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NOTE D’INFORMATION SUR LA SITUATION POLITIQUE ET
SECURITAIRE EN REPUBLIQUE DU BURUNDI
Mars 2017
INTRODUCTION
Depuis le 26 avril 2015, le Burundi a été propulsé { la une de l’actualité par
une certaine opinion dans le cadre d’un vaste complot international visant à
le déstabiliser.
Le Sénat de la République du Burundi voudrait présenter à la Communauté
nationale et internationale l’évolution positive de la situation politique et
sécuritaire réelle qui prévaut en République du Burundi depuis le 26 avril
2015 jusqu’aujourd’hui.
1. L’année 2015 a été caractérisée notamment par des malentendus sur
l’organisation des élections et une polémique sur la légalité de la
candidature du Président Pierre NKURUNZIZA.
2. Une opposition radicale et quelques organisations de la société civile,
cachées derrière ce qu’elles appelaient le refus d’une candidature du
Président Pierre NKURUNZIZA à un « troisième mandat », ont organisé des
manifestations qui se sont vite transformées en une insurrection violente
qui a occasionné de nombreux morts et blessés graves dans certains
quartiers de la capitale Bujumbura, des déplacements des populations vers
les pays voisins et/ou occidentaux, des destructions méchantes des biens
appartenant { l’Etat ou { de paisibles citoyens.
Les organisateurs dudit mouvement insurrectionnel ont reçu le soutien
d’un groupe de militaires et policiers qui a organisé un coup d’Etat le 13 mai
2015 pour renverser les Institutions démocratiquement élues en 2010.
La majorité des organisateurs de ce mouvement insurrectionnel et du coup
d’Etat déjoué ont fui le pays, les uns vers les pays limitrophes, les autres,
vers l’Occident.
2
3. Loin d’être une crise de mandat, le problème fondamental était la
mauvaise interprétation de la Constitution de la République du Burundi
entre les membres de la classe politique, la société civile, les confessions
religieuses malgré l’arrêt de la Cour Constitutionnelle de la République du
Burundi rendu le 04 mai 2015 et le jugement rendu par la Cour de Justice
de la Communauté Est Africaine en date du 19 juillet 2015 confirmant
toutes la légalité de la candidature du Président Pierre NKURUNZIZA.
4. L’installation en 2015 des institutions démocratiquement élues a
consacré le retour à la normale dans le pays.
Sur le plan politique,
L’année 2016 a été caractérisée par des activités politiques intenses.
5. Toutes les délégations qui ont visité le Burundi pour s’enquérir de la
situation de paix et de sécurité qui y prévaut, notent avec satisfaction les
avancées réalisées depuis le 26 avril 2015 jusqu’aujourd’hui.
6. A la sortie de l’audience { la Présidence de la République du Burundi, le
09 septembre 2016, l’Administrateur Représentant le Burundi { la Banque
Mondiale, Monsieur Louis René Larose a fait savoir que « le Burundi est un
pays digne d’être soutenu si on tient compte de ses réalisations et de la paix
qui est une réalité. Nous pouvons le témoigner par notre visite sur terrain »,
a-t-il indiqué.
7. Du 25 au 26 février 2016, une mission d’information sur la situation
politique et sécuritaire a été effectuée par les Chefs d’Etats et de
Gouvernements mandatés par l’Union Africaine. Leurs Excellences Chefs
d’Etats et de Gouvernements de la République d’Afrique du Sud, de la
République du Gabon, de la République du Sénégal, de la République
Islamique de Mauritanie et de la République Fédérale d’Ethiopie ont eu des
entretiens avec les autorités burundaises, les représentants des partis
politiques et des organisations de la société civile, les anciens Chefs d’Etat
ainsi que les leaders religieux.
8. A l’issue de leur mission effectuée en République du Burundi, les Chefs
d’Etats et de Gouvernements mandatés par l’Union Africaine ont déclaré
que la situation politique et sécuritaire est bonne et qu’il convient de
3
privilégier le dialogue politique pour trouver un compromis aux problèmes
qui divisent encore les Burundais.
9. Du 22 au 25 juin 2016, une délégation du Conseil de Paix et de Sécurité
de l’Union Africaine a effectué en République du Burundi une mission et a
déclaré à la fin de cette mission que l’évolution positive de la situation
politique et sécuritaire au Burundi a poussé l’Union Africaine { renoncer {
son projet d’envoyer la Mission Africaine de Prévention et de Protection au
Burundi (MAPROBU) en République du Burundi.
10. Du 23 au 27 novembre 2015, une délégation du Parlement Panafricain a
effectué une mission au Burundi pour se rendre compte par elle-même de la
situation politique et sécuritaire qui prévalait dans le pays. En sa séance
plénière tenue le 12 mai 2015 { Midrand en République d’Afrique du Sud, le
Parlement Panafricain a recommandé { l’Union Africaine et aux Nations
Unies de soutenir « les principales institutions nationales burundaises
créées pour trouver des solutions aux conséquences des conflits, en
particulier la Commission Nationale sur le dialogue inter burundais, la
Commission Vérité et Réconciliation, ainsi que le système judiciaire du
Burundi ».
Le Sénat de la République du Burundi rappelle que le dialogue politique
inter-burundais fondé sur le respect de la Constitution burundaise et les
Accords d’Arusha répondant aux objectifs indispensables de paix et de
réconciliation nationale souhaité par le Bureau de l’Assemblée
parlementaire de la Francophonie est organisé aussi bien { l’intérieur qu’{
l’extérieur du pays.
Au niveau intérieur, le dialogue est piloté par la Commission Nationale de
Dialogue inter-burundais (CNDI) qui a déjà produit son rapport, tandis
qu’au niveau externe, il est piloté par la facilitation désignée par la
Communauté Est Africaine qui vient d’organiser sa 4ème session à Arusha, en
République Unie de Tanzanie. Les participants à cette session ont noté avec
satisfaction les avancées positives déjà réalisées. En outre, certains leaders
politiques qui avaient pris le chemin de l’exil et qui ont participé { la
session d’Arusha tenue du 16 au 18 février 2017, ont décidé de rentrer au
pays pour contribuer davantage à la consolidation de la paix et de la
sécurité au Burundi.
4
La Commission Nationale du Dialogue inter burundais a pu recueillir les
contributions et les opinions de la population de toutes les provinces du
pays. Elle a exprimé ses aspirations relatives aux amendements qu’il
faudrait apporter à la Constitution, au code électoral afin que les élections
au Burundi ne soient plus ponctuées par des violences.
11. S’agissant de la situation carcérale, des mesures allant dans le sens de
désengorger les prisons ont été prises. Ainsi, Son Excellence Monsieur le
Président de la République du Burundi a ordonné la libération de plus de
deux mille cinq cent prisonniers, venant s’ajouter { d’autres prisonniers
libérés en 2015 et en 2016 tel que l’indiquent les données ci-dessous :
Année 2015
Mois Nombre de personnes libérées
Avril 367
Mai 273
Juin 273
Juillet 400
août 466
septembre 317
Octobre 380
novembre 436
décembre 504
TOTAL 3416
5
Année 2016
Mois Nombre de personnes libérées
Janvier 357
Février 389
Mars 1552
Avril 319
Mai 527
Juin 484
Juillet 377
Août 368
Septembre 389
Octobre 356
Novembre 447
Décembre 571
TOTAL 6136
ANNEE 2017
MOIS Nombre de personnes libérées
Janvier 2247
Février 694
6
Parmi les 2941 prisonniers libérés aux mois de janvier et février 2017,
figurent 1876 ayant quitté les prisons en l’application du Décret N° 100/01
du 3 janvier 2017 portant mesure de grâce présidentielle.
S’agissant de la liberté d’expression,
12. Les médias émettent sur tout le territoire national, { l’exception de trois
d’entre eux qui font face { une enquête judiciaire pour leur participation au
coup d’Etat du 13 mai 2015.
13. Ainsi 20 radios locales publiques et privées, 4 radios communautaires, 7
Radio-télévisions émettent sur le territoire du Burundi, 2 agences de presse
locales, 24 journaux périodiques publics et privés, 17 sites internet, 12
associations et organes professionnels de la presse sont opérationnels.
14. Tous ces cadres d’expression et d’information sont pris et considérés au
même pied d’égalité quant { leur agrément et fonctionnement. Pour tous
ceux qui veulent mettre en place un médium au Burundi et qui en
demandent l’autorisation l’obtiennent sans délai s’ils présentent au Conseil
National de la Communication les documents requis et s’engagent {
respecter leur ligne éditoriale. En cas de dérapage, le CNC fait recours à la
loi.
Sur le plan sécuritaire
La sécurité { l’intérieur du pays
15. D’une façon générale, l’environnement sécuritaire qui a régné depuis le
26 avril 2015 s’est progressivement amélioré sur toute l’étendue du
territoire national. Ce climat apaisé est le fruit des efforts conjugués,
toujours orientés vers la prévention et la protection, entre les corps de
défense et de sécurité, l’Administration, la Justice et la population ainsi que
d’autres intervenants dans le domaine de la sécurité.
16. Cependant, des cas d’insécurité liés notamment aux assassinats ciblés,
aux attaques à la grenade ont été enregistrés dans certains coins du pays
provoquant des pertes en vies humaines.
7
Des infiltrations des groupes de terroristes armés ont été signalées dans
certaines localités du pays avec l’intention de faire croire { l’opinion tant
nationale qu’internationale de la persistance de l’insécurité au Burundi.
17. Des rapports de sécurité en provenance de provinces et de la Mairie de
Bujumbura font état d’actes criminels dont les principaux sont notamment :
les assassinats ciblés, les vols qualifiés, la détention illégale d’armes, la
fabrication et la consommation des boissons prohibées, des stupéfiants, les
accidents de la route etc.
18. A la veille des visites de différentes délégations venues au Burundi pour
s’informer sur la situation politique et sécuritaire qui prévaut dans le pays,
plusieurs attaques à la grenade ont été remarquées en Mairie de
Bujumbura. Cent quinze (115) attaques à la grenade ont été menées au
cours des mois de janvier et février 2016, causant la mort de 46 civils et 215
blessés dont 8 policiers et 2 militaires.
19. Des bandes de criminels armés ont été observées dans les communes
de Mukike, Mugamba, Burambi, Matana et Gisozi.
L’année 2016 a été aussi caractérisée par la reddition de nombreux jeunes,
membres des groupes terroristes armés. Ces groupes de repentis ont
permis { la police de mettre la main sur des caches d’armes et effets
militaires ainsi que la découverte des fosses communes à Mutakura et
Cibitoke en Mairie de Bujumbura où ces terroristes alliés aux putschistes du
13 mai 2015 ont enterré leurs victimes. Ces actes ignobles avaient été, dans
la fraîcheur des faits, attribués aux forces de l’ordre.
20. A titre illustratif, voici les armes saisies sur indication des éléments
terroristes repentis :
- A Musaga, en Mairie de Bujumbura : 1 MiKV, 1RPPG7, 7 kv, 3 grenades
défensives, 24 chargeurs pour KV, 1 chargeur pour Fal, 316 cartouches
pour MiKV et 20 cartouches pour Fal.
- A Ruyaga, commune Kanyosha de la Province de Bujumbura : 3 KV, 9
grenades, 11 chargeurs, 2 Motorolla et plusieurs tenues militaires et
policières ;
- A Jabe, en Mairie de Bujumbura : 1 mortier 60 et ses 2 bombes.
21. Certains de ces repentis ont affirmé avoir participé dans l’assassinat
sauvage des 3 soeurs italiennes au couvent de la Paroisse Guido Maria
Conforti de Kamenge en dates du 6 et 7 septembre 2014.
8
D’autres ont affirmé avoir mis le feu sur le supermarché chinois T 2000 en
date du 21 septembre 2015.
22. Des fouilles- perquisitions opérées par la police ont permis
d’appréhender plusieurs terroristes avec leurs armes et effets militaires ou
policiers. Au total 698 terroristes dont plus de 150 lanceurs de grenades
ont été appréhendés. Les armes ci-après ont été saisies : 117 armes de
types divers ; 4873 cartouches pour KV ; 312 pour Mi-KV ; 4 caisses Mi-KV ;
121 grenades ; 72 chargeurs pour KV.
23. Des cas d’assassinat et d’enlèvement de certaines personnalités de l’Etat
et élus locaux ont été enregistrés. Nous citerons entre autres : un élu local
tué le 12 février 2016 dans la commune Gisozi, un élu local de Nyagasasa en
commune Mugamba tué le 15 mars 2016, le kidnapping de l’OPC 1
NDIKURIYO Jérôme en date du 26 mai 2016, en zone Kamenge et de
l’adjudant de la FDN NZITONDA Hyppolite en date du 03 juin 2016 {
Mutakura, en Mairie de Bujumbura, la tentative d’assassinat du colonel
NIBIZI Emmanuel en date du 26 juin 2016, au boulevard du Peuple
Murundi, l’assassinat de l’honorable Hafsa Mossi de l’Assemblée Législative
de la Communauté Est Africaine en date du 13 juillet 2016, en zone Gihosha,
en Mairie de Bujumbura.
24. Trois présumés auteurs de l’assassinat de l’Honorable Hafsa Mossi ont
été arrêtés en date du 22 juillet 2016 à Mutanga –Nord tout près du lieu du
crime. Au cours des premiers interrogatoires, les suspects ont déclaré
qu’ils recevaient le soutien financier et les ordres des individus basés {
Kigali, en République du Rwanda.
25. Des groupes de malfaiteurs ont également perpétré des embuscades
contre des militaires et des commerçants en particulier dans les communes
de Gihanga (RN 5) et de Mugamba (RN 7), soit pour tuer, soit pour spolier
les biens des particuliers.
9
La sécurité aux frontières
26. Le Burundi partage ses frontières avec trois pays qui sont : la
République Démocratique du Congo, la République Unie de Tanzanie et la
République du Rwanda.
27. A l’ouest du Burundi, c’est-à-dire à la frontière entre la République
Démocratique du Congo et la République du Burundi, la situation
sécuritaire demeure volatile et imprévisible. Cette partie orientale de la
RDC reste une source potentielle d’insécurité pour notre pays. Des groupes
de bandits armés sont toujours signalés dans la partie orientale de la RDC.
28. Bien plus, une radio communautaire implantée dans le camp des
réfugiés burundais { Lusenda(RDC) risque d’être un outil de radicalisation
de ces réfugiés { l’instar du camp de Mahama, en République du Rwanda.
29. Le retour dans le Nord-Kivu des éléments du M23 présage une reprise
des hostilités en RDC.
30. Tous ces éléments constituent des indicateurs qui pourront faciliter la
réorganisation des bandes criminelles burundaises dans cette partie
orientale de la RDC susceptibles de compromettre la sécurité en République
du Burundi.
31. Au Nord du Burundi, c’est-à-dire à la frontière avec la République du
Rwanda, la situation reste préoccupante du fait que le Rwanda persiste
dans son projet de déstabiliser le Burundi.
-en date du 5 janvier 2016, un hélicoptère de l’armée rwandaise a violé
l’espace aérien du Burundi. Il est entré par la zone Mparamirundi de la
commune Busiga et il a continué vers la zone Jene de la commune
Kabarore ;
-en date du 27 février 2016, sur la sous-colline Nyirandorimana, colline
Buyumpu en zone Rugazi de la commune Kabarore, la population
rwandaise accompagnée par des militaires de la position Butwe ont tenté
de faire disparaître la rigole qui marque la frontière entre nos deux pays ;
-le 7 mars 2016, un caporal de l’armée rwandaise, Monsieur Rucahintare
Cyprien a été arrêté à Butihinda. Il était en mission de reconnaissance ;
-le 22 mars 2016, sur la colline Rwibikara, commune Busoni, province
Kirundo, des jeunes rwandais appelés communément
10
INKERAGUTABARA(local defense) ont traversé la frontière et ont volé
huit(8) chèvres ;
-dans la nuit du 30 août 2016, des militaires rwandais ont exécuté, près de
la rivière Ruhwa, deux citoyens burundais de la province de Cibitoke. Les
corps des victimes ont été remis aux responsables administratifs dans deux
cercueils de couleurs différentes : couleurs rouge et blanche ;
-en date du 04 octobre 2016, des militaires rwandais accompagnés par des
citoyens rwandais ont envahi la colline Sabanerwa où ils ont détruit une
maison appartenant à un Burundais qui y réside ;
-le 30 octobre 2016, un citoyen burundais a été abattu par balle par les
soldats rwandais dans le lac Rweru, un autre a été fait prisonnier.
32. A la frontière avec la République Unie de Tanzanie, la situation est
calme bien que quelques groupes de criminels soient signalés :
-en date du 31 janvier 2016, un groupe de 31 jeunes burundais a été
appréhendé dans la localité de Nyagasanda(en Tanzanie) en provenance du
camp de réfugiés burundais de Nduta( district de Kibondo). Au cours de
leur audition, ces jeunes, principalement originaires des provinces Ruyigi,
Rutana, Gitega et Muyinga ont déclaré qu’ils avaient l’intention de rejoindre
les groupes armés. Faute d’une convention d’extradition entre la
République Unie de Tanzanie et la République du Burundi, ces jeunes sont
restés en garde à vue à la prison de Nyamisivya en République Unie de
Tanzanie.
33. En vue de renforcer les relations de bon voisinage, les Gouverneurs des
provinces Ruyigi et Cankuzo ont effectué une visite de travail dans les
arrondissements de Kakonko et Kibondo en République Unie de Tanzanie.
Ils ont échangé avec les autorités tanzaniennes sur la sécurité qui prévaut
sur la frontière commune entre nos deux pays. A l’issue de cette rencontre,
les deux parties se sont convenus de :
- continuer à surveiller le mouvement des réfugiés burundais qui se
trouvent dans les camps de Mutenderi et Nduta car ils hébergeraient des
malfaiteurs burundais qui envisageraient de perturber la sécurité au
Burundi ;
- maintenir la collaboration entre les responsables militaires et civils dans
le cadre du maintien de la paix et de la sécurité sur la frontière commune ;
- préparer une visite conjointe dans les camps de réfugiés burundais
précités.
11
34. Le Sénat de la République du Burundi note avec satisfaction que la
sécurité est bonne sur tout le territoire national même dans les quartiers
où le mouvement insurrectionnel avait provoqué des dégâts humains et
matériels depuis le 26 avril 2015.
35. Les forces de défense et de sécurité composées dans l’esprit d’équilibre
et { la lettre des Accords d’Arusha (50% hutu et 50% tutsi) maintiennent la
paix et la sécurité sur tout le territoire national du Burundi.
36. Le Sénat de la République du Burundi a mis en place une Commission
Spéciale chargée de vérifier le respect des équilibres constitutionnels au
sein des corps de défenses et de sécurité. Au cas où un déséquilibre serait
constaté, le Sénat de la République du Burundi adressera des
recommandations au Gouvernement pour opérer les redressements
nécessaires en vue d’assurer le respect de la norme constitutionnelle.
Sur le plan humanitaire,
37. Le Burundi s’est vu imposé des sanctions injustes par certains de ses
partenaires extérieurs. Cela affecte énormément la population dans des
domaines variés comme la santé, l’éducation, l’appui au développement
durable. C’est pourquoi le Burundi a besoin d’un soutien économique au
moment où un effectif important des Burundais qui avaient fui vers les
pays voisins regagnent progressivement et volontairement leur pays natal.
S’agissant du mouvement de retour des réfugiés,
38. Le Sénat de la République du Burundi invite l’ensemble de la
communauté internationale à constater que même les leaders politiques qui
s’étaient réfugiés dans certains pays de l’Occident regagnent paisiblement
la terre natale. Cinq personnalités politiques ont déjà regagné le pays. Il
s’agit de l’ancien Président de la République du Burundi, le Sénateur
Sylvestre NTIBANTUNGANYA, l’ancienne Deuxième Vice-Présidente de la
République du Burundi et Présidente du Parti ADR IMVUGAKURI, Madame
Alice NZOMUKUNDA, l’ancien député Mathias BASABOSE et l’ancien député
et Président du parti ALIDE, Monsieur Joseph NTIDENDEREZA.
12
En date du 05 février 2017, l’ancien Ambassadeur du Burundi { Bruxelles,
Monsieur Félix NDAYISENGA a, lui aussi, regagné son pays natal.
39. Le Sénat de la République du Burundi invite tous les pays qui
hébergent encore les réfugiés burundais à les encourager plutôt à
emboîter le pas à ces cinq figures politiques pour regagner leur pays natal.
40. Tenant compte des chiffres disponibles au Ministère de l’Intérieur et de
la Formation patriotique, jusqu’au 31 décembre 2016, plus de 100.000
burundais avaient déjà regagné le Burundi sur environ 265.000 burundais
qui étaient en exil.
41. Le Sénat de la République du Burundi trouve que certaines personnes
et organisations exagèrent en disant qu’il y a une détérioration de la
situation au Burundi au moment où même plus de 52.465 réfugiés
congolais se sentent en paix et en sécurité au Burundi.
42. Le Sénat de la République du Burundi demande que l’aide humanitaire
accordée par l’Union Européenne soit destinée { toute la population
burundaise dans son ensemble, c’est-à-dire les Burundais réfugiés et ceux
restés au pays. Car, priver de l’aide humanitaire aux Burundais restés au
Pays et augmenter cette aide en faveur des Burundais en exil pourrait être
interprété comme un encouragement à quitter le Burundi pour enfin
arriver à confirmer que le pays connaît des problèmes sécuritaires qui
poussent une partie de sa population { l’exil.
S’agissant des libertés de réunion, d’opinion, d’association et de
religion,
43. Le Burundi s’est doté d’un arsenal juridique définissant l’exercice des
libertés publiques à savoir :
- La Constitution de la République du Burundi ;
- La loi N°1/28 du 05 décembre 2013 portant réglementation des
réunions et manifestations sur la voie publique ;
- La loi N° 1/16 du 10 septembre 2011 portant révision de la loi N°1/006
du 26 janvier 2003 portant organisation et fonctionnement des partis
politiques ;
13
- La loi N°1/35 du 31 décembre 2014 portant cadre organique des
confessions religieuses;
- La loi N°1/02 du 27 janvier 2017 portant cadre organique des
associations sans but lucratif ;
- La loi N° 1/01 du 23 janvier 2017 portant modification de la loi N° 1/011
du 23 juin 1999 portant modification du décret-loi N° 1/033 du 22 août
1990 portant cadre général de la coopération entre la République du
Burundi et les Organisations Non Gouvernementales Etrangères ;
- Il existe aussi d’autres cadres légaux notamment ceux régissant la liberté
d’activité syndicale des travailleurs, les coopératives, etc.
Dans ce sens, le Ministère ayant l’intérieur dans ses attributions a déj{
agréé :
-plus de 6500 associations sans but lucratif dont plus de 100
associations ont été agréées depuis le mois de janvier 2016 ;
-plus de 40 partis politiques ;
-plus de 550 confessions religieuses au Burundi.
Quant au respect des libertés publiques,
44. Le cadre légal ci-haut cité définit les conditions de leur exercice et les
services relevant du Ministère ayant l’intérieur dans ses attributions {
veiller au respect des lois en vigueur. Ainsi, 25 des Associations Sans But
Lucratif ont vu leurs activités suspendues car elles ont passé outre leurs
engagements en s’associant aux partis politiques dans certaines activités
subversives. Après les enquêtes du Ministère Public, seules 10 associations
sont toujours poursuivies pour leur rôle présumé dans le Coup d’Etat du 13
mai 2015.
45. Les partis politiques et autres associations sont libres de tenir les
réunions de leurs membres sur tout le territoire national conformément à
la loi burundaise.
46. Dans le souci de remplir convenablement ses missions de représenter le
peuple, le Sénat de la République du Burundi a organisé, au cours de l’année
2016, des rencontres dans toutes les provinces et dans toutes les
14
communes du pays pour s’enquérir de l’état des lieux de la situation
politique et sécuritaire réelle que connaît le pays.
Toujours dans le souci de remplir convenablement ses missions de
Représentant du peuple, le Président du Sénat a rencontré le 06 janvier
2017, les Représentants légaux des confessions religieuses agréées au
Burundi pour échanger sur « la contribution des confessions religieuses
pour la consolidation de la paix et de la sécurité ». Au cours de toutes les
rencontres, la population a noté avec satisfaction que le Burundi est en
paix et en sécurité.
47. En conclusion,
Le Sénat de la République du Burundi réitère son souhait de bienvenue à
toute délégation soucieuse de connaître la réalité sur le pays au lieu de se
ressourcer auprès des individus et organisations ayant comme objectif le
parachèvement de la déstabilisation des Institutions démocratiquement
élues.