NOTE SUR L'AUTHENTICITÉ DU NOM DE FAMILLE ROMAIN IALLIUSAuthor(s): Général CreulySource: Revue Archéologique, Nouvelle Série, Vol. 13 (Janvier à Juin 1866), pp. 63-64Published by: Presses Universitaires de FranceStable URL: http://www.jstor.org/stable/41746712 .

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NOTE

SUR L'AUTHENTICITÉ DU NOM DE FAMILLE ROMAIN

I ALLIU S

Le n° 12 des inscriptions de Troesmis, expliquées par M. Léon Renier, fait mention d'un légat impérial, contemporain de Marc- Aurèle, et portant le nom de famille Iallius, gentilicium jusque-là méconnu, bien qu'il se fût déjà rencontré dans deux inscriptions trouvées à Rome. Des savants, tels que Borghesi, M. Henzen, M. de Rossi, etc., ont craint d'adopter ce nom insolite, et ils en ont fait, chacun selon son idée, soit T(itus) A llius, soit L{ucius) Allius, soil sim- plement Lallius ou Talliùs; mais à la vue de la photographie repré- sentant l'inscription de Troesmis, M. Renier s'est décidé pour la lec- ture Iallius, qu'on est, dit-il, bien forcé d'admettre, aujourd'hui qu'on retrouve ce nom sur des monuments élevés dans des lieux aussi éloignés l'un de l'autre.

Loin de vouloir contredire celte conclusion, je viens au contraire l'appuyer d'un quatrième exemple emprunté à la capitale de la Nu- midie. 11 s'agit de Iallius Antiochus, l'un des gouverneurs de cette province et l'auteur d'un monument élevé à l'empereur Constantin, monument dont l'inscription dédicatoire figure sous le n° 1845 dans le Recueil des inscriptions romaines de l'Algérie. J'avais, moi-même, publié cette inscription dans l' Annuaire archéologique de Constan, tine pour l'année 1853, et cela non-seulement en un fac-similé relevé avec beaucoup de soins, mais encore au moyen d'une transcription en majuscules d'imprimerie, afin de ne laisser aucun doute sur la lecture Iallius , que déterminait d'une manière évidente, à mon sens, la forme de la première lettre, bien différente de celle des T du môme document. Néanmoins M. Renier, frappé sans doute aussi de

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l'élrangeté du nom, avait cru devoir lui préférer la forme Tallius pour le Recueil qu'il publiait vers la même époque.

Je ne dirai pas que je suis satisfait du triomphe définitif d'une interpréiation que j'ai proposée il y a douze ans, car tout mon mé- rite là-dedans est d'avoir mieux vu des yeux, et d'avoir été plus hardi; mais je suis heureux de corroborer l'opinion actuelle de notre savant épigraphiste et de dire avec lui, en étendant comme il con- vient sa conclusion : ces personnages s'appelaient donc Iallius, gea- lilicium extraordinaire sans doute, mais qu'on est bien forcé d'ad- mettre, aujourd'hui qu'on le retrouve sur des monuments élevés dans des lieux aussi éloignés les uns des autres que le Delta du Danube, Rome et Constanline d'Algérie, et à des époques aussi diffé- rentes que les règnes de Marc-Aurèle et de Constantin.

Général Credly.

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