interlaboratoire et intralaboratoire observée pour les HAP en fonction de la matrice analysée et de l’essai

Solution synthétique

(extrait)Eau naturelle

Eau résiduaire contenant 200

mg/l de MES

Solution synthétique

(extrait)Eau naturelle

Eau résiduaire sortie de station

d'épuration contenant 50 mg/l

MES

Dispersion interlaboratoire

moyenne16,1% 27,3% 48,5% 13,8% 25,4% 36,7%

Dispersion intralaboratoire

moyenne6,9% 10,7% 12,0% 3,4% 7,9% 7,5%

Dispersion interlaboratoire

minimale

Substance la mieux

maitrisée

6,1%

Fluoranthène

17,5%

Fluoranthène

25,2%

Acénaphtène

11,0%

Benzo[b]fluoranthène

17,7%

Fluoranthène

27%

Fluoranthène

Dispersion intralaboratoire

minimale

Substance la mieux

maitrisée

3,8%

Benzo[a]pyrène

8,7%

Fluoranthène

8,5%

Anthracène

2,1%

Anthracène

6,2%

Anthracène

5,4%

Fluoranthène

Dispersion interlaboratoire

maximale

Substance la moins

maitrisée

36,3%

Naphtalène

44,4%

Naphtalène

66,4%

Indéno[1,2,3-cd]pyrène

20,1%

Anthracène

31%

Naphtalène

56,7%

Napthalène

Dispersion intralaboratoire

maximale

Substance la moins

maitrisée

21,4%

Acénaphtène

15,1%

Napthalène

14,7%

Benzo[g,h,i]pérylène

4,3%

Indéno[1,2,3-cd]pyrène

9,5%

Indéno[1,2,3-cd]pyrène

11,1%

Naphtalène

Essai 2003 / Matrice analysée Essai 2008 / matrice analysée

Dispersion observée

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Tableau 3 : Dispersion interlaboratoire et intralaboratoire observée pour les chlorophénols en fonction de la matrice analysée et de l’essai

Solution synthétique

(extrait)Eau naturelle

Eau résiduaire contenant 50

mg/l de MESSolution synthétique (extrait) Eau naturelle

Eau résiduaire sortie de station

d'épuration contenant 50 mg/l

MES

Dispersion interlaboratoire

moyenne45,5% 63,4% 60,2% 47,5% 54,6% 69,0%

Dispersion intralaboratoire

moyenne8,9% 15,2% 14,9% 2,8% 6,5% 10,5%

Dispersion interlaboratoire

minimale

Substance la mieux

maitrisée

42,6%

4 chloro 3 méthylphénol

32,6%

2,4,5 trichlorophénol

34,6%

2,4,5 trichlorophénol

15,6%

2,4-dichlorophénol

42,8%

2,4,5 trichlorophénol

43,8%

2,4,5 trichlorophénol

Dispersion intralaboratoire

minimale

Substance la mieux

maitrisée

7,4%

4 chloro 3 méthylphénol

9,9%

4 chloro 3 méthylphénol

10,5%

2,4,5 trichlorophénol

0,9%

2,4,5 trichlorophénol

3,7%

2,4,5 trichlorophénol

5,8%

2,4,5 trichlorophénol

Dispersion interlaboratoire

maximale

Substance la moins

maitrisée

51,1%

2,4-dichlorophénol

108,7%

pentachlorophénol

87,6%

3 chlorophénol

60,9%

4 chloro 3 méthylphénol

65,4%

pentachlorophénol

100,2%

3 chlorophénol

Dispersion intralaboratoire

maximale

Substance la moins

maitrisée

12,7%

pentachlorophénol

21%

pentachlorophénol

21,2%

3 chlorophénol

4,3%

4 chloro 3 méthylphénol

10,1%

3 chlorophénol

14,5%

3 chlorophénol

Dispersion observée

Essai 2003 / Matrice analysée Essai 2008 / matrice analysée

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Annexe III

82%77% 79%

93%82%

96%

0%

20%

40%

60%

80%

100%

Remise à température

des matériaux d'essais

Matrice "Blanc" Matrice "Point de

contrôle"

chlorophénols HAP

Figure 5 : Respect partiel des exigences imposées par l’organisateur en 2008

Figure 6 : Respect partiel de la remise à température ambiante des matériaux d’essais HAP et Chlorophénols

7,4%

22,2%

18,5%

11,1%

40,7%

HAPpas de remise en température

remise température < 60 minutes

remise température pendant 60 minutes

remise température entre 60 et 120 minutes

remise température > ou = 120 minutes

17,6%

23,5%

17,6%

11,8%

29,4%

Chlorophénols

pas de remise en température

remise température < 60 minutes

remise température pendant 60 minutes

remise température entre 60 et 120 minutes

remise température > ou = 120 minutes